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Technico-économique
Les revenus 2017 de l'agriculture biologique en Pays de la Loire - Edition décembre 2018
Les résultats comptables de 692 exploitations bio de la région Pays de la Loire ont été compilés par la Chambre régionale dagriculture. Ce travail a été réalisé grâce à la collaboration de 14 centres de gestion et associations comptables de la région. Dans le premier chapitre de ce document, sont présentées les analyses de lensemble des 692 exploitations (productions, évolution de lexcédent brut d'exploitation, travail sur lexploitation, SAU, analyse financière, comparaison des systèmes, résultats économiques). Les chapitres suivants sont consacrés aux 7 sous-groupes correspondant aux systèmes de production AB : bovins lait, bovins viande, poules pondeuses, volailles de chair, grandes cultures, maraîchage, viticulture. Pour chacun, sont fournies des références technico-économiques. Ces données compilées constituent des références pour les porteurs de projet bio et permettent à chaque agrobiologiste de se situer par rapport à son projet, son système et ses ambitions.
Les revenus de l'agriculture biologique en Pays de la Loire en 2016
Elisabeth COCAUD, AuteurLa Chambre dAgriculture des Pays de la Loire, en partenariat avec 14 centres de comptabilité gestion, a réalisé une compilation des revenus des agriculteurs bio de la région sur lannée 2016, disponible sur internet. LEBE est en hausse dans toutes les filières, malgré dimportantes disparités entre les productions. Sa moyenne régionale est de 49 670/UTA (+12% par rapport à 2015). Lexcédent dexploitation et le résultat courant rapporté par unité de main duvre non salariée sont résumés par production. En bovins lait, le résultat courant est en hausse, et reste stable en bovins viande. Le développement des ateliers volailles de chair et poules pondeuses bio continue. En grandes cultures, le marché est toujours en demande. En maraîchage, on note une hausse de la production et de la demande. Quant à la viticulture bio, les résultats sont en progression.
Richesse créée, rémunération et transformations du travail en systèmes laitiers économes et autonomes en agriculture biologique
Xavier COQUIL, Auteur ; C. FRANCK, Auteur ; Patrick VEYSSET, Auteur ; ET AL., AuteurDeux systèmes de production économes, autonomes et certifiés en agriculture biologique ont été conçus pas-à-pas sur linstallation expérimentale INRA ASTER-Mirecourt, dans les Vosges, de 2004 à 2015 : un système laitier herbager et un système de polyculture élevage laitier. Ils sont comparés via deux indicateurs économiques : la valeur ajoutée et le résultat social (rémunération du travail). En moyenne, le système herbager et le système de polyculture-élevage (sur respectivement 80 et 104 ha) ont permis de rémunérer 1,9 et 3,0 travailleurs (à 1,5 SMIC). L'analyse des résultats montre, pour les deux systèmes : i) une forte réduction des charges opérationnelles et de structure par rapport au système non économe qui leur précédait, ii) une très forte spécialisation économique sur le lait, iii) une transformation du travail des expérimentateurs et une réorganisation du partage des tâches au sein de l'équipe.
Un système simplifié, tout herbe, bio
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurSébastien et Élodie Coquelin sont éleveurs de vaches laitières au Gaec de la Roussière, en Ille-et-Vilaine. Leur système, tout herbe et en agriculture biologique, est orienté vers un maximum de simplicité. Le parcellaire compte quatre parcelles pour le pâturage, réalisé de mi-mars à mi-novembre : trois parcelles de jour et une de nuit lorsque les vaches dorment dehors. Le troupeau change de parcelle chaque jour (retour de 3 jours en pleine saison), avec des hauteurs d'herbe très faibles. La ration hivernale est composée essentiellement d'ensilage d'herbe, sans complémentation. La baisse de production hivernale est alors compensée par un coût alimentaire faible (24 /1000 L). Côté reproduction et santé animale, là encore, les coûts sont minimisés : respectivement 3 /1000 L, grâce à la saillie naturelle, et 7 /1000L (pas d'écornage, etc.). L'entretien des prairies, qui n'ont pas été renouvelées depuis 1997, consiste en un apport de fumier, un amendement calcaire et un passage d'aairsol, tous les ans. La gestion du pâturage fait le reste ! Le rendement en 2017 a été de 7,5 tMS/ha.
