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Changement climatique : de limportance de maintenir la fertilité de ses prairies
Vincent VIGIER, Auteur ; Stéphanie LACHAVANNE, AuteurLe changement climatique (gelées printanières, sécheresses à répétition ) a des répercussions négatives sur la productivité des prairies. Cependant, les dégradations observées sur ces dernières sont souvent d'abord la conséquence de mauvaises pratiques, qui ont engendré une perte de fertilité des sols et/ou une spécialisation de la flore capable de résister à ces pratiques. Le changement climatique ne fait quexacerber ces dégradations. Pour éviter cette baisse de productivité, il est donc important de veiller à maintenir un bon niveau de fertilité des sols. Ceci permet notamment aux prairies de répondre vite et bien lorsque les conditions climatiques sont poussantes. Cest pourquoi cet article revient sur plusieurs notions liées à la fertilité des sols : la structure du sol, la fertilité biologique, la fertilité en azote, en phosphore, en soufre et en potassium, le pH, la saturation de la CEC (Capacité déchange cationique), etc. Pour chacun de ces paramètres, larticle explique les impacts qu'ils peuvent avoir sur la fertilité du sol et apporte des conseils pour les améliorer. Il insiste également sur la nécessité dobserver les parcelles pour veiller à leur niveau de fertilité. Pour cela, plusieurs méthodes peuvent être utilisées, telles que lobservation des plantes bio-indicatrices, la réalisation dun test-bêche ou danalyses de sol.
Dossier : Le compost dans tous ses états
Denis PEPIN, Auteur ; Jean-Jacques FASQUEL, Auteur ; Marie ARNOULD, AuteurAlors que le tri des biodéchets devient obligatoire à compter du 1er janvier 2024, ce dossier regroupe plusieurs articles présentant les pratiques les plus intéressantes en matière de compostage chez les particuliers. 1 - Le premier article s'intéresse aux principes du compostage en tas (ou en composteur) et du compostage en surface. Il explique comment les préparer et les utiliser, en tenant compte de la saison, du type de déchets (restes de cuisine, déchets verts...) et de l'impact recherché sur les plantes ou sur le sol. 2 - Dans une interview, Marc-André Selosse, professeur du Muséum national d'Histoire naturelle et auteur d'ouvrages sur les tanins et sur le sol, décrit la lignine, présente dans le broyat de bois, et comment l'utiliser en compostage. 3 - L'article suivant traite des propriétés du compost à ses différents stades de maturité (apport de nutriments aux micro-organismes du sol pour un compost demi-mûr, avec un impact positif sur la structure du sol, compost mûr pour un effet à plus long terme, avec un rôle d'engrais pour une partie). 4 - "Les habitants du composteur" s'intéresse aux nombreuses espèces qui peuvent être présentes en surface du compost (moucherons, mouches, serpents) ou dans le compost (rongeurs, collemboles blancs, gros vers blancs, fourmis, cloportes, vers rouges...). 5 - Avec l'obligation, à partir du 1er janvier 2024, de trier les biodéchets, cet article fait l'état des lieux des solutions que les collectivités devront mettre à disposition des particuliers pour qu'ils puissent trier et valoriser ces biodéchets (composteurs individuels, points d'apport volontaires, collecte...). 6 - Le dernier article de ce dossier traite de l'humusation (le compostage du corps des défunts).
Fertilité des parcelles : Quel impact de la réduction du travail du sol ?
