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Conversion
Lagriculture biologique en Auvergne-Rhône-Alpes Édition 2023
Cette fiche présente les chiffres-clés de lagriculture biologique en Auvergne-Rhône-Alpes. Réalisée par lObservatoire Régional de lAgriculture Biologique en Auvergne-Rhône-Alpes (ORAB-AuRA), cette fiche synthétise les principales données régionales recueillies sur lensemble des filières certifiées bio, de la production à la commercialisation. La première partie du document offre un état des lieux et des perspectives de développement de la bio dans cette région (nombre dexploitations bio, dhectares engagés, de coopératives certifiées, de transformateurs certifiés, de distributeurs certifiés ). La seconde partie fournit les données relatives aux dynamiques d'installations et de conversions vers l'agriculture biologique en région Aura (évolution du nombre de fermes engagées, type de production principale...). La troisième partie présente les chiffres-clés des filières animales (bovins viande, bovins lait, ovins viande, ovins lait, caprins, porcins, poules pondeuses, poulets de chair, abeilles), les chiffres-clés des filières végétales (surfaces fourragères, grandes cultures, fruits, légumes, viticulture, PPAM), la répartition des distributeurs certifiés bio (grossistes et négociants, magasins spécialisés, GMS ), la répartition des transformateurs certifiés bio (industries agroalimentaires, boulangeries, brasseries, grossistes ), la part des coopératives certifiées AB (par type de production : vin, viande, céréales ).
Cahiers techniques 2023
Nicole BOSSIS, Auteur ; Alexandra COURTY, Auteur ; Laurent FICHET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture, 9 Avenue Georges V, 75 008, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE FRANCE | 2023Ce document compile plusieurs cahiers techniques rédigés par les Chambres dagriculture à loccasion du salon Tech&Bio 2023. Quatre articles composent le cahier Élevage : 1 - Caprins bio : Le coût de production des élevages passé à la loupe ; 2 - Ovins viande : L'intérêt économique d'une conversion bio questionné ; 3 - Bovins lait : Un pari gagnant du croisement en système herbager breton ; 4 - Sobriété énergétique : La production bovine laitière comme voie d'adaptation ?. Le cahier Grandes cultures comporte les articles suivants : 1 - Houblon : Bilan de 3 années de travail sur la culture du houblon et sa filière ; 2 - Désherbage du lin : Possible dès le stade « cotylédons + 1 cm » ! ; 3 - Betteraves sucrières : Du nouveau dans les itinéraires techniques ; 4 : Dégâts d'oiseaux : Les cultures d'été ont-elles du plomb dans l'aile ?. Le cahier Maraîchage inclut les articles suivants : 1 - Irrigation : Le goutte-à-goutte en cultures maraîchères de plein champ ; 2 - Maraîchage bio sur petites surfaces : Projets d'acquisition de références technico-économiques ; 3 - Films de paillage à base de cellulose : Quel bilan en faire en maraîchage sous abri ? ; 4 - Gestion de l'enherbement : Utilisation de paillage papier en culture de salade. Le cahier Viticulture comporte 5 articles : 1 - Biodiversité au vignoble : Toutes les clés pour la connaître, la conserver, l'enrichir ; 2 - Biodiversité cultivée : Association de cultures et diversité viticole en zone méridionale ; 3 - Couverts végétaux en vigne : Quelle stratégie adopter pour préserver ses rendements ? ; 4 - Projet Alter Cuivre : Accompagner pour réduire le cuivre en viticulture ; 5 - Le centre de ressource Cuivre : Réduire l'usage de cuivre grâce à la diffusion des connaissances. Le dernier cahier technique est consacré à la Biodiversité et Agroforesterie : 1 - Observatoire agricole de la biodiversité : Observez l'évolution de la biodiversité de vos parcelles agricoles ; 2 - Auxiliaires et pollinisateurs : Comment les intégrer dans les pratiques agricoles ? ; 3 - Biodiversité fonctionnelle : Un site web dédié aux auxiliaires et pollinisateurs ; 4 - Partenariat entre agriculteurs et apiculteurs : Pour un environnement favorable aux abeilles ; 5 - Agro-écologie : Deux concours pour valoriser les pratiques des agriculteurs ; 6 - Réaliser vos projets en faveur de la biodiversité et de l'agroforesterie : Le réseau des Chambres d'agriculture vous accompagne.
"Notre conversion bio avec séchoir à foin répond à nos convictions"
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Mayenne, Jean-Noël Landemaine et sa compagne sont associés sur le Gaec Louverné. En 2018, ne se sentant plus en phase avec leurs convictions, ils ont converti l'exploitation laitière à l'agriculture biologique. Cette conversion s'est accompagnée d'un investissement dans un système de séchage en grange, dans le but d'optimiser l'autonomie alimentaire du troupeau, tout en se passant du maïs ensilage. Très satisfaits de leur choix, les deux éleveurs font le bilan de ce changement de système sur les plans technique, économique et environnemental (bilan carbone).
"210 000 euros de revenu avec 518 000 litres"
Annick CONTÉ, AuteurDans le Finistère, le GAEC de Kergoat, comptant une SAU de 107.8 ha, a mis en place une stratégie particulière, basée sur une autonome alimentaire complète et un système tout herbe, permettant de dégager 52 000 euros de revenu disponible pour chacun des 4 associés. En agriculture biologique depuis 2017, cette exploitation a connu de fortes mutations depuis le début des années 2000, passant dun système intensif avec maïs à un sytème tout herbe. Le troupeau de 89 vaches (90 % croisées, dont 70 % en trois voies pie-rouge holsteinisée x rouge scandinave x montbéliarde) pâture jour et nuit à partir du 15 mars (pâturage tournant). Le déplacement des animaux est facilité par des chemins bien aménagés et par un boviduc. Lhiver, la ration est basée sur de lenrubannage de haute qualité, autoproduit à partir de prairies temporaires (association ray-grass anglais, trèfle blanc ou violet), fauchées toutes les trois semaines à partir de mai. Le travail, le pâturage et le suivi du troupeau, des rations ou des performances de lexploitation font lobjet dune approche très rigoureuse. Néanmoins, avec des achats limités (paille, sel, plastique pour lenrubannage, carburant), du lait de qualité, un faible taux dendettement (lauto-construction et lautofinancement sont privilégiés), les résultats économiques sont là. A cela, sajoute le choix volontaire de maintenir le chiffre daffaires au seuil du micro-bénéfice agricole. Deux des quatre associés réfléchissent à leur retraite, même sils ne lenvisagent pas avant cinq ans. Quel choix alors pour lexploitation ? Un nouvel associé ? Ou, hypothèse peut-être plus probable, le passage à la monotraite avec mise en place de vaches nourrices ?
Actes des conférences : La Terre est Notre Métier : Le Salon agricole de la bio : 21 & 22 septembre 2022
Ce document restitue 35 des conférences qui se sont déroulées lors du salon "La Terre est Notre Métier", en septembre 2022, en Bretagne. Les interventions ont porté sur les thématiques suivantes : - Transition écologique et agricole (biodiversité, robotique, arbres fourragers, sécurité alimentaire, changement climatique) ; - Développement (intrants controversés, fertilité des sols, séchage en PPAM et chanvre ) ; - Production animale (croisement en élevage laitier, polyélevage, alimentation 100% bio en monogastriques, castration chez le porc, parasitisme en caprins, fin de lépointage en poules bio ) ; - Production végétale « grandes cultures » (diversification, légumineuses à graines en alimentation humaine, couverts végétaux, stockage de carbone); - Production végétale « maraîchage » (fertilité des sols, microfermes, gestion de leau, PPAM bio, semences potagères) ; - Autres productions (viticulture, nouvelle réglementation, abeilles) ; - Filières de commercialisation (label + Fnab, affichage environnemental, filière lait bio).
L'agriculture biologique en région Nouvelle-Aquitaine : Chiffres 2021 et tendances 2022
Fin 2021, la région Nouvelle-Aquitaine comptait 8 799 fermes bio, soit 13,7 % des exploitations agricoles de la région. Le nombre total a été multiplié par deux en 5 ans. 1 100 exploitations se sont engagées en bio en 2021 et environ 30 000 ha sont passés sur un mode de production biologique. Après un point général sur le marché bio français 2021-2022, ce document présente, pour la région Nouvelle-Aquitaine et pour chaque production végétale et animale : les chiffres, les faits marquants, le bilan du marché en 2021, les tendances du marché en 2022, les perspectives de développement de la filière, ainsi que les contacts en région de conseillers spécialistes de chaque production et de chaque filière.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998, même si ce n'était pas sa vocation première. A l'époque, ses envies d'indépendance et d'autonomie pour la ferme sont vite réprimées par un contexte agricole qui s'y prêtait peu, jusqu'à la crise laitière de 2009. C'est alors que la rencontre avec des éleveurs conduisant des systèmes plus herbagers et plus autonomes lui a ouvert de nouveaux horizons. Depuis, Éric a arrêté les céréales au profit de l'herbe (53 de ses 56 ha sont en herbe), il s'est formé aux médecines vétérinaires alternatives, et a converti sa ferme à l'agriculture biologique en 2019. Malgré ses craintes initiales, ses résultats économiques se sont améliorés.
L'autonomie règne en maître à Kerdanio
Guillaume ROBIN, Auteur ; Eurydice WICHELER, AuteurAprès une première installation qui ne lui correspondait pas, Guillaume Robin, aujourd'hui éleveur de 58 vaches laitières bio, s'est réinstallé à Mûr-de-Bretagne (22) en 2013. Il travaille seul, avec un objectif d'autonomie décisionnelle, financière, alimentaire/fourragère... tout en respectant l'environnement. Il a adopté un système de double période de vêlage, la première servant au renouvellement du cheptel, la seconde servant à la production de croisés valorisés en viande. Une fois la gestion du pâturage bien maîtrisée, Guillaume a enclenché la conversion de l'exploitation vers l'AB en 2018. L'évolution de ses résultats économiques et de sa charge de travail, suite à la conversion, est indiquée. Avec l'association « Terres et Bocages », il a planté plusieurs kilomètres de haies qui favorisent la biodiversité et servent également de brise-vents. Les échanges, notamment lors de chantiers collectifs ou avec son épouse, sont très importants pour Guillaume, puisqu'ils lui permettent, en tant que seul décisionnaire, de progresser à partir des conseils de son entourage professionnel, associatif et familial.
Conjoncture laitière : Une occasion de réinterroger son système ?
Guillaume MICHEL, Auteur ; COMMISSION RUMINANTS DU RÉSEAU GAB-FRAB, AuteurAvec le ralentissement de la croissance de la consommation bio en 2021 et larrivée de nouveaux volumes de lait bio au sein des filières longues, le marché du lait bio sest engorgé. Pour faire face à cette période de crise, plusieurs marges de manuvre sont présentées dans cet article : - actions à court ou long terme pour réduire les charges opérationnelles (maximisation du pâturage, adaptation du chargement pour viser lautonomie fourragère ) ; - actions pour réduire les charges de structure (internalisation de certaines tâches ) ; - actions pour augmenter les produits (analyse de ses résultats en lien avec la qualité du lait, meilleure finition des réformes, mise en place de cultures de vente à haute valeur ajoutée ). Enfin, il est préconisé dêtre le plus réactif possible pour faire face à une situation de trésorerie difficile et dactiver certains leviers (demande davance PAC, planification des paiements ). Si cela reste insuffisant, il est important de ne pas rester seul et de se rapprocher des GAB, du réseau Solidarités Paysans Au-delà de ces actions individuelles, la commission ruminants du réseau GAB-FRAB Bretagne appelle à rester solidaires pour passer ce cap (modération collective des volumes de production, investissement des producteurs dans les organisations collectives, travail de sensibilisation des consommateurs ).
Des débuts en bio en demi-teinte
Nicolas ROVERCH, Auteur ; Christine ROVERCH, Auteur ; Eurydice WICHELER, AuteurNicolas et Christine Roverch se sont installés, en 2008, dans les Côtes d'Armor, créant ainsi l'EARL de Gliz ar Hant. En 2022, ils y élèvent 65 vaches laitières croisées, dont les 300 000 litres de lait sont collectés par Biolait. Si, dès son installation, le couple s'est orienté vers un système herbager et autonome, accompagné par le CEDAPA, franchir le pas de l'agriculture biologique leur a demandé plus de temps et a nécessité de lever certains freins humains, notamment la crainte de ne pas réussir à désherber les quelques parcelles de maïs restantes. Ce fut chose faite en 2020 (début de conversion en 2018). Malheureusement, la conjoncture défavorable aux filières biologiques a quelque peu terni le tableau : malgré la satisfaction de ne plus utiliser de pesticides, l'amélioration des résultats économiques repose essentiellement sur la baisse des charges et le prix du lait n'est pas au rendez-vous.
Enez Raden, quand une île se fait archipel
Marion HAAS, Auteur ; Stéphane COZON, AuteurCet article retrace l'histoire d'Enez Raden ("l'île aux fougères"), le domaine agricole de la famille Guillou, dans le Finistère (29), de 1898 à aujourd'hui. S'étendant, à l'origine, sur 20 ha avec de l'élevage laitier et des pommiers à cidre, la ferme familiale continue d'évoluer depuis cinq générations. Elle connaît d'abord une révolution majeure dans les années 60, avec le passage à un système plus moderne et productiviste, débouchant sur un élevage de poules hors-sol et l'agrandissement du troupeau de vaches. Dès lors, les vaches ont été écornées et le système a commencé à reposer sur les intrants. En 1980, Annie et Jean-Yves se sont installés avec les parents de celui-ci, pour être, quelques années plus tard, rejoints par le frère de Jean-Yves et sa belle-sur. La ferme s'est agrandie, comptant alors un parcellaire de 100 ha, pour un troupeau laitier de 70 mères, un troupeau allaitant de 60 vaches, ainsi que deux poulaillers. Les tensions montent au fur et à mesure que le système s'essouffle et, peu après le départ à la retraite du père de Jean-Yves, les frères décident de se séparer. Annie et Jean-Yves gardent le site (et ses dettes) et parviennent à sortir du système en place en se consacrant uniquement à l'activité laitière. Depuis le début des années 2010, une nouvelle génération arrive sur la ferme : Fañch et Julien rejoignent, l'un après l'autre, leurs parents sur la ferme, qu'ils passent en bio. L'approche biodynamique est adoptée, l'écornage est arrêté et le troupeau est rebrassé avec des races rustiques. Un atelier de maraîchage diversifié est lancé avec l'installation du deuxième fils ; puis, à l'arrivée de sa compagne, d'autres projets, comme l'ouverture d'un magasin à la ferme, voient le jour. Enez Raden reprend vie.
Fermoscopie : Le GAEC des Jonquilles à la recherche de lautonomie
Cindy SCHRADER, AuteurYannick Jestin sest installé, en 2011, sur la ferme de ses parents située dans le Finistère. Dès 2008, des changements ont été amorcés pour préparer son installation. La ferme comptait 35 vaches, 47 ha de SAU, dont 20 ha dherbe, 9 ha de maïs, 9 ha de céréales et 9 ha de choux-fleurs. Comme il voulait sinstaller en élevage laitier biologique (sans utiliser de maïs ni de concentrés), les légumes, les céréales et le maïs ont progressivement été arrêtés. Une conversion bio a aussi été entamée en 2010 et le cheptel a été augmenté à 49 vaches. Yannick Jestin sest installé ainsi à la suite de son père, et a travaillé avec sa mère jusquen 2016. En juin 2021, sa compagne sest installée avec lui. Le GAEC des Jonquilles a la chance de reposer sur un parcellaire groupé : 42 ha sont accessibles aux vaches. Ces dernières pâturent dailleurs toute lannée. Pour valoriser au maximum lherbe, Yannick Jestin a aménagé des chemins et a revu son parcellaire pour faire des paddocks de 70 ares sur lesquels les vaches restent 1,5 jour (avant, il pratiquait le pâturage au fil avant). Comparé au fil avant, le pâturage tournant permet déviter que les vaches ne consomment les jeunes pousses, tout en évitant les refus.
Guide conversion bio : Produire en agriculture biologique
Ce guide, réalisé par Bio Nouvelle-Aquitaine et les Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, en collaboration avec Interbio Nouvelle-Aquitaine, présente des éléments pratiques et de réflexion pour permettre aux agriculteurs de préparer leurs démarches de conversion à l'agriculture biologique. Il se compose de fiches pratiques et thématiques : 1 - Qu'est-ce que lagriculture bio ? ; 2 - Comment construire son projet ? ; 3 - Quelles sont les démarches ? ; 4 - Quelles sont les aides dédiées à l'agriculture biologique ? ; 5 - Glossaire ; 6 - Les organismes uvrant au développement de l'AB. Des fiches "Réglementation" viennent ensuite détailler, pour chaque atelier, les conditions de production (alimentation, logement et accès au plein air, gestion sanitaire, etc.) : 1 - Apiculture ; 2 - Bovins, équins ; 3 - Cervidés ; 4 - Cultures annuelles ; 5 - Cultures pérennes ; 6 - Herbivores viande et lait ; 7 - Lapins ; 8 - Poules pondeuses ; 9 - Ovins, caprins ; 10 - Porcs ; 11 - Volailles de chair. Pour finir, 5 fiches recensent les produits autorisés en AB : 1 - Liste des additifs et des auxiliaires technologiques autorisées pour l'alimentation animale ; 2 - Liste des engrais/amendements du sol autorisés pour la production végétale ; 3 - Liste des matières premières minérales autorisés pour l'alimentation animale ; 4 - Liste des oligo-éléments autorisés pour l'alimentation animale ; 5 - Liste des substances autorisées pour la production végétale.
Guide élevage : Elever des vaches laitières bio
Ce guide, fruit d'un travail du réseau des paysans biologiques des Pays de la Loire (CAB, GAB et CIVAM bio), présente des données sur la production de lait de vaches biologiques. Après un rappel des chiffres et la présentation d'une partie des opérateurs de la filière lait biologique en Pays de la Loire, ce guide fournit des informations sur les différentes étapes pour réaliser son projet d'installation ou de conversion. Il aborde également la réglementation et fournit quelques références technico-économiques pour l'élevage bovin lait biologique. Les thèmes suivants sont aussi traités : - Autonomie et résilience ; - Races et caractéristiques ; - Diversification et cohérence du système ; - Santé du troupeau ; - Abattage à la ferme ; - Commercialisation. Pour finir, quinze fermoscopies, comprenant des témoignages d'éleveurs des cinq départements des Pays de la Loire, viennent enrichir ce document.
Observatoire régional de l'agriculture biologique : Les chiffres clés 2020 en Centre-Val de Loire
Bio Centre, la Chambre régionale dagriculture Centre-Val de Loire et la DRAAF publient la première édition des chiffres-clés de l'Observatoire Régional de l'Agriculture Biologique (ORAB) en Centre-Val de Loire. Ce document dresse l'état des lieux de la bio en Centre-Val de Loire, en 2020, à l'échelle régionale et départementale : évolution du nombre d'exploitations et d'opérateurs de l'aval, évolution des surfaces, conversions, installations/transmissions. L'analyse détaille aussi les différentes filières : évolution des surfaces et du cheptel, opérateurs économiques, tendances du marché, restauration hors domicile...
Observatoire régional de l'agriculture biologique en Pays de la Loire Données 2020
En 2020, en France, l'agriculture biologique a poursuivi son développement. Les achats alimentaires de produits bio ont été multipliés par 2 en 5 ans, pour atteindre 13,2 milliards d'euros. La région des Pays de la Loire participe à cette dynamique nationale et se distingue par son fort engagement en agriculture biologique. En 2020, 3 977 exploitations de la région sont orientées en agriculture biologique, soit 15,1 % des exploitations ligériennes, et 234 147 ha sont conduits en bio (soit 11,3 % de la SAU régionale). Les conversions, très soutenues depuis 2015, se sont poursuivies sur un rythme élevé en 2020. Les estimations 2021 prévoient une part de 16,6 % des exploitations engagées en bio et de 12,3 % de la SAU. 31 % des exploitations ligériennes sont orientées vers la production bovine. La région a la 1ère place nationale en nombre de poulets de chair bio et de vaches laitières, la 2ème place en poules pondeuses et truies et a la 3ème en vaches allaitantes. Les exploitations légumières et viticoles sont particulièrement nombreuses. 28 % des installations bio, en 2020, l'ont été en maraîchage.
Observatoire régional de l'agriculture biologique des Pays de la Loire : Données 2020 : Édition 2021
Chaque année, la publication de l'Observatoire régional de l'agriculture biologique des Pays de la Loire permet de disposer d'un état des lieux chiffré de l'agriculture bio dans la région et de suivre son évolution. En 2020, en France, l'agriculture biologique a poursuivi son développement. Les achats alimentaires de produits bio ont été multipliés par 2 en 5 ans, pour atteindre 13,2 milliards d'euros. La région des Pays de la Loire participe à cette dynamique nationale et se distingue par son fort engagement en agriculture biologique. En 2020, 3 977 exploitations de la région étaient orientées en agriculture biologique, soit 15,1 % des exploitations ligériennes, et 234 147 ha étaient conduits en bio (soit 11,3 % de la SAU régionale). Les conversions, très soutenues depuis 2015, se sont poursuivies sur un rythme élevé en 2020. Les estimations 2021 prévoient une part de 16,3 % des exploitations engagées en bio et de 12 % de la SAU. 31 % des exploitations ligériennes sont orientées vers la production bovine. La région a la 1ère place nationale en nombre de poulets de chair et de vaches laitières, la 2ème place en poules pondeuses et en truies et la 3ème en vaches allaitantes. Les exploitations légumières et viticoles sont particulièrement nombreuses. 28 % des installations bio, en 2020, l'ont été en maraîchage.
Portrait d'éleveur : « L'herbe, une culture » au GAEC de Villechaise, à Saint-Maurice-des-Lions (Charente)
Sylviane et Stéphane Rainaud, récemment rejoints par leur fille Florine, sont éleveurs de bovins lait et viande bio, à Saint-Maurice-des-Lions (16). Le GAEC de Villechaise compte un troupeau de 60 vaches laitières (de races Prim'Holstein, Normande, Abondance, Jersiaise) et un troupeau de 48 vaches allaitantes (Salers), sur une SAU de 169 ha, dont 64 ha de prairies permanentes, 58 ha de prairies temporaires, 27 ha de mélanges prairiaux à base de légumineuses et 20 ha de méteil. Ce portrait d'éleveur, réalisé par la Chambre d'agriculture de la Charente, aborde les points suivants : - Données de l'exploitation ; - L'atelier bovins lait ; - L'atelier bovins allaitants ; - La stratégie du passage en AB ; - Les spécificités de l'élevage ; - Les indicateurs économiques ; - Les facteurs de réussite.
Rencontre avec Clémence Discours, éleveuse de Normandes à Sauville (08)
Amélie LENGRAND, AuteurClémence Discours s'est installée en bovins lait bio, le 1er janvier 2017, sur la ferme familiale, à Sauville (08). Elle élève son troupeau de vaches laitières, principalement des Normandes et quelques Jersiaises, en pâturage tournant, sur 75 ha d'herbe et 10 ha où sont cultivés méteils, seigle, trèfle et luzerne. L'exploitation, où les pratiques étaient déjà proches de la bio (peu d'engrais utilisés, utilisation du fumier, ration basée sur l'herbe et le foin), s'est convertie en bio avec l'installation de Clémence. Fin novembre 2021, son père quitte subitement le GAEC. Dans cette entrevue, Clémence raconte l'évolution de son système (rotation, cheptel, parcellaire) et l'atteinte d'un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Bien intégrée dans la communauté d'agriculteurs locale, l'éleveuse fait mûrir un projet de commercialisation de ses produits en vente directe.
Un système herbager pour optimiser son système
Maxime LEQUEST, AuteurJean-Luc Onen sest installé en 1993, en continuant le système laitier conventionnel mis en place par ses parents. En 2019, son système reposait ainsi sur 70 vaches Prim' Holstein, qui produisaient environ 9 000 L/an, et sur une SAU de 97 ha, composée de 32 ha de maïs, de 32 ha de blé et de 33 ha dherbe (dont 10,5 ha accessibles au pâturage). Toutefois, plusieurs points le questionnaient ou lui posaient problème : cet agriculteur souhaitait arrêter dutiliser des pesticides et autres produits chimiques (pour préserver sa santé et ne plus avoir à supporter le regard des gens lorsquil traitait) et il voulait un système en phase avec les attentes des consommateurs. Il désirait aussi, globalement, limiter son utilisation dintrants, car il sest rendu compte quil faisait vivre beaucoup de personnes en achetant ces produits, mais quil ne lui restait pas grand-chose à la fin. En mai 2020, il sest tourné vers un système plus herbager et a entamé une conversion à lagriculture biologique. Pour cela, il a modifié son système pour passer en vêlages groupés dautomne. Il répond ainsi à la demande des laiteries qui souhaitent réduire le lait de printemps. Il produit donc plus de lait durant lhiver, cest-à-dire lorsque les prix de vente du lait sont attractifs. La pousse de lherbe au printemps lui permet aussi de maintenir un bon niveau de production durant cette période.
