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Activité en magasins bio premier trimestre 2023 ; Le vert à moitié plein ou à moitié vide ; Les prix en MSB, vers un printemps rouge ? ; GMS : Les PGC FLS bio et non bio en février 2023 ; Bio en GSA : Le recul des volumes saccélère début 2023 ; Compléments alimentaires en 2022 : Un marché en croissance mais pas pour tous les réseaux ; Bilan des principaux groupements bio et enseignes nationales en 2022
Bernard OLLIÉ, Auteur ; Juliette FAVRE, Auteur ; CIRCANA (ex-IRI), Auteur ; ET AL., AuteurAu premier trimestre 2023, les ventes en magasins bio ont connu une décroissance par rapport à 2022. Cette baisse des ventes, qui sajoute à laugmentation des coûts de lélectricité, inquiète. La GMS a créé une forte concurrence avec les magasins bio sur plusieurs familles de produits (alimentation infantile, hygiène et soins, entretien ). Par ailleurs, lécart des prix sur les fruits et légumes en bio et non-bio se réduit, jusquà parfois être positif en faveur des F&L bio (entre -5 % et +15 %), et les ventes ont augmenté de 5 % entre mars 2022 et mars 2023. En GMS, les ventes en valeur sont en forte progression pour les PGC FLS conventionnels (+ 10,6 %), alors que les PGC FLS bio connaissent une baisse en valeur de 1,5 % par rapport à 2022, ainsi qu'une baisse en volumes (- 12,5 % par rapport à 2022)...
Lagriculture biologique malmenée : 10 mythes sur la bio à déconstruire
Claude AUBERT, Coordinateur ; Christine MAYER-MUSTIN, Auteur ; Michel MUSTIN, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur | [S.l.] : A COMPTE D'AUTEURS - CLAUDE AUBERT | 2023Dans un contexte de crise de lagriculture biologique, avec notamment une baisse de la consommation de produits bio, ce document revient sur la situation actuelle de critiques répétées et de contrevérités émises sur ce mode d'agriculture, alors que des travaux de recherche de plus en plus nombreux en démontrent les avantages et les services rendus, aussi bien en termes de santé, de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou de préservation de lenvironnement. Ainsi, en sappuyant sur les résultats de plus dune centaine darticles, détudes ou de synthèses scientifiques, les auteurs apportent des réponses étayées démontrant linexactitude de 10 affirmations largement relayées : les aliments bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les autres ; les résidus de pesticides dans les aliments sont sans risques pour notre santé ; lagriculture bio nest pas meilleure pour lenvironnement que la conventionnelle ; lagriculture bio réchauffe autant la planète que la conventionnelle ; lagriculture bio ne peut pas nourrir la planète ; manger bio coûte cher ; on ne peut pas se passer des engrais chimiques ; on ne peut pas se passer des pesticides de synthèse ; lagriculture bio remplace les pesticides de synthèse par dautres pesticides ; le local cest mieux que le bio. Ainsi, pour les auteurs, lAB reste lalternative la plus cohérente face à une agriculture conventionnelle qui, loin de répondre à tous les besoins alimentaires de la population mondiale, est à lorigine dimportants impacts négatifs sur lenvironnement, la santé et contribue aussi fortement au changement climatique. A charge des pouvoirs publics, en sappuyant sur les apports de la recherche, de mieux promouvoir la bio, aussi bien auprès des consommateurs que du monde agricole. Le cahier des charges bio doit aussi évoluer pour une meilleure prise en compte de certains enjeux majeurs, dont le bien-être animal ou la justice sociale, et pour faire que lAB reste une « agriculture agroécologique au service des citoyens du monde et de notre unique planète. »
En avril 2023, une collecte en baisse et des prix du bio en dessous du conventionnel
Serge CAZENEUVE, AuteurCette note de conjoncture fait le point sur la filière laitière française en avril 2023, avec des éléments de comparaison par rapport à l'année 2022 et aux années précédentes (jusqu'à 2013). En avril 2023, et depuis plusieurs mois, la collecte de lait de vache en France est en baisse (-2,1 % en un an). Les prix à la production, cependant, étaient en hausse en 2022 et, malgré une baisse début 2023, ils ont progressé de 9,7 % en un an. En revanche, le prix du lait bio, filière qui représentait, en avril 2023, 5,7 % de la collecte laitière, a baissé de façon plus forte que le prix du lait conventionnel, devenant ainsi inférieur à celui-ci pour ce mois-là (-3 pour le prix standard et -5 pour le prix réel). Les tendances sont également décrites par bassin laitier, pour les produits laitiers transformés (avec des fabrications en recul sur un an), les laits de chèvre et de brebis conventionnels.
Le bio accessible en prix sur un grand nombre de produits du quotidien
LA MAISON DE LA BIO, AuteurÀ la demande de La Maison de la Bio, le cabinet de conseil Retail&Detail a réalisé une étude comparative sur les prix du bio et du conventionnel sur des produits du quotidien. Cette étude a permis d'identifier : - 13 produits de grande consommation (sur les 21 étudiés) ayant une solution bio accessible en prix (écart de prix modéré, voire favorable au bio) en optant pour une MDD bio en GMS ou en magasin bio ; - 7 fruits et légumes à prix attractifs, à condition d'effectuer ces achats en magasins bio (le bio est 12 % moins cher en magasins bio qu'en GMS).
Comparaison de la toxicité et de l'écotoxicité des pesticides utilisés en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle
En mai 2023, en réponse à des polémiques autour des substances utilisables et utilisées en agriculture biologique, visant à minimiser les bienfaits de ce type d'agriculture pour l'environnement et la santé humaine, Générations Futures a publié un rapport comparant la dangerosité des pesticides autorisés et employés en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique, dans le but d'objectiver la situation. Les résultats, obtenus à partir de des bases de données publiques officielles, montrent que sur 231 substances conventionnelles et 33 substances biologiques ayant une AMM : - 224 substances conventionnelles sont classées dangereuses, contre 17 substances biologiques ; - 31 % (71/231) des substances conventionnelles autorisées en France sont classées CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), alors que 6 % (soit 2/33) des substances biologiques (spinosad et azadirachtine) sont classées, de manière non officielle jusqu'à validation par l'Europe, « toxiques pour la reproduction ». Le rapport conclut que les substances homologues et utilisées par agriculture biologique sont globalement bien moins toxiques pour les milieux aquatiques et pour la santé humaine que celles autorisées en agriculture conventionnelle.
Dossier : Elevage caprin : Garder le cap
Frédéric RIPOCHE, AuteurDans un contexte de crise, plus que jamais, la recherche dautonomie alimentaire, en particulier protéïque, est un point-clé en élevage caprin biologique. Le programme Cap Protéines montre, pour les systèmes caprins en AB étudiés, que ceux-ci ont, en moyenne, une meilleure autonomie protéique (80 % versus 73 % en conventionnel). Les fourrages et le pâturage doivent couvrir au maximum les besoins, comme le souligne Philippe Desmaison, conseiller à Bio Nouvelle-Aquitaine : « une prairie avec les bonnes espèces à 6 t MS/ha fournit plus dénergie et de protéines quun méteil grain à 30 quintaux/hectare ». A chaque éleveur de trouver les solutions à développer, selon son environnement et ses besoins, quil soit livreur ou/et quil transforme à la ferme. Les stratégies de trois éleveurs, suivis dans Cap Protéines, sont présentées dans ce dossier. Tous maximisent le pâturage, produisent de la luzerne (pour la pâture et/ou la fauche) et du méteil grain, mais avec des pratiques adaptées à leur contexte : implantation de sainfoin, intégration croissante de la féverole dans les méteils pour Stéphanie Kaminski, éleveuse Dordogne ; mélanges prairiaux multi-espèces, orge et maïs et, en cas de besoin, irrigation possible chez Lionel Mossière, dans la Drôme ; séchage en grange, maïs et betteraves pour Christophe Favard, dans la Vienne.
