Thésaurus
Documents disponibles dans cette catégorie (275)
Ajouter à la sélection Affiner la recherche
Etendre la recherche sur niveau(x) vers le bas
Microbiologique ou pour la clarification : Choisir ou non la filtration
Louise JEAN, AuteurFiltrer ou ne pas filtrer. Entre les pro-filtrations et les détracteurs, cette technique fait débat dans le milieu du vin. Selon Christian Brault, qui a fondé les établissements Brault (société qui réalise notamment des filtrations et des mises en bouteille chez des vignerons), la filtration est un bel outil, mais il faut quelle ait un but. Elle peut répondre à deux objectifs : pallier une forme de sédimentation naturelle qui nécessite du temps dont les vignerons ne disposent pas forcément (il est alors possible de clarifier le vin) ou être utilisée sur les vins avec une fermentation malolactique partielle, ou avec des sucres résiduels (il faut alors une filtration plus poussée). Ce nest pas une recette systématique. En France, elle est plus ou moins pratiquée dans les domaines, en prestation ou avec des outils en propre. Lenquête 2022 sur les pratiques nologiques des vignerons bio en France, réalisée par Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, montre que les trois types de filtration les plus employés sont les filtrations sur plaque, tangentielle et sur terre. La charte Vin méthode nature exclut, quant à elle, cette technique. La filtration peut, en effet, décharner un vin, mais elle présente lavantage dapporter de la stabilité microbienne. Jérémie Cébron, nologue à la Cab Pays de la Loire, apporte des conseils pour que la filtration impacte le moins possible le vin de façon négative. Cet article est accompagné du témoignage de Cyril de Benoist, vigneron bio à Sancerre, qui effectue une filtration lenticulaire.
Nicolas Despagne : « Pour une biodynamie de fond »
Frédérique ROSE, AuteurVigneron à Maison-Blanche (domaine de 40 ha, dont 32 ha de vigne, en Gironde), Nicolas Despagne se définit comme praticien de la biodynamie. Sa priorité est de maintenir les équilibres vivants, à la vigne et au chai. Ceci se traduit par la mise en place de différentes pratiques. Une dynamisation de compost Maria Thun est apportée avant le solstice dhiver, la préparation 500 est appliquée en début de végétation pour stimuler la pousse de la vigne et la 501 est appliquée autour du solstice dété pour encourager la fructification. Le domaine ne possède, en revanche, pas les ressources humaines et financières pour préparer et appliquer des tisanes sur leurs 32 ha, ce que regrette Nicolas Despagne, car cela pourrait aider à diminuer les doses de cuivre. Ce viticulteur se donne, toutefois, les moyens de mettre en place une biodynamie de fond, plus que dintervention. Il cherche à favoriser la biodiversité et à retrouver la présence animale sur le domaine. Quatre kilomètres de haies ont ainsi été plantés. Les animaux trouvent aussi de plus en plus leur place, avec deux bufs, des volailles, et un troupeau de quinze moutons, lhiver. À la cave, le vigneron ne sautorise que des sulfites et à faible dose.
Parcours de vignerons : Domaine Cadeillac Bertrand Henry ; Domaine de lAnchois Stéphan Buffille
Frédérique ROSE, Auteur ; Willy KIEZER, AuteurCet article détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier se situe en Haute-Garonne. Bertrand Henry a créé le domaine de Cadeillac dans un secteur où la culture de la vigne avait été abandonnée. Il sest installé en 2005, en achetant et en plantant progressivement ses parcelles. Il gère maintenant 15 ha. Seul vigneron installé dans la région, sans conseillers viticoles ni pairs avec qui échanger, il a vite cherché à être le plus autonome possible. Après de sérieux soucis de santé, il est passé en bio (son domaine est certifié bio depuis 2018). Il met également en uvre des pratiques biodynamiques. Il poursuit lobjectif daméliorer constamment la qualité de ses raisins et de ses vins. Pour cela, il est retourné aux vendanges manuelles, il a développé la traction animale, renforcé la biodiversité sur son domaine Il souhaite aussi vendre son vin le plus localement possible. Le second domaine, le Domaine de lAnchois (7,5 ha de vignes et 5 ha doliviers ; certifié bio depuis 2007 et Demeter depuis 2020), est basé dans les Bouches-du-Rhône, à quelques kilomètres de la Méditerranée, sur les rives de létang de Berre. Au départ, Stéphan Buffille cultivait des oliviers, des figuiers et faisait du maraîchage. En 2015, il change de production, en plantant, de manière échelonnée, plusieurs parcelles de vignes avec des cépages anciens, résistants à la sécheresse et à loïdium. Il a ainsi misé sur loriginalité et la distinction, avec des cépages aromatiques peu cultivés. Son premier millésime a été pressé en 2019. Ce vigneron a choisi de confectionner des vins naturels, en fermentation spontanée, sans aucun intrant, hormis quelques sulfites. Il poursuit aussi l'objectif de limiter le travail du sol et de bien nourrir la terre.
Parcours de vignerons : Domaine la Fille des Vignes : Aurélie Tailleux
Arnaud FURET, AuteurAprès une expérience dans lagroalimentaire, Aurélie Tailleux est revenue dans sa Drôme natale, en 2018, pour reprendre, avec son père, le domaine familial, composé de vignes et doliviers et certifié bio depuis 2013. Le père et la fille vendent toujours leur récolte à des caves coopératives, mais ces dernières ne valorisent que le Côtes-du-Rhône en bio, mais pas le Côtes-du-Rhône Village. Cest pour cette raison quAurélie Tailleux a créé, en 2019, le domaine la Fille des Vignes. Elle vinifie plusieurs cuvées : une en blanc, une en rosé et deux cuvées en rouge. Le passage en bio du domaine a conduit à davantage dobservation et danticipation : être plus attentif à la météo, distinguer les îlots et les cépages pour identifier les stratégies à mettre en uvre La plus grosse difficulté a été la gestion du désherbage mécanique : le père dAurélie, qui est double-actif, travaillait avec du matériel peu performant. Depuis linstallation de sa fille, ils ont investi dans du matériel et ont gagné en efficacité. Ces viticulteurs essayent de tout mettre en uvre pour nourrir et protéger leur vigne de manière durable : apports de compost de lavande (qui permettent daugmenter considérablement la capacité de rétention en eau du sol), implantation dengrais verts, stratégie sanitaire reposant sur un minimum de traitements réalisés plutôt la nuit pour préserver les auxiliaires Les arbres sont aussi fortement présents sur leur domaine.
San Polino : Daniel Fabbro : Biodiversité et sangiovese : pour sublimer le terroir
Arnaud FURET, AuteurEn Italie, la famille Fabbro a décidé de sinstaller en Toscane, sur le domaine San Polino (7 ha), dont les terres ont bénéficié dun long repos sans cultures, ce qui a été un atout non négligeable pour ces vignerons. Ils sont ainsi devenus les pionniers de la viticulture biologique dans cette zone géographique (le domaine est certifié bio depuis 1994). Le sangiovese, seul cépage cultivé sur le domaine, est sublimé grâce à la préservation des terroirs, qui est lune des priorités de Daniel Fabbro, le gérant actuel du domaine. Plusieurs pratiques sont mises en place pour préserver léquilibre des sols : implantation dengrais verts, compostage et épandage de déchets verts, travail du sol limité Afin dobtenir des raisins de qualité, et donc des vins de qualité, le domaine possède un atout : la santé et la richesse de son écosystème. La vendange est entièrement réalisée à la main afin de ne pas endommager le potentiel des baies par lintroduction de machines. Au chai, bien que Daniel Fabbro ne revendique pas de faire des vins naturels, il essaie de limiter au maximum les intrants et davoir le moins possible recours au soufre.
Les vins blancs de macération : À la découverte de la couleur orange
Robin EUVRARD, AuteurLes vins orange sont des vins issus de raisins blancs ayant macéré avec leurs matières solides (peaux, pépins, pulpes, voire rafles) pendant toute ou partie de leur fermentation. Comme pour un vin rouge. Au départ très confidentiels, ces vins blancs de macération sont de plus en plus populaires auprès des consommateurs et des vignerons. Ils occupent désormais une place entière dans lunivers des vins. La macération des cépages blancs présente en effet des avantages nologiques, dont une meilleure conduite de la fermentation des moûts. Par le contact avec le raisin, le moût va senrichir en matières solides, extraits secs, acides gras, polyphénols, cations, oligoéléments, etc., cest-à-dire en éléments favorables à la dynamique des levures et protecteurs contre dautres micro-organismes. Les vinifications « nature » font ainsi une place de choix aux vins orange depuis de nombreuses années. Cet article apporte quelques conseils en matière de vinification des vins orange.
Vitisbio : Annuaire des fournisseurs des vignerons bio 2023-2024
VITISBIO, AuteurDans son Annuaire des fournisseurs des vignerons bio (édition 2023-2024), Vitisbio répertorie les coordonnées des structures qui proposent des matériels, des produits ou des services en lien avec la viticulture biologique. Cet annuaire est composé de plusieurs catégories : 1 Techniques culturales : plants et pépinières, fertilisation et couverts végétaux, travail du sol et machinisme, autres matériels et protections physiques, protection sanitaire et biocontrôle, logistique et manutention, gestion des effluents, vigne connectée ; 2 Équipements de chais : construction et aménagement de chais, réception de la vendange / égrappoirs / pressoirs, contenants viticoles et matériels de cuverie, pompes / transfert / procédés physiques, mesure et régulation, intrants nologiques et gestion des gaz, hygiène du chai, chai connecté ; 3 Embouteillage et Conditionnement : impression et traçabilité, matériels / process / ingénierie, conditionnement et packaging, bouchons et capsules ; 4 Services : organismes de développement (organismes nationaux, organismes régionaux, organismes de contrôles et marques, stations dexpérimentations), formations spécialisées, conseil indépendant et autres, salons / foires / expositions.
Allergènes, vins vegan Les alternatives aux colles animales
Arnaud FURET, AuteurLes premiers travaux sur les colles végétales ont tout dabord concerné les vins blancs et rosés. Le collage est, en effet, plus utilisé sur ces types de vins que sur les vins rouges (du fait de lélevage plus long des vins rouges). Ces travaux ont débuté dès 2012, avec larrivée du cahier des charges bio pour la vinification. Il fallait alors trouver des alternatives à la PVPP (interdite en bio) et à la caséine (soumise à létiquetage allergène) utilisées sur les vins blancs et rosés. Les colles végétales à base de protéines de pois, de pomme de terre ou de chitine fongique se sont avérées efficaces. Sur les rouges, le collage se fait toujours classiquement avec de la gélatine (très largement utilisée) ou de lovalbumine (moins utilisée car soumise à létiquetage allergène). Toutefois, la demande sociétale, tendant vers des vins végan, incite à trouver des alternatives à la gélatine. Sudvinbio, lIFV et lIOC (Institut nologique de Champagne) ont mené un projet jusquen 2022 pour trouver des colles végétales ou des colles à base de substances minérales. Cet article est accompagné du témoignage de Benjamin et Sandrine Delobel, vignerons bio en Val de Loire, qui ont très peu recours au collage, mais qui gardent en tête que les aléas climatiques extrêmes pourraient les pousser à utiliser cette technique.
Lazote : sa gestion en vinification
Jérémie CEBRON, AuteurLazote contenu dans les baies de raisin est un élément indispensable au bon déroulement des fermentations. Lazote assimilable (Nass) correspond à la part dazote pouvant être assimilée par les micro-organismes dans le moût. Cette part est composée de deux types dazote : lazote minéral et lazote organique. Daprès la littérature, les besoins des levures (qui assurent la fermentation alcoolique) se situeraient en moyenne autour de 150 mg/L dazote assimilable. Il nest toutefois pas rare dobserver des fermentations se déroulant à des taux inférieurs, leur vitesse de fermentation est juste plus lente. Les besoins en azote des levures sont en effet très dépendants du milieu dans lequel elles évoluent. Cependant, comme les deux formes dazote (minérale et organique) ne sont pas métabolisées de la même manière par les levures, un déséquilibre entre ces deux formes pourrait expliquer certains ralentissements de fermentation (même lorsque la concentration dazote assimilable totale semble suffisante). Les bactéries lactiques (qui assurent la fermentation malolactique), ne peuvent, quant à elles, quassimiler lazote organique. En plus de décrire les besoins et les processus dassimilation de lazote par les micro-organismes, cet article apporte des informations sur les indicateurs de la nutrition azotée de la vigne et de la qualité des raisins, ainsi que différentes stratégies dapport d'azote en cours de vinification.
Christophe Riou, directeur général de lIFV : « Obtenir des références pour les systèmes bio »
Frédérique ROSE, AuteurAprès de nombreuses années passées au sein de lInstitut Français de la Vigne et du Vin (IFV), Christophe Riou a été nommé directeur général de cet Institut, en octobre 2021. Dans cette interview, il revient sur la place de la viticulture et de la vinification biologiques au sein de lIFV. Cet institut technique a élaboré un nouveau programme scientifique pluriannuel (2022-2027), nommé Cap 2027, axé sur quatre principaux défis : la production de plants et linnovation variétale, la gestion du dépérissement et des risques sanitaires émergents, la protection durable et la transition agroécologique, le pilotage de la production, ainsi que les attentes des consommateurs et la qualité des vins. Comme la bio est un enjeu transversal, présent dans ces quatre axes, lIFV a recruté, pour la première fois, un référent national viticole bio : Nicolas Constant. Ce dernier a travaillé pendant vingt ans à Sudvinbio. Il est maintenant chargé de suivre les différents projets dexpérimentation liés à la bio (notamment sur la réduction des doses de cuivre, les couverts végétaux et lentretien du sol), deffectuer un travail danimation pour faire remonter les informations entre les différents partenaires, et de faire le lien entre les commissions scientifiques et professionnelles. LIFV a aussi décidé quun système bio serait étudié et comparé dans lensemble de ses travaux de recherche. Au cours de cette interview, Christophe Riou revient aussi sur le Label bas carbone, qui est en cours de création pour la filière viticole.
Contaminations croisées en chai mixte : Vigilance sur les matériaux et les techniques
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Qualvinbio, lIFV et Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine travaillent sur les contaminations des vins bio par des pesticides de synthèse. Ils étudient notamment les risques de contaminations croisées lors de la mise en commun déquipements dans les caves mixtes (bio et conventionnelles). Dans un premier temps, des expériences en laboratoire ont été réalisées pour tester laptitude des résidus à adhérer à différents matériaux (poreux ou absorbants) utilisés au chai, à savoir : linox, le bois, lépoxy, le PVC, le polypropylène et le caoutchouc dont des coupons ont été mis dans des vins dopés avec des substances actives. En moyenne, après avoir retiré les coupons, une diminution de 52 % de la concentration en substances actives (résidus) a été enregistrée dans les vins, ce qui laisse présager une absorption des molécules par les matériaux. Des différences entre les matériaux ont été constatées : une plus forte diminution de la concentration a été enregistrée dans le vin en contact avec le caoutchouc et le PVC, puis avec le bois et lépoxy, puis avec le polypropylène. Le relargage de résidus dans des vins bio par ces matériaux « contaminés » a aussi été testé. Des différences entre les matériaux ont, là encore, été constatées : les vins bio qui ont vieilli dans des coupons en PVC et en caoutchouc présentent de plus fortes concentrations en molécules (résidus). Un effet des différentes molécules (utilisées pour mimer les résidus) a également été enregistré. Dautres essais ont été menés au moment de la filtration, du transfert et dans les barriques. Pour évaluer la contamination réelle par les matériaux en chai mixte, 216 molécules actives vont également être analysées sur une trentaine déchantillons de vins issus dune dizaine de domaines.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Le premier dentre eux, le domaine Carpe Diem, dans le Var, est géré par Albéric et Marie-Caroline Philipon. Ces derniers ont entamé une reconversion professionnelle en 2013 et ont repris le domaine à ce moment-là. Curieux et audacieux, ces vignerons privilégient le local et expérimentent pour avoir un vignoble plus éco-logique. Ils ont notamment acheté une éolienne aérogénératrice pour lutter contre le gel et produire de lélectricité. Ils débutent également en biodynamie (ils ont été certifiés bio en 2016 et Demeter en 2021) et innovent au chai, en récoltant du raisin en surmaturité depuis 2020 afin de concocter un vin rouge pour les desserts. Adrien Berlioz est, quant à lui, localisé en Savoie. Ses vignes ont été implantées de façon à faciliter le travail du sol dans les dévers. Son vignoble est converti en bio depuis 2012 et est certifié Demeter depuis 2019. Ce vigneron allie différentes techniques pour prendre soin de ses sols et de ses vignes plantées dans un terrain accidenté : désherbage en parie avec un cheval, traitement avec un drône... Au chai, il vinifie 17 cuvées parcellaires. Il laisse le vin se faire le plus naturellement possible, sans intervention.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier, celui du Château de Passavant, est géré par Claire et Olivier Lecomte. Il est composé de 70 ha (55 ha de vigne et 15 ha de prairie) et se situe en Anjou, sur des sols de schiste qui mettent à dure épreuve les outils de travail du sol. Le domaine est certifié bio depuis 2001, et Demeter depuis 2011. De nombreuses préparations biodynamiques sont utilisées pour stimuler le sol et la vigne. Les deux vignerons ont également à cur de mettre en place des pratiques qui favorisent la biodiversité. Au chai, le recours aux sulfites est de plus en plus réduit, et lélevage des vins seffectue majoritairement dans des ufs en béton. Le second domaine est celui de Léon Boesch. Il est composé de 14,8 ha, se situe en Alsace et est géré par Marie et Matthieu Boesch. Ces derniers ont converti le domaine familial en bio en 2000, puis ont élargi leurs pratiques à la biodynamie et ont obtenu la certification Demeter en 2003. Ils favorisent la biodiversité, notamment en plantant des arbres pour recréer des corridors écologiques, et en ne fauchant pas les tournières. Ils ont également autoconstruit une cave en bois et paille, au lieu du béton quils trouvent trop sec. Cette cave est enterrée, écologique et bioclimatique.
Enquête sur les pratiques des vignerons bio en France : Millésime 2021 Edition 2022
Cette enquête annuelle, réalisée depuis 2012, porte sur les pratiques nologiques des vignerons français en agriculture biologique (458 vignerons interrogés). Elle est menée par lITAB et Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine. Sa reconduite permet de suivre lévolution des pratiques des vignerons bio. Celles-ci évoluent en fonction des millésimes, de larrivée de nouveaux vignerons bio dans la filière, de la réglementation... Concernant la conduite de la vigne, le millésime 2021 a été très compliqué à gérer sur le terrain, avec un gel important en début de saison et une très forte pression en mildiou au mois de juin. Au niveau des pratiques nologiques, les résultats montrent quelles ont peu évolué par rapport aux millésimes précédents. Les utilisations dintrants (levures, collage...) et de techniques (inertage, filtration...) autorisés en bio restent faibles (inférieures à 30 %, si lon exclut le SO2 et les barriques), même si la quasi-totalité des outils mis à disposition par la réglementation sur le vin bio est employée. Cette enquête confirme également lexistence de deux écoles de vinification pour les vins biologiques : dune part, les vignerons de plus petite taille qui tentent de se passer au maximum des intrants ; dautre part, les vignerons qui utilisent une palette dintrants plus large, afin dobtenir un vin au profil spécifique et/ou constant dans le temps (notamment pour répondre au marché de lexport). Concernant les déviations et les problématiques (acidité volatile...) rencontrées durant la vinification, les vignerons bio prennent de plus en plus le réflexe danalyser la présence de Brettanomyces. Les déviations semblent avoir été plus faibles pour ce millésime 2021. Les problèmes de goût de souris resteraient néanmoins spécifiques aux vins sans SO2.
Gestion des goûts de souris en bio : Quels sont les leviers à activer pour sen prémunir ?
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurDans les vins, les goûts de souris sont en recrudescence, ces dernières années. Ces molécules ont deux origines principales : microbiologique et physico-chimique. Microbiologique, puisquelles sont principalement issues du métabolisme des bactéries lactiques, et notamment dnococcus ni, responsable de la fermentation malolactique. Les Brettanomyces, qui avaient été tenues un temps responsables de la métabolisation du goût de souris, ne joueraient finalement plutôt quun rôle dexhausteur. Cette déviation a aussi une origine physico-chimique puisque le goût de souris est aussi lié au potentiel redox du milieu. Deux leviers peuvent donc être actionnés pour tenter de se prémunir de cette déviation. Il est, tout dabord, possible de limiter le métabolisme bactérien, surtout si la fermentation alcoolique (FA) nest pas terminée. Il faut donc que les levures occupent rapidement le milieu et que la FA soit franche. Pour cela, un pied de cuve peut être utilisé. Les sulfites restent également un moyen efficace de contrôler le développement des bactéries. Lautre levier consiste à limiter loxydation des vins en étant vigilant quant aux apports doxygène pendant les étapes de stockage, de transfert et de conditionnement.
Le goût de souris dans les vins : Comment léviter ?
Arnaud FURET, AuteurLes vinifications sans sulfites et le changement climatique augmentent la fréquence dapparition du goût de souris dans les vins. Les vins les plus clairs avec le moins de matière sont souvent les plus atteints. Aucun adjuvant nologique, quil soit utilisable en bio ou en conventionnel, ne permet de corriger ce goût. Trois molécules de la famille des pyridines ont été identifiées comme potentiellement responsables de ce goût. Lapparition de ces molécules serait liée à des populations microbiennes et au potentiel redox du milieu. Les pyridines seraient, en effet, principalement liées aux bactéries lactiques et aux levures Brettanomyces, mais aussi, dans certaines conditions, aux Saccharomyces. Le SO2 reste la solution pour inhiber ces activités microbiologiques, sauf contre les Brettanomyces (les sulfites ne pourront pas tout régler). Loxygène favorise aussi la multiplication de ces microorganismes, ainsi que loxydation du milieu. Pour limiter la présence doxygène, lune des solutions est deffectuer les transferts des vins avec une poussée à lazote. Un vin avec un pH supérieur à 3,5 présente également un risque fort pour la production de pyridines.
Guide des vins bio 2023
Ce Guide des vins bio 2023 propose une sélection de 400 vins bio, sélectionnés et dégustés par Pierre Guigui, spécialiste et fervent défenseur de la viticulture biologique et biodynamique, ou provenant de la sélection du Concours International des Vins Biologiques et en Conversion (dit Amphore). En préambule, ce guide aborde le monde controversé de la fabrication et de l'élevage du vin, en mêlant témoignages de spécialistes, données officielles et informations pratiques. Pour chaque vin sélectionné, ce guide propose une description rapide, l'adresse du domaine, des informations nutritionnelles (sulfites, alcool, sucre, calories), ainsi qu'une liste dématérialisée des ingrédients, accessible via un QR code.
Une histoire vigneronne en Catalogne
Soazig CORNU, AuteurJaume Gramona, vigneron en biodynamie à Sant Sadurní d'Anoia, en Catalogne espagnole, s'est associé à son cousin au sein de l'entreprise familiale qui emploie, en 2022, 70 salariés, entre vignes, cave, administratif et commerce. Le domaine est constitué de 65 ha de vignes et de 35 ha de forêt avec, à son cur, des bâtiments de ferme pour accueillir les animaux : une dizaine de chevaux pâturent sous les pins ; un troupeau de moutons permet de gérer l'enherbement des rangs et de réguler les engrais verts ; des oies et des chiens gardent le lieu ; d'autres volailles animent l'espace ; un troupeau de vaches Albera habite dans la forêt. Jaume, conscient de la nécessité de travailler collectivement, partage ses connaissances, son expérience et ses pratiques respectueuses de la nature, à son équipe, à ses élèves (il est professeur chargé de cours dnologie à l'Université Rovira Virgili de Tarragone) et au sein du groupe Alianzas por la Tierra (« Partenariats pour la Terre »), une association de vignerons créée en 2015. La cave actuelle a été construite, en 2002, avec une architecture bioclimatique, afin de réduire son impact environnemental et sa consommation énergétique. Les raisins y sont vinifiés, 20 % provenant des vignes de la famille Gramona, le reste des vignerons du groupe Alianzas por la Tierra. Chaque année, 850 000 bouteilles (deux tiers en vins effervescents, un tiers en vins tranquilles) sont produites et commercialisées en Catalogne (70 %), dans le reste de l'Espagne (17 %) et à l'export (13 %).
Jean-Marc Touzard, directeur de recherche Inrae à Montpellier
Frédérique ROSE, AuteurJean-Marc Touzard est directeur de recherche à Inrae et directeur de lUnité mixte de recherche (UMR) Innovation à Montpellier. Dans cette interview, il répond à la question « Jusquoù reconcevoir la bio pour faire face au changement climatique ? ». Ce chercheur travaille, en effet, depuis plusieurs années, sur ladaptation de la viticulture au changement climatique, notamment via le projet Laccave qui a pris fin en 2021. Ce projet étudiait les adaptations possibles de la vigne et du vin face aux modifications climatiques, ainsi que des pistes pour atténuer le changement climatique. Au départ, la viticulture bio nétait pas prise en compte en tant que telle. Mais, très vite, les viticulteurs bio se sont démarqués de leurs homologues conventionnels : ils étaient plus concernés par les enjeux climatiques et mettaient en place plus de techniques dadaptation. Ils sintéressent aussi plus à la résilience de leurs exploitations (en sinterrogeant sur les interactions entre la vigne et son milieu), sont très présents dans leurs parcelles et savent être réactifs. En revanche, les viticulteurs bio, qui sont plus adeptes des vins natures, ne sont pas forcément prêts à mettre en uvre une nologie corrective pour gérer les degrés trop forts en alcool et les acidités trop faibles. Ils se questionnent aussi sur la place de lirrigation et des nouvelles technologies (robots) dans leur système. En parallèle de cet article, un encart est réservé aux Climathon qui ont regroupé des élus, des vignerons, des chercheurs et des citoyens pour construire un plan daction pour sadapter au changement climatique.
Matériels et intrants Vu au Sival
VITISBIO, AuteurCet article présente des matériels et des intrants, majoritairement destinés à la viticulture et utilisables en agriculture biologique, exposés lors de lédition 2022 du Sival (salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées) : 1 Actisol présente sa nouvelle gamme de tondeuses interceps nommée Eolys, ainsi que son porte-outil Combimixt adapté aux vignes étroites ; 2 Beeguard propose le système Beelive (adapté aux ruches dadant et langstroth), qui compte le nombre dabeilles sortant et entrant dans la ruche, et indique ainsi le taux de mortalité journalier de ces insectes ; 3 Biovedas a développé Renfor, un engrais foliaire qui aide à renforcer les parois des baies de raisin afin déviter les pourritures de fin de cycle ; 4 Boisselet met en avant son disque interceps concave Valmatic, ainsi que sa lame « Sabre » pour un meilleur désherbage sur le rang ; 5 CLC - Delta Sud présente Aromy, une cuve en béton (destinée à la vinification) créée sur la base du nombre dor ; 6 Bärh propose des disques émotteurs et des bineuses à doigts pour travailler sur le rang ; 7 Pineau Frères commercialise le Roto Scalp, un outil de désherbage mécanique multifonction pour linter-rang ; 8 Pulvécenter et Praysbee présentent la rampe de pulvérisation Wulp, qui limite les dérives et assure une bonne pulvérisation dans le feuillage de la vigne ; 9 RB3D a développé lexosquelette Exoviti pour soulager le dos des vignerons ; 10 Violleau, spécialiste dans la production de biostimulants et de fertilisants organiques, propose sa gamme 100 % organique VIO®Orga, développée dans une logique de circuits courts.
