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Parcours de vignerons : Domaine la Fille des Vignes : Aurélie Tailleux
Arnaud FURET, AuteurAprès une expérience dans lagroalimentaire, Aurélie Tailleux est revenue dans sa Drôme natale, en 2018, pour reprendre, avec son père, le domaine familial, composé de vignes et doliviers et certifié bio depuis 2013. Le père et la fille vendent toujours leur récolte à des caves coopératives, mais ces dernières ne valorisent que le Côtes-du-Rhône en bio, mais pas le Côtes-du-Rhône Village. Cest pour cette raison quAurélie Tailleux a créé, en 2019, le domaine la Fille des Vignes. Elle vinifie plusieurs cuvées : une en blanc, une en rosé et deux cuvées en rouge. Le passage en bio du domaine a conduit à davantage dobservation et danticipation : être plus attentif à la météo, distinguer les îlots et les cépages pour identifier les stratégies à mettre en uvre La plus grosse difficulté a été la gestion du désherbage mécanique : le père dAurélie, qui est double-actif, travaillait avec du matériel peu performant. Depuis linstallation de sa fille, ils ont investi dans du matériel et ont gagné en efficacité. Ces viticulteurs essayent de tout mettre en uvre pour nourrir et protéger leur vigne de manière durable : apports de compost de lavande (qui permettent daugmenter considérablement la capacité de rétention en eau du sol), implantation dengrais verts, stratégie sanitaire reposant sur un minimum de traitements réalisés plutôt la nuit pour préserver les auxiliaires Les arbres sont aussi fortement présents sur leur domaine.
La petite enfance des plantes : Visites de pépinières
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurEn France, seulement une douzaine de pépiniéristes (producteurs de plants) pratiquent la biodynamie. Rencontre avec trois d'entre eux, pour découvrir les problématiques spécifiques auxquelles ces professionnels sont confrontés, ainsi que leurs pratiques particulières. 1 À La Feuillade, dans les Cévennes, Denis et Sophie Rauzier pratiquent la biodynamie depuis leur installation en 1993. Ils produisent des plants de fruitiers, de petits fruits et de plantes ornementales, en conteneurs, mais aussi, pour une meilleure résistance au sec et au froid, en racines nues. Avec les soins (détaillés dans l'article) qu'ils prodiguent depuis 30 ans, Denis et Sophie n'ont quasiment pas eu recours au cuivre ou au soufre. 2 Émilie Barde, installée depuis deux ans à l'Alchimie des plantes, dans le Vaucluse, est passée par la case formation pour se lancer en biodynamie. Elle produit plus de 120 variétés de plants de légumes et de plantes médicinales. Son ambition est, à terme, de produire ses propres semences et ses propres boutures. 3 Le projet de Lilian Bérillon, pépiniériste viticole, avec son achat récent du domaine de la Motte (Vaucluse), est de retrouver des vignes plus pérennes et des vins qui se gardent. Il n'existe pas, actuellement, de pépinières viticoles biologiques en Europe ; dans le cas de Lilian Bérillon, la contrainte vient des obligations de traitement pour lutter contre la flavescence dorée.
Vinitech-Sifel : Faire le point sur les enjeux de la bio
Frédérique ROSE, AuteurLa 23ème édition du Vinitech-Sifel, qui s'est tenue à Bordeaux en 2022, a rassemblé plus de 850 exposants et 42 000 visiteurs. Les 70 conférences organisées durant cet évènement ont permis aux vignerons bio de trouver de nombreuses informations, que ce soit sur les alternatives au cuivre, les vins sans sulfites ajoutés, lempreinte carbone du désherbage mécanique Le marché du vin bio a également été lun des sujets phares de ce salon. Anne Hubert, de Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, a rappelé que la région connaît un pic de conversions (comme celui déjà rencontré en 2009-2012). En 2021, les surfaces en conversion représentaient 56 % des 32 528 ha conduits en bio dans cette région. Sur les 1 947 vignerons engagés en bio, 78 % sont indépendants et 22 % sont coopérateurs. En lien avec les interprofessions, Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine a tenté de se projeter sur le dernier des nouveaux volumes de vins bio rentrant sur le marché. Globalement, comme les volumes de vins bio augmentent fortement, la concurrence pour trouver des débouchés samplifie. Toutefois, comme les nouveaux arrivants ont plutôt des vignobles compris entre 5 et 20 ha, il est probable que ces viticulteurs aient déjà trouvé des circuits de distribution et quils ne vendent pas trop de vin en vrac (marché peu porteur). Il est donc possible de supposer que ces nouveaux volumes ne seront pas sans destination, ni sans acheteurs potentiels. Certains intervenants aux conférences soulignent aussi le fait que les viticulteurs doivent travailler avec soin leurs ventes et professionnaliser leur commercialisation. Un encart est également réservé à la gestion de la flavescence dorée en Nouvelle-Aquitaine : cette région a retenu la stratégie denrayement (et non déradication), suite à la parution du nouveau règlement européen dexécution 2022/1 630.
Christophe Riou, directeur général de lIFV : « Obtenir des références pour les systèmes bio »
Frédérique ROSE, AuteurAprès de nombreuses années passées au sein de lInstitut Français de la Vigne et du Vin (IFV), Christophe Riou a été nommé directeur général de cet Institut, en octobre 2021. Dans cette interview, il revient sur la place de la viticulture et de la vinification biologiques au sein de lIFV. Cet institut technique a élaboré un nouveau programme scientifique pluriannuel (2022-2027), nommé Cap 2027, axé sur quatre principaux défis : la production de plants et linnovation variétale, la gestion du dépérissement et des risques sanitaires émergents, la protection durable et la transition agroécologique, le pilotage de la production, ainsi que les attentes des consommateurs et la qualité des vins. Comme la bio est un enjeu transversal, présent dans ces quatre axes, lIFV a recruté, pour la première fois, un référent national viticole bio : Nicolas Constant. Ce dernier a travaillé pendant vingt ans à Sudvinbio. Il est maintenant chargé de suivre les différents projets dexpérimentation liés à la bio (notamment sur la réduction des doses de cuivre, les couverts végétaux et lentretien du sol), deffectuer un travail danimation pour faire remonter les informations entre les différents partenaires, et de faire le lien entre les commissions scientifiques et professionnelles. LIFV a aussi décidé quun système bio serait étudié et comparé dans lensemble de ses travaux de recherche. Au cours de cette interview, Christophe Riou revient aussi sur le Label bas carbone, qui est en cours de création pour la filière viticole.
Filière cognac bio : État des lieux et perspectives
Léa BIZEAU, Auteur ; Léa CUBAYNES, Auteur ; Jeanne KERRINCKX, Auteur ; ET AL., AuteurEn Nouvelle-Aquitaine, en 2021, 13,7 % des vignes étaient conduites en agriculture biologique, soit 32 522 ha certifiés ou en conversion. Parmi les différents bassins viticoles de la région, celui de Cognac est moins "converti", avec 3 % de ses surfaces en AB en Charente et 4 % en Charente-Maritime. A travers cet article, les auteurs dressent un état des lieux de cette filière Cognac bio et de ses perspectives de développement. La moindre proportion de production bio s'explique en partie par la structuration de cette filière, avec du cognac vendu principalement aux maisons de cognac (peu de vente directe) qui ne valorisent pas le produit en bio mais le mélangent aux produits conventionnels. Toutefois, les choses changent petit à petit. Du côté de la production, plusieurs groupes de producteurs bio (DEPHY Bio, par exemple) se sont constitués pour travailler sur les performances techniques de leurs vignobles, et notamment sur la gestion des maladies (mildiou et flavescence dorée principalement), des ravageurs et des adventices. L'un des grands objectifs : réduire les doses de cuivre utilisées. Ainsi, même si le cognac biologique est aujourd'hui encore minoritaire, ses perspectives de développement sont encourageantes.