Une transmission « 3 voies »
Gérard RUPIN, AuteurGérard et Marie-Madeleine Rupin, éleveurs de bovins lait retraités et habitant en Ille-et-Vilaine, racontent le parcours de transmission de leur ferme à 4 jeunes agriculteurs bio. Accompagnés par le CIVAM 35 pour préparer leur transmission à partir de 2019, les cédants ont alors pour piste d'installer leur belle-fille, Louisanne, qui entamait une formation agricole en caprins lait. Le devenir du troupeau de vaches, l'arrivée des chèvres, mais aussi les contraintes de conversion sont autant de paramètres qui ont dû être réfléchis pour la nouvelle vie de l'EARL Montverland, devenue, en 2022, le GAEC du Héron.
Lagriculture biologique en Auvergne-Rhône-Alpes Édition 2021
Cette fiche présente les chiffres-clés de lagriculture biologique en Auvergne-Rhône-Alpes. Réalisée par lObservatoire Régional de lAgriculture Biologique en Auvergne-Rhône-Alpes (ORAB-AuRA), elle sappuie sur des données de fin 2019. Elle est composée de deux grandes parties : le recto offre un état des lieux et des perspectives de développement de la bio dans cette région (nombre dexploitations bio, dhectares engagés, de coopératives certifiées, de transformateurs certifiés, de distributeurs certifiés ) ; le verso présente les chiffres-clés de différentes filières animales (bovins viande, bovins lait, ovins viande, ovins lait, caprins, porcins, poules pondeuses, poulets de chair), les chiffres-clés de différentes filières végétales (surfaces fourragères, grandes cultures, fruits, légumes, viticulture, PPAM), la répartition des distributeurs certifiés bio (grossistes et négociants, magasins spécialisés, GMS ), la répartition des transformateurs certifiés bio (industries agroalimentaires, boulangeries, GMS, grossistes ), la part des coopératives certifiées AB (par type de production : viticulture, viandes et bétails, grandes cultures ), ainsi que le nombre de fermes engagées en 2019 (par type de production principale).
Anticiper pour mieux préparer l'avenir
Clémentine ROBIN, AuteurLuc et Françoise Pavageau racontent leur parcours, de leur installation à la future transmission de leur ferme bio basée en Loire-Atlantique. Luc sest installé une première fois en GAEC, de 1989 à 1996, avant de décider de partir et de sinstaller de son côté. Il a alors cherché une autre ferme, en a visité sept avant de trouver celle sur laquelle il sest installé en 1997. Françoise a, quant à elle, démissionné de son travail et est devenue salariée de la ferme. Après deux congés parentaux, elle sest installée en 2006 en créant un atelier de veaux de boucherie. Cet atelier les a bien aidés pendant la crise laitière de 2009. Face à la quantité de travail et aux nombreux intrants utilisés, ils ont commencé à sintéresser à lagriculture biologique. Ils ont arrêté les veaux de boucherie en 2015 et ont converti leur ferme en 2016. Ils sont également passés, petit à petit, en monotraite davril à août, afin de se libérer du temps. En 2019-2020, cinq ans avant leur retraite, ils ont fait le choix de participer à une formation sur la transmission des fermes. Cette formation leur a permis davoir des repères (dans le temps et d'un point de vue économique), dentendre des témoignages (notamment sur le système de parrainage), de savoir comment conduire leur ferme jusquà la retraite (ex : maintenir une certaine rentabilité car les banques feront attention à ce point lors de la reprise).
« Avec la bio, nous vivons bien avec 60 vaches »
Bernard GRIFFOUL, AuteurLe GAEC des Gauds, géré par Bénédicte et Philippe Chausse, est basé dans les Monts du Pilat (Loire), entre 900 et 1 000 mètres daltitude. En 2015, malgré une bonne production de lait, les résultats économiques de la ferme nétaient pas satisfaisants en raison des fortes variations du prix du lait conventionnel et des coûts élevés engendrés par leur système laitier intensif en zone de montagne. Les éleveurs ont alors entamé une conversion à lagriculture biologique avec laide de Jean-Pierre Monier, référent bovin lait bio à la Chambre dagriculture dAuvergne-Rhône-Alpes. Cette conversion sest bien déroulée, sans baisse de productivité (8 500 L/vache). Elle a toutefois nécessité une forte réorganisation des rotations de cultures (pour sortir du système maïs sur maïs), avec une introduction massive de légumineuses. Bénédicte et Philippe Chausse arrivent ainsi à avoir de faibles coûts alimentaires. Leur coût de concentrés (51 /1 000 L) est dailleurs équivalent, voire inférieur, à celui des éleveurs conventionnels, alors quen bio, laliment coûte deux fois plus cher. Cet article explique plus amplement le système fourrager mis en place sur cette ferme depuis sa conversion à la bio. Il détaille également les résultats technico-économiques (année 2020), et apporte des données sur les principaux produits et charges (ramenés aux mille litres pour pouvoir les comparer avec d'autres fermes laitières). Les résultats technico-économiques sont comparés à un cas-type bio AuRA (2019).
Bio-éthique du beurre
Dominique DIOGON, AuteurEn 2017, apparaissait la marque de beurre bio "C'est qui le patron ?!", avec pour objectif d'assurer une plus juste rémunération des éleveurs. Aujourd'hui, fabriqué dans le Puy-de-Dôme par l'usine Candia , filiale de Sodiaal, c'est le beurre bio le plus vendu en France. Cet article retrace l'histoire de la marque et les résultats obtenus, concernant les ventes, mais aussi la rémunération des éleveurs bio. Pour chaque plaquette vendue, 15 centimes sont reversés sous forme de prime à la conversion.
Le changement de système pour gagner en confort et en temps de travail
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc sest installé, en 2008, sur la ferme familiale à Plédéliac, dans les Côtes d'Armor. La ferme est alors constituée de 37 ha et de 35 vaches laitières (VL), en conventionnel, avec un système basé sur le maïs. En sinstallant, il apporte 25 ha supplémentaires et passe à 60 VL. Il restera en GAEC avec son père jusquau départ en retraite de ce dernier, en 2013. Lorsquil se retrouve seul, il délègue lélevage de ses génisses pour diminuer sa charge de travail ; mais ceci le soulage à peine et la situation économique de la ferme ne lui permet pas dembaucher un salarié. Très vite, il se sent dépassé et souhaite trouver une solution ou tout arrêter. Il se tourne alors vers le Cedapa et le Gab qui lui proposent plusieurs possibilités dévolutions technico-économiques. Thomas Leclerc opte pour un passage en bio : cest quelque chose quil souhaitait faire un jour et il nen était pas très loin techniquement. En 2016, il entame une conversion non simultanée, récupère 5 ha pour augmenter sa surface en herbe, revoit sa gestion du pâturage, diminue ses surfaces en maïs et récupère ses génisses qui étaient en pension. Grâce à ce changement de système, il a pu embaucher un salarié à mi-temps, puis à plein temps.
Chemin faisant, rester producteur de lait dans lAude, lhistoire de la famille Maurette
Céline MEFFE, AuteurJean-Claude Maurette sest installé, en 1982, sur une ferme laitière, dans lAude. Il a été rejoint par sa femme, Dominique. Ces deux éleveurs ont augmenté la productivité de leurs vaches (lalimentation était basée sur du maïs, du ray-grass et du soja) jusquen 2009, année où ils se sont retrouvés en difficultés financières : le prix du lait était alors inférieur à leur coût de production. Comme ils ne se retrouvaient plus dans leur système de production assez intensif, ils ont fait le choix de le changer et de développer lautonomie de la ferme. Depuis, lalimentation repose sur de la luzerne, du foin et des céréales. Petit à petit, lidée de passer en bio sest imposée et ils ont commencé à convertir leur ferme en 2016. La Chambre dagriculture a réalisé une étude comparative de leurs coûts de production en 2014 (système conventionnel) et en 2019 (système bio). Le coût alimentaire est passé de 105 /1000 L à 48 /1000 L. Les frais délevage ont également été divisés par deux. La rémunération du travail est passée de 131 à 320 /1000 L. De plus, leur ferme est devenue transmissible : Jean-Raymond, leur fils, sest installé en 2020.
Conversion : Une opportunité pour les fermes en situation financière fragile ?
Guillaume MICHEL, AuteurIl est fréquent de penser qu'une conversion à l'agriculture biologique ne peut aboutir si la ferme en question ne se trouve pas, au préalable, dans une situation financière solide. Pourtant, plusieurs vagues de conversion à l'AB se sont déclenchées justement quand la conjoncture en agriculture conventionnelle était difficile, particulièrement en production laitière. Dans cet article, le Groupement des agriculteurs biologiques des Côtes-d'Armor partage son expérience et ses réflexions, et explique en quoi une conversion à l'AB peut être une opportunité pour les fermes en difficulté financière. La réussite de telles démarches est grandement conditionnée par l'accompagnement dont pourra bénéficier l'exploitation. Sur le terrain, le GAB 22 s'associe, pour cela, à l'association Solidarité Paysans 22, pour apporter, aux candidats à la conversion qui en ont besoin, un appui complet, aussi bien sur les aspects techniques que sur les aspects économiques et humains.
Dossier de presse - Filière lait bio : Faut-il vraiment parler de crise ?
La filière lait biologique est un secteur à fort développement depuis plusieurs années. Néanmoins, elle doit actuellement faire face à dimportants enjeux déquilibrage entre les volumes produits et la demande. Le réseau des agriculteurs bio de Bretagne (réseau Gab-Frab Bretagne) a souhaité apporter des informations sur la situation de cette filière, en publiant un dossier de presse intitulé « Filière lait bio : Faut-il vraiment parler de crise ? ». Ce réseau incite, en effet, à employer le terme « crise » avec prudence et à regarder lévolution de la filière à long terme. Dans lOuest, le développement de la production laitière bio sest toujours fait par à-coups, au gré des vagues de conversions. Lannée 2021 a été marquée par deux phénomènes : larrivée des volumes des fermes converties à la fin de la vague de conversions 2016-2019, et un pic de production printanier amplifié par leffet météorologique (permettant une bonne pousse de l'herbe). La conjugaison de ces deux facteurs a conduit à une surproduction ponctuelle, avec une diminution des prix payés aux producteurs. De nombreux collecteurs ont incité à réduire les volumes au printemps, et certains ont également stoppé les conversions. Une baisse de la consommation a également été observée par rapport à 2020 (année de confinements). En comparant lannée 2021 à 2019, leffet confinement est gommé et les ventes augmentent sur tous les segments, excepté pour lultra frais.
Dossier de presse INRAE Agriculture biologique : vers un changement déchelle
Ce dossier de presse présente les différentes recherches en lien avec lagriculture biologique menées par INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement). Après avoir énuméré les 17 dispositifs expérimentaux dINRAE conduits en agriculture biologique, il détaille une trentaine de projets de recherche, ainsi que leurs principaux résultats. Les projets sont classés selon trois thèmes : 1 Du champ à lassiette : santés et qualités à la loupe ; 2 Quelles clés pour les dynamiques de transitions ; 3 A la recherche de la multi-performance de lagriculture biologique. Les thématiques abordées sont variées, par exemple : « Des vers bien pleins... de pesticides ! » ; « La bio, rempart efficace contre les bioagresseurs » ; « Les vertus du régime bio » ; « Du bio et de la diversité chez les maraîchers » ; « Circuits courts : une belle dynamique collective dans les territoires » ; « PAC : il est urgent de passer au vert » ; « Demain, la panne dazote ? » ; « Notation du bio : lACV doit revoir sa copie » ; « LAB fait aussi pousser les emplois »
Elevage bio : « Ajuster loffre à la demande »
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn France, la production de viande biologique a quasiment doublé en cinq ans : elle est passée de 29 746 tonnes équivalent carcasse (toutes espèces confondues) en 2015 à 59 115 tonnes en 2020, avec un bond de 10 % sur 2020. La filière viande bio a toutefois dû sadapter en 2020 pour équilibrer loffre et la demande durant cette année si particulière (Covid-19). 95 % des viandes bio présentes sur les étals sont dorigine française, et le reste provient dEurope. Les productions qui ont enregistré le plus de conversions en 2020 sont les ovins viande (+ 41 %) et les caprins (+ 55 %). En revanche, les conversions sont en régression en ovins lait (- 10 %) et en porcins (- 26 %), tandis qu'elles continuent de progresser en bovins (lait et viande). Les volumes de bovins allaitants abattus en bio ont enregistré une hausse de 12 % entre 2019 et 2020. Cette croissance est notamment portée par les génisses issues des conversions soutenues des années précédentes. Ces animaux ont alimenté le marché du steak haché et des viandes prêtes à découper. Il faut noter que les ventes de viande hachée bio ont progressé de 11 % en 2020 (en volume comme en valeur).
Fiches filières Lait n°16
Emeric GUYARD, Auteur ; Anne UZUREAU, AuteurCette fiche, dédiée à la filière lait biologique à léchelle nationale et en région Pays de la Loire, apporte des éléments de conjoncture permettant dexpliquer la période délicate traversée par cette filière, période qui sapparente à une crise de croissance. La filière lait bio a, en effet, atteint un palier en France, avec larrivée massive de fermes converties en bio depuis ces cinq dernières années. La collecte a ainsi été dynamique en 2020 (+ 11 % vs 2019) et la France reste en 2ème position pour la collecte laitière bio. Le prix payé aux producteurs tend à stagner, voire à régresser. Dautant que les ventes de produits laitiers bio marquent le pas depuis le premier confinement, ces ventes étant dailleurs en recul sur le premier semestre 2021. Concernant les Pays de la Loire, cette région a connu une forte progression du nombre de fermes bio (+ 78 % entre 2015 et 2020). Une ferme laitière bio typique de ce territoire a, en moyenne, 63 vaches laitières, 104 ha de SAU et est spécialisée dans le lait. Cette fiche effectue également un point sur lévolution de la réglementation concernant les conditions de logement des veaux : ces derniers devront avoir accès à un espace extérieur dès que possible, et au plus tard à 6 semaines, sauf en période hivernale. La période de transition et les financements prévus pour amorcer ce changement sont également détaillés. Pour terminer, cette fiche présente aussi le témoignage de Philippe Tanguy, un éleveur laitier bio qui a recours à des vaches nourrices.
Lait bio : Croissance décalée
La consommation en bio continue de croître. Dailleurs, 80 % des Français pensent maintenir leur consommation de ces produits. 21% disent envisager de laugmenter à lavenir. Pourtant, la filière laitière biologique reste prudente, voire envoie des signaux négatifs avec, par exemple, des reports de dates dengagement des projets de conversion. Ceci est amplifié avec le printemps, synonyme de pics de production et donc de risques de déclassement de lait bio. Mais la Commission ruminant du réseau GAB-FRAB Bretagne alerte sur le fait quil ne faut pas rester sur une vision « marché » à court terme. Si, dans lOuest, il y a un surplus de production, ce nest pas le cas, par exemple, dans le Grand-Est, pour cause dannées climatiques difficiles. Il faut avoir une vision plus globale, à léchelle de la filière. Face à une demande en croissance, fait qui devrait se maintenir, il ne faut pas casser les dynamiques de conversion pour le phénomène conjoncturel actuel, dautant plus que se convertir est un projet sur le long terme. Limplication des producteurs dans leur filière est donc nécessaire, afin de permettre une bonne collaboration amont-aval au bénéfice de chacun.
Lait bio : des marchés européens plus équilibrés qu'en France
TENDANCES LAIT VIANDE, AuteurEn 2020, la production de lait de vache biologique en France a fortement progressé, avec l'arrivée sur le marché de nouveaux livreurs aux volumes importants et avec de fortes disponibilités fourragères liées au climat. En revanche, côté consommation, les chiffres pour les produits laitiers biologiques sont plutôt à la baisse. Cela entraîne un marché français particulièrement déséquilibré, à l'inverse de ce qui se passe chez nos voisins européens (Autriche, Allemagne, Danemark, Suède, Pays-Bas). Les nouvelles conversions françaises ont été particulièrement territorialisées, avec Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes en tête. Cet article propose un décryptage de cette année laitière, notamment par type de produits (laits liquides, fromages, yaourts, beurre, crème).
Mise en place dun système de pâturage tournant dynamique
Emmanuel CAGNIN, Auteur ; Carole MERIENNE, AuteurEmmanuel Cagnin est éleveur laitier en Haute-Garonne. En quelques années, il est passé dun système non pâturant (conventionnel) à un système bio reposant sur du pâturage tournant dynamique. Pour effectuer cette transition, il sest fait accompagner par Carole Merienne, conseillère à la Chambre dagriculture de Haute-Garonne. Ils ont ainsi découpé les deux îlots de la ferme en différents paddocks fixes de 50 ares. En pleine période de pousse de lherbe, il arrive quEmmanuel Cagnin redécoupe ces paddocks en deux, avec des piquets en fibres et un fil électrique souple quil déroule à laide de sa voiture. Il a également aménagé un système sur un vieux 4x4 qui lui permet de soulever les fils et de passer dessous avec sa voiture. Pour labreuvement des animaux, il a installé des tuyaux à laide dune sous-soleuse et a acheté des abreuvoirs néo-zélandais quil déplace en les traînant avec sa voiture. Pour simplifier la gestion du pâturage, son troupeau est divisé en deux lots : dune part, les vaches en lactation et, dautre part, les génisses et les vaches taries. En fonction de la pousse, Emmanuel Cagnin organise le pâturage. Il va préférer donner les paddocks plus riches en ray-grass aux vaches en production et les paddocks plus fournis en fétuque aux génisses. Il pratique également le topping (fauche avant pâturage) pour éviter les zones de surpâturage et les refus.
La non-mixité à Biolait : Un seul et même objectif pour tous, une variété de chemins pour l'atteindre
Benjamin AUGRAIN, Auteur ; Céline MEFFE, AuteurEn 2017, Biolait entérinait l'objectif de 100 % des fermes du réseau en 100 % bio au 1er avril 2022 (soit 5 ans pour que les fermes mettent leurs pratiques en conformité). A quelques mois de cette première échéance, Biolait dresse un premier état des lieux et présente des témoignages d'éleveurs qui ont passé le cap du 100 % bio pour rentrer dans le cadre de la règle de non-mixité : Mélanie Renard et Thomas Guerard, du GAEC du Coudray (Eure), ont arrêté l'atelier ovins viande en conventionnel pour se tourner vers la transformation du lait de brebis bio, qui vient compléter l'atelier vaches laitières, en bio depuis plus de 10 ans ; - Jean-André et Maryse Biscar, dans les Pyrénées-Atlantiques, ont arrêté d'exploiter leur 2,7 ha de vignes en conventionnel et, plutôt que de convertir le vignoble, ont agrandi leur troupeau de quelques Jersiaises.
"Nous sommes passés de 10 à 65 ha de pâturage"
Franck MECHEKOUR, AuteurDans les Côtes d'Armor, le GAEC Chevance, géré par les frères David et Mickaël Chevance, a opéré un virage stratégique important entre 2015 et 2018, dans l'objectif d'améliorer la qualité de vie des deux associés et de mieux répondre aux attentes sociétales. Ainsi, les cultures de vente ont été arrêtées au profit de l'atelier bovins lait ; l'exploitation a été convertie à l'agriculture biologique en 2018 ; la SAU a été réduite pour n'en conserver que les deux tiers, consacrés désormais en grande partie aux prairies, dont 65 hectares pâturables, et à la production de méteil. Le GAEC est, depuis, autonome et a amélioré ses résultats économiques.
Nouveaux engagés en bio : L'installation comme moteur de la bio bretonne ; Lait bio Grand Ouest : Des nouvelles fermes aux profils divers
Hugo CHALEIL, Auteur ; Sébastien JULLIARD, Auteur ; SYMBIOSE, AuteurCe dossier présente, dune part, les résultats de lenquête menée auprès des nouveaux agriculteurs engagés en bio lors du premier semestre 2021, en Bretagne et, dautre part, les résultats dune étude menée auprès des nouveaux éleveurs engagés en filière lait dans lOuest. Quels sont les profils, motivations, difficultés de ces nouveaux engagés en bio ? Quelles sont les typologies des nouvelles fermes laitières et les stratégies alimentaires ?
Aux Pays-Bas, lautonomie avec des brebis et des vaches
Robin HORRIOT, Auteur ; Jacques ENGELEN, AuteurAux Pays-Bas, Wilco Van der Vaart élève 95 vaches laitières et 40 brebis Texel sur 50 ha de prairies temporaires et 40 ha de prairies naturelles. Avec son système herbager, cet éleveur cherche à être autonome et aime bien la complémentarité que lui offrent ses ateliers ovins et bovins, même si les ovins lui rapportent moins dargent. Depuis peu, Wilco et Renée, son épouse, réfléchissent à passer en bio, afin notamment de mieux valoriser leur lait. Ils souhaitent convertir, dans un premier temps, latelier lait, en séparant les deux ateliers, puis ils verront sils passent toute la ferme en bio. Pour cela, ils se font accompagner par le réseau « Wij land » (« Notre terre » en français). Cette association conseille et accompagne les agriculteurs sur la gestion naturelle des sols, le pâturage et les mélanges prairiaux. Wilco et Renée voient également leur passage en bio comme un moyen de pérenniser leur exploitation, car ils souhaitent que leur fils reprenne un jour la ferme.
Sinstaller éleveurs laitiers, un choix de vie paysanne
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLe CEDAPA (Cendre détude pour un développement agricole plus autonome) poursuit son tour des anciens animateurs du réseau, non issus du milieu agricole, qui ont décidé de sinstaller en élevage. Cet article rapporte le témoignage de Louis Motte et de Gwennenn Montagnon, qui ont repris une ferme en Ille-et-Vilaine, en 2018, en bovins lait bio sur 38 ha. Lorsquils cherchaient une ferme à reprendre, ces porteurs de projet avaient deux critères en tête : avoir suffisamment de terrains accessibles (système herbager) et pouvoir mettre en place un système qui leur permettrait de se dégager du temps. Ils ont visité une dizaine de fermes. Leur première piste na pas abouti : le cédant nétait pas prêt moralement à arrêter son activité et demandait un prix de reprise trop élevé. Louis Motte et Gwennenn Montagnon ont alors revu leurs critères pour privilégier une reprise qui puisse se faire dans de bonnes conditions sur le plan humain et financier. Ils ont ainsi trouvé cette ferme de 38 ha, en système conventionnel, dont il fallait optimiser le système herbager pour pouvoir sinstaller à deux. Le cédant a engagé une conversion bio avant leur installation et Serge Aubert, un voisin déjà en bio, a parrainé leur projet. Les deux jeunes repreneurs ont également été salariés six mois sur l'exploitation, en menant, en parallèle, les démarches administratives liées à l'installation.
Les nouvelles fiches règlementaires FNAB (en vigueur au 1er janvier 2022)
FNAB, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2020 et 2021Avec lentrée en vigueur du nouveau règlement bio européen au 1er janvier 2022, la FNAB a mis à jour ses fiches règlementaires. Elles comprennent des fiches socles : Productions végétales ; Cadre général Élevage ; Contrôles. Elles comprennent également des fiches par espèce : Bovins viande & équidés ; Bovins lait ; Porc ; Volailles de chair ; Poules pondeuses ; Ovins & Caprins Lait et Viande ; Lapins ; Escargots.
2013-2019 : Des fermes bio de plus en plus spécialisées ?
Sébastien JULLIARD, AuteurLObservatoire de la production bio en Bretagne est géré par la FRAB. Chaque année, une étude thématique est produite à partir de ses données. En 2020, elle a porté sur lévolution de la bio en Bretagne entre 2013 et 2019, période où la bio a fortement progressé. Historiquement, la Bretagne est une région avec des modèles agricoles très spécialisés. Lanalyse des données montre que les modèles bretons biologiques dérogent un peu à cette règle, même sils néchappent pas à la spécialisation : en 2019, 15 % des fermes bretonnes bio ne sont pas spécialisées (spécialisées au sens de lAgreste, cest-à-dire que 2/3 du chiffre daffaires provient du même atelier). Cette proportion a légèrement augmenté puisque ces systèmes ne représentaient que 10 % des fermes bretonnes bio en 2007. Par ailleurs, le cheptel breton de monogastriques a doublé entre 2013 et 2019, ainsi que le cheptel laitier. Le cheptel moyen des fermes a lui aussi augmenté en poulets de chair (x 2,75), en caprins (+ 60 %) et en porcins (+ 40 %). Les filières qui se sont le moins développées sont les ovins et les bovins allaitants.