Dossier : Pourquoi produire et manger bio ?
Claude AUBERT, AuteurLauteur fait le point sur les atouts des produits bio, à partir de différentes études comparatives. Les produits bio sont plus riches en nutriments (avec notamment des teneurs en antioxydants beaucoup plus élevées quen conventionnel. Pour les produits animaux aussi (lait, viande, ufs, poulets), les différences sont très nettement en faveur du bio, en particulier pour les teneurs en acides gras oméga 3. Ceci sexplique par une alimentation plus riche en herbe. Par ailleurs, le bien-être animal est un objectif important en agriculture biologique. Toutes les études confirment que les aliments bio contiennent beaucoup moins de résidus de pesticides que les conventionnels (180 fois moins !), beaucoup moins de cadmium et de nitrates. Enfin, ils ont, en général, moins de mycotoxines et n'ont pas dOGM. Lauteur rappelle que les techniques de transformation en bio sont également plus respectueuses (additifs moins nombreux, ingrédients peu ou pas raffinés ). Différentes études montrent des liens entre les pesticides et le développement de maladies. Ainsi, des corrélations existent entre lexposition maternelle à divers pesticides et lincidence de la leucémie chez lenfant. Des liens sont suspectés pour lautisme aussi. Lagriculture biologique permet de préserver lenvironnement, notamment en réduisant lempreinte carbone et en augmentant la séquestration de carbone dans le sol, mais aussi en préservant la qualité de lair et de leau, en permettant une plus grande biodiversité Bien que des méta-analyses montrent que les rendements en bio sont inférieurs de 19 % à ceux en conventionnel, cette différence samoindrit lorsque les systèmes font de bonnes rotations.
Dossier de presse : Observatoire des prix des fruits et légumes 2023
Familles Rurales présente, pour la 17ème année consécutive, les résultats de son Observatoire des prix des fruits et légumes, dans l'objectif d'aider les ménages à consommer de manière éclairée en cette période d'inflation et d'étudier la répartition des marges du rayon fruits et légumes. L'étude des prix 2023 porte sur un panier de 9 fruits et 10 légumes frais, conventionnels et bio, présents dans 4 surfaces de vente (hypermarchés, supermarchés, EDMP type hard discount et magasins bio). Cette année, le niveau des prix atteint un nouveau record : le panier en conventionnel a augmenté de 16 % en un an (et de 11 % en bio), soit 3,5 fois plus que l'inflation générale. Respecter le PNNS (Plan National Nutrition Santé) représente entre 5 % et 18 % d'un SMIC net mensuel, pour une famille de 4 personnes, selon la composition du panier (18 % correspondant à du tout bio). Le document indique des prix moyens de fruits et légumes, en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle ; et se penche sur le système des marges dans les relations commerciales qui pénalise autant les producteurs que les consommateurs.
EcoVitiSol ausculte la biologie des sols
Xavier DELBECQUE, AuteurPiloté entre 2018 et 2022 par Inrae, le projet EcoVitiSol s'est penché sur les états biologiques et microbiologiques des sols viticoles, en Alsace et en Bourgogne. Pour ce faire, et afin d'identifier les impacts des pratiques agricoles, des analyses et des enquêtes ont été réalisées chez 150 viticulteurs et vignerons en agricultures conventionnelle, biologique et biodynamique. Les résultats montrent que les pratiques biodynamiques s'avèrent particulièrement bénéfiques.
Elevage extensif à lherbe : des atouts sous-estimés
Claude AUBERT, AuteurDans cet article, lauteur indique que la neutralité carbone, pour lélevage extensif à lherbe, est possible dans certaines conditions (chargement, temps de séjour sur une parcelle, flore de la prairie, maximisation du pâturage ). Les émissions de méthane par les bovins sont en partie compensées par la séquestration de carbone dans les prairies, cette compensation étant généralement estimée à moins de 40 %. Lauteur montre quil peut être beaucoup plus élevé si lélevage est extensif et si la part dherbe dans la ration est très élevée. Par ailleurs, il estime que la méthode employée par l'Institut de l'Élevage surévalue les émissions de N2O pour les systèmes extensifs ayant des apports dazote organique. Les prairies arborées peuvent aussi augmenter la séquestration de carbone. Lauteur signale également les bénéfices apportés par une alimentation maximisant lherbe pour les consommateurs de produits laitiers ou carnés (plus grande richesse en nutriments). Pour lui, il serait intéressant de développer un label national garantissant une proportion dherbe (en majorité pâturée) importante dans lalimentation des ruminants. Pour l'auteur, lélevage extensif à lherbe est, en effet, une solution davenir, même si le cheptel bovin est encore trop élevé sur Terre.
Élevages ovins lait en Nord-Occitanie, Pyrénées-Atlantiques, PACA : Référentiel technico-économique de lélevage ovin lait
Ce référentiel présente des données technico-économiques sur les élevages ovins lait (bio et conventionnels). Il se base sur les données recueillies dans les deux bassins traditionnels de production de lait de brebis (nord-Occitanie autour du bassin de Roquefort, et Pyrénées-Atlantiques) et en PACA. Ces données sont issues de suivis dexploitations réalisés dans le cadre du dispositif INOSYS-Réseaux délevage et du projet BioRéférences, entre 2016 et 2021. Ce référentiel présente ainsi : 1 des indicateurs sur le fonctionnement des troupeaux ovins lait (production, travail, reproduction, santé, élevage des jeunes, alimentation) ; 2 - des résultats technico-économiques (détails sur les coûts de production et sur la marge brute). Pour chaque indicateur, ces données chiffrées sont renseignées pour cinq grands groupes délevages : dune part, les élevages ovins lait qui commercialisent leur production en circuits longs (systèmes livreurs), eux-mêmes divisés en trois groupes (nord-Occitanie en conventionnel, nord-Occitanie en bio et Pyrénées-Atlantiques en conventionnel) ; dautre part, les élevages ovins lait qui transforment leur production (systèmes fromagers), eux-mêmes divisés en deux groupes (Pyrénées-Atlantiques et PACA dont certains sont en bio).
Enquête Terres labourables en 2022 : Des rendements en grandes cultures inférieurs en agriculture biologique à ceux en conventionnel
Dominique FICHE, AuteurEn 2022, en France, les rendements en grandes cultures biologiques étaient, comme chaque année, inférieurs à ceux de l'agriculture conventionnelle, allant de -28 % pour le tournesol à -57 % pour le blé tendre. Ces écarts, globalement stables d'une année à l'autre, sont plus marqués pour les cultures d'hiver que pour les cultures de printemps. Ils varient également d'une région à l'autre, avec un écart de rendement moyen entre bio et conventionnel de 38 % en Auvergne-Rhône-Alpes et de 58 % dans le Grand Est. En 2022, environ 4,6 % des surfaces de grandes cultures étaient cultivées en AB, avec des écarts significatifs entre les différentes productions et les régions. Ces données sont issues de l'enquête Terres labourables, réalisée, chaque année, par le SSP (Service de la Statistique et de la Prospective du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire).
Fruits et légumes : Meilleur marché en circuit court ?