De l'oenologie à la viticulture
Alain CARBONNEAU, Auteur ; Jean-Louis ESCUDIER, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2022Aujourdhui, la filière vitivinicole sorganise en définissant, dabord, la demande en vins, puis en choisissant des pratiques adaptées aux potentialités du terroir. Elle doit faire face à lévolution profonde des marchés et des attentes des consommateurs, ainsi quaux défis du changement climatique. Cette nouvelle édition, augmentée et mise à jour, aborde lensemble des étapes allant de lenvironnement de la vigne à lélaboration du vin, jusquà sa dégustation et ses effets sur la santé : climats, sols, terroirs, cépages, santé de la vigne, méthodes de culture, tailles, viticulture durable, appellations, vinification, composition du vin, innovations techniques, qualités organoleptiques, recherche sur les polyphénols et les arômes, dégustation sensorielle. Ce livre illustré concilie les explications scientifiques des processus et la pédagogie des savoir-faire grâce à lexpérience des auteurs. Il sadresse à tout lecteur intéressé par le monde du vin, quil soit viticulteur, nologue, consommateur éclairé ou étudiant.
Le palmarès des Trophées de lInnovation Vinitech-Sifel 2022 : La sélection Vitisbio
VITISBIO, AuteurLors de la 23ème édition du salon Vinitech-Sifel, 62 dossiers innovations ont été examinés pour le concours dexcellence Trophées de lInnovation Vinitech-Sifel. Quinze innovations ont reçu un prix, et 23 autres ont été citées afin dencourager les porteurs de projet. Vitisbio en présente dix : 1 La société MO.DEL a développé un tunnel escamotable anti-pluie, grêle et gel ; 2 Parsec propose Quadr@, un assistant numérique puissant qui interprète les données des processus de production du vin et identifie les moments dintervention adéquats ; 3 Naïo technologies présente Jo, un robot adapté aux vignes étroites et aux fortes pentes ; 4 Lamouroux a développé Phybiomatic, une plateforme de gestion phytosanitaire pour lagriculture conventionnelle, biologique et biodynamique ; 5 Polypoles met en avant Ventigel, un outil mobile permettant de lutter contre le gel ; 6 Egretier propose LOriginale, un nouveau dispositif de désherbage mécanique sous le rang ; 7 Vitifort présente Alqeos, des piquets de vigne à impact environnemental réduit ; 8 Yanmar Vineyard Solutions met en avant Yanmar YV01, un robot chenillard pour traiter les vignes ; 9 lIFV a élaboré VISA (VIgnoble Sporée Aérienne), une prestation de suivi de la sporée aérienne par des agents cryptogamiques responsables des principales maladies du vignoble (mildiou, oïdium, black-rot et botrytis) ; 10 lIFV a développé loutil de calcul en ligne GES&Vit, qui permet de quantifier lempreinte carbone dun domaine viticole.
Parcours de vignerons : Château La Mothe du Barry Joël Duffau ; Clos de lAmandaie Stéphanie et Philippe Peytavy
Arnaud FURET, Auteur ; Robin EUVRARD, AuteurCet article détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier, le Château La Mothe du Barry, est situé dans le Bordelais. Ce domaine de 38 ha (dont 33 ha en production) est géré par Joël Duffau. Ce viticulteur est issu dune grande lignée de vignerons. Il a décidé de se convertir en bio en 2009 pour revenir à un vin de terroir. Malgré les doutes, il a continué à tester et à affiner ses pratiques, tout en restructurant son vignoble. Ses vins sont majoritairement destinés à lexport (80 %). Ils sont vinifiés sans sulfites ajoutés : le défi consiste à laisser évoluer son vin en cuve, tout en évitant les défauts et les instabilités. Le second domaine, le Clos de lAmandaie (30 ha), est situé au cur du vignoble languedocien, sur lappellation Grès de Montpellier. Stéphanie et Philippe Peytavy suivent, depuis vingt ans, un parcours et des pratiques atypiques afin dallier conviction, héritage familial et modernité. Ils ont notamment restructuré le parcellaire familial pour conduire le domaine en bio (certification bio obtenue en 2021). Ils ont aussi remis en production des friches et construit un nouveau chai. Leurs vins sont élevés en barriques ou dans une dolia (amphore de 800 L) et sont majoritairement vendus à des cavistes et à des grossistes.
Parcours de vignerons : Domaine Alain Mathias : Bastien et Carole Mathias : « Chercher aujourdhui des solutions pour demain »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLe domaine familial Alain Mathias est situé dans lYonne, dans les vignobles dEpineuil et de Chablis. Créé en 1982, il est composé de 14 ha (dont 12 ha en production) et il est en bio depuis 2013. Bastien Mathias, le fils dAlain, et son épouse, Carole, ont repris les rênes du domaine en 2015. Tous deux sont nologues de formation. Ces jeunes vignerons bénéficient des acquis transmis par leurs prédécesseurs, mais ils nhésitent pas à multiplier les tests et les innovations, à la vigne et au chai, pour anticiper les défis de demain : préserver la vie et la qualité du sol (notamment via limplantation dengrais verts et lépandage de compost), lutter contre le gel (utilisation de bougies de cire, avec une réflexion autour dun investissement dans des fils chauffants ou dans de petites éoliennes auto-génératrices, et de la réduction des surfaces cultivées de 12 à 10 ha pour mieux les protéger), tester de nouveaux porte-greffes (Paulsen, 333-EM, 140-RU, RSB 1, fercal et 5C), essayer de nouveaux contenants pour la vinification, réaliser un élevage long des bourgognes et des chablis, diminuer la vente en vrac au profit du développement de la vente aux restaurateurs et aux cavistes
Parcours de vignerons : Vignobles Mourat : Aurélien Richard et Aurélien Bourdin : Du matériel de pointe pour une conversion réussie
Louise JEAN, AuteurAu sein de lappellation Fiefs Vendéens, le domaine des vignobles Mourat, avec ses 160 ha, représente un tiers de lappellation. Créé en 1976 par Jean Mourat, il comptabilise maintenant quatre chais. Il sest aussi diversifié en accueillant des séminaires et des mariages, et en proposant un parcours pour visiter les vignes. Aurélien Bourdin, responsable des vignobles, explique que la conversion du domaine a débuté en 2007 et quelle sest étalée sur une dizaine dannées. Le passage en bio ne sest pas effectué sans heurts, notamment avec une pression en mildiou assez conséquente. Actuellement, cest le gel et les attaques dinsectes qui inquiètent les viticulteurs. Pour y faire face, ils s'efforcent d'avoir des vignes en bonne santé et une grande réactivité au niveau des traitements (le domaine a investi dans du matériel performant pour être capable de traiter les 160 ha en 2 jours, voire en 1,5 jour). Pour renforcer la santé de la vigne, cette dernière reçoit des biostimulants, des engrais organiques, des engrais foliaires, des oligo-éléments et des préparations biodynamiques. Au chai, les blancs, rosés, rouges et pétillants bénéficient dinstallations de pointe. Ces dernières sont présentées par Aurélien Richard, le maître de chai.
Le point avec Certipaq Bio : Quelques points sur la nouvelle réglementation
Gwénaël LEREBOURS, AuteurLe nouveau règlement européen bio, en vigueur depuis le 1er janvier 2022, comporte des modifications pour la viticulture. Cet article revient sur deux dentre elles : les bonnes pratiques agronomiques et les dérogations exceptionnelles concernant le recours aux sulfites. Concernant les bonnes pratiques agronomiques, la fertilité et lactivité biologique du sol doivent être préservées ou augmentées avec des engrais verts, des légumineuses, la diversité végétale et lépandage de matières organiques (de préférence compostées). Il est nécessaire de mettre en uvre toutes ces bonnes pratiques avant de recourir à des fertilisants. Les dérogations exceptionnelles concernant le recours aux sulfites demeurent possibles si les pouvoirs publics reconnaissent un état de catastrophe naturelle sur une zone géographique donnée, ou pour un opérateur particulier (ex : fortes pluies lors des vendanges, ce qui dégrade létat sanitaire du raisin). Un encart est également réservé aux produits de nettoyage et de désinfection utilisables en viticulture et en vinification biologiques.
Vignerons du monde : Cave du Rhodan : Olivier et Sandra Mounir : 3e génération : retour au sol
Arnaud FURET, AuteurDans les Alpes suisses, Olivier et Sandra Mounir gèrent le domaine de la Cave du Rhodan. Ce domaine viticole de 12 ha, situé en zone de montagne, est cultivé en terrasses, avec de fortes variabilités de sol, de topographie et daltitude. Il bénéficie également dune importante richesse ampélographique (25 cépages). Olivier et Sandra Mounir sont la troisième génération à gérer ce domaine, et chacune dentre elles a donné une orientation particulière à la Cave du Rhodan : la première génération, dans les années 1960, avait opté pour la quantité ; la seconde, pour la qualité ; la troisième est passée en bio en 2012 et cherche à préserver au maximum ses sols. Olivier et Sandra Mounir souhaitent, en effet, transmettre un sol vivant, gage de pérennité et de qualité pour les vins. Pour cela, ils ont opté pour des stratégies dentretien adaptées, des doses minimales de cuivre et la préservation de la biodiversité. Avec 70 à 80 cm de sol avant la roche mère, ces vignerons doivent toujours adapter leurs outils à la configuration de leurs parcelles. Ils cherchent également à valoriser au maximum les microclimats. Leur objectif est dobtenir des raisins de qualité, afin deffectuer le maximum du travail à la vigne, et le moins possible au chai. Ils font aussi des expérimentations sur 80 ares, situés en plaine, plantés en cépage résistant (divico), où des moutons dOuessant gèrent lenherbement à lannée. Depuis 2022, ils sont allés plus loin en couvrant cette parcelle de panneaux solaires.
Vignerons du monde : Equinox : Constantin Stratan : Le renouveau des cépages moldaves
Arnaud FURET, AuteurLa viticulture est présente en Moldavie depuis au moins 7000 ans. Elle sest fortement développée après la Seconde Guerre Mondiale, sous le régime soviétique. Elle était alors basée sur la production de gros volumes via limplantation de cépages internationaux. Aujourdhui, de petits domaines apparaissent et créent des vins de qualité en jouant le jeu du renouveau des cépages. Cest le cas du domaine de Constantin Stratan. Après avoir travaillé dans de grandes caves, Constantin Stratan a décidé de sinstaller en 2006. Il commence tout dabord son activité en conventionnel, et se tourne très vite vers lagriculture biologique, après sêtre documenté sur les effets des produits chimiques. Il entame sa conversion en 2010, et propose sa première cuvée bio en 2013. Que ce soit à la vigne ou au chai, Constantin Stratan essaye daller au plus simple, en intervenant juste quand il faut, mais en surveillant et en effectuant des ajustements. Ses vignes sont enherbées (flore spontanée) et le couvert est géré par de simples tontes. Le vigneron aimerait néanmoins approfondir la thématique des engrais verts et des couverts végétaux. Les problématiques sanitaires sont peu nombreuses sur son vignoble, notamment grâce à la présence de nombreux auxiliaires. La maladie qui pose le plus de problèmes reste le mildiou, et Constantin Stratan cherche à faire progresser sa stratégie pour réduire les doses de cuivre utilisées. Il développe les cépages autochtones, même si loffre reste peu développée. Le cépage Reara neagra est maintenant facilement accessible, mais le vigneron est quasiment le seul à utiliser le Zghihara, et va prélever lui-même des greffons sur de vieilles vignes.
Vignerons du monde : Oxney Estate Kristin Syltevik : Une pétillante production anglaise
Louise JEAN, AuteurOxney Estate est le plus grand domaine viticole biologique d'Angleterre. Il sétend sur 14 ha et se situe au sud-est du pays, dans le Sussex, à 15 km de la Manche. Les vignerons doivent donc composer avec une météo particulièrement pluvieuse, propice au développement des maladies (même si, avec le changement climatique, la situation est en train de changer). La vigne fait partie dun domaine agricole plus vaste de 344 ha, composé de grandes cultures et de prairies pâturées par des moutons. Depuis 2012, des vignes ont remplacé quelques prairies. Les dernières vignes ont été plantées en 2018. Cest Kristin Syltevik qui sen occupe. Les vignes ont été implantées sur une pente douce orientée sud-ouest. Leur ennemi numéro un est le mildiou. La vigneronne arrive globalement à rester en dessous du seuil des 4 kg de cuivre métal par hectare, même si ce seuil a été franchi en 2021. Sa stratégie repose sur des passages fréquents à de faibles doses de cuivre. Contre le botrytis, elle a opté pour un produit de biocontrôle, et elle utilise du soufre et du bicarbonate de potassium contre loïdium. Elle renforce également les défenses de ses vignes avec des extraits naturels dalgues. Au chai, Kristin Syltevik cherche à intervenir le moins possible sur ses vins. La gamme quelle vinifie est essentiellement constituée de pétillants blancs ou rosés, millésimés ou non, monocépages ou non, suivant les cuvées.
Vignerons du monde : Vignoble Pigeon Hill : Manon Rousseau et Kevin Shufelt : Un vignoble dans le froid de la Belle Province
Arnaud FURET, AuteurManon Rousseau et Kevin Shufelt ont tout dabord été polyculteurs-éleveurs au Québec, avant de changer lorientation de leur ferme, en 2008, en devenant viticulteurs au travers de la plantation de cépages adaptés aux températures extrêmes (variétés hybrides, comme le Frontenac, qui peut résister jusquà 36 °C). Dès le départ, ils ont conduit leur domaine, nommé le vignoble Pigeon Hill, en agriculture biologique avec également des techniques biodynamiques. Ce domaine est maintenant constitué de 5 ha. Afin de favoriser la résistance au froid et aux gelées printanières (en plus du choix variétal), la vigne est conduite selon des méthodes « high cordon » développées dans le nord des États-Unis (plus précisément dans lÉtat du Vermont et dans lÉtat de New York). Cest un système en cordon haut, avec une partie en taille courte et une partie en taille longue avec des baguettes. Du fait des variétés plantées, la pression en maladies est faible et la quantité de cuivre utilisée est minime. En revanche, la pression en ravageurs est forte : altises, scarabées des rosiers, scarabées japonais A lécoute de la nature, ces vignerons sinspirent de la biodynamie et de la permaculture pour améliorer leurs pratiques. Comme lhistoire viticole est encore très récente sur ce territoire, ces deux vignerons expérimentent de nouvelles pratiques en permanence.
Vins sans sulfites ajoutés : Quelles sont leurs caractéristiques sensorielles ?
Frédérique ROSE, AuteurEn 2021, 35,7 % des vignerons bio ont élaboré une cuvée sans sulfites ajoutés. Les vins sans sulfites ajoutés ont des profils différents et permettent aux viticulteurs détoffer leur gamme en proposant un nouveau produit. Ces différences restent toutefois à caractériser et à approfondir. Peut-on caractériser les vins sans sulfites à la dégustation ? Cet article fait le point, en se basant sur les conseils de trois nologues qui accompagnent des domaines en agriculture biologique : Stéphane Becquet de Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, Julien Meffre dICV Provence, et Mathieu Huguet de lentreprise Sadon Huguet. Par ailleurs, le projet de recherche Vins de Bordeaux sans sulfites, débuté en 2018 et porté par lunité de recherche nologique de lUniversité de Bordeaux, a pour objectif de définir scientifiquement, grâce à des analyses sensorielles et à d'autres outils de dégustation, ce quil se passe dans ces vins. Un encart présente les principaux résultats obtenus.
Vitisbio : Annuaire des fournisseurs des vignerons bio 2022-2023
VITISBIO, AuteurDans son annuaire des fournisseurs des vignerons bio (édition 2022-2023), Vitisbio répertorie les coordonnées des structures qui proposent des matériels, des produits ou des services en lien avec la viticulture bio. Cet annuaire est composé de plusieurs catégories : 1 Les techniques culturales : plants et pépinières, fertilisation et couverts végétaux, travail du sol et machinisme, autres matériels et protections physiques, protection sanitaire et biocontrôle, logistique et manutention, gestion des effluents ; 2 Les équipements de chais : tonnellerie / foudrerie / cuverie, chaudronnerie, instrumentation et régulation, construction et revêtements, pompes / compresseurs / filtration, produits nologiques, transfert et traitement ; 3 Lembouteillage et le conditionnement : impression et traçabilité, matériels / process / ingénierie, conditionnement et packaging, bouchons et capsules ; 4 Les services : organismes de développement (organismes nationaux, organismes régionaux, organismes de contrôle et marques, stations dexpérimentations), formations spécialisées, conseil indépendant, viticulture et vinification connectées, salons / foires / expositions.
Vu au Sitevi
VITISBIO, AuteurCet article présente huit nouveautés (utilisables en viticulture biologique) vues lors de lédition 2022 du salon professionnel Sitevi : 1 Ecopra propose un comburateur pour économiser le carburant ; 2 New Holland commercialise un désherbeur électrique pour les vignes étroites ; 3 Vitibot met en avant deux nouvelles options sur son robot Bakus : la pulvérisation confinée (pour les traitements) et des lames décimage développées en partenariat avec Provitis ; 4 Clayver présente trois nouvelles cuves en céramique à base de grès ; 5 Timac Agro propose des fertilisants et des amendements d'origine viticole en économie circulaire (entreprise basée en Bretagne) ; 6 Koppert a développé un insecticide à base dhuile paraffinique ; 7 Weenat commercialise un algorithme qui corrige les prévisions météo (modèles Arome et Asperge de Météo France) pour mieux les adapter à la réalité du terrain, et ainsi mieux prévenir les risques de gel ; 8 Mecamarc propose une étiqueteuse haute cadence.
Agroécologie : Lagriculture bio dynamise léconomie des territoires
En France, la croissance des filières biologiques se confirme chaque année : la production et la consommation progressent dans toutes les régions, tandis que les filières se structurent et que des emplois se créent dans les territoires. Pour accélérer le développement de la bio, le volet agricole du Plan de Relance a renforcé le fonds Avenir Bio de cinq millions deuros par an jusquen 2022. En 10 ans, le fonds Avenir Bio a accompagné plus de cent projets, pour un total daides de plus de 35 millions deuros. Trois porteurs de projets ayant bénéficié de ce fonds apportent leur témoignage : 1 - la Coopérative des agriculteurs biologistes du Sud-Ouest (CABSO), qui traite et commercialise les fruits et légumes de 60 adhérents et autant de producteurs fournisseurs, sest équipée dun pôle logistique de collecte et de distribution qui a, en partie, été subventionné par ce fonds ; 2 le Moulin Marion Meunerie, qui est spécialisé dans la collecte et la meunerie de céréales et de grains bio destinés à lalimentation humaine, a investi dans une unité dédiée au « sans gluten », en partie subventionnée par ce fonds ; 3 la Coopérative du Vignoble de la Voie dHéraclès, qui regroupe 25 adhérents, soit 600 ha de vignes bio et 55 000 hl de vins bio, sest dotée dun nouvel outil de vinification, moderne et innovant, en partie subventionné par ce fonds.
Les Baudry : Un couple millésimé
Jérôme GOUST, AuteurThierry Baudry s'est installé, en 1989, sur la ferme de Larchère (24), exploitation viticole familiale située au cur du vignoble de Bergerac. En agriculture biologique et avec la mention Nature & Progrès, le vignoble comptait alors 22 ha. Aujourd'hui, c'est sur 32 ha que Thierry cultive la vigne avec Muriel, son épouse, qui a conservé un mi-temps salarié à l'extérieur. Si les techniques de culture ont évolué depuis qu'il s'est installé, Thierry Baudry poursuit son travail dans le même esprit qu'au temps de son père, avec un grand respect de la terre. Il partage, dans cet article, la vie de sa ferme, rythmée par le travail de la vigne aux différentes saisons, jusqu'à la cueillette manuelle du raisin et la vinification. Il présente les vins de Bergerac, qui regroupent 7 AOC, et évoque l'impact du réchauffement climatique sur les cépages.
La bioprotection : Une stratégie pour les vinifications bio sans sulfites ajoutés
Philippe COTTEREAU, Auteur ; Valérie PLADEAU, AuteurEn vinification biologique, la réduction de l'usage des sulfites peut avoir des conséquences néfastes sur les qualités sensorielles des vins. Dans le cadre du projet "Maîtrise et gestion innovantes des populations microbiennes en bio", mené de 2015 à 2017, un travail de recherche collaboratif a été fait sur la bioprotection. Celle-ci consiste à ensemencer précocement le raisin ou le moût avec des levures connues et maîtrisées qui laisseront alors peu de place au développement de levures indigènes responsables d'altérations non-désirées. Les stratégies de bioprotection testées en vins blancs, rosés, rouges et en vins doux naturels et les résultats qui ont été obtenus sont présentés dans cet article.
Des bretts résistantes au chitosane fongique
Justine GRAVÉ, AuteurLe chitosane dorigine fongique est autorisé, depuis 2018, dans le cahier des charges de la vinification biologique. Il est principalement utilisé pour ses propriétés antimicrobiennes, afin de lutter contre les Brettanomyces bruxellensis, des levures daltération aussi appelées Bretts. Le chitosane est donc un substitut aux sulfites. Cependant, son efficacité est aléatoire : certaines formes de Bretts semblent être résistantes au chitosane. Cest pourquoi lISVV (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin) porte le projet Chitowine (2017-2021), qui a pour objectif de mieux définir le spectre antiseptique du chitosane. Daprès les premiers essais en laboratoire, plus des trois quarts des Bretts les plus communes seraient tout de même sensibles au chitosane.
Comment s'adapter au changement climatique en climat méditerranéen : les viticulteurs audois en pleine réflexion
Anaïs BERNEAU, AuteurDans l'Aude, comme ailleurs, les effets du changement climatique sur l'agriculture se font d'ores et déjà sentir : pluviométrie en baisse et de plus en plus épisodique sur l'année (épisodes cévenols violents), températures moyennes en hausse... Les viticulteurs, très présents dans ce département, cherchent à s'adapter. Pour les aider, un cycle de formations Vivea autour du changement climatique a été créé. Sont notamment abordés dans ces formations : l'introduction d'arbres (agroforesterie), de couverts végétaux (enherbement) ou de troupeaux (pâturage) dans les vignes, cette nouvelle diversité étant vue comme l'un des piliers d'une viticulture plus durable et résiliente. Les préparations "alternatives" (à base de plantes, d'huiles essentielles, etc.) font également des émules. D'autres travaux, initiés notamment par des groupes de viticulteurs, portent également sur la vinification et le matériel végétal.
Contenants en verre, terre cuite, grès La diversité sinvite dans les chais
Louise JEAN, AuteurDans les caves des viticulteurs biologiques et biodynamiques, les contenants pour la vinification ou lélevage des vins se diversifient avec des matières variées (ex : verre, terre cuite ). Dun point de vue réglementaire, la cuverie na pas besoin dêtre différente en bio par rapport au conventionnel, mais ces nouvelles matières séduisent plus les vignerons bio. Selon Stéphane Becquet, ingénieur agronome et vinificateur chez Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, il faut se poser trois questions avant de choisir ses cuves : quel vin veut-on faire ? Quels moyens peut-on mettre ? Quelle est la praticité du contenant ? Il faut également faire attention à la nettoyabilité, surtout dans les chais mixtes. Laspect visuel est également important, car il peut jouer sur le client. Par ailleurs, chaque matière a ses avantages et ses inconvénients. Cet article détaille plus précisément ceux des contenants en verre et en terre cuite. Il présente également le témoignage de Sébastien David, un viticulteur en biodynamie basé à Saint-Nicolas de Bourgueil (Indre-et-Loire), qui vinifie ses vins dans des amphores en grès ou en terre cuite, des foudres en bois 'immenses tonneaux) et des cuves en béton brut.
Cultiver une diversité de cépages : une meilleure résilience et une multitude de possibilités à explorer
Alice ODOUL, AuteurDans le Bugey (Ain), Jean-Christophe Pellerin et ses fils, Lucien et Baptiste, cultivent en bio une quinzaine de cépages différents, sur 6,3 ha. La curiosité et l'envie d'expérimenter de Jean-Christophe l'ont conduit à visiter de nombreux domaines viticoles en France, ce qui lui a permis de construire cette diversité au fil des ans et des plantations, toujours en respectant la nature du sol, l'exposition, la teneur en argile, etc. Aujourd'hui, le Vignoble Pellerin produit toute une gamme de vins blancs, vins rouges et vins mousseux bio, vendus en direct et à l'export. Au-delà du plaisir de la découverte, Jean-Christophe et ses fils mesurent la pertinence de cultiver une diversité de cépages pour améliorer la résilience du domaine face aux aléas climatiques, grâce à des comportements différents dans les parcelles. Les cépages sont ensuite vinifiés séparément dans de petites cuves, sans intrants, avant d'être assemblés, pour certains vins, en fonction des millésimes, afin de produire les plus belles gammes aromatiques.
Départs en levures indigènes sécurisés : Réussir son pied de cuve
Louise JEAN, AuteurPour sécuriser les départs de fermentation en levures indigènes, il est possible de réaliser un pied de cuve. Ce dernier vise à diminuer le temps de latence et à limiter linstallation de microorganismes non désirables, tels que les brettanomyces. Il permet ainsi de limiter les apports de soufre. Une enquête, réalisée par Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine (VBNA) et par lItab, sur les pratiques de vinification bio en France, a montré que seulement 25 % des répondants utilisaient des levures indigènes avec pied de cuve (alors que 35 % utilisaient des levures indigènes en fermentation spontanée). En effet, la fabrication dun pied de cuve nécessite une bonne organisation et du temps, alors que la période autour de la récolte est déjà bien chargée pour les vignerons. Le programme Casdar Levain bio, auquel participent VBNA et lItab, a identifié les bonnes pratiques pour réussir cette technique. Ces pratiques sont détaillées dans cet article, du choix des raisins pour confectionner le pied de cuve à lensemencement de la cuve. Un encart est dédié au témoignage du Clos des Quarterons.
Dossier : Apprivoiser les variétés résistantes
Xavier DELBECQUE, Auteur ; Justine GRAVÉ, Auteur ; Catherine GERBOD, AuteurCe dossier, composé de trois articles, est dédié aux variétés de vigne résistantes aux bio-agresseurs. Ces variétés sont, pour le moment, seulement accessibles aux vins de France et aux IGP. Néanmoins, les perspectives évoluent : elles devraient bientôt pouvoir être autorisées dans les cahiers des charges des AOP qui le souhaiteront. Le choix en variétés résistantes devrait également sétoffer, puisque les recherches et les essais saccélèrent. Il faut, néanmoins, que les producteurs acceptent quune grande part dinconnu entoure encore ces nouvelles variétés : quels sont les climats, le type de sol et les porte-greffes les plus adaptés ? Quels sont leurs comportements lors de la vinification ? etc. Le premier article de ce dossier répond justement à plusieurs questions courantes : Quelle est léconomie de traitement ? Quels sont les coûts et les disponibilités des plants ? Quelles sont les aptitudes agronomiques ? Larticle suivant porte sur la vinification de ces variétés résistantes : un référentiel nologique est en cours dacquisition, mais ces variétés semblent surtout présenter un intérêt en assemblage. Le dernier article est consacré au développement commercial : les atouts environnementaux de ces variétés devraient jouer un rôle majeur pour conquérir les consommateurs.