Flavescence dorée : De léradication à lenrayement ?
Frédérique ROSE, AuteurLa réglementation encadrant les stratégies de lutte contre la flavescence dorée (FD) devrait évoluer. Un règlement européen denrayement de la FD est, en effet, en préparation et devrait compléter le RCE 2016-2031 relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux. Ce nouveau règlement denrayement prévoit dadapter les mesures de lutte contre les organismes nuisibles largement présents sur le territoire de lUnion Européenne, et pour lesquels les objectifs déradication ne sont plus réalisables. Le projet de règlement définit des zones où la maladie ne peut plus être éradiquée. Ces zones sont entourées de zones tampon, dune largeur dau moins 2,5 km, où les mesures de gestion seront renforcées afin déviter la propagation de la maladie dans les zones indemnes. Ainsi, parmi les zones de lutte obligatoire actuelles, certaines resteront avec un objectif déradication, et dautres deviendront des zones basées sur une stratégie denrayement. Cet article est accompagné de deux encarts. Le premier est dédié au projet Risca, qui a étudié, de 2019 à 2021, linfluence des friches viticoles et des vignes ensauvagées sur la gestion de la flavescence dorée. Le second apporte des informations sur une méthode de surveillance efficace de la flavescence dorée : la surveillance déléguée à un Gdon (Groupement de défense contre les organismes nuisibles). Les vignerons et lÉtat (via la Fredon) financent des professionnels, salariés du Gdon, pour effectuer cette surveillance. Cette organisation est illustrée par le Gdon du Gaillacois, dans le Tarn.
Miser sur la biodiversité pour freiner la propagation de la flavescence
En Ardèche où, comme ailleurs, la flavescence dorée provoque des dégâts sur les pieds de vigne, une dizaine d'agriculteurs ont constitué un groupe Ecophyto 30 000 pour travailler, ensemble, sur des méthodes alternatives et sur la biodiversité afin de limiter les traitements. Outre la volonté de favoriser le retour des insectes après d'éventuels traitements obligatoires, les pratiques du groupe visent aussi à développer la biodiversité fonctionnelle afin de limiter la propagation de la flavescence dorée, dont le vecteur est la cicadelle. Ils ont donc suivi des formations sur les haies ou encore sur la construction de nichoirs afin de favoriser la présence d'insectes et de petits animaux auxiliaires.
Optimiser les traitements en bio contre la flavescence
Isabelle MONTIGAUD, AuteurLe Pyrévert est un insecticide dorigine naturelle autorisé depuis 2008 pour lutter contre la flavescence dorée en viticulture biologique. Pour optimiser son efficacité, la qualité de la pulvérisation est essentielle : comme la cicadelle aime bien être à lombre, elle se trouve souvent sur la face inférieure des feuilles, et il est important de mettre en place une pulvérisation qui cible le cur du feuillage. Néanmoins, pour tenter dexpliquer la variabilité de lefficacité du Pyrévert, des essais ont été conduits, dès 2012, par SudVinBio. De nouveaux essais, avec une approche multicritère, ont été conduits en 2020 et 2021, en Occitanie. Les résultats montrent que lefficacité est plus importante si le traitement est réalisé le soir. Il est aussi possible dobtenir une bonne efficacité tôt le matin, mais les traitements en soirée (après 19 h) permettent de mieux préserver la faune auxiliaire et les pollinisateurs. Il est aussi recommandé dappliquer le Pyrévert seul. Le mélanger avec des produits à base de soufre peut, par exemple, augmenter les problèmes de phytotoxicité. La mise en place de comptages de cicadelles, actuellement en cours dessai avec les Fredon, permet également de mieux cibler les traitements, voire den économiser. Par ailleurs, un adjuvant (lhuile de sésame), permettant daméliorer lefficacité des pyréthrines, devrait bientôt arriver sur le marché.
Plants de vigne bio : Expérimenter pour lever les blocages
Frédérique ROSE, AuteurEn 2036, les vignerons bio seront obligés de planter des plants de vigne biologiques, et ce, sans dérogation possible. La filière se mobilise pour lever les principaux freins à la production de plants bio, à savoir la lutte contre le mildiou sur les jeunes plants et la lutte contre la flavescence dorée sur les vignes mères de porte-greffes. Cet article évoque plusieurs pistes de recherche pour lever ces deux freins. Il questionne également dautres points, dont la localisation et le besoin de terres bio des pépinières biologiques. Il faudra, en effet, que les parcelles soient certifiées bio et respectent un certain délai de retour (rotation des cultures). La mixité bio/non bio est envisageable, mais lInao préfère éviter lalternance de systèmes biologique et conventionnel sur une même parcelle. Pour répondre à cette problématique de localisation et de mixité, il est aussi envisageable de faire évoluer le métier de « pépiniériste » en « spécialiste du surgreffage ». Les pépiniéristes pourraient, par exemple, livrer des plants de porte-greffes aux vignerons qui les installeraient dans leurs parcelles. Les pépiniéristes enverraient ensuite leurs équipes pour greffer ces plants directement sur place. Cet article est aussi accompagné dun encart sur le projet Casdar Pepvitibio (2022-2025), qui est dédié à la production de plants de vigne bio. Les membres du projet travaillent sur : la lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée sur les vignes mères de porte-greffes ; les différentes possibilités de gestion du mildiou ; lamélioration de la pulvérisation en pépinière ; lutilisation de paraffine (pour le greffage) ; la prévention des problèmes racinaires des porte-greffes ; le désherbage mécanique des plants.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Jean-Claude Rateau est lun des précurseurs en biodynamie dans les Grands Crus de Bourgogne. Il sest installé en 1979, à Beaune, sur 1,30 ha de vignes familiales, puis sest agrandi petit à petit pour atteindre 9 ha. Il est investi dans des démarches collectives pour analyser les sols, soigner la vigne et tester de nouvelles techniques culturales pour faire face au changement climatique. En 2019, il sest également lancé dans lagroforesterie en plantant onze espèces darbres dans ses vignes et autour de ses parcelles. Sébastien Branger est basé dans le Muscadet (Pays de la Loire). Lorsquil a repris le domaine familial, en 2001, il a fait le choix dune conversion progressive de ses 30 ha, avec le projet de passer en biodynamie. Comme ses vignes sont soumises au climat océanique, avec des entrées marines, il lutte avec vigilance contre le mildiou, loïdium et le botrytis, en adaptant ses traitements, la taille, leffeuillage
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier est situé dans la Vallée de la Loire. Il sagit de celui de Sandrine Deschamps, qui a créé son propre domaine, distinct de celui de son mari, en 2003. Son domaine sétend sur 3,11 ha. Le couple sentraide et échange certaines tâches selon les compétences de l'un et de l'autre, mais chacun produit des vins AOC Bourgueil avec sa propre signature. Les vins de Sandrine Deschamps sont féminins, frais et à boire dans lannée. Le second domaine, le GAEC Pioch Farrus, est basé dans le Languedoc. Il est conduit en bio depuis 2018 et il est géré par Brice Salic, viticulteur depuis vingt ans. Brice cherche à adapter ses pratiques de travail du sol et de fertilisation pour arriver à composer avec ses terres peu fertiles. Il adapte aussi sa stratégie de gestion des maladies par îlots, pour éviter les traitements systématiques et, ainsi, limiter le nombre total de traitements. Il vinifie et commercialise son vin via la cave coopérative LEstabel, qui amorce sa transition vers la bio.
Flavescence dorée : aspirer plutôt que traiter ?
