Thésaurus
> TOURISME > FLUX TOURISTIQUE > FREQUENTATION > PROFIL DU TOURISTE > GROUPE > GROUPE D'AGRICULTEURS
GROUPE D'AGRICULTEURSVoir aussi |
Documents disponibles dans cette catégorie (188)
Ajouter à la sélection Affiner la recherche
Etendre la recherche sur niveau(x) vers le bas
Agroforesterie : Le retour des arbres dans la Beauce
Alexandra CEALIS, AuteurLe GIEE "Terres vivantes" est né en 2020, en Eure-et-Loir, à l'initiative de l'Adear 28. Il réunit 16 agriculteurs (céréaliers, maraîchers, polyculteurs-éleveurs), dont 10 en agriculture biologique, deux en conversion, et tous acteurs de l'agroécologie. En plein cur de la Beauce, les enjeux sont forts, notamment en ce qui concerne la place de l'arbre dans les systèmes agricoles. Les actions du GIEE en faveur de l'agroforesterie sont présentées : organisation de journées d'échanges sur un lycée agricole, de conférences, vastes chantiers de plantation... De nombreux publics sont visés, et en particulier les apprenants, futurs agriculteurs.
Aude : Les producteurs de plantes médicinales et aromatiques se structurent
Anne-Gaëlle CABELGUEN, AuteurDans l'Aude, en 2022, un collectif de producteur·rices de PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) s'est constitué et a répondu à un appel à projets GIEE Émergence. À cette occasion, une charte permettant de définir les valeurs du collectif a été construite et a permis aux 6 producteur·rices impliqué·es de définir la principale mission du collectif : rendre visible et pérenniser la filière PPAM diversifiée comme source de valorisation du territoire audois. Les objectifs de travail du collectif pour 2023 sont présentés dans cet article.
BioRéférences : Stratégies gagnantes mises en uvre pour faire face aux aléas climatiques et économiques
Clémence CANILLOS, Auteur ; Paul DELAGE, Auteur ; Manon GAUTHIER, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2023Le projet BioRéférences 2022-2024 a pour objectif dacquérir des références sur les élevages biologiques de ruminants du Massif central et sur leurs filières. Au printemps 2023, les membres de ce projet ont proposé à quatre étudiants de la Licence Professionnelle ABCD Agriculture Biologique, Conseil et Développement (site d'Auvergne) denquêter sur des stratégies « gagnantes » mises en uvre par des éleveurs biologiques pour faire face à un ou plusieurs aléas (économiques, climatiques, environnementaux et sociaux). Ces étudiants ont ainsi rencontré trois élevages biologiques et un GIEE (groupement d'intérêt économique et environnemental). Ils ont ensuite formalisé les stratégies « gagnantes » sous forme de fiches portraits. David Cohade (EARL du Claveix, dans le Puy-de-Dôme) gère une ferme laitière. Il valorise des zones humides pour renforcer son autonomie fourragère (réponse à des aléas climatiques et économiques) et a installé des panneaux photovoltaïques pour diversifier ses sources de revenus (aléas économiques). Thierry Flandin gère également une exploitation laitière, qui est située à plus de 900 m daltitude (Gelles, Puy-de-Dôme). Cet éleveur a fait le choix dimplanter des méteils fourragers en altitude pour sécuriser son autonomie fourragère (aléas climatiques et économiques) et a mis en place du piégeage pour limiter le développement des campagnols terrestres (aléa environnemental). Jean-Louis Solinhac (EARL Ginals, en Aveyron) gère une ferme ovine laitière. Il a participé au développement de linsémination artificielle sur chaleurs naturelles en contre-saison pour répondre à la demande de sa laiterie (contrainte économique). Le GIEE des Jonquilles regroupe, quant à lui, huit élevages bio du Cantal et la ferme du Lycée agricole dAurillac. L'objectif de ce GIEE est daméliorer la résilience des fermes face aux aléas. Pour cela, ce groupe a notamment cherché à récupérer des semences de prairies naturelles pour redensifier les prairies fragilisées (aléas climatiques et économiques), ainsi quà améliorer la vision du grand public sur lélevage paysan (aléa social).
Capflor : Pour des systèmes pâturants robustes
Fabrice ROCHE, AuteurLoutil Capflor, développé par Vladimir Goutiers (Inrae), permet de concevoir des prairies à flore variée, composées de 10 à 20 espèces et variétés différentes, riches en légumineuses et en plantes à tanins. Les données de terrain, provenant notamment de parcelles délevages engagés dans des GIEE Capflor, ont permis dalimenter la base de données sur laquelle repose loutil afin de laméliorer. Après dix ans de travail sur cet outil, Inrae le transfert à lITAB qui va avoir la responsabilité de le diffuser auprès des éleveurs biologiques. Dans le Limousin, depuis 2019, deux GIEE ont travaillé sur cette thématique. Les GIEE permettent, en effet, de créer des groupes déchanges horizontaux entre producteurs autour dune problématique à composante technique, environnementale et sociale. Le travail sur les prairies à flore variée répond à ces trois enjeux, en maximisant lautonomie alimentaire des élevages, en limitant limpact environnemental de ces derniers et en apportant de lintérêt au métier déleveur. Plusieurs sujets ont été travaillés : la composition du mélange personnalisée en fonction de multiples facteurs, limplantation (qui demande de la rigueur et implique de semer en pleine largeur et non en ligne -), le coût, etc. Par ailleurs, parallèlement au travail réalisé au sein des GIEE, des formations dinitiation et de perfectionnement à limplantation et à lexploitation de prairies à flore variée ont été proposées.
Carabes et Canopée, un futur PSE Haie en Ille-et-Vilaine
Sandra DELAUNAY, AuteurEn Ille-et-Vilaine, sur le territoire de la Vallée de la Seiche, un collectif d'agriculteurs a travaillé, dans le cadre du projet LabPSE, sur la constitution d'un Paiement pour Services Environnementaux (PSE) autour de la haie. En effet, les haies présentent de nombreux bénéfices environnementaux, notamment sur un territoire où la qualité de l'eau est dégradée comme c'est le cas ici. Accompagnés par Trame, les six agriculteurs impliqués(bio, conventionnels, herbagers, agriculture de conservation) ont élaboré ensemble leur offre de services, mobilisé d'autres acteurs du territoire (collectivités, associations) et créé l'association qui gérera le dispositif et la collecte de fonds. Ces fonds serviront à financer les contrats de prestation pour services environnementaux avec les agriculteurs qui s'engageront à restaurer le bocage.
Cheminer de vigne en vigne
Soazig CORNU, AuteurSuite à une semaine d'échanges avec des vignerons et des vigneronnes biodynamiques du pourtour méditerranéen, sur le terrain, à partager expériences, pratiques et questionnements, cet article restitue un florilège d'idées et de pratiques qui viennent répondre aux problématiques rencontrées. Il fournit des pistes de réflexion sur, notamment, les alternatives au soufre pour le traitement des maladies, la gestion de l'enherbement, le matériel, mais aussi sur des pratiques telles que les vendanges de nuit, la création de haies, les complantations, le pâturage des parcelles par les ovins...
Cuma de l'Arize : Quauriez-vous fait ?
Elise COMERFORD-POUDEVIGNE, AuteurEn Ariège, la Cuma de lArize était très peu dynamique. Elle regroupait une vingtaine dagriculteurs, principalement des éleveurs et des céréaliers, mais seul un groupe (très resserré) faisait vivre la Cuma. Les responsables ont pensé à trois possibilités pour lavenir de cette Cuma : 1 laisser « mourir » la Cuma ; 2 essayer de relancer la dynamique au sein du groupe dagriculteurs existant ; 3 ouvrir la Cuma à de nouveaux adhérents en leur donnant des responsabilités. Les responsables ont fini par choisir loption 3, en intégrant un groupe de huit adhérents en agriculture biologique ou biodynamique (profils encore peu représentés dans la Cuma). Maraîchers, arboriculteurs, éleveurs, ils sont tous installés, depuis quelques années, sur de petites surfaces et sont, pour la plupart, des Nima (cest-à-dire des personnes non issues du milieu agricole) avec une appétence pour la traction animale et lautonomie de leur exploitation. La Cuma comporte donc deux groupes dagriculteurs : un groupe aux profils « classiques » et un groupe aux profils « atypiques ». Une organisation de travail a été développée pour que tout le monde puisse travailler ensemble et tirer un avantage de la Cuma. Cette organisation passe notamment par la construction de binômes responsables qui font la liaison entre les adhérents « historiques » et les nouveaux.
Dossier : Blés paysans : Quelles filières en Grand Est ?
Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Emilie POQUET, Auteur ; Yoan MICHAUD, AuteurDans ce dossier, Bio en Grand Est fait un focus sur les variétés paysannes (ou variétés anciennes). Il présente des initiatives, portées par des structures du Grand Est, visant à créer, dans la région, des filières pour les variétés paysannes. 1 - Une enquête, pilotée par Bio en Grand Est, portant sur les perceptions des consommateurs à l'égard des variétés paysannes (freins à la consommation, critères de choix, produits consommés...), a révélé que la première étape de la création de filières implique de faire connaître ces produits et leur disponibilité (sensibilisation, communication lors dévènements...) ; 2 - Un panorama présente les initiatives portées par plusieurs collectifs en Grand Est uvrant pour la conservation des variétés de céréales anciennes et pour la création de filières à différentes échelles (organisation de la filière et des circuits de vente, mise en place de plateformes collectives de variétés paysannes...) ; 3 - Un focus s'intéresse au GIEE « Blés dAvenir », un groupe de 4 agriculteurs qui cultivent danciennes variétés de céréales, et à son programme dactions sur 3 ans : valorisation des productions, sécurisation des productions, conservation des sols, capitalisation des connaissances et diffusion ; 4 - Un encart présente les témoignages de personnes qui ont été formées à la panification des variétés paysannes.
Dossier : Luzerne : La reine des légumineuses cumule les atouts
Jean-Martial POUPEAU, AuteurGrâce à ses atouts agronomiques, économiques et écologiques, et à sa capacité à faire face au réchauffement climatique, la luzerne est peu à peu devenue incontournable sur les exploitations biologiques. Comme en témoignent les différents articles de ce dossier, elle peut être valorisée de multiples façons : en ensilage, en enrubannage, en foin ou en déshydratée pour l'alimentation animale, mais aussi en multiplication de semences ou encore comme fertilisant. Dans une interview, Éric Masset et Yann Martinet, respectivement président et directeur de la Coopération Agricole - Luzerne de France, font le point sur les spécificités de cette culture et sur sa filière. En 2022, en France, elle était cultivée sur 70 000 ha, dont 15 % en bio (contre 10 % de bio en 2019). Aujourd'hui, l'un des principaux défis des producteurs est de faire face aux baisses de rendement imputables aux sécheresses récurrentes. Côté déshydratation, les acteurs de la filière se réjouissent de la diminution drastique du recours aux énergies fossiles (réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre par tonne de luzerne déshydratée entre 2005 et 2022). Dans un deuxième article, plusieurs semenciers (Cerience, Lidea, Bosc Izarn et Barenbrug) font le point sur leurs offres variétales et leurs stratégies pour répondre au mieux aux besoins des agriculteurs. Les trois derniers articles donnent la parole aux producteurs : - Dans la Sarthe, 10 éleveurs de ruminants et 6 céréaliers forment le GIEE "Promouvoir des échanges commerciaux bio locaux de protéines en Sarthe" ; - En Loire-Atlantique, depuis 2022, Didier Barbarit, de la ferme de Népri, fertilise ses terres avec de la luzerne ensilée ; - En Seine-et-Marne, David Roger, céréalier, a fait le choix de la jachère azotée à base de luzerne.
Frédéric Chaudière, président de lAOC Ventoux
Frédérique ROSE, AuteurFrédéric Chaudière gère, avec son frère, le Château Pesquié, un domaine viticole familial 100 % bio de 95 ha, situé dans lAOC Ventoux. En juillet 2020, il a été élu président de cette appellation. Cette aire dappellation regroupe 56 000 ha de vignes, répartis sur 50 communes du département du Vaucluse. 15 % des surfaces sont actuellement cultivées en bio. Dans cet interview, Frédéric Chaudière explique que léquipe AOC Ventoux sest lancée dans des démarches dengagement environnemental à l'horizon 2030. Cette aventure a débuté en 2020, avecune grande consultation auprès des acteurs de lappellation, durant laquelle il leur a été demandé comment ils envisageaient lévolution du vignoble de lappellation dici 2030. Après plusieurs réunions de concertation, lAOC Ventoux incite tous les vignerons à rentrer dans une démarche de progrès, ainsi quà sinscrire dans la démarche 4 pour 1000, tout en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre de 30 %. Lappellation souhaite aussi protéger le vivant (faune et flore) et veut, pour cela, tripler les surfaces enherbées. Un forum sur cette thématique, organisé en février 2022, a regroupé une centaine de participants. Un stagiaire doit aussi faire un inventaire des pratiques liées aux couverts végétaux, puis essayer de développer un réseau local de production de semences destinées aux couverts végétaux. Par ailleurs, une chargée de mission climat a été embauchée, afin de réaliser des inventaires de biodiversité et de sensibiliser les vignerons à ce sujet.
Une fromagerie collective dans les Monts du Lyonnais
Yasmina LEMOINE, AuteurDepuis 2020, à Saint-Denis-sur-Coise (42), la fromagerie AlterMonts valorise, en fromages, le lait bio produit par un collectif de 9 paysan·nes des Monts du Lyonnais. Cette fromagerie est l'aboutissement d'une aventure, débutée en 2015, par des éleveur·euses qui souhaitaient valoriser leur lait et poursuivre leurs démarches de changement de pratiques vers l'agroécologie. Cet article revient sur l'émergence du projet, sur la mise en place d'un GIEE et sur les actions mises en uvre pour le développement de la fromagerie.
Un GIEE pour structurer et accompagner une filière PPAM en Bourgogne-Franche-Comté
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurL'association L'Herberie Jurassienne, créée en 2006, regroupe, aujourd'hui, plus de 30 producteurs de PPAM de Franche-Comté, qui s'entraident et travaillent ensemble à l'amélioration technique des fermes (formations, voyages d'études...) et à la promotion de leur savoir-faire auprès du grand public. Parmi les adhérents de cette association, 11 fermes ont rejoint le GIEE "Structuration et accompagnement technique d'une filière PPAM : projet collectif de développement de gamme et d'outils partagés", animé par Interbio Franche-Comté, qui a pour objectifs de : 1) mettre en place une gamme de produits commune ; 2) améliorer l'efficacité et l'ergonomie des équipements ; 3) améliorer et valoriser les résultats technico-économiques des fermes. Cet article présente les axes des essais techniques, menés en 2022, qui ont porté sur la gestion de l'enherbement (liseron), les engrais verts et leurs usages, les rendements des différentes plantes cultivées (avant et après séchage). Les essais en distillation d'huile essentielle de menthe poivrée sont également abordés. Concernant les équipements, différentes pistes sont envisagées par le GIEE. Pour finir, cet article indique le travail qui a été réalisé pour la création d'une gamme commune de produits (boissons, biostimulants...).
Grand Est : Le répertoire des savoir-faire paysans crée une dynamique syndicale !
Aurélie COSTES, AuteurEn 2011, l'Ardear Grand Est (réseau de l'agriculture paysanne) a développé un outil en ligne pour créer un réseau d'échange d'expériences et de savoir-faire paysans, non institutionnalisé et non monétarisé. Il s'agit d'un recueil de fiches témoignages d'agricultrices et d'agriculteurs, qui montrent une grande diversité de pratiques agricoles alternatives. Au-delà de la diffusion des savoir-faire et du développement de l'entraide paysanne, cet outil permet de redynamiser les groupes de réflexion (création de groupes techniques...) et de mobiliser de nouveaux adhérents dans la défense de l'agriculture paysanne.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
Lieux de vente collectifs : à chacun son style !
