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Documents disponibles dans cette catégorie (25)


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Méta-analyse sur limpact des modes de production agricole sur la qualité écologique du sol
A. CHRISTEL, Auteur ; P-A. MARON, Auteur ; L. RANJARD, AuteurLe modèle dagriculture productiviste, développé après la seconde guerre mondiale, a permis daugmenter les rendements de façon à répondre à la demande alimentaire croissante. Ce modèle a aussi fortement affecté les propriétés physico-chimiques des sols et leur biodiversité. Des modèles de production alternatifs, comme lagriculture biologique (AB), la biodynamie (ABD) et lagriculture de conservation (ACS), ont une empreinte environnementale plus faible, tout en améliorant la qualité physico-chimique et biologique des sols. Si de nombreuses publications et synthèses bibliographiques ont évalué limpact de pratiques culturales sur la qualité biologique des sols, peu détudes ont évalué, de manière systémique, limpact du système de production sur les sols. Cette synthèse bibliographique internationale a cherché à évaluer limpact de quatre systèmes de production (agriculture conventionnelle AC-, AB, ABD et ACS) sur la qualité écologique des sols, via lanalyse dindicateurs ciblant les différents groupes dorganismes vivant dans le sol. Cette synthèse montre que lAC, lAB et lABD sont bien documentées et comparées entre elles, alors que lACS est peu documentée. Les tendances observées révèlent une amélioration denviron 70 % des indicateurs biologiques en ABD et AB, comparés à lAC. Si lon compare ABD et AB, lABD améliore les indicateurs. Concernant lACS, elle apparaît plus vertueuse que lAC pour 57 % des indicateurs étudiés. LABD représente donc le mode de production le plus durable pour la qualité écologique du sol, suivie de lAB, puis de lACS et de lAC. Lanalyse des pratiques culturales montre que la fertilisation organique et lallongement de la rotation sont les pratiques qui favorisent le plus la qualité écologique des sols. Lapplication de produits phyto-pharmaceutiques et le travail du sol sont les plus délétères. Cette synthèse permet aussi de pointer le manque détudes sur lACS, ainsi que sur certains bioindicateurs de la faune du sol.
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Review: Quality and authentication of organic animal products in Europe
Le label AB (Agriculture Biologique) et lEurofeuille garantissent un processus de production qui interdit, notamment, l'utilisation d'engrais de synthèse, de pesticides et d'hormones, tout en limitant l'utilisation de médicaments vétérinaires. Toutefois, les consommateurs exigent des garanties concernant la qualité de ces aliments. Cet article dresse un état des lieux des connaissances actuelles sur la qualité des produits animaux biologiques et sur les moyens d'authentifier leur origine biologique. La qualité est ici considérée comme une combinaison de six facteurs : la valeur commerciale, les attributs nutritionnels, sensoriels, technologiques, de commodité et sanitaires. La comparaison de ces attributs entre les produits animaux bio et conventionnels montre une forte hétérogénéité au sein de chaque modalité, due à la variabilité des pratiques agricoles. Deux méta-analyses récentes ont néanmoins montré de meilleurs attributs nutritionnels dans le lait et la viande biologiques, liés à leur teneur plus élevée en acides gras polyinsaturés. En ce qui concerne la qualité sanitaire, un manque d'études a été relevé. L'agriculture biologique réduit le risque de résidus de médicaments et de résistance aux antibiotiques, mais l'élevage en plein air et une période d'élevage plus longue peuvent augmenter l'exposition des animaux aux contaminants environnementaux, ce qui pourrait augmenter le risque de bioaccumulation dans les produits animaux. En général, les attributs liés à la qualité sont plus variables chez les produits bio que chez les produits conventionnels, ce qui peut être dû à une sélection génétique moins importante (notamment en volaille), une plus faible utilisation des intrants et/ou une plus grande variabilité des conditions d'élevage. Cependant, la littérature n'aborde pas limpact de cette plus grande variabilité sur l'acceptabilité par les consommateurs et sur ladaptation des procédés de fabrication.