Elsa CASALEGNO, AuteurFin 2022, l'UFC-Que Choisir a réalisé une enquête sur les prix de vente des fruits et légumes dans plusieurs points de vente en circuits courts (vente à la ferme, magasins de producteurs, Amap...) et dans des enseignes de la grande distribution. Verdict : le coût d'un panier de fruits et légumes issus de l'agriculture conventionnelle est le même pour le consommateur en circuits courts et dans la grande distribution (38 ) ; pour les produits issus de l'agriculture biologique, il est inférieur en circuits courts. On note toutefois des disparités selon les fruits ou légumes concernés. L'absence d'intermédiaires (ou la présence d'un seul intermédiaire) limite les marges prises par ces différents intervenants de la chaîne de distribution. Ainsi, si les agriculteurs qui commercialisent en circuits courts s'estiment mieux rémunérés, cela n'impacte pas le prix pour les consommateurs. Après un boom pendant la crise sanitaire en 2020, puis un reflux, les ventes en circuits courts repartent à la hausse, début 2023, dans un contexte de forte inflation.
La GMS moins chère que les MSB sur les produits frais bio issus du monde animal
OPTI-MIX, AuteurAlors que les magasins bio sont moins chers sur plusieurs familles de produits (vrac, fruits et légumes), la GMS, du fait de son offre bio bien orientée sur les marques de distributeurs, est moins chère d'environ 19 % que le réseau bio sur les fromages, sur les viandes de volaille et de buf et sur les poissons. Sur ces mêmes familles de produits, l'écart de prix, en GMS, entre les produits bio et conventionnels s'élève, en moyenne, à 27,6 %.
Hausse des indicateurs de coûts de production 2021
Costie PRUILH, AuteurComme chaque année, le Cniel a publié les coûts de production et les prix de revient des élevages laitiers français. Ceux-ci sont calculés à partir de la méthode Couprod, développée par lInstitut de lÉlevage. Pour conduire cette analyse, les exploitations laitières sont réparties en quatre grands groupes : les exploitations conventionnelles de plaine, les exploitations conventionnelles de montagne, les exploitations biologiques de plaine et les exploitations biologiques de montagne. Pour lannée 2021, les coûts de production et les prix de revient sont globalement en hausse (comparés à ceux de 2020) : ils ont augmenté pour trois des quatre groupes dexploitations (conventionnels de plaine, conventionnels de montagne et biologiques de montagne). Les exploitations laitières biologiques de plaine sont les seules dont les indicateurs sont en légère baisse (le prix de revient atteint 528 /1 000 L en 2021, contre 532 /1 000 L en 2020). Cet article est accompagné dun tableau, qui permet de comparer les coûts de production et les prix de revient des quatre types dexploitations laitières, en 2020 et 2021.
Lait de vache bio : Collecte en retrait, prix en hausse
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn juin 2023, la collecte de lait de vache en France a reculé de 2,9 %, par rapport au mois de juin 2022. Pour le lait bio, ce recul atteint 6 %. Le CNIEL, dans sa note de conjoncture, indique que cette baisse est le reflet d'un nombre important de cessations d'activité en bio (départs en retraite, arrêts de l'atelier bovin laitier, mais aussi déconversions) : 5 % sur un an au niveau national, avec des disparités selon les régions. La part de lait bio a, toutefois, atteint 5,7 % de la collecte laitière française en avril 2023, contre 5,3 % l'année précédente. Le prix du lait bio payé au producteur a progressé de 8 % sur cette même période (avril 2023 vs avril 2022), prix toujours marqué par une forte saisonnalité et qui est passé sous celui du lait conventionnel en avril 2023. Côté consommation : les ventes au détail de produits laitiers bio continuent de diminuer durant le premier semestre 2023 : -11 % en 2023, par rapport à 2022.
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2023 : Exercice comptable 2021
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Laurent BAILLET, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2023Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières du Réseau d'Information Comptable Agricole (RICA). L'ensemble de ces fermes est situé dans le Grand Ouest (Bretagne, Normandie et Pays de la Loire). Dans cette édition 2023, s'appuyant sur les données 2021, l'Observatoire démontre qu'avec un système de production plus petit, les systèmes en agriculture durable obtiennent un résultat proche de celui des fermes RICA grâce à leur conduite économe et autonomie. Un dossier complémentaire, intitulé « L'attractivité des systèmes pâturants », présente les systèmes pâturants comme une voie d'avenir, de par leur durabilité économique, sociale et environnementale, et particulièrement dans un contexte où la transmission des fermes est un enjeu majeur. Des éleveuses et des éleveurs installés en systèmes pâturants témoignent de leur plaisir au travail et racontent comment ils réussissent à concilier projet professionnel, projet de vie et projet citoyen.
Organic farming offers promising mitigation potential in dairy systems without compromising economic performances
Mathieu LAMBOTTE, Auteur ; Stéphane DE CARA, Auteur ; Catherine BROCAS, Auteur ; ET AL., AuteurFace au manque de données claires (taille réduite des échantillons, omission des émissions liées à l'utilisation des terres ) comparant lempreinte carbone des produits alimentaires biologiques et celle des produits conventionnels, en particulier dans le secteur des produits laitiers, des chercheurs français ont souhaité combler cette lacune en mobilisant un ensemble de données de 3074 exploitations laitières françaises. En utilisant la pondération par score de propension, ils ont constaté que l'empreinte carbone du lait biologique est inférieure de 19 % à celle de son homologue conventionnel, sans tenir compte du changement indirect d'affectation des terres, et de 11 % avec des changements indirects d'affectation des terres. Dans les deux systèmes de production, la rentabilité des exploitations est similaire. Les chercheurs ont simulé les conséquences de l'objectif du Green deal de 25 % des terres agricoles consacrées à lagriculture biologique et ont montré que cette politique réduirait les émissions de gaz à effet de serre du secteur laitier français de 9,01 à 9,64 %.
Projet Basic : Pour réduire lusage du cuivre
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Basic (Bas Intrants Cuivre), financé par le plan Ecophyto de 2019 à 2022, a cherché à caractériser le cuivre dans les sols viticoles et à explorer les solutions mises en uvre par les viticulteurs bio pour réduire son utilisation. Lanalyse de 92 échantillons de sols viticoles bio a permis de constater quil ny avait pas de différences significatives entre les teneurs en cuivre des sols bio (médiane à 91 mg/kg) et celles des autres sols viticoles (médiane nationale à 100 mg/kg). Les fortes teneurs en cuivre sont, en effet, plutôt dues à lhistorique des traitements phytosanitaires mis en place depuis le début du XXème siècle. Une relation croissante a dailleurs été mise en évidence entre lâge de la parcelle et sa teneur en cuivre. Par ailleurs, seule la forme ionique du cuivre Cu2+ libre présente un risque de toxicité pour lenvironnement. Les autres formes de cuivre forment des complexes et ne sont pas absorbables par les organismes vivants. La teneur en Cu2+ libre dépend fortement du pH et de la teneur en matière organique (MO) du sol : plus un sol est acide et pauvre en MO, plus le cuivre sera présent sous forme de Cu2+. Jouer sur ces deux facteurs est donc un levier important pour réduire la biodisponibilité du cuivre. Par ailleurs, des enquêtes ont été menées, en 2020 et 2021 (deux années avec des pressions en mildiou contrastées), auprès dune quarantaine de viticulteurs bio répartis sur toute la France. Les résultats montrent que les quantités de cuivre pulvérisées sont similaires entre les zones climatiques continentales et océaniques. De plus, la dose totale de cuivre appliquée dépend du nombre de passages (la dose de cuivre utilisée par traitement est stable). Enfin, pour limiter lutilisation du cuivre, le premier levier est de bien positionner son traitement, avec un matériel bien réglé et une bouillie de qualité. Il est aussi recommandé de combiner des leviers : PNPP, variétés résistantes, gestion de lenherbement et de la vigueur de la vigne
Qualité microbiologique des sols : La biodynamie sort du lot
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Ecovitisol, un suivi de la qualité microbiologique de 150 parcelles viticoles, conduites à proportion égale en conventionnel, en bio et en biodynamie, a été réalisé entre 2019 et 2020. La biomasse et la diversité microbienne de chaque parcelle ont ainsi pu être évaluées. Lionel Ranjard, directeur de recherche à lUMR Agroécologie d'Inrae Dijon et membre du projet Ecovitisol, est interviewé sur les principaux résultats de ce projet. La majorité des sols viticoles sont vivants, mais 20 à 25 % sont dans un état critique. Chaque mode de production a des marges de progrès : des sols avec une qualité microbiologique non satisfaisante ont été trouvés pour chaque mode de production. Ecovitisol a aussi confirmé que lenherbement (temporaire ou permanent), les apports en matière organique et les restitutions de sarments sont bénéfiques pour la qualité microbiologique des sols ; et quau contraire, le travail du sol a des effets délétères. Autre fait marquant : 54 % des parcelles en biodynamie ont un bon état biologique, contre 44 % des parcelles bio et 35 % des parcelles conventionnelles. Cette différence pourrait être expliquée par les pratiques spécifiques à la biodynamie (préparations biodynamiques) et par le fait que les vignerons en biodynamie gagnent en compétences (plus dobservations, de techniques, déléments de réflexion ). Lionel Ranjard déplore dailleurs le manque détudes scientifiques robustes sur les effets des pratiques biodynamiques.
