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Expérimentation participative : Semis d'une plante appât dans le maïs
Niels TRUBERT, Auteur ; Jean-François GARNIER, Auteur ; Anaëlle MACQUET, AuteurEn Ille-et-Vilaine, le CETA 35 (Centre d'études techniques agricoles) regroupe 50 CETA de 10 à 15 agriculteurs. En 2020 et 2021, une partie d'entre eux ont contribué à une expérimentation participative encadrée par le CETA 35. Le principe : confirmer des résultats obtenus en stations expérimentales à travers la mise en place d'essais aux protocoles simplifiés in situ, directement chez des agriculteurs. Outre le suivi et l'évaluation du protocole en question, les agriculteurs impliqués ont aussi été invités à évaluer la facilité de la mise en place, le coût et l'efficacité de la technique étudiée. Dans cet article, sont présentés les retours sur la mise en place d'une plante appât (le blé) dans du maïs, afin de limiter les dégâts de taupins et de corvidés (corbeaux, corneilles et choucas). Cet essai a concerné 28 parcelles en 2020 et 52 parcelles en 2021. Des médias sociaux - WhatsApp et l'application Amiculteurs - ont été utilisés pour faciliter les échanges et la remontée des données. Globalement, la mise en place d'une plante appât a permis de réduire les dégâts, à condition que la pression des ravageurs ne soit pas trop forte.
Extraits végétaux : les connaissances se précisent
Adrien LASNIER, AuteurEn protection des cultures, l'utilisation d'extraits végétaux se développe. Toutefois, les connaissances sur ces substances et sur leurs effets sont encore peu nombreuses. Dans le cadre du projet Obioleg, dans la région Pays de la Loire, le CTIFL réalise des essais in vitro et sur plantes depuis 2019. De nombreux extraits végétaux sont ainsi évalués pour plusieurs cultures légumières et leurs pathogènes. Sur la station expérimentale de la Morinière (Indre-et-Loire), des essais similaires sont réalisés pour mieux lutter contre la tavelure sur pommiers. L'efficacité d'extraits végétaux est notamment comparée à celle de solutions couramment utilisées en agriculture biologique (cuivre, soufre).
Face aux effets du changement climatique : L'agroforesterie au service des Ppam
Marion COISNE, AuteurLes plantes à parfum, aromatiques et médicinales sont déjà, et seront encore plus à lavenir, impactées par le changement climatique. Plusieurs projets de recherche explorent des pistes pour construire des systèmes plus résilients, notamment en agroforesterie. Parmi eux, le projet Ppam-Ppam (Projet de recherche participatif en agroforesterie méditerranéenne plantes à parfum, aromatiques et médicinales) va étudier trois parcelles agroforestières bio. Lune des parcelles, constituée damandiers (plantés en 2012) et de sarriette, est gérée par Catherine Legrand, productrice dans le Gard et qui témoigne dans un encart. LIteipmai a aussi travaillé sur limpact de couverts végétaux dans linter-rang de lavandes et de lavandins, mais sans résultats concluants.
Faire du fourrage avec eau et lisier
Beat GROSSRIEDER, AuteurTimo Stadtlander, co-responsable du groupe Alimentation animale du département des sciences animales du FiBL, en Suisse, s'intéresse depuis 2015 à la lentille d'eau pour l'alimentation animale. En effet, cette plante aquatique est particulièrement riche en protéines (jusqu'à 40 %) et présente une croissance - et donc une production de matière sèche - particulièrement élevée : jusqu'à 70 tonnes par hectare et par an. Cultivée en bassins enrichis par du lisier, la masse de lentilles double environ toutes les 36 heures. Déjà utilisée en élevage de truites, cette ressource fourragère représente un potentiel intéressant pour les ruminants, mais aussi les monogastriques. En Suisse, où la part de fourrages importés depuis l'étranger est élevée, même en bio, et ce malgré une part très importante des terres dédiée à la production d'aliments pour les animaux d'élevage (80 à 90 %), cette culture innovante pourrait participer à une nécessaire réaffectation des terres pour l'alimentation humaine.
