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Lagriculture biologique malmenée : 10 mythes sur la bio à déconstruire
Claude AUBERT, Coordinateur ; Christine MAYER-MUSTIN, Auteur ; Michel MUSTIN, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur | [S.l.] : A COMPTE D'AUTEURS - CLAUDE AUBERT | 2023Dans un contexte de crise de lagriculture biologique, avec notamment une baisse de la consommation de produits bio, ce document revient sur la situation actuelle de critiques répétées et de contrevérités émises sur ce mode d'agriculture, alors que des travaux de recherche de plus en plus nombreux en démontrent les avantages et les services rendus, aussi bien en termes de santé, de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou de préservation de lenvironnement. Ainsi, en sappuyant sur les résultats de plus dune centaine darticles, détudes ou de synthèses scientifiques, les auteurs apportent des réponses étayées démontrant linexactitude de 10 affirmations largement relayées : les aliments bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les autres ; les résidus de pesticides dans les aliments sont sans risques pour notre santé ; lagriculture bio nest pas meilleure pour lenvironnement que la conventionnelle ; lagriculture bio réchauffe autant la planète que la conventionnelle ; lagriculture bio ne peut pas nourrir la planète ; manger bio coûte cher ; on ne peut pas se passer des engrais chimiques ; on ne peut pas se passer des pesticides de synthèse ; lagriculture bio remplace les pesticides de synthèse par dautres pesticides ; le local cest mieux que le bio. Ainsi, pour les auteurs, lAB reste lalternative la plus cohérente face à une agriculture conventionnelle qui, loin de répondre à tous les besoins alimentaires de la population mondiale, est à lorigine dimportants impacts négatifs sur lenvironnement, la santé et contribue aussi fortement au changement climatique. A charge des pouvoirs publics, en sappuyant sur les apports de la recherche, de mieux promouvoir la bio, aussi bien auprès des consommateurs que du monde agricole. Le cahier des charges bio doit aussi évoluer pour une meilleure prise en compte de certains enjeux majeurs, dont le bien-être animal ou la justice sociale, et pour faire que lAB reste une « agriculture agroécologique au service des citoyens du monde et de notre unique planète. »
Changement climatique : de limportance de maintenir la fertilité de ses prairies
Vincent VIGIER, Auteur ; Stéphanie LACHAVANNE, AuteurLe changement climatique (gelées printanières, sécheresses à répétition ) a des répercussions négatives sur la productivité des prairies. Cependant, les dégradations observées sur ces dernières sont souvent d'abord la conséquence de mauvaises pratiques, qui ont engendré une perte de fertilité des sols et/ou une spécialisation de la flore capable de résister à ces pratiques. Le changement climatique ne fait quexacerber ces dégradations. Pour éviter cette baisse de productivité, il est donc important de veiller à maintenir un bon niveau de fertilité des sols. Ceci permet notamment aux prairies de répondre vite et bien lorsque les conditions climatiques sont poussantes. Cest pourquoi cet article revient sur plusieurs notions liées à la fertilité des sols : la structure du sol, la fertilité biologique, la fertilité en azote, en phosphore, en soufre et en potassium, le pH, la saturation de la CEC (Capacité déchange cationique), etc. Pour chacun de ces paramètres, larticle explique les impacts qu'ils peuvent avoir sur la fertilité du sol et apporte des conseils pour les améliorer. Il insiste également sur la nécessité dobserver les parcelles pour veiller à leur niveau de fertilité. Pour cela, plusieurs méthodes peuvent être utilisées, telles que lobservation des plantes bio-indicatrices, la réalisation dun test-bêche ou danalyses de sol.
Dossier : Pourquoi produire et manger bio ?
Claude AUBERT, AuteurLauteur fait le point sur les atouts des produits bio, à partir de différentes études comparatives. Les produits bio sont plus riches en nutriments (avec notamment des teneurs en antioxydants beaucoup plus élevées quen conventionnel. Pour les produits animaux aussi (lait, viande, ufs, poulets), les différences sont très nettement en faveur du bio, en particulier pour les teneurs en acides gras oméga 3. Ceci sexplique par une alimentation plus riche en herbe. Par ailleurs, le bien-être animal est un objectif important en agriculture biologique. Toutes les études confirment que les aliments bio contiennent beaucoup moins de résidus de pesticides que les conventionnels (180 fois moins !), beaucoup moins de cadmium et de nitrates. Enfin, ils ont, en général, moins de mycotoxines et n'ont pas dOGM. Lauteur rappelle que les techniques de transformation en bio sont également plus respectueuses (additifs moins nombreux, ingrédients peu ou pas raffinés ). Différentes études montrent des liens entre les pesticides et le développement de maladies. Ainsi, des corrélations existent entre lexposition maternelle à divers pesticides et lincidence de la leucémie chez lenfant. Des liens sont suspectés pour lautisme aussi. Lagriculture biologique permet de préserver lenvironnement, notamment en réduisant lempreinte carbone et en augmentant la séquestration de carbone dans le sol, mais aussi en préservant la qualité de lair et de leau, en permettant une plus grande biodiversité Bien que des méta-analyses montrent que les rendements en bio sont inférieurs de 19 % à ceux en conventionnel, cette différence samoindrit lorsque les systèmes font de bonnes rotations.
Elevage extensif à lherbe : des atouts sous-estimés
Claude AUBERT, AuteurDans cet article, lauteur indique que la neutralité carbone, pour lélevage extensif à lherbe, est possible dans certaines conditions (chargement, temps de séjour sur une parcelle, flore de la prairie, maximisation du pâturage ). Les émissions de méthane par les bovins sont en partie compensées par la séquestration de carbone dans les prairies, cette compensation étant généralement estimée à moins de 40 %. Lauteur montre quil peut être beaucoup plus élevé si lélevage est extensif et si la part dherbe dans la ration est très élevée. Par ailleurs, il estime que la méthode employée par l'Institut de l'Élevage surévalue les émissions de N2O pour les systèmes extensifs ayant des apports dazote organique. Les prairies arborées peuvent aussi augmenter la séquestration de carbone. Lauteur signale également les bénéfices apportés par une alimentation maximisant lherbe pour les consommateurs de produits laitiers ou carnés (plus grande richesse en nutriments). Pour lui, il serait intéressant de développer un label national garantissant une proportion dherbe (en majorité pâturée) importante dans lalimentation des ruminants. Pour l'auteur, lélevage extensif à lherbe est, en effet, une solution davenir, même si le cheptel bovin est encore trop élevé sur Terre.
Rapport annuel 2023 du Haut Conseil pour le Climat Acter l'urgence, engager les moyens
Sylvain MONDON, Auteur ; Quentin PERRIER, Auteur ; Stéphane DOLEAC, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (France Stratégie, 20 Avenue de Ségur, 75 007, FRANCE) : HAUT CONSEIL POUR LE CLIMAT | 2023Le changement climatique dû à l'influence humaine a entraîné des impacts graves, en France, en 2022, excédant la capacité de prévention et de gestion de crises actuelle. L'année 2022, emblématique de l'intensification des effets du changement climatique, illustre le besoin d'acter l'urgence et d'engager les moyens nécessaires au rehaussement de l'action pour l'adaptation et la décarbonation en France, en Europe, et à l'international. La baisse des émissions se poursuit en France en 2022, mais à un rythme qui reste insuffisant pour atteindre les objectifs de 2030. Dans ce rapport annuel 2023, le Haut Conseil pour le Climat dresse une analyse des impacts du changement climatique et des limites de la prévention et de la gestion de crise en France, du suivi des émissions de gaz à effet de serre et des politiques associées, des budgets carbone, des leviers pour l'action climatique nationale et internationale, et présente sa nouvelle méthode d'évaluation de l'action publique en France, ainsi que ses recommandations pour améliorer laction publique en matière de climat. Ce rapport annuel est complété par une version grand public, résumée et présentée de façon pédagogique.
Vaches, amies ou ennemies ?