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2021, le CTIFL de Balandran étudie leffet, sur la fertilité des parcelles, de différentes techniques de réduction du travail du sol, associées ou non à des apports de matière organique. Trois techniques de travail du sol ont ainsi été comparées, en 2021 et 2022, sur une culture de melon conduite en agriculture biologique : le labour (réalisé à 25-30 cm de profondeur), le strip-till (passage dune dent sur le rang de plantation à une profondeur de 20-25 cm) et le passage dun Actisol en surface (à moins de 10 cm de profondeur). Pour chacune de ces techniques, un effet amendement a aussi été testé, en comparant un témoin (sans amendement organique) avec un apport de déchets verts (30 t/ha enfouis à lautomne). Des engrais verts ont aussi été implantés, de fin octobre à début mars. Plusieurs mesures ont été réalisées sur la culture (rendement, état sanitaire, présence dadventices ) et sur le sol (vers de terre, structure, décomposition de la matière organique...). Les premiers résultats montrent quen matière de rendement commercial, aucune différence na été observée lors de la récolte des melons précoces. Toutefois, des différences significatives sont apparues en fin de saison, avec un meilleur rendement sur les parcelles labourées, suivies par la modalité strip-till, puis par la modalité Actisol. Cet essai va se poursuivre les prochaines années, car les résultats obtenus les premières années peuvent évoluer (effets bénéfiques possibles, sur le long terme, de la réduction du travail du sol). En 2023, ces différentes modalités sont testées sur chou-fleur, une espèce plus vigoureuse et avec un enracinement plus important.
Parcours de vignerons : Domaine la Fille des Vignes : Aurélie Tailleux
Arnaud FURET, AuteurAprès une expérience dans lagroalimentaire, Aurélie Tailleux est revenue dans sa Drôme natale, en 2018, pour reprendre, avec son père, le domaine familial, composé de vignes et doliviers et certifié bio depuis 2013. Le père et la fille vendent toujours leur récolte à des caves coopératives, mais ces dernières ne valorisent que le Côtes-du-Rhône en bio, mais pas le Côtes-du-Rhône Village. Cest pour cette raison quAurélie Tailleux a créé, en 2019, le domaine la Fille des Vignes. Elle vinifie plusieurs cuvées : une en blanc, une en rosé et deux cuvées en rouge. Le passage en bio du domaine a conduit à davantage dobservation et danticipation : être plus attentif à la météo, distinguer les îlots et les cépages pour identifier les stratégies à mettre en uvre La plus grosse difficulté a été la gestion du désherbage mécanique : le père dAurélie, qui est double-actif, travaillait avec du matériel peu performant. Depuis linstallation de sa fille, ils ont investi dans du matériel et ont gagné en efficacité. Ces viticulteurs essayent de tout mettre en uvre pour nourrir et protéger leur vigne de manière durable : apports de compost de lavande (qui permettent daugmenter considérablement la capacité de rétention en eau du sol), implantation dengrais verts, stratégie sanitaire reposant sur un minimum de traitements réalisés plutôt la nuit pour préserver les auxiliaires Les arbres sont aussi fortement présents sur leur domaine.
Avant de parler travail du sol : Parlons sol !
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, comme pour la majorité des cultures, la bonne santé du sol est un préalable indispensable à la bonne santé des végétaux. Dans cet article, deux experts, Thibaut Déplanche, agronome conseil à Célesta-Lab, et Maxime Christen, conseiller en accompagnement agro-systémique, font le tour des principes fondamentaux à connaître et à prendre en compte pour la gestion des sols dans les vignes. L'enjeu est d'assurer une bonne structure pour permettre un bon fonctionnement biologique. C'est, en particulier, la porosité du sol, favorable à la circulation de l'eau, de l'air, des racines et de la faune, qui permet aux différents éléments minéraux et biologiques d'être disponibles pour la culture. Pour évaluer son sol, plusieurs techniques existent. La réalisation d'une fosse en est une intéressante. Outre l'utilisation de matériels de travail du sol adaptés, le choix du couvert végétal est important.
Impacts agronomiques du pâturage de couverts végétaux et de céréales dhiver par des ovins
V. VERRET, Auteur ; E. EMONET, Auteur ; F. LEVAVASSEUR, AuteurLes systèmes céréaliers peuvent fournir des biomasses importantes valorisables directement par le pâturage. Les intérêts du pâturage de surfaces céréalières par des brebis sont bien connus par les éleveurs, mais les effets sur les cultures le sont moins. A travers un dispositif expérimental mis en place chez des agriculteurs du Bassin parisien, cette étude, menée par un collectif d'acteurs de la recherche, a analysé les impacts agronomiques du pâturage de couverts végétaux et de céréales dhiver par des ovins. Les résultats montrent que, dans les champs étudiés, le pâturage des couverts dinterculture nest pas pénalisant pour la culture suivante. Par rapport à un couvert dinterculture broyé, labondance de limaces a été réduite de 60 % après pâturage, et la disponibilité en azote minéral du sol augmente, en moyenne, de 6 kg N/ha au moment du semis de la culture suivante (culture de printemps). La structure du sol et le stockage de carbone sont, en revanche, très légèrement dégradés. Les céréales pâturées en début de tallage montrent un gain de rendement de 4,8 q/ha.