Anne ANDRAULT, AuteurEn France, depuis plusieurs années, des paysans bio sous mention Nature & Progrès ont participé à la création de multiples lieux de vente collectifs. Que ce soit par le biais de regroupements informels ou de regroupements bien structurés, ces projets ont été initiés afin de répondre au besoin, pour les producteurs et pour les transformateurs, de commercialiser leurs produits en direct, avec une meilleure rentabilité économique. Ils permettent aux membres des groupes de partager leurs connaissances, de se relayer, et l'expérience du fonctionnement participatif de la mention Nature & Progrès (N&P) a largement facilité la mise en place de lieux de vente collectifs (sélection de produits lors de visites de fermes, rédaction d'une charte, d'un règlement intérieur...). Cet article présente sept de ces lieux : 1 - Un marché 100 % bio N&P, à Saint-Lizier, en Ariège (09) ; 2 - Un marché de producteurs bio aux activités diverses, autour d'un marais salant, en Vendée (85) ; 3 - L'Épicerie Paysanne Ambulante et Solidaire, un circuit court (avec livraison de paniers bio) en région de basse montagne, à Limoux, dans l'Aude (11) ; 4 - L'association de producteurs (exclusivement sous mention N&P) La Cagette champêtre, dans le Cantal (15), qui mutualise les listes de clients, afin de proposer une offre plus dynamique et élaborée de paniers sur son site de vente en ligne ; 5 - La Paysanne Rit, un magasin de producteurs locaux du Puy-de-Dôme (63), dont 4 des 7 membres sont sous mention N&P ; 6 - La Borieta, une boutique militante dans l'Aude (11), qui permet à plus de 75 fermes (toutes en bio et plusieurs sous mention N&P) de vendre leurs produits et organise, en parallèle, des activités culturelles ; 7 - Champs libres, un magasin de transformateurs (certifiés bio ou non, N&P) locaux, avec atelier de transformation sur place, en Ardèche (07).
Réenchantons l'élevage : Une constellation unique
Elisabeth JACQUIN, Auteur ; Roland DUCROUX, AuteurDans les Monts du Lyonnais, trois fermes d'élevage bio voisines, avec transformation fromagère, forment un regroupement informel : - la Ferme de l'Eau Vive, à Larajasse (69), en bovins lait bio ; - la Ferme des Servannières, à Sainte-Catherine (69), en caprins bio ; - la Ferme du Soleil Levant, également à Sainte-Catherine, en biodynamie, en ovins lait. Les trois jeunes couples d'éleveurs se retrouvent, chaque semaine, sur le marché de Saint-Genis-Laval, où ils commercialisent leurs produits, et travaillent en étroite collaboration (partage de matériel, entraide sur certains travaux...). Dans ces trois fermes, de nombreux liens existent : - les trois épouses ont fait leur scolarité en écoles Steiner ; - Nicolas (de la Ferme du Soleil Levant) possède et met à disposition le matériel pour les préparations biodynamiques ; - les trois fermes ont participé à une formation à la biodynamie, organisée par la Ferme du Soleil Levant, en 2021, avec l'appui de l'association locale de biodynamie et du MABD...
À la rencontre des jardins de Cize
Marie MELEC, AuteurCet article fait le récit de l'installation de Maxime et Candice, maraîchers biologiques, à Cize, dans l'Ain. Installés, depuis janvier 2022, sur une surface de trois hectares (cédés par la ferme laitière bio voisine), Maxime et Candice ont été accueillis à bras ouverts : la municipalité souhaitait justement installer une activité de maraîchage biologique sur la commune et un réseau d'entraide (voisins et paysans) s'est rapidement activé autour des nouveaux arrivants (aide aux travaux, réparations, gestion des cultures, partage de matériel agricole...). Maxime et Candice ont aussi intégré le « Groupe maraich' », accompagné par l'Addear de l'Ain, où les maraîchers mutualisent semences, astuces et commandes. Après une première année d'activité, ces deux agriculteurs ont plusieurs projets pour développer leur activité de maraîchage sur sol vivant, notamment la création d'une parcelle en agroforesterie ou celle d'un atelier de transformation...
Riches échanges sur le marché des légumes biologiques et les techniques culturales : Rencontres Techniques Légumes en agriculture biologique
Juliette PELLAT, Auteur ; Mathieu CONSEIL, AuteurAprès une session en format webinaire en 2020-2021, les Rencontres Techniques Légumes en agriculture biologique, coorganisées par le CTIFL et l'ITAB, ont eu lieu, le 29 novembre 2022, sur le centre CTIFL de Balandran. Cet évènement s'est ouvert avec des présentations sur le marché des légumes biologiques, qui connaît un ralentissement depuis 2020. Ensuite, un état des lieux des travaux menés sur la gestion des punaises en maraîchage biologique a été proposé, avec des résultats issus des projets IMPULSE et MELYS. Pour finir, l'après-midi était dédié à la thématique de la réduction du travail du sol, avec des résultats portant sur différentes régions de production (Bretagne, Grand Est, Occitanie et Pays de la Loire), mais aussi un retour d'expérience sur la création d'un GIEE Maraîchage sur Sol Vivant en Drôme et Ardèche.
Témoignage : « Accompagner pour préserver les ressources en eaux »
Yasmina LEMOINE, AuteurHéloïse Augros conduit des actions pour la protection des ressources en eau pour des eaux minérales, notamment dans le cadre de lassociation Bulle Verte, qui regroupe lentreprise Badoit et trois communes de la Loire. Cette association agit sur 40 km² de limpluvium « Badoit » (zone dinfiltration de leau minérale) en faveur dun aménagement raisonné des villes et des villages (ex. amélioration du traitement des eaux usées), de la préservation des milieux naturels et de la biodiversité et de laccompagnement de pratiques agricoles respectueuses de la qualité de leau. Ce dernier point vise à réduire lusage des pesticides, à soutenir la bio (appui aux conversions), à préserver les prairies, la biodiversité et les sols, ou encore à améliorer la valorisation des effluents délevages pour la fertilisation. 23 agriculteurs de cet impluvium sont accompagnés de diverses manières par cette association : formations, conseils techniques individualisés et collectifs, financement dessais (ex. prairies à flore variée, culture de méteil ) ou dachat de matériel pour la réduction du travail du sol, par exemple. Thomas Philis, éleveur de bovins lait en bio et faisant partie du programme de la Bulle Verte depuis 2018, a ainsi été accompagné pour sa conversion à lAB. Les formations et les échanges quil a pu avoir au sein du collectif lui ont permis daller plus loin pour améliorer ses pratiques. Tout cela lui a aussi montré limportance de sinvestir plus pour maintenir cette dynamique collective et développer de nouveaux projets.
Utilisation des PNPP : Sinspirer de la biodynamie pour améliorer ses pratiques ?
Frédérique ROSE, AuteurInrae de Colmar porte le projet VitiREPERE PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes). Débuté en 2023 et financé par Ecophyto 2022-2025, il a pour objectif de valoriser les pratiques et les connaissances des vignerons sur lutilisation de PNPP (dont les préparations biodynamiques) en viticulture. Pour cela, ce projet se base sur la méthode de recherche-action participative REPERE, et mobilise à la fois des sciences humaines et la biologie. Il sappuie aussi sur un réseau de vignerons biodynamiques, par le biais d'un partenariat avec Biodynamie recherche et le Syndicat international de vignerons en culture biodynamique. Les partenaires du projet souhaitent aussi mobiliser des vignerons conventionnels et biologiques qui utilisent des PNPP. Au total, le projet devrait impliquer une quinzaine de groupes de viticulteurs, constitués chacun de 15-20 vignerons, répartis sur le territoire national. Les vignerons seront dabord interrogés individuellement sur les PNPP quils utilisent : Lesquelles ? Pourquoi celles-là ? A quel moment les appliquent-ils ? Dans quelles conditions ? Comment sont-elles préparées ? Doù viennent-elles ? Avec quels résultats ? Ils discuteront et débattrons ensuite ensemble sur les PNPP lors dateliers, afin de mettre en évidence les points communs, les désaccords et les différences dutilisation. Ces différents points seront ensuite étayés et mis en résonance avec la littérature scientifique.
Valoriser les veaux mâles laitiers : Des partenariats entre éleveurs allaitants et laitiers ; Eric et Patricia Guihery, en Mayenne : Préparer l'adoption des veaux laitiers sous nourrice ; Germain Gougeon, en Mayenne : Accueillir des veaux laitiers et réduire son cheptel allaitant
Frédéric RIPOCHE, AuteurFin 2019, une quinzaine déleveurs bovins bio de Mayenne, maintenant organisés au sein du GIEE Valorisation des veaux laitiers, se sont penchés sur la question du maintien de veaux sur la ferme et dans la filière, alors quun bovin sur deux né en bio finit en conventionnel (45 % en allaitant, surtout des mâles, et 55 % en laitier, presque 100 % des mâles et quelques femelles). Afin de trouver des solutions, ces éleveurs ont choisi de travailler sur la piste de partenariats entre éleveurs laitiers et éleveurs engraisseurs. Lidée est que des engraisseurs, réduisant par exemple leur cheptel allaitant, accueillent des vaches nourrices avec 2 à 3 veaux laitiers, nourrices en capacité de nourrir aussi des veaux allaitants. Les veaux sont élevés pour être valorisés en bufs denviron 30 mois. Cette démarche est maintenant à lorigine dune étude régionale, Valomalebio, dont le but est de collecter des références, notamment sur la faisabilité et la rentabilité de ces pratiques. Deux éleveurs impliqués dans ce projet témoignent. Éric et Patricia Guihéry, producteurs laitiers, travaillent avec plusieurs éleveurs engraisseurs qui leur « commandent » des vaches nourrices, en fait de futures réformes, accompagnées chacune de 2 à 3 veaux laitiers croisés avec une race à viande type Angus. Germain Gougeon achète des nourrices accompagnées de veaux laitiers pour produire des bufs. Cet éleveur possède un troupeau de vaches charolaises, en partie croisées, quil envisage de réduire pour accueillir plus danimaux dorigine laitière. Même si ces pratiques demandent dêtre vigilant sur la phase dadoption des veaux par les nourrices ou sur les aspects sanitaires, elles peuvent apporter des réponses intéressantes à la valorisation des veaux laitiers mâles en cohérence avec les valeurs de lAB, à tel point que des réflexions sont en cours, au niveau national, pour poursuivre et étendre à dautres régions les travaux de Valomalebio qui doit sachever en 2025.
Un voyage d'étude au carrefour des préoccupations des groupes petits fruits du réseau
Myriam DESANLIS, Auteur ; Pauline BONHOMME, Auteur ; Fleur MOIROT, AuteurUne vingtaine de producteurs de petits fruits, membres de groupes d'échanges animés par Agribio Rhône & Loire, Agribio Ardèche et la FRAB AuRA, se sont retrouvés pour un voyage d'étude dans le Cantal et en Nouvelle-Aquitaine. Outre les échanges entre groupes, ce fut l'occasion de rendre visite à d'autres producteurs. Ils se sont notamment rendus chez Jean Chirent, qui produit des plants de fraisiers bio et certifiés Nature & Progrès sur quatre hectares, soit 100 000 plants/an, dans le Cantal. L'itinéraire technique qu'il pratique, intégré dans une rotation prairie-céréales-fraisiers-prairie, est présenté dans cet article. Le GAEC des Délices, en Dordogne, a également accueilli le groupe pour des échanges autour de la culture des fraisiers : itinéraire technique, fertilisation, gestion sanitaire et de l'enherbement, commercialisation... Enfin, les producteurs ont pu bénéficier d'une intervention de Céline Sindou, de la Fredon Nouvelle-Aquitaine, autour des actions de cette structure en lien avec la protection sanitaire de la myrtille et, en particulier, dans le cadre de la lutte contre Drosophila suzukii.
2022-2026 : Nouveau DEPHY pour la bio en Beaujolais
Brieg CLODORE, AuteurLARDAB (Agribio Rhône et Loire) accompagne un nouveau projet fermes DEPHY en viticulture. Le groupe est constitué de 12 exploitations viticoles : neuf en agriculture biologique ou biodynamique (dont le Lycée agricole de Bel Air), et trois en conversion ou au stade de réflexion à un passage en bio. Ces fermes sont réparties sur les différentes appellations du Beaujolais et représentent leurs particularités : surface moyenne, forte pente, pédologie/géologie, modes de conduite, valorisation commerciale Le groupe travaillera sur trois principaux axes : 1 « Optimiser les traitements et développer des méthodes alternatives naturelles et locales » : expérimenter pour trouver des alternatives au cuivre, au soufre et aux insecticides tel que Pyrèthres, Bt... (avec notamment lutilisation de traitements naturels), optimiser la pulvérisation, favoriser les auxiliaires, se former sur les équilibres de la vigne 2 « Comprendre et dynamiser la vie des sols pour une meilleure santé de la vigne » : établir un arbre de décision sur le travail du sol selon les différents contextes du Beaujolais, se former sur le fonctionnement des sols, travailler sur les couverts végétaux et les engrais verts, expérimenter des techniques innovantes (vitipastoralisme, lombriculture, couvert permanent ), soutiller pour vérifier la résilience des sols (sondes capacitives, tensiomètres, analyses de terre ). 3 « Produire des références pour la viticulture bio en Beaujolais et accompagner les dynamiques de conversion » : études technico-économiques, publications, portes ouvertes, échanges avec des lycéens, parrainages
Accompagner des collectifs en transition agroécologique : Êtes-vous prêt(e)s ?
La transition agroécologique a remis le collectif de travail entre agriculteurs au cur de l'actualité avec, notamment, une diversification des formes de collectifs d'agriculteurs (GIEE, groupes 30 000, groupes DEPHY Fermes...), en fonction des contextes, des territoires, des projets de développement... Ces nouveaux types de groupes et les problématiques qu'ils traitent nécessitent des capacités d'animation adaptées. Dans ce document, Trame traite de plusieurs aspects de l'accompagnement des collectifs : posture de l'accompagnateur ; compétences nécessaires pour animer le groupe ; méthodes et outils d'animation. Il présente également d'autres ressources pour poursuivre cette réflexion.
Lagroécologie en groupe : un modèle à transférer
Yasmina LEMOINE, AuteurPour nombre dagriculteurs engagés dans la transition agroécologique, le travail en collectif (GIEE, Cuma, Geda ) est un plus, un élément facilitant, source de réassurance ou de motivation notamment. Le projet multipartenaire TransTrae, piloté par la FR Cuma Auvergne-Rhône-Alpes, vise à sappuyer sur des collectifs dagriculteurs déjà existants pour en entraîner dautres dans la transition agroécologique. Ce projet a démarré ses premières actions fin 2021, dont une journée le 15 octobre dans la Loire, qui avait pour objectif de faire le point sur les acquis des collectifs partenaires du projet et sur les éléments transférables à dautres groupes susceptibles dêtre intéressés. Cette journée a montré limportance du transfert de connaissances, dautant plus efficace quil sappuie sur des sujets techniques et des résultats très concrets, facteur indispensable pour mobiliser des agriculteurs. Autre point-clé pour Mathieu Razy, trésorier dune des Cuma présentes à cette journée : « limportance du lien entre acteurs du territoire ».
