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Adult Organophosphate and Carbamate Insecticide Exposure and Sperm Concentration: A Systematic Review and Meta-Analysis of the Epidemiological Evidence
Lauren B. ELLIS, Auteur ; Karen MOLINA, Auteur ; C. Rebecca ROBBINS, Auteur ; ET AL., AuteurLes preuves de l'impact négatif des insecticides contemporains sur la concentration spermatique (concentration en spermatozoïdes dans le sperme) se sont multipliées au cours des dernières décennies. Cette enquête a évalué la force qualitative et quantitative des preuves épidémiologiques concernant l'exposition des adultes à deux classes d'insecticides d'usage contemporain (les organophosphorés (OP) et les carbamates méthyliques (NMC)) en lien avec la concentration spermatique. Trois bases de données scientifiques (PubMed, Scopus et Web of Science), deux bases de données du gouvernement américain (NIOSHTIC-2 et Science.gov) et cinq sites web d'organisations non gouvernementales ont été consultés pour trouver des études épidémiologiques primaires pertinentes publiées, dans n'importe quelle langue, jusqu'au 11 août 2022. Le risque de biais et la force des preuves ont été évalués conformément à la méthodologie Navigation Guide systematic review. Sur l'ensemble des 20 études, 21 populations d'étude et 1 774 hommes adultes, la différence moyenne standardisée de concentration spermatique entre les hommes adultes plus ou moins exposés aux insecticides OP et NMC était de -0,30. Cette enquête exhaustive a permis d'obtenir des preuves suffisantes d'une association entre une exposition plus élevée aux OP et aux insecticides NMC et une concentration plus faible de spermatozoïdes chez les adultes. Bien que des études de cohortes supplémentaires puissent être bénéfiques pour combler les lacunes des données, la force des preuves justifie de diminuer dès à présent l’usage de pesticides OP et NMC pour empêcher l'augmentation de la stérilité masculine.
Biological nitrogen fixation of legumes crops under organic farming as driven by cropping management: A review
Pietro BARBIERI, Auteur ; Thomas STARCK, Auteur ; Thomas NESME, Auteur ; ET AL., AuteurL’agriculture biologique est largement reconnue comme une stratégie visant à réduire les impacts environnementaux de la production alimentaire, tout en contribuant à atteindre les objectifs mondiaux en matière de climat et de biodiversité. Pourtant, de récentes études et méta-analyses ont mis en évidence la limite que représente l’azote (N) dans les systèmes en grandes cultures biologiques. De l’azote peut néanmoins être fourni grâce à la fixation biologique de l’azote atmosphérique (BNF), notamment avec l’implantation de légumineuses. Or, peu de données sont disponibles sur les quantités d’azote offertes par la BNF réalisée par les légumineuses des systèmes conduits en bio, et sur la façon dont ces quantités peuvent varier en fonction des espèces de légumineuses et des pratiques culturales. L'objectif de cette étude, réalisée par des chercheurs français, est donc de fournir une estimation de la BNF opérée par diverses légumineuses et selon différentes pratiques culturales en bio. Pour cela, la littérature scientifique a été analysée afin de collecter des informations sur la fixation de N2 en agriculture biologique, principalement en valeur absolue de fixation de N2 (Ndfa, en kgN/ha/an), mais aussi en pourcentage, dans la biomasse aérienne, de N dérivée de l’atmosphère (% Ndfa). Les résultats montrent qu'il existe des différences significatives de BNF selon les types de cultures et les pratiques agricoles. Les meilleures performances ont été observées pour les légumineuses fourragères (par rapport aux cultures de légumineuses), et pour les cultures de légumineuses caractérisées par de longues périodes de croissance. Une relation positive a également été trouvée entre le Ndfa et la production de biomasse aérienne. Toutefois, une forte variabilité a été observée au niveau des performances d’une espèce et d’une pratique agricole entre différents sites géographiques.