Xavier DELBECQUE, AuteurLes partenaires du projet Feader Vacuum bug essaient de voir sil est possible daspirer les cicadelles dans les vignes, plutôt que de traiter ces dernières. Le but de ce projet est, en effet, de trouver des alternatives à la lutte chimique pour contrôler le développement de cet insecte vecteur du phytoplasme de la flavescence dorée. Pour cela, lInrae de Montpellier a développé un prototype de machine capable daspirer lensemble du profil de la vigne, tout en ayant une vitesse davancement correcte. Pour tester son efficacité, des essais comparent quatre modalités : un témoin sans traitement, deux traitements différents (pyrévert et traitement conventionnel) et laspiration. Des comptages sur feuilles et sur pièges (plaques jaunes) sont réalisés avant traitement, puis trois jours après. Tout ce qui est aspiré par la machine est également identifié. Les premiers tests ont permis daspirer environ 0,5 cicadelle par mètre linéaire. Lobjectif est darriver à une efficacité a minima comparable à celle du traitement au pyrévert (soit minimum 70 % defficacité).
Flavescence dorée : Nouvel arrêté ministériel : des changements
Arnaud FURET, AuteurAu début de lannée 2021, un nouvel arrêté ministériel de lutte contre la flavescence dorée était en consultation publique. Cet arrêté a été validé, puis publié le 27 avril 2021. Il a été réécrit pour être en conformité avec la réglementation européenne et apporte dimportants changements pour la bio. Il introduit notamment une obligation de surveillance des zones exemptes de flavescence dorée, en plus des zones déjà atteintes. Suite à lidentification dun cep contaminé par cette maladie (via une analyse officielle), tous les plants présentant des symptômes de flavescence dorée dans une zone définie autour du cep contaminé devront être arrachés. Larrachage de parcelles entières ou en partie seffectuera désormais dès que le taux de ceps contaminés dépasse 20 %. Avec ce nouvel arrêté, il est aussi possible dutiliser des moyens de lutte alternatifs (ex : traitement à leau chaude) dès quils seront disponibles et validés par le Ministère en charge de lagriculture. Le contrôle des vignes mères (de greffons et de porte-greffes) et des pépinières devra également être systématique.
Maîtriser la flavescence dorée : Des essais pour limiter son expansion
Arnaud FURET, AuteurLa flavescence dorée (maladie classée parmi les jaunisses de la vigne) gagne du terrain en France : des micro-foyers ont été détectés en Champagne et elle continue à se propager en Bourgogne. Pour juguler cette épidémie, il est nécessaire de garder un environnement sain (éviter les repousses de vignes sauvages qui peuvent représenter des foyers de maladie) et d'éviter dintroduire de nouveaux plants malades. Lune des faiblesses en bio est la variabilité de lefficacité du traitement Pyrévert contre la cicadelle vectrice de cette maladie. Sudvinbio propose dailleurs une méthode de vérification de lefficacité du traitement, basée sur un comptage de larves de cicadelle sur les feuilles. Un épamprage rigoureux favorise la disparition des larves juvéniles et un réglage optimal du pulvérisateur, permettant datteindre le dessous des feuilles (lieu de vie de la cicadelle), augmente lefficacité du traitement. Depuis 2015, Agrobio Périgord teste des alternatives (autres insecticides, huiles de paraffine ), mais les conclusions ne sont pas évidentes : il est difficile de trouver des sites dessais en dehors des périmètres de lutte obligatoire avec des populations de cicadelles significatives. Point positif : la réglementation a évolué au printemps 2021 en faveur du traitement à leau chaude des plants. Cet article est complété par le témoignage dHélène Thibon, vigneronne en Ardèche, qui mise sur la surveillance et la solidarité entre vignerons.
Un nouvel arrêté pour la lutte contre la flavescence dorée
Véronique BARGAIN, AuteurLe 27 avril 2021, un arrêté définissant les méthodes de lutte contre la flavescence dorée en viticulture a été publié au Journal officiel. Les principales obligations et mesures à mettre en uvre, notamment par les viticulteurs et les pépiniéristes, sont présentées dans cet article. Ce nouvel arrêté rend possible la production de plants bio à la condition que, si les traitements utilisés ne permettent pas de lutter contre les stades larvaires et adultes du vecteur de la maladie, le matériel végétal doit subir un traitement à l'eau chaude.
La réglementation évolue : Les plants bio de vigne boostés
Louise JEAN, AuteurA partir du 1er janvier 2022, les viticulteurs bio devront demander des dérogations pour utiliser des plants de vigne non bio, au risque de perdre leur label et de devoir relancer une conversion sur trois ans des surfaces concernées (pour rappel, cette mesure devait initialement entrer en vigueur au début de lannée 2021). De plus, à partir du 1er janvier 2037, les dérogations ne seront plus possibles. Pour être en mesure de respecter la réglementation, les chantiers vont être conséquents pour créer une filière bio car, à ce jour, loffre en plants bio est inexistante. Ceci sexplique par deux injonctions contradictoires : dun côté, la lutte obligatoire contre la flavescence dorée (qui nécessite des traitements phytosanitaires non autorisés en bio), de lautre, le règlement bio qui interdit lutilisation de produits de synthèse. Il est techniquement possible dutiliser des traitements à leau chaude pour lutter contre la flavescence, mais leur usage nécessite de faire évoluer la réglementation (un groupe dexperts sest penché sur ce sujet en 2020 et la réglementation devrait évoluer en 2021). Dautres défis restent à relever, notamment celui des surfaces (les rotations pour produire des plants bio nécessitent d'avoir cinq fois la surface où des plants seraient cultivés) ou celui de la cire (actuellement non disponible en bio).
Dossier : Bio : les acquis de lexpérience
Xavier DELBECQUE, Auteur ; Catherine GERBOD, Auteur ; Justine GRAVÉ, AuteurNathalie et David Drussé sont viticulteurs bio en Indre-et-Loire depuis 5 ans. Olivier Roches est viticulteur bio, en Dordogne, et converti à l'AB depuis 10 ans. Rémy Soulié est aussi producteur de vins, dans lHérault, sur une exploitation familiale qui na jamais connu de traitements chimiques et en AB depuis 20 ans. Chacun revient sur les points-clés de son métier. Malgré des anciennetés en AB différentes, chacun saccorde sur limportance de lobservation de la vigne, sur la nécessité danticiper pour agir au bon moment et ne pas se faire déborder, par lherbe éventuellement mais surtout par les maladies, comme le mildiou. Le travail du sol est aussi un élément important et chacun doit trouver litinéraire technique qui convient à sa situation. La qualité de la pulvérisation est aussi un point essentiel pour réussir ses interventions. Si Nathalie et David réfléchissent encore au meilleur itinéraire technique pour eux, notamment pour maîtriser lherbe, Olivier, en Dordogne, met en avant limportance davoir une vigne en bon état au moment de la conversion pour avoir un outil de production performant. Lui-même a dû accélérer la remise en état de sa vigne pour compenser la baisse des rendements une fois passé en AB. Pour Rémy, dans lHérault, un des éléments-clés est de mécaniser tout ce qui peut lêtre, notamment pour ne pas se laisser déborder et ne pas être tributaire dune main duvre parfois difficile à trouver, alors quil faut passer plus de temps dans la vigne en bio quen conventionnel. Ces deux derniers vignerons se diversifient aussi, le premier avec des gîtes sur la ferme et le second avec le photovoltaïque.
