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Accompagner les viticulteurs à réduire l'utilisation du cuivre
Lola SERÉE, Auteur ; Solène WEBB, Auteur ; Bertille MATRAY, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet AlteRCuivre est porté par la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire et associant les Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Gironde, Dordogne, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Alsace et du vignoble champenois. Il s'est intéressé aux techniques et aux solutions alternatives au cuivre pour lutter contre le mildiou en viticulture. Pour ce faire, les partenaires du projet ont recensé les pratiques et les essais menés en lien avec différents leviers, notamment en agriculture biologique : outils d'aide à la décision, biocontrôle, préparations naturelles, méthodes physiques et prophylaxie... Dans cet article, trois types d'alternatives sont passés en revue, du point de vue de leur application sur le terrain, de la réglementation qui les encadre et des résultats observés. Il s'agit de l'utilisation de variétés résistantes, de Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (PNPP, comprenant les substances de base et les substances naturelles à usage biostimulant (SNUB)), et du biocontrôle (macro-organismes, micro-organismes, médiateurs chimiques...). S'il est encore difficile pour les viticulteurs de se passer complètement du cuivre, ces méthodes permettent d'en réduire les quantités employées.
Cahiers techniques 2023
Nicole BOSSIS, Auteur ; Alexandra COURTY, Auteur ; Laurent FICHET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture, 9 Avenue Georges V, 75 008, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE FRANCE | 2023Ce document compile plusieurs cahiers techniques rédigés par les Chambres dagriculture à loccasion du salon Tech&Bio 2023. Quatre articles composent le cahier Élevage : 1 - Caprins bio : Le coût de production des élevages passé à la loupe ; 2 - Ovins viande : L'intérêt économique d'une conversion bio questionné ; 3 - Bovins lait : Un pari gagnant du croisement en système herbager breton ; 4 - Sobriété énergétique : La production bovine laitière comme voie d'adaptation ?. Le cahier Grandes cultures comporte les articles suivants : 1 - Houblon : Bilan de 3 années de travail sur la culture du houblon et sa filière ; 2 - Désherbage du lin : Possible dès le stade « cotylédons + 1 cm » ! ; 3 - Betteraves sucrières : Du nouveau dans les itinéraires techniques ; 4 : Dégâts d'oiseaux : Les cultures d'été ont-elles du plomb dans l'aile ?. Le cahier Maraîchage inclut les articles suivants : 1 - Irrigation : Le goutte-à-goutte en cultures maraîchères de plein champ ; 2 - Maraîchage bio sur petites surfaces : Projets d'acquisition de références technico-économiques ; 3 - Films de paillage à base de cellulose : Quel bilan en faire en maraîchage sous abri ? ; 4 - Gestion de l'enherbement : Utilisation de paillage papier en culture de salade. Le cahier Viticulture comporte 5 articles : 1 - Biodiversité au vignoble : Toutes les clés pour la connaître, la conserver, l'enrichir ; 2 - Biodiversité cultivée : Association de cultures et diversité viticole en zone méridionale ; 3 - Couverts végétaux en vigne : Quelle stratégie adopter pour préserver ses rendements ? ; 4 - Projet Alter Cuivre : Accompagner pour réduire le cuivre en viticulture ; 5 - Le centre de ressource Cuivre : Réduire l'usage de cuivre grâce à la diffusion des connaissances. Le dernier cahier technique est consacré à la Biodiversité et Agroforesterie : 1 - Observatoire agricole de la biodiversité : Observez l'évolution de la biodiversité de vos parcelles agricoles ; 2 - Auxiliaires et pollinisateurs : Comment les intégrer dans les pratiques agricoles ? ; 3 - Biodiversité fonctionnelle : Un site web dédié aux auxiliaires et pollinisateurs ; 4 - Partenariat entre agriculteurs et apiculteurs : Pour un environnement favorable aux abeilles ; 5 - Agro-écologie : Deux concours pour valoriser les pratiques des agriculteurs ; 6 - Réaliser vos projets en faveur de la biodiversité et de l'agroforesterie : Le réseau des Chambres d'agriculture vous accompagne.
Carnet saisonnier d'un vigneron en biodynamie 1 : Printemps
Alain FERRAN, AuteurAlain Ferran pratique la biodynamie depuis 18 ans, au Château Ferran, à Saint-Pierre-de-Bat (33). Il exploite un domaine de 45 ha, composé de 10 ha de bois, de 7 ha de pâtures et de 27 ha de vignes. Il possède un troupeau de 52 brebis Landaises, qui pâturent dans les vignes tout l'hiver, en pâturage tournant. Dans cet article, Alain Ferran détaille les soins printaniers qu'il prodigue à la vigne, pour accompagner son développement et prévenir les maladies (préparations biodynamiques et à base de plantes, cuivre et soufre, matériel, dosage...).
Dossier : Oligoéléments : Prévenir le risque de carences
Christian GLORIA, AuteurLes oligoéléments peuvent poser des problèmes en grandes cultures, mais chaque culture a des besoins spécifiques. Les carences observées ne sont généralement pas liées à des sols pauvres dans cet élément, mais plutôt à des blocages induits par le type de préparation du sol, le niveau de pH, les conditions climatiques Les analyses de terre peuvent permettre didentifier des risques, et les analyses foliaires peuvent compléter les mesures. Les céréales à paille et le maïs peuvent subir des carences en manganèse, en cuivre et en zinc, en particulier dans les terres sableuses (témoignages, dans ce dossier, dagriculteurs conventionnels). Plusieurs cultures sont sensibles aux carences en bore, en particulier en terres légères ou calcaires, et notamment la betterave (données provenant de lagriculture conventionnelle).
Gestion du cuivre en viticulture : le projet AlteRCuivre
Bertille MATRAY, Auteur ; Lola SERÉE, AuteurLe projet AlteRCuivre, projet REFLEX bénéficiant d'un financement Casdar et porté par la Chambre régionale d'agriculture des Pays de la Loire, a pour objectif de mieux accompagner les viticulteurs et les conseillers viticoles dans leur gestion du mildiou, notamment en agriculture biologique, mais aussi conventionnelle, tout en visant une réduction de l'usage du cuivre. De nombreuses ressources sont mises à disposition en ligne : tableau regroupant les expérimentations menées et leurs résultats, recensement de témoignages, de fiches techniques, etc. Un état des lieux des pratiques actuelles des viticulteurs a également été réalisé.
Guide Arbo 2023 : Fruits à coques PFI-BIO
Karine GHION, Auteur ; Jean-Louis SAGNES, Auteur ; Marie DORDOLO, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTAUBAN CEDEX (130 Avenue Marcel Unal, 82 017, FRANCE) : CHAMBRE D'AGRICULTURE DE TARN-ET-GARONNE | 2023Ce guide Arbo 2023 consacré aux fruits à coques présente les canevas de traitement (sous forme de tableaux) sur amandiers, châtaigniers, noisetiers et noyers (stade végétatif ou époque à laquelle il faut réaliser le traitement, maladie ou ravageur ciblé, traitement administré, dose, autres observations), tout en distinguant, à chaque fois, la conduite à suivre en agriculture biologique et en PFI. Un tableau récapitule également les différents produits cupriques qui peuvent être utilisés.
Philippe Gérard, président de France Vin Bio
Frédérique ROSE, AuteurDepuis novembre 2022, Philippe Gérard, négociant 100 % bio chez Biovidis, est le nouveau président de France Vin Bio. Cette association nationale interprofessionnelle des vins bio regroupe lAssociation des Champagnes Biologiques, Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, Sudvinbio, Sud Est Vin Bio, Loire Vin Bio et Interbio Nouvelle-Aquitaine. Plusieurs thèmes sont abordés, tout au long de linterview de Philippe Gérard : le travail de communication sur les vins bio mené par France Vin Bio avec lAgence BIO et le financement de cette campagne de communication (négociation avec les interprofessions régionales) ; le positionnement de France Vin Bio vis-à-vis du label Haute Valeur Environnementale (HVE) ; les projets à lancer au sein de France Vin Bio (fédérer les Bourguignons et les Alsaciens, qui ne sont actuellement pas présents au sein de lassociation, et lancer un projet autour du réemploi des bouteilles) ; létat actuel du marché du vin (consommation de vin bio et non bio en baisse) et les leviers pour inciter les consommateurs à faire un arbitrage en faveur des vins bio. En complément de cet article, un encart fait le point sur lavancée concernant le renouvellement de lapprobation dutilisation du cuivre pour traiter la vigne, à travers les propos de Stéphane Becquet, conseiller au sein de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine.
Plantes aromatiques en pot : Lusine flambant neuve de Bioplants
Marion COISNE, AuteurBioplants est une entreprise spécialisée dans la production de plantes aromatiques bio destinées à être vendues en pot au rayon fruits et légumes des supermarchés. Lusine, qui était auparavant localisée à Saint-Martin-du-Fouilloux (49), a déménagé sur un nouveau site de production comportant 14 500 m2 de serres, près dAngers (aux Ponts-de-Cé). Cette entreprise se porte bien : son chiffre daffaires est passé de 2,62 M en 2021, à 3,4 M en 2022 (en prévisionnel). Malgré la conjoncture, ce marché reste porteur et Bioplants ambitionne un chiffre daffaires de 6 M en 2024. Le processus de production est fortement automatisé et le nouveau site de production a été mûrement réfléchi afin d'économiser leau et lénergie. Les plants se développent grâce à de la sub-irrigation (ils baignent dans de leau avec des éléments nutritifs dorigine organique). Leau utilisée provient des toits des serres, elle est récupérée et stockée dans des bassins bâchés près du parking. Le dispositif dirrigation fonctionne en circuit fermé, ce qui permet à l'entreprise de consommer 8 à 10 fois moins deau et dêtre quasiment autonome. Lentreprise sinscrit dailleurs de manière plus large dans une démarche écoresponsable : implantation du nouveau site de production sur une friche péri-urbaine (et non sur de bonnes terres), 17 % des surfaces couvertes sont dédiées à la biodiversité, pas dutilisation du cuivre, recours limité à la tourbe, utilisation de housses (autour des plants) en papier kraft et de pots en matériaux 100 % biosourcés en France et compostables
Projet Basic : Pour réduire lusage du cuivre
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Basic (Bas Intrants Cuivre), financé par le plan Ecophyto de 2019 à 2022, a cherché à caractériser le cuivre dans les sols viticoles et à explorer les solutions mises en uvre par les viticulteurs bio pour réduire son utilisation. Lanalyse de 92 échantillons de sols viticoles bio a permis de constater quil ny avait pas de différences significatives entre les teneurs en cuivre des sols bio (médiane à 91 mg/kg) et celles des autres sols viticoles (médiane nationale à 100 mg/kg). Les fortes teneurs en cuivre sont, en effet, plutôt dues à lhistorique des traitements phytosanitaires mis en place depuis le début du XXème siècle. Une relation croissante a dailleurs été mise en évidence entre lâge de la parcelle et sa teneur en cuivre. Par ailleurs, seule la forme ionique du cuivre Cu2+ libre présente un risque de toxicité pour lenvironnement. Les autres formes de cuivre forment des complexes et ne sont pas absorbables par les organismes vivants. La teneur en Cu2+ libre dépend fortement du pH et de la teneur en matière organique (MO) du sol : plus un sol est acide et pauvre en MO, plus le cuivre sera présent sous forme de Cu2+. Jouer sur ces deux facteurs est donc un levier important pour réduire la biodisponibilité du cuivre. Par ailleurs, des enquêtes ont été menées, en 2020 et 2021 (deux années avec des pressions en mildiou contrastées), auprès dune quarantaine de viticulteurs bio répartis sur toute la France. Les résultats montrent que les quantités de cuivre pulvérisées sont similaires entre les zones climatiques continentales et océaniques. De plus, la dose totale de cuivre appliquée dépend du nombre de passages (la dose de cuivre utilisée par traitement est stable). Enfin, pour limiter lutilisation du cuivre, le premier levier est de bien positionner son traitement, avec un matériel bien réglé et une bouillie de qualité. Il est aussi recommandé de combiner des leviers : PNPP, variétés résistantes, gestion de lenherbement et de la vigueur de la vigne
ABAPIC - Accélération du Biocontrôle et des Agroéquipements pour la Protection Intégrée des Cultures
Fanny BUARD, Auteur ; Patrice MARCHAND, Coordinateur ; Yann DAVILLERD, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2022Dans le cadre de la transition écologique, la recherche appliquée doit renforcer ses capacités à combiner deux leviers majeurs : le biocontrôle et les agroéquipements innovants. Cest dans ce contexte que le projet ABAPIC sest édifié autour de lACTA, en partenariat avec des instituts techniques agricoles dont lITAB, avec pour objectif daccélérer lessor et la compétitivité des entreprises de biocontrôle et des agroéquipementiers. Le projet sorganise autour de 4 axes dans lesquels lITAB sest impliqué au travers de la station dexpérimentation Awen Bio à Morlaix Suscinio. Le document fournit les résultats de ces essais qui ont porté sur des laitues sous abri froid et sur des pommes de terre en plein champ.L'objectif était de tester la compatibilité entre différentes substances utilisables en AB (biocontrôle, substances de base, PNPP, etc.). Plusieurs essais ont été menés sur le pathosystème mildiou laitues et pommes de terre.
BasIC Bas Intrant Cuivre : Comment se comporte le cuivre dans les sols viticoles français ?
Laurence DENAIX, Auteur ; Anaëlle COMESTAZ, Auteur ; Anaïs BERNEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Réalisé dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre), piloté par la FNAB, ce document sadresse aux viticulteurs et aux techniciens désirant mieux comprendre limpact du cuivre dans les sols. Le cuivre est la seule substance efficace pour la lutte contre le mildiou en viticulture biologique. Cet élément est largement stigmatisé pour son impact sur lenvironnement. Pourtant, avant son usage phytosanitaire, il sagit dun oligo-élément indispensable à la vie qui est présent naturellement dans les sols. Il existe, à ce jour, peu de bibliographie sur laccumulation du cuivre dans le sol, en fonction des caractéristiques de ce dernier. Afin didentifier les facteurs daccumulation du cuivre dans les sols et de caractériser les paramètres favorisant la biodisponibilité de cet élément, 92 échantillons ont été prélevés et analysés sur lensemble du vignoble français : Alsace, Bergerac, Bordelais, Bourgogne, Champagne, Côtes-du-Rhône, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Savoie. Ce document présente les principaux résultats obtenus. Il commence par rappeler les différentes sources de cuivre dans les sols, ainsi que les différentes formes de cuivre existantes. Il revient ensuite sur la définition et le phénomène de biodisponibilité du cuivre, avant de détailler les facteurs qui influencent la disponibilité et laccumulation de cet élément dans les sols. De plus, un historique est réalisé, depuis le 20ème siècle, sur les doses de cuivre utilisées et autorisées dans les parcelles viticoles. Depuis le début du 20ème siècle, les viticulteurs appliquaient en moyenne 50 kg/Ha/an de cuivre. Cette quantité a été limitée en bio en 2000, et en 2019 pour tous les viticulteurs (4 kg/Ha/an aujourd'hui).
BasIC Bas Intrant Cuivre : Lutte contre le mildiou : Utilisation du cuivre en viticulture biologique - Synthèse de lanalyse des pratiques de viticulteurs bio performants dans la lutte contre le mildiou
Julia WRIGHT, Auteur ; Marc MIETTE, Auteur ; Paul-Armel SALAUN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre, projet piloté par la FNAB et financé par le plan Ecophyto II), une quarantaine de domaines viticoles biologiques ont été enquêtés sur leur manière de lutter contre le mildiou et sur leur utilisation de traitements à base de cuivre, durant les campagnes 2020 et 2021. Ces domaines sont répartis sur lensemble des bassins de production viticoles français. Ils représentent ainsi les différentes zones climatiques métropolitaines sachant que, dans le cadre de cette analyse, trois grands ensembles climatiques ont été déterminés : continental, méditerranéen et océanique. Les résultats montrent que les pratiques de lutte contre le mildiou diffèrent suivant les régions. Cela sexplique, en grande partie, par des différences liées au climat (température, pluviométrie, vent, etc.), aux cépages, aux types de palissage, à la densité de plantation des vignes, et au niveau de connaissance des viticulteurs sur le mildiou. Cette enquête a aussi mis en évidence que la dose de cuivre appliquée n'est pas corrélée au rendement obtenu, ni aux dégâts causés par le mildiou sur les grappes au moment de la vendange. De plus, contre toute attente, les viticulteurs qui ont le mieux maîtrisé le mildiou ont utilisé des doses de cuivre plus faibles que leurs collègues qui nont pas réussi à maîtriser cette maladie. L'hypothèse est que les viticulteurs qui utilisent plus de cuivre sont moins précis dans le positionnement et la fréquence des traitements, et que les viticulteurs qui ont subit des contaminations de mildiou traitent plus régulièrement et augmentent les doses. Un focus est également réalisé sur lutilisation de cuivre en raisin de table.