Du bien-être et des animaux en BIOnne santé sur nos territoires
Charlotte DOR, Auteur ; Cécile CARCELLE, Auteur ; Cloé MONTCHER, AuteurNombre déleveurs sinvestissent dans la gestion de la santé et du bien-être de leur troupeau par le biais du recours à des pratiques de soins dites alternatives, souvent avec la volonté dêtre autonomes en la matière. Lidée nest pas de réaliser des actes vétérinaires, mais dagir au quotidien pour une meilleure immunité de son cheptel via des soins et des actions diverses. Ainsi, en 2019, selon les résultats du projet Casdar Otoveil, 65 % des éleveurs de ruminants bio français utilisaient la phyto-aromathérapie. Pourtant, le cadre législatif nest pas favorable à ces démarches, comme le montrait récemment larrêt du financement des formations sur des « soins aux animaux » non délivrées par des vétérinaires. Malgré ce contexte, des groupes déleveurs sorganisent pour travailler collectivement sur ces pratiques. Ainsi, un GIEE est en cours démergence en Haute-Loire, regroupant des éleveurs, la plupart déjà formés à lhoméopathie ou à lacupuncture par exemple, et qui veulent aller plus loin dans leur capacité à gérer le bien-être de leur troupeau. En Isère, un collectif déleveurs caprins se réunit régulièrement pour parler santé du troupeau et pratiques de prévention. En Haute-Loire, une formation a été mise en place sur lusage de la biokinésiologie, dont les grands principes sont présentés dans cet article. Autre exemple : le développement, en Isère, dateliers déleveurs pour fabriquer des produits à base de plantes à des fins de complémentation de lanimal, ateliers permettant de gérer au mieux les approvisionnements en matières premières ou encore loptimisation des recettes. Ce collectif isérois utilise aussi loutil Panse-Bêtes, développé dans le projet Otoveil, pour une approche globale de la santé du troupeau.
Biodynamie : Laction structurante de la silice de corne
Arnaud FURET, AuteurSi la préparation biodynamique 500 (à base de bouse de corne) agit sur le sol, la préparation 501 (à base de silice de corne) élève la plante. La 501 constitue ainsi le deuxième pilier fondamental de la culture biodynamique. Cette préparation ne devrait être appliquée que sur des cultures ayant déjà reçu une préparation 500 ou 500P au printemps ou à lautomne précédent. La silice est un cristal de quartz. Pour fabriquer la 501, ce minéral est réduit en poudre très fine (4 microns), qui est enterrée pendant lété dans des cornes. Une fois déterré, le préparat est dynamisé afin daugmenter sa sensibilité, puis est épandu en brouillard fin, au lever du soleil, sur des plantes en végétation ou en cours de maturation. La silice permet ainsi dapporter de la rigidité aux cellules végétales, ainsi quune plus grande résistance de la cuticule. Elle va également équilibrer la pousse de la plante, qui sera moins exubérante. Dans la seconde partie de cet article, plusieurs viticulteurs expliquent les effets de cette préparation sur leur vigne. Un encart rapporte également le témoignage dÉric Plumet. Ce viticulteur fait partie dun groupe local de biodynamie qui réalise sa silice de corne.
Dossier : Une commercialisation commune pour des maraîchers ardennais, et bien plus encore...
Sophie BOMEL, Auteur ; Geneviève DE RUBÉIS, AuteurL'association ardennaise Brouette et Fourchette compte, aujourd'hui, 9 membres, tous maraîchers bio diversifiés ou arboriculteurs-maraîchers bio, en vente directe. Elle fonctionne autour de l'entraide (prêt de matériel, coups de main, achats communs...), d'approvisionnements en commun et de la vente en collectif. L'objectif est de fédérer les maraîchers bio, dans un territoire où le maraîchage biologique est peu développé, afin de rompre l'isolement et de partager leurs expériences, et de sécuriser l'activité des membres de l'association, en faisant évoluer, notamment, leur système de commercialisation. Au-delà de l'entraide et d'une commercialisation commune, l'association permet de favoriser l'installation de nouveaux maraîchers sur le territoire. Geneviève, membre de Brouette et Fourchette depuis 7 ans, partage son témoignage.
Le dossier : Lélevage en Massif Central face aux enjeux climatiques, sociétaux et territoriaux
LE BULLETIN DE L'AGRICULTURE DURABLE DE MOYENNE MONTAGNE, Auteur ; Maxime MONCAMP, Auteur ; Coline LE DEUN, AuteurCe dossier sintéresse à lélevage de ruminants à lherbe dans le Massif central et à lavenir de cet élevage dans un contexte en évolution : les atouts et les menaces, les études prospectives, lévolution climatique et les pistes (semis de prairies multiespèces sous couvert, plantations darbres ). Laurent Vaissière, éleveur de vaches laitières dans le Sud Cantal depuis 1997 et en bio depuis 2013, témoigne sur la façon dont il adapte sa ferme au changement climatique, tout en visant lautonomie alimentaire : introduction de Brunes des Alpes en croisement avec les Holstein, gestion des prairies, diminution du taux de renouvellement, tarissement en été, plantation de haies fruitières Afin daller plus loin dans la réflexion, Laurent est aussi impliqué dans un GIEE.
Le dossier du mois : Climat : Adapter les pratiques agricoles
Christophe LESCHIERA, Auteur ; Agnès CATHALA, Auteur ; INRAE, Auteur ; ET AL., AuteurSelon Jean-Marc Touzard, directeur de recherche à INRAE, « le changement climatique nest pas quune augmentation de la température et une modification de la pluviométrie : cest aussi et surtout une accentuation de la variabilité, de linstabilité et de lintensité des évènements extrêmes. Cest donc aussi une question de cumul et denchaînement de risques sur une année. ». En arboriculture et en viticulture, ladaptation des pratiques agricoles passe majoritairement par la question des variétés/cépages, lorganisation de lespace, laccès à leau et des aléas climatiques. Le conseil et laccompagnement professionnels sont également importants. Ce dossier est composé de trois articles. Le premier, dédié à la production fruitière, retranscrit une interview de Jean-Michel Legave, ancien directeur de recherche à INRAE. Ce dernier aborde les questions suivantes : Quels sont les effets du changement climatique sur la production fruitière ? Comment anticiper ces changements et quelles sont les possibilités dadaptation ? Le deuxième article porte sur la viticulture. Il sappuie sur les principaux enseignements du projet LACCAVE (clôturé en 2021) sur ladaptation de la viticulture au changement climatique. Le dernier article, basé sur le projet AP3C, est consacré à laccompagnement des agriculteurs en collectif pour faire face au changement climatique. Ce projet était animé par le Sidam (service interdépartemental pour l'animation du Massif Central) et avait pour objectif dobtenir des informations localisées (sur le Massif Central) permettant danalyser les impacts du changement climatique. En 2020, AP3C a travaillé sur une trame daccompagnement et a impliqué les BTS du Lycée des Vaseix (Limoges) dans cette démarche. Marine Leschiutta, chargée de mission Agro-Climat au Sidam, est interviewée à ce sujet.
Dossier : Paysannes et paysans engagés pour le climat
Jean-Marc THOMAS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-François PÉRIGNÉ, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte daléas météorologiques de plus en plus forts et impactants, lagriculture paysanne est porteuse de solutions, à la fois, pour sadapter, mais aussi pour lutter contre le changement climatique et contribue à lemploi, à une alimentation saine et à la protection de la biodiversité. Ce dossier, au travers de témoignages divers, allant de lélevage bovin lait à lostréiculture, en passant par le maraîchage ou larboriculture, montre que nombre de paysan.nes font évoluer leurs pratiques pour, à la fois, sadapter, mais aussi pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre ou leurs consommations de ressources, comme leau. Face aux retards pris dans la lutte contre le changement climatique, aux mesures insuffisantes ou aux solutions proposées souvent très technico ou/et ressources-dépendantes, les auteurs prônent plus de moyens et de visibilité donnés à une agriculture paysanne qui « propose un ensemble de pratiques culturales et délevage cohérentes, viables et propres, en constant dialogue avec les réalités biologiques, économiques et humaines ».
Echanger et partager ses résultats entre groupes de maraîchers ; Le Tour de Provence des collectifs maraîchers
Agnès CATHALA, AuteurLe Groupement régional des Civam de Provence-Alpes-Côte dAzur anime un programme déchanges de pratiques entre collectifs de maraîchers en transition agroécologique (AB, Groupe Dephy ). Il pilote le projet « Systèmes maraîchers agroécologiques en Méditerranée » (SMAEM), en lien avec la fédération régionale des Civam dOccitanie qui pilote une action similaire. Le projet SMAEM compte 3 objectifs : favoriser léchange entre collectifs de maraîchers engagés dans une démarche agroécologique, faire connaître ces collectifs et leurs résultats auprès des producteurs en zone méditerranéenne, et compléter un outil de diagnostic de durabilité adapté au maraîchage. Une brochure a été diffusée suite à un recensement conduit en 2020, en interrégional, sur les collectifs existants et leurs objectifs. Ainsi, 23 groupes de maraîchers ont été identifiés, travaillant sur trois grands thèmes : les pratiques agroécologiques, lévaluation de la durabilité et la coopération entre maraîchers. Des rencontres intergroupes ont été réalisées : un séminaire interrégional en distanciel en 2021 et une série de 4 journées de rencontre, « le Tour de Provence des collectifs Maraîchers », toutes organisées dans une exploitation et dans un département différents, au sein de la région PACA. Ces journées permettent de mettre en avant le collectif « local » et ses résultats. Organisées en invitant à chaque fois une classe de BPREA, ces journées permettent aussi de faire le lien avec lenseignement. Ces temps de partage, bien accueillis, ont été riches en échanges et les maraîchers en redemandent : un bon augure pour la suite du projet.
Élevage bio des Pyrénées
Andréa CASSAGNES, Auteur ; Julien CANTEGREIL, AuteurLes GAB et les CIVAM des six départements pyrénéens se sont regroupés pour créer le Réseau de lÉlevage bio des Pyrénées, formalisant une collaboration qui existait depuis plusieurs années.
Expérimentation participative : Semis d'une plante appât dans le maïs
Niels TRUBERT, Auteur ; Jean-François GARNIER, Auteur ; Anaëlle MACQUET, AuteurEn Ille-et-Vilaine, le CETA 35 (Centre d'études techniques agricoles) regroupe 50 CETA de 10 à 15 agriculteurs. En 2020 et 2021, une partie d'entre eux ont contribué à une expérimentation participative encadrée par le CETA 35. Le principe : confirmer des résultats obtenus en stations expérimentales à travers la mise en place d'essais aux protocoles simplifiés in situ, directement chez des agriculteurs. Outre le suivi et l'évaluation du protocole en question, les agriculteurs impliqués ont aussi été invités à évaluer la facilité de la mise en place, le coût et l'efficacité de la technique étudiée. Dans cet article, sont présentés les retours sur la mise en place d'une plante appât (le blé) dans du maïs, afin de limiter les dégâts de taupins et de corvidés (corbeaux, corneilles et choucas). Cet essai a concerné 28 parcelles en 2020 et 52 parcelles en 2021. Des médias sociaux - WhatsApp et l'application Amiculteurs - ont été utilisés pour faciliter les échanges et la remontée des données. Globalement, la mise en place d'une plante appât a permis de réduire les dégâts, à condition que la pression des ravageurs ne soit pas trop forte.
Faciliter le suivi des cultures avec loutil tour de plaine
Bérengère DURAND, AuteurLe Civam du Sud Charente a compilé dix années dexpériences et dacquisition de connaissances sur les grandes cultures dans ses carnets « Tour de plaine ». Les agriculteurs de ce réseau ont décidé, depuis de nombreuses années, de réduire le travail du sol, de mettre en place des couverts végétaux et de diversifier leurs cultures pour atténuer les effets du changement climatique et pour répondre aux enjeux de la transition agroécologique. Afin de rendre les paysans et paysannes plus autonomes dans laccès aux connaissances, dans la réalisation de diagnostics de parcelles ou de sols et dans lélaboration de solutions, le Civam du Sud Charente a créé les carnets « Tour de plaine », en collaboration avec des experts. Cet outil repose sur deux entrées complémentaires : « Connaître son sol et les plantes bio indicatrices » et « Suivre les cultures pendant leur cycle » (incidents sur les cultures, auxiliaires, plantes adventices qui pourraient concurrencer la culture ). Les carnets « Méthode » permettent deffectuer un tour de plaine ou de réaliser un diagnostic de son sol, tandis que les carnets « Reconnaissance, caractéristiques, leviers dactions » permettent dagir sur les principaux ravageurs, maladies, carences, flore spontanée et auxiliaires de protection.
GIEE PACK' à PPAM : Une récolteuse de PPAM en cours d'auto-construction
Mégane VÉCHAMBRE, Auteur ; Agathe DEMATHIEU, AuteurLe GIEE PACK' à PPAM, créé en 2020, regroupe une trentaine de producteurs et de productrices de la région Sud-PACA, pour la plupart en bio, spécialisés en plantes aromatiques et médicinales diversifiées, avec transformation à la ferme et commercialisation en circuits courts. Le groupe a décidé de travailler sur la récolte, pour les fermes dont la surface cultivée est inférieure à 1 ha, afin d'optimiser le temps de travail et l'ergonomie du matériel. Pour cela, le GIEE a fait appel à l'Atelier Paysan pour les accompagner sur un projet d'auto-construction d'une petite récolteuse spécifique aux PPAM. Le premier prototype a vu le jour au début de l'été 2021.
Une histoire vigneronne en Catalogne
Soazig CORNU, AuteurJaume Gramona, vigneron en biodynamie à Sant Sadurní d'Anoia, en Catalogne espagnole, s'est associé à son cousin au sein de l'entreprise familiale qui emploie, en 2022, 70 salariés, entre vignes, cave, administratif et commerce. Le domaine est constitué de 65 ha de vignes et de 35 ha de forêt avec, à son cur, des bâtiments de ferme pour accueillir les animaux : une dizaine de chevaux pâturent sous les pins ; un troupeau de moutons permet de gérer l'enherbement des rangs et de réguler les engrais verts ; des oies et des chiens gardent le lieu ; d'autres volailles animent l'espace ; un troupeau de vaches Albera habite dans la forêt. Jaume, conscient de la nécessité de travailler collectivement, partage ses connaissances, son expérience et ses pratiques respectueuses de la nature, à son équipe, à ses élèves (il est professeur chargé de cours dnologie à l'Université Rovira Virgili de Tarragone) et au sein du groupe Alianzas por la Tierra (« Partenariats pour la Terre »), une association de vignerons créée en 2015. La cave actuelle a été construite, en 2002, avec une architecture bioclimatique, afin de réduire son impact environnemental et sa consommation énergétique. Les raisins y sont vinifiés, 20 % provenant des vignes de la famille Gramona, le reste des vignerons du groupe Alianzas por la Tierra. Chaque année, 850 000 bouteilles (deux tiers en vins effervescents, un tiers en vins tranquilles) sont produites et commercialisées en Catalogne (70 %), dans le reste de l'Espagne (17 %) et à l'export (13 %).
Ils sèment le futur de lagriculture locale
Bastien DURAND, Auteur ; Rémi BAYOL, AuteurTrois témoignages dagriculteurs biologiques du Puy-de-Dôme, qui expérimentent des pratiques agricoles intéressantes, sont présentés dans cet article : Jean-Sébastien Gascuel et son fils Simon, à la ferme des Raux, en Limagne, ont développé lagroforesterie dans leur système de grandes cultures ; Elodie Siquier, à la Ferme des Rodilles, dans le Livradois, a fait le choix du maraîchage sur sols vivants et fait partie dun Groupement dintérêt économique et environnemental (GIEE) de maraîchers ; David Cohade, éleveur de bovins lait dans les Combrailles, développe lautonomie alimentaire du troupeau (avec stockage du carbone par les prairies), ainsi que lautonomie hydrique (en profitant de zones humides non drainées) et énergétique (panneaux photovoltaïques).
Inviter la nature en grandes cultures
Mélissa DUMAS, AuteurDepuis une vingtaine dannées, Stéphane Mainsant travaille, avec ses associés et avec le Civam Oasis, sur la réintroduction de la biodiversité « sauvage » dans son système en grandes cultures. Naturaliste de formation, il est revenu sinstaller sur la ferme familiale, située dans les plaines céréalières de Champagne-Ardennes, avec son père, en conventionnel. Ils ont alors rapidement signé un CTE pour créer des corridors écologiques, en mettant en place des bandes enherbées. Avec dautres agriculteurs de la région, en partenariat avec des associations naturalistes, ils ont aussi monté un projet (Arc-en-ciel) pour essayer de comprendre et dévaluer les effets de ces bandes enherbées. Ce projet a permis de constater que certaines espèces de plantes sauvages revenaient au bout de 3-4 ans, ce qui ramenait aussi des insectes. Très vite, ils ont constaté que des interactions entre les zones cultivées et les zones non cultivées se créaient. Par exemple, les syrphes (auxiliaires) ont besoin de bandes enherbées pour se reproduire, mais ils vont pondre leurs ufs dans les grandes cultures, où se trouve le garde-manger (pucerons) de leurs larves. Dautres questions se sont ensuite posées : Quelles espèces sauvages sont intéressantes pour les cultures ? Comment les favoriser dans les bandes enherbées ? Cest à partir de ces réflexions que le Civam Oasis est né. Par souci de cohérence (arrêter dutiliser des insecticides), Stéphane Mainsant et ses associés sont également passés en bio.