Fermentation Bokashi : pour plus de carbone dans les sols et moins dans l'atmosphère
Vincent VIGIER, AuteurDeux éleveurs de l'Aveyron et du Cantal ont testé, en 2021, la fermentation Bokashi. Il s'agit d'ensemencer la litière des animaux avec du "Microferm® EM", un mélange de bactéries, levures et champignons. Si les effets sur le troupeau en lui-même sont encore mal connus à ce jour, la fermentation du fumier issu de cette litière, appelée fermentation Bokashi et qui doit se dérouler en condition anaérobie et donc sous une bâche, présente plusieurs avantages : moins de perte de masse et donc d'éléments organiques (carbone et azote), moins de lessivage de minéraux, pas de dégagement de gaz à effet de serre. Par ailleurs, les agriculteurs bénéficient d'une meilleure facilité de curage et de reprise du fumier et une meilleure digestion du fumier par la prairie est constatée. Cet apport de micro-organismes spécifiques peut aussi être réalisé dans du lisier ou sur des déchets verts.
Des fermes bas carbone en Pays de la Loire ; Témoignages : « Travailler lécologie pour un gain économique »
Céline MAREC, AuteurLes fermes bas carbone se multiplient en Pays de la Loire. La Région souhaitait, en effet, sinscrire dans la Stratégie Nationale Bas Carbone. Pour cela, elle a demandé à la Chambre dagriculture de développer un dispositif bas carbone auprès de 500 exploitations chaque année. Deux dispositifs ont ainsi été créés : le parcours bas carbone lait et le parcours bas carbone viande. Ces derniers reposent chacun sur quatre grandes étapes : 1 La réalisation dun diagnostic CAP2ER au début du parcours bas carbone, afin de quantifier les émissions de GES de la ferme ; 2 L'engagement de l'agriculteur à réaliser, par la suite, deux jours de formation, avec un conseiller et un groupe de formation, pendant lesquels il va réfléchir aux solutions pour diminuer les GES sur son exploitation ; 3 lagriculteur repart avec un plan daction sur trois ou quatre ans, quil consolide lors dun rendez-vous individuel dune demi-journée avec un conseiller ; 4 un nouveau diagnostic CAP2ER est réalisé pour mesurer les progrès à moyen terme. Jérôme Pineau, responsable territoire à la Chambre régionale dagriculture des Pays de la Loire, présente ce dispositif. Le témoignage de Manon Gillier, responsable de la ferme expérimentale des Trinottières (Maine-et-Loire), vient illustrer ce dispositif. Elle livre son retour dexpérience suite à la réalisation du diagnostic CAP2ER dans le cadre du parcours bas carbone lait.
Fertilisation des prairies : Effluents délevage en pole position
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa ferme expérimentale des Bordes, située dans lIndre, mène des essais, depuis 2018, sur la fertilisation des prairies temporaires (PT) et des prairies permanentes (PP). Cette ferme possède un système conventionnel et, depuis 1998, un système bio. Ce dernier est constitué de 23 mères limousines et de 64 ha, dont 30 ha de PP et 20 ha de PT qui rentrent en rotation avec des mélanges de pois-féverole-triticale. Un objectif dautonomie en matière de fertilisation des prairies est recherché avec le fumier des bovins bio. Jusquen 2016, les parcelles étaient fertilisées tous les quatre ans, à raison de 8 tonnes de fumier par hectare et par an. Mais, la fertilité des sols sest dégradée, avec une forte diminution des taux de phosphore et de potasse. Ces deux éléments sont utiles au développement des légumineuses, qui sont, par conséquent, moins présentes dans les prairies de la ferme expérimentale des Bordes (les graminées ont pris le dessus). Depuis 2016, des fientes de volailles et du lisier de porcs sont achetés pour compenser ces manques. Des essais de fertilisation plus larges ont également débuté en 2018. Ils ont permis de tester une dizaine dapports. Le fumier de bovin composté, à raison de 12 t/ha est, a priori, la modalité qui ressort le mieux. Les fientes ont également donné de bons résultats, mais elles sont coûteuses et très demandées. Leur composition oblige également à les enfouir.