Mieux gérer nos ressources sol et eau : Une priorité et un enjeu vital pour l'agriculture ! : Synthèse du colloque de l'ABC 2021
Le 16 décembre 2021, le 11ème colloque de l'ABC (Agriculture Biologique de Conservation) s'est tenu à Auch, dans le Gers. L'objectif de la journée était de faire le point, face au changement climatique, sur la gestion de l'eau et la préservation des sols. Les intervenants (chercheurs, paysans, associations...) ont présenté les thèmes suivants : - Un contexte hydro-climatique très préoccupant ; - Le sol comme pivot de l'eau et du climat ; - Améliorer la disponibilité en eau pour les plantes face aux aléas climatiques ; - Des couverts pour drainer et structurer mes sols ; - Comment et pourquoi mesurer la santé de ses sols ? ; - Témoignage de l'utilisation de BIOFUNCTOOL pour diagnostiquer la santé de ses sols ; - Gérer la ressource en eau de manière intégrée, la clé de l'agriculture de demain ; - Témoignage : Chroniques d'une reconversion agroforestière.
Optimiser les bénéfices des couverts d'interculture pour le sol
Julie GUICHON, AuteurGrâce à leurs systèmes racinaires, les couverts végétaux semés en interculture améliorent la structure des sols : les galeries ainsi créées favorisent l'infiltration de l'eau, ainsi que le développement des racines des cultures suivantes. Cela est d'autant plus vrai que la diversité des espèces implantées est grande (systèmes racinaires pivotants, fasciculés...). La durée d'implantation du couvert est également un facteur à prendre en compte pour en tirer le meilleur parti. Dans cet article, plusieurs retours d'experts sur le sujet sont présentés.
Résilience face à la sécheresse et aux inondations : Stocker et faire circuler leau dans le sol grâce à la matière organique et aux mycorhizes. La vie est belle !
Myriam DESANLIS, AuteurMi-février 2022, une dizaine de producteurs de fruits se sont retrouvés, dans le Puy-de-Dôme, pour parler de la résilience et de la circulation de leau avec Hervé Covès, spécialiste des fonctions fongiques et conférencier auprès dArbre et Paysage 32. Pour limiter les impacts des aléas climatiques (sécheresses, inondations ), il faut retenir au maximum leau dans les sols. Pour cela, plusieurs leviers sont mobilisables. Il est notamment possible daugmenter la teneur en matière organique (MO) des sols, ce qui va améliorer de manière générale les propriétés physiques du sol : augmentation de la porosité totale, meilleur écoulement et infiltration de l'eau facilitée Pour ramener de la MO, il est conseillé de commencer par implanter des couverts végétaux riches en légumineuses. Larbre tient également un rôle essentiel dans le cycle de leau : il intercepte une partie des eaux de pluie grâce à son feuillage et ses branches, et freine leur écoulement. Ses racines décompactent également le sol et favorisent linfiltration de leau. L'arbre sert aussi dascenseur hydraulique en remontant leau des profondeurs par le biais de son système racinaire. Associer différentes espèces végétales avec différentes hauteurs, pour créer des pics et des creux, permet de récupérer leau de lair en favorisant sa condensation dans les zones plus froides du bas (les plantes poilues ou à feuillage vernissé favorisent ce phénomène). Favoriser les réseaux mycorhiziens permet aussi de réguler leau : ces derniers sont capables de redistribuer leau des zones humides vers des zones sèches. Et pour que ces réseaux se développent bien, il faut de la MO dans les sols...
