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Une agriculture intégrant pleinement les fourrages pour reconnecter culture et élevage, améliorer la circularité et favoriser les services écosystémiques
A. FRANZLUEBBERS, Auteur ; G. MARTIN, AuteurL'agriculture a connu des changements technologiques et culturels majeurs au cours du siècle dernier. Pour certains, les derniers ont eu des effets bénéfiques avec des gains de productivité, une réduction des besoins en main-d'uvre et une diminution de l'insécurité alimentaire. Cependant, le développement d'exploitations agricoles de plus en plus spécialisées et la déconnexion induite entre culture et élevage a également eu des conséquences négatives qui se sont traduites par : 1 - le déclin de la biodiversité ; 2 - la dégradation des eaux souterraines et de surface par des polluants agrochimiques ; 3 - la dégradation de la qualité des sols ; 4 - des émissions élevées de gaz à effet de serre provenant à la fois de systèmes de culture spécialisés très dépendants d'intrants et de systèmes délevage intensifs qui concentrent les rejets deffluents ; 5 - un manque d'intégrité écologique entre les composantes de ces systèmes spécialisés. Les systèmes agricoles diversifiés utilisant des fourrages annuels et pérennes offrent la possibilité d'accroître les synergies écologiques entre les systèmes de culture et d'élevage. Les systèmes en polyculture-élevage peuvent boucler le cycle des nutriments, réguler naturellement les adventices, les insectes et les maladies, et partager les ressources selon une logique dagroécosystème circulaire. Dans les exploitations spécialisées en grandes cultures, les couverts végétaux pourraient être utilisés comme des fourrages annuels pâturés, en mettant en place des mécanismes incitatifs adaptés. Par ailleurs, les fourrages plus pérennes, en rotation avec les cultures, ont une pertinence historique et sont une pratique éprouvée pour conserver les nutriments, améliorer la santé des sols et conserver, voire renforcer, la biodiversité. La transformation de l'agriculture par lintégration culture-fourrage-élevage pourrait considérablement améliorer sa durabilité, ainsi que son intégrité écologique.
Amélioration de la qualité des repas en restauration collective : mobilisation des acteurs et premiers résultats
Julia GASSIE, Auteur ; Jérôme LERBOURG, Auteur ; Mathilde LEYGNAC, Auteur ; ET AL., AuteurDepuis le 1er janvier 2022, la loi EGAlim fixe à 50 % la part de « produits durables et de qualité », dont au moins 20 % de produits biologiques, dans la composition des repas servis en restauration collective. Cette mesure, qui concernait jusqu'alors la restauration collective du secteur public et des établissements ayant une mission de service public, a été complétée par la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 ; cette loi, dite loi Climat et résilience, élargit le champ des produits concernés, fixe un sous-objectif plus ambitieux de 60 % de produits durables et de qualité pour les viandes, ainsi que pour les produits de la pêche et de l'aquaculture et, pour finir, étend ces objectifs à la restauration collective privée à partir du 1er janvier 2024. Le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a commandé deux études pour mesurer l'atteinte des objectifs fixés à la restauration collective. Cette note de synthèse dresse le bilan des connaissances actuelles sur le secteur, en abordant notamment les taux d'approvisionnement en produits de qualité.
Associations between measures of socio-economic position and sustainable dietary patterns in the NutriNet-Santé study
Julia BAUDRY, Auteur ; Benjamin ALLES, Auteur ; Brigitte LANGEVIN, Auteur ; ET AL., AuteurÀ partir de données issues de la cohorte NutriNet-Santé, les liens entre le niveau de durabilité des régimes alimentaires et les positions socio-économiques des consommateurs ont été étudiés. L'échantillon comptait plus de 29 000 personnes, en France. Le niveau de durabilité de l'alimentation a été évalué à partir de composantes nutritionnelles, environnementales et culturelles ; celui de la position socio-économique à partir de l'éducation, du revenu du ménage et du statut professionnel. Globalement, les ménages ayant les régimes les plus durables ont un niveau de vie légèrement plus élevé, et des apports alimentaires moins riches en énergie et en produits d'origine animale. Leur niveau d'éducation est aussi supérieur. De fait, les ouvriers et les employés ont alors un indice d'alimentation durable inférieur à celui des professions intermédiaires. Les participants ayant les revenus les plus faibles par rapport aux plus élevés avaient un sous-score environnemental plus élevé mais un sous-score socioculturel plus faible, tandis que les résultats étaient moins marqués pour le statut professionnel. Les auteurs de cette étude concluent sur la nécessité de promouvoir des régimes alimentaires durables à moindre coût pour en permettre l'accès au plus grand nombre.
BioRéférences : Stratégies gagnantes mises en uvre pour faire face aux aléas climatiques et économiques
Clémence CANILLOS, Auteur ; Paul DELAGE, Auteur ; Manon GAUTHIER, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2023Le projet BioRéférences 2022-2024 a pour objectif dacquérir des références sur les élevages biologiques de ruminants du Massif central et sur leurs filières. Au printemps 2023, les membres de ce projet ont proposé à quatre étudiants de la Licence Professionnelle ABCD Agriculture Biologique, Conseil et Développement (site d'Auvergne) denquêter sur des stratégies « gagnantes » mises en uvre par des éleveurs biologiques pour faire face à un ou plusieurs aléas (économiques, climatiques, environnementaux et sociaux). Ces étudiants ont ainsi rencontré trois élevages biologiques et un GIEE (groupement d'intérêt économique et environnemental). Ils ont ensuite formalisé les stratégies « gagnantes » sous forme de fiches portraits. David Cohade (EARL du Claveix, dans le Puy-de-Dôme) gère une ferme laitière. Il valorise des zones humides pour renforcer son autonomie fourragère (réponse à des aléas climatiques et économiques) et a installé des panneaux photovoltaïques pour diversifier ses sources de revenus (aléas économiques). Thierry Flandin gère également une exploitation laitière, qui est située à plus de 900 m daltitude (Gelles, Puy-de-Dôme). Cet éleveur a fait le choix dimplanter des méteils fourragers en altitude pour sécuriser son autonomie fourragère (aléas climatiques et économiques) et a mis en place du piégeage pour limiter le développement des campagnols terrestres (aléa environnemental). Jean-Louis Solinhac (EARL Ginals, en Aveyron) gère une ferme ovine laitière. Il a participé au développement de linsémination artificielle sur chaleurs naturelles en contre-saison pour répondre à la demande de sa laiterie (contrainte économique). Le GIEE des Jonquilles regroupe, quant à lui, huit élevages bio du Cantal et la ferme du Lycée agricole dAurillac. L'objectif de ce GIEE est daméliorer la résilience des fermes face aux aléas. Pour cela, ce groupe a notamment cherché à récupérer des semences de prairies naturelles pour redensifier les prairies fragilisées (aléas climatiques et économiques), ainsi quà améliorer la vision du grand public sur lélevage paysan (aléa social).
C'Durable ? : Transparence maximale dans les pratiques agricoles
Dominique PARIZEL, Auteur ; Julie VAN DAMME, AuteurC'Durable ? est un nouveau score, mis en place par la Région Wallonne (Belgique), permettant d'évaluer les performances agri-environnementales des fermes d'élevage. Il s'appuie sur quatre indicateurs : - l'impact climatique de la ferme (dégagement de gaz à effet de serre, consommation d'énergie...) ; - son rôle en termes de sauvegarde de la biodiversité ; - le bien-être animal ; - l'importance socio-économique de son action (bien-être au travail, équité dans les prix, rentabilité, pérennité du projet...). Cette initiative, présentée dans cet article, a pour objectifs, d'une part, d'informer le consommateur sur l'impact environnemental de ce qu'il achète et, d'autre part, de relocaliser l'alimentation en soutenant et en maintenant des fermes à taille humaine, engagées dans des pratiques durables.
Un climat en plein bouleversement : Rapport d'activité 2021/2022 du FiBL
Jannick SCHERRER, Auteur ; Sofia BARTSCH, Auteur ; Deborah BIERI, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2023Dans son rapport dactivité 2021/2022, le FiBL offre un aperçu des travaux menés sur lensemble de ses 6 sites (Suisse, Allemagne, France, Autriche, Hongrie et Europe). Un large éventail de projets sont présentés, de la promotion de la biodiversité dans les grandes cultures au potentiel des lentilles deau et à la durée de vie productive des vaches laitières suisses, en passant par un projet éducatif sur lalimentation durable en coopération avec un établissement scolaire, ainsi que des mesures pour améliorer lagriculture et lélevage dans la région du Sahel. Les projets abordent aussi le changement climatique, le sol, le microbiome, les alternatives au cuivre, les bandes fleuries, les semences, le pâturage des vergers, la réduction des produits vétérinaires, la sélection dune nouvelle race de porc bio suisse
Colloque ADMM 20 juin 2023 (Lempdes) Retour en vidéos !
Le 20 juin 2023, le réseau ADMM (Agriculture Durable de Moyenne Montagne) organisait un colloque intitulé « Le Massif central face aux défis agricoles de demain : les agriculteurs partagent leurs expériences ! ». Les changements climatiques, sociétaux, économiques et sanitaires créent un contexte dincertitude pour lagriculture du Massif central. Entre atténuation, adaptation et anticipation, il est nécessaire de développer des systèmes délevage plus résilients, autonomes et économes. Divers leviers sont déjà actionnés par des éleveurs du réseau ADMM : semer du méteil, faire du report sur pied, dimensionner son élevage, pâturer des végétations semi-naturelles, faire du sursemis, diversifier son système Ces éleveurs ont été invités à échanger sur leurs pratiques et leurs questionnements lors de ce colloque, qui a réuni plus de 70 participants. Plusieurs vidéos font un retour en images de cette journée. Les deux premières correspondent aux enregistrements des présentations de la matinée, qui portaient sur les thèmes suivants : 1 - À quels changements climatiques et économiques sont confrontés les agriculteur·ice·s du réseau ADMM et comment ils y font face ? ; 2 - Entre évolutions sociétales et transformation du travail, comment les agriculteur·ice·s du réseau ADMM traitent ces angles morts des changements climatiques ? Les deux vidéos suivantes synthétisent les réflexions des deux ateliers participatifs de laprès-midi : lun portait sur les compétences et les connaissances à acquérir et à transmettre en tant quagriculteur pour faire face aux changements climatiques et sociétaux ; et lautre portait sur la diversification et les productions végétales comme leviers dadaptation pour lagriculture du Massif central. Les trois dernières vidéos rapportent les témoignages de certains participants : Thierry Turlan de la DRAAF AURA, Elodie Perret du PNR Livradois-Forez et Chantal Chassaing de VetAgro Sup.
Diversification of an integrated crop-livestock system: Agroecological and food production assessment at farm scale
Thomas PUECH, Auteur ; Fabien STARK, AuteurLes systèmes agricoles en polyculture-élevage présentent un intérêt en matière de durabilité, en raison de la diversité de leurs espèces et du potentiel de synergie entre les cultures et les animaux. Cependant, leur capacité à maximiser la production alimentaire a été peu abordée et mérite dêtre davantage explorée. La question du recyclage des éléments fertilisants soulève des questions sur la répartition des ressources entre les cultures de vente, les aliments pour animaux et les produits dorigine animale. Cette étude, basée sur une expérimentation systémique menée sur la ferme expérimentale de Mirecourt durant une quinzaine d'années dans le nord-est de la France, évalue les processus biotechniques (dont des bilans pour les éléments fertilisants) et les performances de production alimentaire de deux systèmes en polyculture-élevage. Ces systèmes diffèrent à la fois par leurs productions (diversité du bétail et des cultures) et par leurs stratégies globales (recherche dautosuffisance vs maximisation des cultures de vente). Les résultats montrent que la configuration visant à maximiser les cultures de vente est la plus efficace, mais nest pas la plus productive. Dans les deux cas, lefficacité à léchelle du système est meilleure que celle de chaque production. Cela confirme limportance de combiner les approches systémiques et analytiques pour mieux comprendre et agir sur le développement des systèmes agricoles agroécologiques. Cette étude montre également l'importance, pour un système autosuffisant, de disposer de stocks pour faire face aux années défavorables. Elle confirme aussi lintérêt des systèmes en polyculture-élevage en matière dagroécologie, mais souligne la nécessité dune réflexion plus approfondie (i) sur les aspects liés à la production alimentaire et (ii) sur la dynamique temporelle des agrosystèmes et des arbitrages entre production alimentaire et cycle des éléments fertilisants.
Durabilité en légumes de plein champ : Comment gérer la crise ?
Julie LEROY, Auteur ; Aïcha RONCEUX, Auteur ; Morgane TOPART, Auteur ; ET AL., AuteurEn Hauts-de-France, les partenaires du projet VivLéBio2 (2020-2024) analysent la crise actuelle, notamment en légumes bio, liée à linflation, au changement des priorités budgétaires des consommateurs, aux surmarges sur les produits bio ou encore au déréférencement des produits bio dans certaines enseignes. Ils font également le point sur les leviers mobilisables au niveau de lexploitation pour limiter les impacts de la crise. Il sagit, tout dabord, de bien concevoir son système, et notamment sa rotation, pour gérer le salissement, la fertilisation et la prévention des maladies/ravageurs, et de bien respecter les délais de retour des cultures sur une même parcelle Une montée en compétences techniques est indispensable pour limiter les déclassements et les pertes économiques. Des échanges à léchelle de la filière sont importants pour choisir des variétés adaptées aux besoins de la filière, mais aussi pour communiquer sur les contraintes de production. Les investissements doivent également être réfléchis pour diminuer leur coût (achat collectif, matériel polyvalent ). Le choix de lirrigation est particulièrement à peser, dans un contexte où les tensions seront sans doute croissantes autour de leau. Une bonne gestion des salariés est aussi une clé de réussite. De plus, il semble pertinent dintégrer une « provision pour risques » dans les coûts de production.
Energy scarcity and rising cost: Towards a paradigm shift for livestock
Marc BENOIT, Auteur ; Anne MOTTET, AuteurFace à la pénurie mondiale d'énergie et aux prix croissants de celle-ci, les filières d'élevage, en France, s'avèrent particulièrement vulnérables du fait de leurs dépendances aux cultures dédiées à l'alimentation des animaux (céréales, légumineuses...). En effet, l'augmentation du coût de l'énergie induit une augmentation des coûts de production des élevages, une nécessaire augmentation du prix de vente des animaux, pouvant entraîner une baisse de consommation des produits de l'élevage et, in fine, une baisse de revenu pour les éleveurs. Face à ce constat, les auteurs de cet article tirent deux conséquences qui leur paraissent inévitables et à partir desquelles il sera possible pour l'élevage de s'orienter vers un changement de paradigme : - réduire la part des terres arables dédiées à la production d'aliments du bétail afin d'y cultiver des productions plus rentables ; - s'appuyer davantage sur les terres à faible potentiel ou difficilement mécanisables pour l'alimentation animale. Cela devrait impliquer une baisse du cheptel national et une redistribution des élevages sur le territoire, une modification des types d'animaux élevés et de leurs caractéristiques, et une adaptation des filières et du régime alimentaire des consommateurs. Cependant, un tel changement de paradigme pourrait s'avérer bénéfique face au changement climatique et aux problématiques liées à l'alimentation humaine.
Label bio : reconnu par le consommateur
VITISBIO, AuteurUne enquête, menée par Millésime Bio - CSA en septembre 2022, a cherché à savoir comment les consommateurs de vin perçoivent les labels bio et durables en France, en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni. Lenquête portait sur les huit labels bio européens (AB, Eurofeuille, Nature&Progrès, Bioland ), sur des labels complémentaires au bio (Demeter, Biodyvin, Vin méthode nature ), ainsi que sur des labels et des mentions non bio (HVE, Terra Vitis, Vignerons engagés, Vegan, Sans sulfites ajoutés ). Les résultats montrent que le bio reste un label de référence : 96 % des répondants ont reconnu au moins lun des labels bio, et 93 % des Français reconnaissant un label bio déclarent savoir ce quil signifie. Le label AB est, par ailleurs, le mieux positionné sur les dimensions liées à lenvironnement, les bénéfices pour la santé et les qualités organoleptiques. Les consommateurs interrogés ont aussi été invités à faire part de leurs attentes sur de nouveaux critères à développer au sein de la filière vin bio. Les priorités divergent entre les pays. Les Français souhaitent plus de vins bio en circuits courts, avec une utilisation durable des ressources naturelles et sans sulfites ajoutés.
Maraîchage bio sur petites surfaces : Tour dhorizon des projets dacquisition de références technico-économiques
Christel ROBERT, AuteurDe nombreux porteurs de projets souhaitent sinstaller en maraîchage diversifié biologique, sur de petites surfaces, et vendre leur production en circuits courts. Toutefois, peu de références technico-économiques étaient disponibles sur ces systèmes. Plusieurs projets de recherche-développement ont cherché à en acquérir. Cet article présente les principaux résultats de trois dentre eux : MIPS AURA, MIMaBio et MMBio. Le projet MIPS AURA (maraîchage intensif sur petite surface en Auvergne-Rhône-Alpes) a été mené, de 2019 à 2021, par la SERAIL. Lobjectif était dévaluer et de comparer les performances dune microferme (moins de 1 ha) avec celles d'un système maraîcher « classique » bio diversifié en vente directe (2 à 5 ha). Les résultats obtenus ont permis de calculer, pour chaque système, un certain nombre dindicateurs-clés, notamment en matière de temps de travail. Le projet MIMaBio a été coordonné par Bio de PACA, s'est déroulé de 2018 à 2022. Il visait notamment à produire des références socio-technico-économiques locales (en région PACA) et à réaliser des expérimentations paysannes (40 essais réalisés chez des producteurs bio sur diverses thématiques). Plusieurs documents synthétisent les résultats du projet. Le projet MMBio (Micro-fermes Maraîchères Biologiques), conduit par lITAB, de 2019 à 2022, avait de nombreux partenaires. Il a permis de : 1 - identifier et étudier un réseau national de microfermes maraîchères bio professionnelles pour acquérir des données sur leurs performances techniques, économiques, agronomiques et sur leur durabilité ; 2 - évaluer ces systèmes de cultures et leurs conduites propres (association et densification de cultures, intensification des rotations, intrants organiques importants) au sein de parcelles expérimentales ; 3 évaluer et diffuser les parcours socio-économiques et techniques pour les microfermes et leur dynamique de progression ; 4 - produire des méthodes et des outils daccompagnement des microfermes.
La méthode IDEA 4 : Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles. Principes & guide d'utilisation : Évaluer la durabilité des exploitations agricoles
Frédéric ZAHM, Auteur ; Sydney GIRARD, Auteur ; Adeline ALONSO UGAGLIA, Auteur ; ET AL., Auteur | DIJON CEDEX (26 Boulevard Docteur Petitjean, BP 87999, 21 079, FRANCE) : EDUCAGRI ÉDITIONS | 2023La méthode IDEA4 est une méthode d'évaluation et d'analyse de la durabilité des exploitations agricoles et elle est directement applicable aux principaux systèmes de production agricoles de France métropolitaine et, plus largement, d'Europe (grandes cultures, élevage, maraîchage, viticulture, arboriculture, etc.). Son cadre théorique combine une double approche, basée sur les dimensions de la durabilité agroécologique, socio-territoriale, économique et sur les cinq propriétés des systèmes agricoles durables : capacité productive et reproductive de biens et de services, autonomie, robustesse, ancrage territorial, responsabilité globale. S'appuyant sur cinquante-trois indicateurs, cette méthode permet d'identifier des voies de progrès vers plus de durabilité. Cette méthode est déjà largement utilisée dans l'enseignement agricole ou supérieur, dans les activités de conseil et d'accompagnement à la transition agroécologique, dans l'animation de collectifs, dans l'action publique territoriale et dans la recherche.
Organic and agroecological farming: Safeguarding long-term food security
Maria GERNERT, Auteur ; Mar SEGARRA VALENZUELA, Auteur ; Bram MOESKOPS, Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : TP ORGANICS | 2023La sécurité alimentaire a différentes dimensions : disponibilité, accès, stabilité dans le temps et utilisation de la nourriture (alimentation qui couvre lensemble des besoins nutritionnels). Dans le contexte européen actuel, laccessibilité et la stabilité sont préoccupantes. La flambée des prix alimentaires se traduit, pour les ménages à faible revenu, par des difficultés à sapprovisionner. La stabilité est également menacée par certaines pratiques agricoles intensives, qui peuvent produire des rendements plus élevés à court terme, mais qui entraînent d'énormes coûts environnementaux et sociétaux à long terme. Pour assurer la sécurité alimentaire sous toutes ses dimensions, il est possible dorienter les systèmes agricoles vers des pratiques agroécologiques et vers lagriculture biologique. Cette dernière est reconnue pour proposer un équilibre entre production, protection du climat et préservation de la biodiversité, points essentiels pour envisager une sécurité alimentaire à long terme. Ainsi, ce rapport commence par détailler pourquoi certains systèmes de production ne sont pas durables et en quoi ils représentent une menace pour la sécurité alimentaire (ex. des rendements élevés de lagriculture industrielle basée sur lutilisation de pesticides). Il explique ensuite pourquoi lagriculture biologique et les pratiques agroécologiques sont pérennes et résilientes, et comment elles peuvent nourrir la population. La dernière partie apporte des recommandations politiques : 1 - Mettre en place des lois sur la restauration de la nature et sur la santé des sols ; 2 - Augmenter le soutien à la bio pour atteindre 25 % de terres agricoles bio en Europe ; 3 - Réduire le gaspillage et les pertes alimentaires ; 4 - Réduire la consommation de produits d'origine animale ; 5 - Mettre en uvre une comptabilité analytique qui prenne en compte les coûts environnementaux.
Les prairies au cur de systèmes de production alimentaire circulaires et durables : quelques éléments de synthèse
O. HUGUENIN-ELIE, Auteur ; S. PLANTUREUX, Auteur ; R. BAUMONT, AuteurLe 29ème congrès de la European Grassland Federation sest penché sur les contributions des prairies au développement de systèmes alimentaires circulaires et durables. Dans cet article, les auteurs résument ce qui, de leur point de vue, a marqué ce congrès. Lévaluation du bouquet de services fournis par les systèmes délevage herbagers a été un des points forts, comme la été lexploration des utilisations de la diversité des communautés végétales des prairies pour renforcer les performances et la résilience de ces systèmes. À léchelle de la parcelle, la diversité végétale intra et interspécifique est un soutien important à la productivité et à la stabilité de la prairie. La diversification des types de prairies à léchelle de lexploitation permet, par contre, de mieux renforcer la multifonctionnalité du système.
Les projets, consortia et thèses financés par le métaprogramme METABIO Période 2020-2023
Depuis 2019, INRAE a mis en place des programmes transversaux de recherche, appelés « métaprogrammes », afin de répondre aux enjeux scientifiques et sociétaux de demain de manière interdisciplinaire. Le métaprogramme « Changement d'échelle de l'agriculture biologique » explore l'hypothèse où l'offre nationale de produits bio deviendrait majoritaire, dans un contexte de transition agroécologique des systèmes agri-alimentaires, dans le but d'anticiper les conséquences et d'accompagner le déploiement de systèmes agri-alimentaires biologiques. Ce document présente les travaux réalisés ou en cours de réalisation (projets, consortia, thèses...), autour des axes de recherche suivants : - Axe 1 : Les conditions pour une transition à grande échelle de l'agriculture biologique et son accompagnement ; - Axe 2 : Les ressources à mobiliser pour produire suffisamment et durablement en AB ; - Axe 3 : Transformation, conservation et qualités des produits bio/issus de l'AB ; - Axe 4 : Coexistence des systèmes/modèles de production, au sein de l'AB et avec les autres agricultures. Les projets présentés sont : Clinorg, Typobio, Agribioleg, Multifunk, Origami, Biodet, Biosylf, Ecosyat, Entail, Lapoésie, Microvarior, Pacon, Selbiodom, Incubio, Breeding, Organic 4 organic, Plan Health 2.0, Bee for bio, Dis-bio, IndiaBio, Innov'Co, Intab, Isobio, Sourcen, Synbiose, Végétruies, Vinobio.
Rapport d'activité 2022 ITAB
Ce rapport d'activités 2022 de l'ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) offre une vision panoramique des projets en cours, des résultats diffusés et des initiatives engagées. Deux faits majeurs sont à retenir pour cette année : 1 - 2022 a été la première année de mise en uvre du nouveau programme pluri-annuel et de ses orientations ; 2 - Le succès de la demande de reconduction de la requalification de l'ITAB en tant qu'Institut Technique Agricole et Institut Technique Agro-Industriel pour la période 2023-2027. Les travaux auxquels les équipes de l'Institut, ainsi que leurs partenaires, contribuent s'articulent autour de trois axes : 1 - Renforcer la multi-performance des systèmes alimentaires biologiques ; 2 - S'engager pour renforcer la santé des écosystèmes agricoles et la santé humaine ; 3 - Accompagner le changement d'échelle de l'AB et les transitions de l'agriculture et de l'alimentation. Pour chacun des axes de travail, les missions sont de : 1 - Produire des connaissances ; 2 - Accompagner les décideurs et proposer des services aux entreprises agricoles et agroalimentaires ; 3 - Fédérer les acteurs de la R&D bio ; 4 - Capitaliser, partager et diffuser les connaissances.
Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2023 : Partenariats et coopération pour l'eau
Assurer notre sécurité alimentaire, hydrique et énergétique grâce à une gestion durable des ressources en eau, garantir un accès universel aux services de distribution deau et dassainissement, protéger la santé des populations et leurs moyens de subsistance, atténuer les effets du changement climatique et des phénomènes climatiques extrêmes, de même que préserver et restaurer les écosystèmes, comme les précieux services quils fournissent, forment un ensemble d'enjeux auxquels seul l'établissement de partenariats et de coopération pourra répondre. Le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2023, intitulé « Partenariats et coopération pour l'eau », traite de la nature et du rôle des partenariats et de la coopération entre les parties prenantes dans la gestion et dans le développement des ressources en eau (gouvernements, entreprises, scientifiques, société civile, communautés...). Il aborde aussi le rôle de ces coopérations pour accélérer les progrès en vue d'atteindre les objectifs en matière d'eau (réalisation du 6ème Objectif de développement durable, respect des droits humains à l'eau et à l'assainissement...). Ce rapport explore comment les acteurs des secteurs de leau et de lassainissement peuvent collaborer entre eux plus efficacement, en optimisant leurs complémentarités, et comment ils peuvent se tourner vers d'autres secteurs et d'autres domaines de décision dans lesquels leau joue un rôle essentiel, dans le but datteindre leurs propres objectifs et daugmenter les bénéfices mutuels.
Témoignage d'une ferme ovine économe et autonome : chez Freddy Gauvrit
Marie JACQUELINE, AuteurFreddy Gauvrit est éleveur d'ovins allaitants au Poiré-sur-Vie, en Vendée. Installé sur la ferme familiale, qu'il a convertie à l'agriculture biologique en 2007, ses maîtres mots sont la sobriété et l'autonomie. Le troupeau de 340 brebis de race vendéenne et leur suite sont au pâturage toute l'année. Les brebis ne rentrent au bâtiment que pour des mises à l'abri occasionnelles, lors des mises bas. Côté matériel, l'éleveur a fait peu d'investissements, mais l'ergonomie est l'un des points faibles du système. À l'exception des minéraux qu'il achète à l'extérieur, toute l'alimentation est produite sur les 104 hectares de la ferme : prairies permanentes et temporaires, méteil et maïs en guise de concentrés, choux et betteraves pour les agneaux. Avec une sélection génétique "naturelle", sélectionnant les animaux les plus rustiques, Freddy Gauvrit a mis en cohérence les caractéristiques de ses animaux avec la recherche de sobriété du système. Tous les agneaux sont vendus en direct, à 50 % dans des magasins locaux et à 50 % directement aux consommateurs.
3R : Rencontres Recherches Ruminants : Les 7 et 8 décembre 2022 26ème édition
La 26ème édition des 3R (Rencontres Recherches Ruminants) s'est tenue, à Paris, les 7 et 8 décembre 2022. Ce recueil compile tous les textes, issus de travaux de recherche sur les élevages de ruminants, présentés lors de cette édition. Ces textes sont organisés thématiquement : - Élevage et société ; - Renouvellement des actifs, attractivités des métiers, nouveaux modèles dinstallation ; - Alimentation ; - Autonomie protéique ; - Nouveaux aliments et nouveaux fourrages ; - Génétique ; - Lélevage et la valorisation des jeunes animaux ; - Élevage et changement climatique ; - Environnement ; - Bioéconomie et économie circulaire ; - Économie ; - Reproduction ; - Santé ; - Qualité des produits ; - Sécurité des aliments ; - Mixité dans les systèmes délevage, polyculture-élevage, exploitation et territoire ; - Système d'élevage ; - Bien-être animal ; - Équipement et logement.
« Une autre forme dagriculture bio »
Theresa REBHOLZ, AuteurLe FiBL mène, depuis 2007, le programme SysCom, au Kenya, en Inde et en Bolivie. Ce programme vise à comparer des systèmes biologiques et conventionnels dans des régions tropicales et subtropicales, afin de savoir si la bio peut être un mode de production résilient sous les tropiques. Les essais, menés depuis 15 ans, se concentrent sur des cultures importantes pour ces pays. Les résultats sont évalués en matière de rendement, de santé des plantes et de fertilité des sols. Ces essais sont réalisés en collaboration avec des organisations partenaires locales. Les résultats prouvent que lagriculture biologique fonctionne bien en région tropicale et subtropicale, et quil est important quelle repose sur une approche systémique. Par exemple, en Bolivie, des essais ont comparé des monocultures à des systèmes agroforestiers ; et la différence de résultats a été plus importante entre monoculture et agroforesterie, quentre agriculture bio et conventionnelle. Afin de transmettre ces enseignements aux agriculteurs locaux, des visites sont organisées sur les différents sites dexpérimentation. En Afrique, ces enseignements sont aussi diffusés via des « knowledge hubs ». En Bolivie, des partenaires locaux assurent la vulgarisation. Ce programme a remporté le Prix Shift, qui distingue des projets agroécologiques qui favorisent le développement durable et qui contribuent à la transformation des systèmes alimentaires.
Biodynamic farming as a resource for sustainability transformations: Potential and challenges
C. RIGOLOT, Auteur ; M. QUANTIN, AuteurLagriculture biodynamique est de plus en plus populaire, mais elle est toujours considérée comme une pseudo-science par une partie de la communauté scientifique. Cet article aborde la place de la recherche scientifique au sein de lagriculture biodynamique. Il commence par une présentation de la biodynamie : de son développement actuel, de ses fondements et de ses trois principes spécifiques : 1 - la ferme vue comme un organisme vivant ; 2 - les préparations biodynamiques ; 3 - les rythmes cosmiques. Il montre ensuite que les approches scientifiques pragmatiques sont compatibles avec lagriculture biodynamique. Des études anthropologiques démontrent que les croyances et la spiritualité liées à lagriculture biodynamique contribuent à une relation de soin unique entre les agriculteurs et la nature. Cependant, contrairement aux idées reçues, les agriculteurs en biodynamie se montrent ouverts aux connaissances scientifiques, quils parviennent à combiner de manière créative avec des savoirs empiriques et spirituels. Les études holistiques multicritères sur les fermes biodynamiques (encore rares) suggèrent que les performances globales de durabilité sont tout à fait satisfaisantes. Lagriculture biodynamique a aussi déjà prouvé son utilité dans le cadre de projets de recherche-action transdisciplinaires sur la durabilité des systèmes. Lagriculture biodynamique peut donc être une ressource précieuse pour réenchanter lagriculture, de manière comparable et complémentaire aux savoirs autochtones. Néanmoins, elle ne doit pas être considérée comme une panacée, et son organisation, ainsi que le rôle majeur des croyances soulèvent des préoccupations légitimes. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les avantages et les difficultés spécifiques à la biodynamie. Trois perspectives de recherche ont été identifiées : 1 - la prise de décision des agriculteurs en biodynamie ; 2 - la conception et lévaluation des systèmes biodynamiques ; 3 - les voies de transition.
