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Reproduction Sélection Races
Traire des chèvres qui n’ont pas mis bas
Claire BERBAIN, AuteurLe FiBL France étudie l’induction de la lactation des chèvres dans le cadre du projet Gentle Dairy (2023-25). Les chèvres pourraient être capables de produire du lait après avoir été taries et sans nouvelle naissance. La reprise possible de la lactation serait fonction de la race, de la multiparité, de la présence de chevreaux dans le troupeau et de la longueur du jour. Le projet prévoit également de doser régulièrement deux hormones de la lactation, la prolactine et le cortisol. Les avantages de cette induction de la lactation sont multiples : diminuer le nombre de naissances (les chevreaux n’étant pas rentables) pour une même production de lait, éviter les réformes prématurées, etc. Cette méthode permet aussi de reposer la mamelle, comparativement à la méthode de lactation longue. Le projet est financé à 75% par la fondation Quatre Pattes, qui y voit un moyen d’améliorer le bien-être des chèvres.
La biodiversité domestique : Vers de nouveaux liens entre élevage, territoires et société
Anne LAUVIE, Coordinateur ; Annick AUDIOT, Coordinateur ; Etienne VERRIER, Coordinateur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023À l’heure où la diversité des populations animales est présentée comme un élément-clé du développement de l’agroécologie, la notion de « biodiversité domestique » devient capitale. Elle se distingue de celle de « ressources génétiques » en mettant davantage en avant la diversité du vivant, sa dynamique et ses interrelations. Cet ouvrage réinterroge la diversité des populations animales utilisées en élevage, ainsi que la place des races locales. La question de la diversité des animaux d’élevage est abordée en tenant compte de la pluralité des pratiques humaines pour la gérer, l’utiliser et la valoriser. Elle est aussi appréhendée au travers de ses relations avec le reste du vivant, la biodiversité sauvage notamment, que ce soit la diversité de la faune et de la flore dans les territoires d’élevage ou les pathogènes présents dans les milieux d’élevage. Ce livre établit aussi un panorama des nouvelles connaissances produites et des méthodologies de gestion (avancées récentes en génétique, nouveaux questionnements autour des services écosystémiques, résilience des systèmes d’élevage). Il propose, pour finir, une vision prospective qui interroge la place de cette biodiversité au regard des grands enjeux actuels (enjeux environnementaux et érosion de la biodiversité, alimentation (souveraineté et qualité), santé globale, développement des territoires, bien-être animal, relations entre humains et animaux, etc.). Des fiches "espèces" présentent des races, pour différentes espèces (ânes, chevaux, bovins, ovins, caprins, porcins, poules, palmipèdes).
Cahiers techniques 2023
Nicole BOSSIS, Auteur ; Alexandra COURTY, Auteur ; Laurent FICHET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture, 9 Avenue Georges V, 75 008, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE FRANCE | 2023Ce document compile plusieurs cahiers techniques rédigés par les Chambres d’agriculture à l’occasion du salon Tech&Bio 2023. Quatre articles composent le cahier Élevage : 1 - Caprins bio : Le coût de production des élevages passé à la loupe ; 2 - Ovins viande : L'intérêt économique d'une conversion bio questionné ; 3 - Bovins lait : Un pari gagnant du croisement en système herbager breton ; 4 - Sobriété énergétique : La production bovine laitière comme voie d'adaptation ?. Le cahier Grandes cultures comporte les articles suivants : 1 - Houblon : Bilan de 3 années de travail sur la culture du houblon et sa filière ; 2 - Désherbage du lin : Possible dès le stade « cotylédons + 1 cm » ! ; 3 - Betteraves sucrières : Du nouveau dans les itinéraires techniques ; 4 : Dégâts d'oiseaux : Les cultures d'été ont-elles du plomb dans l'aile ?. Le cahier Maraîchage inclut les articles suivants : 1 - Irrigation : Le goutte-à-goutte en cultures maraîchères de plein champ ; 2 - Maraîchage bio sur petites surfaces : Projets d'acquisition de références technico-économiques ; 3 - Films de paillage à base de cellulose : Quel bilan en faire en