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Portrait de ferme : GAEC Les Pieds dans l'Herbe
David Sabrazat et Agnès Cubaynes, du GAEC Les Pieds dans lHerbe, dans le Lot (46), élèvent 75 chèvres de races Alpine, Massif central, Saanen et Poitevine, ainsi que 15 chevrettes de renouvellement et 2 boucs, en bio, avec transformation fromagère. Lélevage repose sur un système pâturant, avec 30 ha de prairies, dont 20 ha de prairies mixtes (fauche/pâture). Les chèvres sont maintenues au pâturage quasiment toute lannée, à lexception du début de la période de tarissement (novembre). Les chèvres sont traites uniquement le matin. Lensemble de la production laitière est transformée à la ferme, principalement en cabécou, tome et caillé ; 2/3 de la production sont commercialisés directement à la ferme et le reste est vendu en épiceries et à la restauration. Ce portrait de ferme fournit, notamment, des informations sur la conduite du troupeau (alimentation, reproduction, élevage des chevrettes, devenir des chevreaux...), sur l'organisation du travail et des résultats économiques de l'exploitation.
Quatre stratégies testées pour une ration à base de méteil ensilé tôt
Franck MECHEKOUR, AuteurSemer un mélange céréales-protéagineux sous couvert dune prairie, à condition de réaliser un ensilage précoce et de limiter la part des céréales, peut permettre un gain en matière sèche par hectare (en moyenne, 2 à 3 tonnes). Ce gain peut répondre à diverses demandes dun éleveur producteur de lait (plus de fourrages, de lait ou encore de protéines), selon sa stratégie. Pour objectiver les impacts de cette pratique, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire a simulé quatre stratégies à partir dune ferme-type en bovins lait bio des Pays de la Loire, sur laquelle on implanterait, à lautomne et sous couvert dune prairie, 12.5 ha dun méteil « avoine dhiver/vesce commune/trèfle incarnat/trèfle squarrosum » ensilé fin avril ou début mai. Les stratégies relèvent de plusieurs objectifs : 1) Booster lautonomie du système, avec le maintien du nombre de vaches et de leur niveau de production ; 2) Avoir plus dautonomie protéique, avec autant de lait produit mais plus de vaches ; 3) Produire plus de fourrages par hectare pour dégager des surfaces pour la production de céréales vendues par la suite ; 4) Donner la priorité à la production laitière, avec augmentation du nombre de vaches. Pour ces quatre stratégies, sont présentés les changements-clés du système et les impacts à attendre en matière de production, de consommation de concentrés, de résultats économiques ou encore de travail.
Sinstaller en lait, mais pas à nimporte quel prix
Costie PRUILH, AuteurLionel Morel et Morgan Chambas se sont rencontrés en 2018, par lintermédiaire des deux cédants à qui ils ont racheté l'exploitation laitière. Cette ferme bio, située dans le Rhône, repose sur un système très pâturant, avec transformation à la ferme et participation à un magasin de producteurs. Depuis janvier 2022, Lionel et Morgan sont seuls à la tête de ce GAEC qui compte aussi 3 salariés. Cette reprise est en fait un projet à plusieurs têtes, les cédants sétant fortement impliqués pour que cela réussisse, malgré la crise Covid, par exemple en investissant dans une cave daffinage. Cette installation sest également doublée dun agrandissement, suite à lachat dune ferme voisine dont le propriétaire a, lui aussi, joué le jeu, notamment en engageant la conversion assez tôt pour que les terres soient en bio au moment de la cession. Ainsi, en 2022, la ferme compte 89 ha contre 53 ha en 2018, avec plus de parcelles directement accessibles pour le pâturage. La mise de départ, denviron 450 000 plus 180 000 pour lachat de la ferme voisine, est conséquente, mais elle est à relativiser, du fait des atouts de la ferme : peu de matériels en propre (appel à une CUMA), des investissements à venir contenus, la transformation et la vente directe sources de fortes plus-values. Le temps de retour sur investissement est estimé à 14 ans. Un projet bien réfléchi, avec lequel Lionel et Morgan cherchent à se rémunérer, mais aussi à se préserver du temps libre (5 semaines de vacances, 1 week-end sur 3 de libre et des journées finies à 18h30), pari tenu à ce jour.
