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Adaptation au changement climatique des élevages ovins agropastoraux : Leviers mobilisables pour 4 systèmes méditerranéens
Marine CURTIL DIT GALIN, Auteur ; Aurélie MADRID, Auteur ; Fabien STARK, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2023Dans le cadre de lUMT Pasto, en sappuyant sur une méthode de travail qui associe modélisation et expertise de terrain, une étude a été conduite sur 4 systèmes ovins agropastoraux contrastés de type méditerranéen (2 en ovins lait et 2 en ovins viande), pour identifier et évaluer des leviers dadaptation au changement climatique. En ovins lait, les deux cas étudiés sont : un système dOccitanie avec des surfaces pastorales importantes (490 brebis Lacaune, 267 l/ brebis, SAU de 103 ha et 297 ha de surfaces pastorales) ; et un système dOccitanie avec de moindres surfaces pastorales (780 brebis Lacaune, 280 l/ brebis, SAU de 175 ha et 105 ha de parcours). En ovins viande, sont analysés : un système transhumant de PACA (770 brebis, 3 périodes dagnelages, SAU de 60 ha, 460 ha de parcours et 160 ha destives) et un système sur parcours dOccitanie (360 brebis, agnelage de début de printemps, SAU de 55 ha et 545 ha de parcours). Les 4 cas détude ont été confrontés à un scénario climatique avec modification des périodes de pousse de lherbe et de la biomasse disponible (printemps plus précoce, baisse de la disponibilité en herbe de 15 % dès le milieu du printemps, par exemple). Les leviers dadaptation présentés peuvent varier dun système à lautre. Parmi ces leviers, peuvent être particulièrement cités : réduire leffectif (pour les laitiers), modifier le calendrier de production, ajouter une surface additionnelle, jouer sur la production de fourrages (en produire plus, installer un séchage en grange...), sur la transhumance (faire une transhumance en plaine en hiver, par ex.) ou sur les espèces fourragères implantées. La suite des études à mener devra porter sur la construction et lévaluation de stratégies dadaptation associant plusieurs leviers face à des successions dannées climatiques comptant différents aléas.
Les aspects pratiques du changement climatique
François D'ALTEROCHE, AuteurDepuis 2015, le projet AP3C travaille sur les évolutions du climat dans le Massif Central à lhorizon 2050, sur leurs impacts sur les élevages herbivores et sur les leviers dadaptation. Les résultats indiquent, notamment, des températures en hausse (+1.75 à +2°C entre 2000 et 2050 dans lhypothèse où les effets des émissions de gaz à effet de serre ne saggravent pas), avec un réchauffement plus net en hiver et au printemps et avec plus de variabilité interannuelle. Si le cumul annuel des pluies montrerait globalement peu dévolutions, il y aura des modifications dans la distribution de ces pluies avec moins deau au printemps et plus à lautomne, avec des variations entre territoires (plus de déficit sur la partie ouest et sud-ouest du Massif Central par ex.), et avec des épisodes cévenols plus marqués et plus étendus. Le projet a travaillé sur les leviers dadaptation, qui ont été synthétisés par département et qui sont disponibles en ligne. Par ailleurs, une enquête en ligne, menée auprès d'éleveurs dherbivores du Massif Central, a permis de recueillir lavis de 163 producteurs sur limpact du changement climatique sur leur exploitation et sur les leviers quils ont mis ou pensent mettre en uvre. Par exemple, 78 % des répondants ont noté des baisses de production des prairies et la nécessité de complémenter en pâture. Parmi les leviers cités : un renouvellement plus fréquent des prairies temporaires, avec des espèces et des variétés plus diversifiées et plus résistantes à la canicule et à la sécheresse ; lintroduction de légumineuses ou l'augmentation des cultures dérobées. Lirrigation ou la croissance de la surface fourragère ne sont pas des pistes privilégiées. Côté cheptel, les éleveurs réduisent le nombre d'animaux improductifs ou mettent plus en uvre le pâturage tournant ou de nuit. Des réflexions sont conduites pour mieux adapter les bâtiments (pour faire face aux canicules ou pour réduire la consommation de paille) ou pour optimiser la gestion de l'eau, en particulier pour optimiser sa distribution au pré.
