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D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Aubergines greffées maison
Josselin RIVOIRE, AuteurCultiver des aubergines, au même emplacement (sous serre par exemple), année après année, peut ouvrir la voie à l'installation de certains parasites à l'origine de problèmes racinaires. La solution du greffage permettrait de limiter ces problèmes. Terre vivante a réalisé des essais de greffage d'aubergines, dans les jardins de son Centre en Isère. Neuf plants ont été greffés sur des plants de tomates, selon différents modes opératoires : 4 ont été greffés "à la japonaise", 4 "à l'anglaise" et 1 au cure-dent. Ces trois techniques sont expliquées en détail et un planning a été établi, afin de suivre chaque phase, du semis à la plantation.
Biochar : Récit d'une expérience collective
Josselin RIVOIRE, AuteurEn septembre 2021, une expérimentation participative a été lancée auprès d'abonnés de la revue des 4 Saisons. L'objectif était d'observer l'effet du biochar (charbon de bois) sur une grande diversité de sols. Cet article fait le récit de cette expérimentation et présente les résultats des essais, menés sur des cultures de radis. Un diagramme permet d'observer les variations de biomasse, en fonction du pH du sol, pour les racines et pour le feuillage des radis.
Biodiversité fonctionnelle en maraîchage sous abris
Pierre LASNE, AuteurDans le cadre du projet Ecophyto COSYNUS, trois stations expérimentales - GRAB, SERAIL et APREL - ont mis en place des essais autour de l'intégration d'infrastructures agro-écologiques pour mieux maîtriser les ravageurs des cultures maraîchères sous abris. L'objectif : attirer les auxiliaires et maintenir leur présence pour réduire l'IFT (indice de fréquence de traitement). Le dispositif et les résultats obtenus, en 2020, par la SERAIL, dans le Rhône et dont l'objectif est un IFT de 0 sur culture de concombre en 2020 sont présentés. Des plantes nectarifères, des bandes fleuries multi-espèces intérieures (mélange MUSCARI), des zones réservoirs (composées de blette, féverole, céréale et souci), ainsi que des plantes relais (souci) ont été mises en place. Le suivi des auxiliaires de cultures et celui des ravageurs montrent que, bien qu'ils aient été présents de manière importante, ces derniers sont restés relativement maîtrisés et n'ont pas impacté les rendements. La production totale a atteint 8,45 kg/m².
Cahiers techniques 2023
Nicole BOSSIS, Auteur ; Alexandra COURTY, Auteur ; Laurent FICHET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture, 9 Avenue Georges V, 75 008, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE FRANCE | 2023Ce document compile plusieurs cahiers techniques rédigés par les Chambres dagriculture à loccasion du salon Tech&Bio 2023. Quatre articles composent le cahier Élevage : 1 - Caprins bio : Le coût de production des élevages passé à la loupe ; 2 - Ovins viande : L'intérêt économique d'une conversion bio questionné ; 3 - Bovins lait : Un pari gagnant du croisement en système herbager breton ; 4 - Sobriété énergétique : La production bovine laitière comme voie d'adaptation ?. Le cahier Grandes cultures comporte les articles suivants : 1 - Houblon : Bilan de 3 années de travail sur la culture du houblon et sa filière ; 2 - Désherbage du lin : Possible dès le stade « cotylédons + 1 cm » ! ; 3 - Betteraves sucrières : Du nouveau dans les itinéraires techniques ; 4 : Dégâts d'oiseaux : Les cultures d'été ont-elles du plomb dans l'aile ?. Le cahier Maraîchage inclut les articles suivants : 1 - Irrigation : Le goutte-à-goutte en cultures maraîchères de plein champ ; 2 - Maraîchage bio sur petites surfaces : Projets d'acquisition de références technico-économiques ; 3 - Films de paillage à base de cellulose : Quel bilan en faire en maraîchage sous abri ? ; 4 - Gestion de l'enherbement : Utilisation de paillage papier en culture de salade. Le cahier Viticulture comporte 5 articles : 1 - Biodiversité au vignoble : Toutes les clés pour la connaître, la conserver, l'enrichir ; 2 - Biodiversité cultivée : Association de cultures et diversité viticole en zone méridionale ; 3 - Couverts végétaux en vigne : Quelle stratégie adopter pour préserver ses rendements ? ; 4 - Projet Alter Cuivre : Accompagner pour réduire le cuivre en viticulture ; 5 - Le centre de ressource Cuivre : Réduire l'usage de cuivre grâce à la diffusion des connaissances. Le dernier cahier technique est consacré à la Biodiversité et Agroforesterie : 1 - Observatoire agricole de la biodiversité : Observez l'évolution de la biodiversité de vos parcelles agricoles ; 2 - Auxiliaires et pollinisateurs : Comment les intégrer dans les pratiques agricoles ? ; 3 - Biodiversité fonctionnelle : Un site web dédié aux auxiliaires et pollinisateurs ; 4 - Partenariat entre agriculteurs et apiculteurs : Pour un environnement favorable aux abeilles ; 5 - Agro-écologie : Deux concours pour valoriser les pratiques des agriculteurs ; 6 - Réaliser vos projets en faveur de la biodiversité et de l'agroforesterie : Le réseau des Chambres d'agriculture vous accompagne.
Combining beef cattle and sheep in an organic system. I. Co-benefits for promoting the production of grass-fed meat and strengthening self-sufficiency
Sophie PRACHE, Auteur ; Karine VAZEILLE, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; ET AL., AuteurDe nombreux avantages liés au pâturage mixte bovins-ovins ont déjà été démontrés. Toutefois, leffet de lassociation bovins-ovins sur l'autonomie et l'autosuffisance des systèmes na pas beaucoup été étudié. Dans cette expérimentation, conduite à Laqueuille, sur le site Herbipôle d'INRAE, localisé en zone de montagne (Puy-de-Dôme), trois systèmes biologiques basés sur lherbe ont été comparés : un système mixte combinant bovins et ovins allaitants (MIX), et deux systèmes spécialisés, un en bovins (CAT) et un autre en ovins (SH). Ces trois systèmes ont été gérés de manière distincte durant 4 ans. Pour le système MIX, le rapport entre les UGB bovins et ovins était de 60/40. La superficie pâturée et le chargement à lhectare étaient similaires pour tous les systèmes. Les périodes de vêlage et d'agnelage ont été ajustées à la croissance de l'herbe pour optimiser le pâturage. Les veaux (croisés Salers-Angus) ont pâturé jusquà leur sevrage en octobre, puis ont été engraissés en bâtiment avec de l'enrubannage, avant dêtre abattus à 1215 mois. Les agneaux ont été engraissés au pâturage. Dans le cas où ils n'étaient pas finis avant la mise en lutte de leurs mères, ils ont été engraissés en bâtiment à laide de concentrés. La décision de traiter les animaux avec des anthelminthiques était basée sur le comptage dufs dans les excrétions fécales. Globalement, une proportion plus élevée d'agneaux a été finie au pâturage dans MIX, par rapport à SH, en raison d'un taux de croissance plus élevé qui a conduit à un âge inférieur à l'abattage (166 vs 188 jours). La prolificité et la productivité des brebis étaient également plus élevées dans MIX que dans SH ; tandis que la consommation de concentrés et le nombre de traitements anthelminthiques chez les ovins étaient plus faibles dans MIX que dans SH. En revanche, la productivité des vaches, la performance des veaux, les caractéristiques des carcasses et le niveau d'intrants utilisés ne différaient pas entre MIX et CAT. Ces résultats ont validé lhypothèse selon laquelle l'association bovins-ovins favorise la production de viande à lherbe, notamment pour les ovins.
Comparaison de variétés de céréales en agriculture biologique : Synthèse des essais blé tendre d'hiver et de printemps 2022
E.-A. SANNER, Auteur ; E. BUREL, Auteur ; A. TREGUIER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2023Ce document de synthèse présente les résultats issus d'essais (campagne 2021-2022), fédérés dans le réseau Expébio, qui ont été menés, en France et en Belgique, sur les variétés de blé tendre d'hiver et de printemps adaptées à une conduite en AB. Il comporte, pour chaque variété testée, les résultats relatifs aux rendements, aux taux de protéines, mais aussi aux caractéristiques variétales observées en culture (hauteur, précocité à l'épiaison, pression des maladies, poids spécifique, pouvoir couvrant).
Comparaison de variétés de céréales en agriculture biologique : Synthèse des essais triticale - épeautre - blé dur - orge 2022
E.-A. SANNER, Auteur ; E. BUREL, Auteur ; A. TREGUIER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2023Ce document de synthèse présente les résultats issus d'essais, fédérés dans le réseau Expébio, qui ont été menés, en France et en Belgique, entre 2021 et 2022, sur les variétés de céréales à paille autres que le blé tendre, adaptées à une conduite en AB : triticale, épeautre, blé dur et orge. Il comporte, pour chaque variété testée, les résultats relatifs aux rendements et aux taux de protéines, mais aussi aux caractéristiques variétales observées en culture (hauteur, précocité à l'épiaison, pression des maladies, poids spécifique).
Des écorces de bois comme alternative à la paille
François D'ALTEROCHE, AuteurSur la Ferme expérimentale des Bordes, dans l'Indre, et en bio, une expérimentation a permis d'évaluer l'intérêt d'une litière à base d'écorces de bois broyées comparativement à la paille classiquement utilisée. Le prix de cette dernière étant de plus en plus élevé, les agriculteurs sont, en effet, à la recherche d'alternatives. Cet essai a été conduit sur deux lots de taurillons limousins en cours de finition. Les principaux résultats, rapportés dans cet article, concernent les performances zootechniques, le bien-être animal, la facilité de curage des cases et les caractéristiques fertilisantes des différents fumiers ainsi obtenus. Ils permettent de conclure sur l'intérêt d'une litière à base d'écorces de bois.
Gérer ravageurs et maladies : Les pistes des plantes prometteuses
Marion COISNE, AuteurEn Pays de la Loire, le CTIFL et ses partenaires testent lefficacité dextraits de plantes pour lutter contre différents ravageurs et maladies en maraîchage (bio et conventionnel). Ces essais ont démarré avec les projets Obioleg (débuté en 2019) et Pamal (2020), aujourdhui terminés. Vingt-neuf plantes ont été étudiées (elles ont été sélectionnées à laide de la bibliographie). Concernant les maladies, 23 plantes ont été testées à trois concentrations différentes sur huit pathogènes, ce qui représente en tout 552 combinaisons. Les réponses obtenues sont variées selon les agents pathogènes, les plantes et la concentration. Six plantes ont toutefois obtenu des résultats intéressants contre des maladies : la rhubarbe (en macération), la tanaisie (en infusion), le raifort (en macération), la bourdaine (en décoction), la camomille (en macération) et le noyer (en décoction). Larticle détaille plus précisément les souches de pathogènes contre lesquelles ces plantes sont efficaces. Du côté des ravageurs, 18 plantes ont été mises en contact, en laboratoire, avec trois pucerons, à deux concentrations différentes. Un effet biocide a été constaté avec la lavande, le basilic, le piment, la menthe et la mélisse. Ces 18 plantes ont aussi été testées à deux concentrations sur les altises des crucifères. Globalement, seul le Pim+ (produit à base de piment) a eu un effet sur les altises en culture de choux. Depuis 2022, le projet Supernoma a pris le relai en testant de nouvelles méthodes dapplication et en étudiant les solvants, ainsi que les métabolites.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
Impact de la diversification végétale sur le microbiome de la plante et la septoriose du blé
Ce mémoire a été réalisé, suite à un stage à INRAE (site de Crouël, 63), dans le cadre de la Licence professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement (ABCD). Ce travail avait pour objectif d'étudier, au sein d'une parcelle, l'impact de la diversification végétale sur le microbiome (feuilles et rhizosphère) et sur la régulation de la septoriose du blé. Les modalités étudiées correspondaient à 4 types de prairies, associées ou non à un blé de printemps. Les résultats dessais menés in-vitro ont montré une meilleure régulation de la septoriose dans le cadre d'une association blé et prairie « fast plus » (vitesse de croissance rapide et forte proportion de légumineuses).
Impacts of production conditions on goat milk vitamin, carotenoid contents and colour indices
C. LAURENT, Auteur ; H. CAILLAT, Auteur ; B. GRAULET, Auteur ; ET AL., AuteurLa composition et la variation des composés vitaminiques du lait de chèvre ont été peu étudiées. Or, les vitamines sont des nutriments essentiels pour l'alimentation humaine et ont des rôles fondamentaux pour la santé. 28 exploitations caprines françaises ont été sélectionnées pour étudier ces paramètres. Elles reposent toutes sur : un système d'alimentation basé sur des fourrages (dont le pâturage), des chèvres de race Alpine ou Saanen, et une reproduction saisonnière. Chaque ferme a reçu deux visites (printemps et automne), comprenant une enquête sur les conditions délevage (dont lalimentation) et un échantillonnage du lait. Les vitamines (A, E, B2, B6, B9, B12), les caroténoïdes, ainsi que les indices de couleur ont été quantifiés pour chaque échantillon. Une analyse a ensuite déterminé les pratiques délevage qui modifient ces différents indicateurs dans le lait de chèvre. Le fourrage présent dans la ration est le principal facteur qui impacte ces indicateurs. Le lait des chèvres mangeant de l'herbe fraîche est notamment plus riche en alpha-tocophérol, la principale vitamine E présente dans le lait (+ 64 %), en vitamine B6 (+ 31 %) et a un indice b* (caractérisant la couleur jaune du lait) plus important (+ 12 %) comparé au lait des chèvres consommant des fourrages conservés (ensilage de maïs, enrubannage, foin ou paille). Cependant, ce lait est plus pauvre en vitamine B12, comparé à celui des chèvres nourries à l'ensilage de maïs (- 46 %), et plus pauvre en gamma-tocophérol que celui des chèvres nourries avec des fourrages conservés (- 31 %). Les chèvres Alpines ont produit du lait avec des concentrations en vitamine B2 (+ 18 %) et en folate (+ 14 %) plus élevées que les chèvres Saanen. Le lait des chèvres Saanen est, toutefois, plus riche en lutéine, un caroténoïde (+ 46 %). Les laits de chèvre étaient plus riches en vitamines B2 et B12 et en folates à lautomne qu'au printemps, mais plus pauvres en vitamine B6 (respectivement + 12, + 133, + 15 et - 13 %). Ainsi, les concentrations en vitamines et en caroténoïdes du lait de chèvre, ainsi que les indices de couleur, varient principalement en fonction du fourrage, mais aussi en fonction de la race et de la saison.
Maraîchage bio sur petites surfaces : Tour dhorizon des projets dacquisition de références technico-économiques
Christel ROBERT, AuteurDe nombreux porteurs de projets souhaitent sinstaller en maraîchage diversifié biologique, sur de petites surfaces, et vendre leur production en circuits courts. Toutefois, peu de références technico-économiques étaient disponibles sur ces systèmes. Plusieurs projets de recherche-développement ont cherché à en acquérir. Cet article présente les principaux résultats de trois dentre eux : MIPS AURA, MIMaBio et MMBio. Le projet MIPS AURA (maraîchage intensif sur petite surface en Auvergne-Rhône-Alpes) a été mené, de 2019 à 2021, par la SERAIL. Lobjectif était dévaluer et de comparer les performances dune microferme (moins de 1 ha) avec celles d'un système maraîcher « classique » bio diversifié en vente directe (2 à 5 ha). Les résultats obtenus ont permis de calculer, pour chaque système, un certain nombre dindicateurs-clés, notamment en matière de temps de travail. Le projet MIMaBio a été coordonné par Bio de PACA, s'est déroulé de 2018 à 2022. Il visait notamment à produire des références socio-technico-économiques locales (en région PACA) et à réaliser des expérimentations paysannes (40 essais réalisés chez des producteurs bio sur diverses thématiques). Plusieurs documents synthétisent les résultats du projet. Le projet MMBio (Micro-fermes Maraîchères Biologiques), conduit par lITAB, de 2019 à 2022, avait de nombreux partenaires. Il a permis de : 1 - identifier et étudier un réseau national de microfermes maraîchères bio professionnelles pour acquérir des données sur leurs performances techniques, économiques, agronomiques et sur leur durabilité ; 2 - évaluer ces systèmes de cultures et leurs conduites propres (association et densification de cultures, intensification des rotations, intrants organiques importants) au sein de parcelles expérimentales ; 3 évaluer et diffuser les parcours socio-économiques et techniques pour les microfermes et leur dynamique de progression ; 4 - produire des méthodes et des outils daccompagnement des microfermes.
Le maraîchage en hiver
Jean-Martin FORTIER, Auteur ; Catherine SYLVESTRE, Auteur | PARIS (57 Rue Gaston Tessier, 75 019, FRANCE) : ÉDITIONS DELACHAUX ET NIESTLÉ | 2023Manger bio et local toute l'année peut sembler être un défi impossible à relever, surtout dans les régions où les hivers sont rigoureux. Cependant, au sein de la ferme expérimentale des Quatre-Temps, au Québec, Jean-Martin Fortier et Catherine Sylvestre ont développé des solutions pour continuer à cultiver et récolter des légumes en hiver. En sélectionnant les variétés les plus résistantes, en protégeant les cultures avec des abris simples et en planifiant des successions de cultures, ils offrent une alternative résiliente à la dépendance aux importations. L'objectif de la ferme des Quatre-Temps est de soutenir les agriculteurs locaux, mais aussi de manger bio, local et varié, toute l'année.
La mortalité des abeilles nest plus une fatalité
Gaëlle CHAZAL, AuteurYvon Darignac, fondateur de la société Salunature qui propose des solutions alternatives aux pesticides et aux antibiotiques, et Gilles Grosmond, apiculteur et vétérinaire spécialisé dans les méthodes alternatives à base de plantes et dhuiles essentielles, ont exploré une cause encore assez mal documentée de la mortalité des abeilles : les virus et le nosema (parasite intestinal de labeille). Lorsque que ces deux puydômois ont commencé à effectuer des recherches sur les causes de mortalité des abeilles, ils se sont vite rendus compte que les produits phytosanitaires, le manque de nourriture et le varroa (parasite très répandu) nexpliquaient pas lintégralité des mortalités brutales dabeilles. Ils ont alors cherché à savoir pourquoi est-ce quune colonie, qui paraissait en bonne santé, pouvait seffondrer assez subitement. Pour acquérir des données sur la santé des abeilles, ils ont réalisé un suivi, durant trois ans, sur les colonies de leur rucher expérimental, en cherchant et en identifiant les pathogènes des abeilles (virus et parasites) par méthode PCR. Près de 32 virus affectant les abeilles sont recensés à léchelle mondiale, dont une vingtaine sont présents en France. Les suivis réalisés par Yvon Darignac et Gilles Grosmond ont confirmé que les ruches étaient touchées par des virus et par le nosema. Ces suivis ont aussi permis didentifier les conditions dans lesquelles une colonie se trouve dans une configuration à risques pour la santé des abeilles ou dans une configuration sans risques. Avec un mélange dhuiles essentielles et doligoéléments, ils ont réussi à faire régresser les pathogènes des colonies à risques. Le niveau de mortalité du rucher expérimental, qui était au départ compris entre 30 et 70 %, est ainsi passé à zéro mortalité la dernière année de suivi. En parallèle de cet article, un encart est consacré au projet Fermes apicoles, lancé en 2023. Lobjectif est de créer un atelier de diversification (10 à 15 ruches) pour des agriculteurs déjà installés.
Plat de Résistance : Soigner les cantines pour réparer le monde
Germinal PEIRO, Auteur ; Serge ADDED, Auteur | RENNES (3 Rue Carle Bahon, 35 200, FRANCE) : ÉDITIONS APOGÉE | 2023Cet ouvrage rend compte d'une expérience de terrain : la transformation de cantines de Dordogne (cantine de Nontron, collèges de Belvès et de Montpon-Ménestrol...), avec pour objectif que les 38 collèges du département soient impliqués. La restauration collective fait une mue révolutionnaire dans ce département. Elle est en train de passer à une cuisine 100 % bio, locale, de saison et faite maison. Raconter les enjeux, les difficultés rencontrées et les succès obtenus est l'objet de cet ouvrage. Réponse locale à des problématiques globales, cette aventure pourrait inspirer d'autres démarches du même type.
Rapport d'activité 2022 ITAB
Ce rapport d'activités 2022 de l'ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) offre une vision panoramique des projets en cours, des résultats diffusés et des initiatives engagées. Deux faits majeurs sont à retenir pour cette année : 1 - 2022 a été la première année de mise en uvre du nouveau programme pluri-annuel et de ses orientations ; 2 - Le succès de la demande de reconduction de la requalification de l'ITAB en tant qu'Institut Technique Agricole et Institut Technique Agro-Industriel pour la période 2023-2027. Les travaux auxquels les équipes de l'Institut, ainsi que leurs partenaires, contribuent s'articulent autour de trois axes : 1 - Renforcer la multi-performance des systèmes alimentaires biologiques ; 2 - S'engager pour renforcer la santé des écosystèmes agricoles et la santé humaine ; 3 - Accompagner le changement d'échelle de l'AB et les transitions de l'agriculture et de l'alimentation. Pour chacun des axes de travail, les missions sont de : 1 - Produire des connaissances ; 2 - Accompagner les décideurs et proposer des services aux entreprises agricoles et agroalimentaires ; 3 - Fédérer les acteurs de la R&D bio ; 4 - Capitaliser, partager et diffuser les connaissances.
Recherche-expérimentation en Pays de la Loire : Bilan de 100 projets menés en 7 ans
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe 7 février 2023, le pôle bio des Chambres dagriculture des Pays de la Loire organisait une journée de restitution des travaux de recherche-expérimentation en AB conduits de 2016 à 2022. Sur ces 7 années, 100 projets de recherche appliquée dédiés à la bio ont été menés, financés par la Région, lÉtat, lUnion Européenne ou encore les Agences de leau, impliquant quelques 27 partenaires, dont une majorité dorganismes agricoles, et visant, pour beaucoup, à « concevoir des solutions pertinentes, techniques avec une efficience économique, rapidement diffusables ». Les travaux sur lélevage, puis, sur les grandes cultures prédominent, suivis du maraîchage, de larboriculture et de la viticulture. Nombre des projets répertoriés sont aussi interfilières et les thématiques abordées sont très diverses : la gestion des bioagresseurs, l'autonomie alimentaire des élevages, la réduction des intrants, le besoin de références technico-économiques et, bien sûr, ladaptation au changement climatique, avec lenjeu de la gestion de leau ou de lautonomie dans toutes ses dimensions comme facteur de résilience. Parmi ces thèmes, certains semblent clés pour lavenir, comme lautonomie, la complémentarité des systèmes ou encore la question du bouclage des cycles en lien avec la fertilité des sols. Cette journée a aussi permis de mettre en avant lenjeu de la valorisation des connaissances, de louverture (lAB ne doit pas rester en entre-soi) et de limportance dune bio exemplaire dans le contexte actuel de crise.
Rôle des oiseaux et des chauves-souris dans la régulation naturelle des tordeuses, bilan de trois années d'expérimentation : Biodiversité fonctionnelle en arboriculture
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Marion MICHAUD, Auteur ; Michel JAY, AuteurLes oiseaux et les chauves-souris sont des prédateurs de ravageurs des vergers tels que les lépidoptères, dont le carpocapse de la pomme et la tordeuse orientale. Toutefois, leurs impacts sont difficiles à mesurer et, donc, mal référencés. Pour remédier à ce manque, le centre CTIFL de Balandran a équipé, en 2019, 2020 et 2021, l'une de ses parcelles de pommiers d'un système d'exclusion des oiseaux et des chauves-souris par le biais de l'installation de filets à maille sélective. L'exclusion de ces prédateurs a induit une augmentation significative des dégâts provoqués par les ravageurs de l'ordre de 9 %, comparativement aux arbres restés accessibles. Toutefois, il n'a pas été possible de montrer de manière formelle que le bénéfice observé dans la modalité "sans filet" soit dû à l'activité de prédation des groupes visés.
Valoriser les veaux mâles laitiers : Des partenariats entre éleveurs allaitants et laitiers ; Eric et Patricia Guihery, en Mayenne : Préparer l'adoption des veaux laitiers sous nourrice ; Germain Gougeon, en Mayenne : Accueillir des veaux laitiers et réduire son cheptel allaitant
Frédéric RIPOCHE, AuteurFin 2019, une quinzaine déleveurs bovins bio de Mayenne, maintenant organisés au sein du GIEE Valorisation des veaux laitiers, se sont penchés sur la question du maintien de veaux sur la ferme et dans la filière, alors quun bovin sur deux né en bio finit en conventionnel (45 % en allaitant, surtout des mâles, et 55 % en laitier, presque 100 % des mâles et quelques femelles). Afin de trouver des solutions, ces éleveurs ont choisi de travailler sur la piste de partenariats entre éleveurs laitiers et éleveurs engraisseurs. Lidée est que des engraisseurs, réduisant par exemple leur cheptel allaitant, accueillent des vaches nourrices avec 2 à 3 veaux laitiers, nourrices en capacité de nourrir aussi des veaux allaitants. Les veaux sont élevés pour être valorisés en bufs denviron 30 mois. Cette démarche est maintenant à lorigine dune étude régionale, Valomalebio, dont le but est de collecter des références, notamment sur la faisabilité et la rentabilité de ces pratiques. Deux éleveurs impliqués dans ce projet témoignent. Éric et Patricia Guihéry, producteurs laitiers, travaillent avec plusieurs éleveurs engraisseurs qui leur « commandent » des vaches nourrices, en fait de futures réformes, accompagnées chacune de 2 à 3 veaux laitiers croisés avec une race à viande type Angus. Germain Gougeon achète des nourrices accompagnées de veaux laitiers pour produire des bufs. Cet éleveur possède un troupeau de vaches charolaises, en partie croisées, quil envisage de réduire pour accueillir plus danimaux dorigine laitière. Même si ces pratiques demandent dêtre vigilant sur la phase dadoption des veaux par les nourrices ou sur les aspects sanitaires, elles peuvent apporter des réponses intéressantes à la valorisation des veaux laitiers mâles en cohérence avec les valeurs de lAB, à tel point que des réflexions sont en cours, au niveau national, pour poursuivre et étendre à dautres régions les travaux de Valomalebio qui doit sachever en 2025.
Variétés résistantes de raisin de table : La recherche avance pas à pas
Marion COISNE, AuteurLe 19 octobre 2022, à loccasion du salon Tech&Bio Cultures méditerranéennes à Avignon, Benjamin Pierron, ingénieur dexpérimentation CTIFL à la station La Tapy (Vaucluse), a fait un point sur les variétés de raisin de table résistantes au mildiou et à loïdium. Actuellement, des variétés résistantes sont disponibles sur le marché (Palatina et Katarina), mais elles ne présentent qu'un seul gène de résistance. Moins sensibles que les variétés classiques, elles peuvent toutefois exprimer quelques symptômes. Sur la station expérimentale CTIFL de La Tapy, des essais variétaux sont en cours afin de tester des variétés de raisin de table comportant deux gènes de résistance (aucune variété au monde nest inscrite avec deux gènes de résistance). Chaque année, depuis 2017, une vingtaine de nouvelles variétés de raisin de table sont testées. Ces dernières sont présélectionnées par Inrae, lIFV et lécole Montpellier SupAgro (ils sassurent notamment que les variétés sont bien porteuses de deux gènes de résistance). Les variétés testées sont nombreuses, mais peu sont réellement intéressantes, car elles présentent souvent des caractères rédhibitoires à une future commercialisation : trop de pépins, astringentes, grappes non homogènes Sur la centaine de variétés étudiées, une seule a passé avec succès la première série de tests. Un encart est réservé à la ferme expérimentale dÉtoile-sur-Rhône (Drôme), qui a planté des pieds de Palatina en 2021 (conduits en bio), avec deux objectifs : faire de lombre aux raisins de cuve bio et développer de nouveaux débouchés (à lavenir, la production de raisin de table pourrait se développer dans cette région).
2022-2026 : Nouveau DEPHY pour la bio en Beaujolais
Brieg CLODORE, AuteurLARDAB (Agribio Rhône et Loire) accompagne un nouveau projet fermes DEPHY en viticulture. Le groupe est constitué de 12 exploitations viticoles : neuf en agriculture biologique ou biodynamique (dont le Lycée agricole de Bel Air), et trois en conversion ou au stade de réflexion à un passage en bio. Ces fermes sont réparties sur les différentes appellations du Beaujolais et représentent leurs particularités : surface moyenne, forte pente, pédologie/géologie, modes de conduite, valorisation commerciale Le groupe travaillera sur trois principaux axes : 1 « Optimiser les traitements et développer des méthodes alternatives naturelles et locales » : expérimenter pour trouver des alternatives au cuivre, au soufre et aux insecticides tel que Pyrèthres, Bt... (avec notamment lutilisation de traitements naturels), optimiser la pulvérisation, favoriser les auxiliaires, se former sur les équilibres de la vigne 2 « Comprendre et dynamiser la vie des sols pour une meilleure santé de la vigne » : établir un arbre de décision sur le travail du sol selon les différents contextes du Beaujolais, se former sur le fonctionnement des sols, travailler sur les couverts végétaux et les engrais verts, expérimenter des techniques innovantes (vitipastoralisme, lombriculture, couvert permanent ), soutiller pour vérifier la résilience des sols (sondes capacitives, tensiomètres, analyses de terre ). 3 « Produire des références pour la viticulture bio en Beaujolais et accompagner les dynamiques de conversion » : études technico-économiques, publications, portes ouvertes, échanges avec des lycéens, parrainages
3R : Rencontres Recherches Ruminants : Les 7 et 8 décembre 2022 26ème édition
La 26ème édition des 3R (Rencontres Recherches Ruminants) s'est tenue, à Paris, les 7 et 8 décembre 2022. Ce recueil compile tous les textes, issus de travaux de recherche sur les élevages de ruminants, présentés lors de cette édition. Ces textes sont organisés thématiquement : - Élevage et société ; - Renouvellement des actifs, attractivités des métiers, nouveaux modèles dinstallation ; - Alimentation ; - Autonomie protéique ; - Nouveaux aliments et nouveaux fourrages ; - Génétique ; - Lélevage et la valorisation des jeunes animaux ; - Élevage et changement climatique ; - Environnement ; - Bioéconomie et économie circulaire ; - Économie ; - Reproduction ; - Santé ; - Qualité des produits ; - Sécurité des aliments ; - Mixité dans les systèmes délevage, polyculture-élevage, exploitation et territoire ; - Système d'élevage ; - Bien-être animal ; - Équipement et logement.