Grassland biodiversity and ecosystem functions benefit more from cattle than sheep in mixed grazing: A meta-analysis
Jishuai SU, Auteur ; Fengwei XU, Auteur ; Yi ZHANG, AuteurLa plupart des études se concentrent principalement sur les impacts du pâturage monospécifique (bovins ou ovins) sur la biodiversité et sur les services écosystémiques des prairies. Les effets du pâturage mixte bovins-ovins sont moins étudiés. Cette méta-analyse, qui examine les impacts du pâturage mixte, c'est basée sur des études provenant principalement d’Europe, des États-Unis et de Chine. En général, les impacts des bovins et des ovins sur la biodiversité et sur les fonctions écosystémiques des prairies sont différents. Le pâturage de bovins seuls (monospécifique) augmente la diversité végétale et la teneur en carbone organique du sol, tandis que le pâturage d'ovins seuls (monospécifique) a moins d'impacts sur la prairie. Comparé au pâturage monospécifique, le pâturage mixte bovins-ovins (à une intensité de pâturage modérée) favorise une biodiversité multiple et améliore les fonctions des écosystèmes. Plus précisément, le pâturage mixte augmente la biodiversité, l’accumulation de carbone dans le sol et améliore la structure des communautés végétales. À noter que les bovins ont plus d'influence que les ovins sur les avantages du pâturage mixte pour la gestion durable des prairies. Autre bénéfice, le pâturage mixte peut accroître la production animale : la présence de bovins stimule considérablement le gain de poids vif total. Ainsi, cette étude suggère que le pâturage mixte présente des bénéfices pour maintenir simultanément la biodiversité et les fonctions écosystémiques, tout en favorisant la production de viande.
Pesticide effects on soil fauna communities - A meta-analysis
Léa BEAUMELLE, Auteur ; Léa TISON, Auteur ; Nico EISENHAUER, Auteur ; ET AL., AuteurLes nombreuses espèces invertébrées de la faune du sol représentent une part importante de la biodiversité et jouent des rôles cruciaux dans les écosystèmes. Pourtant, leur survie est mise à mal par les pratiques agricoles (54 études et 294 observations), notamment celles de l'agriculture intensive comme l'utilisation de pesticides. À travers cette méta-analyse, les auteurs ont souhaité quantifier l'impact de l'usage de pesticides sur l'abondance, la biomasse, la richesse et la diversité des communautés naturelles du sol. Les résultats montrent que les pesticides ont globalement diminué l'abondance et la diversité des communautés du sol dans toutes les études, avec des effets plus marqués sur la diversité que sur l'abondance. Les scénarios les plus préjudiciables sont ceux qui impliquent plusieurs substances combinées, des substances à large spectre ou des insecticides, et ce même aux doses d'utilisation recommandées. Les auteurs n'ont trouvé aucune preuve que les effets des pesticides s'atténuent avec le temps, car les études à court terme et à long terme présentent des effets aux dimensions similaires. Ainsi, cette méta-analyse conforte la nécessité de réduire l'usage des pesticides pour maintenir la biodiversité.
Méta-analyse sur l’impact des modes de production agricole sur la qualité écologique du sol
A. CHRISTEL, Auteur ; P-A. MARON, Auteur ; L. RANJARD, AuteurLe modèle d’agriculture productiviste, développé après la seconde guerre mondiale, a permis d’augmenter les rendements de façon à répondre à la demande alimentaire croissante. Ce modèle a aussi fortement affecté les propriétés physico-chimiques des sols et leur biodiversité. Des modèles de production alternatifs, comme l’agriculture biologique (AB), la biodynamie (ABD) et l’agriculture de conservation (ACS), ont une empreinte environnementale plus faible, tout en améliorant la qualité physico-chimique et biologique des sols. Si de nombreuses publications et synthèses bibliographiques ont évalué l’impact de pratiques culturales sur la qualité biologique des sols, peu d’études ont évalué, de manière systémique, l’impact du système de production sur les sols. Cette synthèse bibliographique internationale a cherché à évaluer l’impact de quatre systèmes de production (agriculture conventionnelle – AC-, AB, ABD et ACS) sur la qualité écologique des sols, via l’analyse d’indicateurs ciblant les différents groupes d’organismes vivant dans le sol. Cette synthèse montre que l’AC, l’AB et l’ABD sont bien documentées et comparées entre elles, alors que l’ACS est peu documentée. Les tendances observées révèlent une amélioration d’environ 70 % des indicateurs biologiques en ABD et AB, comparés à l’AC. Si l’on compare ABD et AB, l’ABD améliore les indicateurs. Concernant l’ACS, elle apparaît plus vertueuse que l’AC pour 57 % des indicateurs étudiés. L’ABD représente donc le mode de production le plus durable pour la qualité écologique du sol, suivie de l’AB, puis de l’ACS et de l’AC. L’analyse des pratiques culturales montre que la fertilisation organique et l’allongement de la rotation sont les pratiques qui favorisent le plus la qualité écologique des sols. L’application de produits phyto-pharmaceutiques et le travail du sol sont les plus délétères. Cette synthèse permet aussi de pointer le manque d’études sur l’ACS, ainsi que sur certains bioindicateurs de la faune du sol.