Recensement agricole 2020 : Commercialisation : Près d'une exploitation sur quatre vend en circuit court
Catherine BARRY, AuteurEn 2020, lors du Recensement agricole, des questions plus détaillées ont été posées sur le mode de commercialisation. Les résultats montrent que presque un quart des exploitations de France métropolitaine (90 000 fermes) vendent au moins une partie de leur production en circuits courts. Globalement, ces exploitations réservent les circuits courts à une seule catégorie de produits. Ce mode de commercialisation est, par ailleurs, plus ou moins répandu selon les productions : ce sont les apiculteurs, les horticulteurs et les maraîchers qui commercialisent le plus en circuits courts. Les élevages spécialisés utilisent moins ces circuits. Ceci sexplique, en partie, par les contraintes en matière de conservation et de transformation de la plupart des produits animaux. La vente en circuits courts est plus fréquente dans les exploitations conduites en agriculture biologique : 53 % des producteurs bio commercialisent au moins une partie de leur production en circuit court, contre 19 % des exploitants conventionnels. L'écart est particulièrement marqué chez les viticulteurs spécialisés : 62 % des viticulteurs bio vendent en circuit court, contre 24 % en conventionnel. La vente directe à la ferme est le circuit court le plus répandu : elle concerne près des deux tiers des exploitations vendant en circuits courts. La vente à un commerçant détaillant concerne, quant à elle, un tiers des exploitants qui vendent en filière courte. La vente sur les marchés est présente, surtout chez les maraîchers. Les autres modes de commercialisation en circuits courts (AMAP, restauration collective) sont moins répandus.
Rendements fourragers Bio/Conventionnels de 2014 à 2020
Dans le cadre du projet BioRéférences (piloté par le Pôle Bio Massif Central) et des suivis réalisés par Inosys - Réseaux dÉlevage, les rendements fourragers de fermes en bovins lait du Massif Central ont été analysés et comparés. Sur les 80 fermes suivies, 20 sont en agriculture biologique et 60 en agriculture conventionnelle. Ce tableau présente, pour chacun de ces systèmes (bio et conventionnel), les rendements obtenus de 2014 à 2020 pour : 1 - les prairies (ensilage dherbe première coupe non déprimée, enrubannage dherbe première coupe non déprimée, foin première coupe non déprimée, foin et enrubannage deuxième coupe) ; 2 - des cultures fourragères (ensilage et enrubannage de dérobées récoltées au printemps, ensilage de maïs) ; 3 les céréales autoconsommées sur la ferme. Ces valeurs moyennes ont été obtenues à partir dune importante masse de données (suivi réalisé sur des milliers dhectares), mais elles renferment de grandes variabilités, dues notamment à des contextes pédoclimatiques contrastés au sein du Massif Central. Globalement, les rendements en bio sont moins élevés quen conventionnel. Ces écarts sont dautant plus importants sur les fauches précoces et les céréales à paille (- 28 % en moyenne sur sept ans).
Sobriété et consommation d'énergie dans les fermes laitière bios
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Coralie ZIELINSKI, Auteur ; Guillaume CHEVALIER, Auteur ; ET AL., AuteurA partir du Réseau Inosys Bovins Lait Ouest, l'équipe régionale Lait réseaux d'élevages des Pays de la Loire a réalisé une étude exploratoire sur les consommations énergétiques de 79 élevages laitiers de cette région, ainsi qu'en Bretagne, en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle, sur l'année 2021. Dans un contexte d'inflation, cette étude vise à évaluer la dépendance énergétique de ces exploitations. Les principaux résultats sont exprimés en mégajoules par 1000 L de lait et concernent l'énergie directe (électricité et produits pétroliers) et l'énergie indirecte (liée à la fabrication et au transport des aliments et des engrais minéraux). En moyenne, les élevages biologiques consomment légèrement moins d'énergie : 2550 MJ/1000 L, contre 2700 MJ/1000 L pour les élevages conventionnels. Chez ces derniers, la consommation diminue lorsque la part de maïs produit baisse. Chez les bio, du fait notamment de l'absence d'engrais de synthèse, la part de l'énergie indirecte consommée (un tiers de la consommation totale) est plus faible qu'en conventionnel. La consommation d'électricité, quant à elle, varie peu entre les systèmes, et dépend plus particulièrement des équipements propres à chaque exploitation.
TOFoo : Résultats lait
Le projet TOFoo (True Organic Food) vise à mettre au point un procédé, se basant sur des analyses, pour déterminer si un produit est bio ou non. Dans ce cadre, 613 échantillons de lait de vache cru, ainsi que 343 de lait de vache UHT ont été collectés, en 2022, sur les différents bassins de production français. Les résultats sur le lait UHT, obtenus avec des modèles précédemment développés, montrent que 98 % des échantillons sont bien classés (les produits bio sont bien identifiés par rapport aux produits conventionnels). Concernant le lait cru, des difficultés liées à la dégradation des échantillons entre la collecte et les analyses ont empêché de finaliser les modèles permettant de distinguer les échantillons bio et conventionnels.
TOFoo : Résultats tomates de consommation
Le projet TOFoo (True Organic Food) vise à mettre au point un procédé, se basant sur des analyses, pour déterminer si un produit est bio ou non. Dans ce cadre, 530 échantillons de tomates de consommation ont été collectés pendant 2 ans sur les différents bassins de production français et analysés. Les résultats montrent que 99 % des échantillons sont bien classés (les produits bio sont bien identifiés par rapport aux produits conventionnels).
True cost accounting of organic and conventional food production
Amelie MICHALKE, Auteur ; Sandra KÖHLER, Auteur ; Tobias GAUGLER, Auteur ; ET AL., AuteurLa production agricole représente une activité polluante pour la planète. De plus, les consommateurs sont incités à demander des produits alimentaires non durables et à des prix inadéquats en raison d'une prise en compte insuffisante des externalités. Or, l'évolution de la demande vers des choix alimentaires plus durables peut conduire à une transition des systèmes agroalimentaires. Dans cette étude allemande, les chercheurs évaluent les dommages environnementaux de la production agricole de manière économique. Les évaluations du cycle de vie ont été ainsi modélisées pour des aliments conventionnels et biologiques, en prenant en compte les rendements, lutilisation des déjections animales, la consommation dénergie, daliments, de pesticides et dengrais minéraux, ainsi que le transport. Les impacts environnementaux quantifiés sont ensuite combinés à la comptabilité des coûts réels pour ajuster les prix des denrées alimentaires en fonction de leurs impacts environnementaux. En utilisant ce cadre pour 22 produits agricoles allemands, les chercheurs ont constaté qu'en moyenne, la production végétale génère des externalités d'environ 0,79 par kg pour les produits conventionnels et d'environ 0,42 pour les produits biologiques. Le lait et les ufs conventionnels entraînent des coûts supplémentaires d'environ 1,29 par kg en moyenne, tandis que ces coûts sont approximativement de 1,10 dans les systèmes biologiques. Les viandes conventionnelles et biologiques génèrent respectivement des externalités de 4,42 et 4,22 par kg. L'intérêt des produits biologiques pour l'environnement est confirmé, mais les prix du marché des produits biologiques, après intégration des coûts environnementaux, restent supérieurs aux prix conventionnels. Néanmoins, les externalités négatives ayant un impact sur le bien-être de la société, les auteurs estiment quelles devraient être prises en compte dans les approches politiques. Il faut également noter que, dans cette étude, les services écosystémiques ne sont pas pris en compte, ni les dommages à la qualité des écosystèmes.