Lot : "Prendre le parti du collectif agricole"
David CASTEL, AuteurAprès 10 ans de parcours au sein de plusieurs collectifs agricoles, David Castel, paysan dans le Lot, cerne les principaux points de vigilance de cette forme dorganisation : lapprentissage du faire-ensemble, long et permanent, reposant sur la connaissance de soi ; la volonté de prendre du recul et de saméliorer qui doit rester constante ; laccompagnement du collectif par une structure ou une personne spécialisée ; lénergie demandée par le collectif ; le juste équilibre à trouver entre liberté individuelle et prise de décision collective À ce jour, installé sur une ferme Terre de Liens en collectif, il reste convaincu de lintérêt du collectif pour répondre aux enjeux agricoles d'aujourdhui : énergie et force du faire-ensemble (grande force transformatrice), flexibilité du travail, plus grande pertinence des décisions mûries à plusieurs, accès au foncier facilité, amélioration de la résilience des fermes face aux aléas climatiques et économiques, notamment par une diversification rendue possible, qui peut être couplée avec une transformation et la vente directe, place centrale redonnée à lhumain dans le fonctionnement économique
Miser sur la biodiversité pour freiner la propagation de la flavescence
En Ardèche où, comme ailleurs, la flavescence dorée provoque des dégâts sur les pieds de vigne, une dizaine d'agriculteurs ont constitué un groupe Ecophyto 30 000 pour travailler, ensemble, sur des méthodes alternatives et sur la biodiversité afin de limiter les traitements. Outre la volonté de favoriser le retour des insectes après d'éventuels traitements obligatoires, les pratiques du groupe visent aussi à développer la biodiversité fonctionnelle afin de limiter la propagation de la flavescence dorée, dont le vecteur est la cicadelle. Ils ont donc suivi des formations sur les haies ou encore sur la construction de nichoirs afin de favoriser la présence d'insectes et de petits animaux auxiliaires.
Participatory Guarantee Systems for Organic Agriculture: Case studies in Central and West Africa: Burkina Faso, Cameroon, Ghana, Mali, São Tomé and Príncipe
Flávia MOURA E CASTRO, Auteur ; Sara ANSELMI, Auteur ; Alexandra JOSEPH, Auteur | BONN (Charles-de-Gaulle-Strasse 5, 53113, ALLEMAGNE) : IFOAM - ORGANICS INTERNATIONAL | 2022Les Systèmes Participatifs de Garantie (SPG) représentent un outil alternatif et complémentaire au système de certification par une tierce partie. Les petits exploitants agricoles préfèrent souvent recourir à un SPG pour certifier leurs produits, car ils sont plus accessibles et mieux adaptés à leurs réalités locales. IFOAM - Organics International soutient ces mécanismes qui permettent de vérifier et dassurer la conformité des produits aux normes biologiques. IFOAM-OI est dailleurs la seule organisation à collecter et à publier des données sur les SPG. Cette nouvelle publication compile des informations sur cinq SPG basés en Afrique Centrale et en Afrique de lOuest : 1 - BioSPG au Burkina Faso : faire progresser l'alimentation saine, la biodiversité et le bien-être pour tous ; 2 - SPG Etso Mbong au Cameroun : rendre l'agriculture plus rentable et plus saine ; 3 - SPG au Ghana : cultiver en agriculture biologique pour une production alimentaire plus saine ; 4 - BioLocal au Mali : permettre l'accès à une alimentation saine et équitable pour tous grâce à la certification SPG ; 5 - SPG à São Tomé et Príncipe : produire des aliments biologiques pour le bien de notre population. Les informations contenues dans ce rapport ont été collectées entre 2020 et 2022, en collaboration avec des mouvements nationaux d'agriculture biologique et d'autres parties prenantes. Elles permettent notamment de répondre aux questions suivantes : comment ces initiatives de SPG fonctionnent-elles et traitent-elles la conformité ? Quelle gouvernance est mise en place ? Quels sont leurs principaux canaux et stratégies marketing ? A quels défis ces groupes dagriculteurs sont-ils confrontés ? Cette publication donne ainsi un aperçu des similitudes et des diversités au sein des SPG.
Pistache et grenade : Des filières émergentes en Provence
Agnès CATHALA, AuteurEn Provence, plusieurs démarches à l'initiative d'agriculteurs visent à développer de nouvelles filières dans l'objectif de diversifier les productions tout en s'adaptant au changement climatique. C'est notamment le cas de la pistache, dont les dernières traces de production en France datent de la fin du XIXème siècle. C'est en 2016 qu'ont émergé les premiers échanges sur la culture du pistachier entre trois agriculteurs et un chef d'entreprise confiseur. Quelques années après, ont été fondés l'association "Pistache en Provence", le syndicat France Pistache, un GIEE "Diversifier les exploitations provençales avec la culture de la pistache" qui réunit sept agriculteurs, et plusieurs projets ont été mis en place. Fin 2022, 200 hectares avaient été plantés. Une autre culture émergente d'intérêt est celle de la grenade, sur laquelle travaillent deux GIEE qui concernent, respectivement, 13 agriculteurs dans le Var (GIEE porté par l'association "Grenade Sud France") et 14 agriculteurs (accompagnés par Bio de Provence) dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. Ce second groupe cultive, au total, 40 hectares en agriculture biologique. Outre les défis techniques à relever, ces groupes travaillent activement sur les filières qui seront en capacité de valoriser ces nouvelles productions.
Portrait : Rencontre avec Renaud Pierson, arboriculteur-viticulteur dans les Côtes de Meuse, à Billy-sous-les-Côtes (55)
Yoan MICHAUD, AuteurEn 2010, Renaud Pierson a repris la ferme familiale en arboriculture-viticulture, à Billy-sous-les-Côtes, dans la Meuse. Il a démarré la conversion de la ferme en bio en 2012. Il a d'abord passé en bio les mirabelles, qu'il cultive sur 20 ha et dont les 3/4 sont vendues à des grossistes. Une petite partie est transformée à la ferme et est commercialisée sous forme d'eau de vie, de confitures et de nectars. La conversion des cerisiers (1 ha de cerises aigres) s'est faite en 2016 et celle des 9,5 ha de vignes s'est faite en 2017 : Renaud a préféré prendre le temps de commencer les pratiques bio avant la conversion, pour voir si cela fonctionnait. Toute la production de raisins est transformée en vin, commercialisé en bouteilles, principalement en vente directe à la ferme, mais aussi à des restaurants, à des cavistes et à des magasins de producteurs. Membre du GIEE BECO, Renaud participe à la recherche de solutions techniques avec d'autres producteurs.
Pratiques alternatives : Des voies pour réduire lutilisation de produits phytopharmaceutiques
Cathy ECKERT, Auteur ; Jean GUYOT, Auteur ; Nicolas CHARTIER, AuteurDe nombreuses pratiques alternatives, visant à réduire lusage de produits phytopharmaceutiques, sont mises en uvre au sein du réseau DEPHY FERME. Sur la période 2016-2020, les agriculteurs des filières légumes-maraîchage, horticulture, arboriculture et cultures tropicales ont testé soixante-neuf pratiques alternatives différentes. Ces pratiques pouvaient être préventives (répulsion, prophylaxie, diversification des cultures, renforcement de la plante, barrière physique, infrastructures agroécologiques ) ou curatives (solarisation, destruction mécanique, confusion sexuelle, piégeage, biocontrôle, lutte biologique, optimisation de la pulvérisation des traitements ). Parmi les exploitations engagées, 29 étaient en agriculture biologique (dont une non labellisée). Lensemble des producteurs du réseau DEPHY FERME ont ensuite été invités à livrer leurs visions quant aux avantages et inconvénients de ces pratiques alternatives. Ces pratiques sont, en général, considérées comme contraignantes, au moins au début, plus coûteuses et aux résultats plus aléatoires que les traitements chimiques. En revanche, elles se traduisent plus souvent par une amélioration des marges, un meilleur confort de travail, une satisfaction intellectuelle et une amélioration de limage de marque des exploitations et des produits.
RELACS: Deliverables & reports: Mineral oil
Valerio MAZZONI, Auteur ; Vincenzo VERRASTRO, Auteur ; Catherine EXPERTON, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022 et 2021Le projet européen RELACS - REplacement of Contentious Inputs in organic farming Systems (2018-2022) - avait pour objectif dévaluer des solutions pour diminuer, voire remplacer, lutilisation dintrants controversés dans les systèmes conduits en agriculture biologique. Ce projet sest notamment penché sur les alternatives à lutilisation dhuiles minérales. Bien que ces dernières soient assez peu connues et utilisées en France, elles le sont dans dautres pays européens. Elles sont utilisées pour la protection des cultures biologiques et en santé animale. Ces huiles minérales, issues de ressources non renouvelables, peuvent présenter des risques pour la santé et lenvironnement si elles sont utilisées à des doses non appropriées. Cinq livrables ont été publiés sur des alternatives à leur utilisation. Trois dentre eux concernent les productions végétales : 1 Un livrable présente les résultats dessais conduits sur des fermes italiennes pour tester et valider des pratiques alternatives contre les aleurodes dans les vergers dagrumes et sous serre ; 2 Un autre livrable porte plus spécifiquement sur lutilisation d'huile essentielle d'orange et dextrait de plante Clitoria ternatea pour lutter contre les aleurodes dans les serres ; 3 Un livrable détaille des combinaisons de moyens alternatifs pour contrôler les aleurodes sous serre sans recourir aux huiles minérales. Deux autres livrables traitent des alternatives à lutilisation de ces huiles pour la gestion des mammites des vaches laitières : 1 Le premier porte sur lutilisation de lapproche « AHWP » pour limiter lutilisation dhuiles minérales (approche développée dans le cadre de ce projet, avec des groupes dagriculteurs guidés par des conseillers et des vétérinaires pour améliorer la santé globale de leurs animaux) ; 2 Le second analyse le marché des huiles essentielles pour contrôler les mammites sans recourir aux antibiotiques et aux huiles minérales.
Rencontre technique Légumes en agriculture biologique
Alice RICHARD, Auteur ; Hervé MAILLET, Auteur ; Laetitia LERAY, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (97 Boulevard Pereire, 75 017, FRANCE) : CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes) | 2022Une rencontre technique, co-organisée par le CTIFL et l'ITAB et consacrée aux légumes en agriculture biologique, s'est tenue, le 29 novembre 2022, à Balandran (30). L'objectif de cette rencontre était de présenter, aux producteurs, aux techniciens et aux chercheurs, les dernières connaissances scientifiques et techniques sur la production et la commercialisation des légumes biologiques. Les interventions ont porté sur des enjeux et des questionnements auxquels fait face la filière : marché des légumes biologiques, gestion des punaises et réduction du travail du sol. Les supports d'intervention portent sur les thématiques suivantes : - État des lieux du marché des légumes biologiques ; - Tendances et pratiques observées sur la production et le marché des légumes bio ; - Diversité des punaises en cultures légumières : Présentation des ravageurs et des auxiliaires les plus importants ; - Leviers biologiques pour le contrôle des punaises phytophages en cultures légumières ; - MELYS : Stratégies de luttes Mécaniques et alternatives contre LYguS spp. en cultures légumières ; - Favoriser la fertilité biologique du sol et la durabilité des systèmes de productions végétales face aux dérèglements climatiques ; - Améliorer la fertilité du sol en production de melons AB grâce à la réduction du travail du sol et à des apports d'amendements organiques ; - Projet SEFerSol : Améliorer la Fertilité du sol par des méthodes innovantes ; - Persyst : Un projet collaboratif sur la fertilité du sol en système maraîcher ; - Réduire et arrêter le travail du sol, un changement systémique : Retours d'expériences du GIEE MSV Drôme-Ardèche.
Rendez-vous Tech&Bio Grand Ouest en Normandie : Sadapter au climat et limiter son empreinte carbone
Frédéric RIPOCHE, Auteur1500 participants ont pu découvrir la première édition du Rendez-vous Tech&Bio Grand Ouest, en Normandie, les 29 et 30 juin 2022. Les bovins lait et les vergers cidricoles en étaient les productions phares. Retour, dans cet article, sur la conférence sur le climat (évolution du climat en Normandie, adaptations à prévoir en élevage bovins lait pour la gestion des fourrages et des animaux, leviers pour atténuer lempreinte carbone, simulateurs pour cerner leffet de ses pratiques (Carsolel, SelfCO2), retour dexpérience du GIEE Lait Bio Bas Carbone ). Cet article présente également la ferme laitière du Gaec 2000, qui a hébergé le Salon (630 000 L de lait bio, avec 85-90 vaches PrimHosltein, sur 212 ha, en double traite robotisée et avec une production de 7700 L/vache).
Repenser la résilience de latelier volailles face au changement climatique par lautonomie et lapproche systémique de lexploitation
Solenn BRIOUDE, Auteur ; Charlotte DOR, AuteurDepuis 2018, Bio 63 a animé plusieurs formations et visites de fermes de volailles bio (volailles de chair ou pondeuses) pour accompagner les éleveurs vers une amélioration de leurs pratiques. Ces rencontres se sont consolidées, en 2020, par la création dun GIEE Emergence et, en 2022, par la reconnaissance dun GIEE Volailles. Ce dernier regroupe 7 élevages de volailles bio en circuits courts basés dans le Puy-de-Dôme et le nord de la Haute-Loire. Lors de la première année (2022), les éleveurs du groupe ont prévu de travailler sur des indicateurs pour mesurer lautonomie de leur atelier volailles. Ils ont notamment été invités à réfléchir à la provenance et à la race de leurs volailles, à lautonomie alimentaire, à la gestion de la prédation, à la gestion de la santé, ainsi qu'à lautonomie en matière de transformation et de commercialisation. Le tout couplé à une approche sur la viabilité économique et sociale de leur ferme (transmissibilité, rentabilité, pénibilité du travail ). Dans un second temps (2023 et 2024), le groupe se réunira pour échanger sur le fonctionnement de chaque élevage, et pour identifier des leviers afin daméliorer l'autonomie ou daccroître lapproche systémique des exploitations. Des journées de formations et des voyages détude seront aussi organisés. Enfin, les membres de GIEE capitaliseront et diffuseront des données technico-économiques afin daider les porteurs de projets en pondeuses et en volailles de chair en circuits courts.
Réseau DEPHY FERME Légumes-Fraise-Framboise : Gestion de lenherbement : Des combinaisons de leviers remarquables
Cathy ECKERT, Auteur ; Jean GUYOT, Auteur ; Nicolas CHARTIER, AuteurLe réseau DEPHY légumes permet de favoriser les échanges dexpériences entre producteurs, de faciliter la prise de risques et de susciter lanticipation des pratiques, afin de mieux gérer les bioagresseurs, dont les adventices. Au travers dun certain nombre de documents produits dans le cadre de ce réseau, cet article synthétise et caractérise les combinaisons de leviers alternatifs aux herbicides les plus utilisées et présentant des performances intéressantes dans la gestion des adventices en systèmes légumiers, ainsi quen fraise et framboise (désherbage mécanique, faux semis, occultation, rotation des cultures, désherbage thermique, paillage plastique et organique, engrais verts, culture sur buttes ). Les retours des fermes DEPHY, dont une partie sont en agriculture biologique, montrent que certaines combinaisons alternatives fonctionnent pour gérer les adventices, et apportent satisfaction dun point de vue économique et social. Le circuit de commercialisation conditionne fortement le choix des leviers utilisés, ainsi que leurs combinaisons. Comparés aux herbicides chimiques, les leviers actionnés demandent souvent plus de main duvre, et impactent donc la gestion et les besoins en travailleurs. Ils demandent également plus dadaptation. De plus, la mobilisation dune combinaison de leviers alternatifs met du temps à se stabiliser (la technicité sacquiert jour après jour). Il est également intéressant décrire et de capitaliser les règles de décision des combinaisons de leviers, afin de pouvoir les partager plus facilement.