Conversion en bio de systèmes ovins viande en Pays de la Loire : Simulations de conversion de cas-types conventionnels
Afin de mieux accompagner les conversions à l'agriculture biologique d'élevages ovins allaitants des Pays de la Loire, les partenaires du projet SECURIBIOV ont réalisé deux simulations de conversion à partir de cas-types conventionnels : l'une sur un système spécialisé, l'autre sur un système ovins-grandes cultures. Les scénarios de conversion imaginés (évolutions du troupeau et de sa conduite, modification de l'assolement) sont décrits : calendriers de conversion de l'année C1 à C4 (conversions sur quatre années), surface et cheptel, caractéristiques techniques, résultats économiques. Pour le système spécialisé, déjà herbager, il est nécessaire de réduire la taille du troupeau de 500 à 400 brebis pour atteindre le niveau de chargement autorisé en AB et permettre une production suffisante de concentrés. Sans aides spécifiques bio, et suite aux investissements nécessaires (herse étrille), le revenu passe de 21 000 initialement à 17 000 en quatrième année de conversion. Pour le système ovins-cultures, une partie des surfaces est réattribuée aux prairies. La reproduction du troupeau est gérée avec le désaisonnement lumineux, en remplacement des traitements hormonaux. Ici aussi, sans aides bio en régime de croisière, le revenu diminue : de 33 000 à 25 000 .
Quatre stratégies testées pour une ration à base de méteil ensilé tôt
Franck MECHEKOUR, AuteurSemer un mélange céréales-protéagineux sous couvert dune prairie, à condition de réaliser un ensilage précoce et de limiter la part des céréales, peut permettre un gain en matière sèche par hectare (en moyenne, 2 à 3 tonnes). Ce gain peut répondre à diverses demandes dun éleveur producteur de lait (plus de fourrages, de lait ou encore de protéines), selon sa stratégie. Pour objectiver les impacts de cette pratique, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire a simulé quatre stratégies à partir dune ferme-type en bovins lait bio des Pays de la Loire, sur laquelle on implanterait, à lautomne et sous couvert dune prairie, 12.5 ha dun méteil « avoine dhiver/vesce commune/trèfle incarnat/trèfle squarrosum » ensilé fin avril ou début mai. Les stratégies relèvent de plusieurs objectifs : 1) Booster lautonomie du système, avec le maintien du nombre de vaches et de leur niveau de production ; 2) Avoir plus dautonomie protéique, avec autant de lait produit mais plus de vaches ; 3) Produire plus de fourrages par hectare pour dégager des surfaces pour la production de céréales vendues par la suite ; 4) Donner la priorité à la production laitière, avec augmentation du nombre de vaches. Pour ces quatre stratégies, sont présentés les changements-clés du système et les impacts à attendre en matière de production, de consommation de concentrés, de résultats économiques ou encore de travail.
Regarder les grandes évolutions à venir sur les exploitations
Cyrielle DELISLE, AuteurQuels seront les impacts du changement climatique sur les exploitations normandes ? Cest la question à laquelle tente de répondre loutil de diagnostic régional AgriClim. Ce dernier est destiné aux agriculteurs, aux techniciens et aux conseillers normands. Il permet de visualiser précisément, à léchelle locale, les effets du changement climatique, en fournissant des données sur une soixantaine de sites répartis sur toute la Normandie. AgriClim regroupe, à la fois, des indicateurs climatiques (ex : évolution des températures, des risques de gel ) et des indicateurs agroclimatiques (ex : évolution des stades majeurs du blé, du stress pour les bovins ). Cet outil est déjà utilisé par les Chambres dagriculture de Normandie dans le cadre de formations et de prestations.
