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13es Assises de lagriculture et de lalimentation bio : Bio et agroécologie : quels liens ?
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes liens entre agriculture biologique et agroécologie étaient au cur des 13èmes Assises de lagriculture et de lalimentation bio, organisées par lAgence BIO, le 6 décembre 2022, à Paris. Durant ces Assises, trois tables rondes et 13 intervenants ont évoqué la place de la bio au sein de la transition écologique française. Sébastien Windsor, président de lAPCA, a rappelé que lobjectif nest pas dopposer les agricultures, mais détablir des passerelles pour améliorer et changer les pratiques agricoles. Loïc Guines, président de lAgence BIO, a insisté sur le fait que la bio est le modèle agroécologique le plus abouti. Marc Fesneau, Ministre de lAgriculture et de la Souveraineté alimentaire, sest voulu rassurant en expliquant que la bio occupe une place importante, et quelle doit poursuivre sa trajectoire malgré la période difficile quelle traverse. Pour André Selosse, microbiologiste et professeur au Muséum national dhistoire naturelle, le cas de la bio est exemplaire : elle contribue grandement à améliorer les sols avec labsence de pesticides et lapport dengrais organiques. Selon lui, des progrès doivent, en revanche, être faits côté labour, afin déviter de déstabiliser le sol. Concernant la qualité de leau, Sarah Feuillette, cheffe du service Planification évaluation et prospective à lAgence de lEau Seine-Normandie, aimerait atteindre 80 % de surfaces en bio pour améliorer la qualité de leau (beaucoup de captages sont fermés en raison de pollutions par des nitrates ou par des pesticides). Elle a insisté sur le fait que la bio rende beaucoup de services à la santé, de lenvironnement et humaine. Elle dénonce aussi une « concurrence déloyale à la bio » de la part dautres labels. Doù la nécessité de communiquer sur les bienfaits de la bio, et d'accentuer le soutien de la part des pouvoirs publics.
D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Une agriculture intégrant pleinement les fourrages pour reconnecter culture et élevage, améliorer la circularité et favoriser les services écosystémiques
A. FRANZLUEBBERS, Auteur ; G. MARTIN, AuteurL'agriculture a connu des changements technologiques et culturels majeurs au cours du siècle dernier. Pour certains, les derniers ont eu des effets bénéfiques avec des gains de productivité, une réduction des besoins en main-d'uvre et une diminution de l'insécurité alimentaire. Cependant, le développement d'exploitations agricoles de plus en plus spécialisées et la déconnexion induite entre culture et élevage a également eu des conséquences négatives qui se sont traduites par : 1 - le déclin de la biodiversité ; 2 - la dégradation des eaux souterraines et de surface par des polluants agrochimiques ; 3 - la dégradation de la qualité des sols ; 4 - des émissions élevées de gaz à effet de serre provenant à la fois de systèmes de culture spécialisés très dépendants d'intrants et de systèmes délevage intensifs qui concentrent les rejets deffluents ; 5 - un manque d'intégrité écologique entre les composantes de ces systèmes spécialisés. Les systèmes agricoles diversifiés utilisant des fourrages annuels et pérennes offrent la possibilité d'accroître les synergies écologiques entre les systèmes de culture et d'élevage. Les systèmes en polyculture-élevage peuvent boucler le cycle des nutriments, réguler naturellement les adventices, les insectes et les maladies, et partager les ressources selon une logique dagroécosystème circulaire. Dans les exploitations spécialisées en grandes cultures, les couverts végétaux pourraient être utilisés comme des fourrages annuels pâturés, en mettant en place des mécanismes incitatifs adaptés. Par ailleurs, les fourrages plus pérennes, en rotation avec les cultures, ont une pertinence historique et sont une pratique éprouvée pour conserver les nutriments, améliorer la santé des sols et conserver, voire renforcer, la biodiversité. La transformation de l'agriculture par lintégration culture-fourrage-élevage pourrait considérablement améliorer sa durabilité, ainsi que son intégrité écologique.