Plants de vigne bio : Le dossier avance
Frédérique ROSE, AuteurComment avoir des plants de vigne bio disponibles en 2035 ? La Fnab avait lancé la réflexion, en organisant un colloque sur ce sujet en janvier 2019. Depuis, les professionnels du secteur se sont emparés de la problématique. La Fédération française de la pépinière viticole a notamment créé une commission technique nationale chargée daborder les problèmes rencontrés par les pépiniéristes, avec un sous-groupe plants de vigne bio. Ce dernier a commencé par réaliser un état des lieux des pratiques françaises et européennes. La prochaine étape est de déposer un dossier Casdar avec la Chambre dagriculture du Var, afin dexpérimenter de nouvelles pratiques pour trouver des alternatives aux impasses techniques actuelles (ex : gestion du mildiou et de la flavescence dorée, alternatives aux paraffines hormonées pour le greffage). Du côté des vignerons, un comité de pilotage a été créé sur le bassin du Val de Loire et de la région Centre-Val de Loire. Il est animé par Bio Centre, la Cab des Pays de la Loire et un conseiller du Gabbto (groupement des agriculteurs bio de Touraine). Ce groupe réalise des actions de sensibilisation sur limportance de la qualité du matériel végétal auprès des vignerons. Il organise également des visites chez des pépiniéristes pour mieux appréhender leurs problématiques et mène des réflexions autour des porte-greffes.
Colloque plants bio : Ouvrir le débat
Frédérique ROSE, AuteurA linitiative de la Fnab et de la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire, le colloque sur les plants de vigne bio de janvier 2019 a réuni une centaine de participants (viticulteurs, pépiniéristes, techniciens, représentants des administrations). Actuellement, la majorité des plants sont issus du conventionnel et beaucoup de viticulteurs se contentent de ce système puisquil faut trois ans avant que le plant ne rentre en production (soit le temps dune conversion). Toutefois, avec la révision du règlement bio, ils auront pour obligation de se fournir en plants bio dici 2035. Lobjectif de ce colloque était que tous les acteurs concernés par ce changement échangent sur leurs contraintes respectives. De nombreuses questions ont ainsi été soulevées : Quelle est la définition dun plant de vigne bio ? Quels sont les critères de qualité attendus ? Faut-il continuer la multiplication clonale ou revenir à la sélection massale ? Quelle réglementation spécifique compatible avec les normes techniques et sanitaires en vigueur ? Globalement, les blocages réglementaires concernent principalement la gestion de la flavescence dorée, notamment pour les pépiniéristes et les viticulteurs en périmètre de lutte obligatoire (PLO). Un autre verrou est la dose de cuivre à respecter, plus problématique en pépinière. Le Cnab, via sa commission semences et plants, a déjà travaillé sur ce sujet et a pu apporter quelques propositions pour un futur cahier des charges spécifique à la production de plants de vigne bio.
Dossier : Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons doivent sans cesse ajuster leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité. Ce dossier détaille les stratégies et choix mis en uvre par deux domaines viticoles bio et une par cave coopérative pour y parvenir. Dans le Gaillacois (Tarn), Alain Rotier et Francis Marre cultivent 35 ha de vignes sur un plateau à 200 m daltitude, avec un climat à tendance océanique et une influence méditerranéenne. Ils sont passés en bio en 2009 et sont bien installés dans leurs pratiques, ce qui ne les empêche pas de relever de nouveaux défis pour augmenter la cohérence de leur système. La gestion de lenherbement, du mildiou et des bioagresseurs sont au cur de leurs préoccupations. Dans le Gard, la cave coopérative Héraclès parie sur le bio depuis plus de 20 ans. Elle est devenue le leader du vin bio en vrac, avec une large part sans sulfites. Lors des vendanges 2018, elle a inauguré un nouveau chai ultra-moderne baptisé « Temple de la bio ». Jean-Fred Coste, le président de cette cave coopérative, revendique à la fois qualité, hygiène, innovation et anticipation. En Espagne, Josep Maria Albet i Noya est investi dans la bio depuis 1978. Avec son fils, il dirige un domaine de 72 ha de vignes tout en gérant à côté 8 ha de cultures et 127 ha de bois. Le domaine viticole emploie 26 personnes réparties entre la vigne, le chai et la commercialisation. Josep Maria Albet i Noya nhésite pas à sengager dans de nombreux projets de recherche. Il participe notamment à la création de cépages résistants à la sécheresse et aux maladies.
La flavescence dorée en agriculture biologique
Marie LARGEAUD, Auteur ; Nicolas CONSTANT, Auteur ; Emma CARROT, AuteurEn viticulture, la flavescence dorée (FD) est une maladie incurable causée par un phytoplasme, qui engendre le dépérissement du pied de vigne. Cette maladie, très présente dans les vignobles occitans et très contagieuse, est transmise par la cicadelle de la flavescence dorée. Lorsque la maladie se présente, des traitements insecticides sont obligatoires et les pieds touchés doivent être arrachés. Limpact économique est donc non négligeable. Cette problématique entre dautant plus en compte dans le cas dune conversion en agriculture biologique. A ce jour, seul le pyrèthre naturel, insecticide dorigine végétale, est autorisé en bio pour lutter contre la cicadelle, au stade larvaire. Un essai sur les effets du pyrèthre naturel, réalisé en 2017, montre la sélectivité de la substance et donc limpact faible sur le reste de la faune du vignoble. En effet, cet essai confirme limpact sur les acariens, bien que peu durable dans le temps, mais montre quil nentraîne pas de baisse des autres arthropodes présents. Baptiste Cartier, responsable dun domaine de 22 ha conduits en bio, a créé un GDON (groupement de défense contre les organismes nuisibles) afin de ne pas être soumis à un traitement préventif insecticide obligatoire. De nouveaux outils dinformation et de prospection ont été mis en place afin dessayer de limiter la propagation de la FD.
Flavescence dorée : De nouvelles pistes de recherche
Frédérique ROSE, AuteurÀ ce jour, trois leviers sont connus pour se protéger contre la Flavescence dorée (FD) en viticulture : limplantation de ceps indemnes, larrachage des pieds symptomatiques et lapplication des traitements obligatoires. Au-delà des vignes cultivées, des réservoirs possibles comme les vignes abandonnées ou les repousses de porte-greffes nécessitent aussi dêtre surveillés, car le risque de contamination est élevé. En Aquitaine, larrêté national de 2013, qui stipule quen cas de maladie, le pied doit être arraché, est appliqué à la lettre et beaucoup de cas sont recensés dans les vignes abandonnées. Au bord de la Garonne, un groupe de travail a repéré des larves sur 6 à 80 % des vignes sauvages ou abandonnées selon les sites. Les repousses de vigne pouvant se trouver sur des terrains privés, les particuliers y sont sensibilisés. Le projet Risca tente dévaluer comment les cicadelles se déplacent, de la friche à la culture, afin dadapter une protection phytosanitaire. Une autre voie étudiée est de rendre la cicadelle « inoffensive » en lempêchant de transmettre le phytoplasme à lorigine de la maladie (action sur l'ARN de la cicadelle). Dautres pistes de recherche sont en cours, comme la confusion vibratoire pour empêcher les cicadelles de communiquer, ou encore la sensibilité variétale. Face au temps que représente la prospection dans les vignes, lécole dagronomie de Purpan travaille à lutilisation de caméras multi-spectrales pour détecter les symptômes.
Guide technique : Les pratiques bio dans le vignoble des Charentes
Réalisé conjointement par le réseau dagriculteurs biologiques (FRAB Nouvelle-Aquitaine, Vitibio) et les Chambres dagriculture de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres, ce document fournit une synthèse sur la viticulture biologique pratiquée dans le Cognaçais aujourdhui. Sans être exhaustif, il apporte des éclairages permettant d'aller vers des pratiques moins polluantes, notamment contre le mildiou qui reste une préoccupation majeure dans les Charentes. La réglementation en matière d'utilisation du cuivre est rappelée. Un deuxième point porte sur la gestion de la flavescence dorée.
