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PROJET DE RECHERCHE DEVELOPPEMENT |
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Actualités de la filière biologique en arboriculture et maraîchage : Salon Tech&Bio 2023
Juliette PELLAT, Auteur ; Marie VINCENT, AuteurLe salon Tech&Bio 2023, dans la Drôme, a regroupé de nombreux stands, ateliers et conférences dédiés à l’agriculture biologique. Cet article présente les thèmes abordés lors de conférences et d'ateliers, liés au maraîchage et à l’arboriculture bio. Le projet ALTO vise à augmenter la biodiversité dans les vergers et les services de régulation naturelle. Le projet MIRAD se concentre sur la culture d’abricotiers. Les projets DEPASSE, ECORCE, Brebis et Clairette de Die ou encore PARADOCSE évaluent l’intérêt de la présence d’animaux (ovins et poules) dans les vergers. Le projet SUPOR suit les populations de la punaise diabolique Halyomorpha halys, un ravageur émergent. DENVER est un projet pour l’optimisation de l’irrigation des vergers. MMBio est un projet qui porte sur les microfermes maraîchères bio. Antonin Pépin (INRAe) a présenté les résultats de sa thèse sur l’évaluation environnementale des fermes maraîchères. Le projet GAGNEE étudie l’intérêt du goutte-à-goutte enterré pour l’ail et l’oignon. Pour finir, le projet SOPAM vise à tester une large gamme de paillages biodégradables.
Apports de fourrages grossiers en porc : Des résultats bénéfiques à tous niveaux ! ; Des éleveurs témoignent : Le meilleur pour les porcs
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe projet Casdar Valorage porte sur la valorisation de parcours et de fourrages riches en protéines par les poules pondeuses et les porcs bio. Ce dossier revient sur les résultats d’essais de pâturage et de distribution d’enrubannage menés, entre 2022 et 2023, chez trois éleveurs engraisseurs de porcs, dans un contexte où le règlement de l’AB oblige, depuis 2021, d’apporter des fourrages frais, secs ou ensilés dans l’alimentation de ces animaux. Chaque producteur avait fait le choix des pratiques à tester sur son élevage, l’apport de fourrages étant mené en parallèle d’un rationnement plus ou moins important de la ration (jusqu’à 20 %). Même si tous les résultats ne sont pas encore connus, ils montrent déjà plusieurs intérêts à ces pratiques avec, en premier lieu, un effet évident sur le bien-être animal, avec des porcs beaucoup plus calmes. On peut noter une baisse de la consommation de concentrés et, donc, du coût alimentaire hors fourrages. Les carcasses sont moins grasses avec une amélioration du taux de muscles, du TMP, donc du prix payé. Les essais montrent aussi la faisabilité du pâturage tournant dynamique, avec des mélanges à adapter, les porcs préférant les légumineuses ou encore la chicorée. Les tests de distribution d’enrubannage de luzerne montrent notamment que les porcs préfèrent les fourrages les plus humides, un taux de 50 % de matière sèche semblant un bon compromis. Les résultats complets sont à attendre courant 2024.
Associer élevage ovin et grandes cultures avec un troupeau peu consommateur d’intrants : Journée de restitution du 25 janvier 2024 : Recueil des communications
Le projet Sobriété, qui s’inscrit dans le programme Européen d’Innovations (PEI) et auquel participait Bio Centre, avait pour objectif d’étudier l’introduction d’ateliers ovins dans des fermes de grandes cultures. Quatre agriculteurs conventionnels ont participé à ce travail en imaginant, avec leur conseiller, les modifications de leur assolement, en améliorant la vie de leurs sols et en tendant vers plus d’autonomie. Parallèlement, à Inrae de Bourges, des suivis ont été réalisés, pendant deux campagnes, avec des brebis Berrichonnes de l’Indre et des brebis Romanes qui pâturaient toute l’année dans cette zone céréalière et qui ont valorisé des luzernes, des couverts végétaux et des prairies permanentes, tout en consommant peu d'aliment concentré. Les principaux enseignements de ce suivi concernent : la reproduction (des luttes courtes au printemps), l’alimentation (à partir de la mi-octobre, pâturage des couverts par les brebis et leurs agneaux), le côté sanitaire (surveillance du parasitisme), le bien-être animal et l’économie (des marges brutes élevées avec de bonnes productivités). En fin de document, des conseils sont apportés sur le pâturage des surfaces de grandes cultures, pour les céréales (stade tallage, 1 à 3 jours maximum…), pour les couverts végétaux (sans transition alimentaire et sans apport de concentré) et pour les colzas grains (pâturage d’automne, à proscrire en janvier ; surveillance quotidienne pour éviter le surpâturage…).