Agroforesterie : Le retour des arbres dans la Beauce
Alexandra CEALIS, AuteurLe GIEE "Terres vivantes" est né en 2020, en Eure-et-Loir, à l'initiative de l'Adear 28. Il réunit 16 agriculteurs (céréaliers, maraîchers, polyculteurs-éleveurs), dont 10 en agriculture biologique, deux en conversion, et tous acteurs de l'agroécologie. En plein cur de la Beauce, les enjeux sont forts, notamment en ce qui concerne la place de l'arbre dans les systèmes agricoles. Les actions du GIEE en faveur de l'agroforesterie sont présentées : organisation de journées d'échanges sur un lycée agricole, de conférences, vastes chantiers de plantation... De nombreux publics sont visés, et en particulier les apprenants, futurs agriculteurs.
Des alternatives aux paillages en plastique à l'étude sur le melon : Paillages biodégradables en cultures maraîchères
Margaux KERDRAON, Auteur ; Christine FOURNIER, AuteurLes paillages biodégradables représentent une alternative intéressante aux paillages plastiques, dont l'utilisation augmente toujours, mais les références manquent pour fiabiliser leur utilisation. C'est d'autant plus le cas pour les paillages non plastiques biodégradables, pour lesquels la dégradation et l'impact sur la culture sont encore plus méconnus. En 2022, la station expérimentale CTIFL de Balandran a mené un essai sur melon, visant à évaluer la dégradation, l'impact économique et agronomique de plusieurs types de paillages. Le chanvre, le papier enduit et la fibre de pin enduit ont présenté les résultats les plus prometteurs, avec notamment de bons résultats de dégradation. À noter que 2022, année très sèche, a favorisé la tenue de ces paillages. Une partie des résultats de cet essai est présentée dans cet article. Des doutes subsistent concernant le chanvre, pour lequel la pose a été fastidieuse. En 2023 et 2024, d'autres stations expérimentales doivent ajouter l'évaluation de ces paillages non plastiques biodégradables à leur programme.
Alternatives aux produits phytosanitaires : Lutter contre les pucerons de courgettes avec des plantes répulsives
Juliette PELLAT, Auteur ; Christine FOURNIER, Auteur ; Jean-Michel LEYRE, Auteur ; ET AL., AuteurDans le cadre du projet REPULSE, le CTIFL a évalué, en 2021 et en 2022, la capacité de répulsion de différentes plantes vis-à-vis des pucerons sur des cultures de courgettes sous abri. Des plantes de services répulsives peuvent, en effet, être utilisées pour contrôler les ravageurs. Ce moyen de lutte reste toutefois difficile dutilisation, car les composés organiques volatils produits par ces espèces végétales ne sont pas toujours connus et que leur émission dépend de nombreux paramètres difficilement maîtrisables. Dans la littérature, plusieurs plantes sont indiquées comme émettant des composés organiques volatils répulsifs de différentes espèces de pucerons. Parmi elles, lillet dInde « Double nain orange » a été testé en 2021 et na pas présenté defficacité dans les conditions de lessai. En 2022, les résultats obtenus dans le cadre de ces essais semblent indiquer un intérêt du basilic semi-nain « Pistou » et du lavandin. Ces résultats restent, néanmoins, à confirmer dans le cadre de futurs travaux. Le romarin « Majorca Pink » na, en revanche, pas présenté dintérêt particulier.
Aude : Les producteurs de plantes médicinales et aromatiques se structurent
Anne-Gaëlle CABELGUEN, AuteurDans l'Aude, en 2022, un collectif de producteur·rices de PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) s'est constitué et a répondu à un appel à projets GIEE Émergence. À cette occasion, une charte permettant de définir les valeurs du collectif a été construite et a permis aux 6 producteur·rices impliqué·es de définir la principale mission du collectif : rendre visible et pérenniser la filière PPAM diversifiée comme source de valorisation du territoire audois. Les objectifs de travail du collectif pour 2023 sont présentés dans cet article.