Review: Quality and authentication of organic animal products in Europe
Le label AB (Agriculture Biologique) et l’Eurofeuille garantissent un processus de production qui interdit, notamment, l'utilisation d'engrais de synthèse, de pesticides et d'hormones, tout en limitant l'utilisation de médicaments vétérinaires. Toutefois, les consommateurs exigent des garanties concernant la qualité de ces aliments. Cet article dresse un état des lieux des connaissances actuelles sur la qualité des produits animaux biologiques et sur les moyens d'authentifier leur origine biologique. La qualité est ici considérée comme une combinaison de six facteurs : la valeur commerciale, les attributs nutritionnels, sensoriels, technologiques, de commodité et sanitaires. La comparaison de ces attributs entre les produits animaux bio et conventionnels montre une forte hétérogénéité au sein de chaque modalité, due à la variabilité des pratiques agricoles. Deux méta-analyses récentes ont néanmoins montré de meilleurs attributs nutritionnels dans le lait et la viande biologiques, liés à leur teneur plus élevée en acides gras polyinsaturés. En ce qui concerne la qualité sanitaire, un manque d'études a été relevé. L'agriculture biologique réduit le risque de résidus de médicaments et de résistance aux antibiotiques, mais l'élevage en plein air et une période d'élevage plus longue peuvent augmenter l'exposition des animaux aux contaminants environnementaux, ce qui pourrait augmenter le risque de bioaccumulation dans les produits animaux. En général, les attributs liés à la qualité sont plus variables chez les produits bio que chez les produits conventionnels, ce qui peut être dû à une sélection génétique moins importante (notamment en volaille), une plus faible utilisation des intrants et/ou une plus grande variabilité des conditions d'élevage. Cependant, la littérature n'aborde pas l’impact de cette plus grande variabilité sur l'acceptabilité par les consommateurs et sur l’adaptation des procédés de fabrication.
The effects of ants on pest control: a meta-analysis
Diego V. ANJOS, Auteur ; Alejandro TENA, Auteur ; Arleu Barbosa VIANA-JUNIOR, Auteur ; ET AL., AuteurLa lutte biologique est primordiale pour le développement d'une agriculture plus durable. Parmi les insectes auxiliaires, les fourmis peuvent fournir des services écologiques intéressants. Cet article rapporte les résultats d'une méta-analyse de 52 études (concernant 17 cultures différentes) sur le rôle des fourmis sur : l'abondance des ravageurs des cultures, les dégâts sur les plantes et les rendements des cultures. Les auteurs se sont aussi penchés sur la modulation de l'impact des fourmis en fonction de leurs caractéristiques, des ravageurs et des autres auxiliaires présents, ainsi que de la taille du champ, du système de culture et de la durée de l'expérience. Globalement, les fourmis permettent de diminuer l'abondance des ravageurs non producteurs de miellat, de réduire les dommages aux plantes, et ainsi d'augmenter le rendement des cultures. En revanche, elles impactent aussi la présence d'autres auxiliaires, induisant une augmentation des ravageurs producteurs de miellat. Pour favoriser la présence de fourmis sur une parcelle, cette dernière doit être ombragée de préférence.
La biodiversité des sols est-elle impactée par l’apport de cuivre ou son accumulation dans les sols de vignes ? : Synthèse des connaissances scientifiques
B. KARIMI, Auteur ; V. MASSON, Auteur ; L. RANJARD, Auteur ; ET AL., AuteurLe sulfate de cuivre a été utilisé de manière intensive pour lutter contre les maladies fongiques de la vigne durant près de 150 ans. De ce fait, le cuivre s’est fortement accumulé dans les sols viticoles et peut atteindre des concentrations potentiellement nocives pour les organismes du sol. Bien que les doses de cuivre actuellement appliquées soient 10 fois plus faibles qu’il y a 50 ans, son utilisation pose question dans un contexte de transition agroécologique, car il est l'un des rares pesticides utilisés en AB. Cette étude, qui repose sur une méta-analyse de la littérature académique internationale, a pour objectif de quantifier les impacts du cuivre et de son accumulation sur la qualité biologique des sols. Parmi les 300 articles passés en revue, seulement 19 répondaient à cette question de façon pertinente. L’analyse de ces 19 articles scientifiques montre que l’activité microbienne diminue de 30 % si le cuivre est appliqué à une dose supérieure à 400 kgCu/ha/an. L’abondance des nématodes reste inchangée pour des doses de cuivre allant jusqu’à 3 200 kgCu/ha/an. La reproduction des collemboles diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 400 kgCu/ha/an. Celle des enchytrées diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 1 895 kgCu/ha/an. La biomasse lombricienne est réduite de 15 % après une application de 200 kgCu/ha/an. La respiration microbienne est réduite de 50 % dans les sols avec des teneurs en cuivre supérieures à 200 kgCu/ha/an. Globalement, bien qu’une toxicité du cuivre soit observée sur la biodiversité du sol, la littérature montre qu’elle concerne des doses au moins 50 fois supérieures à la dose de 4 kgCu/ha/an actuellement autorisée par la Commission Européenne. Cet article est une traduction de l’article scientifique : « Ecotoxicity of copper input and accumulation for soil biodiversity in vineyards » (https://doi.org/10.1007/s10311-020-01155-x).
