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Comment la diversification accroît la résilience des systèmes herbagers européens, sans constituer une stratégie universelle
B. DUMONT, Auteur ; A. FRANCA, Auteur ; C-M. PAULER, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification des systèmes herbagers constitue un des principes-clés de l'agroécologie, de l'agriculture biologique et des autres formes d'agriculture régénérative. À partir dexemples pris en zones de plaine, de montagne ou méditerranéennes, cet article montre que la diversification des exploitations herbagères offre des leviers pour faire face aux aléas du marché, climatiques ou liés au collectif de travail. Cependant, la diversification nest pas une stratégie « clé en main » et il est essentiel de tenir compte des conditions propres à chaque exploitation, afin que les processus écologiques recherchés fournissent les bénéfices escomptés. Faute de quoi, la diversification du système peut entraîner une perte defficience globale du fonctionnement de lexploitation. Cet article est illustré par des exemples de diversification à différents niveaux, allant des pâturages et des ressources fourragères jusqu'à l'ensemble de l'activité de l'exploitation. Certains antagonismes qui se manifestent entre ces niveaux peuvent nuire à la biodiversité et aux services écosystémiques fournis par les prairies. Par exemple, lorsque la diversification des activités de lexploitation dilue la main-d'uvre agricole, une simplification du mode de conduite des prairies peut faire régresser des communautés végétales à haute valeur écologique. En revanche, une diversification raisonnée au cas par cas permet de tirer parti des ressources fourragères disponibles, dopportunités locales pour commercialiser les produits, et de différentes aides publiques. La diversification préserve alors les services écosystémiques fournis par les prairies et améliore la résilience socio-économique des exploitations.
" Cuma et délégation pour limiter mon parc matériel "
Michel PORTIER, AuteurEric Nuttinck est installé en bio depuis une quarantaine dannées, sur des terres caillouteuses très superficielles, au nord de la Côte-dOr. Son exploitation, dune SAU de 230 ha, comporte 155 ha de cultures (blé dhiver et de printemps, orge de printemps, lentille verte, moutarde, sarrasin et tournesol) et 75 ha de luzerne, de sainfoin et de prairies temporaires. Cet agriculteur a fait le choix de réduire son parc de matériels pour limiter ses charges de mécanisation. Il concentre maintenant ses investissements sur son seul tracteur et sur ses deux déchaumeurs. Il fait appel à la Cuma pour les autres outils et à une ETA (entreprise de travaux agricoles) pour le semis. La délégation des travaux à une ETA lui permet également déconomiser du temps de travail (avant, cet agriculteur faisait face à une problématique de main duvre avec la transformation et la vente directe de ses produits). Ce système (matériel en Cuma et travaux délégués à une ETA) lui permet aussi de disposer de matériel plus performant, notamment un semoir multitrémie capable de semer plusieurs graines ou de fertiliser au semis (lachat de ce dernier naurait pas été rentable pour la surface de son exploitation).
Entraid Hors-série : Guide pratique énergie : Quelle énergie produire sur mon exploitation ?
Ronan LOMBARD, Auteur ; Sabine HUET, Auteur ; Hélène SAVEUSE, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro Hors-série de la revue « Entraid » est dédié à la production d'énergie sur les exploitations agricoles. Il aborde cette thématique à travers langle « Quelle est l'énergie la plus adaptée à produire sur mon exploitation ? ». Afin de répondre à cette question, la première partie de ce Hors-série est consacrée à cinq moyens de produire de lénergie : les panneaux photovoltaïques sur les bâtiments, lagrivoltaïsme (panneaux au sol), la méthanisation via un système dinjection, la méthanisation en cogénération et le bois. Ces cinq modes de production dénergie font, chacun, lobjet dune fiche qui détaille, pour un nouveau projet, la faisabilité, lintégration dans le système de production et dans le territoire, la rentabilité, le besoin en main duvre, ainsi que les risques (techniques et économiques). Des témoignages de conseillers et d''agriculteurs viennent étayer ces informations. Une deuxième partie présente un « Tour de France des initiatives » en lien avec la production dénergie. Elle aborde, entre autres : le succès de la journée régionale méthanisation en Nouvelle-Aquitaine ; lexemple de la Cuma Luzerne, dans lAin, qui a mis en place une unité de séchage en grange fonctionnant à lénergie solaire, à la méthanisation et au bois ; une démonstration de robot nettoyeur de panneaux photovoltaïques dans la Nièvre ; une nouvelle unité de méthanisation collective en Seine-Maritime, qui sappuiera sur une Cuma pour avoir du matériel adapté. La dernière partie apporte des perspectives sur : le biogaz, en présentant ses impacts sur le système de production ; les crédits carbone, comme une nouvelle source de revenus pour les agriculteurs ; la distribution de gaz et délectricité, avec de nouvelles possibilités daccès aux réseaux ; la méthanisation, avec la possibilité de souscrire à une assurance pour couvrir le risque dexplosion ; lagrivoltaïsme et son empreinte au sol, est-ce réellement compatible avec le maintien dune activité agricole ?