Compilation bibliographique sur les scénarios, les prospections et les questionnements liés à lélevage de ruminants à lhorizon 2030-2050
Cette compilation bibliographique regroupe une cinquantaine de références, éditées entre 2008 et début 2022, autour des scénarios prospectifs, des études prospectives et des controverses liés à lélevage, et plus particulièrement à lélevage biologique de ruminants, à lhorizon 2030 et 2050. Les études et scénarios prospectifs qui questionnent les systèmes alimentaires et les systèmes agricoles en abordant des thématiques pouvant impacter lélevage (ex : place des protéines animales dans les régimes alimentaires, rôle des effluents délevage dans la fertilisation et les flux dazote) ont également été pris en compte. Ces références ont été extraites de la Biobase, la plus importante base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique qui réunit actuellement plus de 43 000 références documentaires. Les documents sélectionnés ont été classés selon léchelle géographique considérée (échelle mondiale, européenne, nationale ou régionale) et selon les grandes thématiques abordées (environnement, économie et sociologie). Cette compilation bibliographique a été réalisée dans le cadre du projet BioViandes (tranche 2, 2021-2022), dont une des actions consiste à mener collectivement un travail de réflexion et de prospective sur le développement et la durabilité des filières viandes biologiques basées sur lherbe dans le Massif Central.
La durabilité influence de plus en plus les décisions dachat
Hanna STOLZ, Auteur ; Ann SCHÄRER, AuteurTous les deux ans, le FiBL réalise une enquête sur la consommation de produits biologiques en Suisse. Le « Baromètre bio Suisse 2020 » montre, par rapport à celui de 2018, que la proportion de consommateurs qui achètent « très souvent » ou « presque toujours » des denrées alimentaires bio a presque doublé pour atteindre 47 %. Cette forte augmentation sexplique en grande partie par la pandémie de Covid 19 : les gens ont plus mangé chez eux, et moins en restauration hors domicile, où il est difficile de trouver une offre bio. Dailleurs, les résultats de cette enquête montrent que les consommateurs aimeraient trouver plus de repas bio et végétariens en restauration hors domicile. En Suisse, la durabilité de la production alimentaire et de la consommation devient un critère de plus en plus important dans les actes dachat. La majorité des consommateurs veulent éviter le gaspillage alimentaire, favoriser les produits locaux et réduire lutilisation de produits phytosanitaires de synthèse. Cependant, ils ont encore du mal à identifier les produits bio et leurs décisions dachat sont souvent prises sur la base de suppositions. Ils sont, en effet, souvent perdus dans la jungle des labels. Ils ne savent pas non plus ce qui distingue concrètement un produit biologique dun produit conventionnel.
Echanger et partager ses résultats entre groupes de maraîchers ; Le Tour de Provence des collectifs maraîchers
Agnès CATHALA, AuteurLe Groupement régional des Civam de Provence-Alpes-Côte dAzur anime un programme déchanges de pratiques entre collectifs de maraîchers en transition agroécologique (AB, Groupe Dephy ). Il pilote le projet « Systèmes maraîchers agroécologiques en Méditerranée » (SMAEM), en lien avec la fédération régionale des Civam dOccitanie qui pilote une action similaire. Le projet SMAEM compte 3 objectifs : favoriser léchange entre collectifs de maraîchers engagés dans une démarche agroécologique, faire connaître ces collectifs et leurs résultats auprès des producteurs en zone méditerranéenne, et compléter un outil de diagnostic de durabilité adapté au maraîchage. Une brochure a été diffusée suite à un recensement conduit en 2020, en interrégional, sur les collectifs existants et leurs objectifs. Ainsi, 23 groupes de maraîchers ont été identifiés, travaillant sur trois grands thèmes : les pratiques agroécologiques, lévaluation de la durabilité et la coopération entre maraîchers. Des rencontres intergroupes ont été réalisées : un séminaire interrégional en distanciel en 2021 et une série de 4 journées de rencontre, « le Tour de Provence des collectifs Maraîchers », toutes organisées dans une exploitation et dans un département différents, au sein de la région PACA. Ces journées permettent de mettre en avant le collectif « local » et ses résultats. Organisées en invitant à chaque fois une classe de BPREA, ces journées permettent aussi de faire le lien avec lenseignement. Ces temps de partage, bien accueillis, ont été riches en échanges et les maraîchers en redemandent : un bon augure pour la suite du projet.
Élevages au pâturage et développement durable des territoires méditerranéens et tropicaux : Connaissances récentes sur leurs atouts et faiblesses
Alexandre ICKOWICZ, Auteur ; Charles-Henri MOULIN, Auteur ; Claire AUBRON, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2022Les élevages familiaux de ruminants au pâturage, en territoires méditerranéens et tropicaux, contribuent directement à huit des dix-sept objectifs du développement durable (ODD) du programme des Nations Unies pour 2030. Ces élevages ont été longtemps en marge des efforts d'investissement en agriculture. Ils disposent, néanmoins, d'atouts indéniables pour répondre à ces ODD, en interaction avec d'autres formes d'élevage présentes dans les territoires. Cependant, ils font face aussi à un ensemble de contraintes qui remettent en question leur pérennité. La synthèse interdisciplinaire présentée ici vise à répondre à trois questions essentielles : Comment renforcer les capacités d'adaptation de ces élevages pour répondre aux changements climatiques, sociaux et économiques ? Comment améliorer leur efficience à différents niveaux d'organisation et aux plans social, économique et environnemental ? Enfin, comment ces élevages peuvent-ils contribuer aux processus d'innovation pour la transition agroécologique ? Cet ouvrage sappuie sur les recherches publiées récemment par l'UMR Selmet (Cirad-INRAE-Institut Agro) portant sur une diversité de sites dans le monde et dans un large partenariat international. Il s'adresse à la communauté enseignante et scientifique, aux étudiants, aux acteurs du secteur de l'élevage et des territoires, intervenant aux différentes échelles de décision dans ces territoires.
La face cachée de nos consommations : Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?
Philippe POINTEREAU, Auteur ; Augustin BILLETDOUX, Auteur ; Isabelle CHAROTTE, Auteur ; ET AL., Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2022Cette étude, menée par Solagro, apporte un éclairage sur la question des importations françaises. Elle sest intéressée aux surfaces agricoles et forestières qui produisent des produits importés par la France pour produire des biens de consommation courants, dordre alimentaire (viande, café, cacao, etc.) et non-alimentaire (coton, caoutchouc, bois duvre, etc.). Elle présente les différents impacts (environnementaux, sociaux, économiques) induits par lexploitation de ces surfaces à lautre bout de la planète. Loriginalité de cette étude repose sur le fait quelle ne quantifie pas seulement les importations en euros et en tonnes de marchandises, mais qu'elle mesure aussi ces importations en surfaces, ce qui permet de souligner les enjeux environnementaux. La France est exportatrice nette de 2,7 millions dhectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux dimports et dexports. La France reste, en effet, très dépendante de létranger. Les produits importés nécessitent une surface de 14 millions dhectares (soit un quart de la surface de la France), et la plupart de ces produits génèrent de fortes pressions environnementales dans les pays exportateurs : déforestation, assèchement des nappes phréatiques, usage massif de pesticides... Ce document effectue un focus sur huit principaux produits importés en France (le soja, le cacao, le café, lhuile de palme, le coton, les fruits et légumes, les produits issus du bois, ainsi que les produits issus de la pêche et de laquaculture) et détaille les conséquences. Il présente également des leviers pour réduire lempreinte carbone de ces produits importés : sobriété, efficience, relocalisation, substitution et équité.
Farm level environmental assessment of organic dairy systems in U.S.
Horacio A. AGUIRRE-VILLEGAS, Auteur ; Rebecca A. LARSON, Auteur ; Nicole RAKOBITSCH, Auteur ; ET AL., AuteurAfin de mieux connaître les impacts environnementaux de l'élevage laitier biologique et d'évaluer les pratiques alternatives, cette étude a évalué, par une analyse de cycle de vie (ACV), 14 types d'élevages laitiers biologiques dans quatre régions des États-Unis. Ses auteurs ont pour cela utilisé un modèle d'ACV à l'échelle de la ferme pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre, la séquestration du carbone par les prairies et les cultures, les émissions de NH3, l'utilisation de diverses ressources (énergie fossile, terres et eau) et le potentiel d'eutrophisation. Des pratiques comme le stockage du fumier et la production d'énergie renouvelable présentent un fort impact. D'un point de vue méthodologique, les résultats des quatorze systèmes étudiés présentent des tendances différentes selon l'unité d'étude choisie (/ha, /animal, /kg de lait produit). Cette étude présente une procédure qui pourra être mise en uvre dans d'autres études ACV liées au secteur laitier ou à l'agriculture et qui peut être à l'origine de discussion sur le sujet.
Ferme de Merval : "Un système autonome et économe, avec l'humain au coeur du projet"
Agnès CATHALA, Auteur ; Bertrand CAILLY, AuteurBertrand Cailly a pris les rênes de l'exploitation du Lycée agricole du Pays de Bray, en Normandie, en 2017, alors que celle-ci finalisait sa période de conversion à l'agriculture biologique. Avec son équipe de neuf salariés, il a alors engagé de profonds changements dans le fonctionnement de la ferme, avec l'objectif, tout d'abord, de redresser la situation économique délicate dans laquelle se trouvait l'exploitation. Il a ainsi favorisé la diversification, une meilleure cohésion entre les ateliers et une forte recherche d'autonomie : outre le troupeau laitier dont 83 % du lait est transformé à la ferme, l'exploitation compte 12 hectares de pommiers (avec atelier de transformation) et 17 hectares en agro-arbo-api-foresterie, associant pommiers, arbres mellifères, céréales, ruches et pâturage. L'alimentation du troupeau est en tout herbe, le bois de taille est broyé et utilisé comme litière pour les vaches, le lactosérum est utilisé pour lutter contre les maladies cryptogamiques sur fruitiers... Autant d'exemples d'une transformation réussie, qui s'est de plus traduite par une augmentation des salaires et de bons résultats économiques.
Integrating agri-environmental indicators, ecosystem services assessment, life cycle assessment and yield gap analysis to assess the environmental sustainability of agriculture
Jacques-Eric BERGEZ, Auteur ; Audrey BÉTHINGER, Auteur ; Christian BOCKSTALLER, Auteur ; ET AL., AuteurOutre sa fonction de production (alimentation, fibres, combustibles), l'agriculture a des impacts sur la santé humaine et sur les écosystèmes. Des politiques publiques sont mises en place pour limiter, voire pour éviter ces impacts, mais l'évaluation de ces politiques et de leurs effets réels reste un défi. Dans cet article, les auteurs proposent un cadre conceptuel innovant pour évaluer ces politiques. Ce cadre représente le système global comme quatre sous-systèmes (appariés deux à deux) et leurs interactions : l'agriculture et le reste du monde ; le système socio-économique et le système écologique. Ensuite, un ensemble d'indicateurs environnementaux ont été développés et des approches existantes ont été mobilisées : l'analyse du cycle de vie, l'analyse des services écosystémiques, l'analyse des écarts de rendement et les indicateurs agro-environnementaux. L'utilisation conjointe de ces quatre approches a permis d'aboutir à une vision plus globale de l'impact des politiques publiques mises en uvre. Cette réelle avancée nécessite encore des travaux complémentaires afin d'aboutir à un outil opérationnel.
Lien entre performance environnementale et performance économique des élevages bovins lait français à travers trois stratégies économiques
B. GODOC, Auteur ; E. CASTELLAN, Auteur ; A. VIGAN, Auteur ; ET AL., AuteurCet article étudie le lien entre les performances économiques et les performances environnementales des exploitations laitières au regard de trois classes dexploitations ayant mis en place des stratégies économiques contrastées : les « valorisateurs », les « économes » et les « productifs ». Les valorisateurs sont souvent sur des surfaces plus petites, en bio ou en AOP, avec un prix du lait élevé. Le traitement de la base de données du dispositif INOSYS - Réseaux dÉlevage, de 2009 à 2017, a permis la reconstitution de ces trois classes par analyse factorielle des données. Lanalyse du cycle de vie, selon la méthode CAP2ER®, a été utilisée pour estimer la contribution de chaque groupe à quatre enjeux environnementaux : les émissions de gaz à effet de serre, la consommation dénergie, les pertes dazote vers lair et vers leau. Les résultats diffèrent significativement entre chaque groupe. Pour un prix du lait équivalent, la voie « économe » est plus performante sur lensemble des critères environnementaux que la voie « productive ». Aussi, il apparaît quau sein de ces trois groupes, les exploitations les plus vertueuses dun point de vue environnemental sont également les plus performantes dun point de vue économique. Cette étude contribue à la compréhension du lien entre deux piliers de la durabilité des fermes laitières et démontre une synergie entre la réduction des impacts environnementaux et la viabilité économique.
Linking the diversity of ecologisation models to farmers' digital use profiles
Eléonore SCHNEBELIN, AuteurLa digitalisation est promue par les acteurs privés et publics comme un moyen de contribuer à lécologisation de lagriculture. Cette idée reste cependant controversée. Le débat est dautant plus crucial quil existe différents modèles décologisation et que lagriculture connaît de nouveaux niveaux dindustrialisation. Dans la littérature, lusage du numérique en agriculture a principalement été abordé dans une perspective dadoption, mais il a rarement été relié à lécologisation des pratiques. Cette étude a cherché à définir les profils dusage numérique des agriculteurs et à expliquer comment ils sarticulent avec les modèles décologisation. Dans le cadre de ces travaux, une distinction a été réalisée entre les technologies liées à la production et celles liées à l'information. Des entretiens ont été réalisés auprès de 98 agriculteurs basés en Occitanie. Les résultats montrent quil existe une diversité de profils numériques. Grâce à une méthodologie mixte, ces profils ont été reliés à un ensemble de variables représentant la transformation écologique et économique de l'agriculture. Globalement, certains profils numériques ont été reliés à la poursuite de lindustrialisation de lagriculture, avec une écologisation faible ou symbolique. Certains usages numériques ont, néanmoins, été reliés à de nouvelles formes décologisation fondées sur la substitution des intrants. Les résultats de cette étude montrent ainsi que lutilisation du numérique ne semble pas systématiquement soutenir une écologisation de lagriculture. Ils mettent aussi en évidence le risque dun modèle unique de digitalisation qui ne favoriserait quun seul type de parcours décologisation.
Livre blanc : Quelle méthanisation soutenable pour le réseau des agriculteur.rice.s bio dIlle-et-Vilaine ?
Sonia FRETAY, Auteur ; Laura TOULET, Auteur ; AGROBIO 35, Auteur | CESSON-SÉVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : AGROBIO 35 | 2022La Commission Énergie et Climat dAgrobio 35 sest entourée de plusieurs experts afin de se positionner et détablir des propositions pour que les projets de méthanisation agricole soient soutenables et quils nentrainent pas de dérives. Après plus dun an de travail, une vidéo, une note de positionnement et un livre blanc présentent les réflexions et les conclusions de cette Commission. Le livre blanc commence par apporter des éléments permettant de mieux comprendre les enjeux liés à la méthanisation : historique, grands principes de fonctionnement, bilan environnemental et social (impacts climatiques, sur la qualité de lair, agronomiques ). Il effectue également un point sur le contexte en Ille-et-Vilaine en apportant des chiffres sur le développement de la filière méthanisation sur ce territoire, ainsi que des observations et des ressentis partagés par des acteurs de terrain. Ce livre blanc réalise ensuite un bilan sur les intérêts et les limites de la méthanisation, avant de présenter un « Cahier des charges de la méthanisation vertueuse pour le groupement des agriculteurs bio dIlle-et-Vilaine ».
Le Manuel de l'Agriculture paysanne
Le Manuel de lAgriculture paysanne, édité par la FADEAR (Fédération des associations pour le développement de l'emploi agricole et rural), est un ouvrage qui permet de découvrir l'agriculture paysanne et de réaliser un diagnostic sur une ferme. Il présente d'abord l'historique et les grands fondements de l'agriculture paysanne (création, définition, principes ), puis détaille des critères et des indicateurs de lAgriculture paysanne, pouvant constituer une grille d'analyse et permettant d'appréhender le fonctionnement global des fermes. Le diagnostic s'appuie sur 6 thèmes, chacun accompagné de critères : - Le travail avec la nature (biodiversité, gestion de la fertilité des sols...) ; - La qualité des produits (mode de production...) ; - L'autonomie (décisionnelle, économique...) ; - La transmissibilité (vivabilité, viabilité...) ; - Le développement local et la dynamique territoriale (implication locale, activité d'accueil) ; - La répartition des volumes et des moyens de production.
Micro-Level Sustainability Transition Pathways of Institutional Food Services in France
Guillaume MARTIN, Auteur ; Lise PUJOS, Auteur ; Marie-Benoît MAGRINI, AuteurA ce jour, assez peu d'études se sont intéressées aux pratiques de transition durable mises en uvre dans le secteur de l'agroalimentaire, et notamment dans les services de restauration institutionnels, en particulier au niveau microéconomique. Aussi, les auteurs de l'étude présentée ont interrogé 29 chefs cuisiniers en France, afin de mieux connaître les voies de transition possibles à l'échelle d'une unité de restauration. Quatre pratiques principales ont été considérées : l'introduction d'aliments issus de l'agriculture biologique, l'introduction d'aliments ultra-transformés, les repas végétariens et la gestion des déchets. Les résultats ont mis en évidence quatre profils d'unités de restauration institutionnelles selon les types de changements : - Les pionniers, avec une transformation rapide ; - Les émancipés, avec une transformation soudaine ; - Les marins : transition sage et systémique ; - Les bâtisseurs : transition progressive. Ces profils sont liés principalement à la diversité des contextes de transition, aux ressources et contraintes internes (comme les compétences) et externes (comme la présence de fournisseurs locaux). Cette étude empirique originale a révélé la diversité et la faisabilité des voies de transition vers plus de durabilité dans la restauration collective. Elle a également montré que celles-ci ne nécessitent pas d'augmentation déraisonnable des ressources. Afin de permettre le développement de telles pratiques, les auteurs préconisent la diffusion de témoignages sur des transitions réussies, ainsi que le développement d'outils de diagnostic.
Les Notes de La Fabrique Ecologique Fondation pluraliste de lécologie : Note ouverte à la co-construction citoyenne : Les prairies et lélevage des ruminants au cur de la transition agricole et alimentaire
François DEMARQ, Auteur ; Christian COUTURIER, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (150-154 Rue du Faubourg Saint Martin, 75 010, FRANCE) : LA FABRIQUE ECOLOGIQUE | 2022Les transitions agricoles et alimentaires, notamment dans le domaine de lélevage, sont indispensables pour faire face à lurgence écologique et aux enjeux sanitaires. Ces transitions savèrent néanmoins complexes. Cette Note, dédiée aux élevages de ruminants, sattèle à résoudre la contradiction apparente entre le besoin de protéger les prairies permanentes (pour le stock important de carbone quelles abritent dans leurs sols et pour les services écosystémiques quelles rendent à lagriculture et à la société) et la nécessité de réduire les émissions de méthane dues aux ruminants (environ 9 % des émissions de gaz à effet de serre de la France), tout comme notre consommation de protéines animales (pour suivre les recommandations de santé publique), ce dernier point impliquant de réduire la place de lélevage dans la production agricole. Pour tenter de trouver un compromis, cette Note apporte des éléments de réflexion et de discussion articulés en deux parties : la première détaille les multiples enjeux auxquels doit répondre et faire face lélevage de ruminants ; la seconde offre une vision et des propositions pour un avenir durable des élevages de ruminants à lhorizon 2050. Ce document est le fruit dun groupe de travail constitué dexperts. Il est ouvert à la co-construction citoyenne : tout citoyen peut contribuer à son amélioration en faisant des commentaires ou en proposant des amendements précis. À lissue d'une période dédiée aux amendements, le groupe de travail se réunira pour retenir les ajouts pertinents.
Nouveau label de la Fnab : Biodiversité et social : deux briques en plus
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDans l'objectif de faire progresser la bio et de combler les lacunes du cahier des charges bio européen, la FNAB, Fédération nationale d'agriculture biologique, développe un nouveau label privé qui se veut être le reflet des valeurs de l'organisation : production d'une alimentation saine, mais aussi respect de l'environnement, de l'humain, du bien-être animal et du climat. Début 2022, deux premières briques de ce label ont été présentées. La première concerne les aspects sociaux de l'agriculture bio, à travers neuf critères relatifs à l'ensemble des personnes travaillant sur les fermes, et ce, afin de "créer les conditions de travail et de vie des acteurs agricoles favorisant leur épanouissement". La seconde, avec onze critères, vise à améliorer les performances des exploitations bio en matière de préservation de la biodiversité.
Position paper on sustainability labelling & the Planet-score - September 2022
Ce document présente la position dIFOAM-Organics Europe vis-à-vis des propositions d'étiquetage reflétant la durabilité des denrées alimentaires au sein de lUnion Européenne. IFOAM-Organics Europe soutient la lutte contre le greenwashing et soutient l'intention de la Commission Européenne d'accroître la visibilité de l'impact environnemental des denrées alimentaires (de leur production et à leur consommation). Toutefois, IFOAM-Organics Europe est préoccupé par : 1 - la pertinence de la méthodologie choisie pour mesurer l'impact environnemental des produits alimentaires, et sa capacité à prendre en compte les externalités positives et négatives des différents modes de production ; 2 limpact des choix méthodologiques d'affichage sur les signaux envoyés aux consommateurs, et par les modèles agricoles (plus ou moins durables) favorisés par cette méthodologie. La méthodologie choisie influencera, en effet, les directions et les évolutions du système alimentaire européen. A ce stade et sans aucune correction, la méthodologie d'analyse du cycle de vie (ACV), à la base de l'Empreinte Environnementale Produit (PEF), conduit à une « continuité avec le système intensif actuel ». IFOAM-Organics Europe propose d'utiliser le PEF comme base, mais de le mettre à jour, et de le compléter par dautres indicateurs pour mieux prendre en compte les externalités (effets sur la biodiversité, sur le bien-être animal ). Le Planet-score, autre étiquetage proposé, est justement basé sur le PEF, mais complété par des indicateurs supplémentaires. Selon IFOAM-Organics Europe, la méthodologie du Planet-score a fait ses preuves et elle est capable daccompagner la transition des systèmes alimentaires.
Rapport d'activités 2021
En cette période où la crise sanitaire et le conflit russo-ukrainien confirment la fragilité des systèmes agricoles et alimentaires français, la Présidente de l'Institut rappelle la nécessité de s'engager vers un système de production soutenable et durable est indispensable. Dans ce rapport d'activités 2021, l'ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) présente les travaux auxquels les équipes de l'Institut, ainsi que leurs partenaires, contribuent. Ces travaux s'articulent autour de trois axes : 1 - Axe AGRI : Développer des systèmes agricoles bio diversifiés, résilients et durables : Renforcer la durabilité, la résilience et la multi-performance des systèmes de production en polyculture-élevage ; - Renforcer la durabilité, la résilience et la multi-performance des systèmes de production végétale ; - Mobiliser les ressources génétiques et leur biodiversité ; - Maîtriser l'utilisation des intrants pour plus de durabilité ; 2 - Axe ALIM : Développer des systèmes alimentaires bio et durables pour des produits sûrs, sains, bons et accessibles ; 3 - Axe SOCIETE : Accompagner les transitions en mobilisant l'intelligence collective : Placer l'AB au cur des systèmes alimentaires pour accompagner les transitions socio-écologiques.
Rencontre technique Légumes en agriculture biologique
Alice RICHARD, Auteur ; Hervé MAILLET, Auteur ; Laetitia LERAY, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (97 Boulevard Pereire, 75 017, FRANCE) : CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes) | 2022Une rencontre technique, co-organisée par le CTIFL et l'ITAB et consacrée aux légumes en agriculture biologique, s'est tenue, le 29 novembre 2022, à Balandran (30). L'objectif de cette rencontre était de présenter, aux producteurs, aux techniciens et aux chercheurs, les dernières connaissances scientifiques et techniques sur la production et la commercialisation des légumes biologiques. Les interventions ont porté sur des enjeux et des questionnements auxquels fait face la filière : marché des légumes biologiques, gestion des punaises et réduction du travail du sol. Les supports d'intervention portent sur les thématiques suivantes : - État des lieux du marché des légumes biologiques ; - Tendances et pratiques observées sur la production et le marché des légumes bio ; - Diversité des punaises en cultures légumières : Présentation des ravageurs et des auxiliaires les plus importants ; - Leviers biologiques pour le contrôle des punaises phytophages en cultures légumières ; - MELYS : Stratégies de luttes Mécaniques et alternatives contre LYguS spp. en cultures légumières ; - Favoriser la fertilité biologique du sol et la durabilité des systèmes de productions végétales face aux dérèglements climatiques ; - Améliorer la fertilité du sol en production de melons AB grâce à la réduction du travail du sol et à des apports d'amendements organiques ; - Projet SEFerSol : Améliorer la Fertilité du sol par des méthodes innovantes ; - Persyst : Un projet collaboratif sur la fertilité du sol en système maraîcher ; - Réduire et arrêter le travail du sol, un changement systémique : Retours d'expériences du GIEE MSV Drôme-Ardèche.
Les soutiens publics aux éleveurs de bovins Période 2015 à 2022
Lélevage bovin est une composante significative de lagriculture française : en 2020, il représentait 91 123 exploitations et occupait 32,7 % de la surface agricole utile française. Il est de loin le secteur agricole le plus subventionné, à raison de 4,3 milliards deuros daides publiques par an. Cette enquête, menée par la Cour des comptes, vise à chiffrer les soutiens publics apportés à lélevage bovin et à en évaluer les résultats au regard des objectifs qui leur sont assignés. Grâce à ces aides massives, la France occupe en matière de production de viande la première place européenne en matière de production de viande et la deuxième en matière de lait. Toutefois, ce soutien ne garantit pas la pérennité des élevages, dont le modèle économique est fragile et dont la viabilité dépend fortement du niveau daides publiques. La situation est particulièrement préoccupante pour les élevages allaitants. En plus des faiblesses au niveau de leur modèle économique, ces élevages sadaptent difficilement aux évolutions de la consommation et pâtissent du manque de structuration de la filière (une partie des aides est captée par des acteurs en amont et en aval de la filière, et les éleveurs ne sont pas en bonne position pour négocier avec eux). Côté environnemental, lélevage bovin bénéficie datouts : valorisation de terres non arables, maintien des paysages ruraux, stockage de carbone Cependant, en particulier pour les systèmes de production peu herbagers, ces atouts ne suffisent pas à compenser les impacts des intrants, de l'importation de tourteaux de soja et des émissions de gaz à effet de serre (notamment de méthane). Ainsi, pour la Cour des comptes, le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane appelle à une diminution du cheptel, accompagnée dune baisse de la consommation de viande. La Cour des comptes préconise de clarifier la politique de soutien à l'élevage bovin, en visant de meilleures performances économiques et sociaux-environnementales, et en se tournant vers un système daides individualisées.
Summary for policymakers of the thematic assessment of the sustainable use of wild species of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services
Dans le monde, de nombreuses espèces sauvages, animales et végétales, sont utilisées par l'homme pour répondre à divers besoins : alimentation, médecine, construction, énergie, voire même traditions (cérémonies rituelles) ou encore loisirs. Il apparaît que ces usages - très variables en fonction des types d'utilisation, de leurs échelles et des contextes socio-écologiques - peuvent avoir une importance toute particulière dans certaines cultures. Dans ce rapport, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) présente ses principales conclusions concernant l'évaluation de la durabilité des usages d'espèces sauvages sous l'angle des pratiques, des contextes environnementaux et spatiaux, des communautés humaines, des politiques, des systèmes de gouvernance et des institutions. L'objectif est de renforcer la durabilité de ces usages (au-delà de la valeur d'existence des espèces concernées) et identifier les défis et les opportunités qui garantissent et favorisent cette durabilité. L'enjeu est ainsi de réduire et, à terme, d'éliminer les pratiques non durables, voire illégales, au sein des écosystèmes et de renforcer les pratiques et les mesures durables. Ce rapport, qui s'appuie sur de précédentes évaluations réalisées par l'IPBES, aborde donc : - la situation et les tendances de l'usage des espèces sauvages ; - les éléments et conditions-clés pour l'usage durable des espèces sauvages ; - les voies et leviers pour promouvoir et renforcer un usage durable des espèces sauvages.
Systèmes de production alimentaire durables et solidaires : Diversifier pour + de durabilité ?
Marine BENOISTE, Auteur ; Pascal AUBREE, AuteurLa diversification - du système de culture au territoire, en passant par l'exploitation - devient un enjeu fort pour induire un changement de modèle, la forte spécialisation des fermes et des régions présentant de nombreuses limites. Dans les Landes, lors des rencontres Civam, la diversification pour des systèmes de production alimentaire plus durables et solidaires était au cur des débats. Dans cette région, avec des élevages de canards particulièrement spécialisés, il serait nécessaire de produire moins de maïs pour laisser la place à d'autres cultures. Dans cette optique, des initiatives se montent, à l'image de la coopérative Oléandes, qui produit des huiles de tournesol et de colza biologiques et conventionnelles. Parmi les agriculteurs ayant apporté leurs témoignages, figure Vivien Grandin, éleveur de bovins allaitants bio, qui produit également des légumes de plein champ pour la restauration collective et les circuits longs.
Zéro pesticide : Un nouveau paradigme de recherche pour une agriculture durable
Florence JACQUET, Auteur ; Marie-Hélène JEUFFROY, Auteur ; Julia JOUAN, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2022L'usage des pesticides chimiques est une préoccupation sociétale majeure en raison de leurs impacts négatifs sur l'environnement et la santé. Le Programme prioritaire de recherche (PPR) « Cultiver et Protéger Autrement », piloté par INRAE, joue un rôle structurant dans l'évolution des communautés scientifiques et dans l'émergence de fronts de science permettant une protection des cultures sans pesticides. L'objectif de l'ouvrage est d'expliquer les bases de cette stratégie et les principes d'actions. En se fixant un cap zéro pesticide, la recherche tente de dépasser les verrous actuels et de produire des innovations de rupture dans les champs biotechniques et socio-économiques.
Affichage environnemental alimentaire : révéler les visions pour construire un compromis politique
Laura BRIMONT, Auteur ; Mathieu SAUJOT, AuteurLaffichage environnemental (AE) des produits alimentaires est en cours de développement en France. Des expérimentations ont été mises en place, afin de développer un dispositif daffichage concret. LAE présente un réel intérêt pour la transition agroécologique, puisquil peut influencer le choix des consommateurs et ainsi contribuer à faire évoluer le modèle agricole. Toutefois, la mise en place dun AE officiel impose de surmonter des difficultés méthodologiques et scientifiques complexes, tout en arbitrant entre différentes priorités politiques. Cest pourquoi lIddri (Institut du développement durable et des relations internationales), groupe de réflexion indépendant, fondé en 2001, qui vise à faciliter la transition vers le développement durable, a réalisé un travail danalyse permettant didentifier les régimes alimentaires et les visions du système agricole implicitement privilégiés par les différents dispositifs daffichage proposés dans le cadre de lexpérimentation sur le futur AE. Cette étude commence par apporter des éléments de contexte, en présentant l'utilité d'un AE, puis en expliquant les enjeux scientifiques, méthodologiques et politiques dun AE reposant sur une analyse du cycle de vie (ACV). Elle détaille ensuite les deux principales visions politiques dun système agricole et alimentaire durable, avant de comparer leur proposition respective dAE (lEco-score et le Planet-score). A travers cette analyse, lIddri souhaite aider à la prise de recul pour faciliter les arbitrages sur les options méthodologiques du futur AE.
Affichage environnemental : un défi pour les produits alimentaires !
Amélie BERGER, AuteurLa loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, votée en février 2020, prévoit de mettre en place un affichage environnemental sur les produits afin de fournir des informations aux consommateurs et de leur permettre dorienter leurs choix vers une consommation plus respectueuse de lenvironnement. Les produits alimentaires sont fortement concernés par la mise en place de cet affichage. En 2021, le gouvernement a lancé une expérimentation, coordonnée par lADEME et Inrae, afin de concevoir une méthode pour calculer limpact environnemental des produits alimentaires et pour le traduire en affichage. Cette méthode devait obligatoirement reposer sur une analyse du cycle de vie (ACV). Mais, comme lACV rapporte les impacts environnementaux au rendement, elle favorise ainsi les systèmes les plus intensifs. Elle présente aussi linconvénient de ne pas prendre en compte des critères importants de durabilité, comme le bien-être animal ou la biodiversité. Face à ces constats, lITAB et ses partenaires ont proposé un autre format daffichage, le Planet Score, qui prend également en compte, outre l'ACV : limpact sur le climat, le niveau de pesticides utilisés, limpact sur la biodiversité et le bien-être animal.