Health and welfare in organic livestock production systems - a systematic mapping of current knowledge
Magdalena Presto ÅKERFELDT, Auteur ; Stefan GUNNARSSON, Auteur ; Isabel BLANCO-PENEDO, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude, réalisée par des chercheurs suédois, a pour objectif de dresser un état des lieux de la santé et du bien-être des animaux dans les élevages biologiques. Pour cela, une méta-analyse a été conduite sur 166 publications scientifiques, publiées entre 2008 et 2020, afin d’étudier la prévalence des maladies et des effets comportementaux chez les bovins, les ovins, les porcins, les poules pondeuses et les poulets de chair biologiques. Les résultats n’ont pas permis de mettre en avant de différences sur le bien-être animal, dans les élevages biologiques comparés aux élevages conventionnels. Néanmoins, le statut du bien-être des animaux est généralement bon en agriculture biologique, si l’on se base sur la définition de la santé et du bien-être des animaux établie par l'OIE (Organisation mondiale de la santé animale). Par ailleurs, les normes biologiques offrent un cadre permettant une intégration élevée du bien-être animal. Cependant, les systèmes biologiques sont confrontés à plusieurs défis en matière de santé animale. Dans les élevages laitiers bio, les principaux problèmes de santé sont similaires à ceux des fermes conventionnelles : la gestion des mammites et des boiteries. Dans les élevages ovins bio, les principaux problèmes de santé concernent la gestion des parasites, des mammites, ainsi que la mortalité des agneaux. Les élevages porcins bio sont confrontés à des mortalités de porcelets, des affections respiratoires, des parasites et des problèmes de pattes. Dans les élevages de poules pondeuses bio, les principaux problèmes rencontrés sont le picage, le cannibalisme et la gestion des parasites. Dans les élevages de poulets de chair bio, les problèmes concernent plutôt les dermatites au niveau des pattes, des jarrets et de la poitrine.
Méta-analyse : impact positif de la biodynamie sur les qualités du sol
Martin QUANTIN, AuteurEn 2021, Amélie Christel d'AgroParisTech, Pierre-Alain Maron et Lionel Ranjard d'INRAE de Dijon, ont publié la synthèse d'une méta-analyse visant à comparer les impacts sur le sol des agricultures conventionnelle, de conservation, biologique et biodynamique, et ce, à l'échelle du système et non pas à l'échelle d'une pratique comme c'est souvent le cas. Ce sont ainsi une centaine de publications qui ont été passées au crible des chercheurs, ciblées en particulier sur l'évaluation des communautés de microorganismes dans le sol. Les résultats montrent que les indicateurs biologiques du sol sont améliorés d'environ 70 % en agriculture biologique et biodynamique en comparaison à l'agriculture conventionnelle. Ces mêmes indicateurs donnent en moyenne de meilleurs résultats (+ 43 %) en agriculture biodynamique qu'en agriculture biologique mais, dans un nombre important de données, aucun écart significatif n'est observé entre ces deux systèmes de production. Il en résulte que les systèmes biodynamiques sont les plus favorables à un bon état écologique des sols, devant l'agriculture biologique, l'agriculture de conservation et enfin l'agriculture conventionnelle. Ces résultats s'expliquent en partie par la mise en œuvre d'un travail du sol simplifié et l'usage d'engrais organiques, mais l'impact des préparations biodynamiques reste à démontrer et à expliquer, faute de données suffisantes à ce jour.
