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BioRéférences : Stratégies gagnantes mises en œuvre pour faire face aux aléas climatiques et économiques
Clémence CANILLOS, Auteur ; Paul DELAGE, Auteur ; Manon GAUTHIER, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2023Le projet BioRéférences 2022-2024 a pour objectif d’acquérir des références sur les élevages biologiques de ruminants du Massif central et sur leurs filières. Au printemps 2023, les membres de ce projet ont proposé à quatre étudiants de la Licence Professionnelle ABCD – Agriculture Biologique, Conseil et Développement (site d'Auvergne) – d’enquêter sur des stratégies « gagnantes » mises en œuvre par des éleveurs biologiques pour faire face à un ou plusieurs aléas (économiques, climatiques, environnementaux et sociaux). Ces étudiants ont ainsi rencontré trois élevages biologiques et un GIEE (groupement d'intérêt économique et environnemental). Ils ont ensuite formalisé les stratégies « gagnantes » sous forme de fiches portraits. David Cohade (EARL du Claveix, dans le Puy-de-Dôme) gère une ferme laitière. Il valorise des zones humides pour renforcer son autonomie fourragère (réponse à des aléas climatiques et économiques) et a installé des panneaux photovoltaïques pour diversifier ses sources de revenus (aléas économiques). Thierry Flandin gère également une exploitation laitière, qui est située à plus de 900 m d’altitude (Gelles, Puy-de-Dôme). Cet éleveur a fait le choix d’implanter des méteils fourragers en altitude pour sécuriser son autonomie fourragère (aléas climatiques et économiques) et a mis en place du piégeage pour limiter le développement des campagnols terrestres (aléa environnemental). Jean-Louis Solinhac (EARL Ginals, en Aveyron) gère une ferme ovine laitière. Il a participé au développement de l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles en contre-saison pour répondre à la demande de sa laiterie (contrainte économique). Le GIEE des Jonquilles regroupe, quant à lui, huit élevages bio du Cantal et la ferme du Lycée agricole d’Aurillac. L'objectif de ce GIEE est d’améliorer la résilience des fermes face aux aléas. Pour cela, ce groupe a notamment cherché à récupérer des semences de prairies naturelles pour redensifier les prairies fragilisées (aléas climatiques et économiques), ainsi qu’à améliorer la vision du grand public sur l’élevage paysan (aléa social).
Comment la diversification accroît la résilience des systèmes herbagers européens, sans constituer une stratégie universelle
B. DUMONT, Auteur ; A. FRANCA, Auteur ; C-M. PAULER, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification des systèmes herbagers constitue un des principes-clés de l'agroécologie, de l'agriculture biologique et des autres formes d'agriculture régénérative. À partir d’exemples pris en zones de plaine, de montagne ou méditerranéennes, cet article montre que la diversification des exploitations herbagères offre des leviers pour faire face aux aléas du marché, climatiques ou liés au collectif de travail. Cependant, la diversification n’est pas une stratégie « clé en main » et il est essentiel de tenir compte des conditions propres à chaque exploitation, afin que les processus écologiques recherchés fournissent les bénéfices escomptés. Faute de quoi, la diversification du système peut entraîner une perte d’efficience globale du fonctionnement de l’exploitation. Cet article est illustré par des exemples de diversification à différents niveaux, allant des pâturages et des ressources fourragères jusqu'à l'ensemble de l'activité de l'exploitation. Certains antagonismes qui se manifestent entre ces niveaux peuvent nuire à la biodiversité et aux services écosystémiques fournis par les prairies. Par exemple, lorsque la diversification des activités de l’exploitation dilue la main-d'œuvre agricole, une simplification du mode de conduite des prairies peut faire régresser des communautés végétales à haute valeur écologique. En revanche, une diversification raisonnée au cas par cas permet de tirer parti des ressources fourragères disponibles, d’opportunités locales pour commercialiser les produits, et de différentes aides publiques. La diversification préserve alors les services écosystémiques fournis par les prairies et améliore la résilience socio-économique des exploitations.