L'agriculture durable : lenjeu
L'ATOUT TREFLE, AuteurA loccasion du centième numéro de la revue « Latout Trèfle », la rédaction a choisi de (re)publier un article sur lagriculture durable. Ce dernier avait été rédigé à loccasion de la sortie de Latout Trèfle n°1, en janvier 1999. Bien quécrit il y a une vingtaine dannées, cet article est toujours dactualité. Il tente déclaircir ce quest réellement lagriculture durable en apportant des éléments de réflexion aux questions suivantes : Quelles idées se cachent derrière cette notion ? Comment est-elle née ? A quels enjeux répond-elle à court et à long terme ? Pour cela, larticle retrace un historique du développement durable et de lagriculture durable, en partant de 1987 (année où le concept de « développement durable » a fait son apparition officielle dans un rapport établi par le Premier Ministre norvégien) et en allant jusquau contexte et aux enjeux de la fin des années 90.
Lalimentation durable, un enjeu démocratique : Synthèse du projet Accessible
J-C. BALBOT, Auteur ; M. THEODORE, Auteur ; M. DALMAIS, Auteur ; ET AL., AuteurLaccès à une alimentation durable pour tous, notamment pour les personnes les plus démunies, représente un enjeu agricole, alimentaire et de justice sociale. En France, de plus en plus de personnes se déclarent insatisfaites de leur alimentation. Pour les plus précaires dentre elles, laide alimentaire est devenue la seule solution envisageable. Cette solution, initialement provisoire, finit par sinstaller dans la durée, ce qui met à mal les fonctions sociales, conviviales et citoyennes de lalimentation. Parallèlement, le système agricole actuel ne parvient pas à faire vivre tous ses producteurs dignement. Il a également tendance à surproduire et à générer un gaspillage alimentaire, dont une partie fournit laide alimentaire. Comment est-il possible quun système de production nourrisse mal un nombre croissant de consommateurs et ne permette pas à une partie de ses producteurs de vivre ? Le projet « Accessible » (2015-2019) a tenté de répondre à cette question. Il est le premier projet Casdar à associer des partenaires du secteur social. Il a permis de dresser un état des lieux de la précarité alimentaire en France et den comprendre les causes structurelles. Il a, pour cela, réalisé une analyse sur lensemble du contexte agricole et alimentaire. Il a également conduit au déploiement et à létude de plusieurs dispositifs daccès à lalimentation à léchelle locale. La synthèse de ces différents travaux propose une réflexion structurée sur les conditions permettant un accès à tous à une alimentation durable, des exemples et des outils de travail pour les acteurs locaux, ainsi que des ressources pour animer le débat public.
Améliorer l'efficacité et le confort de travail en maraîchage bio diversifié : exemple de la méthode Lean
Amandine GATINEAU, AuteurLa charge de travail en maraîchage diversifié est très importante. Elle impacte directement la rentabilité des fermes, ainsi que la santé des producteurs : il est donc important doptimiser le temps de travail, cest-à-dire en faire plus en moins de temps. La méthode Lean, initialement développée dans les entreprises Toyota après la Seconde Guerre Mondiale, cherche à améliorer la création de valeur en réduisant les gaspillages. Elle est applicable au maraîchage et se base sur trois étapes. La première étape consiste à organiser la ferme pour éviter les pertes de temps : trier les outils (éviter les objets inutiles, privilégier les outils polyvalents, simples et ergonomiques), ranger (les objets les plus utilisés doivent être les plus visibles), ordonner (organisation du personnel, aide à la communication et à la compréhension des consignes) et faire briller (avoir des espaces de travail lumineux, faciles à ranger et à nettoyer). La deuxième étape vise à identifier doù vient la valeur, cest-à-dire à savoir ce que veulent les acheteurs (ce sont eux qui donnent la valeur au produit). La dernière étape repose sur une amélioration de la production de la valeur, soit en réalisant des actions qui produisent de la valeur (ex : récolter) ou qui sont nécessaires à la production de la valeur (ex : désherber), soit en réduisant les actions qui napportent pas de valeur (ex : déplacements inutiles).
Belgique : la distribution bio en mutation
BIO-LINEAIRES, AuteurEn Belgique, le marché bio poursuit son évolution (fusions entre grossistes...). Du côté de la distribution, la chaîne hollandaise Ekoplaza s'implante, avec un tout premier magasin ouvert en novembre 2020 en Wallonie, et le rachat récent des 14 magasins de la chaîne belge Origin'o dans lesquels seront proposées les marques Ekoplaza. A Bruxelles, de petits grossistes "éthiques" ont fait leur apparition. Globalement, les enseignes bio belges sont confiantes, mais prudentes, en raison du fort développement du bio dans la grande distribution. La coopérative Färm a développé le programme "Färmoscope", qui propose un indicateur de durabilité des produits bio, visant à valoriser certaines valeurs et comportements qui lui sont chers : la production locale, la bio, l'éthique ou encore la transparence. Géraud Strens, de l'enseigne wallonne Ekivrac, apporte son témoignage sur l'évolution du marché bio en Belgique.
Can agroecology improve food security and nutrition? A review
Rachel BEZNER KERR, Auteur ; Sidney MADSEN, Auteur ; Moritz STÜBER, Auteur ; ET AL., AuteurL'agroécologie a d'ores et déjà été identifiée comme l'une des voies à développer pour mieux faire face à certains problèmes environnementaux et sociaux propres à la production alimentaire. Toutefois, l'impact du développement de l'agroécologie sur la sécurité alimentaire et la nutrition pose question, en particulier dans les pays en développement. Ainsi, les auteurs de ce document de synthèse se sont penchés sur de nombreuses études (datant de 1998 à 2019) pour apporter des réponses concrètes à ces inquiétudes. Une majorité d'études (78%) fournissent des résultats positifs quant à la mise en uvre de pratiques agroécologiques (diversification des cultures, intercultures, polyculture-élevage, agroforesterie, gestion des sols...) sur la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Globalement, plus les systèmes sont complexes - autrement dit diversifiés -, plus ils sont susceptibles d'avoir des impacts positifs en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.
Communication from the Commission to the European Parliament, the Council, the European economic and social Committee and the Committee of the regions on an action plan for the development of organic production
Ce document retranscrit le plan dactions établi par la Commission européenne pour développer lagriculture biologique en Europe. Ce plan est composé de trois axes : Axe 1 Lalimentation et les produits bio pour tous : stimuler la demande et garantir la confiance des consommateurs ; Axe 2 - En route vers 2030 : stimuler la conversion et renforcer toute la chaîne de valeurs ; Axe 3 Lagriculture biologique montre l'exemple : améliorer la contribution de l'agriculture biologique à la durabilité. Chaque axe est décliné en sous-parties (exemples pour lAxe 1 : promouvoir lagriculture biologique et le logo Eurofeuille, promouvoir les produits biologiques dans la restauration collective, prévenir les fraudes et augmenter la confiance des consommateurs ), au sein desquelles des actions concrètes sont détaillées. Au total, 23 actions différentes sont présentées.
Comparing productivity and feed-use efficiency between organic and conventional livestock animals
Ulysse GAUDARÉ, Auteur ; Sylvain PELLERIN, Auteur ; Thomas NESME, Auteur ; ET AL., AuteurEn agriculture biologique, les animaux d'élevage jouent un rôle important en fournissant des nutriments pour les terres cultivées (effluents délevage) et en procurant des aliments riches en nutriments pour la consommation humaine. Cependant, une vision globale sur la productivité de l'élevage bio manque. Cette étude a pour objectif de combler cette lacune en fournissant une première comparaison à léchelle mondiale des élevages biologiques et conventionnels. Pour cela, plusieurs critères ont été comparés (productivité animale, stratégie d'alimentation et efficience alimentaire) sur plusieurs espèces animales (bovins lait, porcins et volailles - poules pondeuses et poulets de chair). Les résultats montrent : 1 - une productivité animale inférieure de 12 % en bio ; 2 - des différences significatives dans la stratégie d'alimentation, en particulier en bovins lait biologiques, avec lutilisation dune proportion plus faible de concentrés et d'aliments en concurrence avec lalimentation humaine ; 3 une réduction de 14 % de lefficience alimentaire en bio (- 11 % pour les bovins lait biologiques et 47 % pour les poulets de chair) ; 4 l'efficience alimentaire réduite en bovins lait biologiques est compensée par une concurrence avec lalimentation humaine inférieure de 46 %. Ces résultats fournissent des informations essentielles pour modéliser l'expansion de l'agriculture biologique à léchelle mondiale.
Do organic standards have a real taste of sustainability? A critical essay
Felipe Alexandre DE LIMA, Auteur ; Daiane MÜLLING NEUTZLING, Auteur ; Marcus GOMES, AuteurLes normes biologiques visent non seulement à garantir le respect des exigences des consommateurs (notamment en termes de transparence), mais également à promouvoir des systèmes alimentaires durables. Elles sappuient essentiellement sur deux mécanismes : Les systèmes de certification par tierce partie (TPC) ou les systèmes de garantie participatifs (SPG). Actuellement, les impacts de ces mécanismes en matière de durabilité sont peu connus : les normes biologiques contribuent-elles à générer des systèmes alimentaires durables, dun point de vue social, écologique, économique et politique ? Cet essai critique a examiné ces deux mécanismes de contrôle et présente les potentiels et les pièges de l'institutionnalisation des normes biologiques. Il montre que les TPC ne sont pas garants de la durabilité globale des produits biologiques car ils se concentrent uniquement sur les aspects écologiques et économiques. Inversement, les SPG favorisent la durabilité sociale, écologique, économique et politique des systèmes alimentaires biologiques, en impulsant des dynamiques plus durables, telles que le rapprochement des agriculteurs et des consommateurs. Cependant, il est nécessaire dévaluer de façon critique les tendances du marché privé en ce qui concerne linstitutionnalisation des normes biologiques, celle-ci pouvant conduire à des contradictions avec les valeurs pionnières du mouvement bio.
Donner du sens aux actions durables
Florence RABUT, AuteurCet article retranscrit linterview de Guilhem Soutou, responsable de laxe « alimentation durable » à la Fondation Daniel et Nina Carasso. Cette fondation, totalement indépendante, créée en 2010, agit dans deux pays (la France et lEspagne) et soutient deux principaux domaines : lart et lalimentation durable. Concernant ce second domaine, la fondation se préoccupe de lensemble de la chaîne de valeurs et prend en compte les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Elle sintéresse notamment au commerce équitable, au climat, à la biodiversité, à la qualité nutritionnelle et à laccessibilité des produits de qualité pour les personnes moins aisées. La Fondation Daniel et Nina Carasso a essentiellement un rôle de mécénat, avec des dons sous forme de subventions. Pour cela, elle crée des appels à projets, monte des projets directement avec des acteurs ou investit (en dette ou en capital) dans des entreprises durables.
Dossier : Agriculture 2040 : Quel avenir pour lagriculture en France dans vingt ans ? Comment mangerons-nous en 2040 ?
Michel PETIT, Auteur ; Pierre GUY, Auteur ; Anne JUDAS, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier questionne le système agricole et alimentaire français de 2040. Le premier article répond à la question « Quel avenir pour lagriculture en France dans vingt ans ? ». Rédigé avec de nombreux contributeurs, principalement des agronomes, cet article partage différents points de vue sur les possibles évolutions de lagriculture et soulève un certain nombre de questions. Il fait notamment un point sur les controverses et les enjeux liés au milieu agricole, sur les deux visions de lagriculture qui saffrontent (productionniste vs préservationniste) et sur la nécessité de développer des systèmes agricoles durables pour concilier agriculture et biodiversité, mais aussi agriculture et société. Le second article se positionne du côté du consommateur : « Comment mangerons-nous en 2040 ? ». Il a été rédigé par Pascale Hébel, directrice du pôle consommation et entreprise du CREDOC (Centre de Recherche pour lÉtude et lObservation des Conditions de vie). Il présente les résultats dune enquête réalisée régulièrement auprès des consommateurs afin de mettre en avant lévolution de leurs besoins et de leurs désirs en matière dalimentation. Les résultats des enquêtes 2021 montrent, dun côté, une envie grandissante de manger des produits bio (qui sont souvent associés à des aliments de qualité) et, dun autre côté, la préoccupation du prix des aliments qui augmente. Ainsi, seule une petite moitié de consommateurs peut se permettre de consommer des produits plus chers, jugés plus sains et durables. Cet article fait également un point sur les attentes de la génération « mieux manger » (consommateurs jeunes et éco-anxieux).
Dossier : L'agriculture « de précision », son monde et ses marchés
Morgan ODY, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Céline BERTHIER, Auteur ; ET AL., AuteurLe terme agriculture de précision est né aux États-Unis, dans les années 1990. Il a initialement été employé par la communauté scientifique, lorsque des agronomes et des pédologues ont réfléchi à la manière de produire des savoirs en agriculture en utilisant des données numériques pour caractériser des variations au sein des parcelles. Lagriculture de précision a ensuite été développée en lien avec des acteurs industriels de lagro-machinisme. Ce concept a été importé en France à la fin des années 1990. Au début, ce fut un échec. Cest larrivée du GPS dans les tracteurs, au milieu des années 2000, qui a lancé le marché français. Depuis, les technologies liées à lagriculture de précision ne cessent de se développer. Ce dossier, qui est consacré à ce sujet, commence par définir plus précisément ce quest lagriculture de précision et par présenter son historique. Il aborde ensuite les différentes limites et les risques liés à ce type dagriculture : investissements onéreux, perte dautonomie, devenir du stockage des données enregistrées par les outils, charge mentale liée aux alertes électroniques, orientation des aides vers lagriculture de précision, consommation accrue de terres rares pour fabriquer ces technologies, industrialisation de lagriculture
Durabilité et qualité des aliments biologiques
Ursula KRETZSCHMAR, Auteur ; Mirjam SCHLEIFFER, Auteur ; Mike CURRAN, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2021Les attentes des consommateurs à l'égard des produits biologiques sont élevées en matière de qualité : ils doivent être sans résidus de pesticides, goûteux, sains, mais également produits dans des conditions respectueuses de l'environnement et socialement acceptables. Ce dossier, réalisé par le FiBL (Suisse), examine certains aspects de la durabilité et de la qualité et présente les différences entre les aliments biologiques et les aliments conventionnels. La publication passe également en revue les mesures prises par le secteur biologique pour répondre aux attentes élevées en matière de qualité.
Ecological network analysis to link intercations between system components and performances in multispecies livestock farms
Lucille STEINMETZ, Auteur ; Patrick VEYSSET, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; ET AL., AuteurLes agriculteurs biologiques s'appuient, entre autres, sur des processus écologiques ou encore sur des stratégies de diversification de leurs systèmes, et ce, sous plusieurs formes. Dans le cadre de sa thèse, Lucille Steinmetz est partie de l'hypothèse que les systèmes agricoles biologiques diversifiés peuvent améliorer leur rentabilité en augmentant le niveau d'interaction entre les composantes du système. Pour vérifier cela, une analyse du réseau écologique (flux exprimés en fonction de la quantité d'échanges de biomasse multipliée par la teneur en azote), visant à caractériser les interactions au sein de l'exploitation et entre l'exploitation et l'environnement, a été réalisée sur dix-sept exploitations biologiques en zone herbagère. Chacune de ces fermes associaient deux productions, par exemple des bovins à des ovins, à des porcins ou à des volailles. L'analyse du réseau écologique a ensuite été couplée à l'évaluation des performances économiques, environnementales et sociales des exploitations. Ainsi, cinq groupes d'exploitations, classées en fonction de la taille de l'exploitation et du troupeau, de la présence de monogastriques, du pourcentage de cultures dans la surface agricole et des indicateurs d'activité du système, ont pu être caractérisés. La méthodologie développée fournit potentiellement un cadre commun pour comparer un large éventail d'exploitations d'élevage. Étant donné la variabilité des exploitations d'élevage multi-espèces, une base de données plus importante sera utilisée pour étendre les conclusions de l'étude.
Etude de démarches de durabilité dans le domaine alimentaire : Rapport d'analyse transverse
Christophe ALLIOT, Auteur ; Marion FEIGE-MULLER, Auteur ; Delphine MC ADAMS-MARIN, Auteur ; ET AL., Auteur | LE PRÉ-SAINT-GERVAIS (35/37 Rue Baudin, 93 310, FRANCE) : WWF FRANCE | 2021Depuis plusieurs années, les démarches de durabilité alimentaire se sont multipliées : labels, certifications, marques privées, démarches de progrès... Si cette multiplication a pu générer un manque de lisibilité pour les consommateurs, elle a également amené les pouvoirs publics à mettre en place des politiques de soutien favorisant certaines de ces démarches. Forts du constat qu'il nexiste pas, à lheure actuelle, détude analysant de façon systémique les impacts sociaux, économiques et environnementaux engendrés par les différentes démarches de durabilité alimentaire, les auteurs ont souhaité répondre à ce besoin, afin d'éclairer les consommateurs et les décideurs politiques. A partir d'une grille de durabilité comportant 14 problématiques (7 associées aux limites écologiques de la planète et 7 associées aux droits fondamentaux des personnes), 11 démarches françaises de durabilité alimentaire ont été étudiées : Agriculture biologique, Bio Equitable en France, Demeter, Nature & Progrès, Agri Confiance, Zéro Résidu de Pesticides, Haute Valeur Environnementale, Bleu-Blanc-Cur (filière bovine et filière porc-volaille), Appellation dOrigine Protégée (filière Comté et Cantal), Label Rouge (filière volaille de chair et filière porcine), Cest qui le Patron ? (filière lait liquide et filière jus de pomme). Pour chacune de ces démarches, les impacts environnementaux et socio-économiques sont analysés. Les auteurs énoncent ensuite des recommandations visant à attirer l'attention des politiques publiques sur des démarches dont les impacts réels ne sont pas à la hauteur des intentions affichées, au vu des résultats de l'étude. L'utilité de disposer d'une grille d'indicateurs et d'analyse de la durabilité des démarches alimentaires est soulignée, tant pour les acteurs à l'origine des démarches alimentaires, pour les acteurs économiques (opérateurs de l'industrie agroalimentaire, de la restauration collective, etc.), que pour les décideurs publics.
La Grange® : Un jeu pour débattre des enjeux des territoires délevage
Sylvain DERNAT, AuteurLe jeu sérieux La Grange® a été développé par Inrae et a pour objectif dimaginer le futur de lélevage dans un territoire en sappuyant sur une approche socio-écologique. Cest un jeu de plateau qui se joue de trois à sept joueurs et qui dure, en moyenne, une heure et demi. La première phase du jeu est dédiée à la construction du système délevage (construction de La Grange®) et à la réalisation dun diagnostic territorial. Chaque joueur a la responsabilité de construire une ou plusieurs dimensions du système (en fonction du nombre de joueurs) : parcellaire, animaux, infrastructures industrielles, infrastructures paysagères Dans un deuxième temps, les joueurs sont invités à imaginer ladaptation de La Grange® lorsque cette dernière est soumise à un évènement externe. Cet évènement peut être tiré au hasard via des cartes ou choisi par les joueurs. Une variante consiste à envisager lévolution la plus probable de ce système à moyen terme si aucun évènement majeur naffecte le territoire. Le troisième et dernier temps est une phase de débriefing. Ce jeu a notamment été utilisé sur le territoire de lAOP Fourme de Montbrison. Lobjectif était dimaginer le futur de ce territoire dans 10 ans. La Grange® a permis de favoriser les échanges et de discuter des priorités de chacun.
Guidelines for organic on-farm cultivar trials: A practical guide for researchers and facilitators
Maria Paola ANDREONI, Auteur ; Matteo PETITTI, Auteur ; Ágnes BRUSZIK, Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : IFOAM EU GROUP | 2021Ce document regroupe des préconisations pour pouvoir mener des essais de cultivars biologiques à la ferme. Ces préconisations ont été établies dans le cadre de Liveseed, un projet européen H2020 qui tend à accroître la production de semences biologiques en Europe. Il faut savoir quen 2036, les dérogations permettant actuellement aux agriculteurs bio d'utiliser des semences conventionnelles non traitées prendront fin. Il faudra donc, dans un avenir assez proche, produire davantage de semences biologiques et sélectionner des variétés plus adaptées à la bio. Cest pourquoi le projet Liveseed a co-conçu des modèles d'évaluation de cultivars efficaces, innovants, adaptés à la bio et applicables dans tous les pays européens (même dans ceux disposant d'une infrastructure limitée ou inexistante). Ce projet a notamment permis de réfléchir à une évaluation décentralisée à la ferme. Cette évaluation décentralisée permettrait de tester une diversité de cultures dans différentes conditions réelles. Ce guide apporte : 1 - des conseils pour animer et coordonner un réseau dévaluation à la ferme ; 2 - des éléments sur la durabilité économique dun tel système dévaluation ; 3 des pistes pour concevoir ce système dévaluation (objectifs, contraintes, choix méthodologiques ) ; 4 des pistes pour collecter et traiter les données liées à ce dispositif dévaluation.
ITAB : Rapport d'activités 2020
LITAB (Institut de lagriculture et de lalimentation biologiques) présente son rapport d'activités de l'année 2020. LITAB entend répondre aux sollicitations stratégiques pour le développement de lagriculture biologique et plus généralement pour la transition écologique de lagriculture et de lalimentation, en France et à léchelle européenne (8 projets européens). LITAB poursuit son partenariat engagé en 2017 avec le FiBL, institut suisse de développement de lAB. En 2020, lITAB est devenu membre du comité éditorial de la plateforme de ressources Organic Farm Knowledge. LInstitut est également membre du consortium dorganisation du Congrès Mondial de la Bio (Rennes, septembre 2021). Les actions conduites sont présentées et développées dans ce rapport émaillé des témoignages des partenaires. Elles sont présentées en 3 chapitres : Développer des systèmes agricoles bio diversifiés, résilients et durables ; Développer des systèmes alimentaires bio et durables, pour des produits sains, bons et accessibles ; Accompagner les transitions en mobilisant l'intelligence collective.
Key traits for ruminant livestock across diverse production systems in the context of climate change: perspectives from a global platform of research farms
Jordana RIVERO, Auteur ; Nicolas LOPEZ-VILLALOBOS, Auteur ; Michael LEE, AuteurIl existe une grande diversité de systèmes délevages de ruminants dans le monde présentant de nombreux avantages. Cependant, dans un contexte de changement climatique, la place des élevages de ruminants est questionnée en raison de leur faible efficacité en matière de conversion alimentaire et de leur production de méthane (fermentation entérique). Ces élevages sont en effet confrontés, au niveau mondial, à un double défi : atténuer les émissions de gaz à effet de serre et sadapter au changement climatique. Cela nécessite des stratégies de sélection et d'alimentation des animaux basées sur loptimisation des systèmes. Cette étude a rassemblé les données d'un réseau mondial de fermes expérimentales (12 fermes), qui reflète une variété de systèmes de production de ruminants dans diverses régions du globe, allant de la production laitière intensive aux Etats-Unis au pâturage extensif au Kenya ou intensif au Brésil, ou encore à la production laitière et allaitante en France (fermes expérimentales de lInrae). Pour chacune de ces fermes, les chercheurs ont listé et classé par ordre de priorité les caractéristiques sélectionnées dans les troupeaux pour assurer la durabilité de lélevage, dans les conditions actuelles, et dans une perspective de changement climatique à moyen terme (+2°C dici 2050). Ces caractéristiques ont été classées en différentes catégories : productivité, qualité des produits, efficience, reproduction, facilité de mise-bas, qualités maternelles, maniabilité, santé, adaptabilité et environnement. A partir de ces informations, des changements-clés, dans les approches génétiques et nutritionnelles, ont été identifiés afin de façonner de futurs systèmes d'élevage de ruminants plus durables.
Les Millénials : des consommacteurs nés
Christophe LESCHIERA, AuteurLa laiterie H. Triballat Rians a présenté les résultats dune étude intitulée « Attitudes et attentes des Millénials vis-vis de lalimentation ». Les Millénials correspondent à la génération Y, cest-à-dire aux personnes nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990. Ils représentent 23 % de la population française. Les résultats présentés lors de la conférence de presse de la laiterie H. Triballat Rians portaient plus particulièrement sur leurs attentes envers les produits laitiers. De manière générale, 44 % des personnes enquêtées veulent tendre vers une alimentation plus durable et responsable. Pour 21 %, manger rime aussi avec goût et convivialité. Les enquêtés définissent la qualité des produits laitiers par leur naturalité (produits les plus naturels possible, sans produits chimiques, ni autres ingrédients indésirables) et un lait produit dans le respect du bien-être animal. 47 % des Millénials souhaitent que les marques de produits laitiers rémunèrent correctement le lait aux éleveurs. Par ailleurs, pour eux, un élevage laitier durable correspond à une ferme pratiquant le pâturage, avec un maximum de prairies, darbres et de haies.
Objectif 25 % de surface bio en 2030 : Le Plan d'action européen est lancé
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa Commission européenne a lancé, début 2021, son nouveau plan d'action pour la bio 2021-2027. L'objectif fort de ce plan est d'atteindre 25 % de surfaces bio en moyenne en Europe en 2030. Pour ce faire, 23 actions sont proposées, articulées autour de trois axes : stimuler la consommation, accroître la production et améliorer la durabilité du secteur. Concernant la consommation, des actions seront lancées, par exemple dans les cantines. Ce plan d'action entend améliorer la contribution de l'agriculture biologique à la durabilité environnementale, notamment en octroyant à la recherche bio 30 % du budget dédié à l'innovation en agriculture. Les filières bio, dans l'ensemble, saluent ce plan, tout en soulignant le nécessaire investissement de tous les acteurs pour sa bonne mise en pratique et pour atteindre les objectifs fixés.
Les prairies, une richesse et un support dinnovation pour des élevages de ruminants plus durables et acceptables
Audrey MICHAUD, Auteur ; Sylvain PLANTUREUX, Auteur ; Luc DELABY, Auteur ; ET AL., AuteurLélevage a subi différentes crises et doit, de plus en plus, faire face aux questionnements de la société à son égard. Grâce à leurs nombreux atouts, les prairies permanentes et temporaires pourraient contribuer à fournir une image positive des élevages de ruminants (bovins, ovins et caprins), tout en répondant aux différents défis des filières. Lobjet de cet article est de proposer un état des lieux des nouvelles connaissances et des innovations en termes doutils de gestion des prairies en zone tempérée, au regard de lévolution des enjeux associés à lélevage. Les connaissances sur le fonctionnement des prairies et sur leur gestion ont fortement progressé, ces dernières années. Elles ont particulièrement été approfondies pour les prairies permanentes qui sont plus complexes à gérer. Dans tous les cas, les intérêts environnementaux des prairies sont multiples : diminution de l'érosion, régulation des flux d'eau (prévention des crues, stockage d'eau), filtration des polluants minéraux et organiques, préservation de la biodiversité floristique, faunistique et microbienne, stockage de carbone... Elles offrent également dimportants avantages au regard de la santé des animaux et de la qualité nutritionnelle et organoleptique des produits animaux. Elles ont donc implicitement un impact sur la santé humaine. A cela, sajoutent des perspectives intéressantes pour la résilience des systèmes de production face aux aléas climatiques et économiques. Les prairies sont donc de véritables atouts pour la mise en place délevages de ruminants durables et acceptables par la société. Néanmoins, il reste encore à mieux quantifier les services quelles rendent, à mieux évaluer leurs réponses face aux aléas climatiques et à mieux les faire reconnaître.
Procédés de transformation mis sur le banc dessai bio
René SCHULTE, AuteurDe nombreux procédés de transformation industriels utilisés pour des aliments conventionnels ne sont pas autorisés en bio. En Suisse, le cahier des charges de Bio Suisse exclut, entre autres, les transformations chimiques, les irradiations, les traitements par micro-ondes, les ajouts darômes artificiels La transformation des produits bio doit ménager le produit pour que ce dernier reste authentique (cest dailleurs lune des attentes des consommateurs de produits bio). La réglementation en la matière, au niveau de lUnion européenne, va se renforcer. Comme la réglementation suisse va dans le même sens que celle de lUE, ceci va aussi entraîner un renforcement au niveau de ce pays. Jusquà présent, en Suisse, il ny avait pas de prescriptions contraignantes, ni de critères homogènes pour évaluer la compatibilité dun procédé de transformation avec la bio. Pour évaluer cette biocompatibilité, un panel de scientifiques issus de huit pays européens ont travaillé, entre 2017 et 2021, sur lélaboration dun guide permettant dévaluer les technologies et procédés de transformation (projet ProOrg). Le processus dévaluation utilisé repose sur trois étapes. Ces dernières sont détaillées dans cet article.
Quels systèmes alimentaires durables demain ? Analyse de 16 scénarios du "secteur des terres" compatibles avec l'objectif de neutralité climatique : Rapport final
Christian COUTURIER, Auteur ; Pierre-Marie AUBERT, Auteur ; Michel DURU, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 01 (20 Avenue du Grésillé, BP 90406, 49 004, FRANCE) : ADEME - Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie | 2021Les enjeux auxquels doit faire face, pour l'avenir, "le secteur des terres" - c'est-à-dire ce qui concerne l'agriculture, l'alimentation, la forêt, l'usage des terres et de la biomasse - sont cruciaux et touchent à des aspects environnementaux, sociaux et économiques. Afin de mieux les appréhender et d'imaginer les différentes options de transformation de ce secteur, de nombreux exercices et scénarios prospectifs ont été réalisés ces dernières années, par différentes structures, avec des objectifs divers et à différentes échelles. Dans ce rapport, est présentée l'analyse comparative de 16 d'entre eux qui explore les types d'enjeux pris en compte, l'influence de ces enjeux sur les options proposées pour l'avenir, les convergences et divergences qui se dégagent. Deux grandes familles de scénarios ont pu être identifiées : la première est essentiellement climato-centrée et basée sur des paris technologiques, la seconde aborde des approches plus systémiques, multifonctionnelles et reposant sur des dynamiques avant tout sociétales. In fine, les grands enseignements de cette étude montrent notamment que, dans la majorité des scénarios, la diminution de la consommation de protéines animales, et donc la réduction de l'élevage, apparaissent comme une voie pour la transition. En revanche, les hypothèses sur les rendements, l'utilisation des intrants et la prise en compte de la biodiversité sont contrastées. De manière générale, la faisabilité socio-technique de ces scénarios est peu abordée.
RED-SPyCE - Le couplage entre cultures et élevage de ruminants renforce la résilience des exploitations et contribue à la transition agroécologique
P. MISCHLER, Auteur ; S. RAMONTEU, Auteur ; S. CHAUVAT, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet RED-SPyCE a étudié les performances et les vertus des systèmes de production en polyculture-élevage. Ces derniers représentent de possibles modèles pour la transition agroécologique. Des analyses statistiques ont montré que la polyculture-élevage ne disparaît pas, mais quelle se transforme. Des ateliers de prospective reposant sur des groupes dexperts régionaux, appuyés par des simulations bioéconomiques, ont identifié la polyculture-élevage comme lun des systèmes davenir. Une méthode de caractérisation du couplage entre les ateliers de culture et ceux délevage a été proposée et déclinée en un outil dautodiagnostic, appelé NICCEL. Lanalyse des bases de données INOSYS a également montré quun couplage élevé entre les ateliers de culture et délevage améliore les performances économiques et environnementales des exploitations et régularise leur revenu. Ces systèmes sont vivables en matière de travail, même si léquilibre avec la main duvre disponible est parfois fragile. Suite à ces différents résultats, des livrables ont été créés pour le conseil et la formation. Ils sont disponibles en ligne et ont été regroupés dans un abécédaire dédié à la polyculture-élevage.
Refonder l'agriculture à lheure de lanthropocène
Christophe LESCHIERA, AuteurBertrand Valiorgue est professeur en stratégie et gouvernance des entreprises, à lUniversité de Clermont-Auvergne. Il est également fils dagriculteur et a récemment publié un livre, intitulé « Refonder l'agriculture à lheure de lanthropocène », dans lequel il plaide pour une agriculture régénératrice comme solution au changement climatique. Dans cet ouvrage, Bertrand Valiorgue formule plusieurs propositions pour réformer le monde agricole. Sa première idée est de réviser le statut des exploitations agricoles pour les faire évoluer vers des entreprises à mission. Elles auraient alors pour missions de produire et de protéger certains biens communs, notamment leau, la terre, la biodiversité et la qualité des sols. Il propose également de réformer la comptabilité agricole pour tendre vers une comptabilité plus environnementale. Enfin, il suggère de créer de nouveaux indicateurs de transition et des outils stratégiques pour favoriser lémergence de lagriculture régénératrice.