Claude AUBERT, AuteurLes vaches et autres ruminants délevage nont pas, aujourd'hui, « bonne presse » : on peut notamment lire que le méthane quelles éructent réchauffe la planète et qu'on peut se passer de leurs produits dans notre alimentation. Cet article pose alors la question de la place des vaches et autres ruminants. Il aborde et argumente sur divers aspects à prendre en compte dans ce débat : la question du méthane (dont la cause principale démission est lexploitation des énergies fossiles), limportance des ruminants dans la gestion des paysages, la réflexion à conduire sur le type d'élevage qui pourrait se développer (plus extensif, avec des animaux produisant moins mais vivant plus longtemps ), la souffrance animale, labattage, la qualité des viandes et celle des laits et des fromages produits à lherbe, particulièrement intéressante pour lalimentation humaine et peu remplaçable par des produits dorigine végétale sans ajouts et compléments. Pour lauteur, les « vaches sont nos amies, comme lont compris tous nos ancêtres [ ] »
Comment faire un bon compost pour une bonne utilisation en maraîchage ?
Olivier LINCLAU, Auteur ; Maëla PEDEN, AuteurEn agriculture, il existe différents types de composts (compost jeune et compost mûr) et ces derniers doivent suffisamment monter en température pour être hygiénisés. Dans le sol, la minéralisation de la MO est liée à lactivité biologique intense (ABI) qui varie en fonction de plusieurs paramètres (conditions pédoclimatiques, porosité du sol, nutriments et humus disponibles ). LABI doit être soutenue par les maraîchers lorsque les températures sont basses et que la plante cultivée croît, ce qui correspond, en Bretagne, à janvier pour les cultures sous tunnel et à février-mars pour les cultures en plein champ. Il faut alors apporter un engrais facilement dégradable (ex : fientes), un engrais vert ou un compost jeune. Ce dernier correspond à de la matière organique (ex : fumier) qui a été brassée afin dengendrer une hygiénisation (fermentation qui induit une augmentation de la température entre 60 et 70 °C, ce qui rend le compost généralement indemne de pathogènes). Le compost peut être épandu entre 10 et 30 jours après le premier brassage. Quant au compost mûr, il ne contient plus dénergie rapide pour les bactéries, mais il contribue à maintenir de lhumus colloïdal. Ce type dapport est intéressant pour former des réserves pour lactivité biologique, ainsi que pour favoriser la rétention deau et de nutriments. Le délai est de minimum trois- quatre mois pour obtenir ce type de compost.
Dossier : Le marché du carbone met la main sur lagriculture
Jean-Marc THOMAS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Véronique MARCHESSEAU, Auteur ; ET AL., AuteurFace au dérèglement climatique, certains dans le monde prônent le marché du carbone comme solution : les sols agricoles et forestiers peuvent stocker du carbone (potentiel de stockage additionnel estimé à 5.78 millions de tonnes de CO2 par an, sur les 30 premiers cm du sol), ce qui représente une base pour alimenter un marché du carbone, axé sur la vente de crédits carbone à des entreprises désireuses de compenser leurs émissions. Ce dossier met en avant les limites de cette approche. En premier lieu, la priorité nest pas à la compensation mais, avant tout, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la compensation pouvant intervenir dans un second temps pour sapprocher de lobjectif de neutralité carbone. Par ailleurs, la capacité de stockage des sols est limitée dans le temps et peut être remise en question dans son efficacité par laugmentation des températures. De plus, stocker du CO2 dans les sols sous-entend de sanctuariser, sur du très long terme, ces derniers pour ne pas relarguer le gaz, ce qui pose la question de leurs usages à lavenir ou encore de lautonomie de décision des agriculteurs. De plus, cette approche est basée sur une vision à la parcelle ou à la pratique et non à léchelle du système : on peut imaginer vendre des crédits carbone à des tiers alors que sa ferme est fortement émettrice de CO2. Est-ce quà terme les producteurs devront acheter des crédits carbone pour continuer de produire ? À cela, sajoute la spéculation, des acteurs économiques sétant emparés du marché pour vendre des crédits carbone, quitte à saccaparer des terres. Non régulé, ce marché devient la jungle où le prix de la tonne de CO2 est faible, amenant peu de retombées aux producteurs. Se pose aussi la question de comment certifier les projets de réduction démissions de GES. Lactuel Label Bas Carbone, réfléchi pour encourager à réduire les émissions, mais non pour soutenir les systèmes vertueux, favorise plutôt les exploitations intensives, sans prise en compte des enjeux de leau ou encore de la biodiversité. Le marché du carbone ne serait ainsi qu'une démarche de financiarisation de la nature, sans pour autant permettre la mise en uvre de politiques réellement efficaces pour lavenir dune planète viable.
Fermentation Bokashi : pour plus de carbone dans les sols et moins dans l'atmosphère
Vincent VIGIER, AuteurDeux éleveurs de l'Aveyron et du Cantal ont testé, en 2021, la fermentation Bokashi. Il s'agit d'ensemencer la litière des animaux avec du "Microferm® EM", un mélange de bactéries, levures et champignons. Si les effets sur le troupeau en lui-même sont encore mal connus à ce jour, la fermentation du fumier issu de cette litière, appelée fermentation Bokashi et qui doit se dérouler en condition anaérobie et donc sous une bâche, présente plusieurs avantages : moins de perte de masse et donc d'éléments organiques (carbone et azote), moins de lessivage de minéraux, pas de dégagement de gaz à effet de serre. Par ailleurs, les agriculteurs bénéficient d'une meilleure facilité de curage et de reprise du fumier et une meilleure digestion du fumier par la prairie est constatée. Cet apport de micro-organismes spécifiques peut aussi être réalisé dans du lisier ou sur des déchets verts.
IFOAM Organics Europe position paper on carbon farming and the revision of the LULUCF Regulation: Finding synergies between climate action and biodiversity protection - April 2022
Ce document présente la prise de position dIFOAM Organics Europe vis-à-vis de la proposition de la Commission européenne sur « l'agriculture du carbone » (carbon farming) qui met l'accent sur la séquestration du carbone dans les sols des terres agricoles. Pour atténuer le changement climatique, la priorité reste de réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre). La séquestration du carbone dans les sols sera aussi nécessaire. Il est, toutefois, essentiel que « l'agriculture du carbone » contribue également à la protection de la biodiversité et à d'autres objectifs environnementaux (la biodiversité ne doit pas être simplement vue comme un « co-bénéfice » de la séquestration du carbone dans les sols). « Lagriculture du carbone » devrait donc cibler les transitions systémiques des systèmes agricoles, à travers l'adoption d'une approche multidimensionnelle (au-delà d'une approche centrée sur le carbone). L'agriculture biologique contribue dailleurs, de manière significative, à la séquestration du carbone : elle stocke plus de carbone organique dans les sols que les systèmes conventionnels. Elle offre aussi des avantages pour la santé du sol, la qualité de l'eau et la protection de la biodiversité. Elle répond donc à une approche systémique de « lagriculture du carbone ». IFOAM Organics Europe estime que la séquestration du carbone dans le secteur agricole doit être encouragée et que les agriculteurs doivent être rémunérés pour leurs efforts. Cependant, IFOAM Organics Europe doute que les marchés du carbone soient le meilleur moyen de les financer, car seuls les efforts « supplémentaires » risquent dêtre récompensés. Les pionniers dans le stockage de carbone, tels que les agriculteurs biologiques (qui contribuent déjà à un stockage élevé de carbone dans les sols), ne devraient pas être pénalisés. De plus, la séquestration du carbone dans les sols agricoles ne devrait pas compenser les émissions de GES d'autres secteurs. Une approche multidimensionnelle et systémique est essentielle pour éviter le greenwashing.
Mulch de transfert dans les serres biologiques
Samuel HAUENSTEIN, Auteur ; Armelle ROCHAT, Auteur ; Patricia SCHWITTER, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022En ce qui concerne la lutte contre les adventices, l'épandage de mulch organique constitue une alternative intéressante à l'utilisation de films de paillage dans les cultures biologiques sous serre. Lutilisation de mulch de transfert (matière organique transférée dune surface donneuse à une surface receveuse et couvrant le sol dune couche de 10 cm environ) présente des avantages (augmentation de la teneur en humus, de lactivité biologique du sol ) et des risques et défis (introduction de graines dadventices, minéralisation tardive de lazote au printemps ). Plusieurs facteurs doivent être pris en compte lors du choix dun mulch (rapport carbone/azote, structure, teneur en éléments nutritifs). Un tableau recense les propriétés de différents types de mulch. Par ailleurs, des recommandations sont données pour lapplication du mulch en pratique : quantité de mulch nécessaire, épandage et incorporation.