Cahiers techniques 2023
Nicole BOSSIS, Auteur ; Alexandra COURTY, Auteur ; Laurent FICHET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture, 9 Avenue Georges V, 75 008, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE FRANCE | 2023Ce document compile plusieurs cahiers techniques rédigés par les Chambres dagriculture à loccasion du salon Tech&Bio 2023. Quatre articles composent le cahier Élevage : 1 - Caprins bio : Le coût de production des élevages passé à la loupe ; 2 - Ovins viande : L'intérêt économique d'une conversion bio questionné ; 3 - Bovins lait : Un pari gagnant du croisement en système herbager breton ; 4 - Sobriété énergétique : La production bovine laitière comme voie d'adaptation ?. Le cahier Grandes cultures comporte les articles suivants : 1 - Houblon : Bilan de 3 années de travail sur la culture du houblon et sa filière ; 2 - Désherbage du lin : Possible dès le stade « cotylédons + 1 cm » ! ; 3 - Betteraves sucrières : Du nouveau dans les itinéraires techniques ; 4 : Dégâts d'oiseaux : Les cultures d'été ont-elles du plomb dans l'aile ?. Le cahier Maraîchage inclut les articles suivants : 1 - Irrigation : Le goutte-à-goutte en cultures maraîchères de plein champ ; 2 - Maraîchage bio sur petites surfaces : Projets d'acquisition de références technico-économiques ; 3 - Films de paillage à base de cellulose : Quel bilan en faire en maraîchage sous abri ? ; 4 - Gestion de l'enherbement : Utilisation de paillage papier en culture de salade. Le cahier Viticulture comporte 5 articles : 1 - Biodiversité au vignoble : Toutes les clés pour la connaître, la conserver, l'enrichir ; 2 - Biodiversité cultivée : Association de cultures et diversité viticole en zone méridionale ; 3 - Couverts végétaux en vigne : Quelle stratégie adopter pour préserver ses rendements ? ; 4 - Projet Alter Cuivre : Accompagner pour réduire le cuivre en viticulture ; 5 - Le centre de ressource Cuivre : Réduire l'usage de cuivre grâce à la diffusion des connaissances. Le dernier cahier technique est consacré à la Biodiversité et Agroforesterie : 1 - Observatoire agricole de la biodiversité : Observez l'évolution de la biodiversité de vos parcelles agricoles ; 2 - Auxiliaires et pollinisateurs : Comment les intégrer dans les pratiques agricoles ? ; 3 - Biodiversité fonctionnelle : Un site web dédié aux auxiliaires et pollinisateurs ; 4 - Partenariat entre agriculteurs et apiculteurs : Pour un environnement favorable aux abeilles ; 5 - Agro-écologie : Deux concours pour valoriser les pratiques des agriculteurs ; 6 - Réaliser vos projets en faveur de la biodiversité et de l'agroforesterie : Le réseau des Chambres d'agriculture vous accompagne.
Le « collectif des 8 » imagine un projet agricole ambitieux
COLLECTIF DES 8, AuteurDans le sillage de la ferme des Volonteux, de la ferme de Sainte Luce, ou encore de la ferme de la Tournerie, huit ami·es étudiant·es ingénieur·es agronomes de Bordeaux et de Paris ont un projet de ferme collective en agriculture paysanne et en agroécologie. Dans cet article, le « collectif des 8 » présente son projet agricole et son cheminement dans le processus d'installation collective, de la maturation du projet à la confrontation aux réalités du terrain. Ils espèrent trouver bientôt une ferme correspondant à leurs attentes.
Compilation bibliographique sur les jeux sérieux intéressants pour lagriculture biologique - 2023
Les jeux sérieux (ou serious games) sont des jeux qui ont une utilité autre que le divertissement. Depuis une quinzaine d'années, ils se sont démocratisés et leur utilisation est en pleine expansion. Un certain nombre d'entre eux portent sur l'agriculture, l'alimentation, l'environnement ou le développement territorial, et ont pour vocation d'aider au déploiement de la transition agroécologique. Ils peuvent être utilisés dans un cadre pédagogique, d'accompagnement professionnel, de projets de recherche-développement ou de sensibilisation à un large public. Pour aider les personnes intervenant en agriculture biologique à repérer plus facilement les documents sur des jeux sérieux intéressants pour ce système de production, ABioDoc-VetAgro Sup, le Centre national de ressources documentaires en agriculture biologique, a réalisé une compilation bibliographique dédiée à ce sujet. Cette compilation fournit des références (publiées entre 2012 et 2023) sur une vingtaine de jeux sérieux. Ces derniers sont classés selon les thèmes suivants : 1 - Les systèmes alimentaires durables ; 2 - L'élevage (gestion et adaptation du système fourrager, compétition feed/food, pilotage d'une exploitation laitière, enjeux rencontrés par les territoires d'élevage, etc.) ; 3 - Les productions végétales et le sol (associations céréales-légumineuses, systèmes de culture économes en intrants, gestion des bioagresseurs telluriques en maraîchage, vie biologique du sol, etc.) ; 4 - La sensibilisation à l'agriculture biologique ; 5 - D'autres sujets connexes à la bio (achat-revente entre les éleveurs et les céréaliers, impacts de l'agriculture sur les paysages, adaptation au changement climatique...). La plateforme GAMAE, qui référence une centaine de jeux sérieux en lien avec lagriculture, lalimentation et lenvironnement, fait aussi partie des références citées. Cette compilation bibliographique a été réalisée dans le cadre du projet BioRéférences 2022-2024.