Réintroduire un élevage sur ma ferme : 20 producteurs témoignent ou comment (re)découvrir les vertus de la polyculture élevage
Ce recueil s'appuie sur les témoignages de vingt producteurs basés dans les Hauts-de-France qui ont fait le choix de réintroduire de lélevage sur leurs fermes. La recherche dautonomie et de cohérence était à la base de la motivation de tous ces producteurs, mais leurs objectifs étaient assez variés : valorisation des surfaces, fertilisation organique, diversification des revenus, désherbage des parcelles, diversification de la gamme proposée en vente directe Dans tous les cas, associer des cultures et des animaux leur a apporté de nombreux bénéfices agronomiques, socio-économiques et/ou environnementaux. Ces retours dexpériences, notamment sur les difficultés rencontrées, ont pour objectif de mettre en avant de bonnes pratiques pour favoriser la réussite de tels projets, même si chacun dentre eux reste unique. Ce recueil est ainsi composé de trois parties. La première apporte des recommandations, points de vigilance et clés de réussite. La seconde est composée de quatre fiches sur les caractéristiques de différents ateliers délevage (une fiche par espèce) : volailles, porcs, ovins viande, bovins viande. La dernière partie regroupe sept fermoscopies impliquées dans la bio avec des profils et des projets variés : arboriculteurs ayant réintroduit des ovins, polyculteurs ayant réintroduit des bovins ou des ovins, maraîchers ayant réintroduit des volailles
SEGAE : Un jeu sérieux pour enseigner lagroécologie
J. JOUAN, Auteur ; M. CAROF, Auteur ; O. GODINOT, AuteurLapprentissage de lagroécologie nécessite dacquérir des connaissances interdisciplinaires, tout en développant une approche systémique. Le jeu sérieux SEGAE (SErious Game for AgroEcology) a été conçu pour favoriser cet apprentissage. Ce jeu de simulation en ligne représente une ferme en polyculture-élevage sur laquelle le joueur (par exemple, un étudiant en formation agricole) peut mettre en uvre des pratiques agroécologiques, puis en analyser les impacts en termes de durabilité. Cet article donne une vue densemble du jeu et analyse son intérêt sur le plan pédagogique. Des tests ont, en effet, été réalisés sur une cohorte détudiants : leurs connaissances en agroécologie ont été évaluées avant et après avoir utilisé SEGAE. Les résultats montrent que les étudiants ont amélioré leurs connaissances, tout en appréciant de jouer à ce jeu sérieux.
Semer l'échange, récolter la durabilité
Karin NOWACK, AuteurEn Suisse, le FiBL, Bio Suisse et SFS (Sustainable Food Systems) ont cherché à examiner la durabilité de certaines filières. Après sêtre penchés sur le cas de la filière lait en 2020, ils ont souhaité étudier la durabilité de la filière céréales panifiables bio. Une douzaine de producteurs bio, un moulin et une boulangerie se sont prêtés au jeu. La durabilité de ces diverses entreprises a été analysée avec loutil SMART (Sustainability Monitoring and Assessment RouTine), développé par le FiBL. Globalement, les divers acteurs ont obtenu de très bons niveaux de durabilité. Ce diagnostic leur a offert un miroir avec une image détaillée de lentreprise, ce qui permet aussi denvisager des améliorations. Par exemple, le meunier Urs Brunner envisage de diminuer la quantité de film plastique utilisé pour les emballages tertiaires, de remplacer progressivement les moteurs de ses moulins par dautres moteurs plus économes et de vérifier la politique des placements financiers de sa banque et de sa caisse de pension. Après cette phase de diagnostics individuels, les résultats ont été discutés en commun, lors dun atelier. Ceci a permis de créer des liens et des échanges, de sinspirer mutuellement et daméliorer ensemble la durabilité de la filière.
Un serious-game pour piloter une exploitation laitière
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurLagro-écologie permet daméliorer la durabilité de lagriculture. Pour promouvoir son application, il faut que ses concepts soient enseignés aux étudiants et aux professionnels du secteur agricole. Néanmoins, il est souvent difficile dillustrer lagro-écologie en sappuyant concrètement sur une approche globale et en quantifiant limpact de différents facteurs au niveau du système dexploitation. Le jeu sérieux SEGAE (SErious Game For AgroEcology learning) peut servir de support aux enseignants et aux formateurs. Ce jeu a été créé dans le cadre dun projet Erasmus+ qui a associé des universités et des centres de recherche (dont INRAE) de plusieurs pays européens. SEGAE se base sur le cas dune ferme en polyculture élevage, à orientation laitière. Ce jeu permet de simuler des modèles agricoles complexes sur lesquels les joueurs peuvent évaluer les impacts des pratiques via des indicateurs de durabilité environnementale, économique et sociale. Il est accessible gratuitement en ligne. Les apprenants peuvent jouer de façon indépendante, mais les échanges entre élèves et enseignants sont cruciaux pour apprendre efficacement et confronter des idées et des points de vue.
La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2021 : Rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients face aux chocs et aux situations de stress
Depuis deux ans, la pandémie de Covid-19 met en exergue la vulnérabilité des systèmes agroalimentaires face aux chocs et aux situations de stress. Ce contexte a entraîné une augmentation de linsécurité alimentaire et de la malnutrition à l'échelle mondiale. Face à ce constat, il est nécessaire de prendre des mesures pour rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients, efficients, durables et inclusifs. Ce rapport réalise un état des lieux, à léchelle mondiale, de la situation de l'alimentation et de l'agriculture. Il présente notamment des indicateurs sur la résilience des systèmes agroalimentaires, en les illustrant par des exemples concrets. Ces indicateurs permettent de mesurer la solidité de la production primaire et la garantie de laccès (physique et économique) à lalimentation, et ainsi, dévaluer la capacité des systèmes agroalimentaires à absorber des aléas (aspect essentiel de la résilience). Ce rapport détaille également les différents points de vulnérabilité des chaînes dapprovisionnement et la manière dont les ménages ruraux font face aux risques et aux chocs. Des solutions sont également apportées afin de parvenir au meilleur équilibre possible entre le renforcement de la résilience, l'efficience et l'inclusivité. Ce rapport a ainsi pour objectif de donner des indications aux décideurs politiques pour renforcer la résilience des chaînes dapprovisionnement alimentaire et assurer de façon durable, même en cas de perturbation, laccès de tous à une alimentation suffisante, sûre et nutritive.
Survey Data on European Organic Multi-Species Livestock Farms
Defne ULUKAN, Auteur ; Lucille STEINMETZ, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; ET AL., AuteurLe secteur de l'élevage est critiqué : il utilise beaucoup de terres agricoles et consomme un tiers de la production céréalière mondiale. Lélevage industriel a également des impacts sur la déforestation, le changement climatique, la pollution de l'eau, l'acidification des sols et la biodiversité. La pression exercée par les gouvernements et les citoyens pour s'éloigner de ce modèle s'accentue. Parallèlement, l'agroécologie est de plus en plus promue. Elle vise à évoluer vers des systèmes agricoles plus diversifiés (plusieurs races/variétés ou espèces). Ces systèmes diversifiés favorisent les services écosystémiques, ce qui permet de réduire l'utilisation d'intrants, de stabiliser les niveaux de production et les revenus, tout en renforçant la résilience des exploitations. Les avantages environnementaux et économiques des élevages biologiques diversifiés ont néanmoins été peu étudiés. Entre octobre 2018 et juillet 2019, une enquête reposant sur une approche systémique a été menée dans sept pays européens, afin denregistrer des données sur 128 élevages bio multi-espèces. Elle a recueilli des données sur : la structure de l'exploitation, l'utilisation des terres, la gestion de l'élevage, la gestion des intrants, la gestion des sous-produits, la gestion de la commercialisation, la situation économique de lexploitation, ainsi que les conditions de travail. Des données qualitatives sur les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces ont également été collectées. Une base de données regroupe les données brutes (1 574 variables), ainsi que les 107 indicateurs qui reflètent la structure, la gestion et la durabilité des exploitations. Ces données peuvent être utilisées pour croiser les indicateurs entre eux. Elles peuvent aussi servir de base pour comprendre les leviers et les freins au développement délevages bio multi-espèces.
Système alimentaire des Hauts-de-France : Diagnostic de sa durabilité et de sa résilience
Fin 2020, lADEME (lAgence de la transition écologique) a commandité un diagnostic du système alimentaire des Hauts-de-France. Cette étude a été réalisée en lien étroit avec la Région et la DRAAF. Lobjectif était dorienter les politiques daccompagnement des démarches territoriales autour de lagriculture, des filières agro-alimentaires et de lalimentation. Ce diagnostic a été mis en uvre conjointement par le Bureau dAnalyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC) et par Bio en Hauts-de-France, entre janvier et mai 2021. Il a mobilisé un large ensemble de bases de données publiques, détudes et de rapports publiés par la recherche académique, par des institutions et par des acteurs locaux. Ce diagnostic révèle que la région des Hauts-de-France apparaît comme excédentaire en terres agricoles par rapport aux besoins alimentaires de ses 6 millions dhabitants (elle pourrait nourrir 1,8 million dindividus supplémentaires). Ses capacités de transformation agroalimentaire et les volumes demplois associés sont, en revanche, insuffisants pour répondre à la demande en produits transformés des habitants. Du point de vue de la durabilité, son système alimentaire génère des pressions environnementales et sociales sur le territoire : paysages peu favorables à la biodiversité, dégradation de la qualité des sols et de leau, érosion des emplois Il est néanmoins possible de faire évoluer le système alimentaire actuel vers un système plus vertueux. Pour identifier la mise en uvre potentielle de feuilles de route stratégiques, deux scénarios pour 2050 ont été établis, le scénario "Tendanciel" et le scénario "Résilience et préservation". Dans ce dernier, les surfaces en AB passent à 50 %, les emplois agricoles augmentent de 58 %, etc.
Systèmes maraîchers agro-écologiques : démarches et résultats de collectifs en PACA & en Occitanie
Jessy JUILLARD, Auteur ; Marion MORTIER, Auteur ; François MARCADE, Auteur | CAVAILLON CEDEX (MIN 13, 84 953, FRANCE) : GR CIVAM PACA | 2021En régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie, les systèmes maraîchers sont soumis, de plus en plus fréquemment, à des épisodes climatiques difficiles. En parallèle, les maraîchers doivent aussi répondre aux attentes sociétales concernant la qualité des produits et la proximité de leur provenance. Ainsi, la nécessité de réfléchir ensemble à l'évolution des pratiques maraîchères a mené à la naissance du projet SMAEM (Systèmes Maraîchers Agro-Écologiques en Méditerranée). Une vingtaine de groupes de maraîchers, accompagnés par différentes structures d'encadrement, bio et non bio, se sont rassemblés pour travailler sur ce projet, avec les objectifs suivants : dresser un état des lieux des démarches collectives existantes en Méditerranée, diffuser les résultats de ces initiatives, évaluer la durabilité des systèmes maraîchers et, pour finir, favoriser les échanges entre les différents collectifs. Ce document présente les expérimentations et les résultats partagés par les groupes de maraîchers.
Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat Résumé exécutif
Cette réflexion prospective, menée par lADEME (lAgence de la transition écologique), décrit quatre chemins cohérents et contrastés pour conduire la France vers la neutralité carbone dici 2050. Ces quatre scénarios, nommés « Génération frugale », « Coopérations territoriales », « Technologies vertes » et « Pari réparateur », sont inspirés des quatre scénarios présentés par le GIEC dans son rapport spécial sur les conséquences d'une réchauffement planétaire à 1,5°C (2018). Ces scénarios visent à articuler les dimensions technico-économiques avec des réflexions sur les transformations de la société. Les impacts relatifs aux secteurs suivants sont détaillés : ceux qui relèvent de la consommation (laménagement du territoire, le bâtiment, la mobilité et lalimentation) ; ceux qui constituent le système productif (lagriculture, lexploitation des forêts et lindustrie) ; ceux qui forment loffre dénergie (le gaz, le froid et la chaleur, la biomasse, les carburants liquides et lhydrogène) ; ceux qui constituent des ressources (la biomasse et les déchets) ; les puits de carbone (liés à la forêt et au changement de pratiques agricoles). Cinq problématiques sont également mises en débat : 1 - La sobriété : jusquoù ? ; 2 - Peut-on sappuyer uniquement sur les puits naturels de carbone pour atteindre la neutralité ? ; 3 - Quest-ce quun régime alimentaire durable ? ; 4 - Artificialisation, précarité, rénovation : une autre économie du bâtiment est-elle possible ? ; 5 - Vers un nouveau modèle industriel : la sobriété est-elle dommageable pour lindustrie française ? Cette prospective est le résultat dun travail de plus de deux ans, réalisé en interaction avec des partenaires extérieurs, afin déclairer les décisions à prendre dans les années à venir.
What is the contribution of organic agriculture to sustainable development? A synthesis of twelve years (20072019) of the "long-term farming systems comparisons in the tropics (SysCom)"
Gurbir S. BHULLAR, Auteur ; David BAUTZE, Auteur ; Noah ADAMTEY, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2021Le programme SysCom (Farming Systems Comparisons in the Tropics), piloté par le FiBL, vise à comparer différents systèmes de production - principalement l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle - dans trois pays tropicaux : le Kenya, l'Inde et la Bolivie. L'objectif est de répondre à la question "Quelle est la contribution de l'agriculture biologique au développement durable ?". Dans ce document, les résultats de 12 ans d'étude (2007-2019) sont rapportés pour plusieurs thématiques : la productivité des productions végétales (annuelles et pérennes), leur rentabilité, la fertilité et la qualité des sols, et d'autres aspects de la performance des systèmes (résidus de pesticides, teneurs en éléments nutritifs et antinutritionnels des produits agricoles, biodiversité, efficacité de l'utilisation des ressources, stockage du carbone et résilience du système).
Les 10 erreurs à ne pas commettre avec mon sol
Yves HARDY, Auteur ; Florine MARIE, Auteur ; Niels BIZE, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ (FRAB, 12 Avenue des Peupliers, 35 510, FRANCE) : RÉSEAU GAB-FRAB BRETAGNE | 2020Ce guide a été conçu pour aider les producteurs dans la gestion de leurs sols. Pour cela, il explique dix grandes erreurs à éviter, à savoir : 1 Raisonner uniquement à la parcelle, sans prendre en compte le paysage, la topographie, lenvironnement parcellaire ; 2 Mettre en uvre des pratiques favorisant la compaction des sols ; 3 Faire l'impasse sur le chaulage ; 4 Incorporer trop profondément la matière organique ; 5 Stocker le fumier dans de mauvaises conditions ; 6 Laisser le sol sans couverts végétaux ; 7 Apporter de la matière organique juste avant limplantation dune culture ; 8 Miser uniquement sur les activateurs de sol (biofertilisants) ; 9 Composter à lexcès ; 10 Se fier uniquement aux analyses de sol réalisées en laboratoire. Les recommandations proposées doivent permettre aux producteurs daméliorer la qualité et la fertilité de leurs sols, de prévenir des dépenses inutiles et daugmenter la durabilité de leurs systèmes de production. Elles ont été établies grâce aux retours dexpériencesz des agriculteurs et des chercheurs participant au projet européen SoilCare (projet qui a permis de tester une diversité de pratiques bénéfiques pour les sols, à travers lEurope). Un extrait de ce guide est disponible à ladresse internet suivante : https://www.agrobio-bretagne.org/publications-2/.
L'agriculture biologique comme modèle
Alexandra SAUTOIS, AuteurLe Congrès européen sur lagriculture biologique, organisé par Ifoam Europe (échelon européen de la Fédération internationale des mouvements dagriculture biologique), sest tenu, le 3 juillet 2020, en webinaire. Les intervenants ont proposé dappliquer certaines techniques de lagriculture biologique aux différentes formes dagricultures, afin de tendre vers des systèmes agricoles plus durables (meilleure durabilité des terres, santé du consommateur, pérennité de la chaîne alimentaire sur le long terme ). Cette proposition sinscrit dans le projet de la Commission européenne, qui souhaite parvenir à une agriculture plus durable dici 2030. Actuellement, le programme de politique européenne « de la fourche à la fourchette » soutient lagriculture biologique, les changements pour des méthodes de production plus durables et des modes de consommation responsables. Plusieurs intervenants du Congrès saccordent pour dire que la clé du changement reposerait sur la diversité et lagriculture locale.
Agronomie et méthanisation
Philippe PRÉVOST, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; Héloïse BOUREAU, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, la méthanisation est en pleine expansion. Elle permet de recycler des coproduits et des déchets urbains, tout en réduisant la dépendance aux fertilisants dorigine fossile. Il existe néanmoins des controverses liées à la valorisation des digestats et à la modification (potentielle) des assolements et des systèmes de production à léchelle dun territoire. Ceci interroge sur le risque dévolution de cette pratique (qui a été développée pour valoriser des déchets agricoles et accompagner la transition agroécologique) vers une industrie où lagriculture ne serait plus que pourvoyeuse de matières premières. Afin de faire un point sur létat de développement de la filière et sur les données scientifiques disponibles concernant les impacts agronomiques de la méthanisation, lAssociation Française dAgronomie (Afa) a consacré un numéro de sa revue à ce sujet. Ce numéro contient notamment plusieurs retours dexpériences qui permettent davoir différents points de vue sur les évolutions en cours. Néanmoins, comme le sujet de la méthanisation est loin dêtre épuisé, il est nécessaire d'assurer une veille active. Celle-ci doit contribuer à éclairer le débat et à identifier les conditions de gouvernance, ainsi que les leviers techniques et organisationnels qui permettent dexploiter pleinement le développement de la méthanisation, tout en accompagnant la transition énergétique et agroécologique, et en prévenant les risques de dérive identifiés.
Améliorer les performances des polyculteurs éleveurs
Costie PRUILH, AuteurLe Casdar RED-SPyCE a analysé les résultats économiques de 1 190 fermes en polyculture-élevage (ateliers bovins, ovins, caprins, conventionnels et biologiques). Les systèmes de production de ces fermes valorisent plus ou moins les complémentarités qui existent entre leurs différents ateliers (ex : cultures autoconsommées) et réalisent plus ou moins des économies liées à la mutualisation de leurs facteurs de production. Afin danalyser lincidence de ce couplage sur les performances économiques des exploitations, les différentes fermes étudiées ont été réparties en trois catégories : couplage faible (357 fermes), couplage moyen (476 fermes) et couplage élevé (357 fermes). Les résultats montrent que les fermes au couplage élevé mobilisent davantage leurs cultures pour lautoconsommation (elles sont plus autonomes en concentré et en paille), comptent plus de prairies ou les valorisent mieux, ont moins recours à lensilage de maïs, dépendent moins des engrais minéraux En bovins lait, ceci se traduit par des fermes plus autonomes et économes, avec des chargements et des rendements laitiers moins élevés, des charges opérationnelles par produit brut mieux maîtrisées et des charges de structure moins importantes. De manière générale, le résultat courant par hectare des fermes au couplage élevé est plus stable sur le long terme que celui des autres fermes. Ces fermes au couplage élevé sont donc moins sensibles aux aléas. Cette étude a également révélé quelles ont une meilleure empreinte environnementale.
Un avenir pour nos abeilles et nos apiculteurs
Vincent ALBOUY, Auteur ; Yves LE CONTE, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2020Les abeilles sont malades des pesticides et du varroa, cest un fait avéré. Mais, est-ce une fatalité ? La crise actuelle de lapiculture est sévère, résultant de causes diverses qui sadditionnent et se renforcent les unes les autres. Lheure du simple constat est dépassée, il devient urgent dagir collectivement en actionnant tous les leviers possibles pour tenter de surmonter cette crise. Les auteurs questionnent les pratiques apicoles et agricoles, lenvironnement sanitaire et réglementaire de lapiculture, les recherches scientifiques en cours, pour mettre en avant les solutions vertueuses permettant daider les abeilles à mieux vivre, se nourrir, se reproduire. Cet ouvrage détaille les pistes applicables à court ou moyen terme, comme la valorisation des souches dabeilles locales ou naturellement tolérantes au varroa, lamélioration de lévaluation des nouvelles molécules phytosanitaires avant leur mise sur le marché, ladoption de nouvelles pratiques culturales, ou encore la mise en place de mesures préventives pour empêcher larrivée de nouveaux prédateurs ou parasites des abeilles. Ainsi se dessinent les contours dune apiculture durable qui sera lapiculture du futur, si nous voulons continuer laventure plurimillénaire qui lie les abeilles mellifères aux humains.
Beaumont : objectif « jeunes »
Véronique LEON, AuteurBeaumont est une commune de 250 habitants, en Ardèche. Avec le tourisme, le village compte jusquà 1 200 personnes lété. Le maire, Pascal Waldschmit, mène, depuis plusieurs mandats, une politique favorisant les installations agricoles. Pour cela, les élus ont effectué un gros travail de recensement de biens vacants afin de récupérer les parcelles abandonnées. La commune a également acquis 45 ha supplémentaires avec laide de la communauté de communes. Une ferme communale a ainsi pu être créée. Un appel à porteurs de projet a permis de sélectionner le projet dun couple qui s'est installé sur une quarantaine d'hectares en porcs sur paille, PPAM et miel. La mairie a "avancé" les matériaux qui ont servi à la construction du bâtiment et le couple a pu tout racheter en 2018 pour 90 000 . En parallèle, de la pédagogie a été réalisée pour convaincre les gens de laisser les terres à des jeunes afin de maintenir lécole et des espaces de vie. Le PLU a aussi été revu pour mettre un maximum de terres en zone agricole. Pour attirer de nouveaux habitants (jeunes), des logements ont été construits sur danciennes ruines, et une voiture électrique est mise à disposition des habitants pour favoriser les liens sociaux entre les différents hameaux. Lancien presbytère a aussi été racheté par la mairie et va être réaménagé en bistrot-auberge de pays, gîte détape, médiathèque et salle pour les associations.
Comment bien vivre « socialement » son métier déleveur ?
Claire BALAY, Auteur ; Sylvie COURNUT, Auteur ; Jean-Yves PAILLEUX, AuteurLa durabilité sociale des exploitations est un concept large, basé sur lhumain. La dimension sociale reste pourtant mal définie et peu prise en compte dans lenseignement agricole, le conseil ou la recherche. Le projet CasDAR SOCIEL (durabilité sociale des exploitations délevage dans leur territoire) sest attaché à enrichir ce volet via une approche globale et territoriale des exploitations. Pour cela, des entretiens ont été réalisés dans quatre territoires (Puy-de -Dôme, Sarthe, Gard et Ardèche) aux contextes et aux formes délevage contrastés. 32 éleveurs ont ainsi été enquêtés, ainsi que 28 acteurs territoriaux. Leurs réponses ont ensuite été analysées pour identifier les différents registres qui composent la durabilité sociale dune exploitation. Sept registres ont été identifiés : le sens du métier, la santé, lorganisation du travail, larticulation entre la vie professionnelle et la vie privée, les relations sociales, les conditions territoriales, et la participation des exploitations à la vitalité territoriale. Ces registres ont ensuite été caractérisés par des faits (ex : une semaine de vacances par an) et par la manière dont ces faits sont vécus (ex : « et encore il faut vraiment que ma femme insiste »). Cet article détaille et illustre chaque registre.
Comment évoluer vers davantage dautonomie au sein des systèmes de polyculture-élevage ? : lexpérience dune ferme expérimentale en marais
D. DURANT, Auteur ; G. MARTEL, Auteur ; A. TRICHEUR, Auteur ; ET AL., AuteurLautonomie des exploitations agricoles est mise en avant dans le cadre de la transition agroécologique. Cet article propose une rétrospective du cheminement suivi par la ferme expérimentale INRAE de Saint Laurent de la Prée. Cette dernière est située dans des marais littoraux atlantiques et a fait évoluer, de 2009 à 2017, son système polyculture-élevage vers davantage dautonomie alimentaire pour son troupeau, en cherchant notamment à renforcer le couplage entre les productions végétales et animales. A partir de données collectées sur lévolution de la ferme et de son fonctionnement, cet article retrace les changements apportés au système de production et les raisons de ces choix. Lanalyse dindicateurs portant sur lautonomie a permis de montrer que lautonomie alimentaire a été acquise au bout de 6 ans. Le calcul dun score reflétant le niveau de couplage entre les cultures et lélevage a également montré que ce niveau est passé de moyen (de 2009 à 2012) à fort (de 2013 à 2017). Enfin, la récente conversion de la ferme à lagriculture biologique met en perspective de nouvelles pistes à explorer pour maintenir, voire améliorer lautonomie alimentaire du troupeau, ainsi que les autres autonomies du système (en paille, en azote, en énergie, etc).
Constructions écologiques pour paysans bio ; La nouvelle « étable à deux fins » du FiBL
Stephan JAUN, AuteurCes deux articles sont consacrés aux constructions durables helvétiques. Ces dernières sont constituées de matériaux naturels (bois, paille, argile ) et permettent de diminuer lutilisation dintrants chimiques. En effet, selon lIFAEPE (Institut fédéral pour laménagement, lépuration et la protection des eaux), jusquà 300 tonnes de pesticides sont utilisées chaque année, en Suisse, dans la construction. Les constructions durables se développent, comme latteste le premier lotissement en balles de paille qui est en train de voir le jour à Nänikon. Le premier article présente des artisans et des particuliers qui allient à la fois savoir-faire ancestral et innovation : la société Truberholz réalise des constructions en bois, sans métal ni colle ; Agi Gehrig a extrait et mélangé elle-même largile utilisée dans la construction de sa maison ; Werner Schmidt (architecte) a déjà construit une cinquantaine de maisons en paille (dont des locaux de transformation, des magasins et des installations agrotouristiques pour des fermes bio). Le second article décrit la nouvelle étable de la ferme du FiBL. Cette étable répond à trois objectifs : 1 - pouvoir fournir des connaissances pratiques aux chercheurs du FiBL ; 2 favoriser le bien-être animal ; 3 être construite de manière durable, en utilisant notamment des matériaux locaux et en employant des artisans régionaux.
Controversial topics in agroecology: A European perspective
Paola MIGLIORINI, Auteur ; Paolo BARBERI, Auteur ; Alexander WEZEL, Auteur ; ET AL., AuteurDans INTERNATIONAL JOURNAL OF AGRICULTURE AND NATURAL RESOURCES - IJANR (N° Vol. 47, n° 3 ) / p. 159-173 (15)Cet article scientifique présente et discute sept sujets liés à lagroécologie qui peuvent potentiellement faire lobjet de controverses. Des discussions sont menées à léchelle européenne, en comparant notamment la position d'Agroecology Europe à celle de la littérature scientifique et à dautres points de vue. Il faut savoir qu'Agroecology Europe (AEEU) est une association européenne de promotion de l'agroécologie, créée en 2016. Elle regroupe des membres issus de 10 pays européens et elle a, entre autres, travaillé sur la notion dagroécologie, via une approche itérative et participative avec ses différents membres. Les sept sujets discutés dans cet article sont : 1 - lutilisation de produits agrochimiques ; 2 lagriculture à petite échelle et paysanne versus les grandes exploitations ; 3 - les innovations technologiques et l'agriculture de précision ; 4 les biotechnologies et le génie génétique ; 5 - les circuits alimentaires locaux et courts ; 6 - la justice sociale ; 7 la notion de genre. Les résultats montrent divers points de vue sur ces sujets, en fonction de l'aire géographique et des contextes. Cependant, il existe plusieurs points de convergence, notamment celui de repenser les systèmes agricoles et alimentaires comme des leviers pouvant répondre à plusieurs enjeux, et celui de considérer l'agroécologie avec une approche holistique, participative et multi-acteurs.
Covid-19 et agriculture, on va tous mûrir ?
FORME-TOI DURABLE, Auteur ; SUR LA ROUTE DE NOS ASSIETTES, Auteur ; AGRINOVENT, Auteur ; ET AL., Auteur | FRANCE : FORME-TOI DURABLE | 2020La crise de la Covid-19 révèle les failles de notre système alimentaire. Neuf étudiants en agronomie à Montpellier SupAgro, engagés via différents projets dans la transition agroécologique, ont réalisé une vidéo pédagogique pour décrypter les impacts de la Covid-19 sur le système alimentaire français. Cette vidéo fait un état des lieux rapide des problèmes liés à l'agriculture actuelle, comme la dépendance aux énergies fossiles, la production mondialisée qui peut provoquer des difficultés daccès en temps de crise ou lartificialisation des sols. Les pistes damélioration à explorer, pour la France, sont nombreuses et diverses : mise en uvre de pratiques agroécologiques, réappropriation des équipements de production par les agriculteurs, renforcement de lemploi agricole Cependant, le changement de système doit prendre en compte le contexte mondial. Il faudrait renégocier les accords internationaux et assurer à chacun la souveraineté alimentaire. Les citoyens et les acteurs politiques doivent s'intéresser au système alimentaire et être à l'écoute du monde agricole pour réussir un changement durable.
Créer de la richesse pour rémunérer son travail : Résultats du groupe Lait
Vincent BROSSILLON, AuteurLe groupe Lait du GRAPEA dédie, chaque année, une journée déchange sur les résultats techniques et économiques de ses membres. Lors de lanalyse des résultats économiques 2018-2019, les éleveurs du groupe ont pu constater que leurs systèmes de production, cest-à-dire des systèmes herbagers, faisaient preuve dune bonne efficacité économique : pour 100 de produit, le groupe dégage en moyenne 41 de valeur ajoutée, contre 22 pour le RICA (Réseau dInformation Comptable Agricole du Ministère de lAgriculture). Cette valeur ajoutée correspond à la richesse créée par lexploitation. Elle peut être affectée aux travailleurs (rémunérations, cotisations sociales, capitaux propres) ou aux outils de production (fermage, impôts et taxes, frais financiers, amortissements). Les membres du groupe ont pu constater quils affectent une plus grande proportion de leur valeur ajoutée au travail (et une plus faible proportion aux outils de production) en comparaison avec les fermes RICA. Les fermes du GRAPEA ont ainsi une viabilité sociale et économique plus importante.
Cultiver de la vanille dans les sous-bois guadeloupéens
Christophe LESCHIERA, AuteurEn février 2020, Trame a organisé un séminaire sur les paiements des services environnementaux. Dans le cadre de ce séminaire, Carla Barlagne, chercheuse en économie agricole et rurale au sein du département de recherche en sciences sociales, économiques et géographiques du James Hutton Institute (en Ecosse), a présenté le projet VALAB qui signifie « VALorisation écosystémique intégrée de lAgro-Biodiversité en forêt de Guadeloupe ». Ce projet a été lancé en 2017, est coordonné par lUnion Agricole des Producteurs de Vanille de Guadeloupe (SYAPROVAG) et a pour objectif dexaminer la méthodologie à mettre en uvre pour développer des pratiques agricoles, à petite échelle, dans le sous-bois forestier guadeloupéen, qui respectent léquilibre écologique.
Distribution : Le vrac emballe les Français ; Magasin « sans emballages » : Des pionnières convaincues
Fabienne MALEYSSON, Auteur ; Léa GIRARD, AuteurEn France, le vrac séduit de plus en plus de consommateurs. De 2013 à 2019, il a connu une croissance moyenne de 50 % de chiffre daffaires par an. Le nombre de commerces spécialisés dans ce mode de distribution sest envolé et les enseignes généralistes ne sont pas en reste : plus de 80 % des hypermarchés proposent un rayon dédié au vrac. Les consommateurs optent pour le vrac pour diverses raisons : saffranchir du marketing, éviter le gaspillage en achetant la quantité nécessaire, et diminuer les emballages. Preuve de lessor de ce mode de distribution, en février 2020, la loi sur léconomie circulaire a précisé que tout produit de consommation courante peut être vendu en vrac. Cette loi a également précisé que les clients ont le droit dapporter leurs contenants personnels dans les magasins, du moment quils sont propres. Toutefois, limpact environnemental global des produits en vrac nest pas réellement connu. Diverses interrogations subsistent, en particulier sur lempreinte environnementale de leur transport. Par ailleurs, si la promesse du secteur est de protéger la planète, il est préférable que les produits soient autant que possible bio et locaux. Pour illustrer cela, le fonctionnement du magasin spécialisé dans le vrac « Mamie mesure », qui sinscrit dans une démarche durable globale, est plus amplement détaillé.
Dossier : Et maintenant, laprès !