Se lancer dans une démarche de PSE avec des collectifs d'agriculteurs : Enseignements méthodologiques du projet LABPSE
Marie-Laure BAILLY, Auteur ; Sandra DELAUNAY, Auteur ; Alice ISSANCHOU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (6 Rue de la Rochefoucauld, 75 009, FRANCE) : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural) | 2022Initié fin 2018, le projet de recherche-action LabPSE, porté par TRAME, visait à expérimenter la mise en place de marchés de services environnementaux territoriaux, en installant une dynamique de coopération territoriale entre des agriculteurs qui sengagent à produire des services sur plusieurs années et des acteurs du territoire qui investissent pour pérenniser ces services. Déployée sur 4 territoires en Bretagne et en Mayenne, cette expérimentation a permis d'évaluer la faisabilité de contrats entre les agriculteurs et les bénéficiaires des services environnementaux. Ce guide méthodologique concerne les projets de dispositifs PSE (paiements pour services environnementaux) portés par des agriculteurs en collectif (CUMA, GEDA, CIVAM...). Il traite des questions suivantes : Comment construire une offre de service qui réponde à la fois aux enjeux du territoire et aux projets des agriculteurs ? Avec qui construire cette offre ? Comment intéresser des acheteurs ? Qui mobiliser ? Quelles formes doivent prendre les contrats ? Quelles sont les clauses à inclure ?
Témoignage : Le pâturage pour déprimer les céréales et détruire les couverts : des bénéfices multiples
Charlotte DOR, AuteurLe déprimage, technique ancienne qui consiste à faire pâturer des céréales par des animaux, le plus souvent des ovins, au stade début de tallage, intéresse de plus en plus de céréaliers ou de polyculteurs-éleveurs, pour leurs parcelles céréalières. Certains céréaliers font également appel aux éleveurs ovins pour la gestion de leurs couverts dinterculture. Les avantages de cette technique sont nombreux : meilleur tallage après le déprimage, fertilisation, aide à la gestion des adventices et de certains bioagresseurs, limitation de la battance, réduction des passages doutils et de lusage de phytosanitaires (en conventionnel), sécurisation du rendement, valorisation dune biomasse non utilisée, en particulier pour les couverts, apport de ressources à haute valeur alimentaire pour les animaux ou encore réduction du parasitisme pour ces derniers En sinspirant dessais conduits précédemment en Bourgogne, trois céréaliers isérois dun groupe DEPHY ont mis en place cette pratique. Les premiers résultats sont encourageants. Certes, cette technique demande de la réactivité et une bonne disponibilité des éleveurs (pour la surveillance et la manipulation du troupeau notamment), mais elle offre un fort potentiel et favorise le développement de synergies entre producteurs, dans une logique « dautonomisation vers des pratiques plus durables ».
100 % bio et coopératif : Comment l'idée a germé de créer la première coop de producteurs bio
Face aux dérives et dégâts de l'agriculture industrielle, des paysans cherchaient des réponses qui préserveraient l'avenir. En Bourgogne, dans les années 1970-1980, ils passent leurs exploitations en agriculture biologique, se rencontrent et s'épaulent. « Pour beaucoup, les agriculteurs bios étaient des rigolos ! » se souvient lun deux. Pionniers, ils créent, en 1983, la première coopérative 100 % bio pour commercialiser leurs céréales. Depuis, la Cocebi, cest son nom, a grandi et regroupe 250 adhérents. En tissant des liens avec dautres coopératives, en travaillant avec le mouvement des coopératives de consommateurs, en défendant leur vision de lagriculture et de la bio au sein des structures professionnelles et gouvernementales, ces hommes et ces femmes répondent aux grands enjeux environnementaux. Avec toujours cette exigence : 100 % bio et 100 % coopératif ! Une immersion passionnante dans une aventure humaine et paysanne pleine despoirs.
Accompagner les apprentissages des agriculteurs pour la transition agroécologique
Lagroécologie consiste à utiliser et à renforcer différents services rendus par la nature, afin de réduire lutilisation dintrants de synthèse et de réguler les flux. Au-delà de ses aspects techniques, la transition agroécologique transforme en profondeur lensemble du système agri-agroalimentaire. Pour cela, elle appelle notamment à transformer la façon de produire, déchanger et de diffuser les connaissances agricoles. Cest pourquoi se multiplient de nouvelles formes de coopération entre des acteurs agricoles et des acteurs non agricoles, pour coproduire des connaissances en agroécologie. Le projet TRANSAAT -Transition vers un système agricole et alimentaire territorialisé (2016-2021) a suivi trois initiatives de ce type dans la vallée de la Drôme : un groupe déleveurs caprins-ovins souhaitant développer la phyto-aromathérapie ; un groupe déleveurs porcins travaillant sur la santé animale ; un groupe dagriculteurs utilisant des Techniques Culturales Simplifiées et des engrais verts. Les objectifS de ce suivi étaient de mieux comprendre comment ces dispositifs territorialisés de coproduction de connaissances se développent, en quoi ils peuvent favoriser la transition agroécologique dans les territoires, et comment les accompagner.
Accompagner l'émergence et l'innovation dans les collectifs
Muriel ASTIER, Auteur"Accompagner l'émergence et l'innovation dans les projets collectifs" : c'est le nom de la formation commune proposée par les organismes Trame et Agridea. Les participants peuvent y découvrir des méthodes et des outils à mobiliser pour accompagner le changement et/ou l'innovation auprès d'un collectif, par exemple d'agriculteurs, et ainsi faciliter l'émergence de projets aptes à répondre aux besoins. Les stagiaires ayant suivi cette formation de quelques jours en 2020 et 2021 soulignent les mises en application concrètes, les échanges d'expériences et la richesse des outils proposés par les formateurs, outils que chacun peut sapproprier ou non selon ses sensibilités et ses habitudes de travail.
Approche technico-économique des céréales bio ; Le bio priorisé par les consommateurs ; Congrès mondial de la bio en France, une première ! ; Les agriculteurs bio mobilisés
Elodie DE MONDENARD, Auteur ; Pierre GARCIA, Auteur ; C. ROLLE, AuteurQuatre articles sont consacrés à des actualités de la bio en Auvergne-Rhône-Alpes : - Approche technico-économique des céréales bio : Le collectif "Bio Motivés de Limagnes" (GIEE), composé de 12 céréaliers bio, s'est attaché, pendant 3 ans, à construire les premières références technico-économiques sur des systèmes céréaliers bio en Limagnes, avec l'appui de Bio 63 et en partenariat avec l'Afocg 63 ; - Le bio priorisé par les consommateurs : Une enquête OpinionWay pour le Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes sur la perception du label AB par les consommateurs (9-11 juin 2021) montre que, dans cette région, l'attachement au bio se confirme, avec une attention de plus en plus portée aux produits locaux et peu transformés ; - Congrès mondial de la bio en France, une première ! : Cette vingtième édition du Congrès a eu lieu à Rennes, du 6 au 9 septembre 2021, sous le parrainage de Nicolas Hulot ; - Les agriculteurs bio mobilisés : Le 23 juin 2021, des producteurs bio d'Auvergne-Rhône-Alpes ont manifesté pour dénoncer certains arbitrages du ministère de l'Agriculture dans le cadre de la future PAC, dont notamment l'égalité de traitement entre Agriculture Biologique et certification HVE (Haute-Valeur Environnementale).
Le bio tisse sa toile : Auvabio
Dominique DIOGON, AuteurAuvabio est une association qui fédère une cinquantaine de producteurs de légumes bio en Auvergne et qui a pour objectif de commercialiser leurs productions en demi-gros. Aurore et François Prézeau ont fait le choix de commercialiser leur production via cette association. Ce couple sest installé, il y a un an, dans lAllier, sur un hectare, en misant sur des productions à forte valeur ajoutée et à cycle court. En faisant le choix du demi-gros, ils peuvent se concentrer sur une dizaine de légumes (les plus rentables), alors quen vente directe, ils auraient dû en cultiver une trentaine. Mais Auvabio ne fédère pas que des maraîchers : sur les cinquante adhérents, la moitié sont des éleveurs ou des céréaliers. Ces derniers souhaitaient diversifier leurs productions en mettant en place un atelier fruits ou légumes, mais ils ne se seraient pas lancés seuls en raison des contraintes liées à la commercialisation (étape assurée par Auvabio). Lassociation a dailleurs fait un démarrage fulgurant dans le secteur du demi-gros. Elle est même victime de son succès : sans démarcher de nouveaux clients, il lui manque 50 % de volumes. Ce succès réside notamment dans son fonctionnement : pour disposer dune offre complète et régulière, les membres se réunissent deux fois par an pour planifier les cultures en amont et les répartir entre les producteurs.
Ça bouge en Auvergne-Rhône-Alpes
Alexandre BARRIER-GUILLOT, Auteur ; Samuel L'ORPHELIN, Auteur ; Céline DÉPRÉS, Auteur ; ET AL., AuteurLes installations en maraîchage biologique sont en progression. En Auvergne-Rhône-Alpes, des maraîchers se retrouvent au sein de groupes afin d'échanger, expérimenter, s'entraider. Ces groupes peuvent bénéficier de financements pour leur accompagnement et le développement de leurs actions collectives. Dans cet article, plusieurs groupes de maraîchers bio accompagnés par les structures du réseau de la FRAB AuRA sont présentés : - le groupe Ecophyto 30 000 MaraîSol 74 ; - le groupe DEPHY Légumes BIO Auvergne ; - le Groupe Technique des Maraîcher.e.s BIO d'Auvergne ; - le groupe Organisés pour un maraîchage bio vivable et intégré au territoire ; - le groupe Semences maraîchères ; - le Groupe informel Maraîchage bio 69-42 ; - le GIEE Émergence Maraîchage sur sol vivant ; - les maraîchers du Haut-Diois (Drôme) ; - la SMACC : Synergie des Maraîcher(e)s Auvergnat(e)s face aux Changements Climatiques. Ces différents groupes comptent de 8 à 85 agriculteurs membres.
Les cahiers de l'agroécologie : Retour sur deux ans d'essais des fermes du réseau Agr'eau Adour-Garonne : Edition 2021
Xavier BARAT, Auteur ; Emmanuelle BONUS, Auteur ; Aude CARRERA, Auteur ; ET AL., Auteur | AUCH (INRA - UMR system, 93 Route de Pessan, 32 000, FRANCE) : ASSOCIATION FRANÇAISE D'AGROFORESTERIE | 2021La démarche Agr'eau permet de rendre visibles les pratiques agroécologiques et innovantes des agriculteurs et de favoriser les échanges techniques. Le réseau Agr'eau comprend une diversité de fermes, de systèmes (grandes cultures, élevage, maraîchage, viticulture...), de territoires, de conditions pédoclimatiques. Ce document restitue les résultats de deux années d'essais collectifs au champ, menés par les agriculteurs pilotes du réseau. Les essais portent sur de nombreux thèmes, répartis en 5 grandes parties : - Expérimentation d'intrants alternatifs : les biostimulants. Tests d'enrobage, tests de produits en pulvérisation foliaire, tests de biostimulants liquides autoproduits, essai de silice comme fongicide sur culture de blé tendre, et essai de sucre sur maïs en foliaire ; - Couverts et associations de cultures : essais d'implantation de couverts d'été avant moisson, couverts d'été adaptés à l'agriculture biologique de conservation, associations de plantes pour l'implantation d'une luzernière, associations de plantes avec le maïs pour limiter l'usage des herbicides ; - Techniques de semis : diminution de l'écartement du soja pour limiter les adventices, augmentation de la densité du maïs en semis direct sous couvert, strip-till rotatif dans une prairie permanente ; - Génétique végétale : essais variétaux de maïs en SCV (semis sous couvert végétal) ; - Optimisation de l'élevage : pâturage tournant dynamique en Nouvelle-Aquitaine : synthèse de l'étude des systèmes en polyculture élevage herbager innovants, l'élevage régénératif pour un nouveau regard sur les herbivores.
CollInnov, une démarche daccompagnement collective dagriculteurs vers des changements de système de production
C. RAMETTE, Auteur ; M. FLAMENT, Auteur ; L. DELABY, Auteur ; ET AL., AuteurLes systèmes qui intègrent cultures et élevage sont vus comme des opportunités pour faire face aux limites techniques, environnementales et sociales de la spécialisation des exploitations et des territoires. Le maintien et le développement de ces systèmes en polyculture-élevage nécessitent des apprentissages, ainsi que de nouveaux outils et méthodes, tant pour les agriculteurs que pour leurs accompagnateurs. La démarche daccompagnement CollInnov, mise en place et testée dans le cadre du projet de R&D « Complémentarités cultures et élevage », formalise un accompagnement innovant, qui place les agriculteurs dans une posture active, pour la mise en place effective de pratiques intégrant cultures et élevage sur une même exploitation. Cette démarche sarticule autour de quatre grandes étapes : 1 La mise en place dun groupe de travail entre pairs (3 à 6 mois), qui permet de créer une identité de groupe et de prendre connaissance de lensemble des solutions innovantes qui peuvent aider à répondre aux problématiques rencontrées ; 2 La constitution dun socle de connaissances communes (6 à 12 mois, peut se faire en parallèle de létape 3) afin daccompagner le groupe dans sa compréhension du fonctionnement des solutions innovantes ; 3 La conception de nouveaux modes de production (1 à 3 ans) ; 4 Le maintien de la dynamique de changement (1 à 2 ans) afin de terminer la mise en place et de valider les nouveaux systèmes. Cette démarche daccompagnement a été testée dans quatre territoires : dans lAisne, dans la Somme, dans le Pas-de-Calais et dans lOise. En plus de détailler la méthodologie de cette démarche, cet article apporte des retours dexpérience.
Création d'un herbier de la flore spontanée du vignoble audois
Anaïs BERNEAU, AuteurDans l'Aude, le GIEE "Vignes en association", accompagné par le BioCivam de l'Aude, travaille sur les couverts végétaux dans les vignobles. Après des travaux sur les couverts semés, les membres du collectif se sont penchés sur les couverts spontanés, présents chez une dizaine d'entre eux. Afin de mieux connaître cette flore spontanée et son évolution, un herbier a été réalisé à partir de prélèvements sur sept parcelles. Cela a permis de mettre en évidence la présence d'environ 130 plantes. Certaines, typiques du climat méditerranéen, sont présentes sur l'ensemble des domaines. D'autres sont plus spécifiques à certains milieux et types de sols. Un second échantillonnage sera réalisé au printemps 2022 sur de nouvelles parcelles.
Dossier : Gestion de leau en maraîchage : Une des clés de la réussite
Nicolas HERBETH, Auteur ; Camille FONTENY, Auteur ; Lise FOUCHER, AuteurLa gestion de leau est lun des facteurs de réussite en maraîchage biologique. Cest pourquoi, dans le Grand Est, sept maraîchers lorrains se sont réunis au sein dun GIEE nommé AGIR (Association pour une Gestion de lIrrigation Responsable), afin déchanger sur cette thématique. En plus de présenter ce GIEE, cet article fournit des conseils pour optimiser la gestion de leau. Il commence par expliquer comment calculer les besoins journaliers en eau dune culture, en détaillant la méthode du bilan hydrique (un exemple concret permet de lillustrer). Il apporte ensuite des informations sur la réglementation qui encadre lutilisation de leau en maraîchage : modalités pour prélever de leau dans un milieu naturel, pour créer un forage, pour pomper des eaux superficielles ; obligations concernant la qualité de leau dirrigation, ainsi que la qualité de leau de lavage des légumes. Il apporte aussi des données technico-économiques sur différents matériels dirrigation : enrouleur, asperseur, micro-asperseur, goutte-à-goutte, rampe oscillante. Enfin, il détaille les différentes subventions mobilisables par les maraîchers bio du Grand Est qui souhaitent acquérir du matériel dirrigation (neuf) ou créer un forage.