Abattage à la ferme : Où en est le projet dAALVie ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurAALVie (association pour labattage des animaux sur leur lieu de vie) était présente au salon La Terre est Notre Métier. Cette association fédère 150 adhérents, dont 80 fermes actives, et vise à développer lutilisation de caissons dabattage. Actuellement, ses actions se concentrent en Loire-Atlantique et en Vendée. Lobjectif est de réduire le stress de lanimal au moment de labattage : lanimal est étourdi et saigné à la ferme par un professionnel, dans un caisson dédié, puis la carcasse est transportée jusquà un abattoir ou dans une unité fixe. Ce système est testé dans le cadre de lexpérimentation nationale sur labattage mobile. Un premier essai approuvé par les autorités a bien fonctionné, mais la DDPP (direction départementale de la protection des populations) souhaite que le procédé soit renforcé pour être utilisé en routine. Un caisson avec un nouveau système de contention a été réfléchi et a reçu un avis très favorable de la part des autorités, mais il na pas encore reçu lagrément. Il faut dabord construire le prototype, puis le tester. AALVie prévoit aussi de construire une unité fixe destinée à la mise en carcasse des animaux. Elle serait basée à Machecoul, au sud de la Loire-Atlantique.
Un abattoir mobile pour les bovins
Agnès CATHALA, AuteurÉmilie Jeannin, éleveuse en Côte dOr, a vu son projet dabattoir mobile se concrétiser en septembre 2021. Cette agricultrice sest installée sur la ferme familiale. Avec son frère, elle élève 240 bovins allaitants en agriculture biologique. La ferme pratique la vente directe depuis 1996 et cherche la meilleure qualité de viande possible, à la fois dun point de vue gustatif, nutritionnel et environnemental. Emilie Jeannin sest très vite aperçue de limpact du stress sur la qualité de la viande, notamment lorsquelle conduisait ses animaux à labattoir. En 2016, elle découvre le principe de labattoir mobile, en Suède, et souhaite développer ce principe en France. Ce type dabattoir est composé de trois camions semi-remorques qui se déplacent de ferme en ferme. Emilie Jeannin a ainsi créé la SAS « Le Buf Ethique » avec plusieurs associés. Cette entreprise a pu acheter un abattoir mobile à une entreprise finlandaise spécialisée, non sans mal (ce projet a rencontré beaucoup dobstacles administratifs et financiers). La viande issue de cet abattoir est commercialisée sous le nom « Le Buf Éthique » auprès de bouchers, de restaurateurs, de collectivités locales, de la restauration collective, de magasins et directement auprès de consommateurs. Cette initiative permet ainsi non seulement déviter du stress aux animaux, mais aussi de réduire les intermédiaires.
Adapter la génétique : Croisement 3 voies : les essais de Trévarez avancent
Frédéric RIPOCHE, AuteurSur la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, la reproduction du troupeau laitier biologique, initialement composé à 100 % de vaches Prim'Holstein, est gérée en croisement trois voies depuis 2015. L'objectif était notamment d'améliorer les taux (TB et TP) et de renforcer la robustesse des laitières. Comme l'explique dans cet entretien Estelle Cloet, de la Chambre d'agriculture de Bretagne, ce sont les races Normande et Jersiaise qui ont été introduites dans le schéma de reproduction. Lors des inséminations artificielles, réalisées avec des semences sexées, cinq taureaux par race sont choisis, afin de s'adapter à chaque vache et de favoriser la diversité génétique. Après six ans d'expérimentation, 80 % des vaches sont croisées trois voies et il n'y a plus d'Holstein pures. Malgré une moindre production laitière (5500 kg/VL), les bons taux obtenus permettent une meilleure valorisation du lait. Cette expérimentation va permettre de fournir des références aux éleveurs qui s'interrogent sur cette pratique, sachant que le croisement trois voies est un processus de long terme, dont les premiers effets ne se font ressentir qu'au bout de cinq ans seulement.
Agriculture biologique : Sécurité et autonomie fourragère : les clés de la réussite
Romane PELLERIN, Auteur ; Justine PERRET, Auteur ; Joël BATONNET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture, 9 Avenue Georges V, 75 008, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE FRANCE | 2022Pour mieux faire face aux aléas auxquels ils sont confrontés, qu'ils soient d'ordre climatique ou économique, les éleveurs biologiques sont en quête d'autonomie alimentaire. À travers ce guide, édité par le réseau des Chambres d'agriculture, et rédigé par de nombreux conseillers et experts de ce réseau, des itinéraires techniques et des leviers durables sont proposés. Dans une première partie, les impacts du changement climatique sur l'autonomie alimentaire des élevages de ruminants biologiques sont explorés à travers les résultats de plusieurs projets, dont Climalait à l'échelle nationale, AP3C à l'échelle du Massif Central, ou encore Life AgriAdapt à l'échelle européenne (Allemagne, France, Estonie et Espagne). Les principaux leviers d'adaptation mobilisables sont listés par catégorie : leviers d'autonomie (achats d'aliments...), de surface (utilisation des parcours...), de techniques, de cultures (diversification...) ; et plusieurs outils au service des agriculteurs et des conseillers qui les accompagnent sont présentés. Dans les deuxième et troisième parties, des préconisations sont apportées pour optimiser la conduite des prairies permanentes et des principales cultures fourragères présentes en France (prairies temporaires, mélanges céréales-protéagineux, sorgho, colza, luzerne, maïs et betterave), de leur implantation à leur place dans la ration, en passant par la récolte et le stockage. Dans une quatrième partie, quelques grands principes pour construire sa rotation et y intégrer des cultures fourragères sont rappelés.
Lagrivoltaïsme change de courbes
Gaëlle CHAZAL, AuteurUn démonstrateur agrivoltaïque comportant 252 panneaux solaires droits et bifaciaux vient dêtre mis en place sur la ferme expérimentale INRAE de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme, à 1 000 m daltitude. Les panneaux sont implantés sur des prairies permanentes pâturées par des bovins. Lobjectif est détudier limpact de ces panneaux sur le sol (suite au chantier), sur la pousse de lherbe (protection contre le stress hydrique en été ?), sur le bien-être des animaux et sur la courbe de production de lélectricité.
Agroforesterie : Les vergers-maraîchers favorables aux oiseaux
Jean-Charles BOUVIER, Auteur ; Claire LAVIGNE, Auteur ; Thomas BOIVIN, Auteur ; ET AL., AuteurLes systèmes agroforestiers, de par la diversification des ressources, mais aussi des habitats qu'ils apportent, sont particulièrement favorables à la présence d'oiseaux. C'est ce que révèle une étude réalisée sur la ferme de la Durette, aux abords d'Avignon, ferme pilote gérée par le Grab qui combine arbres fruitiers et planches maraîchères en agriculture biologique, sur 4,2 hectares. De 2012 à 2022, les populations d'oiseaux y ont été recensées. À partir de 2016, année qui suit l'implantation de vergers-maraîchers et de haies composites, ces populations ont fortement augmenté en nombre d'individus, ainsi qu'en nombre d'espèces.
Lalbédo, un levier datténuation du changement climatique méconnu : quel potentiel datténuation pour les prairies ?
P. MISCHLER, Auteur ; M. FERLICOQ, Auteur ; E. KERJOSE, Auteur ; ET AL., AuteurL'élevage de ruminants participe au changement climatique par le biais de l'utilisation des terres et de lémission de gaz à effet de serre. Les modes délevage (à lherbe ou non) et la gestion des prairies affectent aussi le climat en modifiant l'albédo de la surface terrestre. L'albédo correspond à la part du rayonnement solaire qui est renvoyée dans l'espace. Ainsi, la gestion de lalbédo des prairies pourrait devenir un levier datténuation du changement climatique, à linstar du stockage du carbone dans le sol. Les résultats présentés ici sont issus de mesures d'albédo quotidiennes de sept prairies françaises (mesures réalisées dans le cadre du projet Albédo-prairies). Les résultats montrent que lalbédo évolue selon des pas de temps variables en fonction des conditions météorologiques. En automne et en hiver, la présence de givre génère une variabilité intra et inter-journalière dalbédo. Au printemps et en été, ce sont les pluies, après des périodes sans précipitations, qui diminuent lalbédo pendant quelques jours (- 6.9 %). De la même manière, les pratiques agricoles ont des impacts plus ou moins importants sur lalbédo. La fauche des refus a un impact assez faible : - 3.5 % pendant quelques jours. Le pâturage engendre, en moyenne, - 3.9 % pendant 2 semaines (limpact dépend beaucoup du chargement en bétail instantané). La fauche a un effet plus marqué : - 13.7 % pendant un mois. En prenant comme référence un sol nu, le forçage radiatif (FR) des prairies (calculé à partir des dynamiques dalbédo) est négatif, cest-à-dire quelles ont un effet refroidissant sur le climat. Cette valeur est, en moyenne, plus négative en été (- 11.1 W/m²) quen hiver (- 3.1W/m²), du fait de niveaux dalbédo plus forts en raison dune végétation plus développée et dun rayonnement solaire plus élevé. Pour conclure, comme lalbédo moyen dune exploitation augmente avec la proportion de surfaces en herbe, les systèmes reposant le plus sur lherbe auraient un forçage radiatif favorable à latténuation du changement climatique.
Annuaire des compétences bio en Auvergne-Rhône-Alpes
Diane RIVATON, Auteur ; Lucas PROST, Auteur ; Adrien PETIT, Auteur ; ET AL., Auteur | LYON CEDEX 07 (Agrapole, 23 Rue Jean Baldassini, 69 364, FRANCE) : COOPÉRATION AGRICOLE AUVERGNE-RHÔNE-ALPES | 2022Cet annuaire des compétences bio en Auvergne-Rhône-Alpes a été réalisé par La Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes, ABioDoc - VetAgro Sup, le Cluster Bio, la Chambre Régionale d'Agriculture AuRA, la FRAB AuRA, le Pôle Bio Massif Central et la DRAAF AuRA. Dans cette première édition, l'objectif était de rendre compte des ressources en compétences disponibles, en agriculture biologique, sur le territoire. Les premiers destinataires de cet outil sont les structures de développement de l'AB, acteurs des filières bio. L'objectif, à terme, est de communiquer cet outil à l'ensemble des opérateurs économiques. Cet annuaire, non exhaustif, regroupe des contacts reconnus sur le terrain, ce qui permet de dresser un premier état des compétences bio en région AuRA.
Un atelier ovin au service des apprenants et de la filière en Haute-Loire
Véronique GRUBER, AuteurLa ferme du Lycée agricole de Brioude-Bonnefont (Haute-Loire) repose sur trois ateliers : bovins lait (60 vaches laitières), volailles de chair (10 000 volailles) et ovins viande (400 brebis). Les brebis sont de race Bizet, une race locale à petit effectif, et sont conduites en agriculture biologique. Le troupeau effectue trois agnelages en deux ans et est divisé en deux lots. Les agneaux sont vendus à la coopérative Copagno. Cet atelier ovin est utilisé sur le plan pédagogique, que ce soit pour des travaux pratiques (du Baccalauréat Professionnel au BTS) ou pour des stages. Il accueille aussi, chaque année, les Ovinpiades départementales des jeunes, et, tous les quatre ans, les épreuves régionales. Cet atelier ovin est aussi un lieu dexpérimentation : il est intégré au projet « Pepita Sécu Fourrage », dans l'objectif de trouver le mélange prairial le plus adapté au site (projet piloté par la Chambre dagriculture de lIsère), et au projet « Climagrof 2 », qui cherche à connaître les valeurs agronomiques de litière issue de plaquettes en bergerie et à tester laffouragement en vert dessences ligneuses pour les animaux, ainsi que le pâturage de prairies dotées de haies (projet piloté par le Ciirpo et lInstitut de lÉlevage). Latelier ovin fait également partie du réseau ovin viande suivi par la Chambre dagriculture.
Bio et non labour, est-ce possible ? Essai système pluri-annuel : Synthèse de 3 années : 2019 à 2021
Dans le cadre du programme Reine Mathilde, dont la ferme vitrine est implantée sur le GAEC Guilbert, dans le Calvados, un essai visant à comparer labour et non labour en agriculture biologique a été réalisé de 2019 à 2021. La question du labour en AB est, en effet, une question-clé, beaucoup d'agriculteurs étant conscients de son impact sur les sols (bouleversement de la biologie du sol), tout en ne sachant pas comment s'en passer, en particulier pour la gestion des adventices. Deux rotations ont été mises en place : l'une de "type élevage" avec des cultures fourragères et des céréales autoconsommées, l'autre de "type cultures" avec des céréales de vente. Pour chacune d'elles, deux modalités, avec et sans labour, ont été comparées. Cette synthèse présente les détails de cet essai, ainsi que les principaux résultats obtenus. Elle s'appuie sur de nombreux indicateurs techniques et économiques. Des observations détaillées sur le sol ont été réalisées, avec différents tests et analyses, et des focus thématiques sont proposés (destruction de prairie sans labour, semis sans labour de blé ou de maïs après une prairie...). Globalement, la gestion des adventices s'est effectivement avérée plus délicate en non labour mais, si la stabilité structurale du sol et la biomasse microbienne étaient plus importantes dans ces conditions, les vers de terre, notamment endogés, étaient plus nombreux avec labour. Plusieurs conclusions restent à confirmer et dépendent des conditions pédoclimatiques.
Biodynamic preparations for alternative plant cultivation systems; case study in wheat
Ionut SULEA, Auteur ; Florin SALA, AuteurCette étude, réalisée en Roumanie, a analysé linfluence de deux préparations biodynamiques (P500 et P501) sur la culture du blé. Ces préparations ont été appliquées, seules ou en combinaison, à la dose recommandée ou à la moitié de la dose (P500/2 ; P501/2). La P500 a été appliquée au sol et la P501 a été appliquée sur les plants en deux traitements. Cinq variantes (V) de traitement ont été réalisées : V1 P501 ; V2 P500/2 ; V3 P500 ; V4 P500 + P501 ; V5 P500 + P501/2. Une variante témoin (V6) a été utilisée pour comparer les résultats. Pour chacune de ces modalités, plusieurs indicateurs ont été caractérisés : la hauteur des plants de blé, la production de biomasse des plants et le nombre de grains par épi. Les résultats ont montré une linfluence favorable et significative des préparations biodynamiques au niveau de la production de biomasse et au niveau du nombre de grains par épi. Laugmentation de la production de biomasse (en moyenne par plant) a été de 4,00 g (V4), 2,97 g (V3) et 1,75 g (V5). La différence du nombre de grains avec le témoin était, en moyenne, de 15 grains (V4), 11 grains (V5) et 9 grains (V3). Des différences négatives, par rapport à la modalité témoin, ont cependant été observées pour V1 (P501). Dans le cas de V2 (P500/2), des augmentations de croissance ont été enregistrées, mais elles ne sont pas statistiquement significatives. Les préparations biodynamiques utilisées (P500, P501) ont été plus efficaces en application combinée, ce qui a déjà été rapporté chez dautres espèces végétales.
Biodynamis Hors-série n° 24 : L'eau, miroir de nos pratiques
Claude DELTON, Auteur ; Jean-Michel FLORIN, Auteur ; Marc HENRY, Auteur ; ET AL., AuteurCe hors-série de Biodynamis, consacré à l'eau, plonge le lecteur au cur des interactions entre l'eau et le reste du vivant. Au sommaire : - Faire dialoguer les éléments : exemple de l'eau ; - Mémoire du monde et mémoire de l'eau ; - De spirale à tourbillon ; - Un parcours de vie au fil de l'eau ; - « Je veux créer une mare ! » ; - Une eau de qualité pour les préparations biodynamiques ; - Dialogue avec l'eau à la ferme de Baume Rousse ; - Goutte après goutte ; - Sekem, histoire d'une oasis ; - Un désert pastoral ; - Cultiver l'eau comme on cultive la terre ; - Entre terre et mer ; - De la dilution homéopathique ; - Soins homéopathiques pour la vigne.
Les BioThémas 2022 : L'engraissement à l'herbe en agriculture biologique : retours de pratiques et de la recherche en élevages ruminants et porcins
Antoine ROINSARD, Auteur ; Eva GROSHENS, Auteur ; Marion KENTZEL, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2022Le 5 octobre 2022, plusieurs résultats de projets de R&D en lien avec lengraissement à l'herbe en agriculture biologique ont été présentés à loccasion des BioThémas (un cycle de conférences dédié à lagriculture biologique et à ses pratiques, co-organisé par le Pôle Bio Massif Central et lItab à loccasion du Sommet de lElevage). Antoine Roinsard, de la Commission bio dInterbev, a commencé par indiquer les chiffres-clefs de la production et de la consommation de viandes biologiques en 2021 et les tendances pour 2022. Léquipe du projet Casdar Proverbial, qui travaille sur la valorisation des bovins mâles en bio (jeunes bovins et bufs rajeunis), a pris la suite avec une conférence intitulée « Lherbe au cur des régimes de finition des bovins mâles du troupeau allaitant bio pour répondre aux marchés de demain ». Léquipe du projet BioViandes, qui a pour objectif de contribuer au développement de filières durables de viandes biologiques de ruminants sur le Massif Central, a ensuite présenté les travaux réalisés par deux stagiaires sur « Lanalyse des trajectoires dévolution et des choix techniques et commerciaux des exploitations bovines allaitantes bio du Massif Central suite à leur conversion : un outil pour faire dialoguer lamont et laval de la filière ? ». Enfin, la dernière présentation, réalisée par léquipe du projet Valorage (valorisation de fourrages et de parcours riches en protéines par les monogastriques biologiques), portait sur les « Premiers retours dexpérience dun pâturage tournant par des porcs charcutiers sur prairie diversifiée ». Il est également possible de regarder ces conférences (qui ont été enregistrées) sur la chaîne YouTube du Pôle Bio Massif Central.
Des brebis sous les pommiers, une autre gestion du verger
Fabrice VASSORT, AuteurPour faire face aux sécheresses récurrentes, les éleveurs sont de plus en plus à la recherche de ressources fourragères complémentaires. Deux programmes de recherche se sont intéressés au pâturage de vergers par des troupeaux ovins. Le projet Brebis Link a notamment permis de poser les bases de ce type de pâturage et d'en observer les avantages pour l'éleveur et l'arboriculteur : ressource alimentaire intéressante pour les brebis avec les jeunes herbes et les pommes tombées au sol ; des passages de broyeurs évités pour les arboriculteurs et un apport de matière organique pour les pommiers. Le pâturage commence après la récolte des pommes et se poursuit jusqu'au printemps, voirE l'été, selon le type de verger (palissé ou hautes tiges). Le programme Ecorce a testé plusieurs dispositifs de protection des arbres pour éviter la consommation des feuilles par les brebis et ainsi permettre de prolonger la présence des animaux au verger.
Caprins : Comment allaiter les chevreaux ?
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurTrois techniques d'allaitement pour les caprins ont été testées dans le cadre du projet PEITALC - CapPradel : la distribution de lait maternel thermisé, de lait maternel acidifié, de lait de vache acidifié ou daliment dallaitement (la distribution de lait maternel brut est mentionnée mais non testée). Ces techniques sont mobilisables en AB, certaines sous conditions. Sont présentés les limites et les intérêts de chaque technique, ou encore leurs facteurs de réussite. Des recommandations techniques (protocole, matériels, recommandations dhygiène ) sont apportées pour le lait maternel thermisé ou acidifié et pour laliment dallaitement, ainsi que des recommandations générales pour réussir la phase dallaitement, au-delà du type daliment utilisé (matériel et type de distribution, besoins en quantité de lait et nombre de repas selon lâge ). Le choix de la technique doit se réfléchir selon la protection sanitaire recherchée (par rapport à la transmission du CAEV, des mycoplasmes ou des diarrhées par exemple), le coût qui peut varier du simple au triple, le travail engendré (variation possible du simple au double) ou selon les souhaits de léleveur. Les travaux conduits ont montré une croissance des jeunes satisfaisante quelle que soit la technique (mais avec un manque de données pour le lait de vache acidifié).
Carcass Characteristics and Beef Quality of Young Grass-Fed Angus x Salers Bovines
Jingjing LIU, Auteur ; Marie-Pierre ELLIES-OURY, Auteur ; Jean-François HOCQUETTE, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude, qui s'est déroulée à Laqueuille (63), sur le site expérimental Herbipôle d'INRAE, a cherché à caractériser les carcasses et la qualité de la viande de jeunes bovins croisés Angus x Salers nourris à l'herbe. Pour cela, elle a analysé les carcasses de 31 animaux, provenant de deux systèmes d'élevage différents, conduits en agriculture biologique : un système spécialisé en bovins et un système mixte bovins-ovins. Trois pièces (faux-filet, épaule et flanc interne) ont été utilisées pour tester la qualité organoleptique de la viande auprès de consommateurs (non entraînés à la dégustation de viande). La qualité du faux-filet a également été évaluée par un jury entraîné à la dégustation de viande. Parallèlement, des mesures objectives ont été réalisées pour quantifier la tendreté de la viande (par la mesure des forces de cisaillement avec un test Warner-Bratzler ou WBSF), la teneur en acides gras (AG) et la teneur en antioxydants. Les résultats montrent que le mode d'élevage n'a eu aucun impact sur les caractéristiques de la carcasse ou sur la qualité organoleptique de la viande. En revanche, le mode délevage a eu tendance à affecter la valeur nutritionnelle, avec des teneurs en AG plus élevées dans le système mixte. Les résultats des tests consommateurs (non entraînés) montrent que le sexe de lanimal a des effets significatifs sur certains critères de qualité : la viande des femelles a notamment obtenu des scores plus élevés en matière de goût et dappréciation globale. Les avis des consommateurs et du jury entraîné à la dégustation de viande montrent quil existe une corrélation entre les AG et les caractéristiques sensorielles : les viandes riches en oméga 3 et en oméga 6 ont plutôt été jugées tendres, savoureuses et goûteuses ; tandis que les saveurs anormales ont plutôt été associées à des viandes avec des teneurs en lipides totaux, en acides gras saturés et en acides gras monoinsaturés plus importantes. Dans l'ensemble, cette étude a montré que les jeunes bovins croisés Angus x Salers nourris à l'herbe peuvent produire une viande maigre riche en oméga 3, avec un rapport oméga 6/oméga 3 faible et une qualité gustative « supérieure à la moyenne ».
Cerise : Largile contre les dégâts de Drosophila suzukii
Sophie SABOT, AuteurSur cerisiers, lutilisation du kaolin (ou argile blanche anhydre) contre Drosophila suzukii, avec 3 à 4 applications à 50 kg/ha, conduit à une efficacité proche des 70%, en bio comme en conventionnel. Cependant, après un tel traitement, se pose la question du nettoyage des fruits en post-récolte. Différentes pistes sont testées à la station dexpérimentation rhônalpine Sefra (rinçage avec de leau enrichie en acide citrique, brassage des fruits). En Suisse, des expérimentations ont évalué lutilisation de chaux éteinte sur framboisiers, produit qui laisse peu de traces sur les fruits, mais qui est moins efficace que le kaolin quand la pression en Drosophila suzukii augmente. Dautres solutions de lutte sont envisageables, notamment en complément de ces traitements, comme les filets, ou les plantes pièges
Les chiffres des premiers croisés de Thorigné
François D'ALTEROCHE, AuteurDans le Maine-et-Loire, la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, conduite en agriculture biologique, travaille sur un nouvel itinéraire technique visant à produire des bouvillons et des génisses abattus plus jeunes et plus légers. Les animaux concernés sont issus de croisements entre des génisses limousines et un taureau Angus. Lancée en 2019, cette expérimentation a publié ses premiers résultats à l'automne 2022, présentés dans cet article.
Cinq protocoles testés pour castrer les porcs mâles bio ; La castration sous lidocaïne à l'épreuve du plein air
Valérie COURBOULAY, Auteur ; Aude DUBOIS, Auteur ; Florence MAUPERTUIS, Auteur ; ET AL., AuteurDans le cadre du projet Casdar Farinelli, des travaux sont menés pour trouver des solutions alternatives à la castration à vif en élevage de porcs biologiques. Parmi ces travaux, une étude comparative en conditions expérimentales a été conduite, avec plusieurs protocoles de castration (comparaison avec la castration à vif) : - anesthésie générale avec de lisoflurane (+injection dun anti-inflammatoire) ; - anesthésie locale par injection intra-testiculaire de lidocaïne, associée à un anti-inflammatoire ou à un traitement phyto-thérapeutique à visée anti-stress administré 3 jours avant et 3 jours après lintervention, soit dans le lait maternel, soit directement dans la gueule des porcelets ; - anesthésie locale par injection de Tri-solfen (mélange en attente dautorisation de mise sur le marché de 2 anesthésiques, dun antiseptique et dadrénaline), associée à une injection danti-inflammatoire. Lapplication du Tri-solfen se faisait au niveau du cordon spermatique après incision du scrotum, selon 2 modalités : avec ou sans application préalable dun spray de bombe à froid sur la zone dincision. Pour chaque modalité, ont été relevés la durée dintervention, les signes de stress et de souffrances au cours de lopération, lévolution des plaies opératoires et le comportement des porcelets après castration. Les résultats obtenus ont permis de retenir 2 protocoles, testés ensuite en conduite délevage : anesthésie locale avec injection danti-inflammatoire, lune à base de Lidocaïne et lautre de Tri-solfen sans bombe à froid. Les résultats obtenus permettront de rédiger des protocoles de castration qui seront diffusés auprès des professionnels.
Compte-rendu : Essais légumes secs 2021 PEPIT LEG SEC AURA
Avec la demande croissante des consommateurs en légumes secs, notamment dans un souci de diversifier les sources protéiques pour une alimentation plus saine, les agriculteurs cherchent à intégrer les légumes secs dans leur production. En 2021, les Chambres d'Agriculture d'Auvergne-Rhônes-Alpes, avec Terres Inovia et Oxyane, ont mise en place plusieurs essais, en bio et en conventionnel, sur les variétés et les itinéraires techniques en lentilles et pois chiches, dans le cadre du projet PEPIT LEG SEC AURA. Le compte-rendu des essais, réalisés en 2021, fournit des références sur la conduite de ces cultures, peu connues et soumises à de forts aléas de production, ainsi que des conseils pour maximiser la réussite de ces cultures. Les résultats d'un essai, mené sur le haricot sec figurent également dans ce document.
Contaminations croisées en chai mixte : Vigilance sur les matériaux et les techniques
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Qualvinbio, lIFV et Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine travaillent sur les contaminations des vins bio par des pesticides de synthèse. Ils étudient notamment les risques de contaminations croisées lors de la mise en commun déquipements dans les caves mixtes (bio et conventionnelles). Dans un premier temps, des expériences en laboratoire ont été réalisées pour tester laptitude des résidus à adhérer à différents matériaux (poreux ou absorbants) utilisés au chai, à savoir : linox, le bois, lépoxy, le PVC, le polypropylène et le caoutchouc dont des coupons ont été mis dans des vins dopés avec des substances actives. En moyenne, après avoir retiré les coupons, une diminution de 52 % de la concentration en substances actives (résidus) a été enregistrée dans les vins, ce qui laisse présager une absorption des molécules par les matériaux. Des différences entre les matériaux ont été constatées : une plus forte diminution de la concentration a été enregistrée dans le vin en contact avec le caoutchouc et le PVC, puis avec le bois et lépoxy, puis avec le polypropylène. Le relargage de résidus dans des vins bio par ces matériaux « contaminés » a aussi été testé. Des différences entre les matériaux ont, là encore, été constatées : les vins bio qui ont vieilli dans des coupons en PVC et en caoutchouc présentent de plus fortes concentrations en molécules (résidus). Un effet des différentes molécules (utilisées pour mimer les résidus) a également été enregistré. Dautres essais ont été menés au moment de la filtration, du transfert et dans les barriques. Pour évaluer la contamination réelle par les matériaux en chai mixte, 216 molécules actives vont également être analysées sur une trentaine déchantillons de vins issus dune dizaine de domaines.
Cultiver la betterave sucrière : Les leviers pour améliorer les résultats
Gilles SALITOT, AuteurLa betterave sucrière bio sest développée récemment en France. Cette culture fait lobjet de suivis parcellaires et dexpérimentations spécifiques, encadrés par le Comité technique régional bio Hauts-de-France, afin daméliorer ses résultats techniques. Comme beaucoup de cultures exigeantes en azote et sensibles à la concurrence exercée par les adventices, la betterave sucrière est souvent positionnée en début de rotation. Elle peut néanmoins arriver plus tard dans la rotation, à condition que la présence dadventices soit limitée. Cette culture bénéficie dun régime dérogatoire permettant dutiliser des variétés conventionnelles non traitées. Le choix variétal a son importance, puisque certaines variétés sont tolérantes aux maladies. Concernant la gestion des adventices, lhomogénéité et la rapidité de la levée de la betterave sont des points importants pour la maîtrise de l'enherbement. Il est possible de réaliser un faux semis avant limplantation, mais il ne faut pas que celui-ci dessèche le sol. Pour désherber, il est essentiel dintervenir le plus tôt possible. La herse étrille et la bineuse sont les deux outils les plus utilisés. Le passage dune herse étrille à laveugle, en post-semis, est faisable, mais reste délicat. Le désherbage thermique commence également à se développer. Dans tous les cas, le désherbage manuel reste une pratique courante pour réussir à limiter lenherbement. Concernant la fertilisation, un apport réalisé en période de végétation, suivi dune pluviométrie significative, permet de répondre aux besoins de la plante. Il est conseillé de mesurer les reliquats dazote afin destimer les quantités déjà disponibles. Certains bioagresseurs et maladies posent problème, comme la jaunisse, le puceron et la cercosporiose.
Différents méteils fourrages pour différents objectifs
Cyrielle DELISLE, AuteurAfin de mieux faire face au réchauffement climatique, nombre d'éleveurs de bovins allaitants implantent des méteils fourrages (mélanges céréales-protéagineux). Sur les fermes expérimentales des Bordes, dans l'Indre, et de Thorigné d'Anjou, dans le Maine-et-Loire, toutes deux conduites en agriculture biologique, plusieurs essais ont été mis en place sur ce type de fourrage. Sur chaque site, trois mélanges plus ou moins riches en protéagineux ont été testés et ensilés à différents stades, avec des valeurs différentes en matière de rendements et de teneurs en protéines des fourrages récoltés. En Nouvelle-Aquitaine, des groupes fourrages se sont intéressés à différentes dérobées implantées après méteil. Des enquêtes, réalisées dans le cadre du projet Carpeso, font, par ailleurs, le point sur l'utilisation de ces méteils par les éleveurs de bovins viande : freins, avantages, rendements...