MIX-ENABLE : Stratégies pour un polyélevage biologique durable et robuste : Mallette pédagogique
Marie-Angélina MAGNE, Auteur ; Fabienne LAUNAY, Auteur ; Guillaume MARTIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2021En France, et plus globalement en Europe, le polyélevage, c'est-à-dire l'association de plusieurs espèces animales au sein d'une même exploitation, est généralement moins représenté et moins étudié que les systèmes d'élevage spécialisés. Pour remédier au peu de données disponibles sur le polyélevage en Europe, une mallette pédagogique a été réalisée, dans le cadre du projet européen Mix-Enable, coordonné par INRAe - UMR AGIR, projet qui mettait en lumière les facteurs de durabilité et de robustesse des exploitations en polyélevage biologique. Cette mallette pédagogique propose 3 outils : 1) Un quiz pour auto-évaluer les connaissances sur le thème du polyélevage ; 2) Un Q-sort, dont l'objectif est de faire évoluer les représentations sur cette forme d'élevage ; 3) Une étude de cas permettant de mobiliser et de mettre en pratique les connaissances. Chacun de ces outils dispose d'aides pédagogiques adaptées aux apprenants et aux enseignants, avec notamment, pour chaque question, des propositions de réponses comprenant les sources bibliographiques associées. Cette mallette pédagogique est disponible en version française et anglaise.
Modélisation de la réponse des prairies permanentes aux changements climatiques
T. MOULIN, Auteur ; P. CALANCA, AuteurCette étude porte sur la manière dont laugmentation des températures et de laridité, induites par les changements climatiques globaux, altère la relation diversité / productivité / stabilité du couvert végétal des prairies permanentes. Le modèle DynaGraM a permis de simuler, dans l'Arc jurassien, une chute de la productivité estivale et une transformation des compositions botaniques à un horizon lointain, avec des réponses spécifiques en fonction du mode de gestion des prairies permanentes. Les simulations suggèrent que les formes de gestion extensives permettent un maintien de la dynamique du couvert végétal face à laugmentation de laridité, contrairement aux formes intensives pour lesquelles des ajustements délicats seront nécessaires pour assurer une bonne productivité et maintenir les services écosystémiques.
Pour une Alimentation Résiliente, Citoyenne et Locale
Céline MAREC, AuteurDepuis plusieurs années, de nouvelles tendances apparaissent en matière de consommation et dapprovisionnement des collectivités et des particuliers : plus de local, plus de bio et moins de produits animaux. Afin dévaluer les véritables effets de ces changements, loutil PARCEL (application web) a été développé par Terre de Liens, la FNAB et le BASIC (Bureau danalyse sociétale pour une information citoyenne). Cet outil estime les surfaces agricoles nécessaires pour se nourrir localement, ainsi que les emplois agricoles que cela représente, et les impacts écologiques associés à déventuels changements de mode de production agricole et/ou de régime alimentaire. PARCEL permet, en effet, de simuler plusieurs scenarii en jouant sur trois principaux leviers : la reterritorialisation des filières alimentaires, les modes de production agricole et la composition des régimes alimentaires. Ces scenarii peuvent ensuite servir de supports pour engendrer des débats sur la transition alimentaire et lusage des terres agricoles dans le territoire. Damien Roumet, de Terre de Liens, anime le comité de pilotage de PARCEL. Il explique comment est venue lidée de créer cette application et ce quelle apporte aux acteurs dun territoire.
Repères technico-économiques - Conversion en agriculture biologique : Cas concret : Valorisation des mâles de races allaitantes
La conversion à lagriculture biologique amène les éleveurs de bovins allaitants à se questionner sur la valorisation de leurs veaux mâles et sur le type danimal quils vont vendre. Cette fiche a pour objectif daider les éleveurs dans leur choix. Pour cela, quatre hypothèses liées à la valorisation des veaux mâles sont simulées : 1 Veaux sous la mère (avec 75 % de veaux mâles gras) ; 2 100 % broutards ; 3 Bufs finis (soit à 26 mois, soit à 30 mois, soit à 36 mois) ; 4 Inséminations artificielles sexées pour produire un maximum de femelles et un minimum de mâles. Ces différentes hypothèses ont été simulées sur un système naisseur-engraisseur de femelles et de taurillons, basé dans les Deux-Sèvres, comprenant 38 vêlages en race charolaise. Avant sa conversion en bio, cet élevage a déjà des pratiques proches de lagriculture bio : absence de fertilisation azotée, autonomie alimentaire, finition des femelles à lherbe et finition des taurillons à laide de luzerne et dun mélange triticale-pois... Cette fiche détaille, pour chacune des hypothèses testées, les changements au niveau du système de production, ainsi que les résultats économiques obtenus après le passage en bio de lélevage. Les meilleurs résultats économiques sont obtenus avec la production de bufs jeunes (26 mois) ou de veaux sous la mère.
