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GRAND-EST
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Nouvelle région 2016
Synonyme(s)ALSACE-CHAMPAGNE-ARDENNE-LORRAINEVoir aussi |
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Alsace : « La nature nous apporte ses trésors, à nous de l'aider au mieux à se régénérer »
Pierre-Michel VIGNEAU, AuteurEn 2021, Arnaud Schwartz, président du bureau de France Nature Environnement depuis 2020, a créé une pépinière, à Mussig (67), avec son frère. Il y produit, sur 10 hectares de terres familiales, des plants de ligneux, arbres, arbustes et lianes, pour la plantation de haies ou de jardin-forêts, en utilisant des techniques issues de l'agroécologie, de l'agroforesterie et de l'agriculture biologique de conservation des sols. Cet article présente son parcours (formation, engagement militant, histoire de la ferme) et ses projets.
Colloque Changements climatiques à Blois : Comment s'adapter aux aléas du climat ? ; Évolution du climat : Ajuster les conseils sur le terrain
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUne centaine de personnes étaient présentes au colloque organisé par Bio Centre, en février 2023, sur les changements climatiques en grandes cultures bio, sur leurs impacts et sur les adaptations et atténuations possibles. Le premier levier agricole est d'avoir un sol qui fonctionne bien, notamment au niveau de sa capacité de rétention deau. Outre la limitation des labours, la généralisation des couverts est un autre levier important. Lagroforesterie est également un moyen de sadapter. François Marchand, céréalier bio en Meuse depuis 2013 sur 172 ha, pratique lintensification végétale avec le trèfle violet et recourt le moins possible à la charrue pour augmenter la teneur en matière organique de ses sols. Cette technique lui permet de capitaliser non seulement lazote et la potasse, mais aussi la biomasse microbienne du sol et de gagner ainsi en porosité pour une meilleure infiltration de leau. Il apporte également du bois broyé. Depuis quelques années, il est amené à semer son trèfle beaucoup plus tôt. Victor Fouchault, en système céréalier-ovin plein air intégral dans le Loir-et-Cher, mise son système sur limplantation dune prairie de 2 ans après 3 années de céréales. Il pratique également le non labour et il note que la structure et la portance de son sol se sont améliorées. Francis Gitton, céréalier bio dans le Cher, pratique également le non labour et implante le blé dans un couvert permanent de luzerne ou de lotier pour garder le sol couvert le plus longtemps possible. Par ailleurs, selon Olivier Chaloche, céréalier bio dans le Loiret, pour réussir un couvert, il faut vraiment le considérer comme une culture à part entière. Eudes Aarnink, d'Isara Conseil, préconise de mélanger les espèces pour les couverts et de ne pas trop les idéaliser non plus. Avec le réchauffement climatique et les bouleversements qui vont de pair, les conseillers sont, eux aussi, amenés à revoir leurs préconisations : test de nouvelles cultures, avancée des dates de semis et de récolte, mise en place de nouvelles variétés, proposition de plusieurs itinéraires techniques avec plusieurs options selon les scénarii météorologiques, panachage des dates de semis pour limiter les risques, anticipation des façons culturales
Combinaison d'innovations techniques et logistiques autour du séchage : Développement des filières PPAM et chanvre bio dans la région Grand-Est
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurCet article présente les résultats du Partenariat Européen pour l'Innovation (PEI) Séchage, piloté par Bio en Grand Est, et qui avait pour objectif d'améliorer le maillage des séchoirs dans la région. Ce partenariat, financé par le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) et la Région Grand Est, avait donc pour objectifs de créer des séchoirs polyvalents, capables de sécher des productions spécifiques (PPAM, chanvre), en plus d'autres productions plus classiques, et d'améliorer la logistique autour des séchoirs (optimisation de l'utilisation sur l'année). Les travaux menés dans ce cadre ont porté sur : - l'adaptation d'un séchoir à foin, au GAEC Duthoit Philippoteaux, à Servon-Melzicourt (51) ; - la création d'une nouvelle unité de séchage pour l'entreprise Biotopes, à Auberive (52) ; - le pré-séchage au champ, en cours de développement à la CUMA des Sens, dans la Marne (51) ; - la mise en place d'une plateforme numérique collaborative entre producteurs et propriétaires de séchoirs.
Dossier : Lagriculture biologique de conservation des sols : Allons vers des systèmes grandes cultures autonomes !
Julie GALL, Auteur ; Yoan MICHAUD, Auteur ; Aurélie PARANT-SONGY, AuteurLAgriculture Biologique de Conservation (ABC) met la fertilité du sol au centre du système et vise une réduction des travaux entre le semis et la récolte (réduction du travail du sol, du désherbage ). Ceci peut se faire grâce à lintensification végétale et à la redéfinition des successions de cultures. Le groupe technique ABC du Grand Est se penche également sur des itinéraires particuliers : couverts permanents, destruction sans labour, utilisation dhoméopathie ou de biodynamie pour stimuler les cultures ou, au contraire, ralentir les couverts Les 25 et 26 janvier 2023, ont eu lieu les 4èmes rencontres nationales de lABC, dans la Meuse. Ce dossier permet de revenir sur certaines thématiques abordées. Ainsi, pour réussir en ABC, il est nécessaire de mieux connaître les plantes afin de choisir les bonnes associations. Les travaux de Vladimir Goutiers (INRAE de Toulouse) sur la construction de loutil daide à la décision CAPFLOR ont été exposés, ainsi que les travaux des Décompactés de lABC (réseau dobservations de couverts). Deux agriculteurs ont également témoigné. François Marchand, qui a vu la matière organique de ses parcelles se réduire de moitié en 30 ans, pratique maintenant lABC sur une partie de sa ferme pour maximiser lautofertilité des sols. Pour cela, il a implanté un maximum de trèfle blanc sous couvert de céréales au printemps (avec restitution au sol à 18 mois par un mulchage de surface). La dernière coupe de fourrages est assurée par des moutons en transhumance : « le broute-crotte ». Stéphane Brodeur, agriculteur bio en grandes cultures (08), prône aussi lautofertilité. Pour y arriver, il réduit le travail du sol, en pratiquant des semis sous couvert ou des associations de cultures avec des légumineuses. Il met aussi en place lagroforesterie et utilise la biodynamie. Ses couverts sont très diversifiés. Son principal levier est lintensification végétale.
Dossier : Blés paysans : Quelles filières en Grand Est ?
Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Emilie POQUET, Auteur ; Yoan MICHAUD, AuteurDans ce dossier, Bio en Grand Est fait un focus sur les variétés paysannes (ou variétés anciennes). Il présente des initiatives, portées par des structures du Grand Est, visant à créer, dans la région, des filières pour les variétés paysannes. 1 - Une enquête, pilotée par Bio en Grand Est, portant sur les perceptions des consommateurs à l'égard des variétés paysannes (freins à la consommation, critères de choix, produits consommés...), a révélé que la première étape de la création de filières implique de faire connaître ces produits et leur disponibilité (sensibilisation, communication lors dévènements...) ; 2 - Un panorama présente les initiatives portées par plusieurs collectifs en Grand Est uvrant pour la conservation des variétés de céréales anciennes et pour la création de filières à différentes échelles (organisation de la filière et des circuits de vente, mise en place de plateformes collectives de variétés paysannes...) ; 3 - Un focus s'intéresse au GIEE « Blés dAvenir », un groupe de 4 agriculteurs qui cultivent danciennes variétés de céréales, et à son programme dactions sur 3 ans : valorisation des productions, sécurisation des productions, conservation des sols, capitalisation des connaissances et diffusion ; 4 - Un encart présente les témoignages de personnes qui ont été formées à la panification des variétés paysannes.
Dossier : Changement climatique : Faut-il revoir ses méthodes ?
Didier HELMSTETTER, AuteurLe changement climatique, qui s'accentue particulièrement ces dernières années, oblige à modifier les pratiques au jardin. Dans ce dossier, des experts font le point et proposent des techniques et des aménagements pour adapter les cultures à la sécheresse et au manque d'eau, à l'intensité des radiations solaires et des pluies, aux gelées tardives... Didier Helmstetter, du Potager paresseux, dans le Bas-Rhin, a arrêté le travail du sol, pour le remplacer par un couvert permanent de foin, depuis une douzaine d'années. Agronome de formation, Didier s'est attelé à analyser les données météo (1946-2021) de la station locale, afin de mieux comprendre le changement climatique. Blaise Leclerc, dans le Vaucluse, explique son expérience avec des oyas (poteries enterrées) sur les pieds de tomates. Denis Pépin, en Ille-et-Vilaine, présente son alternative aux oyas, pour l'arrosage de ses légumes, et sa gestion du paillage. Jean-Paul Thorez, en Seine-Maritime, propose des astuces basées sur le décalage du calendrier de culture. Brigitte Lapouge-Déjean, en Dordogne, diversifie les espèces et les variétés et laisse vivre les plantes sauvages, les semis spontanés, et les plantes offrant de l'ombre aux légumes plus fragiles.
Dossier : Comment Bio en Grand Est peut accompagner les territoires pour le développement de l'agriculture biologique ?
Pauline BOGE, Auteur ; Marie BRILLAND, Auteur ; Hélène CLERC, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, composé de retours d'expériences, présente une palette de dispositifs, de méthodes et d'outils à disposition des collectivités territoriales, permettant d'accompagner les projets en lien avec l'agriculture biologique dans la région Grand Est : - Les diagnostics Sensibio (Bio en Grand Est) pour déterminer la propension des agriculteurs à s'engager en bio ; - Différentes opérations du Grand Reims, en collaboration avec Bio en Grand Est, visant à favoriser la conversion des agriculteurs des Aires d'Alimentation de Captages ; - L'espace-test agricole, mis à disposition des candidats à l'installation afin qu'ils puissent tester la viabilité de leur projet agricole ; - L'outil PARCEL, développé par BASIC, la FNAB et Terre de Liens, permettant d'évaluer les surfaces agricoles nécessaires et les impacts écologiques associés aux modes de production / aux régimes alimentaires sur un territoire donné ; - Des événements, à l'initiative de citoyens, pour soutenir le nouveau marché bio à Nancy ; - Les défis "Foyers à Alimentation Positive" (FAAP) qui accompagnent les consommateurs dans l'augmentation de la part de bio et de bio local dans leur alimentation...
Dossier : Haies et biodiversité
Emilie POQUET, Auteur ; Mickael COUCHOT, AuteurDepuis 2018, en partenariat avec Bio en Grand Est et avec des associations environnementales locales, le dispositif « Réseau Fermes Biodiversité », complété, depuis 2021, par la mesure « Plantons des haies » du Plan de Relance, accompagne les agriculteurs dans leurs projets d'aménagements favorisant la biodiversité dans les fermes. En Grand Est, ce sont près de 300 fermes qui ont été accompagnées par le réseau. Ces infrastructures agroécologiques, favorables à la biodiversité (arbres et haies, mares, jachères ou bandes fleuries...) fournissent de nombreux services en agriculture. Les arbres et les haies permettent notamment la préservation de la ressource en eau, la limitation de l'érosion et des risques d'inondation, un effet brise-vent et de l'ombrage pour les animaux, des abris pour de nombreuses espèces animales, etc. À noter, également, que la dynamique de plantation a concerné une large proportion d'agriculteurs bio (44 % des bénéficiaires sont bio, alors qu'ils ne représentent qu'environ 10 % des exploitants de la région), particulièrement demandeurs de ces aménagements qui permettent, notamment, de séparer les parcelles biologiques des parcelles conduites en agriculture conventionnelle (limitation des risques de contamination...). Cet article présente le bilan du dispositif, ainsi que les perspectives d'accompagnement de projets en agroforesterie.
Dossier : Nouvelle PAC et aides à la bio en 2023
Hélène CLERC, Auteur ; Léo TYBURCE, AuteurLa nouvelle PAC, entrée en vigueur au 1er janvier 2023, intègre des mesures en faveur de la bio, dautres mobilisables par les agriculteurs en AB ou encore des mesures qui peuvent impacter ces derniers. Ce dossier reprend les points-clés à retenir avec, pour les aides du Second Pilier, leur déclinaison en région Grand-Est. Pour exemples, au titre de la conditionnalité des aides, sur le volet « Bonnes Conditions Agronomiques et Environnementales (BCAE) », on peut noter certaines nouveautés : la disparition de loctroi automatique du « Paiement vert » aux bio, sans vérification du maintien des prairies permanentes ; linterdiction à venir, dès 2024, de la destruction de zones humides et de tourbières ; ou encore lobligation, dorénavant valable aussi pour les bio, du maintien de surfaces agricoles non productives, et notamment la nécessité de consacrer une part des terres arables à des éléments favorables à la biodiversité. Léco-régime, nouvelle aide découplée du 1er pilier, facultative, prévoit une aide plus élevée de 30 /ha en AB par rapport au label HVE. Au titre du second pilier, il y a peu de changements pour laide à la conversion bio (CAB), mais avec des déclinaisons selon les régions, notamment en termes de plafonnement. Dautres aides pouvant impacter les bio, ou des éléments sur larticulation entre aides (cumul daides...) sont aussi présentés.
Dossier : Prêts à tout ! Ombrières, arrosage, stockage de l'eau...
Véronique BUTHOD, Auteur ; Joseph CHAUFFREY, Auteur ; Josselin RIVOIRE, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, les lecteur·rices et les rédacteur·rices des Quatre Saisons du Jardin Bio partagent leurs conseils d'aménagements et de choix d'équipements pour aider le jardin à résister à la chaleur (ombrières, systèmes d'arrosage et de stockage de l'eau...), mais aussi parfois au vent et à la pluie, ainsi que les bons gestes à réaliser en cas de gelées tardives. Au sommaire : - Tous à l'abri ! ; - Microporeux vs goutte-à-goutte ; - Arroser sans pression ; - Comment stocker l'eau ? ; - Attention aux gelées ! ; - Quelle épaisseur de paillage ?
Dossier : Résilience des systèmes grandes cultures bio : Premiers résultats et perspectives de létude
Pauline BOGE, Auteur ; Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Amélie LENGRAND, Auteur ; ET AL., AuteurLa fertilisation et la fertilité des sols sont des enjeux forts pour les producteurs en grandes cultures bio sans atelier délevage, notamment dans le Grand Est. Certains sinterrogent sur la réintroduction dun atelier délevage, dautres mettent en place des partenariats avec des éleveurs bio locaux, dautres se penchent sur les couverts végétaux, les légumineuses, le travail du sol Aussi, Bio en Grand Est a lancé un projet, de 2022 à 2024, sur la résilience des systèmes en grandes cultures bio. Il sarticule autour de 4 axes : 1 - état des lieux des pratiques autour de la fertilisation ; 2 - accompagnement des producteurs intéressés par la réintroduction dun atelier délevage ; 3 - développement de systèmes moins dépendants aux intrants extérieurs et plus résilients aux changements climatiques, avec des sols plus fertiles, grâce à la mise en place dun observatoire des couverts végétaux, dessais sur ces couverts, dun recueil de pratiques en systèmes grandes cultures autonomes en fertilisation, et danimations sur lagriculture bio de conservation ; 4 - développement des légumineuses (essais techniques, étude de marché, actions de sensibilisation pour relancer la consommation). Les premiers résultats de lenquête (Axe 1) sont détaillés dans cet article et permettront de réaliser des projections selon plusieurs scénarii. Dautres actions en cours sont également abordées.