Bien-être animal en volailles : Les souches à double fin marquent des essais
Frédéric RIPOCHE, AuteurAvec, en élevage de volailles, l'interdiction du broyage des poussins mâles issus de souches de ponte, quelles solutions sont possibles ? A ce jour, les couvoirs français développent l’ovosexage, qui permet de déterminer le sexe de l’embryon. Or, l’élevage de souches à double fin, basées sur un compromis entre les performances de ponte et celles de production de viande, et permettant donc de valoriser mâles et femelles, est une autre alternative, pouvant intéresser notamment les éleveurs bio. Des essais sur des souches de poules double fin sont en cours, dans le cadre du projet européen Ppillow, portant sur des questions de bien-être animal. C’est l’ITAB qui coordonne ces essais réalisés en France, en Allemagne et au Danemark. Trois souches double fin ont été sélectionnées pour le projet : l’une, plutôt orientée viande, une autre plutôt orientée vers la ponte et la dernière est une souche rustique peu sélectionnée. Les essais, d’abord en station, puis en fermes, ne sont pas encore achevés – notamment en ponte. Les premiers résultats montrent, par exemple, que ces souches ont une croissance plus lente, et donc produisent des volailles d’un poids plus petit et qui sont abattues plus tardivement. Par contre, elles sont plus actives et explorent mieux les parcours. Reste aussi à prendre en compte le volet économique. Le développement de la production de telles souches demanderait un prix de vente de l’œuf et/ou de la viande plus élevé. Quel serait le consentement à payer du consommateur pour un produit plus éthique ? Par ailleurs, il existe encore des questions à explorer : l’alimentation de ces souches, qui pourraient avoir des besoins moins importants que les souches spécialisées habituelles ; les conditions d’élevage ; ou encore les temps de cuisson des viandes produites.
Dossier : Fruits Bio : Faire face aux nouveaux défis
Marion COISNE, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurCe dossier présente plusieurs enjeux émergents en arboriculture bio, notamment sanitaires. Marc Miette, animateur chez Bio Occitanie et référent arboriculture à l’Itab, dresse un bilan du secteur. Il souligne, entre autres, l’impact de la punaise diabolique, l’efficacité des filets contre Drosophila Suzukii, et la recrudescence du black rot ; du côté des projets à suivre, il cite Cap Couverts, pour le développement des couverts en verger, et Alter Spino pour des alternatives au spinosad. L’article suivant traite des solutions contre les punaises (dont diabolique) ; le projet Supor a démontré l’efficacité de filets, de phéromones et du piège Diablex ; le projet Ripposte teste l’usage de parasitoïdes. Pour ce qui est des mouches sur fruits à noyau, le piégeage massif et/ou le filet fonctionnent, Julie Atamna (arboricultrice dans le Tarn-et-Garonne) en témoigne sur cerises. Concernant les pommes, on observe, chez le carpocapse, un développement inquiétant de résistance au virus de la granulose. Des alternatives sont en développement : le Bt (Bacillus Thuringiensis) et un parasitoïde dans le cadre du projet Bioccyd ; le filet reste efficace. Maël Sinoir (Loire-Atlantique), possède 7 ha de pommes et de poires ; il cumule différents moyens de lutte, dont un filet avec système de manipulation maison. Le CTIFL expérimente de nouvelles stratégies pour diminuer l’usage de cuivre contre la tavelure : Anne Duval-Chaboussou présente l’outil d’aide à la décision Rimpro, les tests de PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes), ainsi que le projet « Enfin ! ». Ce projet vise à développer une souche non pathogène de la tavelure, qui pourrait s’hybrider avec celles qui sont pathogènes, donnant des descendants stériles incapables de contaminer les vergers au printemps. Denis Cachet (Maine-et-Loire) macère des écorces de chêne pour traiter son verger contre la tavelure. La famille Pratx possède un verger diversifié dans les Pyrénées-Orientales. Des géotextiles sont placés au pied des arbres pour limiter le désherbage. La résilience de la ferme passe par une diversification des débouchés et des productions (plantation d’avocatiers) ; le principal enjeu reste la raréfaction de l’eau.