La viticulture bio planche sur ses futurs plants
Catherine GERBOD, AuteurLa production de plants de vigne bio a fait lobjet dun colloque national, le 9 janvier 2019, à Paris. Lobjectif était de préparer la filière à lobligation dutiliser des plants bio à partir de 2035. Un plant bio est issu dun porte-greffe bio, dun greffon bio et dun sol bio. Selon plusieurs acteurs de la filière, il devient indispensable que la recherche débloque des fonds afin de résoudre quelques impasses techniques avant de développer cette production. Le principal obstacle reste la cicadelle, le vecteur de la flavescence dorée (il nexiste pas de produit compatible avec le cahier des charges AB pour lutter contre ce ravageur). Un autre obstacle est celui de la disponibilité des terres bio : une rotation sur cinq ans reste indispensable et il est difficile de trouver suffisamment de surface en bio pour pouvoir lassurer. Christophe Hebinger, pépiniériste en Alsace (lune des rares régions qui nest pas touchée par les problèmes de cicadelle), produit des plants de vigne bio depuis une quinzaine dannées. Il a opté pour une sélection massale. La densité de ses plantations est faible afin que les plants aient plus de nutriments. Les plants croissent plus lentement mais sont plus résistants. Leurs racines sont plus grosses, moins nombreuses, et avec une capacité de reprise tout aussi bonne. Dun point de vue technique, les porte-greffes sont palissés afin de pouvoir assurer un désherbage mécanique.
Comment la viticulture biologique peut contribuer à une agriculture durable : Des techniques appropriables par tous pour réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques
Ce document fait la synthèse des travaux conduits, depuis 2011, par le réseau DEPHY d'Agrobio Périgord. Avec 8 ans de recul sur les expérimentations conduites dans 11 domaines viticoles du Périgord, en bio (dont 3 en biodynamie) ou en conversion, les résultats apportent la preuve que l'agriculture bio, et en particulier la viticulture bio, est un scénario possible pour faire face aux changements climatiques. De nombreux viticulteurs français issus de territoires variés viennent aujourd'hui visiter les viticulteurs partenaires de ces travaux car ils font aujourd'hui figure de référents à l'échelle nationale. Au sommaire : - Présentation du réseau DEPHY dAgrobio Périgord ; - Leviers mis en place pour atteindre les objectifs (réduction du nombre de traitements) ; - Les résultats IFT du réseau (en particulier cuivre / mildiou et Black Rot ; insecticides / cicadelles de la flavescence dorée, Eudémis ; soufre / oïdium et Black Rot ; insecticides biocontrôle / Eudémis (Bacillus thuringiensis et confusion sexuelle)) ; - Biodynamie et phytothérapie ; - Stratégies de gestion des maladies (mildiou) ; - Passage en bio : est-ce que mes rendements vont baisser ? ; - Expérimentations dAgrobio Périgord : Biodiversité des arthropodes ; Travaux sur leudémis ; Travaux sur la flavescence dorée et sa cicadelle vectrice ; Maîtrise des dégâts de cicadelles vertes ; Test des Outils dAide à la Décision (OAD) en réseau de grandes parcelles ; Biocontrôle ; Suivi de parcelles de variétés résistantes ; GIEE : Les couverts végétaux en viticulture dans le Bergeracois ; - Perspectives.
Comment lutter contre les maladies et les ravageurs en Bourgogne selon les principes de la viticulture biologique : Guide technique février 2017
Ce guide technique s'adresse à tout viticulteur bio, nouveau converti ou en démarche de conversion, et plus largement à toute personne intéressée par la pratique de la viticulture biologique. Il se compose de 6 fiches pratiques recensant les maladies et ravageurs principaux rencontrés dans le vignoble bourguignon : mildiou, oïdium, black rot, pourriture grise, vers de la grappe, flavescence dorée. Chaque fiche présente des informations pour reconnaître ces maladies et ravageurs, les principaux moyens pour lutter contre eux et des témoignages de viticulteurs y ayant été confrontés.
Dossier viticulture : Santé de la vigne : Des essais juteux
Frédérique ROSE, AuteurCe dossier est consacré aux essais et aux recherches en cours en viticulture bio. Tout d'abord, dans une interview, deux techniciens, Eric Maille d'Agrobio Périgord et Anne-Claire Bordreuil d'Interbio Franche-Comté, reviennent sur les enjeux actuels, la protection des vignes, les innovations prometteuses, les questions de fertilisation et de matériels viticoles, ainsi que sur l'avenir du matériel génétique des plants. Un encart présente une expérimentation en homéopathie et isothérapie réalisée dans les Pays de la Loire. Un article s'intéresse ensuite aux essais menés par Agrobio Périgord pour réduire les intrants : produits de bio-contrôle contre eudémis (argile, traitement Bt, miel, saccharose...) et contre la flavescence dorée (différents pyrèthres naturels, huile de vaseline). Dans un autre article, Jean-Pascal Goutouly, chercheur à l'Inra de Bordeaux, rappelle quelques fondamentaux sur les liens entre la physiologie de la vigne et l'assimilation d'azote. Enfin, un dernier article est réservé à la fertilisation : Jean-Luc Morel et son fils Valentin, vignerons en cours de conversion à Poligny dans le Jura, souhaitent apporter du fumier frais sur leurs vignes. Mais la question de l'équipement pour l'épandage les freine. Ils entament une réflexion à plusieurs autour d'un prototype d'épandeur adapté à leur terroir.
Flavescence dorée : sus aux traitements superflus !
Xavier DELBECQUE, AuteurLa flavescence dorée, et donc son vecteur, la cicadelle, font l'objet de périmètres de lutte obligatoire. En agriculture biologique, ce sont des traitements au pyrèthre, insecticide naturel mais non sélectif, qui sont réalisés. Agrobio Périgord et le SRAL Aquitaine (Service Régional de l'alimentation) ont travaillé sur un protocole qui permettrait aux viticulteurs bio de s'affranchir du dernier traitement obligatoire. Basé sur l'observation et le comptage de larves de cicadelles présentes dans les vignobles dès leur premier stade et plus tard dans la saison, ce protocole doit être encadré par un technicien et une demande de dérogation doit être faite auprès de l'État pour pouvoir supprimer ce dernier traitement obligatoire. En 2016, 35 ha en agriculture biologique, sur 42 concernés, en ont bénéficié.
Soigner la vigne par les plantes : Une des pistes dexpérimentation pour la flavescence dorée
Fleur MOIROT, Auteur ; Arnaud FURET, Auteur ; Marc CHOVELON, Auteur ; ET AL., AuteurEn Auvergne-Rhône-Alpes, des viticulteurs expérimentent des pratiques alternatives au pyrèthre pour lutter contre la flavescence dorée. En Ardèche notamment, des expérimentations ont démarré et se sont inspirées des formations d'Eric Petiot avec, en premier lieu, des éléments pour renforcer le sol. Plusieurs critères ont été identifiés pour connaître et suivre le potentiel des sols : le paramagnétisme, la conductivité, le PH et le redox du sol et sa capacité à dégrader les matériaux. Pour rétablir les paramètres et équilibrer un sol, divers apports sont bénéfiques au sol : micro-organismes, fumure, engrais verts, poudre de basalte, de zéolite, de charbon de bois, extraits fermentés de consoude et/ou de luzerne... Un encadré précise quelques définitions (rédox, PH, paramagnétisme, micro-organismes efficaces (Em)). Un deuxième article présente les expérimentations en cours dans le réseau bio, notamment l'application de sucres sur la cicadelle de la flavescence dorée, et des tests de produits alternatifs ou complémentaires au pyrèthre naturel.
Flavescence dorée, un fléau indéfectible ?