EcoVitiSol ausculte la biologie des sols
Xavier DELBECQUE, AuteurPiloté entre 2018 et 2022 par Inrae, le projet EcoVitiSol s'est penché sur les états biologiques et microbiologiques des sols viticoles, en Alsace et en Bourgogne. Pour ce faire, et afin d'identifier les impacts des pratiques agricoles, des analyses et des enquêtes ont été réalisées chez 150 viticulteurs et vignerons en agricultures conventionnelle, biologique et biodynamique. Les résultats montrent que les pratiques biodynamiques s'avèrent particulièrement bénéfiques.
Grand-Est : Succès des 5es Rencontres nationales de lABC
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes 5èmes Rencontres nationales de lABC (agriculture biologique de conservation des sols) se sont tenues, les 25 et 26 janvier 2023, dans la Meuse. Elles ont réuni plus de 200 personnes (agriculteurs, conseillers et techniciens). Elles étaient organisées de la manière suivante : la première journée était consacrée à des exposés dexperts et à des témoignages, puis la seconde journée a été dédiée à des échanges, par petits groupes, sur des pratiques innovantes. Lobjectif étant dapporter des éléments pour mieux comprendre les itinéraires techniques pratiqués en ABC. Cette pratique repose sur une intensification végétale visant à réduire au maximum le travail du sol et à gagner en fertilité du sol. Si larrêt total du travail du sol reste une utopie en bio, des expérimentations sont menées pour réduire la fréquence et la profondeur (10-15 cm) du travail du sol. LABC répond à différents enjeux : augmenter linfiltration de leau dans les sols, favoriser la biodiversité, accroître le stockage de carbone Lexemple de François Marchand, producteur en bio depuis 2013 sur 172 ha de grandes cultures, est présenté. Il cherche à réduire, voire à arrêter les apports dengrais organiques en implantant du trèfle sous couvert. Ce dernier reste 18 mois en tête de rotation, durant lesquels il est fauché pour recharger le sol en matière organique.
Palissage : Le fruit à portée de main ; Les fruitiers palissés en pratique
Aurélie SÉCHERET, Auteur ; Jérôme JULLIEN, AuteurTraditionnellement associé aux potagers de châteaux, le palissage des fruitiers a également été adapté à l'échelle des maisons, notamment dans le Nord-Est de la France. Dans le premier article, Eric Dumont, pépiniériste à Sainte-Savine (10), retrace l'histoire de cette pratique et propose ses conseils pour la mettre en place dans son jardin : structure d'accueil, choix des variétés selon l'exposition, entretien et soin aux arbres et aux fruits... Le deuxième article fournit des compléments sur : les différentes formes palissées et les espèces fruitières qu'elles concernent, l'emplacement, la préparation du sol, la plantation et la taille d'entretien. Des illustrations permettent de visualiser les points de taille.
Paysans et citoyens : Enquête sur les nouveaux liens à la terre
Depuis les années 2010, 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, dans l'indifférence générale. Alors que la surface agricole totale décroît, la surface moyenne par ferme n'a cessé d'augmenter. Un nouveau cycle de concentration est à luvre, qui conduit inexorablement à faire grimper le prix de l'hectare, verrouillant de fait l'accès à la terre pour les jeunes. Tandis que la moitié des agriculteurs s'apprête à prendre leur retraite d'ici 2030, que vont devenir ces terres ? Vers quelle agriculture avançons-nous ? Ce livre est une enquête autant qu'une quête : une enquête sur l'accès à la terre et sur le renouvellement des générations agricoles ; et une quête de nouvelles solutions qui permettent de produire localement la nourriture dont nous avons besoin. Véronique Duval est partie à la rencontre de ceux qui font bon usage de la terre aujourd'hui : dans la Marne, sur le Larzac, au Pays basque ou au sein de l'association Terre de Liens, qui rachète des fermes pour y installer des jeunes paysans et paysannes en bio. Comment enfin peser sur l'action publique ? Comment faire de la terre un bien commun ? Telles sont les pistes qu'explore cet ouvrage, dans une période décisive.
Qualité microbiologique des sols : La biodynamie sort du lot
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Ecovitisol, un suivi de la qualité microbiologique de 150 parcelles viticoles, conduites à proportion égale en conventionnel, en bio et en biodynamie, a été réalisé entre 2019 et 2020. La biomasse et la diversité microbienne de chaque parcelle ont ainsi pu être évaluées. Lionel Ranjard, directeur de recherche à lUMR Agroécologie d'Inrae Dijon et membre du projet Ecovitisol, est interviewé sur les principaux résultats de ce projet. La majorité des sols viticoles sont vivants, mais 20 à 25 % sont dans un état critique. Chaque mode de production a des marges de progrès : des sols avec une qualité microbiologique non satisfaisante ont été trouvés pour chaque mode de production. Ecovitisol a aussi confirmé que lenherbement (temporaire ou permanent), les apports en matière organique et les restitutions de sarments sont bénéfiques pour la qualité microbiologique des sols ; et quau contraire, le travail du sol a des effets délétères. Autre fait marquant : 54 % des parcelles en biodynamie ont un bon état biologique, contre 44 % des parcelles bio et 35 % des parcelles conventionnelles. Cette différence pourrait être expliquée par les pratiques spécifiques à la biodynamie (préparations biodynamiques) et par le fait que les vignerons en biodynamie gagnent en compétences (plus dobservations, de techniques, déléments de réflexion ). Lionel Ranjard déplore dailleurs le manque détudes scientifiques robustes sur les effets des pratiques biodynamiques.
Rencontre avec Frédéric Lambin, EARL Saint Jeanvat à Coupéville (51)
Aurélie PARANT-SONGY, AuteurFrédéric Lambin, polyculteur bio à Coupéville (51), s'est installé sur la ferme familiale en 2017. Il cultive une quinzaine d'espèces différentes, qui sont vendues à la coopérative Cérèsia, à La Chanvrière de l'Aube, à Cristal Union, à Sundeshy, et en direct. La ferme, où sont implantées les installations de la CUMA du lentillon, dont fait partie l'exploitation, est aussi prestataire pour du triage, du séchage et un peu de stockage. Pour Frédéric Lambin, le succès d'une conversion en bio est conditionné par la sécurisation des débouchés au préalable, ainsi que par la diversification (diversification de l'assolement, diversification des activités avec, par exemple, un atelier de transformation).
Rencontre avec Johanna Desmarest, maraîchère à Ormes (10)
Sophie BOMEL, AuteurJohanna Desmarest est maraîchère bio, à Ormes (Aube), depuis 2020. Elle cultive environ 25 légumes, de plusieurs variétés, sous abris et en plein champ, ainsi que des plants de fraises, qu'elle commercialise dans le magasin de la ferme et dans un distributeur situé dans un village voisin. Sa clientèle est majoritairement locale. Elle communique sur sa production via la page Facebook de la ferme et a gagné en visibilité, dès son installation, grâce à deux articles publiés à son sujet dans le journal local.
Rencontre avec Julien Baccus, éleveur bio de caprins et fromager à Migneville (54)
Julia SICARD, AuteurNathalie et Julien Baccus sont éleveurs de chèvres bio, à Migneville (54). Nathalie s'est installée, en 2017, après une formation agricole, sur la ferme des grands-parents de Julien, son mari, qui l'a rejointe sur lexploitation en 2019. À l'époque, Nathalie ne disposait que du bâtiment d'élevage, les 80 ha de terres agricoles ayant été promis à une autre ferme locale. Alors sans pâturage pour les chèvres, elle s'était orientée vers l'élevage en bâtiment (et donc en conventionnel), avec transformation et vente directe. Après une année d'activité, les 80 ha ont finalement été cédés à l'éleveuse, ce qui lui a permis de passer en bio et de devenir autonome en fourrages. Dans un souci de bien-être animal, le couple déleveurs a récemment démarré la lactation longue sur une partie des chèvres : cette pratique permet de limiter la fatigue engendrée par les mises-bas et davoir moins de chevreaux à commercialiser. Ils ont également investi dans le séchage du foin en grange, ce qui leur permet d'avoir un fourrage de meilleure qualité et de diminuer la consommation de céréales par les chèvres. Un encart présente le marché bio, créé à linitiative de citoyens et porté par Bio en Grand Est et par des producteurs, et dans lequel Nathalie et Julien sont impliqués.
Rencontre avec Lucie Jehl, maraîchère et éleveuse de volailles à Elsenheim (67)
Chloé SCHNELLER, AuteurLucie Jehl est maraîchère et éleveuse de volailles bio, à Elsenheim (67). Elle s'est installée, en 2021, sur une partie des terres de son père, céréalier bio, ce qui lui a permis d'être directement certifiée bio. Lucie exploite 1,5 ha de maraîchage, dont 950 m² de serres, où elle produit une gamme d'environ 25 à 30 légumes, ainsi que 2,7 ha de prairies et 5 ha de grandes cultures (maïs, blé). Elle dispose d'un poulailler mobile de 20 m², avec 225 poules pondeuses. Elle commercialise toute sa production en direct, et sans achat-revente : au marché hebdomadaire de Colmar, à une cantine scolaire et à quelques magasins bio.
Rencontre avec Raphaël Botta, apiculteur bio à Joinville (52)
Maëlle DROUAILLET, AuteurRaphaël Botta est apiculteur bio, à Joinville (52), depuis 2015. Installé seul pour l'instant, tout en projetant de monter un GAEC apicole avec sa compagne, Raphaël gère environ 450 ruches, dont 350 productives, avec une aide saisonnière. Il récolte environ 20 kg de miel par ruche, 5 fois par an, pour disposer de miels particuliers, qu'il commercialise en pots, en vente directe et semi-directe (magasins de producteurs). Dans cette interview, l'apiculteur partage son expérience dans la gestion des ruchers et ses observations concernant les habitudes des consommateurs.
Rencontre avec Tommy Lorphelin, éleveur laitier bio à Saint-Rémy-en-Bouzemont (51)
Amélie LENGRAND, AuteurEn 2007, Tommy Lorphelin a fait le choix, plutôt que de reprendre l'exploitation familiale, en système intensif, de s'installer sur une ferme herbagère, alors en ruines, à Saint-Rémy-en-Bouzemont (51). Après la conversion, en 2015, Tommy a réintroduit l'élevage laitier et il élève aujourd'hui, sur 238 ha (dont 224 ha en herbe et 14 ha en cultures), 45 vaches de race Simmental et leur suite, soit 230 bovins. En 2023, il est passé en monotraite pour la saison estivale, en raison des fortes chaleurs et de la moindre quantité de fourrage disponible, solution qu'il envisage de reconduire les étés prochains. En 2024, un atelier de transformation laitière verra le jour, avec l'arrivée de Marjorie, la femme de Tommy, sur la ferme. Yaourts, crème fraîche, beurre, fromage frais et frais affiné, camembert..., les produits de l'atelier permettront notamment de valoriser le lait de printemps, de très bonne qualité, qui n'est pas bien valorisé par la laiterie.
Rencontre avec Xavier Stentz, vigneron au domaine André Stentz à Wettolsheim (68)
Clément LAMY, Auteur ; Lucie PIERRE, AuteurEn 1984, André Stentz a repris l'exploitation viticole de son père, à Wettolsheim (68). Il l'a convertie en bio et a adhéré à la charte Nature & Progrès. Aujourd'hui, son fils, Xavier, a pris la suite. Depuis 2016, ils sèment des engrais verts dans toutes les vignes et adaptent le mélange en fonction des besoins des parcelles (de la féverole pour plus de vigueur de la parcelle, du radis pour décompacter le sol), ce qui leur permet de se passer de toute autre opération de fertilisation. Afin de limiter les maladies, la vigne est taillée en Poussard et reçoit très peu de cuivre (1 kg/ha/an). La biodiversité est favorisée par la plantation de haies et d'arbres, et le broyat issu des tailles est utilisé pour pailler les cavaillons. Vainqueurs du Vititrophée, les Stentz ont plus de vingt cuvées avec les sept cépages alsaciens ; les raisins sont vinifiés sans intrants et sont soumis à une fermentation malolactique.
Stockage des légumes : Lécoconstruction fait gagner des watts !
Frédérique ROSE, AuteurCertains maraîchers mettent en place des chambres froides ou des cellules de conditionnement écoconstruites. Deux producteurs bio, lun dans le Vaucluse et lautre en Alsace, témoignent : les résultats sont là, avec des légumes stockés dans de bonnes conditions et une baisse de la facture délectricité. La Durette est une ferme pilote de 4 ha, en agroforesterie, basée à Avignon. Elle est accompagnée par le Grab. Les trois associés ont ressenti le besoin dinvestir dans des outils de stockage performants et adaptés à leurs besoins. En 2020, le Geres (ONG internationale agissant pour la solidarité climatique) a conduit une étude technique et thermique. Afin de trouver un compromis pour stocker les 45 fruits et légumes différents de la ferme, selon leurs volumes, leurs besoins en température et en hygrométrie, léthylène et les odeurs quils produisent, le Geres a opté pour la construction de quatre chambres froides. LApte (Association pour la promotion des techniques écologiques) a choisi une ossature en bois, un parement OSB de 15 mm et des cloisons isolées en balles de riz. En 2022, un chantier dinsertion a permis de construire ces chambres froides, qui sont maintenant opérationnelles. Maurice Meyer, en Alsace, a autoconstruit son premier frigo en murs de paille en 2002, puis un stockage pour ses pommes de terre en 2010. Il explique les matériaux quil a utilisés et chiffre léconomie réalisée grâce à lautoconstruction. Marc Glass, chargé de projet en efficacité énergétique au Geres, apporte aussi plusieurs préconisations pour ne pas consommer trop délectricité : ne pas faire tourner les chambres froides quand elles sont quasiment vides ; laisser les portes fermées pour ne pas réchauffer les parois ; entreposer les fruits et légumes une nuit dehors avant de les stocker pour les refroidir naturellement
Transmission : Transmettre dans une zone céréalière
Amaury GONTHIER, AuteurAmaury Gonthier, éleveur de bovins lait bio dans l'Aube, a été salarié agricole pendant 8 ans, avant que l'opportunité de s'installer ne se présente, grâce au bouche-à-oreille. Dans cet article, Amaury Gonthier raconte son parcours à l'installation (démarches, aides...) et la reprise de la ferme d'Éric et de Lionel Robert, anciennement le GAEC de Beaufort, pour créer l'EARL Gonthier.