Organic agriculture and its benefits for climate and biodiversity
La manière dont sont produits les aliments joue sur le changement climatique (atténuation ou accélération) et la biodiversité (préservation ou diminution). Ce document explique pourquoi l'agriculture biologique, via son approche systémique, offre de nombreux bénéfices pour le climat et la biodiversité. Il apporte également des recommandations politiques pour mettre en place des systèmes de production plus durables. Lagriculture biologique consomme moins d'énergie et émet moins de gaz à effet de serre (GES) que les systèmes conventionnels. Elle repose sur des cycles de nutriments fermés et sur la minimisation des pertes d'azote (elle ne dépend donc pas dengrais ou de pesticides de synthèse). Les techniques employées en agriculture biologique, comme le compostage du fumier, permettent aussi de réduire les émissions d'oxyde nitreux et de méthane. Concernant lélevage bio, 60 % des aliments doivent provenir de la ferme ou de la région, ce qui limite le transport daliments. Les animaux ont accès à des parcours, et les ruminants doivent paître autant que possible, ce qui favorise les prairies, et donc, le stockage de carbone dans les sols. Les rotations des cultures longues (incluant des légumineuses) pratiquées en bio contribuent aussi à améliorer la qualité et la fertilité des sols. Ces différentes pratiques (interdiction dutiliser des engrais et des pesticides de synthèse, rotations de cultures diversifiées avec des légumineuses ) favorisent également la biodiversité et soutiennent des fonctions écosystémiques essentielles. Par exemple, elles protègent l'eau (réduction du lessivage dazote), favorisent la pollinisation et le contrôle naturel des ravageurs (lutte biologique). Enfin, lagriculture biologique augmente la résilience des systèmes agricoles, notamment grâce à une meilleure qualité des sols et une moindre dépendance aux intrants externes.
Rapport Planète Vivante 2022 : Pour un bilan « nature » positif
R.E.A ALMOND, Auteur ; M. GROOTEN, Auteur ; D. JUFFE BIGNOLI, Auteur ; ET AL., Auteur | GLAND (Rue Mauverney 28, 1196, SUISSE) : WWF INTERNATIONAL | 2022Nous sommes aujourd'hui confrontés à deux urgences : celle du changement climatique et celle de la perte de biodiversité. Toutes deux menacent le bien-être des générations actuelles et futures et sont intrinsèquement liées ; il est donc essentiel de comprendre le déclin de la nature et le changement climatique comme deux faces d'une même pièce. Aujourd'hui, c'est le changement d'utilisation (et particulièrement l'utilisation non soutenable) des terres qui alimente en grande partie cette double crise, puisqu'il détruit ou fragmente les habitats naturels de nombreuses espèces, végétales et animales, sur terre, en eau douce et en mer. Si nous ne parvenons pas à limiter le réchauffement à 1,5 °C, le changement climatique deviendra sûrement la principale cause de perte de biodiversité au cours des prochaines décennies. S'il n'existe pas de solution universelle, ce rapport Planète Vivante 2022 compile un très grand nombre de données relatives à lIndice Planète Vivante (qui mesure létat de santé de la nature depuis près de cinquante ans) et constitue une analyse complète de létat de la nature dans le monde, se faisant lécho de nombreuses voix et offrant différentes perspectives. Cette dernière édition du Rapport Planète Vivante confirme lampleur des crises que nous traversons ; toutefois, elle conforte aussi lidée que nous avons encore une chance d'agir.
« Utiliser des biochars mérite réflexion »
Xavier DELBECQUE, AuteurLes biochars font de plus en plus parler deux pour améliorer la qualité des sols, mais ils restent assez mal connus. Samuel Abiven, directeur scientifique au laboratoire géologie du département géoscience de lENS, apporte des éléments de réflexion sur les propriétés et lutilisation du biochar. Ce dernier, à ne pas confondre avec le charbon vert, correspond à du carbone organique très stable, qui est passé au feu, ce qui lui confère des propriétés particulières. Cest un produit très actif qui se lie aux argiles et qui a comme propriété la rétention des éléments. Il augmente ainsi la CEC (capacité déchange cationique), ainsi que la rétention en eau. De manière indirecte, il retient la matière organique et offre des habitats pour les micro-organismes utiles à la vie biologique du sol. En revanche, il peut aussi avoir des effets négatifs, avec lapport déléments toxiques (notamment des hydrocarbures aromatiques polycycliques), ou des phénomènes de compétition et de faim dazote. Il peut aussi avoir des effets toxiques sur les vers de terre. Il faut donc réfléchir à son utilisation, car cest un produit qui va rester mille à deux milles ans dans le sol.
L'automne du compost
Laurent DREYFUS, AuteurL'automne est la saison la plus adaptée pour réaliser un tas de compost : les déchets végétaux sont nombreux et la dynamique d'intériorisation s'installe. Deux tâches spécifiques sont à réaliser à l'automne : l'épandage du compost arrivé à maturité, et le compostage du tas qui évoluera encore tout l'hiver. Tout d'abord, pour parvenir à un compost bien équilibré, il est conseillé d'ajouter aux déchets végétaux de la matière animale. Si les sources sont limitées dans certaines régions, il faut saisir toute opportunité qui permettra de constituer un pré-humus à partir de sources diversifiées (fumier, fientes, paille), afin de répondre aux besoins estimés pour les cultures à venir. La partie finale de l'article apporte des indications sur la période d'épandage et signale la nécessité de couvrir ou d'intégrer le compost bien décomposé au sol pour préserver sa chaleur et son humidité pendant l'hiver.
Le compost au printemps
Laurent DREYFUS, AuteurComment la rigueur de l'hiver impacte-t-elle le compost ? Sous l'effet des intempéries de l'hiver, du froid, voire du gel, l'état et l'aspect de la matière organique à l'intérieur du tas indiquent ce qu'il conviendra de faire. Dans cet article, les grands principes de l'élaboration et de l'évolution du compost selon la biodynamie sont expliqués. Les gestes nécessaires à mettre en uvre, au sortir de l'hiver, sont également précisés, afin de redonner vie au compost et de procéder à son épandage et à son incorporation au sol.
Lélevage paysan et le dérèglement climatique
Jérôme GOUST, AuteurSelon une étude de la FAO, lélevage produirait 18 % des émissions globales de GES, bien avant celles causées par le transport. Lauteur revient ici sur ces chiffres et rappelle que ces 18 % concernent toute la chaîne de production (déforestation, élevage, production et transport des aliments pour les animaux, transformation et stockage des denrées animales produites ). Il souligne la différence de taille entre lélevage paysan et lélevage intensif concernant cet impact et ne pense pas que les élevages de porcs et de volailles soient moins fautifs que les élevages de ruminants. Il rappelle que le pâturage des herbivores permet de maintenir des prairies (puits de carbone) et dentretenir des parcours, voire des haies ; ces différents éléments étant propices à la biodiversité. Selon lui, il faudrait redonner la priorité à un élevage paysan, bio et agroforestier pour que lélevage retrouve son rôle positif. Ceci ne serait possible que par un changement dalimentation et non par le véganisme (fausse solution pour lauteur).
Gestion des effluents : comment mettre en place de bonnes pratiques ?