Clara DE NADAILLAC, AuteurDéclarée maladie de quarantaine en 2003, la flavescence dorée fait l'objet d'un plan de lutte obligatoire. Pourtant, sa propagation continue sur le territoire français. Cette maladie, causée par une bactérie de type phytoplasme, est transmise par un insecte, la cicadelle. Les résultats peu satisfaisants de la lutte pourraient être liés, d'une part, à la difficulté d'identifier ce vecteur dans les parcelles, et, d'autre part, à l'efficacité de cette maladie à se transmettre. Les insecticides aujourd'hui autorisés sont lessivables, et ce, d'après les experts témoignant dans cet article, y compris en agriculture biologique (pyrèthre naturel utilisé en produit de contact). Autre facteur favorable à la maladie et difficilement maîtrisable : l'existence de foyers, et donc de sources de contamination, dans les espaces non cultivés (friches, vignes plantées sur les ronds-points, aulnes sauvages...). Parmi les travaux de recherche en cours, certains concernent la détection des pieds malades, par drone, avion ou satellite, afin de permettre un arrachage le plus précoce possible des vignes touchées. Concernant la lutte en elle-même, les pistes les plus prometteuses sont la confusion acoustique des accouplements et l'utilisation de symbiontes, des bactéries qui pourraient perturber le comportement de la cicadelle ou sa reproduction.
Maîtrise de la flavescence dorée : De nouvelles expérimentations
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre de la lutte contre la flavescence dorée sur vignes, la recherche d'alternatives au pyrèthre se poursuit au sein de Sudvinbio, association interprofessionnelle de la viticulture biologique. Des mélanges à base d'huile végétale et de talc ont notamment été testés. Les premiers résultats pour un traitement ovicide sont encourageants mais restent à confirmer en année de forte pression du ravageur, 2015 ayant été une année de faible pression. Par ailleurs, un aspirateur à cicadelles a été construit, sur la base d'un aspirateur à feuilles mortes. Malgré des améliorations à apporter, cet aspirateur pourrait être un outil de lutte complémentaire intéressant.
Cuivre et flavescence dorée : Epées de Damoclès sur les bio
Frédérique ROSE, AuteurSelon Marc Chovelon (Itab et Grab) et Eric Maille (Agrobio Périgord, Fnab et Itab), techniciens référents bio en viticulture, la flavescence dorée et l'éventuelle réduction des doses de cuivre autorisées sont les principales difficultés qui planent sur la filière viticole biologique. Tous deux s'expriment sur la question dans cette interview. Concernant le cuivre, il n'existe, à ce jour, pas d'alternatives qui pourraient le remplacer. Seules des solutions partielles ont pu être trouvées, permettant de réduire les doses. Concernant la flavescence dorée, des essais sont en cours. Le traitement à l'eau chaude des plants en pépinières apparaît comme un levier important pour limiter la propagation de la maladie.
Flavescence dorée : les bases à connaître
Elisabeth BOUDON-PADIEU, AuteurLa flavescence dorée est une jaunisse de la vigne due à un phytoplasme, lui-même transmis par un insecte, la cicadelle (Scaphoideus titanus). En l'absence de traitement curatif, il est primordial de comprendre les facteurs de risque de contamination afin de pouvoir limiter l'épidémie. Cet article revient sur l'histoire de la maladie, détectée en Europe dans les années cinquante, et sur les biologies de l'agent infectieux et de son insecte vecteur.
Pesticides : Résistance vigneronne aux pesticides
Vigneron en bio en Bourgogne et Beaujolais, Thibault Liger-Belair était convoqué au tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône (Rhône), le 19 mai 2015, pour avoir refusé de traiter contre la flavescence dorée. Le procès a été reporté à novembre. La Confédération paysanne, qui soutient ce viticulteur, rappelle la cause principale, selon elle, de la présence de flavescence : la vente de plants contaminés. Elle rappelle que cette contamination est facilement évitable en chauffant les plants, mais que cette pratique entraîne effectivement une perte des plants les plus sensibles. Selon elle, pour éviter la perte de chiffre d'affaires, les grosses pépinières françaises chauffent une partie des plants pour l'exportation et écoulent sur le marché français les plants les plus fragiles, non chauffés. La Confédération paysanne rappelle également que, depuis plusieurs années, une démarche de protection du vignoble, sans traitement pesticide, a été mise en place avec succès dans le Nord Vaucluse à son initiative : obligation de traitement des plants à l'eau chaude, surveillance attentive des vignes, arrachage immédiat de tout plant présentant le moindre symptôme et traitement mais ne dépassant pas l'aire de vol des cicadelles...
Pratiques à la ferme : Comment lutter contre la flavescence dorée ?
La flavescence dorée de la vigne est en constante progression sur le territoire français et provoque des dégâts importants dans les vignobles. Cette maladie, diffusée par un insecte ravageur, la cicadelle Scaphoideus titanus, et par la mise en circulation de plants contaminés, est aujourd'hui incurable sur vigne en place. Après un rappel des symptômes de la flavescence et de la biologie de l'insecte responsable, l'article fait le point sur la prophylaxie et sur les moyens de lutte, en particulier sur le Pyrévert, à base de pyrèthre, seul produit utilisable en AB à être homologué en France. Le protocole, qui comprend deux actions principales, ainsi que quelques conseils d'utilisation, sont présentés. Les vignerons, bio et conventionnels, se mobilisent ensemble pour détecter et arracher les ceps touchés, seul moyen de contrôler et de prévenir l'extension de la maladie. Fanny Monbouché, viticultrice bio dans le Bergeracois, fait partie du réseau de surveillance participatif mis en place, en 2009, par AgroBio Périgord. Elle explique les raisons de son implication au sein de ce réseau.
Protection de la vigne : De nombreuses expérimentations
Frédérique ROSE, AuteurPlusieurs conférences organisées par SudVinBio et l'IFV lors du salon Millésime Bio 2015 ont permis de présenter des expérimentations sur la lutte contre la flavescence dorée, le mildiou et la pourriture grise. Face à la flavescence dorée, Nicolas Constant, de SudVinBio, estime que seule la combinaison de plusieurs méthodes pourra avoir une réelle efficacité. Parmi celles-ci, la confusion vibratoire, des techniques de « push and pull », et l'amélioration variétale sont abordées dans cet article. Dans la lutte contre le mildiou, l'action antisporulante de la prêle est désormais prouvée. Enfin, contre le botrytis, deux produits sont testés chez des viticulteurs (18 essais). Les résultats sont prometteurs et d'autres essais visant à améliorer les protocoles vont être mis en place par le réseau Resaq Viti Bio, regroupant une dizaine de partenaires.
Flavescence dorée : Une maladie sous haute surveillance
Myriam GOULETTE, AuteurLa flavescence dorée, maladie des vignes dont le principal vecteur de dissémination est la cicadelle, mobilise de nombreuses personnes depuis plusieurs années. La lutte est devenue obligatoire sur plus de la moitié du vignoble français. Dans les zones concernées, le traitement doit être effectué même sur les parcelles où la maladie n'est pas présente, ce qui peut être néfaste pour la biodiversité, selon François Fourques, vigneron et référent viticulture à la Fnab. Afin de réduire les traitements obligatoires, certaines mesures se mettent en place, comme dans le Libournais : suivi par un Groupe de défense contre les organismes nuisibles (GDON) afin de détecter les pieds suspects, arrachage de ces pieds, et surveillance de la présence de cicadelles par piégeage. En bio, le Pyrevert est efficace contre la cicadelle, mais son utilisation peut être contraignante. Sudvinbio a donc fait des essais pour faciliter celle-ci tout en conservant un niveau d'efficacité acceptable. Des essais avec d'autres produits n'ont pas permis, à ce jour, de trouver un traitement alternatif économiquement acceptable pour les viticulteurs bio.