Travail du sol simplifié : Des résultats prometteurs sur la vie biologique
Tanguy DHELIN, AuteurLe 29 novembre 2022, le CTIFL et l'ITAB ont co-organisé, sur le centre CTIFL de Balandran, dans le Gard, une journée technique "Légumes en agriculture biologique". Les participants ont pu y découvrir les résultats de trois projets de recherche sur les alternatives au labour en maraîchage biologique. Leur objectif commun : améliorer la qualité biologique des horizons cultivés des sols. En Loire-Atlantique, le projet Clef de sol compare, notamment, depuis 2017, la destruction d'un couvert végétal de trèfle blanc par occultation ou par la technique du strip-till, avant l'implantation d'une culture. En Alsace, le projet Sefersol s'intéresse à l'apport massif de matières organiques et au paillage (pratiques issues de l'agriculture de conservation) comparativement à une couverture maximale du sol par des engrais verts. Dans le Gard, ce sont deux alternatives au labour, le strip-till et le scalpeur, qui sont passées au crible des expérimentateurs avant l'implantation de parcelles de melons. Les principaux résultats relatifs à la vie biologique des sols, au tassement des sols, à leur fertilité biologique et, enfin, aux rendements obtenus - certains convergents, d'autres divergents - sont explicités dans cet article.
Valoriser des produits de qualité : au cur des priorités de la ferme de Romé
Maxime LEQUEST, AuteurStéphane, Clémentine et Charly Naude sont associés sur la ferme de Romé, une exploitation laitière située en Lorraine et créée en 1977. Ils produisent 450 000 L de lait certifié « Agriculture Biologique » et « Lait de foin » (cest-à-dire sans aliment fermenté dans lalimentation des vaches laitières). Leur ferme repose sur une SAU de 190 ha, dont 170 ha pour le pâturage et la fauche, 10 ha de maraîchage et 10 ha de céréales. Pour produire du foin de qualité, les associés ont investi dans un séchoir en grange. Le « Lait de foin » est approprié à la transformation en fromages de garde, et donc bien valorisé (contrat à 550 /1000 L), ce qui permet à la ferme de moins subir la volatilité du prix du lait bio de ces dernières années. Par ailleurs, Stéphane, Clémentine et Charly Naude ne veulent pas être dépendants dun seul collecteur. Ils ont déjà mis en place un contrat avec une petite laiterie qui transforme leur lait et réfléchissent à de nouveaux contrats avec d'autres laiteries. Ils ont investi dans un camion doccasion, disposant dun tank à lait à lintérieur, afin de pouvoir livrer eux-mêmes leur lait. Ils vendent également en direct (notamment les produits de latelier maraîchage), au travers de plusieurs circuits de commercialisation : un magasin de vente des produits de la ferme dans le bourg de leur village, le réseau « Les fermes vertes » (reposant sur 8 fermes de Meurthe-et-Moselle), des AMAP et des magasins de producteurs à Nancy, le collectif « Paysans bio lorrains », ainsi que par le biais d'un projet collectif de transformation et de cave daffinage (avec cinq autres fermes).
Agriculture bio de conservation : « Nous sommes aux balbutiements de lABC »
Gilles HARDY, AuteurLagriculture biologique (AB) et lagriculture de conservation des sols (ACS) ont pour point commun de vouloir favoriser la fertilité des sols, notamment en développant lactivité biologique des sols. Néanmoins, les moyens utilisés pour contrôler les adventices sont radicalement différents : lun a recours à des herbicides pour réduire le travail du sol (ACS), tandis que lautre repose sur le travail du sol (AB). Lagriculture biologique de conservation (ABC) tente dallier ces deux concepts bien distincts : réduction du temps du travail du sol et cahier des charges de l'AB. En France, lABC est pratiquée par une centaine de pionniers. Matthieu Archambeaud, président dIcosystème, une société de conseil spécialisée dans les agricultures alternatives, est interviewé sur lABC : Peut-on la pratiquer sur tout type de sol ? Quel type de matériel faut-il ? Quel est lavenir de lABC ? etc. Un encart rapporte également le témoignage de François Marchand, un producteur bio basé dans la Meuse qui pratique lABC et pour qui « La clé réside dans lagronomie et les plantes ».
Agriculture Biologique de Conservation : Débuter & progresser en ABC en Pays de la Loire
Julien BOURIGA, Auteur ; Adrien LISEE, Auteur ; Thomas QUEUNIET, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 02 (Pôle Régional Bio, 9 Rue André Brouard - CS 70510, 49 105, FRANCE) : CAB PAYS DE LA LOIRE | 2022Ce document, édité par la CAB Pays de la Loire, a pour objectif de regrouper les informations partagées par les participant·es aux Rencontres nationales de l'agriculture biologique de conservation (ABC), qui se sont tenues les 14 et 15 février 2022, à Laval (53). Il constitue une première base pour débuter et progresser en ABC. La première partie du document propose une définition de l'ABC et présente le déroulé des Rencontres nationales de l'ABC 2022. La deuxième partie fait la synthèse des échanges, entre conférenciers, agriculteurs et groupes d'échanges, autour de leurs pratiques en ABC et des perspectives de développement. La troisième partie de ce document retranscrit les conseils techniques proposés en ateliers, par les agriculteurs, suite à l'exposition d'un cas particulier.
L'agriculture biologique s'engage pour le climat : Tour de France des pratiques innovantes pour l'adaptation des paysan·nes bio : Tome 3
Christophe COTTEREAU, Auteur ; Sylvie CORPART, Auteur ; Johanna MANTEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Après deux recueils de témoignages d'agriculteurs et d'agricultrices biologiques orientés vers l'atténuation du changement climatique, la FNAB met à l'honneur, dans cette troisième édition, des hommes et des femmes qui s'adaptent aux conséquences du changement climatique. Ce recueil, réalisé dans le cadre du projet FNAB Climat&Eau, avec le soutien financier du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, vise à fournir, aux agriculteurs bio, les clés pour adapter leur système au changement climatique. 10 pratiques pour s'adapter au climat sont présentées, à travers 10 témoignages d'hommes et de femmes installés en AB : les agriculteurs trouveront, pour chacune d'elles, des éléments cartographiques et climatique, des chiffres-clés, des explications précises du système et de la pratique évoquée, des jauges pour évaluer l'autonomie et la vulnérabilité, des éléments d'évaluation de chaque pratique. Les témoignages concernent des élevages (ovins, bovins, polyculture-élevage...), de la viticulture, d'autres productions végétales (céréales, maraîchage...).
Agroforesterie intraparcellaire : La mise en place d'un projet en grandes cultures chez l'EARL Beiner
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage à l'EARL Beiner, une exploitation céréalière et viticole alsacienne en agriculture biologique, dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Avec la mécanisation de l'agriculture, l'arbre a perdu sa place dans les champs. C'est notamment le cas dans la plaine d'Alsace, où se situe l'exploitation des Beiner, qui ont souhaité tester l'introduction d'arbres sur une de leurs parcelles. Ce mémoire s'intéresse à la question suivante : En quoi l'agroforesterie serait-elle profitable à l'EARL Beiner et comment la mettre en uvre ? Grâce à une recherche bibliographique et à des entretiens avec trois experts locaux en agroforesterie, un plan de plantation a été réalisé. Le but était de limiter la compétition entre les espèces, tout en facilitant les passages d'outils sur la parcelle. Le plan comporte quatre lignes d'arbres, espacées chacune de 36 mètres, soit une densité de 44 arbres/ha. 18 essences différentes seront plantées à l'automne, en prenant en compte de nombreux facteurs tels que l'adaptation au contexte agro-climatique, au changement climatique... Le projet demandera un temps d'entretien important mais, d'après les prix moyens actuels, il sera rentable.
Bio-portrait : En Kanette, chez les pionniers de la bière fermière bio et paysanne ; Pourquoi produire du houblon Nature & Progrès ? ; Pourquoi et comment faire sa bière ?
Jérôme GOUST, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; Julien GUNTHER, AuteurDans cette série d'articles dédiés à la production de bière, le premier met à l'honneur Annick et Christian Garland, paysans-brasseurs dans le Sud du Tarn. Éleveurs caprins et producteurs de fromages de chèvre bio depuis 1979, le couple a ensuite complété sa production avec des céréales (orge, blé) qu'ils transformaient en farine. C'est au début des années 1990, après l'abandon de la fromagerie, qu'Annie et Christian ont créé leur première production de bière, d'abord avec du houblon sauvage. D'essai en essai, la production s'est développée et la ferme s'est agrandie pour faire place à de nouveaux bâtiments. Des outils ont été conçus maison pour répondre aux besoins de la chaîne de fabrication. Aujourd'hui co-gérée par leurs filles Julia et Flora, la ferme est autonome en houblon. La bière est commercialisée en bouteilles et en fûts sur les circuits courts de la région (vente directe, épiceries, cafés et restaurants, événements, etc.). L'article suivant traite de l'évolution de la culture de houblon et fournit des informations sur les propriétés médicinales de cette plante, ainsi que des éléments techniques pour la cultiver, de l'implantation à la récolte. Trois houblonniers bio avec la mention Nature & Progrès partagent leurs expériences : Johann Laskowski dans les Yvelines (78), Riquier Thévenin dans le Nord (59) et Antoine Floury en Bretagne. Pour finir, le troisième article présente le guide du brassage amateur, publié par Julien Gunther de la Brasserie Grenaille, en Meurthe-et-Moselle.
Les cas types ovins viande bio Grand Est : Actualisation économique 2021
À partir de suivis de fermes, dans le cadre des Réseaux délevage Inosys, quatre cas-types ont été définis pour décrire les principaux systèmes de production ovins viande bio existant dans les régions de lEst de la France. Présentés dans ce document, ces cas-types décrivent le fonctionnement et les résultats de systèmes dexploitation gérés de façon optimisée. Pour chaque cas-type, sont présentés, sous forme de graphes et de tableaux commentés, le fonctionnement de la troupe ovine, lassolement et les rendements, les performances de reproduction, la marge brute et les critères dautonomie de latelier ovin, les résultats économiques globaux, ou encore les coûts de production. Deux de ces cas-types concernent des exploitations herbagères spécialisées, avec une forte proportion dherbe dans la SAU et une conduite extensive. Ces deux cas-types se différencient notamment sur la part dagneaux à lherbe produits (65 % pour lun, 100 % pour lautre). Un troisième cas-type décrit des systèmes en polyculture-élevage, situés plutôt en zone de plaine à potentiel céréalier moyen. Le dernier cas-type concerne des exploitations céréalières, situées en zone de plaine avec un bon potentiel de production, ayant un atelier ovin pour valoriser les surfaces en herbe mises en place pour léquilibre agronomique, ainsi que les écarts de tri. À noter que, pour les systèmes herbagers, les résultats économiques escomptés passent par une bonne maîtrise du pâturage.
Champagne : La filière bio se structure
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2019, lAssociation des champagnes biologiques et Bio en Grand Est se mobilisent pour développer la filière champagne bio (actions financées par lAgence de leau Seine Normandie). De 2019 à 2021, une première série dactions a permis de sensibiliser les producteurs à la viticulture biologique et de lever les freins à la conversion. Pour cela, des demi-journées de rencontres ont été organisées chez des viticulteurs bio. Ces journées ont été fructueuses puisquelles ont abouti à des passages en bio. Lengagement des coopératives dans la filière a également été un levier important pour favoriser les conversions. Une deuxième série dactions est prévue pour la période 2022-2024, avec un nombre de partenaires encore plus important, dont lenseignement agricole. Pour la suite, cette deuxième phase sera plus axée sur laval, notamment sur le positionnement et le marché (pour faire face à laugmentation de loffre en champagnes bio), et sur la gestion de la mixité pour les coopératives viticoles. Lobjectif est aussi de pérenniser les conversions et de réfléchir aux moyens de sadapter au changement climatique. Pour favoriser le développement de la filière bio, des contacts doivent être pris avec des entreprises de travaux agricoles, des courtiers...
Comment attirer les porteurs de projet d'installation en agriculture sur nos territoires ? Retour sur le projet « Attractivité des fermes, des métiers et des territoires » sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts
Marianne NAMUR, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 56 Novembre 2022) / p. 12-13 (2)En 2021, Bio en Grand Est, l'ARDEAR Grand Est et Terre de Liens Champagne-Ardenne ont répondu à l'appel à projets ARPIDA du ministère en charge de l'Agriculture, afin de comprendre comment qualifier et améliorer l'attractivité des fermes, des métiers et des territoires, pour favoriser les transmissions hors cadre familial. Dans ce cadre, le projet "Attractivité des fermes, des métiers et des territoires" sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts a été lauréat. Une première étape a consisté à enquêter des porteurs de projets hors cadre familial, ainsi que les structures accompagnatrices, pour mettre en évidence les facteurs d'attractivité qui se dégageaient (accessibilité du foncier, rentabilité du métier, potentiel de commercialisation, etc.). La deuxième étape a consisté à confronter ces facteurs au territoire pilote (la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts) et a permis d'établir un plan d'actions (repérage et sensibilisation des cédants et des propriétaires fonciers, restructuration des fermes, appui aux installations collectives, coopération entre les structures d'accompagnement, etc.), applicable à d'autres territoires. Un dernier comité de pilotage s'est tenu, en octobre 2022, pour dresser le bilan de ces deux années d'étude.
Dossier : Une approche sociologique pour comprendre le potentiel d'évolution des agriculteurs d'un territoire vers l'agriculture biologique
Marianne NAMUR, Auteur ; Hélène CLERC, AuteurDans le cadre du Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Parc naturel régional de la Montagne de Reims, une étude territoriale de sensibilité à l'agriculture biologique (ou « étude SensiBio ») a été réalisée, afin de déterminer les freins psychosociologiques au passage à l'agriculture biologique. Pour ce faire, une enquête a été menée auprès de 45 fermes des territoires du Parc naturel régional de la Montagne de Reims et des Aires d'Alimentation de Captage des communautés de commun de Reims, Châlons et Epernay. Cette enquête a permis de mettre en évidence certaines craintes véhiculées dans le paysage agricole du territoire et donc de cibler les actions à mettre en place sur le territoire, pour une évolution des agriculteurs vers l'AB. Un encart apporte des informations sur d'autres enquêtes SensiBio, largement déployées dans la région Grand Est.