Dossier : Concevoir sa cuvée sans sulfites
Justine GRAVÉ, Auteur ; Xavier DELBECQUE, Auteur ; Catherine GERBOD, Auteur52 % des nologues produiraient des cuvées sans sulfites ajoutés. C'est ce que révèle une enquête réalisée en 2020 par nologues de France. Ce dossier prodigue quelques conseils, étape par étape, de la récolte à la mise en bouteille, aux vignerons qui souhaiteraient se lancer. En effet, faire du vin sans sulfites nécessite une adaptation en profondeur de l'itinéraire technique et induira obligatoirement un changement de profil du vin. Un premier article fait le point sur l'utilisation de levures de bioprotection en lieu et place de Saccharomyces ; puis, sont abordées des questions relatives à l'hygiène, à l'élevage en barriques, ainsi qu'au choix du bouchon pour ses vins. Enfin, dans un dernier article, quelques raisons pour se lancer sur ce marché sont exposées.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Le premier dentre eux, le domaine Château Larchère, basé en Dordogne, est géré par Thierry et Muriel Baudry. Pour prendre soin de leurs vignes, ces derniers ont cherché à créer un écosystème riche en biodiversité. Ils testent également de nouvelles pratiques : purins de plantes (pour lutter contre les maladies et pour soutenir la vitalité des vignes) et génodique (diffusion dondes musicales pour lutter contre les maladies du bois). Doctobre à début novembre, leurs raisins blancs atteints de pourriture noble sont récoltés à la main, au fur et à mesure de leur maturité, afin de les vinifier en vins liquoreux. Le deuxième domaine est celui de la famille Chasselay. Cette famille fait perdurer, depuis plus de six siècles, ses traditions viticoles. La succession est maintenant assurée par Claire et Fabien Chasselay. Le domaine est réparti sur 16 ha, éparpillés sur les divers terroirs du Beaujolais. Pour Claire et Fabien Chasselay, le respect de lintégrité des raisins est essentiel, de la récolte jusquau chai. Leurs vins rouges sont vinifiés en macération carbonique en grappes entières. Leurs blancs sont obtenus via un pressurage direct, suivi dun débourbage à froid.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier est situé dans la Vallée de la Loire. Il sagit de celui de Sandrine Deschamps, qui a créé son propre domaine, distinct de celui de son mari, en 2003. Son domaine sétend sur 3,11 ha. Le couple sentraide et échange certaines tâches selon les compétences de l'un et de l'autre, mais chacun produit des vins AOC Bourgueil avec sa propre signature. Les vins de Sandrine Deschamps sont féminins, frais et à boire dans lannée. Le second domaine, le GAEC Pioch Farrus, est basé dans le Languedoc. Il est conduit en bio depuis 2018 et il est géré par Brice Salic, viticulteur depuis vingt ans. Brice cherche à adapter ses pratiques de travail du sol et de fertilisation pour arriver à composer avec ses terres peu fertiles. Il adapte aussi sa stratégie de gestion des maladies par îlots, pour éviter les traitements systématiques et, ainsi, limiter le nombre total de traitements. Il vinifie et commercialise son vin via la cave coopérative LEstabel, qui amorce sa transition vers la bio.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Jean-Baptiste Pinard est basé à Foussignac, en Charente, sur un domaine de 37 ha composé de 26 ha de vignes, 9,3 ha de luzerne, 1 ha de verger et 0,70 ha de chênes truffiers. Il a repris le domaine familial, en bio depuis 1969, et a continué la production de cognac (6 000 bouteilles/an), de pineau (16 000 bouteilles/an), de vin (5 000 bouteilles/an) et de jus de raisin (10 000 bouteilles/an). Malgré les efforts de ce vigneron pour partager ses pratiques, le cognac bio a du mal à percer. Le deuxième vigneron, Clodéric Prade, est basé dans le Gard. Il a créé le Domaine dEriane en 2007. Ce domaine sétend sur 46 ha, dont 28 ha de cultures et 18 ha de vignes destinées à la vente de raisins frais et à lélaboration de vins. Il est en bio depuis 2012. Face au changement climatique (climat de plus en plus sec), ce producteur fait évoluer son domaine avec de lagroforesterie et une réflexion sur les plantes à parfum, aromatiques et médicinales.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Jean-Claude Rateau est lun des précurseurs en biodynamie dans les Grands Crus de Bourgogne. Il sest installé en 1979, à Beaune, sur 1,30 ha de vignes familiales, puis sest agrandi petit à petit pour atteindre 9 ha. Il est investi dans des démarches collectives pour analyser les sols, soigner la vigne et tester de nouvelles techniques culturales pour faire face au changement climatique. En 2019, il sest également lancé dans lagroforesterie en plantant onze espèces darbres dans ses vignes et autour de ses parcelles. Sébastien Branger est basé dans le Muscadet (Pays de la Loire). Lorsquil a repris le domaine familial, en 2001, il a fait le choix dune conversion progressive de ses 30 ha, avec le projet de passer en biodynamie. Comme ses vignes sont soumises au climat océanique, avec des entrées marines, il lutte avec vigilance contre le mildiou, loïdium et le botrytis, en adaptant ses traitements, la taille, leffeuillage
Dossier de presse INRAE Agriculture biologique : vers un changement déchelle
Ce dossier de presse présente les différentes recherches en lien avec lagriculture biologique menées par INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement). Après avoir énuméré les 17 dispositifs expérimentaux dINRAE conduits en agriculture biologique, il détaille une trentaine de projets de recherche, ainsi que leurs principaux résultats. Les projets sont classés selon trois thèmes : 1 Du champ à lassiette : santés et qualités à la loupe ; 2 Quelles clés pour les dynamiques de transitions ; 3 A la recherche de la multi-performance de lagriculture biologique. Les thématiques abordées sont variées, par exemple : « Des vers bien pleins... de pesticides ! » ; « La bio, rempart efficace contre les bioagresseurs » ; « Les vertus du régime bio » ; « Du bio et de la diversité chez les maraîchers » ; « Circuits courts : une belle dynamique collective dans les territoires » ; « PAC : il est urgent de passer au vert » ; « Demain, la panne dazote ? » ; « Notation du bio : lACV doit revoir sa copie » ; « LAB fait aussi pousser les emplois »
Essais vignerons : La technique du pied de cuve
Valérie FAUCONNIER, AuteurSix domaines viticoles en biodynamie de la vallée du Rhône ont participé à des essais sur la fermentation alcoolique par des levures indigènes. Avec le réchauffement climatique, cette fermentation a tendance à ralentir, voire à s'arrêter, ce qui pose problème pour l'élaboration du vin. Chaque domaine a suivi un protocole identique, basé sur la réalisation d'un levain liquide issu de raisins ramassés deux à trois jours avant vendange. Le levain a été incorporé à la vendange, au moment du remplissage, dans une première cuve, tandis qu'une autre était remplie sans ensemencement. Explications, déroulement et résultats. Ces derniers ont montré que le protocole a donné lieu à des niveaux de populations de levures majoritairement supérieurs dans la cuve ensemencée et qu'il a permis daccélérer les fermentations, tout en favorisant l'implantation de levures indigènes. Les points-clés de la réussite du pied de cuve, basés sur cette expérimentation, sont présentés.
La géobiologie : Vigne et vin font le plein dénergie !
Arnaud FURET, AuteurUn domaine viticole fait partie dun tout. Il fait partie de la nature, elle-même reliée à la terre et au cosmos, notamment dun point de vue énergétique. La géobiologie est donc un outil supplémentaire pour aider à améliorer la vitalité du vignoble et la qualité des vins. Michel Jeannot, naturopathe et géobiologue en Saône-et-Loire, est de plus en plus sollicité par des viticulteurs et travaille avec une douzaine de Chambres dagriculture pour des formations en géobiologie. Les agriculteurs apprennent ainsi à repérer diverses failles humides, ainsi que les réseaux telluriques Curry et Hartmann (maillage électromagnétique), à laide de différents outils (baguettes, pendule, antenne Lecher ) et dappareils de mesures physiques (champs électriques et électromagnétiques). La géobiologie peut, en effet, apporter des solutions à des problèmes qui nont pas réussi à être résolus par des actions agronomiques. Selon Michel Jeannot, la géobiologie offre aux vignerons « une corde de plus à leur arc pour magnifier leurs terroirs ». Par exemple, il serait dommage de « gâcher » le travail réalisé en choisissant, énergétiquement parlant, un mauvais emplacement de la cave. Cet article est complété par le témoignage de Jean-Christophe Pellerin, vigneron en biodynamie dans lAin, qui met en pratique la géobiologie sur son domaine.
Gestion des gaz dissous : Trouver le bon équilibre
Frédérique ROSE, AuteurAvec la diminution des doses de sulfites, la rigueur est de mise dans la gestion de lO2 et du CO2 pour les vins bio. Cette rigueur est, en effet, nécessaire pour prévenir des déviances organoleptiques : risques doxydation, de réduction et de défaut de couleur. Cependant, tout dépend des cépages, du type délevage, de la matrice du vin et de sa teneur en polyphénols antioxydants. Lapport doxygène est surtout utilisé en rouge, mais il peut aussi être utilisé sur des blancs qui ont du mal à aller jusquau bout de leur fermentation alcoolique comme, par exemple, le chenin ou le melon de bourgogne. Ces apports de dioxygène se réalisent lors de la fermentation, de lélevage en barrique et au niveau de lobturateur des bouteilles. Cette méthode peut, en revanche, détériorer les vins si un apport massif dO2 est réalisé à dautres stades (ex : lors de la réception de la vendange, des transferts, du pompage, de la filtration, de la mise en bouteille..). En complément de ce descriptif, Christian Binner, vigneron bio en Alsace, explique la manière dont il oxygène ses blancs.
Guide technique : Conduite du vignoble en agriculture biologique en région Nouvelle-Aquitaine - Décembre 2021
Ce guide technique, qui est une mise à jour de l'édition 2019, actualisée avec le cadre réglementaire de l'AB pour 2022, est un outil d'accompagnement pour les viticulteurs bio et pour les viticulteurs qui envisageant une conversion, ou qui veulent faire évoluer leurs pratiques. Au sommaire : - La viticulture en agriculture biologique ; - Sol et maintien de la fertilité ; - Préserver la santé du vignoble ; - La protection phytosanitaire ; - Des plantes pour soigner des plantes ; - Biodynamie : utilisation en viticulture ; - La vinification AB : réglementation ; - Les points de vigilance lors d'une conversion ; - Témoignages de viticulteurs et de viticultrices en conversion AB en Nouvelle-Aquitaine.
Une nouvelle association défend et promeut les vins natures
Claire MULLER, AuteurLAssociation Suisse Vin Nature vient de voir le jour grâce à une poignée de vignerons bio. La notion de vin nature était jusqualors inexistante en Suisse : elle ne bénéficiait daucune définition officielle alors que, dans dautres pays comme la France, les démarches de reconnaissance officielle étaient lancées depuis quelques années. Actuellement, lAssociation Suisse Vin Nature regroupe une dizaine de professionnels de la viticulture. A terme, lobjectif est de fédérer tous les vignerons suisses bio (certifiés Bourgeon, Bio fédéral ou Demeter) qui possèdent au moins un vin nature. Cette association permettra également dhomogénéiser les pratiques (ex : les vins natures doivent se passer de tous les intrants, y compris les sulfites) et dobtenir davantage de reconnaissance de la part du grand public et du milieu professionnel. Elle fonctionne sur le principe de la confiance et de lautodéclaration, mais une commission de contrôle pourra effectuer des dégustations inopinées.
De nouvelles règles pour la vinification bio
Justine GRAVÉ, AuteurDans le nouveau règlement bio européen du 1er janvier 2022, le principal changement, en viticulture, réside dans lautorisation du chauffage des moûts et des vins jusquà 75°C, afin de permettre une stabilisation microbienne, dans un contexte de réduction des sulfites. Quelques évolutions sont aussi à noter du côté des auxiliaires et des additifs. Le règlement introduit aussi les grandes lignes du référentiel HACCP afin de mieux prévenir les contaminations par les pesticides conventionnels.
Palmarès des Trophées de lInnovation de Vinitech ; Nominés et lauréats du Sival Innovation 2021 ; Autres nouveautés que vous auriez dû voir sur les salons
VITISBIO, AuteurCes trois articles décrivent des matériels et des intrants innovants destinés à la viticulture bio. Le premier présente une sélection des lauréats des Trophées de lInnovation 2020 du salon Vinitech : Vitipeps, une marque collective de plants 100 % français ; Winebot, un cobot (robot collaboratif) destiné au chai ; Smac, une technologie de coupure automatique de la pulvérisation en labsence de feuillage ; Wineglobe, une cuve en verre ; Oenoclean, une laveuse à l'eau filtrée et recyclée ; des interceps électriques pour le robot de désherbage Bakus ; un nettoyeur de cuve de pressoir semi-automatisé ; Cermex Flexipack, une machine dencaissage autoréglable ; Connect Vigne E-Glee, un piège connecté de la cicadelle ; Oscillys XM, un érafloir ; une bonde connectée ; Henite, une jauge de niveau ; Kallafut, un système de support de fûts en bois ; des cartons demballage ; Fermentation Monitoring System, un système de suivi de fermentation. Le second article présente certains lauréats et nominés du Sival Innovation 2021 : Nathy®-Sauvignac, une variété de raisin blanc résistante ; Moka, un biostimulant à base de levures ; T-Protect®, un système de protection des auxiliaires ; SunAgri®, un système dagrovoltaïsme dynamique ; Captrap® Vision, un piège à insectes connecté ; IrrigAssistant®, un service dune plateforme dédiée au pilotage de lirrigation ; la nouvelle fonction « bilan hydrique » de la plateforme e-Terroir ; 6 OSCARS +, une caisse avec six casiers intégrés. Enfin, dautres nouveautés sont présentées : Biorend, un stimulateur naturel de défenses des plantes ; un uf en céramique de 600L ; Acolyte 150+, un châssis enjambeur pour outils interceps ; SafOEnoTM VR 44, une levure sèche active bio ; un fermenteur pour préparations naturelles ; Thorenap Vigne, un paillage en feutre végétal ; Héliosec® et In-é-co, deux systèmes de traitement des effluents phytosanitaires ; Fycilia, un insecticide à base de spinosad ; Alpo, un enjambeur électrique.
Un protocole de pied de cuve pour des malos sous contrôle
Justine GRAVÉ, AuteurLes viticulteurs biologiques ont fortement recours à la fermentation malolactique. Une enquête, menée en 2019 par Vignerons bio de la Nouvelle-Aquitaine (VBNA) et lITAB, a dailleurs mis en évidence le souhait de la profession de bénéficier doutils pour mieux maîtriser cette fermentation. Pour répondre à ce besoin, VBNA, lISVV (Institut des Sciences de la Vigne et des Vins) et lIFV (Institut Français de la Vigne et du Vin) ont collaboré pour élaborer un protocole de pied de cuve permettant de lancer ces fermentations malolactiques. Lun des principaux défis réside dans la conservation des lies dune année sur lautre. LISVV a travaillé sur cette thématique dès 2015 et a déterminé que les bactéries restaient optimales dans des lies conservées à 10 °C. Toutefois, le pied de cuve nest efficace que sil est ensemencé à hauteur de 1 % (ex : 1 hl de lies pour ensemencer un pied de cuve de 100 hl). Des essais menés par lIFV montrent, en effet, quun pied de cuve ensemencé à hauteur de 1 % est tout aussi efficace quun ensemencement à laide de bactéries commerciales. Il faut donc réussir à conserver assez de lies pour ensemencer le pied de cuve correctement.
Rencontre avec Thibault Legrand, viticulteur à Fleury-la-Rivière (51)
Justine CNUDDE, AuteurLe grand-père et le père de Thibault Legrand ont développé une activité de vigneron récoltant-coopérateur en agriculture conventionnelle (Champagne Legrand-Latour, à Fleury-la-Rivière, Marne). Alors que Thibault Legrand ne souhaitait pas forcément travailler dans le vignoble, il est revenu sur le domaine familial en 2007. Néanmoins, ce jeune vigneron, qui adore la nature, naimait pas désherber chimiquement. De ce fait, en 2012, il a ressorti de vieux outils de travail du sol que possédait sa famille. En 2013, le domaine a complètement arrêté les herbicides, s'est converti en bio en 2016 et a eu la certification Demeter en 2019. Un ami denfance du même village est également passé en bio la même année, ce qui leur a permis de se soutenir. Après la conversion du domaine, Thibault Legrand a souhaité commencer à vinifier ses propres vins (il ne voulait plus laisser cette partie à la coopérative). Pour linstant, il utilise le pressoir de son ami denfance, et le sien sera opérationnel en 2021. Sur le domaine, il a également développé une cave aux coquillages qui regroupe la collection de fossiles de son père et qui présente un plus pour les touristes. Il a également introduit trois moutons qui broutent sur une partie des vignes et il souhaite développer les productions animales. Il veut aussi ramener de la biodiversité sur son domaine, notamment en plantant 100 arbres par hectare, ainsi que des haies.
Rendements & Pratiques nologiques : Des vignerons Bio en Nouvelle-Aquitaine Millésime 2020
Ce document est composé de deux parties. La première partie apporte des informations sur les rendements obtenus par des viticulteurs bio de Nouvelle-Aquitaine (millésime 2020). Ces données chiffrées sont basées sur les déclarations de récolte de 693 vignerons adhérents de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine. Globalement, lannée 2020 a été marquée par des conditions difficiles (crise sanitaire, gel, sécheresse, grêle ). Les vignerons enquêtés ont tout de même réussi à maintenir le cap et à rester proches du rendement moyen décennal de 40 hL/ha. Des zooms sont également réalisés par appellation (Bordeaux, Bergerac Duras, Castillon, Irouléguy). La seconde partie est consacrée aux pratiques nologiques. Elle sappuie sur les résultats dune enquête nationale qui a pour objectif de faire un point sur les intrants et les techniques utilisés par les vignerons bio. Pour 2020, Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine a fait le choix de présenter les résultats de lenquête nationale, au regard de la grande homogénéité des pratiques, tout en maintenant un focus sur des points caractéristiques de Nouvelle-Aquitaine. Les utilisations dintrants et de techniques spécifiques restent relativement faibles, mais toute la gamme doutils autorisés par la réglementation est utilisée. Au niveau des traitements à base de cuivre, une grande majorité des vignerons est restée en dessous de lutilisation de 4kg/ha/an. Néanmoins, cela se fait souvent au détriment du rendement et de la rentabilité de lexploitation.
Tester le chitosane : Une aide possible dans la gestion des Bretts
Frédérique ROSE, AuteurLe chitosane, autorisé en nologie depuis 2011 et en bio depuis 2018, est un nouvel outil pour aider à gérer Brettanomyces bruxellensis en vinification. Cest une alternative possible à lutilisation de sulfites. Ces derniers posent des problèmes de tolérance (certaines souches de Bretts deviennent tolérantes aux sulfites) et dallergie. Le chitosane est un polysaccharide. Il est disponible sous forme de poudre, bien souvent insoluble (il est donc important de bien le répartir dans tout le volume de vin), et il est utilisé à une dose comprise entre 4 et 10 g/hL. Le chitosane présente des avantages non négligeables : il est non-allergène et provient dune source renouvelable (il est obtenu par désacétylation de la chitine qui se trouve dans les champignons filamenteux, les champignons supérieurs et dans la cuticule des crustacés). Il présente aussi lintérêt, pour le vigneron, de ne pas avoir de mention à renseigner sur létiquette des vins suite à son utilisation. En revanche, son prix est supérieur au soufre et il na pas deffet antioxydant (contrairement aux sulfites). Son mode daction commence à être mieux connu, et des recherches sont en cours pour évaluer son efficacité et pour déterminer ses conditions dutilisation optimales. Des essais sont notamment réalisés dans le cadre du projet Chitowine.
La vigne, le vin et le bio : L'avenir de la viticulture s'écrit en bio- logique et dynamique
Ce livre, consacré à la viticulture biologique et à la viticulture biodynamique, s'organise en 7 chapitres : - Grande et petite histoire de la viticulture bio- logique et dynamique ; - Le vin biologique ; - Le vin en biodynamie ; - Prévenir les déséquilibres pour préserver la santé de la vigne ; - Signé terroir : le goût des vins bio- logiques et dynamiques ; - La preuve par... B : B comme Biologie et Biodynamie ; - L'avenir de la viticulture s'écrit en bio.
Vignerons du monde : Benziger Ranch Chris Benziger : Des vignes face aux feux et canicules
Louise JEAN, AuteurEn Californie, la famille Benziger a été lun des précurseurs de la biodynamie. Laventure a débuté en 1973, lorsque Mike et Mary Benziger ont repris un ranch abandonné depuis une cinquantaine dannées et ont implanté des vignes. Ils commencent alors par les cultiver en conventionnel, mais les conséquences sur le milieu leur posent question et ils doivent très vite faire face à des problèmes dérosion. Ils décident alors de changer radicalement leur manière de produire et optent pour la biodynamie. La famille conduit maintenant quatre domaines, tous en biodynamie. Lenherbement est principalement géré avec des moutons, qui pâturent de janvier à fin mars dans les vignes, et du désherbage mécanique réalisé avec de petits tracteurs car leurs vignes sont cultivées en terrasses. Alors que les vignerons du domaine maîtrisent bien les équilibres de la vigne, ils doivent faire face à de nouveaux défis liés au changement climatique (canicules et incendies). Les vignes ne sont pas irriguées, mais Chris Benziger sinquiète car, en 2020, il a fait plus de 30 jours à 38 °C et les vignes ont connu dimportants risques de brûlure. Au chai, les raisins proviennent des quatre domaines et sont mélangés selon les assemblages souhaités.
Vignerons du monde : Château de Bioul : Vanessa Wyckmans-Vaxelaire : Le Nord en bouteille
Arnaud FURET, AuteurVanessa Wyckmans-Vaxelaire et son mari, Andy, ont repris le domaine viticole familial, situé en Belgique, dans la Province de Namur. Au vu de leur position géographique, ils ne souhaitaient pas reproduire les vins qui se faisaient déjà ailleurs et ont décidé de mettre en avant leur spécificité. Leur objectif était donc de mettre le Nord en bouteille. Ils débutent alors les plantations en 2009 et atteignent 12 ha de vignes en 2021. Ils optent pour « un encépagement totalement interpécifique et résistant », loïdium et le mildiou sont ainsi inconnus sur le domaine. Dès le départ, le vignoble est conduit en bio, mais sans certification. Après une discussion avec un vigneron certifié, le couple entame la conversion de son domaine en 2017 et commercialise ses premiers vins bio en 2020. Depuis 2019, ils se tournent vers la biodynamie. Si ces vignerons nont pas eu de réels soucis à convertir leur vignoble en bio, du fait de leurs pratiques, ils ont vécu, auparavant, les déboires des novices qui se lancent dans un nouveau métier. Par ailleurs, en dix ans, leur vignoble a subi trois grosses gelées et trois gelées plus modérées. Pour limiter les risques, ils se sont dotés de tours anti-gel : une fixe et deux motrices. Quatre brebis Shropshire pâturent les vignes durant lhiver, ce qui leur permet de gagner du temps dans la gestion de lenherbement. Au chai, les expérimentations se multiplient, avec lidée dintervenir le moins possible sur les vins.
Vignerons du monde : Clos Henri : Damien Yvon : Un bout de France en Nouvelle-Zélande
Louise JEAN, AuteurLe Clos Henri est un domaine de 110 ha (43 ha de vignes, 14 ha de forêts et le reste en prairies) situé dans la région viticole de Marlborough, en Nouvelle-Zélande. Il appartient à une famille de vignerons sancerrois depuis les années 2000 (famille Bourgeois), est certifié bio depuis 2013 et est dirigé par Damien Yvon. Ce dernier cherche à optimiser lexpression du terroir dans les sauvignons et les pinots noirs. Le domaine produit ainsi six vins, sur trois gammes (chacune comprend un rouge et un blanc) : Petit Clos, Bel Echo et Clos Henri. Au total, 280 000 à 300 000 bouteilles sont commercialisées chaque année. Le vignoble présente lavantage dêtre implanté sur un territoire balayé par le vent : le climat est donc peu propice aux maladies cryptogamiques. Pour lutter contre loïdium, le domaine utilise du soufre mais, avant larrivée de ces Français, personne ne connaissait cette technique en Nouvelle-Zélande : il a fallu importer les produits, expliquer le principe au certificateur et lajouter dans le cahier des charges bio national. Pour gérer lenherbement, plusieurs techniques cohabitent et 450 moutons viennent pâturer les vignes en hiver.
Vignerons du monde : Losonci Pince : Bálint Losonci : Pas à pas, vivre son rêve et révéler le terroir
Arnaud FURET, AuteurBálint Losonci est à la tête dun domaine viticole biologique de 6 ha situé au nord de la Hongrie. Rien ne prédestinait cet étudiant en commerce international à devenir viticulteur. Il découvre le monde du vin à travers une interview de István Szepsy (vigneron célèbre). Il effectue ensuite un stage pour un magazine viticole, où il reste au final cinq ans, avant de sinstaller sur son propre domaine, en 2004, sur 30 ares. Sa surface grandit petit à petit pour atteindre 6 ha. Bálint Losonci commence à passer une partie de son domaine en bio en 2014, et étiquette son premier millésime bio en 2019. Lobjectif de ce jeune vigneron est de gérer le plus durablement possible son vignoble : peu de travail du sol, couverture du sol par la flore spontanée, fertilisation par une litière forestière fermentée, utilisation de peu dintrants au chai Même si la région présente des conditions météorologiques idéales pour la vigne, le changement climatique se fait ressentir. Néanmoins, les inquiétudes de Bálint Losonci sur lavenir portent plus sur la difficulté à trouver suffisamment de main duvre pour maintenir ses objectifs en matière de qualité et de quantité, que sur les impacts du changement climatique.
Le Vin et la biodynamie : Manifeste
Les principes de la biodynamie, dont les bases ont été posées en 1924, sont souvent insuffisamment connues. Cet ouvrage fait la lumière sur ce courant fondateur de l'agriculture biologique moderne et traite du bon usage de la biodynamie en viticulture. Après avoir exposé un savoir-faire viticole qui s'est construit au fil du XXème siècle et abordé les conséquences de la viticulture conventionnelle sur notre environnement, il présente les enjeux contemporains de l'agriculture biodynamique et les nombreux bénéfices que l'on peut en tirer, plus particulièrement dans le monde du vin. En fin douvrage, un tour de France de 50 domaines incontournables convertis à la biodynamie donne la parole aux vigneronnes et vignerons qui la pratiquent et permet de découvrir 50 cuvées d'élection, réalisées dans les règles de l'art.
Le vin, la vigne et la biodynamie
Le domaine de la Coulée de Serrant (49), en biodynamie depuis 1981, est réputé pour produire des vins blancs exceptionnels. Nicolas Joly a repris le domaine acquis par ses parents dans les années 1960. Fer de lance de la biodynamie, il partage, dans cet ouvrage, son expérience et ses connaissances à qui veut découvrir et s'initier à la biodynamie en viticulture. Pour mieux saisir l'enjeu et les principes de cette méthode de culture à l'écoute de la nature, Nicolas Joly commence par retracer l'histoire des dégâts de l'agriculture moderne sur les vignes. Dans ce contexte d'industrialisation des procédés et des techniques agricoles, la biodynamie est, avant tout, un retour à une vinification naturelle, à un respect de la vigne et de l'environnement pour atteindre la meilleure expression possible du terroir. Cet ouvrage aborde tous les aspects de la biodynamie : comprendre les formes et leurs correspondances, utiliser les forces du vivant, se servir des cycles astrologiques, etc.
Vitisbio : Annuaire des fournisseurs des vignerons bio 2021-2022
VITISBIO, AuteurDans son annuaire des fournisseurs des vignerons bio (édition 2021-2022), Vitisbio répertorie les coordonnées des structures qui proposent des matériels, des produits ou des services en lien avec la viticulture bio. 1 Les techniques culturales : plants et pépinières, fertilisation et couverts végétaux, travail du sol et machinisme, autres matériels et protections physiques, protection sanitaire et biocontrôle, logistique et manutention, gestion des effluents ; 2 Les équipements de chais : tonnellerie / foudrerie / cuverie, chaudronnerie, instrumentation et régulation, construction et revêtements, pompes / compresseurs / filtration, produits nologiques, transfert et traitement ; 3 Lembouteillage et le conditionnement : impression et traçabilité, matériels / process / ingénierie, conditionnement et packaging, bouchons et capsules ; 4 Les services : organismes de développement (organismes nationaux, organismes régionaux, organismes de contrôle et marques, stations dexpérimentations), formations spécialisées, conseil indépendant, viticulture et vinification connectées, salons / foires /expositions.