Le dossier : Retour dexpérience du réseau : de lémergence dun collectif à la pérennisation dune filière
Pierre CROUZOULON, Auteur ; Louis GARRIGUES, Auteur ; Betty DEBOURG, AuteurCe dossier propose dobserver la mise en place et la structuration de filières locales et durables à travers les exemples de trois collectifs faisant partie du réseau Agriculture Durable de Moyenne Montagne (ADMM). Retracer les trajectoires et les expériences des agriculteurs à la base de ces collectifs permet de comprendre leur processus de structuration. Le premier exemple se situe dans la Loire, où lADDEAR (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural) accompagne, depuis 2014, un groupe de vingt fermes qui produisent des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM). Lobjectif de ce groupe est de structurer une filière de PPAM locale et paysanne, par le biais de la mutualisation des moyens de production, de lorganisation de circuits de commercialisation communs et d'une communication commune. Le deuxième exemple est celui de lassociation Paysans Bio dAveyron. Cette association fédère des éleveurs de bovins, dovins, de porcins et de volailles biologiques, qui se sont regroupés afin dassurer lapprovisionnement de cinq magasins spécialisés et de quinze restaurants collectifs. Ce collectif a démarré en 2013 et il est suivi par lAPABA (Association pour la Promotion de lAgriculture Biologique en Aveyron). Le dernier exemple est celui de la filière Méjeanette, qui a été fondée sur le Causse Méjean (Lozère). Des éleveurs produisent des céréales, qui sont ensuite transformées, par le moulin à vent de la Borie, en farine vendue sous la marque Méjeanette®. En 2021, la filière comptait 30 agriculteurs (bio et conventionnels), deux meuniers et une quinzaine de boulangers.
Dossier spécial : Viticulture
Laurent COLOMBIER, Auteur ; Sidonie GUEGNIARD, Auteur ; Séverine DUPIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier regroupe trois articles dédiés à la réduction des intrants en viticulture biologique, en région Nouvelle-Aquitaine. Le premier sintéresse aux cépages résistant aux principales maladies annuelles de la vigne (mildiou, oïdium). Ces cépages peuvent permettre de diminuer les traitements fongicides de plus de 90 % et sont testés dans le Bergeracois (Dordogne). Larticle aborde les points suivants : les freins législatifs qui ralentissent lutilisation de ces variétés dans les AOP, les mécanismes impliqués dans la résistance génétique de ces cépages, le rôle et les suivis mis en place par lObservatoire national du déploiement des cépages résistants (OSCAR), ainsi que le témoignage des viticulteurs du Château Grinou qui ont intégré le réseau OSCAR. Le deuxième article est consacré aux expérimentations conduites par le Vinopôle Bordeaux-Aquitaine et ses partenaires. Il présente les résultats obtenus avec lOAD DeciTrait® pour moduler les doses de cuivre (projet Opticuivre Viti Bio) et les essais visant à intégrer des produits alternatifs pour lutter contre le mildiou (projet AltFongi Biocontrôle). Le dernier article porte sur limportance des collectifs dagriculteurs pour aller de lavant en matière de réduction dintrants. La Nouvelle-Aquitaine compte 13 réseaux viticoles DEPHY, 23 groupes 30 000 viti et 20 GIEE en lien avec la viticulture. Les principales thématiques travaillées en bio sont le désherbage, les couverts végétaux, la gestion du cuivre, loptimisation du choix de matériel
Dossier : Le verger bio du Grand Est : panorama
Yoan MICHAUD, Auteur ; Baptiste GRIS, AuteurAprès un retour sur loffre et la demande en fruits bio, ce dossier fait le point sur le changement de réglementation entré en vigueur en janvier 2022, ainsi que sur des actions en cours dans le réseau Bio en Grand Est. Il traite également des différents systèmes de production, en citant, pour exemple, le cas de producteurs en Grand Est : - Les vergers palissés ou haute densité ; - Le pré-verger ; - Les vergers demi-tige, - Les vergers de « diversification », - Les vergers permaculturels, - Les vergers-maraîchers. Pour terminer, un encadré présente le « GIEE BECO », qui réunit des producteurs des Côtes de Meuse autour de la volonté de trouver collectivement des pratiques agricoles respectueuses de lenvironnement.
Le drive de producteurs, concept porteur et accessible
Gabriel OMNÈS, AuteurLe drive de producteurs est un circuit de commercialisation qui allie produits locaux et commerce en ligne. Ce concept est de plus en plus plébiscité et a connu un véritable essor durant le premier confinement. Marc Thibault, céréalier bio installé sur 235 ha dans lYonne, vend une partie de ses farines, légumes secs, pâtes et huiles via le drive fermier du Sénonais. Ce drive a été lancé en 2016 et regroupe actuellement treize producteurs, ainsi que trois artisans. Les clients ont jusquau mercredi pour passer leur commande, puis ils la récupèrent le vendredi suivant, sur lun des deux points de retrait. La permanence des producteurs pour distribuer les commandes est répartie selon leur chiffre daffaires. Le drive est structuré en association (pas dachat-revente) : les ventes sont payées sur le compte de lassociation, qui reverse ensuite sa part à chaque producteur. 12,5 % du chiffre daffaires hors taxe est prélevé pour payer les charges communes (communication, comptabilité ). Lassociation reverse également un pourcentage du chiffre daffaires pour lusage de la marque du « Drive fermier » et pour lutilisation du site proposé par cette structure.
Etre « de la nature » ? Quels liens entre humains et non humains ?
Goulven LE BAHERS, Auteur ; Didier GOMES, AuteurLes éleveurs et éleveuses du Civam Empreinte (Occitanie) font pâturer leur troupeau dans des espaces peu anthropisés. En composant avec la végétation offerte par les parcours, ils ont limpression de faire partie de la nature. Ces éleveurs ont décidé dengager une réflexion afin de comprendre les liens quils tissent au quotidien avec leurs animaux, ainsi quavec les autres espèces vivantes. Lobjectif est ainsi de mieux appréhender ces liens, de pouvoir les expliquer et les partager, mais aussi de comprendre les points de vue des citoyens sur leur métier et de leur faire découvrir la réalité. Leur projet est financé sur trois ans par la Fondation de France et dans le cadre d'un GIEE nommé « Consolider les pratiques économes et autonomes et leur acceptabilité sociale vis-à-vis du travail des éleveurs et des demandes sociétales ». Ce lien éleveur-nature sera abordé sous un angle technique (fonctionnement des systèmes), anthropologique, psychologique et philosophique. Ce travail devrait aboutir à la création doutils pratiques, à des rencontres éleveurs-citoyens et à un film retraçant cette réflexion.
Une filière intermédiaire entre les producteurs locaux et la plateforme
Maëla PEDEN, AuteurLe projet dune filière légumes bio morbihannaise a débuté en 2017, suite à des échanges entre des opérateurs de laval et des producteurs. Les magasins arrivaient à sapprovisionner très localement (dans un rayon de moins de 20 km) et, une fois ce cercle épuisé, ils se tournaient vers la plateforme régionale Bio Breizh qui permet de sapprovisionner en légumes bio bretons. Il nexistait aucun intermédiaire entre ces deux échelles. Pour mettre en place une filière à léchelle du Morbihan, il a fallu que les maraîchers et les magasins spécialisés réinventent leurs relations. Après trois ans de construction et de réflexions au sein du GAB 56, un groupe dadhérents sest emparé du sujet et a lancé FLB56 (Filière Légume Bio 56). Lune des clés de réussite est la planification : les magasins font part des volumes dont ils ont besoin et les maraîchers se les répartissent en fonction de leurs possibilités. Lengagement humain est également très important. Cette mutualisation a eu plusieurs conséquences, elle a notamment permis aux producteurs de gagner du temps et a changé certaines de leurs productions tout en faisant évoluer leurs calendriers de culture.
Flash sur les essais de sorghos sous serres : Eté 2020
Delphine DA COSTA, Auteur ; Alban REVEILLE, Auteur ; Antoine BEDEL, AuteurSatisfait par les résultats des sorghos cultivés en plein champ, un groupe de cinq fermes maraîchères bio de Haute-Garonne et dAriège (qui travaille sur les couverts végétaux) a voulu élargir ses essais à la culture sous serre. Lobjectif était de produire une importante biomasse sur un court laps de temps dans les serres, en période estivale, en vue daugmenter le taux de matière organique du sol et de concurrencer les adventices. Litinéraire technique suivant a pu être défini : 1 - préparer minutieusement le lit de semence ; 2 - semer à la volée en juin/juillet (50 kg/ha pour la variété Piper et 90 kg/ha pour la variété Lurabo F1) et enfouir les graines à 2-3 cm de profondeur ; 3 irriguer pour permettre la levée ; 4 - réaliser plusieurs coupes en cours de culture pour créer de la matière organique à faible teneur en carbone (couper lorsque le sorgho atteint un mètre de hauteur et laisser au moins une hauteur de 10 cm au sol). Si lobjectif est de produire un couvert végétal sur un intervalle de temps court, pour ensuite mettre en culture des légumes en septembre, il faut privilégier la variété de sorgho Piper. Si lobjectif est de prolonger le couvert jusquen octobre, il vaut mieux implanter Lurabo F1.
Gestion du cuivre : les retours dun groupe Dephy
Marie-Noëlle CHARLES, AuteurDe 2014 à 2019, les pratiques de dix vignerons appartenant au groupe Dephy dAgrobio Gironde ont été analysées. En moyenne, la quantité de cuivre utilisée a été de 3,65 kg par hectare et par an, en 11 passages. Le rendement moyen des vignes était de 40,5 hl/ha. Les premiers traitements sont généralement réalisés avec de faibles quantités de cuivre (moins de 150 g/ha), puis la dose augmente au fur et à mesure de la saison. La plupart des vignerons de ce groupe complètent les traitements à base de cuivre et de soufre par des préparations à base de plantes ou par des terpènes dorange. Par ailleurs, selon Etienne Laveau, de la Chambre dagriculture de Gironde, ce qui est important, pour que les traitements soient efficients, cest leur bon positionnement, et non leur nombre. Les vignerons soulignent également limportance des mesures prophylactiques : épamprage précoce des pieds et des têtes, levage le plus tôt possible, contrôle de la hauteur de lenherbement en inter-rang, limitation de la vigueur de la vigne Ils ont aussi insisté sur le fait de bien connaître les stades phénologiques-clés et de savoir observer la vigne.
Le GIEE « Lautonomie alimentaire des élevages face au changement climatique »
CIVAM AGRIBIO ALPES-MARITIMES, AuteurDans les Alpes-Maritimes, cinq éleveurs de petits ruminants bio ont formé un groupe afin déchanger sur leurs pratiques agro-environnementales. Ils souhaitaient notamment optimiser leur gestion de lalimentation afin daméliorer leurs performances économiques, environnementales et dans le but de faire face au changement climatique. Agribio Alpes-Maritimes les a aidés à créer un GIEE (groupement dintérêt économique et environnemental) afin que le groupe soit reconnu et quils puissent davantage travailler ensemble et partager les compétences et les connaissances acquises. Les premières actions de ce GIEE, nommé « Lautonomie alimentaire des élevages face au changement climatique », ont débuté en novembre 2020 avec une formation sur le diagnostic des prairies bio à laide des plantes bio-indicatrices. Dautres actions sont déjà prévues pour 2021 : analyses de poils, de fourrages, journées techniques, formations, commandes groupées... Ce GIEE pourra être amené à évoluer (il nest pas exclusivement réservé aux éleveurs bio).
GIEE : Le jardin de Petitou
Camille VILLAJOS, AuteurDans le Gard, un collectif de producteurs bio nommé le « Jardin de Petitou » propose à ses membres de mutualiser la commercialisation de leur production grâce à un système de paniers commandés en ligne par les clients et livrés en points relais. Ce collectif a été créé, en 2014, par quatre jeunes maraîchers. En 2018, le « Jardin de Petitou » a été labellisé GIEE (Groupement dintérêt économique et environnemental) et a bénéficié, à ce titre, dun accompagnement de deux ans par la FDCivam 30. Ces deux années ont permis au collectif de grandir, de se structurer et de se professionnaliser sur les volets commercialisation et logistique. Le chiffre daffaires a ainsi augmenté de 104 % et deux emplois ont pu être créés, en plus de laccueil de volontaires en service civique. Pour les deux ans à venir, le collectif bénéficie de nouveau dun accompagnement par le Civam, dans le cadre de lanimation GIEE soutenue par la Draaf Occitanie.
GIEE maraîchage : Fertilité et lutte contre les bio-agresseurs du sol
Chloé LAGIER, AuteurDans le Vaucluse, un groupe de huit maraîchers (conventionnels et biologiques) a porté, durant trois ans, un GIEE sur le thème de la gestion du sol. Ces producteurs avaient initialement constaté que leurs sols étaient fatigués : ils rencontraient des problèmes de gestion de la fertilité, des adventices et des bioagresseurs telluriques (nématodes, champignons). La création du GIEE leur a permis de tester plusieurs solutions agroécologiques : occultation, produits de biocontrôle, solarisation et engrais verts. Cet article apporte plus dinformations sur les deux dernières techniques. La solarisation, qui consiste à faire augmenter la température du sol pour la pose d'une bâche afin deffectuer une « désinfection thermique », sest avérée efficace à condition de respecter certains points : la mettre en place entre le 20 juin et le 15 juillet (jours longs), durant minimum 45 jours, avec trois jours de fortes chaleurs dès le départ pour assurer la montée en température. Linconvénient de cette technique, cest quelle nest pas sélective et perturbe lactivité microbienne du sol. Limplantation de sorgho fourrager (variété Pipper) pendant trois semaines sest également montrée efficace, pour lutter contre les nématodes telluriques. Il faut, en revanche, sassurer de détruire le sorgho avant léclosion des ufs de nématodes pour quil serve de plante piège : les nématodes pondent leurs ufs dans les racines du sorgho, et, si ce dernier est broyé ou retourné à temps, les racines se dessèchent et les ufs de nématodes sont éliminés.
Grandes cultures : Approche technico-économique : jouer la transparence en Collectif
Elodie DE MONDENARD, AuteurLe Collectif "Bio Motivés de Limagnes", labellisé groupe 30 000 en 2017, composé de 12 céréaliers bio et de 4 fermes intéressées par la bio, a travaillé, depuis 2017, sur la construction des premières références technico-économiques sur des systèmes céréaliers bio en Limagnes. Le collectif d'agriculteurs a été accompagné par Bio 63, en partenariat avec l'Afocg 63. Au cur de la démarche, le partage des données technico-économiques des agriculteurs volontaires a été central dans la réussite du projet, et reste, pour les participants, des moments forts. Thomas Pannetier, aujourd'hui céréalier bio sur 75 ha à Ménétrol (63), témoigne sur ce que le collectif lui a apporté pour passer en bio. Quelques références technico-économiques de la période allant de 2017 à 2019 sont présentées.
Houblon bio : Liane Folie
Sarah CHOUPAULT, Auteur ; Goulven MARÉCHAL, AuteurAntoine Floury et Anaïs Langlais ont mis en place, il y a trois ans, la Houblonnière de Lezerzot (22). Ils sont installés sur 24 ha, dont 4 ha de houblon, 4 ha de céréales, 1,5 ha de légumes et le reste en herbe. Ils font part, dans cet article, de leur expérience en culture de houblon : installation, formation, choix de la ferme en fonction de critères pédologiques, achat des plants, choix des variétés, investissements, protection des cultures, temps de travail, suivi cultural, commercialisation, difficultés rencontrées. La maîtrise de litinéraire technique est assez complexe et, pour eux, la diversification est nécessaire pour assurer la durabilité de leur projet en houblon.
