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En avril 2023, une collecte en baisse et des prix du bio en dessous du conventionnel
Serge CAZENEUVE, AuteurCette note de conjoncture fait le point sur la filière laitière française en avril 2023, avec des éléments de comparaison par rapport à l'année 2022 et aux années précédentes (jusqu'à 2013). En avril 2023, et depuis plusieurs mois, la collecte de lait de vache en France est en baisse (-2,1 % en un an). Les prix à la production, cependant, étaient en hausse en 2022 et, malgré une baisse début 2023, ils ont progressé de 9,7 % en un an. En revanche, le prix du lait bio, filière qui représentait, en avril 2023, 5,7 % de la collecte laitière, a baissé de façon plus forte que le prix du lait conventionnel, devenant ainsi inférieur à celui-ci pour ce mois-là (-3 pour le prix standard et -5 pour le prix réel). Les tendances sont également décrites par bassin laitier, pour les produits laitiers transformés (avec des fabrications en recul sur un an), les laits de chèvre et de brebis conventionnels.
Elevage extensif à lherbe : des atouts sous-estimés
Claude AUBERT, AuteurDans cet article, lauteur indique que la neutralité carbone, pour lélevage extensif à lherbe, est possible dans certaines conditions (chargement, temps de séjour sur une parcelle, flore de la prairie, maximisation du pâturage ). Les émissions de méthane par les bovins sont en partie compensées par la séquestration de carbone dans les prairies, cette compensation étant généralement estimée à moins de 40 %. Lauteur montre quil peut être beaucoup plus élevé si lélevage est extensif et si la part dherbe dans la ration est très élevée. Par ailleurs, il estime que la méthode employée par l'Institut de l'Élevage surévalue les émissions de N2O pour les systèmes extensifs ayant des apports dazote organique. Les prairies arborées peuvent aussi augmenter la séquestration de carbone. Lauteur signale également les bénéfices apportés par une alimentation maximisant lherbe pour les consommateurs de produits laitiers ou carnés (plus grande richesse en nutriments). Pour lui, il serait intéressant de développer un label national garantissant une proportion dherbe (en majorité pâturée) importante dans lalimentation des ruminants. Pour l'auteur, lélevage extensif à lherbe est, en effet, une solution davenir, même si le cheptel bovin est encore trop élevé sur Terre.
Une fromagerie collective dans les Monts du Lyonnais
Yasmina LEMOINE, AuteurDepuis 2020, à Saint-Denis-sur-Coise (42), la fromagerie AlterMonts valorise, en fromages, le lait bio produit par un collectif de 9 paysan·nes des Monts du Lyonnais. Cette fromagerie est l'aboutissement d'une aventure, débutée en 2015, par des éleveur·euses qui souhaitaient valoriser leur lait et poursuivre leurs démarches de changement de pratiques vers l'agroécologie. Cet article revient sur l'émergence du projet, sur la mise en place d'un GIEE et sur les actions mises en uvre pour le développement de la fromagerie.
Gaec du Mûrier (42) : « On a quitté Biolait pour Sodiaal »
Le Gaec du Mûrier, élevage laitier dans la Loire, produit du lait bio depuis 20 ans. Les cinq associés du GAEC produisent un peu plus de 700 000 L de lait par an avec leurs 110 vaches laitières de races Montbéliarde et Abondance (moyenne de 7 500 L/vache, à 38 de TP et 32 de TB). La ferme repose sur 267 ha, dont 110 ha de prairies naturelles qui se situent dans une zone séchante, avec de faibles potentiels agronomiques. Les éleveurs livraient jusquà présent leur lait à Biolait. Toutefois, face à la baisse du prix du lait (410 /1000 L en 2021 et 418 /1000 L en 2022, avec une qualité de lait qui ne permettait pas de recevoir de primes), les associés ont décidé de changer de laiterie. Le lait du GAEC part maintenant en conventionnel, pour un prix annoncé à 450 /1000 L. Engagés encore pour deux ans chez Biolait, ils ont rompu leur contrat, avec des pénalités. Il est toutefois hors de question, pour ces associés, de se déconvertir. Ils espèrent que le marché du lait bio va repartir et que leur lait sera de nouveau valorisé en bio. Ils souhaitent continuer à faire tourner leur ferme ainsi, même si cette décision nest pas forcément comprise par certains collègues de la laiterie Biolait, qui préfèrent rester unis en attendant des jours meilleurs.
