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1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio 2023 France métropolitaine et DOM/TOM
Lors du salon Tech&Bio 2023, l'Agence BIO a présenté les résultats du 1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio. Sur les 59 481 agriculteur·rices bio de France, 20 % ont répondu au questionnaire (première phase de l'enquête) et 28 entretiens téléphoniques (seconde phase) ont permis, à travers des verbatims, d'illustrer les résultats issus de ce questionnaire et de mieux comprendre l'engagement des exploitant·es biologiques. Ainsi, les agriculteur·rices engagé·es en bio ont pu s'exprimer sur : - la fierté, la contribution au bonheur et la satisfaction d'être en AB ; - la confiance en l'avenir de l'AB ; - les facteurs favorisant l'engagement en AB ; ; - les besoins des producteur·rices et les conditions d'épanouissement de la filière ; - les enjeux de la transmission des fermes bio.
2 installations, des vaches et des glaces à Lanvellec !
Morgane COULOMBEL, AuteurÀ la sortie de lécole, Adeline Auffret et Tudual Salliou savaient quils voulaient devenir agriculteurs, mais ils ne savaient pas encore dans quelle production. Après sêtre penchés sur lélevage de lapins en plein air, ils se sont tournés vers lélevage laitier et ont commencé par être salariés agricoles. Dans leur secteur (en Bretagne), beaucoup de fermes vendaient des produits laitiers, mais aucune ne vendait des glaces. Ces jeunes porteurs de projet voyaient également dautres avantages à ce produit : ils appréciaient notamment la souplesse de fabrication et de stockage permise par la congélation des glaces. Ils ont participé, en 2017, à une formation « De lidée au projet », puis, en 2018, à un stage avec la CIAP (Coopérative dInstallation en Agriculture Paysanne). Après de nombreuses visites de fermes, ils ont trouvé, en 2019, une ferme à labandon depuis 2 ans, à Lanvellec. Ils ont acheté le corps de ferme, les bâtiments, les deux maisons en ruines et 4 ha. Ils ont commencé par traire à la main en mars 2020, puis dans une salle de traite en septembre 2020 et ont vendu leurs premières glaces en mars 2021. Leur ferme repose sur un système herbager conduit en agriculture biologique. Leurs 20 vaches laitières pâturent sur 35 ha. Ces jeunes agriculteurs élèvent lensemble de leurs animaux : les veaux mâles sont engraissés et vendus en caissettes, tandis que les femelles sont gardées pour le renouvellement. Sur les 37 000 L de lait produits, 20 000 L sont vendus à Biolait, 6 000 L sont réservés aux veaux et 11 000 L sont transformés en glaces.
Un agriculteur, des co-agriculteurs
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurLa micro-ferme de Bras Hill, en maraîchage, est située à Bras, dans le Var (83). Elle est gérée par Patrice Gaydou, qui est soutenu par une communauté de 16 familles, dans une démarche allant au-delà de l'AMAP et fonctionnant selon un modèle inspiré de la charte sociale de Steiner. Les 3 000 m² de restanques (terrasses) sont divisés en une quarantaine de jardins de 60 m², plantés d'arbres fruitiers et conduits en maraîchage bio intensif. 2 000 m² de terres alluvionnaires complètent la surface. En échange d'un soutien financier au projet, les membres de Bras Hill reçoivent, chaque semaine et pendant les neuf mois de distribution, un panier de légumes et de fruits bio. Une structure légère a été mise en place sur le site pour accueillir des activités sociales, culturelles, artistiques, des formations et des chantiers collectifs menés par et pour les 16 familles de la communauté. Certifié bio depuis 3 ans, Patrice Gaydou envisage la certification biodynamique pour l'exploitation et l'accueil d'animaux sur le lieu.
D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Agriculture : Les inégalités sont dans le pré
Ce rapport met en exergue les inégalités de genre dans le secteur agricole, en France métropolitaine, à laube de lannée 2023. Dans le monde agricole, les femmes doivent faire face à de multiples inégalités : de revenu, daccès au foncier, de possibilité dinvestissement, daccès aux aides et aux formations... Les politiques agricoles nenrayent pas, voire renforcent, ces inégalités de genre, que ce soit au niveau de la formation, de lattribution des aides publiques, lors du parcours à linstallation, ou encore dans les représentations des différentes instances agricoles. Par ailleurs, la très faible disponibilité de données genrées freine le traitement de ces inégalités. Ce rapport est constitué de trois parties. La première partie apporte des données (chiffrées) sur ces inégalités et explique en détail comment les politiques sectorielles participent à accentuer les inégalités femmes/hommes dans le secteur agricole. La deuxième partie analyse la place des femmes à travers le prisme du changement climatique : elle explique que les agricultrices souffrent dune plus grande vulnérabilité face au changement climatique (revenu plus faible, difficulté daccès aux aides et aux formations ), mais quelles sont également plus motrices dans la réponse au changement climatique (elles sont donc au cur des solutions). La troisième partie apporte des recommandations, établies par Oxfam France, pour lutter contre ces inégalités de genre au sein du secteur agricole français : orienter les statistiques pour pouvoir produire plus de données sur les femmes en agriculture, tendre vers la parité dans les instances des organisations agricoles, adapter la formation initiale pour lutter contre les stéréotypes de genre Une note méthodologique et des éléments de contexte viennent compléter ces trois parties. À noter : les femmes sont beaucoup plus présentes sur les exploitations biologiques (46 % de chefs dexploitations biologiques sont des femmes, contre 27 % toutes exploitations confondues).