Le houblon : Une nouvelle piste de diversification
Séverine CHASTAING, Auteur ; Nastasia MERCERON, AuteurEn France, la production de houblon ne suffit pas à répondre à la demande, que ce soit en bio ou en conventionnel. Cette demande sest accrue avec la multiplication des micro-brasseries artisanales qui recherchent un houblon local et de qualité. Cette culture pérenne est intéressante pour diversifier un système, mais requiert des investissements conséquents. Cette liane sort de terre au printemps et va croître jusquà 8-10 mètres de hauteur. Il est donc nécessaire dinstaller des poteaux (hauts de huit mètres, et enfoncés dun mètre dans le sol), reliés entre eux par des câbles à leur sommet. Des ficelles (en fibres de coco) sont ensuite suspendues à partir de ces câbles jusquau sol. Durant la première quinzaine de mai, les six meilleures pousses de chaque rhizome de houblon seront enroulées sur ces ficelles. Le houblon va croître autour de ces ficelles jusquà sa floraison fin juin. Il est important de planter uniquement des pieds femelles, afin que les fleurs ne soient pas pollinisées. La récolte sétalera de mi-août à mi-septembre. Il est conseillé dimplanter 2 500 plants de houblon par hectare, de trois à cinq variétés différentes. Il est également préférable dimplanter cette culture sur une surface plane et de faire attention aux risques de vent. Litinéraire technique de cette culture est plus amplement détaillé. Cet article apporte également des références technico-économiques : investissements, main duvre, coût de production
L'observatoire des exploitations fruitières en 2020 : Des résultats positifs mais globalement en baisse par rapport à 2019
Nasser SEYNI, AuteurAfin de mieux connaître les résultats économiques et financiers des exploitations fruitières, le CTIFL, FranceAgriMer et la FNPF (Fédération Nationale des Producteurs de Fruits) ont mis en place un Observatoire de la production fruitière. Ce dernier rassemble les résultats comptables dexploitations représentatives de la diversité des systèmes de production et des différents bassins de production. Cet article sattarde sur les résultats économiques et financiers de lannée 2020. Parmi les exploitations suivies, un sous-groupe comprend 45 exploitations en agriculture biologique. Elles sont majoritairement basées en Ardèche, dans le Maine-et-Loire, les Pyrénées Orientales, le Tarn-et-Garonne, le Lot, le Lot-et-Garonne et le Gard. Onze dentre elles sont spécialisées en pommes et six en pêches, pour une SAU moyenne de 31 ha. En 2020, ce groupe dexploitations bio a enregistré un résultat économique positif, toutefois en baisse par rapport à 2019 (les volumes récoltés en 2020, année du Covid, étaient globalement en baisse). Le résultat est toutefois plus élevé que la moyenne des fermes de lObservatoire qui sont très majoritairement en agriculture conventionnelle.
Lobservatoire des exploitations légumières en 2020 : Un résultat global en progression et une situation financière renforcée
Nasser SEYNI, AuteurAfin de mieux connaître les résultats économiques et financiers des exploitations légumières, le CTIFL, FranceAgriMer, Légumes de France et le CNIPT ont mis en place un observatoire de la production légumière. Cet outil analyse les données comptables de 453 exploitations représentatives de la diversité des systèmes de culture et des bassins de production (20 % de ces exploitations sont en bio). En plus danalyser la santé financière des exploitations légumières, cet observatoire fournit aussi des éléments dinterprétation. Globalement, pour tous les types dexploitations confondus, le résultat courant est positif en 2020, et a largement progressé par rapport à 2019. Les situations économiques sont donc saines, ce qui permet de rémunérer les exploitants, de renforcer la trésorerie, voire dinvestir. La main duvre salariée est le premier poste de dépenses, devant les charges dintrants et de mécanisation. Le sous-échantillon bio a lui aussi enregistré un résultat positif, mais en baisse (- 40 %) comparé à 2019. Ceci sexplique en partie par des charges plus importantes quen conventionnel (elles ont notamment augmenté trois fois plus que les produits). La situation financière des exploitations bio est donc assez fragile.