« Je suis tombé dedans quand j'étais petit »
Amandine LEDREUX, AuteurEn 1987, Jean-Luc Gicquel, éleveur laitier à Guilliers (56), a repris la ferme parentale, qu'il a convertie en bio. Il élève aujourd'hui, sur 60 ha, une quarantaine de Montbéliardes et, en 2012, année de l'arrivée de Béatrice (sa femme) sur l'exploitation, un atelier de transformation a été créé. Chaque année, l'EARL La Crème Rit valorise 110 000 litres de lait en vente directe (magasin de la ferme, marchés, épiceries et restauration collective), transformés en beurres, crèmes, yaourts, skyrs et glaces biologiques ; 50 000 litres de lait sont vendus à Biolait et la viande est commercialisée soit en direct, soit par Bretagne Viande Bio. Ancien président du GAB56, Jean-Luc a toujours été très engagé. Dans ce portrait, il explique que, pour lui, les mandats (d'administration, de conseiller municipal...) font partie intégrante du métier de paysan et qu'il en va de la responsabilité des personnes vivant de l'agriculture biologique de s'engager pour décider de l'avenir de la filière...
Lait bio : envol des coûts de production et recul de la collecte
BIOFIL, AuteurAprès une forte croissance ces dernières années, la collecte de lait biologique est en décélération en France début 2023. Les arrêts dateliers lait bio se sont accélérés. Les cessations dactivité, qui étaient marginales jusquà présent, en raison dun meilleur taux de reprise des fermes bio, concerneraient 5 % des exploitations laitières bio, contre 4.5 % en conventionnel. Les points de collecte en bio commencent donc à diminuer. Cependant, cette évolution diffère selon les régions : la production laitière bio continue globalement à augmenter au nord de la Loire, alors quelle recule en Auvergne-Rhône-Alpes. A léchelle nationale, la consommation de produits laitiers bio est revenue au niveau de 2018, alors que la collecte a entre-temps augmenté de 50 %. Doù une hausse des déclassements du lait bio en conventionnel. Ceci concernerait au moins 35 % du lait bio collecté en 2022. Ce déséquilibre offre-demande a, globalement, fait stagner les prix du lait bio en 2022. Le prix a néanmoins commencé à progresser à partir de lautomne 2022, mais avec une forte hétérogénéité entre les laiteries. Parallèlement, le contexte de canicule et de sécheresse affecte les systèmes herbagers, avec dimportantes répercussions sur les coûts de production, qui ont flambé de 10 % selon lInstitut de lÉlevage.
Lait de vache bio : Collecte en retrait, prix en hausse
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn juin 2023, la collecte de lait de vache en France a reculé de 2,9 %, par rapport au mois de juin 2022. Pour le lait bio, ce recul atteint 6 %. Le CNIEL, dans sa note de conjoncture, indique que cette baisse est le reflet d'un nombre important de cessations d'activité en bio (départs en retraite, arrêts de l'atelier bovin laitier, mais aussi déconversions) : 5 % sur un an au niveau national, avec des disparités selon les régions. La part de lait bio a, toutefois, atteint 5,7 % de la collecte laitière française en avril 2023, contre 5,3 % l'année précédente. Le prix du lait bio payé au producteur a progressé de 8 % sur cette même période (avril 2023 vs avril 2022), prix toujours marqué par une forte saisonnalité et qui est passé sous celui du lait conventionnel en avril 2023. Côté consommation : les ventes au détail de produits laitiers bio continuent de diminuer durant le premier semestre 2023 : -11 % en 2023, par rapport à 2022.