SEGAE: An online serious game to learn agroecology
Julia JOUAN, Auteur ; Matthieu CAROF, Auteur ; Rim BACCAR, Auteur ; ET AL., AuteurEnseigner et apprendre l'agroécologie constituent de réels défis. Cela est dû notamment à la grande diversité des pratiques qui peuvent y être rattachées. Pour lever ce frein, une équipe de chercheurs européens a développé un jeu de simulation en ligne, SEGAE. Celui-ci est basé sur un cadre de modélisation qui simule la mise en uvre de pratiques agroécologiques dans une ferme intégrée culture-élevage et qui évalue leurs impacts sur la durabilité, via différents indicateurs. Deux exemples de sessions de jeu ont été développés pour illustrer le potentiel du jeu. Dans l'un d'eux, les joueurs peuvent améliorer leurs compétences en matière de gestion de la transition agroécologique et acquérir une approche systémique en convertissant une ferme à l'agriculture biologique en cinq ans. Cela suscite une discussion sur les étapes nécessaires à l'obtention de la certification biologique et sur la cohérence entre les productions végétales et animales, nécessaire pour favoriser la durabilité. Dans l'autre exemple, les joueurs sont invités à mettre en uvre des pratiques permettant d'améliorer la qualité des sols.
SEGAE : Un jeu sérieux pour enseigner lagroécologie
J. JOUAN, Auteur ; M. CAROF, Auteur ; O. GODINOT, AuteurLapprentissage de lagroécologie nécessite dacquérir des connaissances interdisciplinaires, tout en développant une approche systémique. Le jeu sérieux SEGAE (SErious Game for AgroEcology) a été conçu pour favoriser cet apprentissage. Ce jeu de simulation en ligne représente une ferme en polyculture-élevage sur laquelle le joueur (par exemple, un étudiant en formation agricole) peut mettre en uvre des pratiques agroécologiques, puis en analyser les impacts en termes de durabilité. Cet article donne une vue densemble du jeu et analyse son intérêt sur le plan pédagogique. Des tests ont, en effet, été réalisés sur une cohorte détudiants : leurs connaissances en agroécologie ont été évaluées avant et après avoir utilisé SEGAE. Les résultats montrent que les étudiants ont amélioré leurs connaissances, tout en appréciant de jouer à ce jeu sérieux.
Un serious-game pour piloter une exploitation laitière
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurLagro-écologie permet daméliorer la durabilité de lagriculture. Pour promouvoir son application, il faut que ses concepts soient enseignés aux étudiants et aux professionnels du secteur agricole. Néanmoins, il est souvent difficile dillustrer lagro-écologie en sappuyant concrètement sur une approche globale et en quantifiant limpact de différents facteurs au niveau du système dexploitation. Le jeu sérieux SEGAE (SErious Game For AgroEcology learning) peut servir de support aux enseignants et aux formateurs. Ce jeu a été créé dans le cadre dun projet Erasmus+ qui a associé des universités et des centres de recherche (dont INRAE) de plusieurs pays européens. SEGAE se base sur le cas dune ferme en polyculture élevage, à orientation laitière. Ce jeu permet de simuler des modèles agricoles complexes sur lesquels les joueurs peuvent évaluer les impacts des pratiques via des indicateurs de durabilité environnementale, économique et sociale. Il est accessible gratuitement en ligne. Les apprenants peuvent jouer de façon indépendante, mais les échanges entre élèves et enseignants sont cruciaux pour apprendre efficacement et confronter des idées et des points de vue.