Olivier LINCLAU, AuteurTous les agriculteurs bio devraient se poser des questions autour du maintien de la fertilité de leurs sols. Pour cela, il est essentiel de sapproprier ou de renouer avec les principes de lagronomie. Un sol dans lequel la matière organique (MO) se dégrade bien permet dalimenter les cultures correctement et de sécuriser les rendements. Le monde microbien représente plus de 60 % du poids des êtres vivants dun sol, il est donc bien devant les vers de terre (20 25 % du poids des êtres vivants dun sol). Les différentes MO apportées au sol permettent dalimenter ce monde microbien, afin que ce dernier fournisse en retour suffisamment de nutriments aux plantes cultivées. La décomposition de la MO fournit de l'azote et de l'énergie utiles aux microorganismes du sol. Lénergie est tirée des chaînes carbonées. Ainsi, les sucres et les amidons rapidement minéralisables apportent une énergie rapide. Ils favorisent lactivité biologique intense (ABI). A linverse, la lignine (gros polymère) libère de lénergie très lentement, ne favorise pas lABI mais permet l'accumulation de carbone. La vitesse de décomposition des MO est une information primordiale qui demande de lobservation. En plus de la vitesse de minéralisation et de ses impacts sur lactivité biologique du sol, plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour piloter sa fertilisation : le climat, le contexte géologique, la pédologie, lhistorique des pratiques, les cultures envisagées
Rapport annuel 2021 du Haut Conseil pour le Climat Renforcer latténuation, engager ladaptation
Olivier FONTAN, Auteur ; Audrey BERRY, Auteur ; Julien BUEB, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (France Stratégie, 20 Avenue de Ségur, 75 007, FRANCE) : HAUT CONSEIL POUR LE CLIMAT | 2021Les effets des politiques publiques climatiques se sont manifesté, en 2019, par une accentuation de la baisse des émissions au niveau national et dans la plupart des régions. La baisse observée en 2020 est, quant à elle, principalement attribuable aux mesures liées à la Covid-19. Néanmoins, les efforts actuels sont insuffisants pour garantir latteinte des objectifs de 2030, et ce, dautant plus dans le contexte de la nouvelle loi européenne sur le climat. Alors que les conditions climatiques sortent des plages de variabilité climatique naturelle, avec des impacts croissants, les efforts dadaptation doivent être rapidement déployés et intégrés aux politiques climatiques dans leur ensemble. Dans ce rapport annuel de 2021, le Haut Conseil pour le Climat fait le point sur la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre de la France et de ses régions et sur la mise en uvre des politiques et des mesures pour les réduire, en France et en Europe.
Renforcer latténuation, engager ladaptation : La version grand public : Un résumé du troisième rapport annuel du Haut conseil pour le climat
La planète se réchauffe à cause des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui sont liées aux activités humaines. Pour limiter les impacts de ce réchauffement, il faut atteindre le plus vite possible zéro émission nette de CO²;, et réduire fortement les autres gaz à effet de serre (méthane, protoxyde dazote...), à léchelle mondiale. En France, le Haut Conseil pour le Climat est chargé dévaluer la stratégie du gouvernement en matière de climat. Ce document établit le résumé de son troisième rapport annuel.
Stocker du carbone dans les sols français : Quel potentiel et à quel coût ?
Sylvain PELLERIN, Auteur ; Laure BAMIÈRE, Auteur ; Olivier RECHAUCHERE, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2021À la demande de lAdeme et du ministère de lAgriculture et de lAlimentation, lInra (devenu aujourdhui INRAE) a conduit une étude, centrée sur la France métropolitaine, visant à estimer le potentiel de stockage de carbone des sols agricoles et forestiers et, in fine, à mesurer la contribution potentielle de ce levier à lobjectif de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre. Diverses pratiques candidates (cultures intermédiaires, apport de nouvelles ressources organiques, gestion des prairies, agroforesterie ) ont été évaluées. Les résultats obtenus ont montré une forte variabilité du stockage additionnel de carbone. Létude a également permis destimer le coût supplémentaire, pour les agriculteurs, de mise en uvre de ces pratiques de stockage, puis une estimation du coût relatif à leffort de stockage entre les pratiques et les régions a été effectuée. Ces données permettront aux différents acteurs concernés de faire les meilleurs choix pour stocker davantage de carbone dans les sols. Cet ouvrage sadresse aux décideurs chargés de lélaboration des politiques publiques climatiques dans le domaine agricole, aux responsables territoriaux, aux aménageurs, aux ingénieurs et techniciens, aux agriculteurs et à lensemble des citoyens intéressés par la problématique de lagriculture et du changement climatique.
L'agriculture régénératrice
Jean-Marc BABOUT, AuteurLa pratique de l'agriculture régénératrice a été introduite en Europe, à partir de 2013, par Friedrich Wenz, biodynamiste dans la vallée du Rhin, et par Dietmar Näser, agronome allemand. En France, le premier cycle de formation en agriculture régénératrice a eu lieu, en 2018, sur une ferme bio en Normandie. Une bonne compréhension du fonctionnement biologique du sol, de la composition et du rôle de l'humus est à l'origine des pratiques de l'agriculture régénératrice. Les préparations et les outils de ce mode de production viennent compléter ceux utilisés en agriculture biodynamique. Ils sont présentés, après un focus qui porte, premièrement, sur le concept de réseau alimentaire du sol, sur la base des travaux d'Elaine Ingham, agronome américaine, deuxièmement, sur le "carbone liquide", objet des travaux de la pédologue australienne Christine Jones. Comme en biodynamie, le but des pratiques préconisées est d'améliorer la fertilité des sols en les rendant plus vivants et en restaurant le taux d'humus.
Différenciation des paramètres physiques et chimiques du sol en viticulture biodynamique
Les sols des vignobles présentent un risque accru de dégradation en raison des conduites culturales qui leur sont associées. La préservation de lintégrité et de la fertilité des sols est un concept-clé de lagriculture biologique et biodynamique. Toutefois, ces deux systèmes font lobjet de critiques en raison de la quantité de cuivre utilisée et des passages motorisés assez importants (travail du sol et désherbage mécanique) par rapport à la viticulture intégrée. Lobjectif de cette étude allemande était donc dévaluer les effets à long terme de ces trois systèmes de culture sur les paramètres chimiques et physiques des sols. À cette fin, des échantillons de terre issus de vignes conduites depuis longtemps selon ces trois systèmes de culture, dans le cadre d'un essai, ont été analysés. Différents paramètres ont été mesurés : la densité apparente du sol, la capacité en eau disponible, le carbone organique du sol, lazote, le pH et les concentrations en cuivre total et biodisponible. Les résultats montrent que lagriculture biodynamique améliore certains paramètres du sol (par rapport à la modalité « intégrée ») : la densité apparente du sol est plus faible et la concentration de carbone organique est plus élevée. Ces effets bénéfiques sont probablement dus à une couverture de linter-rang plus importante. Cependant, les références en agriculture biologique et en biodynamie ont aussi montré une accumulation de cuivre dans leur sol, ce qui est problématique pour la fertilité à long terme. Il est donc nécessaire de trouver des alternatives au cuivre pour assurer une qualité durable des sols en viticulture biologique et biodynamique. Cet article de vulgarisation, rédigé par lAssociation Biodynamie Recherche, est une traduction et une synthèse dun article scientifique de M. Hendgen et al., publié dans la revue « Plants » 2020, 9, 1361, dont le titre original est « Spatial Differentiation of Physical and Chemical Soil Parameters under Integrated, Organic, and Biodynamic Viticulture ».
Dossier : Sol, un nouvel horizon ?
Guylaine GOULFIER, AuteurLe sol est un continent encore méconnu qui réserve bien des surprises. Pour apprendre ou continuer d'apprendre comment le sol fonctionne et comment l'améliorer, ce dossier présente 5 articles : - Tous les sols sont bons ! ; Connaître la structure (compacte ou meuble) de son sol et savoir comment l'améliorer ; - Les indices sortent de l'ombre ; Gérard Ducerf explique sa méthode, aboutissement de 40 années de recherche, pour déterminer les caractéristiques d'un sol à partir des plantes qui s'y développent naturellement ; - Huit plantes bio-indicatrices ; Gérard Ducerf propose une sélection de plantes bio-indicatrices courantes pour identifier les défauts de son sol et savoir y remédier en travaillant sur les causes ; - Les astuces d'un paresseux ; Dans son jardin alsacien, "Le Potager du paresseux", Didier Helmstetter cultive des légumes sans le moindre travail du sol et en utilisant le foin comme couvre-sol permanent, dont il recharge la couche tous les 6 mois. Il explique les avantages et les limites de cette technique, mais aussi l'importance de l'observation et l'approche globale de la biodiversité dans son jardin ; - La révolution des sols ; Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et à l'université de Gdansk, présente quelques-unes de ses découvertes sur la vie microbienne des sols, à laquelle il a consacré un livre ("Jamais seul : Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations"). Il explique notamment comment fonctionne la rhizosphère, cette portion du sol affectée par la présence des racines, ainsi que le rôle de captation et de stockage du CO2 des sols cultivés sans intrants chimiques.