U.S. Organic Production, Markets, Consumers, and Policy, 200021
Andrea CARLSON, Auteur ; Catherine GREENE, Auteur ; Sharon RASZAP SKORBIANSKY, Auteur ; ET AL., Auteur | WASHINGTON (355 E Street SW, 2002434221, UNITED-STATES) : ECONOMIC RESEARCH SERVICE - USDA | 2023Pour les auteurs, l'agriculture biologique présente plusieurs avantages : elle élargit les choix pour les consommateurs, améliore la rentabilité des exploitations et accroît la durabilité de l'agriculture. Aux États-Unis, la demande des consommateurs pour des produits issus de l'agriculture biologique a entraîné une expansion de ce mode de production à partir des années 2000. Les politiques publiques ont également joué un rôle déterminant dans le développement de lagriculture biologique. Ce rapport fournit des éléments chiffrés sur lévolution de lagriculture biologique aux États-Unis entre 2000 et 2021. Après avoir détaillé les politiques mises en uvre pour développer ce mode de production, il apporte des éléments chiffrés sur le marché (ventes, prix, caractéristiques des consommateurs de produits biologiques ), ainsi que sur les différents composants des filières bio : les exploitations biologiques et leurs productions, les acteurs de laval (structuration de lindustrie agroalimentaire et circuits de distribution) et le système de certification.
L'alimentaire bio en GMS à fin avril ; Les difficultés du bio en GSA se poursuivent
Juliette FAVRE, AuteurÀ la fin avril 2022, le recul des ventes de produits alimentaires bio en GMS depuis début 2022 s'est confirmé, avec une décroissance atteignant - 9,6 %, d'après les données IRI, par rapport à avril 2021 (contre - 6,5 % en février). La montée de l'inflation continue d'inciter les consommateurs à prêter davantage d'attention aux prix et, par conséquent, à favoriser les marques de distributeurs plus économiques. Les assortiments bio se réduisent significativement cette année dans les différents circuits des GMS, et à un rythme supérieur à celui des produits conventionnels. Seules quelques familles de produits (bières, produits d'hygiène et de beauté, aliments bébé), pour lesquelles l'écart de prix entre bio et conventionnel est plus restreint, échappent à la tendance.
L'alimentaire bio en GMS à fin février ; Dans un contexte de contraction des ventes, l'inflation s'installe en GSA ; Activité de la distribution Bio fin 1er trimestre 2022
Juliette FAVRE, Auteur ; BIO-LINEAIRES, AuteurDébut 2022, le recul des ventes des produits alimentaires biologiques s'est poursuivi. Selon les données IRI, le chiffre d'affaires de la distribution bio en GMS a été affecté par une baisse de 6,5 % en février, par rapport à 2021. Seul le rayon bières et cidres bio a connu une évolution positive en un an, avec une augmentation du CA de 5,5 %. L'inflation s'installe en GMS, sur les produits de grande consommation, en bio comme en conventionnel. En février 2022, les trois quarts des produits de grande consommation et du frais en libre service étaient inflationnistes, contre 44 % en septembre 2021. Face à l'augmentation généralisée des prix, le comportement des consommateurs est modifié (achat de produits moins onéreux) ; c'est le label AB, dont le prix est plus élevé, qui risque d'en souffrir le plus. Deux tableaux présentent les chiffres de l'inflation, en bio et en conventionnel, des 5 catégories de produits les plus vendues en GMS. Pour finir, l'évolution 2019-2022 de l'activité de la distribution spécialisée bio, elle aussi en ralentissement, est présentée.
« Une autre forme dagriculture bio »
Theresa REBHOLZ, AuteurLe FiBL mène, depuis 2007, le programme SysCom, au Kenya, en Inde et en Bolivie. Ce programme vise à comparer des systèmes biologiques et conventionnels dans des régions tropicales et subtropicales, afin de savoir si la bio peut être un mode de production résilient sous les tropiques. Les essais, menés depuis 15 ans, se concentrent sur des cultures importantes pour ces pays. Les résultats sont évalués en matière de rendement, de santé des plantes et de fertilité des sols. Ces essais sont réalisés en collaboration avec des organisations partenaires locales. Les résultats prouvent que lagriculture biologique fonctionne bien en région tropicale et subtropicale, et quil est important quelle repose sur une approche systémique. Par exemple, en Bolivie, des essais ont comparé des monocultures à des systèmes agroforestiers ; et la différence de résultats a été plus importante entre monoculture et agroforesterie, quentre agriculture bio et conventionnelle. Afin de transmettre ces enseignements aux agriculteurs locaux, des visites sont organisées sur les différents sites dexpérimentation. En Afrique, ces enseignements sont aussi diffusés via des « knowledge hubs ». En Bolivie, des partenaires locaux assurent la vulgarisation. Ce programme a remporté le Prix Shift, qui distingue des projets agroécologiques qui favorisent le développement durable et qui contribuent à la transformation des systèmes alimentaires.
Bien-être animal : que dit la réglementation bio ?
Olivier CATROU, AuteurLe bien-être animal est une question complexe et évolutive, car il nest pas toujours évident de définir ce qui est le mieux pour un animal, ni quels sont ses besoins propres. Dans ce domaine, lélevage bio, qui promeut un standard élevé de bien-être animal, est règlementairement plus avancé que lélevage conventionnel (accès à lextérieur, pâturage pour les ruminants, interdiction des hormones, densité dans les bâtiments ). Une interview de Léa Rouzeyrol, de lInao, complète cet article et aborde notamment les dérogations liées à lécornage.
Bilan carbone : des atouts confirmés pour la bio
Vianney THIN, Auteur ; Adrien LISEE, Auteur ; Adèle VERNOUX, Auteur ; ET AL., AuteurEn Pays de la Loire, 58 fermes laitières bio ont réalisé des diagnostics CAP'2ER avec l'appui de leurs conseillers des GAB 44, GABBAnjou et GAB 85. L'outil CAP'2ER permet d'évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et le stockage de carbone sur une exploitation agricole. Les résultats de ces fermes ont été comparés à ceux de 1104 fermes laitières diagnostiquées dans la région. A l'hectare, les fermes bio rejettent beaucoup moins de GES : 4340 kg équivalents CO2/ha, contre 7611 dans les autres fermes. En revanche, avec une productivité moindre en AB, les tendances s'inversent pour les résultats rapportés à l'unité de production : 0,96 kg éq. CO2/litre de lait, contre 0,92. Cependant, la meilleure capacité, en moyenne, des fermes laitières bio à stocker du carbone (plus forte présence de prairies et de haies) leur permet de dégager une meilleure empreinte carbone (émission - stockage : 0,61 kg éq. CO2/litre de lait, contre 0,82 pour les autres fermes).
Comment freiner l'envol des charges de mécanisation ?