BasIC Bas Intrant Cuivre : Réussir sa lutte contre le mildiou avec peu de cuivre
Eric NARRO, Auteur ; Anaïs BERNEAU, Auteur ; Martin ROCOUR, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022En agriculture biologique, le cuivre est la seule substance homologuée et efficace pour lutter contre le mildiou. Cependant, le cuivre peut saccumuler dans le sol et avoir des effets indésirables. Ainsi, cette brochure a été conçue pour aider les vignerons à faire face au mildiou de façon efficace, tout en minimisant les quantités de cuivre utilisées. Ce document commence par rappeler les périodes durant lesquelles il est recommandé de traiter (la date et le nombre de traitements sont à ajuster en fonction de la météo pluviométrie -, du stade physiologique de la vigne et de la pression en mildiou). Il indique ensuite les doses préconisées de cuivre métal en fonction du stade physiologique de la vigne et de la pression en mildiou, avant de schématiser une proposition de planning de traitement. Des informations sur les préparations à base de plantes (ortie, prêle, saule, ail, pissenlit, reine des prés) aidant à lutter contre cette maladie sont aussi apportées. Un focus est ensuite réalisé sur la prophylaxie car, au-delà du traitement en lui-même, la gestion du mildiou sopère par des actions préventives tout au long du cycle de la vigne (ébourgeonnage, rognage, palissage, effeuillage, taille, travail du sol, etc). Ce document explique également quoi faire si un producteur bio sest fait dépasser par le mildiou (utilisation de produits phytosanitaires et recours à des actions physiques sur la vigne) et donne des repères pour bien régler son pulvérisateur. Cette brochure a été réalisée dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre), piloté par la FNAB et financé par le plan Ecophyto II.
BasIC Bas Intrant Cuivre : Viticulture bio : comment réduire lusage du cuivre et maîtriser le mildiou ; BasIC Bas Intrant Cuivre : Raisin de table biologique : comment réduire lusage du cuivre et maîtriser le mildiou
FNAB, Auteur ; Lucie PIERRE, Auteur ; Elise RIVIÈRE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Ces quatre fiches présentent les témoignages de viticulteurs bio et d'un producteur de raisins de table bio qui ont mis en uvre des pratiques afin de réduire leur utilisation de cuivre, tout en maîtrisant le mildiou. Ces fiches détaillent plus particulièrement leurs pratiques en 2020 et 2021 : IFT total, dose de cuivre utilisée, rendements, niveau de maîtrise du mildiou, stratégie de réduction des intrants, avantages, limites Un membre du projet BasIC propose également un regard extérieur sur leurs pratiques, et chaque producteur exprime trois conseils-clés pour diminuer les traitements. David Giachino, viticulteur bio en Isère, préconise un éclaircissage de la vigne, lutilisation de PNPP et une bonne qualité de pulvérisation. Frédéric Schmitt, en Alsace, conseille de tester progressivement de nouvelles pratiques, de ne pas se laisser déborder et de bien maîtriser la prophylaxie. Gabin et Félix Richoux, dans lYonne, recommandent avant tout dobserver, danticiper et dêtre rigoureux. Thierry Serre, producteur de raisins de table bio dans le Tarn-et-Garonne, préconise également de tester de nouvelles pratiques de manière progressive, de faire attention à la tolérance des dégâts causés par le mildiou sur les feuilles (pour que les grappes ne soient pas attaquées par la suite), et dêtre vigilant vis-à-vis du black rot. Ces fiches ont été réalisées dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre), qui est piloté par la FNAB et financé par le plan Ecophyto II.
Cartographie des utilisations des produits phytopharmaceutiques à base de cuivre en France en considérant leur application en agriculture biologique et conventionnelle
Ce rapport de lAnses établit une cartographie des utilisations des produits phytopharmaceutiques à base de cuivre en France en considérant leur application en agriculture biologique et conventionnelle. Cette étude visait à fournir des éléments de contexte sur les pratiques agricoles actuelles d'usage du cuivre en France et sur la dépendance des filières aux produits cupriques. Ce travail a permis d'identifier les filières qui pourraient être impactées par une évolution des contraintes réglementaires et appliquées aux produits cupriques. Pour finir, un état des lieux de l'utilisation d'alternatives chimiques et non chimiques au cuivre permet d'explorer la faisabilité d'une limitation accrue du cuivre ou de sa substitution.
Le cuivre contre le mildiou
Nina CHIGNAC, Auteur ; Violette SORNIN, AuteurEn viticulture biologique, le cuivre est toujours le produit le plus efficace pour lutter contre le mildiou. Toutefois, s'accumulant dans les sols, il fait l'objet de controverses environnementales et son usage est limité réglementairement à une dose de 4 kg par hectare et par an, lissée à 28 kg par hectare sur sept ans. Afin d'aider les viticulteurs pour un usage raisonné et efficace, plusieurs recommandations, issues notamment de résultats d'essais, sont présentées dans cet article. L'objectif : traiter au bon moment grâce à une bonne connaissance du produit utilisé, du cycle de la vigne et des conditions météorologiques.
Dossier : Innovations en arboriculture : Introduire des animaux dans les vergers
Marion COISNE, AuteurDe plus en plus darboriculteurs introduisent des animaux dans leurs vergers. Cela apporte différents bénéfices ; pour les vergers : gestion du couvert herbacé, gestion du lierre sur les arbres, lutte contre les ravageurs (carpocapse, anthonomes, campagnols ), fertilisation partielle ; et pour les animaux : ressources alimentaires (herbe, fruits de second choix), abris climatiques, voire refuges contre les prédateurs. Enfin, cela peut permettre aussi à lagriculteur de sécuriser son système en développant un atelier animal de taille suffisante en plus des vergers. Ce dossier présente aussi les freins liés à cette pratique (dégâts sur les arbres, compaction du sol ) et les points de vigilance (bonne communication avec les éleveurs, investissements pour les abris, abreuvoirs, clôtures, temps dastreinte, réglementation biosécurité ). Des essais montrent que les fils électriques sont le moyen le plus efficace pour éviter les dégâts dans les vergers. Dautres expérimentations ont été menées pour quantifier les bénéfices et les freins techniques sur la station de la Pugère (Bouches-du-Rhône). Le dossier fait également place aux témoignages darboriculteurs ayant introduit des animaux dans leurs vergers.
Enquête sur les pratiques des vignerons bio en France : Millésime 2021 Edition 2022
Cette enquête annuelle, réalisée depuis 2012, porte sur les pratiques nologiques des vignerons français en agriculture biologique (458 vignerons interrogés). Elle est menée par lITAB et Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine. Sa reconduite permet de suivre lévolution des pratiques des vignerons bio. Celles-ci évoluent en fonction des millésimes, de larrivée de nouveaux vignerons bio dans la filière, de la réglementation... Concernant la conduite de la vigne, le millésime 2021 a été très compliqué à gérer sur le terrain, avec un gel important en début de saison et une très forte pression en mildiou au mois de juin. Au niveau des pratiques nologiques, les résultats montrent quelles ont peu évolué par rapport aux millésimes précédents. Les utilisations dintrants (levures, collage...) et de techniques (inertage, filtration...) autorisés en bio restent faibles (inférieures à 30 %, si lon exclut le SO2 et les barriques), même si la quasi-totalité des outils mis à disposition par la réglementation sur le vin bio est employée. Cette enquête confirme également lexistence de deux écoles de vinification pour les vins biologiques : dune part, les vignerons de plus petite taille qui tentent de se passer au maximum des intrants ; dautre part, les vignerons qui utilisent une palette dintrants plus large, afin dobtenir un vin au profil spécifique et/ou constant dans le temps (notamment pour répondre au marché de lexport). Concernant les déviations et les problématiques (acidité volatile...) rencontrées durant la vinification, les vignerons bio prennent de plus en plus le réflexe danalyser la présence de Brettanomyces. Les déviations semblent avoir été plus faibles pour ce millésime 2021. Les problèmes de goût de souris resteraient néanmoins spécifiques aux vins sans SO2.
Extraits végétaux : les connaissances se précisent
Adrien LASNIER, AuteurEn protection des cultures, l'utilisation d'extraits végétaux se développe. Toutefois, les connaissances sur ces substances et sur leurs effets sont encore peu nombreuses. Dans le cadre du projet Obioleg, dans la région Pays de la Loire, le CTIFL réalise des essais in vitro et sur plantes depuis 2019. De nombreux extraits végétaux sont ainsi évalués pour plusieurs cultures légumières et leurs pathogènes. Sur la station expérimentale de la Morinière (Indre-et-Loire), des essais similaires sont réalisés pour mieux lutter contre la tavelure sur pommiers. L'efficacité d'extraits végétaux est notamment comparée à celle de solutions couramment utilisées en agriculture biologique (cuivre, soufre).
Filière cognac bio : État des lieux et perspectives
Léa BIZEAU, Auteur ; Léa CUBAYNES, Auteur ; Jeanne KERRINCKX, Auteur ; ET AL., AuteurEn Nouvelle-Aquitaine, en 2021, 13,7 % des vignes étaient conduites en agriculture biologique, soit 32 522 ha certifiés ou en conversion. Parmi les différents bassins viticoles de la région, celui de Cognac est moins "converti", avec 3 % de ses surfaces en AB en Charente et 4 % en Charente-Maritime. A travers cet article, les auteurs dressent un état des lieux de cette filière Cognac bio et de ses perspectives de développement. La moindre proportion de production bio s'explique en partie par la structuration de cette filière, avec du cognac vendu principalement aux maisons de cognac (peu de vente directe) qui ne valorisent pas le produit en bio mais le mélangent aux produits conventionnels. Toutefois, les choses changent petit à petit. Du côté de la production, plusieurs groupes de producteurs bio (DEPHY Bio, par exemple) se sont constitués pour travailler sur les performances techniques de leurs vignobles, et notamment sur la gestion des maladies (mildiou et flavescence dorée principalement), des ravageurs et des adventices. L'un des grands objectifs : réduire les doses de cuivre utilisées. Ainsi, même si le cognac biologique est aujourd'hui encore minoritaire, ses perspectives de développement sont encourageantes.
Gestion du mildiou : Bilan de la campagne 2021
Martin ROCOUR, AuteurCet article propose un retour sur la campagne viticole 2021 en matière de pression du mildiou et de moyens mis en uvre pour lutter contre cette maladie cryptogamique. L'été 2021 a été pluvieux, en particulier de juin à fin juillet, entraînant le maintien d'une pression du mildiou importante et la nécessité, pour les viticulteurs, de poursuivre les traitements. En effet, il est primordial de protéger les feuilles - et pas seulement les grappes - afin d'assurer la mise en réserve pour les années suivantes, et donc la pérennité de la plante. Plusieurs conseils sont donnés en ce sens. En 2021, les conditions météo estivales propices au mildiou ont fait suite à des épisodes de gel qui avaient déjà fragilisé les ceps, avec des retards de développement végétatif parfois conséquents, mais aussi un buissonnement important de certains ceps qui ont alors nécessité plusieurs passages d'ébourgeonnage.
Maladies de conservation : Les recherches avancent sur pommes
Marion COISNE, AuteurLes maladies de conservation peuvent causer des dégâts importants sur les pommes. Pour évaluer les solutions efficaces en bio, le Cefel (Centre dexpérimentation en fruits et légumes du bassin Sud-Ouest) mène des essais en pré-récolte et en post-récolte. Contre les gloeosporioses, les résultats obtenus avec le traitement pré-récolte Amylo-X sont mitigés : il sest avéré intéressant en 2017, mais na montré aucune efficacité en 2020. Plusieurs traitements pré-récolte à base de cuivre ont également été testés contre le phytophthora, afin de comparer lefficacité des différentes formes de cuivre et des co-formulants. Le Funguran sest montré le plus performant à plusieurs reprises. Quatre traitements pré-récolte ont également été testés contre les pourritures de Gala : Blossom Protect, Amylo-X, Rhapsody et Curatio. Blossom Protect sest avéré être le plus efficace, que ce soit sur monilia, cylindrocarpon, gloeosporioses ou colletotrichum. Toutefois, il sagit dun essai unique : dautres expérimentations sont nécessaires pour confirmer ou infirmer ces résultats. Enfin, le traitement à leau chaude (traitement post-récolte) a été testé pour lutter contre les gloeosporioses. Aucun fruit na été atteint par cette maladie lorsque les pommes ont été traitées 2,5 min à 51-52 °C. Mais, plus la durée et la température augmentent pendant le traitement, plus il y a de risques de brûlures. En complément de cet article, un encart explique quaux Jardins de Brière, en Loire-Atlantique, la lutte contre les maladies de conservation passe, dans un premier temps, par le choix de la variété, puis par des traitements pré-récolte.
Mildiou de la vigne : alternatives au cuivre
Claude-Eric PARVEAUD, Auteur ; Maxime JACQUOT, AuteurLe cuivre est une substance utilisée aussi bien en viticulture biologique (dans 97 % des vignobles) que conventionnelle (84 % des vignobles). Il permet de lutter efficacement contre le mildiou de la vigne, avec une certaine facilité d'utilisation et un coût modéré. Toutefois, sa phytotoxicité, l'apparition de résistances ou encore ses effets néfastes sur la faune du sol poussent les acteurs agricoles à chercher des alternatives. La majorité des travaux portent sur des solutions de substitution, qui peuvent être d'origine minérale, animale, microbienne ou végétale (notamment en agriculture biologique), et avec des modes d'actions variés (fongicide, stimulation des défenses naturelles de la plante, hyperparasitisme). Le Grab (groupe de recherche en agriculture biologique) est particulièrement actif sur le sujet. Entre 2007 et 2020, il a évalué 41 substances alternatives à différentes concentrations, avec différents adjuvants, associées ou non à une faible dose de cuivre, soit 64 modalités différentes. Ces essais ont été réalisés dans la vallée de la Drôme, sur le cépage Muscat petits grains. Les résultats les plus marquants, concernant 16 substances, sont présentés dans cet article. Pour les substances alternatives utilisées seules, cinq d'entre elles ont présenté une efficacité significative sur feuille. En revanche, pour les modalités associant une faible dose de cuivre, les produits alternatifs ne permettent pas d'atteindre de meilleurs résultats que le cuivre utilisé seul. Ces travaux de recherche doivent se poursuivre. De plus, la combinaison de leviers phytosanitaires, agronomiques et variétaux semble prometteuse et mérite également d'être approfondie.
Mildiou et vigne: Que retenir de 2021? - Quelques pistes concrètes pour une meilleure maîtrise des risques
Claire MULLER, Auteur ; Mathias LUDWIG, AuteurL'année 2021, avec un mois de mai froid et un été pluvieux, a été particulièrement favorable au mildiou. Les vignerons suisses, quel que soit leur territoire, ont dû s'adapter en permanence à cette saison exceptionnelle, mais qui pourrait se reproduire à l'avenir. Il leur a fallu traiter rapidement, au bon moment, et surtout à de nombreuses reprises. Si cela s'est avéré d'autant plus difficile dans les vignobles qui sont peu ou pas mécanisés, ces systèmes ne sont pas pour autant à oublier. Des adaptations sont possibles, comme passer en vignes hautes ou mi-hautes, ou encore implanter des variétés plus résistantes. Dans un second article, trois vignerons romands en agriculture biologique présentent les stratégies qu'ils ont mises en place pour faire face à la situation de 2021 : - Eric Meylan, à Mont-sur-Rolle, mise sur la portance et donc sur la qualité de ses sols, et a adapté un quad pour appliquer certains traitements avec du matériel plus léger ; - André Bélard, à Chexbres, a pu agir en temps et en heures pour protéger ses vignes mais, à l'avenir, il souhaite développer plus de biodiversité via un projet de vitiforesterie ; - Damien Mermoud, à Lully, s'en est sorti grâce à une bonne maîtrise de la vigueur de ses vignes. Celles-ci sont cultivées mi-hautes et traitées avec des préparations biodynamiques.
Des ovins dans les vergers
Pierre PELLISSIER, AuteurDans la Drôme, où lélevage ovin et larboriculture sont des filières dynamiques, le projet ECORCE, porté par le FiBL France, avec Agribiodrôme parmi ses partenaires, a pour objet détudier la pratique du pâturage des ovins dans les vergers en saison de végétation. Tout dabord, lobjectif de ce projet de recherche est dévaluer les risques de lassociation ovins/arbres pour les animaux (intoxication chronique au cuivre, parasitisme) et pour les végétaux (écorçage et abroutissement). Les performances technico-économiques et organisationnelles de cette pratique ont été collectées et étudiées, dans le but, à terme, de construire un référentiel pour les agriculteurs. Cet outil permettra de lever les freins au développement de cette pratique et d'aider, dans leur réflexion et leurs décisions, les arboriculteurs qui souhaitent sassocier à un ou plusieurs éleveurs, ainsi que les arboriculteurs qui souhaitent créer un atelier délevage sur leur exploitation.