Véronique MARCHESSEAU, AuteurLa Confédération paysanne alerte, depuis plusieurs années, sur la nécessité de réorienter les modèles agricoles vers des systèmes plus viables. La pandémie de Covid-19 a mis en exergue des secteurs dactivités jusqualors relégués dans lombre (santé, agriculture, alimentation ) et a remis en avant quelques enjeux liés à notre système alimentaire. Ce dossier commence par dénoncer le manque de résilience de notre système alimentaire. Il dépeint ensuite les nuisances provoquées par lindustrialisation de lélevage sur notre environnement (perte de biodiversité, réchauffement climatique ) et celles provoquées par la malbouffe sur notre santé. A la suite, il propose plusieurs solutions pour tendre vers des systèmes agricoles et alimentaires plus durables (chacune dentre elles fait lobjet dun article) : arrêter les accords de libre-échange ; annuler les dettes des pays pauvres ; changer de politique agricole en mettant la priorité sur le commerce local et régional pour assurer la sécurité alimentaire ; relocaliser les productions ; développer les PAT (projets alimentaires territoriaux) ; remettre en place des outils de régulation pour les filières longues afin de mieux adapter loffre au marché ; favoriser les installations et les petites exploitations pour ne pas dépendre des travailleurs détachés
Dossier du mois : Pêche : Acheter durable pour sauver locéan
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Sandrine GIROLLET, AuteurLa surexploitation des ressources halieutiques est lune des principales causes du déclin de la biodiversité marine. La politique européenne des quotas, lévolution des techniques de pêche et les pratiques de consommation peuvent infléchir la tendance. Une population de poissons dégradée peut en effet rapidement se reconstituer si elle est moins sollicitée. Par exemple, le nombre de thons rouges est reparti à la hausse en Méditerranée, en une dizaine dannées, grâce à un plan de redressement. Par ailleurs, tous les outils de pêche nont pas le même impact écologique sur les fonds marins : les instruments passifs (lignes, casiers, filets, palangres) occasionnent peu de dégâts, tandis que les engins actifs (chaluts de fond, chaluts pélagiques, dragues et sennes) abîment les habitats ou collectent dénormes quantités de poissons en un seul coup. En magasin, les produits de la mer doivent normalement obligatoirement être accompagnés dune étiquette indiquant leur nom commercial et scientifique, la méthode de production (pêche ou élevage), la zone et lengin de pêche. Mais, dans beaucoup de points de vente, cette loi nest pas respectée alors quelle pourrait aider les consommateurs à consommer plus durablement.
Durable : Manger au plus que parfait ?
Lucie GILLOT, AuteurQuest-ce que manger durable ? Certes, la FAO a donné, en 2010, une définition de référence et consensuelle de ce quest une alimentation durable : « Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent doptimiser les ressources naturelles et humaines ». Cependant, face à cette définition globale, quels critères pour évaluer si un régime alimentaire est durable ? Par ailleurs, comme le montre la diversité des résultats des scénarii existant à ce jour sur ce que pourrait être une alimentation durable en France, en Europe ou dans le monde à lhorizon 2050, il est difficile de savoir vers quoi tendre exactement et quels leviers mobiliser pour changer. Au-delà de définir quelle alimentation durable mettre en place, se posent aussi des questions politiques et de gouvernance : quels sont les moyens à disposition du citoyen pour agir, s'il souhaite vraiment semparer de cette question et aller au-delà du simple achat ponctuel de produits biologiques ou équitables ? Quelle place pour les acteurs de loffre et les industriels qui, même sils déclarent quil faut changer, risquent de vouloir piloter les choses à leur bénéfice ? Quel rôle pour des acteurs comme les villes ou les métropoles qui semparent de plus en plus de ces questions et sont peut-être plus en capacité d'avoir du poids face au secteur agroalimentaire ? Au-delà des actions « petit pas par petit pas », il semble important maintenant dagir à des échelles plus grandes pour insuffler un véritable changement, identifier les leviers dactions véritablement transformateurs et développer une vision globale, en commençant peut-être par la gouvernance, avec un rééquilibrage les pouvoirs entre les divers acteurs concernés.
Efficience alimentaire des élevages bovins en Agriculture Biologique et compétition avec lalimentation humaine
L. MADELINE, Auteur ; A. MOTTET, Auteur ; P. VEYSSET, Auteur ; ET AL., AuteurLélevage a pour vocation de produire des protéines animales pour lalimentation humaine. Dans le contexte actuel de croissance démographique mondiale et de diminution des surfaces agricoles, il est remis en cause puisquil utilise des surfaces de céréales qui pourraient être directement destinées à lalimentation humaine. Cette étude a souhaité quantifier lefficience alimentaire des élevages bovins (lait ou viande) en AB et leur compétition avec lalimentation humaine. Elle avait pour objectifs : i) de caractériser les différents systèmes dalimentation de ces élevages, ii) didentifier et quantifier les aliments des rations animales en concurrence avec lalimentation humaine, iii) de mesurer lefficience alimentaire de ces rations. L'étude sappuie sur lhypothèse selon laquelle seules les surfaces en prairies permanentes ne rentrent pas en concurrence avec lalimentation humaine. Au total, 743 élevages laitiers bio et 411 élevages allaitants bio ont été analysés. Les résultats montrent que 95 m2 étaient nécessaires pour produire un kilogramme de protéines animales en système lait, contre 508 m2 en système allaitant. Ces derniers sont moins efficients et utilisent en moyenne 2,37 kg de protéines végétales en concurrence avec lalimentation humaine pour produire un kilogramme de protéines animales, contre 1,61 kg de protéines végétales pour les élevages laitiers. Plus globalement, les élevages les plus efficients en matière de conversion de protéines végétales en protéines animales sont ceux dont lherbe occupe la plus grande place dans la ration.
Des élevages de petits ruminants durables
Bérenger MOREL, AuteurAprès quatre ans de travaux, le programme européen Isage sest clôturé (pour la partie française) en février 2020, à Paris. Ce programme avait pour objectif danalyser la durabilité des systèmes délevage de petits ruminants (ovins et caprins) de sept pays européens, dont la France. Bien que les élevages de petits ruminants ne représentent quune faible part de la production de viande et de lait en Europe, ils sont nombreux (850 000) et représentent 14 % des élevages européens. Par ailleurs, ils sont souvent localisés dans des zones rurales difficiles (montagne, garrigue ) et sont vecteurs de dynamiques territoriales. Ce programme a ainsi étudié plusieurs volets : les systèmes délevage, les tendances de consommation des produits ovins et caprins, limpact du changement climatique, la génétique et les innovations. Afin de définir la durabilité de leurs systèmes de production et de pointer leurs forces et leurs faiblesses, 263 élevages ont fait lobjet dune enquête. Pour les élevages laitiers français, il en est ressorti que leur résilience économique est meilleure que celle des autres pays et quils bénéficient dune filière mieux structurée. En revanche, leur diversité animale est assez faible. Par ailleurs, une étude auprès des consommateurs français a révélé quils sont prêts à payer plus cher si la viande vient de France et quils consentiraient également à payer plus si elle était bio.
Indicateurs de progrès en faveur de la biodiversité pour le secteur bio
La préservation et la régénération de la biodiversité représentent un enjeu majeur pour pouvoir assurer la sécurité alimentaire mondiale. Les chiffres relatifs à lérosion de la biodiversité sont alarmants : les populations dinsectes ont, par exemple, diminué de 80% en Europe en 30 ans. Cet effondrement nous prive peu à peu de services écosystémiques (pollinisation, lutte contre les ravageurs...) et remet en cause la pérennité de nos systèmes de production. Lagriculture biologique se présente comme une base solide pour préserver la biodiversité, car elle intègre le respect du vivant dans son cahier des charges. Les différents travaux comparant leffet des pratiques bio et conventionnelles sur la biodiversité montrent que les systèmes bio présentent davantage de biodiversité, tant en matière dabondance (nombre dindividus) que de diversité (nombre despèces). Néanmoins, face à lurgence de la situation, le Synabio (Syndicat des Entreprises Bio) a jugé quil était important de continuer à faire progresser les pratiques des producteurs bio au-delà des exigences du règlement bio européen. Lobjectif de ce document est de proposer un panel dindicateurs traduisant des pratiques favorables à la biodiversité. Dans un premier temps, il présente une série dindicateurs de progrès pour les productions agricoles biologiques (ex : infrastructures agro-écologiques, taille des parcelles, rotations et diversité des assolements ). Il propose ensuite une autre série dindicateurs de progrès à destination des transformateurs et des distributeurs bio (ex : formation des équipes, cartographie des filières à risque, intégration de critères de biodiversité dans les cahiers des charges filières ). En annexe, il détaille également dautres points de vigilance à prendre en compte en bio (pesticides, autonomie protéique et irrigation).
Interprofession : Des outils pour montrer la durabilité de lélevage ovin
Lara BERTHELOT, AuteurLa filière ovine (lait et viande) sest engagée, depuis 2017/2018, dans un plan ambitieux pour : i) se doter doutils pour mesurer limpact environnemental des pratiques de ses producteurs ; ii) établir des plans dactions, basés sur des objectifs chiffrés réalisables, pour améliorer ces pratiques. En effet, la filière souhaite voir se développer plus de pratiques agroécologiques, synonymes de systèmes de production durables, répondant à lenjeu du changement climatique, aux attentes sociétales, mais aussi viables et vivables pour les producteurs. Cela permettra, à terme, à la filière, de communiquer sur les bonnes pratiques environnementales des éleveurs ovins français et éventuellement dintégrer des programmes visant à la rémunération des pratiques vertueuses, comme la compensation Carbone.
Manger sain & durable : De notre assiette à la planète
Comment bien se nourrir ? Comment produire durablement des aliments sains ? Ces deux questions, devenues préoccupantes, nous invitent à repenser notre alimentation, depuis le contenu de notre assiette jusqu'à la planète qui nous héberge. En dressant un état des lieux des façons de se nourrir, de leurs bénéfices et nocivités, ce livre pose donc un double regard sur ces enjeux de société fortement dépendants : notre santé et l'environnement. Expert reconnu en nutrition, l'auteur synthétise des études récentes qui mettent en lumière les liens entre régime alimentaire et santé, montrant clairement l'intérêt de régimes plus végétaux et la réduction, avec une alimentation majoritairement bio, des risques d'obésité, de surpoids et de maladies chroniques telles que les cancers. De plus, il décrit l'efficacité de systèmes alimentaires durables et universels à réduire les impacts écologiques néfastes sur la planète. L'agriculture biologique et d'autres démarches agroécologiques apparaissent comme des modèles à développer pour produire des aliments goûteux, nutritifs et sains, mais aussi pour encourager la consommation locale et recréer des liens directs avec les agriculteurs.
MedAgri et Tech&Bio Cultures méditerranéennes : Un salon et des conférences bio en ligne
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDu 13 au 15 octobre 2020, le salon MedAgri et le Rendez-Vous Tech&Bio Cultures méditerranéennes se sont tenus en version digitale. Ils devaient normalement se tenir à Avignon mais nont pas pu avoir lieu en présentiel en raison de la crise sanitaire. Le salon virtuel a permis aux visiteurs en ligne de dialoguer avec des exposants, en particulier sur leurs produits. En parallèle, une trentaine de conférences ont été organisées (dont une dizaine spécifiques à la bio) sur des sujets variés liés à lactualité agricole dans le Sud-Est ou à lavenir de lagriculture sur ce territoire dans le contexte dune évolution climatique perturbante. Deux présentations ont notamment été dédiées à limportance de la biodiversité dans les écosystèmes agricoles. Animées par Natacha Sautereau de lItab, elles ont abordé ce sujet sous langle de la recherche et de lexpérimentation à travers les travaux de lUMT Si Bio. Lobjectif de cette UMT est délaborer des itinéraires techniques novateurs pour rendre les systèmes bio plus durables et réduire leurs IFT. Plusieurs leviers sont mobilisés : la biodiversité cultivée (associations despèces et de cultures), la diversification (à léchelle de la parcelle, ainsi quà léchelle paysagère) et la biodiversité fonctionnelle (aménagements et infrastructures agroécologiques).
Méthanisation agricole : Quelles conditions de durabilité de la filière en France ?
Ce rapport présente les conclusions de travaux menés par WWF France, en partenariat avec GRDF. Durant un an, ces deux acteurs ont organisé un cycle dateliers afin de questionner des instituts de recherche, des acteurs institutionnels, des représentants du monde agricole, des représentants de la filière biométhane et des associations sur les conditions de durabilité du développement de la méthanisation agricole en France. Ces ateliers ont été loccasion déchanger sur les bonnes pratiques permettant de garantir linnocuité environnementale de la méthanisation. Ils ont également permis de réfléchir aux moyens nécessaires pour déployer et généraliser ces pratiques. Ces travaux ont fait ressortir trois conditions pour que la méthanisation puisse être durable : 1 Favoriser la mise en uvre de pratiques agroécologiques à léchelle de la parcelle et de lexploitation ; 2 Intégrer la méthanisation au contexte territorial ; 3 Contribuer (via la méthanisation) à la résolution des défis sociétaux globaux. Les participants à la réflexion ont aussi décrit les conditions de durabilité de deux enjeux majeurs de cette filière : la gestion des Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique (CIVE), qui sont identifiées comme lune des principales sources dapprovisionnement des méthaniseurs ; et le retour au sol des digestats, dont la qualité agronomique reste à approfondir.
Observatoire des fermes bovin lait de l'Ouest : Depuis 10 ans, les systèmes herbagers montrent leurs performances de durabilité
Romain DIEULOT, AuteurLObservatoire technico-économique du Réseau CIVAM a réalisé une étude sur la durabilité des fermes laitières de lOuest. Pour cela, il a comparé, sur dix ans (2008-2017), les performances des systèmes herbagers CIVAM bio (AD bio) et non bio (AD non bio), et des exploitations laitières conventionnelles du Réseau dInformation Agricole (RICA) du Grand Ouest. Les résultats montrent que les systèmes herbagers dégagent autant, voire plus, de revenu que la moyenne des fermes laitières, et ce, avec moins de terres, danimaux et dinvestissements, tout en faisant vivre plus de monde sur les fermes et en préservant plus lenvironnement. Alors que les fermes laitières conventionnelles subissent les crises du lait et poursuivent une stratégie de maximisation des volumes, les fermes herbagères cherchent plutôt à dégager un maximum de valeur ajoutée, cest-à-dire à produire à moindre coût. Une ferme herbagère non bio dégage en moyenne 24 920 de Revenu Disponible par actif, soit 39 % de plus que la moyenne fermes RICA, avec 85 000 L de lait vendus en moins. Ramenés à la surface de production, les systèmes AD non bio génèrent cinq actifs agricoles supplémentaires sur 10 km2 par rapport aux systèmes conventionnels. Ces résultats sont encore plus intéressants pour les fermes herbagères biologiques (AD bio).
Outils de désherbage mécanique : Déchaumer, biner puis herser
Anthony LE QUEMENER, AuteurEn désherbage mécanique, la herse étrille est souvent citée comme un outil indispensable. Dautres matériels le sont tout autant et peuvent être positionnés, au même titre, en haut de la liste des investissements. Le constructeur de matériel Horsch a organisé, en août 2020, une journée dinformation consacrée à ce sujet. Anthony Le Quemener, conseiller à la Chambre dagriculture de lAube, a assisté à cette journée. Dans cet article, il partage ses impressions sur les avantages et les inconvénients des déchaumeurs scalpeurs, des bineuses et des herses étrilles. Il revient également sur deux notions : la sélectivité et lefficacité des outils de désherbage. Lobjectif est, en effet, de choisir des outils qui combinent de bonnes performances pour ces deux indicateurs. Par exemple, lécimeuse est très sélective : bien réglée, elle ne sélectionnera que des adventices, la culture ne sera quasiment pas touchée. En revanche, lécimeuse a une faible efficacité : la majorité des adventices sont sous la cime des cultures et donc inaccessibles par loutil.
Philippe Henry, président de lAgence Bio : « Plus de diversité, plus de résilience »
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCet article retranscrit linterview de Philippe Henry, président de lAgence Bio depuis un an et polyculteur-éleveur bio depuis 23 ans en Meurthe-et-Moselle. Dans cette interview, il est tout dabord interrogé sur limpact de la Covid-19 sur la filière bio. Il explique que le confinement a globalement donné un coup daccélérateur à la bio, avant de présenter les impacts plus négatifs que cette crise a engendré sur les filières tournées vers la restauration collective. Les questions suivantes concernent le rôle de lAgence Bio : il détaille comment l'observatoire de lAgence Bio peut aider au développement de la bio en donnant des informations quantitatives et qualitatives sur la situation française, puis présente Cartobio, un nouvel outil numérique qui permet didentifier les parcelles cultivées en bio. Il se focalise ensuite sur les enjeux liés à leau et explique les liens que lAgence Bio aimerait développer avec les Agences de leau. Au cours de l'interview, Philippe Henry est également invité à donner son point de vue sur le fonds de structuration des filières, lévolution des prix de la bio, la multiplication des labels bio équitables français et sur les moyens déviter la conventionnalisation de la bio.
Potential of multi-species livestock farming to improve the sustainability of livestock farms: A review
Guillaume MARTIN, Auteur ; Kerstin BARTH, Auteur ; Riccardo PRIMI, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification des systèmes agricoles est souvent vue comme lun des principaux leviers pour tendre vers des systèmes de production plus durables. Toutefois, l'élevage multi-espèces, c'est-à-dire lélevage de plusieurs espèces animales dans la même ferme, est une option qui n'a guère été approfondie. Les études sur ce type délevages sont limitées et une évaluation de leur durabilité fait défaut. Ainsi, cet article analyse les avantages et les limites de l'élevage multi-espèces en matière de durabilité, en sappuyant sur la littérature existante. Cette analyse bibliographique a permis de montrer que l'élevage multi-espèces peut améliorer les trois dimensions de la durabilité (viabilité économique, respect de lenvironnement et acceptabilité sociale) si les pratiques agricoles mises en uvre sont pertinentes, et plus particulièrement si le chargement à lhectare est approprié durant les périodes de pâturage. Si des pratiques mises en place ne sont pas pertinentes, l'élevage multi-espèces peut produire des effets indésirables : concurrence lors du pâturage, infections croisées (parasites), pics de travail plus intenses... Quatre problématiques qui nécessiteraient des recherches supplémentaires ont été identifiées. Premièrement, il faudrait mieux caractériser les systèmes de production des élevages multi-espèces (pratiques agricoles, organisation du travail et vente). Deuxièmement, il faudrait explorer la complémentarité des espèces animales dans ces élevages, notamment pour les combinaisons d'espèces peu connues (ex : ruminants et monogastriques). Troisièmement, il faudrait évaluer la durabilité de ces élevages en fonction de leurs pratiques, ce qui nécessiterait d'adapter les méthodes/modèles existants ou d'en développer de nouveaux. Quatrièmement, il faudrait caractériser les conditions de réussite et les obstacles rencontrés par ces élevages tout au long de la chaîne de valeurs (de la production à la consommation).
Pourquoi/Comment : (re)penser le travail en systèmes pâturants
Romain DIEULOT, Auteur ; Sophie CHAUVAT, Auteur ; Linda DUPERRAY, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (18-20 Rue Claude Tillier, 75 012, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM | 2020Chez les éleveurs de ruminants, le travail est de plus en plus questionné : quantité, nature, pénibilité, organisation, répartition-délégation Ce document compile huit fiches techniques réalisées dans le cadre du projet Casdar Transaé (TRANSformations du TRAvail et TRANSitions vers lagroécologie). Chacune de ces fiches décrit un ou plusieurs systèmes de travail mis en place dans des élevages pâturants : 1 - Système ovin viande valorisant des végétations semi-naturelles (Limousin) ; 2 - Système pastoral ovin de plein-air intégral sur garrigues et estives (Languedoc) ; 3 Système naisseur-engraisseur de vaches charolaises avec cultures de vente à haute valeur ajoutée (Pays de la Loire / Deux Sèvres) ; 4 Système bovin allaitant naisseur-engraisseur en plein-air quasi intégral (Limousin) ; 5 Système bovin lait tout herbe en zone séchante (Ouest) ; 6 - Système bovin lait avec vêlages groupés de printemps et salle de traite fermée deux mois (Ouest) ; 7 Système bovin lait herbager avec un fond de maïs dans la ration (Ouest) ; 8 Système bovin lait herbager avec silo de maïs fermé 4 mois (Ouest). Ces fiches techniques détaillent les impacts du système de production en matière de travail, de savoir-faire et de pratiques mobilisés, de résultats (sur le travail et les personnes). Elles apportent également des témoignages déleveurs.
Productive ecosystem services and collective management: Lessons from a realistic landscape model
François BAREILLE, Auteur ; Hugues BOUSSARD, Auteur ; Claudine THENAIL, AuteurDes travaux antérieurs, basés sur la modélisation de paysages constitués de fermes homogènes, ont conclu que les bénéfices liés aux services écosystémiques augmentent pour les agriculteurs si ces derniers mettent en place une gestion coordonnée à léchelle du paysage. Cette étude porte sur un paysage réaliste (paysage situé en Bretagne), avec des territoires agricoles hétérogènes en matière d'aménagements spatiaux (territoires diversement fragmentés). Lobjectif est de voir si les propriétés hétérogènes du paysage modulent les résultats obtenus dans les études précédentes. Pour cela, plusieurs stratégies de gestion de la lutte biologique ont été simulées à laide dun modèle de paysage agronomique-écologique-économique inspiré de Martel et al. (2017), en se basant sur des fonctions écologiques vérifiées sur le terrain (abondance de ravageurs et de prédateurs généralistes). Quatre stratégies de gestion différentes ont été évaluées, allant de la non-gestion collective à la gestion collective à l'échelle du paysage. Les résultats montrent quune gestion coordonnée améliore les bénéfices collectifs. Toutefois, certains agriculteurs sont moins bénéficiaires que d'autres. Du fait de lhétérogénéité des exploitations, l'action collective est rarement satisfaisante sur lensemble du paysage. Ces bénéfices collectifs dépendent en effet de la structure des fermes, notamment du nombre d'interfaces entre leurs différentes parcelles.
La responsabilité sociétale des entreprises de F&L : Des fondements théoriques aux mesures concrètes
Catherine GLEMOT, Auteur ; Cécile BERTRAND, AuteurLe développement de démarches de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est une profonde attente des consommateurs. Cet article explique les grands fondements et principes de la RSE, ainsi que son contexte réglementaire et social. Il présente un ensemble dactions concrètes rentrant dans le champ de la RSE pour les différents stades de la filière fruits et légumes : producteurs, expéditeurs, stade de gros, distribution et commerce. Les entreprises peuvent choisir daller plus loin dans la RSE et de mettre en place un label ou une certification. Pour accompagner les entreprises, le CTIFL a développé et mis à disposition un outil de comparaison de différentes grilles de diagnostic.
Role of ley pastures in tomorrows cropping systems. A review
Guillaume MARTIN, Auteur ; Jean-Louis DURAND, Auteur ; Pierre CELLIER, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification des systèmes de culture est lun des principaux mécanismes employés pour tendre vers des systèmes agricoles durables. Pour diversifier un système de culture, il est utile dintroduire des prairies temporaires. Néanmoins, limplantation de ces dernières (production dherbe) est remise en question par la plupart des scénarios prospectifs visant à nourrir le monde de manière durable. Dans plusieurs de ces scénarios, les ruminants se nourrissent uniquement de prairies permanentes, tandis que les systèmes de culture sont totalement dédiés à lalimentation humaine. Pour montrer lintérêt de lintroduction de prairies temporaires, cette étude passe en revue les différents services écosystémiques fournis par ces prairies. Elle discute également des types de prairies et de leurs modes de gestion susceptibles de promouvoir ces services, tout en soulevant les défis liés à leur introduction dans les systèmes de culture. Elle montre ainsi que limplantation de prairies fournit un large éventail de services écosystémiques pour les cultures, lenvironnement et la société : préservation du sol, apport et recyclage déléments nutritifs, amélioration de la rétention de l'eau dans le sol, purification de l'eau, lutte biologique contre les ravageurs des cultures, régulation du climat, fourniture d'habitats pour la préservation de la biodiversité, production de fourrage Il faut toutefois que linsertion spatiale et temporelle de ces prairies temporaires soit bien gérée, sinon, les prairies peuvent engendrer des disservices. Par ailleurs, il est nécessaire de faire évoluer les programmes de sélection végétale pour améliorer loffre en prairies multiservices. Il faudrait également produire de nouvelles connaissances sur les méthodes d'introduction des prairies temporaires dans les systèmes de culture (ex : paillis vivants, engrais verts).
Sustainability analysis of French dietary guidelines using multiple criteria
Emmanuelle KESSE-GUYOT, Auteur ; Dan CHALTIEL, Auteur ; Serge HERCBERG, Auteur ; ET AL., AuteurEn 2017, les recommandations alimentaires françaises ont été mises à jour pour intégrer la préservation de l'environnement. Cette étude a pour objectif de comparer, au regard de la durabilité, les anciennes (2001) et les nouvelles (2017) recommandations alimentaires françaises, via une évaluation multicritère. Pour cela, les régimes alimentaires des 28 340 participants de la cohorte NutriNet-Santé ont été analysés. La durabilité de leur alimentation a ensuite été évaluée à laide dindicateurs nutritionnels, environnementaux et économiques. La conformité de leur régime alimentaire aux recommandations de 2001 et 2017 a également été quantifiée à laide de deux scores (PNNS-GS1 et PNNS-GS2). Le nombre de décès évités via la consommation daliments en adéquation avec ces directives a aussi été estimé. Les résultats montrent que les régimes alimentaires qui respectent le plus les recommandations de 2017 sont les régimes alimentaires avec la plus grande proportion de végétaux et les apports énergétiques les plus faibles, ces régimes ont un impact environnemental moindre, une exposition à certains pesticides moins importante et présentent un plus grand nombre de décès évités et un coût (à lachat) plus élevé. Par ailleurs, les différences se révèlent plus importantes entre le meilleur et le moins bon score PNNS-GS2 qu'elles ne le sont avec les anciennes recommandations du PNNS-GS1. Lensemble de ces résultats suggèrent que les recommandations de 2017 permettent bel et bien de mieux prendre en compte les multiples dimensions de la durabilité de l'alimentation. Si ces recommandations étaient adoptées par une grande partie de la population, elles pourraient contribuer à la prévention des maladies chroniques, tout en réduisant les pressions environnementales liées à l'alimentation.
Des systèmes alimentaires durables dans les villes
Christophe LESCHIERA, AuteurLe projet Urbal (Urban-Driven Innovations for Sustainable Food Systems) propose une méthode simple et en open-source pour caractériser les impacts dune innovation sur la durabilité dun système alimentaire. Cette méthodologie a été testée sur 12 initiatives en lien avec lalimentation et réparties dans le monde entier : Baltimore, Brasilia, Berlin, Cape Town, Hanoï, Milan, Mexico, Montpellier, Paris et Rabat. Deux dentre elles sont plus amplement détaillées. Au Brésil, la région du Cerrado est très riche en biodiversité, mais cette dernière est souvent délaissée au profit dune agriculture intensive. Une vingtaine de chefs cuisiniers de Brasilia a décidé de bousculer cette tendance en inscrivant à leurs cartes des produits typiques du Cerrado et en sapprovisionnant chez des petits producteurs. Les impacts économiques et sociaux sont nombreux : financement détudes supérieures pour les jeunes générations, meilleure intégration dans la vie démocratique, impact positif sur lenvironnement. Un risque de pression sur la ressource a aussi été identifié avec laugmentation de la demande. Au Maroc, à Rabat, un système participatif de garantie (SPG) a été élaboré en 2017 pour certifier les produits issus de fermes agro-écologiques. Sa mise en place a permis un meilleur accès aux marchés, des échanges de connaissances, un poids plus fort auprès des institutions publiques et lidentification des besoins des producteurs.
Systèmes alimentaires durables : Un manuel pour s'y retrouver
Les systèmes alimentaires durables sont essentiels pour assurer la sécurité alimentaire et une alimentation saine pour les générations futures. Pour faire la transition vers la durabilité, de nombreuses activités du système alimentaire doivent se transformer, et une myriade dacteurs à travers le monde doivent agir localement. Certains changements sont plus faciles à mettre en place que dautres, mais savoir comment naviguer à travers ces changements pour promouvoir des modes de consommation et de production durables exige un ensemble de compétences complexes. Ce manuel, adressé aux « innovateurs de systèmes alimentaires durables », est rédigé par un groupe dinnovateurs dAsie, dAfrique, des Amériques et dEurope qui mènent des initiatives pour cultiver, partager, vendre et consommer des aliments plus durables dans leur contexte local. Le manuel inclut des expériences de changement dans lorganisation des systèmes alimentaires locaux pour les rendre plus durables. Il est rédigé sous la forme dun « livre dont vous êtes le héros » où chaque lecteur ou groupe de lecteurs peut identifier ses priorités et développer son parcours dapprentissage et daction. Les sujets abordés dans ce manuel sont répartis en quatre groupes dinnovations organisationnelles, à savoir : mobiliser les consommateurs, produire durablement, mettre en marché les produits, et sorganiser équitablement. Ce document est également disponible en anglais (https://www.fao.org/3/ca9917en/CA9917EN.pdf) et en espagnol (https://www.fao.org/3/ca9917es/ca9917es.pdf).
Systèmes économes et autonomes en circuits courts : Portraits de 8 fermes du Pays Chatelleraudais
8 portraits de fermes en circuits courts, dont 6 en bio, du département de la Vienne, ont été réalisés dans le cadre dun GIEE (Groupement dIntérêt Economique et Environnemental) « En marche vers des systèmes de production économes et autonomes dans le Châtelleraudais ». Les agriculteurs mis en avant dans ce document ont choisi la transformation et la commercialisation en circuits courts comme sources de durabilité et de performances environnementales, économique et sociale. Ces portraits décrivent leurs choix techniques, stratégiques, économiques et commerciaux ; les investissements réalisés et/ou à venir, la performance économique et la rémunération ; lorganisation et le temps de travail en circuits courts. Ces témoignages contribuent à créer des références technico-économiques sur des fermes économes et autonomes en circuits courts. Ils peuvent aider des porteurs de projet à sinstaller en circuits courts et des agriculteurs à envisager une diversification en circuits courts.
The effectiveness of flower strips and hedgerows on pest control, pollination services and crop yield: a quantitative synthesis
Matthias ALBRECHT, Auteur ; David KLEIJN, Auteur ; Louis SUTTER, Auteur ; ET AL., AuteurLimplantation despèces florales est encouragée pour favoriser l'intensification écologique de l'agriculture via la fourniture de services écosystémiques. Cependant, une évaluation complète de l'efficacité des différents types de plantations florales, de leurs caractéristiques et de leurs conséquences sur le rendement des cultures fait défaut. Cest pourquoi cette étude a cherché à quantifier les effets des bandes fleuries et des haies dans la lutte contre les ravageurs (méta-analyse de 18 études indépendantes) et dans les services de pollinisation (méta-analyse de 17 études indépendantes) sur diverses cultures situées en Amérique du Nord, en Europe et en Nouvelle-Zélande. En moyenne, les bandes fleuries ont amélioré de 16 % les services de lutte contre les ravageurs. Cet effet na, en revanche, pas été observé avec les haies. Les effets des bandes fleuries et des haies sur la pollinisation des cultures et les rendements sont plus variables. Plusieurs facteurs influençant l'efficacité de ces infrastructures agroécologiques ont néanmoins été identifiés : les services de pollinisation diminuent de façon exponentielle avec la distance des plantations ; les bandes comprenant des fleurs vivaces ou une grande diversité de plantes à fleurs améliorent la pollinisation. Ces résultats offrent des voies prometteuses pour optimiser les plantations despèces florales visant à favoriser les services écosystémiques et à réaliser une intensification écologique de l'agriculture.
UMT SC3D : Des pistes pour des élevages caprins durables demain
Damien HARDY, AuteurEn 2019, lInrae et lInstitut de lélevage se sont associés pour créer une unité mixte technologique (UMT) sur les systèmes caprins durables de demain (SC3D). Son objectif est dimaginer des élevages caprins durables (aussi bien socialement que d'un point de vue économique et environnemental) et capables de sadapter au changement climatique. En juin 2020, un an après sa création, un séminaire a été organisé afin de faire un point sur les différents travaux et leur stade davancement. Pour évaluer la durabilité des élevages caprins, lUMT SC3D souhaite construire une grille dévaluation impliquant de nombreux aspects. Par ailleurs, elle travaille sur ladaptation des systèmes fourragers pour faire face au changement climatique. Il est notamment de plus en plus difficile de réussir limplantation dune prairie avec les sécheresses automnales. Pour contrer ceci, les éleveurs ont tendance à augmenter la dose de semis, mais le projet Implantec (2016-2019) na montré aucune différence de réussite en fonction de la dose. En revanche, il est envisageable de décaler la période de semis. Pour cela, certains éleveurs effectuent une implantation sous couvert dune céréale dhiver. Un essai à la ferme de Thorigné-dAnjou a montré quune prairie implantée sous couvert pouvait offrir jusquà 50 % de fourrage supplémentaire (en comptant lensilage du mélange céréales-protéagineux). Dans tous les cas, les éleveurs devront diversifier les ressources fourragères pour être plus résilients.