Oser sortir des modèles agronomiques
Jean HARZIG, AuteurOlivier Husson est agronome au Cirad. Son expérience en cultures tropicales, ainsi que ses recherches sur le sol et les plantes, lui ont permis denrichir sa palette danalyses agronomiques, en y incluant loutil Redox (réduction-oxydation). Pour lui, le pH, le potentiel Redox et la conductivité électrique constituent, de manière générale, trois paramètres essentiels à la santé. Concernant les plantes, il faut savoir que les champignons se développent en milieu acide oxydé, les virus en milieu basique oxydé et les bactéries en milieu basique réduit. Les risques de maladie sont donc considérablement abaissés en milieu acide réduit. Le potentiel Redox participe aussi (avec le pH) à équilibrer la nutrition de la plante. Une plante qui se développe sur un sol trop oxydé doit consacrer de lénergie pour se « désoxyder » et « désoxyder » son environnement (énergie quelle ne met pas au service de sa croissance). De plus, certains vétérinaires expliquent quun sol oxydé produit des plantes trop oxydées qui induisent des problèmes chez les animaux. Il est possible de transférer cette logique aux hommes. Il semble alors intéressant de maintenir les plantes dans un milieu équilibré. La matière organique, les macérations et les biostimulants peuvent être utilisés pour maintenir cet équilibre. Le Redox offre également de nouvelles pistes en matière de sélection variétale, de fertilisation et de protection des plantes.
Dossier : Bois Raméal Fragmenté : Encore beaucoup daspects à défricher
Mathieu LECOURTIER, Auteur ; Anthony LE QUEMENER, Auteur ; Marie-Dominique GUIHARD, AuteurLe Bois Raméal Fragmenté (BRF) est une technique agronomique pour augmenter lactivité biologique du sol. Elle est connue depuis les années 70 mais reste peu répandue. Le BRF consiste à enfouir du bois fragmenté dans le sol, mais cette technique ne doit pas être effectuée de nimporte quelle manière, ni avec nimporte quel bois. Au Canada, des études ont montré que le diamètre du bois utilisé ne devait pas excéder 7 cm en raison de laugmentation du rapport C/N pour les diamètres supérieurs. Il est également recommandé de ne pas dépasser 15 à 20 % de résineux. Il est très compliqué de donner une composition type du BRF puisquelle est très variable. Lautre difficulté reste la ressource qui est assez faible, dautant plus que les recommandations dépandage sont importantes : entre 100 et 200 m3/ha (soit 25 à 80 t/ha selon la composition). Le BRF est également connu pour provoquer une faim dazote sur les cultures. Des études montrent quelle nest que temporaire (uniquement lannée qui suit lépandage) et quelle peut être gérée par des apports complémentaires de matière organique libératrice dazote. Victor Leforestier, agriculteur en Seine-Maritime, témoigne de lutilisation quil fait du BRF et de sa réflexion globale damélioration de la fertilité de ses sols. Il a fait le choix de déchiqueter les branches plutôt que de les hacher et envisage de les composter avec du fumier.
Je cultive en lasagnes partout et toute l'année
Brigitte LAPOUGE-DEJEAN, Auteur ; Franck DAVID, Auteur ; Serge LAPOUGE, Auteur | MENS (Domaine de Raud, 38 710, FRANCE) : ÉDITIONS TERRE VIVANTE | 2018Jardiner en lasagnes, c'est imiter la forêt qui fabrique en continu un sol vivant, grâce à une biomasse constamment renouvelée (déchets organiques, feuilles, brindilles, écorces, etc.) qui nourrit des dizaines d'organismes de toutes tailles, capables de transformer ces résidus en précieux humus. Cet ouvrage donne des explications détaillées qui permettront de mettre en uvre, au jardin, la culture en lasagnes et dobtenir un sol fertile, parfumé et souple. La culture en lasagnes, issue de la permaculture, peut se pratiquer partout, même dans des conditions de jardinage compliquées, et toute l'année. Elle est accessible à tous, débutants ou jardiniers confirmés, adultes et enfants, en ville comme à la campagne. Le principe est simple : amonceler des couches de matières organiques sur lesquelles on pourra produire des légumes, tout en valorisant ses déchets. La lasagne peut accueillir des légumes, bien sûr, mais aussi des aromatiques, des fruits, des fleurs, une haie...
La prairie dans tous ses états : 1. Une approche multiniveaux et multidomaines de ses atouts pour lagriculture et la société ; 2. Services écosystémiques et biens fournis par les prairies à l'agriculture et à la société ; - 3. Représentation intégrée du rôle des prairies dans les systèmes agricoles, l'environnement et les systèmes alimentaires
M. DURU, Auteur ; O. THEROND, AuteurLes services rendus par les prairies correspondent à différents rôles : écosystème pour la production de fourrages, infrastructure écologique pour réguler les cycles biogéochimiques, couverts multi-services dans le cadre des rotations. Des processus écologiques sous-jacents se déroulent au niveau de la parcelle (compétition entre plantes) jusquau niveau du paysage (régulations biologiques) et à différentes échelles de temps (infra-annuelle pour la production de fourrages jusquà plusieurs années pour la fertilité du sol). Les différents services peuvent être distingués en fonction des niveaux dorganisation auxquels ils sexpriment (et auxquels ils procurent des avantages) : la parcelle (séquestration du carbone), la ferme (émissions dazote) ou le bassin versant. Ils peuvent découler de la simple présence de la prairie ou dépendre de sa composition.
Systèmes de polyculture-élevage : quels effets des pratiques agricoles sur les teneurs en matières organiques et le fonctionnement microbien du sol ?
C. PETITJEAN, Auteur ; A. PHILIBERT, Auteur ; V. MANNEVILLE, Auteur ; ET AL., AuteurSix dispositifs expérimentaux (de moyenne à longue durée), situés dans différents contextes pédoclimatiques, ont permis détudier les effets, sur la teneur en matières organiques du sol (MOS) et sur le fonctionnement microbien du sol, de pratiques agricoles pouvant être mises en uvre dans les systèmes de polyculture-élevage. Les résultats obtenus montrent que les pratiques agricoles étudiées (apports deffluents délevage, intégration de prairies temporaires, réduction du travail du sol) peuvent augmenter la teneur en MOS et stimuler significativement certaines activités enzymatiques microbiennes intervenant dans la décomposition des MOS. Ainsi, ces pratiques peuvent renforcer la capacité des sols à fournir des éléments minéraux utilisables par les plantes.
Les engrais verts, pour la fertilisation des cultures légumières bretonnes
Depuis plus de quinze ans, Terre dessais, Station Expérimentale en Culture Légumière (SECL) dans les Côtes dArmor, expérimente et met au point des techniques de fertilisation des cultures légumières biologiques (plein champ et sous-abris) par lutilisation des engrais verts. Les résultats obtenus ont été diffusés au fil du temps auprès des producteurs de légumes agrobiologistes et conventionnels bretons. A la demande des agriculteurs, Terre dessais a publié ce guide pratique, qui synthétise lensemble de ces résultats. Il entend répondre à plusieurs défis : promouvoir lutilisation des engrais verts, répondre aux besoins techniques de producteurs légumiers entrant en phase de conversion en AB et diffuser la technique plus largement chez les producteurs biologiques, mais aussi chez les producteurs conventionnels. Cette synthèse présente, par culture et de manière pratique, les connaissances et les références acquises sur les techniques et pratiques qui fonctionnent, mais aussi sur celles qui ne fonctionnent pas. Elle se décompose en 36 fiches techniques, regroupées en plusieurs thématiques, fertilisation suite à un précédent pauvre (type céréale) ou suite à un précédent riche (type chou) pour les cultures suivantes : chou-fleur dhiver, crucifère dautomne, brocoli de printemps, fertilisation de deux cultures (brocoli de printemps et chou-fleur d'hiver), échalote, pomme de terre primeur et fiche sur la destruction du couvert.