Chiffrer limpact dun changement de pratique
Justine GRAVÉ, AuteurDans le Maine-et-Loire, les réseaux Dephy et la Chambre dAgriculture ont développé un simulateur technico-économique pour la viticulture. Ce simulateur permet de calculer limplication de chaque choix technique sur le bilan comptable. Avant cela, il était difficile dévaluer les coûts de production à lhectare, car ils impliquent de tenir compte de toute la complexité de lexploitation. Thibault Henrion, vigneron, ne prend plus, depuis 2016, de décisions sans utiliser le simulateur. Cest ainsi quil a commencé par passer la moitié de ses surfaces en désherbage mécanique. Ce simulateur a permis à Thibault Henrion de visualiser les dépenses et de tester différents scénarios (baisse de rendements, revalorisation du vin, etc.) lors de sa conversion en bio. Cet outil est pour linstant prévu pour être utilisé en collaboration avec un conseiller pour garantir une utilisation personnalisée.
Dossier Bovin Lait : Filière bovine laitière biologique : Apports des études récentes sur les performances technico-économiques et la résilience
Aude DUTAY, Auteur ; Alexandre BANCAREL, Auteur ; Augustine PERRIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier revient sur des résultats de plusieurs projets nationaux ou situés en Occitanie, concernant notamment les systèmes bovins lait biologiques. Ainsi, une étude menée en Aveyron et dans le Lot, en 2018, a permis de mieux caractériser des élevages bovins lait bio de moyenne montagne, en particulier en matière de performances, à partir de la prise en compte de certains critères comme la production laitière par vache et la part du maïs. Quatre grands systèmes ont pu être ainsi caractérisés : les « Herbagers », les « Herbagers intensifs », les « Herbe/Maïs » et les « Maïs dominant ». Parmi eux, deux ont des indicateurs de performance technico-économique plus favorables : les « Herbagers » et les « Herbe/Maïs », alors que les « Maïs dominant » semblent les plus à risques (avec les coûts de production les plus élevés, liés à lachat de correcteur azoté). Létude montre aussi limportance de la maîtrise des investissements et des charges. Le projet CasDar Résilait porte sur les facteurs de résilience des élevages lait biologiques, avec analyses de données statistiques et enquêtes auprès déleveurs. Parmi les premiers résultats présentés ici, lanalyse statistique montre que les élevages herbagers économes et autonomes sont les plus résilients. Par ailleurs, une autre étude, menée auprès de 20 fermes bovines laitières aveyronnaises qui se sont engagées en AB en 2016, a notamment montré, au-delà dun bon niveau de satisfaction des éleveurs vis-à-vis de leur situation en fin de conversion, que la conversion avait été vue aussi par ces derniers comme une solution pour lavenir. Enfin, ce dossier revient sur un outil dévaluation de la robustesse des élevages bovins biologiques face aux aléas climatiques, AMIABLE, issu du projet Optialibio.
Dossier : S'adapter au dérèglement climatique
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, AuteurLe changement climatique semble bel et bien en marche. Dans ce contexte, les acteurs du monde agricole sont à la recherche d'informations et de solutions. Deux projets, présentés dans ce dossier, ont tenté de simuler les évolutions de plusieurs indicateurs climatiques (températures, pluviométrie, ETP) et agronomiques (rendements...) dans des futurs plus ou moins lointains : Climalait, piloté par l'Institut de lÉlevage, et AP3C, porté par le Sidam. Le premier a travaillé sur les systèmes laitiers de 29 petites zones agricoles de toute la France alors que le second s'est concentré sur le Massif Central. Les principaux résultats des projections réalisées sont présentés. Sur le terrain, les éleveurs se mobilisent déjà pour adapter leurs systèmes. Dans ce dossier, certains éleveurs de vaches laitières partagent leurs pratiques qui consistent essentiellement à augmenter et/ou à diversifier leurs surfaces fourragères. A l'Inra de Lusignan, dans la Vienne, les expérimentations mises en place visent à sécuriser un système très pâturant, par exemple par l'implantation de prairies multi-espèces avec de la chicorée, la mise en place de cultures fourragères annuelles, la réalisation de stocks sur pied, ou encore la plantation d'arbres fourragers.