Vers des agroécosystèmes fruitiers et légumiers durables : Approche systèmes au CTIFL
Cathy ECKERT, AuteurLapproche systémique est bien présente au CTIFL. Cette compétence a été acquise depuis une dizaine dannées, notamment au sein des axes agroécologie et systèmes de production. Cet article montre comment cette approche est intégrée au sein de la filière fruits et légumes. Il dresse un état des lieux des compétences et partenariats acquis, des besoins, et des éléments à prospecter pour contribuer à accélérer le changement de pratiques chez les producteurs. Cet état des lieux met en valeur plusieurs avantages de lapproche système : elle crée des synergies collaboratives et des partenariats, elle aborde des questions complexes, elle sollicite de nouvelles compétences L'article souligne aussi limportance de développer des outils dévaluation des performances multiples des systèmes de cultures, de renforcer les complémentarités entre les expérimentations systèmes et analytiques, de transférer les résultats de ces expérimentations vers tous les professionnels de la filière afin de favoriser les changements.
Vigne et vin : Adaptations possibles face au changement climatique
Agnès CATHALA, AuteurLe projet Laccave a débuté en 2012 et a pour objectif de fédérer toutes les activités de recherche, conduites par lINRAE et par dautres instituts et portant sur ladaptation de la culture de la vigne et de la production du vin au changement climatique. Cest un projet de recherche pluridisciplinaire (climatologie, génétique, écophysiologie, agronomie, nologie, sociologie, mathématique, pathologie) qui sinscrit dans le méta-programme de lINRAE, Accaf (Adaptation au Changement Climatique de lAgriculture et de la Forêt). Son but est de caractériser les impacts du changement climatique et de construire des connaissances sur les stratégies dadaptation possibles pour la filière viticole, et ce, de manière concertée. Nathalie Ollat, ingénieure de recherche à lINRAE, coanime ce projet. Dans cette interview, elle décrit les impacts du changement climatique déjà visibles sur la vigne. Elle apporte également des informations sur les prévisions dévolution du climat dici 2050, détaille les conséquences à venir pour la filière viticole, ainsi que des pistes dadaptation. Elle présente aussi les principaux travaux menés dans le cadre des différentes phases du projet Laccave.
Ain : Les évolutions dune ferme de la Dombes
Claudine PITIOT-BECHE, AuteurJean-Philippe Clair est installé, dans lAin, en polyculture-élevage, avec une quarantaine de Montbéliardes et sur 88 ha. Il est en bio depuis 2009 et vend en moyenne 240 000 L de lait par an à Biolait. En 2017, la ferme a fait l'objet d'un diagnostic relatif à l'agriculture paysanne, selon les six thèmes permettant une analyse globale des dimensions sociales, économiques et environnementales : 1) Le travail avec la nature, illustré notamment par le passage en bio avec les pratiques qui sen sont suivies (arrêt des engrais minéraux, des pesticides et du soja, développement de soins alternatifs pour le troupeau, etc.) et les résultats obtenus (biodiversité très riche, etc.) ; 2) La qualité des produits ; 3) Le développement local et la dynamique territoriale, illustrés notamment par linvestissement de Jean-Philippe dans le GIEE Graines de l'Ain ; 4) Lautonomie économique en termes de temps de travail, dalimentation du troupeau et de semences ; 5) La répartition, avec une taille de ferme moyenne et des résultats économiques satisfaisants ; 6) La transmissibilité : la ferme a la capacité à rémunérer une à deux personnes et à rembourser un capital investi par un ou des repreneurs.
Cahier des charges Ostréiculture Nature & Progrès : Edition 2019
L'ostréiculture a connu, ces dernières décennies, d'importants bouleversements en raison des épidémies et de la modernisation du métier d'ostréiculteur. Le cahier des charges Ostréiculture Nature & Progrès vise une diversité génétique de l'huître, favorable à la durabilité des populations, un bien-être et une santé de l'huître par un encadrement des pratiques d'élevage (méthode, limite des déplacements, densité), et une cohérence environnementale et sociale globale. Il comprend trois parties : - La partie réglementaire, qui constitue le corps du cahier des charges. Elle énonce les principes relatifs à l'élevage sous mention Nature & Progrès et en définit les règles ; - Le guide de lecture, qui vient préciser, de manière ponctuelle, les dispositions de la partie réglementaire ; - Les annexes, qui comportent des données techniques, précisent des unités de valeurs, proposent des outils pratiques et recensent des adresses utiles.
Climat : Pourquoi et comment changer notre alimentation ?
Éloïse DESCAMPS, Auteur ; Cyrielle DENHARTIGH, Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2019Ce rapport analyse les interactions entre notre alimentation, le dérèglement climatique et la santé humaine. Il effectue une synthèse des publications les plus récentes. Quelques mesures ou expérimentations déjà mises en uvre dans certains pays sont également évoquées. Ce rapport commence par contextualiser les enjeux environnementaux et de santé publique liés à lalimentation. Il propose ensuite des axes dévolution alimentaire afin de répondre à ces différents enjeux : réduire les surconsommations, diminuer la consommation globale de protéines, réduire le gaspillage, manger moins de protéines animales et plus de protéines végétales, manger plus de produits issus de lagriculture biologique. Ce document apporte également des informations sur les tendances actuelles en matière dhabitudes alimentaires (notamment concernant la consommation de produits animaux) et sur les limites des politiques alimentaires publiques mises en place à ce jour. Enfin, il sintéresse aux déterminants des comportements alimentaires. Il analyse, dans un premier temps, comment léclairage du choix du consommateur peut laider à avoir une alimentation plus équilibrée et plus durable (ex : recommandations nutritionnelles, labels, engagement collectif dans un processus de changement alimentaire). Dans un second temps, il analyse comment lamélioration de lenvironnement alimentaire peut aider le consommateur dans cette démarche (disponibilité des produits, accessibilité économique, accessibilité des commerces, commodité, désirabilité).
Dossier : Alimentation : Une place à table pour tous !
Hélène BUSTOS, Auteur ; Mélanie THÉODORE, Auteur ; Mathieu DALMAIS, Auteur ; ET AL., AuteurLes agriculteurs du réseau des Civam s'interrogent : Comment se peut-il quun système de production nourrisse mal un nombre croissant de ses consommateurs et ne permette pas de vivre à une partie de ses producteurs ? Quel rôle les acteurs agricoles ont-ils à jouer pour répondre à la nécessité de laccès de tous à une alimentation de qualité et durable ? Pour répondre à ces questions, le Réseau Civam sest associé, de 2016 à 2019, à des partenaires du secteur social, de la recherche et de la formation, dans le cadre du projet de recherche-action Accessible. Le séminaire final de ce projet a eu lieu le 28 mars 2019, à Paris. Au cours du séminaire, intervenants et participants ont mis en évidence la multiplicité des enjeux liés à lalimentation et les moyens pour repenser la solidarité alimentaire. Ce projet a notamment permis de créer des livrets pour la mise en place d'un jeu de rôle sur l'accès de tous à une alimentation durable ; un film « La part des autres », des modules de formation, etc. Ce dossier aborde, par ailleurs, léconomie sociale et solidaire ainsi que les concepts de gratuité de lalimentation et de sécurité sociale de lalimentation.
L'élevage des volailles en agriculture biologique : Le parcours aménagé : Un outil au service d'un élevage performant
Aujourdhui, de plus en plus déleveurs saccordent sur limportance du parcours extérieur dans un élevage de volailles plein air. Sa fréquentation et loptimisation de son usage ont des répercussions positives à la fois à léchelle de lélevage, mais également à léchelle de la ferme et de son environnement. Il peut sintégrer au maillage écologique régional et participer au développement de la biodiversité locale. Bien aménagé, le parcours devient un élément interagissant avec lensemble de la ferme et de son territoire régional. Ce livret aborde également les facteurs qui influencent la fréquentation du parcours et sa valorisation par la volaille (l'âge et le premier accès au parcours, la durée de vie et la génétique, la taille des bandes...). L'aménagement des parcours est bien détaillé (agroforesterie, équipements...).
Engraisser et finir des bovins et des ovins majoritairement à l'herbe en bio dans le Massif Central : est-ce possible ?
Émilie OLLION, Auteur ; Christèle PINEAU, Auteur ; Fabrice VASSORT, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2019Cette synthèse rapporte les principaux résultats d'enquêtes réalisées auprès d'éleveurs de bovins, ovins, ou mixtes (bovins et ovins) en systèmes allaitants dans le cadre du projet BioViandes, un projet collectif autour des filières viandes de ruminants biologiques durables du Massif Central piloté par le Pôle Bio Massif Central. L'objectif était de mieux comprendre les enjeux, contraintes, résultats et facteurs de durabilité pour ces éleveurs vis-à-vis de l'engraissement à l'herbe. La volonté de ce type d'engraissement relève avant tout d'enjeux économiques (réduction des charges et meilleure valorisation), puis de réduction du temps de travail et de production éthique, et enfin de cohérence du système. Pour les 26 éleveurs enquêtés, l'herbe est au cur du système de production (70 à 100 % de la SAU). Des éléments sont présentés quant à leur gestion technique de l'herbe, leurs pratiques d'élevage et la durabilité de leurs systèmes. Des freins et leviers pour engraisser à l'herbe ont pu être identifiés.
Engraisser et finir des bovins et des ovins majoritairement à lherbe en bio dans le Massif Central : est-ce possible ?
Dans le cadre du projet BioViandes (tranche 1), un travail a été mené sur les systèmes de production de viandes biologiques (bovines et ovines) issues d'animaux majoritairement engraissés à lherbe, afin de mieux comprendre les contraintes, les enjeux, les résultats ou encore les facteurs de durabilité de ce type délevage sur le Massif central. Des enquêtes ont été conduites, en 2018, auprès de 26 élevages allaitants bio de ce territoire : 17 en bovins allaitants, 6 en ovins allaitants et 3 en élevage mixte (bovins et ovins allaitants). Ces exploitations commercialisent la majeure partie de leurs animaux en circuit long et ont été sélectionnées pour leur faible utilisation daliments concentrés. Cette synthèse présente les principaux résultats de l'enquête. Elle aborde : les principales motivations des éleveurs pour engraisser leurs animaux à lherbe ; leurs systèmes fourragers et la conduite de lherbe ; leurs pratiques délevage (races, périodes de mises bas) ; la durabilité de leurs systèmes dun point de vue économique (coût de production), environnemental et social (viabilité pour léleveur). Enfin, une synthèse récapitule les différents freins et les leviers pour favoriser lengraissement à lherbe.
Environmental sustainability of conventional and organic farming: Accounting for ecosystem services in life cycle assessment
Lieselot BOONE, Auteur ; Isabel ROLDAN-RUIZ, Auteur ; Jo DEWULF, Auteur ; ET AL., AuteurAujourd'hui, un débat est en cours sur la durabilité environnementale des produits issus de l'agriculture biologique. Pour comparer les performances des systèmes agricoles conventionnels et biologiques en ce qui concerne l'impact environnemental et la productivité, loutil complet dévaluation environnementale « analyse du cycle de vie » peut être utilisé. Les systèmes d'agriculture biologique ont habituellement besoin de plus de terres pour générer la même quantité de produits de base (par exemple, des aliments) et, par conséquent, par unité de produit, leurs meilleurs résultats environnementaux pourraient être contrebalancés. Cependant, en se concentrant uniquement sur les unités de produits récoltés, le rôle multifonctionnel de l'agriculture est négligé : l'agriculture ne fournit pas seulement des produits de base, mais fournit également de nombreux services écosystémiques (SE) à la société (pollinisation, décomposition de résidus végétaux, etc.). Cette étude propose une procédure dallocation basée sur lévaluation des agroécosystèmes afin de répartir limpact environnemental sur lensemble des produits agricoles (c'est-à-dire les produits de base et les autres SE). Des coefficients dallocation sont calculés pour les systèmes de culture conventionnels et biologiques. Lapplication de ces coefficients montre que, pour environ la moitié des produits alimentaires étudiés (dont le maïs et la pomme de terre), lagriculture biologique présente des avantages environnementaux évidents en termes de consommation de ressources par rapport aux méthodes de culture conventionnelles. Cette méthode dallocation permet une comparaison plus complète de la durabilité environnementale des aliments biologiques et conventionnels.
Improvement of diet sustainability with increased level of organic food in the diet : findings from the BioNutriNet cohort
Julia BAUDRY, Auteur ; Philippe POINTEREAU, Auteur ; Emmanuelle KESSE-GUYOT, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude a pour but de comparer certaines caractéristiques de durabilité des régimes alimentaires de personnes consommant des niveaux variables d'aliments biologiques. La durabilité de l'alimentation chez 29 210 participants de l'étude NutriNet-Santé a été estimée à l'aide de bases de données développées dans le cadre du projet BioNutriNet. Quatre dimensions (nutrition, environnement, économie et toxicologie) de la durabilité d'un régime alimentaire ont été évaluées en utilisant : 1) Des indicateurs nutritionnels basés sur les apports et les scores alimentaires, ainsi que sur l'IMC ; 2) Des indicateurs environnementaux (émissions de gaz à effet de serre, demande d'énergie cumulée et occupation des sols) ; 3) Des indicateurs économiques, via les coûts monétaires du régime ; 4) L'exposition quotidienne, au travers de l'alimentation, à 15 pesticides. Les régimes riches en aliments biologiques étaient généralement caractérisés par de forts avantages nutritionnels (scores diététiques plus élevés et un IMC plus faible) et environnementaux (diminution des gaz à effet de serre, de la demande d'énergie cumulée et de l'occupation du sol). Ces avantages étaient principalement dus à la faible consommation d'aliments d'origine animale. Cependant, ces régimes riches en produits bio impliquent une hausse du coût de l'alimentation induit par le mode de production. Ce mode de production permettant par ailleurs de réduire l'exposition aux pesticides d'origine alimentaire.
Lettre Filières FNAB - Viande n° 9
Sophie CHAUVAT, Auteur ; Pierre MISCHLER, Auteur ; Aurélie BILLON, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Viande n° 9 est composée des articles suivants : - Le travail dans les systèmes de polyculture élevage : au-delà des préjugés (Casdar RedSpyce); - Engraisser des bovins charolais à l'herbe, c'est possible ! ; - Favoriser l'usage des plantes en élevage ; - Diversification, travail du sol et couverts végétaux : retour sur un voyage d'étude dans le Gers ; - Des blogueurs culinaires à la rencontre de la filière viande bio ! ; - Bien-être animal en bio : faire toujours mieux ! ; - Devenir agricultrice bio, les clés pour s'installer.
Performances, impacts and bundle of services provided by five autonomous sheep meat farms in France and Ireland
Ce document a été écrit dans le cadre du « 6th International Symposium for Farming Systems Design », qui sest tenu à Montevideo (Uruguay) en 2019. Il analyse les performances multidimensionnelles de cinq systèmes délevage ovins viande. Actuellement, les systèmes délevage sont fortement remis en question par la société, notamment en ce qui concerne leurs impacts sur le changement climatique, la pollution, l'utilisation des terres et le bien-être des animaux. Cette étude analyse les performances, les impacts et lensemble des services fournis par cinq exploitations ayant des systèmes de production efficients en ovins allaitants, dont une en agriculture biologique. Ces fermes, basées en France et en Irlande, ont des systèmes très contrastés, notamment en ce qui concerne leurs stratégies d'alimentation et leurs contextes pédoclimatiques. Lhypothèse, sur laquelle se base cette étude, est que ces différentes stratégies mises en uvre se traduisent par des compromis différents vis-à-vis des services écosystémiques. Ainsi, après avoir présenté les performances techniques, économiques et environnementales de ces cinq systèmes, cette étude réalise des focus sur deux dentre eux. Ces focus détaillent les différents services quils fournissent et leurs impacts sur la production, lemploi (à la ferme et en dehors de la ferme), lutilisation dintrants, lenvironnement (biodiversité, pollution de l'eau, prédation ) et la dimension sociale (paysage, prévention des incendies, évènements culturels ). Ces analyses ont mis en évidence un lien positif entre la maximisation des ressources fourragères et la plupart des performances économiques et environnementales. Les systèmes d'élevage à faible productivité peuvent ainsi fournir simultanément des produits de haute qualité et une multitude de services. Une prochaine étape consistera à évaluer la sensibilité de ces exploitations à plusieurs types de risques.
Pratiques d'élevage et environnement : Mesurer, évaluer, agir
Sandrine ESPAGNOL, Auteur ; Coline BRAME, Auteur ; Jean-Yves DOURMAD, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2019Cet ouvrage traite des défis et solutions pour concilier lélevage et la protection de lenvironnement. Avec une approche multicritère, il apporte des bases scientifiques, techniques et méthodologiques pour appréhender les systèmes délevage et leurs évolutions. Il est construit autour de trois étapes essentielles : - « mesurer » les flux environnementaux liés aux élevages ; - « évaluer » les dommages et les bénéfices environnementaux ; - « agir » pour améliorer le bilan environnemental des élevages. Les chapitres sorganisent de manière complémentaire. Certains à visée introductive soulignent les enjeux, dautres synthétisent les connaissances actuelles en présentant les outils opérationnels mobilisables, et enfin des focus sont réalisés sur des questions méthodologiques ou des sujets émergents. Lobjectif de louvrage est de mieux comprendre les enjeux environnementaux des élevages et de proposer des voies damélioration. Il sadresse aux enseignants, agents de développement, conseillers, instances publiques, décideurs et professionnels qui sintéressent aux systèmes de production animale et à leurs performances environnementales.
Sociel - La durabilité sociale des exploitations d'élevage dans leurs territoires
Gérard SERVIERE, Auteur ; Claire BALAY, Auteur ; Sylvie COURNUT, AuteurLa dimension sociale des exploitations délevage est nettement moins documentée que les dimensions économique et environnementale. Le projet Sociel a proposé un cadre pour analyser la durabilité sociale, construit à partir des propos d'une trentaine d'éleveurs et d'autant d'acteurs provenant de quatre petites régions contrastées (montagne, pastorale, polyculture-élevage, périurbaine), pour tenir compte de sa nature subjective et située. Ce projet sest organisé autour de sept grands volets imbriqués les uns aux autres et a croisé des faits avec les ressentis des interviewés. Cette méthodologie a permis daborder la durabilité sociale des exploitations dans leur territoire et a mis en avant sa complexité. La dimension sociale concerne lindividu, la famille, mais aussi des collectifs plus larges. Elle sintéresse à la vie professionnelle, mais aussi à la vie privée, à la participation des exploitations à la vitalité territoriale, et à leur transmissibilité. Les débats auprès déleveurs, de conseillers, denseignants et dacteurs locaux confirment l'importance de cette dimension pour dessiner les avenirs de l'élevage.
Survey on Public Opinion in Europe regarding contentious inputs - a report
Gunnar VITTERSØ, Auteur ; Hanne TORJUSEN, Auteur ; Christian Bernhard Holth THORJUSSEN, Auteur ; ET AL., Auteur | COVENTRY (Priory Street, CV1 5FB, UNITED KINGDOM) : UNIVERSITY OF COVENTRY | 2019Le projet européen Organic-PLUS (2018-2022) a pour objectif de trouver des alternatives aux intrants controversés en AB (ex : cuivre, antibiotiques...). Ce rapport fournit les résultats d'une enquête en ligne, réalisée auprès de consommateurs de sept pays européens (Allemagne, Norvège, Royaume-Uni, Espagne, Pologne, Italie et France) visant à : 1 - mieux comprendre leurs perceptions et leurs attentes vis-à-vis des produits biologiques ; 2 - cerner leurs préoccupations concernant lutilisation dintrants controversés. L'analyse de l'enquête a permis de révéler des différences de consommation daliments biologiques entre les pays. Par exemple, les consommateurs italiens et français déclarent, dans une plus large mesure, manger fréquemment des aliments bio, alors quau contraire, un pourcentage élevé de consommateurs du Royaume-Uni déclarent ne jamais manger d'aliments bio. Concernant lapprovisionnement de ces consommateurs en produits bio, il se fait principalement dans les supermarchés non spécialisés en Norvège et au Royaume-Uni, tandis que des canaux de distribution alternatifs prévalent en Italie, en Espagne et en Pologne. La France et l'Allemagne se situent au milieu avec des canaux d'approvisionnement assez diversifiés. Quant aux attentes des consommateurs vis-à-vis des produits bio, un consensus assez fort a été décelé dans tous les pays sur l'importance de réduire l'utilisation d'antibiotiques et demballages plastiques. Dautres enjeux spécifiques à chaque pays ont également été identifiés. En particulier en France et en Italie, où la saisonnalité des produits et lapprovisionnement local ont été notés comme des enjeux très importants. Concernant les intrants controversés, les consommateurs italiens, polonais, français et espagnols ont souligné limportance de renforcer la réglementation liée à l'utilisation d'antibiotiques, de cuivre et de plastique. Ceci est moins ressorti au Royaume-Uni et en Norvège, mais ces pays avaient la plus forte proportion de « sans opinion » concernant ces questions.
Sustainability in global agriculture driven by organic farming
Frank EYHORN, Auteur ; Adrian MÜLLER, Auteur ; John P. REGANOLD, Auteur ; ET AL., AuteurDes systèmes agricoles et alimentaires durables doivent fournir une alimentation suffisante et nutritive pour tous, tout en minimisant leur impact environnemental et en permettant aux producteurs de gagner décemment leur vie. Pour que les objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies soient atteints d'ici 2030, il est nécessaire que les pratiques agricoles évoluent. Cependant, la manière d'y parvenir fait l'objet de débats. Deux courants dominent les discussions : lun prônant des mesures progressives pour améliorer l'efficacité de l'agriculture conventionnelle tout en réduisant les externalités négatives, et lautre, fondé sur une refonte et une transformation des systèmes agricoles, pour les baser sur des principes agroécologiques. Les systèmes basés sur cette transformation des systèmes agricoles, tels que l'agriculture biologique, ont prouvé leurs avantages en termes de durabilité. Mais, dans de nombreux cas, ils entraînent une baisse des rendements. Les systèmes conventionnels intensifs, quant à eux, peuvent être très productifs, mais ont des effets négatifs (perte de biodiversité, érosion des sols, pollution, impacts sur la santé humaine, faibles revenus agricoles ). A noter que certains tenants des sociétés agro-industrielles ont tout intérêt à poursuivre le modèle agro-industriel conventionnel. Les ODD offrent l'occasion de concilier ces deux visions. Ce document propose un cadre politique pour atteindre ces objectifs. Il montre également que l'agriculture biologique n'est pas une niche négligeable et peut jouer un rôle dans la transition.
Synthèse : Rémunération des producteurs et transition agroécologique : Quelles contributions du commerce équitable origine France ? : Une analyse tirée de deux cas détude dans les filières lait et légumes secs
BASIC (Bureau dAnalyse Sociétale pour une Information Citoyenne) Une étude, réalisée par le Bureau dAnalyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC), examine la réalité de deux partenariats dans les filières bio lait et légumes secs qui reprennent les critères de la loi de 2014 sur le commerce équitable : les relations de la SAS Biolait avec Biocoop et Système U et celles du GIE Ferme de Chassagne (16) avec Biocoop et Ethiquable. Après une présentation des 2 organisations, cette synthèse montre les effets des démarches qu'elles portent, sur la durabilité environnementale, la qualité, les relations entre acteurs et leur situation socio-économique au sein des filières concernées. Il ressort que ces démarches bio et équitables sont mieux parées contre les aléas économiques et ont un impact négatif moindre sur l'environnement et le climat. Les deux cas étudiés montrent des relations commerciales plus apaisées, avec une meilleure rémunération pour les producteurs et une plus grande part de valeur ajoutée, les prix dachat étant basés sur lidentification des coûts de production. Pour améliorer encore ses impacts, le commerce équitable « Origine France » gagnerait à bénéficier dune reconnaissance publique par lensemble des parties prenantes, et notamment par les consommateurs, ainsi que dun cadre légal plus incitatif.
Les systèmes herbagers montrent leurs performances de durabilité
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurComme chaque année depuis 10 ans, le réseau Civam a publié son Observatoire technico-économique des systèmes laitiers du Grand-Ouest (Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire). Y sont comparés les principaux résultats d'un échantillon de 314 fermes laitières du Réseau d'information comptable agricole (RICA) et ceux d'un échantillon de 127 fermes laitières en agriculture durable, dont 68 en agriculture biologique. Avec une stratégie essentiellement basée sur la maximisation des volumes produits, les exploitations de l'échantillon RICA sont très sensibles aux fluctuations de prix. Les systèmes de l'échantillon "agriculture durable", quant à eux, reposent sur la valorisation de la ressource disponible et la création de valeur ajoutée. De fait, ils sont plus herbagers, économes et autonomes. Avec une meilleure maîtrise de leurs charges, ces systèmes présentent globalement de meilleurs résultats courants et des revenus disponibles supérieurs et ce, d'autant plus pour les exploitations en AB.
Lagriculture biodynamique, une synthèse scientifique : In: Freyer B. (Hg.). Ökologischer Landbau : Grundlagen, Wissensstand und Herausforderungen. UTB, 2016
Rudolf TILLE, Traducteur ; Uwe GEIER, Auteur ; Jürgen FRITZ, Auteur ; ET AL., Auteur | COLMAR (5 Place de la Gare, 68 000, FRANCE) : MOUVEMENT DE L'AGRICULTURE BIODYNAMIQUE | 2018Ce texte est extrait de louvrage collectif : Geier U, Fritz J, Greiner R, Olgrich-Mejer M. (2016) : Biologisch-dynamische Landwirtschaft. In: Freyer B. (Hg.): Ökologischer Landbau: Grundlagen, Wissensstand und Herausforderungen. UTB ; 101-123. Texte traduit par Rudolf Tille pour le MABD et les Amis de la biodynamie, juin 2018. Ce document présente une synthèse scientifique détaillée des résultats de recherche concernant l'agriculture biodynamique. Elle est basée sur la recherche des mots-clés "biodynamic/biologisch-dynamisch" et s'appuie sur les publications scientifiques expertisées (peer review) à partir de 2006. Y sont également comprises des thèses et des contributions lors des congrès scientifiques sur l'agriculture biologique depuis 2007, ainsi que des publications dans des médias spécialisés pour praticiens et des publications issues de la base de données Organic Eprints.
Aquaculture et pêche : Des enjeux forts de durabilité
Bettina BALMER, AuteurLes écolabels en pêche et en aquaculture se sont multipliés depuis une vingtaine d'années. Limité à l'aquaculture, le label bio définit les règles d'alimentation et les conditions d'élevage. 50 000 tonnes composées de 6 espèces sont produites chaque année dans l'Union Européenne, essentiellement dans 5 pays : Irlande, Italie, Royaume-Uni, France et Hongrie. Pionnier de l'aquaculture bio (1996), le label bio allemand Naturland a étendu son action à la pêche durable. Le label Pêche Durable MSC (Marine Stewardship Council) a été créé en 1997, à l'initiative du WWF et d'Unilever. Il bénéficie aujourd'hui à 358 pêcheries dans 36 pays, dont 11 en France. Plus de 30 000 produits portent le logo MSC, dont 2 100 en France. Plus de 110 entreprises de transformation ou de distribution sont certifiées MSC en France. Parallèlement, le label français "Pêche durable" est opérationnel depuis janvier 2017. Il prévoit 2 niveaux de certification : les pêcheries et les opérateurs de la chaîne de commercialisation.
Cacao : le challenge de la durabilité
Bettina BALMER, AuteurParmi les matières premières agricoles tropicales, le cacao est récolté par 5 millions de petits producteurs vivant toujours, en grande majorité, sous le seuil de pauvreté, pour les 3/4 en Afrique, et à 85 % dans 5 pays africains. Les enjeux de développement durable sont donc, avant tout, liés à la pauvreté endémique. La pression croissante de la demande en cacao devrait pousser la filière à s'adapter aux diverses contraintes qu'elle subit actuellement : volatilité du cours, déséquilibre du pouvoir de négociation entre l'amont et le négoce des fèves, part payée aux producteurs sur le prix de vente du chocolat (même si cette part augmente dans le bio et le commerce équitable), mais aussi absence de valeur ajoutée due à la transformation... Par ailleurs, les rendements pâtissent de plus en plus du fait du vieillissement des cacaoyères, de la baisse de la fertilité des sols et de la faible productivité (les récoltes seraient seulement à 1/3 du maximum théorique attendu). La pression accrue sur l'environnement pour implanter de nouvelles cacaoyères et l'impact du changement climatique constituent l'autre dimension du combat pour la durabilité de la production de cacao. La surface cultivée en bio est de 344 666 ha en 2016, soit 3,4 % de la SAU mondiale.
Compétitivité hors coût des exploitations agricoles françaises (projet DIFFERENCIATION)
Philippe JEANNEAUX, Auteur ; Hélène BLASQUIET-REVOL, Auteur ; Mélisande GILLOT, Auteur | LEMPDES (89 Avenue de l'Europe, CS 82212, 63 370, FRANCE) : VETAGRO SUP - Campus Agronomique de Clermont | 2018Ce document a été réalisé dans le cadre de lappel à projets de recherche « Comprendre et renforcer les compétitivités agricoles, agroalimentaires et forestières », lancé en 2016 par le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation. Il présente les résultats du projet de recherche DIFFERENCIATION portant sur l'intérêt, pour les exploitations agricoles, d'adhérer à des signes de qualité et d'origine pour différencier leurs produits et renforcer leur compétitivité. Quels sont les déterminants de cette meilleure compétitivité ? Sur quels leviers les efforts devraient-ils porter pour améliorer et/ou renforcer cette compétitivité ? Pour traiter ces questions, les effets propres de 3 signes de qualité sont analysés : Appellation dorigine protégée (AOP), Label Rouge (LR) et Agriculture Biologique (AB). Pour chacun de ces trois signes de qualité, ont été étudiées les productions suivantes : Pour les AOP : bovin lait, arboriculture, viticulture ; Pour le Label Rouge : aviculture et ovin viande ; Pour lAgriculture Biologique : viticulture, ovin viande, bovin lait, aviculture. Lobjectif était dévaluer lévolution de la compétitivité hors coût de certaines exploitations agricoles françaises entre 2010 et 2015 et didentifier les leviers institutionnels, organisationnels et managériaux à luvre dans cette évolution. La réussite dune politique de différenciation par la qualité est conditionnée par divers facteurs, notamment institutionnels.
Le diagnostic de durabilité : 21 portes pour échanger sur son système
Alexis MEYER, AuteurA la fin des années 90, le réseau Civam a mis au point un outil de diagnostic de durabilité dédié aux exploitations agricoles. Encore utilisé aujourd'hui, cet outil s'appuie sur 21 indicateurs, soit sept pour chacun des trois volets de la durabilité (économique, environnemental, social). Dans cet article, un formateur, des agriculteurs ou encore un animateur de groupe d'agriculteurs témoignent sur l'utilisation de ce diagnostic, que ce soit de manière individuelle ou en groupe. Les discussions autour des aspects liés au volet social, peu souvent abordées de manière spontanée dans les groupes d'agriculteurs, sont ici facilitées.
Un diagnostic de durabilité pour prévoir le changement
Valérie NOËL, AuteurLa durabilité dune exploitation peut être définie de plusieurs manières, mais elle doit rester une notion subjective incluant les objectifs personnels des exploitants. Lévaluer peut aider un agriculteur à sécuriser ses choix lorsquil sagit de modifier ses modes de production ou de réaliser un changement sur sa ferme. Les différentes méthodes de diagnostic reposent sur le calcul dindicateurs correspondant aux différentes dimensions de la ferme (agronomique, économique, environnementale et sociale) et elles nécessitent souvent de faire appel à un conseiller. Véronique Laudinot, conseillère à la Chambre dAgriculture des Vosges, utilise ces outils comme des appuis à laccompagnement de projets, à lévaluation de la stabilité économique dune exploitation et de sa résilience face aux aléas climatiques ou à la volatilité des prix. Elle les utilise souvent en groupe. Loutil Systerre, développé par Arvalis en 2010, est présenté par Lionel Joury (spécialiste du sujet chez Arvalis). Cet outil prend en compte de nombreux critères et a été travaillé pour être compatible avec dautres logiciels (Geofolia, Mes parcelles, Atland) afin de limiter le temps de saisie, même si la préparation reste encore longue. Il est utilisé à des fins diverses allant du diagnostic individuel à la mesure des conséquences dun passage en bio. En parallèle de ces témoignages, cet article réalise un point synthétique sur tous les outils dévaluation de la durabilité disponibles.