RELACS: Deliverables & reports: Copper
Annegret SCHMITT, Auteur ; Ursula WENTHE, Auteur ; Hans-Jakob SCHARER, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022 et 2021Le projet européen RELACS - REplacement of Contentious Inputs in organic farming Systems (2018-2022) - avait pour objectif dévaluer des solutions pour diminuer, voire remplacer, lutilisation dintrants controversés dans les systèmes conduits en agriculture biologique. Ce projet sest notamment penché sur les alternatives à lutilisation du cuivre en viticulture, en arboriculture et dans les cultures sous serre. Quatre livrables ont été publiés à ce sujet : 1 - Un livrable décrit et quantifie lutilisation de différents intrants controversés par les producteurs bio européens (une partie de ce livrable concerne lutilisation de cuivre) ; 2 Un autre livrable décrit les essais réalisés, en partenariat avec des entreprises impliquées dans le projet, pour tester des produits alternatifs au cuivre (essais conduits sur la vigne, des pommiers, des légumes sous serre concombres et tomates -, des rosiers et des framboisiers) ; 3 Un autre livrable propose une vue d'ensemble sur les nouvelles stratégies basées sur de faibles doses de cuivre, ou sans cuivre (en viticulture, arboriculture et cultures sous serre bio), et présente les résultats des essais réalisés dans des exploitations bio pour optimiser et valider ces nouvelles stratégies ; 4 Le dernier livrable se penche sur lévaluation des impacts socio-économiques et environnementaux des différentes alternatives aux intrants controversés (une partie de ce document concerne des alternatives au cuivre : utilisation dextrait de réglisse, dextrait de mélèze, dextraits de SUMB (plantes vivaces et ligneuses) et de faibles doses de sucre).
Renouvellement de lapprobation du cuivre : « La priorité : gérer laccumulation dans les sols »
Frédérique ROSE, AuteurLe cuivre doit être réapprouvé fin décembre 2025. Matthias Weidenauer, consultant, est mandaté par la Task force cuivre pour uvrer à la réapprobation du cuivre (Union Copper Task Force - EUCuTF) au niveau européen. Il note une grande avancée en 2021, avec ladaptation des guides dévaluation de lEfsa (prise en compte de la courbe en U pour la relation dose/effet négatif, prise en compte de la biodisponibilité du métal). Aujourd'hui, réglementairement, le cuivre est approuvé comme substance active candidate à la substitution. Il nest pas classé cancérigène, mutagène ou reprotoxique, mais persistant, bioassimilable et toxique. Cependant, cette évaluation ne semble pas appropriée pour le cuivre et la Task force uvre pour que le cuivre ne soit plus considéré comme candidat à la substitution. De plus, depuis 2003, la Task force cuivre réalise une étude, en Allemagne, pour évaluer limpact du cuivre sur les vers de terre. Les résultats montrent qu'il ny a pas deffets négatifs avec des doses de 4 et 8 kg/ha, mais que la perte pourrait être conséquente pour diverses espèces avec une forte dose de 40 kg/ha. Des essais sont également menés pour protéger les sols de laccumulation avec limplantation de couverts végétaux adaptés permettant dextraire le cuivre. Pour Matthias Weidenauer, trouver des solutions pour éviter laccumulation de cuivre dans les sols est la priorité. La Task force remet aussi en cause le risque estimé pour le travailleur (seuils de toxicité incohérents, pas de transferts par la peau observés...). Globalement, la Task force cuivre est optimiste pour le renouvellement de lapprobation de la substance.
Use of Copper-Based Fungicides in Organic Agriculture in Twelve European Countries
Lucius TAMM, Auteur ; Barbara THUERIG, Auteur ; Stoilko APOSTOLOV, Auteur ; ET AL., AuteurLa réduction de l'usage de produits à base de cuivre est l'un des objectifs de l'agriculture biologique, mais aussi de la politique agricole mise en uvre au niveau européen. Dans ce contexte, cet article vise à dresser un état des lieux de l'utilisation des produits à base de cuivre en agriculture biologique dans douze pays européens : Belgique, Bulgarie, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Norvège, Espagne, Suisse et Royaume-Uni. Il s'appuie sur des connaissances d'experts. Dans ces pays, 3258 tonnes de cuivre sont utilisées, chaque année, en agriculture biologique, soit 52 % de la dose annuelle autorisée. Les principales cultures concernées sont les oliviers, les vignes et les amandiers. 56 % des utilisations recensées le sont à des doses inférieures à la moitié de celles autorisées et, pour 27 % d'entre elles, les doses sont inférieures au quart des doses autorisées. Toutefois, un abandon total des produits à base de cuivre entraînerait des pertes de rendement non négligeables pour les agriculteurs. Pour en limiter encore l'usage, des stratégies préventives doivent être appliquées et développées, de même que des programmes de sélection de variétés résistantes doivent être mis en place. Un prix abordable des produits alternatifs est également une clé de réussite pour une stratégie de lutte sans cuivre.
Vignerons du monde : Oxney Estate Kristin Syltevik : Une pétillante production anglaise
Louise JEAN, AuteurOxney Estate est le plus grand domaine viticole biologique d'Angleterre. Il sétend sur 14 ha et se situe au sud-est du pays, dans le Sussex, à 15 km de la Manche. Les vignerons doivent donc composer avec une météo particulièrement pluvieuse, propice au développement des maladies (même si, avec le changement climatique, la situation est en train de changer). La vigne fait partie dun domaine agricole plus vaste de 344 ha, composé de grandes cultures et de prairies pâturées par des moutons. Depuis 2012, des vignes ont remplacé quelques prairies. Les dernières vignes ont été plantées en 2018. Cest Kristin Syltevik qui sen occupe. Les vignes ont été implantées sur une pente douce orientée sud-ouest. Leur ennemi numéro un est le mildiou. La vigneronne arrive globalement à rester en dessous du seuil des 4 kg de cuivre métal par hectare, même si ce seuil a été franchi en 2021. Sa stratégie repose sur des passages fréquents à de faibles doses de cuivre. Contre le botrytis, elle a opté pour un produit de biocontrôle, et elle utilise du soufre et du bicarbonate de potassium contre loïdium. Elle renforce également les défenses de ses vignes avec des extraits naturels dalgues. Au chai, Kristin Syltevik cherche à intervenir le moins possible sur ses vins. La gamme quelle vinifie est essentiellement constituée de pétillants blancs ou rosés, millésimés ou non, monocépages ou non, suivant les cuvées.
Alternatives, compléments, stratégies adaptées Comment diminuer lusage du cuivre ?
Arnaud FURET, AuteurCet article effectue un tour dhorizon des alternatives au cuivre en viticulture biologique. Bien que la stratégie de protection de la vigne doive être réfléchie de manière globale (contexte pédoclimatique, sensibilité des cépages ), une règle sapplique à tous : être vigilant au moment de la chute des capuchons des fleurs. Les baies néoformées sont très sensibles et doivent être protégées. Par ailleurs, divers produits alternatifs au cuivre ont été testés ces dernières années, avec un constat : il est impossible de se passer de cuivre sans prendre des risques importants. Néanmoins, certains de ces produits, associés à de faibles doses de cuivre, apportent une protection efficace : décoction de prêle ou de bourdaine, infusion de saule ou de reine-des-prés, extrait fermenté dortie Largile et le lithothamne, qui assèchent le milieu, présentent également un intérêt. Cependant, les produits utilisés ne sont pas la seule clé du succès : la qualité de la pulvérisation et le positionnement des traitements sont également essentiels. Il est aussi possible de recourir à des moyens de protection physiques, tels que la mise en place de bâches de manière automatisée en cas de pluie. En complément de cet article, David Giachino (vigneron biodynamiste en Savoie) explique sa stratégie pour diminuer son utilisation de cuivre.
La biodiversité des sols est-elle impactée par lapport de cuivre ou son accumulation dans les sols de vignes ? : Synthèse des connaissances scientifiques
B. KARIMI, Auteur ; V. MASSON, Auteur ; L. RANJARD, Auteur ; ET AL., AuteurLe sulfate de cuivre a été utilisé de manière intensive pour lutter contre les maladies fongiques de la vigne durant près de 150 ans. De ce fait, le cuivre sest fortement accumulé dans les sols viticoles et peut atteindre des concentrations potentiellement nocives pour les organismes du sol. Bien que les doses de cuivre actuellement appliquées soient 10 fois plus faibles quil y a 50 ans, son utilisation pose question dans un contexte de transition agroécologique, car il est l'un des rares pesticides utilisés en AB. Cette étude, qui repose sur une méta-analyse de la littérature académique internationale, a pour objectif de quantifier les impacts du cuivre et de son accumulation sur la qualité biologique des sols. Parmi les 300 articles passés en revue, seulement 19 répondaient à cette question de façon pertinente. Lanalyse de ces 19 articles scientifiques montre que lactivité microbienne diminue de 30 % si le cuivre est appliqué à une dose supérieure à 400 kgCu/ha/an. Labondance des nématodes reste inchangée pour des doses de cuivre allant jusquà 3 200 kgCu/ha/an. La reproduction des collemboles diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 400 kgCu/ha/an. Celle des enchytrées diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 1 895 kgCu/ha/an. La biomasse lombricienne est réduite de 15 % après une application de 200 kgCu/ha/an. La respiration microbienne est réduite de 50 % dans les sols avec des teneurs en cuivre supérieures à 200 kgCu/ha/an. Globalement, bien quune toxicité du cuivre soit observée sur la biodiversité du sol, la littérature montre quelle concerne des doses au moins 50 fois supérieures à la dose de 4 kgCu/ha/an actuellement autorisée par la Commission Européenne. Cet article est une traduction de larticle scientifique : « Ecotoxicity of copper input and accumulation for soil biodiversity in vineyards » (https://doi.org/10.1007/s10311-020-01155-x).
Cahiers techniques T&B 2021
CHAMBRES D'AGRICULTURE, AuteurCe dossier compile plusieurs cahiers techniques rédigés par les Chambres dagriculture à loccasion du salon Tech&Bio 2021. Quatre cahiers techniques portent sur lélevage. Ils abordent les thèmes suivants : 1 - La régénération des prairies : le semis direct dans une prairie vivante ; 2 - Lalimentation des porcs bio : concilier besoins des animaux et coûts de production ; 3 - La résilience des élevages caprins bio : faire face et sadapter aux aléas ; 4 - La valorisation des mâles de races allaitantes : cas concret et références technico-économiques. Les deux cahiers techniques suivants portent sur le maraîchage : 1 - Les araignées rouges en melon bio sous abri : comment faire ? ; 2 - La diminution des nématodes à galles grâce au double sorgho : témoignage. Sensuivent deux cahiers techniques relatifs à la biodiversité et à lagroforesterie : 1 - Loutil Plan de Gestion des Systèmes AgroForestiers (PGDSAF) ; 2 Laccompagnement du réseau des Chambres dagriculture pour réaliser des projets en faveur de la biodiversité et de lagroforesterie. Deux autres cahiers techniques portent sur les grandes cultures : 1 le projet Capable (contrôler vivaces et pluriannuelles en agriculture biologique) : itinéraire type pour la gestion du rumex ; 2 - le triage à la ferme en AB : comment choisir son trieur ? Le dernier cahier technique est consacré à la vigne et porte plus particulièrement sur des constats expérimentaux rassurants quant à limpact du cuivre sur la qualité biologique des sols viticoles.
Le cuivre en arboriculture : Un mal nécessaire ?
Arnaud FURET, AuteurLes arboriculteurs bio cherchent à réduire leur utilisation de cuivre. Toutefois, il est difficile de trouver des alternatives qui rivalisent avec ce produit polyvalent et peu cher. Par ailleurs, dans les vergers zéro-cuivre, des champignons non présents habituellement apparaissent parfois : anthracnose sur pommier, monilia sur fleurs de pêcher, alternaria Un des leviers pour utiliser moins de cuivre est de faire évoluer les systèmes arboricoles (sélection variétale, reconception), mais il faut compter près de 20 ans pour en mesurer les effets. Autre levier : les substances naturelles de substitution. Ces dernières sont souvent actives en laboratoire, mais inactives au champ. Elles sont néanmoins efficaces lorsquelles sont combinées à de faibles doses de cuivre, ce qui permet quand même d'en réduire les doses. Les produits de biocontrôle (soufre, bicarbonate) ont des effets sur la tavelure, mais pas contre les maladies bactériennes. LArmicarb (bicarbonate de potassium) a été testé par le Grab : il a entraîné des réponses différentes suivant les variétés et a aussi engendré des problèmes en rentrant en interaction avec dautres produits. Le groupe Dephy arboriculture de l'Adabio utilise la BSC (bouillie sulfocalcique) en traitement « stop » et du cuivre en prévention. Loutil daide à la décision (OAD) Rimpro peut également permettre de réduire les doses de cuivre en optimisant les traitements. Un encart est réservé au témoignage d'un arboriculteur bio, situé en Loire-Atlantique, qui pilote ses traitements grâce à cet OAD.
Cuivre et soufre vs pesticides de synthèse : Leurs goûts et toxicités dans le vin
Frédérique ROSE, AuteurGilles-Eric Séralini (chercheur) et Jérôme Douzelet (artisan cuisinier, auteur et conférencier) ont cherché à mettre en évidence le goût et la toxicité des pesticides de synthèse dans les vins. Le cuivre et le soufre ont également été examinés. Dans une première expérience, 16 couples de vins ont été analysés afin de détecter les résidus de 250 pesticides. Un couple de vins étant composé dun vin bio et dun vin conventionnel produits la même année, sur le même terroir, avec le même cépage. Au total, 98 % des vins conventionnels présentent des résidus de pesticides (dont 11 récurrents), alors quun seul vin bio en contenait des traces. Un deuxième test a ensuite été réalisé en proposant des dégustations à laveugle à 71 professionnels des métiers de bouche. Ces derniers ont dégusté : les vins de chaque couple, des verres contenant uniquement de leau ainsi que des verres deau, dans lesquels les 11 pesticides ont été dilués à la même concentration que celle retrouvée dans les vins. 77 % des testeurs ont préféré les vins bio. 85 % arrivent à identifier au moins un pesticide et 58 % arrivent à tous les percevoir dans les verres deau. 57 % ont détectés les goûts des pesticides dans les vins. Le même type d'expérience a été réalisé avec du cuivre : 12 testeurs sur 30 lont reconnu à lodeur dans le verre contenant le mélange deau et de cuivre, et tous lont détecté au goût (eau + cuivre), ainsi que dans un vin. Pour les sulfites, tous lont détecté à lodeur et au goût (dans les verres deau et dans les vins).