Face aux aléas climatiques, quels sont les impacts et les leviers d'adaptation sur une exploitation laitière spécialisée en agriculture biologique ?
Cécile GOISET, Auteur ; Daniel COUEFFE, Auteur ; Jean-Marc ZSITKO, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2019Lobjectif de cette étude est de guider la réflexion des éleveurs laitiers biologiques et de leurs conseillers sur les adaptations des systèmes de production dans une perspective de sécheresses estivales de plus en plus fréquentes. Elle sappuie sur les enseignements du programme Climalait. Des simulations ont été réalisées sur quatre types dexploitations laitières du Grand-Est autour de différents scénarios dadaptation. Lun des quatre types d'exploitations étudiés correspond aux fermes laitières biologiques. Trois stratégies d'adaptation différentes ont été retenues pour ce type dexploitations, à savoir : acheter du foin ; augmenter sa surface fourragère au détriment des surfaces en céréales ; ensiler des céréales immatures pour ensuite implanter du sorgho. Cette fiche détaille les impacts technico-économiques de ces trois stratégies. Elle est complémentaire à une autre fiche qui synthétise la méthode de travail utilisée et les principaux résultats des quatre grands types d'exploitations étudiés.
Influence de la conduite du pâturage sur le risque parasitaire lié aux strongles digestifs
N. RAVINET, Auteur ; C. CHARTIER, Auteur ; A. MERLIN, Auteur ; ET AL., AuteurLaugmentation de la population parasitaire sur les pâtures est liée à lenchaînement des cycles parasitaires, lui-même modulé par la façon dutiliser le parcellaire. Des outils informatiques prenant en compte la conduite du pâturage, les données météorologiques et linstallation de limmunité contre les strongles permettent de mieux cibler les traitements dans loptique déviter lémergence de résistances aux vermifuges. En système de rotation, le nombre de parcelles, le temps de présence par parcelle et le temps de retour influencent le risque parasitaire. Après une sècheresse, ce risque dépend de lusage ultérieur des parcelles utilisées pendant la sècheresse. Le pâturage mixte avec dautres herbivores peut parfois réduire le risque parasitaire mais le bénéfice nest pas toujours réciproque entre les espèces.
Modélisation RIMpro : Un outil daide à la décision
Claude DAMINET, AuteurLe 7 décembre 2018, lors de la journée modélisation RIMpro organisée par la FRAB Nouvelle-Aquitaine, Marc Trapman a présenté son outil daide à la décision : RIMpro. Cet outil, dont le premier modèle date de 1993, permet de simuler les infections épidémiologiques en arboriculture. La connaissance des conditions de développement du bioagresseur couplée à une station météorologique (dont la fiabilité est importante) permettent de calculer le niveau de risque. Cet outil est facile dutilisation et possède deux versions adaptées aux agriculteurs indépendants et aux groupements. Connu pour sa modélisation de la tavelure en pomme, cet outil est capable de modéliser différentes maladies (oïdium, mildiou, etc.) sur différents fruits (pomme, prune, etc.). Les modélisations obtenues permettent aux producteurs davoir toutes les informations afin de mieux déterminer les périodes d'intervention et, ainsi, de réduire lutilisation de produits phytosanitaires.