Des systèmes innovants et multi-performants fondés sur l'intégration culture-élevage
J.-P. CHOISIS, Auteur ; Pierre MISCHLER, Auteur ; Sonia RAMONTEU, Auteur ; ET AL., AuteurLocalement, de nombreuses initiatives existent pour resserrer le lien entre cultures et élevage ; l'objectif est généralement d'accroître l'autonomie des systèmes et d'améliorer les performances économiques. Dans cet article, cinq témoignages, dont deux en agriculture biologique, présentent différents leviers d'intégration culture-élevage mobilisés par les agriculteurs. Les systèmes de polyculture-élevage décrits ont accru le couplage des ateliers cultures et élevage, en valorisant les échanges respectifs entre ces deux ateliers, dans leur exploitation ou à une échelle plus large. La présence de l'élevage permet des économies d'intrants (fertilisation des cultures par restitution des effluents et/ou introduction de légumineuses dans la rotation). Les cultures et ressources fourragères sont souvent diversifiées (rotations plus longues intégrant des légumineuses, des mélanges fourragers ; valorisation de couverts intermédiaires et de sous-produits des grandes cultures ). Cette diversité présente des avantages (pour la biodiversité, mais aussi pour élargir les circuits de commercialisation). Les éleveurs ont su tirer parti de cette complexité accrue pour mieux répartir la charge de travail.
"Tirer le meilleur parti possible des ressources du milieu"
Emeline BIGNON, AuteurDepuis les années 2000, la ferme expérimentale de l'Inra de Mirecourt, dans les Vosges, s'attelle à s'adapter aux conséquences du changement climatique en valorisant au mieux les ressources du milieu. Ainsi, sur l'exploitation convertie à l'agriculture biologique en 2004, deux systèmes économes ont été testés entre 2004 et 2015 : un système 100 % herbager comptant 40 vaches laitières et 78 ha de prairies permanentes, et un système polyculture-élevage comptant 60 vaches laitières, 55 ha de prairies permanentes et 105 ha en rotations culturales. Les principaux résultats technico-économiques obtenus par ces deux troupeaux autonomes sont présentés dans cet article, de même que les adaptations qui ont été nécessaires. Par exemple, lors de l'hiver 2012-2013, alors que les fourrages manquaient suite à deux années de sécheresse, un tiers des cheptels a été vendu. Si les résultats ont été impactés, la ferme s'en est globalement mieux sortie que les autres fermes du réseau EcoBio. Des adaptations visant à améliorer les résultats de reproduction ont aussi été réalisées. Dernière innovation en date (depuis août 2017) : des brebis et des agnelles ont rejoint les vaches laitières avec l'objectif d'optimiser encore l'utilisation de l'herbe via la complémentarité des troupeaux.
Lattrait économique du pâturage malmené par l'évolution des structures laitières. Un exemple avec le réseau Ecolait
Michel DERAEDT, Auteur ; Bruno CHEVET, Auteur ; Philippe MATHIEU, Auteur ; ET AL., AuteurLe réseau colait® France représente un échantillon de 764 ateliers bovins lait (dont 111 avec robot de traite). En 2015, le pâturage ne dépasse 10% de la ration de base annuelle en moyenne que dans les élevages de moins de 50 vaches, les élevages de montagne et ceux en agriculture biologique. En 12 ans (2004-2015), on observe une diminution moyenne de 50% de l'herbe pâturée par vache, parallèlement à une augmentation de 50% du volume de lait produit par UMO consacrée au lait. Les coûts de production calculés sur un échantillon de 314 ateliers (bovins lait de plaine en conventionnel en 2015) montrent un écart favorable aux systèmes pâturants (+ 8000 de revenu disponible/UMO lait). A dire d'experts, de nombreux aspects conduisent beaucoup d'éleveurs à préférer une conduite plus standard et mieux maîtrisée avec peu de pâturage pour les laitières.
En bio, lautonomie en concentré prime sur lautonomie fourragère
Costie PRUILH, AuteurLe suivi en Rhône-Alpes de 23 systèmes en bovins lait biologiques, en zone de plaine ou de montagne, avec des niveaux dintensification variables, ou encore avec ou sans séchage en grange, a permis didentifier divers éléments de succès, communs à tous ces systèmes. Le levier de succès majeur est lefficacité du système fourrager. Il est essentiel de bien adapter son système au potentiel pédoclimatique de son exploitation et à ses surfaces disponibles. Il faut rechercher le meilleur optimum et non vouloir maximiser absolument sa productivité, et viser un système durable, avec des coûts limités. Au niveau technique, il est essentiel de réussir son pâturage, notamment davril à novembre. Vu le prix dachat des aliments en AB, il est aussi important de rechercher lautonomie en concentrés ou encore en paille. Pour ce faire, avoir des céréales et des méteils dans ses rotations présente divers atouts. Il faut enfin laisser une large place aux légumineuses sur la ferme, via notamment les prairies multiespèces.