Dossier : Climat, le réseau bio en Grand Est se mobilise
Pauline BOGE, Auteur ; Patricia HEUZE, Auteur ; Amélie LENGRAND, Auteur ; ET AL., AuteurEn 2022, les 2ème et 3ème volets du 6ème rapport du GIEC ont de nouveau mis en évidence lurgence dagir face au changement climatique. Diversification des cultures, agriculture biologique et réduction de la consommation de viande sont autant dingrédients qui pourront permettre datténuer le changement climatique et de sadapter à ses conséquences. Dans ce cadre, Bio en Grand Est participe à plusieurs projets en lien avec le climat présentés dans cet article : - Le projet Eau et Climat FNAB 2021-2022 ; - Le projet Transfrontalier Klimaco 2021-2023 ; - Un projet de développement des semences paysannes en Champagne-Ardenne et leur valorisation par des filières locales ; - Le projet « Résilience des systèmes grandes cultures biologiques en Champagne et en Meuse », proposé par lAgence de leau Seine Normandie ; - Le partenariat avec la Communauté de Communes des Crêtes Préardennaises ; - Le programme Agroécologie du Pays Terres de Lorraine ; Laccompagnement du réseau de fermes bio climat du Grand Est.
Dossier : Une commercialisation commune pour des maraîchers ardennais, et bien plus encore...
Sophie BOMEL, Auteur ; Geneviève DE RUBÉIS, AuteurL'association ardennaise Brouette et Fourchette compte, aujourd'hui, 9 membres, tous maraîchers bio diversifiés ou arboriculteurs-maraîchers bio, en vente directe. Elle fonctionne autour de l'entraide (prêt de matériel, coups de main, achats communs...), d'approvisionnements en commun et de la vente en collectif. L'objectif est de fédérer les maraîchers bio, dans un territoire où le maraîchage biologique est peu développé, afin de rompre l'isolement et de partager leurs expériences, et de sécuriser l'activité des membres de l'association, en faisant évoluer, notamment, leur système de commercialisation. Au-delà de l'entraide et d'une commercialisation commune, l'association permet de favoriser l'installation de nouveaux maraîchers sur le territoire. Geneviève, membre de Brouette et Fourchette depuis 7 ans, partage son témoignage.
Dossier : L'élevage de porcs et de volailles : Quelles actualités en AB et en Grand Est pour 2022 ?
Julia SICARD, Auteur ; Amélie LENGRAND, Auteur ; Chloé SCHNELLER, AuteurCe dossier traite des changements réglementaires 2022 en élevages de porcs et de volailles bio, ainsi que du développement des filières longues et courtes en Grand Est. Les points suivants sont abordés : - Hausse des prix de l'aliment bio, comment peut-elle être prise en compte par les producteurs ? ; - Des nouvelles de la filière porcine d'Unébio en Grand Est ; - Zoom sur les outils d'abattage et de transformation en porc bio dans le Grand Est, utilisables en circuits courts ; - En élevage de porcs, la méthode de castration évolue - y compris en AB ; - Grippe aviaire : un confinement contesté par le réseau bio ; - MTOOL : un outil à disposition des producteurs de volailles afin d'éviter le picage et d'améliorer le bien-être animal.
Dossier : Le label FNAB « Bio France », présentation des critères biodiversité
Léo TYBURCE, AuteurLa FNAB travaille sur le déploiement d'un label « Bio France », applicable à l'échelle des fermes. Après la création de la première brique bio-équitable en 2021, deux nouvelles briques sont à l'étude, sur le social et sur la biodiversité. Ce dossier est consacré aux 11 critères de la brique biodiversité qui seront progressivement mis en place, sur 3 ans. Ces critères sont : 1 - Renforcer progressivement le pourcentage d'infrastructures agroécologiques (IAE) sur la ferme ; 2 - Avoir au moins deux types d'infrastructures agroécologiques (ligneux, herbagers, aquatiques) sur sa ferme ; 3 - Respecter certaines recommandations de gestion des IAE pour favoriser la biodiversité ; 4 - Améliorer progressivement la diversité des espèces cultivées ; 5 - Limiter progressivement la part des parcelles de grandes tailles dans la SAU ; 6 - Interdiction des "nouveaux OGM" ; 7 - Fertilisation : interdiction des substances controversées ; 8 - Encadrement de l'utilisation des antiparasitaires en élevage : limitation des avermectines et interdiction des bolus ; 9 - Couverture du sol ; 10 - Réduction du travail du sol ; 11 - Sensibilisation à la biodiversité. Un encart présente les actions pour la biodiversité pour lesquelles Bio en Grand Est accompagne les producteurs bio.
Dossier : Les légumes de plein champ : une structuration aux petits oignons
Sophie BOMEL, Auteur ; Camille FONTENY, AuteurEn France, la commercialisation et le prix d'achat auprès des opérateurs conditionneurs des légumes bio sont en décroissance, ce qui impacte directement les agriculteurs, pour qui les coûts de production restent très hauts. Ce dossier présente les acteurs et les initiatives qui structurent la filière légumes de plein champ bio, en Alsace et en Champagne-Ardenne. Il présente également le fonctionnement de la filière, les relations d'engagement entre les producteurs, les conditionneurs, la GMS et les industriels, ainsi que les dérives. Pour terminer, des pistes sont données pour poursuivre la réflexion vers l'organisation d'une filière bio plus équitable.
Dossier : Maraîchage écologique : Réduire au maximum son impact environnemental
Marion COISNE, AuteurLa filière maraîchage bio se mobilise pour réduire son empreinte écologique, au-delà de la certification. Réduction des plastiques et du bilan carbone, biodiversité favorisée, moindre consommation d'eau, construction de serres bioclimatiques... Tour d'horizon des leviers travaillés dans des essais et chez les maraîchers. Ce dossier inclut les articles suivants : - C. Mazollier du Grab et G. Maréchal de la Frab Bretagne : "Les tensions croissantes engendrent une envie d'aller plus vite" ; - Microferme, tunnels ou plein champ : Les fermes bio ont des impacts différents ; - Limiter les plastiques jetables : Quels paillages alternatifs choisir ? ; - De l'eau au compte-goutte : Optimiser son irrigation ; - En travaillant sur le pilotage de l'irrigation et le sol : "Je vise 30 % d'eau économisée" ; - Chauffer sans énergie : Les serres bioclimatiques pour gagner en précocité ; - Une serre bioclimatique autoconstruite : Gagner en autonomie pour les plants.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier, celui du Château de Passavant, est géré par Claire et Olivier Lecomte. Il est composé de 70 ha (55 ha de vigne et 15 ha de prairie) et se situe en Anjou, sur des sols de schiste qui mettent à dure épreuve les outils de travail du sol. Le domaine est certifié bio depuis 2001, et Demeter depuis 2011. De nombreuses préparations biodynamiques sont utilisées pour stimuler le sol et la vigne. Les deux vignerons ont également à cur de mettre en place des pratiques qui favorisent la biodiversité. Au chai, le recours aux sulfites est de plus en plus réduit, et lélevage des vins seffectue majoritairement dans des ufs en béton. Le second domaine est celui de Léon Boesch. Il est composé de 14,8 ha, se situe en Alsace et est géré par Marie et Matthieu Boesch. Ces derniers ont converti le domaine familial en bio en 2000, puis ont élargi leurs pratiques à la biodynamie et ont obtenu la certification Demeter en 2003. Ils favorisent la biodiversité, notamment en plantant des arbres pour recréer des corridors écologiques, et en ne fauchant pas les tournières. Ils ont également autoconstruit une cave en bois et paille, au lieu du béton quils trouvent trop sec. Cette cave est enterrée, écologique et bioclimatique.
Dossier : Le pâturage
Nathalie DELAGNES, Auteur ; ÉQUIPE DE CONSEILLERS TECHNIQUES BIOLAIT, Auteur ; Erwan LE ROUX, Auteur ; ET AL., AuteurL'herbe, et notamment le pâturage, est une des clés de voûte de l'élevage de bovins biologiques. Dans ce dossier, réalisé après un été 2022 sec et chaud partout en France, des conseillers, des experts techniques et des agriculteurs partagent leurs expériences autour de la gestion du pâturage en bio, et ce, à différents stades de vie des bovins. Bien qu'étant une pratique ancestrale, le pâturage n'en requiert pas moins une certaine technicité, et il ne cesse d'être testé et évalué. Sont ainsi abordées différentes thématiques et techniques : les principes de base à respecter, les différentes techniques (libre, au fil, topping...), l'aménagement du parcellaire (sur le GAEC du Coteau de l'Aber, dans le Finistère), le pâturage tournant et ses variantes (dynamique ou simplifié), les points de vigilance quant à la couverture des besoins alimentaires et à la gestion des risques sanitaires, la gestion du parasitisme lors de la mise à l'herbe des génisses (chez Jean Raynal, éleveur dans le Doubs), le pâturage des veaux dès le plus jeune âge (sur la station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, et chez Mathias Ploteau et Noémie Richard, en Loire-Atlantique), la complémentation de la ration avec des feuillages d'arbres (chez Joël Clavel, éleveur en Haute-Loire), le technopâturage (sur la SCEA de la Ferme du Parc dans l'Aube, chez Emmanuel Desbois en Loire-Atlantique et sur le GAEC de la Renardière dans la Manche), l'élevage de bufs croisés à l'herbe en complément d'un système laitier (chez Stéphane Mancel dans la Manche), le pâturage des vaches taries (au GAEC les Prés de Trégréhen dans le Morbihan), le pâturage régénératif pour les taries et les génisses (chez Jean-Marc Huet, en Sarthe), le pâturage toute l'année (sur l'EARL du Grand Molard, dans le Rhône), et le co-pâturage, pâturage de plusieurs espèces d'herbivores (au GAEC du Coudray, dans l'Eure).
Dossier : Salon à la ferme 2022 : Transmettons l'agriculture paysanne
Isabelle DOUILLON, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-Luc HERVE, Auteur ; ET AL., AuteurAprès le succès de la première édition en 2021, le Salon à la ferme a été renouvelé par la Confédération Paysanne pour une deuxième édition, du 22 février au 8 mars, un peu partout en France. Les portes ouvertes des fermes sont loccasion de montrer la réalité du travail de paysan et dengager le débat avec des citoyens et des élus. Ce dossier présente huit fermes paysannes, dont 6 en bio, participant à cet évènement : 1 - Dans le Vaucluse, un éleveur de poules pondeuses en plein air a transmis sa ferme à un trentenaire en pleine reconversion professionnelle qui projette de mettre en place un verger maraîcher ; 2 - Dans le Tarn, Jérémy Vialelle élève des volailles de chair, à proximité de l'élevage-usine de Lescout que combat la Confédération Paysanne ; 3 - Dans le Finistère, à Guerlesquin, la ferme laitière de Kerdennet a fédéré toute la famille Queniat : frères, sur et belle-sur ont créé leurs ateliers de production autour de cette ferme ; 4 - Dans les Vosges, à la Bergerie de Straiture, Véronique Fulchin et Olivier Cassagnau élèvent des moutons dont ils transforment la laine depuis presque 30 ans ; 5 - En Vendée, dans le Marais Breton, les paysans d'une ferme en bovins allaitants affirment une forte volonté de préserver la biodiversité tout en vivant décemment de leur travail ; 6 - En Alsace, la Miellerie du Pays Welche est l'outil commun de deux fermes apicoles bio qui élèvent, en tout, près de 1 000 ruches, chacune ayant intégré récemment un nouvel associé ; 7 - Isabelle et Sylvain Giacotti se sont installés à Leynhac, dans le Cantal. Depuis 2009, la famille s'est agrandie et leur petite ferme diversifiée a prospéré, répondant pleinement à leurs aspirations ; 8 - Dans l'Aube, Pauline Berton, 30 ans, a rejoint, depuis bientôt cinq ans, la ferme familiale en production céréalière et légumière. Elle projette de créer un atelier en porcs bio.
Etude du potentiel de transition agroécologique sur le triangle marnais : sensibilité à lagriculture biologique et à la transmission : Synthèse des résultats et pistes dactions
En 2019, le Parc naturel régional de la Montagne de Reims sengageait dans le Projet Alimentaire Territorial du Triangle Marnais concernant les collectivités de Châlons-en-Champagne, dEpernay et de Reims. Dans ce cadre, une étude a été commanditée sur le potentiel de transition agroécologique de ce territoire, avec deux thématiques : les dynamiques dévolution vers des pratiques plus durables et vers lAB, et les comportements des agriculteurs face à la transmission de leur exploitation. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés, pendant lhiver 2021-22, auprès de 45 exploitants, en majorité en grandes cultures (dont légumes de plein champ) ou des agriculteurs-viticulteurs. Les questions portaient sur la représentation du métier dagriculteur, sur le rapport à la technique agronomique et à la gestion de lentreprise, sur la sensibilité à lenvironnement et sur la perception de lAB et des agriculteurs en bio. Une première typologie, portant sur la prédisposition au changement et sur le rapport au métier, a permis didentifier 3 profils : les entrepreneurs (18 % des répondants ; la bio peut les intéresser au travers des opportunités de débouchés), les innovateurs (11 % des répondants, potentiellement intéressés par lAB du fait des techniques agronomiques ou du matériel innovant) et les prudents (71 %, pouvant être intéressés par la bio en cas de demandes de la part des opérateurs techniques et économiques classiques). Une autre typologie a permis de déterminer à quelle étape du changement vers lAB se trouvait lagriculteur enquêté : du rejet (11 %) à lengagement (5%), en passant par la résistance (38 %), lhésitation (22 %), lexpérimentation (13%) et la réflexion (11%). Ces résultats ont permis didentifier des actions adaptées à deux grands profils dagriculteurs du territoire : les prudents dans la résistance ou lhésitation ou encore les entrepreneurs ou innovateurs dans une logique dexpérimentation, de réflexion ou d'engagement. De même, une typologie de 5 profils a été construite sur la question de la transmission avec, pour chacun des profils, des recommandations particulières.
Fourrages : Valoriser, entretenir et assurer la pérennité des prairies
F. VERTÈS, Auteur ; A. CHOUTEAU, Auteur ; P. CARRERE, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro de la revue « Fourrages » est consacré à la valorisation, à lentretien et à la pérennisation des prairies. Les différents articles regroupés dans cette revue présentent : 1 un point sur la longévité, la pérennité et la durabilité des prairies dans un contexte de changement climatique, en partant des concepts et en allant jusquà leur opérabilité pour les éleveurs ; 2 une analyse des prairies et des systèmes fourragers des exploitations du Pays de la Déodatie, région naturelle située dans les Vosges (types de prairies, impacts du changement climatique et pérennité de la production fourragère) ; 3 une étude sur les trajectoires et les déterminants de la pérennité de prairies semées dans le Grand-Ouest de la France ; 4 un diagnostic et une analyse des liens entre le bon fonctionnement dun sol et la pérennité des prairies (cercle vertueux) ; 5 une synthèse des enseignements de quinze années de suivi du dispositif « observatoire » de Lusignan, situé dans la Vienne, sur la dynamique de nutrition NPK des prairies temporaires en rotation avec des cultures annuelles ; 6 un examen de la conservation des « vieilles prairies » et des services rendus par ces dernières aux éleveurs,à lenvironnement et à la société ; 7 un point sur linfluence des aléas climatiques ponctuels (notamment des aléas hydriques) sur la pérennité et la productivité des prairies ; 8 une étude sur le sursemis des prairies permanentes et temporaires de longue durée pour améliorer la productivité quantitative et/ou qualitative ; 9 un focus sur les moyens de se passer du glyphosate et du labour pour la rénovation des prairies.