Les roches volcaniques font éruption dans les vignes
Xavier DELBECQUE, AuteurCertaines roches volcaniques (basalte, pouzzolane, zéolite ) sont de plus en plus plébiscitées par les viticulteurs. Elles sont utilisées pour restructurer les sols et pour leur pouvoir de rétention. Elles sont, en effet, souvent poreuses et ont, ainsi, tendance à retenir leau. Elles sont également chargées en éléments minéraux (magnésie, potasse, fer ). Les roches volcaniques sont épandues seules ou en mélange avec du compost. Paul Jardin, de la société Biovitis, remarque que lemploi du basalte sest développé avec la montée en puissance des problèmes de sécheresse. Toutefois, ces roches sont adaptées à des sols argileux (pas aux sols sableux) et elles sont inutiles sur des sols bien structurés. Il est donc nécessaire deffectuer un diagnostic avant damender ses sols avec des roches volcaniques. Le point fort de ces minéraux réside dans leur prix et dans le fait quils reposent sur une filière française. Les recherches sur les effets de ces roches minérales sont plus avancées en Italie. Le projet Zeowine a notamment montré que le mélange zéolite compost a un effet positif sur le stress hydrique. Il permettrait aussi de protéger les végétaux en déshydratant les pathogènes fongiques.
La biodynamie : de la culture de la vigne à lélaboration du vin
Thierry TRICOT, Auteur ; Laurent COLOMBIER, AuteurLa biodynamie est un mode de production qui prend en compte linfluence des rythmes cosmiques, lunaires et planétaires, tout en respectant un équilibre entre la terre, les végétaux et les animaux. En viticulture, elle sapplique aussi bien aux méthodes de culture de la vigne quà lélaboration du vin. Elle nest pas encadrée par une réglementation européenne, mais les produits viticoles issus de ce mode de production peuvent être certifiés par deux labels : Demeter et Biodyvin. Pour être certifié en biodynamie, il faut que la totalité du vignoble soit en biodynamie et respecter un cahier des charges. Lune des règles communes aux deux labels est lapplication, au minimum une fois par an, des préparations biodynamiques : 500 (bouse de corne) qui a un effet structurant sur le sol et 501 (silice de corne) qui va structurer la plante. Avant dêtre appliquées, les préparations 500 et 501 doivent être dynamisées. Le compost est, quant à lui, enrichi à laide de préparations à base de plantes médicinales : achillée millefeuille, camomille matricaire, ortie dioïque, écorce de chêne, pissenlit et valériane. Cet article est complété par les témoignages dAlain Ferran (vigneron biodynamique) et de Jacques Foures (conseiller et formateur en biodynamie).
Connaître son sol pour adapter ses pratiques
Véronique BARGAIN, AuteurLe réseau GAB-Frab Bretagne et le GAB 44 ont organisé une semaine sur la thématique des sols. La méthode Hérody a été présentée à cette occasion. Cette méthode permet de comprendre le fonctionnement dun sol dans lobjectif de laméliorer. Le fonctionnement dun sol repose à la fois sur sa texture, sur sa structure et sur les matières organiques quil contient. La méthode Hérody caractérise plusieurs formes de matière organique (MO) : la MO fugitive (facile à décomposer), la MO stable (dont la décomposition est plus longue) et parfois des NiNi (MO ni assimilables, ni solubilisables, en raison de la présence de chaînes carbonées difficilement dégradables par les micro-organismes). La majorité des sols bretons sont riches en NiNi du fait de la présence daluminium, issu de la roche mère, qui se fixe sur les chaînes carbonées et les rend inaccessibles aux microorganismes.