Bon usage des colles et des préparations enzymatiques en vinification biologique Edition 2020
Ce guide apporte des conseils pour bien utiliser les colles et les préparations enzymatiques en vinification biologique. Le collage peut être utilisé pour de multiples raisons : clarifier le vin, le stabiliser, corriger sa couleur, améliorer ses caractéristiques organoleptiques, renforcer lefficacité de certains traitements (filtration, passage au froid). De ce fait, les produits de collage utilisés sont variables : ils sont souvent constitués dun mélange de protéines (animales ou végétales), mais peuvent aussi être d'origine minérale (bentonite, gels de silice) ou constitués de produits de synthèse (PVPP) interdits en bio. Les enzymes sont utilisées sur vendange, moûts ou vins, pour faciliter la macération pelliculaire, le pressurage, la clarification, la filtrabilité. Ce document, réalisé dans le cadre du programme « Colles sans allergènes » (soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine), synthétise les résultats de deux expérimentations effectuées sur des vins blancs et rosés : 1 une expérimentation sur les produits de collage, qui a comparé lefficacité des protéines de pomme de terre, des protéines de pois et des extraits de levures à lefficacité de colles classiques comme la caséine et la PVPP ; 2 une expérimentation sur la clarification, qui a comparé limpact, sur le volume et la qualité des jus, dun apport denzymes pectolytiques en phase de macération (sur vendange) à un apport sur moût et à un témoin non enzymé.
La charte Vin méthode Nature adoptée : Enfin, une reconnaissance officielle
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe Syndicat de défense des vins nature, créé en septembre 2019, a adopté la charte dengagement et les deux logos Vin méthode Nature. Il sagit de la première reconnaissance des vins nature. Cette charte privée contient douze engagements, dont lobligation pour le vin et le process dêtre certifiés bio, l'obligation de vendanger manuellement, de vinifier aux levures indigènes, sans intrants ajoutés, sans modification volontaire de la constitution du raisin, sans recours aux techniques physiques brutales ou traumatisantes (ex : filtration), sans sulfites ajoutés avant ou après la fermentation. Il est toutefois possible deffectuer des ajustements en utilisant au maximum 30 mg/L de SO2 total. Doù la création de deux logos : un pour les vins contenant moins de 10 mg/L de SO2 (seuil minimal de détection des sulfites) et lautre pour les vins contenant moins de 30 mg/L de SO2. Cette charte compte déjà plus de 200 adhérents répartis dans toute la France.
Cristallisation sensible : Etonnant révélateur de la qualité des vins
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLa cristallisation sensible est une méthode danalyse fondée sur linterprétation dimages de cristaux. Cette méthode peut sappliquer à la vigne et aux vins : elle offre de précieuses informations complémentaires aux suivis biologiques et chimiques classiques. Margarethe Chapelle est une spécialiste reconnue dans ce domaine. Elle est nologue morphocristallisatrice et fondatrice du laboratoire Oenocristal. Pour obtenir un cristallogramme, du chlorure de cuivre est mélangé à un échantillon de vin ou de moût, et le mélange est plus ou moins dilué avec de leau distillée. Cette solution est ensuite placée dans une étuve à 28°C, sans aucune vibration, durant 14 heures. Le chlorure de cuivre cristallise ainsi par évaporation ; puis une photographie des cristaux est réalisée. Cette méthode repose sur le principe selon lequel chaque matière vivante est dotée de forces capables de mise en forme. Ainsi, plus un produit est vivant, plus il est capable délaborer des formes complexes. Afin de perfectionner cette méthode, Margarethe Chapelle a comparé, durant une vingtaine dannées, des cristalogrammes de vin avec leurs analyses biologiques et chimiques en laboratoire et a trouvé de nombreuses corrélations. Elle est ainsi capable de comprendre ce qui se passe au niveau de la vigne et dapporter des conseils. Un encart est dédié au témoignage de Paul Barre, un vigneron en biodynamie basé en Gironde, qui collabore avec Margarethe Chapelle.
Le cuivre dans la lutte contre le mildiou en viticulture biologique en Occitanie
Emma CARROT, Auteur ; Audrey PETIT, Auteur ; Philippe COTTEREAU, Auteur ; ET AL., Auteur | LATTES CEDEX (Mas de Saporta, Maison des Agriculteurs - CS 30012, 34 875, FRANCE) : AGRICULTURES & TERRITOIRES - CHAMBRE RÉGIONALE D'AGRICULTURE OCCITANIE | 2020Le cuivre est utilisé depuis le XIXème siècle comme fongicide. Il est actuellement au cur des stratégies phytosanitaires des viticulteurs engagés en agriculture biologique : son large spectre d'action et labsence de résistance connue à ce jour en font un levier majeur dans la lutte contre le mildiou. Toutefois, il peut présenter des effets secondaires non désirables : ce métal nest pas biodégradable, il a tendance à saccumuler dans les sols et à avoir des impacts négatifs sur la microfaune. Cette plaquette, qui est dédiée à lutilisation du cuivre dans la lutte contre le mildiou en viticulture biologique, commence par présenter des photos de vignes atteintes par cette maladie fongique afin de mieux lidentifier. Elle détaille ensuite les stratégies globales de lutte contre cette maladie en AB, avant de rappeler quelques aspects réglementaires liés à lutilisation du cuivre et de lister les différentes formes de cuivre employées dans les traitements antifongiques. Pour finir, elle présente les effets secondaires et non intentionnels du cuivre sur les vignes et lenvironnement, ainsi que ses impacts sur les procédés de vinification.
Au débourbage ou au levurage : Les colles végétales en test
Louise JEAN, AuteurLors de la vinification, les colles sont utilisées pour clarifier les vins, corriger leur couleur, les stabiliser ou rectifier certains mauvais goûts. En bio, la PVPP (polyvinylpolypyrrolidone), produite par synthèse chimique, est interdite. En revanche, les autres colles sont autorisées avec obligation détiquetage pour certains allergènes. Face à la demande croissante en vins végans et sans allergènes, les colles végétales sont de plus en plus plébiscitées. Lautorisation dutiliser, en bio, de la protéine de pomme de terre, des extraits protéiques de levures et du chitosane date toutefois seulement de 2018. Face à la montée en puissance de lutilisation de ces colles végétales, Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine et lIFV ont mené des essais, dès 2018, pour tester lefficacité des colles à base de pois et de pommes de terre sur des moûts issus de sauvignon blanc et de merlot vinifié en rosé. Lobjectif étant de mesurer leur impact sur loxydation et sur la couleur des vins blancs et des vins rosés. Différents effets ont été constatés sur la couleur mais, globalement, la limitation de loxydation de la couleur est davantage marquée lorsque lapport seffectue au levurage, avec la dose testée la plus élevée.
Le débourbage par flottation se perfectionne
Justine GRAVÉ, AuteurLe débourbage par flottation est principalement utilisé pour clarifier les moûts rosés et rouges issus de thermovinification. Cette technique est également employée, dans une moindre mesure, pour les blancs. Apparue à la fin des années 80 et autorisée en bio, elle consiste à former un « floculat » à laide denzymes et de colles, puis à entraîner ce « floculat » vers le haut de la cuve via de petites bulles dazote. Cette technique est peu utilisée en France, alors quelle connaît un boom dans dautres pays. Plusieurs retours dexpériences dnologues et de viticulteurs (dont certains sont en bio) sont présentés.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Dans les Bouches-du-Rhône, le Domaine Grand Boise est situé au cur dun massif forestier méditerranéen riche en biodiversité. Il est composé de 40 ha (dont 33 plantés en vigne), est géré en biodynamie et associe viticulture, sylviculture, élevage et restauration-hébergement. Jean Simonet est à sa tête depuis 2012. Ses principaux objectifs sont de restructurer le vignoble et de faire face au manque deau. Au chai, il essaye doptimiser la fabrication du rosé et de mettre en avant le rouge de Provence. Il valorise ses vins en AOC côtes-de-provence Sainte-Victoire (80 %) et côtes-de-provence (20 %). Noëlla Morantin est, quant à elle, localisée à Pouillé, dans le Loir-et-Cher. Elle sest installée en 2009 et a acquis des vignes conduites en bio depuis 1991. Son domaine comprend 6 ha et elle achète les raisins produits par deux voisins bio sur 3 ha. Son domaine est tourné essentiellement vers le blanc : 75 % de sauvignon (du romorantin est en cours de plantation). Elle produit aussi un peu de rouge : gamay et cabernet sauvignon (en cours darrachage). Ses crédos sont lautonomie de son domaine, des vins de qualité et les plus naturels possible. Son système repose sur une bonne gestion de lherbe, une fertilisation minimale et une taille Guyot Poussard.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. En Corse, le domaine Clos Culombu, de la famille Suzzoni, sétend sur 64 ha. Il est conduit en biodynamie et bénéficie du micro-climat de la baie de Calvi. Ces dernières années, il doit faire face à deux défis : le manque deau et la minéralisation de ses sols. Pour contrer cela, la famille Suzzoni multiplie les essais : fertilisation, traction animale, porte-greffes et tisanes. Pour la vinification, elle a investi dans un nouveau système gravitaire et a créé un chai enterré à six mètres de profondeur qui offre une bonne inertie thermique. Ses vins sont valorisés en AOC Corse Calvi (production de 500 000 bouteilles par an). A Mérignat, dans lAin, Elie Renardat-Fache cultive un vignoble bio de 12 ha. Ses vignes sont situées sur des terrains escarpés et ce viticulteur s'est adapté pour travailler plus en sécurité. Il cultive du gamay et du poulsard pour produire du cerdon, un vin rosé pétillant produit selon des méthodes ancestrales. Son vin est vendu en AOP Bugey Cerdon et en AOP Bugey (production de 85 000 bouteilles par an).
Dossier : Parcours de vignerons
Arnaud FURET, Auteur ; Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Le Domaine Pignier, de 14,5 ha en AOP Côtes-du-Jura, situé à Montaigu, au sud du Jura, est géré par la fratrie Pignier (deux frères et une sur). Il a été créé en 1794 et appartient à la même famille depuis sept générations. Ces vignerons mettent en avant le terroir de leur domaine, en s'appuyant sur de nouvelles plantations, ainsi que sur des principes agronomiques poussés, renforcés par la biodynamie (le domaine est certifié bio et Demeter depuis 2003). Ils élaborent leurs vins dans les caves séculaires des Chartreux et, pour obtenir différentes expressions de leurs produits, ils nhésitent pas à expérimenter en diversifiant les contenants. Du côté des contreforts du Pic Saint-Loup, dans lHérault, Sylvie Guiraudon et son équipe, composée dOlivier Rabasa et de Lucie Hiolet, ont repris un domaine en plaine. Ils ont également planté de nouvelles vignes à 300 m daltitude avec des cépages locaux. Ce domaine, La Chouette du chai, composé de 16 ha de vignes, est en AOC Pic Saint-loup. Les viticulteurs ont également entrepris de gros travaux pour créer une cave, un espace de vente et un bureau dans de vielles pierres. Sur les parcelles, ils axent leurs recherches sur la fertilité des sols, la biodynamie et la lutte contre le mildiou.
Enquête sur les pratiques oenologiques des vignerons bio en France - Millesime 2019 : Edition 2020
VIGNERONS BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ITAB, Auteur | MONTAGNE (38 Route de Goujon, 33 570, FRANCE) : VIGNERONS BIO NOUVELLE-AQUITAINE | 2020Lenquête sur les pratiques nologiques est réalisée depuis 2012. Sa reconduite chaque année permet de suivre lévolution des pratiques des vignerons bio en France et en Nouvelle-Aquitaine, ces pratiques étant fonction des millésimes, mais aussi de larrivée de nouveaux vignerons bio dans la filière, des évolutions réglementaires, etc. Elle constitue aussi une base de travail pour faire évoluer la réglementation en viticulture bio. Elle permet de faire un point sur le millésime qui vient de sécouler en mettant en lumière lutilisation des intrants et des techniques par les vignerons bio. Sur le millésime 2019, les pratiques des vignerons bio ont peu évolué par rapport aux millésimes précédents. Globalement, les utilisations dintrants et de techniques autorisés restent faibles. En revanche, toute la gamme des outils mis à disposition par la réglementation sur le vin bio est utilisée. Cette enquête confirme lexistence de plusieurs écoles de vinification en bio : dune part des vignerons bio qui tentent de se passer au maximum des intrants ; dautre part, des vignerons bio qui ont recours à une palette plus large dintrants permettant dobtenir un profil produit spécifique, régulier, constant dans le temps, dans le but notamment de répondre à certaines demandes export. Lenquête présente un panorama des pratiques liées au millésime 2019 concernant, entre autres : la gestion du SO2 (dioxyde de soufre), la gestion des Brettanomyces, les traitements au cuivre
Gestion des Brettanomyces en vinification biologique
Brettanomyces est une levure naturellement présente dans les raisins. Il en existe une multitude de souches, dont certaines peuvent altérer la qualité dun vin lorsquelles dépassent une certaine concentration (apparition de goût phénolé, de baisse de fruité, de goût de souris ou encore dacidité volatile). Cette fiche technique, qui a été rédigée par lnologue Jérémie Cebron, commence par caractériser cette levure daltération avant dévoquer les différentes possibilités pour gérer son développement en viniculture biologique. Une description de sa morphologie est tout dabord réalisée et illustrée à laide de photos. Quelques points-clés sont ensuite donnés sur son métabolisme : nutriments, oxygène, pH, SO2, alcool, température. Les principaux produits daltération quelle engendre et leur description olfactive sont également présentés. Les facteurs favorables à son développement sont ensuite listés pour chaque étape de fabrication du vin (dans le vignoble, durant la vinification, et durant le processus délevage). Pour chacun des facteurs évoqués, des méthodes de lutte préventives sont proposées afin de diminuer la croissance des Brettanomyces. Des méthodes de lutte curatives sont détaillées (chitosane et traitements physiques du vin). Enfin, les différentes analyses permettant de vérifier la concentration de cette levure dans le vin sont présentées, ainsi que le moment opportun pour les effectuer.
Laurent Cassy, président des Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine
Frédérique ROSE, AuteurLaurent Cassy est un viticulteur et un céréalier bio basé en Gironde. En 2019, il a été élu président des Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine. Cette association regroupe 300 adhérents et a pour objectif de défendre les vignerons bio de cette région et de promouvoir leurs vins. Elle a notamment comme missions deffectuer une veille juridique (notamment sur lévolution du cahier des charges bio), danticiper les marchés en cherchant de nouveaux débouchés stables et de renforcer le conseil technique. Pour ce dernier point, elle réunit plusieurs réseaux : Fnab, Chambres dagriculture, conseil privé L'association Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine est également impliquée dans plusieurs programmes de recherche en lien avec la réduction des intrants en nologie et travaille en collaboration avec lIFV, luniversité de Bordeaux et lITAB. Dans cette interview, Laurent Cassy commence par détailler les différentes missions de cette association. Il explique ensuite comment se porte le marché des vins bio en Nouvelle-Aquitaine, apporte des informations sur les marchés à approfondir dans les années à venir et aborde le sujet du cuivre. En complément de cette interview, un encart décrit son exploitation. Cette dernière est composée de 51 ha de vignes et de 24 ha de grandes cultures.
Lettre Filières FNAB - Viticulture n° 18
Justine CNUDDE, Auteur ; LETTRE FILIÈRES FNAB - VITICULTURE, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLa Lettre Filières FNAB - Viticulture n° 18 est composée des articles suivants : - Emmanuel et Bénédicte Leroy - Viticulture - Aube ; - Plants non bio en vigne et en arboriculture : des dérogations à demander dès le 1er janvier 2022 ; - L'utilisation des plantes pour soigner la vigne ; - Les vins oranges, témoignage du Domaine Finot ; - Fermes bio-diversité : publication d'un guide pratique en Grand Est.
Moûts et vins en cours délevage : Eviter les déviances avec la bioprotection
Arnaud FURET, AuteurLa diminution du sulfitage et la hausse des pH des moûts peuvent entraîner des déviances dans les vins. Pour éviter cela, des solutions naturelles sont recherchées pour accompagner les vinifications. La bioprotection, en pré-fermentaire et en cours délevage, est particulièrement expérimentée. Cet article présente quelques-unes de ces solutions : la levure Metschnikowia pulcherrima ou fructicola offre une protection pré-fermentaire des moûts (elle est commercialisée sous forme de levure sèche active LSA - sous le nom de Gaïa) ; lassociation des levures Torulaspora delbrueckii et Metschnikowia pulcherrima permet de maîtriser loxydation, notamment sur les vins blancs ; maintenir les Oenoccocus oeni permet déviter le développement des Brettanomyces, notamment sur les vins rouges. Dautres essais en cours portant sur la bioprotection sont présentés, ainsi que le guide « Bioprotection et gestion des fermentations alcooliques en bio », publié par Sudvinbio, lICV, lIFV et Inter Rhône en 2019.
Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille plus amplement les pratiques de deux domaines en AB. Pablo et Vincent Chevrot sont frères et sont tous deux nologues. En 2004, ils ont repris le domaine familial de 18 ha (domaine Chevrot, créé en 1930, situé au Sud de la Côte de Beaune) et l'ont converti en bio. Ils ont également réintroduit la traction animale pour gérer lenherbement dans les vignes basses de leur domaine. Dans les autres parcelles, des engrais verts sont implantés afin de maintenir la fertilité des sols. Au chai, les cuvées se font à la parcelle, avec une recherche de vins précis et aromatiques. Laurent Habrard est basé dans les Côtes-du-Rhône (domaine Laurent Habrard, 15 ha, dans sa famille depuis cinq générations). Il est en bio depuis plus de dix ans et cherche constamment à améliorer ses pratiques. Sur ses parcelles en fortes pentes non mécanisables, il teste un paillage à base de miscanthus afin de contrôler le développement des adventices et de maintenir une humidité adéquate. Avec dautres vignerons, il se penche également sur la mise en place de pratiques biodynamiques. Il fait aussi évoluer ses pratiques au chai en travaillant sur ses assemblages. Autre point important dans son travail : le lien social.
Première récolte de Robin Euvrard : Chai paré et vendanges lancées
Robin EUVRARD, AuteurTous les quinze jours, Vitisbio donne des nouvelles de Robin Euvrard, sur son site internet et à travers une newsletter. Ce jeune ingénieur agronome, non issu du milieu agricole, sest installé, en 2020, sur une parcelle de vigne située dans le Muscadet. Son témoignage permet dillustrer le parcours à linstallation de jeunes sans foncier qui arrivent à trouver des opportunités et à sorganiser pour réaliser leur projet : devenir viticulteur bio. Cet article retranscrit une interview de ce jeune producteur. Elle a été réalisée en septembre 2020, peu de temps après ses premières vendanges. Robin Euvrard explique comment il a réussi à trouver un chai, avec quel matériel il a choisi de léquiper, comment se sont passées ses premières vendanges, et il exprime son ressenti, ainsi que les multiples questions quil se pose pour la vinification.
Rencontre avec Emmanuel et Bénédicte Leroy, viticulteurs à Essoyes (10)
Justine CNUDDE, AuteurBénédicte et Emmanuel Leroy étaient tous les deux professeurs dEPS. En 2009, lorsque le père de Bénédicte, viticulteur dans lAube, est parti à la retraite, Bénédicte a décidé de reprendre le domaine. Elle a suivi une formation BP REA (Brevet Professionnel Responsable dEntreprise Agricole) afin de se préparer à la gestion du domaine. Emmanuel, lui, a suivi une formation de charpentier qui lui permettra ensuite de construire lui-même tous les bâtiments dont ils auront besoin. Les parents de Bénédicte nétaient pas en bio, mais ils nutilisaient déjà plus dherbicides. Après la conversion en bio, Bénédicte et Emmanuel ont décidé de convertir le domaine en biodynamie, suite à une formation avec Pierre Masson. Le domaine a été certifié Demeter en 2014, date à partir de laquelle ils ont commencé à accueillir diverses formations pour les viticulteurs souhaitant faire de la biodynamie. Dans cette interview, ils racontent leur installation sur le domaine familial, comment ils conduisent leurs vignes, comment se passe la vinification et quels sont leurs projets, en particulier comment ils envisagent d'intégrer la traction animale à leurs activités et de se lancer dans une petite production de blé à panifier.
Transmission d'un domaine viticole pionnier de la biodynamie
Hélène DARRAS, AuteurLe domaine Montchovet est le plus ancien domaine viticole conduit en biodynamie en Bourgogne (certifié Demeter depuis 1984). En février 2020, Didier et Joëlle Montchovet ont transmis leur domaine à Boris Champy. Dans cette interview, Didier raconte comment il a créé le domaine, agrandissant petit à petit la surface en vignes, construisant une maison pour héberger les vendangeurs, puis une cuverie, un hangar pour le stockage du matériel, etc. Boris raconte son parcours, nologue en Californie pour un grand domaine pendant 10 ans, puis directeur technique dans un autre grand domaine viticole, à Beaune et, enfin, régisseur dans un troisième très grand domaine... Fort de ces importantes expériences professionnelles, Boris a décidé, à 45 ans, de se lancer dans son propre projet : faire du vin, à petite échelle, avec une vision à long terme qui corresponde à ses valeurs, notamment le respect de la nature. Sa rencontre avec Didier a été déterminante. Embauché dans un premier temps pour les vendanges, en 2019, Boris a pu voir comment Didier vinifiait, comment il utilisait les préparations à l'automne et a beaucoup échangé sur les pratiques biodynamiques. Il raconte comment la reprise s'est déroulée et parle de ses projets pour le domaine, notamment la plantation de chênes truffiers ou encore des expérimentations sur les tanins.
Vers une autorisation de lélectrodialyse en bio ?
Justine GRAVÉ, AuteurEn 2020, une pétition demandant lautorisation dutiliser lélectrodialyse pour la stabilisation tartrique des vins bio a recueilli une centaine de signatures. Cette technique, également nommée « stabilisation écosélective », est une méthode séparative qui consiste à soumettre un vin à un champ électrique continu afin dentraîner la migration des ions tartrate, potassium et calcium à travers une membrane. Le vin est ainsi débarrassé de ces ions qui risquent de précipiter par la suite. Toutefois, le recours à cette technique ne fait pas lunanimité au sein de la profession bio. Cet article explique le pour et le contre.
Vignerons du monde : Chakana : Facundo Bonamaizon : Guidé par la Croix du Sud
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2010, Facundo Bonamaizon est à la tête du domaine Chakana, situé en Argentine, dans la province de Mendoza. Les 110 ha de ce domaine sont divisés en trois sites : 80 ha à Agrelo et deux sites de 13 et 17 ha du côté de Paraje Altamira. Dans tous les cas, les vignes sont cultivées sur des plaines à pente très faible (moins de 1 %) et sont conduites en bio ou en biodynamie. A son arrivée sur le domaine, Facundo Bonamaizon, ingénieur agronome de formation, a revu entièrement les itinéraires techniques afin de mettre en place une approche plus globale. Ses principales préoccupations sont la gestion de leau (le domaine reçoit seulement 200 à 300 mm de précipitations par an), les fourmis coupeuses de feuilles, lenrichissement des sols et le maintien de la biodiversité. Le domaine Chakana produit, chaque année, 600 000 bouteilles (5 % du raisin vinifié est acheté), dont 80 % sont exportées dans plus de 29 pays. Le reste est vendu en Argentine, principalement via la vente directe en ligne.
Vignerons du monde : Domaine Château lEvêque : Alexandre Mévaux et Martine Saucy Mévaux : Des sols et des vins vivants
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAlexandre Mévaux et son épouse cultivent sept hectares de vignes sur les coteaux de Genève (Suisse). Ce vigneron a repris le domaine familial en 2007 et la aussitôt converti en bio. Il conduit maintenant ses vignes en biodynamie. Pour lui, la gestion de lenherbement est la clé de voûte de la viticulture biologique et il faut tâtonner pour le gérer correctement. Sa gestion repose sur un travail du sol sur le rang et sur la mise en place dun couvert sur linterrang en été. En hiver, des moutons viennent désherber les parcelles. Pour limiter le rendement de ses vignes et obtenir un raisin de qualité, Alexandre Mévaux pratique lébourgeonnage (taille en vert). Son crédo est de produire des vins vivants, sans intrants, à partir de raisins issus de vignes en pleine santé. En plus des vignes, le domaine comporte 35 ha de grandes cultures (maïs, soja, tournesol, blé, prairies ). Pour Alexandre Mévaux, ces différentes productions se complètent et lui permettent de diversifier ses sources de revenus en cas daléa climatique. Il veille à avoir une vision globale de son exploitation et, grâce aux pratiques biodynamiques, il arrive pour linstant à contenir limpact du changement climatique sur ses productions.
Vignerons du monde : Römerkelter : Timo Dienhart : Pour des vignes harmonieuses
Cécile MARCUS, AuteurTimo Dienhart a repris le domaine familial en 2007. Ce domaine est situé dans lun des cinq principaux vignobles dAllemagne, en vallée de Moselle (région Mosel-Saar-Ruwer). Le domaine Römerkelter compte 12,5 ha, dont les deux-tiers sont implantés en riesling. Il est typique des vignobles allemands : à labri du vent, logé dans une vallée, protégé par les collines alentours et installé sur un terrain pentu. Les vignes et les sols sont soignés en bio (1995) et biodynamie (2003). Concernant la conduite technique, ce viticulteur sème des couverts végétaux, plante des cépages résistants (sur lesquels il réalise deux-tiers de traitements en moins) et travaille sur la réduction de ses traitements à base de cuivre dans le but d'atteindre la dose de 1 kg/an/ha. Au chai, il vinifie 25 vins différents, de manière traditionnelle, avec des levures indigènes. Le marché allemand est très différent du marché français, avec une déclinaison des vins selon leur quantité de sucre, allant de trocken (sec) à lieblich (moelleux), en passant par feinherb (entre sec et demi-sec) et halbtrocken (demi-sec).
Vins blancs : Préserver le potentiel aromatique des jus
Louise JEAN, AuteurLors de la vinification, la préservation des arômes est un enjeu crucial, notamment pour les blancs thiolés. Elle passe par une lutte efficace contre loxydation, ennemie de beaucoup darômes variétaux et fermentaires. Les sulfites demeurent le premier outil du vigneron, mais il est possible de mobiliser dautres leviers. Cet article offre un tour dhorizon des pratiques permettant de réduire loxydation, de la vigne au chai. La prévention de loxydation commence dès la vendange : il est conseillé de vendanger tôt pour éviter que des températures trop hautes ne fragilisent la pellicule des raisins. La qualité sanitaire des fruits joue également en faveur des arômes. Au chai, pour lutter contre loxygène, il est possible dinerter le pressoir. Le viticulteur peut aussi recourir à des levures non Saccharomyces pour éviter le développement de levures non souhaitées (ex : Bretts) et travailler à des températures les plus basses possible, car les enzymes (dont celles responsables de loxydation) sont dépendantes de la température. Le cuivre pose également problème : cest un oxydant naturel. Il est recommandé de ne pas trop triturer le raisin pour ne pas perdre son potentiel antioxydant naturel, qui peut contrebalancer leffet du cuivre.