DIVEGFOOD : Conception, expérimentation et évaluation de systèmes maraîchers sous abris, agroécologiques, diversifiés et adaptés aux spécifications de leurs filières
C. LAUNAY, Auteur ; L. HUSSON, Auteur ; L. PARES, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2022Divegfood est lune des dix plateformes dessais du projet européen DiverIMPACTS (projet dédié à la diversification des cultures). Cette plateforme se trouve sur le site de l« Unité Expérimentale sur les systèmes maraîchers agroécologiques », située dans la plaine horticole du Roussillon (Pyrénées-Orientales). Durant quatre ans, cest-à-dire des récoltes de 2019 à 2022, Divegfood a mené un essai système sur la diversification de cultures maraîchères sous abri (non chauffé) en pleine terre, conduit en AB. Cette expérimentation se base sur lhypothèse que la diversification est un levier stratégique pour faire face aux aléas économiques, climatiques, agronomiques et sanitaires que peuvent subir les systèmes peu diversifiés. Léquipe de recherche INRAE UE Maraîchage a ainsi conçu et testé quatre systèmes de production plus ou moins diversifiés. Ils ont tous été conduits en agriculture biologique et sinscrivent dans des circuits de commercialisation courts et longs présents sur le territoire. Le système « REF » (référence) correspond à un système représentatif de ceux en cultures maraîchères biologiques sous abri dans les Pyrénées-Orientales. Le système « MODIV » est modérément diversifié, avec une diversification des cultures dans le temps. Le système « DIVBANDE » repose sur une diversification des cultures dans le temps et lespace. Le système « DIVMIX » est aussi diversifié dans le temps et lespace, mais de manière encore plus importante. Ce document décrit plus précisément ces systèmes, notamment leurs rotations des cultures et leurs agencements dans lespace, et compare leurs performances : rendement total, rendement commercialisable, IFT, temps de travail, chiffre daffaires
Dossier : Comment améliorer l'autonomie des fermes en effluents et en paille ?
Régis HELIAS, Auteur ; Thomas PUECH, Auteur ; Amandine DURPOIX, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier se penche sur différents aspects liés à lautonomie des fermes en effluents et en paille. Lemploi deffluents issus de lagriculture conventionnelle fait débat au sein des producteurs de Biolait. Cependant, au-delà des aspects éthiques et réglementaires, la question des effluents délevage en bio doit aussi être abordée par rapport au recyclage des éléments nutritifs dans les sols bio, notamment au phosphore. A lInrae de Mirecourt, la diversification des systèmes de production et lautonomie en paille et en fourrages sont au menu. Dans les fermes Biolait non autonomes en paille, pour éviter den acheter à lextérieur, différentes solutions sont mises en place : sciure, bois déchiqueté, copeaux de bois, broyage de haies (déchets verts), partie solide issue dun séparateur de phase du lisier ou hivernage en plein-air (témoignage de fermes du 44 sur ce thème précis). Une autre solution est la mise en place déchanges agricoles (paille contre fumier) entre éleveurs et céréaliers (témoignage dans la Loire).
Dossier : Le croisement laitier est-il fait pour vous ?
Franck MECHEKOUR, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurEn élevage bovin laitier, le croisement de races séduit certains éleveurs. Sur la période 2018-2020, 6 % des inséminations premières (IAP) étaient en croisement, et les veaux croisés sont de plus en plus souvent nés de mères croisées elles-mêmes. Dans ce dossier, éleveurs et experts apportent leur éclairage et leurs expériences sur les différentes pratiques, ainsi que sur leurs avantages et les limites de celles-ci. Parmi ces témoignages, deux sont issus de systèmes pâturants et économes conduits en agriculture biologique dans le Finistère : le Gaec des Camélias, à Plogastel-Saint-Germain, qui élève 93 vaches 100 % croisées avec du croisement trois voies jersiaise x rouge scandinave x Holstein néozélandaise ; et la ferme expérimentale de Trévarez, avec du croisement trois voies Holstein x jersiaise x normande.
Dossier : La mixité ovin-bovin sécurise fourrage et exploitation
Bérenger MOREL, AuteurPratique oubliée, la mixité bovin-ovin revient sur le devant de la scène pour ses avantages. Cette pratique consiste à associer, sur la même parcelle, des ovins et des bovins, soit en même temps, soit en alternance. Comme le montrent les résultats de lexpérimentation menée sur ce thème par INRAE, sur le site de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme, ou les témoignages déleveurs bourguignons ayant ce type de pratique, la conduite mixte entre bovins et ovins permet : une meilleure valorisation de la ressource herbe par les animaux (ex. pâturage dhiver par les brebis alors que les vaches sont en bâtiment, consommation par les bovins des refus des moutons ) ; une meilleure gestion de cette ressource (le pâturage dhiver permet de meilleures repousses au printemps, plus étalées et plus faciles à gérer) ; une moindre consommation de concentrés, une croissance améliorée pour les ovins ; une baisse des effets du parasitisme ; une diversification des ateliers et, ainsi, des revenus, des entrées financières plus étalées ; ou encore des coûts alimentaires mieux maîtrisés. Avec une gestion rigoureuse, la mixité ovin-bovin peut donc être source de sécurisation. À chacun de ladapter selon ses choix et selon les potentiels de son système.
Dossier : Le pâturage hivernal, une pratique davenir
Sophie BOURGEOIS, Auteur ; François D'ALTEROCHE, AuteurMême s'il n'est pas possible partout, le pâturage en période hivernale (décembre à février) est une pratique davenir dans un contexte de changement climatique. Les prairies, en cette saison, offrent une « petite » pousse (tant quil ne gèle pas) ou des stocks sur pied, autrement dit des ressources qui peuvent être valorisées par le pâturage avec des bovins viande, si on respecte certaines conditions. Lherbe dhiver est de bonne valeur alimentaire et on peut compter sur une à deux tonnes de matière sèche à lhectare. Un pâturage dhiver permet aussi une pousse de qualité au printemps, dès le premier cycle de pâturage. Cest donc une ressource à valoriser, qui plus est, avec un coût faible. Cependant, il faut veiller à ne pas surpâturer et à éviter le piétinement. Il faut choisir entre un chargement très faible ou un temps de présence très court. Il est nécessaire de tenir compte de la météo, de la portance du sol, mais aussi de la vitesse de repousse et de respecter un temps de repos suffisant (même si les parcelles peuvent supporter deux passages). Il est important de prévoir aussi des parcelles « parking » pour accueillir les animaux si les conditions se dégradent. Cette pratique implique dêtre organisé et de bien préparer les parcelles avec des points dabreuvage. Ces conditions respectées, le pâturage hivernal présente de nombreux avantages, sans impacts négatifs sur le bien-être animal. Cest ainsi que de plus en plus déleveurs y ont recours, comme le GAEC de Charmeil, dans la Loire, qui, malgré des sols souvent très humides et un climat froid, fait pâturer son troupeau bio de 36 mères Angus et leurs suites toute lannée dehors, hiver compris. Dans le GAEC Chavanon, également dans la Loire, ce sont les génisses (des Charolaises), destinées à lengraissement, qui pâturent lhiver, avec de bons résultats techniques. Le pâturage dhiver est aussi une option en zone méditerranéenne, comme pour Frédéric Floutard, éleveur naisseur, qui conduit son troupeau dAubrac bio tout le temps en extérieur, en valorisant en particulier les garrigues.
Dossier de presse : RéVABio : Adéquation entre loffre et la demande en agneau bio : leviers, points de vue, témoignages...
ABIODOC - VETAGRO SUP, Auteur ; INSTITUT DE L'ELEVAGE, Auteur ; ITAB, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022Le projet Casdar RéVABio (la Régularité des Ventes, clé de développement de l'Agneau Biologique, 2020-2023) est un projet de recherche-développement qui vise à améliorer le taux de commercialisation (en circuits longs) dagneaux sous le label AB. La demande en viande ovine biologique se heurte toujours à la question de la saisonnalité de loffre en agneaux : la demande est forte autour de Pâques, alors que les brebis mettent naturellement bas à la fin de lhiver avec une commercialisation de leurs agneaux à lautomne. Ce dossier de presse fait le point sur les derniers travaux menés au cours de lannée 2021 et début 2022 pour améliorer ladéquation entre loffre et la demande en viande dagneau bio. Il présente ainsi : 1 - Le point de vue des opérateurs de laval (organisations de producteurs et abatteurs) sur ladéquation entre loffre et la demande ; 2 - De potentielles complémentarités entre les filières régionales en agneaux bio (complémentarité entre les bassins herbagers du nord, qui produisent des agneaux saisonnés, et ceux du Sud, avec des races plus rustiques et qui produisent une bonne partie de leurs agneaux en contre saison) ; 3 - Lengraissement des agneaux laitiers en agriculture biologique (quelques éleveurs pratiquent lengraissement, ce sont souvent des « fromagers » - ils transforment leur lait en fromage - et cherchent à diversifier leur panier de produits pour la vente directe) ; 4 - Lexpérimentation sur le report dagneaux mâles menée sur les lycées agricoles de Vendôme et de Tours-Fondettes (lobjectif étant de vendre des agneaux nés à la fin du printemps 2021 aux mois de mars - avril 2022, afin de couvrir la demande autour de Pâques).
Les dossiers d'Agropolis International n° 26 : Transformations agroécologiques pour des systèmes alimentaires durables
K. ATTA-KRAH, Auteur ; J.-L. CHOTTE, Auteur ; C. GASCUEL, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTPELLIER (Avenue Agropolis, 34 394, FRANCE) : AGROPOLIS INTERNATIONAL | 2022Les questions urgentes de la transformation agroécologique allant vers des systèmes agroalimentaires durables ont conduit plus de 500 scientifiques (Cirad, CGIAR, INRAE et IRD), français et étrangers, à collaborer pour réaliser cette publication. Les auteurs mettent ainsi leur expertise au service des décisionnaires politiques, des services de vulgarisation, des ONG et des associations agricoles engagés dans la promotion de la transition agroécologique. Ce document présente des approches systémiques et transdisciplinaires de la recherche agricole, tenant compte de la multitude de liens qui existent entre l'agriculture, les systèmes alimentaires, les systèmes terrestres et aquatiques. Les actions publiques nécessaires sont aussi variées que la diversité des contextes et des besoins des systèmes alimentaires. La transition devra donc être coordonnée pour améliorer lenvironnement, construire un système alimentaire équitable, participatif et juste. Ce document se décline en trois parties : 1 - Agroécosystèmes ; 2 - Systèmes alimentaires ; - Processus-clés, méthodes et outils pour l'agroécologie.
L'égrainage naturel donne des résultats peu prometteurs
Cyrielle DELISLE, AuteurDans le cadre du projet Perpet, 26 fermes de l'Ouest de la France ont participé à une expérimentation, menée par le réseau Civam, sur l'égrainage naturel de prairies temporaires. L'objectif était d'évaluer l'impact de cette pratique sur la flore et sur la pérennité des prairies. Les résultats se sont avérés relativement aléatoires et, globalement, cette pratique favorise le développement des graminées au détriment des légumineuses.
Engraissement des bovins allaitants : Produire des boeufs en bio
Lisa AUBRY, Auteur ; Lola JEANNINGROS, AuteurEn élevage bio, produire des bufs peut permettre de créer de la valeur économique sur lexploitation, tout en répondant à un marché avec un produit plus en adéquation avec la demande sociétale. Or, cette production demande de revoir en profondeur son système. Il faut tenir compte, dabord, de la demande du marché pour des bufs assez jeunes, de moins de 42 mois, relativement légers (carcasses de moins de 450 kg) avec une conformation R/U et un état dengraissement de 3. Le travail de sélection génétique et le choix des veaux dans le troupeau sont importants. Le choix de la période de castration et de la méthode employée est aussi un élément-clé, qui doit tenir compte du cahier des charges bio. Par ailleurs, développer le buf augmente le chargement global, si on nopère pas une réduction des vêlages. Le type de buf produit (période de naissance et âge à labattage) a aussi des conséquences en termes de marge sur les coûts alimentaires et sur les places utilisées en bâtiment. Les itinéraires techniques de production doivent répondre aux besoins des animaux, mais être raisonnés pour limiter les coûts. Cest ce que soulignent les travaux menés sur la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou, qui montrent lintérêt doptimiser la phase lactée (ex. repousser le sevrage à 9 mois pour bénéficier dune alimentation riche à moindre coût) ; limportance dun pâturage bien conduit ; le plus que peut apporter le croisement avec des races précoces type Angus ; ou encore la croissance compensatrice au pâturage qui peut permettre de distribuer des rations économes lhiver en bâtiment. La nouvelle PAC peut être un plus pour cette production, laide couplée bovins étant plus favorable aux UGB et à lengraissement. Au final, la production de bufs bio peut être une opportunité, mais il faut bien tenir compte du nouveau cahier des charges bio qui, par exemple, rend maintenant impossible la finition en bâtiment.
Engraisser des animaux plus précoces
Cyrielle DELISLE, AuteurDans le cadre du projet Effiviande (2018-2022), une expérimentation a été mise en place par le pôle expérimental herbipôle d'Inrae (Auvergne) afin de comparer les aptitudes à l'engraissement précoce de plusieurs races pures ou en croisement : Angus x Salers, Salers, et Charolais x Salers. Après leur sevrage, les animaux ont été engraissés en priorité avec des fourrages herbagers (enrubannage, ensilage), ainsi qu'avec des concentrés issus de sous-produits de l'industrie agroalimentaire. Les animaux croisés Angus, race reconnue pour sa précocité, ont obtenu les meilleurs résultats vis-à-vis des objectifs de cette étude. Ce sont eux qui ont montré la meilleure valorisation de l'herbe (GMQ supérieur). Ils ont atteint la note d'état corporel (NEC) visée (3,5) plus rapidement que les autres et ont donc pu être abattus plus tôt, malgré des poids de carcasse à l'abattage inférieurs.
Engraisser des bovins à l'herbe en agriculture biologique
Monique ROQUE, AuteurDans le cadre du projet Proverbial, piloté par l'Institut de lÉlevage et qui réunit une douzaine de partenaires, les performances de finition des bovins mâles à l'herbe sont étudiées. Alors qu'en agriculture biologique, seuls 29 % des bovins abattus en France sont des mâles, et que de nombreux veaux partent à l'export dans des filières broutards conventionnelles, l'enjeu est de mieux valoriser cette voie mâle dans la filière bio. Ainsi, ce projet explore différentes conduites techniques pour l'engraissement à l'herbe, sur des fermes ou en stations expérimentales. Les premiers résultats obtenus concernent des veaux, sur la Ferme des Bordes d'Arvalis, dans l'Indre, et à l'Inrae de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme, et concernent également des bufs rajeunis sur la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou, dans le Maine-et-Loire. Ces résultats ont été présentés lors de conférences organisées, au Sommet de lÉlevage, par le Pôle Bio Massif Central et l'Itab.
Erosion, ombrage Le Sud-Ouest expérimente face aux modifications du climat
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Vitisad, porté par lIFV Sud-Ouest, cherche à promouvoir ladaptation au changement climatique de la vigne, grâce à des expérimentations menées de part et dautre des Pyrénées. Ces essais portent notamment sur la gestion des couverts végétaux et sur les filets dombrage. Côté espagnol, les vignobles subissent de manière plus forte des étés secs. Les vignerons nont ainsi pas lhabitude dimplanter des couverts en raison de la concurrence hydrique quils occasionnent. Un travail du sol (15 à 30 cm) est réalisé sur la plupart des vignes, deux à six fois par an, ce qui engendre de gros risques dérosion dans les parcelles en pente. Linstitut basque de recherche et de développement agricole a mené plusieurs expérimentations sur les couverts végétaux, afin de limiter ces risques. Grâce à linstallation de boîtes Gerlach, les scientifiques ont évalué que les vignes nues perdaient 3 970 kg/ha de sol, tandis que les sols couverts ne perdaient que 1 434 kg/ha (seuil acceptable puisque le sol a la capacité de reconstituer cette quantité). Parallèlement, l'IFV Sud-Ouest a testé des filets dombrage (50 et 75 % dombrage) pour essayer de diminuer la température (des températures supérieures à 35 °C ont des impacts négatifs sur la photosynthèse de la vigne). Résultats : latténuation du rayonnement est franche lors des journées chaudes. En revanche, les jours frais, la température est plus importante dans les parcelles avec filets que dans les parcelles témoins. Des essais avec des filets blancs sont en cours pour essayer de contrer ce phénomène.
Expérimentation de Paiements pour Services Environnementaux : retour d'expérience sur le bassin versant de la Coise (42/69)
Justine LAGREVOL, AuteurLa Coise, affluent direct de la Loire, est une rivière qui coule dans les départements du Rhône et de la Loire. Le SIMA Coise (Syndicat Interdépartemental Mixte d'Aménagement de la Coise), qui travaille sur la préservation des rivières dans cette zone et sur la qualité de l'eau, s'est engagé dans un partenariat avec les agriculteurs du bassin versant de la Coise. Le but est d'accompagner les changements de pratiques et de systèmes de production agricole, dans le but de préserver la qualité de l'eau (promotion de systèmes herbagers autonomes et économes en intrants, intégration d'arbres et de haies...). Pour répondre à ces enjeux, le SIMA Coise a mis en place le dispositif de Paiements pour Services Environnementaux (PSE), lancé par le Ministère de la Transition Ecologique et l'Agence de l'eau Loire Bretagne. Stéphane Guyot, un adhérent Biolait dans le Rhône, raconte son expérience en lien avec le projet du PSE sur son secteur.
Expérimentation participative : Semis d'une plante appât dans le maïs
Niels TRUBERT, Auteur ; Jean-François GARNIER, Auteur ; Anaëlle MACQUET, AuteurEn Ille-et-Vilaine, le CETA 35 (Centre d'études techniques agricoles) regroupe 50 CETA de 10 à 15 agriculteurs. En 2020 et 2021, une partie d'entre eux ont contribué à une expérimentation participative encadrée par le CETA 35. Le principe : confirmer des résultats obtenus en stations expérimentales à travers la mise en place d'essais aux protocoles simplifiés in situ, directement chez des agriculteurs. Outre le suivi et l'évaluation du protocole en question, les agriculteurs impliqués ont aussi été invités à évaluer la facilité de la mise en place, le coût et l'efficacité de la technique étudiée. Dans cet article, sont présentés les retours sur la mise en place d'une plante appât (le blé) dans du maïs, afin de limiter les dégâts de taupins et de corvidés (corbeaux, corneilles et choucas). Cet essai a concerné 28 parcelles en 2020 et 52 parcelles en 2021. Des médias sociaux - WhatsApp et l'application Amiculteurs - ont été utilisés pour faciliter les échanges et la remontée des données. Globalement, la mise en place d'une plante appât a permis de réduire les dégâts, à condition que la pression des ravageurs ne soit pas trop forte.
Extraits végétaux : les connaissances se précisent
Adrien LASNIER, AuteurEn protection des cultures, l'utilisation d'extraits végétaux se développe. Toutefois, les connaissances sur ces substances et sur leurs effets sont encore peu nombreuses. Dans le cadre du projet Obioleg, dans la région Pays de la Loire, le CTIFL réalise des essais in vitro et sur plantes depuis 2019. De nombreux extraits végétaux sont ainsi évalués pour plusieurs cultures légumières et leurs pathogènes. Sur la station expérimentale de la Morinière (Indre-et-Loire), des essais similaires sont réalisés pour mieux lutter contre la tavelure sur pommiers. L'efficacité d'extraits végétaux est notamment comparée à celle de solutions couramment utilisées en agriculture biologique (cuivre, soufre).
Face aux effets du changement climatique : L'agroforesterie au service des Ppam
Marion COISNE, AuteurLes plantes à parfum, aromatiques et médicinales sont déjà, et seront encore plus à lavenir, impactées par le changement climatique. Plusieurs projets de recherche explorent des pistes pour construire des systèmes plus résilients, notamment en agroforesterie. Parmi eux, le projet Ppam-Ppam (Projet de recherche participatif en agroforesterie méditerranéenne plantes à parfum, aromatiques et médicinales) va étudier trois parcelles agroforestières bio. Lune des parcelles, constituée damandiers (plantés en 2012) et de sarriette, est gérée par Catherine Legrand, productrice dans le Gard et qui témoigne dans un encart. LIteipmai a aussi travaillé sur limpact de couverts végétaux dans linter-rang de lavandes et de lavandins, mais sans résultats concluants.
Faire du fourrage avec eau et lisier
Beat GROSSRIEDER, AuteurTimo Stadtlander, co-responsable du groupe Alimentation animale du département des sciences animales du FiBL, en Suisse, s'intéresse depuis 2015 à la lentille d'eau pour l'alimentation animale. En effet, cette plante aquatique est particulièrement riche en protéines (jusqu'à 40 %) et présente une croissance - et donc une production de matière sèche - particulièrement élevée : jusqu'à 70 tonnes par hectare et par an. Cultivée en bassins enrichis par du lisier, la masse de lentilles double environ toutes les 36 heures. Déjà utilisée en élevage de truites, cette ressource fourragère représente un potentiel intéressant pour les ruminants, mais aussi les monogastriques. En Suisse, où la part de fourrages importés depuis l'étranger est élevée, même en bio, et ce malgré une part très importante des terres dédiée à la production d'aliments pour les animaux d'élevage (80 à 90 %), cette culture innovante pourrait participer à une nécessaire réaffectation des terres pour l'alimentation humaine.
Fermentation Bokashi : pour plus de carbone dans les sols et moins dans l'atmosphère
Vincent VIGIER, AuteurDeux éleveurs de l'Aveyron et du Cantal ont testé, en 2021, la fermentation Bokashi. Il s'agit d'ensemencer la litière des animaux avec du "Microferm® EM", un mélange de bactéries, levures et champignons. Si les effets sur le troupeau en lui-même sont encore mal connus à ce jour, la fermentation du fumier issu de cette litière, appelée fermentation Bokashi et qui doit se dérouler en condition anaérobie et donc sous une bâche, présente plusieurs avantages : moins de perte de masse et donc d'éléments organiques (carbone et azote), moins de lessivage de minéraux, pas de dégagement de gaz à effet de serre. Par ailleurs, les agriculteurs bénéficient d'une meilleure facilité de curage et de reprise du fumier et une meilleure digestion du fumier par la prairie est constatée. Cet apport de micro-organismes spécifiques peut aussi être réalisé dans du lisier ou sur des déchets verts.
Des fermes bas carbone en Pays de la Loire ; Témoignages : « Travailler lécologie pour un gain économique »
Céline MAREC, AuteurLes fermes bas carbone se multiplient en Pays de la Loire. La Région souhaitait, en effet, sinscrire dans la Stratégie Nationale Bas Carbone. Pour cela, elle a demandé à la Chambre dagriculture de développer un dispositif bas carbone auprès de 500 exploitations chaque année. Deux dispositifs ont ainsi été créés : le parcours bas carbone lait et le parcours bas carbone viande. Ces derniers reposent chacun sur quatre grandes étapes : 1 La réalisation dun diagnostic CAP2ER au début du parcours bas carbone, afin de quantifier les émissions de GES de la ferme ; 2 L'engagement de l'agriculteur à réaliser, par la suite, deux jours de formation, avec un conseiller et un groupe de formation, pendant lesquels il va réfléchir aux solutions pour diminuer les GES sur son exploitation ; 3 lagriculteur repart avec un plan daction sur trois ou quatre ans, quil consolide lors dun rendez-vous individuel dune demi-journée avec un conseiller ; 4 un nouveau diagnostic CAP2ER est réalisé pour mesurer les progrès à moyen terme. Jérôme Pineau, responsable territoire à la Chambre régionale dagriculture des Pays de la Loire, présente ce dispositif. Le témoignage de Manon Gillier, responsable de la ferme expérimentale des Trinottières (Maine-et-Loire), vient illustrer ce dispositif. Elle livre son retour dexpérience suite à la réalisation du diagnostic CAP2ER dans le cadre du parcours bas carbone lait.
Fertilisation des prairies : Effluents délevage en pole position
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa ferme expérimentale des Bordes, située dans lIndre, mène des essais, depuis 2018, sur la fertilisation des prairies temporaires (PT) et des prairies permanentes (PP). Cette ferme possède un système conventionnel et, depuis 1998, un système bio. Ce dernier est constitué de 23 mères limousines et de 64 ha, dont 30 ha de PP et 20 ha de PT qui rentrent en rotation avec des mélanges de pois-féverole-triticale. Un objectif dautonomie en matière de fertilisation des prairies est recherché avec le fumier des bovins bio. Jusquen 2016, les parcelles étaient fertilisées tous les quatre ans, à raison de 8 tonnes de fumier par hectare et par an. Mais, la fertilité des sols sest dégradée, avec une forte diminution des taux de phosphore et de potasse. Ces deux éléments sont utiles au développement des légumineuses, qui sont, par conséquent, moins présentes dans les prairies de la ferme expérimentale des Bordes (les graminées ont pris le dessus). Depuis 2016, des fientes de volailles et du lisier de porcs sont achetés pour compenser ces manques. Des essais de fertilisation plus larges ont également débuté en 2018. Ils ont permis de tester une dizaine dapports. Le fumier de bovin composté, à raison de 12 t/ha est, a priori, la modalité qui ressort le mieux. Les fientes ont également donné de bons résultats, mais elles sont coûteuses et très demandées. Leur composition oblige également à les enfouir.
Guide PPAM 6ème édition : Le guide de référence de la filière plantes à parfum, aromatiques & médicinales pour la production biologique et conventionnelle
La 6ème édition du Guide PPAM, fruit d'un travail collectif, a été coordonnée par la Chambre d'Agriculture de la Drôme et réalisée avec de nombreuses structures de la filière, notamment le CRIEPPAM (Centre Régionalisé Interprofessionnel dExpérimentation en Plantes à Parfum, Aromatiques & Médicinales), et grâce à un financement des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Sud-PACA. Ce guide contient une multitude d'informations pour toute personne souhaitant se lancer dans la production et la transformation des PPAM, ainsi que pour ceux qui en cultivent déjà : - Les structures de la filière ; - Les démarches pour sinstaller / se diversifier ; - La technique de production des cultures (préparation du sol, plantation, variétés, maladies et ravageurs, fertilisation, semis...) ; - La cueillette sauvage ; - La transformation ; - La qualité ; - Les résultats d'expérimentation ; - Les réglementations ; - Des témoignages dentreprises, de groupements de producteurs et de cueilleurs, de pépiniéristes et d'un laboratoire d'analyse ; - Des références bibliographiques et des fiches sur l'achillée millefeuille, le souci des jardins et la sauge sclarée ; - Un annuaire de contacts (acheteurs, fournisseurs de matériels, centres de formation...).
Impacts agronomiques du pâturage de couverts végétaux et de céréales dhiver par des ovins
V. VERRET, Auteur ; E. EMONET, Auteur ; F. LEVAVASSEUR, AuteurLes systèmes céréaliers peuvent fournir des biomasses importantes valorisables directement par le pâturage. Les intérêts du pâturage de surfaces céréalières par des brebis sont bien connus par les éleveurs, mais les effets sur les cultures le sont moins. A travers un dispositif expérimental mis en place chez des agriculteurs du Bassin parisien, cette étude, menée par un collectif d'acteurs de la recherche, a analysé les impacts agronomiques du pâturage de couverts végétaux et de céréales dhiver par des ovins. Les résultats montrent que, dans les champs étudiés, le pâturage des couverts dinterculture nest pas pénalisant pour la culture suivante. Par rapport à un couvert dinterculture broyé, labondance de limaces a été réduite de 60 % après pâturage, et la disponibilité en azote minéral du sol augmente, en moyenne, de 6 kg N/ha au moment du semis de la culture suivante (culture de printemps). La structure du sol et le stockage de carbone sont, en revanche, très légèrement dégradés. Les céréales pâturées en début de tallage montrent un gain de rendement de 4,8 q/ha.
"L'intérêt d'un tunnel mobile en maraîchage sur petite surface"
Grégory CHANTRE, AuteurEn Auvergne-Rhône-Alpes, la Serail conduit, depuis 2019 et jusqu'en 2024, une expérimentation sur le maraîchage intensif sur petite surface : "MIPS AURA". La particularité du dispositif est la mise en place d'un tunnel mobile qui permet de couvrir successivement différentes cultures au moment où elles en ont le plus besoin, c'est-à-dire à l'implantation, voire avant (pour réchauffer le sol), en cours de culture et/ou en fin de culture pour prolonger celle-ci malgré l'arrivée de l'hiver. Cet article décrit la succession de cultures mise en place.
Journée de visite des essais du CREABio Vendredi 03 juin 2022 : Domaine de la Hourre
BUREL, Enguerrand, Auteur ; Laurent ESCALIER, Auteur ; Cécile BURTIN, Auteur | AUCH (Route de Tarbes, 32 000, FRANCE) : LEGTA Auch-Beaulieu | 2022Le site de la Hourre, situé à Auch (32), est un domaine expérimental de 55 ha, certifié en AB depuis 2001, où le CREABio (Centre de Recherche et dExpérimentation en Agriculture Biologique au service de lInnovation en Occitanie et dans le Grand Sud) réalise la plupart de ses expérimentations. Entre 2021 et 2022, des essais ont été mis en place afin de répondre notamment à différents enjeux de lAB : faire face aux maladies, maintenir la fertilité, gérer les adventices. Des expérimentations autour de couverts de légumineuses (sainfoin, lotier et trèfle violet), semés au printemps, ont permis de quantifier lefficacité des couverts à piéger les éléments minéraux (biomasse produite) et dévaluer leffet fertilisant des couverts sur la culture suivante. Des essais variétaux dorges brassicoles ont été menés, afin didentifier les variétés adaptées à lAB et de tester, pour 17 variétés, la tolérance aux maladies, la compétitivité vis-à-vis des adventices, le rendement et le calibrage. Pour finir, afin danticiper une diminution de loffre en engrais phosphatés utilisables en AB, un essai sur 2 ans a été mis en place, visant à estimer la réponse des cultures à la disponibilité en phosphore et à établir lexistence ou non dun stress potentiel lié à la disponibilité en phosphore, sur les cultures de blé et de maïs en AB.
Jusqu'à 35 % de lupin bleu dans les rations
Florence MAUPERTUIS, AuteurLe lupin bleu, qui, tout comme le lupin blanc, a de faibles teneurs en alcaloïdes mais, en sus, contient moins de facteurs antinutritionnels, pourrait être utilisé à hauteur de 35 % maximum dans la ration de porcs à l'engraissement. C'est ce que montre une étude comparative réalisée par le département de l'agriculture et de l'alimentation australien et par l'université de Murdoch. Cela pourrait être particulièrement intéressant en élevage bio, comme alternative au tourteau de soja.
Le konjac, une nouvelle filière émergente ?
Adrien LASNIER, AuteurLe konjac est une plante dont le tubercule est transformé en farine, puis en pâtes ou en riz, ou est utilisé dans le milieu médical et en cosmétique. Il est produit principalement en Asie. Dans le Maine-et-Loire, l'entreprise Plant Innovation R & D travaille sur le développement d'une filière française, de la production de plants à la transformation des tubercules. Une ferme expérimentale teste différents itinéraires techniques en agricultures biologique et conventionnelle.