Patate douce : Le pari de la différence gustative et du volume
Pierre-Louis BERGER, AuteurBruno Jurrus, de l'EARL Mont-Bio, à Montmeyran (26), est un des pionniers de la culture de la patate douce bio en Auvergne-Rhônes-Alpes. Aujourd'hui, il produit de gros volumes (600 t en 2021), principalement destinés aux grossistes et aux centrales de magasins bio (La Vie Claire, Biocoop), mais écoulés aussi sur des gros marchés d'intérêt nationaux. Sans formation spécifique et sans expérience, Bruno Jurrus s'est lancé, sur les conseils d'un grossiste, dans cette culture très peu documentée, en 2014. Il a d'abord multiplié les essais en plein champ, sur 1 ha en 2014, puis sur 3 ha en 2015, jusqu'à atteindre 20 ha de culture de patate douce bio, tout en poursuivant les essais. Il cultive également 20 ha d'autres légumes bio (butternut, asperge blanche, pastèque en plein champ...) et de la fraise bio sous serres. Afin d'éviter tout dommage sur les cultures avec des machines inadaptées, Bruno s'appuie sur une équipe de 20 à 30 saisonniers pour le travail manuel. Il réalise un rendement de 25 t/ha de patates douces bio. Il écoule les patates douces de manière étalée dans le temps, grâce à un stockage dans des réfrigérateurs. Pour finir, Bruno fait part de sa principale difficulté en patate douce bio : lutter contre les ravageurs (taupins et sangliers).
La transformation laitière : un outil pour la résilience des fermes
Béryl ROULLIER, Auteur ; Vianney THIN, AuteurDans le cadre de son référentiel bovin lait départemental, le GAB 44 a intégré, à sa collecte de données, des exploitations biologiques effectuant de la transformation laitière à la ferme. Lobjectif était ainsi danalyser leurs spécificités et leurs performances économiques par rapport à celles qui vendent leur lait en circuit long. Ces fermes participent aussi au groupe déchange « transfo lait », animé par le GAB 44. La structure des fermes biologiques effectuant de la transformation est similaire à celle des fermes en circuit long : en moyenne, entre 100 et 120 ha de SAU, une soixantaine de vaches laitières et un chargement de 0,92 UGB/ha de SAU. En revanche, elles sont plus intensives en main-duvre : un UTH exploite, en moyenne, 24 ha pour les fermes qui effectuent de la transformation, contre 47 ha en circuit long (les ateliers de transformation absorbent la main-duvre supplémentaire). Les fermes effectuant de la transformation sont aussi moins orientées vers la productivité, avec seulement 3 540 L de lait par vache (contre 5 110 L en filière longue), et la matière utile de leur lait est plus élevée (+ 1,9 point de TB ; + 1,4 point de TP). Leur stratégie alimentaire est aussi nettement plus axée sur lautonomie et la valorisation de lherbe. Leur efficacité économique et lefficacité de leur capital sont comparables à celles des fermes en circuit long. En revanche, elles génèrent, en moyenne, 310 de revenu de plus par hectare. Elles sont aussi moins dépendantes des aides et sont plus résilientes face aux aléas économiques. De plus, comme elles sont plus intensives en main-duvre, leur capital à transmettre par unité de main-duvre (salariés compris) est moins important quen circuit long (malgré un capital dexploitation souvent supérieur).