Un système herbager pour optimiser son système
Maxime LEQUEST, AuteurJean-Luc Onen sest installé en 1993, en continuant le système laitier conventionnel mis en place par ses parents. En 2019, son système reposait ainsi sur 70 vaches Prim' Holstein, qui produisaient environ 9 000 L/an, et sur une SAU de 97 ha, composée de 32 ha de maïs, de 32 ha de blé et de 33 ha dherbe (dont 10,5 ha accessibles au pâturage). Toutefois, plusieurs points le questionnaient ou lui posaient problème : cet agriculteur souhaitait arrêter dutiliser des pesticides et autres produits chimiques (pour préserver sa santé et ne plus avoir à supporter le regard des gens lorsquil traitait) et il voulait un système en phase avec les attentes des consommateurs. Il désirait aussi, globalement, limiter son utilisation dintrants, car il sest rendu compte quil faisait vivre beaucoup de personnes en achetant ces produits, mais quil ne lui restait pas grand-chose à la fin. En mai 2020, il sest tourné vers un système plus herbager et a entamé une conversion à lagriculture biologique. Pour cela, il a modifié son système pour passer en vêlages groupés dautomne. Il répond ainsi à la demande des laiteries qui souhaitent réduire le lait de printemps. Il produit donc plus de lait durant lhiver, cest-à-dire lorsque les prix de vente du lait sont attractifs. La pousse de lherbe au printemps lui permet aussi de maintenir un bon niveau de production durant cette période.
Vente en ligne : Lessor des outils numériques de vente en circuits courts
Solenn BRIOUDE, Auteur ; Amélie HÉRICHER, Auteur ; Yanis ESSAOUDI CARRA, AuteurLes outils numériques de vente en circuits courts connaissent une croissance rapide, aujourdhui. Le RMT Alimentation locale a ainsi dénombré 58 plateformes de vente en ligne fin 2020, plateformes offrant des fonctionnalités très diverses (mode de paiement, type de commercialisation, services administratifs ). Par ailleurs, dautres outils que les plateformes existent : outils logistiques, outils daide à la communication Cet article fait le point sur ces outils : leurs atouts (simplification du travail, gain de temps en gestion, appui à la communication ) et leurs inconvénients (prise en main de loutil, risque dexclusion de certains clients ). Pour finir, un zoom est réalisé sur deux outils : cagette.net et socleo (fonctionnalités offertes par ces deux outils et tarifs).
Viande bovine bio : On se met une caisse ?
SYMBIOSE, AuteurLa vente de viande bovine bio en direct, en caissettes, reste une pratique importante, avec nombre davantages, mais ceux-ci devant être « entretenus » dans un contexte de concurrence accrue. Cet article présente divers conseils pratiques, issus notamment du retour dexpérience de cinq producteurs bio du Finistère, pour qui la vente directe représente en moyenne les 3/4 des volumes vendus, dont les 2/3 en caissettes. En plus des caissettes, ces éleveurs font aussi de la vente directe au détail, plus contraignante et plus coûteuse, mais qui apporte de la souplesse ou qui peut offrir une vitrine pour mieux toucher le consommateur. En effet, pour maintenir son volume de vente en caissettes, il est important de communiquer, pour fidéliser, mais aussi pour toucher de nouveaux clients. Il faut aussi développer ses techniques de vente avec, par exemple, une diversité de tailles de colis, un étiquetage avec quelques précisions sur la cuisson, une bonne propreté et une apparence correcte du colis, du vendeur ou de la ferme. Par ailleurs, il est important de bien veiller à la rentabilité de la vente en caissettes, en tenant compte de linvestissement, du rendement de découpe ou encore du temps de travail. Sont présentés, dans cet article, des éléments chiffrés pour aider à la réflexion. De même, la composition du colis est aussi à soigner et un tableau pour aider à répartir au mieux les morceaux à bouillir et à griller conclut cet article.
Les vins bio français ont-ils la cote ?
Emmanuelle CHOLLET, AuteurChaque année, les vignerons bio français sont sollicités pour répondre à une enquête (envoyée par mail) afin détablir une vision du marché des vins bio en France. Cette enquête est commanditée par lAgence BIO et est réalisée par AND international. Elle est destinée à la fois aux viticulteurs, aux négociants et aux coopératives. En 2020, léchantillon touché représentait 19 % des surfaces certifiées bio et 12 % des exploitations viticoles biologiques. Le marché du vin bio représentait en valeur 1,3 milliard deuros cette année-là. Le volume mis en marché était de 2,4 millions dhectolitres de vins bio. Les viticulteurs (hors viticulteurs coopérateurs) produisent environ les trois quarts de ce volume, et les coopératives produisent le quart restant. Le négoce joue un rôle important dans les circuits de commercialisation, puisque 38 % des volumes transitent par ce biais (un schéma des flux représente les volumes de vins bio au sein des différents circuits de commercialisation). Les deux secteurs qui représentent lessentiel des ventes, en volume et en valeur sont la vente directe (18 % des volumes et 28 % en valeur) et lexport (42 % des volumes et 38 % en valeur).
Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor. Il est installé sur des terres séchantes. Dans une série darticles, il explique sa gestion du pâturage et sa conduite du troupeau durant une année (2021). Ici, il décrit ses pratiques durant lautomne. En septembre 2021, le temps est plutôt propice à la pousse de lherbe. Les vaches effectuent du pâturage tournant sur des paddocks dimensionnés pour deux jours. Thomas Leclerc hésite entre deux stratégies : accélérer le rythme de pâturage pour être sûr de faire pâturer toutes ses parcelles (afin de les « nettoyer » avant lhiver) ; ou faire durer le pâturage dans le temps. La grande inconnue pour faire ce choix est la portance des parcelles une fois les jours pluvieux arrivés. Cet éleveur a également récolté son maïs ensilage et fait une coupe denrubannage. Après avoir calculé son bilan fourrager, il sait quil a stocké 3,1 TMS/UGB. Il est plutôt serein concernant ses stocks, comme il consommait 2,5 TMS/UGB ces dernières années. Thomas Leclerc a également reçu son bilan comptable 2020-2021 : avec la baisse du prix du lait, il a perdu 50 000 de marge brute. Il souhaite donc continuer à maîtriser ses charges et à optimiser le pâturage. Enfin, son salarié sest associé avec lui afin de pérenniser la ferme et, à terme, afin de se dégager plus de temps libre.
Fraise : Le désherbage des fraises se verdit
Guy DUBON, AuteurLes fraisiculteurs conventionnels cherchent des alternatives pour contrôler les adventices dans leurs cultures de fraises. Deux agriculteurs bio du Lot-et-Garonne témoignent sur leur désherbage mécanique des fraises et sur loutil utilisé : motoculteur équipé de dents et de disques latéraux pour lun ; lame ajustable par hydraulique et fabriquée par un artisan pour lautre. Les coûts, avantages et inconvénients de ces deux outils sont comparés dans un tableau, ainsi que lutilisation dun rotofil et de paille de céréales. Un deuxième tableau compare le coût à lhectare dun film de paillage PE spécial fraise avec celui dun paillage biodégradable à base damidon de maïs.
La Froment du Léon, une bretonne pur beurre !
Hélène COATMELEC, AuteurSophie Begat et Jocelyn Bougerol sont installés dans les Côtes dArmor, sur une ferme maraîchère conduite en bio depuis 1998. Depuis 2017, ils se sont également lancés dans la production laitière afin de se diversifier en produisant du beurre. Ces nouveaux éleveurs ont opté pour la Froment du Léon, une race à petit effectif (Sophie Begat est maintenant la présidente du Syndicat des éleveurs de cette race). Cette vache bretonne a une faculté à fixer le carotène de lherbe, son lait est donc très coloré. Le Syndicat des éleveurs de la race Froment du Léon souhaite que cette vache soit reconnue pour ses qualités de lait et de production. Son lait a notamment des globules gras de taille supérieure à la moyenne des autres races. Ces gros globules gras remontent plus vite à la surface et rendent la crème facile à baratter. En revanche, la transformation du lait de la Froment du Léon en fromage est assez technique, en raison du rapport TB/TP élevé. Sophie Begat et Jocelyn Bougerol transforment la totalité du lait produit sur la ferme, soit 14 400 L, en beurre, crème, fromage blanc... Les vêlages des huit vaches sont groupés en mars avril, afin de fabriquer du beurre de la mi-mars à la mi-décembre. Les vaches sont traites uniquement le matin. Le soir, ce sont les veaux qui tètent.
Le GAEC de Kroaz Min, une installation en brebis lait à Lannion
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurDans les Côtes d'Armor, Ana-Gaëlle Le Damany et son compagnon Paul Françoise se sont installés, en 2016, sur la ferme familiale qui était alors en vaches laitières conventionnelles. Toutefois, ce couple souhaitait transformer le système de production pour produire du lait de brebis en agriculture biologique, avec transformation à la ferme et vente directe. Ils sont restés deux ans et demi en GAEC avec le père dAna-Gaëlle, avant le départ en retraite de ce dernier. Durant cette période, les trois associés nont pas suffisamment pris le temps de préparer ensemble les changements de système de production en raison de divergences de valeurs et dun conflit de génération. Par la suite, l'ergonomie a été une préoccupation majeure lorsquil a fallu réadapter la ferme : hauteur des quais de traite, achat dune pailleuse, lactoduc Tout a été pensé pour éviter de porter des charges, deffectuer des gestes répétitifs et davoir à trop marcher. La bergerie et la fromagerie ont été auto-construites par Paul Françoise et son père, ce qui a permis de réaliser 50 à 60 % déconomies. En cinq ans, le couple na pris que trois semaines de congés. Comme la ferme est prévue pour 2,5 UTH, ils sont en cours de discussion avec un autre couple déleveurs de brebis pour partager lembauche dun salarié à mi-temps annualisé.