Crise de la bio : Arrêt sur limage
Lucie GILLOT, AuteurAprès plusieurs années de forte croissance, la consommation de produits biologiques connaît un coup darrêt, en France. Elle se heurte à la crise inflationniste. Dans ce contexte, et avec un surcoût estimé à 30 % par rapport au conventionnel, les produits bio ont moins séduit les consommateurs. Le décalage entre loffre et la demande a entraîné des déclassements (produits bio réorientés vers le conventionnel), ainsi que des déférencements dans les grandes et moyennes surfaces. Le risque de déconversions inquiètent la France, dautant quelle sest engagée, comme dautres pays européens, à accroître ses surfaces agricoles bio. Cette crise nest, toutefois, pas causée uniquement par linflation. Le label AB pâtit également dun problème dimage. La bio est concurrencée par une multitude dautres logos et le phénomène de « conventionnalisation » de la bio (intensification des modes de production et distanciation avec les consommateurs) a également engendré de la méfiance. Les consommateurs doutent que les produits soient « totalement bio », alors que lobtention du logo AB est soumise à une réglementation stricte. Parallèlement, le programme de recherche Metabio a montré que la bio tire les pratiques agricoles vers le haut : à mesure que la bio se développe, les pratiques conventionnelles tendent aussi à sagroécologiser. Un effet positif pour lagriculture, mais qui a tendance, pour les consommateurs, à mettre la bio au même niveau que les autres modes de production. Par ailleurs, le développement de la bio ne dépend pas uniquement du marché, il dépend aussi des politiques publiques. Globalement, la bio est peu aidée au regard des services environnementaux quelle génère. Cet article est accompagné de trois encarts : lun résume lhistoire de la bio, un autre effectue un point sur l'évolution de la bio en Europe, et le dernier propose un remodelage du label AB (avec intégration du bilan carbone et de dimensions sociales).
Décret n°2023-168 du 8 mars 2023 relatif à la mise en uvre du programme volontaire pour le climat, l'environnement et le bien-être animal dit « écorégime », aux aides couplées au revenu dans le domaine végétal et modifiant le code rural et de la pêche maritime
Ce décret, paru au Journal Officiel de la République Française le 9 mars 2023, est relatif à la mise en uvre du programme volontaire pour le climat, l'environnement et le bien-être animal, dit « écorégime », aux aidées couplées au revenu dans le domaine végétal et modifiant le code rural et de la pêche maritime. Dans le cadre des écorégimes, laide peut être accordée au titre de trois voies daccès : la voie "pratiques de gestion agro-écologique des surfaces agricoles" ; la voie "certification environnementale" ; la voie "éléments favorables à la biodiversité". Chaque voie daccès comporte deux niveaux dexigence : un niveau de base ; un niveau supérieur, qui correspond à des exigences plus élevées en termes de pratiques de gestion. La voie daccès "certification environnementale" comporte un niveau dexigence supplémentaire, réservé aux exploitants qui appliquent le cahier des charges de lagriculture biologique sur lensemble des surfaces admissibles de leur exploitation, sous réserve quils ne soient pas engagés, pour lintégralité de leurs surfaces, dans un dispositif daide à lagriculture biologique financé par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).