A large share of climate impacts of beef and dairy can be attributed to ecosystem services other than food production
K. VON GREYERZ, Auteur ; P. TIDAKER, Auteur ; E. RÖÖS, Auteur ; ET AL., AuteurLélevage de ruminants fournit des aliments riches en protéines, mais avec un coût environnemental (notamment la production de gaz à effet de serre). Cependant, de nombreux systèmes délevage de ruminants sont multifonctionnels et fournissent des services écosystémiques (SE) autres que la fourniture directe d'aliments. Pour quantifier l'impact climatique de la viande bovine et du lait de vache, une analyse du cycle de vie (ACV) est souvent menée uniquement sur la production daliments. Les autres SE fournis (SE non productifs) sont ignorés, ce qui amoindrit les contributions positives associées à lélevage de ruminants. Il est néanmoins possible dinclure ces SE non productifs dans les ACV par le biais d'une allocation économique, en se basant sur des paiements compensatoires (indicateur de la valeur économique des SE non productifs). Toutefois, les liens entre les différents régimes de paiement, les SE et la production animale ne sont pas toujours évidents (il peut être difficile de déterminer les régimes de paiement à prendre en compte ou non). Cette étude a examiné comment la prise en compte des SE non productifs dans la quantification de l'impact climatique de la viande bovine et du lait de vache dans les exploitations agricoles suédoises était affectée par les différentes manières de coupler les SE à la production par le biais des régimes de paiement. L'impact climatique lié à la production de viande et de lait a ainsi été réparti sur les autres SE auxquels lélevage de ruminants contribue. Cela a abouti à ce que respectivement 1 à 48 % et 11 à 31 % des impacts climatiques de la viande et du lait soient attribués à dautres SE, plutôt quà la production daliments (part variable selon les systèmes de paiement pris en compte). Même si les émissions de gaz à effet de serre ne disparaissent pas, limpact climatique corrigé peut être utile dans le cadre de la communication auprès des consommateurs ou dans la prise de décision.
Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique : Juin 2023
La Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique, publiée par lAgence BIO, apporte une photographie détaillée et actualisée du marché et des filières biologiques en France, avec également des données à l'échelle mondiale. Cette note, publiée en juin 2023, traite : 1 - des filières animales (secteur laitier ; secteur des viandes bovines, ovines et porcines ; secteur avicole) ; 2 - des filières végétales (secteur des céréales, oléagineux et protéagineux ; secteur des fruits et légumes ; secteur viticole) ; 3 - de l'évolution du marché bio français ; 4 - des échos du monde. Mi-mai, le Ministère en charge de l'Agriculture a annoncé le renforcement du plan de soutien au secteur bio, avec un appui additionnel de près de 200 millions d'euros, dont 60 millions consacrés à la résolution des difficultés les plus urgentes des filières bio. Au cours des 4 premiers mois de 2023, le solde entre les conversions bio et les déconversions reste positif. Au premier trimestre 2023, la collecte de lait de vache bio a reculé de 1,0 % par rapport au premier trimestre 2022, tandis que les ventes de lait bio en GMS ont reculé de 10,3 % en volume, mais ont progressé de 6,7 % en valeur. Les ventes dufs bio ont baissé de 4,4 % en volume et ont progressé de 14,2 % en valeur en GMS, par rapport au premier trimestre 2022. En mars 2023, les ventes de 15 fruits et légumes bio ont reculé de 12,5 % en volume et de 6,0 % en valeur, par rapport à mars 2022.
Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique : Mars 2023
La Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique, publiée par lAgence BIO, apporte une photographie détaillée et actualisée du marché et des filières biologiques en France, avec également des données à l'échelle mondiale. Cette note, publiée en mars 2023, traite : 1 - des filières animales (secteur laitier ; secteur des viandes bovines, ovines et porcines ; secteur avicole) ; 2 - des filières végétales (secteur des céréales, oléagineux et protéagineux ; secteur des fruits et légumes ; secteur viticole) ; 3 - de l'évolution du marché bio français ; 4 - de l'agriculture bio en Guyane et aux Antilles ; 5 - des échos du monde. Cinq régions ont décidé de prolonger d'un an l'aide au maintien à l'agriculture biologique (la Bretagne, le Centre-Val de Loire, la Nouvelle-Aquitaine, les Pays de la Loire et l'Occitanie). En 2022, la collecte de lait de vache bio a progressé de 2,7 % par rapport à 2021, tandis que les ventes de lait bio en GMS ont reculé de 8,8 % en volume et de 2,6 % en valeur. Les ventes dufs bio ont baissé de 5,8 % en volume mais ont progressé de 1,5 % en valeur en GMS, par rapport à 2021. Les ventes de 15 fruits et légumes bio ont reculé de 9,5 % en volume et de 12,1 % en valeur, par rapport à la moyenne 2019-2021.
Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique : Septembre 2023
La Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique, publiée par lAgence BIO, apporte une photographie détaillée et actualisée du marché et des filières biologiques en France, avec également des données à l'échelle mondiale. Cette note, publiée en septembre 2023, traite : 1 - des filières animales (secteur laitier ; secteur des viandes bovines, ovines et porcines ; secteur avicole) ; 2 - des filières végétales (secteur des céréales, oléagineux et protéagineux ; secteur des fruits et légumes ; secteur viticole) ; 3 - de l'évolution du marché bio français ; 4 - des échos du monde. Fin septembre, le Ministère en charge de l'Agriculture a annoncé un nouveau budget pour la promotion des produits bio (5 millions d'euros en plus) et un renforcement du Fonds Avenir Bio (5 millions d'euros supplémentaires). Au terme des 8 premiers mois de 2023, le solde entre les conversions bio et les déconversions est devenu négatif pour la première fois depuis 15 ans. Au premier semestre 2023, la collecte de lait de vache bio a reculé de 3,9 % par rapport au premier semestre 2022, tandis que les ventes de lait bio en GMS ont reculé de 10,3 % en volume, mais ont progressé de 6,4 % en valeur. Les ventes dufs bio en GMS ont baissé de 5,8 % en volume et ont progressé de 10,7 % en valeur sur cette période ; à noter que, en GMS, le prix de la boîte de 6 ufs bio a progressé de 23 %. Quant aux ventes de fruits et légumes bio, elles ont reculé de 9,2 % en volume et de 4,3 % en valeur, au deuxième trimestre 2023, par rapport au deuxième trimestre 2022.
Observatoire des coûts de production du lait de vache biologique : Spécialisés de plaine - Montagnes et piémonts (hors Est AOP) : Conjoncture 2021
Cet observatoire présente les coûts de production et le prix de revient du lait, pour la campagne 2021, d'exploitations bovines laitières biologiques réparties sur le territoire français. Pour cela, les résultats technico-économiques de 103 fermes biologiques ont été analysés. Ces exploitations appartiennent à deux bassins de production distincts : les exploitations laitières spécialisées en zones de plaines (74 exploitations) et celles situées en zones de montagnes et de piémonts - hors zones AOP situées dans l'Est - (29 exploitations). Le coût de production 2021 de l'échantillon de plaine s'établit à 699 /1000 L, pour un prix de revient à 494 /1000 L. En zone montagne, ces indicateurs atteignent respectivement 827 /1000 L et 595 /1000 L. Il faut souligner que, si les écarts de résultats sont considérables entre les deux bassins de production, ils le sont également à l'intérieur d'une même zone. Les postes travail, mécanisation, bâtiments et achats d'alimentation peuvent être très impactants au niveau des charges. Cet observatoire annuel a été réalisé par l'Institut de l'Élevage à partir de plusieurs bases de données : AFOCG 49/85, Collectif BioRéférences, Institut de l'Élevage et dispositif Inosys Réseaux d'élevage. Comme la composition des échantillons varie d'une année sur l'autre, il convient d'être prudent sur l'analyse des évolutions interannuelles (prudence sur la comparaison de ces résultats avec ceux publiés par l'observatoire en 2020).
"La poitevine apporte une plus-value à nos fromages"
Virginie HERVÉ-QUARTIER, AuteurJulien et Gwenaëlle Ravon, de la Ferme du Cap'Vert, éleveurs de chèvres de race poitevine en agriculture biologique, se sont installés, en 2011, avec le projet de valoriser leur lait en vente directe (marché, à la ferme, en magasins bio). Aujourdhui, avec lappui dun salarié et sur une SAU de 52 ha, les éleveurs sont à la tête dun troupeau de 110 chèvres en lactation et de 7 vaches bretonnes pie noire, présentes pour lélevage des chevrettes, pour valoriser les refus suite au pâturage du troupeau caprin et aussi pour diversifier la gamme de produits mis en vente. Leur système est basé sur le pâturage (au fil avant et arrière au moment du pic de production) et sur lautonomie. La race poitevine est très bien adaptée à ce système et permet de produire un lait de très bonne qualité pour les fromages, ce qui est un atout selon ces éleveurs. Le lait est produit de janvier à mi-novembre, avec pratique de la monotraite sur les dernières semaines. Mais,les éleveurs envisagent de passer toute lannée en monotraite pour voir une meilleure qualité de vie et aussi pour allonger le temps journalier de pâturage. Les résultats économiques sont satisfaisants, avec un lait valorisé à 2.7 le litre. Avec laugmentation des charges, lobjectif est datteindre une valorisation de 3 /l en 2023, tout en améliorant le rendement fromager.