Millésime Bio : Où en est-on avec le vrac bio ?
Frédérique ROSE, AuteurÀ l’occasion de sa 30ème édition, Millésime Bio, le Mondial du vin biologique et des autres boissons alcoolisées bio, s’est ouvert au marché du vrac. Alors que des difficultés économiques touchent ce segment, une conférence a fait le point sur ce marché et sur les pistes pour rebondir. Globalement, le marché du vin connaît des difficultés et, dans ce contexte, le bio est aussi touché. Après deux années de mauvaises récoltes, la récolte 2022 a été bonne, ce qui a engendré une offre de vin bio importante en 2023. De plus, les surfaces converties en bio ces dernières années donnent maintenant tout leur potentiel. L’enjeu pour la filière est donc de réussir à faire le dos rond durant quelques années et à s’organiser collectivement. L’export est le levier ciblé par la plupart des opérateurs. Tous rappellent que la Scandinavie a été l’un des premiers pays à tirer le marché du vin bio. Or, pendant longtemps, faute de volume, les metteurs en marché français n’ont pas répondu à cette demande. L’enjeu est maintenant de se rendre visible, puisque la filière est en capacité d’assurer un approvisionnement régulier. L’Asie, avec la Corée du Sud et la Chine, représente aussi un marché intéressant. Il est préférable, pour les producteurs qui souhaitent aller vers le marché de l’export, de demander conseil aux cabinets de courtage ou aux négociants afin de connaître les clés et les profils de ces marchés. Concernant la certification, il faut aussi obtenir les équivalences : Nop pour les États-Unis, Jas pour le Japon, Bourgeon pour la Suisse… Concernant le marché du vrac, il faut qu’il se professionnalise et qu'il améliore la qualité de ses services.
S’adapter à la flambée des charges : Des pistes en ovin viande dans le Centre-Ouest
Vincent BELLET, Auteur ; Nathalie AUGAS, Auteur ; Julien VAISSET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2023En ovins viande, l’indice des prix d’achat des moyens de production agricole (IPAMPA) a bondi de 8.1 % en 2021, puis de 18.5 % en 2022, illustration de la flambée des charges qui impacte tous les systèmes de production, aussi bien les élevages spécialisés que les fermes associant ovins et bovins, ou encore ovins et grandes cultures. Les données, issues de fermes suivies dans le Centre-Ouest, montrent, par exemple, une baisse moyenne, en 2022 (versus 2021), de 7000 € du revenu par unité de main d’œuvre en élevage spécialisé ovins viande. Toutes les composantes du coût du système d’alimentation sont concernées par l’inflation. Aussi, les producteurs jouent sur l’alimentation comme premier levier pour contenir les charges. Trois éleveurs témoignent de leurs pratiques en la matière. Gwen Parry, éleveur bio dans l’Indre, a fait le choix d’augmenter la part de féverole dans sa rotation pour diminuer, voire pour ne plus acheter d’aliments pour les agneaux. Le second éleveur, installé dans le Morbihan, a investi dans des chemins et des systèmes de tri pour développer le pâturage, et, du coup, moins acheter de céréales ou réduire l’enrubannage. Le dernier éleveur, en Creuse, a décidé d’arrêter les agnelages de contre-saison pour développer les agneaux à l’herbe. Dans tous les cas, le développement du pâturage reste la solution la plus complète.