Décret n°2023-246 du 3 avril 2023 relatif aux mesures agroenvironnementales et climatiques et aux aides en faveur de l'agriculture biologique
Ce décret, paru au Journal Officiel de la République Française le 4 avril 2023, fixe les modalités de mise en uvre des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) et des aides en faveur de l'agriculture biologique de la politique agricole commune (PAC) 2023-2027.
Diversification of an integrated crop-livestock system: Agroecological and food production assessment at farm scale
Thomas PUECH, Auteur ; Fabien STARK, AuteurLes systèmes agricoles en polyculture-élevage présentent un intérêt en matière de durabilité, en raison de la diversité de leurs espèces et du potentiel de synergie entre les cultures et les animaux. Cependant, leur capacité à maximiser la production alimentaire a été peu abordée et mérite dêtre davantage explorée. La question du recyclage des éléments fertilisants soulève des questions sur la répartition des ressources entre les cultures de vente, les aliments pour animaux et les produits dorigine animale. Cette étude, basée sur une expérimentation systémique menée sur la ferme expérimentale de Mirecourt durant une quinzaine d'années dans le nord-est de la France, évalue les processus biotechniques (dont des bilans pour les éléments fertilisants) et les performances de production alimentaire de deux systèmes en polyculture-élevage. Ces systèmes diffèrent à la fois par leurs productions (diversité du bétail et des cultures) et par leurs stratégies globales (recherche dautosuffisance vs maximisation des cultures de vente). Les résultats montrent que la configuration visant à maximiser les cultures de vente est la plus efficace, mais nest pas la plus productive. Dans les deux cas, lefficacité à léchelle du système est meilleure que celle de chaque production. Cela confirme limportance de combiner les approches systémiques et analytiques pour mieux comprendre et agir sur le développement des systèmes agricoles agroécologiques. Cette étude montre également l'importance, pour un système autosuffisant, de disposer de stocks pour faire face aux années défavorables. Elle confirme aussi lintérêt des systèmes en polyculture-élevage en matière dagroécologie, mais souligne la nécessité dune réflexion plus approfondie (i) sur les aspects liés à la production alimentaire et (ii) sur la dynamique temporelle des agrosystèmes et des arbitrages entre production alimentaire et cycle des éléments fertilisants.
Dossier : 40 ans que lherbe nous pousse
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLors de son Assemblée générale de fin 2022, le CEDAPA (Centre d'Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome) sest penché sur ses 40 ans dactions. Le CEDAPA a, en effet, été créé en 1982. Cet article commence par retracer les origines de ce groupe détudes, qui a été initié à la suite du rapport de Jacques Poly (INRA), intitulé « Pour une agriculture plus économe et plus autonome », sorti en 1978. Il revient ensuite sur le combat de longue haleine pour faire reconnaître les systèmes herbagers, plébiscités par le CEDAPA, au niveau de la PAC (Politique Agricole Commune), notamment à partir de la réforme de 1992 qui a mis fin aux prix garantis et a instauré des aides à lhectare qui ne prenaient pas en compte lherbe. Il explique aussi comment sest instaurée la reconnaissance du CEDAPA auprès de la recherche, suite à un programme de recherche-action sur 5 ans, lancé en 1993 (programme Système Terre et Eau STEREO). Il apporte également des informations sur le travail de terrain visant à encourager les éleveurs à réaliser une transition vers des systèmes herbagers, ainsi que sur les initiatives mises en uvre pour valoriser le lait des éleveurs respectant le cahier des charges de la structure. Aujourd'hui, le CEDAPA continue de promouvoir et de communiquer sur les systèmes herbagers pour attirer de nouveaux publics.