Les boeufs en système allaitant bio : un intérêt économique indéniable sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou
Bertrand DAVEAU, Auteur ; Julien FORTIN, AuteurLa ferme expérimentale de Thorigné dAnjou, en Pays de la Loire, teste la valorisation de la voie mâle en Limousine bio, avec une conduite en double vêlage, et 16 bufs élevés et abattus à 31/32 mois (finition à lauge). Pour mesurer lintérêt économique des bufs, une modélisation technique et économique du système actuel a été réalisée et comparée à la simulation dun retour en système broutard (arrêt de 16 bufs pour 12 vêlages de plus). Sur la ferme, lengraissement de bufs entraîne une amélioration de la marge brute globale du système de près de 390 par buf élevé par rapport à un système naisseur. La conduite délevage des bufs est présentée (comparaison des GMQ de croissance sous la mère et dengraissement selon la période de naissance des veaux) ; ainsi que quelques repères quantitatifs pour basculer vers lengraissement de bufs (compter 1 buf en plus pour 0,75 vêlage en moins).
Engraissement du lapin au pâturage : Ateliers de modélisation participative sur les pratiques
Louise JOLY, Auteur ; Thierry GIDENNE, Auteur ; Guillaume MARTIN, Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2017Selon les acteurs de la distribution, l'offre en viande de lapin biologique est inférieure à la demande. Or les cuniculteurs en bio sont peu nombreux et les références en AB rares. Dans le cadre du projet CUNIPAT, ayant pour objectif de développer cette production, le simulateur Patulap' a été conçu à destination des éleveurs et des conseillers agricoles. Il simule des scénarios de conduite technique des lapins engraissés au pâturage. Il propose à la fois des résultats agronomiques, zootechniques par semaine d'engraissement (taux d'utilisation de l'herbe, croissance du lapin) et des résultats économiques (marge brute sur le coût alimentaire). Des ateliers de modélisation participative ont été organisés chez des éleveurs afin de tester la capacité du simulateur Patulap' à stimuler des discussions entre éleveurs et l'application de celui-ci sur des cas concrets. Trois de ces échanges ont déjà eu lieu : un à l'IUT de Perpignan, deux chez des éleveurs, en Mayenne et dans les Côtes d'Armor. Dans l'ensemble, les agriculteurs y ayant participé trouvent l'outil utile et intéressant dans le cadre d'une gestion de plusieurs lots d'engraissement simultanés. En exemple, l'article présente les résultats de simulation d'un éleveur cherchant à améliorer la valorisation de ses prairies par le pâturage des lapins.
Small can be beautiful for organic market gardens : an exploration of the economic viability of French microfarms using MERLIN
Kevin MOREL, Auteur ; Magali SAN CRISTOBAL, Auteur ; François LEGER, AuteurEn France, on dénombre de plus en plus de micro-fermes où sinstallent en maraîchage de jeunes agriculteurs, souvent non issus du monde agricole. Guidés par la préservation des ressources naturelles et un ancrage territorial fort, ces modèles se caractérisent par une surface inférieure à 1,5 hectare par agriculteur, une grande diversité de cultures conduites en agriculture biologique, et une commercialisation des productions en vente directe. Or, peu de données existent sur la viabilité économique de ces micro-fermes. Des chercheurs de lINRA ont simulé les résultats économiques de 18 fermes, à laide du modèle MERLIN, en prenant en compte plusieurs systèmes techniques (variation du degré de mécanisation, du nombre de cultures, de linvestissement initial), différentes stratégies de commercialisation et trois hypothèses dinvestissements. MERLIN est un modèle spécialement développé pour estimer les revenus agricoles et la surface utilisée des micro-fermes selon la charge de travail et différents types de stratégies. Létude montre que de telles structures peuvent être économiquement viables. Les fermes qui tendent vers un changement de paradigme et un système écologiquement intensif (faible mécanisation, forte densité de cultures, plus de cycles de culture par an, pratiques à faibles intrants, coûts fixes bas, et faible investissement initial) semblent plus viables que les systèmes basés sur lutilisation dintrants de substitution.
Dossier : Lait de vache bio : Du marché à la ferme, les acteurs de la filière témoignent
Sandrine VIGUIÉ, Auteur ; Stéphane DOUMAYZEL, Auteur ; Jérémy SÉGURET, Auteur ; ET AL., AuteurTout comme au niveau national, la filière bovin lait bio est en plein essor en Aveyron. En 2018, le lait bio représentera ainsi 7 % de la production départementale. Ce dossier présente : - des éléments sur le marché du lait bio ; - les interviews de responsables de Sodiaal Union et Biolait, principaux collecteurs de lait bio sur le territoire ; - les témoignages déleveurs passés en bio ; - les simulations technico-économiques réalisées pour mesurer les impacts dune conversion bio pour deux cas-types (maïs-herbe et zones hautes).