Guide PPAM 6ème édition : Le guide de référence de la filière plantes à parfum, aromatiques & médicinales pour la production biologique et conventionnelle
La 6ème édition du Guide PPAM, fruit d'un travail collectif, a été coordonnée par la Chambre d'Agriculture de la Drôme et réalisée avec de nombreuses structures de la filière, notamment le CRIEPPAM (Centre Régionalisé Interprofessionnel dExpérimentation en Plantes à Parfum, Aromatiques & Médicinales), et grâce à un financement des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Sud-PACA. Ce guide contient une multitude d'informations pour toute personne souhaitant se lancer dans la production et la transformation des PPAM, ainsi que pour ceux qui en cultivent déjà : - Les structures de la filière ; - Les démarches pour sinstaller / se diversifier ; - La technique de production des cultures (préparation du sol, plantation, variétés, maladies et ravageurs, fertilisation, semis...) ; - La cueillette sauvage ; - La transformation ; - La qualité ; - Les résultats d'expérimentation ; - Les réglementations ; - Des témoignages dentreprises, de groupements de producteurs et de cueilleurs, de pépiniéristes et d'un laboratoire d'analyse ; - Des références bibliographiques et des fiches sur l'achillée millefeuille, le souci des jardins et la sauge sclarée ; - Un annuaire de contacts (acheteurs, fournisseurs de matériels, centres de formation...).
Impacts agronomiques du pâturage de couverts végétaux et de céréales dhiver par des ovins
V. VERRET, Auteur ; E. EMONET, Auteur ; F. LEVAVASSEUR, AuteurLes systèmes céréaliers peuvent fournir des biomasses importantes valorisables directement par le pâturage. Les intérêts du pâturage de surfaces céréalières par des brebis sont bien connus par les éleveurs, mais les effets sur les cultures le sont moins. A travers un dispositif expérimental mis en place chez des agriculteurs du Bassin parisien, cette étude, menée par un collectif d'acteurs de la recherche, a analysé les impacts agronomiques du pâturage de couverts végétaux et de céréales dhiver par des ovins. Les résultats montrent que, dans les champs étudiés, le pâturage des couverts dinterculture nest pas pénalisant pour la culture suivante. Par rapport à un couvert dinterculture broyé, labondance de limaces a été réduite de 60 % après pâturage, et la disponibilité en azote minéral du sol augmente, en moyenne, de 6 kg N/ha au moment du semis de la culture suivante (culture de printemps). La structure du sol et le stockage de carbone sont, en revanche, très légèrement dégradés. Les céréales pâturées en début de tallage montrent un gain de rendement de 4,8 q/ha.
"L'intérêt d'un tunnel mobile en maraîchage sur petite surface"
Grégory CHANTRE, AuteurEn Auvergne-Rhône-Alpes, la Serail conduit, depuis 2019 et jusqu'en 2024, une expérimentation sur le maraîchage intensif sur petite surface : "MIPS AURA". La particularité du dispositif est la mise en place d'un tunnel mobile qui permet de couvrir successivement différentes cultures au moment où elles en ont le plus besoin, c'est-à-dire à l'implantation, voire avant (pour réchauffer le sol), en cours de culture et/ou en fin de culture pour prolonger celle-ci malgré l'arrivée de l'hiver. Cet article décrit la succession de cultures mise en place.