Dossier : Haies et biodiversité
Emilie POQUET, Auteur ; Mickael COUCHOT, AuteurDepuis 2018, en partenariat avec Bio en Grand Est et avec des associations environnementales locales, le dispositif « Réseau Fermes Biodiversité », complété, depuis 2021, par la mesure « Plantons des haies » du Plan de Relance, accompagne les agriculteurs dans leurs projets d'aménagements favorisant la biodiversité dans les fermes. En Grand Est, ce sont près de 300 fermes qui ont été accompagnées par le réseau. Ces infrastructures agroécologiques, favorables à la biodiversité (arbres et haies, mares, jachères ou bandes fleuries...) fournissent de nombreux services en agriculture. Les arbres et les haies permettent notamment la préservation de la ressource en eau, la limitation de l'érosion et des risques d'inondation, un effet brise-vent et de l'ombrage pour les animaux, des abris pour de nombreuses espèces animales, etc. À noter, également, que la dynamique de plantation a concerné une large proportion d'agriculteurs bio (44 % des bénéficiaires sont bio, alors qu'ils ne représentent qu'environ 10 % des exploitants de la région), particulièrement demandeurs de ces aménagements qui permettent, notamment, de séparer les parcelles biologiques des parcelles conduites en agriculture conventionnelle (limitation des risques de contamination...). Cet article présente le bilan du dispositif, ainsi que les perspectives d'accompagnement de projets en agroforesterie.
Guide pour l'évaluation de l'agroécologie : Méthode pour apprécier ses effets et les conditions de son développement
Fruit dune collaboration entre les équipes du GTAE (Agrisud International, AVSF, Cari et Gret), dAgroParisTech, du Cirad, de lIRD et de lInstitut Agro Montpellier, ce guide propose une démarche et des outils méthodologiques pour apprécier, d'une part, les effets des pratiques et des systèmes agroécologiques sur les performances agro-environnementales et socio-économiques de lagriculture et, dautre part, les conditions de développement de lagroécologie. Il vise à aider les acteurs du développement à mieux concevoir leurs projets, leurs programmes et leurs politiques publiques en faveur de lagroécologie ; à faciliter la création de références (performances et conditions de développement) ; à accompagner les agriculteurs afin quils puissent mieux évaluer les résultats de leurs pratiques et disposer, ainsi, dune aide à la décision. Ce guide comporte trois parties. La première présente les démarches générales de lévaluation ponctuelle et du suivi-évaluation. La deuxième partie est constituée de fiches dévaluation, portant soit sur les éléments sur lesquels lagroécologie est susceptible davoir des effets dans les domaines agro-environnemental et socio-économique, soit sur les conditions de son développement. Pour finir, la troisième partie propose des compléments méthodologiques sous la forme de fiches-outil.
La haie, levier de la planification écologique : Rapport du CGAAER n° 22114
En France métropolitaine, la surface en haies et en alignements d'arbres est en constante diminution, en dépit des programmes de plantations (perte estimée à 23 500 km/an entre la période 2017 et 2021). Face à des aléas climatiques de plus en plus intenses et fréquents, les haies et les arbres représentent une vraie solution, grâce aux nombreux services quils rendent à lagriculture et au territoire : effet brise-vent, ombrage pour les animaux, rétention des sols, enrichissement des sols, préservation de la biodiversité, lutte biologique, pollinisation, stockage de carbone... Ce rapport du CGAAER formule des recommandations pour renforcer la gestion durable du linéaire de haies et mieux l'inscrire dans les stratégies de développement rural.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
How pesticides impact human health and ecosystems in Europe
Le système agricole européen dépend fortement des pesticides de synthèse. Ces derniers sont utilisés pour maintenir les rendements des cultures. Cependant, l'utilisation généralisée des pesticides entraîne une contamination et une pollution de l'eau, du sol et de l'air. Lexposition humaine à ces pesticides engendre des maladies chroniques, telles que des cancers, des problèmes cardiaques, respiratoires et neurologiques. Ce document apporte des informations sur les dernières connaissances relatives à l'impact des pesticides de synthèse sur la santé humaine et l'environnement, et présente des recommandations pour réduire leur usage. Il explique notamment que les ventes de pesticides ne décroissent pas au sein de l'Union européenne : elles ont été relativement stables entre 2011 et 2020, et sont estimées à 350 000 tonnes par an. En 2019, 83 % des sols agricoles analysés dans le cadre d'une étude européenne contenaient des résidus de pesticides. En 2020, un ou plusieurs pesticides étaient au-dessus des seuils de préoccupation dans 22 % des sites de surveillance européens de rivières et de lacs. Par ailleurs, la pollution liée aux pesticides entraîne une perte de biodiversité et participe au déclin important des populations d'insectes en Europe, ce qui menace le rôle essentiel joué par ces dernières dans la production alimentaire (auxiliaires de culture, pollinisation ). Une étude, menée dans cinq pays européens, sur la santé humaine, entre 2014 et 2021, a également révélé qu'au moins deux pesticides étaient présents dans le corps de 84 % des participants à létude. Les niveaux de pesticides étaient systématiquement plus élevés chez les enfants que chez les adultes. Pour atteindre les objectifs dutilisation de pesticides fixés dans le cadre de la « Stratégie de la ferme à la fourchette » (Farm to Fork Strategy), il est nécessaire de soutenir des modèles d'agriculture alternatifs, tels que l'agroécologie.