TOFoo : Résultats lait
Le projet TOFoo (True Organic Food) vise à mettre au point un procédé, se basant sur des analyses, pour déterminer si un produit est bio ou non. Dans ce cadre, 613 échantillons de lait de vache cru, ainsi que 343 de lait de vache UHT ont été collectés, en 2022, sur les différents bassins de production français. Les résultats sur le lait UHT, obtenus avec des modèles précédemment développés, montrent que 98 % des échantillons sont bien classés (les produits bio sont bien identifiés par rapport aux produits conventionnels). Concernant le lait cru, des difficultés liées à la dégradation des échantillons entre la collecte et les analyses ont empêché de finaliser les modèles permettant de distinguer les échantillons bio et conventionnels.
Vaches, amies ou ennemies ?
Claude AUBERT, AuteurLes vaches et autres ruminants délevage nont pas, aujourd'hui, « bonne presse » : on peut notamment lire que le méthane quelles éructent réchauffe la planète et qu'on peut se passer de leurs produits dans notre alimentation. Cet article pose alors la question de la place des vaches et autres ruminants. Il aborde et argumente sur divers aspects à prendre en compte dans ce débat : la question du méthane (dont la cause principale démission est lexploitation des énergies fossiles), limportance des ruminants dans la gestion des paysages, la réflexion à conduire sur le type d'élevage qui pourrait se développer (plus extensif, avec des animaux produisant moins mais vivant plus longtemps ), la souffrance animale, labattage, la qualité des viandes et celle des laits et des fromages produits à lherbe, particulièrement intéressante pour lalimentation humaine et peu remplaçable par des produits dorigine végétale sans ajouts et compléments. Pour lauteur, les « vaches sont nos amies, comme lont compris tous nos ancêtres [ ] »
Valoriser des produits de qualité : au cur des priorités de la ferme de Romé
Maxime LEQUEST, AuteurStéphane, Clémentine et Charly Naude sont associés sur la ferme de Romé, une exploitation laitière située en Lorraine et créée en 1977. Ils produisent 450 000 L de lait certifié « Agriculture Biologique » et « Lait de foin » (cest-à-dire sans aliment fermenté dans lalimentation des vaches laitières). Leur ferme repose sur une SAU de 190 ha, dont 170 ha pour le pâturage et la fauche, 10 ha de maraîchage et 10 ha de céréales. Pour produire du foin de qualité, les associés ont investi dans un séchoir en grange. Le « Lait de foin » est approprié à la transformation en fromages de garde, et donc bien valorisé (contrat à 550 /1000 L), ce qui permet à la ferme de moins subir la volatilité du prix du lait bio de ces dernières années. Par ailleurs, Stéphane, Clémentine et Charly Naude ne veulent pas être dépendants dun seul collecteur. Ils ont déjà mis en place un contrat avec une petite laiterie qui transforme leur lait et réfléchissent à de nouveaux contrats avec d'autres laiteries. Ils ont investi dans un camion doccasion, disposant dun tank à lait à lintérieur, afin de pouvoir livrer eux-mêmes leur lait. Ils vendent également en direct (notamment les produits de latelier maraîchage), au travers de plusieurs circuits de commercialisation : un magasin de vente des produits de la ferme dans le bourg de leur village, le réseau « Les fermes vertes » (reposant sur 8 fermes de Meurthe-et-Moselle), des AMAP et des magasins de producteurs à Nancy, le collectif « Paysans bio lorrains », ainsi que par le biais d'un projet collectif de transformation et de cave daffinage (avec cinq autres fermes).
Caprins : Comment allaiter les chevreaux ?
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurTrois techniques d'allaitement pour les caprins ont été testées dans le cadre du projet PEITALC - CapPradel : la distribution de lait maternel thermisé, de lait maternel acidifié, de lait de vache acidifié ou daliment dallaitement (la distribution de lait maternel brut est mentionnée mais non testée). Ces techniques sont mobilisables en AB, certaines sous conditions. Sont présentés les limites et les intérêts de chaque technique, ou encore leurs facteurs de réussite. Des recommandations techniques (protocole, matériels, recommandations dhygiène ) sont apportées pour le lait maternel thermisé ou acidifié et pour laliment dallaitement, ainsi que des recommandations générales pour réussir la phase dallaitement, au-delà du type daliment utilisé (matériel et type de distribution, besoins en quantité de lait et nombre de repas selon lâge ). Le choix de la technique doit se réfléchir selon la protection sanitaire recherchée (par rapport à la transmission du CAEV, des mycoplasmes ou des diarrhées par exemple), le coût qui peut varier du simple au triple, le travail engendré (variation possible du simple au double) ou selon les souhaits de léleveur. Les travaux conduits ont montré une croissance des jeunes satisfaisante quelle que soit la technique (mais avec un manque de données pour le lait de vache acidifié).