Zoom : Estimation des coûts de production 2022 des élevages suivis en référence sur le Massif central
Cette synthèse présente une première estimation des coûts de production 2022 des élevages bovins allaitants biologiques du Massif central suivis dans le cadre des projets BioViandes et BioRéférences. L’année 2022 a été marquée, sur le plan climatique, par une sécheresse quasi généralisée sur l’ensemble du territoire français et, sur le plan économique, par une forte inflation des intrants (+ 20 % en un an). Cette inflation est, en partie, compensée par la hausse des prix des gros bovins et des animaux maigres (type broutard). Comment s’en sortent les élevages allaitants bio (suivis depuis plusieurs années dans le cadre de ces projets) ? Qu’en est-il de l’évolution de leurs coûts de production entre 2020 et 2022 ? Des graphiques détaillent les évolutions, pour les élevages étudiés, des coûts de production des systèmes naisseurs-engraisseurs de bœufs bio et des systèmes naisseurs-engraisseurs de veaux bio. Globalement, même si les élevages étudiés sont de faibles consommateurs de concentrés, ils en achètent néanmoins une petite part et ils ont subi l’augmentation des prix entre 2021 et 2022. Par ailleurs, l’impact de la hausse du prix du carburant se traduit par une hausse importante des charges de mécanisation. Ainsi, comme l’ensemble des charges ont augmenté entre 2021 et 2022, les coûts de production des systèmes étudiés ont connu une hausse de 10 %.
L’agriculture paysanne a-t-elle atteint un plafond de verre ?
Jonathan CHABERT, AuteurLa conjoncture économique du début d’année 2022 est difficile pour les arboriculteurs et les maraîchers en circuits courts, en particulier pour ceux qui se sont installés récemment. Cet article analyse les raisons de ces difficultés.
Dossier de presse : Collectif BioRéférences : réflexions sur les évolutions et les pistes d’avenir pour les élevages biologiques ruminants du Massif Central
Héloïse BUGAUT, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Julie GRENIER, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2022L’acquisition de références technico-économiques est essentielle pour aider au développement de l’agriculture biologique. Dans le Massif Central, cette activité est au cœur de travaux menés par différents acteurs de la bio depuis de nombreuses années. Ces acteurs ont peu à peu développé des habitudes de travail communes. Ils ont ainsi harmonisé leurs collectes de données et leurs outils. Ils se sont ensuite fédérés sous le nom de « Collectif BioRéférences ». Après sept années de collecte et de traitement de données, ce collectif a organisé un colloque de restitution, le 28 novembre 2022, pour présenter des références technico-économiques sur les élevages bio du Massif Central. Ce dossier de presse reprend les principaux apports de cette journée. Il commence par présenter les grandes tendances d’évolution de ces élevages entre 2014 et 2018 (agrandissement des structures, bonnes performances technico-économiques des exploitations, avec toutefois des résultats économiques en baisse, notamment fragilisés par les sécheresses à répétition), ainsi que des pistes d’amélioration pour augmenter leur résilience. Des focus sont ensuite réalisés sur chaque filière : la filière caprine bio continue de croître, mais reste fragile ; la filière bovins lait bio voit globalement ses revenus menacés par les sécheresses successives et la stagnation du prix du lait ; les élevages naisseurs-engraisseurs de bovins viande bio restent économes, mais voient leur rémunération diminuer au fil des ans ; les élevages ovins lait bio reposent sur des systèmes en filière longue qui se sont modernisés ; la filière ovins viande bio tend vers une diversification des exploitations et des débouchés. Un focus est également réalisé sur l’évolution des coûts de production en 2022 (année marquée par des contextes climatiques et économiques relativement compliqués).
Des filières bio en tension mais pas sans solutions !
Emmanuelle CHOLLET, Auteur ; Anne UZUREAU, AuteurEn 2021, la bio a connu une année compliquée avec des volumes produits plus importants que la demande. Le chiffre d’affaires généré par la vente de produits bio en distribution générale est en recul de 3,1 % par rapport à 2020 (sachant que le chiffre d’affaires des GMS est globalement en baisse de 1 %). Cependant, par rapport à 2019 (année avant Covid), les ventes de produits bio sont en augmentation de 9,4 % en GMS. Le tassement du marché bio observé en 2021 s’explique par plusieurs éléments, notamment l’évolution de l’acte d’achat (effet confinement en 2020), une communication timide sur la bio et la démultiplication des segments concurrents à la bio (autres labels et marques). Les conversions en bio suivent la même tendance que la consommation : elles sont en baisse par rapport à 2020, mais en hausse par rapport à 2019. Cet article fait également des points spécifiques sur la filière lait, la filière viande bovine et la filière grandes cultures. Il aborde aussi le contexte géopolitique et sanitaire de cette année atypique. Celui-ci entraîne notamment une forte volatilité des prix en grandes cultures (due aux arrêts des exports de céréales, dont des céréales bio, par l’Ukraine et la Russie), ainsi qu’une nette augmentation du prix de l’énergie et des engrais (y compris des engrais organiques, en raison de la concurrence des prix). La CAB Pays de la Loire alerte d’ailleurs sur le risque de déstructuration des filières biologiques, si de nombreux producteurs bio quittent des débouchés bio « durables » au profit de débouchés ponctuels plus bénéfiques ponctuellement et non bio.