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The effects of ants on pest control: a meta-analysis
Diego V. ANJOS, Auteur ; Alejandro TENA, Auteur ; Arleu Barbosa VIANA-JUNIOR, Auteur ; ET AL., AuteurLa lutte biologique est primordiale pour le développement d'une agriculture plus durable. Parmi les insectes auxiliaires, les fourmis peuvent fournir des services écologiques intéressants. Cet article rapporte les résultats d'une méta-analyse de 52 études (concernant 17 cultures différentes) sur le rôle des fourmis sur : l'abondance des ravageurs des cultures, les dégâts sur les plantes et les rendements des cultures. Les auteurs se sont aussi penchés sur la modulation de l'impact des fourmis en fonction de leurs caractéristiques, des ravageurs et des autres auxiliaires présents, ainsi que de la taille du champ, du système de culture et de la durée de l'expérience. Globalement, les fourmis permettent de diminuer l'abondance des ravageurs non producteurs de miellat, de réduire les dommages aux plantes, et ainsi d'augmenter le rendement des cultures. En revanche, elles impactent aussi la présence d'autres auxiliaires, induisant une augmentation des ravageurs producteurs de miellat. Pour favoriser la présence de fourmis sur une parcelle, cette dernière doit être ombragée de préférence.
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La biodiversité des sols est-elle impactée par lapport de cuivre ou son accumulation dans les sols de vignes ? : Synthèse des connaissances scientifiques
B. KARIMI, Auteur ; V. MASSON, Auteur ; L. RANJARD, Auteur ; ET AL., AuteurLe sulfate de cuivre a été utilisé de manière intensive pour lutter contre les maladies fongiques de la vigne durant près de 150 ans. De ce fait, le cuivre sest fortement accumulé dans les sols viticoles et peut atteindre des concentrations potentiellement nocives pour les organismes du sol. Bien que les doses de cuivre actuellement appliquées soient 10 fois plus faibles quil y a 50 ans, son utilisation pose question dans un contexte de transition agroécologique, car il est l'un des rares pesticides utilisés en AB. Cette étude, qui repose sur une méta-analyse de la littérature académique internationale, a pour objectif de quantifier les impacts du cuivre et de son accumulation sur la qualité biologique des sols. Parmi les 300 articles passés en revue, seulement 19 répondaient à cette question de façon pertinente. Lanalyse de ces 19 articles scientifiques montre que lactivité microbienne diminue de 30 % si le cuivre est appliqué à une dose supérieure à 400 kgCu/ha/an. Labondance des nématodes reste inchangée pour des doses de cuivre allant jusquà 3 200 kgCu/ha/an. La reproduction des collemboles diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 400 kgCu/ha/an. Celle des enchytrées diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 1 895 kgCu/ha/an. La biomasse lombricienne est réduite de 15 % après une application de 200 kgCu/ha/an. La respiration microbienne est réduite de 50 % dans les sols avec des teneurs en cuivre supérieures à 200 kgCu/ha/an. Globalement, bien quune toxicité du cuivre soit observée sur la biodiversité du sol, la littérature montre quelle concerne des doses au moins 50 fois supérieures à la dose de 4 kgCu/ha/an actuellement autorisée par la Commission Européenne. Cet article est une traduction de larticle scientifique : « Ecotoxicity of copper input and accumulation for soil biodiversity in vineyards » (https://doi.org/10.1007/s10311-020-01155-x).
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Health and welfare in organic livestock production systems - a systematic mapping of current knowledge
Magdalena Presto ÅKERFELDT, Auteur ; Stefan GUNNARSSON, Auteur ; Isabel BLANCO-PENEDO, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude, réalisée par des chercheurs suédois, a pour objectif de dresser un état des lieux de la santé et du bien-être des animaux dans les élevages biologiques. Pour cela, une méta-analyse a été conduite sur 166 publications scientifiques, publiées entre 2008 et 2020, afin détudier la prévalence des maladies et des effets comportementaux chez les bovins, les ovins, les porcins, les poules pondeuses et les poulets de chair biologiques. Les résultats nont pas permis de mettre en avant de différences sur le bien-être animal, dans les élevages biologiques comparés aux élevages conventionnels. Néanmoins, le statut du bien-être des animaux est généralement bon en agriculture biologique, si lon se base sur la définition de la santé et du bien-être des animaux établie par l'OIE (Organisation mondiale de la santé animale). Par ailleurs, les normes biologiques offrent un cadre permettant une intégration élevée du bien-être animal. Cependant, les systèmes biologiques sont confrontés à plusieurs défis en matière de santé animale. Dans les élevages laitiers bio, les principaux problèmes de santé sont similaires à ceux des fermes conventionnelles : la gestion des mammites et des boiteries. Dans les élevages ovins bio, les principaux problèmes de santé concernent la gestion des parasites, des mammites, ainsi que la mortalité des agneaux. Les élevages porcins bio sont confrontés à des mortalités de porcelets, des affections respiratoires, des parasites et des problèmes de pattes. Dans les élevages de poules pondeuses bio, les principaux problèmes rencontrés sont le picage, le cannibalisme et la gestion des parasites. Dans les élevages de poulets de chair bio, les problèmes concernent plutôt les dermatites au niveau des pattes, des jarrets et de la poitrine.