Des vins élevés de bon grès
Justine GRAVÉ, AuteurEn vinification, parmi les différents modes délevage, la céramique saffirme comme une véritable alternative pour obtenir des vins frais et fruités. Encore faut-il réussir à choisir entre terre cuite et grès. Ces deux types de céramique diffèrent principalement par leur porosité : 6 à 9 % pour la terre cuite et 2 à 5 % pour le grès. Dans cet article, trois viticulteurs effectuent des retours dexpériences sur lélevage dans des cuves en céramique. Philippe Garrey est un vigneron bourguignon en biodynamie. Il a choisi le grès pour limiter les pertes par évaporation. Il est enchanté des résultats quil a obtenus sur ses vins blancs, mais est moins satisfait pour ses vins rouges. Virginie Aubrion est basée dans le Bordelais (son domaine est également en biodynamie). Elle a choisi de multiplier les contenants en investissant dans la terre cuite en 2014, puis dans le grès en 2015. Ghislain Moritz est vigneron bio dans le Bas-Rhin. Il a acheté quatre jarres en grès et en est très satisfait : grâce à cette méthode, chaque vin a une identité très marquée, ce qui lui permet de se démarquer des autres vins dAlsace.
Vitisbio : Annuaire des fournisseurs des vignerons bio 2020-2021
VITISBIO, AuteurDans son annuaire des fournisseurs des vignerons bio (édition 2020-2021), Vitisbio répertorie les coordonnées des entreprises qui proposent des matériels, des produits ou des services en lien avec : 1 Les techniques culturales : plants et pépinières, fertilisation et couverts végétaux, travail du sol et machinisme, autres matériels et protections physiques, protection sanitaire et biocontrôle, logistique et manutention, gestion des effluents ; 2 Les équipements de chais : transfert et traitement ; tonnellerie, foudrerie, cuverie ; chaudronnerie ; instrumentation et régulation ; construction et revêtements ; pompes, compresseurs et filtration ; produits nologiques ; 3 Lembouteillage et le conditionnement : impression et traçabilité ; matériels, process et ingénierie ; conditionnement et packaging ; bouchons et capsules ; 4 Les services : organismes de développement (organismes nationaux, organismes régionaux, organismes de contrôles et marques, stations dexpérimentations), formations spécialisées, conseil indépendant, viticulture et vinification connectées, salons-foires-expositions.
Yves Dietrich, président de la commission vin bio de lInao
Frédérique ROSE, AuteurYves Dietrich est un vigneron alsacien, en bio depuis 1999 et en biodynamie depuis 2003. Il est également le président de la commission vin bio de lInao, depuis sa création en 2007. Ses objectifs sont de faire remonter les problématiques rencontrées par les producteurs des différentes régions viticoles, de les traiter, et surtout, de ne pas laisser des viticulteurs dans des impasses. Pour Yves Dietrich, lInao et la commission vin bio sont des lieux privilégiés où les professionnels ont la main. Dans cette interview, il explique plus particulièrement pourquoi une commission vin bio a été créée, ainsi que son fonctionnement. Il décrit les sujets quelle a traités en 2020 et, parmi ces différents sujets, en quoi la question de lacidité volatile est particulièrement compliquée à gérer et pourquoi le dossier sur les vins nature avance doucement. Yves Dietrich aborde également le sujet du cuivre : il explique comment la commission interpelle les instances sur les règles dutilisation et les ZNT. Pour finir, il effectue un point sur lutilisation de ce métal en tant quengrais foliaire.
Bioprotection et gestion des fermentations alcooliques en bio : Résultats dexpérimentations en Languedoc-Roussillon (région Occitanie)
Valérie PLADEAU, Auteur ; Lucile PIC, Auteur ; Philippe COTTEREAU, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTPELLIER (Bât. A8, ZAC Tournezy, 2 Rue Simone Signoret, 34 070, France) : SUDVINBIO | 2019La tendance visant à diminuer les apports de sulfites lors de la vinification se renforce, notamment en bio. Ce document présente une synthèse dessais visant à proposer des solutions efficaces et alternatives au sulfitage pré-fermentaire. Ces solutions reposent sur la mise en uvre de pratiques de bioprotection à laide de levures non Saccharomyces et de levures Saccharomyces. Ces essais ont été réalisés dans le cadre du projet de recherche « Maîtrise et gestion innovantes des populations microbiennes en bio », financé pour une durée de trois ans par la région Languedoc-Roussillon, puis par la région Occitanie. Le projet a été coordonné par Sudvinbio et a rassemblé la Chambre dAgriculture des Pyrénées Orientales, le groupe ICV, lIFV et Inter Rhône. Ce projet a permis de tester plus de 70 modalités de bioprotection, de 2015 à 2017, sur des cépages régionaux et de réaliser ces essais en conditions réelles de vinification. Ces tests ont permis dévaluer les paramètres suivants : 1 limplantation et le niveau de colonisation des souches testées ; 2 limpact sur la réduction du niveau de la flore indigène en phase pré-fermentaire ; 3 limpact sur les cinétiques fermentaires, les paramètres analytiques et la qualité organoleptique des vins. Ce document présente ainsi les résultats obtenus et les recommandations de vinification en conditions de non sulfitage des moûts en phase pré-fermentaire, sur des vins types du Languedoc-Roussillon.
Cuivre : Mesurer limpact sur les micro-organismes
Frédérique ROSE, AuteurLa société Lallemand a mené des essais, en lien avec le groupe ICV, pour déterminer si le cuivre influe sur le métabolisme et les performances fermentaires des micro-organismes au cours de la vinification. Pour cela, des tests ont été effectués sur des moûts synthétiques, des moûts réels et des vins. Les résultats montrent quen présence dune très forte concentration de cuivre (entre 15 et 30 mg/L de cuivre sur moût réel), certaines levures démarrent leur fermentation plus lentement. Lorsque les concentrations en cuivre augmentent, lacidité volatile a également tendance à augmenter, ce qui signifie que le cuivre impacte le métabolisme des levures. Concernant la qualité des vins, les résultats montrent que laugmentation de la concentration en cuivre a un impact négatif sur certains composés aromatiques dintérêt (ex : esther, phényléthanol). Néanmoins, le cuivre ne doit pas être considéré comme le seul facteur impactant les performances fermentaires des micro-organismes : pH, SO2, température, alcool, résidus de pesticides influencent également.
Davantage d'options pour la vinification bio
Justine GRAVÉ, AuteurDepuis octobre 2018, davantage d'options sont disponibles pour la vinification bio puisque six nouveaux intrants ont été autorisés dans le règlement européen : le chitosane, les autolysats, les levures sèches inactivées (dont l'usage est réservé à la nutrition des levures de fermentation alcoolique), la patatine, les extraits protéiques levuriens et les mannoprotéines de levures. Cette mise à jour du cahier des charges a été attendue durant près de quatre années. Dautres intrants font toujours lobjet dune demande dautorisation. Certains sont dores et déjà en discussion auprès de lEgtop (Expert group for technical advice on organic production) dont lavis est indispensable pour une validation européenne. Cest le cas du traitement des moûts à laide de levures inactivées à teneur garantie en glutathion (son rôle antioxydant nest plus à démontrer et lutilisation dune source organique permettrait de faire valider le produit pur). Loxygénation et la désoxygénation à laide de contacteurs membranaires sont également en débat, tout comme le recours au polyaspartate de potassium pour clarifier les vins et lutilisation de plaques filtrantes contenant des zéolithes sélectives pour absorber les chloroanisoles. Les demandes daugmentation de certaines limites fixées par le cahier des charges bio pourraient aussi se concrétiser dans le cas où elles seraient acceptées dans la réglementation vin : passer lacidification des moûts de 4 à 5 g/L, les doses de gomme de cellulose de 100 à 200 mg/L et les doses de gomme arabique de 0,3 à 0,8 g/L.
Le domaine de Beaurenard, entre tradition et avant-gardisme
Soazig CORNU, AuteurDaniel Coulon est installé en viticulture biodynamique (certification en 2007) sur un vignoble de 60 ha, dans le Vaucluse. Une histoire de famille depuis 7 générations et qui se prolonge aujourd'hui avec l'implication sur le domaine de ses deux fils. Daniel fait visiter ses vignes avec passion, expliquant les différents sols, les techniques de taille, le travail sur les ceps, la qualité des différents cépages, l'importance de la présence du mistral... Il cultive 13 variétés de raisins (Grenache, Syrah majoritairement), avec l'intention de cultiver de plus en plus les cépages minoritaires. En introduisant des cépages présentant une plus grande acidité et venant à maturité plus tardivement, Daniel entend s'adapter le mieux possible au changement climatique. La diversité, Daniel la cultive aussi à l'extérieur de ses parcelles, en plantant des haies et des arbres. Le viticulteur expérimenté partage ses idées pour lutter contre la sécheresse des sols, et décrit une année d'itinéraire biodynamique au domaine. Le travail en cave est également réalisé dans le respect des principes de la biodynamie. Le domaine de Beaurenard, c'est aujourd'hui une équipe permanente de 12 personnes et une production moyenne de 300 000 bouteilles par millésime. Entouré de son frère, Frédéric, et de ses deux fils, Antonin et Victor, Daniel poursuit l'aventure familiale en portant haut les couleurs de la viticulture biodynamique, avec de nouveaux projets et de nouvelles envies, toujours avec respect et reconnaissance du travail déjà accompli.
Dossier : Parcours techniques
Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurCe dossier présente 4 domaines viticoles bio et leurs pratiques visant à améliorer en permanence la qualité du raisin, mais aussi à régénérer le sol, à favoriser la biodiversité, à trouver des alternatives, etc. : - Les Crouzettes : Christian Vigne : Oser l'herbe ! ; Christian Vigne, dans le Gard, a commencé la conversion de ses vignes en 2009. Progressivement, il a appris à observer son domaine pour l'améliorer et a notamment complètement revu sa façon de concevoir la présence de l'herbe dans ses vignes ; - Château de Bois-Brinçon : Géraldine et Xavier Cailleau : "Nos vins reflètent nos terroirs variés" ; en bio depuis 2006, dans le Maine-et-Loire, Géraldine et Xavier Cailleau pratiquent la biodynamie depuis 10 ans sur 24 ha de vignes et cherchent à valoriser la biodiversité locale ; - Aquitaine : Franck et Véronique Terral : Raviver un vignoble prometteur ; Ce jeune couple a acquis, en 2006, en Gironde, le domaine du Château Moulin de Peyronin, un domaine converti à l'AB depuis 1975, puis 5 ha en conventionnel qu'ils ont convertis en 2011 ; - Quinta do Monte Xisto : João Nicolau de Almeida & fils ; Au nord-est du Portugal, la région du Douro présente un climat et un sol particulièrement rudes. C'est là que João Nicolau de Almeida, dans les années 1990, a acquis petit à petit des terres et a créé son domaine viticole.
Dossier : Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons doivent sans cesse ajuster leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité. Ce dossier détaille les stratégies et choix mis en uvre par deux domaines viticoles bio et une par cave coopérative pour y parvenir. Dans le Gaillacois (Tarn), Alain Rotier et Francis Marre cultivent 35 ha de vignes sur un plateau à 200 m daltitude, avec un climat à tendance océanique et une influence méditerranéenne. Ils sont passés en bio en 2009 et sont bien installés dans leurs pratiques, ce qui ne les empêche pas de relever de nouveaux défis pour augmenter la cohérence de leur système. La gestion de lenherbement, du mildiou et des bioagresseurs sont au cur de leurs préoccupations. Dans le Gard, la cave coopérative Héraclès parie sur le bio depuis plus de 20 ans. Elle est devenue le leader du vin bio en vrac, avec une large part sans sulfites. Lors des vendanges 2018, elle a inauguré un nouveau chai ultra-moderne baptisé « Temple de la bio ». Jean-Fred Coste, le président de cette cave coopérative, revendique à la fois qualité, hygiène, innovation et anticipation. En Espagne, Josep Maria Albet i Noya est investi dans la bio depuis 1978. Avec son fils, il dirige un domaine de 72 ha de vignes tout en gérant à côté 8 ha de cultures et 127 ha de bois. Le domaine viticole emploie 26 personnes réparties entre la vigne, le chai et la commercialisation. Josep Maria Albet i Noya nhésite pas à sengager dans de nombreux projets de recherche. Il participe notamment à la création de cépages résistants à la sécheresse et aux maladies.
Dossier : Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille plus amplement les pratiques de deux domaines biologiques. Dans les Pyrénées Orientales, Séverine et Philippe Bourrier sont à la tête du domaine Château LOu depuis 1998 (domaine de 71 ha, dont 65 ha en production et 6 ha de jeunes plantations). Ce sont deux précurseurs de la bio qui ont expérimenté de nombreuses pratiques, aussi bien dans leurs vignes quau chai. Leur domaine bénéficie dun climat chaud et sec, ce qui réduit les risques de maladies cryptogamiques. En revanche, ces vignerons sont très vigilants vis-à-vis de la concurrence hydrique. Concernant la vinification, plusieurs reconnaissances et médailles récompensent leurs nombreux essais destinés à affiner la qualité de leurs vins (ex. : vinification intégrale en fûts de chêne et en amphores). En Gironde, Jean-Luc Piva et ses enfants gèrent deux domaines familiaux (Château des Seigneurs de Pommyers et Château Pouchaud-Larquey). Les 46 ha des deux domaines sont regroupés en un seul îlot et conduits en agriculture biologique depuis 1984. Leurs vignes présentent une forte biodiversité et la vie du sol est, pour eux, une priorité. Ils effectuent leurs vinifications au rythme des cycles lunaires et produisent des vins rouges, blancs secs, moelleux et des crémants.
Efficacité prouvée pour les colles végétales
Justine GRAVÉ, AuteurLIFV (Institut français du vin) a mené des essais sur le collage en comparant les effets de colles de différentes origines : deux colles animales (albumine et gélatine), deux colles végétales (pois et pomme de terre) et une colle fongique (mélange de chitosane et de bentonite). Cette expérimentation a été menée sur deux cépages : un à faible structure tannique (le duras) et un fortement structuré (le malbec). Deux périodes de traitement ont également été testées : une en fin de fermentation malolactique (FML) et une lors de la préparation à la mise en bouteille. Limpact de ces différentes modalités a été étudié sur trois critères : la filtrabilité, lastringence et les qualités sensorielles (via des dégustations par un panel de consommateurs). Lalbumine sest révélée être la plus efficace pour améliorer la filtrabilité. Les colles végétales ont obtenu des résultats similaires à la gélatine. Dun point de vue astringence, tous les collages ont eu un effet équivalent sur le cépage à faible structure tannique. En revanche, pour le malbec, les colles animales ont entraîné une perception dacidité plus importante et les colles végétales ont surtout été appréciées sur les caractéristiques organoleptiques (réduction de la perception de tanins verts). Concernant la période de traitement, les vins de forte structure tannique semblent plus réceptifs au collage avant la mise en bouteille quen fin de FML.
Expliquer la présence de pesticides dans les vins bio
Justine GRAVÉ, AuteurLes conclusions récentes du plan de surveillance national des résidus de pesticides ont révélé la présence dacide phosphonique et de phtalimide (deux fongicides utilisés en agriculture conventionnelle contre le mildiou) dans certains vins bio. Ces composés ont été retrouvés en très petite quantité, mais ils devraient être totalement absents. Magali Grinbaum, responsable des analyses de résidus à lIFV, revient sur les différentes sources de contamination possibles. La présence dacide phosphonique peut sexpliquer par une contamination croisée aux champs. Autre explication possible : des vignes ont pu accumuler du phosphonate de potassium puisque ce dernier n'a été interdit qu'en 2013. Dautres hypothèses remettent en cause certains amendements organiques (vinasses de vignes conventionnelles) et le DAP (phosphate de diammonium). Quant à la phtalimide (composé issu de la dégradation du pesticide folpel), elle pourrait directement provenir de la dégradation des chais (caoutchouc, résines époxy, barriques...). La méthode danalyse est également remise en cause puisquelle nécessite de chauffer les échantillons. Dans tous les cas, ces contaminations seffectuent à linsu des producteurs.
Faire son vin bio dans son jardin : Planter, cultiver, vendanger, vinifier...
De la plantation à la dégustation, cet ouvrage permet dapprendre à produire du vin bio pour la consommation familiale, en privilégiant des techniques douces et éprouvées pour produire un vin naturel.. Il fournit des informations pour réaliser avec succès toutes les étapes de la culture de la vigne, puis celles de la fabrication du vin : choisir où planter sa vigne, préparer le terrain, choisir les cépages, se procurer les plants, planter, tailler, protéger naturellement des maladies et des ravageurs ; Récolter et trier le raisin, le fouler, le presser, le vinifier en rouge, blanc sec ou crémant, mettre le vin en bouteilles, etc.
Une gamme pour mieux valoriser ses vins
Catherine GERBOD, AuteurStefaan Massart, viticulteur au Château Vilatte (appellations bordeaux et bordeaux supérieur), est passé en bio en 2009. Son domaine est constitué dune douzaine dhectares. Il a développé, au fil des années, une large gamme de vins : il propose actuellement dix cuvées (dont un pétillant naturel) et deux jus de raisin, alors que le domaine ne comptait quun bordeaux supérieur rouge, un bordeaux blanc et un bordeaux rosé, il y a une trentaine dannées. La multiplication des produits pourrait être perçue comme un élément complexe à gérer mais, pour Stefaan Massart, ce choix permet avant tout de répondre à son envie de créer. Élargir sa gamme présente aussi des intérêts économiques : cela lui permet de proposer une diversité de vins à ses clients et de ne pas vendre ses produits en dessous de ses coûts de production, sachant que ces derniers sont supérieurs à ceux des vins conventionnels (coûts de main duvre et de mécanisation supérieurs, et rendements inférieurs). Ce nombre important de cuvées demande en revanche une bonne organisation pour le travail et pour lidentification des cuves.
Gestion du bio dans les chais mixtes
Valérie PLADEAU, AuteurEn viticulture, la conversion progressive à lagriculture biologique entraîne des situations de mixité en cave, notamment dans les coopératives viticoles. Il faut alors gérer plusieurs types de produits : biologiques, en conversion (C1, C2 et C3) et conventionnels. Cette mixité demande une réflexion sur la mise en place de mesures préventives afin déviter les contaminations entre ces différents produits. Le nouveau règlement bio, qui entrera en application le 1er janvier 2021, précise bien la responsabilité des opérateurs et la procédure à suivre en cas de contamination des produits biologiques (ou en conversion). Cest une obligation de moyens : le vigneron doit établir un plan d'analyse des risques et définir les mesures adaptées. Les principaux risques identifiés sont : les mélanges de produits lors des transferts de moûts ou de vins ; la contamination des vins bio par des résidus de pesticides via le matériel utilisé ; lutilisation dintrants nologiques interdits en bio. Afin déviter cela, un plan de gestion des risques de contamination doit être mis en place : mesures de précaution, plan dhygiène (pour éviter les contaminations via le matériel), contrôles internes, traçabilité
Journées techniques vigne et vin bio : 2 jours pour tout savoir sur la bio
Paul GODARD DE BEAUFORT, Auteur ; Stéphane BECQUET, AuteurLes journées techniques vigne et vin bio se sont déroulées, en Nouvelle-Aquitaine, les 21 et 22 février 2019. Après la présentation des évolutions des pratiques réglementaires en bio (autorisation de nouveaux intrants), de nombreuses actualités, de la production de raisin à la commercialisation du vin, ont été présentées : - Un rappel des résultats sur la diversité de levures et de bactéries présentes dans les domaines ; - Les vins bio sans SO2 et la notion de bioprotection ; - Les pesticides et la gestion de la contamination croisée ; - Le contrôle difficile de loxygène, du raisin à la bouteille de vin ; - Limportance de létape dinertage et les conseils ; - Loxygène au cours de lélevage du vin.
Muter sans SO2, c'est possible
Justine GRAVÉ, AuteurValérie Pladeau, chargée de mission qualité et nologie chez Sudvinbio, a suivi durant trois ans des essais qui ont permis de trouver des alternatives au SO2 dans les itinéraires de production de vins doux naturels (projet no Bio). Ces essais ont mis en évidence trois souches de levures fermentaires (levures non-Saccharomyces) qui ont la particularité de présenter moins de risque de reprise de fermentation en cas de réduction ou dabsence de sulfitage lors du mutage. Il sagit de deux souches de Torulaspora Delbrueckii et une de Kluyveromyces thermotolerans. Leur capacité à effectuer une fermentation alcoolique (FA) a été vérifiée sur différentes modalités de sulfitage en phase préfermentaire et au mutage, et a été comparée à celle des Saccharomyces (levures habituellement utilisées) soumises aux mêmes conditions. Contrairement aux recommandations des fournisseurs, les essais ont révélé que les levures non-Saccharomyces parviennent parfaitement à enclencher une FA malgré un sulfitage à 4 g/hL. Leurs cinétiques de fermentation sont plus lentes mais atteignent aisément le point de mutage. Valérie Pladeau souligne quune FA plus lente apporte de la souplesse et peut permettre aux vignerons de mieux affiner leur itinéraire de mutage. Ces vins ont été soumis à un panel de dégustateurs afin de vérifier leur conformité sensorielle : leurs profils ont été jugés différents et intéressants (les levures non- Saccharomyces tendent à produire un plus dacidité volatile), et aucun défaut na été identifié.
Peu d'influence des pratiques sur les micro-organismes du chai
Justine GRAVÉ, AuteurLa diversité et la spécificité des populations microbiennes du chai ont fait lobjet dune présentation, lors des 2èmes journées techniques Vigne et vin bio de Libourne, en février 2019. Le projet Casdar Levain bio et le projet européen Wildwine (2012-2015) avaient permis détudier la diversité des micro-organismes dans les moûts et les vins pendant la fermentation. Les résultats obtenus lors de ces projets ont, depuis, été complétés par des analyses supplémentaires. Stéphane Becquet, animateur conseil au syndicat des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine, explique que la biodiversité des levures et bactéries sur une parcelle est plus faible en bio quen conventionnel. Selon lui, cette sélection des souches est principalement due aux traitements à base de cuivre et, dans une moindre mesure, au soufre. Par ailleurs, Patrick Lucas, chercheur à lIFV, défend le fait que la diversité des micro-organismes sexplique plus par la nature du vin (acidité et pH) que par les pratiques. Les travaux du projet Wildwine ont en effet révélé que ce ne sont pas forcément les mêmes souches qui réalisent les fermentations dune année sur lautre au sein dun même domaine
Le point avec Certipaq Bio : Récoltes bio : les bonnes pratiques
François SOULARD, AuteurEn viticulture bio, lors de la récolte, des pratiques spécifiques à la bio doivent être respectées. En cas de mixité ou de conversion, la vigilance est particulièrement de mise durant cette période. Tout au long de lannée, les viticulteurs bio doivent tenir à jour un descriptif de leur exploitation et notamment de leur parcellaire. Ce descriptif est contrôlé, chaque année, par lorganisme certificateur qui confirmera le niveau de conversion des récoltes (conventionnel, C1, C2, C3, AB), après avoir vérifié les pratiques et les intrants utilisés. Un descriptif précis du parcellaire (numéro dîlot Pac ou cadastre, cépage, surface, niveau de conversion) permet aussi dorganiser de manière optimum les vendanges. En cas de conversion progressive ou de mixité, il est préférable davoir des dates de récolte différentes entre les différents modes de production de raisin. Il est également recommandé davoir du matériel (ex : seau) dédié au bio, sinon, il est nécessaire de mettre en place une procédure et des modalités de nettoyage. Dès que le raisin arrive au conquet ou à la fosse de réception, les règles de vinification bio sappliquent. En cas de mixité, les intrants bio et conventionnels (additifs, levures) doivent être stockés dans des espaces séparés.
Rencontre avec Vincent Gross, viticulteur à Gueberschwihr (68)
Sylvia RIBEIRO, AuteurVincent Gross, viticulteur à Gueberschwihr (68), a commencé à travailler sur le domaine familial dans les années 2000. En quelques années, la famille a fait passer le domaine de 2 à 10 ha, puis a converti le tout en AB à partir de 2011. Ces viticulteurs utilisent des engrais verts, appliquent des préparations à base de plantes (ortie, prêle) et utilisent des préparations biodynamiques pour dynamiser les sols et stimuler le développement de la vigne. En cave, la vinification est réalisée avec le moins d'ajouts possible, et certains des vins sont aujourd'hui sans sulfites. Depuis 2016, les viticulteurs ont commencé à faire des vins de macération avec du muscat, du pinot gris et du gewurztraminer. Ce type de vinification exalte les arômes du vin, et ces vins issus de macération rencontrent un vrai succès lors des dégustations. Certains consommateurs déclarent retrouver les vins d'autrefois. Autre atout de ces vins, leur structure tannique, qui leur permet de tenir dans le temps. La macération accentue le lien au terroir, et certains grands sommeliers commencent à s'intéresser aux vins produits par la famille Gross. Afin de faire découvrir son domaine, celle-ci finalise la construction d'un caveau qui permettra d'accueillir des dégustations et des animations autour du vin.
Sival Innovation 2019 : Les nominés au concours
BIOFIL, AuteurLe Sival, salon dédié aux innovations végétales, a eu lieu à Angers du 15 au 17 janvier 2019. Parmi les innovations, Biofil a sélectionné des produits, matériels et services compatibles avec lagriculture biologique. Les caractéristiques de chacun dentre eux sont présentées. Biofil a retenu des innovations variétales en melon, vigne, châtaigne et chou de Milan. Dun point de vue intrants, protection des cultures et fertilisation, les produits identifiés sont : un nouveau système de lâchers dauxiliaires sous serre ; un bio fongicide utilisable en production légumière, arboricole ou viticole ; un système de screening rapide des principaux pathogènes de cultures spécialisées ; un terreau motte bio et écoresponsable. En matière de machinisme, les matériels suivants ont été sélectionnés : une canne chauffante pour maintenir les vins à température et maîtriser leur fermentation ; un prototype du tracteur TractElec 100 % électrique destiné au maraîchage et aux PPAM ; une effeuilleuse pneumatique pour pommiers ; un système de guidage. En solutions pour la production : des porte-bouquets biodégradables destinés à la production de tomates ; des équipements pour le travail en hauteur en arboriculture ; une marque regroupant des variétés de diversification ; des plantes aux saveurs surprenantes ; un sécateur au système anti-coupure. En matière de logiciels, ceux retenus permettent : détablir un diagnostic pour lirrigation, de piéger automatiquement les insectes, de renseigner sur les caractéristiques de la flore spontanée, de suivre la production de semences, de gérer la vigne, de mesurer lhumidité.
Témoignage au Domaine Finot : Les vins oranges
Arnaud FURET, AuteurIl existe deux types de vinifications classiques : la vinification « en rouge » (macération pelliculaire) et la vinification « en blanc » (pressage direct). Le Domaine Finot a choisi une variante : réaliser une vinification « en rouge » sur un cépage blanc (Jacquère). Il obtient ainsi des vins oranges, qui, en dégustation à laveugle, peuvent être confondus avec des vins rouges. Actuellement, le Domaine Finot concilie deux activités : la production en bio et le négoce (enseigne Finot Frères). À terme, Thomas Finot aimerait arrêter lactivité de négoce pour se concentrer sur sa production, dans laquelle il met en valeur des cépages autochtones (Verdesse, Etraire, Dhuy). Il a commencé à diversifier sa gamme à laide de vins oranges en 2014. Thomas avait alors récolté tardivement 150 kg de Jacquère et ne savait pas quoi faire de cette petite, mais belle récolte. Sa compagne, Audrey Chauchon, lui a alors proposé de tester une macération en sinspirant des techniques traditionnelles des vins géorgiens en kvevri (grosses amphores enterrées). Après un premier succès et face à la demande grandissante pour ce vin de niche, Thomas a augmenté ses volumes et confectionne maintenant 600 L de vins oranges par an. La technique de vinification est plus amplement détaillée et dautres exemples de vins oranges sont cités.