Fraîcheur printanière
Josiane GOEPFERT, AuteurL'oignon blanc de printemps, plus croquant et sucré que l'oignon jaune, vendu en frais et en bottes, se sème à la fin de l'été, pour une récolte au début du printemps. Récolté avant maturité et dès le début de la saison, ce légume est moins exposé aux ravageurs. Cependant, pour réussir sa culture, le sol doit rester aéré afin de protéger l'oignon blanc de l'humidité, qui l'exposerait alors à des maladies, comme celle du charbon ou comme le mildiou. Des moyens préventifs, tels que l'association avec des carottes, ou des moyens curatifs (décoction d'ail, saupoudrage de bicarbonate de soude...) permettent de lutter contre le développement de maladies cryptogamiques. Une astuce, présentée dans un encadré, consiste à cultiver l'oignon blanc sur des minibuttes, permettant ainsi à l'eau de s'évacuer. Pour finir, Thiébaud Schaffenhauser, maraîcher bio à Munster, en Alsace, partage ses conseils de culture.
Le GAEC de la Chapelle, une ferme qui se dynamise par le pâturage, deux installations et la modernisation de l'atelier lait
Jean SICOT, AuteurPhilippe et Odile, éleveurs bovins à Nouart (Ardennes), ont converti leur ferme en bio en 2010. En 2019, ils ont été rejoints par leur fils Quentin et son ami Guillaume, avec qui ils élèvent aujourd'hui une cinquantaine de vaches laitières normandes et une cinquantaine de vaches allaitantes limousines. L'exploitation s'étend sur 240 ha, dont 78 ha dédiés aux cultures et 160 ha d'herbe. En 2020, afin de palier l'impact des sécheresses, le GAEC de la Chapelle a fait évoluer son système (augmentation de la surface en luzerne, investissement dans un chemin de pâturage, amélioration du découpage des paddocks, ...), ce qui a permis d'améliorer la gestion de l'herbe et d'obtenir de meilleurs rendements. Dans cet entretien, les éleveurs partagent également leur témoignage sur la modernisation de leur système de traite, ainsi que leurs résultats économiques.
Grand Est : Probiolor fête ses 30 ans !
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa coopérative Probiolor a vu le jour en 1991, en Lorraine. En 2021, année de ses trente ans, elle a collecté 27 000 tonnes de grains, dédiés à 61 % à l'alimentation humaine, selon sa démarche historiquement 100 % bio, équitable et solidaire. Les évolutions de cette coopérative, pionnière sur le marché de l'AB, sont présentées dans cet article.
Le Grass Killer de Caffini limite l'érosion
Ludovic VIMOND, AuteurSuite à la conversion à l'agriculture biologique de son domaine viticole à Andlau, dans le Bas-Rhin, Pierre Wach a investi dans un Grass Killer de Caffini pour la gestion de l'enherbement sur le rang de ses vignes. Il s'agit d'un outil qui envoie de l'eau sous haute pression (950 à 1050 bars) grâce à des buses, découpant ainsi les adventices et leurs racines, jusqu'à 4 à 5 cm dans les sols sableux. Le viticulteur utilise de l'eau de pluie, stockée dans de gros réservoirs.
INRAE de Mirecourt, un système agri-alimentaire diversifié autonome et économe ; INRAE de Mirecourt, un système herbager pâturant mixte bovins-ovins
Maxime LEQUEST, AuteurL'unité expérimentale INRAE de Mirecourt, dans les Vosges, et en agriculture biologique depuis 2004, est un système de polyculture-polyélevage très axé sur la diversification : élevages de bovins laitiers (en monotraite), de brebis allaitantes et de porcs charcutiers, prairies permanentes et temporaires, cultures destinées à l'alimentation humaine, agroforesterie, etc. Neuf éleveurs et porteurs de projet du Cedapa s'y sont rendus à l'automne 2022. Ils ont découvert, notamment, comment le système utilise une salle de traite mobile pour valoriser plus de surfaces accessibles sans spécialiser ces dernières. La valorisation maximale du pâturage permet d'être autonome en fourrage (pâturage et foin). Dans un deuxième article, la conduite de ce système herbager, qui associe bovins et ovins en pâturage simultané en mai et juin, est décrite. Ce pâturage mixte simultané permet de limiter les refus en bénéficiant de la complémentarité entre espèces.
Inviter la nature en grandes cultures
Mélissa DUMAS, AuteurDepuis une vingtaine dannées, Stéphane Mainsant travaille, avec ses associés et avec le Civam Oasis, sur la réintroduction de la biodiversité « sauvage » dans son système en grandes cultures. Naturaliste de formation, il est revenu sinstaller sur la ferme familiale, située dans les plaines céréalières de Champagne-Ardennes, avec son père, en conventionnel. Ils ont alors rapidement signé un CTE pour créer des corridors écologiques, en mettant en place des bandes enherbées. Avec dautres agriculteurs de la région, en partenariat avec des associations naturalistes, ils ont aussi monté un projet (Arc-en-ciel) pour essayer de comprendre et dévaluer les effets de ces bandes enherbées. Ce projet a permis de constater que certaines espèces de plantes sauvages revenaient au bout de 3-4 ans, ce qui ramenait aussi des insectes. Très vite, ils ont constaté que des interactions entre les zones cultivées et les zones non cultivées se créaient. Par exemple, les syrphes (auxiliaires) ont besoin de bandes enherbées pour se reproduire, mais ils vont pondre leurs ufs dans les grandes cultures, où se trouve le garde-manger (pucerons) de leurs larves. Dautres questions se sont ensuite posées : Quelles espèces sauvages sont intéressantes pour les cultures ? Comment les favoriser dans les bandes enherbées ? Cest à partir de ces réflexions que le Civam Oasis est né. Par souci de cohérence (arrêter dutiliser des insecticides), Stéphane Mainsant et ses associés sont également passés en bio.
"Je suis un inconditionnel du presse-mottes"
Josiane GOEPFERT, AuteurDans cette interview, Freddy Hirlemann, jardinier dans les Vosges, présente son utilisation des presse-mottes, qui lui permettent d'optimiser ses semis, d'éviter l'achat de godets et de réduire celui de terreau. Il élabore son substrat en mélangeant du terreau bio du commerce (1/3), du sable pour la porosité et du compost maison à 50 %. Avec ses trois modèles de presse-mottes, Freddy réalise des mottes de tailles différentes, qu'il adapte à la grosseur des graines. Pour certaines espèces, lorsque les plants grandissent, il les repique dans des mottes plus grandes. Un encart fournit des informations sur son activité et ses débouchés.
Kooma : Un lieu de vie 100 % bio à Strasbourg
Morgane FISCHER, Auteur ; Juliette OBERLÉ, AuteurKooma est un projet basé sur une économie circulaire entre plusieurs activités complémentaires : magasin de producteurs, épicerie, restaurants, et espace danimations pédagogiques et citoyens. Initié par la fondation Terra Symbiosis dès 2015, Kooma sest autonomisé, en avril 2019, par la création dune Société Coopérative dIntérêt Collectif (SCIC). Le projet est porté par un collectif dacteurs variés : des agriculteurs bio, des professionnels de la restauration, des associations, lOrganisation Professionnelle de lAgriculture Biologique en Alsace (OPABA - Bio en Grand Est), des citoyens et la Ville et lEurométropole de Strasbourg, et fait également partie du Projet Alimentaire Territorial (PAT) de lEurométropole de Strasbourg. En juin 2023, Kooma ouvrira un tiers-lieu dans lancienne Manufacture des Tabacs de Strasbourg et se donne pour ambition de devenir un lieu de vie convivial et engagé, autour de lagriculture biologique et de la transition écologique.
Laine lorraine : la renaissance ?
Camille JOURDAN, AuteurDans un contexte où les prix des matières premières flambent et avec un intérêt grandissant des consommateurs pour les produits biosourcés, des sociétés se sont emparées de la question des débouchés de la laine de mouton. Aujourd'hui, la majeure partie de la laine produite en France est exportée en Asie et le reste est détruit ou stocké. Pourtant, la laine de mouton présente des propriétés thermiques intéressantes et constitue, dans le cadre de la transition énergétique, une solution pour isoler les bâtiments. En Grand Est, la société MOS-Laine et le Cetelor (Centre d'essais textile lorrain) ont commencé la transformation de la laine de mouton en produits isolants.
La marque Grand Hamster dAlsace est lancée !
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa bio protège et régénère la biodiversité, mais encore faut-il le faire savoir. En Alsace, la filière bio vient de lancer une marque en ce sens, et plus particulièrement en faveur de la protection du Grand Hamster dAlsace, une espèce emblématique locale en voie de disparition. Lobjectif est d'encourager les cultures de céréales et de légumineuses qui favorisent la protection de ce rongeur. Comme les aides MAEC destinées à protéger le Grand Hamster dAlsace risquent de disparaître, cette marque a aussi pour objectif de pérenniser des pratiques vertueuses dans le temps. Ce projet a été initié par Francis Humann, un agriculteur bio du Bas-Rhin. Depuis janvier 2022, une farine T65, écrasée par le Moulin Kircher (lun des partenaires de cette démarche), est proposée sous cette marque. Dautres produits devraient suivre, notamment des biscuits en forme dhamster et des granolas avec lentreprise Alsace Biscuits Tradition, ainsi quune bière en partenariat avec une nouvelle malterie.
Les médecines alternatives en élevages ruminants
En 2022, Bio en Grand Est a conduit une étude sur l'usage réel des médecines alternatives au sein des élevages biologiques ruminants de la région. Le travail a consisté en deux étapes : - l'envoi d'un sondage à destination de la totalité des éleveurs bio possédant des ateliers ruminants en région Grand Est ; - des enquêtes semi-directives, sur une trentaine de fermes du territoire, pour un premier diagnostic. Ce document concentre des données issues de ces travaux, en réponse aux questionnements suivants : Quelles sont les médecines complémentaires les plus utilisées par les éleveurs ? ; Pourquoi y font-ils appel ? ; Quutilisent-ils (en préventif et en curatif) ? ; Comment sapprovisionnent-ils ? ; Font-ils appel à des professionnels de santé ou interviennent-ils eux-mêmes sur le troupeau ? ; Quels types de prévention autres que par ces médecines ? ; Quelles limites à leur recours ? ; Quel accompagnement des éleveurs dans lapprentissage et lappréhension de ces médecines ? Le document est constitué de deux parties : - la première propose une description rapide des médecines alternatives utilisées dans léchantillon déleveurs étudiés ; - la seconde présente les témoignages de 9 éleveur·euse·s bio sur leur utilisation des médecines alternatives.
Mobilisation d'un réseau d'acteurs pour accompagner la transition climatique
Didier JAMMES, Auteur ; Johanna MANTEAU, Auteur ; Patricia HEUZE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Lancé en 2019, le projet national Réseau Bio Climat, porté par la FNAB et soutenu par le dispositif Mobilisation Collective pour le Développement Rural (MCDR) du Réseau Rural National, avait pour objectif de favoriser la diminution des émissions de gaz à effet de serre et ladaptation au changement climatique des exploitations agricoles et des territoires. Avec l'aide de 11 partenaires et de 2 experts, le projet Réseau Bio Climat a accompagné des agriculteurs et des collectivités vers la résilience climatique durant trois ans, sur 6 territoires. Les actions s'articulaient autour de trois axes de travail, pour concrétiser la transition agricole et climatique à différentes échelles, via la formalisation et le suivi de trois réseaux : un réseau de parcelles pour stocker du carbone dans les sols et pour améliorer leur fertilité ; un réseau de fermes pour renforcer la capacité dadaptation du système de production ; un réseau de collectivités locales engagées en faveur de la transition agricole et climatique. Cette publication fournit le bilan de ces travaux.
Occulter pour moins désherber : Les atouts des bâches ; Un essai triennal en Pays de la Loire : Semis de carottes après occultation
Marion COISNE, AuteurL'occultation est une technique qui permet de gérer les adventices et ainsi de limiter le temps de désherbage et de travail du sol. Dans cet article, trois maraîchers en agriculture biologique, installés respectivement dans les Bouches-du-Rhône, dans les Vosges et dans le Finistère, témoignent de leurs pratiques. Tous les trois utilisent des bâches d'ensilage et/ou des bâches tissées, souvent entre deux cultures, mais aussi sur des cultures en place, par exemple sur courges ou patates douces. Si le poids des bâches d'ensilage rend leur installation laborieuse, elles ne posent pas de problème de tassement, et tiennent mieux au vent que les bâches tissées. En Mayenne, dans le cadre du projet Ombre, des essais de semis de carottes après occultation sont menés depuis trois ans. Les modalités testées portent sur les écarts de temps entre le dernier travail du sol et l'installation des bâches, ainsi que sur la durée de l'occultation, et l'intérêt de la réoccultation après semis (avant la levée des carottes). Les premiers résultats sont encourageants, aussi bien en ce qui concerne la maîtrise des adventices que la levée des carottes.
Portrait : Rencontre avec Anne-Flore et Pierre-Luc Laemmel, maraîchers et éleveurs de volailles à Wilwisheim (67)
Chloé SCHNELLER, AuteurAnne-Flore et Pierre-Luc Laemmel sont maraîchers et éleveurs de volailles bio (poules pondeuses et volailles de chair) à Wilwisheim, en Alsace, depuis 2017. Aspirant à plus d'autonomie, le couple a fait le choix de fabriquer lui-même les aliments destinés à ses volailles, par la culture de céréales, complétée, pour l'instant, par l'achat de maïs et de complément protéique. Les éleveurs réalisent eux-mêmes l'abattage de leurs volailles de chair, qu'ils commercialisent en direct depuis leur magasin à la ferme. Avec le contexte sanitaire actuel, le couple s'interroge sur l'avenir de l'élevage en plein air ; malgré cela, Anne-Flore et Pierre-Luc continuent à réfléchir au développement de la ferme, avec pour projet d'adapter, dans un premier temps, leurs outils et de faciliter leur travail.