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Méta-analyse : impact positif de la biodynamie sur les qualités du sol
Martin QUANTIN, AuteurEn 2021, Amélie Christel d'AgroParisTech, Pierre-Alain Maron et Lionel Ranjard d'INRAE de Dijon, ont publié la synthèse d'une méta-analyse visant à comparer les impacts sur le sol des agricultures conventionnelle, de conservation, biologique et biodynamique, et ce, à l'échelle du système et non pas à l'échelle d'une pratique comme c'est souvent le cas. Ce sont ainsi une centaine de publications qui ont été passées au crible des chercheurs, ciblées en particulier sur l'évaluation des communautés de microorganismes dans le sol. Les résultats montrent que les indicateurs biologiques du sol sont améliorés d'environ 70 % en agriculture biologique et biodynamique en comparaison à l'agriculture conventionnelle. Ces mêmes indicateurs donnent en moyenne de meilleurs résultats (+ 43 %) en agriculture biodynamique qu'en agriculture biologique mais, dans un nombre important de données, aucun écart significatif n'est observé entre ces deux systèmes de production. Il en résulte que les systèmes biodynamiques sont les plus favorables à un bon état écologique des sols, devant l'agriculture biologique, l'agriculture de conservation et enfin l'agriculture conventionnelle. Ces résultats s'expliquent en partie par la mise en uvre d'un travail du sol simplifié et l'usage d'engrais organiques, mais l'impact des préparations biodynamiques reste à démontrer et à expliquer, faute de données suffisantes à ce jour.
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Positive but variable effects of crop diversification on biodiversity and ecosystem services
Tamara BEN-ARI, Auteur ; David MAKOWSKI, Auteur ; ET AL., AuteurSelon la théorie de lécologie, la biodiversité a un effet positif et stabilisateur sur la fourniture de services écosystémiques. Toutefois, les impacts liés à l'augmentation de la diversité des espèces et des variétés dans les agroécosystèmes sont encore peu étudiés. Pour évaluer de manière approfondie les effets de la diversification des cultures, les résultats de 95 méta-analyses ont été étudiées. Ces dernières regroupent 5 156 expérimentations, menées dans 85 pays, sur 84 années, et représentent plus de 54 500 observations sur 120 espèces cultivées. Les résultats montrent que la diversification des cultures améliore non seulement la production végétale (effet médian de + 14 %), mais aussi la biodiversité associée, c'est-à-dire la biodiversité des plantes non cultivées et des animaux sauvages (+ 24 %). La diversification des cultures augmente aussi certains services écosystémiques de soutien et de régulation, notamment la qualité de l'eau (+ 51 %), la lutte contre les ravageurs et les maladies (+ 63 %) et la qualité des sols (+ 11 %). Cependant, les résultats obtenus pour chaque service écosystémique pris individuellement varient considérablement suivant les différentes stratégies de diversification des cultures employées (agroforesterie, cultures dérobées, couverts végétaux, rotations des cultures ou mélanges de variétés). L'agroforesterie est particulièrement efficace pour fournir divers services écosystémiques, notamment la qualité de l'eau, la régulation des parasites et des maladies, la biodiversité associée, la productivité et la qualité des sols à long terme. Les mélanges de variétés fournissent, en revanche, les services les plus faibles, tandis que les autres stratégies présentent des résultats intermédiaires.