5 solutions alternatives à lutilisation de soja en élevage de vaches laitières
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurLe soja est largement utilisé dans les rations des vaches laitières. Il présente toutefois deux inconvénients : il est produit outre-Atlantique et son prix est très volatile. Cest pourquoi le projet PROTECOW a étudié cinq alternatives à son utilisation. Ces alternatives devaient respecter deux critères : maintenir le niveau de production des animaux et les résultats économiques de la ferme. Lune des cinq alternatives envisagées est de convertir le système de production à lagriculture biologique tout en conservant un haut niveau de production par vache laitière. Cette solution pourrait convenir à des exploitations qui ont une bonne situation financière, afin de supporter la période de conversion de deux ans, et dont les rations sont, en plus du maïs, basées sur lherbe (pâturage). La conversion à l'AB a été simulée sur une ferme type de 100 ha avec 100 VL à 8 300 L de lait/an. Elle a nécessité de revoir intégralement lassolement de lexploitation et a permis de remplacer partiellement le soja (- 64 %, soit une économie de 51 t/an). Néanmoins, elle entraîne une baisse du niveau de production (-1 400 kg/lactation). Si les prix du lait bio sont élevés, cette diminution de la production peut être compensée au niveau de la marge nette.
Lagriculture biologique en Normandie
Ce document récapitule les chiffres-clés de la bio en Normandie. Il se base sur les chiffres recueillis en 2018 par lObservatoire National de lAgriculture Biologique (Agence BIO), et offre également des tendances pour lannée 2019 (ex : tendances de conversion) à travers des analyses plus qualitatives menées par Bio en Normandie et la Chambre régionale dagriculture de Normandie. Après avoir contextualisé lévolution générale de la bio en France et dans cette région, des données détaillées sont apportées pour chaque filière normande : lait (bovin, ovin, caprin), viande (bovin, ovin, porcin, volaille de chair), poules pondeuses, apiculture, produits de la mer, fourrages, grandes cultures, cultures industrielles, légumes frais, fruits, PPAM et autres filières végétales (safran, cultures florales ). Pour chacune dentre elles, le nombre de fermes, la production, le cheptel, les surfaces, la transformation et les circuits de commercialisation sont évoqués. Des données sont également présentées, relatives aux préparateurs (entreprises réalisant des opérations de transformation, de conservation ou de conditionnement de produits), à la restauration, aux distributeurs, aux importateurs et aux exportateurs de produits bio (en France et en Normandie). La consommation de produits alimentaires biologiques est également abordée.
BRUT : la ferme Ty lipous membre du réseau Invitation à la ferme
Fanny LESBROS, Auteur ; Johanne AUFFRET, Auteur | PARIS (51 Rue Vivienne, 75 002, FRANCE) : BRUT | 2020Yann Cheritel, éleveur de vaches laitières dans les Côtes-d'Armor, témoigne sur sa conversion à l'agriculture biologique. Il a repris la ferme de sa mère et la convertie pour ne plus avoir à épandre de pesticides et d'engrais de synthèse. Pour cela, il s'est appuyé sur plusieurs associations et réseaux. Il a appris à cultiver des prairies et à gérer le pâturage grâce à un groupement d'éleveurs, et cultive maintenant des prairies en trèfle blanc et ray-grass. Il a ainsi des vaches en meilleure santé, une plus grande autonomie alimentaire et il utilise moins d'intrants. Le GAB l'accompagne sur la gestion du cahier des charges en AB, la santé animale et la viabilité économique de son système, particulièrement pendant la phase de conversion. Le lait est transformé en yaourts sur la ferme et valorisé grâce au réseau Invitation à la ferme, qui aide les éleveurs pour la transformation et la communication. Yann est aujourd'hui satisfait de sa décision car il est en capacité d'embaucher et de prendre des vacances.
La conversion en bio s'est-elle passée comme prévu ?
Annick CONTÉ, AuteurA l'hiver 2020, l'entreprise de conseil en élevage Seenovia a réalisé des enquêtes chez une trentaine d'éleveurs laitiers des Pays de la Loire convertis à l'agriculture biologique entre 2015 et 2018. L'objectif : évaluer la pertinence des outils d'accompagnement à la conversion en comparant les performances techniques prévues dans les projets à celles réellement atteintes après un ou deux ans de conduite bio. Si les prévisions concordent globalement avec la réalité, des points de vigilance ont pu être identifiés. Les éleveurs semblent avoir du mal, par exemple, à diminuer leurs surfaces en maïs, ou à voir baisser les quantités de lait produites, ce qui met à mal le système fourrager.
Conversions 2019 : Une dynamique qui perdure pour la 3ème année consécutive ; Demandes daide bio en 2020
Patrick LEMARIE, Auteur ; Philippe CAILLAUD, Auteur ; François VRIGNAUD, AuteurLe premier article est dédié aux nouvelles conversions BIO en Pays de la Loire durant lannée 2019. Des chiffres-clés ont été estimés par la CAB à partir des notifications publiées par lAgence Bio et ont été complétés par une expertise locale. Globalement, la dynamique de conversion perdure au même niveau que lannée précédente, et ce, pour la troisième année consécutive, suite au pic de 2016. Des éléments explicatifs sont apportés pour chaque filière : bovins lait, bovins viande, monogastriques, viticulture, légumes, PPAM, arboriculture et petits fruits. En complément, deux référents de la CAB (Philippe Caillaud et François Vrignaud) apportent leur analyse sur le développement de la bio en Pays de la Loire. Le second article fournit des informations sur les aides bio. Depuis cette année (2020), il nest plus possible de demander des aides au maintien car le Conseil régional a arrêté de les financer. Il est toutefois possible de solliciter un crédit dimpôt bio de 3 500 (avec transparence pour les GAEC). En revanche, les aides à la conversion (engagement sur cinq ans) peuvent toujours être demandées.
Dossier : Quels systèmes pour le lait bio ?
Costie PRUILH, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; Cécile JULIEN, Auteur ; ET AL., AuteurDe plus en plus de laiteries en AB et leurs producteurs sengagent dans des démarches allant au-delà du cahier des charges bio européen, pour rester en phase avec les attentes du consommateur, et ainsi faire face à la concurrence des laits différenciés. Ces démarches se retrouvent autour dexigences communes : des systèmes pâturants, des aliments achetés locaux, la fin des fermes mixtes bio et non-bio, des systèmes à faible empreinte carbone et avec une forte biodiversité, le bien-être animal, une baisse des traitements allopathiques des animaux ou encore une rémunération équitable entre tous les maillons des filières. Le dossier présente la filière laitière bio française, deux démarches d'entreprises (Bio engagé de Lactalis et plan protéine origine France de Agrial), ainsi que trois témoignages d'éleveurs. La première ferme, dans la Sarthe, est en passe datteindre 1 million de litres par an avec un troupeau de 200 vaches pour 3.9 UTH. L'objectif des éleveurs est de trouver le meilleur équilibre entre main-duvre et revenu, en sécurisant le système fourrager face aux sécheresses, notamment en diversifiant les plantes pâturées (ex. avec lintroduction de sorgho sursemé et pâturé sur prairies). La deuxième exploitation, un GAEC avec 5 associés situé en Ille-et-Vilaine, produit 1,360 million de litres de lait bio par an pour 180 vaches, avec une attention forte apportée à la gestion des ressources alimentaires, en particulier lherbe. La dernière exploitation est un GAEC de 4 associés et 6 salariés, qui a axé son système sur la recherche de lautonomie à tous les niveaux, jusquà lénergie, qui a opté pour la monotraite et qui transforme la moitié des 350 000 litres produits annuellement.
Elever autrement
Corinne PRADIER, AuteurC'est en 1995, dans le Puy-de-Dôme, que Bruno Gourdon a repris la ferme familiale pour élever des vaches laitières. La crise du lait de 2009 a bien failli avoir raison de son activité, mais il a heureusement su se relever. La laiterie de Laqueuille (63) cherchait à l'époque des producteurs de lait bio et Bruno Gourdon a choisi de reprendre son destin en main. Il a alors commencé à suivre des formations sur des méthodes alternatives et sur de nombreux sujets en lien avec l'élevage bio. Mais il s'est rapidement heurté au manque de temps pour les approfondir et les appliquer. Il s'est alors mis en contact avec six ou sept éleveurs du département, et un réseau d'entraide et d'échange s'est alors constitué. En 2015, leur collectif a pris forme et l'association "Éleveurs autrement" est née. D'autres éleveurs les ont rejoints petit à petit, animés par la volonté de revoir leur manière de faire et de concilier approche agro-environnementale et performance économique. Ensemble, ils expérimentent des solutions concrètes et sélectionnent des pratiques alternatives accessibles, efficaces et adaptées : homéopathie, reboutage, soins énergétiques, géobiologie, régénération des prairies... pour lesquelles ils proposent des formations à leurs adhérents. Pour rétablir le lien entre alimentation et santé d'un troupeau, le collectif utilise la méthode Obsalim, mise au point par Bruno Giboudeau. Grâce à cet outil, les éleveurs ont constaté 30 % d'économie sur les concentrés alimentaires dès la première année. Dans un esprit d'échange, ils établissent des synergies, nouent d'autres formes de relations avec le vivant et retrouvent une autonomie sur leur ferme : "Ce métier, tel que nous le pratiquons à présent, nous permet de toucher à la vie complète, de recréer de l'accord entre tous les règnes du vivant. La domestication est un pacte entre l'homme et l'animal", déclare Bruno Gourdon.
Fermebioscopie : La bio partout et pour tous, histoire d'une reconversion professionnelle réussie en Normandie
Guillaume JOURDAIN, AuteurStéphane Lechartier, aujourd'hui éleveur bovins lait bio en Normandie, raconte son parcours depuis les débuts tumultueux de son installation. Il explique notamment comment Biolait a joué un rôle important dans la conversion de son exploitation, mais aussi le rôle de plusieurs autres acteurs qui l'ont accompagné, notamment sa conseillère à l'installation du CER France. Il décrit son système et la façon dont il s'y est pris pour constituer sa propre grille de valeurs. Soucieux de rationaliser son temps de travail et de maîtriser ses coûts de production, il cherche en permanence à concilier volume de lait, prix et charge de travail.
Fermebioscopie : Faire moins mais faire mieux
Christelle BOBON, Auteur ; Fabrice BOBON, AuteurJusqu'en 2014, la ferme de Christelle et de Fabrice Bobon, en Ille-et-Vilaine, était en système conventionnel intensif. Cette année-là, le couple a projeté de passer en bio. Avec l'aide de plusieurs structures, les éleveurs se sont fait, petit à petit, une idée des conditions pour que le passage s'opère de la meilleure façon possible. Ils ont alors pris la décision de laisser les 12 ha de terres éloignés de la ferme, difficiles à gérer en bio. Ecoutant les conseils du technicien, ils ont décidé aussi d'arrêter les porcs (conventionnels) et de vendre la porcherie. Désormais, ils se concentrent sur les vaches laitières. Aujourd'hui, avec leurs 60 vaches laitières bio sur 80 ha, ils tirent un bilan très positif du changement opéré, avec un travail plus rémunérateur et avec la satisfaction de répondre aux attentes de la société en matière d'environnement, de qualité et de bien-être animal. Lorsque des éleveurs conventionnels l'interrogent sur le prix du lait bio, Fabrice leur répond que "c'est d'abord la compression des charges qui fait la différence, mais pour ça, il ne faut pas faire de bio industriel !".
Fermoscopie : Les vêlages groupés dautomne au GAEC du Perray
Olivier JOSSET, AuteurDidier Motais sest installé dans les Côtes dArmor, en 1981, sur 17 ha, avec quelques vaches laitières, sur une ferme qu'il a ensuite développée. En 1994, il a été rejoint par son épouse, Sylvie, puis son fils en 2017, a repris une ferme de 42 ha. Dès le début des années 2000, ils ont fait le choix de passer en système pâturant avec 83 ha dherbe, dont 65 ha facilement accessibles. Ils ont également changé de race : ils ont remplacé les Primholsteins par des Montbéliardes. Ils ont profité de ce changement pour mettre en place des vêlages groupés dautomne. Pour cela, ils ont commencé à effectuer des inséminations artificielles. Ces dernières sont toutes réalisées entre fin novembre et mars pour avoir des vêlages de septembre et à novembre. Les vêlages groupés dautomne présentent, pour eux, plusieurs avantages : fermeture de la salle de traite en août (saison sèche où le pâturage est difficile), meilleure organisation du travail, volume de lait vendu en hiver plus important (prix élevé). En revanche, la charge de travail est intense pendant la période de vêlage et il faut prévoir un stock de fourrages plus conséquent. Ils réfléchissent à traire toute lannée, mais ne comptent pas arrêter les vêlages groupés. La ferme est également en conversion bio depuis un an.
La filière lait biologique française à lheure du changement déchelle
B. BARON, Auteur ; J. PAVIE, Auteur ; C. EXPERTON, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2020Lagriculture biologique est à la fois un mode de production et un segment de marché créateur de valeur qui répond aux nouvelles attentes sociétales. En France, et plus largement en Europe, le secteur a connu une forte croissance, ces dernières années. La production de lait bio a suivi ce mouvement, passant de 1 à 4 % de la collecte française de lait de vache en lespace de dix ans, avec deux grandes vagues de conversions. La dernière vague (2015-2019) a considérablement fait évoluer le paysage de la filière ; de nouveaux transformateurs ont notamment fait leur apparition sur le marché des produits laitiers biologiques. Ce marché a dépassé le milliard deuros en 2018, contre 400 millions dix ans auparavant. Réalisée dans le cadre du projet Casdar RESILAIT (Résilience des systèmes laitiers biologiques : optimisation des facteurs de compétitivité et mise au point de systèmes plus efficients dans la gestion des risques à venir), la présente étude vise à dresser un état des lieux de la filière lait bio, en retraçant son historique depuis le début des années 90 jusquen 2020. Elle propose notamment un focus spécifique sur la vague de conversions 2015-2019 : géographie des conversions, stratégies et jeux dacteurs entre les opérateurs de collecte et les transformateurs, forces et faiblesses de la filière, opportunités et menaces qui pèsent sur elle... La filière lait bio devra probablement faire face à de nouveaux défis dans les années à venir : outre la préservation de la valeur pour assurer une juste rémunération des producteurs, elle devra gérer le renouvellement des générations et le maintien de la crédibilité du label.
Filières lait bio : Les filières laitières biologiques changent déchelle
Thierry MOUCHARD, AuteurRésumé dun dossier produit par lInstitut de lElevage dans le cadre du projet Casdar RESILAIT, piloté par lITAB, cet article revient sur les dynamiques de développement des filières laitières biologiques, bovine, ovine et caprine. Depuis quelques années, ces filières montrent un développement important, du fait notamment d'une demande croissante. Ainsi, en bovins lait bio, la collecte de lait représentait 1 % de la collecte national en 2008, contre 4 % en 2019. Cette production a connu 2 grandes vagues de conversions : fin des année 2000 et de 2015 à 2018/19. A lissue de cette dernière vague, la production a vraiment changé déchelle, avec une hausse de 280 millions de litres collectés, soit + 49 % de 2015 à 2018. Les systèmes bovins lait bio ont, en moyenne, des troupeaux plus petits quen conventionnel (56 vaches vs 67) et produisent moins (5000 l/vache vs 7300), avec des taux butyreux et protéiques plus faibles, ainsi qu'une production plus saisonnée. Le prix payé aux producteurs bio reste plus attractif avec, en 2019, 100 /1000 l de plus quen conventionnel pour les producteurs. La filière laitière ovine poursuit aussi son développement et représentait, en 2018, près de 9 % de la collecte nationale de lait de brebis, contre de lordre de 6 % en 2015, avec des fermes comptant en moyenne 224 brebis (contre 289 en conventionnel), avec de fortes variations territoriales : lAveyron et la Lozère regroupent près de 70 % des brebis pour 35 % des élevages bio, avec des troupeaux moyens de 400 têtes et plus. La production caprine bio, si elle reste encore confidentielle, se développe aussi. Le nombre de producteurs livreurs de lait de chèvre bio a quasi doublé entre 2015 et 2018. Néanmoins, les fermes caprines bio restent très tournées vers la production fermière (90 % des fermes bio contre 50 en conventionnel). La filière naissante du lait de chèvre bio se structure, surtout depuis 2014, sur des bases proches de celles de la filière lait de vache biologique, avec la création de Chèvre Bio de France par des éleveurs, à limage de Biolait pour le lait de vache.
Les filières laitières biologiques françaises : La 3ème vague de conversion, un changement d'échelle
Benoît BARON, Auteur ; Philippe CHOTTEAU, Auteur ; Jérôme PAVIE, Auteur ; ET AL., AuteurLa filière lait de vache biologique a profondément muté ces dernières années : partant de 1 % de la collecte laitière nationale en 2008, elle a dépassé la barre des 4 % en 2019. Cette mutation sest opérée au travers de plusieurs vagues de conversions massives : une première à la fin de la décennie 90/début 2000, une deuxième à la fin des années 2000/début 2010, et une troisième à partir de 2015 qui semble être arrivée à maturité en 2018/2019. La troisième vague de conversions a vu la production de lait de vache biologique senvoler littéralement. La collecte a enregistré une hausse de près de 280 millions de litres (+ 49 %) entre 2015 et 2018 pour atteindre près de 850 millions de litres, selon lEnquête Annuelle Laitière. Le nombre de livreurs certifiés, qui navait augmenté que de 140 exploitations entre 2012 et 2015 (+ 7 %), a enregistré plus de 1 100 entrées supplémentaires sur la période 2015-2018 (+ 52 %). Une vague de conversion dimportance supérieure encore à celle connue au début de la décennie puisque, entre 2009 et 2012, la hausse navait été "que" de 800 fermes. Ce document dresse un état des lieux de la filière lait biologique depuis le début des années 1990, en abordant également les filières lait de brebis et de chèvre bio qui, bien que de tailles réduites, ont connu, elles aussi, un véritable élan.
Le GAEC de Kerdennet, une ferme laitière, mais pas que
Cindy SCHRADER, AuteurDans le Finistère, la ferme laitière de Kerdennet a inspiré toute la famille Queniat, puisque frères, surs et conjoints ont tous créé leur atelier de production autour de cette ferme. En 2007, Pierre Queniat sassocie avec son père, Michel, sur la ferme familiale, qui compte 100 ha et 60 vaches laitières. Cette dernière repose déjà sur un système herbager et Pierre souhaite passer en bio. Avant de convertir lexploitation en 2013, il auto-construit un séchoir en grange afin que la ration dhiver repose principalement sur du foin et non sur du maïs ou de la betterave. Actuellement, il vend les deux tiers du lait quil produit à une laiterie et le reste à deux ateliers de transformation. Lun de ces ateliers est tenu par Céline, la belle-sur de Pierre, qui transforme le lait (beurre, yaourts, fromage blanc ) avec laide de deux salariés et effectue de la vente directe dans son magasin ; lautre atelier est tenu par Gwenaëlle, la sur de Pierre, qui transforme le lait en fromage affiné. Le frère de Pierre, Vincent, sest installé en individuel, mais sur le même site, en porcs sur paille et volailles de plein air bio (vendus en direct dans le magasin de Céline). A terme, ces deux éleveurs pensent sassocier en GAEC. Enfin, Dominique, le conjoint de Gwenaëlle, est apiculteur et il bénéficie de la flore variée de lexploitation.
D'une génération à l'autre, ensemble vers un système autonome
Céline MEFFE, AuteurJérôme Poux sest installé comme éleveur laitier conventionnel en 1991, dans le Tarn-et-Garonne. Il est rejoint par sa femme, Sophie, en 1999. Lannée suivante, ils investissent pour mettre aux normes leur élevage (nouvelle stabulation, salle de traite ). En 2009, ils sont touchés de plein fouet par la crise laitière. Leur situation économique est aggravée par le fait que leur laiterie, Leche Pascual (Espagne), arrête de collecter en France. Le couple doit alors décaler ses prêts de deux ans, devient bénéficiaire du RSA et de la CMU. Cette situation met en colère Sophie, qui rejoint lAPLI et sengage pour dénoncer la situation de nombreux éleveurs laitiers. En parallèle, sur la ferme, le couple se pose beaucoup de questions : arrêter ? Rester comme cela ? Changer de système ? Ils font le choix de transformer une partie de leur lait (ils investissent 150 000 dans une fromagerie en 2011) et de passer en bio (conversion en 2012). La situation économique sest redressée et les résultats économiques de 2018 sont bons (ils sont présentés à travers le travail dun élève en BTS ACSE qui a été en stage sur la ferme). Jérôme et Sophie emploient même leur fils Mathieu (45h/semaine) et leur second fils, Théo, va sinstaller avec eux. Ce dernier offre, en fin darticle, sa vision sur lavenir de la ferme.
Guide conversion 2020
Ce guide porte sur la conversion à lagriculture biologique en Pays de la Loire. Il a été conçu afin de répondre à un double objectif : être un support informatif (il contient les informations essentielles pour engager une démarche de conversion) et être un outil pédagogique (il peut servir de base de réflexion et déchanges avec les agriculteurs). Il compile neuf fiches et chacune dentre elles porte sur un thème particulier : Fiche 1 - La démarche de conversion, un cheminement personnel ; Fiche 2 - Les soutiens financiers à lagriculture biologique ; Fiche 3 - Certification, contrôle et étiquetage des produits de lagriculture biologique ; Fiche 4 - Cultiver en agriculture biologique : en pratique... ; Fiche 5 - Règlement européen : résumé du cahier des charges par production biologique (productions végétales, bovins lait et viande, ovins et caprins, porcins, volailles de chair, poules pondeuses, viticulture et arboriculture) ; Fiche 6 - Marché et filières ; Fiche 7 - Lagriculture biologique : quelques chiffres ; Fiche 8 - Pour en savoir plus : contacts utiles ; Fiche 9 - Les grands principes de lagriculture biologique.
« Il nous faut des vaches pour les cultures » ; Être éleveur dans un désert laitier
Bernard GRIFFOUL, AuteurDans le Gers, le Gaec du village fait partie des derniers producteurs de lait du département. Alors que les autres producteurs se sont quasiment tous spécialisés en grandes cultures, les trois associés de ce GAEC restent convaincus des bienfaits agronomiques des systèmes en polyculture-élevage. Ils exploitent 210 ha de SAU, dont 45 ha de SFP (30 ha de luzerne, 7 ha de prairies temporaires et 8 ha de prairies permanentes) et 131 ha de cultures. Ils produisent également 530 000 L de lait avec un troupeau de 80 vaches Primholstein. Cette année, ils ont converti 52 ha en bio. Ce choix, avant tout économique, a largement modifié leur assolement pour privilégier des cultures rémunératrices en AB (blé tendre, lentille, pois chiche, haricot rouge, pois cassé, soja et ail), ainsi que des cultures qui se récoltent tôt (afin déviter que les adventices ne grainent). Les associés envisagent également de convertir leur troupeau à lautomne prochain. Ils ne lont pas fait simultanément car ils étaient réticents face à la difficulté de maîtriser le coût alimentaire. La conversion du troupeau se traduira par une réduction du cheptel (60 VL), un changement de race (Montbéliarde ou Simmental) pour améliorer les taux, un changement dalimentation (ensilage et foin de luzerne, céréales de la ferme et co-produits bio).
« Lirrigation des prairies assure le rendement et la qualité de lherbe »
Annick CONTÉ, AuteurEtienne et Mathieu Boudvin, producteurs de lait bio dans le Sud de la Sarthe, ont fait le choix de revoir en profondeur leur système fourrager en développant lirrigation des prairies, dans le but de produire une herbe de qualité régulière et de renforcer leur autonomie alimentaire, notamment protéique. Si, avant, ils irriguaient 80 hectares de maïs et 20 ha de prairies pour nourrir des vaches toujours en bâtiment, ils ont ensuite fait le choix de produire du lait bio avec un maximum de pâturage et un fourrage de qualité, grâce à lirrigation de 80 ha de prairies et de 20 ha de maïs grain et à la mise en place dun séchage en grange. Lirrigation des prairies permet de produire plus (un gain de 4 tonnes de matière sèche/ha), de façon plus régulière et davoir une herbe plus riche, notamment en protéines. A ce jour, ce GAEC a une autonomie protéique de 91% : ils nachètent pas de correcteur azoté, mais de lherbe auprès dun producteur bio de la commune et 60 tonnes de maïs grain sur les 230 consommées dans lannée. Malgré la crainte des éleveurs, le troupeau a produit plus de lait que prévu avec ce nouveau système, grâce au bon potentiel génétique des vaches. Pour ces producteurs, ce nouveau système leur permet dêtre plus sereins au niveau économique, mais aussi face à la réglementation environnementale ou à la demande sociétale, tout en « retravaillant avec des méthodes traditionnelles et naturelles ».