maraîchage sous abri ? ; 4 - Gestion de l'enherbement : Utilisation de paillage papier en culture de salade. Le cahier Viticulture comporte 5 articles : 1 - Biodiversité au vignoble : Toutes les clés pour la connaître, la conserver, l'enrichir ; 2 - Biodiversité cultivée : Association de cultures et diversité viticole en zone méridionale ; 3 - Couverts végétaux en vigne : Quelle stratégie adopter pour préserver ses rendements ? ; 4 - Projet Alter Cuivre : Accompagner pour réduire le cuivre en viticulture ; 5 - Le centre de ressource Cuivre : Réduire l'usage de cuivre grâce à la diffusion des connaissances. Le dernier cahier technique est consacré à la Biodiversité et Agroforesterie : 1 - Observatoire agricole de la biodiversité : Observez l'évolution de la biodiversité de vos parcelles agricoles ; 2 - Auxiliaires et pollinisateurs : Comment les intégrer dans les pratiques agricoles ? ; 3 - Biodiversité fonctionnelle : Un site web dédié aux auxiliaires et pollinisateurs ; 4 - Partenariat entre agriculteurs et apiculteurs : Pour un environnement favorable aux abeilles ; 5 - Agro-écologie : Deux concours pour valoriser les pratiques des agriculteurs ; 6 - Réaliser vos projets en faveur de la biodiversité et de l'agroforesterie : Le réseau des Chambres d'agriculture vous accompagne.
Dossier : L’urgence de se réapproprier la sélection animale !
Julia BESSIN, Auteur ; Denis FRIC, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; ET AL., AuteurLa biodiversité génétique animale en élevage s’érode, avec des races dominantes issues d’un nombre limité de géniteurs mâles dits « à haut potentiel génétique » mais sélectionnés essentiellement sur des critères de rentabilité. Plusieurs races, dites locales ou à faible effectif, risquent de disparaître. Ce dossier revient sur les origines et les causes de cette situation (choix de l’Etat pour limiter les races après la guerre, ou encore un règlement européen de 2018 instituant un marché unique de la sélection aux mains de quelques entreprises) et sur les conséquences pour l’élevage paysan. Comment ce dernier peut-il s’adapter aux contextes locaux avec des races sélectionnées uniquement pour un certain type d’élevages, plutôt industrialisés et alimentant des filières longues ? Des démarches locales, plus ou moins structurées et importantes, se développent face à ce constat. Ainsi, en volailles, des éleveurs travaillent sur l’accouvage pour conduire un travail de sélection adapté à leurs besoins. L’enjeu est d’autant plus fort en élevage de volailles que la grippe aviaire a eu et a des conséquences catastrophiques sur les filières et qu’elle montre la faible résistance des races dominantes face à la maladie. Autres exemples d’initiatives : la Fédération des Races de Bretagne, qui regroupe 11 structures (associations, groupements et syndicats) et qui travaille sur 12 races (chèvre, moutons, bovins, poulet, porc et abeille), ou encore une association d’éleveurs de chèvres du Rove. L’avenir est incertain, mais de plus en plus d’éleveurs agissent ou se posent des questions sur l’importance de leur capacité à sélectionner des animaux adaptés à leur système, dans un contexte de changement climatique.
Dossiers de la biodynamie : Élevage 2 : Accompagner l'animal tout au long de sa vie
Marion LEBRUN, Auteur ; Martin QUANTIN, Auteur | COLMAR (5 Place de la Gare, 68 000, FRANCE) : MOUVEMENT DE L'AGRICULTURE BIODYNAMIQUE | 2023Dans ce second dossier consacré à l'élevage en biodynamie, Biodynamie Recherche et le Mouvement de l'agriculture biodynamique explorent les liens imbriqués entre les animaux d’élevage, les éleveurs et la société. La première partie de ce dossier s'intéresse à la conduite du troupeau et à la conciliation des besoins de l’éleveur avec ceux des animaux, en respectant leur intégrité, ainsi que leurs besoins comportementaux. Dans une seconde partie, c’est la question de la santé et du bien-être qui est traitée, à travers les pratiques de soins et d’alimentation. La troisième partie est consacrée à la question de la sélection de races adaptées à l’agriculture biodynamique : Comment concilier les impératifs de production avec les spécificités des systèmes de production et du territoire, tout en préservant la biodiversité des races ?