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Agricultural diversification promotes multiple ecosystem services without compromising yield
Giovanni TAMBURINI, Auteur ; Riccardo BOMMARCO, Auteur ; Sara HALLIN, Auteur ; ET AL., AuteurLaugmentation de la diversité des cultures est considérée comme lun des leviers permettant de favoriser les services écosystémiques, tout en réduisant la dépendance des exploitations à certains intrants et en maintenant un certain niveau de rendement. Cette étude évalue l'impact de plusieurs pratiques de diversification des cultures sur la biodiversité souterraine et aérienne (biodiversité présente au-dessus du sol), ainsi que sur les services écosystémiques. Pour cela, 98 méta-analyses ont été examinées et une méta-analyse de second ordre a été réalisée à partir de 5 160 études, comprenant 41 946 données comparant des systèmes de culture diversifiés et des systèmes de culture simplifiés. Globalement, les résultats montrent que la diversification des cultures améliore la biodiversité, la pollinisation, la lutte contre les ravageurs, le cycle des éléments nutritifs, la fertilité des sols et la régulation de l'eau, le tout sans compromettre le rendement. Les pratiques ciblant la biodiversité aérienne ont plutôt stimulé la lutte contre les ravageurs et la régulation de l'eau, tandis que celles ciblant la biodiversité souterraine ont amélioré le cycle des nutriments, la fertilité des sols et, également, la régulation de l'eau. Le plus souvent, la diversification des cultures a abouti à une relation gagnant-gagnant entre les services et les rendements des cultures. La variabilité des réponses et l'occurrence des compromis mettent néanmoins en évidence la dépendance contextuelle des résultats. L'adoption généralisée des pratiques de diversification semble être une piste prometteuse pour contribuer à conserver la biodiversité et à atteindre la sécurité alimentaire, et ce, aussi bien à l'échelle locale que mondiale.
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Meta-analysis of nutrient budgets in organic farms across Europe
Marie REIMER, Auteur ; Kurt MOLLER, Auteur ; Tobias Edward HARTMANN, AuteurLa fertilisation des exploitations biologiques est un sujet très discuté en Europe, en raison de la disponibilité limitée de fertilisants externes aux exploitations et de l'utilisation d'intrants controversés (ex : matière organique conventionnelle). Pour optimiser la fertilisation, il est nécessaire d'obtenir des données valides sur les besoins et les excédents en éléments minéraux à laide de bilans de fertilisation. Afin détablir une vue d'ensemble de ces besoins et de ces excédents à léchelle européenne, une méta-analyse a été réalisée à partir de 56 études indépendantes. Ces dernières portaient sur des bilans de fertilisation de fermes bio réalisés à léchelle de lexploitation ou de la parcelle. La méta-analyse a montré un déséquilibre pour la plupart des éléments minéraux : un surplus en azote (45 kg N/ha/an), en magnésium (16 kg Mg/ha/an) et en soufre (45 kg S/ha/an) ; un bilan équilibré pour le phosphore (0 kg P/ha/1 an) ; un déficit en potassium (- 12 kg K/ha/ an). De grandes différences ont été observées entre les exploitations. Elles pourraient en partie être expliquées par le type de ferme et la méthode de bilan utilisée. Les exploitations mixtes et spécialisées en grandes cultures affichent des bilans en N, P, Mg et S inférieurs à ceux des exploitations bovines ou en productions fruitières et légumières. En revanche, tous les types d'exploitations, exceptées les exploitations bovines, présentent des bilans déficitaires en K. Par ailleurs, les bilans de fertilisation menés à léchelle des exploitations sont plus élevés que ceux réalisés sur des parcelles. Des variations entre les pays pourraient également être mises en avant, mais les données entre pays sont peu comparables (types de fermes et méthodes de bilan de fertilisation différents).