La gestion de la Flavescence dorée en viticulture biologique
La flavescence dorée est une maladie à phytoplasme (bactérie sans paroi) qui touche les vignes et est transmise par un insecte : la cicadelle (Scaphoideus titanus). En 2013, la moitié du vignoble français était concernée par cette maladie incurable. La lutte s'organise autour de trois axes d'action : - l'implantation de ceps sains, par exemple après les avoir traités à l'eau chaude ; - l'assainissement du vignoble, par une surveillance de celui-ci et l'arrachage des souches contaminées ; - et la maîtrise des populations de cicadelles. Des mesures prophylactiques et une lutte biologique se sont avérées inefficaces pour la gestion de cet insecte ravageur. En agriculture biologique, un insecticide est homologué contre la cicadelle : le pyrèthre naturel. Il permet en moyenne une baisse de 75 % des populations de cicadelles, avec toutefois des résultats assez variables. Les résultats de plusieurs expérimentations visant à évaluer l'effet de différents facteurs sur l'efficacité de cet insecticide sont rapportés dans ce document : - sensibilité aux UV ; - positionnement des traitements ; - utilisation en mélange avec du cuivre et du soufre ; - volumes de bouillie appliqués ; - effet du pH ; - impact sur la faune auxiliaire. L'intérêt d'autres produits de traitement qui seraient utilisables en bio a également été étudié : - traitements larvicides, à base de kaolinite calcinée notamment ; - traitements ovicides à base d'huile minérale et de soufre mouillable. Ce document est complété par le témoignage d'un viticulteur biologique devant faire face à la flavescence dorée et par une foire aux questions.
Viticulture : Lutte contre la flavescence dorée : mieux connaître le pathogène pour mieux lutter
Pascale MOLLIER, Auteur ; Julien CHUCHE, Auteur ; Denis THIERY, Auteur ; ET AL., AuteurLa flavescence dorée est une maladie à phytoplasmes de la vigne transmise par un insecte piqueur-suceur : la cicadelle Scaphoideus titanus. Le cycle de cet insecte est présenté dans cet article, de même que les conditions qui favorisent, ou au contraire défavorisent, son développement et donc la colonisation de nouvelles zones viticoles. Les phytoplasmes, transmis par la cicadelle, sont des bactéries n'ayant pas de paroi, présents dans le phloème des plantes contaminées. Celui-ci est prélevé par les insectes piqueurs-suceurs qui peuvent alors propager la bactérie selon un processus explicité dans l'article. Les recherches actuelles concernent principalement le comportement de la cicadelle (perturbation des phénomènes liés à l'accouplement, stratégies de type « push-pull ») et les vignes résistantes à la flavescence dorée.
L'effet produit du Pyrévert confirmé
Marie-Noëlle CHARLES, AuteurLe Pyrévert est le seul insecticide utilisable en viticulture biologique et qui est efficace contre la cicadelle de la flavescence dorée. Toutefois, son utilisation est parfois remise en cause et une étude a été réalisée en 2012 par le SRAL et la Fredon Aquitaine pour ré-étudier son efficacité et son mode d'application. Ainsi, il a été montré que le Pyrévert était efficace quel que soit le nombre de larves avant traitement. Par ailleurs, des échecs de lutte ont pu être observés sur des parcelles non-épamprées ou avec une pulvérisation très hétérogène. Ainsi, la création de bonnes conditions de traitement peut permettre de limiter le nombre de passages. Cela pourrait aussi être le cas si les dates d'application coïncidaient avec les pics d'éclosion des cicadelles, stratégie quelque peu difficile à réaliser du fait de la faible rémanence du Pyrévert.
Influence de la gestion des repousses du tronc et du bois de taille sur les densités de Scaphoideus titanus
Corrado CARA, Auteur ; Valeria TRIVELLONE, Auteur ; Christian LINDER, Auteur ; ET AL., AuteurLa flavescence dorée est présente en viticulture depuis 2004 dans le canton du Tessin, en Suisse. Ce bioagresseur est transmis par la cicadelle néarctique, Scaphoideus titanus. Deux essais ont été menés en 2008 et 2009 par la station Agroscope pour évaluer l'influence de mesures prophylactiques sur les populations de S. titanus. L'ébourgeonnage régulier du tronc pendant la période d'éclosion a permis de réduire les populations de S. titanus présentes par la suite en 2008 mais pas en 2009. L'enlèvement ou le broyage des bois de taille associé à l'ébourgeonnage du tronc semble réduire les populations, mais il n'y a pas d'effet significatif. L'ébourgeonnage du tronc conduit à une concentration des populations sur les repousses. Son efficacité varie suivant l'année et il doit être réalisé, au plus tôt, lors du pic d'éclosion, puis répété durant toute la période d'éclosion. L'ébourgeonnage et la gestion du bois de taille doivent être, pour les auteurs, considérés comme complémentaires de la stratégie de lutte obligatoire contre S. titanus. Une meilleure connaissance des relations entre vecteur, maladie et plante est nécessaire pour développer des stratégies de lutte intégrées.
Produire du plant de vigne : Un cahier des charges bio en projet
Myriam GOULETTE, AuteurLes viticulteurs, aussi bien en bio qu'en conventionnel, font face à d'importants problèmes de mortalité des vignes et la demande en plants est croissante pour remplacer ceux qui sont manquants. Selon Alain Réaut, président de la Fédération nationale interprofessionnelle des vins de l'agriculture biologique (Fnivab), un travail sur le matériel végétal est indispensable afin de fournir aux viticulteurs un outil de travail de qualité. Pour répondre à cette problématique, la Fnivab a mis en place la commission « Plants bio » en 2009. Elle est constituée de pépiniéristes, de viticulteurs, et autres spécialistes de la vigne. Cette commission travaille sur l'élaboration d'un cahier des charges spécifique à la production de plants bio avec en objectif majeur de régler le problème de mortalité des vignes. Le problème de la flavescence dorée et de la cicadelle qui la transmet est également posé. En effet, il est obligatoire de la traiter pour la production de plants mais aucun produit n'est homologué en bio. Des essais ont été mis en place pour appuyer une demande d'extension d'homologation du Pyrevert, actuellement autorisé sur vignes, mais pas en pépinière. Les premiers résultats obtenus sont présentés.
Viticulture : Reconnaissance des cicadelles de la vigne au stade larvaire
Léa DUFFAU, Auteur ; Audrey BOURLON, Auteur ; Nicolas AVELINE, Auteur ; ET AL., AuteurCette fiche propose des critères de reconnaissance au stade larvaire des cinq espèces de cicadelles majoritairement présentes dans les vignobles du Sud-Ouest : cicadelle verte (CV), italienne (CI), de la flavescence dorée (CFD), pruineuse (CP ou Metcalfa pruinosa) et Phlogotettix cyclops (PC). Des critères morphologiques sont exposés : couleur (CV : du vert au rose, CI : blanchâtre à jaunâtre, CFD et PC : présence de deux tâches noires sur le dernier segment du corps) et taille (CV : entre 0,7 mm et 2 mm, CFD : jusqu'à 5 mm, etc.). Les modes de déplacements sont indiqués (en crabe pour la CV, en ligne droite pour la CI, en sautant pour la CFD, etc.), ainsi que les cycles de vie (nombre de générations par an 1 à 3 -, etc.). Cette fiche donne également la description des dégâts qu'elles peuvent engendrer (CI : non significatifs, PC : non connus, CV : diminution de la surface foliaire, CFD : transmission de la flavescence dorée conduisant au dépérissement de l'ensemble du plant, CP : développement de pourriture acide liée au miellat rejeté).