Impacts of production conditions on goat milk vitamin, carotenoid contents and colour indices
C. LAURENT, Auteur ; H. CAILLAT, Auteur ; B. GRAULET, Auteur ; ET AL., AuteurLa composition et la variation des composés vitaminiques du lait de chèvre ont été peu étudiées. Or, les vitamines sont des nutriments essentiels pour l'alimentation humaine et ont des rôles fondamentaux pour la santé. 28 exploitations caprines françaises ont été sélectionnées pour étudier ces paramètres. Elles reposent toutes sur : un système d'alimentation basé sur des fourrages (dont le pâturage), des chèvres de race Alpine ou Saanen, et une reproduction saisonnière. Chaque ferme a reçu deux visites (printemps et automne), comprenant une enquête sur les conditions d’élevage (dont l’alimentation) et un échantillonnage du lait. Les vitamines (A, E, B2, B6, B9, B12), les caroténoïdes, ainsi que les indices de couleur ont été quantifiés pour chaque échantillon. Une analyse a ensuite déterminé les pratiques d’élevage qui modifient ces différents indicateurs dans le lait de chèvre. Le fourrage présent dans la ration est le principal facteur qui impacte ces indicateurs. Le lait des chèvres mangeant de l'herbe fraîche est notamment plus riche en alpha-tocophérol, la principale vitamine E présente dans le lait (+ 64 %), en vitamine B6 (+ 31 %) et a un indice b* (caractérisant la couleur jaune du lait) plus important (+ 12 %) comparé au lait des chèvres consommant des fourrages conservés (ensilage de maïs, enrubannage, foin ou paille). Cependant, ce lait est plus pauvre en vitamine B12, comparé à celui des chèvres nourries à l'ensilage de maïs (- 46 %), et plus pauvre en gamma-tocophérol que celui des chèvres nourries avec des fourrages conservés (- 31 %). Les chèvres Alpines ont produit du lait avec des concentrations en vitamine B2 (+ 18 %) et en folate (+ 14 %) plus élevées que les chèvres Saanen. Le lait des chèvres Saanen est, toutefois, plus riche en lutéine, un caroténoïde (+ 46 %). Les laits de chèvre étaient plus riches en vitamines B2 et B12 et en folates à l’automne qu'au printemps, mais plus pauvres en vitamine B6 (respectivement + 12, + 133, + 15 et - 13 %). Ainsi, les concentrations en vitamines et en caroténoïdes du lait de chèvre, ainsi que les indices de couleur, varient principalement en fonction du fourrage, mais aussi en fonction de la race et de la saison.
"La poitevine apporte une plus-value à nos fromages"
Virginie HERVÉ-QUARTIER, AuteurJulien et Gwenaëlle Ravon, de la Ferme du Cap'Vert, éleveurs de chèvres de race poitevine en agriculture biologique, se sont installés, en 2011, avec le projet de valoriser leur lait en vente directe (marché, à la ferme, en magasins bio). Aujourd’hui, avec l’appui d’un salarié et sur une SAU de 52 ha, les éleveurs sont à la tête d’un troupeau de 110 chèvres en lactation et de 7 vaches bretonnes pie noire, présentes pour l’élevage des chevrettes, pour valoriser les refus suite au pâturage du troupeau caprin et aussi pour diversifier la gamme de produits mis en vente. Leur système est basé sur le pâturage (au fil avant et arrière au moment du pic de production) et sur l’autonomie. La race poitevine est très bien adaptée à ce système et permet de produire un lait de très bonne qualité pour les fromages, ce qui est un atout selon ces éleveurs. Le lait est produit de janvier à mi-novembre, avec pratique de la monotraite sur les dernières semaines. Mais,les éleveurs envisagent de passer toute l’année en monotraite pour voir une meilleure qualité de vie et aussi pour allonger le temps journalier de pâturage. Les résultats économiques sont satisfaisants, avec un lait valorisé à 2.7 € le litre. Avec l’augmentation des charges, l’objectif est d’atteindre une valorisation de 3 €/l en 2023, tout en améliorant le rendement fromager.