Dossier de presse INRAE Agriculture biologique : vers un changement déchelle
Ce dossier de presse présente les différentes recherches en lien avec lagriculture biologique menées par INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement). Après avoir énuméré les 17 dispositifs expérimentaux dINRAE conduits en agriculture biologique, il détaille une trentaine de projets de recherche, ainsi que leurs principaux résultats. Les projets sont classés selon trois thèmes : 1 Du champ à lassiette : santés et qualités à la loupe ; 2 Quelles clés pour les dynamiques de transitions ; 3 A la recherche de la multi-performance de lagriculture biologique. Les thématiques abordées sont variées, par exemple : « Des vers bien pleins... de pesticides ! » ; « La bio, rempart efficace contre les bioagresseurs » ; « Les vertus du régime bio » ; « Du bio et de la diversité chez les maraîchers » ; « Circuits courts : une belle dynamique collective dans les territoires » ; « PAC : il est urgent de passer au vert » ; « Demain, la panne dazote ? » ; « Notation du bio : lACV doit revoir sa copie » ; « LAB fait aussi pousser les emplois »
Dossier spécial : Viticulture
Laurent COLOMBIER, Auteur ; Sidonie GUEGNIARD, Auteur ; Séverine DUPIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier regroupe trois articles dédiés à la réduction des intrants en viticulture biologique, en région Nouvelle-Aquitaine. Le premier sintéresse aux cépages résistant aux principales maladies annuelles de la vigne (mildiou, oïdium). Ces cépages peuvent permettre de diminuer les traitements fongicides de plus de 90 % et sont testés dans le Bergeracois (Dordogne). Larticle aborde les points suivants : les freins législatifs qui ralentissent lutilisation de ces variétés dans les AOP, les mécanismes impliqués dans la résistance génétique de ces cépages, le rôle et les suivis mis en place par lObservatoire national du déploiement des cépages résistants (OSCAR), ainsi que le témoignage des viticulteurs du Château Grinou qui ont intégré le réseau OSCAR. Le deuxième article est consacré aux expérimentations conduites par le Vinopôle Bordeaux-Aquitaine et ses partenaires. Il présente les résultats obtenus avec lOAD DeciTrait® pour moduler les doses de cuivre (projet Opticuivre Viti Bio) et les essais visant à intégrer des produits alternatifs pour lutter contre le mildiou (projet AltFongi Biocontrôle). Le dernier article porte sur limportance des collectifs dagriculteurs pour aller de lavant en matière de réduction dintrants. La Nouvelle-Aquitaine compte 13 réseaux viticoles DEPHY, 23 groupes 30 000 viti et 20 GIEE en lien avec la viticulture. Les principales thématiques travaillées en bio sont le désherbage, les couverts végétaux, la gestion du cuivre, loptimisation du choix de matériel
Environmental sustainability report (LCA)
Assumpció ANTON, Auteur ; Erica MONTEMAYOR, Auteur ; Rafaela CACERES, Auteur ; ET AL., Auteur | COVENTRY (Priory Street, CV1 5FB, UNITED KINGDOM) : UNIVERSITY OF COVENTRY | 2021Ce rapport, dédié à lévaluation de la durabilité environnementale de pratiques agricoles, a été réalisé dans le cadre du projet européen Organic-PLUS (2018-2021). Ce projet vise à réduire lutilisation dintrants pouvant être considérés comme controversés en agriculture, et plus particulièrement en agriculture biologique. Face au développement de pratiques alternatives et à la nécessité dévaluer leurs impacts sur lenvironnement (comparées aux pratiques plus classiques), ce rapport propose des orientations méthodologiques basées sur des analyses de cycle de vie (ACV). Cette méthodologie est illustrée par sept scénarios issus de la production biologique daubergines, de tomates, d'agrumes, d'olives, dovins viande, de porcins et de volailles et vise à comparer les performances environnementales dintrants controversés utilisés (ex : cuivre, vitamines synthétiques, tourbe) par rapport à leurs potentielles alternatives (ex : bicarbonate de potassium, huile de thym, matière organique compostée). En plus des résultats de ces comparaisons, la dernière partie de ce rapport présente les feuilles de calcul créées sous Excel pour mener ces évaluations environnementales, dans l'optique de partager cet outil dynamique (les données peuvent facilement être modifiées ou complétées). Conscients des limites des ACV pour évaluer la durabilité globale des systèmes de production biologiques, les auteurs prévoient que cette méthodologie soit complétée par des évaluations supplémentaires.
Gestion du cuivre : les retours dun groupe Dephy
Marie-Noëlle CHARLES, AuteurDe 2014 à 2019, les pratiques de dix vignerons appartenant au groupe Dephy dAgrobio Gironde ont été analysées. En moyenne, la quantité de cuivre utilisée a été de 3,65 kg par hectare et par an, en 11 passages. Le rendement moyen des vignes était de 40,5 hl/ha. Les premiers traitements sont généralement réalisés avec de faibles quantités de cuivre (moins de 150 g/ha), puis la dose augmente au fur et à mesure de la saison. La plupart des vignerons de ce groupe complètent les traitements à base de cuivre et de soufre par des préparations à base de plantes ou par des terpènes dorange. Par ailleurs, selon Etienne Laveau, de la Chambre dagriculture de Gironde, ce qui est important, pour que les traitements soient efficients, cest leur bon positionnement, et non leur nombre. Les vignerons soulignent également limportance des mesures prophylactiques : épamprage précoce des pieds et des têtes, levage le plus tôt possible, contrôle de la hauteur de lenherbement en inter-rang, limitation de la vigueur de la vigne Ils ont aussi insisté sur le fait de bien connaître les stades phénologiques-clés et de savoir observer la vigne.
Guide technique : Conduite du vignoble en agriculture biologique en région Nouvelle-Aquitaine - Décembre 2021
Ce guide technique, qui est une mise à jour de l'édition 2019, actualisée avec le cadre réglementaire de l'AB pour 2022, est un outil d'accompagnement pour les viticulteurs bio et pour les viticulteurs qui envisageant une conversion, ou qui veulent faire évoluer leurs pratiques. Au sommaire : - La viticulture en agriculture biologique ; - Sol et maintien de la fertilité ; - Préserver la santé du vignoble ; - La protection phytosanitaire ; - Des plantes pour soigner des plantes ; - Biodynamie : utilisation en viticulture ; - La vinification AB : réglementation ; - Les points de vigilance lors d'une conversion ; - Témoignages de viticulteurs et de viticultrices en conversion AB en Nouvelle-Aquitaine.
Paul Fouassier, secrétaire national viticulture à la Fnab
Frédérique ROSE, AuteurPaul Fouassier, viticulteur bio à Sancerre (Cher), est également secrétaire national viticulture à la FNAB (Fédération nationale de lagriculture biologique), depuis mars 2021. Dans cette interview, il explique quil est très investi, aux côtés des salariés de la FNAB, pour défendre le lissage du cuivre. Le lissage des doses est à la fois nécessaire pour les viticulteurs bio, afin quils puissent gérer correctement le mildiou dans leurs vignes, mais également pour les pépiniéristes, afin quils puissent avancer dans la production de plants bio (lun des autres enjeux de la filière viticole biologique). La FNAB et son réseau portent notamment le projet Basic (Bas Intrants Cuivre) qui vise à étudier limpact de différentes concentrations de cuivre sur les sols et la biodiversité. Paul Fouassier explique également que la crise sanitaire a eu de fortes répercussions sur les vignerons. Ces derniers ont bien souvent vendu moins de vin, ce qui entraîne des problèmes financiers pour un certain nombre dentre eux. Le gel sest ajouté à cela et a touché plus de 60 départements en avril 2021. La FNAB a dailleurs créé une commission spéciale sur le gel, en arboriculture et en viticulture, afin de travailler sur différents leviers permettant de contrer ses effets : taille plus tardive avec une pré-taille, variétés ou cépages plus résistants au gel, implantation de couverts végétaux, de haies, de bosquets
Peut-on se passer du cuivre en production de raisin de table biologique ?
Marc MIETTE, AuteurLes groupes DEPHY Ferme (financés par le plan ECOPHYTO) ont pour objectif de diminuer lusage des produits phytopharmaceutiques. Dans le Tarn-et-Garonne, un groupe DEPHY Ferme constitué de onze arboriculteurs dAgribio82, a débuté, en 2016, des travaux pour diminuer les doses de cuivre du groupe en production de raisins de table biologiques. Trois stratégies différentes ont notamment été testées chez trois producteurs situés près de Moissac : 1 - le programme « usuel », qui est basé uniquement sur des apports optimisés de cuivre ; 2 - le programme « biostimulant », qui associe un engrais foliaire à de faibles doses de cuivre (deux types dengrais foliaires ont été testés) ; 3 - le programme « de substitution », qui associe de faibles doses de cuivre à du talc et du vinaigre. En 2021, une année de forte pression en mildiou, ces producteurs ont réduit lutilisation de cuivre métal à : 3,78 kg/ha dans le cadre du programme usuel (le mildiou a été maîtrisé) ; 2,87 kg/ha dans le cadre du programme biostimulant (le mildiou a été maîtrisé) ; 0,91 kg/ha dans le cadre du programme de substitution (les feuilles ont été fortement impactées et une perte de 8 % sur les grappes a été enregistrée). Ces essais montrent néanmoins que certaines stratégies de réduction du cuivre fonctionnent, que la pression en mildiou soit faible ou forte.
Rendements & Pratiques nologiques : Des vignerons Bio en Nouvelle-Aquitaine Millésime 2020
Ce document est composé de deux parties. La première partie apporte des informations sur les rendements obtenus par des viticulteurs bio de Nouvelle-Aquitaine (millésime 2020). Ces données chiffrées sont basées sur les déclarations de récolte de 693 vignerons adhérents de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine. Globalement, lannée 2020 a été marquée par des conditions difficiles (crise sanitaire, gel, sécheresse, grêle ). Les vignerons enquêtés ont tout de même réussi à maintenir le cap et à rester proches du rendement moyen décennal de 40 hL/ha. Des zooms sont également réalisés par appellation (Bordeaux, Bergerac Duras, Castillon, Irouléguy). La seconde partie est consacrée aux pratiques nologiques. Elle sappuie sur les résultats dune enquête nationale qui a pour objectif de faire un point sur les intrants et les techniques utilisés par les vignerons bio. Pour 2020, Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine a fait le choix de présenter les résultats de lenquête nationale, au regard de la grande homogénéité des pratiques, tout en maintenant un focus sur des points caractéristiques de Nouvelle-Aquitaine. Les utilisations dintrants et de techniques spécifiques restent relativement faibles, mais toute la gamme doutils autorisés par la réglementation est utilisée. Au niveau des traitements à base de cuivre, une grande majorité des vignerons est restée en dessous de lutilisation de 4kg/ha/an. Néanmoins, cela se fait souvent au détriment du rendement et de la rentabilité de lexploitation.
Usage du cuivre : En nette baisse, mais encore indispensable
Arnaud FURET, AuteurLes producteurs bio cherchent à limiter l'usage de cuivre, mais ce dernier reste encore indispensable pour de nombreuses cultures, notamment la pomme de terre. Les années où la pression en mildiou est modérée, les producteurs parviennent à limiter l'utilisation de cuivre mais, en cas de forte pression, ils sont fréquemment au-delà de la dose moyenne de 4 kg/ha/an (dose lissée sur une moyenne de 7 ans). Les stratégies de traitement sont diverses : certains traitent périodiquement (ex : tous les 7 à 10 jours), dautres renouvellent les traitements tous les 20 mm de précipitations, dautres les pilotent plus finement via loutil daide à la décision Mileos (un encart détaille cet OAD développé par Arvalis). Outre le positionnement des traitements et lutilisation de différents sels de cuivre (dont les actions sont un peu différentes), il est aussi possible de mobiliser des produits alternatifs (ex : engrais foliaire, lithothamne). De nombreuses expérimentations sont en cours mais, globalement, les alternatives ne sont pas aussi efficaces que le cuivre en cas de forte pression. Le principal levier reste la résistance variétale, mais il est conseillé de continuer à traiter un minimum pour éviter que la résistance ne soit contournée. Un encart apporte le témoignage dAurélien Fercot, un producteur de plants de pommes de terre qui a recours à la phytothérapie pour diminuer ses doses de cuivre.
Le Vin et la biodynamie : Manifeste
Les principes de la biodynamie, dont les bases ont été posées en 1924, sont souvent insuffisamment connues. Cet ouvrage fait la lumière sur ce courant fondateur de l'agriculture biologique moderne et traite du bon usage de la biodynamie en viticulture. Après avoir exposé un savoir-faire viticole qui s'est construit au fil du XXème siècle et abordé les conséquences de la viticulture conventionnelle sur notre environnement, il présente les enjeux contemporains de l'agriculture biodynamique et les nombreux bénéfices que l'on peut en tirer, plus particulièrement dans le monde du vin. En fin douvrage, un tour de France de 50 domaines incontournables convertis à la biodynamie donne la parole aux vigneronnes et vignerons qui la pratiquent et permet de découvrir 50 cuvées d'élection, réalisées dans les règles de l'art.
Agriculture biologique : Fiches thématiques : Protection phytosanitaire : Fruits à pépins 2020
Ce guide régional, réalisé par les Chambres dagriculture dAuvergne-Rhône-Alpes, a été conçu afin daider les producteurs à conduire leurs vergers de pommiers et de poiriers (et autres fruits à pépins) dans le respect du cahier des charges AB. Il sarticule en huit parties : 1 un calendrier des observations (il récapitule, sous la forme dun schéma, toutes les observations, les piégeages, les comptages, les protections phytosanitaires à réaliser sur les vergers) ; 2 des fiches sur les principaux bioagresseurs : tavelure des fruits à pépins, pucerons du pommier, carpocapse et anthonome du pommier ; 3 des fiches sur certains auxiliaires : coccinelles, syrphes, chrysopes, forficules, typhlodromes, anthocorides et aphelinus mali ; 4 une fiche sur les bandes fleuries (pour favoriser la présence des auxiliaires cités précédemment) ; 5 une fiche sur les différentes méthodes déclaircissage utilisables en bio ; 6 - un canevas de protection du pommier en bio (un tableau de synthèse récapitule tous les stades et seuils critiques, avec les stratégies de lutte associées, les seuils dintervention et les mesures prophylactiques possibles) ; 7 un canevas de protection du poirier en bio (également sous la forme dun tableau de synthèse) ; 8 - une fiche sur le cuivre (réglementation et caractéristiques des différentes formes de cuivre).
Alternatives au cuivre pour contrôler le mildiou de la vigne en AB : Essai en parcelle expérimentale à Espenel
En 2020, le Grab et la Cave de Die Jaillance (basée dans la Drôme) ont mené un essai sur une parcelle expérimentale, afin de trouver des alternatives au cuivre en viticulture biologique. Plusieurs modalités ont ainsi été comparées : un témoin (non traité) ; une modalité « cuivre » (400 g CU métal/ha, ce qui correspond à la référence régionale) ; une modalité « cuivre faible dose » (100 g CU métal/ha) ; une modalité « Chitoplant » (produit à base de chitosan, 5 g/L) ; et quatre autres modalités qui associent la faible dose de cuivre et un produit alternatif (Chitoplant, vinaigre blanc bio 8°, savon noir et décoction de prêle). Les risques de contamination au mildiou les plus élevés sont apparus de la mi-mai à la mi-juin. Une inoculation de mildiou a ensuite été effectuée le 18 juin. Le niveau de pression du mildiou peut ainsi être qualifié de moyen. Six traitements ont été réalisés tout au long de la saison, avec en moyenne 12 jours décart. Le mélange Chitoplant et cuivre a entraîné une précipitation de ce dernier dans la bouillie, ces deux traitements ont donc été appliqués séparément. Aucune différence significative na été observée entre le témoin et la modalité « Chitoplant ». La fréquence des dégâts est identique quelle que soit la dose de cuivre (100 ou 400 g CU métal/ha), et lajout de Chitoplant, de vinaigre blanc, de savon noir ou de décoction de prêle à la faible dose de cuivre na pas significativement amélioré la protection phytosanitaire.
« Avoir la bouillie la plus homogène possible »
Ludovic VIMOND, AuteurSuite à son passage en bio il y a quatre ans, Richard Desvignes, cogérant dun vignoble champenois de 8 ha, sest posé la question de lachat dun mélangeur de bouillie. En bio, il allait apporter plus de tisanes et de traitements sous forme de poudre (ex : traitement à base de cuivre en poudre), et il voulait être certain davoir la même concentration de produit du début à la fin de la pulvérisation. Il a alors investi dans un mélangeur de bouillie quil estime avoir vite rentabilisé : les traitements en poudre sont nettement moins chers que les traitements sous forme liquide, et le mélangeur de bouillie limite les incidents (ex : buse bouchée). Il prend également la précaution de ne remplir son pulvérisateur quà moitié afin déviter la sédimentation. Il peut ainsi pulvériser des traitements à faible concentration en étant sûr que le mélange est homogène.
Le cuivre dans la lutte contre le mildiou en viticulture biologique en Occitanie
Emma CARROT, Auteur ; Audrey PETIT, Auteur ; Philippe COTTEREAU, Auteur ; ET AL., Auteur | LATTES CEDEX (Mas de Saporta, Maison des Agriculteurs - CS 30012, 34 875, FRANCE) : AGRICULTURES & TERRITOIRES - CHAMBRE RÉGIONALE D'AGRICULTURE OCCITANIE | 2020Le cuivre est utilisé depuis le XIXème siècle comme fongicide. Il est actuellement au cur des stratégies phytosanitaires des viticulteurs engagés en agriculture biologique : son large spectre d'action et labsence de résistance connue à ce jour en font un levier majeur dans la lutte contre le mildiou. Toutefois, il peut présenter des effets secondaires non désirables : ce métal nest pas biodégradable, il a tendance à saccumuler dans les sols et à avoir des impacts négatifs sur la microfaune. Cette plaquette, qui est dédiée à lutilisation du cuivre dans la lutte contre le mildiou en viticulture biologique, commence par présenter des photos de vignes atteintes par cette maladie fongique afin de mieux lidentifier. Elle détaille ensuite les stratégies globales de lutte contre cette maladie en AB, avant de rappeler quelques aspects réglementaires liés à lutilisation du cuivre et de lister les différentes formes de cuivre employées dans les traitements antifongiques. Pour finir, elle présente les effets secondaires et non intentionnels du cuivre sur les vignes et lenvironnement, ainsi que ses impacts sur les procédés de vinification.