Care : Lhomme et la nature à bons comptes
Lucie GILLOT, AuteurLa transition agroécologique requiert à la fois un changement de modèle agronomique, économique et organisationnel. Dans cette reconception des modèles agricoles, un élément est rarement évoqué, alors quil guide les décisions de toutes les entreprises : le bilan comptable. Le système comptable classique nincite pas forcément à réaliser une transition agroécologique. Par exemple, le fait de planter des haies se traduit par une perte de surface productive doublée des frais de gestion pour leur entretien. Cest pourquoi, depuis plusieurs années, des chercheurs et des acteurs de terrain sinterrogent sur les limites du cadre actuel qui ne prend pas en considération la préservation de la nature et le bien-être social. Cette réflexion a conduit à la conception du modèle comptable Care (Comprehensive Accounting in Respect of Ecology), qui place sur un pied dégalité les capitaux financiers, humains et environnementaux. Bien plus que la création de deux nouvelles lignes dans lexercice comptable, cette méthode chercher à regarder et préserver ce qui compte vraiment.
Guide maraîchage biologique Nouvelle-Aquitaine 2021 : Organisation ; Planification
Réalisé par le réseau AB des Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, ce document est consacré à l'organisation du travail et à la planification en maraîchage biologique. Il propose des fiches techniques : - Rotations et assolements ; - Planification des cultures ; - Organiser son travail ; - La main duvre ; - Banque de temps et de matériel ; - Financer son projet : Le financement participatif.
J'achèterai des courgettes à 3,50 le kilo !
Elsa CASALEGNO, AuteurLes maraîchers français subissent fortement la concurrence des fruits et légumes espagnols qui sont bien moins chers, que ce soit en bio ou en conventionnel. En avril 2021, Matthieu Follet, maraîcher bio installé dans la ceinture de Dax (Landes), avait exprimé son désarroi dans un tweet : « Après tout ce boulot, je récolte les premières courgettes. Je les vendrai 3,50 le kilo. Elles sont à 1 chez le grossiste bio origine Espagne. Deux fois moins chères que les miennes en magasin, même si elles font 1 000 kilomètres. Je réfléchis à changer dactivité avant de devenir complétement aigri. ». Dans cet article, ce maraîcher explique pourquoi ses premières courgettes (cultivées sous serre en début de saison) sont vendues à 3,50 /kg, puis comment il arrive à baisser son tarif, compris entre 2 et 2,50 /kg à partir du mois de juin, en culture de plein champ. Il explique également quil ne peut pas descendre en dessous de ce prix en raison de ses charges. Ces dernières sont plus élevées que celles de ses voisins espagnols, notamment tout au sud dans la région dAlméria.
« Nous mutualisons pour sécuriser le revenu »
Charles BAUDART, AuteurMickaël Dupeyron, agriculteur dans la vallée de lAdour (Hautes-Pyrénées), multiplie les projets communs avec sa sur, Vanessa Dupeyron (installée sur la même commune), et son filleul, Raphaël Descat (installé également non loin), afin de valoriser au mieux leurs productions. Tous trois sont installés en grandes cultures. Leurs 360 ha sont composés de maïs, de tournesol, de céréales à paille et de soja. Ils ont décidé de créer un groupement demployeurs afin de pouvoir proposer des CDI à leurs salariés, ce qui permet de consolider et de sécuriser leurs projets. Cest également dans un objectif de diversification et de consolidation des revenus quils ont chacun converti une partie de leurs surfaces en bio. Ils ont aussi créé une unité de séchage, de triage et de stockage de maïs et de céréales bio, dune capacité de 7 500 tonnes. Ils peuvent ainsi mieux maîtriser leurs coûts de séchage/triage/stockage et proposer leurs lots de céréales aux organismes de leur choix. Ces trois agriculteurs souhaitent aller encore plus loin dans la mutualisation en mettant en commun leurs matériels au sein dune ETA. Cette dernière est actuellement en cours de constitution.
L'Observatoire des exploitations légumières en 2019 : Une performance économique et financière positive et en amélioration
Nasser SEYNI, AuteurAfin de mieux connaître les résultats économiques et financiers des exploitations légumières, le CTIFL, FranceAgriMer, Légumes de France et le CNIPT ont repris lObservatoire des exploitations légumières, interrompu depuis 2013. Les résultats de 453 exploitations, représentatives de la diversité des systèmes de production, ont été rassemblés pour lannée 2019. Globalement, le résultat courant est positif et a largement progressé par rapport à 2018. La situation financière est saine et en amélioration pour tous les types dexploitations légumières. Les exploitants ont ainsi pu investir ou renforcer leur trésorerie, tout en se rémunérant. Le sous-échantillon de producteurs bio (96 exploitations) a enregistré un résultat positif, mais inférieur à la moyenne de lensemble des exploitations. Par ailleurs, les systèmes bio se caractérisent par une part plus importante du poste « main duvre », comparés aux autres exploitations.