La vigne et ses plantes compagnes : Histoire et avenir d'un compagnonnage végétal
Léa DARRICAU, Auteur ; Yves DARRICAU, Auteur | ARLES CEDEX (47 Rue du Docteur Fanton, BP 90038, 13 633, FRANCE) : ÉDITIONS DU ROUERGUE | 2019La vigne n'a pas toujours été la monoculture que nous connaissons aujourd'hui, ce végétal mené "à la baguette", attaché, taillé, épampré, effeuillé... Au contraire, de par sa nature même de liane, dès sa naissance elle s'est mariée à l'arbre pour s'élever vers la lumière. Les premiers cultivateurs, et ce, jusqu'au milieu du vingtième siècle, la conduisaient le plus souvent en compagnie d'autres végétaux, arbres fruitiers, mais aussi arbres utiles pour fournir piquets, échalas, liens, bouchons, pressoirs ou barriques... Ces compagnons historiques de la vigne, chassés brutalement de l'horizon par les pratiques modernes, y sont aujourd'hui rappelés par le changement climatique et la nécessité désormais mieux comprise d'une viticulture riche en biodiversité. D'autres compagnons, fixateurs d'azote, réservoirs d'auxiliaires, contributeurs aromatiques, s'ajoutent aujourd'hui à cette palette agronomique : sophora du Japon, févier, arbre à miel, viorne tin, chalefs... Les auteurs, père et fille, plaident en faveur de ce compagnonnage végétal et en racontent l'histoire. Ils brossent ce que pourraient être les pratiques viticoles de demain, devenues écologiquement intensives.
Vignerons du monde : Emiliana : Andrés Aparicio Kocher, gérant agricole : Valoriser une diversité de terroirs
Frédérique ROSE, AuteurAvec ses 780 ha de vignes, la société Emiliana détient le plus important vignoble biologique du Chili. Elle a été fondée par la famille Guilisasti dans les années 80 et a été pionnière en matière dagriculture biologique et biodynamique (la totalité de la superficie est en bio depuis 20 ans et en biodynamie depuis 15 ans). Emiliana est maintenant gérée par Andrés Aparicio Kocher. Les vignes sont majoritairement localisées dans le centre du pays, mais elles sont réparties sur une grande diversité de terroirs. Comme les précipitations sont quasiment nulles entre le printemps et lété, toutes les vignes sont irriguées en goutte-à-goutte. Les attaques de maladies fongiques sont minimes : loïdium est la maladie le plus importante tandis que le botrytis et le mildiou sont quasiment inexistants. Concernant les ravageurs, un coléoptère (Athlia rustica) pose problème en sattaquant aux jeunes pousses. Quant à la gestion de lenherbement, elle diffère selon les vignes (travail du sol ou engrais verts sur linterrang). Pour Andrés Aparicio Kocher, le principal défi réside dans la recherche dune fertilité optimale. Pour cela, il utilise plusieurs leviers (compost, thé de compost, préparations biodynamiques ).
Vinification en bio : pratiques et évolutions réglementaires
Célia BORDEAUX, AuteurLors de la dernière édition du SIVAL en janvier 2019, une conférence sur la vinification biologique et les fermentations indigènes a été organisée par la Chambre dAgriculture des Pays de la Loire. S. Becquet (ITAB) a commencé par présenter les résultats de lenquête nationale sur les pratiques nologiques en bio. Il en ressort que, en bio, le soufre est encore bien utilisé, même si 25 % des vignerons disent réaliser des cuvées sans SO2. La fermentation indigène est aussi largement employée(40 % lutilisent en fermentation spontanée et 17 % avec pieds de cuve). Au niveau réglementaire, de nouveaux intrants sont autorisés en bio : autolysats de levures, protéines de pommes de terre, chitosane dérivé dAspergillus niger, extraits protéiques levuriens et levures inactivées. Un encart présente lévolution de la réglementation en conventionnel depuis 2012 et la façon dont ces évolutions ont été évaluées par l'EGTOP (groupe d'experts européen pour la bio).
Boucher avec des levures inactivées
Clara DE NADAILLAC, AuteurAfin de réduire le sulfitage des vins, l'ajout de levures sèches inactivées (LSI) dans les capsules à vis des bouteilles va être testé. Ces expérimentations seront réalisées par l'Inra de Pech Rouge et chez des vignerons dans le cadre du projet Bio-LSI, porté par SudVinBio. Les LSI utilisées sont capables de consommer l'oxygène, et donc d'améliorer la conservation des vins. Ce projet fait suite à des essais réalisés par l'entreprise Biocork, qui a obtenu des premiers résultats concluants sur BIB (bag-in-box).
Dossier : Parcours techniques
Cécile MARCUS, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurComme l'illustrent ces 4 témoignages, les viticulteurs bio ajustent en permanence leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité, que ce soit dans l'attention portée à la vie du sol, dans la lutte contre les maladies et les ravageurs ou dans la maîtrise de l'herbe : - Château-Ferrière : Gérard Fenouillet, directeur de production : l'excellence affirme sa différence ; Le domaine, situé en Gironde, est devenu l'un des leaders du mouvement de la bio et de la biodynamie et produit des grands crus classés ; Gérard Fenouillet en est l'actuel directeur de production, mais il est aussi la mémoire vivante de l'histoire du domaine et raconte son évolution ; - Château Beauregard Mirouze : Karine et Nicolas Mirouze : priorité au sol ! ; Au cur des Corbières, dans l'Aude, Karine et Nicolas Mirouze ont entrepris un travail de restructuration du vignoble du domaine familial avec pour premier objectif de redonner vie au sol ; - Domaine Réaut : Alain Réaut et son fils Alexandre : 30 ans de biodynamie ! ; Alain Réaut, dans l'Aube, a converti son vignoble de 9 ha en biodynamie, en pionnier, en 1992, dans une démarche partagée avec ses deux voisins ; - Domeniul Bogdan, Bogdan Mihalcea : "La biodynamie, c'est l'avenir !" ; En 2011, Bogdan Mihalcea, issu du monde des énergies renouvelables, a décidé de créer, au sud-est de la Roumanie, un vignoble en biodynamie, composé principalement de cépages français.
Dossier spécial Viticulture
Stéphane BECQUET, AuteurOn voit aujourdhui la vinification biologique sorienter, dun côté, vers la diminution, voire la non-utilisation des intrants (la grande tendance est aux fermentations indigènes et, plus précisément, aux fermentations spontanées plutôt que la mise en uvre de pieds de cuve) et, de lautre côté, employer des méthodes pour élaborer des vins sans soufre. Ce dossier consacré à la viticulture biologique rappelle, dans un premier temps, les intrants disponibles en bio et leurs intérêts dans lapport dazote pour garantir la croissance des levures. Puis, un article est dédié aux résultats du CASDAR Levain bio et du projet WILDWINE, deux programmes de recherche visant à une meilleure maîtrise et une sécurisation de la fermentation indigène. Les bons résultats des essais (sur vin rouge et liquoreux) de WILDWINE consacrés à la sélection et au développement de levains originaux issus dexploitations ont permis détablir des références et des fiches techniques. Le dernier article technique du dossier aborde la vinification sans dioxyde de soufre S02 au travers des résultats du projet BIOCONTROL, porté par Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, qui étudie leffet de la « BioProtection » (ajout dun mélange de levures non-Saccharomyces) sur les caractéristiques des vins. La suite est assurée par un nouveau projet nommé RESPECT.
Dossier : Vinifier et élever le vin : Entre procédés physiques et intrants
Frédérique ROSE, AuteurPour produire un vin de qualité, les techniques mises en uvre en cave sont essentielles, même si la qualité de la vendange reste prioritaire. Dans ce dossier, experts et vignerons apportent leur regard et témoignent. Stéphane Becquet, animateur conseil des Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine et en charge de l'nologie à l'Itab, fait le point sur les enjeux de la vinification et de l'élevage de vins bio, ainsi que sur les nouveaux intrants et techniques autorisés par la réglementation ou en cours d'étude. Si les vins sans soufre (SO2) se multiplient, il reste difficile de se passer totalement de cet intrant, en particulier pour certaines couleurs de vins et certains cépages. La bioprotection, comme alternative, est à l'étude. La non-utilisation de soufre semble aussi favorable au développement du goût de souris, un défaut rappelant l'odeur de cages de rongeurs mal entretenues. Les laboratoires Dubernet étudient les mécanismes chimiques responsables du développement de ce défaut afin de mieux les comprendre et tenter de trouver des solutions. A travers leurs témoignages, un nologue d'Occitanie et un vigneron du Maine-et-Loire expliquent leurs démarches et techniques pour limiter le recours au soufre (bioprotection, maîtrise de la température et du taux d'oxygène dissous, macération carbonique).
Le goût des pesticides dans le vin
Jérôme DOUZELET, Auteur ; Gilles-Eric SÉRALINI, Auteur | ARLES CEDEX (Place Nina-Berberova, BP 90038, 13 633, FRANCE) : ÉDITIONS ACTES SUD | 2018Le vin, en tant que produit fermenté, a des vertus détoxifiantes insoupçonnées quand il nest pas traité. Mais la viticulture conventionnelle fait partie des plus gros consommateurs de pesticides au monde. Ces substances, outre les risques de toxicité, déforment le goût des vins par leur proximité chimique avec les arômes naturels. Cest ce que montrent les auteurs de ce livre, où lon découvre aussi quil est possible dapprendre à reconnaître le goût des pesticides, pour pouvoir ensuite éviter les produits qui en contiennent. En effet, les auteurs ont proposé à des cuisiniers et à des vignerons une expérience inhabituelle : goûter des pesticides dilués dans de leau aux doses où ils ont été identifiés dans des vins. Une palette de nouveaux goûts et de sensations sébauche dans le cerveau, qui permet peu à peu de déceler et de reconnaître la présence de pesticides. Un Petit guide détaille les caractéristiques, au nez et à la bouche, de onze pesticides parmi les plus répandus dans les vins. Ce livre nest pas un guide nologique. Il se conçoit plutôt comme un outil original, de science pour tous, plaidant pour une recherche du bien-vivre et du bien-manger qui passe par léradication des substances chimiques nocives.
nologue-conseil, un métier en mutation
Justine GRAVÉ, AuteurAvec le développement de la vinification biologique, la recherche du zéro résidu ou encore les adaptations au marché, le métier dnologue-conseil a fortement changé. Trois dentre eux donnent leur point de vue sur les principales évolutions de leur profession. Stéphane Toutoundji est nologue depuis quinze ans en Gironde. Son conseil est basé sur une approche marché. Son rôle est pour lui très transversal, il va de la réalisation danalyses pour optimiser la conduite de la vigne à une aide pour la gestion des ressources humaines dans certains domaines. Il observe une demande pour des analyses et une gestion de plus en plus pointue de la vigne. Stéphane Gresser a, lui, commencé à exercer en 1999 en Alsace. A ses débuts, le rôle de lnologue se limitait exclusivement à régler des défauts après fermentation alcoolique. Maintenant, il conseille, de la parcelle à la mise en bouteille, et doit connaître les marchés auxquels les vins sont destinés. Avec la percée du bio, les pratiques ont également évolué avec, par exemple, lutilisation des levures indigènes. Il observe aussi lémergence dune nouvelle catégorie de viticulteurs qui souhaitent lautonomie à tous niveaux, y compris en conseil. Jean-Michel Barcelo est basé dans les Pyrénées-Orientales et exerce le métier depuis 30 ans, dont vingt en libéral. Lui aussi constate que les nologues étaient auparavant vus comme des chimistes, alors quils sont maintenant de plus en plus sur le terrain et sont consultés pour leur connaissance du marché. Dans sa région, la tendance est à la conversion au bio et au zéro résidu. Il sefforce donc de trouver des solutions pour satisfaire ses clients.
Ondes, vigne et vin : Good vibrations
Xavier DELBECQUE, Auteur ; Clara DE NADAILLAC, AuteurCe dossier dresse un état des lieux des connaissances actuelles sur l'utilisation des ondes dans le domaine des productions végétales, et plus spécifiquement en viticulture. En effet, de récentes recherches ont permis de mettre en évidence l'émission d'ondes sonores, mais aussi électriques ou lumineuses, par les plantes. Leur réception et leur analyse par des appareils spécifiques, dont certains sont déjà en test, pourraient permettre d'identifier précocement l'occurrence de certains stress : sécheresse, présence d'un ravageur, etc. Par ailleurs, les recherches avancent également sur l'utilisation d'ondes comme méthode de lutte. Cela concerne notamment la confusion sexuelle : l'émission de vibrations spécifiques peut limiter les capacités de reproduction des cicadelles, mâles et femelles communiquant via l'émission de telles vibrations. Des expérimentations sont aussi menées sur le passage du moût au micro-ondes avant la vinification, ou encore sur le traitement des vignes ou du vin par des UV, ces techniques n'étant pas autorisées en agriculture biologique actuellement, ni même en agriculture conventionnelle en ce qui concerne l'utilisation des micro-ondes.
Des outils pour fiabiliser les fermentations des vins et cidres biologiques en utilisant les levures et bactéries indigènes
Patrick LUCAS, Auteur ; Isabelle MASNEUF, Auteur ; Jean-Luc LEGRAS, Auteur ; ET AL., AuteurLe recours aux fermentations spontanées sest largement amplifié avec lessor des vins et cidres biologiques. Cette technique repose sur le développement des levures et bactéries indigènes. Ces microorganismes sont très souvent associés à une notion de terroir et de typicité du produit, mais jusqu'ici aucune étude scientifique na pu affirmer cette spécificité. De plus, la non maîtrise de ces microorganismes peut entraîner des difficultés de fermentation. Le projet Casdar Levains Bio a pour objectif, dune part, danalyser la diversité des souches indigènes afin de déterminer sil existe des souches spécifiques à un terroir et, dautre part, de trouver des solutions techniques et pratiques pour réaliser des fermentations indigènes avec un bon niveau de maîtrise. Les résultats ont montré quil existe une grande diversité de souches de la levure Saccharomyces cerevisiae et de la bactérie lactique Oenococcis oeni. Cependant, cette diversité est liée à une adaptation génétique à un type de produit et non à une région ou à un site de production. Des protocoles ont également pu être établis pour sélectionner des souches issues directement des exploitations ou pour réaliser des pieds de cuve de microorganismes indigènes. Certaines des solutions ont été transférées avec succès auprès des producteurs.
Règlement (UE) 2018/848 du Parlement Européen et du Conseil du 30 mai 2018 relatif à la production biologique et à létiquetage des produits biologiques, et abrogeant le règlement (CE) n° 834/2007 du Conseil
Le Règlement (UE) 2018/848 du Parlement Européen et du Conseil du 30 mai 2018 relatif à la production biologique et à létiquetage des produits biologiques, et abrogeant le règlement (CE) n° 834/2007 du Conseil est paru au Journal Officiel de l'Union Européenne du 14 juin 2018.
L'union fait la force
Xavier DELBECQUE, AuteurDans le Bas-Rhin, deux domaines viticoles en agriculture biologique, le domaine Frey et le domaine Mersiol, ont fait le choix de mutualiser leurs activités de vinification et de commercialisation en créant une société de négoce, la SAS Maison Charles Frey. Cette stratégie leur permet de gagner en efficacité. Chacun peut se consacrer à son domaine de prédilection (viticulture, vinification, commercialisation...) tout en bénéficiant de l'expérience des autres. Par exemple, Stéphane Mersiol s'initie aux pratiques biodynamiques aux côtés de Dominique Frey. La mise en place de cette organisation originale est explicitée dans cet article.
Avec Epyca, point de sulfites
Clara DE NADAILLAC, AuteurL'entreprise Wine-Advance a développé la gamme de produits Epyca. Utilisables en agriculture biologique, ces solutions à base de tanins de pépins de raisins biologiques visent à vinifier sans sulfites. Pour ce faire, plusieurs fioles sont à ajouter dans les cuves à différentes étapes de la vinification, de l'encuvage à la mise en bouteille. Ce sont les propriétés anti-oxydatives et bactéricides des tanins qui sont mises en jeu. Vincent Gros, vigneron en Côte-d'Or, a utilisé Epyca sur l'ensemble de son millésime 2016, et en est satisfait : pas de nécessité de modifier les processus de vinification, une moindre volatile, résultat gustatif satisfaisant, etc. Principal inconvénient de la gamme Epyca : son prix relativement élevé.
En direct de l'Inao : Vins bio, bilan d'étape
Olivier CATROU, Auteur ; Sophie BOUCARD, AuteurEn 2012, une réglementation pour la vinification des vins bio a été mise en place. Aujourdhui, la production de vins bio est en pleine croissance. Sappuyant sur les règles de l'agriculture biologique pour les productions végétales pérennes (conversion en 3 ans, interdiction des intrants de synthèse, utilisation du cuivre limitée ), la réglementation liée à la vinification possède cependant des caractéristiques propres : certaines autorisations/interdictions de produits ou de processus physiques diffèrent de celles des autres préparations alimentaires. Cette réglementation partiellement spécifique ne facilite pas lexportation (notamment vers les États-Unis). Entre attentes des consommateurs, exigences du commerce international, contraintes de la production, la réglementation est appelée à évoluer. Dans larticle, Yves Diétrich, président de la commission vins bio du Cnab est interviewé sur les rôles du Cnab et du Conseil national des appellations dorigine viticoles.
Dossier : L'ozone assainit de la vigne au chai
Mathilde LECLERCQ, Auteur ; Lucas ROLLE, Auteur ; Xavier DELBECQUE, AuteurCe dossier, consacré à lutilisation de lozone de la vigne au chai, aborde son utilisation en viticulture comme traitement phytosanitaire et post-récolte et au chai comme désinfectant. Ce dossier consacre deux articles à la désinfection du chai à leau ozonée et à lozone gazeux. Le premier présente lexemple du domaine de Chatenoy, à Menetou-Salon, où tout est désinfecté à leau ozonée. Le second article présente le point de vue de quatre experts, Pascal Poupalt, de lIFV, Giovanni Gai, ingénieur, Nicolas Richard, de Inter Rhône, et Alain Mimaud, directeur dOzone service. Lozone peut être utilisé en désinfection du matériel vinaire en inox, béton ou bois. Les deux articles suivants sont consacrés à lutilisation de lozone en traitement post-récolte et phytosanitaire. Ces dernières utilisations nétant pas approuvées au niveau communautaire, elles ne le sont pas davantage en bio et ne semblent pas offrir de perspectives pour la bio.
Marc et Shirine Salerno, des vignerons sans cave
Mathilde SAULNIER, AuteurAncien moniteur-éducateur, Marc Salerno a toujours gardé le contact avec la terre. En 1990, il a acheté une exploitation viticole de 4,5 ha dans le Vaucluse, constituée de cépages anciens d'Ugni blanc, d'Aramon, de Carignan, de Merlot et de Cinsault allant de 70 à 110 ans. Il a consacré ensuite 10 ans au sevrage des vignes avec pour objectif de supprimer définitivement l'utilisation de tout produit, bouillie bordelaise et engrais compris. Shirine l'a rejoint en 2009. Passionnée elle-même par le vin et la nature, elle se lance dans le projet avec Marc et, ensemble, ils créent "Cadavre Exquis" . Leur credo, "travailler avec les énergies du vivant" pour recréer les équilibres naturels. Ils n'utilisent aucun produit pour cultiver la vigne. Au moment de la récolte, le raisin est égrappé, puis pressé à lancienne dans la même journée. Cest un pressage lent qui va sortir plus de 60 % du jus. Loriginalité de la méthode consiste à recueillir ce jus, à peine filtré, dans des bonbonnes en verre, où la vinification va pouvoir démarrer de suite, comme cela se faisait dans l'Antiquité, ou se fait encore dans certains pays de l'Europe de l'Est. Marc et Shirine ont acheté 150 bonbonnes de 54 l. Ces bonbonnes resteront à lair libre tout lhiver. Les impuretés seront évacuées par le « débourbage » naturel du vin, puis se déposeront au fond du récipient. Cette décantation naturelle permettra de préserver dautant les propriétés du futur vin. Après lhiver, les bonbonnes seront enterrées jusquà la mise en bouteilles.
Pays de la Loire : L'impulsion de La levée de la Loire
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes 6 et 7 février 2016, à Angers, plus de 3000 visiteurs sont venus au salon La levée de la Loire, créé par lAIVB-VL (association interprofessionnelle des vins bio du Val de Loire) et organisé en association avec le salon international biodynamiste Demeter. Lannée 2016 a été une année très difficile pour les viticulteurs avec de nombreux aléas climatiques (gel, grêle ). Pour y faire face, un dispositif de solidarité sest mis en place, avec une bourse aux raisins, la création dun contrat collectif dassurance, lentraide entre régions
Provence-Alpes-Côte d'Azur : La biodynamie entre en cave coopérative
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDans le Vaucluse, la coopérative viticole Terra Ventoux regroupe 120 adhérents (soit 600 hectares), dont six en agriculture biologique (soit 25 ha). Certains d'entre eux sont sensibilisés à la biodynamie, ou appliquent déjà le cahier des charges Demeter. Ainsi, la coopérative a fait le choix de s'engager vers plus de biodynamie. Pour ce faire, une stratégie complète a été élaborée : accompagnement des producteurs et notamment parrainage des nouveaux adhérents, conseils, formations, facilité d'accès aux terres, garanties auprès des banques pour l'investissement dans le matériel spécifique Un chai dédié aux raisins issus des parcelles conduites en biodynamie va aussi prendre place à la coopérative, avec la possibilité pour les viticulteurs de participer aux opérations de vinification. Derrière ce changement en profondeur, transparaît le choix d'une agriculture plus respectueuse de l'homme et de l'environnement, dans une démarche collective.
Salon Millésime bio à Marseille : Ruée sur le vin bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn 2017, la 24ème édition du salon Millésime bio sest tenue à Marseille, du 30 janvier au 1er février. Elle a accueilli 902 exposants, 4 850 visiteurs professionnels dont un bond de 20% des étrangers, avec en plus 15 pays représentés chez les exposants, Italie et Espagne en tête, petits domaines ou structures plus importantes. Millésime bio est une occasion de créer des contacts et une partie des vins bio vendus par les exposants partent à lexport. Un encart présente une interview de Patrick Guiraud, président de Sudvinbio, qui revient sur le transfert du salon de Montpellier à Marseille, sur lemploi en viticulture bio et sur les perspectives davenir.
SIVAL : Vins bio moelleux - alternatives à l'utilisation du sorbate de potassium pour la conservation en BIB
Julie GRIGNON, AuteurLusage du sorbate de potassium est interdit pour les vins bio depuis 2012. Une conférence technique tenue lors de la dernière édition du SIVAL a permis de faire le point sur deux années dexpérimentations réalisées par lIFV dans le cadre du programme VIN BIO UE piloté par la CAB Pays de la Loire. Cet article présente le programme VIN BIO UE, ainsi que les essais sur deux alternatives au sorbate de potassium pour la conservation du vin bio en BIB (protocole et résultats). Les modalités testées sont laugmentation de la quantité de SO2 libre et la filtration serrée.
Stabiliser durablement au polyaspartate de potassium
Mathilde LECLERCQ, AuteurLe polyaspartate de potassium a été récemment autorisé pour la stabilisation tartrique des vins non bio. Daprès des tests menés par Inter Rhône, cet intrant est aussi efficace que lacide métatartrique, mais il a une action plus durable. Au niveau de la vinification bio, un encart précise que le polyaspartate de potassium pourrait répondre à une impasse technique : problème de modification de la qualité organoleptique par le froid ou action de lacide métatartrique limitée dans le temps. Cependant, le polyaspartate nest pas encore autorisé en bio et, pour qu'il le soit, il faudrait qu'une demande soit déposée par un ou plusieurs états membres à la commission européenne.
Le vin nature : Introduction aux vins biologiques et biodynamiques vinifiés naturellement : 140 fiches sur les meilleurs crus à déguster
Lauteure, fille et petite-fille de vigneron aujourdhui installée à Londres, est lune des plus grandes spécialistes mondiales du vin nature. Bien quil nexiste pas de définition officielle, les vins nature proviennent dune agriculture durable, de raisins biologiques ou biodynamiques et sont vinifiés par fermentation sans ajout ni retrait. Isabelle Legeron détaille les processus délaboration des vins nature. Elle explique pourquoi, pour elle, les vins les plus fins, les plus authentiques sont créés en symbiose avec la nature. Elle dresse également le portrait de vignerons et présente plus de 140 des meilleures bouteilles à découvrir.
Zoom sur la production des levures
Catherine BIOTEAU, AuteurCet article fait le point sur le mode de fabrication des levures sèches actives (LSA) utilisées pour la fermentation des vins, en particulier sur les additifs utilisés pour leur multiplication. Pour les levures commerciales bio, ces additifs mélasse, source d'azote organique doivent être certifiés bio. Pour l'étape de séchage, l'émulsifiant de synthèse utilisé en conventionnel est interdit. Or, certaines souches résistent très bien au séchage, même sans émulsifiant. Ce sont celles-ci qui sont choisies pour la gamme bio.
Cahier Technique : Vin bio : Expertise technique sur la réglementation européenne
Depuis le 1er août 2012, le Règlement Européen « Vin Bio » est entré en vigueur. Ce règlement interdit notamment certaines pratiques, limite les intrants utilisables, ainsi que les apports en sulfites. Il instaure des règles pour respecter le plus possible la véritable nature du produit tout en préservant la diversité et la qualité des vins qui sont dans tous les cas élaborés à partir de raisins biologiques. Ce règlement a pu modifier les pratiques des vignerons et imposer de nouvelles techniques de vinification, notamment sur les doses de sulfites totaux admissibles dans les vins finis qui ont diminué jusquà 35 % par rapport à la législation des vins conventionnels. Il est important davoir en tête ces nouvelles doses limites. Le guide technique résume les différentes conséquences en 8 fiches : - Réglementation vin bio UE ; - Doses de SO2 total ; - Gestion du SO2 ; - Gestion de la stabilité tartrique ; - Gestion des Brettanomyces ; - Alternatives au sorbate de potassium ; - Nettoyage et hygiène ; - Traçabilité de lhygiène.
Cinq clés pour réaliser des vins nature
Mathilde LECLERCQ, AuteurDans cet article, trois vignerons expliquent les pratiques qu'ils mettent en uvre pour réaliser des vins nature : Michel Bedouet, en bio, dans le Muscadet (44), Michel Issaly, en bio, dans le Tarn, et Nicolas Despagne, en Gironde. Parmi les points clés discutés, figurent : la qualité de la matière première, l'hygiène irréprochable, un départ en fermentation rapide, le contrôle des températures et l'utilisation du soufre seulement en cas de besoin.
Dossier : Cap sur des chais écologiques
Clara DE NADAILLAC, Auteur ; Isabelle MONTIGAUD, Auteur ; Xavier DELBECQUE, Auteur ; ET AL., AuteurA lheure où lécoconstruction et les énergies renouvelables sont en vogue, ces dernières sétendent aux chais. Ce dossier, consacré à lécoconstruction des chais, présente différentes solutions de construction (plan, matériaux, etc.). Matthieu et Marie Boesch, vignerons en biodynamie en Alsace, ont construit un chai et une maison bioclimatiques avec des produits écologiques, de qualité et régionaux, qui répondent à leurs attentes. Bruno Schloegel, vigneron en Alsace, a mis en place un système disolation en matériaux naturels et un chai semi enterré lui assurant une climatisation naturelle. Le dossier aborde également les aspects de finition des chais, via le revêtement du sol. Différentes énergies renouvelables, utilisables en viticulture, sont présentées : photovoltaïque, éolien, géothermie, ainsi que les diverses façons de concevoir un chai avec l'exemple du chai conçu par Adrien et François Fabre, viticulteurs dans le Vaucluse. Les aspects déconomie deau et délectricité sont également pris en considération. Enfin, le traitement des effluents de cave est abordé, avec les solutions utilisées par Laurent Rousseau, viticulteur en Gironde.