Légumes industrie bio : Limportance du désherbage mécanique
Clara GUEGUEN, Auteur ; Goulven MARÉCHAL, AuteurUn projet de recherche (ILICO, Introduction de Légumes Industries dans les systèmes Céréaliers bio de l'Ouest) a été mis en place par le réseau GAB-FRAB Bretagne afin dacquérir des références technico-économiques et de comparer différents itinéraires techniques pour des cultures de légumes industrie bio. Cet article fait le point sur les résultats des expérimentations relatives au désherbage mécanique en pré-levée sur haricots verts. Il apparaît que le désherbage en prélevée nest pas toujours efficace, voire peut avoir parfois un impact négatif. La dernière année dessai permettra de confirmer les tendances observées et de formaliser des règles de décision pour juger de lutilité ou non dun passage en prélevée selon la date de semis et le contexte pédoclimatique.
Lutte contre les pucerons du pommier : L'atout des interventions à l'automne
Marion COISNE, AuteurLe cycle biologique du puceron cendré se déroule en partie sur le pommier (hiver et printemps), où il se reproduit, et sur le plantain, où il passe lété avant de retourner sur le pommier à lautomne. Pour lutter contre ce ravageur, différentes stratégies sont comparées à la Station expérimentale de la Pugère, dans les Bouches-du-Rhône : 1) application dhuiles minérales au printemps, complétées par deux passages dazadirachtine ; 2) défoliation à lautomne ; 3) défoliation + huiles minérales + azadirachtine. Les résultats sont intéressants, bien que variables, les meilleurs étant obtenus avec la 3ème modalité. La défoliation précoce du pommier, une fois la récolte terminée, perturbe le cycle du puceron. Elle peut se faire avec du chélate de cuivre et elle est plus adaptée à certaines variétés. Fabien Bono, arboriculteur bio dans les Bouches-du-Rhône, applique la défoliation sur environ 80% de ses pommiers (les variétés Juliet, résistante, et Story, récoltée tardivement, ne sont pas concernées par la défoliation). Le Cefel et la Pugère testent aussi les barrières physiques, avec la meilleure efficacité pour les argiles.
Le maraîchage sur petites surfaces vu sous langle de lexpérimentation
Céline MATHIEU, Auteur ; Alexandre BARRIER-GUILLOT, AuteurLe nombre dinstallations en maraîchage sur petites surfaces connaît un développement important en Auvergne-Rhône-Alpes. La station SERAIL (Station dexpérimentation Rhône Alpes Information Légumes) a mis en place un essai, nommé MIPS AURA (Maraîchage Intensif sur Petite Surface), qui vise à évaluer les performances dun système maraîcher bio sur petites surfaces avec une commercialisation des produits en circuits courts. Pour cela, un système classique en maraîchage diversifié et un système de maraîchage sur petites surfaces ont été recréés en conditions expérimentales (à échelle réduite) et comparés. Le système diversifié expérimental repose ainsi sur 2 160 m2 (avec 11 % dabris), et le système sur petites surfaces repose sur 1 000 m2 (avec 24 % dabris). La part dabris est plus importante dans le système « petites surfaces » pour faire plus de légumes primeurs (type mesclun). Dans ce système, la densité de plantation a également été multipliée par 1,5 ou 2, et certaines cultures ont été palissées pour gagner de la place (ex : culture de melon). Le choix sest aussi orienté vers des tunnels mobiles afin doptimiser les temps de culture. Ce mode de conduite a bien convenu aux fèves, aux pois gourmands, aux melons, aux tomates, aux courgettes... Il a, en revanche, moins convenu aux haricots grimpants et aux maïs. Les premiers résultats économiques de ce système sont satisfaisants, notamment pour le trio des légumes phares de lété (tomates, aubergines et courgettes) et pour le mesclun. Ces cultures sont incontestablement rémunératrices, mais ce sont surtout des cultures avec une productivité élevée au mètre carré.
De meilleurs taux avec le pâturage de mûrier
Claire BOYER, AuteurSur la ferme expérimentale du Pradel, en Ardèche, un essai "du champ à la fourchette" a été mené sur le pâturage de mûrier blanc par des chèvres. Deux lots de 24 animaux ont été comparés. Les résultats sont encourageants, puisque les chèvres alimentées en partie avec du mûrier ont obtenu une meilleure productivité, de meilleurs taux, un meilleur rendement fromager. La dégustation de fromages par un panel de consommateurs n'a pas montré de différences notables. Un essai similaire a été conduit autour de la consommation de feuilles de vigne par des chèvres.
METABIO : un ambitieux programme de l'INRAE sur l'agriculture bio
Claude AUBERT, AuteurDans les années 1980, alors que l'agriculture biologique peinait à démarrer, un chercheur de l'INRAE (ex-INRA), Francis Chaboussou, s'est intéressé à l'impact des pesticides et de la fertilisation chimique sur la santé des plantes. Cas isolé à l'INRAE, à son départ à la retraite, ses recherches n'ont pas trouvé de suite. 20 ans plus tard, l'INRA a créé le CIAB (Comité Interne de l'Agriculture Biologique) qui a mis en place des sites d'expérimentations en bio. 2020 voit le lancement du programme METABIO, en adéquation avec l'objectif de passer à au moins 25 % des surfaces en agriculture biologique et avec le changement d'échelle de la bio.
Micro-maraîchage bio en PACA - Les maraîchers expérimentent - 3ème saison
Mélanie DESGRANGES, Auteur ; Oriane MERTZ, Auteur ; Marion ROBERT, AuteurEn 2020, en région PACA, 17 maraîchers bio ont mené, dans le cadre du projet MiMaBio, des essais sur les thématiques suivantes : - La gestion de la fertilité du sol ; - La couverture du sol ; - Matériels et techniques ; - Soin des plantes ; - Associations de cultures. Cet article revient sur les résultats des expérimentations réalisées au cours de cette troisième saison.
Mildiou de la vigne : alternatives au cuivre
Claude-Eric PARVEAUD, Auteur ; Maxime JACQUOT, AuteurLe cuivre est une substance utilisée aussi bien en viticulture biologique (dans 97 % des vignobles) que conventionnelle (84 % des vignobles). Il permet de lutter efficacement contre le mildiou de la vigne, avec une certaine facilité d'utilisation et un coût modéré. Toutefois, sa phytotoxicité, l'apparition de résistances ou encore ses effets néfastes sur la faune du sol poussent les acteurs agricoles à chercher des alternatives. La majorité des travaux portent sur des solutions de substitution, qui peuvent être d'origine minérale, animale, microbienne ou végétale (notamment en agriculture biologique), et avec des modes d'actions variés (fongicide, stimulation des défenses naturelles de la plante, hyperparasitisme). Le Grab (groupe de recherche en agriculture biologique) est particulièrement actif sur le sujet. Entre 2007 et 2020, il a évalué 41 substances alternatives à différentes concentrations, avec différents adjuvants, associées ou non à une faible dose de cuivre, soit 64 modalités différentes. Ces essais ont été réalisés dans la vallée de la Drôme, sur le cépage Muscat petits grains. Les résultats les plus marquants, concernant 16 substances, sont présentés dans cet article. Pour les substances alternatives utilisées seules, cinq d'entre elles ont présenté une efficacité significative sur feuille. En revanche, pour les modalités associant une faible dose de cuivre, les produits alternatifs ne permettent pas d'atteindre de meilleurs résultats que le cuivre utilisé seul. Ces travaux de recherche doivent se poursuivre. De plus, la combinaison de leviers phytosanitaires, agronomiques et variétaux semble prometteuse et mérite également d'être approfondie.
Naissage en plein air de porcs bio : Résultats technico-économiques 2021
Florence MAUPERTUIS, AuteurLes résultats technico-économiques 2021 de latelier de naissage plein-air biologique de la ferme expérimentale porcine des Trinottières (Maine-et-Loire) montrent que la prolificité a progressé pour atteindre 15,9 porcelets nés vivants par portée, du fait principalement de lutilisation de nouveaux croisements dans la sélection génétique animale. De plus, le pourcentage de pertes sous la mère a diminué (30 % en 2021). En conséquence, la productivité a progressé et atteint 11,1 porcelets sevrés par portée et 23,9 porcelets sevrés par truie productive et par an. En revanche, le taux de fécondation sest dégradé pour sétablir à 76,6 % et le nombre de portées par truie réformée a reculé (3,8, contre 4,3). Le prix de vente du porcelet au sevrage a augmenté très légèrement (92,7 en 2021, contre 92,0 en 2020). La marge sur coût alimentaire sétablit à 882 par truie en 2021, vs 823 en 2020. Laugmentation de la marge sexplique principalement par la hausse des produits, générée par laugmentation du nombre danimaux vendus. Un tableau regroupe les principaux résultats techniques et technico-économiques.
On-Farm Experimentation : Un projet mondial d'innovation à la ferme
TRAVAUX ET INNOVATIONS, Auteur ; INRAE, AuteurLes agriculteurs, sur leurs fermes, peuvent être à l'origine d'innovations, de recherches, qui leur permettent de répondre à certaines questions qu'ils se posent ou de mieux faire face à une situation donnée. Le mouvement mondial "On-Farm Experimentation", qui s'appuie sur six principes fondateurs, associe des chercheurs et des agriculteurs (environ 30 000 dans le monde à ce jour). Ces derniers sont invités à coconstruire de nouvelles formes d'expérimentations et d'innovations dans une optique de transition agroécologique et digitale. Ici, l'expérimentation est considérée comme un outil pour la création de savoirs locaux.
Des ovins dans les vergers
Pierre PELLISSIER, AuteurDans la Drôme, où lélevage ovin et larboriculture sont des filières dynamiques, le projet ECORCE, porté par le FiBL France, avec Agribiodrôme parmi ses partenaires, a pour objet détudier la pratique du pâturage des ovins dans les vergers en saison de végétation. Tout dabord, lobjectif de ce projet de recherche est dévaluer les risques de lassociation ovins/arbres pour les animaux (intoxication chronique au cuivre, parasitisme) et pour les végétaux (écorçage et abroutissement). Les performances technico-économiques et organisationnelles de cette pratique ont été collectées et étudiées, dans le but, à terme, de construire un référentiel pour les agriculteurs. Cet outil permettra de lever les freins au développement de cette pratique et d'aider, dans leur réflexion et leurs décisions, les arboriculteurs qui souhaitent sassocier à un ou plusieurs éleveurs, ainsi que les arboriculteurs qui souhaitent créer un atelier délevage sur leur exploitation.
Le pâturage hivernal fait des adeptes
Emeline BIGNON, AuteurLe changement climatique modifie la répartition de la pousse de lherbe au fil des saisons. Avec des hivers plus doux, la pousse de lherbe ralentit moins fortement durant la période hivernale. Le pâturage hivernal pourrait, ainsi, devenir une pratique courante, même sil faut aussi prendre en compte les risques liés aux excès deau (la portance des sols peut être un facteur limitant à la mise en uvre du pâturage hivernal). La ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, a fait pâturer des génisses laitières durant lhiver 2022-2023. Lessai a été conduit avec un troupeau de génisses conventionnelles et avec un troupeau bio. Cet article décrit principalement les résultats obtenus pour le troupeau conventionnel. Concernant la portance, les conditions météorologiques ont été particulièrement favorables à la mise en place de cette pratique (il est tombé 30 % de précipitations de moins que la moyenne des trente dernières années). Les croissances des génisses ont été conformes aux objectifs et équivalentes à celles de génisses élevées en bâtiment. La repousse printanière des prairies na pas été impactée par le pâturage hivernal et la composition botanique na pas été affectée. Les résultats ont donc été prometteurs, mais sont à relativiser compte tenu de ces conditions météorologiques particulières.
Le pâturage des veaux n'affecte pas leur croissance
Emeline BIGNON, AuteurTrois fermes laitières expérimentales du Grand Ouest (fermes de Trévarez en bio -, de la Blanche-Maison et des Trinottières) ont regardé les effets du pâturage des veaux, dès lâge de 15 jours, en regardant leurs performances de croissance. Les résultats ont montré que les performances zootechniques de ces veaux étaient équivalentes aux performances obtenues à laide dune conduite classique (en bâtiment), que ce soit pendant la phase lactée ou pendant la phase post sevrage. Sortir les veaux à lherbe dès leur plus jeune âge présente dailleurs des avantages : la transition au pâturage est facilitée, les veaux consomment moins de lait et moins de concentrés (en compensant par lherbe ingérée), et lutilisation de paille est réduite.
Des pistes pour lutter contre les pucerons
Maude LE CORRE, AuteurDans le cadre du projet Casdar Simpa, des essais sont réalisés sur plusieurs sites expérimentaux dans le but d'identifier des alternatives aux pesticides dans la lutte contre les pucerons cendrés en verger de pommiers et contre les pucerons verts en verger de pêchers. Trois grandes stratégies sont testées : l'utilisation de produits de biocontrôle, l'utilisation d'extraits de plantes (huiles essentielles) et l'implantation de plantes de services. Chacune de ces stratégies est comparée à des références en production fruitière intégrée, en agriculture biologique et à une modalité non traitée. Les premiers résultats, obtenus en 2021, sont présentés dans cet article.
POSCIF : Compilation de 3 années d'expérimentations de pâturage de couverts végétaux et de cultures d'hiver conduites chez les agriculteurs : 2018-2021
Le projet POSCIF (Pâturage Ovin en Système Céréalier en Île-de-France) propose de (re-)penser la place de lélevage ovin au sein des systèmes de culture céréaliers en Ile-de-France (dont certains en bio). L'objectif du projet était de caractériser et d'évaluer les effets du pâturage sur les parcelles, les cultures, les troupeaux, ainsi que les impacts technico-économiques, dans le but de développer des systèmes résilients et durables basés sur les interactions entre ovins et cultures. Entre 2018 et 2021, des essais de pâturage de couverts végétaux, de céréales d'hiver, de colza d'hiver et de luzerne ont été conduits sur des exploitations en polyculture-élevage et sur des exploitations céréalières. Les résultats de ces expérimentations sont compilés dans ce document.
Produire ensemble des connaissances pour l'avenir des territoires : Le Programme Pour et Sur le Développement Régional
André TORRE, Auteur ; Sabine NGUYEN BA, Auteur ; Frédéric WALLET, Auteur | PARIS Cedex 05 (Agroparistech - UMR SADAPT, 16 Rue Claude Bernard, 75 231, FRANCE) : INRAE | 2022Des fonds de vallée du Grand-Ouest à la Savoie et ses fromages, des pâturages du bocage Bourbonnais aux filières agro-alimentaires du Gers ; des espaces ruraux isolés où lattractivité du territoire est une question de pérennité aux aires urbaines peuplées quil faut alimenter ; de la parcelle agricole ou forestière aux territoires agri-urbains Cet ouvrage, dédié à la 4ème génération du PSDR (2014-2020), présente, à travers une série d'entretiens, les analyses de chercheurs, ainsi que les initiatives dacteurs, autour de trois thématiques du programme de recherche en développement régional : - Lien rural-urbain (foncier, attractivité et bien-être) ; - Transition agroécologique et territoires ; - Systèmes alimentaires et forestiers, circuits et circularités.
Projet Cosynus : Favoriser la biodiversité fonctionnelle contre les ravageurs
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe projet Ecophyto Cosynus (Conception de système de cultures favorisant la régulation naturelle des organismes nuisibles), piloté par le Grab, a démarré en 2019, pour six ans. Il gère des expérimentations en cultures légumières, sur 3 sites, dont un en bio. Lobjectif est de réduire les impacts des nuisibles, ainsi que le coût des intrants (achats dauxiliaires en particulier), tout en assurant de bonnes performances aux systèmes. Le dispositif comprend notamment des bandes fleuries, le semis de céréales en bordure de serre, la plantation despèces annuelles dans la culture. Les résultats intermédiaires, divulgués lors dune visite du site dessais du Grab, le 14 juin, dans les Bouches-du-Rhône, montrent que le système fonctionne bien, mais avec une augmentation des coûts de main duvre.
Projet GENETRUIBIO : recherche d'une lignée femelle mieux adaptée à l'élevage biologique plein-air
Florence MAUPERTUIS, AuteurL'élevage porcin en plein-air présente un risque de mortalité des porcelets par écrasement par les mères plus élevé qu'en bâtiment. Ainsi, dans le cadre du projet GENETRUIBIO, deux lignées femelles ont été comparées : une lignée témoin (Large-XWhite x Landrace français) et une lignée en croisement avec la race Danbred (témoin x Danbred). Celle-ci est réputée pour ses qualités maternelles. Les essais menés sur la ferme expérimentale des Trinottières, dans le Maine-et-Loire, n'ont pas permis de mettre en évidence de différence significative en matière de mortalité des porcelets. Si les morts par écrasement sont effectivement plus rares avec la race Danbred, les autres causes de mortalité des porcelets sont plus élevées (porcelets plus chétifs).
Protection physique contre ravageurs, maladies : Imaginer des systèmes en rupture ?
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, de nombreuses méthodes de lutte physique sont en cours de développement pour lutter contre les ravageurs. Elles représentent de véritables alternatives aux traitements phytosanitaires. Quelle est leur efficacité ? Quelle adaptabilité possible et pour quels vignobles ? Cet article répond à ces questions pour trois nouvelles technologies : des bâches (Viti-Tunnel), des flashs UVC et un aspirateur à cicadelles. Le dispositif Viti-Tunnel est développé par la société Mo.Del. Dès que le capteur du dispositif détecte de la pluie, des bras déploient des bâches en polyane au-dessus du rang de vigne afin de former un toit. Leau de pluie sécoule entre chaque bâche, au niveau de linter-rang. Les bâches se réenroulent lorsque le capteur ne détecte plus de gouttes durant quatre minutes. Ce dispositif, encore en cours de développement, est testé, depuis 2019, sur dix propriétés girondines. La protection contre le mildiou obtenue avec Viti-Tunnel (sans autre traitement) est, pour linstant, identique, voire meilleure, que celle obtenue avec les interventions phytosanitaires des vignerons. Ce système permettrait également de lutter contre le gel, voire contre la grêle. Le travail du sol reste possible malgré ce dispositif, mais il demande quelques adaptations. Le coût serait de 15 à 20 le mètre linéaire. UV Boosting propose une technologie reposant sur des panneaux envoyant des flashs UVC pour stimuler les défenses des plantes. Le projet Casdar Oidiuv a permis de tester les effets de ce traitement sur loïdium. 25 autres sites ont testé ses effets contre le mildiou. Des essais ont aussi été menés en Suisse. Certains résultats sont bons, dautres sont plus mitigés. Pour finir, le projet Vacuum Bug a testé laspirateur à cicadelles de la flavescence dorée. Les résultats sont en cours de traitement.
Quelques réponses à l'effet des plantes sur la santé des animaux ? : Fiches génériques
La CAB Pays de la Loire coordonne une expérimentation dans le cadre du programme PEI UNIFILANIM Santé. Cette expérimentation a pour but de mesurer « lefficacité » de certaines plantes sur la santé des animaux. Deux types danimaux ont été ciblés dans ce programme : les ovins et les volailles de chair. Les essais ont permis dimpliquer des éleveurs, des techniciens, des chercheurs et des vétérinaires. Les plantes qui ont été retenues pour les essais sont, pour les ovins : la chicorée, le plantain, le lotier, le souci officinal, le fenugrec, un mélange à base de carvi, du trèfle blanc ; et, pour les volailles : le fenugrec, la tanaisie, la nigelle, le chénopode vermifuge, le souci officinal. Une fiche pour chaque plante a été rédigée pour connaître la réputation, les intérêts, limplantation, la disponibilité, lanimal consommant cette plante, la période de consommation et la toxicité de ces plantes.
Rapport d'activités 2021
En cette période où la crise sanitaire et le conflit russo-ukrainien confirment la fragilité des systèmes agricoles et alimentaires français, la Présidente de l'Institut rappelle la nécessité de s'engager vers un système de production soutenable et durable est indispensable. Dans ce rapport d'activités 2021, l'ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) présente les travaux auxquels les équipes de l'Institut, ainsi que leurs partenaires, contribuent. Ces travaux s'articulent autour de trois axes : 1 - Axe AGRI : Développer des systèmes agricoles bio diversifiés, résilients et durables : Renforcer la durabilité, la résilience et la multi-performance des systèmes de production en polyculture-élevage ; - Renforcer la durabilité, la résilience et la multi-performance des systèmes de production végétale ; - Mobiliser les ressources génétiques et leur biodiversité ; - Maîtriser l'utilisation des intrants pour plus de durabilité ; 2 - Axe ALIM : Développer des systèmes alimentaires bio et durables pour des produits sûrs, sains, bons et accessibles ; 3 - Axe SOCIETE : Accompagner les transitions en mobilisant l'intelligence collective : Placer l'AB au cur des systèmes alimentaires pour accompagner les transitions socio-écologiques.
Réduction des produits phytosanitaires : Le nouveau visage du réseau DEPHY en arboriculture et cultures légumières
Baptiste LABEYRIE, Auteur ; Cathy ECKERT, AuteurLe Réseau DEPHY a pour finalité de tester, de valoriser et de déployer des techniques et des systèmes agricoles réduisant lusage des produits phytosanitaires. Lannée 2022 marque le renouvellement du réseau FERME DEPHY Ecophyto. Près de 2 000 exploitations sont désormais engagées dans une démarche de réduction dutilisation des produits phytosanitaires. Pour les exploitations arboricoles (200 exploitations engagées) et celles en cultures légumières (255 exploitations engagées), lobjectif est de continuer la dynamique de réduction des IFT et denrichir les connaissances sur des pratiques alternatives. En arboriculture, 40 % des fermes suivies sont en bio. Les principales thématiques de travail retenues sont la gestion des adventices, la régulation biologique et les auxiliaires, lenvironnement, loptimisation du matériel, ainsi que larboriculture de précision. En cultures légumières, la part des exploitations biologiques atteint 62 % des fermes suivies. Les principales thématiques étudiées sont la gestion des adventices, la gestion du sol et de sa fertilité, la protection biologique intégrée (PBI), les couverts végétaux (en tant que plantes de service) et lévolution de la marge.
Réduire la pression de cochenille rouge du poirier
Véronique BARGAIN, AuteurLa cochenille rouge du poirier est un ravageur particulièrement préoccupant pour les producteurs de mirabelles en agriculture biologique, fragilisant les arbres qui en sont porteurs. Plusieurs méthodes de lutte sont testées, depuis quelques années, par l'Arefe (Association régionale d'expérimentation fruitière de l'Est) : taille des branches infestées, nettoyage de l'arbre au nettoyeur haute-pression, application de chaux sur le bas de l'arbre, lâchers de coccinelles... Toutes, relativement partielles en matière d'efficacité, méritent cependant d'être approfondies.
Rencontre avec Bénédicte Autret, ingénieure de recherche et directrice de l'unité INRAe ASTER de Mirecourt (88)
Yoan MICHAUD, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 56 Novembre 2022) / p. 10-11 (2)Bénédicte Autret a rejoint l'unité de recherche INRAe ASTER (Agro Systèmes Territoires Ressources) de Mirecourt (88) en tant que directrice et ingénieure de recherche, en novembre 2021. Elle travaille sur les innovations dans les systèmes de polyculture-élevage, notamment bio, et plus particulièrement sur le stockage de carbone. Son objectif à terme est de faire le bilan Gaz à Effet de Serre (GES) de la ferme expérimentale de l'unité ASTER. Dans cette interview, Bénédicte Autret présente son travail sur les cycles du carbone et de l'azote et sur leur impact sur le réchauffement climatique, ainsi que sur les pratiques qui permettent d'améliorer le stockage de carbone.
Rencontre technique Légumes en agriculture biologique
Alice RICHARD, Auteur ; Hervé MAILLET, Auteur ; Laetitia LERAY, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (97 Boulevard Pereire, 75 017, FRANCE) : CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes) | 2022Une rencontre technique, co-organisée par le CTIFL et l'ITAB et consacrée aux légumes en agriculture biologique, s'est tenue, le 29 novembre 2022, à Balandran (30). L'objectif de cette rencontre était de présenter, aux producteurs, aux techniciens et aux chercheurs, les dernières connaissances scientifiques et techniques sur la production et la commercialisation des légumes biologiques. Les interventions ont porté sur des enjeux et des questionnements auxquels fait face la filière : marché des légumes biologiques, gestion des punaises et réduction du travail du sol. Les supports d'intervention portent sur les thématiques suivantes : - État des lieux du marché des légumes biologiques ; - Tendances et pratiques observées sur la production et le marché des légumes bio ; - Diversité des punaises en cultures légumières : Présentation des ravageurs et des auxiliaires les plus importants ; - Leviers biologiques pour le contrôle des punaises phytophages en cultures légumières ; - MELYS : Stratégies de luttes Mécaniques et alternatives contre LYguS spp. en cultures légumières ; - Favoriser la fertilité biologique du sol et la durabilité des systèmes de productions végétales face aux dérèglements climatiques ; - Améliorer la fertilité du sol en production de melons AB grâce à la réduction du travail du sol et à des apports d'amendements organiques ; - Projet SEFerSol : Améliorer la Fertilité du sol par des méthodes innovantes ; - Persyst : Un projet collaboratif sur la fertilité du sol en système maraîcher ; - Réduire et arrêter le travail du sol, un changement systémique : Retours d'expériences du GIEE MSV Drôme-Ardèche.
Résultats technico-économiques 2021 de l'atelier de naissage plein-air biologique de la ferme porcine des Trinottières
Cet article présente les résultats de Gestion Technique des Troupeaux de Truies (GTTT) et de Gestion Technico-Économique (GTE) obtenus, en 2021, sur la ferme expérimentale des Trinottières, dans le Maine-et-Loire. L'atelier de naissage porcin plein-air biologique a vu les types génétiques des truies évoluer, afin de mieux s'adapter à l'élevage en plein-air intégral, et donc aux aléas climatiques, tout en conservant des qualités maternelles et de docilité. Ces évolutions dans la génétique du troupeau ont permis d'améliorer les résultats de prolificité (15,9 porcelets nés vivants par portée en 2021, contre 13,8 en 2019). En revanche, les performances de fécondation et l'âge à la première mise-bas se sont dégradés, impactant négativement les résultats de gestion technico-économique basés sur le nombre de truies présentes (productives ET non-productives).
En route vers le verger bio-diversifié, cap sur la Suisse !
Céline VENOT, AuteurUn voyage d'étude a été organisé, en février 2022, par Agribio Rhône & Loire et l'ADABio, dans le canton de Vaud et du Valais, en Suisse. Il a rassemblé des arboriculteurs, des porteurs de projets, ainsi que Juliette Démaret, conseillère en arboriculture. Les participants, accompagnés par Flore Araldi du FiBL, ont visité 5 fermes bio diversifiées en fruits : 1) Le domaine Roveray, où des haies ont été intégrées au verger pour rompre la monoculture de pommiers ; 2) La ferme Bio Terroir, un verger diversifié avec des légumes ; 3) BioDiVerger, verger-expérimental à haut niveau de biodiversité suivi par le FiBL, constitué de fruits et légumes, ainsi que d'un espace en permaculture ; 4) Le Domaine La Faraz Bio qui cultive diverses variétés d'abricots et qui a partagé la technique qu'il utilise pour lutter contre le monilia ; 5) Le Domaine Zufferey, avec son projet de mettre en place, pour aérer le verger, un jardin biodynamique, qui sera ainsi protégé du vent.
Sécheresse : Des pistes émergent
Clara DE NADAILLAC, AuteurEn viticulture, de nombreux essais sont menés afin de trouver des adaptations à la sécheresse. Des filets dombrage ont, par exemple, été testés par les Chambres dagriculture du Var et du Vaucluse. Des filets verticaux noirs, denviron 1 m de hauteur, ont ainsi été disposés dans des parcelles de grenache. Deux facteurs ont été testés : la date dinstallation des filets (entre la préfloraison et la véraison) et lintensité de lombrage (filets à 50 % et 70 % dombrage). Les résultats sont prometteurs (meilleure croissance végétative, moins daccumulation de sucre dans le raisin), mais leur utilisation ne semble pas compatible avec tous les types de cépages. Dans les Pyrénées-Orientales, des expérimentations sont en cours sur linstallation de panneaux photovoltaïques dans les vignes. Ces panneaux ont donné des résultats plutôt prometteurs en réduisant lamplitude thermique (il fait moins chaud en dessous des panneaux durant lété, et plus chaud durant lhiver) et en limitant lévapotranspiration. La Chambre dagriculture du Vaucluse a aussi testé la technique de la brumisation, qui est utilisée en Australie, mais les essais ont montré quelle était moins intéressante que lirrigation dans les systèmes français étudiés. Dautres leviers peuvent être actionnés contre la sécheresse, comme le choix des cépages, la densité de plantation, ou encore la période de taille.
Sélection respectueuse des abeilles pour lapiculture extensive en bio
Ariane MAESCHLI, Auteur ; Salvador GARIBAY, Auteur ; Günter FRIEDMANN, AuteurDurant quatre ans, en Suisse, le FiBL a mené une expérimentation, en collaboration avec lapiculteur Günter Friedmann (certifié Demeter), sur un concept de sélection destinée à une apiculture biologique extensive respectueuse des abeilles. Ces travaux ont été effectués sur labeille noire, car cest la seule abeille mellifère indigène de la région. De plus, cette abeille présente de bonnes caractéristiques pour lapiculture extensive. En 2018, trois ruchers de douze ruches ont été placés dans la région du Rigi (Suisse), à trois altitudes différentes : 400 m, 1 000 m et 1 500 m. Chaque année, les colonies mères ont été divisées en trois colonies. Les jeunes colonies sont restées dans leur rucher, afin que les jeunes reines saccouplent très majoritairement avec les mâles du rucher, dans le but déviter les croisements avec des mâles sauvages. Les ruches ont été traitées contre le varroa et, si nécessaire, ont toutes reçu la même quantité de nourriture. Les conditions à 1 500 m daltitude se sont avérées trop défavorables pour lapiculture, avec trop peu de nectar disponible, combiné à des hivers longs et rudes. Seuls les paramètres de 78 colonies de différentes générations et des deux autres sites ont été analysés. Le dépouillement des données montre que les colonies les plus agressives seraient les plus fortes après hivernage ; ce qui pose question, du fait que la sélection traditionnelle apicole considère lagressivité comme négative.
Le semis de bourgeons, pour régénérer la vigne ?
Clara DE NADAILLAC, AuteurL'association Soin de la Terre, accompagnée de quelques vignerons, se penche, depuis plusieurs années, sur le semis de bourgeons pour la multiplication de la vigne. Contrairement à une bouture classique qui compte trois yeux, la technique expérimentée ici ne s'appuie que sur un seul il. Les résultats obtenus en conduite biodynamique montrent le développement d'un chevelu racinaire plus dense. L'association estime également que cette pratique pourrait favoriser des mutations positives des ceps, mais plusieurs années d'observation sont encore nécessaires pour valider cette hypothèse.