Portrait : Rencontre avec Dorothée Pottier, productrice de plants de pomme de terre à Remaucourt (08)
Brieuc CORNET, AuteurDans cette interview, Dorothée Pottier, agricultrice bio dans les Ardennes, présente ses activités : productrice de plants de pomme de terre, elle cultive aussi, avec ses associés et leur salarié, des céréales, de la luzerne et des betteraves sucrières. Une petite partie de la production est vendue sur des marchés locaux, ainsi que dans son commerce de produits bio. Le reste est commercialisé en filière longue. En parallèle de l'exploitation, Dorothée et Marc, son mari, louent trois chambres d'hôtes, au cur du corps de ferme.
Portrait : Rencontre avec Hélène Faust et Daniel Hoeltzel, paysanne à Hatten (67)
Julie GALL, AuteurC'est après avoir vécu en ville que, dans sa volonté de retrouver une autonomie alimentaire, Hélène Faust a repris la ferme familiale, à Hatten (67), en 2006. Elle dispose alors de 39 ha de surface agricole, qu'elle a directement convertis en bio, pour démarrer une activité d'élevage porcin. Finalement, les problèmes de maltraitance animale dans les abattoirs l'ont poussée à arrêter cette activité. Avec Daniel, son compagnon, boulanger de métier, ils ont démarré une activité de pains bio à la ferme, à partir de 2013. Les céréales qu'ils utilisent pour confectionner les pains (blé, seigle, amidonnier, épeautre...) sont produites sur la ferme, puis moulues dans un moulin Astrié. Une dizaine de pains différents sont commercialisés en AMAP et sur deux marchés locaux. En parallèle, Hélène et Daniel se sont engagés dans l'installation d'une mare et dans la plantation de haies, afin de favoriser la résilience de leur système.
Portrait : Rencontre avec Margot Valentin, jeune éleveuse nouvellement installée en chèvre laitière à Saint-Stail (88)
Julia SICARD, AuteurRencontre avec Margot Valentin, jeune éleveuse de chèvres bio en moyenne montagne, dans les Vosges (88), installée en 2021. Margot a choisi une race rustique et locale, la chèvre de Lorraine, pour son troupeau de 45 chèvres (en production laitière depuis 2022) qu'elle mène sur 15 ha de prairies permanentes de montagne et sur 7 ha de friches. Elle livre la totalité de la production de lait à une laiterie située à proximité. Après un an d'expérience, Margot fait évoluer l'alimentation de ses chèvres et a pour projet de faire des graines germées pour améliorer l'assimilation - et ainsi réduire la distribution - des concentrés. Dans cette interview, Margot raconte son parcours de formation et d'installation et partage ses conseils pour les porteurs de projets en caprins lait bio.
Portrait : Rencontre avec Renaud Pierson, arboriculteur-viticulteur dans les Côtes de Meuse, à Billy-sous-les-Côtes (55)
Yoan MICHAUD, AuteurEn 2010, Renaud Pierson a repris la ferme familiale en arboriculture-viticulture, à Billy-sous-les-Côtes, dans la Meuse. Il a démarré la conversion de la ferme en bio en 2012. Il a d'abord passé en bio les mirabelles, qu'il cultive sur 20 ha et dont les 3/4 sont vendues à des grossistes. Une petite partie est transformée à la ferme et est commercialisée sous forme d'eau de vie, de confitures et de nectars. La conversion des cerisiers (1 ha de cerises aigres) s'est faite en 2016 et celle des 9,5 ha de vignes s'est faite en 2017 : Renaud a préféré prendre le temps de commencer les pratiques bio avant la conversion, pour voir si cela fonctionnait. Toute la production de raisins est transformée en vin, commercialisé en bouteilles, principalement en vente directe à la ferme, mais aussi à des restaurants, à des cavistes et à des magasins de producteurs. Membre du GIEE BECO, Renaud participe à la recherche de solutions techniques avec d'autres producteurs.
Le potager du Paresseux frappé par le changement climatique
Dans cet ouvrage, Didier Helmstetter, ingénieur agronome basé en Alsace, partage des techniques de jardinage nouvelles et adaptées au réchauffement climatique et à ses effets. Comment esquiver les étés, avec les risques récurrents de canicule ? Comment échapper aux débauches d'arrosage ? Sans trop se fatiguer, comment cultiver davantage, bien plus tard en automne et jusqu'en hiver ? Comment installer ses légumes bien plus tôt au printemps ? Comment échapper aux gelées qui, malgré le réchauffement climatique, restent en embuscade ? Pour chacun de ces axes, l'auteur relate son expérience avec les innovations techniques qu'il met en uvre : divers châssis, tampons thermiques, serre froide, voiles, espèces et variétés les plus adaptées... et toujours sans aucun travail du sol, sans engrais, sans compost et sans buttes. Du coup, obtenir des radis roses à Noël a été une sorte de défi qu'il s'est lancé pour illustrer les nouvelles possibilités qui s'offrent aux jardiniers gourmands et respectueux du vivant.
Pulvérisateurs innovants : Une campagne avec Bliss Ecospray, Optima Concept et Yanmar
Clara DE NADAILLAC, Auteur ; Xavier DELBECQUE, AuteurCet article partage les témoignages de trois domaines viticoles champenois, en conversion ou en agriculture biologique, qui ont testé de nouveaux systèmes de pulvérisation pour la protection de leurs vignes. Michel Jacob, du champagne Serge Mathieu (domaine en conversion), a utilisé le pulvérisateur Bliss Ecospray, qui agit en face par face aéroconfiné. Selon le vigneron, les dérives ont été quasiment inexistantes. Florent Grados a testé le système d'Optima Concept avec porte-buses PWM (Pulse Width Modulation). Sur le site expérimental du Comité interprofessionnel des vins de Champagne (CIVC), 10 ares en bio ont été traités avec le robot YV01 de la société japonaise Yanmar. Avantages et inconvénients de chacun de ces systèmes innovants sont commentés par les vignerons.
Rencontre avec Bénédicte Autret, ingénieure de recherche et directrice de l'unité INRAe ASTER de Mirecourt (88)
Yoan MICHAUD, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 56 Novembre 2022) / p. 10-11 (2)Bénédicte Autret a rejoint l'unité de recherche INRAe ASTER (Agro Systèmes Territoires Ressources) de Mirecourt (88) en tant que directrice et ingénieure de recherche, en novembre 2021. Elle travaille sur les innovations dans les systèmes de polyculture-élevage, notamment bio, et plus particulièrement sur le stockage de carbone. Son objectif à terme est de faire le bilan Gaz à Effet de Serre (GES) de la ferme expérimentale de l'unité ASTER. Dans cette interview, Bénédicte Autret présente son travail sur les cycles du carbone et de l'azote et sur leur impact sur le réchauffement climatique, ainsi que sur les pratiques qui permettent d'améliorer le stockage de carbone.
Rencontre avec Claudine Rominger, vigneronne à Westhalten (68)
Lucie PIERRE, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 57 Décembre 2022) / p. 10-11 (2)Claudine Rominger est vigneronne en biodynamie, à Westhalten (68), depuis 1995. Le domaine, qui s'étend aujourd'hui sur 11 ha, a deux types de sols : - du grès, léger et assez acide, où les vignes sont plus sensibles au mildiou ; - un sol argilo-calcaire, plus lourd, avec des problèmes d'oïdium, situé à la base des coteaux. Pour protéger les vignes, elle utilise beaucoup de plantes en tisanes ou en décoctions, mais aussi en huiles essentielles, ce qui lui permet de réduire les doses de cuivre métal utilisées (200 g/ha). Par ailleurs, elle sème des engrais verts dans les inter-rangs, dont elle module la destruction selon les besoins de la parcelle. Elle vinifie les raisins par cépage et en assemblage et commercialise entre 50 000 et 60 000 bouteilles par an, aux particuliers et à l'export.
Rencontre avec Clémence Discours, éleveuse de Normandes à Sauville (08)
Amélie LENGRAND, AuteurClémence Discours s'est installée en bovins lait bio, le 1er janvier 2017, sur la ferme familiale, à Sauville (08). Elle élève son troupeau de vaches laitières, principalement des Normandes et quelques Jersiaises, en pâturage tournant, sur 75 ha d'herbe et 10 ha où sont cultivés méteils, seigle, trèfle et luzerne. L'exploitation, où les pratiques étaient déjà proches de la bio (peu d'engrais utilisés, utilisation du fumier, ration basée sur l'herbe et le foin), s'est convertie en bio avec l'installation de Clémence. Fin novembre 2021, son père quitte subitement le GAEC. Dans cette entrevue, Clémence raconte l'évolution de son système (rotation, cheptel, parcellaire) et l'atteinte d'un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Bien intégrée dans la communauté d'agriculteurs locale, l'éleveuse fait mûrir un projet de commercialisation de ses produits en vente directe.
Rencontre avec Emilie Wintzenrieth, Ferme de la Petite Prairie, production laitière à Ranspach-le-Haut (68)
Frédéric DUCASTEL, AuteurEmilie Wintzenrieth s'est installée en Alsace, en 2012, sur la ferme de ses parents, en élevage de bovins lait. La conversion en bio a eu lieu en 2016. Elle transforme une partie de la production laitière en yaourts, en fromage blanc et en lait pasteurisé, qu'elle commercialise à la ferme, sur deux marchés hebdomadaires et sur un marché mensuel, ainsi que sur d'autres petits points de vente locaux. Le reste de la production est vendu à Biolait. Les yaourts sont aromatisés avec les fruits des vergers du domaine (cerises, poires, mirabelles, prunes, pommes, cassis, mûres) et d'autres fruits frais locaux et de saison, transformés en confiture avant d'être ajoutés au yaourt, mais aussi avec des arômes naturels et des huiles essentielles. Dans cette entrevue, Emilie raconte l'évolution de la ferme au gré de son activité et explique les projets qu'elle et son mari font mûrir à l'approche du départ à la retraite de ses parents.
Rencontre avec Mathilde Christmann et Fabien Thuillot, GAEC Ferme les Messicoles, céréaliers et floriculteurs bio à Somme-Tourbe (51)
Pauline BOGE, AuteurMathilde Christmann et Fabien Thuillot sont céréaliers et floriculteurs bio à Somme-Tourbe (Marne), depuis 2018. Ils cultivent une grande variété de cultures (luzerne, orge de printemps, seigle, grand épeautre, triticale/pois, triticale, lentilles, trèfle blanc semence, sarrasin, avoine, tournesol, blé), ainsi que du chanvre, sur 94 ha de SAU. Les cultures sont écoulées auprès de coopératives. Les agriculteurs réalisent aussi des échanges avec des producteurs bio locaux (paille contre fientes, méteil contre digestat). En parallèle, un demi hectare est consacré à la culture de près de 100 espèces de fleurs, de plantes aromatiques et d'arbustes, qui sont commercialisés en bouquets frais, de mars à octobre, et en bouquets secs, en hiver, en AMAP, en magasins bio et en magasins de producteurs, mais aussi en direct et auprès de fleuristes de la région. Dans ce portrait, Mathilde et Fabien font part de leurs projets, orientés vers l'augmentation de la diversité végétale, déjà très présente sur la ferme, et la valorisation économique.
Des savoirs en mouvements : Paroles de maraîchers
Rémy BACHER, Auteur ; Jean-Luc CAMPAGNE, AuteurCes dernières années, le développement des installations en maraîchage bio sur des petites surfaces s'accompagne d'un besoin d'apprentissage du métier, mais aussi de construction de nouveaux savoirs en accord avec les nouvelles aspirations de celles et ceux qui s'installent (permaculture, agroforesterie, etc.). Pour répondre aux besoins de ces nouveaux paysans, le projet SEMBio a vu le jour en 2017. Il est constitué d'une vingtaine de maraîchers du Luberon, du Sud-Isère et de Lorraine, ainsi que d'une équipe composée d'ingénieurs agronomes, d'enseignants-chercheurs, d'animateurs, de conseillers en maraîchage et d'un vidéaste. La caméra est au cur de ce projet pédagogique qui permet l'auto-confrontation des maraîchers, filmés au champ. Les films réalisés traitent principalement des trois thèmes suivants : - "Composer avec les adventices" ; "Travailler avec son sol" et "Gérer la ressource en eau". Cet article fournit quelques témoignages issus de l'expérience des participants, des moyens qu'ils mettent en uvre pour résoudre des problèmes...
Soutien et développement de la filière tournesol biologique en Champagne-Ardenne : Projet TEauBio
Aurélie PARANT-SONGY, AuteurLa culture du tournesol présente de nombreux intérêts pour les producteurs bio du Grand Est : au-delà de l'augmentation de la demande en huile et en tourteaux, le tournesol s'intègre bien dans les rotations et il s'accommode du manque d'eau, ce qui n'est pas négligeable face aux enjeux du changement climatique. De ce fait, Bio en Grand Est s'est associé à l'institut technique Terres Inovia pour s'investir dans le projet TEauBio, aux côtés de Cérèsia et de la Chambre d'agriculture de la Marne. Ce projet, TEauBio, lancé en 2022 par l'Agence de l'Eau Seine-Normandie et la Région Grand Est, vise à développer les surfaces de tournesol biologique, en particulier sur les aires d'alimentation de captage. Pour cela, différentes actions sont menées afin de soutenir et de développer la filière tournesol biologique, notamment avec la mise en place d'un observatoire qui permettra d'obtenir des références technico-économiques pour la Champagne-Ardenne et de mieux comprendre les performances du tournesol et les difficultés rencontrées par les agriculteurs.
Analyse des logiques de conduite d'élevages bovins laitiers biologiques en zone de plaine (Sud Lorraine)
Corentin CHAPEL, Auteur ; Kristen HOURMANT, Auteur ; Inès NÉRI, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (89 Avenue de l'Europe, CS 82212, 63 370, FRANCE) : VETAGRO SUP - Campus Agronomique de Clermont | 2021Le projet de recherche BIOSYLF, mené par plusieurs équipes de recherche d'Inrae dans le cadre du métaprogramme Métabio, s'intéresse aux systèmes délevage biologiques et à leur aptitude à la transformation fromagère. En 2020-2021, la mission a été confiée, à un groupe d'étudiants ingénieurs de VetAgro Sup, d'analyser un échantillon d'élevages bovins laitiers biologiques de plaine, dans le sud de la Lorraine, et dans une démarche de transformation fromagère. L'objectif était de mieux connaître la diversité de ces élevages, ainsi que leurs logiques de fonctionnement face aux aléas, en particulier climatiques, mais aussi économiques, sanitaires, organisationnels et techniques. Dans ce rapport, les étudiants présentent leur problématique, la méthodologie qu'ils ont mise en place pour y répondre, ainsi que les résultats obtenus (description de l'échantillon, conduites d'élevage, aléas rencontrés et leviers mobilisés). 17 exploitations, dont la station expérimentale Inrae de Mirecourt, ont été enquêtées. La diversité des prairies et la diversification des espèces cultivées, par exemple via l'agroforesterie, sont les principaux leviers identifiés.
Apiculture bio en Alsace : Du collectif pour progresser !