Empreinte carbone : Regarder au-delà des consommations de carburant
Frédérique ROSE, AuteurLéna Plusquellec, de la Chambre d’agriculture de Gironde, présente les résultats d’une étude de l'empreinte carbone de domaines viticoles, bio et non-bio. La viticulture représente 48% des émissions, et la vinification 52%. Le plus gros atelier d’émissions est la production des bouteilles en verre ; ces émissions pourraient être diminuées par l’utilisation de bouteilles plus légères ou par le réemploi des bouteilles. Parmi les ateliers qui consomment le plus de fioul, on trouve, en premier, les travaux sur la plante en vert, puis les traitements phytosanitaires et la récolte. L’entretien du sol a un impact assez faible, mais qui pourrait être facilement annulé en effectuant l’entretien du sol en même temps que l’entretien des plantes. Optimiser sa conduite de tracteur ou utiliser du matériel adapté permettent aussi de réduire, de manière globale, sa consommation de GNR. Le stockage de carbone dans les vignobles étudiés compenserait à 76% ces émissions. En parallèle, le projet Mosga, présenté par Hugo Luzi, de l’IFV, a déterminé les émissions liées aux pratiques viticoles (bio et non-bio ; les étapes de la vinification n’ont pas été étudiées) au travers d'une méthode d’analyse de cycles de vie. Le premier atelier d’émissions reste la fabrication des engrais, puis les émissions de protoxyde d’azote et la consommation de carburant, pour une moyenne d’émissions de 2,3 t eq.CO2/ha, contre un stockage dans les sols de 1 t/ha. L’entretien mécanique des sols augmente l’impact carbone de 200 kg eqCO2/ha par rapport à un désherbage par herbicide ; en revanche, l’impact des herbicides en termes d’écotoxicité reste bien supérieur à celle du désherbage mécanique.
Les exploitations bovins lait du Massif central en agriculture biologique : Résultats de la campagne 2022
Dans le cadre du projet BioRéférences 22-28, porté par le Pôle Bio Massif Central, 26 élevages de bovins laitiers biologiques ont été suivis sur la campagne 2022. Cette synthèse présente leurs principaux résultats techniques et économiques selon trois groupes d'élevages : les herbagers avec séchage en grange, les herbagers sans séchage en grange, et ceux qui intègrent du maïs dans leur assolement. Après une année 2021 favorable à la pousse de l'herbe, 2022 a été une nouvelle année de sécheresse (au printemps particulièrement) : en moyenne, ils ont récolté une tMS/UGB de moins qu'en 2021. Par ailleurs, le conflit en Ukraine et l'inflation ont eu, respectivement, des impacts forts sur les prix des matières premières et sur la consommation des Français (baisse de la consommation de produits bio). Les résultats économiques sont très disparates, mais restent globalement bons, avec un EBE moyen de 284 €/1000 L et un coût de production moyen de 856 €/1000 L. Ces données correspondent à la neuvième campagne consécutive suivie par le Collectif BioRéférences pour cette filière.