A la Pépinière Jacquet, la reconversion au bio comme défi et opportunité
Claire MULLER, AuteurLa pépinière Jacquet sétend sur une vingtaine dhectares, en Suisse, à proximité de Genève. Cette entreprise est notamment spécialisée dans la vente de gros arbres (érables, cèdres, platanes, chênes ) destinés aux particuliers, collectivités, paysagistes... En 2016, cette pépinière a pris un premier virage écologique afin de recevoir un label cantonal suisse. Pour cela, lentreprise a amélioré la gestion de leau, des carburants, de ses déchets, et a redéfini sa stratégie dachat. Il y a deux ans, elle a franchi un cap supplémentaire en sengageant dans une conversion à lagriculture biologique. Cette conversion a engendré des changements, mais ils nont pas été insurmontables. Par exemple, les rares désherbants chimiques encore utilisés ont été remplacés par un désherbage manuel, ce qui demande plus de main duvre et une réorganisation du travail. En revanche, labandon des traitements contre la cochenille a exigé une remise en question technique du système de production et une recherche de solutions alternatives. Comme toute léquipe de la pépinière était enthousiaste à lidée de se passer de produits de synthèse, les nouvelles pratiques ont vite été intégrées : couverts végétaux, BRF, savon noir contre les pucerons, décoction de fenouil contre la rouille du poirier
Trophées des Cuma 2021 : Les 4 Cuma lauréates
Pierre CRIADO, Auteur ; Elise COMERFORD-POUDEVIGNE, Auteur ; Pascal BORDEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLe réseau national FNCUMA a lancé, en 2021, sa première édition des Trophées des CUMA. L'objectif est de valoriser les innovations issues de ces collectifs, selon quatre catégories : Terres, Territoires, Organisation et Métiers. Les quatre lauréats, choisis parmi 70 CUMA candidates, sont présentés dans cet article. Dans la catégorie Métiers, c'est la CUMA Haria Blanca, dans les Landes, qui s'est démarquée. Ce groupe d'une quinzaine d'agriculteurs, dont la majorité en agriculture biologique, s'est formé en 2019, avec comme objectif la transformation en farine de sa production de blé tendre d'hiver. A terme, les agriculteurs prévoient de transformer d'autres cultures. Dans la catégorie Territoires, c'est la CUMA de Castandet, elle aussi landaise, qui est lauréate. Sur son territoire, le syndicat des eaux a demandé aux agriculteurs de réduire l'usage de S-métolachlore, qui contamine fortement les eaux. La Cuma a permis aux fermes concernées de travailler sur de nouveaux itinéraires techniques et d'acheter en commun du matériel de désherbage mécanique. L'objectif d'une réduction de 50 % des herbicides a été atteint, et deux des agriculteurs réfléchissent à une conversion à l'agriculture biologique. Dans la catégorie Organisation, la Cuma de la Trézée est sortie du lot grâce à son activité "groupement d'employeurs" qui vise à répondre au manque de main d'oeuvre sur ce territoire du Loiret. Dans la catégorie Terres, le trophée a été attribué à la Cuma des Grands Trèfles, dans le Rhône. Initiée par deux agriculteurs conventionnels désireux de passer à l'agriculture biologique, la raison d'être de cette Cuma est justement de faciliter le passage à l'AB. En 2022, trois des six exploitations adhérentes sont converties. Leur projet passe par la diversification des assolements, afin de répondre à la demande (lentille, pois chiche, sarrasin...) ; la mise en commun d'une partie des assolements ; ou encore l'investissement dans des formations agronomiques.