Une solution à l'étude pour optimiser la conservation du potimarron : La désinfection à leau chaude après récolte
Patricia SANVICENTE, Auteur ; Fabrice BULVER, Auteur ; Sébastien LUROL, AuteurDans le cadre du projet OPTI-POT (Amélioration de la conservation du POTimarron par lOPTImisation des itinéraires culturaux et post-récolte), le CTIFL a évalué lintérêt dun traitement à leau chaude par trempage, appliqué après récolte, pour allonger la durée de stockage du potimarron. Ces essais ont été réalisés durant les campagnes 2019 et 2020 sur la variété Orange Summer. A léchelle expérimentale, la meilleure efficacité a été obtenue par un trempage de deux minutes dans leau chaude à 58 ou 60 °C. Avec ces paramètres de traitement, il est possible dallonger dau moins deux mois la durée de conservation des potimarrons par rapport à la modalité témoin. Cela permet ainsi de conserver les potimarrons jusquà mars-avril, période où les prix sont intéressants pour les producteurs. Le CTIFL travaille aussi sur un traitement à leau chaude par douchage à grande échelle. Les travaux se poursuivent pour optimiser cette méthode car, actuellement, son utilisation engendre des dégâts de décoloration sur lépiderme des potimarrons.
Les stocks sur pied à létude
Sophie BOURGEOIS, AuteurLa technique du report sur pied consiste à laisser pousser lherbe dune parcelle qui a été pâturée ou fauchée au moins une fois, puis de la faire pâturer plusieurs semaines ou plusieurs mois plus tard, souvent en été et parfois en hiver. Cette pratique économise du temps de travail et des charges de mécanisation. Elle a été testée, durant lété 2022 (été sec), à la ferme bio expérimentale de Thorigné dAnjou, sur des animaux avec de faibles besoins alimentaires durant la période estivale (vaches allaitantes en gestation qui vêleront à partir du 1er septembre). Deux modalités ont été comparées pour pâturer le stock dherbe sur pied : une conduite au fil avant et un pâturage libre. Dans les deux cas, les vaches nont pas perdu de poids. Leur note détat corporel a très légèrement diminué. Pour le lot en pâturage libre, le stock dherbe sur pied a permis de nourrir 15 vaches pendant 20 jours. La conduite au fil avant a permis de faire pâturer les vaches sept jours de plus (27 jours au total).
Une stratégie pour éclaircir en bio
Maude LE CORRE, AuteurPour les arboriculteurs biologiques, il existe peu de solutions pour l'éclaircissage des vergers de pommiers. Pour combler ce manque, le CTIFL et des stations régionales ont constitué un groupe de travail dédié : le groupe national Eclaircissage. Dans cet article, les résultats d'essais portant sur deux outils - le Darwin et l'Eclairvale® - et sur des produits dessicants à base d'huile + soufre ou de bouillie sulfocalcique sont rapportés. Des outils d'aide à la décision, présentés en encart, permettent, par ailleurs, d'accompagner les arboriculteurs dans le positionnement de leurs interventions d'éclaircissage.
Substances naturelles en production végétale : Journées Techniques : 22 & 23 Novembre 2022
Ce document est la synthèse des actes présentés lors des Journées Techniques PNPP (Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) 2022, organisées par l'ITAB. Les interventions scientifiques et techniques ont porté sur les points suivants : - la réglementation actuelle sur les produits naturels de protection des plantes, les PNPP et les biocides en AB ; - la recherche-expérimentation sur les substances naturelles en production végétale, PNPP substances de base et substances naturelles à usage biostimulant (SNUB) ; - la restitution de 3 projets OFB/Ministère en charge de lÉcologie portant sur l'utilisation de substances naturelles pour la production végétale en AB.
Des technologies smart pour les grandes cultures bio
Hansueli DIERAUER, Auteur ; David VETTERLI, AuteurEn grandes cultures, les robots permettent dalléger le travail quotidien et de gagner en précision, notamment pour le désherbage. Ils sont, en revanche, onéreux et engendrent une dépendance vis-à-vis des processeurs et des programmes (en cas de défaillance, un arrêt total est souvent préprogrammé). En 2020 et 2021, le FiBL a mené des essais, en collaboration avec la ferme Vetterli (basée en Suisse), pour tester le robot Farmdroid FD20 sur une culture de betteraves sucrières bio. Ce robot, développé par la firme suédoise Farmdroid, repose sur un système de guidage RTK. Lorsque ce robot effectue le semis, il enregistre la position précise de chaque plant. Il est ensuite équipé pour le sarclage et est capable de sarcler « à laveugle », cest-à-dire, avant la levée de la culture, grâce à lenregistrement de la position de chaque plant. Après une première session dessais, des améliorations ont été effectuées au niveau des moteurs électriques et du module de semis, et dautres éléments ont été renforcés. Globalement, sur les parcelles, la pression en adventices s'est révelée 40 % plus faible quavec un désherbage mécanique classique. Un des points faibles du robot réside dans sa faible traction qui pose problème à partir de pentes à 12 %.
Trajectoire : une expérimentation en conditions réelles
Elsa EBRARD, AuteurDans cet entretien, Tristan Brancaz, étudiant en apprentissage sur la Ferme expérimentale d'AgroParisTech à Grignon, présente la plateforme agronomique Trajectoire sur laquelle sept systèmes de cultures sont évalués depuis 2017 : agriculture de conservation des sols, bas carbone, performance nourricière, bas intrants, agriculture biologique, polyculture élevage et Référence ferme de Grignon. Les expérimentations y sont menées avec les mêmes moyens et avec les pratiques dont dispose un agriculteur lambda. L'un des six objectifs fondamentaux de la plateforme, avec l'objectivation des performances et l'optimisation des systèmes de culture, est de créer un dialogue entre le monde de la recherche et celui des professionnels des filières agricoles. Cette cinquième campagne de culture, en 2022, marque la fin d'une rotation complète, qui est la même pour les sept systèmes. Les mesures réalisées concernent des suivis agronomiques (dont la gestion des ravageurs, la fertilité des sols...), la qualité de l'eau, ou encore les émissions de gaz à effet de serre.
Valorisation des bovins allaitants : « Maximiser le taux de finition » ; Valorisation des bovins allaitants - Témoignage : Mâles et femelles finis en bio
Frédéric RIPOCHE, AuteurRépondre aux demandes du marché, en produisant des animaux finis valorisant au mieux lherbe et en limitant la consommation de concentrés, est un point-clé en élevage bovin allaitant biologique. Les travaux conduits depuis de nombreuses années sur la ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou ont permis, notamment, de définir 2 itinéraires techniques permettant de produire, avec de bons résultats, des bovins finis en race limousine. Deux limites ont cependant été identifiées : des animaux avec des poids carcasse trop lourds et une consommation de concentrés, certes autoproduits, encore à réduire. Pour ce faire, la ferme expérimentale sest engagée, depuis 2019, dans de nouveaux essais centrés sur le croisement avec de lAngus en voie terminale pour gagner en précocité. Les premiers résultats sont intéressants, mais restent à finaliser et à compléter. Deux éleveurs de 180 mères limousines en AB, à cheval sur la Haute-Vienne et la Vienne, témoignent de leurs pratiques et de leurs choix pour finir tous leurs animaux, mâles et femelles, en valorisant lherbe au mieux. Exploitant 100 ha de prairies permanentes, 250 ha de prairies temporaires et plus de 40 hectares de méteil, ces producteurs visent lautonomie complète. Pour faire face aux aléas climatiques, ils cultivent aussi, depuis 4 ans, du sorgho fourrager et ont réduit la taille de leur troupeau de 20 mères. Avec deux périodes de vêlages, ils visent à produire des animaux âgés de 28 à 36 mois, bien finis, mais pas trop lourds, car plus faciles à vendre. Aujourdhui, face à lapplication du nouveau cahier des charges bio, ils réfléchissent à de nouvelles conduites de finition. Parmi les pistes envisagées : optimisation du pâturage tournant et du parcours à lherbe, ou encore mise en place de plateformes de distribution au champ avec des protections contre la pluie.
Verger multi-espèces Alto : Régulation naturelle du puceron cendré du pommier
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Marion MICHAUD, Auteur ; Corentin BOURDETTE, AuteurLe centre opérationnel CTIFL de Balandran accueille le verger Alto. Ce verger multi-espèces expérimente une production fortement diversifiée à très faible niveau dintrants phytosanitaires. Pour cela, un ensemble de moyens agroécologiques est mobilisé afin de pallier la limitation drastique des traitements phytosanitaires et daugmenter la résilience du verger vis-à-vis des bioagresseurs : couverts végétaux, aménagements agroécologiques en faveur de la biodiversité, etc. Cet article sintéresse plus particulièrement aux mécanismes de régulation naturelle dun ravageur : le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea). Sa régulation naturelle a été suivie en 2019 et 2020. Les résultats montrent que la présence de nombreuses fleurs à proximité des pommiers a un effet attractif sur les principaux auxiliaires qui aident à lutter contre le puceron cendré. Cependant, en létat actuel, les résultats de cette étude ne permettent pas de conclure à une régulation satisfaisante de ce ravageur. Le verger peut dailleurs être divisé en deux zones dans lesquelles la régulation naturelle a été différente. Dans lune de ces zones, les populations de pucerons et leurs dégâts étaient très importants. La principale hypothèse pour expliquer ce phénomène repose sur laction des fourmis, qui étaient particulièrement présentes dans cette zone. Comme ces insectes entretiennent une relation mutualiste avec les pucerons, ils peuvent défendre ce ravageur contre leurs ennemis, ce qui diminuerait les effets des auxiliaires.
Vignerons du monde : Cave du Rhodan : Olivier et Sandra Mounir : 3e génération : retour au sol
Arnaud FURET, AuteurDans les Alpes suisses, Olivier et Sandra Mounir gèrent le domaine de la Cave du Rhodan. Ce domaine viticole de 12 ha, situé en zone de montagne, est cultivé en terrasses, avec de fortes variabilités de sol, de topographie et daltitude. Il bénéficie également dune importante richesse ampélographique (25 cépages). Olivier et Sandra Mounir sont la troisième génération à gérer ce domaine, et chacune dentre elles a donné une orientation particulière à la Cave du Rhodan : la première génération, dans les années 1960, avait opté pour la quantité ; la seconde, pour la qualité ; la troisième est passée en bio en 2012 et cherche à préserver au maximum ses sols. Olivier et Sandra Mounir souhaitent, en effet, transmettre un sol vivant, gage de pérennité et de qualité pour les vins. Pour cela, ils ont opté pour des stratégies dentretien adaptées, des doses minimales de cuivre et la préservation de la biodiversité. Avec 70 à 80 cm de sol avant la roche mère, ces vignerons doivent toujours adapter leurs outils à la configuration de leurs parcelles. Ils cherchent également à valoriser au maximum les microclimats. Leur objectif est dobtenir des raisins de qualité, afin deffectuer le maximum du travail à la vigne, et le moins possible au chai. Ils font aussi des expérimentations sur 80 ares, situés en plaine, plantés en cépage résistant (divico), où des moutons dOuessant gèrent lenherbement à lannée. Depuis 2022, ils sont allés plus loin en couvrant cette parcelle de panneaux solaires.
Vignes rouges et co-produits
Véronique BAILLON, AuteurEn phytothérapie, les feuilles de vigne rouge sont utilisées pour leur action sur les troubles veineux grâce à leurs propriétés astringentes et protectrices. Les feuilles de vigne doivent être issues de cépages vitis vinifera, dont les feuilles se parent de rouge après les vendanges. La Nouvelle-Aquitaine, région très viticole, pourrait-elle devenir un lieu d'expérimentation pour valoriser ce co-produit en tant que plante médicinale auprès des transformateurs de PPAM bio de la région ? D'après l'enquête annuelle, réalisée par INTERBIO Nouvelle-Aquitaine auprès des entreprises régionales, au moins 5 entreprises en PPAM bio ont un besoin de feuilles sèches, s'élevant en tout à plus de 7 tonnes. Des essais ont été réalisés, depuis 2020, sur deux cépages intéressants pour l'herboristerie, le Gamay fréaux, utilisé pour les vins rouges et rosés, et l'Egiodola, qui est utilisé pour faire du jus de raisin. Les essais se poursuivent en 2022.
Affichage environnemental : Planet Score voit plus loin
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa loi Climat et Résilience, adoptée le 20 juillet 2021, prévoit un affichage environnemental sur les aliments, qui sera affiché aux côtés du Nutri-Score. Son but sera dinformer le consommateur sur lempreinte écologique des produits alimentaires. Sa mise en place seffectuera courant 2022 et sera effective en 2023. Un appel à projets a été lancé en septembre 2020 pour concevoir cet affichage et plusieurs propositions de score environnemental sont actuellement en lice. LItab et deux bureaux détudes partenaires (Sayari et Very Good) proposent Planet Score, un affichage réfléchi pour être intuitif et transparent. Comme le stipule la demande de lEtat, laffichage se base sur une ACV (analyse de cycle de vie) construite à partir de la base de données Agribalyse de lAdeme qui compile les impacts environnementaux des produits agricoles et alimentaires. Cependant, Planet Score va encore plus loin en fournissant des indicateurs supplémentaires pour combler les lacunes de lACV : il prend en compte limpact du produit sur le climat et sur la biodiversité, limpact des pesticides utilisés sur la santé, et le bien-être animal. Cet affichage est soutenu par seize ONG, telles que la FNAB, Bio Consommacteurs, le Synabio, Natexbio, Forebio, Que Choisir
Affichage environnemental : rapport dexpérimentation Enjeux autour du dispositif daffichage environnemental, et impacts pour léco-conception des produits alimentaires (Planet-score)
Sabine BONNOT, Auteur ; Natacha SAUTEREAU, Auteur ; Céline GENTIL-SERGENT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2021En application de la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à léconomie circulaire, une expérimentation de 18 mois a été engagée par le Gouvernement pour définir un affichage environnemental destiné aux produits alimentaires. Lobjectif étant daider le consommateur à aller vers une alimentation plus vertueuse pour la santé des hommes et de la planète, et ce, de la fourche à la fourchette. Un appel à projets a été lancé en septembre 2020 pour concevoir cet affichage et plusieurs propositions de score environnemental ont été soumises, dont le Planet-score proposé par lITAB et ses partenaires, Sayari et Very Good Future. Cette proposition répond au cahier des charges de lappel à projets, ainsi quaux recommandations du Conseil Scientifique de lexpérimentation : il fallait proposer une méthode permettant à la fois une différenciation entre les catégories de produits (exemple : viande versus pomme) et en intra catégorie (différents types de pommes, produites selon différents modes de production), basée sur un « socle de base » ACV. La proposition Planet-score va encore plus loin en fournissant des indicateurs supplémentaires pour combler les lacunes de lACV : cet affichage prend en compte limpact du produit sur le climat et sur la biodiversité, limpact des pesticides utilisés sur la santé, et des pratiques délevage sur le bien-être animal. Ce rapport effectue une synthèse des réflexions et des expérimentations liées au Planet-score. Pour cela, il commence par présenter les lacunes des systèmes dévaluation actuels. Il revient ensuite sur la méthodologie de calcul des scores environnementaux utilisée pour le Planet-score, ainsi que sur la méthode dagrégation des scores. Il détaille également les résultats obtenus (impact du Planet-score sur les intentions dachats, confiance et légitimité ), avant dévoquer les perspectives pour peaufiner cet affichage environnemental.
Agroforesterie en viticulture : De l'expérimentation à la pratique
François BALLOUHEY, AuteurLes systèmes agroforestiers peuvent prendre de multiples formes en associant, dans une parcelle ou en bordure de celle-ci, production(s) végétale(s) et/ou animale(s). La viticulture n'est pas en reste dans ces systèmes agroforestiers qui présentent des avantages, tels que l'augmentation de la biodiversité, des impacts positifs sur la qualité agronomique des sols, des bénéfices environnementaux, ou encore une diversification économique pour les exploitations. Plusieurs études (par exemple, aux Restinclières dans l'Hérault, ou dans le cadre du projet Vitiforest) et expériences menées par des agriculteurs (en Gironde ou dans le Gers) sont présentées dans cet article. Il convient notamment de trouver la bonne distance entre les rangs de vignes et les arbres pour ne pas trop pénaliser le rendement des raisins. L'évolution vers des systèmes viticoles diversifiés, notamment via l'agroforesterie, est un moyen de progresser vers l'agroécologie.
Agronicoleg : Recherche de méthodes alternatives de lutte contre les pucerons des salades
Jean-Michel COLLET, AuteurDans le cadre du projet Agronicoleg (projet financé par lAgence française pour la biodiversité), les stations expérimentales Caté et Terre dEssais ont testé des méthodes alternatives de protection des salades contre les pucerons. Deux méthodes alternatives différentes ont été évaluées en fonction de la saison : le recours à des filets insect-proof au printemps (période de faible activité des auxiliaires de culture), et, le reste de la saison, lutilisation dartichauts comme plantes relais pour favoriser les auxiliaires de culture. Les filets insect-proof ont montré une efficacité variable : une année, les filets ont donné des résultats intéressants, mais ces résultats nont pas été confirmés par la suite. Lutilisation dartichauts comme plantes relais pour favoriser les auxiliaires de culture ne sest pas non plus montrée très efficace. Les auxiliaires passent bien des artichauts aux salades (si ces dernières sont plantées juste à côté des artichauts). Encore faut-il que des auxiliaires soient déjà présents dans les artichauts. De plus, comme les salades ont un cycle très court, les auxiliaires nont souvent pas le temps dexercer une action significative sur les populations de pucerons.
Allaitement des chevreaux : Evolutions réglementaires et solutions dallaitement
Lisa AUBRY, AuteurCet article rappelle quelques points-clés pour avoir des chevreaux bio en bonne santé, puis s'intéresse à lallaitement des chevreaux en lien avec lévolution réglementaire. Le PEP caprin a testé différentes modalités dallaitement (aliment dallaitement bio, lait de chèvre thermisé, lait de chèvre acidifié et lait de vache acidifié) et les a comparées avec laliment dallaitement conventionnel d'un point de vue économique, sanitaire, prise de poids des jeunes et temps de travail. Le PEP a également fait une synthèse sur les procédés, intérêts et inconvénients des différentes pratiques dallaitement. Le GAEC de la ferme du Blanot (71) témoigne sur l'utilisation de kéfir de lait de vache et sur la pratique de la lactation longue.
An agroecological orchard experiment: The Alto project, towards pesticide-free tree fruit production
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Muriel MILLAN, Auteur ; Michel JAY, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet Alto a pour objectif de développer et de tester de nouveaux vergers pour tendre vers une production fruitière sans pesticides. Cest un projet Dephy Expe, réalisé dans le cadre du plan Ecophyto II. Le site expérimental du CTIFL de Balandran est impliqué dans ce projet. Un verger agroécologique, peu consommateur en intrants phytosanitaires, a notamment été conçu et implanté sur ce site expérimental. Ce verger innovant repose sur la diversification des cultures (différentes espèces et variétés) et sur la conservation de lieux dédiés à la biodiversité. Sa conception et sa gestion ont été optimisées pour favoriser les services écosystémiques, notamment la lutte biologique. Des évaluations environnementales, technico-économiques et sociales vont permettre de mieux caractériser ce verger exploratoire.
Du basilic contre les pucerons
Maude LE CORRE, AuteurLInrae dAvignon a démontré les effets du basilic et de lillet dInde, en tant que plantes de services, pour limiter le développement des populations de pucerons cendrés sur les pommiers. Ainsi, des essais ont été menés dans des vergers : les effets de ces deux plantes de services (implantées au pied des arbres) ont été comparés à ceux dune plante témoin (ray-grass). Le nombre de foyers de pucerons par arbre, ainsi que le nombre dauxiliaires dans ces foyers ont ensuite été relevés pour chacune des modalités. Des essais en laboratoire ont également permis danalyser les mécanismes en jeu et dexpliquer les effets de ces plantes de services. Globalement, les pommiers avec du basilic ont hébergé deux fois moins de foyers de pucerons par rapport au témoin, et les vergers avec les illets dInde en ont hébergé un tiers de moins que le témoin. Ceci sexplique par plusieurs phénomènes : ces plantes hébergent plus dauxiliaires et émettent des composés organiques volatils (COV) qui ont, à la fois, un effet répulsif sur les pucerons et qui diminuent leur fécondité.
La bioprotection : Une stratégie pour les vinifications bio sans sulfites ajoutés
Philippe COTTEREAU, Auteur ; Valérie PLADEAU, AuteurEn vinification biologique, la réduction de l'usage des sulfites peut avoir des conséquences néfastes sur les qualités sensorielles des vins. Dans le cadre du projet "Maîtrise et gestion innovantes des populations microbiennes en bio", mené de 2015 à 2017, un travail de recherche collaboratif a été fait sur la bioprotection. Celle-ci consiste à ensemencer précocement le raisin ou le moût avec des levures connues et maîtrisées qui laisseront alors peu de place au développement de levures indigènes responsables d'altérations non-désirées. Les stratégies de bioprotection testées en vins blancs, rosés, rouges et en vins doux naturels et les résultats qui ont été obtenus sont présentés dans cet article.
Bretagne : Un système très bas intrants est possible
Véronique BARGAIN, AuteurLa station expérimentale de Bretagne sud est surtout axée sur le maraîchage diversifié, bio et conventionnel. Une expérimentation, menée dans le cadre du projet SystM-OR, a montré quil était possible de réduire les intrants phytosanitaires de 80 à 90% en maraîchage conventionnel de plein champ. Un autre axe de la station concerne lorganisation du travail et la réduction de la pénibilité. En 2021, la culture de cacahuètes sous tunnel a également été testée. La mise en place sest faite en mars, avec une irrigation à la levée et à la floraison. La culture dure 100 jours et les plantes sont mises à sécher 10 jours au sol (rendement 1 kg/m2).
Catapulte lance la protection biologique
Anthony GINEZ, AuteurLe projet Catapulte (2019-2021) a pour objectif de mettre au point des stratégies de protection biologique intégrée en culture daubergines. Il est piloté par lAprel et étudie quatre principaux leviers : les auxiliaires, les produits de biocontrôle, les méthodes de protection physique et les plantes de service. Cet article fait un point sur les résultats obtenus en 2020. Plusieurs méthodes de protection ont été testées contre les aleurodes. Pour linstant, les meilleurs résultats ont été obtenus avec un produit de biocontrôle (Mycotal) combiné à linstallation de panneaux jaunes englués qui ont pour rôle de piéger les aleurodes. Contre les pucerons, le recours à une coccinelle jaune a été testé, mais cet auxiliaire na pas réussi à contrôler les pucerons. Les produits de biocontrôle ne se sont pas avérés plus efficaces contre ces ravageurs. La combinaison de ces deux méthodes de lutte devrait être testée ultérieurement. Contre les thrips, lauxiliaire Amblyseius swirskii sest montré efficace. Contre les acariens, des aspersions régulières ont montré de bons résultats. Contre les punaises, les résultats obtenus suite à la pose de filets sont plus mitigés : les filets ont été relativement efficaces, mais ont empêché certains auxiliaires de rentrer dans la serre, diminuant ainsi la lutte biologique.
Conduite de porcs plein air en agriculture biologique : retour dexpérience du système diversifié INRAE de Mirecourt
Ce poster s'appuie sur un retour dexpérience de la ferme expérimentale de lINRAE de Mirecourt (Vosges) sur la conduite de porcs plein air en agriculture biologique. Il a été présenté à loccasion des 53èmes Journées de la Recherche Porcine, qui se sont tenues du 1er au 4 février 2021, à Paris. A laide dun premier schéma, il décrit le système de production de la ferme. Ce dernier est très diversifié (bovins lait, ovins viande, porcins, grandes cultures), comporte quelques spécificités (ex : monotraite) et valorise au maximum les complémentarités entre les différents ateliers (ex : les déchets issus du tri des cultures sont donnés aux porcs). Une frise chronologique décrit ensuite la conduite délevage des porcs en plein air (système engraisseur), sachant que lun des principaux objectifs visés est lautonomie alimentaire. Pour valoriser au mieux les ressources disponibles, quatre périodes-clés sont identifiées : 1 la transition « en bâtiment » (mars) ; 2 le pâturage tournant sur une parcelle de luzerne-graminées (avril-novembre) ; 3 le pâturage dun couvert en interculture (hiver) ; 4 le pâturage dune parcelle proche du bâtiment en prairie permanente (février). Pour terminer, des données technico-économiques (performances délevage et rémunération du travail) sont apportées : les charges sont faibles, notamment grâce à lautonomie alimentaire, ce qui permet une rémunération du travail moyenne de 34,5 /h.
Conservation de la pomme Juliet® : Maîtrise du brunissement de lépiderme en atmosphère contrôlée
Philippe BONY, Auteur ; Vincent MATHIEU-HURTIGER, AuteurJuliet® est une variété de pomme bicolore cultivée exclusivement en agriculture biologique. Elle se récolte en octobre, lorsque sa couleur rouge striée est bien présente et que la régression de lamidon est quasi complète. Cette pomme à la chair ferme et sucrée se conserve très bien au froid (1°C) durant trois à quatre mois. Pour la conserver jusquà huit mois, elle doit être placée en atmosphère contrôlée afin de limiter lapparition dun aspect « graisseux » et de maintenir ses qualités gustatives (équilibre gustatif en partie lié à lacidité du fruit). Toutefois, avec ce type de stockage, un brunissement de lépiderme est parfois constaté. Suite à trois années de tests menés par le CITFL, des conditions optimales de conservation limitant le risque dapparition de ce brunissement ont été définies : une mise en atmosphère contrôlée trois semaines après la récolte, une température de conservation de 1°C (+/- 0,5 °C), un taux doxygène à 3 % et un taux de dioxyde de carbone à 1 %.
Cultures fruitières et maraîchères bio associées en région méditerranéenne : Bilan du projet Marforest 2018-2020
Célia DAYRAUD, Auteur ; Aude LUSETTI, AuteurDe 2018 à 2020, le projet Marforest a permis d'évaluer la faisabilité de vergers-maraîchers associant abricotiers ou amandiers, implantés récemment ou il y a plus de trois ans, avec des cultures maraîchères sur linter-rang, notamment des courges et/ou des patates douces en été et une diversité de cultures en hiver. Des expérimentations ont été menées en agriculture biologique, dans les Pyrénées-Orientales. Les principaux résultats obtenus et les enseignements à en tirer sont présentés. Ils concernent la productivité (et notamment la vigueur des arbres), l'effet de l'ombrage sur les cultures maraîchères, la protection phytosanitaire (mesure de l'IFT), la gestion de l'herbe (avec des espèces maraîchères plus ou moins couvrantes), la biodiversité, les besoins en mécanisation et le temps de travail.
Dérobées estivales à la Ferme expérimentale des Bordes : Des espèces en test contre la sécheresse
Frédéric RIPOCHE, AuteurDes essais ont été mis en place à la Ferme expérimentale des Bordes, dans l'Indre, depuis 2019, pour tester une douzaine despèces fourragères en dérobées estivales, afin de renforcer lautonomie alimentaire en bovins allaitants dans un contexte de changement climatique. Les capacités de production entre juin et septembre et les valeurs alimentaires ont été mesurées. L'appétence des différentes espèces a été évaluée. En 2019, année très chaude et très sèche, les productions ont été faibles. Le sorgho et le millet perlé ont donné les meilleurs résultats. 2020 a été plus favorable : le blé égyptien, le maïs, le sorgho, le millet perlé, le moha et le teff grass sont ressortis.
DiversiGo Séminaire de lancement : Vers un réseau des acteurs de la biodiversité cultivée en PACA
Ce diaporama a été présenté, le 25 janvier 2021, lors du séminaire de lancement du projet DiversiGo La biodiversité cultivée pour adapter lagriculture régionale au changement climatique. Ce projet est mené par les Groupes opérationnels du PEI (partenariat européen pour linnovation), à léchelle de la région PACA, et poursuit plusieurs objectifs : 1 prospecter, récupérer et multiplier du matériel végétal adapté aux conditions climatiques ; 2 expérimenter de manière participative ce matériel végétal ; 3 valoriser et organiser la logistique nécessaire au développement de filières ; 4 créer un réseau régional. DiversiGo concerne à la fois les grandes cultures, le maraîchage et larboriculture. Ce diaporama commence par détailler les caractéristiques de ce projet. Il présente ensuite les trois tables rondes organisées lors du séminaire de lancement. La première portait sur « Prospection, protection, multiplication », la deuxième sur « Evaluation, amélioration », et la troisième sur « Valorisation, structuration de filière ». Dans chacune dentre elles, des acteurs locaux (Bio de PACA, la Maison de semences paysannes Maralpine, le Grab, Agribio 04), ayant déjà mis en place des initiatives ou des projets en lien avec les objectifs de Diversigo, ont partagé leur expérience.
Dossier : Bien gérer le couvert hivernal
Xavier DELBECQUE, Auteur ; Ludovic VIMOND, Auteur ; Catherine GERBOD, AuteurDe plus en plus de vignerons sèment des couverts hivernaux sur linterrang. Certains producteurs se lancent ainsi dans des expérimentations pour trouver le couvert adéquat. Si les premières étapes consistent à bien choisir les espèces qui composeront le couvert et à implanter ce dernier correctement, il est tout aussi important de bien gérer sa destruction à la fin de lhiver. La méthode de destruction est, en effet, indissociable des objectifs agronomiques poursuivis par le viticulteur. Faut-il rouler, broyer ou incorporer le couvert hivernal dans le sol ? Sur quels critères se baser pour choisir la méthode de destruction ? Une fois la méthode de destruction définie, comment choisir loutil approprié ? A quel stade de développement du couvert faut-il intervenir ? Ce dossier apporte des éléments de réflexion avec des témoignages de viticulteurs (dont des viticulteurs bio) et de conseillers qui ont expérimenté différentes stratégies dans diverses régions viticoles.
Dossier : Diversifier sa ferme bio par des ovins, retours dexpériences en région !
Julia SICARD, Auteur ; Amélie LENGRAND, AuteurA travers des retours dexpériences de producteurs bio du Grand Est, ce dossier illustre les intérêts de la diversification dune exploitation spécialisée par lintroduction dun troupeau ovin. Ainsi, Nathan Muller (67), viticulteur, et Marc Rolli (68), arboriculteur, font pâturer leurs parcelles par un troupeau de moutons appartenant à des éleveurs proches de leurs exploitations. Chez le viticulteur, le pâturage, de fin juin à mi-août à raison de 150 moutons/ha, pendant 2 à 4 jours par parcelle, permet notamment de gérer lenherbement et leffeuillage. Chez larboriculteur, les 25 ha de pommiers sont pâturés à lannée, avec un chargement de 100 brebis sur 2 à 3 ha pendant 2 à 3 jours, les brebis mettant bas en extérieur. Ceci permet daider à gérer lenherbement, doù une récolte facilitée, mais cest aussi un plus pour réduire la pression du carpocapse et de la tavelure. Autre retour dexpérience : celui dun GAEC en bovins lait, dans les Ardennes, qui sest diversifié avec la création dun atelier ovins viande, permettant ainsi linstallation dun autre actif. Ceci a conduit à une meilleure valorisation des fourrages, à une gestion du parasitisme et des performances animales améliorées, surtout pour les ovins, ainsi qu'à la création dune nouvelle source de revenus. Lintroduction dun troupeau ovin dans un système en polyculture-élevage bovin lait fait lobjet dune étude par lINRAE de Mirecourt, avec lobjectif dêtre autonome (0 aliments achetés) et économe (100 % plein air, conduite à lherbe toute lannée), avec le choix dintervenir le moins possible sur le troupeau ovin. Les résultats 2019 sont intéressants, lobjectif plein air intégral ayant été atteint. Néanmoins, intégrer un atelier ovin aux côtés de bovins demande de réfléchir aux dates de mises bas pour répartir la charge de travail, de prévoir des investissements pour des clôtures et un système dabreuvement adapté aux deux espèces, de développer le pâturage tournant et de réfléchir à la commercialisation des agneaux.