Journée de visite des essais du CREABio Vendredi 03 juin 2022 : Domaine de la Hourre
BUREL, Enguerrand, Auteur ; Laurent ESCALIER, Auteur ; Cécile BURTIN, Auteur | AUCH (Route de Tarbes, 32 000, FRANCE) : LEGTA Auch-Beaulieu | 2022Le site de la Hourre, situé à Auch (32), est un domaine expérimental de 55 ha, certifié en AB depuis 2001, où le CREABio (Centre de Recherche et dExpérimentation en Agriculture Biologique au service de lInnovation en Occitanie et dans le Grand Sud) réalise la plupart de ses expérimentations. Entre 2021 et 2022, des essais ont été mis en place afin de répondre notamment à différents enjeux de lAB : faire face aux maladies, maintenir la fertilité, gérer les adventices. Des expérimentations autour de couverts de légumineuses (sainfoin, lotier et trèfle violet), semés au printemps, ont permis de quantifier lefficacité des couverts à piéger les éléments minéraux (biomasse produite) et dévaluer leffet fertilisant des couverts sur la culture suivante. Des essais variétaux dorges brassicoles ont été menés, afin didentifier les variétés adaptées à lAB et de tester, pour 17 variétés, la tolérance aux maladies, la compétitivité vis-à-vis des adventices, le rendement et le calibrage. Pour finir, afin danticiper une diminution de loffre en engrais phosphatés utilisables en AB, un essai sur 2 ans a été mis en place, visant à estimer la réponse des cultures à la disponibilité en phosphore et à établir lexistence ou non dun stress potentiel lié à la disponibilité en phosphore, sur les cultures de blé et de maïs en AB.
Jusqu'à 35 % de lupin bleu dans les rations
Florence MAUPERTUIS, AuteurLe lupin bleu, qui, tout comme le lupin blanc, a de faibles teneurs en alcaloïdes mais, en sus, contient moins de facteurs antinutritionnels, pourrait être utilisé à hauteur de 35 % maximum dans la ration de porcs à l'engraissement. C'est ce que montre une étude comparative réalisée par le département de l'agriculture et de l'alimentation australien et par l'université de Murdoch. Cela pourrait être particulièrement intéressant en élevage bio, comme alternative au tourteau de soja.
Le konjac, une nouvelle filière émergente ?
Adrien LASNIER, AuteurLe konjac est une plante dont le tubercule est transformé en farine, puis en pâtes ou en riz, ou est utilisé dans le milieu médical et en cosmétique. Il est produit principalement en Asie. Dans le Maine-et-Loire, l'entreprise Plant Innovation R & D travaille sur le développement d'une filière française, de la production de plants à la transformation des tubercules. Une ferme expérimentale teste différents itinéraires techniques en agricultures biologique et conventionnelle.
Légumes industrie bio : Limportance du désherbage mécanique
Clara GUEGUEN, Auteur ; Goulven MARÉCHAL, AuteurUn projet de recherche (ILICO, Introduction de Légumes Industries dans les systèmes Céréaliers bio de l'Ouest) a été mis en place par le réseau GAB-FRAB Bretagne afin dacquérir des références technico-économiques et de comparer différents itinéraires techniques pour des cultures de légumes industrie bio. Cet article fait le point sur les résultats des expérimentations relatives au désherbage mécanique en pré-levée sur haricots verts. Il apparaît que le désherbage en prélevée nest pas toujours efficace, voire peut avoir parfois un impact négatif. La dernière année dessai permettra de confirmer les tendances observées et de formaliser des règles de décision pour juger de lutilité ou non dun passage en prélevée selon la date de semis et le contexte pédoclimatique.
Lutte contre les pucerons du pommier : L'atout des interventions à l'automne
Marion COISNE, AuteurLe cycle biologique du puceron cendré se déroule en partie sur le pommier (hiver et printemps), où il se reproduit, et sur le plantain, où il passe lété avant de retourner sur le pommier à lautomne. Pour lutter contre ce ravageur, différentes stratégies sont comparées à la Station expérimentale de la Pugère, dans les Bouches-du-Rhône : 1) application dhuiles minérales au printemps, complétées par deux passages dazadirachtine ; 2) défoliation à lautomne ; 3) défoliation + huiles minérales + azadirachtine. Les résultats sont intéressants, bien que variables, les meilleurs étant obtenus avec la 3ème modalité. La défoliation précoce du pommier, une fois la récolte terminée, perturbe le cycle du puceron. Elle peut se faire avec du chélate de cuivre et elle est plus adaptée à certaines variétés. Fabien Bono, arboriculteur bio dans les Bouches-du-Rhône, applique la défoliation sur environ 80% de ses pommiers (les variétés Juliet, résistante, et Story, récoltée tardivement, ne sont pas concernées par la défoliation). Le Cefel et la Pugère testent aussi les barrières physiques, avec la meilleure efficacité pour les argiles.