Vignerons du monde : Losonci Pince : Bálint Losonci : Pas à pas, vivre son rêve et révéler le terroir
Arnaud FURET, AuteurBálint Losonci est à la tête dun domaine viticole biologique de 6 ha situé au nord de la Hongrie. Rien ne prédestinait cet étudiant en commerce international à devenir viticulteur. Il découvre le monde du vin à travers une interview de István Szepsy (vigneron célèbre). Il effectue ensuite un stage pour un magazine viticole, où il reste au final cinq ans, avant de sinstaller sur son propre domaine, en 2004, sur 30 ares. Sa surface grandit petit à petit pour atteindre 6 ha. Bálint Losonci commence à passer une partie de son domaine en bio en 2014, et étiquette son premier millésime bio en 2019. Lobjectif de ce jeune vigneron est de gérer le plus durablement possible son vignoble : peu de travail du sol, couverture du sol par la flore spontanée, fertilisation par une litière forestière fermentée, utilisation de peu dintrants au chai Même si la région présente des conditions météorologiques idéales pour la vigne, le changement climatique se fait ressentir. Néanmoins, les inquiétudes de Bálint Losonci sur lavenir portent plus sur la difficulté à trouver suffisamment de main duvre pour maintenir ses objectifs en matière de qualité et de quantité, que sur les impacts du changement climatique.
Gestion de lherbe : Anticiper et trouver le compromis
Frédérique ROSE, AuteurLa gestion de lenherbement en viticulture biologique est complexe et chronophage. Selon Christophe Gaviglio, ingénieur dexpérimentation à lIFV en charge de la mécanisation du vignoble, la grande problématique reste le ratio temps passé - efficacité. Certains viticulteurs font le choix de limiter leurs surfaces pour quelles restent compatibles avec un tracteur, un outil et un chauffeur ; tandis que dautres sagrandissent en se posant la question daugmenter les équipements et les salariés. Une des pistes pour concilier ce ratio est de mettre en place des systèmes plus simples (voire non spécifiques) et de combiner des opérations pour optimiser le temps de travail. Bernard Bagy, vigneron bio qui cultive 11 ha dans le Haut-Rhin, témoigne sur sa gestion de lenherbement : construction dun outil de travail du sol pour ses vignes en terrasses, choix des outils, nombre de passages, installation dengrais verts en hiver En parallèle de cet article, un encart décrit un outil de désherbage interceps électrique développé par la société suisse Zasso et New Holland.
Des performances technico-économiques délevages de ruminants bio du Massif Central en évolution de 2014 à 2018
Ce diaporama a été présenté à loccasion de lédition 2020 des BioThémas, un cycle de conférences organisé chaque année par lITAB et le Pôle Bio Massif Central dans le cadre du Sommet de lÉlevage. Cette présentation montre lévolution des performances technico-économiques des élevages de ruminants bio basés dans le Massif Central, entre 2014 et 2018. Le projet BioRéférences a, en effet, permis de suivre 58 fermes situées sur ce territoire. En cinq ans, les surfaces se sont agrandies, tout comme le nombre dUGB, ce qui montre quil ny a pas eu de décapitalisation. Cependant, les charges (+ 36 %) augmentent plus vite que les produits (+ 13 %) et le revenu a diminué durant cette période (- 25 %). Cette étude révèle également une baisse de la productivité globale du fait de laugmentation des volumes dintrants (principalement des aliments achetés en raison des sécheresses). Les prix des produits vendus (cultures et animaux) sont relativement stables, à la différence des prix en conventionnel. Les exploitations peuvent ainsi se répartir selon 3 types : 1) systèmes herbagers, 2) exploitations de petite taille avec beaucoup dintrants, 3) grandes exploitations en polyculture-élevage (autonomie alimentaire) avec une forte productivité du travail. En conclusion, pour ces cinq années, lefficacité économique reste bonne pour les fermes de cet échantillon, avec une stabilité importante de la productivité animale et des prix de vente. Un agrandissement est constaté, sans augmentation de la productivité de la main duvre mais avec une croissance des achats de fourrages, notamment du fait des sécheresses.