Synergie dans les collines : Témoignage de Sébastien Félix
Stéphane COZON, AuteurDepuis 2009, Gabrielle et Sébastien Félix élèvent, en biodynamie, des chèvres en pastoralisme avec transformation fromagère, sur leur ferme localisée à Lauris (84), dans le massif du Luberon. La ferme est autonome en aliments : elle produit des fourrages et des céréales pour compléter le pâturage. Sébastien pratique, depuis plusieurs années, un croisement d'absorption de ses chèvres Alpines avec des boucs de race Commune provençale : en effet, si ses Alpines étaient très rustiques, la Commune provençale, encore plus rustique et plus adaptée aux collines sèches, est préférée pour sa capacité à manger de tout, tout le long du parcours (à la montée et au retour inclus). En 2018, Gabrielle et Sébastien ont acheté des brebis laitières de race Brigasque, pour de la transformation en yaourts. Ces brebis, qui ont des comportements similaires à ceux des chèvres pour s'alimenter, sont également métissées, avec un bélier Lacaune. Sébastien souhaite garder un troupeau supportant bien les parcours, avec un effectif adapté à la place disponible en bergerie, y compris pour les chevreaux qui ne sont jamais séparés de leurs mères. Sébastien s'investit, avec un groupe d'une quinzaine d'éleveurs, dans un projet d'abattoir local et mobile.
3R : Rencontres Recherches Ruminants : Les 7 et 8 décembre 2022 – 26ème édition
La 26ème édition des 3R (Rencontres Recherches Ruminants) s'est tenue, à Paris, les 7 et 8 décembre 2022. Ce recueil compile tous les textes, issus de travaux de recherche sur les élevages de ruminants, présentés lors de cette édition. Ces textes sont organisés thématiquement : - Élevage et société ; - Renouvellement des actifs, attractivités des métiers, nouveaux modèles d’installation ; - Alimentation ; - Autonomie protéique ; - Nouveaux aliments et nouveaux fourrages ; - Génétique ; - L’élevage et la valorisation des jeunes animaux ; - Élevage et changement climatique ; - Environnement ; - Bioéconomie et économie circulaire ; - Économie ; - Reproduction ; - Santé ; - Qualité des produits ; - Sécurité des aliments ; - Mixité dans les systèmes d’élevage, polyculture-élevage, exploitation et territoire ; - Système d'élevage ; - Bien-être animal ; - Équipement et logement.
En direct de l’Inao : Renouvellement des troupeaux bio : une offre en ligne pour le gérer
Léa ROUZEYROL, AuteurLe règlement européen sur l’AB, entré en vigueur au 1er janvier 2022, prévoit que chaque pays membre ait une base de données afin que les opérateurs commercialisant des animaux biologiques y déposent leurs offres gratuitement. La base de données française d’animaux biologiques sera en ligne au printemps 2022 et portera sur les offres d’animaux reproducteurs en bovins, ovins, caprins, équins et cervidés, volailles, porcins, lapins et animaux d’aquaculture. Seuls les opérateurs certifiés (avec un compte Agence Bio) auront accès à la base. Si aucune offre d’animaux bio n’est disponible selon les critères de l’opérateur, une demande de dérogation pour achat d’animaux reproducteurs conventionnels pourra être déposée sur le site de la base de données. L’introduction d’animaux non bio dans les élevages est soumise à des règles précises : seuls des jeunes animaux à visée de reproduction sont concernés, avec des critères d’âge ou de poids à respecter selon les espèces (voir détails dans l’article). Les animaux non bio introduits devront passer par une période de conversion dont la durée varie selon l’espèce et la production de l’animal. A noter que l’Union Européenne ambitionne de mettre un terme aux dérogations pour l’achat d’animaux non bio fin 2036.