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The effectiveness of flower strips and hedgerows on pest control, pollination services and crop yield: a quantitative synthesis
Matthias ALBRECHT, Auteur ; David KLEIJN, Auteur ; Louis SUTTER, Auteur ; ET AL., AuteurLimplantation despèces florales est encouragée pour favoriser l'intensification écologique de l'agriculture via la fourniture de services écosystémiques. Cependant, une évaluation complète de l'efficacité des différents types de plantations florales, de leurs caractéristiques et de leurs conséquences sur le rendement des cultures fait défaut. Cest pourquoi cette étude a cherché à quantifier les effets des bandes fleuries et des haies dans la lutte contre les ravageurs (méta-analyse de 18 études indépendantes) et dans les services de pollinisation (méta-analyse de 17 études indépendantes) sur diverses cultures situées en Amérique du Nord, en Europe et en Nouvelle-Zélande. En moyenne, les bandes fleuries ont amélioré de 16 % les services de lutte contre les ravageurs. Cet effet na, en revanche, pas été observé avec les haies. Les effets des bandes fleuries et des haies sur la pollinisation des cultures et les rendements sont plus variables. Plusieurs facteurs influençant l'efficacité de ces infrastructures agroécologiques ont néanmoins été identifiés : les services de pollinisation diminuent de façon exponentielle avec la distance des plantations ; les bandes comprenant des fleurs vivaces ou une grande diversité de plantes à fleurs améliorent la pollinisation. Ces résultats offrent des voies prometteuses pour optimiser les plantations despèces florales visant à favoriser les services écosystémiques et à réaliser une intensification écologique de l'agriculture.
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The potential of agroecology to build climate-resilient livelihoods and food systems
Fabio LEIPPERT, Auteur ; Maryline DARMAUN, Auteur ; Martial BERNOUX, Auteur ; ET AL., Auteur | ROME (Viale delle Terme di Caracalla, 00153, ITALIE) : FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) | 2020Ce rapport détude fournit des éléments pour répondre à la question suivante : comment l'agroécologie peut-elle favoriser l'adaptation au changement climatique, l'atténuation et la résilience à travers des pratiques agricoles et des politiques ? En effet, pour faire face au changement climatique, la transformation des systèmes agricoles et alimentaires est nécessaire. Ce défi ne pourra seffectuer que par le biais dune collaboration interdisciplinaire à tous les niveaux, en rassemblant des données techniques, les différents acteurs du système alimentaire et les acteurs politiques. Cette étude sinscrit dans cette logique. Elle est née dune collaboration entre de nombreux acteurs : des institutions de recherche, des organisations de la société civile et lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture (FAO). Elle étudie : 1 la scène politique internationale, et plus particulièrement la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et laction commune de Koronivia pour lagriculture (KJWA) ; 2 - une méta-analyse sur des études déjà existantes en lien avec lagroécologie et le changement climatique ; 3 des études de cas au Kenya et au Sénégal : la première a porté sur le potentiel dintégration de lagroécologie dans les cadres institutionnels, et la seconde a porté sur le potentiel technique via une analyse comparative de la résilience des agroécosystèmes. Ces différents travaux ont mis en évidence le fait que lagroécologie renforce la résilience des agroécosystèmes, en soutenant des principes écologiques (biodiversité, diversité globale, santé des sols ) et en consolidant des aspects sociaux. Ils font également ressortir limportance de respecter la nature transdisciplinaire et systémique de lagroécologie pour quelle puisse réellement transformer les systèmes agricoles et alimentaires.
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A global synthesis reveals biodiversity-mediated benefits for crop production
Matteo DAINESE, Auteur ; Emily MARTIN, Auteur ; Ingolf STEFFAN-DEWENTER, Auteur ; ET AL., AuteurLa gestion et lutilisation actuelles des terres menacent la biodiversité mondiale et compromettent de multiples fonctions écosystémiques essentielles à la production de cultures alimentaires. Les connaissances acquises sur les services écosystémiques ne permettent pas, pour linstant, de savoir si les services écosystémiques favorisant les rendements peuvent être maintenus par quelques espèces dominantes ou s'ils dépendent dune grande diversité dauxiliaires. Une méta-analyse a été conduite à partir de 89 études fournissant des données sur 1 475 emplacements. Une importante base de données a été créée. Elle a permis détudier limpact de la richesse spécifique des auxiliaires, de leur abondance et de la proportion despèces pollinisatrices sur les niveaux de lutte biologique et les rendements obtenus. Les résultats montrent que la richesse spécifique en pollinisateurs et en auxiliaires soutient directement les services écosystémiques, et ce, indépendamment de leur abondance et des espèces dominantes. La simplification des paysages agricoles entraîne des effets négatifs sur les services. Jusquà 50 % de ces effets sont liés à une perte de la richesse spécifique et ont des répercussions négatives sur les rendements. Le maintien de la biodiversité est donc vital pour conserver les principaux avantages agroécosystémiques pour la société.