Innovations et nouvelles pratiques agroécologiques : Des solutions techniques testées par les éleveurs avec leurs techniciens
Le programme So_Perfects de la région Nouvelle-Aquitaine a permis à des éleveurs et à des techniciens de coopératives, à des organisations agricoles et à des organismes denseignement et de recherche de travailler sur les enjeux de durabilité en élevages ovins. Ce document regroupe les communications de la journée de restitution du programme du 10 février 2023, qui constituent de nouvelles références sur des sujets en lien avec l'agroécologie : - le pâturage des brebis derrière les vaches en hiver ; - le pâturage du sorgho et du millet en été ; - le pâturage de légumineuses moins communes (fenugrec et sainfoin) ; - la silphie, nouvelle plante plus résistante à la sécheresse ; - les pistolets drogueurs connectés, pour limiter les doses d'antiparasitaires ; - la qualité du colostrum ; - le tænia chez les agneaux ; - les luttes naturelles de printemps ; - la dolomie en litière ; - la tonte des brebis et des agneaux...
La méthode IDEA 4 : Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles. Principes & guide d'utilisation : Évaluer la durabilité des exploitations agricoles
Frédéric ZAHM, Auteur ; Sydney GIRARD, Auteur ; Adeline ALONSO UGAGLIA, Auteur ; ET AL., Auteur | DIJON CEDEX (26 Boulevard Docteur Petitjean, BP 87999, 21 079, FRANCE) : EDUCAGRI ÉDITIONS | 2023La méthode IDEA4 est une méthode d'évaluation et d'analyse de la durabilité des exploitations agricoles et elle est directement applicable aux principaux systèmes de production agricoles de France métropolitaine et, plus largement, d'Europe (grandes cultures, élevage, maraîchage, viticulture, arboriculture, etc.). Son cadre théorique combine une double approche, basée sur les dimensions de la durabilité agroécologique, socio-territoriale, économique et sur les cinq propriétés des systèmes agricoles durables : capacité productive et reproductive de biens et de services, autonomie, robustesse, ancrage territorial, responsabilité globale. S'appuyant sur cinquante-trois indicateurs, cette méthode permet d'identifier des voies de progrès vers plus de durabilité. Cette méthode est déjà largement utilisée dans l'enseignement agricole ou supérieur, dans les activités de conseil et d'accompagnement à la transition agroécologique, dans l'animation de collectifs, dans l'action publique territoriale et dans la recherche.