Ils le font en Italie : Des plants bio plus tolérants contre les maladies du bois
Magali-Eve KORALEWSKI, AuteurLa Chambre d'agriculture du Var a mené une enquête en Italie concernant les plants de vignes biologiques. Les visites auprès de pépiniéristes ont apporté plusieurs éléments intéressants. Les plants de vignes biologiques présenteraient une meilleure tolérance à l'esca que les plants conventionnels et cette tolérance ne s'exprime pas en termes de fréquence d'attaque, qui reste identique aux plants conventionnels, mais en termes d'intensité des symptômes. Des plants « bio » italiens de cabernet sauvignon ont été ramenés en France afin de tester une éventuelle différence de comportement. Les pépiniéristes italiens ont également contourné l'impasse technique que constitue le traitement contre le vecteur de la flavescence dorée en installant les pépinières bio dans des régions exemptes de flavescence dorée. De plus, grâce à des économies d'échelle, les pépiniéristes vendent leurs plants greffés soudés bio au même tarif que des plants conventionnels malgré le surcoût engendré par le désherbage.
Lutte alternative contre la cicadelle de la Flavescence Dorée : Etat des lieux, limites et perspectives
Julien CHUCHE, Auteur ; Denis THIERY, AuteurLa cicadelle Scaphoïdus Titanus peut transmettre un phytoplasme provoquant la Flavescence Dorée chez la vigne. Pour limiter cette maladie, il faut lutter contre la prolifération de la cicadelle, vecteur de la maladie. Cet article présente des éléments sur la biologie de Scaphoïdus Titanus, et notamment son cycle de développement. Des méthodes prophylactiques existent en viticulture conventionnelle comme en viticulture biologique, telles que la désinfection du matériel de plantation à l'eau chaude ou la destruction par incinération du matériel végétal atteint par la flavescence dorée. Les vignes doivent faire l'objet d'une surveillance accrue par des comptages de larves et d'adultes, par les méthodes de battage, d'aspiration ou de piégeage chromatique. Pour la lutte, un certain nombre de produits, comme certains pyrèthres, ne sont pas homologués en agriculture biologique et les produits homologués comme la toxine Bt (Bacillus thuringiensis) ne sont pas efficace contre ce bio-agresseur. La prophylaxie reste donc, pour le moment, le moyen le plus efficace pour maîtriser le bio-agresseur. Des pistes sont à l'étude comme la confusion vibratoire, la manipulation de symbiontes ou des substances anti-appétitives (push-pull) : dans cet article, la description de chacune de ces techniques est largement documentée.
La protection contre les maladies et ravageurs en viticulture biologique
Le réseau des référents techniques régionaux agriculture biologique des Chambres d'Agriculture de Rhône-Alpes a réalisé un ensemble de fiches thématiques. Ces fiches sont des outils d'accompagnement des projets d'installation et de conversion. Cette fiche porte sur "La protection contre les maladies et ravageurs en viticulture biologique". Elle se penche sur divers ravageurs et maladies : - Acariens rouges (Panonychus ulmi) et jaunes (Eotetranichus carpini, Tetranychus urticae) ; - Acariose et érinose (phytoptes) ; - Black rot (Guignarda bidwellii) ; - Cicadelle Verte (Empoasca vitis) ; - Escargots ; - Excoriose (Phomopsis viticola) ; - Jaunisses de la vigne : flavescence dorée et bois noir ; - Mildiou (Plasmopara viticola) ; - Nécrose bactérienne (Xylophilus ampelinus) ; - Oïdium (Erysiphe necator) ; - Pourriture grise (Botrytis cinerea) et pourriture acide ; - Thrips ; - Tordeuses : Eudémis (Lobesia botrana) et Cochylis (Eupoecilia ambiguella) ; - Eutypiose (Eutypia lata).
Efficacité du traitement à l'eau chaude contre les ufs de Scaphoideus titanus, vecteur de la flavescence dorée de la vigne
Christian LINDER, Auteur ; Lukas SCHAUB, Auteur ; Françoise KLÖTZLI-ESTERMANN, AuteurLa flavescence dorée est une maladie de quarantaine de la vigne qui se développe en Europe. Elle est causée par un phytoplasme dont le vecteur est la cicadelle Scaphoideus titanus. Un des objectifs du programme européen PROPSCAPH est d'améliorer la gestion du risque de propagation de l'insecte par le biais des porte-greffes et greffons. Réunissant 4 instituts de recherche, il est coordonné par la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, qui a étudié l'impact des traitements à l'eau chaude sur le développement des ufs de S. titanus. L'exposition des bois à l'eau chaude a permis de réduire de plus de 90 % les éclosions. Il est observé des pontes plus abondantes sur les bois plus âgés. Le risque de propagation de l'insecte par le biais du matériel de pépinière est donc réel mais faible. Par conséquent, le traitement à l'eau chaude garantit la mise sur le marché de plants indemnes de flavescence dorée tout en limitant au maximum le risque de dissémination du vecteur dans des zones non infectées.
Le pyrèthre naturel contre la cicadelle
C. GALBRUN, AuteurL'AIVB-LR (Association interprofessionnelle de la viticulture biologique du Languedoc-Roussillon) a dressé un état des lieux des produits naturels ayant fait l'objet d'expérimentations dans la lutte contre la flavescence dorée. Les résultats penchent en faveur du pyrèthre naturel (efficience comprise entre 40 et 95 %). Dans les essais menés, par rapport à la roténone (qui sera retirée du marché en 2011 en raison de problème de toxicité), il présente un effet choc supérieur, il est plus efficace et plus régulier et permet une plus grande souplesse de positionnement. L'efficacité du pyrèthre est influencée notamment par la période d'application. Afin de sécuriser la lutte, selon l'AIVB-LR, la kaolinite calcinée pourrait, sous réserve de nouveaux essais (les premiers essais ont été mis en place en 2008 et 2009), constituer une solution supplémentaire à celle offerte par le pyrèthre.
Températures hivernales et dynamique d'éclosions des larves de cicadelles
Julien CHUCHE, Auteur ; Denis THIERY, AuteurOriginaire d'Amérique du Nord, la cicadelle Scaphideus titanus est vectrice du phytoplasme responsable de la Flavescence dorée dans les vignobles européens. La répartition de sa population n'est pas homogène et semble être liée au niveau des températures hivernales et à la durée de l'été. Une expérience menée par l'Inra et l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin a montré que la dynamique d'éclosion des ufs est plus précoce dans le cas d'un hiver froid. En outre, des températures hivernales froides induisent une meilleure synchronisation de l'apparition des larves avec le stade végétatif de la vigne, ce qui permet un meilleur développement des insectes. Par ailleurs, l'éclosion précoce implique que les larves auront une acquisition plus tardive du phytoplasme, présent sur les souches de ceps malades. Compte-tenu du temps de latence d'un mois avant la transmission de la maladie par l'insecte, la période d'inoculation est donc plus courte. Le niveau des températures hivernales est donc un paramètre important pour ajuster la lutte contre les larves avant l'acquisition et la transmission du phytoplasme par celles-ci. Enfin, le réchauffement climatique peut jouer un rôle dans la biologie du vecteur au niveau de la synchronisation cicadelle/vigne et en termes de modification de sa répartition géographique.
Bientôt un pyrèthre naturel
Isabelle MONTIGAUD, AuteurUne préparation à base de pyréthrines naturelles, le Pyrevert, est en attente d'homologation et devrait prendre le relais de la roténone dans la lutte contre la flavescence dorée en viticulture bio. Cette dernière est en effet le seul produit autorisé actuellement, mais son retrait est programmé et désormais proche. Le Pyrevert devrait bénéficier comme en 2008 d'une dérogation pour 2009. Ce produit qui agit comme tous les pyrèthres sur le système nerveux des insectes avec un effet choc et des résultats meilleurs que ceux de la roténone, a cependant l'avantage d'être photodégradable en 48h. Les résultats d'essais conduits par le Service de Protection des Végétaux en 2008 seront bientôt disponibles.