Médias sociaux et transition agro-éc@logique
Agnès CATHALA, AuteurLe projet Casdar Agor@gri (2019-2022), piloté par lActa, avait pour objectif doptimiser lutilisation des médias sociaux pour le déploiement de lagroécologie. En mars 2021, Agreenium et lActa ont organisé un webinaire pour restituer les premiers résultats de ce projet. Magali Prost, enseignante-chercheuse à lUniversité de Bretagne Occidentale, a tout dabord présenté les résultats dune enquête menée auprès de 112 agriculteurs, qui avait pour objectif de mieux appréhender le profil des utilisateurs des médias sociaux, de savoir comment ils les utilisent et pourquoi. Globalement, les agriculteurs utilisent plusieurs médias sociaux, notamment des groupes de discussions privées (Facebook, WhatsApp). Les informations recherchées sont diverses, aussi bien en matière de contenu (échanges sur le métier, échanges techniques, évènements à venir ), que sur la forme (écrits, photos, vidéos). Benoit Chorro a effectué un retour dexpérience sur le groupe WhatsApp quil animait au sein dune coopérative céréalière. Ce groupe réunissait 150 personnes sur la thématique de la réduction des pesticides. Pour lanimer, Benoit Chorro prenait régulièrement des photos et des vidéos lorsquil allait voir des fermes ou faire des tours de plaine, afin de partager des innovations, des réussites, échecs Brice Thollet (stagiaire) a analysé les données de cette conversation WhatsApp. Il a montré que, selon lapproche utilisée pour animer le groupe, il était possible de faire réagir un nombre plus ou moins important de personnes engagées dans la communauté.
Une micro-filière Jeunes Bovins Bios dans lAude
Harmonie LOZE-SALLES, AuteurFace à labsence de débouchés pour les jeunes bovins bio, six éleveurs de lAude se sont lancés, en 2017, dans la création dune micro-filière locale de valorisation. Ils ont, pour cela, été accompagnés par le BioCIVAM de lAude. Ils fournissent actuellement quatre magasins bio, un magasin de producteurs, quatre restaurants collectifs et un restaurant. Cette micro-filière permet de commercialiser un jeune bovin tous les quinze jours. Ces animaux, de race Aubrac ou Gasconne, sont abattus autour de dix mois, avec un objectif de 180 kg de carcasse et une conformation R2. Ils sont élevés dans les Hautes-Vallées de lAude (région montagneuse) et sont finis pendant deux mois avec des céréales. Trois éleveurs fournissent des animaux régulièrement, et trois autres de manière plus ponctuelle. Chaque éleveur est responsable de sa bête, de labattage jusquà la vente : chacun se charge de la gestion de labattage et de la découpe, traite en direct avec les clients pour la répartition des morceaux entre les différents débouchés, réalise la livraison et la facturation. La mutualisation se fait sur le planning dapprovisionnement, la coordination des commandes, la recherche de nouveaux débouchés et la promotion de la démarche (via la marque régionale Tendre dOc).
Une nouvelle association défend et promeut les vins natures
Claire MULLER, AuteurLAssociation Suisse Vin Nature vient de voir le jour grâce à une poignée de vignerons bio. La notion de vin nature était jusqualors inexistante en Suisse : elle ne bénéficiait daucune définition officielle alors que, dans dautres pays comme la France, les démarches de reconnaissance officielle étaient lancées depuis quelques années. Actuellement, lAssociation Suisse Vin Nature regroupe une dizaine de professionnels de la viticulture. A terme, lobjectif est de fédérer tous les vignerons suisses bio (certifiés Bourgeon, Bio fédéral ou Demeter) qui possèdent au moins un vin nature. Cette association permettra également dhomogénéiser les pratiques (ex : les vins natures doivent se passer de tous les intrants, y compris les sulfites) et dobtenir davantage de reconnaissance de la part du grand public et du milieu professionnel. Elle fonctionne sur le principe de la confiance et de lautodéclaration, mais une commission de contrôle pourra effectuer des dégustations inopinées.
PACKà PPAM
Mégane VÉCHAMBRE, AuteurUn engouement important pour les installations en PPAM diversifiées bio est observé en Provence-Alpes-Côte dAzur. Ces porteurs de projet sinstallent souvent sur de petites surfaces, en complétant leur activité avec de la cueillette en milieu sauvage, et valorisent leur production via une large gamme de produits diversifiés allant des tisanes aux cosmétiques. Les premières années, ces installations sont assez souvent fragiles dun point de vue économique : stratégie commerciale difficile à trouver en raison de la large gamme de produits avec la nécessité davoir une identité marquée, manque de productivité (travail manuel et chronophage), manque de références techniques Un GIEE (Groupement dIntérêt Économique et Environnemental) nommé « PACKà PPAM » a vu le jour en juillet 2020 pour mener des réflexions collectives dordre économique, environnemental et social. Il regroupe actuellement une trentaine de producteurs, ainsi que trois partenaires : CPPARM, CRIEPPAM et lAtelier Paysan. Les producteurs ont décidé de travailler sur la création de référentiels de production communs, adaptés aux conditions de la région, ainsi que sur une mutualisation des moyens de production et de commercialisation.
PACK' à PPAM : Développement d'une filière locale de Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales diversifiées biologiques en région Sud-PACA
Mégane VÉCHAMBRE, AuteurLe GIEE PACK' à PPAM a été créé en juillet 2020 et regroupe une trentaine de producteurs et de cueilleurs de plantes aromatiques et médicinales diversifiées bio en PACA. Ensemble, ils ont décidé de travailler à la réalisation de référentiels communs de production, adaptés localement, et à la mutualisation des moyens de production et de commercialisation.
Passerelles entre agricultures : Des dynamiques avec lAgriculture Biologique
Quelles soient « bio » ou conventionnelles, les filières opèrent des transformations dans lensemble des productions, et dans tous les territoires. Les coopératives sont des relais intéressants pour favoriser les transferts de bonnes pratiques et en assurer lévolution, tout en valorisant au mieux les productions des agriculteurs. Ce document, réalisé par La Coopération agricole, compile une sélection d'initiatives concrètes, partout en France. 19 témoignages de coopératives illustrent la possibilité de faire naître des liens entre les différentes formes dagricultures. Ce document reflète les passerelles qui existent entre de multiples formes de productions et de certifications, tant dun point de vue technique que commercial. L'ancrage territorial et les valeurs de démocratie et de gouvernance sont soulignés comme des facteurs de réussite pour créer ces passerelles. Certaines pratiques agronomiques éprouvées grâce à la bio servent les autres modes de production qui permettent à leur tour une croissance accélérée du bio par leurs expériences des marchés traditionnels et leurs outils de transformation. Ces complémentarités dapproches constituent une véritable force pour créer différentes synergies afin de structurer des filières pérennes.
Pays de la Loire : Une bio belle réussite
Guy LALUC, AuteurBio Loire Océan a été créé pour développer et structurer la filière fruits et légumes biologiques en Pays de la Loire. Cette association regroupe plus de 70 producteurs et a commercialisé, en 2020, plus de 2 000 tonnes, pour un chiffre daffaires de 4,1 millions deuros. En mars 2021, lors de l'assemblée générale, les membres de Bio Loire Océan ont pris des engagements supplémentaires en apportant des précisions à leur cahier des charges : les amendements organiques dorigine végétale doivent pouvoir être tracés et venir de France ou dEurope Le cahier des charges permet également de valoriser le travail de ce collectif sur les semences paysannes par le biais de létiquetage « légumes issus de semences paysannes ». Lassemblée générale a également été loccasion de travailler sur la stratégie commerciale du collectif. Les possibilités daller vers de nouveaux modes de commercialisation et vers le commerce équitable ont été évoquées.
Peut-on se passer du cuivre en production de raisin de table biologique ?
Marc MIETTE, AuteurLes groupes DEPHY Ferme (financés par le plan ECOPHYTO) ont pour objectif de diminuer lusage des produits phytopharmaceutiques. Dans le Tarn-et-Garonne, un groupe DEPHY Ferme constitué de onze arboriculteurs dAgribio82, a débuté, en 2016, des travaux pour diminuer les doses de cuivre du groupe en production de raisins de table biologiques. Trois stratégies différentes ont notamment été testées chez trois producteurs situés près de Moissac : 1 - le programme « usuel », qui est basé uniquement sur des apports optimisés de cuivre ; 2 - le programme « biostimulant », qui associe un engrais foliaire à de faibles doses de cuivre (deux types dengrais foliaires ont été testés) ; 3 - le programme « de substitution », qui associe de faibles doses de cuivre à du talc et du vinaigre. En 2021, une année de forte pression en mildiou, ces producteurs ont réduit lutilisation de cuivre métal à : 3,78 kg/ha dans le cadre du programme usuel (le mildiou a été maîtrisé) ; 2,87 kg/ha dans le cadre du programme biostimulant (le mildiou a été maîtrisé) ; 0,91 kg/ha dans le cadre du programme de substitution (les feuilles ont été fortement impactées et une perte de 8 % sur les grappes a été enregistrée). Ces essais montrent néanmoins que certaines stratégies de réduction du cuivre fonctionnent, que la pression en mildiou soit faible ou forte.
Une préparation clé : Fabriquer sa bouse de corne en collectif
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLa bouse de corne, dite préparation 500, est fondamentale en biodynamie. Elle a pour rôle de stimuler la vie du sol et lenracinement des plantes. Depuis une quinzaine dannées, des biodynamistes de Dordogne et du Limousin se retrouvent deux fois par an, pour réaliser cette préparation ensemble. La bouse de corne est enterrée à lautomne, après la Saint-Michel (première quinzaine doctobre). Chaque participant apporte un ingrédient, dont une centaine de litres de bouse. Cette dernière doit être fraîche et provenir danimaux en bonne santé et essentiellement nourris à lherbe. Lobtention de corne est plus délicate : à labattoir, il est plus difficile de savoir de quel animal provient la corne. Le groupe de producteurs achète donc 700 cornes de vache à une société de coutellerie, avec la garantie dune certaine qualité (non fêlées, ni ébouillantées ou lavées au karcher ). Ces cornes sont remplies de bouse à laide de cuillères et de bâtonnets (il faut laisser le moins dair possible), puis elles sont enterrées. Elles sont ensuite déterrées au printemps (avril), avant de mettre le contenu dans des pots en grès pour quil puisse finir sa maturation.
Les producteurs de petits fruits auvergnats cherchent à s'adapter et atténuer le changement climatique pour améliorer la résilience de leurs systèmes de production
Myriam DESANLIS, AuteurNé du constat que les hivers, de plus en plus chauds, provoquent une sortie de végétation des plantes de plus en plus précoce, les exposant potentiellement à des gelées tardives qui réduisent fortement les récoltes une année sur 2, un « GIEE Emergence » a vu le jour sur ce thème, en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce GIEE regroupe, pour un an, une dizaine de producteurs de petits fruits bio auvergnats qui se donnent pour objectif de réfléchir à des moyens de sadapter, datténuer et de lutter contre le changement climatique, tout en produisant des petits fruits bio de qualité et en quantité suffisante. Les thématiques de travail sont : Gestion de leau ; Ombrage des cultures ; Biodiversité.
Provence-Alpes-Côte dAzur : Les GIEE de la filière élevage
Agnès CATHALA, AuteurDepuis 2015, 53 groupements dintérêt économique et environnemental (GIEE) ont été labellisés dans la région Provence-Alpes-Côte dAzur. Quinze dentre eux portent sur lélevage. Ils concernent toutes les productions : bovins, porcins, ovins, caprins, volailles et équins. Le 11 décembre 2020, la Chambre régionale dagriculture a organisé, avec la Maison Régionale de lElevage (MRE) et la DRAAF, une matinée de présentation des résultats de ces GIEE. Deux dentre eux concernent plus spécifiquement lélevage biologique. Dans le Vaucluse, lassociation Agribio 84 porte un GIEE qui regroupe quatre éleveurs de volailles de chair et deux éleveurs de poules pondeuses. Ensemble, ils recherchent de nouvelles races, notamment des races mixtes produisant assez dufs et permettant déviter le broyage des poussins mâles. Un essai est mené sur la race « Poule noire traditionnelle ». Dans le Var, le GIEE « Vers une autonomie alimentaire territoriale et biologique des élevages de volailles de Provence Verte » est porté par le GIE Epi de Blé, qui regroupe des éleveurs de volailles et des céréaliers bio, et il est accompagné par AgribioVar. Lobjectif est que les céréaliers fournissent les éleveurs en grains et que ces derniers les transforment en aliments pour poules.
Provence-Alpes-Côte d'Azur : Mieux valoriser les agneaux bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'élevage d'agneaux bio relève d'une production traditionnelle, très extensive. Cette filière bio progresse dans la région, attirant notamment des bergers, des porteurs de projet hors cadre familial et quelques éleveurs en conversion. En 2019, elle enregistrait + 13 % de fermes engagées et + 11 % de cheptel par rapport à 2018. Toutefois, le manque de valorisation en bio et divers freins techniques pénalisent les éleveurs. Pour les accompagner au mieux, plusieurs programmes de recherche sont en cours, localement (projet leader piloté par la Chambre d'agriculture des Hautes-Alpes) ou à l'échelle nationale (projet Casdar Revabio porté par l'Itab), et un GIEE Agneau Bio a été lancé par Agribio 05 en 2021.
Réduction du travail du sol : 15 producteurs bio se tirent labour
Robin GUILHOU, AuteurDepuis début 2020, Agrobio 35 anime un groupe départemental de 15 fermes bio, qui souhaitent réduire le travail du sol. Lobjectif de ces agriculteurs est de mettre en place du non labour sans impacter négativement le fonctionnement du sol, lenherbement des cultures ou le rendement. Ce travail est financé, pour une durée de trois ans, par la région Bretagne, dans le cadre dun projet Agriculture Écologiquement Performante (AEP). Cet article présente les résultats des premiers essais réalisés sur maïs et sarrasin. Trois modalités ont été comparées : un labour classique, un labour agronomique (charrue déchaumeuse), un non labour (cultivateur, rotavator et Dynadrive). Des profils de sols ont été réalisés en amont des semis, afin de caractériser létat des parcelles et un suivi a été effectué sur la culture (levée, vigueur, enherbement, taux de sucre, dynamique azotée sur lhorizon 0-30 cm, température du sol, rendement). Sur maïs, la réduction du travail du sol a engendré une petite diminution au niveau des levées, mais une vigueur légèrement plus importante. Lenherbement est plus marqué en non labour et les rendements en non labour sont très variables dune parcelle à lautre. En sarrasin, le non labour a également conduit à un enherbement plus important et à un rendement moindre. Le groupe va explorer plusieurs pistes pour améliorer les itinéraires techniques sans labour.
Rencontre avec Antoine Lachambre : Producteur de plantes à parfum, aromatiques et médicinales bio à Beausite (55)
Carole TONIN, AuteurAntoine Lachambre est installé, depuis quelques années, dans la Meuse, en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) bio. Ce jeune producteur a commencé par suivre un BTS en production horticole, avec une première expérience chez Promoplantes qui cultive et transforme des plantes de santé, beauté et bien-être. Il est ensuite parti en Allemagne pour travailler à Biokraüterhof Walter Sturm GmBH (un producteur de PPAM bio), avant de poursuivre avec un service civique franco-allemand sur une ferme bio de 70 ha, où il a travaillé à tous les postes. En février 2016, il est devenu le chef dexploitation dune ferme espagnole de 120 ha pour un grossiste en huiles essentielles bio. De retour en France, il a suivi une Licence en Agronomie, avec un stage à Interbio Nouvelle-Aquitaine durant lequel il a mis en place des parcelles tests correspondant aux besoins en PPAM des industriels de cette région. En 2017, il a décidé de sinstaller, avec pour objectif de commercialiser sa production en demi-gros. Il sest appuyé alors sur lexploitation familiale. En plus de soccuper de son projet dinstallation, il a aussi participé à la création de lassociation PPAM Bio 55 et à la création dun GIEE qui a pour objectif de développer une filière PPAM bio dans la Meuse.