FORUM SIVAL partie 2 : Les grands vins bio sans sulfites
Anne DUVAL-CHABOUSSOU, Auteur ; Michaël RESSEGUIER, AuteurLors du Sival 2016, le pôle bio des Chambres d'agriculture des Pays-de-la-Loire a organisé une conférence ayant pour thème : "Les grands vins bio sans sulfites". Plus de 130 personnes ont ainsi participé à l'intervention de l'nologue alsacien Arnaud Immele, et aux témoignages de deux vignerons des Pays-de-la-Loire, Aymeric Hilaire et Michel Bedouet. L'nologue préconise notamment la technique de la « bio-protection », qui consiste à apporter des souches de levures non-saccharomyces qui, par leur présence, empêchent, ou tout du moins limitent, le développement de souches non désirées. Une autre technique consiste à séparer les premiers litres gravitaires, riches en flore. Enfin, l'nologue met en garde sur l'ajout de doses de soufre en petites quantités, parfois réalisé pour rattraper une vendange pourrie ou liquoreuse.
Le Guide Carité des Bonnes adresses du vin bio et biodynamique 2017-2018
Jean-Marc CARITÉ, Auteur ; Lilas CARITÉ, Auteur | BATS (Diffusion Différente, 402 Route des Pyrénées, 40 320, FRANCE) : ÉDITIONS D'UTOVIE | 2016Cette dix-septième édition du guide a été actualisée et complétée, des nouveaux producteurs y font leur entrée. En tout, plus de 1500 vins ont été dégustés avant la sélection finale présentée dans l'ouvrage. Un état des lieux présente un ensemble d'éléments sur la réalité du vin bio aujourd'hui. Le guide indique, pour chaque vin, les doses de SO2 ajouté, le prix et la qualité des vendanges (une sélection de vins sans sulfite ajouté est proposée). Il propose également une sélection de lieux présentant une offre dno-écotourisme.
Guide technique : Conduite du vignoble en agriculture biologique en région ALPC
Séverine CHASTAING, Auteur ; François BALLOUHEY, Auteur ; Stéphane BECQUET, Auteur ; ET AL., Auteur | LIMOGES CEDEX 2 (Boulevard des Arcades, 87 060) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE AQUITAINE LIMOUSIN POITOU-CHARENTES | 2016Ce guide a été réalisé par les Chambres d'agriculture d'Aquitaine avec la participation du Syndicat des vignerons bio d'Aquitaine. Il présente la viticulture bio de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, puis fait un point sur la réglementation de lAB, la période de conversion et les démarches de certification. Il aborde ensuite les points clés de la conduite du vignoble en bio, concernant la gestion des sols, de lenherbement, de la protection du vignoble Une liste de quelques points de vigilance permet dattirer lattention sur les conséquences que peut avoir la conversion sur lexploitation, notamment en termes dorganisation, de temps de travail, etc.
Un laboratoire itinérant en Pays de la Loire
Afin de maîtriser la stabilisation tartrique et la stabilisation microbiologique des vins, un laboratoire d'analyses itinérant a été mis en place par la CAB Pays de la Loire. Nathalie Dallemagne, ingénieure en viticulture et nologie, a contribué à l'élaboration du projet. Pendant les vinifications, de septembre à décembre, elle passe une fois par semaine chez un des vignerons suivis, les vignerons voisins apportant également leurs échantillons à observer. Entre mars et juillet, une fois par mois, elle passe pour surveiller les vins en cours d'élevage, mais aussi pour suivre des essais réalisés par certains vignerons. L'initiative de ce laboratoire rencontre un franc succès, avec aujourd'hui 25 vignerons adhérents. Deux d'entre eux apportent leurs témoignages.
Le point avec Certipaq : Les dernières modifications de la réglementation bio
Gwénaël LEREBOURS, AuteurLe 29 avril 2016, le règlement (UE) n°2016/673 a été validé. Il vient compléter le règlement (CE) n°889/2008 relatif à la production biologique et à l'étiquetage des produits biologiques. Les principales modifications, explicitées dans cet article, portent sur : - les produits phytosanitaires autorisés (annexe II du règlement (CE) n°889/2008 modifiée dans sa présentation, et nouvelles substances actives autorisées) ; - l'élevage (dérogation pour l'introduction d'animaux non bio) ; - la vinification (procédés de vinification autorisés) ; - l'alimentation animale (liste des additifs autorisés modifiée dans sa présentation, et nouvelles autorisations) ; - les denrées alimentaires (liste des additifs et auxiliaires technologiques autorisés modifiée) ; - les algues marines (règles de production étendues à la production de microalgues).
Portrait : Georges Siegenthaler : Un vigneron chercheur
Armelle LACÔTE, AuteurAprès une carrière d'enseignant chercheur à la faculté de médecine de l'Université de Genève, Georges Siegenthaler a entamé la seconde partie de sa vie professionnelle. Passionné par les méthodes alternatives de culture de la vigne, les fermentations, les arômes..., il a décidé, une fois à la retraite, de remettre en vigne le coteau de Vens-le-Haut qui surplombe Seyssel et les rives du Rhône, alors pratiquement à l'abandon. Son objectif : élaborer des vins bio de Savoie haut de gamme et selon le concept de "garage wine", développé en France et aux USA, consistant à réaliser des micro-cuvées de vins d'exception, comme on le ferait dans un laboratoire... L'article relate l'aventure de ce vigneron chercheur passionné, de sa quête du meilleur pour le sol, la vigne et le vin en prenant appui sur la science et la compréhension des phénomènes du vivant.
Produire, transformer, vendre : le "3 en 1" d'une vigneronne en cave particulière
Héloïse GONZALO-TURPIN, AuteurNon issue du milieu agricole, Sandra Lemoine a créé, dans les années 2000, une activité viticole qu'elle gère de A à Z, de la gestion des vignes à la commercialisation, en passant par la vinification. Dans cet article, son parcours et son activité, en agriculture biologique depuis 2014, sont présentés.
SIVAL : Visite du domaine aux Moines à Savennières
Elisabeth COCAUD, AuteurL'AOC viticole Savennières-Roche-aux-Moines, un vin blanc sec, compte seulement 22 ha, idéalement exposés en surplomb de la Loire. Parmi les huit domaines de production, le domaine aux Moines cultive 12 ha de vignes en bio. Tessa La Roche, viticultrice sur ce domaine, a présenté ses pratiques à l'occasion d'une visite lors du SIVAL.
Vinification : Maîtriser la fermentation indigène
Frédérique ROSE, AuteurEn 2014, une enquête de l'Itab a montré que la majorité des vignerons en AB avait recours à la fermentation spontanée de leurs moûts. Si certains maîtrisent bien cette pratique, les résultats peuvent être assez aléatoires pour d'autres. Ainsi, dans le cadre du projet Casdar « Levain bio », divers outils de maîtrise de la fermentation alcoolique des vins ont été étudiés et comparés : utilisation de levures sèches actives (LSA) du commerce, utilisation de levures indigènes spontanées, réalisation d'un pied de cuve, utilisation de levures indigènes sélectionnées.
Vinification sans sulfites : Retrouver la typicité des vins
Frédérique ROSE, AuteurArnaud Immelé est nologue, consultant en vinification bio-nutritionnelle, en Alsace. Pour lui, l'utilisation de sulfites en vinification limite la typicité et la complexité des vins. Ainsi, il préconise de s'en passer. Dans cet article, il explique comment. En encart, Lionel Boutié, vigneron bio dans l'Aude qui a lancé une gamme de vins sans sulfites en 2013, témoigne.
Comment réaliser un pied de cuve ?
En viticulture, il est possible d'utiliser un « levain maison », appelé pied de cuve, pour assurer la fermentation alcoolique à partir de levures indigènes, naturellement présentes sur le domaine. Cet article, issu d'une fiche technique réalisée dans le cadre du projet de recherche Levain Bio, décrit le process de fabrication d'un pied de cuve et les précautions à prendre, du choix de la vendange à l'ensemencement des cuves.
Les déviances animales du vin : Gestion des Brettanomyces pour les vins bio
Arnaud FURET, Auteur ; Mickaël OLIVON, AuteurLorsqu'elles prennent le dessus sur les levures Saccharomyces (responsables de la fermentation alcoolique), les levures Brettanomyces peuvent causer des déviances qualifiées d'animales : les phénols volatils, repérables par les odeurs se dégageant du vin, peuvent engendrer une diminution non négligeable de la qualité du produit. Aucune méthode autorisée par le règlement de vinification bio ne permet d'éliminer ces phénols et leur production par Brettanomyces n'est pas régulable à ce jour. Il est donc nécessaire d'éviter leur présence et de savoir maîtriser leur prolifération le cas échéant. Deux témoignages de vignerons bio apportent des éclairages sur ce phénomène et sur la façon de s'en prémunir ou de le traiter : David Giachino, en Savoie, et Guillaume Clusel, dans la Vallée du Rhône.
Dossier - Vinification en AB
Stéphane BECQUET, Auteur ; G. LE GUILLOU, Auteur ; Marc CHOVELON, Auteur ; ET AL., AuteurSi les pratiques de vinification en agriculture biologique sont aujourd'hui encadrées par une réglementation, les pratiques des vignerons sont très variées, en lien avec leurs objectifs. Ce dossier revient sur la multiplicité des pratiques relatives à la fermentation alcoolique, étape clé de la vinification, notamment à travers une enquête réalisée par l'Itab. Concernant la réglementation européenne, en cours de révision, la position de la France est exposée. Enfin, les résultats de deux projets de recherche sont présentés : Levains bio s'est penché sur la qualité des vins et l'utilisation de levures et bactéries indigènes ; Securbio a recherché des solutions afin d'éviter les contaminations par les pesticides des vins bio. Le processus de fabrication d'un pied de cuve est également décrit.
L'enjeu du temps de travail dans les systèmes viticoles Exemple du Val-de-Loire Réseau Inosys
Virginie ARNALDI, Auteur ; Laurence CAILLOL, Auteur ; Christophe JOFFROY, Auteur ; ET AL., AuteurLe vignoble du Val-de-Loire est le troisième vignoble français et emploie 10 000 ETP. Il a fait l'objet d'une étude sur le temps de travail dans les systèmes viticoles visant à analyser les tâches réalisées selon les systèmes et à proposer des pistes de réflexion pour renforcer la compétitivité de ces entreprises. Parmi les 18 exploitations étudiées, deux sont en agriculture biologique. Pour ces dernières, la productivité est généralement moindre du fait d'un besoin en main d'uvre plus important pour les travaux manuels, qu'ils soient liés au sol, au tri de la vendange, ou encore à l'observation accrue des vignes.
Evolution de la réglementation vin bio : position de la France
En 2016, le règlement européen relatif à l'agriculture biologique sera révisé. Cela concernera aussi le règlement d'exécution Vin bio. Ainsi, les professionnels de cette filière se sont mobilisés pour adopter une position commune et la défendre auprès des décideurs : Commission européenne, Parlement européen, et Conseil des ministres. Tour d'horizon, dans cet article, des principales décisions qui seront défendues par la France.
L'expérimentation en viticulture bio : présentation des travaux menés par l'ITAB
Une commission spécialisée en viticulture bio, co-animée par l'ITAB (Institut Technique de l'Agriculture Biologique) et l'IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin) a pour mission de favoriser la concertation des acteurs de la recherche-expérimentation en AB, afin de mieux identifier les besoins techniques et scientifiques en viticulture et vinification biologiques, de coordonner les travaux de recherche-expérimentation et de valoriser les connaissances et savoir-faire techniques dans ce domaine. Pour mener ses expérimentations, l'ITAB s'appuie sur son réseau (stations de recherche, groupements d'agrobiologistes, Chambres d'agriculture...) et travaille en étroite collaboration avec le GRAB (Groupe de recherche en AB). Des réalisations importantes ont marqué 2014 et 2015, notamment en matière de connaissances des produits naturels de protection phytosanitaire, de recensement des besoins réglementaires, de partage et de diffusion des connaissances...
Fermentation des vins bio : un cadre réglementaire, de multiples pratiques
En viticulture, l'étape de la fermentation alcoolique est essentielle : elle conditionne très fortement le type de vin qui sera obtenu. Elle consiste en la transformation des sucres des baies de raisins en alcool sous l'action de levures. Les vignerons, mais aussi la recherche, y portent une attention toute particulière. Processus d'abord naturel, la fermentation alcoolique en vinification fait l'objet de diverses pratiques. Différents intrants sont notamment utilisés pour contrôler cette étape.
Lever le voile sur les résidus de pesticides pour valoriser les vins bio
Dans le cadre du projet Securbio, une base de données en ligne collecte plus de 5000 résultats d'analyses. Celles-ci concernent les contaminations des produits biologiques par les pesticides, les OGM, les mycotoxines... La filière viti-vinicole est notamment concernée, et une proportion importante des vins analysés, notamment en conversion, présentent des contaminations, généralement par une ou deux molécules. Ces contaminations apparaissent au vignoble ou pendant le process de fabrication du vin. Pour les limiter, une grille d'auto-évaluation et un guide ont été rédigés et sont disponibles sur www.securbio.fr.
Des projets de recherche pour une meilleure maîtrise de la fermentation spontanée
Dans le cadre du projet CASDAR "Levains bio", l'Institut Français de la Vigne et du Vin, en partenariat avec plusieurs autres instituts et diverses associations bio, conduisent, depuis 2012, des expérimentations sur la fermentation spontanée. L'objectif est d'accompagner les vignerons dans la fabrication de leurs pieds de cuve et dans la réalisation de leur fermentation indigène. L'article présente quelques-uns des résultats obtenus et les recherches en cours.
Quels pratiques et besoins nologiques en AB ?
En 2014, l'Itab a coordonné une enquête auprès des vignerons bio afin de mieux connaître leurs pratiques nologiques, mais aussi leurs sujets de préoccupation. Si tous les principaux intrants et pratiques à disposition des vignerons sont utilisés, ces taux d'utilisation restent globalement faibles (moins de 30% des enquêtés), sauf pour le soufre SO2, les barriques et les levures indigènes en fermentation spontanée. Ces taux d'utilisation sont variables en fonction du type de vin produit (blanc, rosé, rouge), mais aussi, comme l'a montré une enquête similaire réalisée depuis 2012 en Aquitaine, en fonction du millésime, reflétant ainsi un certain raisonnement dans l'utilisation des intrants. Les principaux sujets de préoccupation des vignerons concernent l'utilisation du soufre, que certains vignerons bio voudraient voir interdit, la flash pasteurisation, les levures sèches inactives ou encore l'enrichissement et l'utilisation de copeaux.
Des recherches pour améliorer les pratiques fermentaires en AB
Deux projets, Levain bio à l'échelle française et Wildwine à l'échelle européenne, se sont penchés sur les pratiques fermentaires en vinification biologique. Parmi les résultats obtenus, des cartographies des levures et bactéries présentes dans les domaines de plusieurs régions viticoles ont été réalisées, et différentes pratiques ont été comparées : - utilisation de levures sèches actives ; - utilisation de levures indigènes spontanées ; - fermentation en pied de cuve ; - et utilisation de levures sélectionnées sur le domaine. Au terme de ces deux projets de recherche, fin 2015, des outils de diffusion seront mis à la disposition des vignerons et techniciens.
La vinification avec un minimum de sulfites : un enjeu technique
Julia WRIGHT, AuteurAgribiodrôme et Agri Bio Ardèche animent un groupe de vignerons drômois et ardéchois, depuis 2011, sur la vinification avec un minimum de sulfites. Jean-François Vrinat, nologue, apporte des connaissances théoriques et techniques. Des temps de formation ont été organisés, ainsi que des journées d'échanges et des voyages d'étude, notamment au Pic-Saint-Loup (34), en Bourgogne et en Beaujolais. Dans cet article, Lucie Fourel et Nicolas Badel, vignerons à Mercurol (26) et à Vernosc-les-Annonay (07), témoignent de ce que ces temps de formation leur ont apporté, notamment en termes de dynamique de groupe et de constructions de connaissances partagées, avec l'objectif, pour chacun, de faire évoluer ses pratiques de vinification : non seulement limiter au maximum les intrants, mais aussi acquérir suffisamment de techniques et de protocoles pour faire un bon vin. Les viticulteurs souhaitent maintenant approfondir leurs connaissances techniques sur les processus de fermentation.
La vinification biologique
Le réseau des référents techniques régionaux agriculture biologique des Chambres d'agriculture de Rhône-Alpes a réalisé un ensemble de fiches thématiques. Ces fiches sont des outils d'accompagnement des projets d'installation et de conversion. Cette fiche porte sur "La vinification biologique" et traite des points suivants : - Première étape : à la réception (Importance de l'analyse des moûts ; Ajout d'azote ou non ? ; Sulfitage préfermentaire ou non ?) ; - Deuxième étape : la fermentation alcoolique (Levurage ou non ? ; Comment réaliser un pied de cuve ? ; L'oxygène ?) ; - Troisième étape : la fermentation malo-lactique ; - Annexes.
Vinification : Expérimentations sur différents intrants
Frédérique ROSE, AuteurL'édition 2015 du salon Millésime bio a été l'occasion de présenter les essais menés actuellement sur la vinification biologique. Des composés azotés organiques (autolysats et levures sèches inactivées) et minéraux (phosphate diammonique) ont été comparés. Si les premiers ne sont pas autorisés en AB, le second n'est pas autorisé pour la certification Nop (National Organic Program, certification états-unienne). La gestion des risques de brunissement des moûts sur blancs et rosés et l'usage d'enzymes pectolytiques pour l'extraction ont également été étudiés. Certains résultats sont présentés dans cet article.
Vinification : Répondre aux impasses techniques
Frédérique ROSE, AuteurLes pratiques de vinification biologiques vont être réexaminées par la Commission européenne avant l'été 2015. L'objectif n'est pas de réaliser une refonte totale, mais d'apporter des évolutions face aux impasses techniques telles que : la lutte contre les Brettanomyces (levure responsable de déviations organoleptiques) par augmentation de la température maximale de chauffage ; le maintien des résines échangeuses d'ions et de l'osmose inverse. Suite à une enquête auprès des professionnels, des propositions du Cnab (Comité National de l'Agriculture Biologique de l'INAO) vont être faites à la Commission pour l'introduction de nouveaux produits : les autolysats de levures comme activateurs de fermentation, la protéine de pomme de terre et les extraits protéiques de levures pour le collage des moûts.
Vinification : Stratégies pour réduire le SO2
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurRéduire fortement, voire se passer de sulfites dans le vin est possible, mais délicat, tant est élevé le risque de dégradation organoleptique, qui peut entraîner une non-conformité vis-à-vis d'une AOP. Pour un producteur biologique n'utilisant pas de sulfites, la filtration reste le seul outil de contrôle microbiologique curatif. Lucile Pic, de l'Institut Coopératif du Vin, rappelle que produire du vin sans sulfites demande une modification de l'ensemble des étapes de production du vin, notamment du tri lors de la vendange. Il faut également réduire au maximum le contact avec l'oxygène, garantir une hygiène parfaite, choisir des levures ne produisant pas de SO2 (ce qui est plus difficile avec les levures indigènes), toujours disposer de gaz pour l'inertage, ainsi que d'une mesure des taux d'éthanal et d'oxygène.
Vins natures : De l'utopie à la réalité
L'Humanité produit du vin depuis près de 8 000 ans. Le vin nature n'est pas celui des origines et il n'est pas non plus comparable à ceux élaborés il y a 70 ans ou 100 ans. Les vins natures se définissent comme des vins exempts de tout intrant autre que le raisin. L'auteur propose, dans ce livre, un voyage dans l'univers des vins natures, en présentant leurs enjeux techniques, mais également commerciaux et sociaux. Il aborde les différentes phases-clefs de l'élaboration du vin avec les outils techniques de maîtrise des processus qui sont mis à disposition des vinificateurs, tout en essayant de voir dans quelles mesures et à quelles conditions ils pourraient s'en passer. Il définit, dans un premier temps, les différentes typologies de vinificateurs et identifie leur relation à la technique vinicole. Il aborde ensuite les enjeux techniques de la vinification afin d'identifier les points critiques de maîtrise des phénomènes naturels.
35 questions sur la biodynamie à l'usage des amateurs de vin : 2ème édition
Alors que le monde du vin entend de plus en plus parler de la biodynamie, la confusion continue de régner autour de cette pratique connue surtout pour suivre les influences de la lune et des planètes. Pourtant, cette agriculture au plus proche de la nature vise avant tout à intensifier les échanges entre la plante et son environnement pour améliorer la qualité du raisin, et donc du vin. L'auteur, lui-même viticulteur en biodynamie, fait la part des choses entre le vrai et le faux. À travers 35 questions, il propose un tour d'horizon à la fois scientifique et passionné de cette méthode de culture qui peut intéresser les amateurs de vin comme les néophytes curieux : Quelle est la différence entre biologique et biodynamique ? La biodynamie est-elle scientifique ? Les vins biodynamiques sont-ils meilleurs que les autres ?...
3ème édition Rencontres viticoles d'Aquitaine : Des débats interactifs au Cur de lactualité vitivinicole
Maxime CHRISTEN, Auteur ; Elodie MARDINE, Auteur ; Nicolas AVELINE, Auteur ; ET AL., Auteur | BORDEAUX CEDEX (17 Cours Xavier Arnozan, CS 71 305, 33 082, FRANCE) : CHAMBRE D'AGRICULTURE DE LA GIRONDE | 2014Le Vinopôle Bordeaux-Aquitaine est un pôle menant des expérimentations afin d'améliorer la compétitivité de la filière viticole grâce à l'innovation. Ce dossier présente les travaux des trois tables rondes s'étant déroulées lors des rencontres viticoles d'Aquitaine. La première cherche à concilier compétitivité et respect de l'environnement grâce à une gestion durable du sol et de la biodiversité, l'acquisition de références en viticulture biologique et la réduction des intrants. La seconde table ronde porte sur les maladies de la vigne et du bois. La troisième concerne les pratiques nologiques, en particulier la réduction de l'usage des sulfites.
Domaine Barou (07) : Des cuvées qui chantent
TERROIRS BIO RHONE-ALPES, AuteurLe Domaine de Barou est situé dans la partie septentrionale de la vallée du Rhône, à Charnas (07). Pour Emmanuel et Marie-Agnès Barou, l'agriculture bio est une histoire de conviction, mais aussi l'histoire d'un héritage. Le père d'Emmanuel, en effet, a créé sa petite exploitation de polyculture-élevage biologique dès 1971. En 1997, Emmanuel s'est spécialisé en viticulture. Il a racheté quelques parcelles en Condrieu et Saint-Joseph, a modernisé l'exploitation et réhabilité un bâtiment ancien pour en faire un lieu unique de vinification, de stockage du vin et d'accueil de la clientèle. Son épouse a pris en charge, en 2006, la gestion administrative et comptable, la commercialisation et la promotion des vins. Depuis 2008, le viticulteur a fait évoluer ses pratiques vers l'agriculture biodynamique, utilisant des préparations à base de plantes et réalisant ses propres essais sur ses parcelles. En termes de vinification, il utilise le moins possible de dioxyde de soufre, peu de sulfites et pas de levures. Dans l'article, il détaille comment il élabore ses cuvées, pour offrir une large gamme de vins.
Dossier : Viticulture bio
TERROIRS BIO RHONE-ALPES, AuteurMickaël Olivon, le référent régional viticulture bio des Chambres d'agriculture de Rhône-Alpes, décrit, dans ce dossier, les points clés d'une conversion pour le producteur. Il y a, en effet, des investissements à prévoir, une réactivité qui doit être accrue pour les traitements, etc. Pour témoigner de la dynamique du secteur, les dernières statistiques sur la filière viticole bio sont présentées. Le témoignage de deux producteurs du Rhône mettent l'accent sur l'observation et l'accroissement du travail du sol, consécutifs à la conversion. Des Chambres d'agriculture présentent leurs expérimentations en lutte phytosanitaire, notamment les infra-doses de sucre. Une cave coopérative présente ses pratiques de vinification en agriculture biologique. La vinification « naturelle » est évoquée par un technicien de l'Association des producteurs biologiques du Rhône et de la Loire (ARDAB).
Evolutions réglementaires
Aurélien LIVET, AuteurLes règles de mixité en agriculture biologique évoluent. L'article donne des exemples de critères de différenciation entre des cultures conventionnelles et biologiques pouvant cohabiter sur une même exploitation, par exemple la couleur du grain de maïs ou les grains cornés ou dentés. Les blés barbus ou non barbus deviennent un critère de différenciation valable à condition que les grains soient distinguables visuellement et immédiatement après la récolte. La présence d'herbages bio et conventionnels sur une exploitation est possible, mais uniquement pour le pâturage. Pour la vinification, les levures inactivées et autolysats sont interdits.
Flores nologiques « à façon » versus recherche scientifique
En vinification, des levures interviennent pour assurer la fermentation alcoolique. Il existe une flore indigène mais l'utilisation de souches « exogènes », souvent sous forme de Levure Sèche Active (LSA) à base de Saccharomyces cerevisiae, s'est peu à peu développée, permettant un démarrage plus rapide de la fermentation et une fermentation complète. La moitié des vins européens sont ainsi obtenus. Pourtant, des questions se posent quant à l'impact de ce levurage « exogène » sur la diversité aromatique des vins, et certains vinificateurs sont demandeurs d'alternatives. Pour répondre à leur attente, des laboratoires nologiques proposent de réaliser une micro-sélection de levures au domaine, et d'élaborer des levains « à façon ». Un programme de recherche mené en Bourgogne, Florigène, s'est également penché sur l'identification de souches de levures propres au domaine et sur l'influence de l'origine parcellaire de la vendange sur la biodiversité de ces levures. La démarche expérimentale est décrite. Elle a permis de montrer qu'il existait un large panel de souches de levures pour un même millésime : - seules trois souches ont été retrouvées sur trois millésimes successifs ; - aucune souche n'a été identifiée de manière exclusive sur une modalité ; - au cours de la fermentation, plusieurs levures différentes interviennent successivement.
Des levures indigènes triées sur le volet
Catherine BIOTEAU, AuteurLa sélection de levures issues des domaines est une pratique peu répandue qui consiste à faire appel à un laboratoire qui sélectionnera et fournira les levures issues de la cave ou de la parcelle, sous forme de levure sèche ou de crème de levure liquide. L'opération coûte entre 4 000 et 10 000 euros pour une sélection sur une parcelle et s'adresse soit aux grands domaines, soit aux producteurs biologiques qui souhaitent sécuriser leurs fermentations et s'affranchir des levures commerciales utilisées dans toutes les caves. L'article livre quelques témoignages de domaines utilisant les souches indigènes.
Metabonomic Investigation by 1H-NMR to Discriminate between Red Wines from Organic and Biodynamic Grapes
Luca LAGHI, Auteur ; Andrea VERSARI, Auteur ; Elena MARCOLINI, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude avait pour but de distinguer les vins issus de l'agriculture biologique de ceux issus de l'agriculture biodynamique par les méthodes d'analyse de la résonance magnétique nucléaire (RMN) du proton (1H-RMN) et de la métabolomique (ou métabonomique). Les deux vins étudiés étaient produits sur deux parcelles, l'une biologique et l'autre biodynamique, d'un même vignoble du cépage italien Sangiovese (vin rouge). Les vendanges de 2010 à 2012 ont été étudiées. Le millésime (année de production) et le protocole de vinification sont apparus comme étant les facteurs impactant le plus les caractéristiques du métabolome (ensemble de métabolites) des vins. Les pratiques aux vignobles semblent avoir des impacts plus limités sur la composition du vin.