Flambée des prix des céréales : La bio peut-elle s’affranchir des spéculations du conventionnel ?
Goulven MARÉCHAL, AuteurLes prix des céréales conventionnelles se sont envolés en 2022. Cette hausse s’explique par une augmentation du prix des matières premières et de l’énergie et par les conséquences de la guerre en Ukraine. Les marchés bio sont censés être plus épargnés par ces variations : ils sont, en effet, moins mondialisés et moins soumis à la spéculation, car ils sont basés sur des stocks physiques et des marchés plus locaux. Toutefois, plusieurs risques entraînent un manque de lisibilité sur l’équilibre entre l’offre et la demande des céréales bio : le risque de sécheresse qui amène des incertitudes sur les rendements ; une augmentation des prix des fertilisants organiques ; des changements réglementaires ; une consommation de produits bio en baisse ; le risque de voir les céréales biologiques partir sur le marché conventionnel (compte-tenu du rapprochement des prix en bio et en conventionnel). Dans ces conditions, il est très difficile, pour les coopératives, d’établir et de tenir des contrats de collecte des céréales. Certaines coopératives s’engagent tout de même à défendre des prix « campagne » bio, « pour que les grains bio restent en bio sur les marchés bio ». Le réseau GAB-FRAB Bretagne demande à bien déconnecter les prix bio des prix conventionnels. L’objectif étant que toutes les céréales produites en bio soient valorisées en bio, afin de ne pas pénaliser la structuration des marchés biologiques. Cet article est complété par le témoignage d’Antoine Person, polyculteur-éleveur bio, membre de la commission Culture du réseau GAB-FRAB Bretagne.
Natexpo à Lyon : S’adapter et continuer à innover
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurL’édition 2022 du salon Natexpo s’est tenu du 18 au 20 septembre à Lyon. Cet évènement, plutôt destiné aux magasins bio, mais ouvert à tous les circuits de distribution, reflète les tendances du marché bio. Cette édition a été marquée par des inquiétudes sur l’évolution de la consommation des produits biologiques. Un recul de 6,6 % des ventes a été enregistré en GMS au premier semestre 2022 (comparé à 2021), et les magasins bio évoquent une baisse de 16 % des achats. Malgré ce tassement, comparé à 2019 (année avant le covid), le marché reste à peu près stable en magasins spécialisés (- 1 %), et en hausse de 15,5 % en GMS. Néanmoins, l’inflation, due au contexte géopolitique, commence à avoir des effets. La GMS, qui avait fortement élargi sa gamme de produits bio ces dernières années, procède actuellement à des déférencements de produits, par souci de rentabilité. La bio est donc moins visible et les ventes sont en recul. Les magasins spécialisés, qui ont connu un boom au niveau de leurs ouvertures, doivent faire face à une concurrence accrue et ont du mal à s’imposer avec leurs prix moins attractifs, ce qui entraîne des fermetures. Pour aider à enrayer le repli de consommation actuel, il faut que la bio continue à se structurer et à communiquer efficacement, notamment sur les bénéfices de ce mode de production. Il faut aussi s’appuyer sur certaines tendances recherchées par les consommateurs, notamment la chasse au gaspillage et la réduction des emballages. Côté prix, il croît davantage en conventionnel qu’en bio, ce qui amène le différentiel à se contracter. Toutefois, ce sont les marques distributeurs, en GMS, qui semblent résister le mieux : la maîtrise du prix est donc un levier important à mobiliser. En magasins spécialisés, le prix n'est pas le principal argument et les priorités sont le conseil, la qualité et la fraîcheur, les assortiments. Plusieurs entreprises présentes au salon témoignent : Val d'Ormèze, Ferme Ty-Coz, Uni-Vert, Le Relais Local et Arcadie.