Positive but variable effects of crop diversification on biodiversity and ecosystem services
Tamara BEN-ARI, Auteur ; David MAKOWSKI, Auteur ; ET AL., AuteurSelon la théorie de l’écologie, la biodiversité a un effet positif et stabilisateur sur la fourniture de services écosystémiques. Toutefois, les impacts liés à l'augmentation de la diversité des espèces et des variétés dans les agroécosystèmes sont encore peu étudiés. Pour évaluer de manière approfondie les effets de la diversification des cultures, les résultats de 95 méta-analyses ont été étudiées. Ces dernières regroupent 5 156 expérimentations, menées dans 85 pays, sur 84 années, et représentent plus de 54 500 observations sur 120 espèces cultivées. Les résultats montrent que la diversification des cultures améliore non seulement la production végétale (effet médian de + 14 %), mais aussi la biodiversité associée, c'est-à-dire la biodiversité des plantes non cultivées et des animaux sauvages (+ 24 %). La diversification des cultures augmente aussi certains services écosystémiques de soutien et de régulation, notamment la qualité de l'eau (+ 51 %), la lutte contre les ravageurs et les maladies (+ 63 %) et la qualité des sols (+ 11 %). Cependant, les résultats obtenus pour chaque service écosystémique pris individuellement varient considérablement suivant les différentes stratégies de diversification des cultures employées (agroforesterie, cultures dérobées, couverts végétaux, rotations des cultures ou mélanges de variétés). L'agroforesterie est particulièrement efficace pour fournir divers services écosystémiques, notamment la qualité de l'eau, la régulation des parasites et des maladies, la biodiversité associée, la productivité et la qualité des sols à long terme. Les mélanges de variétés fournissent, en revanche, les services les plus faibles, tandis que les autres stratégies présentent des résultats intermédiaires.
Agricultural diversification promotes multiple ecosystem services without compromising yield
Giovanni TAMBURINI, Auteur ; Riccardo BOMMARCO, Auteur ; Sara HALLIN, Auteur ; ET AL., AuteurL’augmentation de la diversité des cultures est considérée comme l’un des leviers permettant de favoriser les services écosystémiques, tout en réduisant la dépendance des exploitations à certains intrants et en maintenant un certain niveau de rendement. Cette étude évalue l'impact de plusieurs pratiques de diversification des cultures sur la biodiversité souterraine et aérienne (biodiversité présente au-dessus du sol), ainsi que sur les services écosystémiques. Pour cela, 98 méta-analyses ont été examinées et une méta-analyse de second ordre a été réalisée à partir de 5 160 études, comprenant 41 946 données comparant des systèmes de culture diversifiés et des systèmes de culture simplifiés. Globalement, les résultats montrent que la diversification des cultures améliore la biodiversité, la pollinisation, la lutte contre les ravageurs, le cycle des éléments nutritifs, la fertilité des sols et la régulation de l'eau, le tout sans compromettre le rendement. Les pratiques ciblant la biodiversité aérienne ont plutôt stimulé la lutte contre les ravageurs et la régulation de l'eau, tandis que celles ciblant la biodiversité souterraine ont amélioré le cycle des nutriments, la fertilité des sols et, également, la régulation de l'eau. Le plus souvent, la diversification des cultures a abouti à une relation gagnant-gagnant entre les services et les rendements des cultures. La variabilité des réponses et l'occurrence des compromis mettent néanmoins en évidence la dépendance contextuelle des résultats. L'adoption généralisée des pratiques de diversification semble être une piste prometteuse pour contribuer à conserver la biodiversité et à atteindre la sécurité alimentaire, et ce, aussi bien à l'échelle locale que mondiale.
Meta-analysis of nutrient budgets in organic farms across Europe
Marie REIMER, Auteur ; Kurt MOLLER, Auteur ; Tobias Edward HARTMANN, AuteurLa fertilisation des exploitations biologiques est un sujet très discuté en Europe, en raison de la disponibilité limitée de fertilisants externes aux exploitations et de l'utilisation d'intrants controversés (ex : matière organique conventionnelle). Pour optimiser la fertilisation, il est nécessaire d'obtenir des données valides sur les besoins et les excédents en éléments minéraux à l’aide de bilans de fertilisation. Afin d’établir une vue d'ensemble de ces besoins et de ces excédents à l’échelle européenne, une méta-analyse a été réalisée à partir de 56 études indépendantes. Ces dernières portaient sur des bilans de fertilisation de fermes bio réalisés à l’échelle de l’exploitation ou de la parcelle. La méta-analyse a montré un déséquilibre pour la plupart des éléments minéraux : un surplus en azote (45 kg N/ha/an), en magnésium (16 kg Mg/ha/an) et en soufre (45 kg S/ha/an) ; un bilan équilibré pour le phosphore (0 kg P/ha/1 an) ; un déficit en potassium (- 12 kg K/ha/ an). De grandes différences ont été observées entre les exploitations. Elles pourraient en partie être expliquées par le type de ferme et la méthode de bilan utilisée. Les exploitations mixtes et spécialisées en grandes cultures affichent des bilans en N, P, Mg et S inférieurs à ceux des exploitations bovines ou en productions fruitières et légumières. En revanche, tous les types d'exploitations, exceptées les exploitations bovines, présentent des bilans déficitaires en K. Par ailleurs, les bilans de fertilisation menés à l’échelle des exploitations sont plus élevés que ceux réalisés sur des parcelles. Des variations entre les pays pourraient également être mises en avant, mais les données entre pays sont peu comparables (types de fermes et méthodes de bilan de fertilisation différents).