Les sols et la vie souterraine : des enjeux majeurs en agroécologie
Jean-François BRIAT, Auteur ; Dominique JOB, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2017Cet ouvrage présente et discute les découvertes récentes sur les sols et les interactions entre plantes et organismes telluriques. Létude physico-chimique des sols permet de comprendre comment certains de leurs horizons favorisent limplantation de la faune souterraine (vers de terre, collemboles, acariens ) et, corollairement, comment celle-ci crée de nouveaux espaces, qui seront colonisés par dautres organismes telluriques, notamment microbiens. La caractérisation des microorganismes des sols par des approches métagénomiques révèle que la présence et le type de populations microbiennes dépendent des conditions environnementales ou des types de cultures. Elle facilite la définition de bio-indicateurs qui, dans cet ouvrage, sont particulièrement illustrés à léchelle de la France. Enfin, des travaux de génétique moléculaire montrent que des exsudats de racines de plantes sont capables de sculpter le microbiote racinaire, inhibant ou activant la croissance de populations microbiennes spécifiques. De telles avancées scientifiques ouvrent de nouvelles voies pour orienter les interactions plantes-microorganismes. Faire connaître les effets bénéfiques des microbes du sol sur les plantes permettra dinstaurer des systèmes de culture plus durables et plus économes en intrants de synthèse. Ces recherches ont donc un énorme potentiel pour le développement de lagroécologie.
Dossier : Sols vivants, planète fertile
Jean-Claude MARCUS, Auteur ; Patrice BURGER, Auteur ; Dominique ARROUAYS, Auteur ; ET AL., AuteurSelon une étude publiée en juin 2016 par l'IPES Food (International Panel of Experts on Sustainable Food Systems), c'est bien sur les petites fermes agro-écologiques qu'il faudra compter pour résoudre la faim dans le monde avec une alimentation durable. Ce dossier rappelle qu'il y a cependant un préalable à cet objectif : restituer le plus possible de terres à la fonction nourricière. Et puisque de la fertilité des sols dépend la survie humaine, il est nécessaire de promouvoir des pratiques qui en prennent le plus grand soin, non comme un simple support de cultures, mais comme un être vivant, pour produire durablement et pour tous des aliments de qualité. LAFES (Association Française de lÉtude des Sols) et lAssociation française dagroforesterie réalisent un travail de sensibilisation sur cette thématique France. Ce dossier présente de nombreuses illustrations dactions et de pratiques vertueuses en faveur de la qualité et de la fertilité des sols : - SOS : SauvOns nos Sols ! ; - Désertification et dégradation des terres : un défi longtemps caché ; - Les liens intimes du sol et du climat ; - Matières organiques et organismes vivants au cur de la qualité des sols ; - Diagnostic de sol par les plantes bio-indicatrices ; - L'agroforesterie aux racines de la fertilité ; - La fertilité des sols pour les nuls ; - L'influence des éléments de nature en agroécologie paysanne ; - Rencontres "maraîchage en sol vivant".
Intensive grassland farming could have deep effects: sequestering significantly less soil carbon
SCIENCE FOR ENVIRONMENT POLICY, AuteurLes sols représentent d'importants réservoirs de carbone, avec des capacités de rétention différentes selon le couvert végétal présent (prairies, forêts...). Dans la plupart des études, les mesures de carbone dans les sols sont réalisées jusqu'à 30 cm de profondeur. Au Royaume-Uni, une étude a comparé les quantités de carbone stockés sous prairies jusqu'à un mètre de profondeur selon trois modes de gestion : intensif, intermédiaire, extensif. Les pourcentages de carbone organique et inorganique étaient inférieurs dans les sols gérés de manière intensive (40,3 kg/m²) par rapport à des gestions extensives (41,4 kg/m²) ou intermédiaires (44,6 kg/m²). Ainsi, cette étude conclut-elle qu'une gestion intensive des prairies est susceptible d'épuiser les stocks de carbone présents en profondeur.
L'interview du mois : Marc Dufumier : Changement de paradigme agricole
Jean HARZIG, AuteurPour Marc Dufumier, l'agroécologie, c'est ce que l'agronomie n'aurait jamais dû cesser d'être. "On s'est trompé, dit-il, en pensant résoudre la question des rendements en se polarisant sur la génétique. Le rendement ne doit plus se mesurer à l'échelle de la plante, mais à celle de l'agro-système". Marc Dufumier appelle à une évolution technique majeure des systèmes agricoles, en procédant par étapes via la transition écologique, sur fond de remise à plat de la PAC et de valorisation des services écologiques et sociaux rendus par l'agriculture. Dans cet article, il apporte sa vision et son analyse de la crise actuelle de l'agriculture française, de la crise du lait, des atouts de l'agriculture française, mais aussi de la question des engrais phosphatés et de la gestion des bioagresseurs.
Azote et engrais verts: le bilan
Cette présentation propose un sommaire des résultats des derniers essais du CETAB+ en matière d'engrais verts et d'apports en azote. Elle aborde notamment l'azote fourni par la biomasse foliaire, les rapports C/N et le potentiel de minéralisation mesuré sous incubation de différentes espèces et mélanges d'engrais verts. En grandes cultures, les trèfles rouges une et deux coupes, ladino, blanc nain, huia et incarnat semés au printemps avec une céréale ont été évalués, de même que le pois semé en dérobé après la récolte de céréales. Le pois a donné une teneur moyenne en azote de 4,84 %, comparativement à une moyenne de 3,23 % pour tous les trèfles, sauf l'incarnat qui a obtenu une valeur significativement inférieure avec 2,91 %. En production maraîchère, des espèces pures et des mélanges de graminées (seigle, avoine ou ray-grass) et de légumineuses (pois, vesce velue, vesce commune ou trèfle incarnat) semés en dérobé après les récoltes hâtives ont été évalués. À nouveau, le pois a dominé avec une teneur en azote variant entre 4,42 % et 5,33 % selon le mélange. Les rapports C/N peu élevés des légumineuses, en particulier le pois, témoignent d'une minéralisation importante et rapide. Les analyses en incubation, permettant d'obtenir le potentiel maximal de minéralisation grâce à un environnement contrôlé et optimal, ont confirmé qu'essentiellement, c'est le pourcentage d'azote contenu dans la matière sèche qui détermine la capacité de minéralisation de l'engrais vert.
COP21 : La Bio : Une alternative qui contribue à la lutte contre le réchauffement climatique
Dans le cadre de la COP21, l'agriculture biologique était présente sur le site Paris-Le Bourget, grâce à l'Agence Bio et à ses partenaires qui se sont mobilisés pour informer le grand public et les professionnels sur la bio et ses impacts. Dans ce dossier de presse, l'Agence Bio rappelle en quoi l'AB est naturellement respectueuse de l'environnement et quels sont ses atouts pour le climat. Elle explique les atouts de l'agriculture biologique dans le stockage du carbone dans le sol, et rappelle que la question de la responsabilité environnementale et de l'atténuation du changement climatique est également au cur des préoccupations des transformateurs bio. Est aussi présenté le programme de la conférence du 10 décembre : "L'agriculture biologique : des atouts pour le climat".
Dossier : L'agriculture face au changement climatique
Philippe TOUCHAIS, Auteur ; Frédéric LEVRAULT, Auteur ; Vincent CAILLIEZ, Auteur ; ET AL., AuteurLe changement climatique fait déjà sentir ses effets sur l'agriculture : avancement des dates de récoltes, augmentation du titre alcoolémique des vins, sécheresses, plafonnement des rendements des blés... L'accélération du changement climatique est certaine, le point de rupture ayant eu lieu dans les années 1980, avec depuis + 0.4°C / 10 ans. Si les effets sur la pluviométrie et les vents sont encore mal connus, les scénarios montrent, en France, la poursuite de l'augmentation des températures (ex : +0.6 à 1.3°C sur la période 2021-2050), un accroissement de 10 à 75 mm de pluies en hiver à l'horizon 2071-2100, mais une baisse de 10 à 25 % de la recharge des nappes phréatiques au milieu du siècle. Or, l'agriculture contribue au changement climatique (ex : 20 % des GES en France sont dus à l'agriculture), mais peut aussi contribuer à en atténuer les effets (ex : captage du carbone). Pour les Chambres d'agriculture, des observatoires (ex : sur les effets du changement climatique) sont à développer, ainsi que la formation des conseillers et des agriculteurs. Les enjeux sont complexes, car, pour l'agriculture, le changement climatique s'appréhende dans deux dimensions : l'adaptation et l'atténuation. La première, qui se raisonne plus à court terme, devra être réfléchie durablement (les adaptations à faire en 2020 ne seront par les mêmes qu'en 2050), et demande une réflexion à l'échelle de la ferme et des territoires. La seconde doit être prise en compte dès à présent pour amener des effets dans plusieurs années et se raisonne à des échelles de territoires plus grandes. Adaptation et atténuation peuvent avoir des enjeux contradictoires. Mais, il est important d'intégrer ces deux composantes dans l'évolution des pratiques et des systèmes, afin de viser une agriculture climato-intelligente, concept basé sur trois piliers : I) augmenter la productivité agricole et les revenus des agriculteurs (sécurité alimentaire) ; II) renforcer la résilience et la capacité d'adaptation ; III) limiter les émissions de GES et augmenter la séquestration du carbone.