Conjoncture
CAB PAYS DE LA LOIRE, AuteurEn 2021, en France, la collecte de lait biologique a poursuivi sa progression (+ 10,6 % par rapport à 2020) et a atteint 1,228 milliards de litres, soit 5,2 % de la collecte de lait nationale. Du côté des prix, on observe une relative stabilité entre 2020 et 2021 (baisse de 0,1 % de la moyenne mensuelle). Le prix réel payé aux producteurs, en moyenne sur l'année, a été de 483 /1000 L, et celui pour un lait standard 38/32 de 460 /1000 L. Début 2022, une légère baisse de ces prix et la hausse des prix du lait conventionnel ont réduit l'écart entre ces deux modes de production. Les mêmes tendances sont observées en région Pays de la Loire. Du côté des consommateurs, les habitudes ont été chamboulées en 2020, année de confinement lié à la Covid-19. Cette année-là, les consommations de produits laitiers biologiques ont fortement augmenté avant de retrouver un niveau similaire, voire inférieur, à celui de 2019. In fine, en 2022, l'augmentation des volumes de lait collecté et la baisse de la consommation nécessitent une certaine vigilance de la part des acteurs de la filière. La communication auprès des consommateurs sur les bienfaits de l'agriculture biologique comparativement à d'autres labels ou marques sera un levier important.
Conjoncture lait de vache : Note de conjoncture mensuelle Filière Lait de vache Mai 2022
La collecte de lait (toutes catégories de lait de vache confondues : conventionnel, AOP, biologique ) a reculé de 1,2 % au mois de mars 2022, par rapport à mars 2021. La collecte de lait biologique a, quant à elle, augmenté de 3,3 %. Cette progression est moins importante que celle observée en 2021, ce qui sexplique en partie par un nombre de nouveaux producteurs moins important en 2022. La filière biologique doit faire face à laugmentation des coûts de production, tout comme les autres filières laitières. Les prix élevés des aliments achetés pourraient conduire les éleveurs à faire des choix impactant la collecte (tous laits confondus). A ceci, il faut ajouter les conditions de sécheresse qui peuvent toucher les volumes collectés. En bio, la transformation laitière a été en forte baisse en mars 2022, à linverse de la tendance de la collecte, ce qui suggère un fort taux de déclassement du lait bio vers la filière conventionnelle. Le prix standard du lait biologique était de 452,70 /1000 L, soit 4,90 de moins quen mars 2021. Le différentiel de prix entre lait bio et lait conventionnel (standard) sest réduit : il est de 57,60 en mars 2022, alors quil était de 135,50 en mars 2021.
Conjoncture laitière biologique Lait de vache 2ème trimestre 2022
Après un printemps 2022 des plus secs du siècle, les terres françaises connaissaient fin juin un déficit pluviométrique de plus de 40 %. La pousse de l'herbe avait fortement ralenti, particulièrement dans les régions du quart Sud-Est, dont le rendement était déjà fortement impacté. En avril 2022, la collecte de lait de vache biologique était en hausse de 4 % par rapport à avril 2021, alors que la collecte de lait de vache non-biologique était en recul de 2 %. Malgré la progression de la collecte de lait bio, la fabrication de produits laitiers biologiques, notamment le beurre, les fromages et les poudres de lait, était fortement en baisse, ce qui indique qu'une plus grande proportion de lait bio a été déclassé. Par ailleurs, si le prix mensuel du lait standard payé aux producteurs continue d'augmenter en conventionnel (+22,9 %), pour atteindre 405,9 /1000 l en avril 2022, il a fortement chuté, depuis le début de l'année 2022, pour les producteurs de lait bio, passant de 473 /1000 l en janvier, à 399,5 /1000 l en avril 2022 (mais avec un prix moyen payé aux producteurs bio au delà du lait standard, de 423,2 /1000 l). Les chiffres relatifs à la conjoncture en lait bio sont indiqués pour les différentes régions françaises, avec un comparatif avec les années 2020 et 2021. Le prix du lait de vache bio français est également comparé à celui de deux pays européens : l'Autriche et l'Allemagne.