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurDominique Ganter a créé le rucher de lAbeille bleue, dans le Haut-Rhin, en 1989 et la converti en bio en 2005. En 2018, il a été rejoint par Jean Bianchi, un apiculteur amateur diplômé dun BPREA, en vue dune transmission progressive. Ce dernier hésite à reprendre seul, avec un salarié et/ou en association. Il faut dire que le rucher sest fortement développé, ces dernières années. Il compte actuellement 400 colonies dabeilles Buckfast, dans des ruches de types Dadant et Langstroth. Ces ruches sont réparties en une dizaine de ruchers qui hivernent dans la plaine et elles sont ensuite transhumées en montagne (forêt du Piémont et massif des Vosges) en période de production afin de les tenir éloignées des cultures conventionnelles. LAbeille bleue produit ainsi sept types de miel : fleurs de printemps, acacia, châtaignier, tilleul, forêt de plaine, sapin et toutes fleurs de montagne. Ces apiculteurs produisent également du pollen, des pains dépices et réfléchissent à valoriser la propolis. Au fil des années, Dominique Ganter a constaté que les miellées surviennent de plus en plus tôt et quelles ont tendance à se chevaucher (elles se succèdent maintenant tous les quinze jours). Deux encarts complètent cet article : lun est consacré à la miellerie collective mise en place par Dominique Ganter en collaboration avec un autre apiculteur, et l'autre à la stratégie de lutte contre le varroa.
A l'ascension du houblon
Soazig CORNU, AuteurLa ferme du Lycée agricole d'Obernai (67) produit du houblon bio depuis plus de 10 ans et la biodynamie y est pratiquée depuis plusieurs années. Cette houblonnière est la première à être passée en bio, en 2010, grâce aux efforts de Freddy Merkling, responsable de la ferme depuis 1994. A l'époque, alors qu'aucune expertise n'existe sur le sol français, il s'est tourné vers Bioland, en Allemagne, où un groupe de houblonniers bio se rencontre 2 fois par an pour échanger. En 11 ans, la surface de production a augmenté jusqu'à 30 ha et, au fil du temps, la qualité des cônes n'a fait que s'améliorer. La ferme représente aujourd'hui le 5ème producteur de houblon bio en Europe. Visite guidée de cette houblonnière alsacienne très active qui produit des houblons aromatiques et multiplie ses actions en faveur de la biodiversité.
Les atouts d'un atelier ovin complémentaire en bio
Robin HORRIOT, Auteur ; Damien HARDY, AuteurDe nombreuses exploitations biologiques décident de se diversifier avec la mise en place dun atelier ovin. Les moutons apportent, en effet, de nombreux avantages, notamment pour les fermes uniquement tournées vers les productions végétales (fertilisation, protection des végétaux ). Ils permettent aussi, certaines fois, de renforcer la trésorerie. Cet article illustre les complémentarités entre les ovins et dautres productions, au travers de divers exemples de fermes biologiques du Grand Est et du Nord. En Alsace, le domaine viticole Muller travaille avec un berger bio : 150 brebis pâturent les différentes parcelles de fin juin à mi-août. Les brebis ne restent que quelques jours par parcelle et mangent les feuilles des vignes trop vigoureuses, ce qui permet au viticulteur de ne pas avoir recours à un effeuillage mécanique. Un échange entre un berger et un arboriculteur sest également mis place : les moutons mangent les feuilles mortes à lautomne, ce qui permet de diminuer le risque de tavelure. Dans les Ardennes, Laurent Cousin, producteur de lait, a mis en place un troupeau ovin pour préparer linstallation de son fils. Le pâturage mixte favorise la pousse du ray-grass, tout en diminuant le tri et les refus. Dans le Nord, Bernard et Yves Carpentier associent grandes cultures et ovins. Les brebis pâturent les prairies temporaires et les couverts végétaux au cours de lautomne. Les effluents exportés de la bergerie permettent de fertiliser les cultures.
L'autonomie et le bon sens
Cyrielle BIGNONNEAU, AuteurRémi Robinet est maintenant paysan bio dans la Meuse, en Gaec avec ses parents. Après avoir démarré un atelier mobile de poules pondeuses mobile, il s'est lancé, en 2015, dans la conversion de 35 ha des terres de la ferme familiale. Ses parents ont suivi le mouvement et ont converti le reste de la ferme dans les années qui ont suivi. Ils cultivent aujourd'hui une dizaine de variétés de céréales et de légumineuses bio. Rémi commercialise ses ufs, ainsi que la farine qu'il produit, en vente directe, et travaille avec quatre boulangeries. Pas à pas, Rémi continue de faire évoluer la ferme vers la durabilité avec, pour projet, de s'associer et de créer de nouveaux emplois sur la ferme.
Celtic : Une eau minérale pure et vertueuse
BIO-LINEAIRES, AuteurL'Alsace, bien connue pour ses vins et ses bières, est aussi riche de nombreuses sources et d'une longue tradition de thermalisme. L'eau minérale "Celtic", embouteillée depuis plus de 20 ans au sein du groupe Moulin des Moines, s'ancre dans ce patrimoine ancestral. La source de la Liese, dont elle est issue, a reçu l'agrément d'eau minérale en 1986. Puisée à environ 45 cm de profondeur, filtrée par le grès des Vosges, elle doit sa pureté à sa faible minéralisation, et à une teneur en sodium parmi les plus faibles d'Europe (1,1 mg/l). La première entreprise qui a procédé à son embouteillage a connu un dépôt de bilan en 1999, date à laquelle Edouard Meckert, fondateur de la société alsacienne Moulin des Moines, l'a reprise. La source et les usines, situées en pleine forêt, s'intègrent parfaitement dans les actions de préservation du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord. Celtic se décline aujourd'hui en 3 versions, eaux pétillantes et eau plate. 70 % des ventes sont réalisées à l'export et, en France, ces eaux sont vendues exclusivement dans le réseau bio.
Changements climatiques : Retours sur les diagnostics et enquêtes de fermes bio en Grand Est
Patricia HEUZE, Auteur ; Camille GUILLOTEAU, AuteurEntre octobre 2020 et février 2021, Bio en Grand Est a réalisé une trentaine de diagnostics "climat-énergie", avec l'outil "Je diagnostique ma ferme", couplés à des enquêtes sur les pratiques d'adaptation au changement climatique et d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Les résultats ont permis d'engager des discussions avec les agriculteurs sur les marges de progrès possibles dans leur ferme, à la fois pour adapter leurs pratiques au changement climatique et pour contribuer à son atténuation. Bio en Grand Est a déjà mis en place des formations et participe à des projets sur ces thématiques.
La charrue déchaumeuse en Cuma limite les coûts
David LAISNEY, AuteurCinq agriculteurs, dont 3 en bio, de la CUMA de la Sueurre, en Haute-Marne, ont acheté une charrue déchaumeuse. Les charrues déchaumeuses travaillent généralement entre 12 et 17 cm de profondeur et répartissent les résidus végétaux sur le flanc du labour plutôt que dans le fond, comme les charrues classiques. De plus, leur prix est souvent inférieur à ces dernières. Pour la reprise de labour, les agriculteurs de la CUMA de Haute-Marne utilisent un appareil à disques indépendants, pourvu dun rouleau (les outils à dents risqueraient de remonter des débris végétaux).
Comment l'agroécologie modifie le calendrier des travaux manuels
Justine GRAVÉ, AuteurJérôme Courgey, fondateur de lassociation Arbres et paysages en Champagne et consultant viticole en transition agroécologique, mène des essais sur lentretien des vignes sans herbicides et sans travail du sol (dans un contexte conventionnel). Pour cela, il se base principalement sur lagroforesterie et sur des couverts végétaux. Si les espèces choisies pour mettre en place un couvert hivernal ont une importance primordiale, la date de destruction du couvert a également un fort impact sur la vigne. Dans lun de ses essais, réalisé en 2019, Jérôme Courgey a pu observer que la date de destruction du couvert influençait grandement la quantité de biomasse produite par ce dernier : la biomasse a doublé entre une destruction réalisée le 22 avril et une destruction effectuée le 5 mai. Dans un second essai, il a également pu observer que la date de destruction a un impact sur la température du sol : avec un couvert détruit le 27 mai, la température du sol, en période caniculaire, était inférieure aux placettes avec une destruction plus précoce. Néanmoins, une destruction tardive a des conséquences sur la réalisation de divers autres travaux. Cet article est accompagné dun encart sur des préconisations de semis de couverts hivernaux en Champagne.
Conduite de porcs plein air en agriculture biologique : retour dexpérience du système diversifié INRAE de Mirecourt
Ce poster s'appuie sur un retour dexpérience de la ferme expérimentale de lINRAE de Mirecourt (Vosges) sur la conduite de porcs plein air en agriculture biologique. Il a été présenté à loccasion des 53èmes Journées de la Recherche Porcine, qui se sont tenues du 1er au 4 février 2021, à Paris. A laide dun premier schéma, il décrit le système de production de la ferme. Ce dernier est très diversifié (bovins lait, ovins viande, porcins, grandes cultures), comporte quelques spécificités (ex : monotraite) et valorise au maximum les complémentarités entre les différents ateliers (ex : les déchets issus du tri des cultures sont donnés aux porcs). Une frise chronologique décrit ensuite la conduite délevage des porcs en plein air (système engraisseur), sachant que lun des principaux objectifs visés est lautonomie alimentaire. Pour valoriser au mieux les ressources disponibles, quatre périodes-clés sont identifiées : 1 la transition « en bâtiment » (mars) ; 2 le pâturage tournant sur une parcelle de luzerne-graminées (avril-novembre) ; 3 le pâturage dun couvert en interculture (hiver) ; 4 le pâturage dune parcelle proche du bâtiment en prairie permanente (février). Pour terminer, des données technico-économiques (performances délevage et rémunération du travail) sont apportées : les charges sont faibles, notamment grâce à lautonomie alimentaire, ce qui permet une rémunération du travail moyenne de 34,5 /h.
Dossier : Changement climatique et sécheresses : Quelles pratiques agricoles pour un usage sobre et solidaire de la ressource en eau ?
Patricia HEUZE, Auteur ; Camille GUILLOTEAU, AuteurLe changement climatique va impliquer des sécheresses plus longues et plus fréquentes. Les enjeux liés au partage de leau vont donc devenir de plus en plus cruciaux. En agriculture, le recours à lirrigation, grâce à des retenues deau, est une solution envisageable. Toutefois, est-elle viable dun point de vue environnemental, agronomique et économique ? Des éléments de réflexion et des points de vigilance sont à prendre en compte avant dopter pour cette solution : artificialisation du milieu, modification du cycle de leau (soustraction deau aux milieux avoisinants), impacts sur lamont et laval, évaporation plus importante, gouvernance et répartition de ces réserves en eau Dans tous les cas, des solutions agronomiques sont à développer. Amale Zeggoud, stagiaire à la FNAB en 2020 sur la gestion quantitative de leau en agriculture biologique, a identifié, en dehors de lamélioration des méthodes et matériels dirrigation, des pratiques agronomiques pour mieux gérer leau. Ces pratiques visent à : améliorer les propriétés du sol pour une meilleure régulation du cycle de leau ; décaler le cycle cultural afin desquiver des conditions hydriques défavorables ; augmenter la tolérance au stress hydrique du système de production. Elles reposent sur trois stratégies (évitement, esquive et tolérance) qui rassemblent un ensemble de pratiques.
Dossier : Diversifier sa ferme bio par des ovins, retours dexpériences en région !
Julia SICARD, Auteur ; Amélie LENGRAND, AuteurA travers des retours dexpériences de producteurs bio du Grand Est, ce dossier illustre les intérêts de la diversification dune exploitation spécialisée par lintroduction dun troupeau ovin. Ainsi, Nathan Muller (67), viticulteur, et Marc Rolli (68), arboriculteur, font pâturer leurs parcelles par un troupeau de moutons appartenant à des éleveurs proches de leurs exploitations. Chez le viticulteur, le pâturage, de fin juin à mi-août à raison de 150 moutons/ha, pendant 2 à 4 jours par parcelle, permet notamment de gérer lenherbement et leffeuillage. Chez larboriculteur, les 25 ha de pommiers sont pâturés à lannée, avec un chargement de 100 brebis sur 2 à 3 ha pendant 2 à 3 jours, les brebis mettant bas en extérieur. Ceci permet daider à gérer lenherbement, doù une récolte facilitée, mais cest aussi un plus pour réduire la pression du carpocapse et de la tavelure. Autre retour dexpérience : celui dun GAEC en bovins lait, dans les Ardennes, qui sest diversifié avec la création dun atelier ovins viande, permettant ainsi linstallation dun autre actif. Ceci a conduit à une meilleure valorisation des fourrages, à une gestion du parasitisme et des performances animales améliorées, surtout pour les ovins, ainsi qu'à la création dune nouvelle source de revenus. Lintroduction dun troupeau ovin dans un système en polyculture-élevage bovin lait fait lobjet dune étude par lINRAE de Mirecourt, avec lobjectif dêtre autonome (0 aliments achetés) et économe (100 % plein air, conduite à lherbe toute lannée), avec le choix dintervenir le moins possible sur le troupeau ovin. Les résultats 2019 sont intéressants, lobjectif plein air intégral ayant été atteint. Néanmoins, intégrer un atelier ovin aux côtés de bovins demande de réfléchir aux dates de mises bas pour répartir la charge de travail, de prévoir des investissements pour des clôtures et un système dabreuvement adapté aux deux espèces, de développer le pâturage tournant et de réfléchir à la commercialisation des agneaux.
Dossier : Les espaces tests, encourager l'installation des nouveaux agriculteurs, accompagner la transmission des fermes
Hélène CLERC, Auteur ; Kim STOECKEL, AuteurCe dossier présente le dispositif des espaces-tests, lieux hybrides entre lexploitation et la formation agricole, qui permettent aux porteurs de projet de tester leur activité, avant de décider de leur installation. Intégrés à un réseau accompagnant des projets agricoles durables (réseau RENETA, présenté dans un encadré), les espaces-tests répondent notamment aux besoins des candidats à linstallation hors cadre familial, qui bénéficient alors, avec cet outil, dun statut légal, dun terrain et de matériel de production, ainsi que dun accompagnement adapté au projet et au profil du futur agriculteur. Trois espaces-tests du Grand Est sont présentés, ainsi que la procédure à suivre pour les testeurs et pour les paysans accueillants. Bertrand Tournaire, passé par ce dispositif, livre son témoignage.