« De nomades, nous sommes devenus fermiers »
Colette DAHAN, AuteurAlida et Edward ont quitté les Pays-Bas en 1997 ; direction : le Danemark, à raison de 25 – 30 km par jour (en roulotte tirée par un cheval), pour proposer leurs bras de ferme en ferme. Après diverses expériences dans des exploitations, l’occasion de s’installer en fermage se présente sur une ferme possédant 20 vaches. En 2000, ils achètent 70 chèvres. Pendant quelques années, ils élèvent des vaches et des chèvres, tout en cultivant des légumes qu’ils vendent au marché. Ils deviennent ensuite propriétaires de la ferme et se concentrent sur les caprins. Ils souhaitent passer en bio, mais ne peuvent pas se permettre de réduire la quantité de lait produite. Ils augmentent alors leur troupeau à 200 chèvres, afin de finaliser leur conversion. Cependant, la charge de travail est très importante. Ils font donc le choix de passer en lactation longue, avec une mise bas tous les trois ans. Ceci leur permet notamment de diminuer considérablement le nombre de chevreaux. Ces derniers sont désormais élevés, puis abattus à l’âge de 1,5 ans pour être vendus en direct. En 2008, la crise économique fait diminuer le prix du lait. Pour s’en sortir, Alida et Edward décident de moins dépendre de leur laiterie en transformant le lait. Ils élèvent actuellement un troupeau de 90 chèvres qui passent le plus clair de son temps dehors, et vendent en direct leur Gouda fabriqué à la ferme.
Production d'aliments composés bio : La nutrition animale en repli
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAprès une croissance continue depuis 2015, la production d’aliments composés biologiques destinés à l’alimentation animale a enregistré une baisse de 12 % au premier semestre 2022. La production avait atteint un pic en 2021. L’aliment volaille représentait alors 74 % des volumes, porté pour trois quarts par les poules pondeuses. Pour répondre à cette forte demande, les fabricants d’aliments du bétail avaient innové et investi, notamment dans des unités de trituration. En 2022, la tendance s’est renversée, en raison des multiples difficultés rencontrées par les élevages. Ces derniers doivent en effet faire face à la baisse de consommation des ménages, à la grippe aviaire (pour la filière volaille), ainsi qu’à la hausse du prix de l’énergie et des aliments. En effet, les fabricants d’aliments du bétail ont dû répercuter l’envol du prix des matières premières agricoles (notamment du soja) et le surcoût lié aux formulations 100 % bio. Le prix de l’aliment bio a ainsi augmenté de 25 à 30 % depuis début 2021. Les éleveurs bio achètent donc moins d’aliments. Certains revoient même leur stratégie alimentaire. En complément de cet article, un tableau détaille l’évolution de la production d’aliments composés bio en France, pour les différentes productions animales, entre 2019 et 2022 (données détaillées par semestre).