Lait biologique : après le changement déchelle, la filière face au défi de la valeur
Ce diaporama a été présenté à loccasion de lédition 2020 des BioThémas, un cycle de conférences organisé chaque année par lITAB et le Pôle Bio Massif Central dans le cadre du Sommet de lÉlevage. Il présente les différents enjeux de la filière lait biologique. Cette filière a connu un véritable changement déchelle cette dernière décennie : en douze ans, elle est passée de 1% à 4,5 % de la collecte nationale. Elle rencontre trois principales problématiques : 1) une évolution de loffre par à-coups (elle a connu deux vagues de conversions massives) ; 2) une saisonnalité marquée sur la matière première (avec un fort pic de production au printemps) ; 3) un mix-produit encore déséquilibré (la part belle à la matière grasse). A court terme, les principaux enjeux de la filière lait biologique consistent à mieux valoriser les volumes supplémentaires liés à la deuxième vague de conversions. Pour cela, il faut notamment quelle arrive à mieux réguler les volumes produits pour tamponner la saisonnalité et éviter un trop fort déclassement de lexcédent en filières conventionnelles. A long terme, les enjeux sont dassurer la reprise des fermes laitières biologiques pour préserver les volumes produits (ce marché devrait rester dynamique).
Les pratiques vétérinaires chez les éleveurs en bovins lait AB
Jean-Pierre MONIER, AuteurUne enquête réalisée auprès de 17 élevages biologiques, en Rhône-Alpes, sest intéressée à lévolution des pratiques sanitaires mises en place par les éleveurs, depuis leur conversion. Les résultats montrent une diminution de lutilisation dantibiotiques et de traitements systématiques, un renforcement de la prévention et de lobservation, ainsi quune plus forte implication du vétérinaire, notamment pour la mise en place de médecines alternatives (phytothérapie, homéopathie ou aromathérapie). Lutilisation de ces dernières na pas mis en évidence de dégradation des résultats technico-économiques ou des bilans vétérinaires. En ce qui concerne la gestion des parasites, lobservation des animaux et le recours à la coprologie sont les pratiques les plus citées. Pour la santé des mamelles, aucune corrélation entre les pratiques et les bilans cellulaires n'a été identifiée.
Règlement d'exécution (UE) 2020/464 de la Commission du 26 mars 2020 portant certaines modalités dapplication du règlement (UE) 2018/848 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les documents nécessaires à la reconnaissance rétroactive des périodes de conversion, la production de produits biologiques et les informations communiquées par les États membres (Texte présentant de lintérêt pour lEEE)
Le Règlement d'exécution (UE) 2020/464 de la Commission du 26 mars 2020 portant certaines modalités dapplication du règlement (UE) 2018/848 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les documents nécessaires à la reconnaissance rétroactive des périodes de conversion, la production de produits biologiques et les informations communiquées par les États membres (Texte présentant de lintérêt pour lEEE) est paru au Journal Officiel de l'Union Européenne du 31 mars 2020.
Ressources supports des différentes interventions du colloque de restitution du projet CasDar Résilait
Jérôme PAVIE, Auteur ; Catherine EXPERTON, Auteur ; Augustine PERRIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2020Le projet CasDar Résilait s'est déroulé de 2016 à 2020. Il visait à étudier la résilience des systèmes laitiers biologiques bovins, ovins et caprins, en France. Ce projet a permis d'étudier ce sujet sous des angles variés. Les vidéos traitent des facteurs de résilience des élevages laitiers bio ; des risques et freins perçus par les éleveurs quant à l'installation ou la conversion en bio ; et de l'enseignement en lycée agricole. Des éleveurs témoignent, un état des lieux des filières bio est dressé, ainsi que des perspectives pour l'avenir, différentes pour les trois types délevages. Parmi les principaux résultats présentés, des tendances montrent que les systèmes les plus résilients comprennent en majorité une main duvre familiale, sont plus petits, avec des charges de structure (surtout de mécanisation) plus faibles. Ensuite, l'un des principaux freins à la conversion mis en évidence est le manque de connaissances techniques nécessaires à la gestion d'un élevage en bio.
"Du tout herbe au bio, il ny a plus quun pas"
Emeline BIGNON, AuteurLe GAEC de la Grosse Haie, en conversion bio en Meurthe-et-Moselle, compte 2.3 UMO pour une surface de 172 ha de prairies permanentes et un troupeau de 120 vaches Pie rouge à 4800 L/VL. Très économe, avec un parcellaire groupé autour des bâtiments mais des parcelles de faible potentiel, cette exploitation se caractérise par une bonne résistance aux aléas, une importante efficacité économique et de bonnes conditions de travail. Les éleveurs nourrissent leurs animaux à base de pâturage, denrubannage et densilage de qualité. La reproduction fait l'objet dune attention particulière, notamment pour permettre des mises-bas groupées, à lautomne. Le choix a aussi été fait davoir peu de matériels et de recourir à des prestations extérieures pour la récolte des fourrages et lépandage du fumier. En revanche, ces éleveurs ont investi dans une bonne salle de traite. Avec la conversion, il est prévu de réduire la production laitière à 400 000 litres/an, avec le même troupeau, au lieu des 585 000 L actuels ; de consommer moins de concentré, qui sera acheté localement auprès dun producteur bio ; de développer le pâturage tournant dynamique pour augmenter encore la part dherbe dans la ration et de changer de laiterie pour passer à Biolait. Par ailleurs, il est aussi en projet de développer un atelier de transformation à la ferme. Ce GAEC s'est également investi dans un important projet de méthaniseur collectif avec quatre autres fermes : en plus de la vente du gaz, le digestat sera valorisé sur les parcelles à la place du fumier.
Vivre avec 38 vaches sur 35 hectares, cest possible !
Morgane COULOMBEL, AuteurEmmanuel Nourry sest installé, en 1997, sur la ferme laitière familiale, dans les Côtes-dArmor. Il était alors seul avec un atelier de volailles hors-sol, 30 vaches laitières et une SAU de 35 ha (15 ha de prairies, 9 ha de maïs et 11 ha de blé). Son objectif était de produire un maximum, en se consacrant majoritairement à latelier de volailles et en essayant dobtenir une production de 10 000 kg de lait/VL. Suite à la crise de 2009 et à un refus de prêt de la banque pour l'achat d'un tracteur, cet éleveur a remis en cause son système de production et a instauré de nombreux changements. En 2010, suite à une étude du CER qui lui propose un système plus pâturant, il arrête le maïs. Il adhère également au Cedapa, en 2012, pour se faire accompagner et échanger avec dautres agriculteurs. Par ailleurs, il diminue largement les concentrés dans ses rations (il passe de 1150 kg/VL en 2012 à 100 kg/VL en 2015). Ces différents changements saccompagnent dune baisse de production (de 7700 à 7000 L de lait/VL) mais, en seulement deux ans, Emmanuel Nourry a vu ses charges se réduire et sa situation économique saméliorer. Il arrête alors latelier volailles en 2015, augmente légèrement le nombre de vaches et passe en bio en 2016. Il a ainsi retrouvé un sens à son métier.
Accompagnement des producteurs laitiers mayennais en transition vers des systèmes biologiques multi-performants
LETTRE FILIÈRES FNAB - LAIT, AuteurLes collectifs sont des lieux propices à linnovation et aux transferts de pratiques entre agriculteurs bio et conventionnels. Plusieurs groupes ont répondu à un appel à communication de la FNAB, avec le soutien dEcophyto, pour valoriser les démarches innovantes quils mènent sur des thématiques liées à la réduction dusage des produits phytosanitaires et du désherbage chimique, ou en vue dinnover sur des techniques compatibles avec la réglementation de lagriculture biologique. C'est le cas d'un groupe de 11 éleveurs laitiers mayennais qui se sont réunis, en 2018 (6 éleveurs conventionnels et 5 en conversion bio), en s'appuyant sur l'accompagnement du Civam Bio 53. Pour soutenir les réflexions des producteurs, plusieurs formations techniques ont été mises en place : conversion ; gestion des adventices sans herbicides par une lutte préventive et curative ; comprendre et gérer ses sols pour produire sans polluer avec lapproche HERODY...
Adopter les stratégies techniques des éleveurs laitiers bio : Un choix gagnant pour lenvironnement et la durabilité économique et sociale de sa ferme L'expérience de la FRAB Bretagne
Ce document a été réalisé dans le cadre du dispositif Transferabio, soutenu par Ecophyto et géré par le réseau FNAB, qui vise à fournir les transferts de savoir-faire entre producteurs. Il s'intéresse au passage en bio de systèmes laitiers de lOuest. En Ille-et-Vilaine, Bernard Delaunay est en phase de conversion de sa ferme laitière et il apporte son témoignage sur les changements techniques. Plus généralement, le passage en bio saccompagne dune évolution vers plus dherbages et donc moins de cultures. Les principaux impacts techniques et environnementaux des conversions en bio des systèmes laitiers du Grand Ouest sont présentés. Économiquement, le développement de lautonomie alimentaire et la réduction des coûts vétérinaires (parce que les animaux sont moins sollicités en termes de performances) permettent des résultats économiques des systèmes en bio meilleurs qu'en conventionnel. En effet, les prix supérieurs du lait bio servent à compenser les baisses de volume de production laitière et de cultures de vente.
« Avec le topping, nous optimisons le pâturage »
Véronique BARGAIN, AuteurEn Loire-Atlantique, Pascal et Kévin Brodu, à la tête dune exploitation en conversion vers lAB de 280 ha et 160 vaches Normandes, sont de fervents partisans du pâturage. Ils y consacrent 160 ha. Les prairies sont fertilisées (fumier, lisier, fientes compostées) pour maximiser le rendement et, depuis trois ans, le pâturage tournant dynamique est pratiqué sur la ferme afin de garder un certain niveau de production (7500 à 7800 L lait/vache). Les pâtures sont principalement composées de ray-grass anglais et trèfle blanc, 17 ha associant chicorée, plantain, trèfle et fétuque. Elles sont réparties en paddocks de 1,4 ha divisés en deux pour le jour et la nuit. Pour ne pas perdre dherbe, Kévin et Pascal pratiquent le topping. Lors des fortes poussées dherbe qui engendrent des refus ou lépiaison, ils fauchent. Cette étape permet aux vaches de manger plus facilement (moins d'amertume) et évite le surpâturage entre les bouses. Un mois après cette fauche, le paddock est reparti à neuf. Le topping nest pratiqué pour linstant que sur le ray-grass. Cette méthode est coûteuse en temps puisquelle suppose un temps de fauche quotidien à la période notamment de lensilage.
Bio portrait de David Duhail (53)
Alain GRASTEAU, AuteurCet article est une interview de David Duhail, éleveur laitier bio, âgé de 37 ans et basé en Mayenne. Fils déleveur, il a toujours été attiré par le métier dagriculteur. Il a effectué des études agricoles en commençant par un BEP. A seize ans, suite à un accident avec un produit phytosanitaire (projections dherbicide qui lont laissé aveugle durant trois jours), il a commencé à sintéresser à des systèmes de production basés sur moins dintrants. En BTS ACSE, il découvre la production biologique grâce à un module spécifique (une heure par semaine). Il fait alors le choix de réaliser son stage dans une ferme laitière bio qui effectue également de la transformation. Il y sera employé durant sept ans, jusquà ce que les associés décident darrêter dexploiter. Avec le soutien de sa femme, il cherche alors une ferme pour sinstaller. Il en trouve une à 15 km de chez eux, dont la configuration lui permet de mettre en place un système herbager. Il la convertit à la bio et réimplante plusieurs kilomètres de haies. Suite aux différentes sécheresses, David traverse quelques difficultés économiques (achats de fourrages importants). Pour y remédier, il espère pouvoir agrandir sa SAU. Cependant, il est satisfait davoir réussi à mettre en place un système qui lui permet de se dégager du temps libre pour sa famille et pour des activités extérieures.
BIOLAIT soutient la conversion bio en 2 ans
Le 1er mai 2019, Biolait, 1er collecteur de lait bio en France, a décidé de modifier le versement de ses aides à la conversion en bio (en favorisant la conversion simultanée en 2 ans) afin de renforcer la crédibilité du cahier des charges bio et de pérenniser lensemble de la filière laitière biologique, un objectif au cur de son projet politique et pour lequel Biolait uvre depuis 25 ans.
Les BioThémas 2019 : Lait bio, un marché en développement : quels résultats pour quelle durabilité de la filière ?
Benoît BARON, Auteur ; Yannick PECHUZAL, Auteur ; Stéphane DOUMAYZEL, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2019Le 3 octobre 2019, plusieurs résultats de projets de R&D en lien avec la filière lait biologique ont été proposés à loccasion de la 7ème édition des BioThémas, un cycle de conférences dédié à lagriculture biologique et à ses pratiques, co-organisé par le Pôle Bio Massif Central et lItab. Les différents intervenants ont présenté des résultats obtenus dans le cadre des projets BioRéférences et Résilait. La première présentation réalisait un « État des lieux du marché des produits laitiers biologiques et stratégies des opérateurs de la filière ». La deuxième apportait des « Résultats technico-économiques et coûts de production de la filière lait de vache bio sur le Massif Central ». Les deux dernières présentations abordaient la conversion des exploitations laitières : « Conversion en AB : satisfaction des éleveurs laitiers et changements de pratiques » ; « La satisfaction des éleveurs vis-à-vis de leur conversion à lAB reflète-t-elle une amélioration des performances économiques des exploitations ? ».
De la botanique à la multifonctionnalité : témoignage sur lévolution dune ferme qui a intégré les aspects sociaux et écologiques
J.-F. GLINEC, AuteurJ-F Glinec, éleveur du Finistère présente son cheminement en tant que producteur laitier et botaniste bénévole au sein du Conservatoire National Botanique de Brest. Au fur et à mesure de lapprentissage de la botanique, de lappropriation de lécologie au sens large et de la construction dun nouveau réseau de personnes-ressources, la ferme est passée de la production simple et classique dun quota laitier à un système à bas intrants entièrement au pâturage et en conversion bio depuis 2018. Les 72 ha de SAU, les 15 ha de surfaces annexes (jardins, prairies humides, etc.) et les 5 ha de boisement accueillent une forte diversité biologique. La ferme est aussi ouverte au public, notamment grâce à la création dun lieu de promenade. De nouvelles activités ont vu le jour avec linstallation de deux porteurs de projets ayant créé une micro-ferme en maraîchage bio diversifié et une micro-brasserie. La ferme est devenue un collectif gagnant-gagnant où les témoignages, la formation et la transmission dinformations ont une place à part entière. Cette évolution basée sur une démarche holistique a ainsi permis de prendre en compte beaucoup de services écosystémiques et les a intégrés dans le fonctionnement de la ferme.
Circuits courts : Quand la conversion redéfinit la commercialisation
Agathe PERRIN, AuteurDans cet article, les liens entre mode de commercialisation des produits d'une exploitation, plus particulièrement en circuits courts, et conversion en bio sont explorés, au travers des stratégies de commercialisation de 5 fermes : le GAEC Les Quatre Chemins, à Mellé (35), qui transforme et commercialise des fromages (depuis 20 ans) et des glaces ; la ferme Ty Lipous, à Moustéru (22), qui transforme et commercialise des produits laitiers depuis 2017 ; la ferme de Kermoel, à Plouguernevel (22), passée en bio il y a 10 ans après 13 ans de transformation et de commercialisation sur les marchés ; l'EARL Darley, à Ruca (22), qui a entamé sa conversion en 2016 après presque 30 ans de production et de commercialisation de ses fromages ; la Ferme du Champ des Vents, à Argentré du Plessis (35), en arboriculture et grandes cultures, qui s'est engagée en bio en 2016 au moment de sa transmission, du fait de la volonté des repreneurs... Chaque ferme a connu des situations différentes et les agriculteurs expliquent, parfois avec beaucoup de recul et d'expérience, comment le passage en bio, mais aussi la façon de communiquer auprès de la clientèle, ont impacté les ventes des produits en circuits courts et comment cette conversion a été accueillie par les clients.
Conversion à lagriculture biologique : La filière laitière interroge les facteurs de réussite
Thierry MOUCHARD, AuteurDans le cadre du Projet CASDAR Résilait, les facteurs de résilience des systèmes laitiers ont été analysés. La résilience étant la capacité dune exploitation à faire face ou à sadapter aux aléas et à retrouver sa situation initiale. Dans les trois productions laitières biologiques (bovins, ovins et caprins), deux types de risques menacent les exploitations : les perturbations externes (spécifiques à la filière bio ou non : concurrence, charges opérationnelles, etc.) et les perturbations internes (charge de travail, problèmes techniques, etc.). Deux études ont été menées pour étudier la résilience de ces exploitations, en se basant sur lautonomie, la viabilité économique et la cohérence globale dans la gestion de lexploitation comme principaux indicateurs. Chez les éleveurs bovins, un comportement réactif, une capacité danticipation, un volume de travail maîtrisé et un nombre restreint de vaches orientent vers plus de résilience. Concernant les exploitations ovines et caprines, lévolution de la satisfaction économique est liée à lévolution de la productivité individuelle des animaux. Dans tous les cas, en termes de résilience économique, avoir moins de charges de structure semble positif. Selon Maëlys Bouttes, en thèse sur la période de conversion, les éleveurs dressent un bilan positif de leur conversion, notamment concernant laccompagnement.
Converting to organic farming as a way to enhance adaptive capacity
Maëlys BOUTTES, Auteur ; Ika DARNHOFER, Auteur ; Guillaume MARTIN, AuteurLes agriculteurs sont confrontés à un contexte de plus en plus changeant (volatilité des marchés, évolution des politiques agricoles, nouvelles attentes sociétales). Analyser leur capacité d'adaptation permet de comprendre comment ils perçoivent différentes options et ce qu'ils estiment nécessaire pour permettre à leurs fermes de persister en période d'incertitude. Cette étude se focalise sur des producteurs laitiers en conversion biologique. Ces derniers ont été confrontés à une forte volatilité du marché du lait conventionnel au cours des dernières années. Vingt entrevues ont été menées avec des producteurs aveyronnais qui entamaient tous leur conversion à l'AB. L'analyse a montré que ces agriculteurs perçoivent l'agriculture bio comme moins risquée que leur ancien système, surtout en raison de la stabilité des prix et de la vision positive des consommateurs. De plus, ils s'attendent à ce que la bio augmente leur autonomie (notamment en ce qui concerne l'alimentation animale), et réduise leur exposition à la volatilité des prix des intrants. Ils sont également conscients des risques techniques liés aux nouvelles pratiques de production, mais ils sont confiants dans leur capacité à les gérer. Ils considèrent l'agriculture biologique comme un levier stimulant lapprentissage, notamment par des dynamiques collectives et des échanges d'expériences. De plus, ces agriculteurs s'attendent à ce que le prix de vente plus élevé du lait bio leur permette de réduire le nombre de vaches et la charge de travail sur leur exploitation. Cela leur donnerait plus de temps pour observer, réfléchir, expérimenter, apprendre, ce qui augmenterait leur satisfaction professionnelle et leur permettrait de mieux faire face aux changements. Dans l'ensemble, ils perçoivent l'agriculture biologique comme une option attrayante pour maintenir la viabilité de leur exploitation familiale.
Développement de la bio : La Bretagne passe le cap des 3000 fermes bio
SYMBIOSE, AuteurEn Bretagne, au 1er janvier 2019, 3 080 fermes bio étaient dénombrées, représentant 11,5 % des fermes bretonnes sur 6,6 % de la SAU totale, soit 107 000 ha bio ou en conversion. L'installation en maraîchage et la conversion en bovins lait marquent fortement cette progression : 28 % des fermes en bovins lait et 24 % des exploitations en légumes sont désormais en bio. La progression de toutes les productions est présentée.
Devenir « paysan » !
Céline MEFFE, AuteurPierre Moinet sinstalle, en 2005, sur la ferme laitière familiale dans le Lot-et-Garonne. Il est rejoint, en 2010, par son épouse Karine. Ils produisent 600 000 L de lait (110 VL Normandes), des poulets et des taurillons en conventionnel. Leur système de production est alors basé sur lachat de nombreux intrants extérieurs et sur laugmentation des volumes de production. En 2012, ils font face à une première difficulté : la laiterie qui collecte leur lait, Leche Pascual (Espagne), arrête son activité en France. Pierre et Karine ont alors beaucoup de difficultés à trouver une autre laiterie. En 2015, ils ont un second choc en regardant des vidéos de Claude et Lydia Bourguignon sur Youtube. Ils tentent deffectuer un profil de sol dans un champ après avoir ensilé le maïs, mais narrivent pas à creuser suffisamment avec leur télescopique. Ils font alors le choix de changer leur système de production et passent en zéro labour. En 2016, après avoir découvert Biolait, ils entament une conversion en bio. Ils ont réduit leur troupeau à 40 vaches, sont auto-suffisants sur 80 ha et effectuent de la transformation laitière. Depuis, ils ont retrouvé le sens de leur métier et sont fiers dêtre paysans. Leur résultat net est passé de 40 000 en 2016 à 13 269 en 2019.
Dossier Bovin Lait : Filière bovine laitière biologique : Apports des études récentes sur les performances technico-économiques et la résilience
Aude DUTAY, Auteur ; Alexandre BANCAREL, Auteur ; Augustine PERRIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier revient sur des résultats de plusieurs projets nationaux ou situés en Occitanie, concernant notamment les systèmes bovins lait biologiques. Ainsi, une étude menée en Aveyron et dans le Lot, en 2018, a permis de mieux caractériser des élevages bovins lait bio de moyenne montagne, en particulier en matière de performances, à partir de la prise en compte de certains critères comme la production laitière par vache et la part du maïs. Quatre grands systèmes ont pu être ainsi caractérisés : les « Herbagers », les « Herbagers intensifs », les « Herbe/Maïs » et les « Maïs dominant ». Parmi eux, deux ont des indicateurs de performance technico-économique plus favorables : les « Herbagers » et les « Herbe/Maïs », alors que les « Maïs dominant » semblent les plus à risques (avec les coûts de production les plus élevés, liés à lachat de correcteur azoté). Létude montre aussi limportance de la maîtrise des investissements et des charges. Le projet CasDar Résilait porte sur les facteurs de résilience des élevages lait biologiques, avec analyses de données statistiques et enquêtes auprès déleveurs. Parmi les premiers résultats présentés ici, lanalyse statistique montre que les élevages herbagers économes et autonomes sont les plus résilients. Par ailleurs, une autre étude, menée auprès de 20 fermes bovines laitières aveyronnaises qui se sont engagées en AB en 2016, a notamment montré, au-delà dun bon niveau de satisfaction des éleveurs vis-à-vis de leur situation en fin de conversion, que la conversion avait été vue aussi par ces derniers comme une solution pour lavenir. Enfin, ce dossier revient sur un outil dévaluation de la robustesse des élevages bovins biologiques face aux aléas climatiques, AMIABLE, issu du projet Optialibio.
Le dossier du mois : La preuve par l'exemple
Antoine BESNARD, AuteurGuillaume Robin raconte, dans cet interview, son parcours d'éleveur. Son expérience a commencé en 2006 lorsqu'il s'est installé, une première fois en bovins lait, seul, puis en GAEC. Après cette première expérience, il s'est mis en quête d'une ferme avec des critères bien précis : une soixantaine d'hectares, un parcellaire groupé, une maison sur place, une production de 300 000 litres de lait. Son objectif était de mettre en place un système tout herbe, avec une forte autonomie. Aujourd'hui, en conversion bio depuis 2018 et après 6 ans d'installation, il dresse un constat : ce n'est qu'au cours de l'année de la crise du lait qu'il lui a manqué 3000 pour arriver à l'équilibre, sans les aides de la PAC. Guillaume est passé maître dans l'art de calculer ; il a passé de nombreuses étapes pour aller vers plus de pâturage et diminuer le volume de lait produit en optimisant ses coûts alimentaires. Il s'est planifié, dès le départ, 3 semaines de congés et 5 à 6 week-ends de libre dans l'année... Il partage ses réflexions, exprime ses convictions et sa vision du travail en agriculture. Guillaume a bien des défis qui l'attendent, mais il vit sa conversion sereinement, avec des objectifs qu'il entend tenir et avec l'envie d'incarner cette idée que le conventionnel peut très bien ne plus constituer, à terme, le modèle agricole de référence.