Essais Persyst : Moins dintrants, plus de matière organique
SYMBIOSE, AuteurLe projet Persyst-Maraîchage (PERennité des SYSTèmes de cultures en maraîchage diversifié biologique) repose sur deux dispositifs : une plateforme dessais à Morlaix (Suscinio) et dix fermes maraîchères bio diversifiées basées en Bretagne ou en Pays de la Loire. Lobjectif est dexpérimenter de nouvelles pratiques pour diminuer le travail du sol, être plus autonome en matière de fertilisation et améliorer la qualité du sol. Sur la plateforme de Suscinio, trois principales modalités sont testées à travers une approche systémique : 1 SDC Référence : travail du sol « classique » avec une fertilisation animale avant chaque culture ; 2 SDC 1 : réduction du travail du sol et recherche dautonomie en matières fertilisantes ; 3 SDC 2 : pas ou peu de travail du sol, avec un fort apport en matière organique stable la première année. Les fermes maraîchères partenaires testent également certaines pratiques en approfondissant les conditions de travail. Seulement un an après le début des expérimentations, la réponse des sols à ces différentes pratiques est déjà visible sur le site de Suscinio. Un test de stabilité structurale montre que SDC 1 et SDC 2 sont moins sensibles à lérosion que SDC Référence. Deux maraîchers qui participent à ce projet décrivent les pratiques quils ont testées et les principaux enseignements retenus.
Guide technique : Comprendre son sol pour adapter ses pratiques
Ce guide technique permet de comprendre les sols afin de mieux adapter ses pratiques agricoles. Il a été réalisé à partir dun travail effectué par Chloé Folacher, en 2021, lors de son stage de fin détude à la CAB Pays de la Loire. En guise de préambule, ce guide présente dix grandes erreurs à ne pas commettre avec un sol. Il détaille ensuite plusieurs pratiques agricoles et leurs utilités : la mise en place daménagements hydrauliques sur une parcelle, le travail du sol (avec un focus sur les techniques culturales simplifiées TCS -), les apports de matières organiques et le chaulage. Puis, il se focalise sur les sols du département de la Mayenne : il propose une clé de détermination afin didentifier et de caractériser un type de sol, puis présente de manière synthétique les atouts, les contraintes, ainsi que les bonnes pratiques à mettre en uvre pour chaque type de sol. Ce guide a ainsi pour objectif de partager des savoir-faire techniques entre pairs et de participer à la reconquête de la qualité de leau en région Pays de la Loire.
Une lecture indirecte grâce aux plantes
Xavier DELBECQUE, AuteurDepuis quelques années, les formations sur les plantes bio-indicatrices se multiplient. Lobjectif de ces formations est de regarder les adventices qui poussent spontanément sur une parcelle afin davoir une idée de létat du sol (ex : le grand plantain se plaît sur des sols compactés, la véronique à feuille de chêne simplante dans des sols engorgés de matière organique ). Pierre-Yves Petit, formateur et vigneron, aime expliquer quil existe plusieurs clés de lecture pour comprendre létat dun agrosystème, et que les plantes bio-indicatrices en sont une. Lobservation des plantes adventices lui permet aussi de savoir quand implanter son couvert hivernal : lorsque ces dernières commencent à pousser, cela signifie que les conditions pour une bonne germination sont réunies. Pour connaître létat dun sol, en plus de lobservation des plantes bio-indicatrices, ce formateur-vigneron regarde également les turricules de vers de terre (reflet de leur activité dans le sol), réalise de temps en temps des profils de sol pour vérifier son état de compaction, et effectue quelques analyses physico-chimiques pour vérifier si les éléments nutritifs sont bien présents dans le sol et accessibles pour les plantes.
Matière organique : Quel taux viser pour préserver mes sols ?
Alexia GARRIDO, AuteurLes sols sont souvent caractérisés par leur texture et leur structure. En agronomie, dautres éléments sont également pris en compte, comme le pH ou la teneur en matière organique. Cette dernière retranscrit le niveau de fertilité et dactivité biologique du sol. La présence suffisante de matière organique augmente aussi la portance et la réserve utile des sols, améliore leur structure et bien dautres paramètres utiles. Le taux de matière organique sinvite dailleurs au cur des débats agronomiques. En France, le taux de matière organique est actuellement, en moyenne, de 2% sur lhorizon 0-30 cm, soit 60 à 70% de moins quil y a deux siècles. Comment savoir quel taux de matière organique viser pour atteindre une qualité de sol satisfaisante ? Pascal Boivin, enseignant-chercheur en pédologie à la HES-SO (Genève), et son équipe se sont penchés sur cette question. Ils ont comparé des centaines de sols pour déterminer à partir de quel taux de matière organique les sols disposaient dune bonne qualité structurelle. Ils se sont alors aperçus que pour atteindre une bonne qualité de sol, il fallait avoir au minimum un ratio teneur en matière organique / teneur en argile égal à 17 %. Lutilisation de ce ratio a été validée sur tous les types de sols jusquà 60 % dargile (à lexception des tourbes et des sables). Les parcelles pour lesquelles les meilleures structures de sol ont été observées sont celles qui obtiennent un ratio supérieur ou égal à 24 %.