Le point avec Bureau Veritas : Les dernières actualités réglementaires
Gilles BILLON, AuteurLes dernières modifications du Guide de Lecture pour la réglementation bio datant du 3 juin 2014 sont décrites dans cet article : Les critères de différenciation pour la mixité bio-non bio sont précisés pour le maïs et le blé. En vinification, les levures inactivées sont désormais interdites. En aviculture, la dérogation pour l'achat de poulettes conventionnelles avant l'âge de trois jours est prolongée, tout comme l'autorisation de 5 % d'aliments non bio dans la ration des monogastriques qui est prolongée jusqu'à fin 2017. Des précisions sont apportées quant à l'autorisation dérogatoire de l'attache des animaux, qui nécessite l'envoi d'un formulaire à l'INAO.
Projet Levain Bio pour la vinification : Levures et bactéries indigènes à la loupe
Myriam GOULETTE, AuteurLe projet Casdar Levain Bio vise à accompagner les vignerons bio dans l'utilisation de micro-organismes indigènes en vinification, et ce, à travers deux axes de travail : - sélectionner des souches locales et en favoriser la production ; - mettre au point un protocole d'utilisation des pieds de cuve, afin d'harmoniser les pratiques. Les deux premières campagnes du projet ont permis de montrer que, parmi la grande variabilité de souches présentes sur les exploitations vinicoles, nombreuses sont celles qui appartiennent aux mêmes familles de levures ou de bactéries. La troisième et dernière campagne du projet va permettre de mettre en place les protocoles identifiés sur le terrain.
Réglementation : La réglementation sur la valorisation des sous-produits évolue : quelles conséquences ? ; Réglement européen vin bio : des fiches techniques pour vous guider
Depuis 2014, tous les vignerons ont le droit de valoriser leurs marcs et leurs lies en compostage ou méthanisation sur leur exploitation. Ce droit s'accompagne d'une réglementation renforcée : Les obligations des viticulteurs quant à l'élimination des marcs évoluent. Tous les vignerons doivent transmettre au service départemental de police de l'eau une déclaration contenant les quantités de marcs, dates de sortie, modes de valorisation, etc. Des mesures de titres alcoométriques volumiques doivent être effectuées, ainsi qu'un plan d'épandage. Une déclaration ICPE doit être déposée en cas de compostage sur les exploitations d'une capacité de plus de 1 tonne par jour. Les principes liés à la réglementation européenne sur le vin bio sont présentés.
Révision de la réglementation bio : où en est-on ? Quels impacts prévoir sur vos exploitations ?
La Commission européenne souhaite réviser la réglementation bio afin d'appliquer un nouveau texte en 2017 ou 2018. Après un bref historique des modifications réglementaires depuis 1991, l'article présente les enjeux et les points de négociation. La FNAB a réalisé une consultation sur les pratiques de vinification des producteurs du réseau. Les résultats de cette consultation sont présentés (pratiques et attentes des vignerons).
Vin bio en magasin : un marché à reconquérir ; Vin bio en magasin : conseils et aides à la vente
BIO-LINEAIRES, AuteurLa 21ème édition de Millésime bio a accueilli 780 exposants, producteurs ou metteurs en marché, issus de 12 pays d'Europe, d'Amérique du sud et d'Afrique, du 27 au 29 janvier 2014, en Languedoc-Roussillon. Ce fut l'occasion de faire un point sur le secteur viticole qui connaît encore une progression côté production, mais qui est en perte de vitesse dans les magasins bio. Le principal circuit de distribution du vin bio reste la vente directe. Si la part de marché des grandes surfaces reste stable et celle des cavistes en légère progression, celle du magasin bio, second lieu d'achat de vin bio, avec 27% de part de marché en 2012, subit une perte de trois points par rapport à 2011, et cette dégradation semble structurelle. Pour retrouver sa place de leadership dans la distribution des vins bio, les magasins bio ont à leur disposition de nombreux arguments à mettre en avant. La réglementation européenne, entrée en vigueur en août 2012, permet la certification bio de tout le processus de production et des pratiques de vinification ; un communiqué de presse de la FNAB, dont l'article reproduit quelques extraits, rappelle qu'une enquête a révélé des taux de pesticides dans 92 bouteilles de vins conventionnels des différentes régions viticoles françaises jusqu'à 3 500 fois supérieurs à la norme de potabilité de l'eau et la présence de produits interdits aux effets négatifs sur la santé. La garantie d'un vin bio, dans ce contexte, semble suffisante pour faire accepter au consommateur une différence de prix relative.
Le vin, la vigne et la biodynamie : 2ème édition
L'auteur, viticulteur de la Coulée de Serrant (49) et fer de lance de la biodynamie, fait partager, dans ce livre, les enjeux et les principes de cette méthode de culture. Il retrace, tout d'abord, l'histoire des dégâts de l'agriculture moderne sur les vignes. Pour l'auteur, dans un contexte d'industrialisation des procédés et des techniques agricoles, la biodynamie est avant tout un retour à une vinification naturelle, à un respect de la vigne et de l'environnement pour atteindre la meilleure expression du terroir possible. Cet ouvrage aborde tous les aspects de la biodynamie : comprendre les formes et leurs correspondances, utiliser les forces du vivant, se servir des cycles astrologiques, etc. Au sommaire : - Passion des vins et AOC ; - Les erreurs agricoles ; - Les énergies particulières d'un lieu ; - Le travail à faire au cellier ; - Un retour aux sources indispensable : la science des formes ; - Pollutions hertziennes ; - La globalité ; - La biodynamie en viticulture ; - Le système solaire et stellaire, ses effets sur la Terre.
Vineco : Exemples de bonnes pratiques pour une utilisation durable des ressources dans la filière vitivinicole
L'Institut français de la vigne et du vin donne quatre exemples de pratiques destinées à écologiser la production de vin : 1) Le management environnemental qui consiste à analyser l'impact de l'activité et identifier les leviers d'action ; 2) Les économies d'eau par l'optimisation de la conception des chais ; 3) Les économies d'énergie par l'adaptation du matériel et l'isolation de la cave ; 4) La réduction des déchets, par exemple le rinçage à la parcelle et la gestion écologique des effluents de cave par lagunage.
Vins nature
Stéphane PERRAUD, AuteurQue penser des vins naturels ? Pierre Frick, vigneron en Alsace, a choisi la biodynamie depuis 1981. Mais, pour lui, le label "vin biologique" autorise encore trop de produits au chai qui ne lui conviennent pas. Lui n'ajoute ni sucres ni levures, qui modifient la saveur du vin : « Le raisin produit ses propres levures. (...) Le vin, c'est du jus de raisin fermenté. Tout le reste, c'est du bricolage ». Il affirme que l'on peut faire du vin comme autrefois, mais avec des moyens modernes. Pour la famille Andrieu, qui fabrique depuis quinze ans du vin de Faugères dans l'Hérault, il est tout aussi important de laisser travailler les levures indigènes, pour obtenir un registre de fruits rouges plus large que celui attendu. Cela donne un vin « atypique, mais qui ressemble davantage au Faugères d'autrefois », selon Corine Andrieu. Pour Catherine et Gilles Vergé, vignerons dans le Mâconnais, l'allergie aux sulfites suffit à elle seule à se tourner vers les vins " naturels ". Sur leurs étiquettes, la mention bio n'apparaît pas. Catherine a créé l'association Vins S.A.I.N.S (sans aucun intrant ni sulfite), qui regroupe pour le moment 16 producteurs engagés dans le zéro sulfite, et monté un salon du même nom à Paris. D'autres producteurs, comme Olivier Cousin, vigneron en Anjou, sont prêts à sortir d'une AOC pour produire un vin naturel.
Viticulture : La filière viticole biologique en France
AGENCE BIO, AuteurDepuis le 1er août 2012, dans la filière viticole, l'ensemble du processus d'élaboration, du raisin jusqu'au vin, est encadré par la réglementation européenne pour l'attribution de la mention " vin biologique ". Cette nouvelle réglementation impose à la viticulture bio des règles de vinification qui respectent la vraie nature du vin, en interdisant certaines pratiques (concentration partielle par le froid, élimination de l'anhydride sulfureux par des procédés physiques, traitements par électrodialyse ou aux échangeurs de cations pour assurer la stabilisation tartrique du vin, désalcoolisation partielle des vins). D'autres pratiques sont autorisées avec restriction (traitements thermiques limités à 70°C, centrifugation et filtration avec un minimum de 0,2 micromètre). Pour les additifs et auxiliaires utilisables sous conditions, une liste limitative a été établie. La mention " vin bio " ne peut donc remplacer la mention " vin issu de raisins biologiques " que si les conditions de vinification ont été remplies. Le texte prévoit une révision en 2015 pour certains procédés et intrants. Parallèlement, une enquête est en cours actuellement sur les pratiques de vinification dans chaque région.
Actualités : Réglementation : Les évolutions de la règlementation Bio en 2012 : synthèse
Yoann GUERI, AuteurEn 2012, de nombreux changements ont concerné le mode de production et de transformation biologique et son application. Synthèse de ces principales évolutions : Un nouveau dispositif de notification ; Autonomie alimentaire des élevages en Bio ; Alimentation animale ; Importation et exportation de produits Bio ; Nouveau règlement sur la vinification Bio ; Cahier des charges restauration hors foyer à caractère commercial ; Guide d'étiquetage des produits alimentaires biologiques ; Règles d'usage de la marque AB.
Agriculture paysanne : Nièvre Son truc
Benoît DUCASSE, AuteurC'est l'histoire d'un homme, Pierre Hervé, et d'une installation en viticulture bio dans la Nièvre. Paysan dans l'âme bien que citadin, instituteur pour plaire à ses parents, Pierre Hervé a finalement l'opportunité, via le Conseil général de la Nièvre, de réhabiliter le vignoble des Coteaux du Tannay, une indication géographique protégée (IGP) qui s'étend aujourd'hui sur 56 communes, mais le vin n'est produit que sur 40 hectares. Conservant dans un premier temps sa double activité, notre instituteur installe progressivement son vignoble, en bio, au début des années 90, sur six hectares en tout, répartis sur six parcelles dans un rayon de trois kilomètres. Passé à temps plein à partir de 2003, Pierre Hervé produit aujourd'hui du Chardonnay (la moitié de son vignoble), du pinot et du melon (cépage originaire de Bourgogne). Sa vinification est traditionnelle, rouges et blancs (15 à 20 000 bouteilles produites annuellement) s'élevant en barriques. Un encadré retrace la rencontre de Pierre avec la Confédération paysanne.
Champagne Georges-Laval : Tout en sobriété, pour la qualité
Frédéric RIPOCHE, AuteurVigneron sur le domaine familial, conduit en bio depuis 1971, Vincent Laval produit du champagne en limitant au maximum les intrants, en modérant les rendements, en vinifiant au plus juste, et ce, dans l'objectif de produire des vins purs et élégants. Dans cet article, il décrit ses pratiques, de la vigne à la bouteille. Malgré sa recherche d'une minimisation de l'impact sur l'environnement, il estime que le cahier des charges ne doit pas se durcir (baisse des doses de cuivre autorisées en réflexion au niveau européen) pour permettre aux vignerons bio de faire face lors des années climatiques difficiles. Au sein de l'AOC Champagne, seulement près de 1 % des surfaces sont certifiées bio.
La cristallisation sensible
Margarethe CHAPELLE, AuteurLa cristallisation au chlorure de cuivre a été mise au point au début du XXème siècle, pour mettre en évidence la qualité des énergies des substances vivantes. Depuis 1991, la méthode est adaptée aux vins par le laboratoire Thiollet. Margarethe Chapelle, du laboratoire Oenocristal, a élaboré un catalogue d'images de cristallisation en fonction de l'état des vins. La cristallisation sensible permet de détecter des déséquilibres ou des étapes d'évolution d'une substance vivante. Il s'agit d'une évaluation qualitative, à traiter de façon scientifique pour rester fiable et reproductive. Elle est utilisée pour établir le profil d'un vin, mais aussi pour diagnostiquer et corriger des problèmes sur la vigne et le sol.
Domaine Les Grands Vignes : Une voie bien tracée
Myriam GOULETTE, AuteurLa visite organisée, dans le cadre du salon Tech&Bio, le mercredi 18 septembre, a réuni une quinzaine de personnes chez Nicolas Badel, viticulteur bio sur les coteaux de l'Ardèche, qui s'est lancé dans la vinification depuis 3 ans. Installé sur 6,5 ha en 1999 avec son cousin, ils sont passés en bio en 2007. Ils ont livré en coopérative pendant dix ans, puis, arrivés au bout de l'engagement, ils ont décidé de vinifier eux-mêmes. Il n'y a pas de salarié permanent sur l'exploitation, mais 4 à 5 saisonniers sont présents de fin mars à début septembre, ainsi qu'une dizaine de personnes pour les vendanges manuelles. Les rendements sont de l'ordre de 35 hl/ha avec une bonne valeur ajoutée et une commercialisation réussie. Le sol est travaillé, mais un enherbement du rang avec de la fétuque rampante est mis en place cette année sur la partie IGP. Depuis trois ans, Nicolas Badel utilise des purins, ce qui demande beaucoup de technicité et de rigueur, tout en restant attentif aux conditions de l'année. Il envisage d'utiliser aussi les décoctions. Au chai, il travaille avec un nologue qui a adapté un protocole de vinification en fonction des vins souhaités par Nicolas Badel.
Dossier : Vin bio
Myriam GOULETTE, Auteur ; Gaëlle POYADE, Auteur"Vin bio : Santé !", tel est le titre du premier article qui compose ce dossier. Les règles qui régissent la mention « vin bio » sont composées d'un ensemble de techniques et de choix qui président à la culture de la vigne, avec le maintien ou non d'un enherbement, la fertilisation des sols, l'utilisation de produits naturels pour lutter contre les maladies, et des pratiques de vendanges, manuelles ou mécaniques. C'est sur un compromis que la Commission Européenne a fondé son règlement, qui interdit de nombreux intrants, certains procédés physiques ou autres techniques courantes dans les vins conventionnels, comme le chauffage, et limite l'emploi du soufre. Il existe donc un texte de loi qui définit le vin bio contrairement au vin dit « naturel » -, ce qui satisfait les vignerons bio, mais en partie seulement, du fait que certains intrants restent autorisés (copeaux de chêne...). Dans le deuxième article : "Vins sans soufre : La panacée ?", l'auteur précise ce que sont les sulfites et leurs effets sur la santé, en rappelant toutefois la distinction entre sulfites ajoutés et sulfites naturels. La vinification sans soufre requiert une maîtrise telle qu'elle cache en réalité parfois le recours à d'autres types d'intrants, d'où la nécessité de bien s'informer. Un tableau fait état des teneurs en soufre autorisées par catégorie de vin en fonction des règlements (vins conventionnels, vins bio, vins naturels). Le dernier article, "Ateliers de dégustation", présente les ateliers Philo Vino et autres ateliers qui mettent en valeur la diversité des goûts et proposent une initiation aux vins bio, avec un zoom sur le vin élaboré selon la méthode biodynamique. Les animateurs de ces ateliers livrent leur témoignage sur leur démarche et leur expérience, ainsi que leur « coup de cur » pour tel ou tel vin. Enfin, une sélection de vins récompensés au concours Amphore 2013 est proposée.
Journées Techniques Nationales fruits, légumes et viticulture biologiques 10, 11, 12 décembre 2013 à Colmar
Olivier PARISI, Auteur ; Haissam M. JIJAKLI, Auteur ; Abdesselam ZHIRI, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2013En 2013, les Journées Techniques Nationales fruits, légumes et viticulture biologiques, organisées par l'Itab, le Grab et l'Opaba, se sont tenues du 10 au 12 décembre, à Colmar. Les participants ont pu assister à de nombreuses conférences, dont des présentations sont regroupées dans ces actes. En arboriculture, ont été abordés : - la recherche sur les biopesticides à base d'huiles essentielles en Belgique ; - les extraits de plantes pour limiter l'utilisation de cuivre et de soufre en arboriculture biologique : synthèse de 3 années d'essais ; - les pommiers kazakhs et les pommiers pleureurs : nouvelles perspectives pour l'arboriculture de demain ; - la comparaison de systèmes de conduite en verger de pommiers : intérêt d'une protection physique sans traitement phytosanitaire. En viticulture, les thématiques abordées étaient : - les marcs de raisins, lies de vin et bourbes : quelle gestion des sous-produits vinicoles ? ; - le compostage des sous-produits viticoles étude de marcs de raisins non distillés ; - esca et black dead arm dans le vignoble alsacien : facteurs environnementaux influençant la prévalence de ces dépérissements ; - l'impact des composés extracellulaires de champignons impliqués dans les maladies du bois et l'évaluation de la résistance de la famille des Vitaceae ; - la biodynamie et la physiologie de la plante ; - l'approche expérimentale de la viticulture biodynamique essai Biodynaviti ; - l'argumentaire pour le maintien d'une dose efficace de cuivre en agriculture : dossier technique. En maraîchage, les thématiques suivantes ont été présentées : - les différentes méthodes de maîtrise des plantes adventices ; - le petit matériel de désherbage thermique et mécanique ; - ADABio Autoconstruction ; - le désherbage en systèmes maraîchers biologiques : vers un raisonnement global adapté à la diversité de cultures ; - le faux-semis en cultures légumières : résultats d'essais et mise en uvre ; - l'optimisation du faux-semis en carotte et pépinière de poireau et le référencement d'outils de désherbage mécanique dans les systèmes légumiers bas-normands ; - la présentation de différents outils de désherbage mécanique ; - le désherbage thermique de l'oignon de semis : modalités pour une utilisation en post-levée ; - le désherbage par occultation en maraîchage : synthèse de six années d'essais à la Serail ; - quelques itinéraires de désherbage en culture biologique de carotte et poireau. Le rapport du forum technique et d'une table ronde consacrés aux légumes de plein champ est également présenté. Une session plénière concernant toutes les productions confondues a permis d'aborder : - la viticulture biodynamique ; - l'approche physico-chimique du transfert de l'information en agriculture biodynamique ; - l'homologation des substances naturelles en protection des cultures : « réglementation et usages ». Par ailleurs, les participants ont pu visiter des fermes innovantes.
Miffel 2012 : Olive et vin bio : en avant
Myriam GOULETTE, AuteurLors du salon Miffel, tenu du 23 au 25 octobre 2012, des conférences avaient pour thématiques l'oléiculture et la viticulture biologiques. En France, 7,9 % des surfaces plantées en oliviers sont bio, ce qui ne représente toutefois que 1 % du verger oléicole bio européen. L'article apporte quelques éléments, notamment des données chiffrées sur cette filière soumise à une forte concurrence au niveau européen. Concernant le vin bio, la conférence a permis de faire le point sur la filière et sur l'entrée en vigueur du nouveau règlement et de son application.
Le Moulin de Breuil : En chemin vers la biodynamie
Laurent DREYFUS, AuteurLe Moulin de Breuil est situé à Montesquieu des Albères (66). Géré par Joseph de Massia, il est constitué de 36 ha de vignes conduites en biodynamie qui produisent une moyenne de 30 hl / ha Des salariés sont présents dans l'entreprise, comme Karolin, une jeune ingénieure agronome qui a notamment la responsabilité des 150 000 bouteilles annuelles, avec la diversité des vins, rouges, rosés et blancs. Chaque cuvée demande un suivi de 6 à 18 mois en cave. Karolin reçoit l'appui d'un jeune vigneron expérimenté. L'article présente également l'élevage des vins, les essais sur le domaine comme la fertilisation à base de lombricompost, le conditionnement des bouteilles par des prestataires qui est planifié uniquement en jour-fruit (variation de goût selon le positionnement de la Lune devant les constellations).
Pays-de-la-Loire : « La levée de la Loire » déploie ses salons
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurRéunis au sein de l'Association Interprofessionnelle des Vins Bio du Val de Loire (AIVB-VL), les vignerons bio des bords de Loire, de Nantes au Forez, multiplient l'organisation de salons spécifiques à leurs produits. La deuxième édition du salon « La levée de la Loire » notamment s'est tenue à Angers en février 2013, en même temps que le salon officiel des vins de Loire, accueillant 400 visiteurs professionnels. Dans les années à venir, ce salon devrait s'expatrier à Paris ou encore à l'étranger (Belgique, Suède) pour mieux faire connaître les vins bio issus des différents terroirs de la Loire.
La question du mois : Comment se sont passées les vinifications bio ?
REUSSIR VIGNE, AuteurBenoît Gil Sutra de Germa, domaine Montplézy (34), et Jean-Philippe Becker, caves Jean Becker, Alsace, témoignent sur la façon dont la vinification bio a été effectuée sur leur domaine en 2012. Valérie Pladeau, nologue-conseil, Sudvinbio, relève quant à elle la question essentielle d'approvisionnement concernant, d'une part, l'alcool pour le mutage des vins doux naturels et, d'autre part, l'approvisionnement en moûts concentrés rectifiés bio. Car dans la mesure où il n'y avait pas de réglementation pour la vinification en bio, il n'existait pas de "filière bio" pour les alcools (pour cette année au moins, les volumes d'alcool bio sont très faibles, à des prix très élevés...).
Structurer la filière vinicole : La Fnivab devient France Vin Bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa Fnivab, fédération nationale interprofessionnelle des Vins de l'agriculture biologique, a été créée en 1998 et devient France Vin Bio en 2013. Elle a participé à l'élaboration du cahier des charges européen de la vinification, appliqué depuis le 1er Août 2012. Une vague de conversions a eu lieu en 2011-2012. Les surfaces certifiées en bio atteignent près de 8% des surfaces viticoles françaises et les volumes de production vont probablement doubler entre 2012 et 2014. Les caves coopératives produisent maintenant des volumes leur permettant de se positionner à l'export ou en grandes surfaces et des négoces conventionnels s'intéressent au bio, ce qui risque de tirer les prix vers le bas. Il y a donc un fort enjeu pour maintenir des prix rémunérateurs. France Vin Bio regroupe des producteurs et des négociants et s'appuie sur les structures interprofessionnelles locales déjà existantes. Ceci permet d'avoir de meilleurs moyens pour organiser la filière. France Vin Bio, actuellement structurée autour d'interprofessions des régions Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Champagne-Ardennes et Val de Loire, souhaite maintenant s'ouvrir à d'autres régions pour que les viticulteurs bio français puissent avoir une position coordonnée lors de la révision du règlement de la vinification bio et pour structurer ensemble la filière, en partenariat avec l'Agence Bio.
Vinification bio : Un suivi dynamique
Myriam GOULETTE, Auteur2013 sera l'année de la deuxième vendange de « vin bio » (suite au changement de règlementation). Pour accompagner les viticulteurs qui ont choisi de vinifier avec peu ou sans intrants, un laboratoire itinérant s'est mis en place dans le Val de Loire. L'étude régulière d'échantillons des cuvées des vignerons ayant souscrit à ce service permet de suivre la dynamique des fermentations alcooliques et malolactiques. Par ailleurs, la Coordination agrobiologique des Pays-de-la-Loire a lancé une enquête en 2012 qui a permis de mieux connaître les itinéraires de vinification. Aujourd'hui, l'interdiction du sorbate de potassium reste la principale difficulté, tout particulièrement pour les vins vendus en Bag-in-box (Bib). La recherche de solutions alternatives est en cours.
La vinification biologique
Le réseau des référents techniques régionaux agriculture biologique des Chambres d'Agriculture de Rhône-Alpes a réalisé un ensemble de fiches thématiques. Ces fiches sont des outils d'accompagnement des projets d'installation et de conversion. Cette fiche porte sur "La vinification biologique" et traite notamment des points suivants : - Première étape : à la réception (Importance de l'analyse des moûts ; Ajout d'azote ou non ? ; Sulfitage préfermentaire ou non ?) ; - Deuxième étape : la fermentation alcoolique (Levurage ou non ? ; Comment réaliser un pied de cuve ? ; L'oxygène ?) ; - Troisième étape : la fermentation malo-lactique ; - Annexes.
Actualité associative : Bio Cohérence fête ses 2 ans !
BIO-LINEAIRES, AuteurLa marque Bio Cohérence est née d'une démarche exigeante et d'un engagement pour une agriculture biologique respectueuse des équilibres environnementaux, sociaux et économiques. Bio Cohérence a pour mission d'offrir à ceux qui le souhaitent un complément au cahier des charges européens et permet de s'engager sur un projet de société. En juin 2012, Bio Cohérence (association dont la marque a été publiquement lancée en avril 2010) comptait 550 opérateurs adhérents (producteurs, magasins répartis sur toute la France, organisations économiques de producteurs et de nombreux consommateurs...). Plus de 200 attributions de la marque ont été accordées à des produits. Un cahier des charges sur la distribution est prévu et un travail a été effectué sur la vinification et sur le bien-être animal. Par ailleurs, la communication sur la marque se développe (plaquettes destinées aux consommateurs, annuaire des produits et des adhérents Bio Cohérence prévu sur le site www.biocoherence.fr...).
Adapter la vinification bio sur les rosés
Magali-Eve KORALEWSKI, AuteurFace au nouveau contexte réglementaire relatif à la vinification en agriculture biologique (mis en application le 1er août 2012), le Centre du rosé a étudié les changements éventuels sur les pratiques nologiques. Cet article aborde notamment trois interdictions : celle de la PVPP (Polyvinylpolypyrrolidone, utilisée pour maîtriser la couleur des vins rosés), celle du sulfate d'ammonium, et celle du bisulfite d'ammonium. L'auteur présente brièvement quelques alternatives utilisables en viticulture biologique : des auxiliaires à base de dérivés de chitine ou à base de protéines de pois pour remplacer la PVPP, le phosphate d'ammonium ou des préparations à base de dérivés de levure pour remplacer le sulfate d'ammonium, l'utilisation de SO2 (dioxyde de soufre) pur ou associé à du potassium pour remplacer le bisulfite d'ammonium.
Dossier : Vin bio
Myriam GOULETTE, Auteur ; Martine COSSERAT, AuteurHarmonisation des pratiques, meilleure cohérence pour le consommateur : la filière vin bio se réjouit de l'adoption d'un règlement européen sur la vinification. Fruit d'un long travail de recherche et d'un compromis difficile à négocier entre les 27 pays européens, ce texte prend maintenant forme sur le terrain. Le programme de recherche Orwine, mené de 2006 à 2009, a recueilli et apporté de nombreuses connaissances techniques pour établir ce règlement. Ce règlement tombe bien puisque les surfaces viticoles bio ont presque triplé en 4 ans, atteignant 7.4 % du vignoble national fin 2011. Sur le terrain, l'interprétation du texte soulève forcément déjà quelques questions, comme en témoigne la tournée des chais réalisée par un vinificateur en Dordogne et présentée ici. C'est le cas des enzymes en vinification : le règlement les autorise pour la clarification seulement ; or, elles ont toutes aussi plus ou moins une activité secondaire d'extraction. Face à la mise en place de cette filière vin bio, aujourd'hui, une des inconnues reste le marché. Cependant, la réglementation ouvre la voie à une communication cohérente de la vigne à la bouteille pour une meilleure information des consommateurs. Autre atout, alors que le conventionnel passe à 80 % par la GMS, la filière bio se déploie dans une large diversité de circuits de vente, tous en croissance, et ayant chacun un poids significatif et des attentes multiples. Deux témoignages de cavistes clôturent cet article, rappelant l'importance pour les vignerons d'exprimer leur terroir, de faire passer un message et de faire le lien entre la vigne et le vin.