Dossier : Transmettre sa ferme : Les conditions de la réussite
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurLa question de la transmission des exploitations est un enjeu majeur pour lAB. Ainsi, en Bretagne, 24 % des fermes laitières bio seront à transmettre dici 5 ans et, en Ile de France, 27 % des producteurs bio ont aujourdhui plus de 55 ans. Malgré labsence de données nationales précises, ces chiffres illustrent bien lenjeu auquel il faut faire face, en tenant compte aussi du nombre croissant de candidats à la reprise qui sont hors cadre familial (2016 : à l'échelle nationale, 47 % des personnes passées au Point accueil installation étaient dans ce cas). Or, transmettre son exploitation nécessite du temps, den demander un prix juste, à la fois pour le cédant et le repreneur, ou encore de favoriser le transfert de savoirs et dexpérience entre ces derniers. Ce dossier dresse un état des lieux de la situation, des moyens actuels et en cours de développement pour favoriser les transmissions et présente trois exemples de transmissions réussies illustrant la diversité des situations rencontrées sur le terrain. Pour faire face à cet enjeu, en particulier en bio, il faudrait plus de moyens, favoriser le conseil individuel ou encore innover. Ce point est dautant plus important quil faut communiquer de façon plus élargie que par le passé, vu le nombre croissant de porteurs de projets non issus du monde agricole. Ainsi, selon les territoires, diverses initiatives voient le jour : journées portes-ouvertes sur des fermes en recherche de repreneur, vidéos pour renforcer la communication via les réseaux sociaux, démarches filières ou territoriales avec limplication de collectivités territoriales. Pour Nadou Masson, secrétaire nationale « Installation-Transmission » pour le réseau FNAB, « il faut créer une vraie dynamique innovante autour de cet enjeu vital pour lavenir de la bio ».
Elevage laitier : réussir ensemble sa conversion au bio
Agnès CATHALA, AuteurEn 2014, le Groupement dAgriculture Biologique (GAB) de Haute-Saône, à larrivée dun conseiller mis à disposition par la Chambre départementale d'agriculture, proposait à ses membres de créer des groupes déchange sur les pratiques, afin daider à améliorer leurs performances. Ceci a donné lieu en 2015 à trois groupes, dont un concerne des éleveurs laitiers. Ce dernier a, depuis, évolué pour devenir le GIEE (Groupement dintérêt économique et environnemental) « Réussir sa conversion à lagriculture biologique ensemble ». Ce dernier intègre des éleveurs en bio depuis plusieurs années et dautres en conversion. Il mène, avec limplication du GAB, de la Chambre départementale et du contrôle laitier, diverses actions : la collecte de données pour calculer des coûts de production, discutés ensuite en groupe ; des formations dont le programme est défini dune année sur lautre par les éleveurs ; des tours de plaine pour discuter de cultures et, enfin, des rallyes poils (des visites de fermes pour parler notamment santé et rations des animaux). Depuis 2016, année de création de ce GIEE, on note des évolutions dans les pratiques des éleveurs, qui échangent de plus en plus entre eux et retrouvent le sourire : en effet, ils « disent souvent quils ont limpression davoir repris la main sur la ferme ».
Etablir un état des lieux des exploitations bio bovines dans le département de la Loire dans l'objectif de rechercher et de proposer des pistes d'adaptation des systèmes d'exploitation face au changement climatique afin d'aider et d'accompagner les agriculteurs
Ce mémoire a été réalisé à la suite d'un stage effectué à la Chambre d'Agriculture de la Loire, dans le cadre de la Licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement". Le stage a porté sur la réalisation d'un état des lieux des exploitations bovines bio dans la Loire. La caractérisation de ces systèmes a montré la difficulté des exploitations à faire face à une période sèche. Une enquête auprès d'agriculteurs bio et de conseillers a ensuite permis de rendre compte des adaptations des systèmes déjà mises en uvre pour faire face aux variations du climat dans la Loire. Ces adaptations concernent le pâturage, les prairies et les céréales pour optimiser au mieux les rendements et sécuriser les stocks. Certaines autres pistes demandent à être approfondies, comme celle des espèces tropicales.
Être fils d'agriculteur et sinstaller hors cadre familial pour changer le système existant
Léo FUZEAU, AuteurPierre Pichard est fils déleveur laitier dans lOrne. Lorsquil avait 17 ans, son père a eu un accident et a dû abandonner sa ferme. Pierre continue alors ses études (Bac STAV et BTS ACSE) et se fait embaucher comme salarié agricole dans une ferme laitière en conversion bio, en 2012. Il découvre lAB et un système de production basé sur lherbe et le pâturage. En 2015, il apprend quune ferme voisine est à reprendre. Même si celle-ci est basée sur un système de production conventionnel qui valorise peu lherbe, avec un parcellaire dégradé, un troupeau laitier dans un état moyen et des bâtiments mal entretenus, il décide de la reprendre. La transmission commence alors par un contrat de parrainage, puis des CDD et un CDI, avant l'installation en décembre 2016. Durant cette période, Pierre était libre de gérer la ferme comme il le souhaitait. Les cédants ont même démarré la conversion en bio en mai 2016 (déclaration PAC), ce qui a permis à Pierre de bénéficier des aides bio dès son installation. Celui-ci a revu la gestion du parcellaire pour avoir accès à 60 ha de pâtures, a réaménagé la ferme et fait des choix stratégiques pour la rendre plus rentable. Après un début difficile durant lhiver 2016/2017, il obtient un EBE de 90 000 en 2018 et un résultat courant de 40 000 . Lannée 2019 devrait être encore meilleure car le lait sera payé 100 % en AB.
Etude des élevages biologiques haut-alpins
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage en alternance à la Chambre d'Agriculture des Hautes-Alpes, dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement". La SAU en bio des Hautes-Alpes est de 27,20 %, soit la plus importante SAU bio départementale de France. Fin 2017, 330 exploitations bio y étaient dénombrées. Une forte dynamique de conversions y est observée, particulièrement dans les filières de production bovine et ovine. Cette étude a consisté à analyser les motivations, les techniques mises en place et les difficultés rencontrées par les agriculteurs en conversion biologique dans ces filières à l'échelle du département des Hautes-Alpes. A terme, l'objectif est de réaliser des guides destinés aux conseillers de la Chambre d'Agriculture du département pour mieux accompagner cette dynamique de conversions. Ce mémoire synthétise les travaux réalisés durant l'année du stage. Parmi les conclusions, l'étude met en avant une transition vers la bio relativement facile à gérer pour les éleveurs concernés, du fait que leurs exploitations avaient déjà, pour la plupart, adopté une conduite d'élevage peu intensive vis-à-vis de leurs troupeaux et de leurs terres. Si la conversion a donc entraîné peu de modifications concernant les pratiques d'élevage, les personnes interrogées se disent, en revanche, plus attentives, depuis leur passage en bio, à la gestion de leurs terres et à l'impact de leurs pratiques sur la biodiversité.
Fermebioscopie : Bio regard sur un parcours riche de sens
Pierre ROBERT, Auteur ; Isabelle ROBERT, AuteurPierre Robert s'est installé en 1987 sur la ferme familiale, dans le Tarn, avec un élevage de canards et de vaches laitières. Son système laitier était alors plutôt intensif, ses vaches ne sortaient pas et leur alimentation était à base d'ensilage de maïs, de tourteau de soja et de foin. A la retraite de ses parents, en 1998, Pierre a arrêté la production de canards et a spécialisé sa ferme en lait (310 000 l de lait par an). Suite à un accident qui lui a valu 6 mois d'arrêt de travail, il a commencé à réfléchir à la façon dont il pourrait faire évoluer son système et au sens qu'il voulait donner à son travail. La crise du lait de 2008 a fini de le convaincre de passer en bio. Après de nombreuses rencontres avec des éleveurs, il a commencé sa conversion en 2013... C'est ce parcours qu'il raconte, avec les premiers semis de prairies multi-espèces, de méteil grain et de luzerne, la sortie de ses vaches au pâturage, mais aussi son état d'esprit qui change petit à petit : "Pendant que l'exploitation s'enrichit en diversité technique, moi, l'exploitant, j'ai découvert une diversité intellectuelle, et ça, c'est le plus important dans un passage en bio !". Pierre parle aussi des aspects techniques et économiques qui ont changé, des frais vétérinaires divisés par 3, par exemple, des heures de travail du sol qui ont considérablement diminué, et de la satisfaction à maîtriser son système et à faire des choix assumés. Aujourd'hui, il travaille en Cuma, s'est investi dans le réseau des Chambres d'Agriculture et dans la vie de son village. Il a très envie de transmettre ses connaissances et envisage l'embauche d'un salarié dans l'idée de transmettre sa ferme.
Fermoscopie GAEC Les Aventuriers : Changer de système, ça se connaît
Vincent BROSSILLON, AuteurSuite à un ras-le-bol global de leur système de production, Jean et François Martineau, éleveurs en bovins lait, ont décidé de se diriger vers un système plus extensif, basé sur le pâturage et de se convertir à lagriculture biologique. Ce changement sest fait rapidement grâce à des visites dexploitations similaires conduites en bio et à de nombreuses formations (huiles essentielles, pâturage, cheptel, etc.). Aujourdhui, ils sont passés de 10 à 50 ares accessibles par vache et de 170 g/l à 60 g/l de concentrés. La production de lait a baissé dun tiers, mais ils ont diminué les concentrés et le lait est mieux valorisé en bio. Jean et François reconnaissent la difficulté technique de ce système pâturant nécessitant de bonnes connaissances agronomiques et sensible aux aléas. Grâce à ce changement, les éleveurs se sentent plus à laise dans leur métier et visent maintenant lautonomie alimentaire, financière et décisionnelle.
Fermoscopie : Linstallation, pas toujours évidente
Cindy SCHRADER, AuteurChristine et Nicolas Roverch se sont installés en 2008 à Pluzunet, dans les Côtes d'Armor. Non issus du milieu agricole, ils ont investi 520 000 dans une ferme de 56 ha et comprenant 40 vaches laitières. Au printemps 2009, suite à la chute du prix du lait à 210 , le couple a tenté dintensifier ses pratiques pour produire plus et ainsi compenser la perte financière. Ils ont alors réalisé que, pour eux, ce nétait pas une solution. En 2010, ils adhèrent au CEDAPA et, petit à petit, revoient leur système : augmentation de lherbe, croisements, groupement des vêlages et, depuis 2018, ils ont entamé une conversion en bio. Christine et Nicolas Roverch sont satisfaits de leur nouveau système et du rythme de vie quil leur permet. Ils partagent beaucoup leur expérience afin de sensibiliser les futurs installés.
Fermoscopie : Un virage à 180 degrés pour la ferme de 130 vaches
Cindy SCHRADER, AuteurAlan Goaziou sest installé en GAEC, en 2014, sur la ferme familiale, en élevage laitier, dans les Côtes dArmor. Il suit dabord les objectifs de son père, allant vers un agrandissement. Ils atteignent ainsi 920 000 L de lait, mais avec des vaches malades et affaiblies. Alan avait auparavant effectué un stage dans une exploitation bio en système pâturant dont le système l'avait convaincu, mais le changement aurait été trop important pour son père. En 2015, son père est atteint dun cancer causé par tous les traitements chimiques : cest lélément déclencheur. Aidé par le Cedapa, Alan transforme le système en passant de 10 ha attribués au pâturage à 100 ha, ce qui entraîne une diminution des maladies chez les vaches. La quantité de travail semble équilibrée entre la mise en place des paddocks et les logettes qui ont moins besoin d'être nettoyées. Économiquement, malgré la baisse de production de lait, lEBE a augmenté de 80 000 , notamment grâce aux coûts alimentaires qui ont diminué de 25 / 1000 L. Une conversion en bio en 18 mois est entamée.
Jai testé : Distribuer la luzerne en vert
Franck MECHEKOUR, AuteurJean-Philippe Guines, en Gaec en Ille-et-Vilaine et en conversion bio, possède un troupeau de 110 vaches laitières à 6 500 kg et 130 ha de SAU, dont 10 ha de maïs ensilé, 15 ha de luzerne, 10 ha de trèfle violet et le reste en prairies. Les vaches sont sorties sur les 42 ha de prairies dès mi-février, période de début des vêlages. À partir de fin juin, le pâturage nest plus suffisant et Jean-Philippe et ses associés sont obligés daffourrager avec deux tiers de luzerne, ce qui représente 800 kg par vache. La part de luzerne qui est fauchée pour de laffouragement en vert revient à 25 /t, en incluant lamortissement du matériel. Sous cette forme, il y a moins de perte, les vaches adorent, la valeur alimentaire et lapport en fibres sont bons. Depuis quatre ans, elle est semée (25 kg/ha) associée avec du trèfle blanc (2 kg/ha) afin déviter le salissement. Le rendement est de 12 à 13 tMs/ha. La luzerne est en place quatre ans, puis une pause de six ans est effectuée avant son retour.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 12
Lucille LUTUN, Auteur ; BIOLAIT, Auteur ; Philippe DESMAISON, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 12 est composée des articles suivants : - Médecines alternatives : Des vaches laitières au naturel ; - Nos vaches et nous - 2 films de Biolait ; - Pâturages caprins : Bien appréhender les surfaces à prévoir ; - Autonomie en élevage bovin bio : Quels leviers ? ; - Séverine et Michel Gabriac - Polyculture-élevage laitier - Moselle ; - Marie Laflotte - Cheffe d'exploitation de la Ferme de la Marchande - Lycée agricole - Moselle.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 13
Niels BIZE, Auteur ; Maëlys BOUTTES, Auteur ; Ika DARNHOFER, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 13 est composée des articles suivants : - Des producteurs bio solidaires face aux difficultés climatiques ; - La conversion à la bio pour améliorer sa situation ; - Phytothérapie : Quel contexte réglementaire en agriculture biologique ? ; - Vulnérabilité et stratégies adoptées par les fermes laitières en conversion ; - Nathalie Delahaye - Bovins lait - Val d'Oise ; - François Borel - Caprin lait et oléiculture - Bouches-du-Rhône ; - Bien-être animal en bio : Faire toujours mieux !
Lettre Filières FNAB - Lait n° 14
GAB 85, Auteur ; Julia SICARD, Auteur ; Danaé GIRARD, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 14 est composée des articles suivants : - Santé animale : Focus sur la méthode OBSALIM® ; - Le pâturage des chèvres sous toutes ses coutures ; - Didier Larnaudie et Alain Beyer - Bovins lait - Aveyron ; - L'agriculture biologique s'engage pour le climat - Tome 2 ; - Note de conjoncture du lait bio en France et en Europe - Premier semestre 2019 ; - Les freins à la conversion en élevage caprin ; - Favoriser l'usage des plantes en élevage ; - Quel foin pour quels objectifs ?
Observatoire de la Bio en Région Grand Est : Chiffres 2018
En 2018, 2 534 fermes étaient engagées en bio en Grand Est, soit 5,6 % du total des exploitations agricoles de la région. Ces fermes conduisaient 148 528 ha en bio ou en conversion, soit 4,9 % de la SAU totale en Grand Est, plaçant la région au 9ème rang des régions de France pour leur SAU en bio. Les chiffres 2018 présentés concernent les 10 départements : Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges, Bas-Rhin, Haut-Rhin. Une entrée par filière permet ensuite de connaître la répartition des différentes productions sur l'ensemble du territoire Grand Est.
Observatoire Régional de l'Agriculture Biologique en Bourgogne-Franche-Comté : Edition 2018 - Données 2017
Pour sa 21ème édition, l'Observatoire Régional présente, pour la première fois, les données de la nouvelle grande région Bourgogne-Franche-Comté, collectées par Interbio Franche-Comté et Bio Bourgogne. Au total, en 2017, 136 890 ha étaient cultivés en bio (soit 5,3 % de la SAU régionale), dont 48 220 ha en conversion ; 2 047 fermes bio étaient dénombrées, dont 247 nouvelles, plaçant la Bourgogne-Franche-Comté au 8ème rang national en nombre d'exploitations bio. L'ensemble des chiffres clés sont présentés et commentés, par filière et par département.
Observatoire Régional de l'Agriculture Biologique en Bourgogne-Franche-Comté : Edition 2019 - Données 2018
Cet Observatoire Régional présente les données sur l'AB de la grande région Bourgogne-Franche-Comté, collectées par Interbio Franche-Comté et Bio Bourgogne. 2018 aura vu samplifier encore le nombre des fermes ainsi que saccroître les surfaces dédiées à l'agriculture biologique : 324 conversions ou installations ont été recensées en 2018, soit + 13,8 %. Les surfaces conduites en agriculture biologique représentent 169 534 hectares (+ 19 %), dont 52 034 hectares en conversion. Bourgogne-Franche-Comté se place au 8ème rang national avec 2 329 fermes biologiques. La polyculture-élevage est lactivité la plus pratiquée par les paysans bio, suivie par la viticulture, lélevage et les grandes cultures. La consommation de produits bio ne cesse par ailleurs daugmenter (+ 15 % en 2018), et l'un des enjeux consiste à faire en sorte que lagriculture locale puisse répondre à cette hausse. L'ensemble des chiffres clés sont présentés et commentés, par filière et par département.
"Le passage au bio a sauvé mon exploitation"
Bernard GRIFFOUL, AuteurNicolas Roybin, éleveur en Isère, a réussi sa conversion, alors quavant de passer en bio, son exploitation rencontrait de fortes difficultés avec la crise du lait en 2015. Le calcul était ambitieux : profiter de ses atouts (un système avec des atouts pour lAB, un troupeau à haut potentiel génétique, des robots de traite et dalimentation...) pour passer en AB en mettant en place un système plus cohérent, réintégrant le pâturage, mais tout aussi productif quavant car le but était aussi de racheter, sur une courte période, les parts sociétales de ses deux anciens associés, devenus salariés aujourdhui. Dès la première année de conversion, en 2016, le système a montré un bénéfice important qui sest confirmé en 2017 et 2018. Le système a été revu pour intégrer le pâturage mais aussi pour produire toute lalimentation nécessaire. Aujourdhui, lexploitation compte 85 vaches laitières (essentiellement des Montbéliardes) à 9300 l par an avec une autonomie alimentaire totale, grâce à une SAU de 385, ha dont 54 de maïs, 25 de soja, 17 de méteil, 30 de blé, 5 davoine, 10 de féverole, 4 de colza, 50 de luzerne et mélanges luzerniers, 102 ha de prairies temporaires (surtout des multi-espèces) et 59 de prairies permanentes. Cet éleveur fait particulièrement attention à ses rotations et à ses rations, et il cherche à éviter le salissement et à optimiser les stocks. Concernant les rations, il fait appel à un service de conseil qui vient quatre fois par an calculer les rations en fonction notamment des récoltes. Le fait de compter 4 UMO sur lexploitation, ainsi que des robots de traite et dalimentation, sécurise le système : plus de souplesse, plus daptitude à gérer les urgences... Avec la baisse des annuités prévue à partir de 2024 et le départ à la retraite de collaborateurs, ce producteur envisage à terme de réduire la production, nétant plus contraint par des coûts fixes élevés.
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Un changement qui booste"
Ce témoignage fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB » qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Roland Vidal, éleveur de vaches laitières, à Le Vibal, en Aveyron, témoigne de sa conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi a-t-il fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peut-il déjà donner début 2019 ?
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Cultiver l'être"
Ce témoignage fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB » sur les motivations et les stratégies de conversion à l'AB d'éleveurs en bovins lait. Didier Larnaudie et Alain Beyer (GAEC des Fontanelles), éleveurs de vaches laitières à Comps-La-Grand-Ville, en Aveyron, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ? La ferme compte 62 ha, avec une production principale en vaches laitières et une vingtaine de vaches allaitantes. La surface en maïs a été réduite au profit de l'herbe. Les agriculteurs se disent aujourd'hui totalement convaincus par leur choix de se convertir à l'AB.
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Cultiver loptimisme"
Ce témoignage fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB » sur les motivations et les stratégies de conversion à l'AB d'éleveurs en bovins lait. Éleveurs de vaches laitières en Ille-et-Vilaine au GAEC La Ferme de la Craupinière, Edith et Pascal Capèle témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ?
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Libres et sereins"
Cette vidéo fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB », qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Marie et Erwan Henry (EARL du Menez Bre), éleveurs de vaches laitières à Louargat, en Côtes dArmor, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique, commencée en 2014. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils donner début 2019 ?
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "On nest pas des numéros"
Cette vidéo fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB », qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Céline et Martial Béasse (EARL Béasse), éleveurs de vaches laitières à Le Pertre, en Ille-et-Vilaine, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ?
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Que du positif"
Cette vidéo fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB », qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Emmanuel Vernhet et Vincent Grès, GAEC des Tinarole, éleveurs de vaches laitières à Anglars-Saint-Félix, en Aveyron, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ?
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Renaissance"
Ce témoignage fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB » qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Nadia et Patrice Hamoniaux (GAEC Hamoniaux), éleveurs de vaches laitières à Créhen, dans les Côtes dArmor, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ?
Préparer ensemble un avenir vivable !
Céline MEFFE, AuteurFrédéric sest installé dans une ferme laitière en 1994, à lEst de Limoges. Il a été rejoint par sa femme, Véronique, dabord en tant que conjointe collaboratrice, puis, en 2003, en tant quassociée. Leur ferme était alors conduite de manière intensive, avec peu dautonomie et beaucoup dachats extérieurs. En 2009, elle est fragilisée par la crise laitière. En 2010, le couple rebondit grâce à la création dun atelier de transformation initié par Véronique. Lorsque cette dernière a suivi des formations au CFPPA dAurillac pour monter la fromagerie, elle a rencontré des éleveurs heureux sur des petites fermes et a ensuite convaincu Frédéric de changer de système. La vente de certaines de leurs vaches leur a permis de financer latelier de transformation. Pour travailler sur leur autonomie, ils ont été accompagnés par le CIVAM de la Corrèze. En 2013, ils ont entamé une conversion en AB, sans assurance dêtre collectés en bio. Biolait a ouvert finalement une collecte dans le Limousin et la ferme lui livre son lait depuis 2015. Pour préparer la transmission du GAEC à moyen terme, le couple va sassocier avec Thibault (leur fils), Pauline (leur fille) et Julien (le compagnon de leur fille).
Réduire la voilure pour travailler moins ?
Morgane COULOMBEL, AuteurDans les Côtes-dArmor, Amaury Lechien sest installé en 2009, à la retraite de son père, sur lexploitation familiale avec pour objectif de réduire les charges de lexploitation. Auparavant, lexploitation était composée de 44 ha (20 ha de prairies, 12 ha de céréales et 12 ha de maïs) et 30 vaches laitières (200 000 L de lait). Amaury a investi pour racheter le cheptel et le matériel agricole. La ferme a depuis évolué, la surface en prairies a doublé, une conversion en bio a été entamée en mai 2018 et Amaury envisage de réduire le troupeau à 25 vaches. Il a aussi organisé les vêlages afin de ne pas avoir à élever de veaux en hiver, ce qui simplifie le travail. Pour réduire son temps de travail (40 à 45 heures / semaine actuellement), Amaury délègue beaucoup de travaux à une entreprise de travaux agricoles et effectue des monotraites à loccasion, notamment le dimanche. Amaury prend 10 à 15 jours de vacances par an, mais déplore tout de même la difficulté à se faire remplacer.
Vous avez dit vêlages 24 mois en Normande ?
Cindy SCHRADER, AuteurIl y a cinq ans, Stéphane Hirrien a repris la ferme familiale laitière dans le Finistère et, depuis septembre 2018, il a entamé une conversion bio. A son installation, il a augmenté laccessibilité au pâturage grâce à des échanges de parcelles et des achats de terres. Il a également effectué de nombreux investissements pour diminuer lastreinte et améliorer les conditions de travail. Son troupeau est passé de 60 à 100 vaches laitières. Pour augmenter ce nombre, il a inséminé plus tôt ses génisses Normandes : en les soignant particulièrement les huit premiers mois, Stéphane Hirrien arrive à les faire vêler à 24 mois (larticle détaille plus amplement la conduite de ses génisses durant leurs 14 premiers mois). Avec le passage au bio, il va diminuer son troupeau à 95 VL avec un objectif de renouvellement de 25 %.