Dossier de presse INRAE Agriculture biologique : vers un changement déchelle
Ce dossier de presse présente les différentes recherches en lien avec lagriculture biologique menées par INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement). Après avoir énuméré les 17 dispositifs expérimentaux dINRAE conduits en agriculture biologique, il détaille une trentaine de projets de recherche, ainsi que leurs principaux résultats. Les projets sont classés selon trois thèmes : 1 Du champ à lassiette : santés et qualités à la loupe ; 2 Quelles clés pour les dynamiques de transitions ; 3 A la recherche de la multi-performance de lagriculture biologique. Les thématiques abordées sont variées, par exemple : « Des vers bien pleins... de pesticides ! » ; « La bio, rempart efficace contre les bioagresseurs » ; « Les vertus du régime bio » ; « Du bio et de la diversité chez les maraîchers » ; « Circuits courts : une belle dynamique collective dans les territoires » ; « PAC : il est urgent de passer au vert » ; « Demain, la panne dazote ? » ; « Notation du bio : lACV doit revoir sa copie » ; « LAB fait aussi pousser les emplois »
Dossier spécial Elevage herbivore : Arbres fourragers : Un levier face au changement climatique ? ; Pâturages : Des prairies pâturées à haute densité de mûriers blancs ?
Laurence VIGIER, Auteur ; Philippe DESMAISON, AuteurCe dossier se penche sur l'utilisation des arbres comme fourrage pour les élevages herbivores. Cette alternative séduit, en effet, de plus en plus d'éleveurs, ces derniers devant faire face à des aléas climatiques récurrents. Un premier article met en avant les atouts de cette pratique agroforestière (production de fourrages d'appoint en cas de sécheresse, appétence accentuée par la diversification de la ration, déparasitage naturel par les tanins présents dans les feuilles...) et présente quelques retours d'expériences et résultats issus d'exploitations ou de la station expérimentale Inrae de Lusignan. Ce fourrage peut être consommé directement sur l'arbre (table d'alimentation), posé au sol après une coupe (rame au sol), voire même en affouragement après séchage ou ensilage. Un second article s'intéresse plus particulièrement à l'expérimentation mise en place chez un éleveur bio ariégeois (le GAEC Authier), dans le cadre du programme Agrosyl : des mûriers blancs destinés à être pâturés ont été implantés dans une prairie à raison de 25 000 tiges/ha. La conduite de la parcelle, les résultats sur trois ans d'expérimentation et les perspectives pour l'avenir sont présentés.
Eclaircissage du pommier : Quelles solutions pour réguler la charge en agriculture biologique ?
Vincent MATHIEU, Auteur ; Laurent ROCHE, Auteur ; Nicolas DROUZY, Auteur ; ET AL., AuteurLes solutions pour éclaircir les vergers conduits en agriculture biologique relèvent de lutilisation doutils mécaniques. Aucun produit phytosanitaire n'est, en effet, homologué actuellement, bien qu'une piste soit étudiée avec un produit fongicide ayant une action secondaire sur la charge en fruits. Parmi les outils disponibles, Darwin est loutil le plus couramment utilisé. Laction éclaircissante est obtenue par la vitesse de rotation dun rotor muni de fils qui viennent fouetter les corymbes et supprimer tout ou partie de ceux-ci. Pour une bonne efficacité, il est essentiel de passer cet outil entre les stades D3 et F2 Fleckinger et de perfectionner les réglages pour chaque parcelle. LEclairvale® est un outil en cours dexpérimentation. Il se compose dun rotor muni de nombreuses barres qui, en pénétrant dans la végétation, détachent les fruits de 35 à 40 mm. En parallèle, le groupe de travail national éclaircissage CTIFL/Stations régionales a expérimenté différents produits à action dessiccante, mais leur utilisation reste dépendante de leur homologation. Cet article décrit les avantages et les inconvénients de chaque méthode. Un webinaire a été organisé, le 16 mars 2021, sur ces différentes pratiques déclaircissage. Les présentations utilisées sont disponibles sur le site internet du CTIFL.
Elever des porcs pour valoriser des fourrages et des productions non commercialisables en alimentation humaine dans un système agricole diversifié et autonome : performances zootechniques et points critiques
T. PUECH, Auteur ; V. PY, Auteur ; A. DURPOIX, Auteur ; A. DURPOIX, AuteurLa diversification et lautonomie sont des pistes à explorer pour engager les systèmes agricoles vers la transition agro-écologique. Lexpérimentation système INRAE ASTER Mirecourt met en uvre, depuis 2016, un système de production en polyculture-élevage autonome et diversifié, conduit en agriculture biologique. Dans ce cadre, entre 15 et 30 porcs à lengraissement sont élevés en plein air intégral, chaque année depuis 2017, avec lobjectif de valoriser les productions issues des autres ateliers du système et non commercialisables en alimentation humaine. Après quatre années dexpérimentation (2017-2020), les résultats montrent que les choix de conception du système de production entraînent une hétérogénéité des performances zootechniques, qui sont décrites à travers différents indicateurs (notamment la croissance des animaux, leur poids carcasse et leur rendement boucher). Les résultats montrent aussi que cette hétérogénéité est présente aussi bien à l'intérieur quentre les différentes bandes de porcs. Linscription de ce système dans une commercialisation en circuits courts permet néanmoins de valoriser cet atelier de diversification, par ailleurs peu adapté aux filières spécialisées.
Evaluation de solutions de biostimulation : de coproduit à biostimulant, lhistoire dun hydrolysat protéique
Charlotte BERTHELOT, Auteur ; Romane JEAN, Auteur ; Vanessa DEMOISSON, Auteur ; ET AL., AuteurAvant darriver sur les étals, les poissons sont souvent transformés, ce qui génère 60 % de coproduits non destinés à la consommation humaine. Ces coproduits contiennent de fortes concentrations en protéines et en métabolites actifs qui pourraient avoir un grand intérêt en tant que biostimulants pour la croissance des légumes, sachant que la valorisation de coproduits présente des intérêts économiques et environnementaux. Des essais, menés sur deux ans (2019 et 2020) par le CTIFL et lentreprise SARIA (groupe familial qui collecte, transforme et donne une seconde vie aux biodéchets dorigine animale ou alimentaire), ont validé lintérêt de lutilisation dun hydrolysat protéique issu de coproduits de poisson comme biostimulant en culture de laitues beurre, radis ronds et tomates grappes. À noter quun hydrolysat protéique est défini comme un mélange de polypeptides, doligoéléments et dacides aminés, obtenu par hydrolyse de produits animaux ou végétaux. Lhydrolysat protéique issu de coproduits de poisson a favorisé la croissance des laitues en augmentant leur développement racinaire, leur activité enzymatique et leur biosynthèse de chlorophylle. Il impacte aussi positivement la vie biologique du sol. Ces tests ont également permis de constater que ce biostimulant contrebalance les effets négatifs des stress abiotiques (carences en azote ou variations de température ou dhygrométrie).
Feeding partridges with organic or conventional grain triggers cascading effects in life-history traits
Jérôme MOREAU, Auteur ; Karine MONCEAU, Auteur ; Vincent BRETAGNOLLE, Auteur ; ET AL., AuteurLes populations doiseaux sauvages sont en déclin dans les terres agricoles d'Europe et d'Amérique du Nord. Des recherches approfondies ont été réalisées pour trouver les causes de ce déclin. L'intensification agricole est reconnue comme lune des principales causes, et plus particulièrement les pesticides qui induisent, à dose élevée, une mortalité directe chez les oiseaux. En revanche, peu détudes ont analysé les effets à long terme, chez les oiseaux, dune exposition chronique à de faibles doses de pesticides. Dans cette étude expérimentale, des perdrix grises ont été nourries avec des grains issus de l'agriculture biologique, et dautres ont été nourries avec des grains issus de lagriculture conventionnelle (utilisation de pesticides) pendant 26 semaines. Les caractéristiques du cycle de vie de ces perdrix ont été examinées et comparées. Les résultats montrent que l'ingestion de faibles doses de pesticides sur une longue période a des conséquences à long terme sur plusieurs voies physiologiques majeures, sans pour autant induire une différence de mortalité chez les perdrix. Par rapport aux perdrix témoins, les oiseaux exposés à des doses chroniques avaient : 1 - des ornements moins développés ; 2 - un système immunitaire plus actif ; 3 - des signes de stress physiologique induisant une charge parasitaire intestinale plus élevée ; 4 - une activité physique moins importante ; 5 un investissement dans la reproduction plus faible. Compte tenu de la forte utilisation des pesticides dans les agrosystèmes, il est probable que de telles modifications aient des impacts négatifs à long terme sur les populations d'oiseaux sauvages vivant dans ces milieux. Les effets à long terme ne doivent donc plus être ignorés et doivent être pris en compte dans l'évaluation des risques liés aux pesticides.
Les filets prometteurs contre les punaises
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, AuteurLes producteurs de pommes et de poires connaissent bien les dégâts provoqués par les punaises. La punaise est considérée comme un ravageur secondaire, mais elle peut engendrer des déformations importantes si elle pique de jeunes fruits, juste après la floraison. En plus des punaises habituellement présentes sur le territoire français, il faut ajouter, depuis quelques années, la problématique liée à la punaise diabolique. Cette dernière a été observée pour la première fois en France en 2012 et elle a provoqué dimportants dégâts en Savoie en 2019. Comme la stratégie de lutte insecticide contre ce ravageur est très limitée, en production fruitière intégrée comme en bio, le projet Supor teste différents moyens de protection : filets insect-proof (depuis 2020), plantes pièges et ennemis naturels (à partir de 2021). La première année du projet a permis de montrer lintérêt des filets insect-proof Altcarpo (mono-rang ou mono-parcelle) sur les pommiers. La pression en punaises a, en revanche, été trop faible pour conclure sur poiriers. Cet article détaille les résultats obtenus sur différents sites expérimentaux basés dans lHérault, en Val de Loire, en Savoie et en Provence.
Fourrages et pastoralisme
M-O. NOZIERES-PETIT, Auteur ; L. ETIENNE, Auteur ; F. LAUNAY, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro de la revue « Fourrages » est dédié au pastoralisme. Il commence par un éditorial intitulé « 5 ans de travaux au sein de lUMT Élevages Pastoraux en territoires méditerranéens ». Il apporte des informations sur : 1 - les grands traits de lélevage pastoral aujourdhui en France ; 2 - la reconnexion élevage pastoral agriculture dans les territoires méditerranéens ; 3 - les liens entre élevages pastoraux et territoires (enjeux et regards croisés) ; 4 les nouvelles pratiques agroforestières pour les élevages allaitants du piémont pyrénéen ; 5 - des outils numériques centrés sur le comportement des animaux pour assister la conduite du pâturage sur parcours ; 6 - des outils et des méthodes pour enseigner et accompagner lutilisation des parcours ; 7 la diversité des installations en élevage et des trajectoires dentrée dans le métier déleveur dans les territoires pastoraux.
Gérer la charge des pommiers : Des pistes sur les alternatives
Marion COISNE, AuteurEn arboriculture biologique, la maîtrise de la charge en fruits est primordiale, puisque la sensibilité à lalternance est plus forte en bio quen conventionnel. Plusieurs travaux de recherche tentent de trouver des alternatives aux techniques actuelles permettant de maîtriser cette charge. La station expérimentale de La Morinière (Indre-et-Loire) a étudié la fermeture des filets anti-carpocapse au niveau de blocs parcellaires, avant la floraison, dans des vergers de pommiers. Lobjectif étant de limiter la pollinisation. Mais le bilan est mitigé : la pollinisation obtenue nest pas toujours de qualité. Une autre possibilité est toutefois envisagée : fermer ces filets seulement 24 heures, sur des mono-rangs (et non sur des blocs parcellaires). Une autre technique, visant à créer un déficit de photosynthèse avec des bâches opaques ou avec lapplication d'un mélange de charbon alimentaire et dargile pour couvrir les feuilles, na pas donné de résultats probants à grande échelle. Il reste alors aux arboriculteurs bio la possibilité dintervenir manuellement, mécaniquement (Darwin, Eclairvale) et/ou avec des produits dessicants (bouillies sulfocalciques, huiles minérales, huiles végétales, huiles essentielles).
Grab : Rapport d'activités 2021 ; Rapport d'orientation 2022
Le rapport d'activités 2021 du Grab (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique) décrit les missions de la station d'expérimentation. Il se présente comme suit : - Le Grab en bref ; - Grab du futur Stratégie 2030 ; - Le Grab en chair et en os ; - Expérimentation ; - Valorisation-Diffusion ; - Expertise. Il est complété par le rapport d'orientation 2022 qui indique les objectifs du Grab pour l'année 2022.
L'Ifip évalue les risques dodeur de viandes des porcs mâles entiers en bio
Didier GAUDRE, AuteurUne enquête, réalisée auprès dune trentaine déleveurs de porcs bio basés dans le Grand Ouest, a mis en évidence deux facteurs de risque importants concernant lodeur dans la viande des porcs mâles entiers : la pratique de lautorenouvellement et le recours aux verrats souffleurs (les types génétiques des porcs utilisés pour ces pratiques présentent souvent des risques plus importants dodeur comparés à dautres types génétiques). Par ailleurs, le projet Casdar Farinelli, animé par lITAB et la FNAB, tente de trouver des alternatives à la castration utilisables dans la filière bio pour faire face à larrêt de la castration à vif des porcs à partir du 1er janvier 2022. Pour cela, un essai de production de porcs mâles entiers va être mis en place dans six élevages. Un guide des bonnes pratiques sera rédigé à lissue de cette expérimentation.
Key traits for ruminant livestock across diverse production systems in the context of climate change: perspectives from a global platform of research farms
Jordana RIVERO, Auteur ; Nicolas LOPEZ-VILLALOBOS, Auteur ; Michael LEE, AuteurIl existe une grande diversité de systèmes délevages de ruminants dans le monde présentant de nombreux avantages. Cependant, dans un contexte de changement climatique, la place des élevages de ruminants est questionnée en raison de leur faible efficacité en matière de conversion alimentaire et de leur production de méthane (fermentation entérique). Ces élevages sont en effet confrontés, au niveau mondial, à un double défi : atténuer les émissions de gaz à effet de serre et sadapter au changement climatique. Cela nécessite des stratégies de sélection et d'alimentation des animaux basées sur loptimisation des systèmes. Cette étude a rassemblé les données d'un réseau mondial de fermes expérimentales (12 fermes), qui reflète une variété de systèmes de production de ruminants dans diverses régions du globe, allant de la production laitière intensive aux Etats-Unis au pâturage extensif au Kenya ou intensif au Brésil, ou encore à la production laitière et allaitante en France (fermes expérimentales de lInrae). Pour chacune de ces fermes, les chercheurs ont listé et classé par ordre de priorité les caractéristiques sélectionnées dans les troupeaux pour assurer la durabilité de lélevage, dans les conditions actuelles, et dans une perspective de changement climatique à moyen terme (+2°C dici 2050). Ces caractéristiques ont été classées en différentes catégories : productivité, qualité des produits, efficience, reproduction, facilité de mise-bas, qualités maternelles, maniabilité, santé, adaptabilité et environnement. A partir de ces informations, des changements-clés, dans les approches génétiques et nutritionnelles, ont été identifiés afin de façonner de futurs systèmes d'élevage de ruminants plus durables.
Liveseed: Guidelines for adapted DUS and VCU testing of organic varieties
Tove MARIEGAARD PEDERSEN, Auteur ; Abco DE BUCK, Auteur ; Clemens FLAMM, Auteur ; ET AL., Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : IFOAM EU GROUP | 2021Ce rapport a été réalisé dans le cadre du projet européen Horizon 2020 LIVESEED. Il donne des lignes directrices pour réaliser des tests DHS (test sur les critères de distinction, dhomogénéité et de stabilité) et VAT (test sur la valeur agronomique et technologique) adaptés aux variétés biologiques. Il est en effet essentiel que les agriculteurs bio puissent avoir des informations sur les performances des cultivars dans des conditions de culture biologique. Pour cela, il est important que ces cultivars soient testés de la même manière à travers toute lUnion Européenne. Actuellement, pour que les semences d'une variété puissent être vendues, le cultivar doit, au préalable, être enregistré dans le Catalogue national dun Etat (en France, le Catalogue Officiel des espèces et variétés végétales). Pour cela, le cultivar doit passer les tests DHS et VAT. Néanmoins, certains critères cruciaux en agriculture biologique (AB) ne sont pas pris en compte par les protocoles d'essais qui ont été développés dans le cadre de l'agriculture conventionnelle. Ceci conduit à des problèmes d'identification et d'enregistrement de cultivars appropriés à une conduite en AB, et crée des obstacles à la production de semences bio de qualité. Cest pourquoi ce rapport propose des lignes directrices pour que ces tests soient réalisés en prenant en compte les besoins du secteur biologique. Il commence par apporter des éléments de contexte : la réglementation qui encadre la production de matériel de reproduction végétale en AB, les différents types de cultivars existants Par la suite, il décrit plus précisément les attentes vis-à-vis des cultivars et de la sélection variétale en AB. Il détaille ensuite les protocoles des tests DHS et VAT, avant de proposer des améliorations et de décrire quelques expérimentations portant sur ce sujet.
Lutte biologique : Introduire un auxiliaire pour contrôler Drosophila suzukii
Benjamin GARD, Auteur ; Marine SAUVIGNET, Auteur ; Amélie BARDEL, Auteur ; ET AL., AuteurLa lutte biologique, via les lâchers dinsectes auxiliaires, fait partie des leviers à mobiliser pour lutter contre les ravageurs. Cette méthode est notamment étudiée par le CTIFL et ses partenaires pour contrôler le développement de Drosophila suzukii et protéger durablement les cultures de fruits rouges. Lobjectif est dacclimater, en France, un auxiliaire identifié en Asie, parasitoïde larvaire spécifique de la Drosophila suzukii : Ganaspis cf. brasiliensis. Deux souches ont été retenues comme agents potentiels de lutte biologique et testées lors dun essai qui visait à évaluer, en conditions semi-naturelles, la capacité dadaptation de ce parasitoïde. Des lâchers de G. brasiliensis ont été réalisés en cages, avec des plants de fraisiers préalablement infestés de D. suzukii, qui ont ensuite été comparés à des témoins non traités. A la fin des semaines dobservation, les résultats ont montré que linsecte auxiliaire a permis de limiter laccroissement de la population du ravageur de 50 %.
Management of phytophagous bugs in vegetable crops - Assessment of the IMPULsE project
Benjamin GARD, Auteur ; Prisca PIERRE, Auteur ; Henri CLERC, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet IMPULsE a débuté en 2017 et s'est terminé à la fin de lannée 2020. Il a été loccasion dévaluer plusieurs méthodes de gestion des punaises phytophages sur tomate, aubergine et chou. Par ailleurs, un important travail de caractérisation des punaises appartenant aux genres Lygus et Eurydema a été réalisé, afin de mieux connaître ces ravageurs très problématiques. En culture daubergines, le recours à des filets anti-insectes, d'une part, et, d'autre part, à Trissolcus basalis, un insecte auxiliaire parasitoïde, se sont avérés être des méthodes efficaces pour gérer la punaise Nezara viridula. Les filets anti-insectes ont également été efficaces pour contrôler le développement des punaises Lygus. En culture de tomates, l'utilisation de cartes jaunes collantes (pour la détection) et de nématodes entomopathegenis (pour le contrôle) a été une combinaison efficace pour gérer les punaises Nesidiocoris tenuis. Pour la culture du chou en plein champ, les méthodes basées sur la biodiversité fonctionnelle, et plus particulièrement lutilisation de plantes pièges (colza), se sont révélées prometteuses dans la gestion de la punaise Eurydema. Ces différentes stratégies doivent toutefois être affinées dans le cadre de futurs projets.
Manuel de la litière forestière fermentée : Une préparation simple et économique pour des cultures vigoureuses
Dans cet ouvrage, les formateurs de l'association Terre & Humanisme transmettent, pas à pas, tous les principes de la méthode de la litière forestière fermentée, ou LiFoFer, étudiée et expérimentée depuis 2013. Cette méthode consiste à démultiplier, grâce à la fermentation, les micro-organismes naturellement présents en très grand nombre dans les sols forestiers. La méthode de fabrication s'effectue en deux étapes : la fermentation solide et la fermentation liquide. La fermentation solide consiste d'abord à mélanger des feuilles mortes à moitié décomposées avec des fibres (ex. son de blé). Sont ensuite ajoutés du petit lait, de la mélasse et de l'eau de source. Le mélange est versé dans un bidon, en tassant régulièrement, et le tout est fermé hermétiquement. Après un mois de fermentation anaérobique, la préparation est prête à être utilisée. Tout au long de l'année, des fermentations liquides peuvent être réalisées, en mélangeant de la préparation solide avec du sucre (mélasse) et des ferments lactiques (petit lait). Après fermentation (1 semaine) et dilution, ce liquide riche en microorganismes peut être utilisé sur les sols, les matières organiques, les plantes, dans les eaux, pour les animaux et dans les bâtiments. La première partie de l'ouvrage aborde les notions essentielles à la compréhension de l'écologie des sols et au fonctionnement d'une fertilisation appropriée ; La deuxième partie propose un tour d'horizon des préparations biofertilisantes connues actuellement ; La troisième partie développe les étapes de fabrication de la LiFoFer et la quatrième présente ses modes d'action, ses propriétés et ses usages.
Methodologies to Assess the Bioactivity of an Herbal Extract on Immunity, Health, Welfare and Production Performance in the Chicken: The Case of Melissa officinalis L. Extract
Angélique TRAVEL, Auteur ; Angélique PETIT, Auteur ; Laurence GUILLOTEAU, AuteurLes extraits de plantes contenant des composés bioactifs renforçant l'immunité pourraient contribuer à réduire l'utilisation dantimicrobiens dans les élevages. Dans cette étude, une méthodologie a été développée pour évaluer la capacité dun extrait de plantes à renforcer les défenses immunitaires innées des poulets de chair, notamment afin de lutter contre l'inflammation et le stress oxydatif. Cette méthodologie a été appliquée à l'extrait de Melissa officinalis L. (MEL), reconnu pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Différentes méthodes ont été utilisées pour : 1 - garantir la qualité de l'extrait de MEL et sa capacité à stimuler le système immunitaire inné ; 2 - évaluer la pertinence d'un modèle (ex vivo) pour mimer les problèmes inflammatoires et liés au stress oxydatif ; 3 analyser (ex vivo) les effets d'une alimentation supplémentée en extraits de MEL sur l'inflammation et le stress oxydatif du poulet ; 4 évaluer les effets (in vivo) de l'extrait de MEL sur l'équilibre redox, la santé, le bien-être et les performances de poulets exposés, au départ, à des conditions non optimales. La qualité des préparations d'extraits de MEL, évaluée par la quantification de l'acide rosmarinique (AR), a révélé des concentrations variables d'AR suivant les extraits. Ces dernières restent néanmoins stables durant trois mois dans les aliments supplémentés en extraits de MEL. L'incubation de cet extrait avec des cellules de poulet a montré une activation métabolique et une capacité de la MEL à stimuler les fonctions immunitaires. Elle a aussi induit une cytotoxicité à des concentrations élevées. Le modèle ex vivo d'inflammation a également mis en évidence des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires des cellules sanguines de poulets nourris à l'extrait de MEL. Les essais in vivo ont, quant à eux, validé les effets bénéfiques de l'extrait de MEL sur l'équilibre redox et sur les performances zootechniques des poulets pendant leur phase de croissance.
Mettre fin au massacre des poussins ; Des jeunes coqs chez les jeunes poules
René SCHULTE, AuteurEn Suisse, chaque année, près de trois millions de poussins mâles (issus de lignées de ponte) sont éliminés car ils ne pondront pas dufs et engraissent moins bien. Près dun quart dentre eux sont des poussins bio. Les membres bio de la filière sont daccord sur le fait que cette pratique doit prendre fin, et tentent de trouver des solutions. Actuellement, ils misent sur lélevage de races mixtes pour engraisser les mâles. Toutefois, cette technique pose des questions en matière de rentabilité (coûts de production élevés et petitesse du marché). Afin dobtenir plus de références technico-économiques sur lengraissement des poussins mâles, une expérimentation est en cours chez des éleveurs suisses. Elle est conduite sur des fermes rassemblant quatre unités de 4 000 poussins mâles de race Brown Nick (un hybride de ponte très performant) et sept unités de 500 poussins. Dautres méthodes, qui reposent sur des technologies plus poussées, permettent de déterminer le sexe du poussin dans luf à couver, via la détermination des hormones ou des chromosomes sexuels dans le liquide du sac allantoïque de lembryon. Ces méthodes sont plutôt plébiscitées par les élevages conventionnels.
Microfermes maraîchères : Anticiper pour mieux vivre son travail
Oriane MERTZ, Auteur ; Bertille GIEU, AuteurLe projet MiMaBio (2018-2022), projet PEI (partenariat européen pour linnovation) FEADER, porte sur les microfermes maraîchères biologiques situées en région PACA. Il est piloté par Bio de PACA et sorganise autour de deux volets : 1 la réalisation denquêtes auprès de microfermes pour récolter des données technico-économiques ; 2 la mise en place et le suivi dexpérimentations paysannes. Cet article présente les huit microfermes enquêtées ainsi que leur typologie : trois types se sont détachés, avec des stratégies différentes au niveau des surfaces cultivées et des investissements. Cet article rapporte également le témoignage de Véronique Albert, une maraîchère bio installée sur une microferme, qui a mené des expérimentations en lien avec ses semis : MiMaBio lui a dabord permis de trouver un semoir adapté, puis de tester, en 2020, les semis de carottes et de radis sur un lit de compost de 3-4 cm.
Nouvelles pratiques agroforestières pour les élevages allaitants du piémont pyrénéen en Ariège
C-H. MOULIN, AuteurLobjectif du projet Agrosyl est de favoriser les associations entre larbre et lélevage allaitant. Un diagnostic a permis didentifier 34 solutions impliquant larbre pour répondre aux besoins des éleveurs. Deux solutions ont été testées chez quatre agriculteurs : une banque darbres fourragers et une éclaircie sylvopastorale. La banque de fourrage de mûriers blancs, testée chez un éleveur sur une parcelle pilote de 0,25 ha, a donné un fourrage avec une bonne qualité nutritionnelle, disponible durant lété, et qui a bien été accepté par les animaux. Les tests déclaircies sylvopastorales ont été réalisés, chez trois éleveurs, sur différents peuplements, avec taillis, futaies et accrus, à base de chênes pubescents, robiniers faux acacia et frênes communs. Le suivi sur quatre ans a montré limportance de la maîtrise du pâturage après éclaircie pour prévenir un développement trop rapide des broussailles, tout en favorisant la pousse des herbacées en sous-bois.
Potimarrons et butternuts : Avancer leur récolte pour mieux les conserver
Marion COISNE, AuteurLe projet Optipot sintéresse à la production de courges, notamment de potimarrons et de butternuts. Si les problèmes sanitaires sont rares au champ, la conservation de ces fruits est plus compliquée, avec des problèmes de pourriture. La durée de conservation est variable : elle est, en moyenne, de deux à quatre mois, mais elle peut aller jusquà six mois. Cette variabilité peut être expliquée par différents facteurs. Le projet Optipot sest plus particulièrement intéressé à la date de récolte. Quatre dates de récolte ont été testées à la station expérimentale de Bretagne Sud. Ces dates ont été choisies en fonction de laccumulation de températures après floraison, calculée à laide de degrés jours base 8 °C. Ainsi, des butternuts ont été cueillis en sous-maturité le 7 août (287 °C jours), à loptimum le 13 août (379 °C jours), le témoin le 8 octobre (870 °C jours) et en sur-maturité le 19 octobre (906 °C jours). Si, selon les dates de récolte, aucune différence napparaît en matière de rendement (en poids et en nombre de fruits), une différence nette a été observée au niveau de la conservation : plus les fruits sont ramassés tôt, plus ils se conservent. Lobjectif nest pas de récolter toutes les courges durant lété (en plein pic de production), mais plutôt de récolter 10 ou 15 % de la production (qui sera vendue en dernier). Par ailleurs, les fruits récoltés en sous-maturité restent moins sucrés, mais ne sont pas pour autant mauvais.
Projet « Porc bio 100.0 » : Résultats et constats techniques et alimentaires
Barbara FRÜH, AuteurLe FiBL a lancé, en 2017, en Suisse, le projet quadriennal « Porc bio 100.0 ». Ce projet a été mis en place suite à de nombreuses discussions entre les industriels et les éleveurs porcins bio, sur la difficulté dobtenir des porcs bio qui respectent les limites de lindice PUFA (acides gras polyinsaturés). Cet indice est souvent trop élevé en bio, ce qui pose problème aux abatteurs et aux transformateurs, car ces acides gras rendent la graisse plus molle et favorisent son oxydation. Cest pourquoi « Porc bio 100.0 » a étudié la manière dont lalimentation bio influence la qualité et les propriétés sensorielles de la viande porcine, ainsi que lacceptation de cette viande par les consommateurs. Différentes rations ont notamment été testées sur des porcelets et des porcs à lengraissement. Sur les porcelets, les résultats ont montré quil était possible de donner une ration 100 % bio sans que cela n'entraîne une diminution des performances animales ou un moins bon état sanitaire. Lessai sur les porcs à lengraissement a également démontré quil est possible, avec des rations 100 % bio, dobtenir des indices PUFA et diode en dessous du seuil de tolérance (sachant quun dépassement de ce seuil entraîne des déductions sur le prix payé aux éleveurs).
Protection contre laleurode des serres en culture de tomate : Utilisation des huiles essentielles comme bioinsecticides : Quel potentiel ?
Benjamin GARD, Auteur ; Anne-Violette LAVOIR, AuteurDeux huiles essentielles, de romarin et darmoise vulgaire, ont été testées afin de déterminer leurs effets insecticides sur laleurode des serres en culture de tomate. Pour cela, des essais ont été réalisés sous serre et en laboratoire. Pour le romarin, les résultats montrent une efficacité de 50 % sur les adultes (effet insecticide). L'effet insecticide de l'armoise est inférieur, avec 24 % d'efficacité en moyenne. Les études en laboratoire nont montré aucun effet larvicide, que ce soit pour lune ou lautre de ces huiles essentielles. Aucune phytotoxicité na été détectée. Afin de développer ces biopesticides, il faudrait que leurs substances actives soient homologuées et il faudrait étudier de nouvelles formulations pour améliorer leur efficacité, réduire les quantités en jeu et faciliter leur utilisation.