Dossier : Diversité des pratiques pour des fermes plus durables, viables et vivables ?
Juliette CHOLAY, AuteurL'Adage, l'association d'éleveurs en système économe en intrants et à base d'herbe, répartis en six groupes locaux sur l'Ille-et-Vilaine, a réalisé plus de 70 diagnostics de durabilité dans ses fermes adhérentes. Trois de ces diagnostics en élevage laitier sont présentés dans cet article : - un élevage conventionnel, le GAEC Ar'Veureury, avec un grand troupeau et beaucoup de prairies (150 vaches laitières sur 217 ha dont 170 en prairies) ; - un petit élevage bio avec de l'herbe et du maïs (39 vaches laitières sur 44 ha dont 36 en prairies) chez Vincent Couvert ; - un système bio herbager sans maïs (41 vaches laitières sur 49 ha dont 43 de prairies) chez Samuel Dugas. Malgré des pratiques et des stratégies différentes, la durabilité économique de ces trois élevages laitiers semble corrélée à la création de valeur ajoutée et à la maîtrise de l'investissement : la production de lait par actif (110 000 à 150 000 L) est inférieure à la moyenne départementale (250 000 L), mais les charges bien maîtrisées permettent de dégager des revenus satisfaisants (entre 24 000 et 30 000 /actif familial en 2016). La part importante de la pâture, notamment, induit un coût alimentaire relativement faible (60 /1000 L). Les prairies constituent également un facteur clé de la durabilité environnementale de ces trois fermes. La présence de haies s'avère également bénéfique.
Dossier : Permaculture
Benjamin BROUSTEY, Auteur ; Salvador DETREZ, Auteur ; Cyril DENNERY, Auteur ; ET AL., AuteurDans les années 1970, Bill Mollison définissait la permaculture comme une "démarche de conception éthique visant à construire des habitats humains durables en imitant le fonctionnement de la nature". Dans ce dossier, de nombreux éclairages permettent de mesurer les applications de la permaculture, de ses principes et de son éthique, pour accélérer la transition écologique vers un monde durable et préparer l'humanité aux défis de demain. Les articles qui composent ce dossier abordent tant les notions théoriques (dont la notion de design) que les principes techniques de culture ou encore la philosophie. Car la permaculture est aussi un mouvement qui permet de repenser nos modes de vie dans tous les aspects du quotidien : - Origines et principes : pour y voir plus clair - De Fukuoka à Mollison et Cie ; - Faire grandir son jardin et son esprit ; - Concilier habitat et nature ; - Quand la permaculture s'invite en cuisine ; - Vers une société résiliente ; - Globale et durable : la santé aussi.
Efficience alimentaire : Les élevages herbagers n'affament pas la planète
François D'ALTEROCHE, AuteurAlors que l'élevage est souvent montré du doigt pour son utilisation de ressources qui pourraient nourrir l'homme directement, comme des céréales et des protéines végétales, le GIS (groupement d'intérêt scientifique) Élevages Demain a étudié la question. Dans cet article, il est tout d'abord rappelé que l'élevage permet, d'une part, de valoriser des ressources végétales qui ne peuvent pas être consommées par l'Homme, comme l'herbe, et, d'autre part, d'entretenir la fertilité et le taux de matière organique des sols par les déjections mais aussi par l'intégration de prairies dans les rotations. Dans son étude, le GIS Élevages Demain a calculé les efficiences alimentaires brute et nette d'élevages de ruminants et de monogastriques. Les principaux résultats sont moins défavorables aux élevages que ce qui est couramment pensé. Pour les ruminants, cette efficience est d'autant plus importante qu'ils consomment beaucoup d'herbe. Ainsi, la valorisation de ressources non-consommables par l'Homme améliore grandement l'efficience alimentaire des élevages.
L'efficience des exploitations d'élevage de ruminants en agriculture biologique du Massif Central : avantage aux spécialisés herbagers
Patrick VEYSSET, Auteur ; M. GAUTIER, Auteur ; Julie GRENIER, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2018Ce texte, issu des Journées 3R (Rencontres Recherches Ruminants) de 2018, présente une étude sur lefficience des exploitations délevage de ruminants en AB du Massif Central. Cette efficience est évaluée par la mise en regard du résultat obtenu (production agricole) et des moyens employés (facteurs de production). Les données technico-économiques, de 2014 et 2015, de 70 fermes du réseau BioRéférences ont été utilisées. Les systèmes spécialisés en production animale et herbagers semblent être les plus efficients, la diversification des cultures semblant limiter lefficience. Ce résultat devra être analysé plus en détail pour mieux connaître et comprendre les conséquences de la mise en cultures dune part de la surface agricole dans des systèmes délevage bio spécialisés.
Elevages bovins viande : s'adapter à la demande des marchés : Synthèse
Philippe DIMON, Auteur ; Caroline MONNIOT, Auteur ; Emmanuel BECHET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2018Cette étude, commandée par FranceAgriMer et réalisée par l'Institut de lÉlevage, s'intéresse au marché de la viande bovine française et à ses possibles évolutions dans un contexte de baisse de la consommation de viande. Après une analyse des besoins de la filière, des producteurs aux consommateurs, et des conditions à réunir pour faciliter l'engagement des éleveurs vers de nouveaux systèmes de production, cinq scenarii sont décrits. Ces scenarii visent notamment à identifier les types d'animaux susceptibles d'être les plus à même de répondre à la demande. Ils sont confrontés à différents critères de durabilité : réponse aux attentes du marché, revenu et économie de l'exploitation, travail, autonomie alimentaire. Des recommandations sont apportées concernant l'adaptation de ces systèmes d'élevage à l'environnement économique actuel et à la demande (développement de la contractualisation, meilleure efficience alimentaire des élevages avec des systèmes maximisant l'utilisation de l'herbe, utilisation d'animaux plus précoces ).
Fermebioscopie : La ferme des Petitpas, un système économe, simplifié au fil des années
Isabelle PETITPAS, Auteur ; Didier PETITPAS, AuteurIsabelle et Didier Petitpas sont éleveurs laitiers, en bio depuis 2012. Avant cette date, depuis leur installation en 1995 sur leur ferme de Marcillé-Raoul (35), ils étaient en système conventionnel intensif, avec un élevage de 210 porcs et un quota de 313 000 l de lait. Dès leur installation, ils ont ressemé des prairies en RGA TB et se sont rapprochés du CIVAM 35 pour améliorer leurs pratiques liées à l'herbe. En 2001, ils ont arrêté les porcs, planté des haies et arrêté les traitements sur les cultures. Ils souhaitaient alors pouvoir continuer à faire du lait à l'herbe en conventionnel. Finalement, c'est en 2008-2009 qu'ils ont franchi le pas du bio, avec Jean-Yves Guemin, un éleveur voisin adhérent de l'ADAGE (Agriculture Durable par l'Autonomie, la Gestion et l'Environnement). L'adhésion à l'ADAGE s'est révélée d'un précieux soutien dans la décision, et une source de reconnaissance. En bio depuis 2012, le cheminement d'Isabelle et Didier continue aujourdhui, avec une réflexion qui les a conduits depuis à arrêter le maïs et à simplifier leur système, étape par étape. Ils décrivent leur système, actuellement tout herbe, l'organisation du travail sur la ferme, qui leur permet de dégager du temps libre, et les actions qu'ils mènent avec l'ADAGE dont, par exemple, la mise en place d'un diagnostic de durabilité économique, sociale et environnementale.
Gestion durable de la flore adventice des cultures
Bruno CHAUVEL, Auteur ; Henri DARMENCY, Auteur ; Nicolas MUNIER-JOLAIN, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2018Cet ouvrage collectif est consacré à la gestion durable des adventices en agriculture. Il présente létat des connaissances actuelles sur la biologie des plantes adventices, la diversité des techniques de gestion et les processus de régulation naturelle. Il est structuré en trois parties portant respectivement sur les connaissances de base sur les "mauvaises herbes", la description des techniques de gestion durable de la flore adventice et diverses études de cas. Louvrage reflète la pluralité des points de vue sur la flore adventice qui sexplique par la diversité des disciplines concernées et par les divergences de perception des effets négatifs ou bénéfiques de ces plantes sauvages des champs.
Les prairies au service de l'élevage : Enseigner la prairie : Guide pédagogique
Sébastien COUVREUR, Auteur ; Paule MAHMOUDI, Auteur ; Etienne DOLIGEZ, Auteur ; ET AL., Auteur | DIJON CEDEX (26 Boulevard Docteur Petitjean, BP 87999, 21 079, FRANCE) : EDUCAGRI ÉDITIONS | 2018Les prairies sont des supports de formation très polyvalents. Elles permettent d'aborder des notions d'agronomie, de zootechnie, d'économie, d'écologie, de fonctionnement de systèmes fourragers ou d'exploitation. Elles constituent aussi aujourd'hui un enjeu majeur pour l'élevage tant leurs atouts sont nombreux aussi bien à l'échelle de la parcelle, de l'animal, du système d'élevage que du territoire. De ce fait, les prairies sont au cur de l'évolution de l'agriculture vers l'agroécologie. L'enseignement de la prairie représente un enjeu pour la mise en place et la maîtrise de la conduite de systèmes d'élevages agroécologiques par les éleveurs et les conseillers. Ce guide à destination des acteurs de la formation a été rédigé en complément de l'ouvrage « Les prairies au service de l'élevage : Comprendre, gérer et valoriser les prairies ». Il recense une trentaine d'expériences pédagogiques rédigées par les enseignants et formateurs qui les ont réalisées. Elles montrent comment la prairie peut être enseignée à des publics divers et sur des thèmes variés.
A la recherche d'une humanité durable
L'auteur, philosophe et ancien conseiller au ministère de l'Écologie et du Développement durable, examine les rapports homme-nature. Plus exactement, il cherche à décortiquer les raisons intrinsèques à la nature humaine qui rendent difficile, voire utopique ou illusoire, l'avènement d'un humanisme écologique. A travers l'étude des différents courants de pensée dans l'histoire des civilisations, jusqu'au concept de développement durable, il met au jour les façons quont les hommes de penser leurs relations et leurs interactions avec la nature. Cette préoccupation des rapports homme-nature est ancienne. Mais, aujourd'hui, les crises environnementales, sociales et économiques jettent plus que jamais la lumière sur la responsabilité des activités humaines dans la dégradation des conditions de vie que lui offre la nature. La volonté de toute-puissance est elle aussi ancienne. Elle commence avec les civilisations au IIIème millénaire avant notre ère. Aujourdhui, les conflits et les guerres sont de plus en plus étroitement mêlés aux relations entre l'homme et la nature. Pourtant, selon l'auteur, malgré les obstacles et certaines tendances de la psychologie humaine, construire une humanité durable reste possible. A condition que les hommes engagent une profonde réforme de leurs croyances, de leurs institutions et de leurs modes de vie... Cest une réflexion que cet ouvrage invite à commencer, par une série de questions et de rappels : Qu'est-ce que la Nature ? Comment les êtres vivants y évoluent ? Lhomme occupe-t-il une place à part dans la Nature ? Pourquoi l'homme cherche-t-il à vouloir exercer toujours plus de pouvoir, à vouloir se développer quelles que soient les conséquences et les démesures (excès de consommation, de pouvoir, de biens matériels, d'argent, de signes d'opulence...). Lauteur esquisse ensuite une éthique pour une humanité durable, concrète et opérante, à léchelle de lhumanité et des liens quelle tisse avec le reste de la Nature.
Repères pour réussir la transition
Philippe COUSINIÉ, AuteurLauteur présente un résumé de son approche de la transition, de la transition du mode de vie de lhomme à la transition agroécologique. Changer est une nécessité pour la survie de lespèce humaine, face au changement climatique, à la baisse drastique de la biodiversité ou encore au développement des maladies. Pour lauteur, le frein majeur à la transition est le mode de pensée actuel très cloisonné par disciplines, spécialités ou techniques. Il ny a plus dapproche globale. Or, la transition doit se baser sur une approche systémique, où, à chaque instant, lhomme doit questionner ses actions pour voir leurs impacts sur lensemble des champs : environnement, énergie, social, technologie notamment. Ainsi, la transition agroécologique interroge le champ de lagriculture, de lalimentation, mais aussi de lénergie, de lécologie et de léducation. Léducation est même un point central : elle doit évoluer pour permettre de former des hommes aptes à interroger les savoirs dans leurs diversités et à avoir cette approche systémique. La transition agroécologique peut donc se voir comme sous linfluence des transitions éducative, énergétique, écologique et technologique, avec notamment le rôle fondamental de laliment et du choix par le consommateur de ce quil achète, son achat cautionnant tel ou tel système de production.
Les résistances variétales en cultures légumières
Au même titre que les rotations culturales, les mesures prophylactiques ou la lutte biologique, les résistances génétiques ont une place importante dans la protection des cultures légumières. Ces résistances font bien souvent partie des critères des choix variétaux des producteurs. Sur une quarantaine despèces cultivées, environ 150 couples hôtes/bioagresseurs font lobjet dun travail de sélection. Ce numéro permet de comprendre le fonctionnement de ces différents mécanismes de résistance et deffectuer un tour dhorizon des moyens de sélection actuellement disponibles. Il commence par définir les différents types de résistance génétique (monogénique ou polygénique, totale ou partielle) et décrit les méthodes qui permettent d'évaluer les résistances sur de nouvelles variétés. La question de la durabilité de ces résistances est ensuite abordée et illustrée à laide de nombreux exemples. Lintérêt des variétés tolérantes à un pathogène (et non résistantes) est aussi brièvement expliqué. Les différentes manières de sélectionner des variétés résistantes sont ensuite détaillées, ainsi que les différentes stratégies pour améliorer la durabilité de la résistance (pyramidage des gènes, alternance spatio-temporelle des gènes de résistance, stratégie déchappement et dévitement).
Social, économie, environnement : Comment devenir une ferme durable ?
Costie PRUILH, AuteurLe réseau européen Eurodairy, constitué de conseillers et déleveurs de quatorze pays européens, avait pour objectif daméliorer la résilience des exploitations laitières, cest-à-dire de les aider à faire face à des perturbations extérieures ou intérieures grâce à une capacité dadaptation portant sur des facteurs sociaux, économiques et environnementaux. La résilience a été évaluée sur cinq volets : volet stratégique, volet technique, volet économique, volet humain et social, volet environnemental. Les éleveurs français dEurodairy, en lien avec les Chambres dAgriculture, ont construit deux outils dévaluation pour situer les points forts et les points faibles de leurs exploitations : lun évalue la résilience globale et aboutit à des notes qui se lisent rapidement sur un radar à cinq axes, lautre se focalise sur la résilience sociale et place lhomme au cur des réflexions, ce qui permet dexplorer les facteurs qui influencent la qualité de vie au travail. Cette présentation des outils est accompagnée du témoignage de deux éleveurs laitiers appartenant à ce réseau. Damien Lecuir, basé dans le Calvados, cherche à dégager plus de revenu, du temps libre et à améliorer lautonomie protéique de son exploitation. Il explique comment ce groupe de travail lui permet de raisonner ses choix qui ne sont pas qu'économiques. Emmanuel Plancq, installé dans lOrne, cherche à dégager un revenu, du temps libre et à avoir un système économe et autonome. Ce groupe lui a permis détudier lintérêt dun salarié pour ne plus être tout seul.
Agriculture et alimentation durables : Trois enjeux dans la filière céréales
Gilles CHARMET, Auteur ; Joël ABECASSIS, Auteur ; Sylvie BONNY, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2017La filière céréales doit produire des aliments sains, de bonne qualité nutritionnelle, abordables pour tous et suffisamment rentables pour ses acteurs, tout en étant respectueux des cultures et de lenvironnement. Cette nécessité de systèmes agricoles et alimentaires durables se décline de la production à la consommation, mais peut aboutir à des objectifs contradictoires entre eux quil est essentiel de concilier vu limportance des céréales dans lalimentation. Ainsi, les filières utilisatrices du blé, notamment à lexport, exigent une teneur en protéines nécessitant une fertilisation azotée qui peut poser des problèmes environnementaux. Par ailleurs, la qualité sanitaire des céréales peut être affectée par certains contaminants. Enfin, si les aliments céréaliers sont reconnus pour leur qualité nutritionnelle, elle peut être diminuée dans les produits finis par certains ajouts (sel, sucre et gras) et avec lélimination dune partie des tissus périphériques des grains. Louvrage explore ces trois grands enjeux : teneur en protéines dans la filière blé tendre, qualité sanitaire des récoltes, valeur nutritionnelle des aliments céréaliers. Des stratégies sont présentées pour obtenir un taux de protéines acceptable pour la transformation et à lexport tout en utilisant moins dengrais azotés, et pour diminuer la présence de pesticides, mycotoxines et Éléments Traces Métalliques (ETM). Puis, diverses voies sont examinées pour améliorer la qualité nutritionnelle des produits céréaliers tout en maintenant leur qualité organoleptique. Enfin, les auteurs abordent des stratégies possibles pour concilier les diverses demandes en matière de qualité et dépasser les contradictions pour une plus grande durabilité.
Avoir des prairies durables et pérennes : comment ?
Pauline USSON, AuteurPatrice Pierre, spécialiste en production de fourrages, pâturage et prairies, présente les travaux menés par lInstitut de lÉlevage sur la durabilité et la pérennité des prairies. Tout dabord, le semis dautomne, sous couvert de mélange céréalier, semble permettre une meilleure implantation quun semis de printemps. Ensuite, le choix des espèces et des variétés est un levier important, permettant de constituer un mélange adapté aux conditions de lexploitation. Il est conseillé de réaliser un mélange de 6/7 espèces selon leurs fonctions et les attentes de léleveur. Le site internet www.herbe-book.org référence toutes les informations nécessaires sur les différentes variétés, à destination de tous les professionnels de la prairie. De plus, la gestion de la fumure et des amendements est une clé dans la gestion des prairies. Patrice Pierre conseille un apport dazote « rapide » au printemps, type lisier, pour favoriser la pousse et un apport dazote « lent » à lautomne, type fumier vieilli ou composté. Enfin, lerreur à éviter pour ne pas pénaliser la pérennité de la prairie est le surpâturage estival qui risquerait de déséquilibrer la prairie car certaines espèces ne poussent plus au-dessus de 25°C et pourraient disparaître.
Bioland : Pour une économie circulaire, durable et écologique
BIO-LINEAIRES, AuteurL'article propose un focus sur Bioland, la plus importante association allemande dans le domaine de l'AB, et qui rassemble quelque 6 800 producteurs bio et un millier de transformateurs : son histoire, ses grands principes, son cahier des charges.
Can soil-less crop production be a sustainable option for soil conservation and future agriculture?
Adrian MÜLLER, Auteur ; Marie FERRÉ, Auteur ; Stefanie ENGEL, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte où l'agriculture doit faire face à des défis importants en termes de durabilité, trois approches sont généralement proposées : l'intensification, l'agroécologie (dont l'AB), et l'industrialisation liée aux nouvelles technologies. Si pour certains l'agroécologie est la seule option réellement durable, pour d'autres, l'intensification ou le recours à de nouvelles technologies sont plus pertinentes car elles limitent l'utilisation de la ressource foncière, l'exemple de la production hors-sol étant pris. Dans cet article, les rôles de ces différentes approches sont étudiés, en particulier en regard avec la controverse existante entre "naturalité" et "artificialité". La perception des consommateurs est notamment décryptée. En conclusion, les auteurs plaident pour la coexistence de différentes options.
Comparative analysis of environmental impacts of agricultural production systems, agricultural input efficiency, and food choice
Michael CLARK, Auteur ; David TILMAN, AuteurL'agriculture est à l'origine de divers problèmes environnementaux. Pour réduire son impact, il est nécessaire de mieux comprendre le rôle précis joué, notamment, par les systèmes de production, y compris les systèmes alternatifs, l'efficience des intrants, et les choix alimentaires des consommateurs. A travers la méta-analyse des cycles de vie de 742 systèmes agricoles et de plus de 90 aliments issus principalement de systèmes très consommateurs d'intrants, les auteurs de cette étude ont comparé les impacts de systèmes agricoles divers : agriculture conventionnelle et biologique, élevages de bovins nourris à l'herbe ou non, aquaculture à bas intrants et pêche au chalut, etc. Globalement, les produits d'origine végétale ont des impacts environnementaux bien plus faibles que les produits d'origine animale. Par ailleurs, il semblerait, dans cette étude, qu'un changement d'alimentation des populations vers des aliments à faible impact environnemental, ainsi qu'une utilisation plus efficace des intrants agricoles auraient des avantages environnementaux plus marquants que la conversion des systèmes agricoles à l'agriculture biologique ou que, par exemple, le développement d'élevages de bovins nourris à l'herbe.
Elevages de ruminants en agriculture biologique dans le Massif central : Analyse de la cohérence des systèmes de production
Ce mémoire de fin détudes dAgrocampus Ouest a été réalisé dans le cadre dun stage à lINRA de Theix au sein du projet BioRéférences piloté par le Pôle AB Massif Central. La cohérence dun système de production est souvent citée comme une clé de la durabilité dune exploitation agricole, notamment en agriculture biologique. Il nexiste cependant aucune définition claire de la cohérence ni dindicateur pour lévaluer. Lobjectif de cette étude est dappréhender la cohérence des systèmes délevage de ruminants en agriculture biologique dans le Massif Central pour en comprendre les déterminants. On peut dire dun système dexploitation quil est cohérent sil permet de combiner au mieux les facteurs de production et les objectifs des exploitants, afin dobtenir des performances suffisamment bonnes et stables dans le temps. Cette définition se rapproche de lefficience, indicateur choisi ici pour appréhender la cohérence. A partir des données structurelles, organisationnelles, techniques et économiques de 71 exploitations délevage de ruminants du réseau BioRéférences sur 2 années (2014 et 2015), des analyses multivariées ont permis de montrer que les exploitations les plus efficientes sont spécialisées et herbagères, autosuffisantes en fourrage et économes en intrants. Les élevages les moins susceptibles dêtre efficients sont des structures avec un atelier de cultures diversifiées qui sont consommatrices dintrants avec une forte productivité de la main doeuvre. La cohérence globale de ces systèmes a été appréciée en confrontant ces résultats avec les objectifs des exploitants. Une analyse de lefficience à moyen terme pourrait être réalisée pour consolider les déterminants trouvés. Pour cela, il serait indispensable de créer des indices de prix des produits biologiques.
La ferme de Nicolas et Véronique Fresneau
Dans le Cantal, Nicolas et Véronique Fresneau conduisent un élevage de porcs biologiques, de la naissance à la vente (100 % en direct), en passant par la transformation. Dans cet article sous forme de fermoscopie, les principaux résultats technico-économiques de la ferme sont présentés, ainsi que des éléments de diagnostics de durabilité et énergétique, diagnostics réalisés via l'outil Dia'terre. En 2015, soit trois ans après leur installation, le couple d'éleveurs a produit 56 cochons charcutiers. Leur objectif est d'en produire 60 annuellement. Du côté des consommations d'énergie, le système est fortement consommateur (1055 EQF/ha), avec une part importante des consommations dédiée à la vente et à la transformation (41 %).
Food Choice Motives When Purchasing in Organic and Conventional Consumer Clusters: Focus on Sustainable Concerns (The NutriNet-Santé Cohort Study)
Julia BAUDRY, Auteur ; Sandrine PENEAU, Auteur ; Benjamin ALLES, Auteur ; ET AL., AuteurLobjectif de cette étude était d'examiner les motifs de choix des aliments associés à diverses habitudes alimentaires bio et conventionnelles chez 22 366 participants de l'étude NutriNet-Santé. Les motifs du choix des aliments ont été évalués à l'aide d'un questionnaire de 63 items recueillis dans neuf catégories de motivations de choix alimentaire : « absence de contaminants », « raisons environnementales », « éthique et environnement », « goût », « innovation », « Production locale et traditionnelle », « prix », « santé » et « commodité ». Cet article présente la méthode de collecte et de traitement des données, ainsi que les résultats obtenus et une analyse de ceux-ci.
Les normes privées de durabilité, enjeu stratégique pour le commerce international et laction publique
Alexandre MARTIN, AuteurLes normes privées de durabilité jouent un rôle croissant dans le commerce international de matières premières agricoles. Portées par des acteurs majeurs de lagroalimentaire et de la distribution, et par certaines ONG, elles deviennent des instruments de régulation des chaînes dapprovisionnement mondialisées. En la matière, certains pays européens ont adopté des stratégies proactives, tandis que les pays émergents exportateurs de matières premières cherchent plutôt à sadapter à ce phénomène. Levier pour rendre les systèmes alimentaires plus durables, le développement de ces normes pose également des défis à la gouvernance mondiale et à laction publique française. Cest pourquoi le ministère de lAgriculture, de lAgroalimentaire et de la Forêt a commandé une étude sur le sujet, dont cette note présente les principaux résultats.
Nourrir le monde sans manger plus de terres
Anne-Marie PAULAIS, AuteurComment faire face à laugmentation annoncée de la demande mondiale en produits animaux, sans accroître les surfaces occupées par lélevage ? Les experts du GIS Élevage Demain se sont penchés sur la question. Pendant deux ans, ils ont affiné lestimation de lefficience nette des systèmes délevage, en établissant un ratio entre les protéines animales produites et les protéines végétales consommables par lhomme utilisées par les animaux. Avec cette évaluation, les élevages de ruminants consommateurs de fourrages se révèlent particulièrement performants. La FAO sintéresse à léventuelle compétition feed/food (de lalimentation animale par rapport à lalimentation humaine), en se basant sur le taux de conversion des productions animales. Selon Anne Mottet, en charge des politiques délevage à la FAO, lélevage consomme un tiers des céréales produites au niveau mondial et occupe 40% des terres arables de la planète. Néanmoins, 86% des aliments qui constituent la ration des animaux ne sont pas consommables par lhomme et lélevage valorise deux milliards dhectares de prairies, dont seulement 700 millions seraient convertibles en terres arables. Selon l'étude, des gains defficience modestes seraient suffisants pour empêcher lexpansion des terres face à laccroissement de la demande mondiale.
Organic 3.0 for truly sustainable farming & consumption : A Landmark Document of the Organic Movement (2017)
Le mouvement biologique mondial, au travers d'IFOAM Organics International, a développé le concept dagriculture biologique 3.0 (Organic 3.0) et partagé sa vision de lavenir de lagriculture, lensemble de ses réflexions étant synthétisées dans ce document. Lagriculture biologique, basée sur les principes de santé, décologie et déquité, a un potentiel important pour répondre aux défis de lagriculture et du système alimentaire mondial, directement ou indirectement (changement climatique, sécurité alimentaire, biodiversité ). Il lui faut, pour cela, maintenir sa croissance et continuer à améliorer ses performances, en collaboration avec toutes les initiatives allant dans le même sens. La stratégie dOrganic 3.0 repose sur 6 principaux points : 1) une culture de linnovation associant les meilleures pratiques traditionnelles avec les techniques modernes ; 2) une amélioration continue conduisant à de meilleures pratiques tout au long de la chaîne de valeurs ; 3) une diversité des voies (et des modes de certification) pour améliorer la transparence et lintégrité au sein des marchés ; 4) une collaboration avec les mouvements et les organisations qui défendent lagriculture et lalimentation durables tout en évitant les initiatives qui relèvent du « greenwashing » ; 5) une reconnaissance du lien existant de la ferme au consommateur final, pour reconnaître les réels partenariats tout au long de la chaîne de valeurs y compris au sein dun territoire, en mettant en avant lagriculture familiale et les petits paysans, légalité des genres et le commerce équitable ; 6) un calcul des coûts réels, pour prendre en compte les externalités positives et négatives, pour encourager la transparence auprès des consommateurs et des responsables politiques et pour reconnaître les agriculteurs comme des partenaires avec des droits.
Organic and low-input dairy farming : avenues to enhance sustainability and competitiveness in the EU
Nigel SCOLLAN, Auteur ; Susanne PADEL, Auteur ; Ludwig LAUWERS, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet de recherche SOLID (2001-2016), pour soutenir linnovation dans lélevage laitier biologique et à faibles intrants, financé par la Commission européenne, a mobilisé des partenaires de 10 pays européens. L'analyse de ces systèmes d'élevage montre qu'ils sont très divers selon les pays et qu'ils requièrent des stratégies et des mesures daction publique adaptées. Les élevages à faibles intrants sont potentiellement plus compétitifs que les élevages intensifs. Quant aux élevages bio, ils reçoivent généralement un supplément de prix (prime). Par une approche participative, des méthodologies ont été élaborées pour identifier les opportunités et les nouvelles stratégies permettant daméliorer la rentabilité, telles que des changements dans les pratiques délevage et dalimentation.
Produits « bio » : de quelle qualité parle-t-on ? : 3ème édition
L'organisation des signes officiels de la qualité et de l'origine des produits, ainsi que la réglementation de l'agriculture biologique ont continué à évoluer ces dernières années et de nouvelles études ont été réalisées sur la qualité des produits bio. Dans ce contexte évolutif, cette nouvelle édition mise à jour revient tout dabord sur la notion de qualité et sur ses différentes facettes et propose une présentation de l'agriculture biologique. Un point sur les règlements européens en termes de qualité est exposé, puis sont présentées les attentes des différents intervenants de la chaîne alimentaire, jusqu'aux consommateurs. Les méthodes d'évaluation de la qualité sont aussi présentées en privilégiant l'approche par filière. Enfin, sont examinés les derniers résultats issus des publications de différents organismes afin de tendre vers une plus grande objectivité. Des fiches pédagogiques mises à jour sont disponibles en ligne. Elles ont vocation à outiller les enseignants sur le thème de la qualité des produits bio.
Recherche collaborative et innovante : Vigne durable et vin de qualité
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn Alsace, quatre projets de recherche collaboratifs en viticulture sont menés. Ils rassemblent des scientifiques, des viticulteurs, des instituts techniques et des établissements denseignement Les essais réalisés dans ces projets ont pour but dobtenir des données sur la durabilité des pratiques et la réduction des intrants phytosanitaires. Les objectifs et les premiers résultats de ces essais sont présentés. La bio est évaluée en comparaison aux autres systèmes. Et les résultats sont encourageants.
Small can be beautiful for organic market gardens : an exploration of the economic viability of French microfarms using MERLIN
Kevin MOREL, Auteur ; Magali SAN CRISTOBAL, Auteur ; François LEGER, AuteurEn France, on dénombre de plus en plus de micro-fermes où sinstallent en maraîchage de jeunes agriculteurs, souvent non issus du monde agricole. Guidés par la préservation des ressources naturelles et un ancrage territorial fort, ces modèles se caractérisent par une surface inférieure à 1,5 hectare par agriculteur, une grande diversité de cultures conduites en agriculture biologique, et une commercialisation des productions en vente directe. Or, peu de données existent sur la viabilité économique de ces micro-fermes. Des chercheurs de lINRA ont simulé les résultats économiques de 18 fermes, à laide du modèle MERLIN, en prenant en compte plusieurs systèmes techniques (variation du degré de mécanisation, du nombre de cultures, de linvestissement initial), différentes stratégies de commercialisation et trois hypothèses dinvestissements. MERLIN est un modèle spécialement développé pour estimer les revenus agricoles et la surface utilisée des micro-fermes selon la charge de travail et différents types de stratégies. Létude montre que de telles structures peuvent être économiquement viables. Les fermes qui tendent vers un changement de paradigme et un système écologiquement intensif (faible mécanisation, forte densité de cultures, plus de cycles de culture par an, pratiques à faibles intrants, coûts fixes bas, et faible investissement initial) semblent plus viables que les systèmes basés sur lutilisation dintrants de substitution.