"Lautonomie protéique, cest un ensemble de détails"
Véronique BARGAIN, AuteurDepuis dix ans, en Loire-Atlantique, le GAEC Ste Catherine en vaches laitières et en conversion bio a actionné plusieurs leviers pour améliorer son autonomie alimentaire, et notamment protéique : - culture de luzerne, avec semis de méteil dans la luzerne pour sécuriser la première coupe (il empêche le salissement de la luzerne) ; - mise en place de différentes prairies multi-espèces (prairies de chicorée, plantain et trèfle violet, résistantes à la sécheresse ; prairies à base de ray-grass anglais, fétuque, fléole, trèfle blanc, trèfle squarozum et trèfle incarnat pour les parcelles plus éloignées) ; - développement de méteils différents selon quils sont destinés à une récolte grains ou fourrages ; - une bonne gestion de lherbe qui reste le point central pour une autonomie protéique (pâturage dynamique : pâturage dun are/vache/jour sur les parcelles accessibles pour avoir toujours une herbe appétente et de qualité, fil avant et fil arrière pour les prairies plus éloignées avec un cycle de 2 ou 3 jours de pâturage et coupes précoces pour assurer une bonne valeur alimentaire).
Bio portrait : Samuel Mignot, adhérent département 10
Alain GRASTEAU, AuteurSamuel Mignot est éleveur laitier bio à Saint-Léger-sous-Brienne (10), petite commune située dans le Parc naturel régional de la Forêt d'Orient, à environ 200 km au sud-est de Paris. L'environnement de la ferme de Samuel est constitué de forêts et de 5 000 ha de lacs réservoirs et de lacs artificiels. Les terres n'y sont pas naturellement adaptées à l'herbe, le site étant sur les grèves, avec des sols drainants, mais très séchants l'été. C'est en 2016 qu'il a converti son exploitation en bio (conversion non simultanée). 25 ha de prairies sont implantés, avec la possibilité d'irriguer grâce à l'obtention d'un petit quota d'eau. Samuel raconte son parcours, les évolutions de sa ferme, et partage ses attentes vis-à-vis de Biolait, qui collecte son lait depuis décembre 2017.
Les bio pratiquent en Pays de la Loire : Portraits de fermes bio 2018 : 14 témoignages sur la transition agricole et climatique
14 producteurs.trices des Pays de la Loire témoignent sur leurs pratiques de transition vers lagriculture biologique. Dans diverses productions (bovins, volailles, viticulture, maraîchage, PPAM, céréales), ils/elles présentent leurs systèmes, basés sur la recherche dautonomie et déconomie des intrants. Un focus particulier est réalisé sur lenjeu climatique pour questionner la bio sur sa capacité à atténuer les émissions des gaz à effet de serre.
Caractérisation des facteurs de résilience des élevages laitiers biologiques
A. PERRIN, Auteur ; Alexandre BANCAREL, Auteur ; Guillaume MARTIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2018Dans un contexte agricole de plus en plus incertain et changeant, la question de la résilience des exploitations laitières biologiques aux aléas climatiques, économiques... mérite dêtre posée. Lobjectif de cette étude conduite dans le cadre du projet CasDar Résilait (présentée lors des Rencontres Recherches Ruminants 2018) était de caractériser les facteurs de résilience de ces exploitations. Pour cela, une enquête a été conduite dans 151 exploitations biologiques bovines, ovines ou caprines réparties dans cinq régions françaises. La première partie de lenquête avait pour objectif danalyser la perception, par les éleveurs, de la résilience et de ses facteurs favorables. Différents facteurs possibles ont ainsi été mis en évidence, comme la conversion à lAB, la diversification ou la cohérence globale du projet dexploitation (adaptation des objectifs aux moyens de production et du niveau dintensification au potentiel des ressources disponibles). La seconde partie de lenquête avait pour objectif danalyser le maintien des exploitations dans un état satisfaisant pour les éleveurs au cours du temps, et de lexpliquer par un ensemble de variables de structure dexploitation (SAU, main duvre, taille du cheptel...) et de pratiques (assolement, travail du sol, alimentation des animaux...). Les résultats montrent que les pratiques orientées vers la mise en place de systèmes plus herbagers (en augmentant la part de prairies dans la SAU, en avançant la date de mise à lherbe ou en pratiquant le plus longtemps possible le pâturage exclusif) améliorent en partie la résilience des systèmes bovins biologiques. Dans les systèmes ovins et caprins, la construction de la résilience semble davantage passer par lamélioration de la productivité individuelle des animaux.
Comment les éleveurs laitiers normands sadaptent aux fluctuations ?
Cédric GARNIER, Auteur ; Florine GERVAIS, Auteur ; Laurence FOS, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2018La question de la résilience des élevages bovins lait est dimportance dans un contexte daléas économiques et météorologiques forts. Mais les exploitations ne sont pas impactées toutes de la même manière, comme le montrent des résultats issus du suivi de fermes normandes. Dans létude présentée ici, il a été fait le choix didentifier les fermes les plus résilientes en sappuyant sur le niveau de rémunération moyen sur 7 années par unité de main duvre exploitant. Sur les systèmes bovins normands, en sappuyant sur ce critère, on note des écarts parfois très importants pour un même type de système. On observe, sur les systèmes les plus résilients, divers points communs : une productivité de la main duvre globalement plus élevée, tout comme les performances techniques. Lautonomie est aussi un atout au moins pour les systèmes spécialisés ou mixtes lait-viande. Mais, au-delà de ces éléments, il y a diverses voies explorées par les éleveurs les plus résilients. Cest ce que montrent trois témoignages dagriculteurs, un en AOP Normande, un en cours de conversion bio et un troisième en AB depuis 15 ans. Le premier a fait le choix de rester dans lAOP en intégrant plus de vaches normandes dans le troupeau pour respecter lévolution du cahier des charges. Le second sappuie sur la diversification, un suivi technique poussé et des investissements raisonnés. Le dernier, en AB, maximise le pâturage avec une conduite en 2 lots.
Conversion des fermes laitières : Les stratégies pour faire face aux contraintes
Niels BIZE, AuteurPrésentant la seconde partie des résultats dune étude menée en Bretagne sur la vulnérabilité et les trajectoires de conversion en bovins lait (voir numéro de décembre 2017), cet article se focalise sur les apports dune enquête menée en 2016 auprès de 14 fermes en situation de contraintes au moment de leur conversion. Deux contraintes ont été prises en compte : des résultats économiques insuffisants en conventionnel selon léleveur (11 fermes) et un parcellaire accessible limité (8 fermes). Dans ce dernier cas, trois stratégies ont été identifiées avec des ressentis divers : i) changer la race pour pâturer plus loin, ressenti comme renforçant la cohérence entre pratiques et vision de lAB ; ii) affourager en vert, synonyme dastreinte renforcée et daugmentation du travail au quotidien ; ou iii) échanger du parcellaire, mais avec ici une forte difficulté pour léleveur dêtre vraiment décisionnaire. Face à la contrainte économique, lenquête a montré deux profils déleveurs : un profil plus « attentiste », la solution étant attendue via la plus-value bio à venir après la période de conversion, un profil plus « pro-actif » dans lequel, dès la phase de conversion, léleveur met en place des solutions avec souvent une amélioration du volet économique dès la conversion. Au-delà de ces diverses stratégies, cette étude souligne la plus-value observée en cas de désintensification et dorientation renforcée vers lherbe pâturée. Cette étude montre aussi limportance du ressenti des éleveurs, à prendre en compte pour comprendre et accompagner au mieux leurs projets.
La conversion vers l'agriculture biologique des élevages bovins laitiers réduit leur vulnérabilité une étude de cas en Aveyron centrée sur la perception des éleveurs
M. BOUTTES, Auteur ; Alexandre BANCAREL, Auteur ; Guillaume MARTIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2018En Europe, les agriculteurs se convertissent de plus en plus à lagriculture biologique. La conversion est une période incertaine impliquant de multiples changements visant à se conformer au cahier des charges AB, sans que les produits soient payés au prix AB. Cela soulève la question de la vulnérabilité des exploitations lors de leur conversion, cest-à-dire leur capacité à faire face, à sadapter ou à se remettre des effets de changements internes et daléas externes. Le niveau de satisfaction des agriculteurs joue sur cette vulnérabilité, car la satisfaction facilite la mise en uvre du changement et place les agriculteurs dans des dispositions propices au développement de leurs capacités dadaptation. Lobjectif de cette étude, réalisée par l'INRA (UMR AGIR), l'Apaba et la Chambre d'Agriculture de l'Aveyron, était dexplorer si, et comment, des éleveurs laitiers pouvaient améliorer leur satisfaction et réduire la vulnérabilité de leur exploitation lors de la conversion en AB. Pour cela, 19 exploitations bovin lait situées en Aveyron ont été suivies de 2016 (leur dernière année conventionnelle) à 2018. Lévolution de leur satisfaction a été caractérisée, ainsi que les stratégies dadaptation mises en uvre, afin de tenter de les relier par des analyses statistiques. Les résultats montrent que les éleveurs sont globalement satisfaits à lissue de leur conversion AB et que la vulnérabilité de leur exploitation a diminué. Toutes les stratégies dadaptation observées vont vers des systèmes davantage basés sur le pâturage et sur une réduction dintensification, des sols (chargement, etc.) et du troupeau (complémentation, etc.). En mettant en évidence la forte réduction de vulnérabilité perçue par les agriculteurs suite à la conversion AB, les résultats obtenus contrastent fortement avec les études précédentes qui mettaient surtout en avant les risques dune telle conversion. Cette synthèse a été rédigée et présentée dans le cadre des Rencontres Recherches Ruminants 2018.
En direct de lInao : Conversion en élevage : cela se mérite !
Serge JACQUET, Auteur ; Olivier CATROU, AuteurSi la vague des conversions en élevage ne satténue pas, la période de conversion en elle-même nen est pas moins complexe. Sachant que léleveur, durant cette phase de transition, ne pourra pas valoriser le fruit de son travail au prix bio, le choix de la modalité de conversion est crucial. Dans le cas dune conversion progressive en polyculture élevage, la conversion des animaux ne démarre quaprès la fin de la première année de conversion des terres et a une durée qui peut sétendre de 6 semaines (volailles destinées à la production dufs) à 12 mois (bovins et équidés destinés à la production de viande et au moins les ¾ de leur vie en conversion). En conversion simultanée, les animaux deviennent bio au bout de 24 mois, sous condition quils soient nourris en majorité avec des produits de lexploitation. Larticle décrit la réglementation spécifique à lintroduction de volailles dans une unité biologique et de mammifères dans une exploitation bio aux fins de reproduction.
Dossier : Lait : Réussir le passage en bio
Vincent GUYOT, AuteurDans un contexte de production de lait de vache bio croissante, ce dossier revient sur les grands points à avoir en tête pour réussir sa conversion en AB. Il est notamment essentiel de réfléchir à son autonomie, le but étant dadapter sa production au potentiel de son système. Cest ce que montre le témoignage de Jacky Savin (Ille-et-Vilaine), qui nest passé en bio quaprès avoir mis en place un système basé sur le pâturage. Aujourdhui, il n'achète aucun concentré. Autre point important : anticiper le cahier des charges bio, aussi bien au niveau logement, alimentation que traitements vétérinaires. Il est important de démarrer avec un troupeau sain. La modalité de conversion est aussi à réfléchir au cas par cas : convertir simultanément les terres et le troupeau sur deux ans est la première option ; la seconde étant de convertir en premier les terres sur deux ans et, après un an de conversion, il est possible dengager le troupeau sur six mois. Enfin, il est important de reprendre la main sur la valorisation de son lait à loccasion de la conversion. Il faut sinformer, avant cette dernière, sur la filière et les possibilités quelle permet sur son secteur. Si léleveur peut ainsi sinformer auprès des laiteries, il peut aussi sadresser à des organisations de producteurs (OP). Ainsi, en France, en production de lait bio, il existe deux OP commerciales (le producteur transfère la propriété de son lait à lOP qui commercialise) et deux OP de mandat (pas de transfert de propriété, mais lorganisation a mandat pour négocier auprès des laiteries).
Dossier : Région
Ludivine MIGNOT, Auteur ; Céline MEFFE, AuteurCette rubrique présente quatre focus mettant à l'honneur des exploitations laitières collectées par Biolait : - Une nouvelle collecte pyrénéenne ; Depuis le 1er novembre 2018, grâce à une dynamique relancée ces toutes dernières années, une vingtaine de fermes adhérentes de Biolait sont désormais collectées dans les Pyrénées-Atlantiques ; - Du rêve à la réalité ; Près de Pau, en pays béarnais, Maryse et Jean-André Biscar, éleveurs en bio depuis 2004, ont développé leur activité essentiellement grâce à la transformation à la ferme, et s'apprêtent désormais à livrer à Biolait ; - Le bonheur est dans le Gers ! ; C'est près de Mirande (32) que Jean, Michel et Clément Nedellec élèvent 100 Jersiaises et produisent 3 500 litres de lait bio ; - Ongi Etorri Biolait ! ; A Saint-Jean le Vieux, au Pays Basque, Vincent Etchebarne explique son parcours d'installation. Il a démarré sa conversion en 2010 par conviction ; à partir de 2014, il a uvré pour que la collecte Biolait arrive jusque dans sa zone. C'est chose faite, avec l'arrivée du camion tant espéré le 1er janvier 2016.
Dossier : Zéro Antibio : Comment font-ils ?
Alain GRASTEAU, Auteur ; Jean SICOT, Auteur ; Barbara DE BRUIN, Auteur ; ET AL., AuteurDes méthodes alternatives, mises en uvre par des éleveurs laitiers bio depuis des années, montrent le chemin vers le Zéro Antibio. Certains éleveurs sont même très en avance dans ce domaine. Ce dossier, qui fait également un point sur la législation, présente des témoignages d'éleveurs et des exemples concrets d'alternatives aux antibiotiques, y compris pour passer l'étape difficile du tarissement : - SCEA ZINS (51), Zéro Antibio depuis 2014 ; - Prévention et médecines douces pour atteindre le Zéro Antibio (Véronique Le Bars, 22) ; - Les antibiotiques, ça n'est pas automatique (André Vermande, 15) ; - Tarissement sans antibiotique via la méthode Organic Valley (Rodolphe et Isabelle Doineau, 53) ; - Le sans antibiotiques, un cheminement logique devenu une conviction (GAEC Vachement Bio, 80) ; - Améliorer l'ensemble du système pour éviter le recours aux traitements (GAEC Lusanbio, 44) ; - Maintenir l'équilibre (Véronique et Michel Chevalley, 88) ; - Du changement d'alimentation au changement des pratiques de soin (GAEC Romé, 54) ; - La Ferme des Aza Lait, 15 ans d'homéopathie au quotidien (Mireille et Benoît Nys, 12) ; - Adapter son système de production pour se passer des antibiotiques (Ferme des Ptits Bio, 42) ; - L'antibiorésistance : Focus sur le phénomène et adoption dun nouveau règlement européen ; - La priorité à la prévention et aux soins alternatifs ; - Les antibiotiques, on en est où ? ; - Antibio : Point de vue des États-Unis.
Évolution des exploitations depuis la conversion
Un groupe de 6 à 8 fermes bio spécialisées en production laitière bovine, localisées dans lAveyron et dans le Lot, ont été enquêtées en 2014 juste après avoir terminé leur conversion. Pour analyser leurs évolutions, elles ont été réinterrogées en 2018. La comparaison de ces deux années montre globalement : - une augmentation de la part des prairies dans lassolement (de 71 à 77% de la SAU) et du méteil céréalier (de 6 à 12%) ; - des coûts de mécanisation et alimentaires stables (respectivement en 2018 de 163 et 117 par 1000L vendus) ; - pas dévolution notable sur la quantité de lait vendu par vache (5565 L/VL en 2018). Concernant lévolution de la situation économique, les fermes ayant une part de maïs dominant dans la SFP (>10%) ont vu leur EBE baisser entre 2014 et 2018, contrairement aux exploitations en système herbager dont lEBE a augmenté.
Evolution de la vulnérabilité des élevages laitiers permise par leur conversion à l'agriculture biologique
Dans une situation de forte vulnérabilité induite par les crises laitières de 2009 et 2014-2016, de nombreux éleveurs laitiers se convertissent à lAB qui semble une alternative prometteuse. Mais la conversion à lAB est une période de changement de pratiques agricoles, d'interlocuteurs de conseil, etc., source dincertitudes sans valorisation immédiate du lait au prix du lait AB avant 1 an ½ à 2 ans. Ce choix de conversion pose la question de la vulnérabilité des exploitations laitières, cest-à-dire de leur capacité à faire face, à sadapter ou à se remettre des effets de divers aléas avant, pendant et à lissue de la conversion à lAB. Cette thèse visait à évaluer si la conversion à lAB est un moyen de réduire la vulnérabilité des exploitations laitières. Pour ce faire, lauteure sest appuyée sur trois dispositifs de suivis déleveurs laitiers à différents moments de leur conversion à lAB. Au plan de la production de connaissances, ce travail montre que la conversion à lAB peut être un levier important pour la réduction de la vulnérabilité des exploitations agricoles à condition de sorienter vers un système à dominante herbagère. Au plan méthodologique, la principale originalité de ce travail réside dans le développement dune méthode dévaluation intégrée et dynamique de la vulnérabilité.
La Ferme d'Esclaye, près de Beauraing : Une longue tradition laitière au coeur de la Calestienne
Francis GIOT, AuteurEn 2008, après des études en agronomie, Marc-André Henin a repris la ferme familiale en vaches laitières (entre la Famenne et l'Ardenne, en Belgique), transmise de père en fils depuis 4 générations. La visite de la Ferme d'Esclaye a permis de comprendre comment, malgré une absence de tradition du bio dans la famille, Marc-André et son père se sont tournés vers ce mode de production. A la crise du lait, toute la famille s'est intéressée à la bio, se renseignant, rencontrant des agriculteurs bio, se formant, etc. Aujourd'hui, Marc-André a modernisé la ferme familiale. Il la voit comme une petite entreprise. Il peut y travailler soixante heures dans la semaine, parce qu'il est passionné par son travail et ne s'ennuie pas, mais il peut aussi décider de décrocher de temps en temps pour quelques jours, pour éviter la pénibilité tant redoutée. Il souhaite accroître la cohérence de son exploitation, du point de vue énergétique notamment, et pour une meilleure gestion de la biomasse, et s'intéresse sérieusement à l'abattage à la ferme.
Fermebioscopie : La ferme des Petitpas, un système économe, simplifié au fil des années
Isabelle PETITPAS, Auteur ; Didier PETITPAS, AuteurIsabelle et Didier Petitpas sont éleveurs laitiers, en bio depuis 2012. Avant cette date, depuis leur installation en 1995 sur leur ferme de Marcillé-Raoul (35), ils étaient en système conventionnel intensif, avec un élevage de 210 porcs et un quota de 313 000 l de lait. Dès leur installation, ils ont ressemé des prairies en RGA TB et se sont rapprochés du CIVAM 35 pour améliorer leurs pratiques liées à l'herbe. En 2001, ils ont arrêté les porcs, planté des haies et arrêté les traitements sur les cultures. Ils souhaitaient alors pouvoir continuer à faire du lait à l'herbe en conventionnel. Finalement, c'est en 2008-2009 qu'ils ont franchi le pas du bio, avec Jean-Yves Guemin, un éleveur voisin adhérent de l'ADAGE (Agriculture Durable par l'Autonomie, la Gestion et l'Environnement). L'adhésion à l'ADAGE s'est révélée d'un précieux soutien dans la décision, et une source de reconnaissance. En bio depuis 2012, le cheminement d'Isabelle et Didier continue aujourdhui, avec une réflexion qui les a conduits depuis à arrêter le maïs et à simplifier leur système, étape par étape. Ils décrivent leur système, actuellement tout herbe, l'organisation du travail sur la ferme, qui leur permet de dégager du temps libre, et les actions qu'ils mènent avec l'ADAGE dont, par exemple, la mise en place d'un diagnostic de durabilité économique, sociale et environnementale.
Fermebioscopie : Irriguer ses prairies pour maximiser le pâturage
Léo FUZEAU, AuteurCréée en 2001 dans la Sarthe, l'EARL du Logis a atteint progressivement les 56 ha et produit actuellement 440 000 litres de lait, livrés à Biolait depuis novembre 2017 (fin de la conversion en bio). C'est en 2013 que, suite à des difficultés économiques sur la ferme, les éleveurs, Marie-Yvonne et Frédéric Lethuillier, ont décidé de se tourner vers un système plus herbager. Ils ont pour cela bénéficié de l'aide de Solidarité Paysan 72 et du CIVAM AD 72, dans le cadre du projet RADITS (Recours pour les Agriculteurs en DIfficulté par la Transmission Solidaire). Ils ont pu échanger sur leurs pratiques avec un groupe d'éleveurs, et évoluer vers un système herbager économe en intrants, avec un objectif d'autonomie alimentaire et de rentabilité. Aujourd'hui, afin d'optimiser ce nouveau système herbager, les éleveurs ont décidé de profiter de leur système d'irrigation pour arroser leurs prairies et ainsi produire un maximum d'herbe toute l'année. L'article relate l'histoire de l'exploitation et les implications à chaque étape de son évolution.
Fermebioscopie : Un système simple, optimiste et créateur d'emploi
Adrien LECHARTIER, AuteurAdrien Lechartier a repris la ferme familiale, située à quelques kilomètres du Mont Saint-Michel (50), en 2003 : 32 ha d'un seul tenant et un quota de 287 000 l. La ferme était alors conduite en conventionnel en système maïs-soja et très intensive. Il est passé en bio en 2013. Aujourd'hui, sur ces terres fertiles et arrosées, le potentiel agronomique est optimisé par une conduite en bio réfléchie. Les vaches pâturent toute l'année. En 2016, il crée avec Olivier, éleveur installé à 2 km de sa ferme, la SAS Pivette et Pilorette qui transforme 20 000 litres de lait bio par ferme en yaourts, crèmes dessert, riz au lait, qui sont vendus en magasins et en restauration collective. L'objectif d'Adrien à court terme est d'embaucher un salarié sur sa ferme pour se libérer du temps.
Fermoscopie : Laccessibilité, clé du succès des systèmes herbagers
Alexis BILLIEN, AuteurChristophe Gendron, à Lalleu (Ille-et-Vilaine), s'est installé en vaches laitières en 2011 sur la ferme de ses parents. Il s'est tourné, en 2013, vers un système pâturant et bio, grâce à des opportunités foncières (reprise d'une partie des terres dun agriculteur voisin qui était en AB et dont la condition de reprise était de rester en bio) et grâce à des dispositifs financiers territoriaux qui lui ont permis de construire un boviduc sans lequel un système pâturant aurait été plus difficile à mettre en place (investissement de 32 000 HT, dont 10 500 pris en charge par le Plan de Compétitivité et dAdaptation des Exploitations Agricoles). Ces opportunités lui ont permis de mettre en place ce ce boviduc conduisant à un meilleur confort de travail.
Invitation à la ferme : Un réseau de transformateurs fermiers en plein essor
Véronique BARGAIN, AuteurA travers le réseau Invitation à la ferme, créé en 2015, 27 fermes laitières, en agriculture biologique ou en conversion, en bovins, ovins et caprins, mutualisent leurs moyens pour valoriser leurs produits transformés à la ferme en yaourts, fromages, desserts, etc. Elles bénéficient ainsi d'un accompagnement concernant le marché, le marketing, la transformation et le suivi technique du troupeau. Les produits laitiers sont transformés et conditionnés sur ces différentes fermes selon des recettes communes, puis sont vendus en GMS, en restauration collective, en circuits courts ou directement à la ferme. Pour les éleveurs qui témoignent dans cet article, cette organisation en réseau a permis d'améliorer leurs conditions de travail, voire même de franchir le pas de la transformation ou de la vente en direct.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 10
Sandrine MALZIEU, Auteur ; Amandine CLEMENT, Auteur ; Charlotte DUMAS, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 10 est composée des articles suivants : - Autonomie protéique : Des mélanges hautement protéagineux au toastage, état des lieux des avancées sur les fermes ; - Évolution des systèmes d'élevages laitiers suite à une conversion à la bio ; - Une filière pour valoriser ses réformes laitières ; - L'élevage des génisses laitières sous la mère pendant 9 mois ; - Recueil "Pratiques favorables au climat - Tour de France des paysans bio engagés".