Environnement : Les éleveurs mobilisés contre le changement climatique
Amélie VILLETTE, AuteurL'élevage des ruminants serait responsable de 14,6 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) nationales. Les acteurs de ces filières ont organisé, en juin 2015, un séminaire sur les liens entre élevage et changement climatique, afin d'étudier les solutions qui sont à leur portée. En effet, si le réchauffement climatique a déjà des conséquences sur les activités agricoles d'élevage (déficits fourragers, apparition de nouveaux pathogènes...), ces dernières ont aussi, grâce à la capacité de leurs prairies à stocker le carbone, le pouvoir de contribuer à atténuer le phénomène. Il est aussi important de préserver et de conserver les haies et les bosquets et d'entretenir les parcours. Mais il est également important d'optimiser l'efficience des système d'élevage, par exemple en recherchant l'autonomie alimentaire, ou en ayant recours aux légumineuses pour limiter les apports en azote minéral... Un graphique montre la répartition des émissions de GES d'un élevage ovin par poste (fermentation entérique, engrais achetés, pâturage, aliments achetés, bâtiment...). L'élevage a bien une capacité pour compenser une partie de ses émissions. Un outil (Cap2Er) pour évaluer les performances des exploitations dans ce domaine a été mis au point par l'Institut de l'Élevage.
Fertilité : Le carbone est bon pour vos sols !
Catherine MILOU, Auteur ; Cécile WALIGORA, AuteurLe carbone, en tant que constituant majeur de la matière organique des sols, est un élément clé pour la fertilité de ces derniers, et donc pour la production agricole. Par ailleurs, ce stock de carbone dans le sol représente autant de CO2 en moins dans l'atmosphère. Ainsi, entretenir ce stock de carbone répond à deux enjeux majeurs. Pour ce faire, il est essentiel de connaître l'état du sol, son fonctionnement et ses dysfonctionnements, et les moyens d'action à la portée des agriculteurs. Ce dossier apporte des éléments sur la question : connaissance des matières organiques des sols, utilisation de produits résiduaires organiques, diagnostic de sols...
La fertilité des sols dans les systèmes fourragers
P. EVEILLARD, Auteur ; S. FORAY, Auteur ; C. LE SOUDER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS Cedex 12 (Maison Nationale des Eleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : AFPF (Association Française pour la Production Fourragère) | 2015Ce document constitue les Actes des Journées Professionnelles 2015 de l'Association Française pour la Production Fourragère (AFPF), d'avril 2015. Le thème de ces rencontres, "La fertilité des sols dans les systèmes fourragers", est au cur des enjeux des productions fourragères et en lien avec la mise en uvre des principes de l'agroécologie. La réflexion et les échanges ont permis d'explorer trois grands axes : - La quantification et la qualification de la fertilité des sols ; - L'impact des nouvelles pratiques agricoles sur la fertilité ; - Le raisonnement de la fertilisation. Les travaux présentés mettent en évidence de nombreuses pistes de recherche pour améliorer la fertilité des sols des systèmes fourragers. L'importance du fonctionnement biologique des sols et la nécessité de valoriser les éléments minéraux azote, phosphore et potassium issus des engrais de ferme au sein des exploitations agricoles ont été soulignées, ainsi que la prise en compte des enjeux économiques (rentabilité des systèmes agricoles...) et environnementaux (émissions de gaz à effet de serre...). Cela permet d'avoir une évaluation plus large et globale des impacts induits par la modification des pratiques à l'échelle de l'exploitation ou du territoire.
Fertilité des sols et minéralisation de l'azote : sous l'influence des pratiques culturales, quels processus et interactions sont impliqués ?
Sylvie RECOUS, Auteur ; Abad CHABBI, Auteur ; Françoise VERTÈS, Auteur ; ET AL., AuteurLa fertilité des sols, notion centrale pour accroître la production des écosystèmes cultivés, est une réalité complexe : elle résulte de l'expression des composantes biologiques, physiques et chimiques des sols et de leurs interactions. Comprendre les mécanismes impliqués permet d'envisager les effets de modifications de pratiques ou de système de culture sur la fertilité. La fertilité est ici décrite comme la capacité des sols à fournir les éléments nutritifs nécessaires à l'alimentation des plantes. Le cycle de l'azote et ses relations avec la dynamique des matières organiques y jouent un rôle central ; il est couplé au cycle du carbone par l'activité microbienne hétérotrophe qui minéralise (parfois très rapidement) les résidus de récolte. Les interactions entre processus chimiques, physiques et biologiques du sol sont décrites. Il est ainsi possible d'analyser l'influence de pratiques culturales comme la simplification ou la suppression du labour, l'insertion de prairies temporaires dans les rotations et d'envisager une agriculture reposant davantage sur le recyclage des matières organiques et le fonctionnement biologique du sol.
Impact de l'introduction d'unités de méthanisation à la ferme sur le bilan humique des sols. Analyse sur 10 exploitations agricoles de la région Pays de la Loire
Anne-Monique BODILIS, Auteur ; Robert TROCHARD, Auteur ; G. LECHAT, Auteur ; ET AL., AuteurLes unités de méthanisation à la ferme sont en forte progression en Pays de la Loire. Cette technique de valorisation des matières organiques pose la question de la valeur fertilisante du digestat, et celle des conséquences à terme de l'exportation supplémentaire de carbone hors des parcelles cultivées. Les effets à moyen et long terme de la présence d'une unité de méthanisation sur les teneurs en matières organiques des sols ont été étudiés par simulation sur 20 ans pour 10 exploitations de polyculture-élevage des Pays de la Loire. Dans ces exploitations, l'introduction de la méthanisation peut conduire à modifier l'équilibre exportation-restitution de matières organiques sur les parcelles cultivées mais les pratiques culturales sont également déterminantes. Aucun lien n'est observé entre l'évolution du taux de matière organique des parcelles (bilan humique) et les apports de biomasse exogène au digesteur ou les exportations supplémentaires de biomasse des parcelles.
Incidence d'apports répétés d'engrais de ferme sur la fertilité physique, chimique et microbiologique des sols sous rotation de cultures annuelles et sous prairie temporaire
Alain BOUTHIER, Auteur ; Robert TROCHARD, AuteurAfin d'évaluer l'impact de la fertilisation organique sur un certain nombre de propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol, des analyses de terre ont été effectuées sur deux dispositifs expérimentaux (à la Jaillière (44) et à Jeu-les-Bois (36)) après une comparaison d'apports annuels de différents types d'engrais de ferme (fumiers bruts et compostés de bovins, porcs et volailles, lisiers de porcs) avec une fertilisation minérale seule pendant une dizaine d'années. Dans les deux dispositifs, les différents régimes de fertilisation ont été appliqués sur deux rotations : une rotation avec des cultures annuelles et une prairie temporaire fauchée. Par rapport à une fertilisation minérale seule, les apports réguliers de fumiers bruts ou compostés ont augmenté de manière significative le stock et modifié la composition (fractions granulométriques) de la matière organique du sol sur les 25 premiers centimètres. Il peut en résulter un supplément de minéralisation de l'azote organique du sol et des modifications de certaines propriétés de l'horizon labouré (augmentation de la conductivité hydraulique, en lien avec une macroporosité plus importante, et des teneurs en P, K et Mg). On ne note pas de différence significative entre les différents engrais de ferme testés.