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Effet de l'intensification écologique dans la lutte contre les ravageurs : Lagriculture biologique favorise le contrôle des bioagresseurs
Pierre THEVENON, AuteurLa recherche agronomique cherche à intensifier les agroécosystèmes pour conserver les niveaux de production actuels tout en diminuant leur impact sur lenvironnement et la santé. Lagriculture biologique peut répondre à cet objectif avec loptimisation des fonctions écologiques pour lutter contre les bioagresseurs. Toutefois, les faibles niveaux de productivité de lAB indiquent que ces systèmes peuvent être confrontés à des facteurs limitants (ex : la disponibilité des nutriments). Une étude internationale, publiée en 2018, avait pour objectif de quantifier la performance réelle de lAB en matière de régulation de services. Elle démontre que, par rapport à lagriculture conventionnelle, lagriculture biologique (i) favorise le potentiel global de lutte contre les bioagresseurs, (ii) connaît globalement des niveaux dinfestation plus élevés, (iii) mais que cet effet dépend fortement du type dorganisme nuisible. Les chercheurs ont mené deux méta-analyses distinctes, basées sur la littérature scientifique. Les résultats ont montré que la bio présente généralement des taux dinfestation plus faibles dagents pathogènes, des niveaux similaires dinfestation danimaux nuisibles et des niveaux beaucoup plus élevés dadventices quen agriculture conventionnelle. Toutefois, les auteurs rappellent quune comparaison binaire entre ces deux systèmes agricoles ne permet pas de prendre en compte de manière exhaustive les variations entre ces systèmes.
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Evidence that organic farming promotes pest control
Lucile MUNERET, Auteur ; Matthew MITCHELL, Auteur ; Verena SEUFERT, Auteur ; ET AL., AuteurCet article scientifique présente les résultats de deux méta-analyses réalisées sur les effets de lagriculture biologique sur le contrôle des ravageurs. Loptimisation des fonctions écologiques des agrosystèmes est lune des solutions pour remplacer les intrants chimiques tout en diminuant leur empreinte carbone et en maintenant leur niveau de production. Cependant, les performances de lagriculture biologique sur le contrôle des ravageurs restent inconnues. Certaines études suggèrent que la pression de ravageurs est plus importante quen agriculture conventionnelle en raison de moyens de lutte moins efficaces que les pesticides. Dautres, au contraire, ont trouvé un taux dinfestation moins important en bio. Cette tendance est expliquée par des pratiques qui freinent le développement des ravageurs (comme des rotations plus longues) ou qui favorisent les ennemis naturels. Les méta-analyses conduites dans le cadre de cette étude offrent une synthèse des performances de lagriculture biologique comparées à celles de lagriculture conventionnelle sur le contrôle des ravageurs en grandes cultures. Le matériel et la méthode sont tout dabord détaillés : sélection des articles pris en compte dans les méta-analyses, traitement des données et analyses statistiques effectuées. Les résultats sont ensuite présentés et montrent que lAB a un taux dinfestation plus faible pour les maladies, similaire pour les insectes ravageurs et un taux plus élevé de mauvaises herbes que lagriculture conventionnelle. L'étude met en évidence que l'AB permet le contrôle des maladies et des ravageurs en diminuant l'utilisation de pesticides de synthèse et sans augmenter le niveau d'infestation.
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A global meta-analysis of yield stability in organic and conservation agriculture
Samuel KNAPP, Auteur ; Marcel G.A. VAN DER HEIJDEN, AuteurDans le but d'assurer la sécurité alimentaire, de nombreuses études se sont penchées sur les rendements agricoles. Toutefois, peu d'entre elles prennent en compte la stabilité des rendements dans le temps. Cette méta-analyse a pour objet l'évaluation de la stabilité des rendements dans le temps pour trois modes de production : l'agriculture biologique, l'agriculture de conservation (sans travail du sol) et l'agriculture conventionnelle. A partir des résultats de 193 études, les auteurs de cet article concluent que l'agriculture biologique présente une stabilité temporelle de ses rendements moindre que celle de l'agriculture conventionnelle (-15 %). Aussi, les efforts devraient se porter sur la réduction de cette variabilité de rendements. Cela peut passer notamment par une meilleure utilisation des engrais verts et de la fertilisation.