The effectiveness of flower strips and hedgerows on pest control, pollination services and crop yield: a quantitative synthesis
Matthias ALBRECHT, Auteur ; David KLEIJN, Auteur ; Louis SUTTER, Auteur ; ET AL., AuteurL’implantation d’espèces florales est encouragée pour favoriser l'intensification écologique de l'agriculture via la fourniture de services écosystémiques. Cependant, une évaluation complète de l'efficacité des différents types de plantations florales, de leurs caractéristiques et de leurs conséquences sur le rendement des cultures fait défaut. C’est pourquoi cette étude a cherché à quantifier les effets des bandes fleuries et des haies dans la lutte contre les ravageurs (méta-analyse de 18 études indépendantes) et dans les services de pollinisation (méta-analyse de 17 études indépendantes) sur diverses cultures situées en Amérique du Nord, en Europe et en Nouvelle-Zélande. En moyenne, les bandes fleuries ont amélioré de 16 % les services de lutte contre les ravageurs. Cet effet n’a, en revanche, pas été observé avec les haies. Les effets des bandes fleuries et des haies sur la pollinisation des cultures et les rendements sont plus variables. Plusieurs facteurs influençant l'efficacité de ces infrastructures agroécologiques ont néanmoins été identifiés : les services de pollinisation diminuent de façon exponentielle avec la distance des plantations ; les bandes comprenant des fleurs vivaces ou une grande diversité de plantes à fleurs améliorent la pollinisation. Ces résultats offrent des voies prometteuses pour optimiser les plantations d’espèces florales visant à favoriser les services écosystémiques et à réaliser une intensification écologique de l'agriculture.
The potential of agroecology to build climate-resilient livelihoods and food systems
Fabio LEIPPERT, Auteur ; Maryline DARMAUN, Auteur ; Martial BERNOUX, Auteur ; ET AL., Auteur | ROME (Viale delle Terme di Caracalla, 00153, ITALIE) : FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) | 2020Ce rapport d’étude fournit des éléments pour répondre à la question suivante : comment l'agroécologie peut-elle favoriser l'adaptation au changement climatique, l'atténuation et la résilience à travers des pratiques agricoles et des politiques ? En effet, pour faire face au changement climatique, la transformation des systèmes agricoles et alimentaires est nécessaire. Ce défi ne pourra s’effectuer que par le biais d’une collaboration interdisciplinaire à tous les niveaux, en rassemblant des données techniques, les différents acteurs du système alimentaire et les acteurs politiques. Cette étude s’inscrit dans cette logique. Elle est née d’une collaboration entre de nombreux acteurs : des institutions de recherche, des organisations de la société civile et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle étudie : 1 – la scène politique internationale, et plus particulièrement la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et l’action commune de Koronivia pour l’agriculture (KJWA) ; 2 - une méta-analyse sur des études déjà existantes en lien avec l’agroécologie et le changement climatique ; 3 – des études de cas au Kenya et au Sénégal : la première a porté sur le potentiel d’intégration de l’agroécologie dans les cadres institutionnels, et la seconde a porté sur le potentiel technique via une analyse comparative de la résilience des agroécosystèmes. Ces différents travaux ont mis en évidence le fait que l’agroécologie renforce la résilience des agroécosystèmes, en soutenant des principes écologiques (biodiversité, diversité globale, santé des sols…) et en consolidant des aspects sociaux. Ils font également ressortir l’importance de respecter la nature transdisciplinaire et systémique de l’agroécologie pour qu’elle puisse réellement transformer les systèmes agricoles et alimentaires.