Organic and agroecological farming: Safeguarding long-term food security
Maria GERNERT, Auteur ; Mar SEGARRA VALENZUELA, Auteur ; Bram MOESKOPS, Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : TP ORGANICS | 2023La sécurité alimentaire a différentes dimensions : disponibilité, accès, stabilité dans le temps et utilisation de la nourriture (alimentation qui couvre lensemble des besoins nutritionnels). Dans le contexte européen actuel, laccessibilité et la stabilité sont préoccupantes. La flambée des prix alimentaires se traduit, pour les ménages à faible revenu, par des difficultés à sapprovisionner. La stabilité est également menacée par certaines pratiques agricoles intensives, qui peuvent produire des rendements plus élevés à court terme, mais qui entraînent d'énormes coûts environnementaux et sociétaux à long terme. Pour assurer la sécurité alimentaire sous toutes ses dimensions, il est possible dorienter les systèmes agricoles vers des pratiques agroécologiques et vers lagriculture biologique. Cette dernière est reconnue pour proposer un équilibre entre production, protection du climat et préservation de la biodiversité, points essentiels pour envisager une sécurité alimentaire à long terme. Ainsi, ce rapport commence par détailler pourquoi certains systèmes de production ne sont pas durables et en quoi ils représentent une menace pour la sécurité alimentaire (ex. des rendements élevés de lagriculture industrielle basée sur lutilisation de pesticides). Il explique ensuite pourquoi lagriculture biologique et les pratiques agroécologiques sont pérennes et résilientes, et comment elles peuvent nourrir la population. La dernière partie apporte des recommandations politiques : 1 - Mettre en place des lois sur la restauration de la nature et sur la santé des sols ; 2 - Augmenter le soutien à la bio pour atteindre 25 % de terres agricoles bio en Europe ; 3 - Réduire le gaspillage et les pertes alimentaires ; 4 - Réduire la consommation de produits d'origine animale ; 5 - Mettre en uvre une comptabilité analytique qui prenne en compte les coûts environnementaux.
Placer les prairies permanentes au cur d'une transition agroécologique européenne : résultats et enjeux découlant du scénario "Ten Years For Agroecology" (TYFA)
X. POUX, Auteur ; P-M. AUBERT, AuteurSi l'importance des prairies permanentes pour la conservation des habitats à haute valeur naturelle est souvent reconnue, leur rôle dans la plupart des principaux scénarios de systèmes alimentaires durables publiés ces dernières années est moins explicite. Dans le meilleur des cas, dans ces scénarios et dans les agendas politiques, le statut des prairies permanentes est leur conservation de principe. Dans le pire des cas, elles sont simplement remplacées par des terres boisées ou des terres cultivées, considérées comme une meilleure option lorsque l'accent est mis uniquement sur les émissions de gaz à effet de serre (GES). Cet article défend l'idée que plusieurs interprétations des impacts positifs et négatifs des ruminants (qui sont les utilisateurs « naturels » des prairies permanentes) ont été erronées dans ces scénarios, ce qui explique pourquoi les prairies permanentes et les ruminants sont mal pris en compte. Sur la base des résultats d'un scénario agroécologique pour l'Europe (TYFA - Ten Years For Agroecology), dans lequel les prairies permanentes extensives et les ruminants jouent ensemble un rôle important dans la conservation de la biodiversité, le cycle de l'azote, ainsi que dans l'atténuation et l'adaptation au changement climatique, un programme de recherche est envisagé, qui permettrait de mieux informer sur le rôle spécifique des prairies permanentes et des ruminants dans la fourniture de services écosystémiques, et plus particulièrement dans la gestion de l'azote.
PNPP : Actes du colloque « Cultivons avec le vivant des alternatives aux pesticides » 29-30 novembre 2022, Villeurbanne (Rhône)
Jean-François LYPHOUT, Auteur ; Bruno PRINTZ, Auteur ; Hélène TIBON, Auteur ; ET AL., Auteur | BAGNOLET (104 Rue Robespierre, 93 170, FRANCE) : CONFÉDÉRATION PAYSANNE | 2023Afin de favoriser l'autorisation et pour la reconnaissance des alternatives naturelles aux pesticides que sont les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes), un colloque a été organisé, les 29 et 30 novembre 2022, à Villeurbanne (69), par la Confédération paysanne nationale, l'ASPRO-PNPP (ASsociation pour la PROmotion des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) et Trame, en partenariat avec la FNAB, le Grab Avignon et AVSF. Ce colloque avait pour objectif de faire le point sur la réglementation, les pratiques et les recherches associées aux PNPP. Les interventions ont porté sur les thèmes suivants : 1 - La France veut réduire les pesticides mais elle bloque toujours les alternatives ; 2 - Subtilités et contradictions de la réglementation ; 3 - "Nous nous sentons dans notre droit, sinon dans notre devoir" ; 4 - PNPP en arboriculture ; 5 - PNPP et jardin créole ; 6 - Plaidoyer pour les hydrolats ; 7 - PNPP et ravageurs du pommier. En plus de la synthèse des présentations et des témoignages, ce document restitue également les échanges entre les participants et les pistes de développement qui ont été proposées.