Le renouvellement : Un enjeu pour les collectifs agricoles
Agnès CATHALA, AuteurDans le cadre du projet Casdar Co-Agil, quatre collectifs agricoles (CUMA ou groupes de développement agricole) ont été étudiés et enquêtés en régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bretagne. L'enjeu : identifier avec eux les nouveaux besoins de tels groupes et de leurs adhérents, ainsi que des pistes pour faciliter le renouvellement des générations au sein de la gouvernance de ces collectifs. Outre la difficulté à mobiliser les nouvelles générations, ces collectifs sont confrontés à des perceptions du métier et de l'engagement différentes d'une génération à l'autre. Les pistes d'actions qui ont pu être proposées à l'issue de ces travaux concernent la sensibilisation aux bénéfices du collectif, l'interconnaissance des besoins, la création ou le maintien de lieux de convivialité, la communication sur l'intérêt de l'engagement et les missions des responsables, ou encore l'accompagnement à la mise en place du salariat.
Le retour de la Cameline sativa : elle a tout dune grande !
Elodie DE MONDENARD, Auteur ; Romain COULON, AuteurLa cameline est une crucifère aux multiples avantages : elle permet de diversifier les rotations culturales, de casser le cycle des adventices avec son semis estival ; elle peut être implantée en culture principale ou en dérobée (cest une culture à cycle court), et ses besoins en eau sont relativement faibles. Pourtant, cette plante est principalement cultivée pour sa fonction tuteur avec la lentille, jamais en culture pure. Dans le Puy-de-Dôme, un paysan-huilier et un laboratoire de R&D (Greentech) ont décidé de monter une nouvelle filière de cameline bio et équitable à destination des cosmétiques. Après quelques mois déchanges et de premiers tests, les besoins en cameline ont été quantifiés : 10 tonnes dhuile, soit une cinquantaine dhectares de cameline. Le paysan-huilier sest alors rapproché du GIEE « Bio Motivés de Limagnes », accompagné par Bio 63. Ils ont alors, ensemble, monté un nouveau collectif, le « Collectif Bio-Diversifié », également suivi par Bio 63. Avec les conditions pluvieuses de lannée 2021, seuls 35 ha ont pu être emblavés, au lieu des 50 ha prévus. Ils ont néanmoins permis détablir des premiers résultats : limplantation a été difficile, mais les levées ont été belles ; il est possible dutiliser des semences fermières ; la densité de semis et la préparation du sol sont deux leviers importants pour limiter les adventices (plus que le désherbage mécanique), etc.
Salon Tech&Bio 2021 : Les posters techniques
Les posters techniques du salon Tech&Bio 2021 portent sur : - Arboriculture : Désherber autrement en arboriculture ; - Arboriculture : Projet Écorce : étudier la cohabitation de l'élevage ovin et de l'arboriculture ; - Arboriculture : Projet Écorce : expérimentation 2021 sur la Ferme du Valentin ; - Arboriculture : Groupe 30 000 : améliorer les performances des vergers par l'utilisation de stratégies alternatives ; - Haies, arbres et biodiversité : Agrifaune en AURA : une convention régionale qui unit agriculteurs et chasseurs pour la biodiversité ; - Biodiversité : Agrifaune : concilier économie, agronomie, environnement et faune sauvage ; - La biodiversité : Vous avez dit biodiversité ? ; - Haies, arbres et biodiversité : Être rémunéré pour entretenir et améliorer les haies présentes sur son exploitation, comment ça marche ? ; - Biodiversité : Concours des pratiques agro-écologiques ; - La biodiversité : haie, arbre : Projet Dephy Expé Empusa : évaluer les services écosystémiques en systèmes agroforestiers fruitiers ; - Bovins lait : Projet AP3C : adaptation des pratiques culturales aux changements climatiques ; - Bovins lait : Bâtiment et changement climatique : évaluation du bien-être animal ; - Bovins lait : Bâtiment et changement climatique : mesures dans le bâtiment ; - Bovins lait : montagnes et piémonts Massif Central : Observatoire des coûts de production du lait de vache biologique (2019) ; - Bovins lait : spécialisés de plaine : Observatoire des coûts de production du lait de vache biologique (2019) ; - Bovins lait et système élevage AB : L'irrigation en élevage : une réponse face aux changements climatiques ? ; - Bovins lait : Le taux protéique dans les fermes AB : les constats... ; - Bovins viande : Les systèmes allaitants bio : gagnants à tous les coûts ? ; - Bovins viande : Vente directe et vente en filière longue : deux voies complémentaires ; - Couverts végétaux : Les couverts végétaux : des régulateurs thermiques ; - Eau et environnement/Ecophyto ENI : Biodiversité des champs : suivi des effets non intentionnels (ENI) des pratiques agricoles sur l'environnement.
Santé des arbres fruitiers : Opter pour des soins alternatifs
Arnaud FURET, AuteurDe nombreux arboriculteurs cherchent des solutions alternatives en matière de protection des végétaux (phytothérapie, aromathérapie, homéopathie, etc.). Alors que, dans les années 2000, ils cherchaient des insecticides, insectifuges et fongicides alternatifs, leurs attentes sont maintenant de plus en plus tournées vers une bonne santé globale de la plante. En Ardèche et en Haute-Loire, des producteurs ont suivi des formations dispensées par Eric Petiot (expert des plantes et préparations naturelles). Afin de pouvoir mettre en uvre ces préparations et les évaluer sur le terrain, un groupe Ecophyto Dephy-ferme a été formé en 2016. Grâce à ce dernier, les producteurs ont pu affiner leurs stratégies de lutte. Les effets de certaines pratiques alternatives ont pu être quantifiés à travers diverses analyses (ex : suivis de la conductivité, du pH et du redox des sols). Cet article présente également des résultats obtenus dans divers projets de recherche-développement : efficacité d'infradoses de sucre contre le carpocapse, des mélanges dhuiles essentielles contre Drosophila suzukii, d'infusions contre les pucerons non migrants Dans des encarts, Christophe Francès, producteur bio de petits fruits et Gilbert Leouffre, arboriculteur bio, expliquent comment ils arrivent à produire des fruits en altitude.
Séchage des porte-graines : Le haricot ne se met pas la tête à lenvers
Caroline CHAVRIER, Auteur ; Manu BUÉ, AuteurLa production de semences de haricots biologiques est peu développée en France : elle sétendait sur 39 ha en 2019 et sur 67 ha en 2020. Les faibles volumes produits, et donc la faible offre commerciale en graines de haricots biologiques, poussent certains producteurs à lautoproduction de semences fermières. Dautant que le haricot passera dans la catégorie « hors dérogation » en 2025. Cest également un moyen, pour les producteurs, de se réapproprier la création variétale. Binable et battable, la production de semences de haricots ne semble a priori pas poser de problème ; mais, il faut toutefois se méfier de la bactériose sur porte-graines, qui provient souvent des semences de base. Le haricot est très peu allogame ; les variétés cultivées sont des variétés population entretenues en lignée pure. Pour éviter les croisements, il vaut mieux séparer les plants porte-graines des autres plants cultivés de quelques mètres. Le semis seffectue dès que le sol est assez chaud, souvent entre mi-mai et mi-juin, avec une dose denviron 25 graines au mètre linéaire. Plusieurs binages seront nécessaires pour maîtriser les adventices, selon les fenêtres météo et les faux semis réalisés auparavant. Un désherbage manuel pourra également être nécessaire. Pour la production de semences, le séchage des graines doit être lent (donc réalisé avec le porte-graines la tête en haut). Il se fera majoritairement au champ, avant récolte, pour les porte-graines cultivés sur de grandes surfaces.
Sur les chemins de l'agroécologie : Parcours d'agriculteurs et de salariés agricoles 5ème édition
A. BOULET, Auteur ; N. BRETAGNOLLE, Auteur ; A-G. CABELGUEN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (6 Rue de la Rochefoucauld, 75 009, FRANCE) : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural) | 2021Partout en France, des agricultrices, des agriculteurs et des salariés agricoles cheminent vers lagro-écologie. Au quotidien, ils innovent, testent, prennent des risques, doutent, échangent en groupe, échouent, réussissent Cette cinquième édition de « Sur les chemins de lagro-écologie : Parcours dagriculteurs et de salariés agricoles » met en lumière 60 agricultrices, agriculteurs ou salarié·e·s agricoles engagés dans un projet de transition agro-écologique, dont certains en bio : tous ces témoins nen sont pas au même point dans leurs trajectoires et leurs réflexions. Santé du troupeau, méthanisation, agriculture de conservation des sols, circuits courts , ces récits éclairent sur leurs motivations à changer de pratiques, caractérisent les conditions de réussite et les bénéfices de leurs projets. Tous les témoins, rencontrés entre 2017 et 2021, saccordent sur le fait quappartenir à un collectif les a aidés dans leurs projets agro-écologiques.
Synthèse des résultats technico-économiques 2017-2019 du groupe GIEE-30000 Bio Motivés de Limagnes
Elodie DE MONDENARD, Auteur ; Romain COULON, Auteur ; Jean-Paul ONZON, Auteur | AUBIÈRE Cedex (11 Allée Pierre de Fermat, BP 70007, 63 171, FRANCE) : BIO 63 | 2021Le groupe certifié GIEE-30000 des "Bio Motivés de Limagnes" présente, dans cette synthèse, les résultats technico-économiques, pour les campagnes 2017, 2018 et 2019, des douze exploitations qui le composent. Ce groupe compte huit fermes céréalières et quatre fermes en polyculture-élevage, certifiées bio ou en cours de conversion, toutes situées en zone de Limagnes, dans le Puy-de-Dôme. Après des éléments de contexte et de méthodologie, ce document présente les principaux résultats de ces fermes : - marge brute globale à l'hectare ; - marge brute annuelle à la culture en blé tendre meunier, maïs, engrain ou petit épeautre, orge, tournesol, légumineuse fourragère et méteils grain. Bien que s'appuyant sur un échantillon trop faible pour être statistiquement représentatif, ces résultats fournissent de premiers éléments sur la viabilité des fermes céréalières biologiques de cette zone. Cette étude, portée par les agriculteurs et orchestrée par Bio 63, en partenariat avec l'Afocg 63, s'est également avérée fédératrice pour les membres du collectif.
Systèmes maraîchers agro-écologiques : démarches et résultats de collectifs en PACA & en Occitanie
Jessy JUILLARD, Auteur ; Marion MORTIER, Auteur ; François MARCADE, Auteur | CAVAILLON CEDEX (MIN 13, 84 953, FRANCE) : GR CIVAM PACA | 2021En régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie, les systèmes maraîchers sont soumis, de plus en plus fréquemment, à des épisodes climatiques difficiles. En parallèle, les maraîchers doivent aussi répondre aux attentes sociétales concernant la qualité des produits et la proximité de leur provenance. Ainsi, la nécessité de réfléchir ensemble à l'évolution des pratiques maraîchères a mené à la naissance du projet SMAEM (Systèmes Maraîchers Agro-Écologiques en Méditerranée). Une vingtaine de groupes de maraîchers, accompagnés par différentes structures d'encadrement, bio et non bio, se sont rassemblés pour travailler sur ce projet, avec les objectifs suivants : dresser un état des lieux des démarches collectives existantes en Méditerranée, diffuser les résultats de ces initiatives, évaluer la durabilité des systèmes maraîchers et, pour finir, favoriser les échanges entre les différents collectifs. Ce document présente les expérimentations et les résultats partagés par les groupes de maraîchers.
Travaux et Innovations Hors-série juin 2021 : Collectifs en transition agroécologique : 30 outils d'animation
Muriel ASTIER, Auteur ; Agnès CATHALA, Auteur ; Elsa EBRARD, Auteur ; ET AL., AuteurGIEE, groupes 30 000, groupes DEPHY Fermes..., le projet agroécologique dans lequel le monde agricole est engagé a remis le collectif de travail entre agriculteurs au cur de lactualité, et les formes de collectifs se sont diversifiées. Aujourdhui, plusieurs caractéristiques propres à la transition agroécologique et aux dynamiques de changement impactent la façon danimer les groupes dagriculteurs. Cette situation conduit les animateurs à adopter une posture daccompagnateur bien différente de celle de lexpert ou du conseiller technique. Savoir poser le cadre de la coopération, favoriser linterconnaissance, définir un objectif commun, faciliter la production dintelligence collective, dynamiser les réunions, favoriser lautonomie du groupe, etc., figurent parmi les compétences de laccompagnateur de collectifs. Pour faciliter la professionnalisation des acteurs du développement agricole, ce hors-série de Travaux & Innovations propose une trentaine de méthodes et doutils danimation. Chaque article présente un objectif à atteindre vis-à-vis du collectif accompagné et une compétence à maîtriser pour lanimateur, avec : Une rubrique « Analyse » sur les enjeux liés à cette compétence dans le contexte de laccompagnement de ces collectifs en transition agroécologique ; La description de plusieurs « Méthodes » danimation sélectionnées pour leur efficacité et leur simplicité dusage ; Un encadré « Pour en savoir plus » qui renvoie à des articles plus détaillés de Travaux-et-Innovations pour approfondir et diversifier encore plus les méthodes danimation.
Une unité de triage pour valoriser ses récoltes
Charles BAUDART, AuteurCinq agriculteurs bio de Haute-Marne Guillaume Cathelat, David Soenen, Johann Hofer, Alexandre Dormoy et Guillaume Hofer ont créé la SARL Biotopes : un site de triage et de séchage des grains. Leur objectif était de pouvoir diversifier les rotations de leurs cultures et de multiplier les associations despèces, tout en captant un maximum de valeur ajoutée. Par exemple, un méteil graminée-pois est vendu 250 /t pour lalimentation animale, alors que les pois seuls, destinés à lalimentation humaine, sont vendus 500 /t. Lunité est capable de trier tous les types de grains. Elle est dotée dun trieur optique, dune table densimétrique, dune décortiqueuse, dune polisseuse, dun système daspiration, dun séchoir et de 29 cellules. Lunité propose des prestations de triage à dautres agriculteurs bio. Linvestissement, de 3 millions deuros, naurait pas pu être porté individuellement. Dautant que la conception de cette unité a été sinueuse : il a fallu pas moins de 149 dessins préparatoires avant de réaliser les travaux, et ces derniers nont pas pu être effectués par un constructeur français ou européen. Ils ont été réalisés par un constructeur turc qui avait plus de compétences en matière de légumes secs. Cet outil de séchage permet également de faire face aux conditions climatiques anormales (comme les conditions humides de 2021) en obtenant des lots aux normes, sans graines germées.
Vers le retour de l'élevage dans la Beauce ?
Alexandra CEALIS, AuteurAfin dêtre plus autonomes en matière de fertilité des sols et, ainsi, moins dépendants des achats dengrais, des céréaliers dEure-et-Loir, dont plusieurs en bio, souhaitent produire eux-mêmes de la matière organique, en couvrant un maximum leur sol et en introduisant de lélevage dans leurs systèmes dexploitation. Toutefois, avant de sauter le pas, certains dentre eux se posent la question du temps de travail et des astreintes liés à lélevage ovin. Certains aimeraient mettre en place des collaborations à léchelle de deux ou trois fermes, proches géographiquement, afin de mutualiser le troupeau (500 à 800 bêtes), les bâtiments, du matériel. Ils souhaiteraient également sassocier avec un berger ou le salarier. Pour aider les agriculteurs dans ces démarches, lAdear 28 (Association départementale pour le développement de lemploi agricole et rural) a entamé un processus de reconnaissance d'un GIEE (Groupement dintérêt économique et environnemental) nommé « Fertilité des sols et réintroduction de lélevage ».