Les exploitations ovines laitières du Massif central en agriculture biologique : Résultats campagne 2022
Réalisée dans le cadre du projet BioRéférences 22-28 (piloté par le Pôle Bio Massif Central), cette synthèse présente les principaux résultats technico-économiques, pour la campagne 2022, d'un réseau de 17 élevages ovins laitiers bio du sud du Massif central (Lozère et Aveyron). Toutes ces exploitations livrent leur lait à des entreprises, et cinq d'entre elles sont engagées dans la démarche de l'AOP Roquefort. Globalement, pour cette campagne 2022, les résultats techniques de ces élevages sont bons, voire supérieurs à la moyenne des élevages conventionnels suivis en appui technique SIEOL pour ce qui est de la production laitière par brebis (328 litres vs 290). Du côté de la production de fourrages, la bonne année 2021 a permis de constituer des stocks qui se sont avérés plus que nécessaires pour faire face à la sécheresse de l'été 2022. Le prix du lait moyen est de 1423 €/1000 L. Avec des charges en augmentation, le revenu disponible est globalement en baisse (36 454 €/UMO, soit -13 % par rapport à 2021), mais les exploitations suivies restent en bonne santé financière (annuités à hauteur de 14 % du produit brut).
Fertiliser les légumes : Le mulch d’herbe tient ses promesses
Christophe CAHU, Auteur ; Clara STRACH, Auteur ; Mathilde DESPREZ, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet Fertibiosol expérimente l’usage de mulch d’herbe en maraîchage. Les expérimentations ont été menées, de 2017 à 2021, sur l’espace-test agricole Biopousses (Manche). Le mulch est composé d’herbe fraîche. Une épaisseur de 10 cm est déposée sur une culture de céleri-rave, à proximité d’un cas témoin. Le céleri avec mulch a présenté un rendement moyen supérieur 4 saisons sur 5, en particulier les années chaudes et sèches. Le mulch diminue la température, augmente l’humidité du sol, stimule le développement des microorganismes et limite le développement des adventices. De plus, le mulch limite le lessivage de l’azote et augmente le taux de matière organique du sol, pour un coût 4 fois plus faible qu’un amendement exogène équivalent. Cette pratique nécessite, en revanche, un certain temps de travail, pour la fauche et l’épandage, à une période chargée pour le maraîchage ; et elle peut aussi être coûteuse à l’investissement si on fait le choix de la mécanisation (ensileuse à herbe type Taarup). Pierrick Bouchaud (Manche) a mis en place un système de maraîchage « tout herbe » sur sa ferme de 6.5 ha. Il fauche sa prairie de 2.5 ha entre mai et juillet, pour étaler son mulch avant la plantation des courges et des choux. Selon lui, le temps de travail supplémentaire pour la fauche et l’épandage est largement compensé par le moindre désherbage et, surtout, par la diminution du besoin de fertilisation et d’irrigation.
Implantation dans un couvert couché : Des résultats encourageants sur poireau et courge
Marion COISNE, AuteurLe projet Marco (Maraîchage sur couverts végétaux sans herbicides) étudie l’implantation de légumes sur couvert roulé. Il est porté par le Grab, l’ACPEL, la MAB16 et la Serail. Deux fermes, Légumes and Co (79) et Jardins de l’Osme (16), ont testé la méthode entre 2018 et 2022. Samuel Ménard (ACPEL) résume les résultats du projet. La technique est la suivante : un couvert issu d’un mélange de seigle, féverole et vesce (ou trèfle) est semé tôt, afin d’obtenir une biomasse suffisante pour couvrir efficacement la parcelle. Ensuite, le couvert est broyé et roulé, sans être coupé, afin de former un mulch. Enfin, la culture de rente est plantée, le semis n’étant pas possible actuellement avec cette technique. Les tests sur poireaux ont été positifs, mais variables sur les courges selon la variété choisie. Cette technique nécessite une adaptation du matériel agricole, que ce soit le rouleau, la planteuse, etc. Pour la gestion de l'enherbement, la désherbeuse Orbis, qui lacère les adventices sans toucher au paillage, a été testée. Au final, la méthode limite le travail du sol et le développement des adventices sans usage de plastique, mais demande encore à être optimisée.