Combiner les potentialités de chaque race
Annick CONTÉ, AuteurLe croisement en production laitière bovine se développe. Certains pays sont très avancés, comme la Nouvelle-Zélande, les USA ou les Pays-Bas. Ainsi, pour ce dernier pays, 12 % des vaches laitières sont croisées. Avec seulement 1.5 % des inséminations artificielles premières en croisées, la France est loin derrière, mais ce chiffre est en progression de 30 à 40 % par rapport à 2010. Les éleveurs cherchent à jouer sur leffet bonus sur la production et la fertilité de lhétérosis et sur la complémentarité entre races pour améliorer les aptitudes fonctionnelles. Cet effet est sensible dès la première génération mais, si cette dernière est homogène, les suivantes sont plus hétérogènes. Depuis 2009, un groupe déleveurs herbagers bretons sest investi dans cette voie du croisement, en adaptant leur stratégie de sélection selon les spécificités de leur système. Ils sont aujourd'hui 27, dont 14 en bio. Les résultats du groupe sont intéressants, jusquau volet économique, avec un revenu disponible de plus de 3 000 /UTH en moyenne. Par ailleurs, des simulations économiques sur quinze ans, faites dans le cadre dune thèse, montrent un gain de marge brute de + 20 à 100 euros par vache et par an avec le croisement, mais plutôt à partir de la cinquième année.
Coûts de production de latelier laitier : Synthèse normande 2017
Cette synthèse a été faite à partir de données chiffrées issues de 269 exploitations bovins lait normandes, dont les clôtures comptables ont été synchronisées au 31 mars 2016. 17% de ces fermes étaient en signe de qualité (AB ou AOP). Parmi les principaux résultats, retenons : i) des coûts de production de 2014 à 2016 pour l'ensemble des exportations globalement en baisse, mais globalement pas de façon suffisante face à un prix du lait moyen payé toujours plus bas ; ii) les quatre principaux postes de charges sont, dans un ordre décroissant, le coût alimentaire, la mécanisation, le travail et les annuités ; iii) les élevages biologiques présentent le coût alimentaire le plus faible de léchantillon (74 les 1000 litres, contre 140 pour les systèmes conventionnels comptant moins de 50 % dherbe dans le système fourrager) ; iv) par contre, le poste de mécanisation est plus élevé en AB (140 /1000 litres de lait contre, par ex., 92 pour les systèmes conventionnels comptant moins de 50 % dherbe dans le système fourrager). En effet, à linverse du coût alimentaire, le coût de la mécanisation est plus faible dans les systèmes intensifs par effet de dilution.
Dossier : La betterave fourragère en bio
Eve GENTIL, AuteurLa valeur alimentaire de la betterave en fait un bon fourrage hivernal, adapté aux systèmes herbagers bio, et qui peut faciliter l'arrêt du maïs. Cependant, elle est peu cultivée par les éleveurs à cause de l'important temps de désherbage nécessaire, du mode de distribution difficile, etc. Ce dossier présente, au travers de témoignages déleveurs laitiers bio qui ont choisi de cultiver de la betterave fourragère, ses intérêts et les différentes manières de la cultiver, la récolter et la distribuer. Pascal Lejeune sème les betteraves en ligne et lutte contre les adventices via deux faux semis additionnés à un épandage de sel (contre les tipules et les adventices), un binage et du désherbage manuel, effectué à des stades clés à ne pas dépasser. Au GAEC de la Belangerie, la betterave est cultivée sans désherbage manuel. Pour cela, une bonne préparation du sol et un faux semis sont nécessaires. Au GAEC des Margatiers, les betteraves sont achetées en mottes à un pépiniériste, puis repiquées au stade 3-4 feuilles, ce qui permet de réduire les risques denherbement, importants du semis au stade 2-3 feuilles. Avant la plantation, des faux semis sont réalisés et après, selon les années, hersage, binage et buttage. Ensuite, les questions de récolte, stockage et distribution sont abordées, différentes méthodes étant présentées. Au GAEC de Lermeleu, tout comme chez Julien Tallec, en vaches allaitantes, les betteraves fourragères sont pâturées. Enfin, les résultats technico-économiques de la culture de betterave chez les éleveurs interviewés sont fournis.
Dossier : Croisement de races laitières, effet de mode ou opportunité ?