Rencontres annuelles du réseau Formabio : du 5 au 7 octobre 2021 : EPL de Chartres (La Saussaye)
Le réseau agriculture biologique de lenseignement agricole (Formabio) organise des rencontres annuelles, afin de favoriser les échanges et de fédérer les acteurs de lenseignement liés à cette thématique. En 2021, ces rencontres se sont tenues sur lEPL La Saussaye, près de Chartres, du 5 au 7 octobre. A cette occasion, des interventions, visites, ateliers et théâtre forum ont été organisés et ont abordé différents thèmes : la place de la bio dans la région Centre-Val de Loire ; lenseignement agricole dans cette région ; lEPLEFPA Chartres La Saussaye, son exploitation agricole et ses expérimentations en lien avec la bio et la biodiversité ; le réseau Formabio ; les formations à orientation bio ; ABioDoc, le Centre national de ressources documentaires en agriculture biologique ; le projet Made In AB ; les externalités de lAB et les enjeux territoriaux ; le réseau AB en grandes cultures Ce document résume le contenu et les échanges de ces différents temps forts.
Renouveler ses prairies sans glyphosate avec du colza-RGI
Emeline BIGNON, AuteurLa succession de plusieurs prairies temporaires ne permet pas de conserver un bon taux de légumineuses : lazote libéré par le retournement de lancienne prairie favorise de développement des graminées (au détriment des légumineuses). Pour renouveler des prairies sans les sortir trop longtemps du circuit de pâturage (notamment les prairies situées à côté des bâtiments), la ferme expérimentale de Trévarez, située dans le Finistère, teste, depuis dix ans, lintroduction dune interculture fourragère entre deux prairies, en bio et en conventionnel. Cette interculture, un mélange de colza fourrager et de RGI, valorise lazote libéré par la vieille prairie, tout en offrant un fourrage de qualité. La prairie vieillissante est pâturée en début de saison, puis détruite avant dimplanter le mélange colza-RGI qui sera pâturé durant lautomne. En bio, la destruction de la prairie peut prendre du temps, avec deux ou trois passages doutils à dents ou à disques. Il est conseillé de profiter des effets dune période sèche pour éviter que lancienne prairie ne reparte et ne prenne le dessus sur linterculture. Le semis du mélange colza-RGI se fait ensuite à la volée, la première quinzaine de juillet, et il est suivi dun passage de rouleau. Le couvert est pâturé au fil durant lautomne. Il couvre le sol pendant lhiver et assure un pâturage précoce au printemps suivant. Linterculture est ensuite détruite pour implanter une nouvelle prairie.
Réussir la vaccination orale des porcelets en plein-air
Aude DUBOIS, AuteurLes porcelets bio élevés en plein-air sur la ferme expérimentale des Trinottières sont vaccinés à 4-5 semaines dâge, contre les diarrhées et ldème colibacillaires, par voie orale, via leau de boisson, et ce, depuis début 2019. Le vaccin est distribué dans des auges larges, judicieusement placées pour être facilement trouvées (dans les couloirs de circulation, près des augettes daliments pour porcelets, elles-mêmes positionnées près des auges dalimentation des mères, tout en étant hors de portée de ces dernières). Pour habituer les porcelets, de leau sucrée est distribuée dans les auges qui vont recevoir le vaccin pendant la semaine précédent la vaccination, cette dernière étant à faire un jour sans pluie. Sappuyant sur la curiosité de ces animaux et leurs capacités dapprentissage, le protocole mis en place apporte des résultats très intéressants, alors que la vaccination par drogage est difficile en plein-air. Une expérience réussie qui amène à vouloir développer, sur la ferme expérimentale, les pratiques de domestication et dapprivoisement des animaux dès le sevrage des cochettes.
Salon Tech&Bio 2021 : Les posters techniques
Les posters techniques du salon Tech&Bio 2021 portent sur : - Arboriculture : Désherber autrement en arboriculture ; - Arboriculture : Projet Écorce : étudier la cohabitation de l'élevage ovin et de l'arboriculture ; - Arboriculture : Projet Écorce : expérimentation 2021 sur la Ferme du Valentin ; - Arboriculture : Groupe 30 000 : améliorer les performances des vergers par l'utilisation de stratégies alternatives ; - Haies, arbres et biodiversité : Agrifaune en AURA : une convention régionale qui unit agriculteurs et chasseurs pour la biodiversité ; - Biodiversité : Agrifaune : concilier économie, agronomie, environnement et faune sauvage ; - La biodiversité : Vous avez dit biodiversité ? ; - Haies, arbres et biodiversité : Être rémunéré pour entretenir et améliorer les haies présentes sur son exploitation, comment ça marche ? ; - Biodiversité : Concours des pratiques agro-écologiques ; - La biodiversité : haie, arbre : Projet Dephy Expé Empusa : évaluer les services écosystémiques en systèmes agroforestiers fruitiers ; - Bovins lait : Projet AP3C : adaptation des pratiques culturales aux changements climatiques ; - Bovins lait : Bâtiment et changement climatique : évaluation du bien-être animal ; - Bovins lait : Bâtiment et changement climatique : mesures dans le bâtiment ; - Bovins lait : montagnes et piémonts Massif Central : Observatoire des coûts de production du lait de vache biologique (2019) ; - Bovins lait : spécialisés de plaine : Observatoire des coûts de production du lait de vache biologique (2019) ; - Bovins lait et système élevage AB : L'irrigation en élevage : une réponse face aux changements climatiques ? ; - Bovins lait : Le taux protéique dans les fermes AB : les constats... ; - Bovins viande : Les systèmes allaitants bio : gagnants à tous les coûts ? ; - Bovins viande : Vente directe et vente en filière longue : deux voies complémentaires ; - Couverts végétaux : Les couverts végétaux : des régulateurs thermiques ; - Eau et environnement/Ecophyto ENI : Biodiversité des champs : suivi des effets non intentionnels (ENI) des pratiques agricoles sur l'environnement.
Salon Tech&Bio : Echanger sur les sujets de fond
Frédérique ROSE, AuteurLors de lédition 2021 du salon Tech&Bio à Bourg-Lès-Valence, les discussions en matière de viticulture ont notamment beaucoup tourné autour des alternatives au cuivre et des épandages par drone. Le portail Ecophyto-Pic (centre de ressources en ligne sur la protection intégrée des cultures) a notamment été présenté lors dune conférence sur les alternatives au cuivre. Pour linstant, les solutions recensées compatibles avec la bio ne peuvent se substituer au cuivre, mais peuvent permettre de réduire les doses de cuivre utilisées. Par ailleurs, le cadre réglementaire limite les recherches dalternatives. Les principaux résultats du projet AltFongi Biocontrôle, qui est piloté par la Chambre dagriculture de Gironde, ont aussi été présentés. Entre 2018 et 2020, différents produits phytosanitaires ont été testés sur des micro-parcelles. Lassociation de petites doses de cuivre, dhuile essentielle dorange et de phosphites (qui ne sont pas autorisés en bio) a assuré une protection équivalente à la référence cuivre. Les tisanes Salix et Arvense (de la société Biovitis) ont eu des résultats intermédiaires, et les SDP testés nont pas montré une efficacité suffisante. Les pulvérisations par drone suscitent également beaucoup dintérêt, mais la législation française limite leur utilisation à des situations d'expérimentation. Pour le reste, lépandage aérien est interdit en France et les engins de plus de 25 kg ne sont pas autorisés à voler. Un encart porte aussi sur la société Akinao qui, via le projet Folivarde, a développé un fongicide à base dune plante (linule visqueuse) contre le mildiou.
Sarthe : Un essai système en grandes cultures bio
Florence LETAILLEUR, AuteurDans la Sarthe, à l'initiative d'un paysan boulanger en agriculture biologique qui souhaitait mettre l'une de ses parcelles à disposition de la recherche, un collectif de 8 agriculteurs-chercheurs s'est constitué. Accompagnés, entre autres, par la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire, ils ont conçu ensemble un essai système en grandes cultures biologiques dans le but d'observer, sur la durée d'une rotation de neuf ans, les effets de différents itinéraires techniques. Ainsi, quatre systèmes de cultures vont être comparés : les deux premiers autorisent le labour et reçoivent ou non des effluents d'origine animale, les deux autres sont en agriculture biologique de conservation, là encore avec ou sans effluents d'élevage. Les références produites concerneront la pression en adventices, la fertilité du sol, les résultats économiques et le temps de travail. Cet essai a été implanté au printemps 2020, avec de la luzerne qui restera en place trois ans. Viendront ensuite du maïs grain, du chanvre, du blé, du colza, du triticale et enfin de l'orge brassicole. Ce projet pourra être mobilisé pour fédérer les acteurs du territoire, mais aussi pour servir de support pédagogique et de réflexion.
Sélection et mélanges pour adapter les prairies
Émilie SKOWRON, AuteurAfin de s'adapter aux futures évolutions du climat, une équipe de l'Inrae de Lusignan, spécialisée sur les fourrages et les prairies, étudie les espèces et les variétés capables de supporter des températures plus élevées et des stress hydriques plus marqués qu'aujourd'hui. Pour ce faire, les chercheurs utilisent notamment un simulateur de climat extrême, le Siclex, abri mobile qui permet de contrôler les conditions climatiques pour les cultures.
Story® Inored (cov) : Adaptée aux vergers en deux et trois dimensions, en production PFI et en AB
Laurent ROCHE, Auteur ; Maria-Martha FERNANDEZ, Auteur ; Sandrine CODARIN, AuteurAvec un fruit rouge vif attrayant, caractérisée par ses arômes fruités, une saveur sucrée, une fermeté élevée et un bon calibre, la pomme Story® Inored (cov) présente une excellente conservation et une longue période de commercialisation. Larbre, moyennement vigoureux, est résistant aux souches communes de tavelure et est peu sensible à lalternance de production. Les études menées au centre opérationnel CTIFL de Lanxade montrent lintérêt daccroître sa densité de plantation. Par ailleurs, les arbres se conduisent parfaitement en haies fruitières en trois dimensions ou en deux dimensions (mieux adaptées à la mécanisation). Enfin, Story® Inored (cov) bénéficie de bonnes aptitudes pour la culture en agriculture biologique. Cette variété obtient une meilleure production avec des porte-greffes de vigueur moyenne, plutôt quavec des porte-greffes vigoureux. Le porte-greffe Geneva® G11 (cov) se démarque par sa bonne production et par de meilleurs calibres de fruits.
Les surcoûts du robot mobile sont amortis par le 100 % pâturage
Cécile JULIEN, AuteurLa ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, compte deux principaux sites d'exploitation situés à 4,5 km l'un de l'autre. Afin de valoriser, par le pâturage, le site le plus éloigné, et ainsi réduire les coûts alimentaires du troupeau laitier conduit en agriculture biologique, le choix a été fait d'investir dans un robot de traite mobile. Après plusieurs années de transhumance estivale du troupeau et du matériel de traite (robot et tank), le bilan technique est bon, mais le bilan économique est plus mitigé. En effet, les surcoûts induits par cette organisation originale ne sont amortis que grâce à la réduction des coûts alimentaires.
Systèmes maraîchers agro-écologiques : démarches et résultats de collectifs en PACA & en Occitanie
Jessy JUILLARD, Auteur ; Marion MORTIER, Auteur ; François MARCADE, Auteur | CAVAILLON CEDEX (MIN 13, 84 953, FRANCE) : GR CIVAM PACA | 2021En régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie, les systèmes maraîchers sont soumis, de plus en plus fréquemment, à des épisodes climatiques difficiles. En parallèle, les maraîchers doivent aussi répondre aux attentes sociétales concernant la qualité des produits et la proximité de leur provenance. Ainsi, la nécessité de réfléchir ensemble à l'évolution des pratiques maraîchères a mené à la naissance du projet SMAEM (Systèmes Maraîchers Agro-Écologiques en Méditerranée). Une vingtaine de groupes de maraîchers, accompagnés par différentes structures d'encadrement, bio et non bio, se sont rassemblés pour travailler sur ce projet, avec les objectifs suivants : dresser un état des lieux des démarches collectives existantes en Méditerranée, diffuser les résultats de ces initiatives, évaluer la durabilité des systèmes maraîchers et, pour finir, favoriser les échanges entre les différents collectifs. Ce document présente les expérimentations et les résultats partagés par les groupes de maraîchers.
Des tanins pour réduire les odeurs sexuelles des carcasses
REUSSIR PORC, AuteurUne étude, réalisée par un groupe de chercheurs tchèques et slovaques, a démontré que lincorporation dextraits de châtaigniers (qui contiennent des tanins) dans lalimentation des porcs mâles entiers, à hauteur de 2 %, semble réduire le dépôt de scatol dans leur viande. Selon Didier Gaudré, de lIfip Institut du porc, les tanins permettent, en effet, de réduire lodeur des viandes en diminuant la production de scatol. Par contre, lincorporation dextraits de châtaigniers a aussi pour effet de pénaliser les performances zootechniques des porcs, puisque les tanins présentent aussi des facteurs antinutritionnels qui empêchent lhydrolyse des protéines.
Le teff grass, une nouvelle fourragère estivale
Cyrielle DELISLE, AuteurLe teff grass, graminée utilisée comme céréale secondaire en Afrique, arrive en France comme une nouvelle espèce fourragère suite au réchauffement climatique. Sa particularité est de pousser à des températures supérieures à 33 °C. Elle simplante au printemps et il est possible de faire trois à quatre coupes avant lhiver. Elle sutilise en enrubannage, foin ou pâture. La Ferme expérimentale des Bordes et un éleveur du Cantal l'ont testé et font part de leur expérience, tout en proposant des recommandations.
Usage du cuivre : En nette baisse, mais encore indispensable
Arnaud FURET, AuteurLes producteurs bio cherchent à limiter l'usage de cuivre, mais ce dernier reste encore indispensable pour de nombreuses cultures, notamment la pomme de terre. Les années où la pression en mildiou est modérée, les producteurs parviennent à limiter l'utilisation de cuivre mais, en cas de forte pression, ils sont fréquemment au-delà de la dose moyenne de 4 kg/ha/an (dose lissée sur une moyenne de 7 ans). Les stratégies de traitement sont diverses : certains traitent périodiquement (ex : tous les 7 à 10 jours), dautres renouvellent les traitements tous les 20 mm de précipitations, dautres les pilotent plus finement via loutil daide à la décision Mileos (un encart détaille cet OAD développé par Arvalis). Outre le positionnement des traitements et lutilisation de différents sels de cuivre (dont les actions sont un peu différentes), il est aussi possible de mobiliser des produits alternatifs (ex : engrais foliaire, lithothamne). De nombreuses expérimentations sont en cours mais, globalement, les alternatives ne sont pas aussi efficaces que le cuivre en cas de forte pression. Le principal levier reste la résistance variétale, mais il est conseillé de continuer à traiter un minimum pour éviter que la résistance ne soit contournée. Un encart apporte le témoignage dAurélien Fercot, un producteur de plants de pommes de terre qui a recours à la phytothérapie pour diminuer ses doses de cuivre.
Verger protégé monoparcelle : Filets et bâches pour contrôler D. Suzukii et réduire léclatement des fruits et le monilia
Amandine BOUBENNEC, Auteur ; Alyson FAUST, AuteurLes attaques de ravageurs difficiles à maîtriser et les épisodes de pluie plus fréquents rendent la production de cerises incertaine. Depuis 2009, le centre CTIFL de Balandran étudie lefficacité dune protection monoparcelle « insect-proof », associée à des bâches anti-pluie, dans le but de protéger les fruits des mouches de la cerise (Drosophila suzukii), de réduire léclatement des cerises et de protéger les fruits du Monilia. Les filets « insect-proof » englobent totalement la parcelle (parois et toit) et restent en place tout au long de lannée. Les bâches anti-pluie sont déployées avant la floraison et sont repliées juste après la récolte. Cette combinaison de leviers a permis une bonne protection contre Drosophila suzukii et contre léclatement. En revanche, la protection contre le Monilia reste à préciser. Cette méthode de protection a également créé un microclimat (modification de la température et de lhumidité) et a augmenté, chaque année, le pourcentage de fruits doubles. Par ailleurs, ce système pourrait permettre dintroduire de la lutte biologique dans ces vergers pour contrôler dautres ravageurs tels que le puceron noir.
Waste derived biochar as an alternative filler in biocomposites - Mechanical, thermal and morphological properties of biochar added biocomposites
A. PUDELKO, Auteur ; P. POSTAWA, Auteur ; D. DROZDZ, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude polonaise a examiné le potentiel d'utilisation du biochar comme composant alternatif pour fabriquer des composites biodégradables non issus dénergies fossiles (alternative au plastique non biodégradable). Le biochar (aussi appelé biocharbon) est un charbon produit à partir de biomasse. Dans cette étude, deux types de biochars dérivés de déchets, à savoir du biochar issu de bois et du biochar issu de boues de station dépuration, ont été utilisés comme composants pour produire de l'acide polylactique (PLA, un polymère biodégradable utilisé pour fabriquer des films biodégradables) et du Bioplast GS2189 (un type de bioplastique), avec un taux allant jusqu'à 20 % de biochar (en poids). Les échantillons de tests fabriqués par un laboratoire ont ensuite été soumis à différents tests et analyses : adsorption d'eau, résistance à la traction, résistance aux chocs, calorimétrie différentielle à balayage (DSC), analyse mécanique dynamique (DMA), microscopie optique et microscopie optique à balayage (SEM). Les résultats ont montré que l'ajout de biochar avait un effet sur tous les paramètres étudiés, y compris sur les propriétés mécaniques, thermiques et optiques. Les biocomposites obtenus ont montré une absorption d'eau et une rigidité plus élevées. Ceux obtenus à partir de biochar issu des boues de station d'épuration avaient même de meilleures propriétés mécaniques et thermiques. Le biochar peut ainsi être utilisé pour produire des accessoires agricoles biodégradables, tels que des clips et des supports pour les cultures (par exemple, en culture de tomate). Après la récolte, ces accessoires biodégradables peuvent être éliminés avec les résidus végétaux et traités par compostage, ce qui permet déviter la création de déchets plastiques difficiles à gérer.
Actualité technique : Sarthe : un essai système en grandes cultures bio
Florence LETAILLEUR, AuteurUn essai système en grandes cultures bio a été implanté, en avril 2020, dans une parcelle de Guy Blanche, un paysan-boulanger sarthois, en bio depuis plus de 25 ans. Cet essai a été mis en place suite à des réflexions menées par des agriculteurs du groupe 30 000 grandes cultures bio sarthois (dont fait partie Guy Blanche). Lobjectif de ce groupe est déchanger sur la gestion des adventices et le maintien de la fertilité des sols en AB. Ses membres souhaitent travailler sur des "essais systèmes" pour évaluer les effets de certaines pratiques à léchelle dune rotation. La conception de lessai installé chez Guy Blanche a débuté en 2018, avec lappui de Vincent Lefèvre (agri-chercheur). Deux ans de co-conception (incluant des chercheurs, des agriculteurs et des experts) ont été nécessaires pour mettre au point cette expérimentation. Quatre systèmes de cultures vont être testés : système céréalier pur (sans apport de matière organique animale), système effectuant des échanges avec des éleveurs et deux systèmes identiques aux précédents mais sans labour. Ils seront basés sur une même rotation de 9 ans (trois ans de luzerne, maïs, chanvre, blé, colza, triticale, orge brassicole) et vont devoir répondre à quatre principales attentes (gérer les adventices pour quelles nimpactent pas la culture, augmenter la fertilité du sol, obtenir des marges intéressantes et diminuer le temps de travail).
Agroforesterie fruitière : Des céréales entre les minivergers
Cécile PRALY, AuteurDans la Drôme, une des parcelles de la plateforme TAB (techniques alternatives et biologiques) est dédiée à lexpérimentation dun système en agroforesterie fruitière bio. Ce système a été implanté en 2013, sur une parcelle de 3 ha. Il est constitué dune succession de bandes de minivergers de pêchers et de cultures céréalières : blé (sur 18 m de large), pêchers (trois rangs sur 60 m de large), soja (18 m), pêchers (trois rangs sur 60 m), maïs semence (18 m). Cette parcelle est également jalonnée de haies pour accueillir des insectes et des animaux auxiliaires des cultures. Ce projet est piloté par la Chambre dagriculture de la Drôme et il a pour objectif dexpérimenter une combinaison de cultures adaptées au territoire et aux filières locales en utilisant les principes de lagroécologie et de lagroforesterie. Fin 2018, seulement deux récoltes de pêches avaient pu être ramassées (entrée en production du verger en 2015, puis grêle en 2016 et 2018). Les récoltes atteignent toutefois lobjectif visé : 15 tonnes commercialisables par hectare. Les cultures de soja, blé tendre et colza montrent également des résultats positifs, avec des rendements moyens respectifs de 42 qx/ha, 43 qx/ha et 25 qx/ha. Le maïs semence et la féverole dhiver sont en revanche un peu en deçà des objectifs (15 qx/ha et 20 qx/ha). Dun point de vue environnemental, la parcelle accueille une biodiversité remarquable : 50 espèces de carabes et 35 espèces doiseaux nicheurs ont été dénombrées.
Larbre fourrager, une ressource pour faire face au changement climatique
Claire BOYER, AuteurEn Ardèche, la ferme du Pradel expérimente le pâturage darbres fourragers, et plus particulièrement le pâturage du mûrier blanc. Cet arbre a été identifié, avec le frêne, comme lune des espèces présentant de bonnes valeurs nutritionnelles pour les caprins, notamment en termes de MAT et de digestibilité. La ferme du Pradel possède une parcelle de deux hectares de mûriers blancs. Ces derniers sont implantés depuis 20 ans et sont taillés en têtard et en haut-jet. Durant lété 2020, 36 chèvres ont pâturé dans cette parcelle pendant neuf jours. Durant cette période, elles ont produit autant de lait quen bâtiment (avec une ration à base de foin de luzerne). Le taux protéique du lait est resté stable tandis que le taux butyreux a légèrement eu tendance à augmenter. Cette expérimentation va se poursuivre en 2021, dans le cadre du programme Apache (arbres pâturés par les chèvres).
Les avantages du pâturage multi-espèces
Sophie CHATENET, AuteurDans le Puy-de-Dôme, lUnité expérimentale Herbipôle de lInrae cherche à quantifier les bénéfices du pâturage multi-espèces sur son site expérimental de Laqueuille (projet MeMiPat). Pour cela, un suivi a été réalisé sur trois troupeaux : un troupeau monospécifique ovin et deux troupeaux mixtes dont les ratios ovins/bovins sont différents. Lobjectif de cette expérimentation est de quantifier les impacts du pâturage multi-espèces sur : 1 lexploitation de la ressource fourragère et la caractérisation des niches fourragères au sein du couvert ; 2 la dilution parasitaire. Les résultats obtenus en 2019 ont fortement été impactés par la sécheresse. Léquipe de recherche a tout de même pu observer que le pâturage multi-espèces est bénéfique aux ovins : comme les bovins sont moins sélectifs que les ovins, ils ont consommé les parties les plus sèches et ont laissé les parties les parties rases et vertes (plus intéressantes dun point de vue nutritionnel) aux ovins. Ainsi, les ovins pâturant dans des troupeaux mixtes ont eu une croissance plus rapide que les ovins du troupeau monospécifique. Les résultats montrent également que les brebis ont été moins infestées par des parasites dans les troupeaux mixtes (ceci demande toutefois à être vérifié car la pression parasitaire était assez faible en 2019).
Bon usage des colles et des préparations enzymatiques en vinification biologique Edition 2020
Ce guide apporte des conseils pour bien utiliser les colles et les préparations enzymatiques en vinification biologique. Le collage peut être utilisé pour de multiples raisons : clarifier le vin, le stabiliser, corriger sa couleur, améliorer ses caractéristiques organoleptiques, renforcer lefficacité de certains traitements (filtration, passage au froid). De ce fait, les produits de collage utilisés sont variables : ils sont souvent constitués dun mélange de protéines (animales ou végétales), mais peuvent aussi être d'origine minérale (bentonite, gels de silice) ou constitués de produits de synthèse (PVPP) interdits en bio. Les enzymes sont utilisées sur vendange, moûts ou vins, pour faciliter la macération pelliculaire, le pressurage, la clarification, la filtrabilité. Ce document, réalisé dans le cadre du programme « Colles sans allergènes » (soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine), synthétise les résultats de deux expérimentations effectuées sur des vins blancs et rosés : 1 une expérimentation sur les produits de collage, qui a comparé lefficacité des protéines de pomme de terre, des protéines de pois et des extraits de levures à lefficacité de colles classiques comme la caséine et la PVPP ; 2 une expérimentation sur la clarification, qui a comparé limpact, sur le volume et la qualité des jus, dun apport denzymes pectolytiques en phase de macération (sur vendange) à un apport sur moût et à un témoin non enzymé.
Bretagne : La plateforme bio PAIS recherche partenaires
Marie HILARY, AuteurLors des 20 ans de la PAIS (Plateforme Agrobiologique dInitiative Bio Bretagne à Suscinio, située sur le lycée agricole de Morlaix et gérée par IBB), une quarantaine dacteurs ont été réunis pour trouver de nouveaux financements et projets et réfléchir aux orientations de la plateforme. Sur les 100 000 euros annuels alloués au fonctionnement de la PAIS, près de 70 % viennent de fonds publics et 30 % de fonds privés. Les difficultés financières de lun des partenaires (lItab) ont des répercussions directes sur le fonctionnement et la pérennité de cette plateforme dexpérimentations légumières. Or, celle-ci est la seule station certifiée 100 % bio en Bretagne et près de 3 200 producteurs bretons sont à la recherche de techniques et de variétés adaptées à la bio. Parmi les nouvelles orientations envisagées, une des pistes proposées est la relocalisation de la production de semences afin de favoriser laccès aux variétés à succès et aux variétés anciennes.
Des chiffres sur le semis automnal de prairie sous couvert
François D'ALTEROCHE, AuteurLes semis de prairies seffectuent habituellement en fin dété. Toutefois, les sécheresses et les épisodes caniculaires sont de plus en plus fréquents à cette période. Le semis de prairie sous couvert semble alors être une bonne alternative afin de décaler cette opération de quelques semaines et de bénéficier de conditions météorologiques plus favorables. La ferme expérimentale de Thorigné dAnjou (Maine-et-Loire) a testé le semis dune prairie multiespèce (mélange RGA, fétuque élevée, trèfle blanc, trèfle hybride et lotier corniculé) sous couvert dun méteil (mélange triticale-pois). Trois modalités ont ainsi été comparées : deux en semis sous couvert (une où le méteil a été récolté sous forme densilage et une autre où le méteil a été récolté en grains) et une « témoin » avec un semis classique (prairie semée en fin dété, à la suite du méteil). Pour les semis sous couvert, la prairie et le méteil ont été implantés le même jour, début octobre, grâce à un semoir à double caisson. Concernant la modalité méteil ensilage, la prairie sest bien développée après que le mélange triticale-pois ait été récolté au printemps, et, au bout de deux ans, le couvert a produit plus de biomasse que le témoin. Pour la modalité méteil grain, le rendement du mélange triticale-pois a fortement été impacté par la présence de la prairie.
Colloque MEXAVI : Intérêt des plantes chez les volailles : comment passer de la croyance à la science ?
Francis ENJALBERT, Auteur ; Maxime QUENTIN, Auteur ; Géraldine CHANU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (7 Rue du Faubourg Poissonnière, 75 009, FRANCE) : ITAVI (Institut Technique de l'Aviculture) | 2020Ce diaporama regroupe toutes les présentations qui ont servi de supports lors du colloque « Intérêt des plantes chez les volailles : comment passer de la croyance à la science ? ». Ce colloque sest tenu le 22 octobre 2020, dans le cadre du projet Casdar Mexavi (Méthodologie permettant dévaluer la capacité des EXtraits végétaux à renforcer les défenses naturelles des espèces AVIcoles, 2017-2020). Dans un premier temps, une introduction rappelle lintérêt de trouver des alternatives aux antibiotiques, ainsi que les enjeux auxquels tente de répondre le projet Mexavi. Les aspects réglementaires liés à lutilisation dextraits de plantes en alimentation animale sont ensuite rappelés, tout comme lusage des plantes en santé animale (cette présentation démontre la nécessité dadapter lévaluation et la réglementation aux usages) et la caractérisation des extraits. Une étude sur des extraits végétaux et des poudres de plantes en alimentation animale est ensuite présentée. Loutil de sélection Check'Mex (aide à lidentification dextraits de plantes dintérêt) est ensuite détaillé et accompagné dun retour dexpérience utilisateur. Suit une présentation de la mangeoire électronique Bird-e, un outil qui permet dévaluer limpact dun extrait de plante sur le comportement alimentaire. Des explications sont également apportées sur des méthodes permettant : 1 - dévaluer, sur les cellules, linnocuité et les effets des extraits de plantes ; 2 - dévaluer leffet des extraits de plantes sur le système immunitaire ; 3 de valider lefficacité des extraits de plantes en ferme expérimentale. Toutes ces interventions sont également disponibles sous forme de vidéos.
Comment évoluer vers davantage dautonomie au sein des systèmes de polyculture-élevage ? : lexpérience dune ferme expérimentale en marais
D. DURANT, Auteur ; G. MARTEL, Auteur ; A. TRICHEUR, Auteur ; ET AL., AuteurLautonomie des exploitations agricoles est mise en avant dans le cadre de la transition agroécologique. Cet article propose une rétrospective du cheminement suivi par la ferme expérimentale INRAE de Saint Laurent de la Prée. Cette dernière est située dans des marais littoraux atlantiques et a fait évoluer, de 2009 à 2017, son système polyculture-élevage vers davantage dautonomie alimentaire pour son troupeau, en cherchant notamment à renforcer le couplage entre les productions végétales et animales. A partir de données collectées sur lévolution de la ferme et de son fonctionnement, cet article retrace les changements apportés au système de production et les raisons de ces choix. Lanalyse dindicateurs portant sur lautonomie a permis de montrer que lautonomie alimentaire a été acquise au bout de 6 ans. Le calcul dun score reflétant le niveau de couplage entre les cultures et lélevage a également montré que ce niveau est passé de moyen (de 2009 à 2012) à fort (de 2013 à 2017). Enfin, la récente conversion de la ferme à lagriculture biologique met en perspective de nouvelles pistes à explorer pour maintenir, voire améliorer lautonomie alimentaire du troupeau, ainsi que les autres autonomies du système (en paille, en azote, en énergie, etc).