David LAISNEY, AuteurLes investissements en matériel ne sont pas toujours bien raisonnés : voilà le résultat dune étude, menée par la Fédération des Cuma de Bourgogne-Franche-Comté et la Chambre dagriculture de lYonne, en 2021. Cette étude sest appuyée sur lObservatoire des charges de mécanisation de Bourgogne-Franche-Comté (Ocmeca BFC), qui effectue un suivi sur 19 exploitations en grandes cultures. Létude met notamment en avant une forte hausse du poste matériel et une dégradation nette du ratio defficacité. Globalement, les trois postes de charges « traction », « récolte » et « carburant » représentent quasiment les trois quarts du total des coûts de mécanisation des exploitations en grandes cultures, quel que soit le système (conventionnel ou biologique). LObservatoire atteste également que ce sont les exploitations bio, qui représentent 5 fermes sur les 19 suivies, qui affichent le meilleur ratio defficacité. Leurs charges de mécanisation sont parmi les plus élevées, mais elles ont un produit brut et des aides presque 50 % supérieurs à ceux des autres structures. Un tableau permet dailleurs de comparer les charges de mécanisation des différents systèmes suivis (bio, non labour, labour sur 20 à 40 % de la SAU, polyculture-élevage). En complément des résultats de cette étude, Richard Wylleman, conseiller en agro-équipements à la Chambre dagriculture de lYonne, alerte sur les investissements réalisés dans une logique de défiscalisation. Il explique en quoi investir pour ne pas payer dimpôts peut savérer dangereux.
Concerted Evaluation of Pesticides in Soils of Extensive Grassland Sites and Organic and Conventional Vegetable Fields Facilitates the Identification of Major Input Processes
Judith RIEDO, Auteur ; Chantal HERZOG, Auteur ; Thomas BUCHELI, Auteur ; ET AL., AuteurL'utilisation intensive de pesticides et la diffusion subséquente de ces molécules actives dans l'environnement et dans des organismes non ciblés sont de plus en plus préoccupantes. Peu détudes ont analysé la présence de pesticides dans des sols de zones non traitées qui servent de refuges écologiques (ex : prairies). Un manque de connaissances est également observé au niveau des processus de contamination (non voulue) de ces surfaces non traitées. Cette étude, menée en Suisse, a analysé la présence et l'abondance de 46 pesticides dans des sols de prairies gérées de manière extensive, ainsi que dans des champs de légumes conduits en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle (60 parcelles au total). Des pesticides ont été trouvés dans tous les sols, y compris dans les prairies extensives, démontrant une contamination de fond et généralisée des sols par les pesticides. Les résultats obtenus suggèrent aussi que des champs initialement conduits en agriculture conventionnelle, puis convertis en agriculture biologique, n'atteignent des niveaux de pesticides aussi faibles que ceux des prairies seulement vingt ans plus tard, ce qui illustre la persistance des pesticides dans les sols. Lanalyse des différents composés de pesticides trouvés dans les prairies et dans les champs biologiques ont permis de différencier les présences de résidus de pesticides dues à des molécules persistantes à long terme des présences dues à des processus de contamination diffuse (dérives de pulvérisation lors de traitements de champs conventionnels et dépôts atmosphériques).
Conduite en AB dans les Pyrénées-Orientales
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, AuteurDans les Pyrénées-Orientales, le dispositif expérimental Capred de la Sica Centrex travaille en étroite collaboration avec les arboriculteurs locaux engagés dans le réseau de fermes Déphy, notamment en mettant en place des essais à même de répondre à leurs besoins et à leurs interrogations. En production d'abricots, un dispositif compare un témoin conventionnel, un système Zéro résidu de pesticides, un système en agriculture biologique et un système dit Eco+ qui n'utilise que des produits de biocontrôle. Les principaux résultats obtenus entre 2014 et 2020, en matière de gestion des maladies et des ravageurs, de rendements et de marges brutes sont présentés dans cet article.
Conjoncture
CAB PAYS DE LA LOIRE, AuteurEn 2021, en France, la collecte de lait biologique a poursuivi sa progression (+ 10,6 % par rapport à 2020) et a atteint 1,228 milliards de litres, soit 5,2 % de la collecte de lait nationale. Du côté des prix, on observe une relative stabilité entre 2020 et 2021 (baisse de 0,1 % de la moyenne mensuelle). Le prix réel payé aux producteurs, en moyenne sur l'année, a été de 483 /1000 L, et celui pour un lait standard 38/32 de 460 /1000 L. Début 2022, une légère baisse de ces prix et la hausse des prix du lait conventionnel ont réduit l'écart entre ces deux modes de production. Les mêmes tendances sont observées en région Pays de la Loire. Du côté des consommateurs, les habitudes ont été chamboulées en 2020, année de confinement lié à la Covid-19. Cette année-là, les consommations de produits laitiers biologiques ont fortement augmenté avant de retrouver un niveau similaire, voire inférieur, à celui de 2019. In fine, en 2022, l'augmentation des volumes de lait collecté et la baisse de la consommation nécessitent une certaine vigilance de la part des acteurs de la filière. La communication auprès des consommateurs sur les bienfaits de l'agriculture biologique comparativement à d'autres labels ou marques sera un levier important.
Conjoncture lait de vache : Note de conjoncture mensuelle Filière Lait de vache Mai 2022
La collecte de lait (toutes catégories de lait de vache confondues : conventionnel, AOP, biologique ) a reculé de 1,2 % au mois de mars 2022, par rapport à mars 2021. La collecte de lait biologique a, quant à elle, augmenté de 3,3 %. Cette progression est moins importante que celle observée en 2021, ce qui sexplique en partie par un nombre de nouveaux producteurs moins important en 2022. La filière biologique doit faire face à laugmentation des coûts de production, tout comme les autres filières laitières. Les prix élevés des aliments achetés pourraient conduire les éleveurs à faire des choix impactant la collecte (tous laits confondus). A ceci, il faut ajouter les conditions de sécheresse qui peuvent toucher les volumes collectés. En bio, la transformation laitière a été en forte baisse en mars 2022, à linverse de la tendance de la collecte, ce qui suggère un fort taux de déclassement du lait bio vers la filière conventionnelle. Le prix standard du lait biologique était de 452,70 /1000 L, soit 4,90 de moins quen mars 2021. Le différentiel de prix entre lait bio et lait conventionnel (standard) sest réduit : il est de 57,60 en mars 2022, alors quil était de 135,50 en mars 2021.
Conjoncture laitière biologique Lait de vache 2ème trimestre 2022
Après un printemps 2022 des plus secs du siècle, les terres françaises connaissaient fin juin un déficit pluviométrique de plus de 40 %. La pousse de l'herbe avait fortement ralenti, particulièrement dans les régions du quart Sud-Est, dont le rendement était déjà fortement impacté. En avril 2022, la collecte de lait de vache biologique était en hausse de 4 % par rapport à avril 2021, alors que la collecte de lait de vache non-biologique était en recul de 2 %. Malgré la progression de la collecte de lait bio, la fabrication de produits laitiers biologiques, notamment le beurre, les fromages et les poudres de lait, était fortement en baisse, ce qui indique qu'une plus grande proportion de lait bio a été déclassé. Par ailleurs, si le prix mensuel du lait standard payé aux producteurs continue d'augmenter en conventionnel (+22,9 %), pour atteindre 405,9 /1000 l en avril 2022, il a fortement chuté, depuis le début de l'année 2022, pour les producteurs de lait bio, passant de 473 /1000 l en janvier, à 399,5 /1000 l en avril 2022 (mais avec un prix moyen payé aux producteurs bio au delà du lait standard, de 423,2 /1000 l). Les chiffres relatifs à la conjoncture en lait bio sont indiqués pour les différentes régions françaises, avec un comparatif avec les années 2020 et 2021. Le prix du lait de vache bio français est également comparé à celui de deux pays européens : l'Autriche et l'Allemagne.