Lettre Filières FNAB - Lait n° 11
Raphaël DELVA, Auteur ; BIO EN GRAND EST, Auteur ; LETTRE FILIÈRES FNAB - LAIT, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 11 est composée des articles suivants : - L'alimentation à l'herbe, un défi technique pour la ferme du Rivetin et ses 120 vaches ; - Concilier robot de traite et pâturage au GAEC de Rosen ; - Thierry Remy - Bovins lait et viande - Haute-Marne ; - Favoriser l'échange de fourrages bio ; - Vanessa Masto - Caprin - Alpes de Haute-Provence ; - "Élever des chèvres bio", le guide de la CAB ; - La Terre est Notre Métier - Le salon des professionnels de la bio.
Modéliser les changements mineurs et majeurs d'individus en interactions : Application à la conversion à l'agriculture biologique
Cette thèse en informatique s'intéresse aux dynamiques de changement en agriculture, plus précisément aux modes d'adaptation des agriculteurs dans un contexte incertain, face à des bouleversements climatiques, socio-économiques et sociétaux de plus en plus fréquents et intenses. L'auteure propose un modèle individu-centré de l'adaptation des agriculteurs, qui intègre les changements mineurs et majeurs, en se focalisant sur la dimension psycho-sociale de ces changements. Le modèle est appliqué à la question de la conversion à l'AB des éleveurs laitiers français.
« Notre site a été construit au centre du parcellaire »
Franck MECHEKOUR, AuteurLe GAEC des Collines et Prairies en Ille-et-Vilaine repose sur le pâturage. Avec son troupeau de 90 vaches laitières conduit en AB et ses 110 ha de SAU, il est quasiment autonome (92 % dautonomie fourragère). Jean-Yves Lerétif a fait le choix, dès les années 2000, dun système très pâturant. En intégrant un groupe herbe animé par la Chambre dAgriculture, il s'est rend compte que sa production par vache était supérieure à la moyenne, mais quil nétait pas efficace économiquement. Depuis, il cherche à produire un maximum de lait avec de lherbe pâturée. En 2016, son fils Étienne sinstalle et lexploitation se convertit au bio. La recherche dautonomie monte alors dun cran. En même temps, une opportunité de reprendre 30 ha accolés à 10 ha de lexploitation se présente. Elle permettrait dobtenir 40 ha accessibles aux vaches (50 ares/vache) mais il faudrait reconstruire un nouveau site à deux kilomètres de lancien. Les deux associés optent pour cette solution et investissent 522 000 pour construire le nouveau site, dont 50 000 de subvention PCAE. En 2017, le troupeau est 100 % au pâturage davril à mi-juillet, avec un complément quotidiennement de 1 à 2 kg densilage de maïs épis ou de céréales. Lorsque les vaches ne pâturent pas, lensilage de maïs ou dherbe ainsi que lenrubannage complètent la ration. La première année de conversion sest soldée par une baisse du niveau de production denviron 600 L/vache. En 2018, les conditions difficiles du printemps ont bouleversé leur plan : ils nont pas pu débrayer certaines parcelles pour la fauche. Toutefois, ces deux associés restent confiants sur la viabilité de leur système pâturant une fois ces années de transition effectuées.
Observatoire régional de l'agriculture biologique des Pays de la Loire - Données 2016
En 2016, 2536 exploitations en bio ou en conversion ont été identifiées en Pays de la Loire (345 nouvelles conversions), portant la SAU en bio à 7,2 %. Ce document présente un panorama de lAB en Pays de la Loire : - Les chiffres clés de l'agriculture biologique en Pays de la Loire ; - Les exploitations ; - Les installations et les conversions ; - La main-d'uvre ; - Les surfaces ; - Les grandes cultures ; - La viticulture ; - Les fruits et les légumes ; - Les PPAM et les semences ; - Les surfaces fourragères ; - La production de bovins viande ; - La production de bovins lait ; - La production de volailles de chair ; - La production d'ufs ; - La production porcine ; - La production ovine ; - Les évolutions marquantes entre 2009 et 2016.
Paroles de jeune : Un GAEC au féminin avec Pauline et Éliane
Véronique GRUBER, AuteurOriginaire de Peyrusse à Aubazat en Haute-Loire, Pauline Brugeyroux, 21 ans, s'est installée en élevage laitier en avril 2018, sur le GAEC Béfira, à Couteuges (43). Elle s'est associée avec Éliane Besson, 57 ans, qui souhaitait continuer d'exercer son métier malgré le départ à la retraite de son mari. Depuis mai 2018, le GAEC s'est engagé dans une phase de conversion à l'agriculture biologique. Le cheptel se compose de 45 vaches laitières Prim'Holstein et d'une vingtaine de génisses, avec un objectif de 300 000 litres de lait bio. Pauline et Éliane exploitent 20 ha de céréales (pois-triticale et pois-blé), 10 ha de luzerne pure, 8 de maïs et 15 de prairies temporaires et permanentes. Les deux éleveuses sont fières de représenter un GAEC féminin porteur de projets et pleinement réaliste. Pauline est actuellement en apprentissage auprès d'un inséminateur pour pouvoir prendre en charge elle-même l'insémination de ses animaux. Pour l'instant, elle nourrit une grande confiance dans l'avenir du GAEC, même si elle doit d'ores et déjà penser au futur départ à la retraite dÉliane, dans 5 ans.
Paroles de jeune : Laurine Rousset
Suzanne MARION, AuteurLaurine Rousset est éleveuse laitière en Haute-Loire, en AB depuis novembre 2017. En GAEC avec sa mère, elle élève une quarantaine de vaches sur 80 ha, dont 20 ha en maïs et blé et le reste en herbe. A 28 ans, elle a déjà derrière elle un parcours bien rempli. Après l'obtention d'une licence en agronomie, elle a parcouru la France pour faire passer le certiphyto à des personnels d'entreprises avec le CFPPA de Bonnefont (43), avant de devenir enseignante en biologie, phytotechnie et zootechnie. Son installation est venue combler un souhait de longue date. Elle pourra commercialiser son lait en bio en novembre 2019. Avec l'aide des conseillères bio de la Chambre d'Agriculture, elle revoit tout l'assolement de son exploitation en supprimant le maïs et en introduisant des méteils, par exemple. Mais Laurine ne vit pas que sur son exploitation... Engagée dans les JA (Jeunes Agriculteurs) dès l'âge de 20 ans, elle a assuré la présidence du CCJA d'Allègre (43) de 2013 à 2017. En 2018, elle a pris la vice-présidence des JA 43. Récemment, elle est entrée au conseil dadministration du syndicat national des Jeunes Agriculteurs et a pris la présidence du Comité d'organisation de Terre de Jim 2019.
Portraits d'éleveurs en conversion à l'AB - « Qualité plutôt que quantité ».
Pour leur conversion à l'AB, Emmanuel et Céline Cayron, éleveurs de vaches laitières à Sainte-Juliette-Sur-Viaur en Aveyron, ont investi dans une faucheuse auto-chargeuse, mis en place le pâturage tournant dynamique et... ont suivi plusieurs formations. Un premier retour sur leur conversion et sur le changement de système induit par celle-ci est fourni dans cette vidéo.
Profils et stratégies des nouveaux élevages laitiers bio en Pays de la Loire : Types de fermes vulnérables
CAB PAYS DE LA LOIRE, Auteur ; GAB 44, Auteur ; GABBANJOU, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 02 (Pôle Régional Bio, 9 Rue André Brouard - CS 70510, 49 105, FRANCE) : CAB PAYS DE LA LOIRE | 2018Suite à la crise laitière conventionnelle de 2015-2016, il y a eu un pic de conversions important. Pour mieux connaître le profil de ces nouveaux élevages en Pays de la Loire, une enquête a été menée auprès de 38 systèmes laitiers sur les 216 convertis en AB dans cette région en 2016 et 2017. Cette enquête comportait un second volet sur les stratégies mises en place pour 14 dentre eux, choisis selon deux critères de vulnérabilité : problème daccessibilité au pâturage et/ou situation économique avant la conversion ressentie comme contraignante par léleveur. Les résultats montrent notamment une forte évolution de lassolement avec la conversion, liée à une augmentation de la part de lherbe. Deux groupes peuvent être distingués : lun regroupant 70 % des élevages enquêtés, avec un profil assez proche de celui des éleveurs bovins lait déjà en AB sur la région, et, un second, se caractérisant par une taille plus grande, une production plus élevée et un système moins herbager. Pour les systèmes identifiés comme « vulnérables », létude montre diverses stratégies pour sadapter, dont la première est une optimisation du pâturage. Pour les systèmes avec une contrainte liée au pâturage, on note aussi une augmentation de la surface accessible via divers leviers (mise en place dun boviduc, échange parcellaire, changement de race ou de croisement par exemple). Pour les systèmes cherchant à sextraire de la contrainte économique préexistante à la conversion, on note aussi une baisse significative des surfaces en céréales et oléo-protéagineux destinés à la vente.
Règlement (UE) 2018/848 du Parlement Européen et du Conseil du 30 mai 2018 relatif à la production biologique et à létiquetage des produits biologiques, et abrogeant le règlement (CE) n° 834/2007 du Conseil
Le Règlement (UE) 2018/848 du Parlement Européen et du Conseil du 30 mai 2018 relatif à la production biologique et à létiquetage des produits biologiques, et abrogeant le règlement (CE) n° 834/2007 du Conseil est paru au Journal Officiel de l'Union Européenne du 14 juin 2018.
Rencontre avec Marie Laflotte, cheffe d'exploitation de la Marchande à Château-Salins (57)
Élise SCHEEPERS, AuteurMarie Laflotte a fait partie de la première promotion de la Licence pro ABCD (Agriculture Biologique Conseil et Développement). Après plusieurs postes, elle est arrivée comme directrice de la ferme pédagogique du Lycée agricole de Château-Salins (57), la ferme de la Marchande. Elle explique son parcours, les spécificités d'une exploitation agricole de lycée et la conversion de la ferme à l'AB (débutée en mai 2017). Cette dernière a été motivée non seulement par l'évolution des référentiels vers l'agroécologie, mais aussi par les besoins des collecteurs de lait bio, en recherche de nouveaux producteurs. Les élèves approuvent cette orientation qui, selon eux, leur permet d'apprendre d'autres manières de travailler, transposables non seulement sur un autre système en AB, mais aussi en agriculture conventionnelle. Marie Laflotte explique le déroulement de la conversion, non simultanée (d'abord les terres, puis les animaux au bout d'un an), avec les différentes étapes en matière d'aménagement et de mise en place de cultures. L'autonomie alimentaire et la création d'une zone de pâturage pour les vaches laitières constituent la priorité des efforts actuels. L'agroforesterie fait partie des projets à l'étude, ainsi que le développement de nouveaux partenariats en local : BSV, CGA, intégration dans un groupe de réflexion de producteurs de lait bio...
Terra lacta développe son activité bio
Costie PRUILH, AuteurEn Poitou-Charentes, la coopérative Terra lacta affiche un objectif fort pour sa filière bio, avec la volonté de collecter 11 millions de litres de lait de vache bio en 2020, puis 20 millions de litres au cours des années suivantes. En 2018, la collecte devrait avoisiner 1,3 million. La filière caprine est également concernée par cette volonté de développement. Pour encourager les éleveurs, Terra lacta a mis en place une prime à la conversion de 40 /1000 L, prend en charge une partie du coût de l'aide au diagnostic et propose un appui technique.
La transformation en glace pour augmenter la valeur ajoutée du lait
Cindy SCHRADER, AuteurDans le Finistère, Sophie Bellec transforme le lait de l'exploitation laitière familiale en glaces. Elle a lancé cette nouvelle activité en 2013, lors de son installation sur la ferme gérée jusqu'alors par son mari. Environ 15 000 L par an sont transformés et valorisés sous la marque "Glace de la ferme", pour environ 260 000 L vendus en laiterie. Les glaces sont vendues à la ferme, en Amap, en grande distribution, dans des magasins de produits locaux et, en été, sur des marchés. La vente directe permet au couple d'agriculteurs d'avoir une meilleure maîtrise de leurs produits. Sur la ferme, le système est organisé de façon à pouvoir concilier au mieux production laitière, transformation et vie familiale. En 2018, la ferme est en cours de conversion à l'agriculture biologique.
L'aide au report : un beau projet est né grâce à cette aide bien spécifique du programme Biolait
Cédric LEBLANC, AuteurCédric Leblanc est éleveur en bovins lait bio en Ille-et-Vilaine. Si, aujourd'hui, il peut élever une trentaine de vaches normandes et quelques races locales sur 28 ha avec un système 100 % herbe, livrer 170 000 litres de lait bio à Biolait et faire fonctionner un atelier poulets de chair bio, c'est en grande partie grâce à l'aide au report mise en place par Biolait. En effet, il avait trouvé une ferme en conventionnel, qu'il pensait acheter pour entamer l'étape de conversion dès l'installation, mais il s'est rapidement heurté à des contraintes qui auraient pu mettre son activité en difficulté. L'aide au report (500 par mois jusqu'à la livraison du lait) lui a permis d'assurer une rentrée d'argent pendant presque un an, de préparer son outil de production, de soigner ses génisses et de les préparer au vêlage. Il a maintenant pour projet de travailler sur l'autonomie en céréales, selon le cahier des charges de Biolait, et il envisage de créer un emploi sur sa ferme.
Bernard Delaunay : "Passer en bio, ça ne s'improvise pas"
Antoine BESNARD, AuteurÉleveur laitier à Javené (35), commune dont il est le maire, Bernard Delaunay revient sur son parcours et partage sa réflexion sur la bio. Eleveur en conventionnel sur la ferme familiale lors de son installation en 1988, il a toujours évolué dans le principe d'utiliser le moins possible de pesticides et d'engrais chimiques, avec un souci pour la santé, la sienne, celle des animaux et celle des consommateurs. Un des facteurs déclenchant son passage en bio, en 2017, est la crise de 2015, qui survient alors qu'il est en désaccord avec sa coopérative laitière, en particulier sur une vision productiviste qu'il ne partage pas. La philosophie et les valeurs de la bio, mais aussi la possibilité d'un revenu digne tout en faisant de la qualité plutôt que du volume, l'ont décidé à convertir son exploitation. Il décrit, dans cet interview, comment il s'est approprié la conduite bio, le rôle qu'y ont joué les agriculteurs bio avec lesquels il a pu échanger et sa vision du monde agricole.
Comment convertir en bio un système robot de traite - zéro pâturage ? : Interview : Nicolas Roybin, éleveur laitier au GAEC de la Goula
Amandine CLEMENT, AuteurDans cet interview, Nicolas Roybin, éleveur laitier bio au GAEC de la Goula (38), explique comment il a mis en place un système de pâturage tournant dynamique suite à la conversion. Auparavant, un distributeur d'alimentation fonctionnait 24h/24. 22 ha de prairie temporaire ont été implantés, et le distributeur ne fonctionne plus tout le temps. Un passage a été aménagé pour permettre aux vaches d'accéder au robot de traite. Nicolas évoque les difficultés, les investissements qu'il a dû réaliser, et aussi les actions pour aller vers plus d'autonomie. Sa stratégie consiste à voir les résultats sur la production en sécurisant sa première année en bio, conscient que des progrès sont encore réalisables.
Conversion des fermes laitières : Des fermes plus vulnérables pendant cette période ?
Niels BIZE, AuteurEn 2009, le réseau GAB-FRAB de Bretagne lançait une étude sur lévolution de 14 élevages bovins laitiers suivis sur 5 années : 1 an avant la conversion, 2 ans pendant la conversion et 2 ans après la conversion. Les données recueillies alors ont fait lobjet dune étude complémentaire en 2017 sur la vulnérabilité de ces mêmes fermes. Cet article est le premier dune série de 2 présentant les résultats obtenus. Parmi ces derniers, on peut noter que la sensibilité aux aides ou encore le contexte climatique et économique ne sont pas des indicateurs permettant de caractériser la vulnérabilité économique des fermes suivies. Les indicateurs de pratiques délevage sont les seuls paramètres réellement discriminants. Ainsi, la principale conclusion à retenir est : lévolution vers des systèmes plus pâturants, ainsi que la robustesse économique avant conversion sont les facteurs principaux diminuant la vulnérabilité économique des systèmes bovins lait en phase de conversion.
Dossier : Changer de système : retour d'expériences
Véronique RYCHEMBUSCH, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; Emeline BIGNON, Auteur ; ET AL., AuteurUn changement dorientation ou de pratique peut impliquer l'ensemble dun système agricole. Ainsi, il convient de bien anticiper et de réfléchir à l'ensemble des impacts potentiels. Dans ce dossier, plusieurs agriculteurs témoignent des changements clés qu'ils ont opérés. Dans le Finistère, Fabrice Marchadour a orienté vers un système herbager économe l'exploitation laitière qu'il a reprise, initialement basée sur un modèle intensif. L'assolement a été revu et des races plus rustiques (Montbéliarde, Pie rouge des plaines, Jersiaise) ont rejoint le troupeau Holstein. Une conversion à la bio est envisagée, sujet pour lequel léleveur a d'ores et déjà rejoint un groupe de réflexion. Au Gaec des Vents, en Ardèche, en bio depuis 2009, un robot de traite a fait son arrivée en 2016. Pour faciliter ce changement avant l'installation du robot, les vaches ont été nourries à l'auge avec les mêmes aliments que ceux distribués ensuite au robot. En Vendée, les associés du Gaec le Moulin ont cherché à réduire leurs coûts de production en développant les prairies (plus grande surface, flore plus variée) et le travail du sol a été simplifié. Un nouvel équilibre a été peu à peu trouvé, notamment grâce à l'échange d'expériences. Ce système laitier devrait encore évoluer, vers le zéro concentré et l'agriculture bio. A lEARL de la Voix lactée, dans lEure, linstallation dun second associé a augmenté le quota. Pour le produire totalement sur la même surface, la production a été intensifiée, notamment en améliorant les bâtiments délevage (logettes, salle de traite) et en revoyant la ration. Dans le Cantal, deux ans après sa création, le Gaec Navarro sest lancé dans la transformation fromagère sous lAOP Salers. Cela a nécessité dimportants changements pour cet élevage qui sorientait dabord vers un système plus intensif.
Dossier Conversions : Changer de système : A chacun son parcours vers la bio
Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Stéphanie CAMAZON, AuteurEn 2016, 21 nouvelles fermes bio sont apparues en France chaque jour. Cette vague de conversions se poursuit en 2017. Ainsi, l'enjeu pour la filière bio est important, notamment en termes d'accompagnement des agriculteurs. Dans un premier article, ce dossier fait le point sur les dispositifs d'accompagnement existants en région. Si leur rôle est reconnu, ils manquent bien souvent de moyens pour mettre en place un accompagnement sur le long terme, au-delà des étapes de diagnostic et d'étude des modalités de conversion. Les articles suivants rapportent des témoignages d'agriculteurs en conversion, dans différentes régions et différentes filières : maraîchage de plein champ, grandes cultures, cultures diversifiées (grandes cultures, tomates, pommes), viticulture, plantes aromatiques et médicinales, ou encore élevages de porcs et de bovins laitiers. Tour à tour, ces agriculteurs abordent différentes thématiques qui leur tiennent à cur dans leur démarche vers l'AB, de la conversion non-simultanée à la transmission de leur système, ou encore concernant les défis techniques à relever, notamment en matière de protection phytosanitaire.
Dossier : La génétique en lait bio : Y a-t-il une génétique adaptée à la Bio ?
Alain GUIFFÈS, Auteur ; Soizick ROUGER, Auteur ; Caroline DOS SANTOS, Auteur ; ET AL., AuteurLa plupart des éleveurs en bovins lait bio qui témoignent dans ce dossier souhaitent être le plus autonomes possible dans le pilotage de la génétique de leur troupeau. Ce dossier a pour objectif de : partager des informations, donner des éclairages, y compris scientifiques (INRA), sur les différentes façons d'envisager la génétique en bovins lait, selon les situations et les objectifs, et notamment dans le cadre d'une conversion. Au sommaire : - Le point de vue de Didier Boichard, chercheur INRA ; - Génétique et pâturage (FRCIVAM Limousin) ; - Brunes et fromage (GAEC de Chanac, 48) ; - Semences sexées : Le débat est ouvert ! (SCEA Grasteau, 72) ; - Utilisation de semences sexées en race jersiaise (GAEC des Jersiaises, 72) ; - Insémination par l'éleveur (IPE) (Norbert Peysi, 12) ; - Une reproduction 100 % naturelle (GAEC des Fontenilles, 21) ; - Allonger les périodes de lactation ? (GAEC Roz Voan, 29) ; - Comment adapter son troupeau à ses objectifs ? (EARL du Nid, 43) ; - Le croisement 3 voies pour s'adapter au changement de système (Stéphane Marloux, 15) ; - Les races à petits effectifs, quels enjeux ? (GAEC du Wern, 22) ; - Une agriculture capable de se perpétuer toute seule (EARL des Landelles, 27) ; - Acheter un troupeau adapté aux objectifs de système (Gauthier Fihue, 76) ; - Changement de système (SARL Côté Ferme, 16) ; - Toujours plus d'autonomie (GAEC des Pâquerettes, 42) ; - L'éleveur, gestionnaire de son élevage (échanges entre Olivier Mouton, du GAEC des Pâquerettes, et Olivier Vuillet, SARL VGRS (39)).
EARL Les Tulipes : le pari de l'herbe réussi !
Thibaut SCHELSTRAETE, AuteurLEARL Les Tulipes est un élevage vendéen de vaches laitières en système herbager, économe en intrants et en conversion bio. Auparavant, les éleveurs étaient dans un système intensif peu rémunérateur, selon le modèle « produire plus pour gagner plus », et ont vu leurs résultats économiques lourdement impactés à partir de 2006, ce qui les a poussés à changer de système. Laccompagnement du GAB 85, du GRAPEA et des éleveurs voisins en bio et/ou en système herbager a favorisé ce changement. Le parcours des associés, de 2006 à aujourdhui, est ainsi retracé en mettant en évidence les choix effectués et les difficultés rencontrées. En 2010, ce fut le début de la réflexion sur lalimentation à lherbe, pour aboutir en 2013 à un système herbager, et en 2015 à la conversion bio. Les résultats économiques se sont améliorés, lautonomie alimentaire et décisionnelle de lexploitation a été renforcée. Des améliorations sont encore en réflexion.
Lélevage bio progresse en France. Quels enjeux pour les systèmes fourragers ?
N. BIZE, Auteur ; M. BOUTTES, Auteur ; S. CHAUVIN, Auteur ; ET AL., AuteurLes techniciens de Normandie, de Bretagne, du Massif central (Cantal et Aveyron) ou des Vosges confirment le développement de l'élevage biologique. La création de nouveaux débouchés dans les filières lait et viande et le maintien des résultats économiques sont déterminants dans la décision de conversion mais, le plus souvent, les agriculteurs cherchent à redonner du sens à leur travail (respect de l'environnement, qualité des produits...) et ne regrettent pas leur choix. Une réflexion globale sur le système fourrager, la diversification des ressources fourragères et l'autonomie de l'élevage sont indispensables pour la viabilité de ces exploitations. Cet article donne la parole à des techniciens et des chercheurs de différentes régions françaises.
Enquête : Agriculture biologique : Le bio en ébullition
Pauline BOURDOIS, Auteur ; Vincent DEMAZEL, AuteurLagriculture biologique poursuit son développement. Cest ce que montre cet article, qui alterne présentation de chiffres et témoignages dacteurs, dont des agriculteurs. Avec une demande croissante en produits biologiques, ce développement concerne toutes les productions et se poursuit malgré dimportants problèmes dans le versement des aides à lAB (retards suite, par exemple, aux fusions des régions, ou enveloppes budgétaires insuffisantes ). Un des focus de cet article porte aussi sur la phase de conversion avec le témoignage de François Berrou, animateur qui accompagne des agriculteurs en Mayenne. Pour lui, deux clés de réussite pour mener à bien un projet de conversion : un bon calcul du budget de trésorerie pour la phase de conversion et la prise en compte du « réajustement du temps de travail » qui va varier en contenu et en rythme. A cela, sajoute limportance de sappuyer sur un réseau pour réussir son projet de conversion. Cette enquête aborde aussi la question des Cuma mixtes : elles sont, en effet, nombreuses à compter à la fois des adhérents bio et conventionnels, chacun ayant des calendriers dexploitation différents. En juillet 2016, le comité national de lAB a apporté des précisions : « un usage mixte (de matériels) est possible, dans la mesure où il est procédé à un nettoyage approprié entre les utilisations ». Ainsi, si le nettoyage est un enjeu majeur pour ces Cuma, ces dernières sont aussi sources de liens entre agriculteurs, bio et non bio, facilitant le transfert de pratiques.