Current use of copper, mineral oils and sulphur for plant protection in organic horticultural crops across 10 European countries
N. KATSOULAS, Auteur ; A-K. LØES, Auteur ; U. SCHMUTZ, Auteur ; ET AL., AuteurL'utilisation de certains intrants phytosanitaires d'origine minérale, tels que le cuivre, le soufre ou les huiles minérales, est controversée en agriculture biologique. Les données permettant de quantifier l'utilisation de ces intrants phytosanitaires sont rares. Dans le cadre du projet européen Organic PLUS, l'utilisation du cuivre, du soufre et des huiles minérales a été cartographiée dans dix pays européens, en collectant des connaissances d'experts, de mai à octobre 2018 (c'est-à-dire avant la limitation de l'utilisation du cuivre à 4 kg/ha/an qui est entrée en vigueur le 1er février 2019). Les résultats montrent que le cuivre est largement utilisé par les producteurs bio méditerranéens (agrumes, olives, tomates) et par les producteurs de pommes de terre bio. Les huiles minérales sont majoritairement appliquées pour lutter contre les cochenilles, les acariens et les aleurodes. Le soufre est aussi couramment utilisé, en particulier pour les cultures sous serre. Face à l'utilisation importante de ces intrants, notamment en cultures méditerranéennes, il est nécessaire de chercher des alternatives plus durables.
Différenciation des paramètres physiques et chimiques du sol en viticulture biodynamique
Les sols des vignobles présentent un risque accru de dégradation en raison des conduites culturales qui leur sont associées. La préservation de lintégrité et de la fertilité des sols est un concept-clé de lagriculture biologique et biodynamique. Toutefois, ces deux systèmes font lobjet de critiques en raison de la quantité de cuivre utilisée et des passages motorisés assez importants (travail du sol et désherbage mécanique) par rapport à la viticulture intégrée. Lobjectif de cette étude allemande était donc dévaluer les effets à long terme de ces trois systèmes de culture sur les paramètres chimiques et physiques des sols. À cette fin, des échantillons de terre issus de vignes conduites depuis longtemps selon ces trois systèmes de culture, dans le cadre d'un essai, ont été analysés. Différents paramètres ont été mesurés : la densité apparente du sol, la capacité en eau disponible, le carbone organique du sol, lazote, le pH et les concentrations en cuivre total et biodisponible. Les résultats montrent que lagriculture biodynamique améliore certains paramètres du sol (par rapport à la modalité « intégrée ») : la densité apparente du sol est plus faible et la concentration de carbone organique est plus élevée. Ces effets bénéfiques sont probablement dus à une couverture de linter-rang plus importante. Cependant, les références en agriculture biologique et en biodynamie ont aussi montré une accumulation de cuivre dans leur sol, ce qui est problématique pour la fertilité à long terme. Il est donc nécessaire de trouver des alternatives au cuivre pour assurer une qualité durable des sols en viticulture biologique et biodynamique. Cet article de vulgarisation, rédigé par lAssociation Biodynamie Recherche, est une traduction et une synthèse dun article scientifique de M. Hendgen et al., publié dans la revue « Plants » 2020, 9, 1361, dont le titre original est « Spatial Differentiation of Physical and Chemical Soil Parameters under Integrated, Organic, and Biodynamic Viticulture ».
En direct de lInao : Le cuivre : démêler le vrai du faux
Sandrine THOMAS, AuteurEn 2018, lEfsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) a réévalué lutilisation du cuivre en tant que substance active dans les produits de protection des végétaux. Suite à cette réévaluation, lutilisation du cuivre a été limitée à 28 kg par hectare sur sept ans et la réglementation bio laisse le choix aux États membres de fixer (ou non) un taux dapplication maximal annuel de 4 kg/ha de cuivre. Suite à cela, lAnses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a modifié les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits phytopharmaceutiques à base de cuivre afin de respecter cette dose limite. À ce jour, la majorité des produits cupriques est limitée à 4 kg/ha/an. Cette dose comprend tous les apports de cuivre de la parcelle, cest-à-dire les produits phytopharmaceutiques mais aussi les engrais foliaires. L'article fait ensuite le point sur les ZNT riverains (Zone de Non Traitement) et les possibilités d'application de cuivre.
Dossier spécial : Viticulture
Etienne LAVEAU, Auteur ; Sylvain FRIES, Auteur ; Adrien RUSCH, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier spécial est dédié à la protection de la vigne en agriculture biologique, et plus particulièrement à la lutte biologique par conservation. Il commence par présenter comment la faune auxiliaire, naturellement présente dans les parcelles participe à la lutte contre les ravageurs (ex : les typhlodromes contre les acariens rouges sur les feuilles, les larves de chrysope et les perce-oreilles contre les acariens, les tordeuses, les cicadelles). Il explique ensuite comment renforcer la biodiversité dans une parcelle (infrastructures agroécologiques, enherbement ) afin de favoriser léquilibre ravageurs/auxiliaires. Un focus est également réalisé sur le dispositif de recherche-action BACCHUS qui a pour objectifs de : 1 - produire des connaissances sur les effets des pratiques viticoles et des changements environnementaux sur la dynamique de la biodiversité dans la vigne ; 2 accompagner les viticulteurs vers des pratiques plus agroécologiques. Le rôle des chauves-souris dans la régulation des ravageurs est ensuite plus amplement détaillé, via les résultats de deux études : le programme BatViti étudie le rôle de ces mammifères contre la tordeuse de la grappe ; la seconde étude porte sur la régulation du ver de la grappe. Enfin, ce dossier est clôturé par un article sur la gestion du mildiou : il présente comment la Cave dIrouléguy gère ce ravageur omniprésent via une approche globale et préventive.
Enquête sur les pratiques oenologiques des vignerons bio en France - Millesime 2019 : Edition 2020
VIGNERONS BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ITAB, Auteur | MONTAGNE (38 Route de Goujon, 33 570, FRANCE) : VIGNERONS BIO NOUVELLE-AQUITAINE | 2020Lenquête sur les pratiques nologiques est réalisée depuis 2012. Sa reconduite chaque année permet de suivre lévolution des pratiques des vignerons bio en France et en Nouvelle-Aquitaine, ces pratiques étant fonction des millésimes, mais aussi de larrivée de nouveaux vignerons bio dans la filière, des évolutions réglementaires, etc. Elle constitue aussi une base de travail pour faire évoluer la réglementation en viticulture bio. Elle permet de faire un point sur le millésime qui vient de sécouler en mettant en lumière lutilisation des intrants et des techniques par les vignerons bio. Sur le millésime 2019, les pratiques des vignerons bio ont peu évolué par rapport aux millésimes précédents. Globalement, les utilisations dintrants et de techniques autorisés restent faibles. En revanche, toute la gamme des outils mis à disposition par la réglementation sur le vin bio est utilisée. Cette enquête confirme lexistence de plusieurs écoles de vinification en bio : dune part des vignerons bio qui tentent de se passer au maximum des intrants ; dautre part, des vignerons bio qui ont recours à une palette plus large dintrants permettant dobtenir un profil produit spécifique, régulier, constant dans le temps, dans le but notamment de répondre à certaines demandes export. Lenquête présente un panorama des pratiques liées au millésime 2019 concernant, entre autres : la gestion du SO2 (dioxyde de soufre), la gestion des Brettanomyces, les traitements au cuivre
Essais participatifs conduits avec les viticulteurs : Compte-rendu mildiou - 2020
Le Grab et Agribiodrôme coordonnent des essais réalisés dans le cadre du réseau dessais participatifs « plantes et vignes » au pays de la Clairette. En 2020, plusieurs essais, conduits dans des parcelles de « viticulteurs-expérimentateurs » avaient pour objectif de réduire les doses de cuivre utilisées dans la lutte contre le mildiou en AB. Les alternatives suivantes ont été testées : savon noir + dose réduite de cuivre ; infradoses de fructose + dose réduite de cuivre ; préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) + dose réduite de cuivre. Toutes ces alternatives ont été comparées à un témoin (dose classique de cuivre). Pour lessai avec les PNPP, diverses préparations ont été utilisées en fonction de la situation sanitaire : décoction de prêle, infusion dachillée, extraits fermentés (EF) de fougère, infusion de reine des prés, EF dortie, EF de consoude, EF de laminaire, miel... Concernant la pression en mildiou, elle a été assez faible au début de la saison, mais des contaminations tardives ont causé dimportants dégâts en fin de saison. Dans ces conditions, des résultats intéressants ont été observés sur grappe pour les modalités savon noir et PNPP (aucune différence significative na été observée entre la modalité cuivre classique et la modalité dose réduite de cuivre + PNPP). Pour les infradoses de sucre, les réponses sont plus mitigées, avec des différences de résultats selon les cépages.
Gérer la bactériose
Véronique BARGAIN, AuteurAfin de limiter lutilisation de cuivre de sulfate pour lutter contre la bactériose du melon, lApcel teste, depuis plusieurs années, différentes stratégies phytosanitaires à base de cuivre, associé à des produits alternatifs ou de biocontrôle. En 2020, des essais financés par la Région Nouvelle-Aquitaine ont comparé lapplication de bouillie bordelaise avec la dose homologuée (4 kg/ha) à des applications à demi-dose (2 kg/ha), associées ou non à un produit alternatif ou de biocontrôle (Helioterpen Film, Limocide et Rhapsody). Résultats : Les traitements de la modalité « 4 kg/ha » ont été efficaces, mais pas tous ceux de la modalité « 2 kg/ha ». Lajout d'Helioterpen Film na pas eu deffet. Les deux applications de Limocide ont permis de réduire les attaques sur le feuillage, mais nont pas eu deffet significatif sur les fruits. En revanche, lajout de Rhapsody (produit autorisé en AB) a significativement diminué les attaques sur fruits : avec ce produit, lefficacité des traitements a été similaire à la modalité « 4 kg/ha », avec donc deux fois moins de cuivre utilisé.
Laurent Cassy, président des Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine
Frédérique ROSE, AuteurLaurent Cassy est un viticulteur et un céréalier bio basé en Gironde. En 2019, il a été élu président des Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine. Cette association regroupe 300 adhérents et a pour objectif de défendre les vignerons bio de cette région et de promouvoir leurs vins. Elle a notamment comme missions deffectuer une veille juridique (notamment sur lévolution du cahier des charges bio), danticiper les marchés en cherchant de nouveaux débouchés stables et de renforcer le conseil technique. Pour ce dernier point, elle réunit plusieurs réseaux : Fnab, Chambres dagriculture, conseil privé L'association Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine est également impliquée dans plusieurs programmes de recherche en lien avec la réduction des intrants en nologie et travaille en collaboration avec lIFV, luniversité de Bordeaux et lITAB. Dans cette interview, Laurent Cassy commence par détailler les différentes missions de cette association. Il explique ensuite comment se porte le marché des vins bio en Nouvelle-Aquitaine, apporte des informations sur les marchés à approfondir dans les années à venir et aborde le sujet du cuivre. En complément de cette interview, un encart décrit son exploitation. Cette dernière est composée de 51 ha de vignes et de 24 ha de grandes cultures.
Limiter l'usage du cuivre : Deux projets en cours à lItab
Louise JEAN, AuteurLInstitut de lagriculture biologique et de l'alimentation biologiques (Itab) participe à deux projets sur la réduction du cuivre en viticulture. Lun est français (Ecophyto Basic) et lautre européen (Relacs). Ecophyto Basic (Bas intrant cuivre) est porté par la Fnab. LItab vient en appui méthodologique sur deux volets. Le premier concerne létude de limpact environnemental de lutilisation du cuivre, en conditions réelles dapplication en viticulture biologique, via des collectes et des analyses déchantillons de sol. Le deuxième volet s'intéresse à la caractérisation des systèmes faiblement consommateurs de cuivre et à lidentification de stratégies pour réduire son usage, via des enquêtes auprès de viticulteurs bio et lanalyse de la base de données Dephy Ecophyto. Le projet Relacs (Replacement of Contentious Inputs in Organic Farming Systems) vise à limiter les intrants controversés en bio, et notamment le cuivre. Plusieurs essais sont menés, hors France, pour tester des extraits de réglisse, de mélèze, de styrax et le tagatose. En dehors de ces deux projets, lItab effectue aussi, dans le domaine viticole, des travaux dexpertise en appui à la réglementation nationale et européenne.
Lutter contre le mildiou en raisin de table : Des essais pour réduire les doses de cuivre
Marion COISNE, AuteurDans le Tarn-et-Garonne, un groupe d'agriculteurs Dephy et l'animateur technique de Bio Occitanie qui les accompagne réfléchissent ensemble aux manières de diminuer les doses de cuivre qu'ils utilisent sur raisin de table. Pour cette production, les grains doivent en effet être totalement exempts de mildiou. Depuis 2016, chez trois de ces agriculteurs, des stratégies de lutte différentes sont testées. Un premier programme, dit "usuel", vise à réduire la dose de cuivre en réalisant des passages plus fréquents. Un deuxième programme avait pour objectif de remplacer totalement le cuivre par des extraits végétaux (biostimulants) du commerce. Le troisième programme est dit "de substitution" : il associe de faibles doses de cuivre à du talc, du vinaigre, et/ou de l'extrait de pépins de raisins. Pour chacun de ces trois programmes, les agriculteurs ont pu réduire leurs doses de cuivre, avec 12 à 20 traitements par an et de petites doses. Ces essais doivent être reconduits en 2021.
Pâturage de brebis dans les vignes : Faisabilité et retour dexpérience
Camille DUCOURTIEUX, AuteurLe projet Brebis_Link, coordonné par la Chambre dagriculture de la Dordogne, a pour objectif dacquérir des connaissances et de promouvoir le pâturage ovin sur des surfaces dites additionnelles (vergers, vignes, céréales), en Nouvelle-Aquitaine et nord Occitanie. Deux actions ont été menées simultanément : 1 - La réalisation denquêtes auprès déleveurs et de cultivateurs afin de recenser les pratiques actuelles ; 2 - La mise en place dexpérimentations pour étudier la faisabilité de ce type de pâturage. Cet article sintéresse plus particulièrement au cas de la vigne. Il présente, tout dabord, les résultats dun essai mis en place sur une parcelle (en conversion AB) du Lycée viticole de la Brie, à Monbazillac. Un lot de 40 brebis, provenant de la ferme expérimentale de Glane (SICA CREO), a pâturé les inter-rangs des 1,56 ha de vigne, durant dix jours en novembre 2018 et durant sept jours en mars 2019. Un retour est effectué sur le déroulement de lessai, la valeur alimentaire du couvert et limpact sur la santé des brebis (gestion de la problématique du cuivre). Dans un second temps, les résultats des enquêtes réalisées auprès des éleveurs et des viticulteurs sont présentés : les avantages et les inconvénients sont détaillés pour les deux parties, puis quelques conseils techniques sont apportés, ainsi que quelques références (chargement, hauteur de pâturage).
Plant health care in organic farming: The role of natural substances in a biodiversity-based system approach
Jutta KIENZLE, Auteur ; Kevin SMITH-WEISSMANN, Auteur ; Mathilde CALMELS, Auteur ; ET AL., Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : IFOAM EU GROUP | 2020En agriculture biologique, la santé des plantes passe par des pratiques spécifiques, mais aussi, et surtout, par une transformation forte du système de production au moment de la conversion. Dans ce rapport, le rôle des substances naturelles, dans une approche systémique basée sur la biodiversité, est abordé à travers quatre composantes du système de production : - l'exploitation et le paysage ; - la biodiversité ; - les mesures de prévention ; - les mesures de protection directes des plantes. Deux exemples pratiques de préservation des cultures sont décrits : le désherbage mécanique et la réduction du cuivre en viticulture. Les contextes, réglementaire et économique, relatifs à ces substances naturelles sont également présentés, avec une liste non-exhaustive des produits autorisés en AB. Enfin, quelques recommandations à destination des décideurs politiques sont proposées.
Le point avec Ecocert : Les évolutions du règlement européen
Gaëtan SIRVEN, AuteurEn décembre 2019, des modifications ont été apportées aux annexes I, II, VI et VII du règlement européen sur l'agriculture biologique (RCE 889/08). Pour la production végétale, elles concernent l'annexe I avec l'élargissement des origines autorisées de calcium et de chlorure de sodium, ainsi que l'autorisation, sous certaines conditions, des acides humiques, fulviques et du biochar en tant qu'engrais et amendements du sol. L'annexe II, portant sur les produits phytopharmaceutiques, autorise notamment l'utilisation de 5 nouveaux produits/molécules, dont la maltodextrine, les terpènes et la cerevisante ; et modifie les conditions d'utilisation des composés de cuivre (28 kg/ha sur 7 ans). Pour la production animale, de nouveaux additifs pour l'alimentation des animaux sont utilisables, à condition de palier une fermentation insuffisante de l'ensilage qui serait due aux conditions climatiques (annexe VI).