Le bien-être territorial en France : de la mesure à l'action, pour une société plus durable : Actes du colloque du 20 février 2015
Bénédicte PACHOD, Auteur ; Eloi LAURENT, Auteur ; Pierre-Jean LORENS, Auteur ; ET AL., AuteurDans la dynamique de forte mobilisation pour la transition écologique vers un développement durable, les territoires jouent un rôle essentiel et sont déjà à l'uvre, notamment à travers les projets territoriaux de développement durable ou agendas 21. Ces derniers disposent aujourd'hui d'une voie de progrès, en intégrant davantage les nouveaux indicateurs de bien-être, alliés à la mobilisation citoyenne. Le premier colloque scientifique "Bien-être territorial : de la mesure à l'action, pour une société plus durable" a ainsi conduit les participants au cur de la dynamique d'élaboration de nouveaux indicateurs de richesse et de soutenabilité à l'échelle territoriale. Ce colloque, organisé le 20 février 2015, par le CGDD (Commissariat général au développement durable) et l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), a porté une ambition double : présenter les derniers travaux de recherche menés par les institutions internationales, nationales et territoriales sur le bien-être territorial en France, ainsi que progresser dans la mise en uvre effective de ces nouvelles façons de voir le monde territorial en reliant indicateurs et politiques publiques au moyen d'un forum au service d'un changement de modèle plus durable. Ces Actes rassemblent les enseignements et expériences de chercheurs, territoires et institutions considérant les indicateurs de bien-être et de soutenabilité à la fois comme des outils d'aide à la décision et de mobilisation des acteurs. Les travaux seront poursuivis et présentés lors de futurs colloques.
Comprendre l'agroécologie : Origines, principes et politiques
Popularisé en 2010 par Olivier de Schutter, alors rapporteur des Nations unies pour le droit à lalimentation, le terme dagroécologie a été utilisé pour désigner un modèle alternatif susceptible de répondre aux crises économiques, sociales et écologiques en conciliant les activités humaines avec les ressources planétaires. Il recouvre aujourdhui une réalité encore floue, noyée dans une abondance de concepts cherchant à sy rattacher. Lobjet de cet ouvrage est de fournir les clés pour comprendre de manière simple les processus biologiques et sociaux impliqués dans les modèles agricoles actuels, les limites du modèle industriel et les principes dun système alimentaire soutenable. En résumé, il sattache à présenter les fondements de lagroécologie. Parce que la recherche dun mode dalimentation durable constitue un thème dintérêt social majeur qui va bien au-delà des cercles dexperts, lauteur souligne aussi lurgence de replacer la question alimentaire au centre du débat public.
Conception d'un verger de fruits à noyau innovant
Alain GARCIN, Auteur ; Muriel MILLAN, Auteur ; Alosia RELACHON, AuteurAfin de concevoir des systèmes de culture innovants permettant de lever les freins rencontrés par les producteurs de fruits à noyau, une méthode de conception par prototypage a été utilisée. Cette dernière a permis délaborer trois prototypes de systèmes de cultures en mobilisant des connaissances et savoir-faire dun groupe dexperts (dont certains spécialisés en AB). Les prototypes sont : verger de proximité, verger peu gourmand et verger de pêchers de haute technicité. 35 leviers faisant appel aux services écosystémiques et aux technologies de pointe ont été mobilisés (association arbre animal, méthodes de lutte alternatives, compostage, énergies renouvelables, variétés tolérantes ). Une évaluation multicritère préalable montre que ces trois prototypes présenteraient un intérêt agroenvironnemental, social et économique supérieur aux systèmes de cultures existants (agriculture raisonnée, AB), en particulier pour les deux premiers.
DEXiFruits, un outil d'évaluation de la durabilité des vergers : Application aux systèmes du réseau national EXPE ECOPHYTO Pomme
Alice VÉLU, Auteur ; Franziska ZAVAGLI, AuteurAu terme de deux ans de co-construction entre la recherche, les instituts techniques (Inra, Ctifl, IFPC, AgroCampus Ouest) et les professionnels, l'outil d'évaluation DEXiFruits est prêt à l'emploi. Il permet d'évaluer la durabilité de systèmes arboricoles à partir d'indicateurs facilement mobilisables, mais peut aussi être utilisé pour identifier les forces et faiblesses du système. L'une des premières applications concrètes a été la comparaison des performances des 23 vergers du réseau national EXPE ECOPHYTO Pomme.
Le diagnostic de durabilité RAD 3.0 : outil de réflexion sur le devenir des exploitations agricoles... et la vie des campagnes de demain
Romain DIEULOT, AuteurDepuis 2000, le Réseau Agriculture Durable propose des diagnostics de durabilité aux agriculteurs, grâce à un outil développé en collaboration avec ses adhérents et des chercheurs. Cet outil a été révisé en 2015, avec l'ajout de nouveaux indicateurs, dont notamment une prise en compte plus importante de l'impact social des fermes (rémunération du travail...). La dépendance énergétique et la contribution au réchauffement climatique sont aussi mieux mesurées dans cette nouvelle version.
Diagnostic de durabilité du Réseau Agriculture Durable : Guide de l'utilisateur 2016
Depuis 1994, le Réseau Agriculture Durable (RAD) des CIVAM accompagne ses agriculteurs adhérents vers des systèmes plus autonomes et économes, et plus respectueux de l'environnement. Parmi les démarches engagées, un diagnostic de durabilité a été mis au point. Il s'appuie sur trois méthodes existantes et développées par Idea, Solagro et la Fadear. Cet outil de diagnostic permet à ses utilisateurs de prendre du recul sur les performances de leur ferme en termes de durabilité, et constitue également un outil de capitalisation et de discussion autour de la durabilité des exploitations agricoles. 21 critères sont pris en compte pour évaluer la durabilité économique, la durabilité sociale et la durabilité environnementale. Ce guide de l'utilisateur s'accompagne d'un tableur pour saisir les résultats et effectuer les calculs nécessaires.
Le dossier du mois : Anne Le Brigant : Elle élève ses moutons guidée par lexpérience déleveurs bio et non bio ; Agneaux Bio : Une production en quête de références
Antoine BESNARD, Auteur ; Vincent BELLET, AuteurAnne Le Brigant, éleveuse bretonne qui sest installée en ovins viande bio en 2015, a dû faire face à un manque de références technico-économiques en ovins biologiques. Cela la gênée dans son projet (difficulté accrue à se projeter), même si elle a pu, et peut encore, sappuyer sur dautres éleveurs, bio ou non. En plus de lexpérience de ces derniers, elle lit beaucoup ou fait de nombreuses recherches sur Internet. Le projet CasDar « Agneaux Bio Développement concerté et durable de la production dagneaux biologiques » a travaillé à répondre à ce manque, notamment en constituant un réseau délevages sur dix régions en production allaitante (Lorraine, Centre, Auvergne, Limousin, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, PACA) et deux bassins laitiers (Roquefort et Pyrénées Atlantiques). Les références issues de ce réseau portent sur les résultats techniques, socio-économiques et environnementaux (ces derniers non présentés dans l'article). Les résultats ont été exposés en septembre dernier au salon La terre est notre métier. En premier lieu, il existe une forte variabilité (entre territoires, entre systèmes et entre systèmes comparables). Cependant, globalement, on peut noter des performances techniques et économiques légèrement moindres en ovins allaitants biologiques quen conventionnel, mais un temps disponible semblant plus élevé. En ovins lait, les résultats technico-économiques sont plus en faveur de la bio.
Eaux et territoires agricoles : dépasser les contradictions ? : Résultats de sept projets de recherche
COMMISSARIAT GENERAL AU DEVELOPPEMENT DURABLE, Auteur | LA DEFENSE CEDEX (Service des données et études statistiques - Sous-direction de linformation environnementale, Tour Séquoia, 92 055, FRANCE) : MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE - COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE | 2016Le programme de recherche Eaux et territoires a pour ambition, dune part, dacquérir et de mettre en relation les connaissances scientifiques relatives au fonctionnement des hydrosystèmes au sein des territoires et, dautre part, déclairer les politiques publiques, actuelles ou à venir, portées par les acteurs de la gestion des territoires et de la gestion de leau. Fruit des réflexions menées à loccasion dun séminaire du programme de recherche Eaux et territoires qui a eu lieu à Rennes, en octobre 2013, cette publication met laccent sur sept des vingt projets retenus depuis 2008, dont elle présente les résultats. La première partie sintéresse à la gestion des pollutions diffuses et des conséquences de leur émergence sur un territoire. Les deux projets, O-DURAB et AGEPEAU, cherchent à analyser comment les pollutions diffuses impactent et interrogent les dynamiques locales, les relations entre acteurs et comment le facteur social est une partie du problème et de la solution. La seconde partie aborde les interactions entre dynamiques agricoles et zones humides, en abordant le partage de la ressource entre usages concurrents. Dans une troisième partie, la notion de "gestion intégrée", au cur des problématiques de recherche du programme Eaux et Territoires, est illustrée au travers dexemples doutils et de pratiques proposés par deux projets.
Grandes cultures biologiques : Quelles rotations-types en Midi-Pyrénées ?
Anne GLANDIERES, AuteurC'est en région Midi-Pyrénées que l'on compte le plus de surfaces certifiées en grandes cultures biologiques, et 21 % des exploitations bio de la région sont conduites en grandes cultures sans élevage. Les Chambres d'agriculture se sont interrogées sur la pérennité de tels systèmes. Ainsi, depuis 2003, elles enquêtent certaines de ces fermes sur leurs résultats technico-économiques. Une synthèse pluriannuelle, présentant ces résultats pour les années 2003 à 2012, a été publiée. Trois rotations-types courte, moyenne et longue représentatives sont passées au crible sur des critères agronomiques, environnementaux, économiques et sociaux. Les rotations longues (5 à 8 ans) et diversifiées sont les plus intéressantes. Jean Arno, conseiller en agriculture biologique à la Chambre d'agriculture du Gers, explique l'importance d'une bonne rotation en AB, véritable levier agronomique et économique, et donne quelques clés pour bien la choisir.
Organic agriculture in the twenty-first century
John P. REGANOLD, Auteur ; Jonathan M. WACHTER, AuteurL'agriculture biologique est parfois sujette à controverse. Certains la considèrent notamment comme inefficace pour répondre aux enjeux de la production alimentaire. Pourtant, le marché des produits bio se développe rapidement. Les auteurs de cet article ont étudié les performances de l'AB à travers quatre indices de durabilité : la productivité, l'impact environnemental, la viabilité économique, et le bien-être social. Si l'AB atteint des rendements parfois inférieurs à ceux de l'agriculture conventionnelle, elle est cependant généralement plus rentable et plus respectueuse de l'environnement. Les produits bio contiennent autant, voire plus, d'éléments nutritifs, et nettement moins de résidus de pesticides. De plus, il a aussi été montré que les systèmes agricoles bio fournissaient plus de services écosystémiques et présentaient plus d'avantages sociaux. Même si le rôle de l'AB dans la mise en place de systèmes agricoles durables n'est pas encore suffisamment exploité, les auteurs estiment qu'une unique approche ne pourra pas nourrir le monde. C'est pourquoi ils préconisent un mix de différents systèmes, bio et autres systèmes innovants. Pour cela, de nombreux freins restent encore à lever.
Progress in drying and cooling of organic products
Le projet SusOrganic (Development of quality standards and optimised processing methods for organic produce), financé dans le cadre de CORE Organic, a pour but daméliorer les procédés de séchage, de réfrigération et de congélation pour les produits biologiques, en termes de durabilité et de qualité de produit. Dans cette vidéo de 3 mn 28 (en anglais), la coordinatrice du projet, Barbara Sturm, de lUniversité de Kassel (Allemagne), résume quelques-uns des plus importants résultats déjà acquis.
Rencontre : Christian Arnsperger : Changer la création monétaire pour tendre vers la durabilité
LaRevueDurable, AuteurChristian Arnsperger est professeur en durabilité et en anthropologie économique à l'Université de Lausanne (Suisse). Par ailleurs, il est conseiller de la Banque alternative suisse (BAS) et mène un travail de recherche qui place la création monétaire au cur de la transition écologique. Dans cette interview, il explique le mécanisme majeur de création monétaire actuel (via les crédits des banques), les limites de ce système, et développe des pistes alternatives.
Sustainability of livestock production systems: Comparing conventional and organic livestock husbandry
C.P.A. VAN WAGENBERG, Auteur ; Yvette DE HAAS, Auteur ; Henk HOGEVEEN, Auteur ; ET AL., Auteur | WAGENINGEN (Droevendaalsesteeg 4 - 6708 PB Wageningen, PB 9101, 6700 HB, PAYS-BAS) : UNIVERSITÉ DE WAGENINGEN | 2016Cette étude comparative, réalisée par l'Université de Wageningen à partir de données bibliographiques, s'est intéressée aux indicateurs de durabilité en matière d'économie, de productivité, d'environnement, de bien-être animal et de santé publique, dans les élevages biologiques et conventionnels (bovins, porcins, volailles). Pour plusieurs des indicateurs choisis, les données se sont avérées insuffisantes pour pouvoir tirer des conclusions. Pour les autres, des enseignements pour développer des systèmes d'élevage plus durables peuvent être tirés des deux types de systèmes, biologique et conventionnel. Les auteurs précisent que, les indicateurs de durabilité choisis interagissant souvent de manière opposée entre eux, une approche multicritère de l'élevage durable, visant un certain équilibre, est nécessaire.
Valeurs de la biodiversité et services écosystémiques : Perspectives interdisciplinaires
Philip ROCHE, Auteur ; Ilse GEIJZENDORFFER, Auteur ; Virginie MARIS, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2016La biodiversité, à la fois source et produit du bon fonctionnement des écosystèmes dont dépendent les services écosystémiques, joue de nombreux rôles. Dans un contexte de pressions toujours croissantes sur les milieux naturels, les études sur les valeurs de la biodiversité et les services écosystémiques aident à mieux comprendre les interactions entre nature et société, à anticiper les bouleversements à venir et à concevoir des mesures de gestion appropriées. Cet ouvrage découle dun séminaire qui a mobilisé plus de 40 scientifiques issus dune grande diversité de disciplines : écologie, philosophie, géographie, droit, économie, génétique, anthropologie, sciences politiques. Il a conservé la libre expression de perspectives parfois divergentes afin de restituer la dimension dynamique et vivante des processus davancée des connaissances. Trois thèmes y sont abordés : la question des valeurs de la nature en général, les relations entre biodiversité et bien-être humain à travers les services écosystémiques, et enfin les différentes formes dopérationnalisation de ce concept.
Vers une régionalisation des régimes sains et durables
Anthony FARDET, AuteurL'auteur, chercheur en alimentation préventive à l'Inra, définit les "3 règles d'or d'une alimentation saine et durable" qui permettent de "préserver à la fois l'homme, sa santé, l'environnement et le bien-être animal" : privilégier les produits végétaux sur les animaux, les produits pas ou peu transformés et le plus possible diversifiés. Ces règles peuvent être appliquées partout sur la planète, à quelques exceptions près qui concernent des régions extrêmes. L'auteur souligne l'importance de considérer que la notion de "régime sain" doit être relativisée. Les spécificités des pays et des régions (tradition culinaire, climat, réalités socio-économiques...) et les limites de certains régimes "dogmatiques" en termes de durabilité s'ils étaient généralisés (compatibilité du régime méditerranéen avec les stocks de poissons, par exemple) sont des paramètres essentiels. Certains aliments sont cependant cultivés partout sur la planète et remplissent tous les critères de durabilité : cest le cas des céréales, des légumineuses et des oléagineux.
Viabilité des microfermes maraîchères biologiques : Thèse de Kevin Morel
Cette vidéo est la soutenance de thèse de Kevin Morel, élève dAgroParisTech. Les microfermes sont des fermes maraîchères biologiques qui questionnent les fondements de la modernisation agricole par leurs petites surfaces, leur grande diversité cultivée, leur faible niveau de motorisation, une approche écologique globale et leur commercialisation en circuits courts. Ces initiatives alternatives suscitent un intérêt croissant des porteurs de projet agricole et des collectivités, mais la question de leur viabilité est posée. La thèse dagronomie de Kevin Morel, basée sur un travail de terrain principalement fondé sur un partenariat fort avec 20 microfermes en France, entend apporter des éléments de méthodes pour aborder la viabilité des microfermes et des éléments de réponse sur les points clés de leur pérennité.
What to Buy? On the Complexity of Being a Critical Consumer
Mickey GJERRIS, Auteur ; Christian GAMBORG, Auteur ; Henrik SAXE, AuteurDans JOURNAL OF AGRICULTURAL AND ENVIRONMENTAL ETHICS (N° Vol. 29, n° 1 Février 2016) / p. 81-102 (22)Certains consommateurs cherchent à avoir, à travers leurs choix de consommation, un impact positif en termes de durabilité et de production alimentaire. Cet article remet en question l'assurance sur les réels impacts d'une consommation que l'on pourrait qualifier de critique, politique, ou encore éthique. En effet, chercher à développer des modes de production alimentaires plus durables via les décisions d'achat plutôt que par le biais de la réglementation s'avère complexe du fait de valeurs contradictoires et de visions différentes de la durabilité, mais aussi d'un certain manque de transparence. Les auteurs estiment que les décisions relatives aux choix alimentaires devraient intervenir plus précocement dans la chaîne alimentaire, et que les individus devraient pouvoir agir en tant que citoyens plutôt qu'en tant que consommateurs.
4èmes Rencontres nationales travail en élevage des acteurs du développement, de la recherche et de la formation : 5 et 6 novembre 2015 à AgroSup Dijon : Recueil des contributions
Jean-François TOURRAND, Auteur ; Delphine NEUMEISTER, Auteur ; Ibrahim DAOUD, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2015Ce document rassemble la quarantaine dinterventions en séances plénières ou en ateliers qui ont eu lieu aux 4èmes Rencontres nationales travail en élevage des 5 et 6 novembre 2015, à AgroSup Dijon, dans le cadre du Réseau Mixte Technologique Travail en élevage, co-animé par lInstitut de lÉlevage, lInra et les Chambres dAgriculture. Le programme comprenait des interventions en séances plénières, 12 ateliers et des posters thématiques (attractivité du métier, économie et performance, réseaux, ressources humaines, santé, techniques délevage). Les thématiques abordées pendant ces deux jours portaient, notamment, sur l'importance de renforcer l'accompagnement des éleveurs sur le sujet du travail, de promouvoir l'image du métier auprès des jeunes, de développer l'agriculture de groupe et les réseaux professionnels, de réinventer la relation homme/animal et de miser sur les complémentarités entre travailleurs (hommes et femmes, employeurs et salariés).
7e rencontre technique Ctifl/Itab agriculture biologique fruits : Améliorer la durabilité des exploitations
Alain GARCIN, Auteur ; Muriel MILLAN, AuteurLe Ctifl et l'Itab ont co-organisé, le 12 mars 2015, la 7e rencontre technique consacrée aux fruits biologiques. Les thématiques de cette journée étaient tournées vers les services écosystémiques et la transition vers des systèmes plus durables. Ainsi, les participants ont pu suivre trois sessions restituant les derniers résultats de recherche consacrés à la fertilité des sols ; à la lutte contre les bio-agresseurs ; aux références technico-économiques et aux systèmes de production en AB.
Agriculture biologique et qualité des ressources en eau dans le bassin de la Seine : Caractérisation des pratiques et applications territorialisées
L'agriculture intensive qui caractérise le bassin de la Seine depuis une cinquantaine d'années compromet aujourd'hui la qualité des eaux souterraines et de surface, notamment par la contamination nitrique. Le premier objectif de cette thèse consiste à évaluer les performances de systèmes agricoles alternatifs, en termes de capacité productive et de risque de lixiviation nitrique, à travers le bilan d'azote des sols. La relation fertilisation / rendement / surplus des systèmes agricoles est étudiée et approfondie, d'une part pour établir leurs trajectoires d'évolution dans 124 pays au cours des 50 dernières années à travers les données de la FAO, d'autre part pour comparer les performances agro-environnementales des principales rotations biologiques rencontrées dans le bassin de la Seine avec celles des rotations pratiquées en agriculture conventionnelle raisonnée. La relation qui existe entre surplus, lixiviation et concentration des eaux de drainage sous terres arables et prairies permanentes est établie sur une base empirique. Une seconde partie traite de l'application du cadre conceptuel d'analyse technique ainsi développé dans des territoires particuliers pour éclairer et orienter des logiques d'acteurs et crédibiliser certaines alternatives susceptibles de nourrir une nécessaire transition vers des agrosystèmes plus durables. Une analyse détaillée de la situation des captages de la Plaine du Saulce, qui alimentent la ville d'Auxerre, et celle du champ captant de Flins-Aubergenville, qui fournit en eau potable l'Ouest parisien, est ainsi présentée. Des scénarios alternatifs, allant au-delà des simples aménagements de pratiques, sont proposés, en tenant compte du contexte géographique et hydrogéologique propre à chaque cas d'étude.
Conservation par haute pression : Nouvelle méthode au banc d'essai bio
Peter JOSSI, AuteurL'enjeu de la qualité des aliments biologiques est majeur, dans un contexte de demande croissante des consommateurs qui amène souvent à décliner les processus de fabrication agroalimentaires conventionnels sur les denrées issues de l'AB avec un risque fort de perte de qualité (ex : gustative) au final. Comment conserver durablement la qualité des aliments biologiques ? Si les méthodes artisanales de conservation apportent des réponses, l'innovation peut être source de solutions. Ainsi, un nouveau processus de conservation des aliments (plutôt pour les produits liquides ou pâteux) par haute pression, innovation hollandaise mais intéressant les acteurs et chercheurs suisses, est en cours de test. Les aliments sont traités après emballage et sont soumis à une forte mais brève montée en pression. Ce processus, moins coûteux en énergie, conserverait plus le goût, les couleurs ou encore les vitamines, par rapport à la pasteurisation. Notons que les Pays-Bas cherchent à innover dans divers domaines en bio, comme par exemple les tulipes ou orchidées biologiques, ou des emballages biocompatibles faits à partir de sous-produits végétaux comme les tiges ou la paille.
Contribution délevages en agriculture biologique au développement durable des territoires : point de vue déleveurs
Ce texte est issu des Journées 3R (Rencontres Recherches Ruminants) de 2015. À la suite des travaux existants sur la thématique de lélevage et du développement durable, deux composantes ont été identifiées : la viabilité du système et sa contribution au développement durable du territoire auquel il appartient. Dans cette étude, les éleveurs ont la parole pour construire les principes généraux et les critères de la contribution de leur activité au développement durable. Le travail repose ainsi sur des ateliers participatifs où 15 éleveurs bio (bovins viande et ovins lait) ont été réunis dans le but de trouver une application du panel de fonctions proposé par Bossel (1999) : existence, efficience, autonomie, sécurité, adaptabilité, coexistence, responsabilité, besoins humains. La traduction des éleveurs va du général au particulier, relevant plutôt de la technique. Cette étude est multi scalaire car elle prend en compte parfois uniquement lexploitation et, dautres fois, lenvironnement qui lentoure. Enfin, les items sont très variables dun groupe à lautre, sauf sur certains points comme lutilisation de races rustiques et de variétés adaptées par exemple. Les éleveurs semblent déstabilisés par ce genre de méthode qui apporte cependant une richesse des débats et une nouvelle forme de réflexion. Les différents résultats confirment la difficulté dune réponse universelle à la question de la contribution de lélevage au développement durable.
Découvrez les Talents bio 2015
Le Salon Tech & Bio met à l'honneur des agriculteurs bio qui se distinguent par leurs résultats remarquables. Lors du Salon des 23 et 24 septembre 2015, à Valence (26), une table ronde autour des témoignages des 15 lauréats a été organisée, en parallèle à l'exposition de leurs portraits. Dans cette brochure, les 15 "Talents Bio" sont présentés, avec une description de leur exploitation ou de leur entreprise : - Le GAEC des Cordiers (Savoie) ; - Denis Valentin (Drôme) ; - Le Clos des Monts (Puy-de-Dôme) ; - Le GAEC Le Bouquet Savoyard (Haute-Savoie) ; - Le GAEC des Pieds de moutons (Lozère) ; - La Ferme du Forest (Hautes-Alpes) ; - L'EARL Gobard (Île-de-France) : - Damien Olivier (Calvados) ; - L'EARL Saint-Germain (Charente-Maritime) ; - Philippe Nouvellon et Luc Devienne (Tarn) ; - L'EARL Guézenoc (Finistère) ; - Le GAEC des Marzelles (Loire-Atlantique) ; - Julien Taton (Saône-et-Loire) ; - Arlette Martin (Alpes-de-Haute-Provence) ; - Yves Dietrich (Bas-Rhin).
Durabilité et qualité des aliments biologiques
Les consommateurs de produits biologiques ont certaines attentes vis-à-vis de ces produits. La notion de qualité alors considérée est globale : elle concerne aussi bien les qualités organoleptiques et l'absence de résidus de pesticides que les modes de production, de transformation, de distribution. Les consommateurs ont également des critères de durabilité. Ainsi, qualité et durabilité semblent indissociables. A travers un concept moderne et global pour évaluer la qualité des aliments, ce dossier, en s'appuyant sur divers aspects de la durabilité et sur des exemples, apporte quelques éléments de comparaison entre produits biologiques et conventionnels. Les thématiques suivantes sont abordées : - ce que dit la science ; - fruits et légumes ; - produits de grandes cultures ; - produits animaux ; - aliments prêts à consommer ; - transformation ; - durabilité ; - authenticité ; - l'aliment comme un tout ; - commerce équitable et responsabilité sociale ; - emballages.
Évaluer les pratiques agricoles pour être acteur de la transition agro-écologique : l'exemple du réseau CIVAM
Laurent MONNIN, Auteur ; Goulven LEBAHERS, Auteur ; Cécile FÈVRE, AuteurLes agriculteurs sont les premiers acteurs de la transition écologique de l'agriculture. Celle-ci ne va souvent pas de soi compte-tenu des contraintes techniques, économiques et sociales auxquelles ils sont confrontés. Pour s'inscrire dans une démarche de changement et gagner en autonomie dans la conduite de leur système de production, il est nécessaire qu'ils se réapproprient l'évaluation de leurs pratiques agricoles en matière de durabilité. Le Ministère de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie(MEDDE) a signé une convention avec le réseau CIVAM pour soutenir ses actions en matière d'évaluation et de diffusion de références technico-économiques sur les systèmes de production agricole. Cette publication fait un état des lieux des réflexions et des projets portés par les CIVAM pour évaluer la durabilité des systèmes agricoles et favoriser le changement. Le réseau CIVAM propose une approche spécifique de l'évaluation qui procède, en premier lieu, du point de vue de l'agriculteur. Les indicateurs et les méthodes d'évaluation doivent être adaptés pour prendre en compte les situations individuelles et les différents contextes territoriaux. Le réseau CIVAM s'intéresse à différentes dimensions des performances environnementales et sociales, pour lesquelles des indicateurs de suivi pertinents ont été identifiés. Quant aux performances économiques, il est nécessaire de repenser les indicateurs utilisés pour les évaluer afin de mieux appréhender l'efficacité économique, la répartition de la richesse créée et la durabilité économique de long terme. Enfin, l'évaluation s'insère dans un dispositif d'accompagnement des agriculteurs vers le changement. Elle sera d'autant plus efficace qu'elle sera construite par les agriculteurs eux-mêmes et ne constituera pas une simple démonstration de résultats. La création de références ne suffit pas pour engager le changement mais apparaît comme un préalable pour gagner en autonomie.
Journée d'échanges sur l'agriculture économe et autonome en Massif central : Projet Agriculture durable de moyenne montagne : 20 janvier 2015, Vetagro Sup, Lempdes (63)
Le projet Agriculture Durable de Moyenne Montagne (ADMM) est porté, depuis 2009, par un réseau regroupant des agriculteurs et des structures qui les accompagnent dans leurs réflexions et leurs démarches vers une agriculture durable, économe et autonome, avec les spécificités de la moyenne montagne. 9 structures sont impliquées dans ce projet : la Fédération nationale des CIVAM, les fédérations régionales des CIVAM d'Auvergne, du Languedoc-Roussillon, du Limousin, de Rhône-Alpes, le CIVAM Empreinte, APABA, Cant'ADEAR, SOLAGRO. Les animateurs et les agriculteurs ont identifié des stratégies d'exploitation pertinentes, tant d'un point de vue environnemental, que social et économique, et proposent aujourd'hui des références sur l'agriculture durable de moyenne montagne. Le 20 janvier 2015, une journée d'échanges a eu lieu à Vetagro Sup, à Lempdes (63), rassemblant les membres du réseau ADMM. Les participants ont présenté les résultats de leur travail et mis en débat les questions de la durabilité de l'agriculture des territoires de moyenne montagne. Ce document reprend le contenu de la journée : - Cinq ans de projet ADMM ; - Le réseau ADMM : actions et résultats ; - Indicateurs de durabilité et résultats des fermes du réseau ADMM ; - L'accompagnement des agriculteurs au changement ; Le collectif et l'échange au coeur du processus d'amélioration des pratiques ; - Économies d'énergie sur la ferme ; Enjeux et pratiques dans les territoires de moyenne montagne ; - Valoriser les milieux semi-naturels par l'élevage ; Enjeux et atouts de ces espaces sous-estimés ; - Comprendre sa parcelle par les plantes ; Connaître la flore indicatrice de ses parcelles pour faire évoluer ses pratiques.
Les nouveaux modes de vie durables : S'engager autrement
Dominique BOURG, Auteur ; Carine DARTIGUEPEYROU, Auteur ; Caroline GERVAIS, Auteur ; ET AL., Auteur | LORMONT (118 Rue des Gravières, 33 310, FRANCE) : ÉDITIONS LE BORD DE L'EAU | 2015Cet ouvrage collectif présente un panorama des réflexions actuelles sur les modes de vie durables. Issu du programme de recherche Movida, il donne la parole à des chercheurs, mais aussi à des décideurs et à des personnalités. Chacun à sa façon essaie de dessiner des pistes pour accélérer le changement vers des modes de vie durables, cest-à-dire une société où le vivre ensemble, la qualité de vie et la liberté de chacun seraient assurés, sans mettre en danger les grands équilibres écologiques dont nous dépendons. La pluralité des regards sur cette question des modes de vie fait de cet ouvrage une référence en matière de réflexion sur les évolutions de sociétés qui émergent en ce début de XXIème siècle. Louvrage explore des pistes innovantes qui soffrent à chacun de nous et aux décideurs publics pour sortir dun mode de vie consumériste et dune société marchande, afin dévoluer collectivement vers de nouveaux modèles. Des perspectives souvrent alors pour réellement transformer la société, créer de nouvelles formes de prospérité, avec ou sans croissance économique, mais qui contribueront au bien-être et à la qualité de vie de tous, dans une logique de co-responsabilité.
Organic agriculture values and practices in Portugal and Italy
Isabel DINIS, Auteur ; Livia ORTOLANI, Auteur ; Riccardo BOCCI, Auteur ; ET AL., AuteurAu cours des vingt dernières années, l'agriculture biologique s'est développée rapidement. Cela a conduit à une plus grande spécialisation des exploitations, un changement d'échelle pour les exploitations et les circuits de commercialisation, une plus grande implication d'entreprises multinationales, etc. Ce processus de conventionnalisation peut affaiblir l'image de l'AB comme étant un mode de production plus durable que l'agriculture conventionnelle. Les auteurs de cet article se sont donnés pour objectif d'identifier les facteurs qui influencent le choix des agriculteurs bio pour des pratiques plus durables, allant au-delà des limites imposées par la certification. Un modèle a été construit à partir d'une enquête chez 352 agriculteurs biologiques portugais et italiens. Les résultats montrent que les agriculteurs engagés depuis longtemps dans l'agriculture biologique sont plus susceptibles d'adopter des pratiques durables. La taille des fermes, le fait d'être propriétaire ou non de ses terres, la présence d'activités complémentaires sur la ferme et les sources d'information utilisées par les agriculteurs jouent également sur le choix de telles pratiques.
Productivity, quality and sustainability of winter wheat under long-term conventional and organic management in Switzerland
Jochen MAYER, Auteur ; Lucie GUNST, Auteur ; Paul MÄDER, Auteur ; ET AL., AuteurLa durabilité des systèmes agricoles et une bonne efficience dans l'utilisation des ressources sont deux objectifs importants pour la production de blés de qualité. La stratégie de fertilisation, la protection des cultures, ou encore l'effet du précédent peuvent jouer sur les performances du système, caractérisées par le rendement, la qualité, et la performance environnementale. L'objectif de cette étude, à partir de l'essai de longue durée DOC, mis en place en 1978 à Therwil, en Suisse, était d'évaluer les performances de cultures de blé d'hiver. Plusieurs modalités ont ainsi été comparées : - un témoin en agriculture conventionnelle non fertilisé ; - un système biologique avec une fertilisation standard ; - un système biologique avec une fertilisation standard réduite de moitié ; - un système biodynamique avec une fertilisation standard ; - un système biodynamique avec une fertilisation standard réduite de moitié ; - un système conventionnel avec une fertilisation mixte, organique et minérale, standard ; - un système conventionnel avec une fertilisation mixte, organique et minérale, réduite de moitié ; - et un système conventionnel avec une fertilisation exclusivement minérale. Les principaux résultats sont présentés dans cet article.