Matière organique à réflexion
Maude LE CORRE, AuteurLes apports en matière organique (MO) sur les champs ou les vergers doivent être raisonnés, car selon l'âge, le type et la composition du produit utilisé (engrais vert, fumier, compost ), les effets ne seront pas les mêmes. Il faut aussi tenir compte de la nature de son sol. En effet, l'apport de MO a deux effets : fertilisation et structuration du sol en lien avec l'activité des microorganismes du sol. Dans le premier cas, l'activité microbienne transforme les composés organiques en éléments minéraux assimilables par la plante. Cet article précise un certain nombre d'éléments et de repères à connaître pour mieux raisonner sa fertilisation organique. Le Ctifl a créé une base de données Azopro, accessible par internet et regroupant 43 fiches techniques, afin d'aider les producteurs dans leur choix en produits organiques et sur l'utilisation de ces derniers.
Mobiliser les financements pour le climat : Une feuille de route pour financer une économie décarbonée : Rapport de la commission Pascal Canfin Alain Grandjean
Créée à la demande du Président de la République française, François Hollande, et en prévision de l'organisation, en France, de la 21ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 21), la Commission Canfin-Grandjean avait pour missions d'étudier et de proposer des pistes d'actions pour mobiliser davantage de financements publics et privés dans la lutte contre le changement climatique. Ce rapport conseille le gouvernement français sur la façon de faire avancer l'agenda des financements innovants dans les différentes enceintes internationales auxquelles il participe (G7, G20, FMI, OCDE...). Le présent rapport couvre les financements qualifiés d'innovants dans les années 2000 (taxe sur les transactions financières, mise aux enchères des revenus des marchés carbone...), mais ne s'y limite pas. Il fait des propositions d'utilisation innovante pour le climat d'outils à la disposition des acteurs privés et publics pour la mobilisation à une échelle nouvelle des financements publics et privés vers une économie décarbonée.
Moins de gaz à effet de serre en agriculture biologique
Claude AUBERT, AuteurL'agriculture biologique constitue une réponse pertinente au problème du réchauffement climatique, et ce pour de multiples raisons, notamment en contribuant de façon importante à la limitation des gaz à effet de serre. En effet, d'une façon générale, l'agriculture et l'élevage émettent relativement peu de CO2 (4 %), mais beaucoup de méthane (8 %) et de protoxyde d'azote (12 %), soit au total 24 % de l'ensemble des émissions en France. L'article met en évidence les différents leviers dont dispose l'agriculture biologique en matière de réduction des GES, en particulier la séquestration du carbone dans les sols, une clé majeure dans cette lutte.
Performances des rotations à base de cultures fourragères en termes de gaz à effet de serre (GES) et bilan de carbone
Abad CHABBI, Auteur ; Nimai SENAPATI, Auteur ; André GIOSTRI, Auteur ; ET AL., AuteurLa nécessité d'accroître la production agricole à travers le monde paraît pour certains en contradiction avec l'urgence de réduire les impacts environnementaux de l'agriculture intensive. Pourtant, les systèmes intégrant agriculture et élevage par exemple sont une stratégie appropriée : les résultats expérimentaux de longue durée illustrent le potentiel de ces systèmes. A l'inverse, l'intensification des systèmes, et leur spécialisation, conduit au découplage des cycles du carbone et de l'azote, favorisant les pertes dans l'environnement. Un compromis entre intensification et préservation de l'environnement est apporté par les systèmes avec rotations prairies-cultures annuelles. Les prairies permettent de stocker du carbone, limitent les flux d'azote vers l'eau du sol, et vers l'air, même avec une fertilisation azotée de 100-200 kg N/an. Les phénomènes de réorganisation par les microbes du sol sont complexes et dépendent des conditions climatiques. Le retournement des prairies accélère brutalement la dégradation de la matière organique du sol, mais son effet sur l'environnement peut être atténué. L'étude des flux de carbone et d'azote sur un dispositif de longue durée confirme ces résultats.
Repères : Chiffres clés du climat : France et Monde - Edition 2016 : Édition 2016
Dans la continuité des années antérieures, mais avec une acuité à la hauteur de l'enjeu, l'édition 2016 des « Chiffres clés du climat » s'inscrit dans le contexte de la 21ème Conférence des parties sur les changements climatiques (COP 21) qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Cette dernière version a été actualisée et enrichie par rapport à l'édition 2015. Ainsi, l'analyse sectorielle des émissions de gaz à effet de serre (GES) a été complétée par une double page sur l'agriculture et les émissions liées à l'utilisation des terres, leur changement et la forêt. Par ailleurs, une page portant sur la tarification carbone dans le monde a été ajoutée. Enfin, certaines pages consacrées à des données mondiales ont été dédoublées afin de rendre leur lecture plus aisée. Cependant, toutes les données 2013 des émissions de GES au niveau international ne sont pas encore disponibles. Contrairement aux années passées, leur mise à disposition par l'Agence européenne pour l'environnement interviendra plus tard au cours de cette année. Cette publication, par son organisation et le choix des thèmes abordés, a pour ambition d'informer un public le plus large possible sur le changement climatique, ses mécanismes, causes et effets, ainsi que sur les dispositifs internationaux mis en place pour le circonscrire.
Affichage environnemental sur les produits de consommation : point d'étape sur les enjeux dans le secteur agro-alimentaire
Martin BORTZMEYER, Auteur ; Antonin VERGEZ ; Florence SCARSI, AuteurLa mention des impacts environnementaux des produits est appelée à se développer, conformément à la loi 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en uvre du Grenelle de l'environnement. De nombreux travaux internationaux participent au même mouvement, répondant ainsi à une attente, régulièrement mesurée, des consommateurs. Un travail important des acteurs économiques et des services de l'État a été réalisé, en France, ces dernières années. Il avait pour objectif de développer les méthodes et outils permettant de préciser ce que pourrait être la mention des impacts environnementaux des produits de consommation. Le document rend compte de l'état de l'art en ce qui concerne le projet d'affichage des impacts environnementaux des produits agricoles et alimentaires. Établi par les services du ministère de l'Écologie, du Développement durable, et de l'Énergie, il vise à fournir aux acteurs un panorama des enjeux et des méthodes qui ont été caractérisées à la suite des travaux de l'ensemble du secteur agro-alimentaire.
Barleypea intercropping: Effects on land productivity, carbon and nitrogen transformations
Tejendra CHAPAGAIN, Auteur ; Andrew RISEMAN, AuteurLa baisse de la productivité des terres associée à une diminution du carbone organique (CO) du sol et de l'azote est une problématique importante dans la production d'orge. Un système de culture intercalaire associant l'orge et le pois peut aider à augmenter la productivité des terres ainsi qu'à maintenir un niveau adéquat de CO et d'azote minéral du sol. Une monoculture et un système intercalaire d'orge avec le pois en intercalaire dans les rangs sans fertilisants selon des ratios de pois 1 : 1 et 2 : 1 ont été comparés. La culture intercalaire a affiché une productivité plus élevée de la terre (12-32%) par rapport aux parcelles en monoculture. L'orge intercalaire a montré une biomasse en azote, en protéines du grain et en carbone séquestré dans le sol plus élevés que l'orge en monoculture. Le pois intercalaire a affiché une augmentation de la nodulation (27-45 %) et de la fixation symbiotique d'N (9-17 %) comparé à une monoculture de pois avec une fixation de 60-78 kg N/ha. Le taux le plus élevé de transfert d'N (11 %) et une augmentation de l'accumulation d'N (c'est-à-dire 200 % supérieure à celle de l'orge en monoculture) dans la biomasse aérienne ont été observées dans le ratio 1 : 1. Cependant, le ratio 2 : 1 a accumulé plus de C dans la biomasse aérienne par rapport aux parcelles monoculture d'orge. Cette étude a démontré que la culture intercalaire d'orge et de pois est une stratégie efficace pour augmenter la productivité des terres, la qualité du grain et de la biomasse, les rendements d'N et de C, etc. La plantation en rangées de 2 : 1 était le mode le plus productif.