Commission Légumes Grand-Ouest : Des expérimentations tous azimuts
Goulven MARÉCHAL, AuteurLes maraîchers biologiques sont perpétuellement en recherche dinnovations. Pour répondre à leurs attentes et déployer leurs idées, les GAB et GRAB de lOuest de la France se sont engagés dans de multiples projets de recherche-développement. En 2020, les structures du réseau FNAB Ouest étaient ainsi impliqués dans 18 projets expérimentaux. Huit dentre eux ont pour objectif de perfectionner les itinéraires techniques en maraîchage biologique, à travers différents leviers : gagner en précocité, mieux gérer les adventices, renforcer le nombre de références variétales. Six autres dédiés à la lutte contre les maladies et les ravageurs, trois autres portent sur la fertilisation et un projet cherche à optimiser la gestion de leau. Cet article précise la thématique, les leviers et les espèces visées pour chacun de ces projets.
Des couvre-sols pour les abricotiers
Muriel MILLAN, Auteur ; Timmy DEFERT, AuteurDans les vergers conduits en agriculture biologique, lentretien du rang se fait mécaniquement. Cette technique, coûteuse en temps et en énergie, peut blesser les troncs et détruire les racines superficielles de larbre. Pour éviter ces inconvénients dans les vergers adultes dabricotiers bio, le projet Placohb (conduit par le CTIFL) a tenté délaborer des mélanges de plantes couvre-sols appropriés. Ces derniers permettraient également de favoriser la biodiversité, ainsi que la régulation des ravageurs. Les tests ont été réalisés sur le site de Balandran (Gard) et ont permis de comparer cinq modalités : le travail mécanique, le couvert spontané, et trois couverts semés, dont un couvert avec des espèces plus couvrantes, un autre avec des légumineuses (apport dazote) et un autre avec des plantes répulsives pour les rongeurs. Aucune différence de vigueur et de rendement na été observée entre les différentes modalités. Les couverts contenant des légumineuses et des plantes répulsives sont plus intéressants en matière de recouvrement et de diversité spécifique.
En dérobée, le cowpea plus prometteur que le lablab
Costie PRUILH, AuteurCet article est dédié aux résultats dun essai qui avait pour objectif de comparer diverses dérobées estivales à vocation fourragère. Bien quil ait été réalisé dans un contexte conventionnel, il apporte des informations intéressantes pour permettre aux élevages bio de sadapter au changement climatique tout en améliorant leur autonomie protéique. Il a été réalisé en 2019, dans lIndre, à la ferme expérimentale des Bordes. Onze bandes de dérobées estivales différentes (céréales pures ou mélanges céréales-protéagineux) ont ainsi été implantées et comparées. Même si les espèces testées avait la réputation de pousser en conditions chaudes et sèches, les rendements obtenus ont été assez faibles, notamment pour les légumineuses, ce qui laisse supposer quelles ont quand même souffert de stress thermique et hydrique. Par ailleurs, certaines associations semées en deux passages ont été impactées par le double semis (ex : le moha naime pas les sols tassés et il a rencontré des difficultés à lever lorsquil était implanté après un semis de lablab). Quant au lablab et au cowpea, ils ne se sont pas suffisamment développés et ont produit de faibles biomasses. Le sorgho et le millet perlé (en pur ou en association) ont présenté les meilleurs rendements.
Deux trèfles au lieu dun à la station de Trévarez
Costie PRUILH, AuteurDans le Finistère, la ferme expérimentale de Trévarez a mené un essai sur cinq ans visant à améliorer les performances de ses prairies multiespèces conduites en AB. Lobjectif de cet essai était didentifier des mélanges prairiaux permettant daugmenter lautonomie alimentaire des élevages laitiers bio, en identifiant notamment un mélange qui offre une proportion suffisante de légumineuses dès la première année dimplantation et sur le long terme (les cinq années de lessai). Six mélanges ont ainsi été testés. Ces derniers comportaient tous du ray-grass anglais (RGA) et du trèfle blanc (TB), deux espèces fourragères qui se développent très bien dans les conditions pédoclimatiques de la ferme, et ils étaient enrichis par diverses autres espèces prairiales (fétuque élevée, fétuque des prés, plantain, trèfle violet, trèfle hybride, chicorée ). Ces six modalités ont été comparées à deux témoins (RGA-TB et RGH-TV-TB). Les différents mélanges ont produit en moyenne 20 % de rendement supplémentaire par rapport au témoin RGA-TB (le meilleur rendement a été obtenu avec le mélange RGA-fétuque élevée-TV-TB). En revanche, le RGA-TB garderait la meilleure valeur alimentaire. Cet essai a également mis en évidence lintérêt de diversifier les trèfles : le trèfle violet et le trèfle hybride simplantent plus rapidement que le trèfle blanc, toutefois ils sont peu pérennes. Cest pourquoi il est conseillé de les coupler avec du TB afin que ce dernier prenne la relève.
La difficile gestion du taupin en agriculture bio
Maxime DAVY, Auteur ; Marine SALAÜN, AuteurLe taupin constitue une menace importante pour les cultures de pommes de terre, et plus largement pour les cultures de légumes racines (carottes, panais, patates douces ). Ces dernières années, de nombreux travaux et expérimentations ont été conduits afin de réguler la population de ce ravageur dans les systèmes conduits en agriculture biologique. Le projet Probiotaupin, porté par Arvalis Institut du végétal, avait notamment pour objectif délaborer des stratégies de protection intégrant des solutions de biocontrôle. Trois types de solutions ont ainsi été testés : des nématodes entomopathogènes, des champignons entomopathogènes et des substances naturelles. Toutefois, ces différentes solutions se sont avérées peu acceptables en termes de coûts. Lutilisation dengrais verts na pas non plus porté ses fruits pour lutter contre ce ravageur. Lutilisation de plantes de service (semées dans la culture afin de piéger les taupins) et une méthode de confusion sexuelle sont actuellement à létude. Face au manque de traitements curatifs utilisables en bio, il est nécessaire de prévenir larrivée de ce ravageur en mobilisant deux leviers : les rotations des cultures et le travail du sol. Une méthode, appelée tri de sol, a également été mise en place pour estimer plus facilement les populations de taupins.
Dossier : Bovins Bio : Des pistes pour réussir lengraissement
Lucie POUCHARD, AuteurLa production de viande bovine biologique continue à se développer avec, par exemple, 5 % du troupeau allaitant français engagé en AB en 2019. Or, la finition rencontre certaines contraintes techniques en bio, notamment à cause du prix élevé des concentrés, ce qui incite à favoriser les ressources produites sur la ferme. Aussi, finir en bio sous-entend une gestion rigoureuse de lherbe, aussi bien pâturée que récoltée, comme le montre le témoignage de Jérôme Maugeais, naisseur-engraisseur dans le Maine-et-Loire, qui engraisse tous ses animaux pour la vente en filière longue, tout en étant autonome au niveau alimentaire. Cela demande aussi dadapter sa production au potentiel de son exploitation. La question de lâge à labattage est également à prendre en compte pour s'en sortir économiquement. La Ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou a analysé les données recueillies sur 356 vaches limousines élevées en AB et suivies de 2000 à 2015. Les résultats obtenus montrent, en plus de fortes variations individuelles dans les performances des animaux, quengraisser des vaches de plus de six ans est moins rentable : « Les derniers kilos coûtent cher à produire ». Par ailleurs, produire des carcasses plus légères est une piste à étudier, même si les filières traditionnelles peinent à valoriser les plus légères. Avoir des animaux plus précoces serait une solution pour faciliter la finition en AB, soit grâce au croisement (par ex. avec de lAngus, piste étudiée sur la Ferme de Thorigné, mais aussi par lINRAE sur le site expérimental de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme), soit en faisant évoluer la génétique des races françaises, sélectionnées aujourdhui plutôt pour produire des broutards qui partent à l'engraissement à l'exploitation.
Dossier : Maladies et ravageurs sous abris : Rechercher l'efficacité
Frédérique ROSE, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurA travers ce dossier, chercheurs et agriculteurs font le point sur la protection des cultures maraîchères sous abris en AB. Quels sont les bioagresseurs les plus préoccupants ? Quelles sont les solutions qui fonctionnent ? Quelles sont les dernières innovations ? Comme l'expose Catherine Mazollier, responsable de l'équipe maraîchage du Grab d'Avignon, les maraîchers doivent faire face à de nombreux ravageurs et maladies, comme les pucerons, les acariens, le mildiou... et cela touche de nombreuses cultures. Parmi les moyens de lutte mobilisables, la sélection variétale reste un réel enjeu, mais il faut auparavant s'assurer de la disponibilité des semences souhaitées en bio. La protection des cultures implique généralement de combiner auxiliaires et traitements homologués pour lesquels les références sont encore assez peu nombreuses. Au Grab, plusieurs pistes autour de la biodiversité fonctionnelle sont étudiées. Au Ctifl de Carquefou, c'est l'utilisation de plantes de service avec lâchers précoces d'auxiliaires qui est testée pour lutter contre les pucerons en culture d'aubergines sous abri froid. Les résultats de cette expérimentation, réalisée dans le cadre du programme Reguleg et qui prendra fin en 2020, sont encourageants. Les agriculteurs aussi sont porteurs d'expérimentations et d'innovations, comme Cyril Fournier, en Gironde, et Jacky Schmidt, dans le Haut-Rhin, qui témoignent dans ce dossier.
Dossier : Méteils et prairie multiespèce : de savants mélanges
Jérémie JOST, Auteur ; Théophane SOULARD, Auteur ; Romain LESNE, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré à la place des méteils et des prairies multiespèces dans les systèmes fourragers des élevages caprins. Les associations de graminées et de légumineuses permettent en effet daméliorer la durabilité des systèmes délevage et de répondre à plusieurs enjeux : recherche dautonomie alimentaire et protéique, mise en place de cultures bas intrants et vertueuses dans les rotations Le premier article est dédié aux méteils récoltés en grain. Il apporte des recommandations techniques, établies à partir de références acquises par le réseau REDCap (qui a analysé 190 méteils récoltés, par 75 éleveurs caprins bio et conventionnels basés en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire, entre 2016 et 2019), ainsi que des témoignages déleveurs conventionnels. Larticle suivant donne des informations sur les prairies semées sous couvert de méteil. Pour cela, il sappuie sur les résultats de plusieurs expérimentations réalisées en Pays de la Loire. Le dernier article retrace les huit années de travaux nécessaires pour établir un mélange prairial garantissant des prairies multiespèces robustes (le suivi des travaux a été réalisé par le réseau REDCap). Il fournit également des préconisations, ainsi que des retours du terrain.
Dossier Prairies et fourrages
Aude BRACHET, Auteur ; Grégoire DUFOUR, Auteur ; Jean-Claude HUCHON, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, plusieurs conseillers des Chambres d'agriculture des Pays de la Loire et de la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou apportent des préconisations aux agriculteurs biologiques de la région pour une gestion optimale de leurs prairies et, plus globalement, de leurs systèmes fourragers. En premier lieu, dans le cas où l'éleveur opte pour les prairies multi-espèces ou à flore variée, il convient de bien choisir les espèces et variétés à mettre en mélange. Les Chambres d'agriculture des Pays de la Loire ont construit des grilles présentant plusieurs mélanges et les critères de choix prioritaires des variétés. La valorisation du pâturage et la gestion des stocks fourragers sont primordiaux pour sécuriser les systèmes d'élevage. Des repères pour gérer au mieux ses stocks sont proposés, en fonction du type de système et de la période de l'année, y compris en cas de baisse de production de fourrages liée, par exemple, à une sécheresse estivale et/ou automnale. La ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou apporte également quelques conseils pour maximiser le pâturage. Des pratiques permettant de faire face à une baisse de fourrages sont présentées : faire pâturer des végétations naturelles (marais, coteaux, sous-bois...) ou encore les interrangs de vignes (par des ovins ici). Le miscanthus, graminée pérenne originaire d'Asie, peut par ailleurs représenter une alternative intéressante à la paille (litière).
Dossier : Rémunérer les agriculteurs pour des services environnementaux ?
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jade LEMAIRE, AuteurDans le cadre de la réforme de la PAC, les paiements pour services environnementaux (PSE) sont de plus en plus évoqués et identifiés comme de nouveaux outils qui permettraient de favoriser une transition agroécologique. Ces PSE soulèvent de nombreuses questions : Quels services ? Quel prix donner à ces services ? Les expérimentations se multiplient en France pour tenter de répondre à ces questions. Cest dans ce contexte que le Réseau Civam a organisé une journée de réflexion sur les PSE, en février 2020. Ce dossier se nourrit principalement des échanges qui ont eu lieu lors de cet évènement. Il commence par expliquer en quoi la PAC reste actuellement un soutien à la production et ne favorise pas réellement la réorientation des systèmes agricoles vers lagroécologie. Il définit ensuite plus précisément la notion de PSE, avant de détailler un dispositif expérimental mis en place par lAgence de leau Adour-Garonne depuis lautomne 2019. La question des indicateurs permettant de savoir si une pratique conduit effectivement au maintien (ou à la création) dun service écosystémique est ensuite abordée via les travaux du LabPSE et du ministère de la Transition. La problématique du prix des PSE est aussi détaillée : il faut trouver un montant assez incitatif pour générer du changement, mais raisonnable pour ne pas induire deffet daubaine. Un parallèle est ensuite effectué avec les mesures compensatoires pour la biodiversité : ces dernières ont été mises en uvre, mais leurs impacts réels sur la restauration des milieux dégradés sont marginaux. Il est alors possible de se demander si la compensation est vraiment une solution ou s'il s'agit d'une illusion. Ce dossier élargit ensuite ce sujet à sa portée philosophique : Virginie Maris (chercheuse en philosophie) pointe les dangers à faire entrer la nature dans le monde marchand. Enfin, trois personnes travaillant sur les PSE détaillent les conditions dans lesquelles elles soutiendraient leur mise en place.
Dossier Viande Bio : La viande bio ignore la crise
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Nicole OUVRARD, Auteur ; Catherine GERBOD, Auteur ; ET AL., AuteurLa viande bovine biologique suit la tendance générale de lAB et continue donc son développement. La crise de la Covid 19 a plutôt conforté lengouement pour la bio, même si les données statistiques 2020 ne sont pas encore connues : il faudra notamment voir léventuel impact de la crise économique prévue pour lautomne. Ce dossier, après un retour sur les chiffres relatifs à la croissance de lAB, présente une interview croisée des responsables du Synabio, de la FNAB et de lAgence Bio, pour qui le développement de cette agriculture se poursuivra, avec parmi les points-clés, la question des aides publiques, la place de lAB dans la future PAC ou encore le risque de décroissance de la démographie agricole dans les prochaines années. Par ailleurs, des références technico-économiques issues du Massif Central montrent la diversité des systèmes allaitants biologiques, avec des stratégies de commercialisation elles aussi diverses, pouvant associer vente directe et circuit long, et plusieurs productions (veaux, génisses, bufs ). Cest ce quillustre notamment lexploitation bio corrézienne du GAEC des Gariolles, qui associe plusieurs ateliers (noix, volailles ) à la production de viande qui représente plus de 50% de son chiffre daffaires global. Elle produit notamment des veaux rosés, commercialisés en vente directe ou par le biais de la Société coopérative agricole Le Pré Vert. Cette dernière, en 100 % bio, sest largement développée ces 20 dernières années en diversifiant ses débouchés, notamment la restauration hors domicile. Enfin, ce dossier revient sur un des enjeux techniques clés en viande bovine biologique : la production danimaux finis plus jeunes (difficulté avec les races allaitantes françaises en limitant la consommation de concentrés ; croisement avec de lAngus testé sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou).
Éclaircissage du pommier : optimiser le positionnement des dessicants
Nicolas DROUZY, AuteurEn culture de pommiers, léclaircissage est une étape importante puisquelle va permettre de réguler la production de fruits. Si léclaircissage est réalisé avant la floraison ou lors de la pollinisation, il permettra de réduire le taux de nouaison. En revanche, sil est réalisé plus tard, sur jeunes fruits, il permettra de réduire le taux de fructification. Lobjectif dun éclaircissage précoce est de réduire très tôt la compétition entre les différents fruits dun corymbe, afin dobtenir des fruits de meilleure qualité (calibre, poids, coloration, taux de sucre et qualité organoleptique). Pour réaliser un éclaircissage précoce, il est possible de recourir à des substances dessicantes autorisées en AB, à condition de les appliquer aux moments opportuns. Afin de mieux cerner les périodes propices, cet article commence par expliquer les différents mécanismes enclenchés lors de la floraison, de la pollinisation et de la fécondation. Il explique ensuite quand positionner les traitements par rapport à ces mécanismes et pourquoi il est nécessaire de les renouveler. Enfin, il présente un outil daide à la décision pour positionner ces traitements : la plateforme de modélisation RIMPro, qui a été testée en 2019 sur le verger expérimental de Poisy (74).
Effects of simulated drought on biological soil quality, microbial diversity and yields under long-term conventional and organic agriculture
Dominika KUNDEL, Auteur ; Natacha BODENHAUSEN, Auteur ; Andreas FLIESSBACH, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude, réalisée en Suisse, a simulé des périodes de sécheresse dans des champs de blé cultivés depuis longtemps en agriculture biodynamique ou en agriculture conventionnelle, afin de surveiller les effets dune sécheresse sur la teneur du sol en eau, sur lévolution des micro-organismes du sol et sur le rendement des cultures. Au début de l'étude, par rapport aux sols conventionnels, les sols en biodynamie avaient un pH supérieur, une teneur en carbone et en azote plus élevée, ainsi qu'une richesse en micro-organismes plus importante. Il faut également noter que les deux systèmes de production ont pu être caractérisés par des communautés microbiennes distinctes. La plupart des paramètres de la qualité biologique du sol et les rendements des cultures n'ont été que marginalement affectés par la sécheresse expérimentale, à l'exception des champignons mycorhiziens à arbuscules (AMF), dont l'abondance a augmenté dans les deux systèmes agricoles. Toutefois, labondance en AMF a été presque trois fois plus élevée en cas de sécheresse expérimentale dans les champs gérés en biodynamie, comparée à ceux gérés en conventionnel. Ces données suggèrent que lagriculture biodynamique améliore la capacité de stockage de leau des sols, et confirment les effets positifs de l'agriculture biodynamique sur la qualité biologique des sols. Les interactions entre les systèmes agricoles et les sécheresses devraient être approfondies dans le cadre de sécheresses plus importantes. Compte tenu de l'importance des AMF pour l'approvisionnement en eau des plantes, des études renforcées sur les AMF pourraient également aider à clarifier leur rôle sur les rendements obtenus en cas de sécheresse.
Élevage laitier : Elevage des génisses laitières sous la mère et par des nourrices
Lise FABRIÈS, AuteurLe cahier des charges biologique indique que lélevage des veaux et des petites génisses doit se faire avec du lait maternel, aussi, pourquoi ne pas laisser les veaux téter ? Ainsi, lélevage des veaux sous la mère, ou avec une vache nourrice intéresse de plus en plus déleveurs bio en élevage laitier. Deux élevages bovins lait bio du Cantal témoignent de leur expérience sur la mise en place de la tétée des veaux, en parallèle de la traite, avec des modalités adaptées à leurs systèmes. Cet article revient aussi sur les premiers résultats dun projet mené sur cette question par INRAE via lHerbipôle de Marcenat, toujours dans le Cantal. Tous ces éléments montrent que cette pratique présente plusieurs avantages, malgré son impact (plutôt limité) sur les volumes et sur la qualité du lait trait (diminution du TB, augmentation du TP) : simplification du travail, gain de temps, meilleur comportement des veaux et des génisses (un passage en traite facilité, ainsi quune meilleure éducation au pâturage ou au fil ).
Elevage - Des veaux sous nourrices
Frédéric RIPOCHE, AuteurLélevage de génisses de renouvellement sous nourrices fait lobjet dune recherche, depuis 2016, à la Ferme expérimentale de lINRAE de Mirecourt, dans le cadre dune expérimentation système en bio, conduite en herbivorie stricte. Les mises-bas sont regroupées au printemps, ce qui permet davoir assez danimaux de même gabarit pour les adoptions. Après 24 h sous leur mère (pour le colostrum), 4 à 5 jours en nurserie en case collective, les veaux sont réunis à 3 avec une nourrice, une vache choisie pour des problèmes de cellules, de boiteries ou de reproduction, mais surtout avec un bon caractère maternel. Une fois adoptés, les veaux vont au pâturage avec leur nourrice et ne sont alors nourris quà lherbe. Rentrées en bâtiment en novembre, les génisses sont sevrées à 7 ou 8 mois. Létude montre que la période critique est la phase dadoption. Cependant, les résultats sont là : bonne croissance des génisses, bonne acquisition du comportement alimentaire, meilleure immunité naturelle contre les strongles, pas de problème de santé particulier, bien-être animal respecté, travail simplifié, suppression de lastreinte de distribution de lait. Prochaine étape : étudier cette pratique dans le cas de vêlages dautomne. Deux éleveurs bio, lun en Meurthe-et-Moselle et lautre en Bretagne, qui pratiquent lélevage de génisses sous nourrices depuis respectivement 3 et 11 ans, font les mêmes retours sur les avantages de cette pratique et soulignent aussi limportance de bien veiller à la phase dadoption.
Fourrages et Agroforesteries
F. LIAGRE, Auteur ; C. BERAL, Auteur ; JC. MOREAU, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte de changements climatiques et de diversification fourragère pour faire face à ces changements, ce numéro de la revue Fourrage est dédié à la place de larbre et à lagroforesterie dans les systèmes fourragers. A laide de retours dexpériences et détudes, ce numéro apporte des informations sur : 1 - Limpact des arbres sur la production dherbe ; 2 Lintérêt fourrager des feuilles darbres ; 3 Lintégration de lagroforesterie dans les systèmes délevage.
Frêne et prunellier au menu du troupeau
Jade LEMAIRE, AuteurAlors que les sécheresses se multiplient, les arbres fourragers sont de plus en plus étudiés comme une piste davenir pour alimenter les troupeaux. LInrae de Lusignan (86) va conduire une expérimentation sur vingt ans afin de tester le pâturage darbres sur pied par des vaches laitières. Des initiatives sont également en train de fleurir, notamment dans le Maine-et-Loire où des membres du groupe Arbres et semences du Civam AD49 ont déjà mis en place plusieurs tests. Yohann Buret, éleveur de brebis laitières et de quelques bovins, a alterné foin et branches de frênes dans les rations de ces dernières durant lété 2019. Il estime avoir économisé 50 % de foin et ses animaux nont pas maigri. Alain Huet souhaite intégrer de manière pérenne les haies dans lalimentation de ses ovins. Son objectif est de faire pâturer 110 m d'une haie de prunelliers. Après avoir coupé au pied, Alain Huet compte mettre des branches par-dessus afin que la haie repousse au travers et que les brebis puissent manger les pousses. Élodie Taillandier a opté pour une autre méthode : elle a façonné une botte de branches daubépine, dorme et de chêne. Elle a ensuite mélangé cette botte à du foin et le tout a été mangé en moins de 48 h par ses génisses.
GRAB : Rapport d'activités 2019
Ce rapport dactivités du Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB), validé lors de lAssemblée Générale davril 2020, présente les principaux résultats des expérimentations menées durant lannée 2019 en maraîchage, arboriculture et viticulture biologiques. Il fait également le point sur les différentes actions de valorisation et de diffusion effectuées par le GRAB, ainsi que sur les expertises quil a été amené à conduire en 2019.
GRAB : Rapport dorientation 2020
Ce rapport dorientation du Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB) a été validé lors de lAssemblée Générale davril 2020. Il présente les expérimentations en maraîchage, arboriculture et viticulture biologiques planifiées pour lannée 2020. Il détaille également les actions de valorisation et dexpertise prévues, ainsi que le nouveau plan stratégique « Grab 2030 ».
Houblon de terroir : Une filière qui monte en Lot-et-Garonne !
Elsa EBRARD, AuteurAu vu du développement des brasseries artisanales en France, Lucie Le Bouteiller et Fanny Madrid (ingénieures agronomes) ont eu lidée de développer une filière houblon biologique français. Leur projet, initié en 2017, a déjà remporté plusieurs concours. Il est soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et par dautres partenaires, dont le lycée agricole de Sainte Livrade et la Chambre dagriculture du Lot-et-Garonne. Lucie et Fanny ont choisi, pour linstant, de commencer à développer cette filière dans le Lot-et-Garonne. Elles ont, pour cela, créé lentreprise HOPEN-Terre de Houblon, qui propose un accompagnement pour des agriculteurs en recherche de diversification (conseil agricole, vente de plants de houblon, service de transformation des récoltes, appui à la commercialisation auprès des artisans brasseurs). En 2019, une parcelle dexpérimentation dun hectare a été mise en place sur le lycée agricole de Sainte Livrade. Elle va permettre de tester 15 variétés de houblon, de mettre en place un suivi technique et dêtre un support de formation et de démonstration. Une quinzaine de professionnels se sont déjà déclarés intéressés par le projet. Lucie et Fanny espèrent que cinq agriculteurs se lanceront dans la production en 2020.
Ingestion volontaire et digestibilité in vivo de feuilles de deux essences darbres, le frêne commun (Fraxinus excelsior) et le mûrier blanc (Morus alba)
M. BERNARD, Auteur ; C. GINANE, Auteur ; S. NOVAK, Auteur ; ET AL., AuteurIn vitro, le frêne commun et le mûrier blanc présentent un potentiel fourrager intéressant, constituant une alternative crédible aux ressources herbagères en période de sécheresse estivale. Pour confirmer ces résultats et affiner les connaissances sur ces nouveaux fourrages, il est nécessaire de mettre en place des études portant sur leur valeur alimentaire in vivo. Pour initier ce travail, ces deux essences ont été distribuées, seules et à volonté, à deux lots de six moutons adultes à lentretien (un lot pour le frêne et un lot pour le mûrier). Un troisième lot de six moutons (lot témoin) a été alimenté avec du foin de prairie permanente. L'expérimentation s'est déroulée à l'unité expérimentale Herbipôle de l'INRAE de Theix (63). Durant trois semaines, des mesures ont été réalisées sur les quantités ingérées, ainsi que sur la digestibilité. Ce travail a démontré que les feuilles étaient consommées en quantité très importante et correctement digérées par les animaux. De par leur faible teneur en parois, les feuilles de ces arbres pourraient donc être utilisées pour des animaux à forts besoins, quils soient en production ou en croissance. Ce travail devra être étendu à de nouvelles essences pour connaître le potentiel fourrager des principaux arbres présents en zone tempérée.
Journée régionale : Arboriculture bio et expérimentation
Coralie PIREYRE, Auteur ; Céline VENOT, Auteur ; Pauline BONHOMME, Auteur ; ET AL., AuteurLe 10 décembre 2020, une vingtaine darboriculteurs bio dAuvergne-Rhône-Alpes se sont réunis au Verger Expérimental de Poisy, en Haute-Savoie (verger conduit en AB). La matinée a été consacrée aux visites des expérimentations : une vingtaine de variétés de pommiers et de poiriers ont pu être observées et différents critères liés à leur conduite ont été commentés et comparés ; les résultats obtenus avec deux types de conduite en biaxe ont également été présentés (la productivité a été doublée durant les quatre premières années en biaxe ; et un biaxe élagué serait plus productif quun biaxe avec arcure) ; des essais de porte-greffes sur un sol fatigué, en pommes et poires, ont aussi été décrits. Laprès-midi a été consacré à des échanges sur les besoins et les difficultés rencontrées sur le terrain (problèmes climatiques, maladies, ravageurs, problèmes de vigueur). Claude-Éric Parveaud, du GRAB, a également présenté les résultats dessais menés sur la station expérimentale de Gotheron, en lien avec la gestion du monilia, de lhoplocampe et des pucerons.
Lablab et cowpea : Résultats des plateformes fourragères 2019
Noëllie LEBEAU, Auteur ; Laura DUPUY, AuteurEn 2019, les Chambres dagriculture de la Creuse et de la Dordogne ont mis en place des plateformes fourragères afin dobtenir des références sur le lablab et le cowpea. Lobjectif est dassocier lune de ces légumineuses à une céréale fourragère (maïs, sorgho ou moha) afin de gagner en biomasse et daugmenter la teneur en matière azotée des fourrages. Lexpérimentation réalisée en Creuse a porté sur des cultures fourragères destinées à être récoltées. Elle a comparé quatre modalités : sorgho pur, mélange sorgho et cowpea, maïs pur, mélange maïs et lablab. Les modalités à base de sorgho ont été enrubannées le 30 juillet, et les modalités à base de maïs ont été ensilées le 10 septembre. Les résultats obtenus montrent que maïs est le fourrage énergétique le plus productif et le moins cher à produire. Quant aux associations despèces, elles nont pas apporté les gains escomptés. Toutefois, les résultats obtenus doivent être replacés dans le contexte de lannée 2019 (printemps frais et sécheresse estivale). Lexpérimentation conduite en Dordogne portait sur des couverts destinés à être pâturés. Lessai, conduit en AB, comprenait six bandes : sorgho pur, mélange sorgho et cowpea, cowpea pur, mélange cowpea et moha, moha pur, mélange trèfle flèche et trèfle dAlexandrie. Les associations nont pas permis de gagner en biomasse, par rapport aux espèces semées en pur. En revanche, le cowpea pur permet un gain de biomasse de 1,7 tMS/ha par rapport au mélange de trèfles. Cette piste peut savérer intéressante pour gérer le déficit fourrager estival.
Les lavandiculteurs expérimentent de nouvelles pratiques
Agnès CATHALA, AuteurDans le Parc Naturel Régional du Verdon, le plateau de Valensole est recouvert de cultures de lavandin. Les rotations pratiquées sont trop courtes et trop peu diversifiées, ce qui entraîne une diminution de la résilience des agrosystèmes et détériore les sols. Le lavandin est également confronté à un problème de dépérissement. Face à ces constats, plusieurs partenaires se sont regroupés, en 2014, autour du projet Regain, pour accompagner les agriculteurs du plateau vers des pratiques plus durables. Ce projet sarticulait en cinq axes, dont un sur la qualité des sols (axe piloté par le Parc Naturel Régional du Verdon). Cest dans ce cadre quest né le réseau Sol de Regain (2017-2020). Ses objectifs sont de recréer du lien entre les agriculteurs du plateau et daméliorer la qualité des sols. Il regroupe actuellement 27 lavandiculteurs (sur les 200 du plateau), et une quarantaine de parcelles sont étudiées. En 2017 et 2019, des analyses de sols ont été effectuées afin de réaliser un état des lieux. De grandes disparités ont été observées. Des expérimentations de couverts entre les rangs de lavandin ont également été mises en place : par rapport à un sol nu, les marges sont moindres les premières années, mais les écarts diminuent ensuite car les maladies se développent moins. Enfin, plusieurs journées de restitution ont été organisées afin de réaliser des bilans et de favoriser les échanges.