Normandie : Reine Mathilde : nouveau bilan
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn juin 2021, le Gaec Guibert (basé dans le Calvados) a ouvert ses portes pour présenter un premier bilan du troisième volet du programme Reine Mathilde. Alors que les deux premiers volets de ce programme, menés de 2010 à 2018, portaient sur lautonomie alimentaire en bovins bio, le troisième volet, qui a débuté en 2019, est consacré à la préservation et à la stimulation de la fertilité des sols, ainsi quaux effets du non-labour en bio. Pour cela, un essai a été mis en place dans une parcelle de limons sablo-argileux du Gaec Guibert. Lobjectif est de comparer les effets du labour et du non-labour sur deux rotations de 7 et 8 ans (la première étant composée de cultures destinées à lélevage, et la seconde de cultures de vente). Toutes les deux ont débuté par des prairies temporaires en tête de rotation. Actuellement, plusieurs impacts sont déjà visibles en non-labour : la stabilité structurale du sol est meilleure et la biomasse microbienne plus importante, mais il y a aussi davantage dadventices. En revanche, les effets à long terme ne sont pas encore visibles : évolution du stockage de carbone dans les sols, du taux de matière organique, du nombre de vers de terre Il est donc nécessaire de continuer cet essai longue durée.
Des passe-pieds enherbés aux Jardins du Treille (42)
Céline DÉPRÉS, Auteur ; Marc RIVOIRE, AuteurLes trois associés des Jardins du Treille (Marc, Benoit et Geoffrey) cultivent, en agriculture biologique, environ 6 ha de légumes de plein champ et 1 ha de culture sous abri froid à Maringes, dans la Loire. Ils emploient quatre salariés et trois apprentis. Depuis 15 ans, ils mettent en place différents types de couverts. Ils travaillent maintenant avec des planches permanentes ou semi-permanentes (1,40 m de large), et leurs passe-pieds sont couverts de trèfle. Ce trèfle joue dabord le rôle dengrais vert. Il est semé en mars, sur toute une parcelle, pour deux ans (dose de semis de 25 kg/ha, soit 150 à 200 /ha). Le trèfle est irrigué la première année pour favoriser son implantation et la production de biomasse. Plusieurs broyages sont réalisés dans lannée (les résidus sont laissés sur place). Le couvert de trèfle est ensuite détruit par broyage, ce dernier étant suivi d'un scalpage à 2 cm de profondeur, sauf sur les passe-pieds. Le trèfle des passe-pieds sera en revanche tondu régulièrement pour quil ne concurrence pas la culture. Marc estime la production de biomasse à 10 t de trèfle/ha, soit 80 uN/ha sur deux ans. Limplantation dun engrais vert pour une durée de deux ans est facilitée sur cette ferme, car quatre hectares de terrain sont venus sajouter à la surface cultivée.
Le pâturage des couverts dinterculture par les ovins et ses impacts : synthèse bibliographique
S. HERREMANS, Auteur ; C. REGIBEAU, Auteur ; B. HUYGHEBAERT, Auteur ; ET AL., AuteurEn Wallonie, le pâturage des couverts végétaux dinterculture par les ovins est en plein développement. Cette pratique permet de réintégrer lélevage dans les systèmes de culture. Mais, quels sont les impacts de cette pratique pour lanimal, la culture et lenvironnement ? Cette synthèse bibliographique passe en revue les données de la littérature à propos de ces différents impacts. La pratique semble présenter un bilan économique favorable pour lagriculteur disposant de couverts végétaux et pour léleveur dont les ovins pâturent les couverts ; ainsi que des effets positifs sur la santé et la croissance des animaux. Elle serait plutôt neutre pour la culture suivante et lenvironnement. Certains aspects, notamment liés à la gestion des adventices et des ravageurs et à la stimulation de la vie du sol, nécessitent encore dêtre approfondis.