Dossier : Changement climatique : quelles conduites d’élevage demain ?
Virginie HERVÉ-QUARTIER, AuteurCes dernières années ont été marquées par des aléas climatiques de grande ampleur, dont des sécheresses et des canicules, qui ont eu des impacts sur les élevages, notamment les élevages caprins. Hommes et animaux ont été mis à rude épreuve. Il est donc nécessaire d’adapter ses pratiques pour faire face aux pics de chaleurs et au manque d’eau. Bien qu’écrit dans un contexte conventionnel, ce dossier présente des pistes d’adaptation utiles à l'élevage bio. Ces dernières portent sur la reproduction (quelle période est la plus propice à la reproduction dans ce contexte climatique ?), les bâtiments (comment les adapter pour la période estivale) et la transformation laitière (impact des fortes chaleurs sur la transformation des produits laitiers). À la chèvrerie de la Trufière, un élevage de caprins bio, basé en Saône-et-Loire, Sylvain Chopin, Marie-Émilie Robin et Bérénice Claude prennent en compte et adaptent leur système de production à leur environnement. La production laitière de leurs chèvres est saisonnée : le pic de lait est ainsi synchronisé avec le pic d’herbe, de lumière et de ventes. En cas de fortes chaleurs, les chèvres pâturent la nuit et sont en bâtiment le jour. Ces éleveurs ont également un projet d’agrandissement de leur chèvrerie, qu’ils ont adaptée aux fortes chaleurs en matière d’isolation et d’aération. Leur plus grand défi repose sur la production fourragère : être capables de produire et de stocker assez de fourrages pour faire face aux aléas.
Élevages au pâturage et développement durable des territoires méditerranéens et tropicaux : Connaissances récentes sur leurs atouts et faiblesses
Alexandre ICKOWICZ, Auteur ; Charles-Henri MOULIN, Auteur ; Claire AUBRON, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2022Les élevages familiaux de ruminants au pâturage, en territoires méditerranéens et tropicaux, contribuent directement à huit des dix-sept objectifs du développement durable (ODD) du programme des Nations Unies pour 2030. Ces élevages ont été longtemps en marge des efforts d'investissement en agriculture. Ils disposent, néanmoins, d'atouts indéniables pour répondre à ces ODD, en interaction avec d'autres formes d'élevage présentes dans les territoires. Cependant, ils font face aussi à un ensemble de contraintes qui remettent en question leur pérennité. La synthèse interdisciplinaire présentée ici vise à répondre à trois questions essentielles : Comment renforcer les capacités d'adaptation de ces élevages pour répondre aux changements climatiques, sociaux et économiques ? Comment améliorer leur efficience à différents niveaux d'organisation et aux plans social, économique et environnemental ? Enfin, comment ces élevages peuvent-ils contribuer aux processus d'innovation pour la transition agroécologique ? Cet ouvrage s’appuie sur les recherches publiées récemment par l'UMR Selmet (Cirad-INRAE-Institut Agro) portant sur une diversité de sites dans le monde et dans un large partenariat international. Il s'adresse à la communauté enseignante et scientifique, aux étudiants, aux acteurs du secteur de l'élevage et des territoires, intervenant aux différentes échelles de décision dans ces territoires.