Conversion en bio de systèmes ovins viande en Pays de la Loire : Simulations de conversion de cas-types conventionnels
Afin de mieux accompagner les conversions à l'agriculture biologique d'élevages ovins allaitants des Pays de la Loire, les partenaires du projet SECURIBIOV ont réalisé deux simulations de conversion à partir de cas-types conventionnels : l'une sur un système spécialisé, l'autre sur un système ovins-grandes cultures. Les scénarios de conversion imaginés (évolutions du troupeau et de sa conduite, modification de l'assolement) sont décrits : calendriers de conversion de l'année C1 à C4 (conversions sur quatre années), surface et cheptel, caractéristiques techniques, résultats économiques. Pour le système spécialisé, déjà herbager, il est nécessaire de réduire la taille du troupeau de 500 à 400 brebis pour atteindre le niveau de chargement autorisé en AB et permettre une production suffisante de concentrés. Sans aides spécifiques bio, et suite aux investissements nécessaires (herse étrille), le revenu passe de 21 000 initialement à 17 000 en quatrième année de conversion. Pour le système ovins-cultures, une partie des surfaces est réattribuée aux prairies. La reproduction du troupeau est gérée avec le désaisonnement lumineux, en remplacement des traitements hormonaux. Ici aussi, sans aides bio en régime de croisière, le revenu diminue : de 33 000 à 25 000 .
Dossier de presse Familles Rurales : Observatoire des prix des fruits et légumes 2022
Familles Rurales présente les résultats de son Observatoire des prix des fruits et légumes, pour aider les ménages à consommer de manière éclairée, particulièrement en cette période d'inflation, et pour sensibiliser les décideurs à l'urgence de déployer un plan permettant aux familles d'accéder à une alimentation de qualité. Létude des prix 2022 porte sur un panier de 9 fruits et 10 légumes frais, conventionnels et bio, sur 4 surfaces de vente. Cette année, le niveau des prix atteint un record : le panier en conventionnel a augmenté de 11 % en un an, soit deux fois plus que l'inflation, s'élevant déjà à 5 %. Les fruits et les légumes bio semblent moins impactés par l'inflation que les produits conventionnels, mais ils demeurent chers et, pour certains, peu accessibles à toutes les bourses. Respecter le PNNS (Plan National Nutrition Santé) représente entre 5 % et 16 % d'un SMIC net mensuel, pour une famille de 4 personnes, selon la composition du panier (16 % correspondant à du tout bio).
Dossier : Tout pour rebooster le rayon fruits & légumes
Laura DUPONCHEL, Auteur ; Claude AUBERT, Auteur ; Antoine LEMAIRE, Auteur ; ET AL., AuteurÀ l'heure où des études témoignent de la présence de résidus de pesticides dans les produits non-bio, d'autres labels, tels que la Haute Valeur Environnementale (HVE) et le Zéro résidu de pesticides (ZRP), jouent, pour les auteurs, une concurrence déloyale à la bio. En effet, ces labels, s'ils présentent un progrès par rapport au conventionnel, sont loin des exigences de la bio et de garantir l'absence de pesticides dans les fruits et légumes. Face à la baisse des ventes de fruits et légumes en magasins bio, ce dossier rappelle les atouts des produits issus de l'agriculture biologique, ainsi que les impacts positifs de la bio sur l'environnement et la santé humaine. Un comparatif de prix relevés dans huit réseaux de distribution met en évidence que le prix de certains fruits et légumes, contrairement aux idées reçues, n'est pas toujours plus élevé en magasins bio, comparé, notamment, à la grande distribution. Un article fournit, à l'attention des détaillants bio, des conseils d'optimisation du rayon fruits et légumes. Il est suivi par une enquête, réalisée en partenariat avec Bio Panel, qui traite de l'évolution des perceptions et des attentes des consommateurs. Pour finir, un article aborde l'évolution de la consommation de fruits et légumes bio en Allemagne.
L'encouragement de la biodiversité mise sur le banc d'essais
Aline LÜSCHER, AuteurEn Suisse, comme ailleurs, la biodiversité est en perte de vitesse : 50 % des différents écosystèmes recensés dans le pays sont considérés comme menacés. Outre les mesures prises dans le cadre de la politique agricole, Bio Suisse s'est emparé du sujet pour ses fermes Bourgeon avec des directives spécifiques. Toutes les fermes de plus de deux hectares doivent appliquer au moins douze mesures d'encouragement de la biodiversité, recensées dans un catalogue. Une étude, réalisée par le FiBL, a montré qu'en moyenne, les fermes biologiques appliquaient 23 mesures de ce type, au-delà donc des exigences. Outre cet aspect quantitatif, il reste toutefois à améliorer encore la qualité des aménagements et des pratiques mis en place. Par ailleurs, 15,1 % des surfaces des fermes bio répondent aux Objectifs environnementaux pour l'agriculture (OEA), contre 7,1 % pour les fermes conventionnelles, l'objectif national étant d'atteindre 16 % de la surface agricole totale. L'alouette, oiseau qui niche au sol, est un exemple type de la nécessité d'aménagements et de pratiques favorables à la biodiversité sur les fermes.
Les enjeux économiques d'une conversion bio
Charles BAUDART, AuteurFace à des prix qui flambent en conventionnel et qui stagnent en bio, et dans un contexte de moindre disponibilité en engrais organiques - conséquence d'évolutions réglementaires -, se pose la question de l'intérêt, pour les agriculteurs, de rester en agriculture biologique ou de s'y convertir. Dans cet article, plusieurs acteurs de la filière Grandes cultures biologiques témoignent et se montrent rassurants : avec des marges plus intéressantes, et surtout plus stables d'une année sur l'autre, la bio a encore de beaux jours devant elle. Leurs arguments sappuient notamment sur des essais réalisés par Arvalis dans l'Essonne, où un système de grandes cultures autonome en apport de potasse et de phosphore a été évalué.
Un essor quil faut soutenir ; Trois actus de la filière biocontrôle
Adrien LASNIER, AuteurLe développement du biocontrôle se poursuit en France, mais il nécessite davantage de soutien pour lever les freins à son utilisation. Une enquête, réalisée par IBMA à lautomne 2021 auprès de 350 producteurs (toutes filières confondues), révèle que le biocontrôle est utilisé par 70 % des répondants, avec une légère différence en bio et en conventionnel (79 % dutilisateurs en bio et 66 % en conventionnel). Les principaux atouts du biocontrôle énoncés par les agriculteurs interrogés sont la qualité sanitaire des produits, la santé de lapplicateur et limage renvoyée. En revanche, des freins persistent toujours, dont le manque defficacité ou de preuve defficacité, le manque daccompagnement et de formation, et le prix élevé. Cet article est accompagné de trois actualités sur la filière biocontrôle : 1 le décret n° 2022-35 du 17 janvier 2022 fixe les conditions dinscription sur les listes de produits de biocontrôle (décret entré en vigueur le 1er février 2022) ; 2 comme les produits de biocontrôle ne bénéficient pas dune définition commune au niveau européen, et que la France est plutôt en pointe sur ce sujet, la présidence française au Conseil de lUnion européenne sera loccasion de porter cette question ; 3 en juin 2021, le gouvernement a clarifié le flou qui entourait le taux de TVA à appliquer aux macro-organismes commercialisés pour la protection des cultures.