Plantes aromatiques : Engouement séduisant ; Plantes aromatiques : Tout un art ! ; De la plante au bonbon
René SCHULTE, Auteur ; Beat GROSSRIEDER, AuteurCe dossier est consacré à la filière plantes aromatiques et médicinales (PAM) bio en Suisse. Le premier article fait un point sur loffre et la demande : les porteurs de projet qui souhaitent sinstaller dans cette production sont nombreux mais, même si la demande en PAM augmente dans ce pays, les nouveaux producteurs doivent sattendre à avoir des difficultés à trouver des débouchés satisfaisants. Ilona Stoffel, de Bio Suisse, recommande dailleurs aux petits producteurs de se grouper en coopérative pour mutualiser le matériel et faciliter les accès à certains débouchés. Il faut également souligner que cette filière manque de références et de transparence (volumes, prix, importations) et que la concurrence étrangère participe à saturer le marché. Le deuxième article sintéresse à la production, avec les témoignages de Birgit Kratt et de Nathalie Graf (deux associées et productrices de PAM bio en Suisse) et de conseillers, il montre à quel point la culture des PAM demande des savoir-faire et est gourmande en travail (notamment manuel) pour obtenir des plantes de qualité. Enfin, le dernier article est consacré au plus grand transformateur de plantes aromatiques en Suisse : lentreprise Ricola. Cette dernière naccepte que les plantes cultivées en bio.
Produire des petits fruits rouges en agriculture biologique
Elodie BERNARD, AuteurLes petits fruits bénéficient dune image très positive auprès des consommateurs. Toutefois, ils demeurent un marché de niche car leurs achats en frais restent très occasionnels en raison de leurs prix élevés. La mise en place dun atelier de petits fruits bio présente plusieurs avantages : il permet de valoriser de petites surfaces, il peut permettre de se diversifier, sa conduite est relativement peu pénible et ne présente pas de verrou technique en bio. Néanmoins, des points de vigilance sont à prendre en considération : ce sont des cultures peu mécanisables qui demandent beaucoup de main duvre ; il est préférable de les irriguer ; leur commercialisation présente beaucoup de contraintes (fruits fragiles qui ne se conservent pas longtemps, vendus en petites quantités, dont la transformation est quasi incontournable) et la concurrence est non négligeable (fruits rouges surgelés bio à bas prix dAmérique du Sud). Pour mettre en place cet atelier, il est essentiel de bien choisir sa parcelle (exposition et type de sol) et de bien la préparer (ameublissement et fumure de fond). Le choix variétal est également important, tout comme le type de palissage et lécartement. Des informations sont apportées sur litinéraire technique (taille, fumure, entretien du sol, récolte et conservation) pour les principales espèces de fruits rouges (framboisier, cassissier, groseillier et ronce). Des références sont aussi disponibles sur les rendements, vitesse et fréquence de récolte, prix de vente... Enfin, des informations sont données sur différents débouchés.
Systèmes allaitants en AB : Gagnants à tous les coûts ?
Christèle PINEAU, Auteur ; Baptiste CORNETTE, Auteur ; Mylène BERRUYER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2020Ce diaporama a été présenté à loccasion du salon Tech&Bio Elevage, en septembre 2020. Il synthétise des résultats technico-économiques de systèmes bovins allaitants biologiques. Ces résultats proviennent principalement des données de BioRéférences Massif Central et d'Inosys Réseaux d'élevage - Chambres d'Agriculture. Après avoir décrit la méthodologie employée (CouProd) et les données analysées, ce diaporama présente les grandes caractéristiques des systèmes allaitants bio (systèmes très herbagers), puis détaille plus précisément celles des systèmes naisseurs et celles des systèmes naisseurs-engraisseurs. Il expose ensuite les différents niveaux de rentabilité observés dans ces élevages, puis il propose différents leviers pour améliorer leurs performances économiques. La rentabilité des élevages allaitants bio fait lobjet dune très grande variabilité, mais 46 % dentre eux dégagent plus de 1,5 SMIC/UMO. Par ailleurs, ces analyses ont permis de mettre en avant le fait que lengraissement des animaux améliore les résultats économiques des élevages et que les systèmes les plus rentables jouent sur trois principaux leviers : la productivité de la main duvre, la réduction des charges de mécanisation et une meilleure valorisation des animaux.
Observatoire régional de l'agriculture biologique des Pays de la Loire : Données 2017 - Edition 2018
LObservatoire régional de lagriculture biologique des Pays de la Loire (ORAB) est un dispositif coordonné et animé par le pôle Agriculture biologique de la Chambre dagriculture Pays de la Loire avec la participation, au sein dun comité de pilotage, de la Coordination agrobiologique, de lInterbio des Pays de la Loire, de la DRAAF, de Coop de France Ouest, de lAgence de leau et du Conseil régional des Pays de la Loire. Cette brochure présente les chiffres clés de lAB en Pays de la Loire : productions animales et végétales, opérateurs, nombre dexploitations bio et en conversion, main duvre, surfaces, agriculture biologique dans les bassins versants. Elle détaille chaque type de production en mettant en évidence son évolution, la localisation des principaux bassins de production, les faits marquants de 2017, etc.