Laurent Charlier : Responsable recherche, innovation et transfert au CIVB : « Agir sur tous les leviers contre le mildiou »
Louise JEAN, AuteurLaurent Charlier, responsable recherche, innovation et transfert au CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux), présente le plan d’action du CIVB pour faire face à la pression grandissante du mildiou. Un groupe de travail dédié au mildiou a été mis en place, composé d’un large panel d’acteurs locaux (CIVB, Draaf, Inrae, Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine, etc.). Une enquête sur les pratiques des viticulteurs (bio et non bio) a mis en avant des questionnements au sujet du cuivre et de son utilisation optimale (dose, pulvérisation, adjuvants, etc.) ; elle montre aussi que des alternatives sont testées (PNPP, huile essentielle, etc.), mais toujours en complément du cuivre. Un appel à manifestation d’intérêt a permis de sélectionner 6 projets de recherche et développement, financés à hauteur de 500 000 € par le CIVB. Les projets traitent, entre autres : du cycle du cuivre et notamment de ses conditions de lessivage ; de la propagation des spores du mildiou ; de l’impact de l’humectation des vignes sur le développement du mildiou ; etc. D’une manière générale, le plan mildiou mise sur des travaux de recherche en conditions contrôlées, mais aussi sur des actions participatives de producteurs locaux.
Lutter contre les ravageurs des cultures légumières : La répulsion, un concept à expérimenter
Samuel MENARD, AuteurLe projet REPULSE étudie le fonctionnement et l’intérêt agronomique de plantes répulsives comme moyen de lutte contre certains ravageurs des cultures légumières. Ce projet est porté par plusieurs partenaires : CTIFL, ACPEL, Institut Agro Rennes Angers, INRAe, etc. Le projet s’est focalisé sur trois ravageurs : le thrips du poireau (Thrips tabacci), le puceron Aphis gossypii et la mouche du chou (Delia plantura). Une première phase de tests en laboratoire a permis d’évaluer l’impact de plantes pré-identifiées comme répulsives dans la bibliographie. Un test d’olfactométrie a permis de mesurer la production de COV (composés organiques volatils) pour chaque plante, tout en mesurant l'impact de répulsion sur le ravageur : la gaulthérie a donné de bons résultats de répulsion contre le thrips, tandis que la menthe poivrée et le basilic pistou ont diminué la fécondité d’Aphis gossypii. Un test en cage a permis de compter le nombre d’œufs pondus par Delia radicum en fonction de la présence de plantes répulsives : le souci officinal et l’immortelle grande bractée présentent un effet significatif sur la ponte et semblent être agronomiquement intéressants. Le projet comporte ensuite une phase de tests en serres tunnels. Les résultats sont, pour l’instant, assez négatifs, soit par la difficulté agronomique de cultiver la plante répulsive (la culture de la gaulthérie, par exemple, n’est pas adaptée à la conduite des poireaux), soit par le manque de maîtrise sur l’émission de COV des plantes répulsives, qui dépend de nombreux paramètres. Néanmoins, le souci officinal a donné de bons résultats en plein champ, en association avec une culture de brocoli, contre Delia radicum. Du point de vue des producteurs, les plantes répulsives présentent aussi l’intérêt de diversifier les cultures, d’augmenter la biodiversité mais, en revanche, elles demandent du temps de travail et de nouvelles techniques à maîtriser, notamment en désherbage.