Le point avec Ecocert : Guide de lecture : ce qui change
Gaëtan SIRVEN, AuteurCet article liste les principales décisions prises par le Comité national de lagriculture biologique (Cnab) le 30 septembre 2020. Lordre du jour traité par le Comité était important puisque la précédente réunion avait eu lieu en janvier 2020. Les modifications évoquées en productions végétales portent sur : les auxiliaires technologiques utilisables dans les méthaniseurs ; lusage du cuivre en tant que produit phytopharmaceutique (max. 28 Kg/Ha sur 7 ans...) ; lautorisation de substances à effets de barrières physiques ; lautorisation de produits post-récolte ; les rotations pour les cultures de légumes. En productions animales, les modifications ont concerné : les boucles nasales pour les porcs élevés en plein air intégral ; le marquage des animaux ; les conditions de logement pour les volailles (hauteur des marches au niveau des trappes daccès aux parcours) ; la définition des herbes et épices non bio utilisables en alimentation animale. Toutes ces modifications sont disponibles et plus grandement détaillées dans le Guide de lecture.
Les surfaces se développent : Le kiwi, rustique mais technique ; Produire des kiwis : En Dordogne, des outils « faits maison »
Marion COISNE, AuteurCes deux articles sont consacrés à la culture du kiwi en AB. Cette culture rustique, qui nest pas compliquée à convertir en bio et dont la plus-value est non négligeable, gagne du terrain en France. Cette liane demande en effet peu de traitements et ces derniers sont réalisés avec du cuivre (même en conventionnel). Les conduites bio et conventionnelles diffèrent principalement au niveau du désherbage et de la fumure. En matière de fertilisation, léquilibre est compliqué à trouver en bio car il faut que la minéralisation seffectue au bon moment : des libérations dazote incontrôlées peuvent engendrer des problèmes de conservation des fruits (ils sont alors riches en eau et mûrissent trop vite dans les chambres froides), alors quun manque dazote va causer des retards de végétation. La gestion de lenherbement est également un point crucial en bio. Les inter-rangs et les rangs sont le plus souvent enherbés et fauchés, ce qui est très chronophage : il faut compter quatre fois plus de temps quen conventionnel. Dun point de vue maladies, lennemi principal du kiwi est la bactériose PSA (Pseudomonas syringae pv. Actinidiae), dont le seul moyen de contrôle est prophylactique (traitements à base de cuivre). Des informations complémentaires sur litinéraire technique du kiwi bio sont également apportées via deux témoignages de producteurs.
Utilisation du cuivre en 2019 : Filière Viticulture
Cette fiche décrit lutilisation du cuivre au sein du réseau DEPHY Viticulture durant lannée 2019. Elle synthétise les données enregistrées par les 434 systèmes viticoles de ce réseau, dont 150 sont en agriculture biologique ou en conversion. Ces données ont été collectées sous Agrosyst (système dinformation dédié au réseau DEPHY). Pour synthétiser les résultats, les systèmes de culture ont été regroupés par grands bassins viticoles (Alsace-Lorraine, Bordeaux-Bergerac, Bourgogne-Jura-Savoie, Champagne, Charentes, Languedoc-Roussillon, Rhône-Provence, Sud-Ouest, Val de Loire). Durant lannée 2019, la pression en mildiou a globalement été assez faible, sauf dans quelques secteurs situés dans le Sud-Ouest et sur la façade atlantique (Bordeaux, Charentes) où la pression en mildiou a été jugée moyenne. La quantité de cuivre utilisée (phytos + engrais foliaires) est en moyenne de 1,3kg/ha en conventionnel et de 2,5 kg/ha en AB. Cette fiche apporte des données chiffrées sur : lutilisation du cuivre en AB et en conventionnel, les quantités de cuivre utilisées par bassin viticole, les différentes formes de cuivre et les assemblages employés, la temporalité de lutilisation.
Vins blancs : Préserver le potentiel aromatique des jus
Louise JEAN, AuteurLors de la vinification, la préservation des arômes est un enjeu crucial, notamment pour les blancs thiolés. Elle passe par une lutte efficace contre loxydation, ennemie de beaucoup darômes variétaux et fermentaires. Les sulfites demeurent le premier outil du vigneron, mais il est possible de mobiliser dautres leviers. Cet article offre un tour dhorizon des pratiques permettant de réduire loxydation, de la vigne au chai. La prévention de loxydation commence dès la vendange : il est conseillé de vendanger tôt pour éviter que des températures trop hautes ne fragilisent la pellicule des raisins. La qualité sanitaire des fruits joue également en faveur des arômes. Au chai, pour lutter contre loxygène, il est possible dinerter le pressoir. Le viticulteur peut aussi recourir à des levures non Saccharomyces pour éviter le développement de levures non souhaitées (ex : Bretts) et travailler à des températures les plus basses possible, car les enzymes (dont celles responsables de loxydation) sont dépendantes de la température. Le cuivre pose également problème : cest un oxydant naturel. Il est recommandé de ne pas trop triturer le raisin pour ne pas perdre son potentiel antioxydant naturel, qui peut contrebalancer leffet du cuivre.
Yves Dietrich, président de la commission vin bio de lInao
Frédérique ROSE, AuteurYves Dietrich est un vigneron alsacien, en bio depuis 1999 et en biodynamie depuis 2003. Il est également le président de la commission vin bio de lInao, depuis sa création en 2007. Ses objectifs sont de faire remonter les problématiques rencontrées par les producteurs des différentes régions viticoles, de les traiter, et surtout, de ne pas laisser des viticulteurs dans des impasses. Pour Yves Dietrich, lInao et la commission vin bio sont des lieux privilégiés où les professionnels ont la main. Dans cette interview, il explique plus particulièrement pourquoi une commission vin bio a été créée, ainsi que son fonctionnement. Il décrit les sujets quelle a traités en 2020 et, parmi ces différents sujets, en quoi la question de lacidité volatile est particulièrement compliquée à gérer et pourquoi le dossier sur les vins nature avance doucement. Yves Dietrich aborde également le sujet du cuivre : il explique comment la commission interpelle les instances sur les règles dutilisation et les ZNT. Pour finir, il effectue un point sur lutilisation de ce métal en tant quengrais foliaire.
Biomédé : Des plantes pour capter le cuivre du sol
Frédérique ROSE, AuteurLudovic Vincent a fondé Biomédé, une société qui propose d'aider les viticulteurs à diminuer les concentrations de cuivre dans leur sol grâce à l'implantation de mélanges de plantes capables de stocker des métaux dans leur biomasse. En fonction des parcelles contaminées, Biomédé fait varier la quantité de chaque plante. Les résultats des essais conduits jusqu'à présent montrent que, grâce à ce procédé, il est possible de passer de 400 ppm (soit 400 mg du Cu/kg de sol) à 100 ppm, l'objectif étant d'atteindre 50 ppm. L'objectif consiste également à améliorer les capacités d'extraction des plantes (indigènes, non hybrides et non OGM) par la sélection naturelle.
Cahier Technique : Synthèse du programme de recherche Homéo-Iso-Viti-Bio, "Accompagnement holistique pour aller vers une vigne plus vivante" : 2015-2019, dans 5 vignobles biodynamiques en Pays de la Loire
Ce document présente les résultats du programme de recherche "Homéo-Iso-Viti-Bio" (2015-2019) qui a consisté à conduire des expérimentations chez 5 vignerons biodynamiques volontaires en Pays de Loire, afin de répondre aux trois questions suivantes : Lhoméopathie couplée à de lisothérapie (sur Mildiou) ou à des poivres (sur Cochylis et Cigarier) permet-elle de renforcer le programme de traitement habituel du domaine ? Les apports au sol renforcent-ils la résistance naturelle de la vigne aux pathogènes observés ? Peut-on envisager lhoméopathie, lisothérapie et les poivres comme des alternatives pour baisser les doses de cuivre et dinsecticide ? En plus des résultats techniques et des enseignements à tirer de ce programme de recherche, les 5 vignerons expliquent leur motivation à participer au programme, racontent ce qui les a particulièrement marqués et quelles sont leurs perspectives après cette expérience.
Colloque plants bio : Ouvrir le débat
Frédérique ROSE, AuteurA linitiative de la Fnab et de la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire, le colloque sur les plants de vigne bio de janvier 2019 a réuni une centaine de participants (viticulteurs, pépiniéristes, techniciens, représentants des administrations). Actuellement, la majorité des plants sont issus du conventionnel et beaucoup de viticulteurs se contentent de ce système puisquil faut trois ans avant que le plant ne rentre en production (soit le temps dune conversion). Toutefois, avec la révision du règlement bio, ils auront pour obligation de se fournir en plants bio dici 2035. Lobjectif de ce colloque était que tous les acteurs concernés par ce changement échangent sur leurs contraintes respectives. De nombreuses questions ont ainsi été soulevées : Quelle est la définition dun plant de vigne bio ? Quels sont les critères de qualité attendus ? Faut-il continuer la multiplication clonale ou revenir à la sélection massale ? Quelle réglementation spécifique compatible avec les normes techniques et sanitaires en vigueur ? Globalement, les blocages réglementaires concernent principalement la gestion de la flavescence dorée, notamment pour les pépiniéristes et les viticulteurs en périmètre de lutte obligatoire (PLO). Un autre verrou est la dose de cuivre à respecter, plus problématique en pépinière. Le Cnab, via sa commission semences et plants, a déjà travaillé sur ce sujet et a pu apporter quelques propositions pour un futur cahier des charges spécifique à la production de plants de vigne bio.
Comment gérer la nouvelle réglementation cuivre
Véronique BARGAIN, AuteurDepuis le 1er janvier 2019, la nouvelle réglementation européenne sur le cuivre ne concerne plus uniquement les agriculteurs bio. Dorénavant, ce sont tous les agriculteurs qui doivent respecter une limite de 28 kg/ha de cuivre sur sept ans. Cette dose inclut tous les apports de cuivre, aussi bien antifongiques que ceux contenus dans les engrais. En attendant la réévaluation des AMM (autorisations de mise sur le marché) par lAnses, il faut aussi respecter les recommandations demplois portées sur les étiquettes des produits, en plus des 28 kg/ha. Pour les agriculteurs bio, qui avaient auparavant une limite à 30 kg/ha sur cinq ans, le nouveau calcul de la quantité de cuivre entrera en vigueur à partir de 2019, car la nouvelle règlementation européenne prévaut sur la réglementation bio. Des contrôles pourraient être effectués par les services du ministère de lAgriculture. Une feuille de route, annoncée par le ministre de lAgriculture, pour se préparer à la diminution des apports en cuivre, a été élaborée.
Le cuivre : Un ion quil faut savoir manier !
Danielle BRETON, Auteur ; Antoine MARQUET, AuteurPour optimiser l'efficacité des traitements au cuivre, il est important de bien connaître les bonnes pratiques dutilisation, ainsi que la réglementation en vigueur. Cet article sintéresse plus particulièrement au cas du mildiou de la pomme de terre. A laide du cycle biologique du mildiou, il explique pourquoi les débris végétaux sont des foyers dinfection et pourquoi il est important de les détruire lors de la récolte. Il apporte quelques explications sur leffet toxique du cuivre sur les spores et répond aux questions suivantes : Quand traiter ? Comment appliquer le produit ? Quand renouveler le traitement ? Quel produit utiliser ? Un tableau permet également de récapituler les caractéristiques des différentes formes chimiques du cuivre et de différents produits commercialisés. Enfin, l'article précise les doses à utiliser et à la réglementation européenne en vigueur depuis le 27 novembre 2018.
Cuivre : Mesurer limpact sur les micro-organismes
Frédérique ROSE, AuteurLa société Lallemand a mené des essais, en lien avec le groupe ICV, pour déterminer si le cuivre influe sur le métabolisme et les performances fermentaires des micro-organismes au cours de la vinification. Pour cela, des tests ont été effectués sur des moûts synthétiques, des moûts réels et des vins. Les résultats montrent quen présence dune très forte concentration de cuivre (entre 15 et 30 mg/L de cuivre sur moût réel), certaines levures démarrent leur fermentation plus lentement. Lorsque les concentrations en cuivre augmentent, lacidité volatile a également tendance à augmenter, ce qui signifie que le cuivre impacte le métabolisme des levures. Concernant la qualité des vins, les résultats montrent que laugmentation de la concentration en cuivre a un impact négatif sur certains composés aromatiques dintérêt (ex : esther, phényléthanol). Néanmoins, le cuivre ne doit pas être considéré comme le seul facteur impactant les performances fermentaires des micro-organismes : pH, SO2, température, alcool, résidus de pesticides influencent également.
Cuivre : Optimisation et pistes davenir
Arnaud FURET, AuteurLa problématique du cuivre a fait lobjet dune conférence lors de lédition 2019 du salon Tech&Bio. Les résultats du projet Ecovitibio (2013-2017) ont notamment été présentés. Lobjectif de ce projet était de réduire au moins de moitié les intrants phytosanitaires des domaines girondins biologiques (en comparaison aux références régionales de 2006). Durant cinq campagnes, les traitements dune parcelle ont été déclenchés et dosés via un outil daide à la décision (Decitrait Bio). Une autre parcelle a servi de témoin (pratiques classiques du viticulteur bio). LIFT total obtenu est en moyenne 55 % plus bas que la référence de 2006, avec une baisse de 53 % des fongicides. Par ailleurs, au fur et à mesure de lavancée de lessai, les dosages de cuivre sont devenus similaires entre la parcelle témoin et celle pilotée avec lOAD : le vigneron a effectué un transfert de techniques et a réussi à réduire lui-même ses doses de cuivre. Autre piste envisagée pour réduire les doses de cuivre : le biocontrôle. Pour rappel, il nexiste que trois produits de biocontrôle contre le mildiou : Bastid ou Blason ; Roméo ; Limocide, PrevAM ou Essenciel. Des résultats encourageants ont été observés en Bourgogne, mais uniquement lorsque la pression en mildiou était faible. Cet article est accompagné dun encart sur la phytoextraction du cuivre : il présente les résultats dessais réalisés dans lYonne.
Diminuer les doses de cuivre grâce aux plantes
Catherine GERBOD, AuteurFlorian Beck-Hartweg, vigneron bio en Alsace, participe à un groupe Dephy sur la protection des vignes par les plantes, et ceci avec lobjectif de ne plus avoir recours au cuivre. Toutes les plantes utilisées par Florian sont locales et présentes sur lexploitation (prêle, ortie, consoude, pissenlit et achillée). Chacune a une action bien spécifique (stimulation du sol, effet asséchant, éliciteur, apport dazote, etc.). Dans une parcelle de Riesling de 20 ares, Florian a effectué cinq passages de préparations issues de plantes dont trois étaient associées à du soufre, contre deux passages pour les parcelles où le cuivre est additionné aux mêmes plantes. Sur la parcelle qui n'a pas reçu de traitement au cuivre, aucun mildiou na été détecté. Florian souligne que les résultats sont aussi à relier avec ses pratiques respectueuses de la vie du sol et des vignes. Il prévoit de reconduire lexpérience sur un total de 1 ha. Leffet de groupe fourni par Dephy, au-delà dapporter un soutien, permet aux agriculteurs de démultiplier les expériences notamment sur les effets des plantes sur la vigne.
Le domaine de Beaurenard, entre tradition et avant-gardisme
Soazig CORNU, AuteurDaniel Coulon est installé en viticulture biodynamique (certification en 2007) sur un vignoble de 60 ha, dans le Vaucluse. Une histoire de famille depuis 7 générations et qui se prolonge aujourd'hui avec l'implication sur le domaine de ses deux fils. Daniel fait visiter ses vignes avec passion, expliquant les différents sols, les techniques de taille, le travail sur les ceps, la qualité des différents cépages, l'importance de la présence du mistral... Il cultive 13 variétés de raisins (Grenache, Syrah majoritairement), avec l'intention de cultiver de plus en plus les cépages minoritaires. En introduisant des cépages présentant une plus grande acidité et venant à maturité plus tardivement, Daniel entend s'adapter le mieux possible au changement climatique. La diversité, Daniel la cultive aussi à l'extérieur de ses parcelles, en plantant des haies et des arbres. Le viticulteur expérimenté partage ses idées pour lutter contre la sécheresse des sols, et décrit une année d'itinéraire biodynamique au domaine. Le travail en cave est également réalisé dans le respect des principes de la biodynamie. Le domaine de Beaurenard, c'est aujourd'hui une équipe permanente de 12 personnes et une production moyenne de 300 000 bouteilles par millésime. Entouré de son frère, Frédéric, et de ses deux fils, Antonin et Victor, Daniel poursuit l'aventure familiale en portant haut les couleurs de la viticulture biodynamique, avec de nouveaux projets et de nouvelles envies, toujours avec respect et reconnaissance du travail déjà accompli.