Etat des lieux et perspectives : La Bretagne se convertit au lait bio, un peu moins à la viande bio
Anne-Sophie LE BRAS, Auteur ; F. JOURDAIN, Auteur ; Sylvie CARRIAT, AuteurEn sixième position des régions françaises en nombre dexploitations conduites en AB, la Bretagne voit se poursuivre le développement de la bio sur son territoire, avec une progression de 19 % en un an des fermes engagées en AB au 11 janvier 2017. Cette progression concerne surtout le maraîchage et lélevage bovin lait. Néanmoins, les perspectives 2017 sont plus mesurées, notamment en bovins lait. Dans cette production, le cheptel breton a certes progressé de 17 % en 2016 versus 2015, mais les conversions se ralentissent en 2017, les producteurs attendant de voir comment va réagir la filière face au pic de production de lait bio attendu dans les prochains mois. La filière bovins viande reste, quant à elle, en retrait malgré la demande, avec un cheptel bio breton en hausse de seulement 1% en 2016. Ceci sexplique par des coûts de production nettement plus élevés en AB et, par conséquent, un différentiel de prix moins attractif. En filière porcine, où la demande est très forte, la production porcine bretonne a connu une croissance de 11 % en 2016 versus 2015. La forte demande fait que cette filière devrait poursuivre son développement, malgré un coût de production 3 fois plus élevé en AB et des cours du porc conventionnel nettement améliorés. Cependant, leffet daubaine économique ne semble pas être le facteur déclencheur des conversions : de plus en plus dagriculteurs, attentifs à la demande du consommateur, sont convaincus par le mode de production biologique.
La Ferme Coq'Lait, beaucoup d'évolution avant de témoigner dans la Voix Biolactée
Bertrand ESCOT, AuteurEn 2007, Bertrand Escot et Vincent Forissier ont créé le GAEC de l'Horizon, à Saint-Héand (42), sur une zone de forte production laitière. Ils ont ensuite été rejoints par Ismaël, qui a commencé à développer une production de poulets de chair en vente directe. Ensemble, ils ont entamé une réflexion sur l'avenir et visité plusieurs exploitations en AB, un choix qu'ils ont estimé alors viable et cohérent pour leur futur projet à trois, pour sortir d'un système du "toujours plus", se garder du temps et ne pas réinvestir de façon importante dans la production laitière. Ils se sont engagé en bio en 2016, après un stage conversion avec l'ARDAB. Le GAEC de la Ferme Coq'Lait a vu le jour en décembre de la même année. Bertrand Escot raconte comment ils produisent aujourd'hui et comment ils produiront demain, une fois en bio, des poulets de chair et du lait. Il souligne le besoin de prendre son temps pour s'approprier la production laitière bio.
Fermoscopie
Marie AUBREE, AuteurChristophe Gendron est éleveur laitier en Ille-et-Vilaine. Aujourdhui en système herbager, il met en place des chemins et des haies et a débuté la conversion bio. En 2011, cest en système maïs ensilage quil sétait installé. Pour lui, la transition a été possible grâce à un accompagnement individuel dans le cadre du projet « Fermes en transition ». Cet article présente le parcours de ce changement, depuis la découverte de lAdage 35 à la prise de décisions. Les résultats quil obtient sont également présentés.
Fermoscopie : L'histoire d'un changement de système
Antoine DELAHAIS, Auteur1999 a marqué le début dune réflexion pour Antoine Delahais, alors installé depuis 3 ans en élevage bovin lait en Seine-Maritime. Constatant que son activité devenait moins rémunératrice, il a décidé de revoir l'ensemble de son système. Il a d'abord créé, avec d'autres éleveurs, un groupe Herbe, au sein du CIVAM 76. Son frère Thomas l'a rejoint sur la ferme en 2008, dans un contexte de crise laitière. Ils ont réalisé assez vite les limites d'un système productiviste et se sont engagés, d'un commun accord, vers un système durable. Les groupes d'échanges entre éleveurs et les journées de formation ont été déterminants. Antoine raconte les différentes étapes de la transformation et les actions entreprises : maximisation du pâturage avec un système de paddocks, construction d'un séchoir en grange et passage en bio en 2012, système de vaches nourrices pour élever les veaux, arrêt des antibiotiques et utilisation des huiles essentielles en préventif... L'ensemble du système est pensé pour être efficient économiquement, notamment par une diminution des dépenses et par la recherche de valeur ajoutée (moins de frais vétérinaires, des vaches qui vieillissent bien, une alimentation basée sur l'herbe pâturée...). Cependant, l'aspect social et humain est au cur de la démarche. L'embauche d'un salarié contribue à une meilleure qualité de vie, des éleveurs et des animaux : "Quand l'éleveur va bien, tout va bien...", déclare Antoine. Il utilise le temps dégagé pour militer pour une agriculture solidaire, dont il retrouve les valeurs dans les CIVAM et Biolait. Se dégager du temps n'a pas été immédiat, il a fallu du temps pour stabiliser le système. Pour Antoine, s'enrichir des expériences des autres a été une des clés de réussite.
Fiche Trajectoire : Emmanuel Nourry : Secteur Lamballe
ADAGE 35, Auteur ; CEDAPA, Auteur | CESSON-SÉVIGNÉ (Pôle InPACT, 17 Rue du Bas Village, 35 577, FRANCE) : ADAGE 35 | 2017Emmanuel Nourry est éleveur de vaches laitières en conversion bio depuis 2016, en Bretagne. Il a fait le choix en 2009, suite à la crise laitière, de concrétiser son idée de passage en bio et darrêter latelier de volailles hors-sol. Pour cela, il a fait évoluer son mode délevage vers un système herbager. Cette fiche a été réalisée dans le cadre de létude des fermes en transition de Bretagne. Elle reprend les étapes majeures de la transition, les évolutions au niveau de lassolement, de lalimentation et de la production, et au niveau financier, de 2012-13 à 2015-16. Emmanuel est passé dun système hors-sol/maïs ensilage gourmand en concentrés, à un système herbager autonome en fourrage et avec peu dachats de concentrés. Le but était notamment de diminuer les charges et davoir une meilleure rémunération
Fiche Trajectoire : Vincent et Patrick Geffroy : Secteur Maure de Bretagne
ADAGE 35, Auteur ; CEDAPA, Auteur | CESSON-SÉVIGNÉ (Pôle InPACT, 17 Rue du Bas Village, 35 577, FRANCE) : ADAGE 35 | 2017Vincent et Patrick Geffroy sont éleveurs de vaches laitières, en conversion bio depuis 2016, en Bretagne. Ils ont fait le choix en 2012 dévoluer vers un système herbager bio. Cette fiche a été réalisée dans le cadre de létude des fermes en transition de Bretagne. Elle reprend de 2013 à 2016 les étapes majeures de la transition, avec les évolutions au niveau de lassolement, de lalimentation et de la production, ainsi qu'au niveau financier. Les éleveurs sont passés dun système intensif avec maïs ensilage et atelier de veaux de boucherie à un système herbager autonome en fourrage et avec peu dachats de concentrés. Le but était notamment de diminuer les charges et davoir une meilleure rémunération.
GAEC de Fournoulet dans lAveyron : Du conventionnel à la bio, très naturellement
Bernard GRIFFOUL, AuteurLe GAEC de Fournoulet, élevage laitier en Aveyron, a commencé sa conversion en AB en 2010. Les deux associés ont longtemps hésité car ils ne voulaient pas remettre en cause leurs objectifs : une rémunération satisfaisante mais une qualité de travail et de vie tout aussi satisfaisante. « Du travail pour un, un revenu pour deux », résume lun des associés. Aujourdhui, avec une bonne maîtrise des charges et une conduite rigoureuse, lexploitation compte, depuis 2016, un salarié à plein temps : « un revenu pour trois avec du travail pour deux ». Avec 112 ha dont 8 de maïs ensilage et 33 ha de prairies permanentes, 70 PrimHolstein (avec du croisement 3 voies et du croisement viande sur une partie du troupeau), 500 000 litres produits par an pour une référence de 580 000, cest lefficacité économique qui est visée, en « adaptant la production à ce que le sol peut produire de manière économique ». Le pâturage est optimisé, les intrants réduits. La maîtrise de la santé et des résultats du troupeau na pas posé de problème avec la conversion. Par contre, le volet production végétale est encore source de questionnement. Le maïs ensilage a été réduit mais maintenu, et associé à des ensilage de méteils. Sur les céréales à grains, les rendements étant aléatoires, les éleveurs s'interrogent sur le maintien de cette culture. S'ils l'abandonnent pour acheter des grains à l'extérieur, ils espèrent utiliser la surface libérée pour aller vers une autonomie en protéines. Mais, là aussi, quel que soit au final leur choix, il sera fait après avoir examiné tous les impacts possibles, afin de toujours maintenir revenu et qualité de vie.
Grand Est : La bio gagne la Lorraine
Cécile MARCUS, AuteurLa Lorraine a connu une vague de conversions sans précédent avec, mi-2016, 60 000 hectares en bio, dont le tiers en conversion. Pour accompagner les agriculteurs dans cette démarche et les aider à préparer au mieux cette étape clé dans la vie d'une exploitation, le Pôle conversion bio de Lorraine propose des audits de conversion. Le Gaec laitier Sainte Marguerite, en Moselle, en a bénéficié, ce qui a permis à ses associés de s'assurer de la faisabilité technique, économique et financière du passage à l'AB. Face à des dispositifs d'aides de plus en plus incertains, un tel diagnostic est d'autant plus important.
Île-de-France : La Bergerie nationale s'allie à la filière bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurÉtablissement public national destiné aux ressources et à la formation, la Bergerie nationale de Rambouillet, dans les Yvelines, poursuit sa route vers le 100 % bio, entamée en 2000. Fin 2016, le troupeau de 55 vaches laitières a été certifié bio. Pour la valorisation des 350 000 litres produits tous les ans, deux transformateurs se sont installés sur le site : la ferme de Sigy, qui transforme le lait en yaourts, fromages blancs et autres desserts lactés, et la société Ottanta, spécialisée dans les produits italiens comme la mozzarella ou la ricotta. C'est ensuite la coopérative bio d'Île-de-France qui assure la distribution pour la restauration collective et les magasins. Pour le développement de cette filière, les acteurs concernés ont bénéficié de l'accompagnement du Gab Île-de-France.
Lait biologique et pâturage : Une évidence pas toujours si accessible
Guillaume MICHEL, AuteurLatout économique de lherbe pâturée peut être important, en particulier pour les éleveurs biologiques de bovins laitiers. Aussi, la question de laccessibilité au pâturage et des moyens de l'améliorer est essentielle, en particulier au moment de la conception de son projet de conversion en AB. Cet article, après avoir fait un rappel sur le cahier des charges biologique, donne des repères et certains grands principes à respecter pour optimiser son pâturage. Des agriculteurs témoignent aussi des améliorations quils ont mises en place, en termes daménagements (ex : construction dun boviduc, réalisation de chemins ) ou de conduite du pâturage. Léchange parcellaire peut aussi être une piste à réfléchir.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 9
Antoine ROINSARD, Auteur ; Jean GUERRIER, Auteur ; Pascale LE MEZEC, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 9 est composée des articles suivants : - Liens entre choix de conduite, génétique et résultats techniques dans les élevages de bovins lait bio en France ; - Contractualisation en lait : un appui juridique à la FNAB ! ; - Point de conjoncture laitière européenne ; - État des lieux des fermes ovins lait bio en Aveyron ; - Les petits veaux en élevage laitier : rappel réglementaire ; - Les substances à base de plantes et leur utilisation en santé animale : des évolutions réglementaires nécessaires et urgentes ! ; - Parasitisme chez les petits ruminants : quelles réponses de nos confrères européens ? ; - PAC 2014-2020 : quels soutiens à la bio dans les élevages européens ?
Mois de la bio : Concilier robot de traite et pâturage au Gaec de Rosen
Dans le cadre du mois de la bio en Grand Est, le Gaec de Rosen de la famille Guth à Dettwiller, dans le Bas-Rhin, ouvrait ses portes le mardi 7 novembre 2017. Lexploitation compte aujourdhui 130 vaches laitières et une SAU de 120 hectares environ. La conversion en agriculture biologique sest engagée lors de linstallation du fils, Guillaume, en 2009. Ce dernier explique son choix du robot de traite DeLaval installé en 2011 et les actions mises en place pour pouvoir concilier pâturage et robot. Afin d'améliorer les taux du lait produit, l'éleveur a choisi des vaches jersiaises (50 actuellement, avec l'objectif de changer le troupeau).
Mois de la bio : Elever des bovins lait en agriculture biologique
Jeudi 16 novembre, dans le cadre du mois de la bio en Grand Est, le pôle conversion bio Alsace proposait une journée complète consacrée à lélevage laitier en agriculture biologique. Lévènement se déroulait à Ranspach-le-Haut et proposait un état des lieux des élevages bovins bio dans la région, une table ronde conviant des organismes collecteurs dans le secteur, ainsi que des informations concernant les prérequis de la certification bio et les moyens daccompagnement existants. Pierre Schmitt, éleveur laitier en conversion, témoigne ensuite dans cette vidéo.
Monter un groupement de producteurs laitiers : un cheminement vers la valeur ajoutée !
Marlène GAUTIER, AuteurLe groupement dintérêt économique (GIE) La Châtaigneraie, regroupant aujourdhui 45 producteurs (dont 6 en AB ou en conversion) du Cantal, du Lot et de lAveyron, sest constitué en 1994 suite à un conflit avec la laiterie qui les collectait alors. En 2012 et 2013, nouveau changement suite à une nouvelle rupture avec la seconde laiterie alors collectrice : les éleveurs se rapprochent alors dune petite laiterie du nord-est du Cantal, qui fait de la transformation. Mais cette dernière est mise en liquidation judiciaire et le GIE décide de reprendre les salariés et lusine. Les producteurs constituent alors une SARL qui achète une partie du lait au GIE pour le transformer et le commercialiser sous forme de fromages. Aujourdhui, GIE et SARL rémunèrent 25 salariés. La production de fromages sest diversifiée et cela se poursuit avec la production dun fromage biologique suite à la conversion de 6 producteurs. Si encore une partie de la production du GIE est commercialisée en circuit long, les producteurs, très dynamiques et impliqués, veulent aller plus loin, vers de plus en plus de transformation et donc une meilleure plus value pour leur production laitière.
Les notes de conjoncture FNAB - Lait de vache - Septembre 2017
Brigitte BECIU, AuteurCette note de conjoncture dresse un état des lieux des dernières tendances dans lévolution de la filière lait de vache biologique, en particulier en France. La collecte bio française a régressé de septembre 2016 à avril 2017 (moins 5 % sur le premier trimestre 2017 par rapport à la même période en 2016). Ceci sexplique par les conditions météorologiques de lannée dernière qui ont impacté fortement la qualité des fourrages. Tous les autres critères montrent cependant des progressions significatives. Au premier semestre 2017, la dynamique de conversion sest poursuivie, certes à un rythme moindre quen 2016. Néanmoins, avec les conversions record précédemment enregistrées, la collecte de lait bio devrait connaître une hausse particulièrement forte sur les 12 prochains mois. En 2016, la moyenne des prix réels mensuels payés aux producteurs est de 460 /1000 l, soit presque 15 de plus quen 2015, et ce prix a encore progressé au cours du 1er semestre 2017. La consommation de produits laitiers bio reste toujours très dynamique, avec les croissances les plus fortes pour la crème et les fromages. Par ailleurs, les perspectives à léchelle de lEurope sont plutôt encourageantes, avec une consommation globalement croissante. LAllemagne, la France et le Danemark restent les plus gros producteurs. Mais les situations restent contrastées selon les pays : la France présente la plus forte progression des volumes, alors que peu de conversions sont attendues au Danemark ou au RoyaumeUni. Pays-Bas, Belgique ou encore Pologne présentent des marchés déficitaires, avec une production insuffisante face à la demande, situation qui devrait se poursuivre.
Nouvelles fermes laitières bio : La FRAB mène l'enquête
Goulven MARÉCHAL, AuteurAfin de mieux connaître les nouveaux éleveurs laitiers bio (en 2017, en Bretagne, 37 % de fermes bovines laitières engagées en bio de plus qu'en 2015), la FRAB a conduit auprès d'eux une enquête, en janvier 2017, en partenariat avec Agrocampus. Les questions portaient sur la situation de leur ferme avant la conversion, leurs motivations à passer en bio, ainsi que sur leurs objectifs après conversion (assolement, cheptels, volumes produits et laiteries). L'objectif final est de mieux les accompagner grâce à une évaluation des changements techniques envisagés, mais aussi de prévoir les volumes à venir sur les marchés. Quelques-uns des résultats sont présentés.
Observatoire Normand de l'Agriculture Biologique - Édition 2016 - Données 2015
Cette septième édition de lObservatoire Normand de la bio, coordonnée par Inter Bio Normandie et coproduite avec Agrobio Basse-Normandie, le GRAB Haute-Normandie et la Chambre régionale dagriculture de Normandie, présente lensemble des statistiques 2015 des filières animales et végétales bio en Normandie. Pour chaque filière, les chiffres de production sont accompagnés d'autres éléments liés à cette filière (collecteurs, abatteurs, transformateurs...). Au sommaire : - Lagriculture biologique en France et en Normandie ; - Les filières animales bio en Normandie ; - Les filières végétales bio en Normandie ; - Les préparateurs bio en Normandie ; - La commercialisation et la consommation des produits bio ; - Conclusions et perspectives.
Passer pour un fou n'empêche pas la réussite
Rodolphe SAUNIER, AuteurRodolphe Saunier, petit fils d'éleveur laitier des Monts du Lyonnais, a toujours souhaité être éleveur. Après une formation et un parcours d'installation "classiques", il s'installe en GAEC, en décembre 2006, à 21 ans, avec pour ambition de développer une grosse production. Des travaux sont engagés, du matériel de pointe acheté, etc. Le système mis en place fonctionnait, mais était très dépendant des fournisseurs et des banques... Au départ en retraite de son associé, Rodolphe se retrouve à faire des journées de 15 à 16 h pour élever ses 140 bêtes et garder la cadence. Il réalise rapidement que son système est arrivé à bout de souffle et se sent pris au piège. Grâce aux conseils et au soutien de son contrôleur laitier, il commence par remettre ses vaches à la pâture pour supprimer les achats d'aliments. Parallèlement, du fait de la baisse des stocks en herbe, il doit se séparer de toutes ses génisses. A partir de 2016, il s'engage en AB. Rodolphe décrit tout le cheminement qui lui a permis de changer complètement son système malgré les doutes et les critiques dont il a fait l'objet, et de se rapprocher peu à peu de Biolait. "La conversion a aussi bien été professionnelle que personnelle", déclare-t-il. Aujourd'hui, il a l'impression de faire son métier beaucoup plus sereinement et arrive à libérer du temps pour sa famille et ses amis.
Des producteurs de lait bio libérés ?
Éric GUIHÉRY, Auteur ; Jacques CHIRON, AuteurDès le début de la conversion en bio, la question de la vente du lait se pose. Il faut premièrement observer les conditions de résiliation du contrat en cours, passé avec le collecteur conventionnel. Puis en choisir un nouveau. Depuis 2016, l'article L631-24 du Code rural reconnaît le produit bio comme un produit différent d'un produit conventionnel. La résiliation du contrat conventionnel en est facilitée et peut prendre plusieurs formes (simple préavis, respect de la durée de l'engagement mais avec une valorisation du produit en AB...).
La production biologique alsacienne : Les chiffres de 2016
La production biologique continue son essor en Alsace, avec un total de 656 fermes engagées en agriculture biologique fin 2016 qui cultivent 22 660 ha, soit 6,7 % des surfaces agricoles alsaciennes. Cette édition 2017 des chiffres de la bio présente les différentes filières biologiques en Alsace dans le contexte de la nouvelle grande région du Grand Est, avec un focus sur lemploi et la bio dans les territoires. Le programme de développement de la bio en Alsace 2014-2020 doit permettre de passer le seuil des 10 % de surfaces agricoles alsaciennes en bio, et de donner à lAlsace un statut de région phare de la bio en France.
Produire du lait de vache en Nouvelle-Aquitaine
Ce document rappelle, dans un premier temps, quelques généralités sur la filière lait bio en Europe et en France, ainsi que sur la conversion en bovins lait bio, puis présente des chiffres propres à la région Nouvelle-Aquitaine. Il rassemble les résultats technico-économiques issus de fermes bio suivies par 2 réseaux de Poitou-Charentes : les Chambres d'agriculture de la Charente et des Deux-Sèvres et le réseau bio (GAB). Deux cas concrets de fermes sont présentés : une ferme spécialisée en lait de vache et une en système mixte bovins lait/bovins viande (composition du troupeau, assolement, utilisation des surfaces fourragères, alimentation, coût de production...).
Quand les canards deviennent des porcs
Tanguy PARANTHOEN, AuteurTanguy Paranthoen, originaire de Saint-Brieuc (22), s'est installé comme éleveur de vaches laitières et de canards en 2009, en Ille-et-Vilaine. Il raconte comment la prise de conscience d'un mode de production intensif, sans aucune pitié pour l'animal, l'a poussé à arrêter l'élevage de canards pour repartir de zéro. Aujourd'hui, avec le soutien de Bio Direct, il s'est réorienté vers un atelier de post-sevreur engraisseur en porcs bio et a converti son élevage laitier en bio. Il est fier de ses choix et souligne qu'avec la volonté d'apprendre et de réussir, changer de production est tout à fait possible et ne doit pas faire peur.
Quatre pistes pour parer les risques
Vincent DEMAZEL, AuteurA l'occasion du SPACE, le CER a lancé un cercle de réflexion autour de l'adaptation de l'élevage dans un contexte économique de moins en moins stable (évolutions imprévisibles des marchés, irruptions dévènements sanitaires, climatiques et politiques). Pour Laurent Le Bail, conseiller à Cerfrance Côtes d'Armor, anticiper est primordial et cela passe par une identification des risques et des points forts/faibles de l'exploitation. Quatre stratégies d'avenir ont été identifiées : - l'autonomie ; - les économies d'échelle ; - la diversification ; - la différenciation (cibler des marchés moins volatils). Trois éleveurs, dont deux en agriculture biologique, exposent leurs leviers d'actions. En Côtes d'Armor, Patrice Desriac est naisseur-engraisseur au sein d'un GAEC comportant 200 truies et 160 hectares. En 2010, il convertit ses cultures, estimant le marché bio porteur et souhaitant arrêter les produits phytosanitaires. Pour gagner en autonomie, il s'est diversifié (féverole, lupin, cultures légumières) et projette de construire une unité de méthanisation en collaboration avec deux autres éleveurs. Dans le Morbihan, Sylvain Pichonet s'est installé en lait aux côtés de ses parents, en misant sur la transformation et la vente directe. Après une conversion en bio entamée fin 2015, il valorise aujourd'hui 100 000 litres de lait en direct (marchés, visites de fermes et dégustations organisées avec l'office du tourisme).
Raphaël Roche dans la Loire : « Jessaie dêtre efficace dans toutes les tâches »
Annick CONTÉ, AuteurRaphaël Roche est un éleveur de bovins lait dans la Loire qui produit seul 320 000 litres de lait, avec un troupeau de 48 Montbéliardes sur 77 ha, dont 48 de prairies permanentes. Ses résultats économiques sont éloquents avec 56 900 dexcédent brut dexploitation en 2016. Pour cet éleveur, il est primordial « dêtre efficace dans toutes les tâches. Et danticiper, pour ne pas se faire déborder, avoir le temps de prendre du recul et mettre les chiffres sur la table ». Tout est réfléchi au mieux pour une cohérence maximale et les investissements sont réalisés au fur et à mesure selon les besoins et les capacités de remboursement de lexploitation. Raphaël Roche sest lancé un nouveau défi : il a commencé sa conversion en AB. Pour lui, il est essentiel, pour lavenir de son exploitation, de générer plus de valeur ajoutée. Il veille à la bonne santé de ses animaux : peu de mortalité, bonne valorisation des veaux, bonne qualité du lait, et maîtrise ses charges alimentaires, autant déléments qui expliquent les résultats obtenus par cet éleveur qui vise aussi à de bonnes qualités de travail, via lamélioration des bâtiments ou des outils ou encore par la pratique des vêlages groupés permettant la fermeture de la salle de traite du 15 juillet au 15 août.