POSCIF (Pâturage Ovin en Système Céréalier en Ile-de-France) : 1 - Le pâturage des couverts dinterculture : une formule gagnante ; 2 - Pâturage des céréales : les premières références ; 3 - Des brebis en bonne santé sur les surfaces céréalières
Laurence SAGOT, Auteur ; Valentin VERRET, Auteur ; Sophie LAVIGNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2021Le projet POSCIF (2018 2021) propose de repenser la place de lélevage ovin au sein de systèmes de cultures spécialisés en céréales en Ile-de-France. Lobjectif est de valoriser les biomasses pâturables disponibles en automne et en hiver (cultures ou couverts dinterculture), au sein dexploitations en polyculture-élevage ou dexploitations céréalières qui pourraient accueillir un troupeau itinérant. Ce programme de recherche expérimental et participatif a ainsi impliqué un réseau dagriculteurs afin : 1 - dexplorer les effets du pâturage sur les parcelles, les cultures, les troupeaux ; 2 - de quantifier les impacts technico-économiques, environnementaux et sociaux du pâturage de champs dédiés aux grandes cultures ; 3 - dévaluer la faisabilité/généralisation de ladoption du pâturage ovin en système céréalier à plus large échelle. Les résultats de ce projet ont été synthétisés en trois fiches techniques, qui portent sur : 1 leffet gagnant-gagnant du pâturage de couverts végétaux (avec des témoignages côté éleveurs et côté céréaliers) ; 2 les premières références techniques sur le pâturage de céréales dhiver (avec des données techniques côté ovins et côté cultures) ; 3 - le suivi des troupeaux en extérieur en hiver sur couverts végétaux et céréales (aspects liés à la santé et à la couverture des besoins alimentaires des ovins).
Le ressuyage des sols : Ralentir ou accélérer le passage de leau sur sa ferme
Caroline CHAVRIER, AuteurLexcès deau peut avoir des conséquences négatives sur les sols : lessivage, érosion, création de conditions favorables aux plantes (asphyxie racinaire, dérive microbienne ). Pour éviter cela, il est parfois nécessaire de réaliser un diagnostic hydraulique sur sa ferme et davoir recours au drainage pour augmenter la vitesse de ressuyage des sols. Pour réaliser un diagnostic hydraulique cohérent, il faut idéalement étudier la géologie (caractéristiques de la roche mère), la morphologie (forme du relief) et la pédologie (types de sols) des parcelles. Ces observations permettent de caractériser les différentes qualités des sols et des sous-sols afin de mettre en valeur leurs différences de perméabilité. Si ces observations ne permettent pas dexpliquer les phénomènes de stagnation deau, de mouillère ou de mauvais ressuyage, il faudra alors analyser les pratiques culturales, et plus particulièrement le travail du sol (ex : présence dune semelle de labour).
Amendements : Pratiques dengrais verts en 2019 dans la Drôme
Julia WRIGHT, AuteurDans la Drôme, de plus en plus de viticulteurs bio mettent en place des engrais verts pour améliorer la structure de leurs sols et éviter le développement des adventices (ex : chiendent). Cet article offre une synthèse des techniques mises en place par 19 viticulteurs bio de ce département, en expliquant les différences de pratiques entre les divers territoires qui le composent : le Nord, le Sud et le Diois. A laide dun schéma, il commence par détailler les deux itinéraires techniques majoritairement employés : à lautomne, un tiers de ces viticulteurs pratiquent le semis direct, tandis que les autres effectuent un semis après enfouissement. Les engrais verts sont ensuite détruits entre mi-mars et début juillet par roulage, broyage, ou les deux. Les engrais verts sont souvent semés un rang sur deux, mais cette règle est adaptée selon les besoins de la parcelle. Les mélanges sont toujours constitués de légumineuses et de graminées (excepté dans le Diois où les viticulteurs privilégient lenherbement naturel pour mieux lutter contre lérosion). Les espèces majoritairement employées sont la vesce, le seigle, la féverole et la moutarde (leurs caractéristiques sont récapitulées dans un tableau). Pour faciliter lapprovisionnement des viticulteurs en semences, Agribiodrôme organise, depuis 2018, une commande groupée auprès de céréaliers bio drômois.