Domaine Beck-Hartweg : La connaissance de la vigne et de la nature
Sylvia RIBEIRO, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 24 Décembre 2019) / p. 10-11 (2)Florian Hartweg, vigneron à Dambach-la-Ville (Bas-Rhin) depuis plusieurs générations et en bio depuis plus de 10 ans, partage ses connaissances sur lutilisation de préparations à base de plantes en vigne. Après avoir retracé lhistoire du Domaine Beck-Hartweg, il explique comment, avec son épouse, ils améliorent leurs pratiques. Pour eux, lutilisation de préparations à base de plantes fait partie dune approche globale qui sappuie aussi sur un travail préventif. Ils souhaitent laisser la nature faire un maximum et ne pas perturber son cycle. Les préparations à base de plantes sont utilisées en complément, et le cuivre et le soufre sont utilisés en dernier recours. Cest avec cette approche, et non plus celle de « pression maladie = traitement », quils ont réussi à franchir un palier dans leurs pratiques. Toutes les plantes quils utilisent sont cueillies par leurs soins dans leurs parcelles ou sur les abords. Ils ont commencé des essais en 2005 (modalité avec cuivre et modalité sans cuivre) et utilisent aujourdhui essentiellement 6 plantes.
Dossier : Être ou ne pas être en bio
Catherine GERBOD, Auteur ; Marie-Noëlle CHARLES, Auteur ; Xavier DELBECQUE, Auteur ; ET AL., AuteurLe nombre dacheteurs de vins non effervescents bio a triplé entre 2011 et 2018. Ceci est à mettre en relation avec la progression des vignes cultivées en bio, qui représentaient, en 2018, 12 % du vignoble français (jusquà 20 % selon les régions). Cette tendance à la croissance semble durable, les consommateurs étant de plus en plus demandeurs de produits bio, perçus par eux comme importants pour leur santé et/ou pour lenvironnement. Néanmoins, les enjeux restent importants pour le développement durable de cette filière. Les volumes sont insuffisants face à la demande. Comment les massifier tout en maintenant des prix justes pour les producteurs et les consommateurs ? La demande sociétale en produits plus respectueux peut être aussi favorable, par exemple, à des vins non bio, mais produits sans sulfites. Les viticulteurs bio doivent donc faire évoluer leurs pratiques pour répondre encore mieux à cette demande ; doù le besoin de plus de recherche, notamment pour réduire lusage du cuivre. Autre défi : la conversion. Cette dernière peut être plus ou moins facile et coûteuse selon les exploitations. Les rendements peuvent baisser et le travail croître de façon significative. Il est nécessaire danticiper cette phase de transition très en amont, aussi bien sur le plan technique que commercial. Si cest le cas, les « difficultés rencontrées sont rarement insurmontables ». Enfin, le vin étant un produit dexportation par excellence, ce dossier revient sur la réglementation bio, les modalités de contrôle ou les différences dapplication du règlement entre les États européens membres, ou encore sur la question de la reconnaissance du label bio européen par les pays importateurs. A noter que le système actuel déquivalence (basé sur la reconnaissance de léquivalence de la réglementation bio dun pays tiers si cette dernière est comparable à celle en vigueur dans lUE) facilite les exportations. Mais cela risque dêtre plus compliqué avec la mise en place, à partir de 2021, dun système de conformités.
Feuille de route pour la diminution de l'utilisation du cuivre en agriculture - Juillet 2019
Le 27 novembre 2018, la Commission européenne a renouvelé lapprobation du cuivre en tant que substance phytopharmaceutique pour une durée de 7 ans, assortie dune limitation des quantités utilisables. Ces quantités ne devront pas dépasser une moyenne de 4 kg par hectare et par an, laissant par ailleurs la possibilité aux États membres dautoriser un « lissage pluriannuel », en prévoyant une quantité de 28 kg sur 7 ans au maximum. Si ces nouvelles dispositions permettent de conserver une solution de protection des plantes en particulier en AB, elles rendent aussi nécessaire une nouvelle étape de réduction de lutilisation du cuivre et de modification de certaines pratiques phytosanitaires, compte-tenu des risques et des impacts du cuivre sur lenvironnement et la santé publique. Bien que des progrès importants aient déjà été réalisés, les efforts pour diminuer le recours au cuivre doivent être intensifiés. Cette feuille de route de lÉtat français se décline en 5 axes : - Encourager la recherche, linnovation et lacquisition de connaissances sur les pathogènes, les impacts de lusage du cuivre, la réduction des doses et le développement dalternatives ; - Diffuser et encourager les bonnes pratiques et le recours aux alternatives du cuivre qui sont déjà disponibles ; - Adapter la réglementation pour favoriser le développement des solutions alternatives ; - Accompagner et former les agriculteurs dans le changement de pratiques ; - Valoriser ce travail et mutualiser les efforts au niveau européen, notamment avec lAllemagne, engagée dans une démarche de réduction de lutilisation du cuivre.
Guide technique : Les pratiques bio dans le vignoble des Charentes
Réalisé conjointement par le réseau dagriculteurs biologiques (FRAB Nouvelle-Aquitaine, Vitibio) et les Chambres dagriculture de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres, ce document fournit une synthèse sur la viticulture biologique pratiquée dans le Cognaçais aujourdhui. Sans être exhaustif, il apporte des éclairages permettant d'aller vers des pratiques moins polluantes, notamment contre le mildiou qui reste une préoccupation majeure dans les Charentes. La réglementation en matière d'utilisation du cuivre est rappelée. Un deuxième point porte sur la gestion de la flavescence dorée.
Millésime bio : Le cuivre au cur des débats
Frédérique ROSE, AuteurLors du salon Millésime bio, la problématique du cuivre a alimenté les échanges durant plusieurs conférences et différents points de vue sont ressortis. Jacques Carroget, viticulteur dans le Muscadet et secrétaire général viticulture FNAB, insiste sur les conclusions de lEsco (Expertise scientifique collective) menée par lINRA : pour linstant, il nest pas possible de se passer du cuivre même si les doses ont cependant été largement réduites. Il ressort également de cette étude que des alternatives sont déjà bien utilisées par les viticulteurs, et ce depuis plusieurs années. Michel Gendrier, viticulteur dans le Loir-et-Cher, aborde la piste des cépages résistants, ainsi que le risque de contournement des résistances et de leur spécificité parfois sur une seule maladie. Patrick Guiraud, président de Sudvinbio, confirme que les vignerons utilisent tous les moyens mis à leur disposition pour lutter contre le mildiou. Il sinterroge également sur les taux de cuivre dans le sol : sont-ils si élevés ? Lun des objectifs du plan cuivre de la FNAB est dailleurs de réaliser des analyses de sol à grande échelle pour évaluer la teneur en cuivre réelle des sols viticoles. Eric Chantelot, directeur de lIFV Rhône-Méditerranée et expert national Ecophyto, rappelle que lEfsa a identifié des risques pour la santé des travailleurs dans l'utilisation du cuivre et que cela peut induire le port obligatoire dEPI (équipement de protection individuel phytosanitaire) en post-délai de rentrée.
Le point avec Certipaq : Les dernières évolutions
Gwénaël LEREBOURS, AuteurAvec la parution du règlement dexécution (UE) 2018/1584, plusieurs évolutions de la règlementation européenne bio sont applicables depuis le 12 novembre 2018. En matière de fertilisation des sols, la chaux résiduaire de la fabrication de sucre, à partir de betterave ou de canne à sucre est maintenant autorisée, tout comme la xylite (à condition que cette dernière provienne dune activité minière). Pour les produits phytopharmaceutiques, les substances actives Allium sativum, Cos-Oga, Salix spp. cortex et hydrogénocarbonate de sodium sont désormais autorisées. Le phosphate diammonique est autorisé mais seulement en guise dappât pour le piégeage. Pour léthylène, désormais, seules les utilisations en intérieur en tant que régulateur de croissance végétale peuvent être permises. Lautorisation dutiliser du cuivre a été renouvelée pour sept ans mais les doses autorisées ont été réduites : 4 kg/ha/an et 28 kg/7 ans. En élevage, la dérogation en poules pondeuses pour lintroduction de poulettes conventionnelles de moins de 18 semaines partiellement élevées en bio (alimentation et prophylaxie) est maintenue, tout comme lincorporation dau maximum 5 % de protéagineux non bio dans la ration des monogastriques. En apiculture, lhydroxyde de sodium est autorisé pour le nettoyage des ruches. En aquaculture, faute de cholestérol biologique, les crevettes peuvent être élevées avec du cholestérol non bio. Concernant les denrées alimentaires, les micronutriments (minéraux, vitamines, acides aminés ) sont autorisés uniquement si leur emploi dans ces denrées alimentaires est une obligation légale.
Le portrait du mois : Dur à cuivre
Antoine BESNARD, AuteurKoulm Stéphan sest installé sur la ferme familiale située dans les Côtes dArmor en 2011. Il élève des vaches allaitantes, des volailles de chair et cultive des céréales et des pommes de terre, le tout en agriculture biologique. Il est également président dAval Douar Béo (groupement de producteurs de pommes de terre 100 % biologiques). Koulm ne connaissant rien à cette production, il a commencé par en cultiver 1,5 ha, puis la développée pour se stabiliser à 6 ha. Lun des problèmes rencontrés est le taupin. Pour tenter de le solutionner il a dabord commencé par changer sa rotation (mettre les pommes de terre après une prairie et non après une céréale depuis l'année dernière), puis il a revu son positionnement commercial en produisant des plants de pommes de terre. Il est également confronté à des problèmes de mildiou : avec laugmentation de cette culture dans la région, la pression est plus forte. Il défend lutilisation du cuivre en bio, surtout pour les producteurs qui commercialisent en circuit long. Il cherche toutefois à réduire son usage en testant, avec son groupement, des produits associés, comme les engrais foliaires, permettant de réduire dun tiers les doses de cuivre. Cependant, ces traitements triplent le prix de la bouillie. Il faut donc aussi tenir compte de la rentabilité économique. Il sest également penché sur la résistance variétale, mais les pommes de terre issues de ces variétés ne sont pas assez belles et ne peuvent pas être commercialisées en circuit long.
Survey on Public Opinion in Europe regarding contentious inputs - a report
Gunnar VITTERSØ, Auteur ; Hanne TORJUSEN, Auteur ; Christian Bernhard Holth THORJUSSEN, Auteur ; ET AL., Auteur | COVENTRY (Priory Street, CV1 5FB, UNITED KINGDOM) : UNIVERSITY OF COVENTRY | 2019Le projet européen Organic-PLUS (2018-2022) a pour objectif de trouver des alternatives aux intrants controversés en AB (ex : cuivre, antibiotiques...). Ce rapport fournit les résultats d'une enquête en ligne, réalisée auprès de consommateurs de sept pays européens (Allemagne, Norvège, Royaume-Uni, Espagne, Pologne, Italie et France) visant à : 1 - mieux comprendre leurs perceptions et leurs attentes vis-à-vis des produits biologiques ; 2 - cerner leurs préoccupations concernant lutilisation dintrants controversés. L'analyse de l'enquête a permis de révéler des différences de consommation daliments biologiques entre les pays. Par exemple, les consommateurs italiens et français déclarent, dans une plus large mesure, manger fréquemment des aliments bio, alors quau contraire, un pourcentage élevé de consommateurs du Royaume-Uni déclarent ne jamais manger d'aliments bio. Concernant lapprovisionnement de ces consommateurs en produits bio, il se fait principalement dans les supermarchés non spécialisés en Norvège et au Royaume-Uni, tandis que des canaux de distribution alternatifs prévalent en Italie, en Espagne et en Pologne. La France et l'Allemagne se situent au milieu avec des canaux d'approvisionnement assez diversifiés. Quant aux attentes des consommateurs vis-à-vis des produits bio, un consensus assez fort a été décelé dans tous les pays sur l'importance de réduire l'utilisation d'antibiotiques et demballages plastiques. Dautres enjeux spécifiques à chaque pays ont également été identifiés. En particulier en France et en Italie, où la saisonnalité des produits et lapprovisionnement local ont été notés comme des enjeux très importants. Concernant les intrants controversés, les consommateurs italiens, polonais, français et espagnols ont souligné limportance de renforcer la réglementation liée à l'utilisation d'antibiotiques, de cuivre et de plastique. Ceci est moins ressorti au Royaume-Uni et en Norvège, mais ces pays avaient la plus forte proportion de « sans opinion » concernant ces questions.
Vitipastoralisme : Cuivre : que risquent les moutons qui pâturent dans les vignes ?
Dans la Drôme, le projet « Brebis et clairette de Die : pâturer pour moins désherber » a été lancé en 2017, pour une durée de trois ans. Le FiBL France, en partenariat avec la fédération départementale ovine de la Drôme, le Syndicat de la clairette de Die et la communauté de communes du Val de Drôme, mène des travaux pour évaluer la toxicité des traitements à base de cuivre pour les brebis qui pâturent dans les vignes. Sur ce territoire, le vitipastoralisme est une pratique assez répandue après les vendanges. Les brebis sont présentes sur les parcelles pour une courte période (de quelques semaines à deux ou trois mois) et, pour lheure, aucune intoxication na été détectée. Lobjectif du FiBL est de proposer aux éleveurs des repères pour quils puissent mieux appréhender et gérer ce risque : quantité de cuivre épandu, précipitations, type de sol, durée du pâturage... Cet article est complété par une interview dHervé Pouliquen (vétérinaire) : il apporte des informations sur lintoxication aiguë et chronique au cuivre chez les ovins.
Biofil fête ses 20 ans ! : La bio dans 20 ans
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurLagriculture biologique est à un tournant de son histoire et, tout en devant progresser sur des questions quelle sest depuis longtemps appropriées (sélection variétale, génétique animale, évaluation des externalités), elle doit semparer de sujets émergents, comme celui des nouvelles technologies - robotique, intelligence artificielle, monitoring. Le dossier souvre sur limplication de lINRA durant ces vingt dernières années, à travers une interview de Marc Benoit, co-directeur du Comité interne de lagriculture biologique dont la création en 2000 a réellement lancé les travaux sur la bio au sein de linstitut de recherche (avec des recherches pluridisciplinaires sur le long terme, classant lINRA premier publieur international sur la bio depuis 3 ans). Un tour dhorizon des filières, des enjeux actuels et perspectives est ensuite proposé. Si la filière vin bio sappuie sur une série de scénarios pour élaborer son plan daction, la filière semences bio est, quant à elle, impulsée par la réglementation (de plus en plus de variétés hors dérogations, obligation dutiliser en 2035 des semences et plants entièrement bio). Après un article sur la génétique bovine (présentation de résultats des programmes détudes GenAB et 2-Org-Cows), place aux nouvelles technologies (questionnement sur leurs plus-values et dangers potentiels). Le thème de la protection des cultures clôt ce dossier. Quel avenir du biocontrôle chez les bio et quel devenir des substances actives composées de cuivre et des recherches alternatives à leurs utilisations (suite à la parution, en janvier 2018, du rapport final dévaluation de lEfsa) ?
Comment la viticulture biologique peut contribuer à une agriculture durable : Des techniques appropriables par tous pour réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques
Ce document fait la synthèse des travaux conduits, depuis 2011, par le réseau DEPHY d'Agrobio Périgord. Avec 8 ans de recul sur les expérimentations conduites dans 11 domaines viticoles du Périgord, en bio (dont 3 en biodynamie) ou en conversion, les résultats apportent la preuve que l'agriculture bio, et en particulier la viticulture bio, est un scénario possible pour faire face aux changements climatiques. De nombreux viticulteurs français issus de territoires variés viennent aujourd'hui visiter les viticulteurs partenaires de ces travaux car ils font aujourd'hui figure de référents à l'échelle nationale. Au sommaire : - Présentation du réseau DEPHY dAgrobio Périgord ; - Leviers mis en place pour atteindre les objectifs (réduction du nombre de traitements) ; - Les résultats IFT du réseau (en particulier cuivre / mildiou et Black Rot ; insecticides / cicadelles de la flavescence dorée, Eudémis ; soufre / oïdium et Black Rot ; insecticides biocontrôle / Eudémis (Bacillus thuringiensis et confusion sexuelle)) ; - Biodynamie et phytothérapie ; - Stratégies de gestion des maladies (mildiou) ; - Passage en bio : est-ce que mes rendements vont baisser ? ; - Expérimentations dAgrobio Périgord : Biodiversité des arthropodes ; Travaux sur leudémis ; Travaux sur la flavescence dorée et sa cicadelle vectrice ; Maîtrise des dégâts de cicadelles vertes ; Test des Outils dAide à la Décision (OAD) en réseau de grandes parcelles ; Biocontrôle ; Suivi de parcelles de variétés résistantes ; GIEE : Les couverts végétaux en viticulture dans le Bergeracois ; - Perspectives.