Elevage des chevrettes : Faut-il abuser de la poudre ?
Valérian LEBON, AuteurL'alimentation des chevrettes est complexe du fait de la prophylaxie contre les maladies transmissibles par le lait maternel (CAEV, paratuberculose...). Or, le prix du lait en poudre bio a explosé du fait de sa rareté et des nouvelles exigences du cahier des charges bio (composition excluant les matières dorigine végétale). Cet article fait le point sur lutilisation de la poudre de lait bio et non bio, donne des exemples dalternatives possibles à la poudre de lait (lait maternel thermisé, lait de vache acidifié, lait maternel acidifié et allaitement maternel) en pointant les avantages et les inconvénients de chaque pratique.
La filière bovin lait
LETTRE FILIÈRES FNAB - LAIT, AuteurSuite à la hausse exceptionnelle du nombre de conversions depuis 2015 en France, le cheptel de vaches laitières bio a plus que doublé en 5 ans (hausse de 130 % entre 2015 et 2020). Le volume annuel de lait bio collecté a continué d'augmenter (+ 10 % entre 2020 et 2021), pour atteindre 1,228 milliard de litres en décembre 2021. Le lait conditionné reste le principal débouché de la filière (30 % en bio contre 10 % en conventionnel de la collecte nationale). Par ailleurs, seulement 10 % du lait bio est destiné à la fabrication de fromages, contre 30 % du lait en conventionnel. Alors que la production de lait bio devrait encore augmenter, la consommation de produits laitiers bio a tendance à stagner, créant un déséquilibre qui risque de perdurer si le développement de la filière n'est pas soutenu. Cet article fournit également des données et des chiffres-clés sur la filière bovins lait bio en Europe.
Filière lait bio : réaffirmer les valeurs de la bio en local
Frédéric RIPOCHE, AuteurEn 2022, la production de lait de vache bio, estimée à 1,35 milliard de litres, devrait dépasser la demande de près de 200 millions de litres. Après les candidats à la conversion et à l'installation, ce sont donc maintenant les consommateurs qu'il faut motiver activement à choisir le label bio. C'est ce que s'engagent à faire les acteurs de la filière qui témoignent dans cet article, notamment en proposant des produits laitiers bio à une échelle locale.
Filière lait de vache biologique : Indicateurs de conjoncture
Ce diaporama, réalisé par FranceAgriMer, fournit des chiffres (graphiques) sur la filière lait de vache biologique en 2021. Il a été présenté le 18 janvier 2022 au Conseil Spécialisé Ruminants Lait & Viande. En 2021, en France, la collecte de lait bio a été en nette hausse sur les onze premiers mois (soit + 11,6 % par rapport à 2020). Le prix réel du lait bio est resté stable sur la première partie de lannée, mais a été en recul à partir de septembre. Les achats des ménages se sont, quant à eux, repliés par rapport à 2020 (année marquée par le confinement et la fermeture de la RHD) et à 2019. Cette diminution sexpliquerait en partie par la concurrence exercée par dautres labels (AOP, local ). Dans les autres pays européens (notamment lAllemagne, lAutriche et le Danemark), la collecte de lait bio a été également en hausse. En Allemagne, la forte revalorisation du prix du lait biologique a permis de soutenir cette croissance. En Autriche, laugmentation du prix a été plus modérée.
Le Lait de foin se développe
Costie PRUILH, AuteurLa spécialité traditionnelle garantie (STG) « Lait de foin » peut aider les producteurs laitiers à se démarquer, notamment les éleveurs biologiques et les éleveurs situés en zone de montagne, et à mieux valoriser leur lait. Actuellement, la majorité des éleveurs certifiés se situent en Bretagne, en Normandie et en Pays de la Loire. Les fermes pionnières ont commencé à être certifiées en 2019. Le lait de vaches nourries sans aliment fermenté (ni ensilage, ni enrubannage) présente, en effet, de précieux atouts pour la transformation laitière, que ce soit en matière de qualité organoleptique ou de qualité sanitaire (moins de risques de butyriques et de listéria).