P. Loridat producteur de myrtille en Haute-Saône : « Je recherche la qualité »
Frédérique ROSE, AuteurPhilippe et Annemieke Loridat sont producteurs de myrtilles bio, aux pieds des Vosges, depuis 1991. Ils cultivent treize variétés anciennes et gustatives afin notamment dassurer une meilleure résistance aux aléas climatiques et aux ravageurs. Ils misent tout sur la qualité de leurs fruits : ils commercialisent les meilleurs en vente directe et transforment les fruits qui ne répondent pas à leurs critères de qualité. Ils fertilisent leurs parcelles avec un amendement organique type 3.3.3 + 4 et irriguent au goutte-à-goutte. Leur gestion des ravageurs et des maladies repose principalement sur la biodiversité (ils pratiquent lenherbement pour favoriser les auxiliaires). Pour savoir sils doivent traiter au Bt les variétés les plus sensibles aux chenilles verte, ils effectuent des préfloraisons forcées : ils coupent des rameaux et les font fleurir précocement en intérieur afin de vérifier si le ravageur est présent ou non. Ils arrivent plutôt bien à gérer la Drosophila suzukii, même si elle reste présente dans leur parcelle, et ils refusent de traiter au spinosad. En cas de trop forte pression, la petite taille de leur exploitation leur permet de ramasser tous les fruits rapidement et de les transformer. Leur système de production est gourmand en main duvre : ils emploient l'équivalent de dix salariés locaux à plein temps sur leur 4,5 ha pour une production de 40 tonnes.
Réseaux délevage : Résultats annuels Campagne 2017 : Cas-type : ROQ09- Spé. Lévézou AB
Ce cas-type présente les résultats technico-économiques (campagne 2017) dune exploitation spécialisée en ovins lait et conduite en agriculture biologique. Cette exploitation est située dans la zone Roquefort, plus précisément dans le Lévézou (Aveyron). Ce document présente d'abord les résultats économiques (généraux) de la ferme ; puis, il détaille les coûts de production de latelier ovins lait. Globalement, ce système se caractérise par de fortes charges de mécanisation (362 / 1000 L de lait). Ces résultats peuvent être comparés avec ceux obtenus lannée précédente (campagne 2016), puisque cette ferme avait déjà fait lobjet dun suivi technico-économique, notamment dans le cadre du projet BioRéférences.
Les fermes bio plus résistantes à la crise ? : Note de conjoncture agricole : Numéro Spécial Agriculture Biologique
Ce document présente une analyse des principaux indicateurs économiques issus de deux échantillons de fermes suivies par CerFrance Adheo, sur la Meurthe-et-Moselle et sur la Meuse, sur la période 2009 à 2016, lun en conventionnel et lautre regroupant une cinquantaine de fermes en AB, dont la majorité compte un atelier en élevage bovin. La ferme moyenne conventionnelle a une SAU de 174 hectares et une main duvre de 1.83 Unité de travail annuel familiale (UTAF), et la ferme bio a une surface de 134 hectares pour 2.38 UTAF. Parmi les indicateurs analysés, se trouvent la production agricole en /ha (en moyenne plus faible en AB), la valeur ajoutée (plus élevée et plus stable dune année à lautre en AB), lexcédent brut dexploitation (plus stable et globalement plus élevé en AB), lendettement (plus élevé en AB mais portant plus sur des dettes à long terme), le revenu disponible par UTAF (plus stable et plus confortable en AB), les prix de vente (plus réguliers et plus élevés en AB), les primes (quasi identiques entre les deux systèmes si ramenées à lunité de main duvre) et les charges opérationnelles (plus basses en AB) et de structure (plus élevées en AB). Au final, cette analyse conclut sur la bonne santé économique des fermes en AB et sur la résistance de ces dernières face aux crises agricoles, tout en assurant une juste rémunération, grâce à trois points forts : des charges opérationnelles réduites, une meilleure valorisation des produits et la stabilité des prix de vente.