Cuivre et bio : Où en est-on ?
Diane PELLEQUER, AuteurL'utilisation du cuivre en agriculture, et plus particulièrement en agriculture biologique, fait l'objet de cet article. Après un rappel réglementaire, la question est posée : "Peut-on se passer du cuivre en AB aujourd'hui ?". Suite à une demande d'expertise collective de la part de l'ITAB auprès de l'INRA, un travail scientifique a été conduit pendant 2 ans. En l'absence de solution pour remplacer totalement le cuivre, l'INRA insiste sur le fait que c'est la combinaison de méthodes alternatives qui peut permettre aux agriculteurs de baisser les doses de cuivre. Les producteurs bio, désireux de diminuer leurs usages de produits à base de cuivre, mais ne pouvant s'en passer complètement à court terme, se retrouvent dans une situation complexe. Rappelons que, d'ici au 31 janvier 2019, la Commission Européenne devra trancher sur la ré-approbation ou non du cuivre comme substance active dans les produits de protection des plantes.
Dossier Arbo : Comment améliorer la gestion des risques en verger bio
Jean-Michel THÉVIER, Auteur ; Jean-François LARRIEU, Auteur ; Sébastien BALLION, Auteur ; ET AL., AuteurDans les vergers bio, il est nécessaire de trouver un équilibre entre la pression exercée par les nuisibles (maladies et ravageurs) et la qualité des fruits. Dans ce domaine, lentretien des rangs de plantation et la gestion des traitements à base de cuivre sont deux thèmes à forts enjeux. Ce dossier effectue un état des lieux des solutions techniques actuellement disponibles. Le premier article apporte des informations sur lutilisation générale du cuivre en arboriculture bio : après avoir décrit ses différentes formes chimiques et les produits homologués qui en contiennent, un point est effectué sur lévolution réglementaire de son utilisation et sur les alternatives quil est possible demployer (alternatives dorigine végétale, dorigine animale, issues de micro-organismes et autres traitements autorisés en AB). Larticle suivant concerne les techniques dentretien du rang. Il énumère les points positifs et négatifs de quatre dentre elles : lenherbement total, lutilisation de bâches agro-textiles, la méthode sandwich et le travail du sol. Les deux derniers articles décrivent des résultats dexpérimentations. Lun deux concerne les méthodes de lutte alternatives contre la tavelure et d'autres maladies dété dans les vergers de pommiers (réduction des doses de cuivre, résistance génétique, pratiques visant à réduire linoculum et autres méthodes de lutte directe). Lautre expérimentation, menée par un groupe DEPHY, concerne la diminution des doses de cuivre en raisin de table sur trois années dessais.
Dossier : Le melon soigne sa protection
Véronique BARGAIN, Auteur ; Guy DUBON, AuteurEn agriculture conventionnelle, la protection du melon se base de plus en plus sur des méthodes alternatives. Ce dossier, composé de trois articles, en présente certaines. Le premier article est consacré aux solutions contre la bactériose : après avoir décrit les symptômes et le traitement le plus couramment utilisé (la bouillie bordelaise), larticle détaille des alternatives : modèle de prévision des risques bactériologiques, recherche de résistance variétale, recherche de produits de biocontrôle (peptides antimicrobiens). Le second article traite des méthodes à mettre en uvre durant linterculture contre les nématodes à galles : solarisation, couverts végétaux assainissants avec des modes daction variés (biofumigation, plantes pièges ou encore plantes de coupure). Le dernier article fait un point sur les produits de biocontrôle quil est possible dutiliser. En fin de dossier, un encart est réservé aux recherches variétales pour lutter contre la fusariose.
Dossier : Vers une viticulture plus économe en intrants ? Quelques résultats agronomiques du dispositif DEPHY en Alsace.
Alix MULLER, Auteur ; Lionel LEY, Auteur ; Joseph WEISSBART, Auteur ; ET AL., AuteurDans le cadre du plan Ecophyto, le dispositif DEPHY-EXPE PEPSVI (Plateforme dÉvaluation des Performances de Systèmes Viticoles Innovants), conduit sur cinq sites alsaciens entre 2013 et 2018, a conduit onze expérimentations sur des systèmes à faibles intrants phytosanitaires. Leurs performances ont été évaluées à laide dindicateurs agronomiques, environnementaux et socio-économiques. Elles ont permis de tester le semis dun couvert végétal, lusage systématique dOAD pour les traitements, le paillis sur cavaillon, lutilisation de produits alternatifs contre le mildiou (notamment extraits végétaux). Cet article présente les résultats des deux derniers points. Lexpérimentation menée à Châtenois (en biodynamie) confirme les effets bénéfiques dextraits végétaux contre le mildiou et loïdium : lajout au cuivre dhuiles essentielles de pamplemousse et dorange douce (qui contiennent des terpènes) et de propolis a permis de baisser considérablement les doses de cuivre, et même, selon le viticulteur, dobtenir une meilleure récolte en cas de forte pression du mildiou. Lexpérimentation-système de Wintzenheim (en agriculture biologique) a testé une alternative au désherbage des jeunes plants avec le paillage des cavaillons avec des plaquettes de feuillus. Cette technique présente globalement de nombreux avantages (les effets positifs et négatifs sont détaillés dans un tableau), mais ces derniers sont à nuancer suivant le contexte pédoclimatique.
Introduire de lélevage dans les vergers
Jean-Luc PETIT, AuteurLassociation darbres (ou vignes) et d'élevage est devenue rare. Cependant, elle offre de nombreux avantages (tonte de lenherbement, destruction des formes hivernantes de ravageurs ou de maladies, lutte contre le campagnol, fertilisation ) et revient aujourdhui au goût du jour. Cet article fait le point sur les motivations (aspects sanitaires, gestion de lherbe, amendement du sol, motivation philosophique, plaisir de travailler avec des animaux ) et les freins rencontrés (attaque des écorces, surcharge de travail, aménagement de clôtures, abris...) et apporte des témoignages de producteurs et de techniciens. Larboriculteur qui veut introduire des animaux dans son verger doit avoir conscience des enjeux techniques et de la surcharge de travail à supporter. Avoir une certaine sensibilité déleveur semble être aussi la clé de la réussite.
Les lombrics, des alliés à choyer
Xavier DELBECQUE, AuteurLes lombrics représentent la majorité de la biomasse des sols et sont des alliés pour garantir la fertilité de ces derniers. Lenherbement des vignes reste la pratique la plus favorable à leur développement. Daniel Cluzeau, enseignant-chercheur spécialisé sur ces ingénieurs du sol, est interviewé sur leur utilité dans la vigne : quel est lintérêt de se pencher sur la présence de vers de terre dans ses vignes ? Comment faire pour optimiser leur installation dans ses parcelles ? Le lâcher de lombrics est-il intéressant en viticulture ? Quel est limpact du cuivre sur ces populations et comment les préserver ? Est-ce que le ver plat exotique (prédateur des lombrics), récemment introduit en France, représente un danger pour nos écosystèmes ?
Novel Plant Protection Regulation: New Perspectives for Organic Production
Patrice MARCHAND, AuteurLes "substances actives" (A.S.) dites "autorisées dans la production biologique" sont régulièrement critiquées pour différentes raisons. Auparavant, bien qu'autorisées en agriculture biologique, certaines substances n'étaient pas homologuées en vertu de la réglementation générale des produits phytopharmaceutiques (PPP) de l'UE ; elles ont donc été éliminées pour leur toxicité ou leurs caractéristiques exposées (persistance, large spectre). Des approbations récentes au titre de différents nouveaux articles du règlement (CE) n° 1107/2009 ont abouti à des substances accordées sans limites maximales de résidus (LMR). L'auteur a déjà décrit la catégorie "substance de base approuvée" (article 23) comme candidat potentiel pour l'agriculture biologique ; ici sont décrites es substances à faible risque (article 22) comme de nouveaux instruments de substitution des biopesticides utilisés en AB controversés et, en conséquence, comme candidat à la substitution (article 24).
Panique sur le poireau
Jérôme JULLIEN, AuteurLes ennemis du poireau sont fréquents : mouche mineuse, teigne, thrips, rouille, graisse bactérienne, etc. A chaque problème sa solution, de la pulvérisation du Bacillus thuringiensis (Bt) au voile anti-insectes, de la pulvérisation de décoction de prêle à l'application de produits à base de cuivre... Pour s'assurer de belles récoltes, une protection s'impose dès le repiquage des jeunes plants. Il est conseillé également d'effectuer une rotation des cultures pendant 4 ans au moins sans alliacées (ail, oignon, poireau...) afin d'éviter l'installation de parasites au sol, tels que les nématodes des bulbes ou la sclérotiniose. D'autres conseils utiles permettront de réduire les infestations par des insectes ravageurs du poireau.
Peut-on se passer du cuivre en protection des cultures biologiques ? : Synthèse de l'expertise scientifique collective - Janvier 2018
Didier ANDRIVON, Auteur ; Marc BARDIN, Auteur ; Cédric BERTRAND, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) | 2018Ce document est le fruit dune expertise scientifique collective (ESCo) sur les leviers disponibles pour réduire lusage du cuivre en protection des cultures biologiques. Les usages actuels sont particulièrement importants dans les vignobles et les cultures de pommes de terre pour lutter contre le mildiou, et en vergers de pommiers pour contenir la tavelure. Or, des concentrations excédentaires en cuivre ont des effets néfastes sur la croissance et le développement de la plupart des plantes, sur les communautés microbiennes et sur la faune des sols. Plusieurs méthodes alternatives au cuivre existent, avec des effets souvent partiels (par exemple, la génétique et, notamment, la recherche de variétés résistantes). Il faut donc souvent les combiner pour protéger efficacement les cultures. Des produits naturels, à efficacité variable, font également partie des outils disponibles, ainsi que certaines mesures prophylactiques reposant sur lélimination de résidus de récolte contaminés ou le déploiement de bâches anti-pluie qui évitent la contamination par les spores pathogènes. Les connaissances rassemblées dans cette expertise montrent que des stratégies dévitement du cuivre, combinant ces différents leviers, sont envisageables en vergers de pommiers et en culture de pomme de terre. Lassemblage de ces leviers amène, dans ces deux cas, à des propositions (certes théoriques) de système de protection des cultures permettant denvisager la substitution complète et la reconception des systèmes. Pour la vigne, à court terme, le levier de la génétique nest pas encore applicable dans toutes les conditions : il faut faire évoluer les règlements dappellation et déployer progressivement les résistances pour éviter quelles ne soient contournées et définitivement perdues. Cependant, les doses de cuivre appliquées pourraient dés maintenant être réduites sans perte defficacité.
Des pistes pour la réduction et la substitution du cuivre en viticulture
Fleur MOIROT, Auteur ; Arnaud FURET, Auteur ; Julia WRIGHT, AuteurCet article propose une synthèse des résultats de différents essais visant à tester d'éventuelles alternatives au cuivre en viticulture bio. Un tableau synthétique permet de connaître les intérêts et les limites de chacune de ces préparations ou pratiques innovantes (polyphénols issus de sarments de vigne, phosphanate de potassium et de dissodium, cépages résistants, rayonnement UV, absinthe/armoise/menthe poivrée/saule blanc, bourdaine, prêle des champs, Prév B2, huile essentielle de tee trea, fructose, lithothamne, vinaigre, chitosan, Trichoderma harzianum). A noter que, parmi les alternatives à base dextraits végétaux, la modalité la plus efficace reste celle où le traitement est associé à une dose réduite de cuivre (100 à 150 g/ha). Les alternatives les plus utilisées par les vignerons restent la décoction de prêle, le vinaigre, le fructose combiné à de lhydroxyde de cuivre, et la décoction de bourdaine (qui nest cependant pas autorisée actuellement).
Puceron cendré du pommier : Tester la défoliation précoce
Frédérique ROSE, AuteurEn arboriculture bio, les pucerons cendrés ne cessent de causer d'importants dégâts. A la station expérimentale de la Pugère (Bouches-du-Rhône), des solutions de lutte alternative sont testées sur pommiers bio. Parmi elles, la défoliation précoce par le chélate de cuivre semble être la plus prometteuse. Les essais depuis 2014 basés sur 2 applications à 2 semaines d'intervalle révèlent une chute anticipée de 1 à 2 mois de 90 % des feuilles, elle-même accélérée quand les températures lors du traitement sont supérieures à 20 degrés. En limitant les pontes sur les arbres lors du vol retour des pucerons cendrés, qui a lieu de fin octobre à fin novembre, la part des arbres touchés au printemps suivant et le nombre de foyers par arbre atteint sont réduits. Les essais montrent une efficacité optimale comparable à celle des insecticides (huile minérale ou Neemazal) pour une défoliation de 75-80 % à la mi-octobre, à condition de la compléter par une défoliation manuelle (que larboriculteur pourrait remplacer par une taille précoce). D'autres conditions s'imposent (ne pas avoir de vergers très vigoureux et posséder des variétés précoces à récolter début octobre) et lutilisation dun produit contenant du cuivre questionne.
Quel avenir pour le cuivre ?
Xavier DELBECQUE, AuteurLe cuivre, substance naturelle utilisée pour la protection des cultures, notamment contre le mildiou en viticulture biologique, va voir son avenir se jouer fin 2018. En effet, son autorisation est remise en cause par un rapport de l'Anses paru en 2017, qui faisait état d'un "risque important" pour la contamination de l'environnement, pour les ouvriers viticoles, pour les organismes aquatiques, les oiseaux et les organismes du sol. Face à cette alerte, la Commission européenne a proposé un renouvellement pour cinq ans seulement, avec un usage limité à 4 kg/ha/an, sans mentionner de possibilité de lissage de cette quantité sur plusieurs années. Cette proposition devrait être votée en octobre 2018. Les utilisateurs du cuivre, parmi lesquels on compte les viticulteurs biologiques, remettent en cause la méthode d'évaluation utilisée, conçue pour des molécules de synthèse et non pas pour une substance naturelle comme le cuivre. Pour eux, une utilisation plafonnée à 4 kg/ha/an sans lissage serait un réel coup dur, avec un risque non-négligeable de retour à l'agriculture conventionnelle pour certains.
Réussir demain : Une amibe biocide en préventif contre le mildiou
Xavier DELBECQUE, AuteurLamibe Willaertia magna C2c Maky est un microorganisme actuellement utilisé et commercialisé pour ses propriétés biocides sur des pathogènes de leau douce (tels que les légionelles). Elle a été sélectionnée par la société française Amoeba. Lan dernier, la firme a testé en laboratoire leffet de cette amibe sur les organismes responsables du mildiou de la vigne et de la pomme de terre. Les tests in vitro ont été prometteurs : en pulvérisant lamibe sur des feuilles de vigne 24 h avant linoculation de Plasmopara viticola, lefficacité du traitement a été de 100 %. Cette année, lamibe a été testée sous serre : elle a été pulvérisée sur la vigne en prévention et a été comparée à leffet de la bouillie bordelaise et à un témoin. Pour une inoculation 24 h après application, les résultats ont montré une action de ce microorganisme similaire au cuivre. Son efficacité est par contre de 50 % pour une inoculation à cinq jours. Un test au champ est prévu dès 2019.
L'utilisation du cuivre en viticulture biologique : Résultats de lenquête 2018 menée en Occitanie
Emma CARROT, Auteur ; Marie LARGEAUD, AuteurUne enquête en ligne a été lancée par les Chambres dAgriculture dOccitanie et SudVinBio auprès de viticulteurs biologiques sur leur utilisation du cuivre. Elle a été menée fin 2018, à la fin de la période dapprobation du cuivre (les conditions pour sa ré-homologation nétaient pas encore connues), et a porté sur les millésimes 2017 et 2018. Les résultats montrent que la quantité de cuivre utilisée en 2018 est nettement supérieur à celle employée en 2017. En effet, 50 % des 139 viticulteurs déclarent avoir utilisé plus de 4 kg/ha de cuivre métal en 2018 (contre 12 % en 2017) et 16 % ont dépassé les 6 kg/ha (contre 2 % en 2017). La forte pression du mildiou en 2018 a également occasionné beaucoup de pertes et a rendu difficile la conduite du millésime 2018. Les viticulteurs ont un positionnement très tranché sur la ré-homologation du cuivre : à la question « Est-ce quune conduite des vignes en AB sans cuivre vous semble réalisable ? », 94 % des viticulteurs ont répondu « non ». De plus, une préférence nette pour le maintien du lissage a été observée : 55 % des viticulteurs estiment quune conduite avec une dose maximale fixée à 4 kg/ha sans lissage nest pas envisageable. Dans ce cas, 50 % se sentiraient contraints darrêter lagriculture biologique.