La boîte à outils dautodiagnostic de son sol
Anne-Gaëlle CABELGUEN, Auteur ; Marine DESCAMPS, AuteurCette fiche de synthèse présente une sélection doutils pour diagnostiquer la structure physique dun sol. Elle a été réalisée par lAPAD (réseau dagriculteurs en Agriculture de Conservation des Sols) à partir doutils réalisés par différentes structures. Les outils détaillés sont les suivants : le test bêche classique, lévaluation visuelle des sols (VSA : Visual Sens Assessment, Graham Shepherd), le mini profil 3D, le profil cultural et la tige pénétrométrique. Pour chacun dentre eux, cette fiche détaille son objectif, le matériel nécessaire pour le réaliser, le niveau de difficulté pour le mettre en place et propose des références de guides méthodologiques.
Charrue déchaumeuse : Un outil de gestion des adventices à long terme
Jeanne ANGOT, AuteurNombreux sont les agriculteurs biologiques qui cherchent à réduire le travail du sol afin de préserver lactivité biologique et la structure de leurs sols. Toutefois, la gestion des adventices complexifie la mise en place de systèmes en non labour. De plus en plus dagriculteurs choisissent une voie intermédiaire en utilisant une charrue déchaumeuse. Cette dernière est un compromis entre un labour profond et un déchaumage : le retournement est maintenu, mais il ne bouleverse pas les horizons (le travail seffectue autour de 10-15 cm de profondeur) et, contrairement à un déchaumeur, cet outil permet déviter de former trop de terre fine (sil est utilisé dans de bonnes conditions). Les socs de ces charrues sont plus petits et ont une forme légèrement différente de ceux des charrues classiques afin permettre la réalisation d'un travail plus superficiel. Le réglage seffectue via la présence de deux roues de jauge. Il existe de nombreux modèles de charrues déchaumeuses, qui coûtent en moyenne entre 13 000 et 15 000 , selon le nombre de corps et les options. En Cuma, le coût de loutil est autour de 18 /ha.
Dossier : Sol, un nouvel horizon ?
Guylaine GOULFIER, AuteurLe sol est un continent encore méconnu qui réserve bien des surprises. Pour apprendre ou continuer d'apprendre comment le sol fonctionne et comment l'améliorer, ce dossier présente 5 articles : - Tous les sols sont bons ! ; Connaître la structure (compacte ou meuble) de son sol et savoir comment l'améliorer ; - Les indices sortent de l'ombre ; Gérard Ducerf explique sa méthode, aboutissement de 40 années de recherche, pour déterminer les caractéristiques d'un sol à partir des plantes qui s'y développent naturellement ; - Huit plantes bio-indicatrices ; Gérard Ducerf propose une sélection de plantes bio-indicatrices courantes pour identifier les défauts de son sol et savoir y remédier en travaillant sur les causes ; - Les astuces d'un paresseux ; Dans son jardin alsacien, "Le Potager du paresseux", Didier Helmstetter cultive des légumes sans le moindre travail du sol et en utilisant le foin comme couvre-sol permanent, dont il recharge la couche tous les 6 mois. Il explique les avantages et les limites de cette technique, mais aussi l'importance de l'observation et l'approche globale de la biodiversité dans son jardin ; - La révolution des sols ; Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et à l'université de Gdansk, présente quelques-unes de ses découvertes sur la vie microbienne des sols, à laquelle il a consacré un livre ("Jamais seul : Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations"). Il explique notamment comment fonctionne la rhizosphère, cette portion du sol affectée par la présence des racines, ainsi que le rôle de captation et de stockage du CO2 des sols cultivés sans intrants chimiques.