Dossier : Fertilisation et fertilité des sols en agriculture biologique : Evolutions à prévoir, nouveautés et recherche d'autonomie et de résilience
Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Yoan MICHAUD, Auteur ; Julie GALL, AuteurLa fertilisation et la fertilité des sols sont 2 thèmes qui suscitent de nombreux débats dans les réseaux de l'agriculture biologique. Entre l'actualité (avec, en ligne de mire, la nouvelle interprétation de la règlementation qui interdit, en bio, l'utilisation d'effluents d'élevage dits "industriel"), les expérimentations portant sur l'apport d'autres types de roches broyées comme amendements, la recherche d'autonomie et l'adaptation au changement climatique, la fertilisation et la fertilité des sols sont au cur des réflexions des agriculteurs bio pour progresser dans leurs pratiques. Ce dossier fait un point sur plusieurs notions relatives à ces sujets.
Dossier : Gestion de leau en maraîchage : Une des clés de la réussite
Nicolas HERBETH, Auteur ; Camille FONTENY, Auteur ; Lise FOUCHER, AuteurLa gestion de leau est lun des facteurs de réussite en maraîchage biologique. Cest pourquoi, dans le Grand Est, sept maraîchers lorrains se sont réunis au sein dun GIEE nommé AGIR (Association pour une Gestion de lIrrigation Responsable), afin déchanger sur cette thématique. En plus de présenter ce GIEE, cet article fournit des conseils pour optimiser la gestion de leau. Il commence par expliquer comment calculer les besoins journaliers en eau dune culture, en détaillant la méthode du bilan hydrique (un exemple concret permet de lillustrer). Il apporte ensuite des informations sur la réglementation qui encadre lutilisation de leau en maraîchage : modalités pour prélever de leau dans un milieu naturel, pour créer un forage, pour pomper des eaux superficielles ; obligations concernant la qualité de leau dirrigation, ainsi que la qualité de leau de lavage des légumes. Il apporte aussi des données technico-économiques sur différents matériels dirrigation : enrouleur, asperseur, micro-asperseur, goutte-à-goutte, rampe oscillante. Enfin, il détaille les différentes subventions mobilisables par les maraîchers bio du Grand Est qui souhaitent acquérir du matériel dirrigation (neuf) ou créer un forage.
Dossier : Poulettes et pondeuses : Avancer sans se faire plumer
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe 1er janvier 2022 verra lentrée en vigueur de lalimentation 100 % bio des poules pondeuses et de lélevage plein air des poulettes (au moins un tiers de leur vie), le tout en lien avec le nouveau règlement bio européen. Dimportants changements qui, même « si on en parle depuis longtemps », posent des questions liées aux défis techniques et aux surcoûts que cela engendre (+12% a minima pour une poulette et +14 % pour les ufs, soit + 2.30/100 ufs boîtables, selon une étude de septembre 2020 de lItavi). Or, ces changements interviennent dans un contexte difficile de hausse des coûts et de baisse nette des ventes. Comment répercuter ces surcoûts, alors que le prix de luf bio est plutôt à la baisse et que lon voit augmenter les cas de déclassements ? A partir de témoignages dexperts, de responsables de filières, dagriculteurs, de coopératives ou encore de fabricants daliments, ce dossier dresse un état des lieux des enjeux en cours pour ces filières et pour leur avenir. Il revient aussi sur les points-clés du nouveau règlement bio européen. Ce dossier illustre la diversité des actions ou des solutions mises en uvre, avec des exemples en filières longues ou plus locales, ou encore en matière de fabrication daliments. Cette situation questionne la filière et ses stratégies, dans un contexte de forte concurrence. Un des experts interviewés conclut : « Lensemble des opérateurs, éleveurs, couvoirs, fabricants, centres de conditionnement et distribution doivent accepter les investissements nécessaires à la bonne stabilité de la filière ».
Dossier : Repenser son système suite au départ d'un associé
Pauline BOGE, Auteur ; Élise SCHEEPERS, AuteurEn France, les fermes sont de plus en plus fréquemment confrontées au départ dun associé. Avec le vieillissement de la population agricole, les fermes continuent de disparaître, faute dun nombre suffisant de repreneurs dans le ratio départ-installation. Afin de favoriser la reprise de lexploitation, les agriculteurs doivent saisir loccasion de repenser leur système en se recentrant sur certaines priorités : gagner en autonomie, installer un jeune, recruter un salarié... Sappuyant sur les données statistiques publiées par Agreste, ce dossier fait, dans un premier temps, létat des lieux des tendances démographiques en agriculture bio en France et, plus particulièrement, pour la région du Grand Est. Il présente également lévolution des profils des candidats à linstallation : une part de plus en plus importante de porteurs de projets sont non issus du milieu agricole (NIMA) et ont, par conséquent, des envies différentes par rapport aux systèmes en place. Pour favoriser la transmission de la ferme, il est donc parfois nécessaire pour les cédants, denvisager différemment leurs productions et leurs modes de commercialisation, ou de mettre en place un projet de diversification avec le repreneur. Le porteur de projet peut exercer son futur métier dans le cadre dun espace-test, lui permettant dêtre accompagné avant de décider de poursuivre, dadapter ou darrêter son projet dinstallation. Pour accéder à cette opportunité, il faut une formation agricole préalable (BPREA conseillé) ou pouvoir justifier dune expérience professionnelle, et présenter son projet (en AB) à lassociation Espaces Tests de la région. Le portrait de Jean-Luc Rosselle, installé en bio sur la ferme familiale, est présenté comme exemple de parcours et décrit les aménagements mis en place, avant le départ à la retraite de son oncle, pour la conversion en bio de l'exploitation et sa transition vers un système plus résilient.
Dossier : Le verger bio du Grand Est : panorama
Yoan MICHAUD, Auteur ; Baptiste GRIS, AuteurAprès un retour sur loffre et la demande en fruits bio, ce dossier fait le point sur le changement de réglementation entré en vigueur en janvier 2022, ainsi que sur des actions en cours dans le réseau Bio en Grand Est. Il traite également des différents systèmes de production, en citant, pour exemple, le cas de producteurs en Grand Est : - Les vergers palissés ou haute densité ; - Le pré-verger ; - Les vergers demi-tige, - Les vergers de « diversification », - Les vergers permaculturels, - Les vergers-maraîchers. Pour terminer, un encadré présente le « GIEE BECO », qui réunit des producteurs des Côtes de Meuse autour de la volonté de trouver collectivement des pratiques agricoles respectueuses de lenvironnement.
Elever des porcs pour valoriser des fourrages et des productions non commercialisables en alimentation humaine dans un système agricole diversifié et autonome : performances zootechniques et points critiques
T. PUECH, Auteur ; V. PY, Auteur ; A. DURPOIX, Auteur ; A. DURPOIX, AuteurLa diversification et lautonomie sont des pistes à explorer pour engager les systèmes agricoles vers la transition agro-écologique. Lexpérimentation système INRAE ASTER Mirecourt met en uvre, depuis 2016, un système de production en polyculture-élevage autonome et diversifié, conduit en agriculture biologique. Dans ce cadre, entre 15 et 30 porcs à lengraissement sont élevés en plein air intégral, chaque année depuis 2017, avec lobjectif de valoriser les productions issues des autres ateliers du système et non commercialisables en alimentation humaine. Après quatre années dexpérimentation (2017-2020), les résultats montrent que les choix de conception du système de production entraînent une hétérogénéité des performances zootechniques, qui sont décrites à travers différents indicateurs (notamment la croissance des animaux, leur poids carcasse et leur rendement boucher). Les résultats montrent aussi que cette hétérogénéité est présente aussi bien à l'intérieur quentre les différentes bandes de porcs. Linscription de ce système dans une commercialisation en circuits courts permet néanmoins de valoriser cet atelier de diversification, par ailleurs peu adapté aux filières spécialisées.
Faire parler les plantes bio-indicatrices sur létat du sol
Christian GLORIA, AuteurLa présence de certaines adventices, poussant spontanément sur une parcelle, peut apporter des renseignements sur les caractéristiques dun sol et de son état. Ces plantes bio-indicatrices peuvent, en effet, indiquer des problèmes de structure du sol, de forte présence dazote, de sol acide, de faible réserve utile Il est préférable de se baser sur la présence dune communauté despèces, et non sur la présence dune espèce seule, pour avoir le diagnostic le plus fiable possible. Il est aussi important de croiser les informations apportées par la présence de ces plantes avec dautres méthodes de diagnostic : profils de sol, analyses de sols, historique de la parcelle et pratiques de lagriculteur En complément de cet article sur les plantes bio-indicatrices, un encart rapporte le témoignage de Philippe Collin, agriculteur de Haute-Marne, en bio depuis 2014. Il a suivi une journée de formation sur les plantes bio-indicatrices et a pu obtenir des éléments dexplications sur la présence de vulpin en quantité importante dans ses parcelles. Cette présence serait le reflet dun fort taux dhumus stable dans ses sols. Il va donc mettre en place de nouvelles pratiques pour optimiser la minéralisation de la matière organique : export des pailles de céréales, mise en place de couverts peu lignifiés détruits juste après floraison, déchaumage à 4-5 cm
La ferme Horrenberger, l'aventure familiale de pionniers du bio
Soazig CORNU, AuteurJean-Paul et Yvette Horrenberger, aujourd'hui à la retraite, se sont installés en bio sur la ferme familiale alsacienne, en 1969. D'abord en polyculture-élevage, les Horrenberger ont fait évoluer leur ferme en maraîchage biologique, sur une surface atteignant aujourd'hui 90 ha. Ils ont créé leur propre enseigne de magasins bio. Désormais conduite par cinq de leurs fils, la ferme des Horrenberger est menée en biodynamie depuis 2010. La ferme produit 1 800 tonnes de légumes chaque année. Les rotations s'effectuent sur 7 ans et des faux-semis sont réalisés afin de limiter la propagation des adventices. Les légumes sont conservés dans des chambres froides avant d'être expédiés dans les six magasins familiaux et pour approvisionner grossistes, coopératives et collègues maraîchers. Pour terminer, un encart présente plus précisément leur pratique de la biodynamie.
Des génisses sous la mère : Ce nest pas la mer à boire !
Fabrice ROCHE, AuteurEn bovins lait, lélevage des veaux sous leur mère ou avec nourrices se développe en AB. En lien avec le cahier des charges bio, la demande sociétale et la recherche de performances zootechniques, la conduite des futures laitières au pis est une piste dintérêt. Cest ce quont pu découvrir, à loccasion dun voyage détude, des éleveurs venus visiter le GAEC des fleurs bio, dans le Cantal, ainsi que le site INRAE de Marcenat. Dans le GAEC visité, le choix est dobliger toutes les mères à nourrir les génisses. Pour cela, à chaque traite, 4 vaches, pas toujours les mêmes, sont mises avec les génisses pour nourrir chacune 3 à 4 veaux et sont alors non traites. Entre chaque traite, les velles restent avec leur mère. Sur le site expérimental de Marcenat, diverses modalités sont testées, afin de mettre au point des méthodes délevage de veaux laitiers, mâles et femelles, sous leur mère. Autre approche, développée par des éleveurs bretons : le recours à des vaches nourrices. Dans ce cas, les génisses sont laissées en permanence avec des nourrices qui sortent du troupeau. Cette approche fait lobjet, depuis 2016, dune étude sur le site INRAE de Mirecourt. Même si les résultats des expérimentations INRAE ne sont pas encore tous connus, on peut noter plusieurs avantages, plutôt appréciés : une très bonne santé des veaux, un meilleur apprentissage du pâturage, voire de la traite, une très bonne croissance des animaux qui peuvent être mis plus tôt à la reproduction, ou encore une meilleure qualité du travail et un bien-être animal supérieur.
Du geste au savoir... Paroles de maraîchers
Rémy BACHER, AuteurLes maraîchers bio, comme tous les agriculteurs, possèdent de nombreux savoirs, qui s'enrichissent par leurs expériences, leurs rencontres, ou encore leurs formations. Le collectif SEMBio - pour Savoirs Écologiques Maraîchers Bio - a souhaité mettre en évidence ces savoirs. Pour ce faire, il s'est appuyé sur l'outil vidéo à travers une approche innovante "d'auto-confrontation". Ainsi, plusieurs vidéos mettant en images les gestes et les paroles de maraîchers de Lorraine, du Sud de l'Isère et du Lubéron ont été réalisées. Elles sont disponibles sur une plateforme web animée par l'Itab (https://wiki.itab-lab.fr/espacemaraichage/?presentation).
Gestion des gaz dissous : Trouver le bon équilibre
Frédérique ROSE, AuteurAvec la diminution des doses de sulfites, la rigueur est de mise dans la gestion de lO2 et du CO2 pour les vins bio. Cette rigueur est, en effet, nécessaire pour prévenir des déviances organoleptiques : risques doxydation, de réduction et de défaut de couleur. Cependant, tout dépend des cépages, du type délevage, de la matrice du vin et de sa teneur en polyphénols antioxydants. Lapport doxygène est surtout utilisé en rouge, mais il peut aussi être utilisé sur des blancs qui ont du mal à aller jusquau bout de leur fermentation alcoolique comme, par exemple, le chenin ou le melon de bourgogne. Ces apports de dioxygène se réalisent lors de la fermentation, de lélevage en barrique et au niveau de lobturateur des bouteilles. Cette méthode peut, en revanche, détériorer les vins si un apport massif dO2 est réalisé à dautres stades (ex : lors de la réception de la vendange, des transferts, du pompage, de la filtration, de la mise en bouteille..). En complément de ce descriptif, Christian Binner, vigneron bio en Alsace, explique la manière dont il oxygène ses blancs.
Grand-Est : Stimuler la dynamique de conversions
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurBien que la région Grand-Est pointait à la 7ème place nationale en surfaces bio en 2020, elle a cependant connu une importante dynamique de conversions, avec 623 nouvelles fermes engagées cette année-là (soit un total de 3587 unités de production et 6,5 % des surfaces). Laurent Cousin, président de Bio en Grand-Est, témoigne de cette tendance au développement de l'agriculture biologique sur la région, tout en alertant sur : le flou concernant les aides dans les années à venir (notamment avec l'entrée en vigueur de la nouvelle PAC en 2023), le maintien de l'équilibre offre-demande, ou encore la transmission des fermes bio après les départs à la retraite d'agriculteurs.
Haute-Marne : Une apiculture engagée dans son territoire
Anna SCHOT, AuteurCécile Chanal-Raffier s'est lancée dans un projet apicole en 2012, après une reconversion professionnelle. Avant de s'installer complètement, elle a pris le temps de se former sur le terrain, pour acquérir des bases solides dans la manière de penser et de pratiquer l'apiculture. Avec son compagnon, Fabien Peter, ils ont continué à travailler dans d'autres domaines avant de s'installer officiellement, sans emprunt, en 2017. Cécile et Fabien ont choisi de travailler avec l'abeille noire, rustique et adaptée au climat et à la flore de la Haute-Marne. Ils souhaitent créer un conservatoire de l'abeille noire locale et ont pour projet de développer un rucher école en partenariat avec une association à vocation pédagogique et de loisirs, et de passer en bio.