Produire des plants de vigne bio : Les pépiniéristes continuent d'expérimenter
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Casdar Pepvitibio vise à développer la filière de production de plants de vigne bio. Le projet est porté par la Chambre d’agriculture du Var et intègre de nombreux partenaires : des pépiniéristes, le réseau GAB, l’IFV, etc. La gestion de l’enherbement est le principal enjeu de la production de plants de vigne mère de porte-greffe ; plusieurs techniques de désherbage mécanique sont testées, avec assistance GPS, avec des systèmes de doigts Kress, etc. Différentes conduites de culture sont également à l’essai : en palissage, sur table, en tête de saule, etc. Au niveau du processus de greffage, les cires d’abeilles et végétales sont utilisées en alternative aux paraffines hormonées. Pour la stimulation de la rhizogenèse, l’utilisation d’extraits de lombricompost ou de macération de saule semblent efficaces. La gestion de la flavescence dorée en bio n’est possible qu’avec de l’eau chaude, ce qui a tendance à fragiliser le plant. Le mildiou reste le principal risque pour les plants de vigne, et l’utilisation exclusive de produits utilisables en bio (cuivre, soufre) semble parfois insuffisante en cas de forte pression du mildiou. Cependant, plusieurs pépinières se rapprochent d’une production stabilisée de plants de vigne bio, notamment la pépinière Hebinger, en Alsace, Chris Bertrand, dans le Gard, et Guillaume Careil, en Maine-et-Loire.
Produire pour Pâques en zone nord : Tenter l’agneau de report ? ; Qualité des carcasses et des viandes d'agneaux : Des résultats encourageants, à parfaire
Frédéric RIPOCHE, AuteurPour étaler la production et vendre à des moments-clés, comme Pâques, l’agneau de report (né au printemps et vendu un an après) peut être une piste, surtout en bio. Dans le cadre du projet Casdar Revabio, des expérimentations ont été conduites entre 2021 et 2022, dans deux lycées agricoles du Centre-Val de Loire. Dans chacun d’eux, deux lots de 30 agneaux mâles entiers ont été conduits, l’un mené exclusivement à l’herbe et l’autre rentré en bergerie à l’automne pour être fini. L’objectif était d’avoir ainsi des agneaux repoussés de 10 à 12 mois (âge maximal avant déclassement en brebis de réforme) pour Pâques. Avec une conduite économe, mais technique, les résultats montrent que les agneaux à l’herbe « s’en sortent mieux », produisant des animaux de bonne qualité commerciale. Un point de vigilance : le parasitisme. Par ailleurs, la qualité des carcasses et des viandes de ces agneaux repoussés a été étudiée, en comparaison avec deux lots de 12 agneaux mâles entiers de contre-saison, élevés en bergerie. Les poids des carcasses des agneaux repoussés montrent une certaine hétérogénéité, ce qui peut parfois poser problème (risque d’un prix au kilo plus faible pour les petits gabarits). Les viandes des agneaux à l’herbe sont parfois plus sombres, moins juteuses et moins tendres. Par contre, le jury de 13 experts ayant dégusté les viandes ne note aucune différence entre les lots en matière d’odeur ou de flaveur marquées. Des résultats intéressants, à confirmer et à compléter par un volet économique.
Projet REPNPP2 : Recensement et échanges de pratiques autour des préparations naturelles peu préoccupantes
Le projet REPNPP2, pour Recensement et Échanges de pratiques autour des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes, a été piloté par la Confédération paysanne, de 2021 à 2023, dans le cadre de l'appel à projets Ecophyto II+. Il a notamment permis plusieurs rencontres d'échanges de pratiques entre agriculteurs intéressés par ces alternatives d'origine naturelle aux pesticides. Aussi, un recueil de savoirs paysans, d'expérimentations et de recherches scientifiques est disponible en ligne. Le colloque de clôture de ce projet a réuni plus de 200 participants, les 29 et 30 novembre 2023, à Villeurbanne, dans le Rhône.