Retour du Space : Où en sont les filières bio aujourd’hui ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurComment avancer dans un contexte inflationniste et de moindre consommation ? La conférence, animée par Initiative Bio Bretagne (IBB), lors de l’édition 2022 du Space, a donné la parole à des acteurs de la bio implantés dans l’Ouest. Cet article reprend quelques extraits, notamment d’acteurs de la filière laitière biologique. David Duguéperoux, éleveur laitier bio en Ille-et-Vilaine et administrateur d’IBB, le concède : la filière bio est confrontée à de grosses perturbations. Les éleveurs qui ont développé un fort lien au sol sont cependant moins impactés par l’inflation que les éleveurs qui sont obligés d’affourager leurs animaux ou d’acheter des aliments. L’entreprise bretonne Olga (ex-Triballat) admet que, malgré l’espoir de trouver un marché pour la matière protéique du lait bio, celui-ci ne décolle pas : le fromage bio ne se développe pas et la poudre de lait reste un marché d’export. L’entreprise déclasse donc du lait en conventionnel, même si la collecte est un peu plus lissée sur l’année grâce à un plus grand nombre de vêlages à l’automne. Du côté de la coopérative Terrena, les conversions sont à l’arrêt. Entre 25 et 30 % du lait est déclassé en conventionnel. Pour Loïc Guines, éleveur laitier bio, président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine et de l’Agence Bio, il est important de communiquer sur les bienfaits de l’agriculture biologique. La campagne Bio Réflexe a d’ailleurs été une première réussite. Selon lui, il faut aussi continuer de développer la bio dans la restauration hors domicile (RHD).
Vignoble de Bordeaux : de nouveaux volumes de vins à valoriser
VITISBIO, AuteurEn 2020, l’accélération des conversions dans le vignoble bordelais est nette : plus de 6 000 ha de vignes sont en première année de conversion en Gironde et 17 % du vignoble girondin est engagé en bio. Les AOC Bordeaux Rouge et Blaye Côtes de Bordeaux sont les plus concernées par ces nouvelles conversions. Il faudra faire attention à la concurrence potentielle et aux tensions créées sur les marchés en lien avec les volumes supplémentaires. Une enquête, menée auprès des vignerons bio bordelais sur la commercialisation de leurs vins pendant la crise sanitaire, a permis de caractériser trois profils : les domaines viticoles qui ont cherché à diversifier leurs canaux de commercialisation (France et export) avec une part importante de vente directe ; ceux qui ont opté majoritairement pour le négoce (100 % vrac ou vrac et bouteilles) ; et ceux qui exportent majoritairement leurs vins (via différents circuits de commercialisation). La crise sanitaire a impacté tous les circuits de commercialisation et une baisse du chiffre d’affaires a été constatée pour 75 % des vignerons enquêtés. Ces impacts ont, toutefois, été amortis lorsque les vignerons ont sollicité plusieurs canaux de distribution. L’importance de l’autonomie commerciale a également largement été mise en avant par les vignerons.
Analyse des logiques de conduite d'élevages bovins laitiers biologiques en zone de plaine (Sud Lorraine)
Corentin CHAPEL, Auteur ; Kristen HOURMANT, Auteur ; Inès NÉRI, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (89 Avenue de l'Europe, CS 82212, 63 370, FRANCE) : VETAGRO SUP - Campus Agronomique de Clermont | 2021Le projet de recherche BIOSYLF, mené par plusieurs équipes de recherche d'Inrae dans le cadre du métaprogramme Métabio, s'intéresse aux systèmes d’élevage biologiques et à leur aptitude à la transformation fromagère. En 2020-2021, la mission a été confiée, à un groupe d'étudiants ingénieurs de VetAgro Sup, d'analyser un échantillon d'élevages bovins laitiers biologiques de plaine, dans le sud de la Lorraine, et dans une démarche de transformation fromagère. L'objectif était de mieux connaître la diversité de ces élevages, ainsi que leurs logiques de fonctionnement face aux aléas, en particulier climatiques, mais aussi économiques, sanitaires, organisationnels et techniques. Dans ce rapport, les étudiants présentent leur problématique, la méthodologie qu'ils ont mise en place pour y répondre, ainsi que les résultats obtenus (description de l'échantillon, conduites d'élevage, aléas rencontrés et leviers mobilisés). 17 exploitations, dont la station expérimentale Inrae de Mirecourt, ont été enquêtées. La diversité des prairies et la diversification des espèces cultivées, par exemple via l'agroforesterie, sont les principaux leviers identifiés.