Élevage bovin lait en agriculture biologique : Faire du lait bio avec la Simmental en profitant des atouts de la race
Michel WEBER, Auteur ; Dominique MAYANOBE, Auteur ; Marion LANSAMAN, Auteur ; ET AL., AuteurA Prades de Salars, dans l'Aveyron, le Gaec du Peyssi élève un troupeau de vaches de race Simmental, en agriculture conventionnelle. Cette race, rustique, à double finalité lait-viande, et permettant une bonne valorisation de l'herbe, pourrait s'avérer bien adaptée à une conversion à l'agriculture biologique. C'est ce qu'a voulu vérifier le syndicat Simmental de l'Aveyron, en commandant une étude à la mission Références de la Chambre d'agriculture du département. Le Gaec du Peyssi a ainsi servi de support pour une simulation technico-économique de conversion. Les principales conclusions, en termes de conduite et de résultats technico-économiques, sont présentées dans cet article. Concernant la conduite de l'élevage, les rotations seraient à revoir, pour permettre d'intégrer plus de prairies de longue durée, en diminuant les céréales et le maïs ; le nombre d'UGB, et donc le chargement, diminueraient en jouant sur le renouvellement. L'EBE pourrait se voir amélioré de 14 000 , hors aides bio.
Des opportunités pour le lait bio
Amélie VILLETTE, AuteurLa demande en lait de chèvre biologique croît. Les laiteries françaises en manquent, et elles ont recours de façon importante à limportation. Le cahier des charges bio stipule notamment que les éleveurs ont lobligation de faire pâturer les animaux dès que les conditions le permettent ou encore encore qu'ils doivent distribuer une alimentation bio produite à 60 % sur la ferme ou en coopération et contenant 60 % de fourrages grossiers. Ceci explique certains freins à la conversion. Aussi, les laiteries mettent en place des tarifs dachat au producteur incitatifs afin de développer les conversions. Ces tarifs, ajoutés aux aides à la conversion ou au maintien sont autant dopportunités pour le producteur. Une simulation faite par la Chambre dagriculture des Deux-Sèvres sur le passage du conventionnel au bio montre une nette augmentation de la rémunération (de 0.95 smic à 3.3 par UMO), même si cela saccompagne dune sensibilité un peu plus forte aux aléas.
Pâturage en vergers, une approche environnementale
Dans le cadre d'un projet, financé par la région PACA, sur les bonnes pratiques énergétiques des exploitations agricoles, l'introduction d'animaux dans des vergers a été questionnée. Ainsi, cinq exploitations en agriculture biologique ont fait l'objet d'une enquête et de simulations. Deux d'entre elles élèvent déjà des animaux dans leurs vergers, les trois autres s'intéressent à cette pratique. Les principaux résultats montrent que, si les exploitations sans animaux obtiennent les meilleurs rendements, celles avec des animaux ont les meilleurs résultats agroenvironnementaux, les consommations d'énergies et les indices de fréquence de traitement (IFT) les plus faibles. Cela s'explique par une réduction du nombre de passages avec tracteur, les animaux se chargeant de la tonte de l'enherbement et aussi, en partie, de l'apport de matières fertilisantes via leurs déjections. Certains arboriculteurs qui témoignent dans cet article relèvent aussi l'impact positif sur certaines maladies des vergers. En effet, les animaux consomment les fruits et feuilles tombés au sol, éliminant ainsi ces sources de propagation des maladies. A ce jour, l'introduction d'animaux dans les vergers reste une pratique marginale, pour laquelle des freins sont encore à lever : équilibre entre les productions, dégâts éventuels des animaux sur les arbres, temps de travail supplémentaire, etc.