La filière bovin lait
LETTRE FILIÈRES FNAB - LAIT, AuteurSuite à la hausse exceptionnelle du nombre de conversions depuis 2015 en France, le cheptel de vaches laitières bio a plus que doublé en 5 ans (hausse de 130 % entre 2015 et 2020). Le volume annuel de lait bio collecté a continué d'augmenter (+ 10 % entre 2020 et 2021), pour atteindre 1,228 milliard de litres en décembre 2021. Le lait conditionné reste le principal débouché de la filière (30 % en bio contre 10 % en conventionnel de la collecte nationale). Par ailleurs, seulement 10 % du lait bio est destiné à la fabrication de fromages, contre 30 % du lait en conventionnel. Alors que la production de lait bio devrait encore augmenter, la consommation de produits laitiers bio a tendance à stagner, créant un déséquilibre qui risque de perdurer si le développement de la filière n'est pas soutenu. Cet article fournit également des données et des chiffres-clés sur la filière bovins lait bio en Europe.
Filière cognac bio : État des lieux et perspectives
Léa BIZEAU, Auteur ; Léa CUBAYNES, Auteur ; Jeanne KERRINCKX, Auteur ; ET AL., AuteurEn Nouvelle-Aquitaine, en 2021, 13,7 % des vignes étaient conduites en agriculture biologique, soit 32 522 ha certifiés ou en conversion. Parmi les différents bassins viticoles de la région, celui de Cognac est moins "converti", avec 3 % de ses surfaces en AB en Charente et 4 % en Charente-Maritime. A travers cet article, les auteurs dressent un état des lieux de cette filière Cognac bio et de ses perspectives de développement. La moindre proportion de production bio s'explique en partie par la structuration de cette filière, avec du cognac vendu principalement aux maisons de cognac (peu de vente directe) qui ne valorisent pas le produit en bio mais le mélangent aux produits conventionnels. Toutefois, les choses changent petit à petit. Du côté de la production, plusieurs groupes de producteurs bio (DEPHY Bio, par exemple) se sont constitués pour travailler sur les performances techniques de leurs vignobles, et notamment sur la gestion des maladies (mildiou et flavescence dorée principalement), des ravageurs et des adventices. L'un des grands objectifs : réduire les doses de cuivre utilisées. Ainsi, même si le cognac biologique est aujourd'hui encore minoritaire, ses perspectives de développement sont encourageantes.
Flambée des prix des céréales : La bio peut-elle saffranchir des spéculations du conventionnel ?
Goulven MARÉCHAL, AuteurLes prix des céréales conventionnelles se sont envolés en 2022. Cette hausse sexplique par une augmentation du prix des matières premières et de lénergie et par les conséquences de la guerre en Ukraine. Les marchés bio sont censés être plus épargnés par ces variations : ils sont, en effet, moins mondialisés et moins soumis à la spéculation, car ils sont basés sur des stocks physiques et des marchés plus locaux. Toutefois, plusieurs risques entraînent un manque de lisibilité sur léquilibre entre loffre et la demande des céréales bio : le risque de sécheresse qui amène des incertitudes sur les rendements ; une augmentation des prix des fertilisants organiques ; des changements réglementaires ; une consommation de produits bio en baisse ; le risque de voir les céréales biologiques partir sur le marché conventionnel (compte-tenu du rapprochement des prix en bio et en conventionnel). Dans ces conditions, il est très difficile, pour les coopératives, détablir et de tenir des contrats de collecte des céréales. Certaines coopératives sengagent tout de même à défendre des prix « campagne » bio, « pour que les grains bio restent en bio sur les marchés bio ». Le réseau GAB-FRAB Bretagne demande à bien déconnecter les prix bio des prix conventionnels. Lobjectif étant que toutes les céréales produites en bio soient valorisées en bio, afin de ne pas pénaliser la structuration des marchés biologiques. Cet article est complété par le témoignage dAntoine Person, polyculteur-éleveur bio, membre de la commission Culture du réseau GAB-FRAB Bretagne.
Maîtriser son coût de production en élevage ovin laitier : Elevages livreurs, zone Roquefort Campagne 2019
Nathalie RIVEMALE, Auteur ; Jean-Christophe VIDAL, Auteur ; Laureline DROCHON, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022Cette étude présente des données économiques de la campagne 2019 issues de 122 élevages ovins lait, livreurs, situés en zone Roquefort, dont 86 en conventionnel et 28 en AB. Parmi les résultats-clés, on peut noter un coût de production moyen de 1 833 pour les 1 000 litres en conventionnel contre 2 233 en AB, cette différence sexpliquant notamment par des postes « aliments achetés » et « mécanisation » en bio plus élevés. Cependant, avec une rémunération supérieure du lait produit, la rémunération du travail représente, en moyenne, en bio, 1.6 SMIC par unité de main duvre (UMO) contre 1.5 SMIC en conventionnel. Mais au-delà de la comparaison bio/conventionnel, les résultats montrent que près de 30 % des éleveurs suivis ont atteint, en 2019, lobjectif de 2 SMIC par UMO. Ce salaire peut être obtenu, ou même dépassé, en produisant moins de 70 000 litres par UMO. A linverse, on peut observer des élevages produisant plus de 80 000 litres par UMO, mais dégageant moins de 1.5 SMIC/UMO. Les résultats économiques les plus élevés sobservent dans les élevages ayant une bonne productivité par brebis, ainsi qu'une maîtrise efficace des coûts de production. Dans un contexte daugmentation forte du coût des intrants, la maîtrise du système fourrager pour plus dautonomie, ladaptation de la complémentation en concentrés ou encore la maîtrise des investissements sont des leviers à explorer. Cette synthèse présente des repères chiffrés donnant des orientations pour améliorer la rémunération du travail.
Marché bio allemand : phase passagère de turbulences ?
Burkhard SCHAER, Auteur ; Michael BÖHM, Auteur ; Nura ALAYA, AuteurÀ la fin du premier semestre 2022, la production bio allemande continue sa progression : l'année précédente, les surfaces bio ont augmenté de 6 % et l'intérêt des producteurs conventionnels pour la bio, en 2022, reste fort, ce qui laisse penser que de nouvelles conversions pourraient être enclenchées. Cependant, en conventionnel, les prix à la production montent plus vite que dans les filières bio, réduisant ainsi l'écart de prix entre les produits bio et les produits conventionnels. Par ailleurs, les ventes bio reculent, particulièrement en magasins bio, mais elles sont compensées par une augmentation des ventes de certains produits bio moins chers, notamment dans les rayons des discounts, que leurs homologues conventionnels. Des difficultés d'approvisionnement en distribution conventionnelle entraînent également une augmentation des ventes de certains produits bio (farines, huiles alimentaires...). La filière bio doit communiquer, et notamment sur les prix bio, pour casser l'image du produit bio cher, ce qui n'est pas toujours le cas.
Marketing channels and the adoption of organic certification in the French fruit sector
Magali AUBERT, Auteur ; Geoffroy ENJOLRAS, Auteur ; Zouhair BOUHSINA, AuteurPour les agriculteurs, le choix de l'agriculture biologique est dicté par plusieurs facteurs (structure de l'exploitation, situation financière...). Parmi ces facteurs, l'influence du ou des circuits de commercialisation a été étudiée à travers une enquête réalisée par l'Insee auprès d'arboriculteurs français en 2012 (enquête "Vergers"). Cette étude s'est appliquée à considérer à la fois les circuits courts et longs, ainsi que leurs hétérogénéités. La forte corrélation entre circuits courts et agriculture biologique a pu être confirmée, ces deux stratégies étant orientées vers une amélioration de la qualité des produits. Concernant les circuits longs, les résultats montrent que lorsqu'un agriculteur connaît la destination de ses produits, il est plus impliqué dans la qualité de ceux-ci et plus enclin à adopter des pratiques respectueuses de l'environnement. Une relative transparence dans la chaîne de distribution est donc un critère-clé pour favoriser l'adoption de pratiques biologiques. Les auteurs concluent sur la pertinence de renouveler cette enquête pour s'appuyer sur des données plus récentes et de l'étendre à d'autres productions végétales.