Houblon bio : Liane Folie
Sarah CHOUPAULT, Auteur ; Goulven MARÉCHAL, AuteurAntoine Floury et Anaïs Langlais ont mis en place, il y a trois ans, la Houblonnière de Lezerzot (22). Ils sont installés sur 24 ha, dont 4 ha de houblon, 4 ha de céréales, 1,5 ha de légumes et le reste en herbe. Ils font part, dans cet article, de leur expérience en culture de houblon : installation, formation, choix de la ferme en fonction de critères pédologiques, achat des plants, choix des variétés, investissements, protection des cultures, temps de travail, suivi cultural, commercialisation, difficultés rencontrées. La maîtrise de litinéraire technique est assez complexe et, pour eux, la diversification est nécessaire pour assurer la durabilité de leur projet en houblon.
Des ovins pour le lait et la viande : « Du fromage de brebis au pays du Pélardon »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLaurie Petit, ancienne fleuriste, et son époux Jean-Marc, ancien comptable, sont éleveurs, depuis 1999, dans la commune de St-André-de-Valborgne (Gard) : ils élèvent 70 brebis Lacaune bio sur 57 hectares de prés et de châtaigniers. Grâce à une bonne organisation, ils valorisent une large gamme de produits, lait et viande, issus de leur troupeau. Ainsi, ils fabriquent à la ferme et vendent (sur deux marchés et dans une boutique paysanne) plusieurs types de fromages, yaourts, et autres produits laitiers, toujours avec loptique dinnover et de proposer des nouveautés. Les agneaux, sevrés à 16 kg, et les brebis de réforme sont valorisés en vente directe (viande en caissette ou produits élaborés type merguez, plats cuisinés en bocaux, terrines...). Pour ce faire, ils transforment leurs produits dans un atelier de transformation proche, géré en Cuma par des éleveurs de canards, de porcs et d'agneaux. Âgés tous deux de plus de 60 ans, les éleveurs préparent la transmission de leur exploitation, dont les terres et les bâtiments ont été achetés par Terre de Liens en 2016. Aujourdhui, un jeune couple sinvestit auprès d'eux pour apprendre et, si la « mayonnaise prend », la passation pourra se faire.
Rentabilité des vins bio en Gironde : « Repenser sa stratégie commerciale est primordial »
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2014, le Cerfrance Gironde mène un observatoire auprès de vignerons bio. Léchantillon est composé dune quarantaine de producteurs qui cultivent, en moyenne, une vingtaine dhectares. Ces vignerons peuvent être répartis en trois groupes selon les circuits de commercialisation quils utilisent : les vignerons qui livrent à une coopérative (une petite dizaine) ; ceux qui vendent en vrac-négoce (une douzaine) ; ceux qui commercialisent en bouteilles (une bonne vingtaine). Globalement, le cabinet de conseil et dexpertise comptable met en évidence que, même si la bio est bien valorisée (selon les marchés, le cours des vins bio peut atteindre le double de celui du vin conventionnel), elle nest pas toujours garante de meilleurs revenus. Les vignerons bio tournent, en général, autour dun SMIC. Par rapport au conventionnel, les charges en bio sont lourdes (particulièrement en main duvre) et les rendements souvent inférieurs. Les vignerons coopérateurs sen sortent globalement bien, au vu des prix payés par les caves coopératives qui couvrent bien leur coût de production. Cependant, avoir des rendements élevés reste déterminant. Les vignerons vendant en bouteilles sen sortent mieux si le prix de leurs bouteilles est dau moins 6,80 TTC. Pour les vendeurs en vrac, les marges de manuvre ne sont pas très importantes et le cours du vin bio en vrac couvre tout juste les coûts de revient.
110 chèvres bio en Vendée : Plus de trois Smic à deux avec 40 heures de travail par semaine
Véronique BARGAIN, AuteurAntoine Bernard et Claire Mimault élèvent 110 chèvres Alpines, en bio, à Mervent, en Vendée, sur 56 hectares, dont 38 ha en prairies naturelles. La majorité du lait produit est collectée par Chèvres Bio France, et le reste est transformé à la ferme. Depuis 2019, une salariée assure la traite, quatre soirs par semaine. Les éleveurs parlent de leur système de production, dans lequel ils ont limité les investissements et les charges. Ils ont également cherché à se libérer du temps de travail, grâce au pâturage et à la vente à la ferme et en AMAP, plutôt que sur les marchés. Ils arrivent à se dégager 1,66 SMIC chacun.