Les Notes de La Fabrique Ecologique – Fondation pluraliste de l’écologie : Note ouverte à la co-construction citoyenne : Les prairies et l’élevage des ruminants au cœur de la transition agricole et alimentaire
François DEMARQ, Auteur ; Christian COUTURIER, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (150-154 Rue du Faubourg Saint Martin, 75 010, FRANCE) : LA FABRIQUE ECOLOGIQUE | 2022Les transitions agricoles et alimentaires, notamment dans le domaine de l’élevage, sont indispensables pour faire face à l’urgence écologique et aux enjeux sanitaires. Ces transitions s’avèrent néanmoins complexes. Cette Note, dédiée aux élevages de ruminants, s’attèle à résoudre la contradiction apparente entre le besoin de protéger les prairies permanentes (pour le stock important de carbone qu’elles abritent dans leurs sols et pour les services écosystémiques qu’elles rendent à l’agriculture et à la société) et la nécessité de réduire les émissions de méthane dues aux ruminants (environ 9 % des émissions de gaz à effet de serre de la France), tout comme notre consommation de protéines animales (pour suivre les recommandations de santé publique), ce dernier point impliquant de réduire la place de l’élevage dans la production agricole. Pour tenter de trouver un compromis, cette Note apporte des éléments de réflexion et de discussion articulés en deux parties : la première détaille les multiples enjeux auxquels doit répondre et faire face l’élevage de ruminants ; la seconde offre une vision et des propositions pour un avenir durable des élevages de ruminants à l’horizon 2050. Ce document est le fruit d’un groupe de travail constitué d’experts. Il est ouvert à la co-construction citoyenne : tout citoyen peut contribuer à son amélioration en faisant des commentaires ou en proposant des amendements précis. À l’issue d'une période dédiée aux amendements, le groupe de travail se réunira pour retenir les ajouts pertinents.
Portrait de ferme : EARL Ferme de Cévin
Sophie Hélin, de la Ferme de Cévin, s’est installée en caprins lait, à Lherm (46), en 2000. Olivier, son mari, l’a rejointe sur l’exploitation, en 2004. La ferme, en bio depuis 2010, repose sur l’élevage caprin (80 chèvres Alpines, Poitevines et croisées ; 20 chevrettes de renouvellement ; 2 boucs vasectomisés et 3 boucs entiers) et sur la transformation laitière, avec un léger complément en bovins lait. L’ensemble de la production laitière est transformé sur place, en fromages, caillés et yaourts, et est commercialisé en circuits courts (marchés, GMS, restauration). Les éleveurs portent une attention particulière au bon maintien de la santé du troupeau : rusticité des mères, limitation de la pression parasitaire par l’alternance du pâturage avec les bovins… Ce portrait de ferme fournit, notamment, des informations sur la conduite du troupeau : traite (en 2020, un lot de 30 chèvres était en lactation longue), alimentation, devenir des chevreaux, gestion du parasitisme, reproduction, élevage des chevrettes, équipements agricoles, et sur les résultats économiques de l'exploitation. Un tableau compare les productions laitières des chèvres en lactation longue ou non.
Portrait de ferme : GAEC de la Bergerie des Arbolets
En 2016, Hugues s'est installé sur la ferme de sa mère, à Montegut (32), avec un projet de création d'un troupeau ovin-caprin lait bio, avec transformation fromagère. Aujourd'hui, il élève 42 chèvres Alpines et 59 brebis Lacaune, 10 chevrettes et 15 agnelles de renouvellement, ainsi que 4 boucs et 4 béliers, sur une SAU totale de 45 ha (34 ha de prairies temporaires, 10 ha de méteil grain, 1 ha de prairie permanente) qui lui permet d'être autonome en fourrages. Les animaux pâturent 260 jours dans l'année et sont mis à la reproduction en décalé (2 lots de chèvres et 2 lots de brebis), ce qui a l'avantage d'étaler la production laitière. Cependant, cette pratique est contraignante (gestion du pâturage plus délicate, besoins alimentaires différents...), c'est pourquoi Hugues a décidé, à l'avenir, de regrouper les mises bas. Avec Éléonore, son associée depuis 2020, Hugues espère concrétiser, avec 2 ou 3 nouveaux associés, son projet initial de créer un collectif fermier.