Isabelle PAILLER, Auteur ; Anne BRIEND, Auteur ; Guylaine TROU, Auteur ; ET AL., AuteurLe paysage de lélevage bovin lait français est dominé par des troupeaux en race pure, au contraire dautres pays comme la Nouvelle-Zélande ou lIrlande. Mais, si le croisement reste minoritaire en France, il se développe aujourdhui, en AB et en conventionnel. Lobjectif des éleveurs qui croisent systématiquement nest pas de rechercher une production maximale mais de sélectionner une vache adaptée à leurs besoins, robuste, qui, par exemple, vêle bien, produit un lait avec de meilleurs taux et est apte au pâturage. Cest ce que montre ce dossier qui reprend divers cas déleveurs bretons qui se sont engagés dans cette voie du croisement, certains depuis plusieurs années, dautres plus récemment, souvent à 3 voies avec notamment de la Normande et de la Jersiaise sur des vaches Holstein. Ainsi, il sest constitué un GIEE en Bretagne, en 2015, ayant pour objectif dévaluer les conséquences de ces croisements, avec l'enregistrement de divers paramètres pour chaque femelle. La ferme expérimentale de Trévarez a aussi fait le choix du croisement sur son troupeau biologique. Dans tous les cas, cest bien la recherche dun troupeau adapté au système qui est le moteur de ces expériences, afin dasseoir ou de renforcer les performances techniques et économiques de lélevage.
Dossier : Les exploitations en agriculture biologique : quelles performances économiques ?
Marie-Sophie DEDIEU, Auteur ; Alice LORGE, Auteur ; Olivier LOUVEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTROUGE Cedex (88 Avenue Verdier, 92 541, FRANCE) : INSEE - Institut national de la statistique et des études économiques | 2017L'agriculture biologique ne cesse de progresser en France depuis 20 ans. Avec des surfaces et/ou des cheptels plus petits quen conventionnel, les exploitations bio spécialisées en viticulture, en maraîchage ou dans la production de lait de vache ont enregistré en moyenne en 2013 une meilleure rentabilité par unité physique de production et par capitaux engagés que les exploitations conventionnelles. Ce différentiel de performance peut avoir plusieurs sources : une meilleure valorisation des productions biologiques du fait de prix plus élevés qui compensent une productivité plus faible, une meilleure maîtrise des consommations intermédiaires, parfois des subventions dédiées qui viennent soutenir les résultats, ou encore un recours plus systématique à la commercialisation des produits en circuit court. Dautres facteurs, indépendants du mode de production, sont néanmoins susceptibles de contribuer aux différences observées.
Dossier : Les rations hivernales
Sophie ESVAN, Auteur ; François LERAY, Auteur ; Edith CHEMIN, Auteur ; ET AL., AuteurDans les systèmes herbagers, l'absence de pâturage en hiver requiert un ajustement de la ration pour maintenir la production laitière. Trois éleveurs des Côtes d'Armor et d'Ille-et-Vilaine témoignent des compromis mis en place pour assurer leur production laitière au sein d'un système économe. Sur leur exploitation à Bourbriac (Côtes d'Armor), Benoît, Edith et Jean Sidaner utilisent un ensilage de maïs épi. Moins encombrant que la plante entière, il permet d'augmenter le taux d'herbe conservée dans la ration. Au GAEC des Froments, à Lantic (Côtes d'Armor), le parcellaire peu accessible a incité les associés à combiner pâturage, affouragement en vert de colza fourrager et maïs ensilage. Leur système, en agriculture biologique, demande plus de temps mais fournit un fourrage plus riche à l'auge et se montre efficace sur le plan économique. Laurent Lamy et Aurélien Leray, éleveurs bio, installés au GAEC le clos du Chêne, à Corps-Nuds (Ille-et-Vilaine) ont opté pour un système de séchage du foin en grange. A la suite de ces témoignages, le vétérinaire Florian Granchi conseille de surveiller lindice détat corporel pour prévenir tout risque de carences dans la ration.
Dossier spécial élevage herbivore
Thierry MOUCHARD, Auteur ; Fanny DUMET, Auteur ; Noëllie LEBEAU, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier aborde différentes thématiques : - larrivée de deux nouvelles espèces fourragères sur le marché (le Lablab, plutôt associé au maïs ensilage ou au sorgho fourrager monocoupe, et le Cow-Pea, plutôt associé avec un moha ou un millet) destinées à augmenter le taux de protéines dans les fourrages ; les premiers résultats étaient encourageants, mais à confirmer ; - des résultats dessais menés par la Chambre dAgriculture de la Creuse sur les méteils immatures afin de déterminer les mélanges les plus adaptés à la Creuse et les dates de récolte optimales ; les rendements varient de 3 à 6.7 T MS/ha et les MAT de 12 à 19 %. Il est particulièrement important de surveiller le stade de récolte pour un fourrage de qualité ; - des premières tendances observées sur 4 variétés de maïs en Creuse (vigueur, productivité, précocité ) ; - lalimentation, première médecine : lalimentation ne doit pas être déséquilibrée ou carencée et la présence des micro-éléments (vitamines, oligoéléments comme le cuivre, le manganèse, le zinc, le sélénium ) est essentielle pour maintenir les animaux en bonne santé.