Alsace : « La nature nous apporte ses trésors, à nous de l'aider au mieux à se régénérer »
Pierre-Michel VIGNEAU, AuteurEn 2021, Arnaud Schwartz, président du bureau de France Nature Environnement depuis 2020, a créé une pépinière, à Mussig (67), avec son frère. Il y produit, sur 10 hectares de terres familiales, des plants de ligneux, arbres, arbustes et lianes, pour la plantation de haies ou de jardin-forêts, en utilisant des techniques issues de l'agroécologie, de l'agroforesterie et de l'agriculture biologique de conservation des sols. Cet article présente son parcours (formation, engagement militant, histoire de la ferme) et ses projets.
Bienvenue à la SAUGE, Société d'Agriculture Urbaine Généreuse et Engagée
Catherine CHALOM, AuteurEn 2015, Swen Déral et Antoine Devins ont créé l'association la SAUGE, un projet de fermes urbaines culturelles, en agriculture biologique, sous mention Nature & Progrès. En répondant à divers appels à projets, la SAUGE s'est développée dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis (Bobigny, Aubervilliers et Saint-Denis), ainsi qu'à Nantes (44). À ce jour, l'association emploie près de trente personnes et, depuis 2019, elle est agréée par lÉducation Nationale, ce qui lui permet de travailler en partenariat avec des établissements scolaires. Les activités de l'association s'articulent autour de trois axes : - la production d'une cinquantaine de variétés de plants bio (potagers, aromatiques, fleurs et fruitiers) ; - des actions pédagogiques pour les enfants, s'insérant dans le programme national « De la Graine à l'Assiette » (cycle 3), mais aussi des actions de jardinage pour les adultes ; - des actions culturelles (fêtes, salons, dégustations...). Sur son site internet, la SAUGE a mis à disposition des kits pédagogiques pour permettre aux enseignants d'animer des ateliers dans les villes où l'association n'est pas implantée.
La chimie verte arrive en Auvergne...
Séverine MALHIÈRE, AuteurEn 2018, Séverine Malhière a créé la ferme CANAUOS, dans le Puy-de-Dôme, en agriculture biologique (récolte de sève de bouleau et de bourgeons, culture de chanvre et de plantes aromatiques et médicinales). Pionnière, en Auvergne et en France, dans la culture du chanvre à des fins thérapeutiques, la ferme est devenue un acteur majeur du CBD (cannabidiol) en région AuRA. Baumes, hydrolats, huiles essentielles, macérats, arômes naturels, huile de CBD au spectre complet..., les produits sont élaborés avec une machine à extraction au CO2 supercritique, une technologie innovante et sur-mesure, issue de la chimie verte, qui permet de tirer le maximum d'arômes et de principes actifs que peuvent donner les plantes, par distillation, par macération ou par pression.
Le « collectif des 8 » imagine un projet agricole ambitieux
COLLECTIF DES 8, AuteurDans le sillage de la ferme des Volonteux, de la ferme de Sainte Luce, ou encore de la ferme de la Tournerie, huit ami·es étudiant·es ingénieur·es agronomes de Bordeaux et de Paris ont un projet de ferme collective en agriculture paysanne et en agroécologie. Dans cet article, le « collectif des 8 » présente son projet agricole et son cheminement dans le processus d'installation collective, de la maturation du projet à la confrontation aux réalités du terrain. Ils espèrent trouver bientôt une ferme correspondant à leurs attentes.
Collectivités locales : Le petit guide du foncier nourricier
Camille BRISSAUD, Auteur ; Julien CLAUDEL, Auteur ; Inès REVUELTA, Auteur ; ET AL., Auteur | NÎMES (68 bis Avenue Jean Jaurès, 30 900, FRANCE) : ASSOCIATION UN PLUS BIO | 2023Face à l'ampleur des enjeux liés à la protection des ressources, à la relocalisation de l'alimentation, à l'adaptation au changement climatique et aux problématiques d'accès à la terre, les collectivités locales ont un rôle central à jouer pour la transformation des paysages alimentaires français. Ce guide traite des possibilités qui soffrent aux collectivités locales pour reprendre en main le destin agricole du territoire, dans une optique de relocalisation alimentaire. Les pistes de réflexion et dactions proposées dans ce guide portent, notamment, sur de nouvelles alliances multi-acteurs autour du foncier (mise à disposition de terres, mise en place de régies agricoles, création de SCIC...). Le projet « Friches rebelles® », une démarche d'expérimentation portée par Un Plus Bio autour des outils juridiques, est également présenté.
Un couple de jeunes paysans bio expérimente des pratiques alternatives
Didier HARPAGÈS, AuteurMarie Peltier et Thomas Peyre sont paysans bio à La Haute Planche, à Bourbourg (59), depuis 2020. Ils produisent, sur 8,5 ha, du blé ancien panifiable et des légumes de plein champ, avec des débouchés dans la restauration collective, des Biocoop et des épiceries locales. Ils élèvent trois jeunes bufs, neuf moutons et deux chevaux de travail. Marie et Thomas ont tous deux fait le choix de pratiquer la traction animale. Thomas, qui s'est familiarisé avec la conception d'outils adaptés aux pratiques en agroécologie paysanne par le biais de l'Atelier Paysan, construit, modifie et répare des outils récupérés auprès d'anciens agriculteurs, qui sont ensuite attelés aux deux chevaux de travail. Grâce à la mise à disposition des terrains par Gaëlle, la sur de Thomas, et les missions d'intérim qu'assure Marie, le jeune couple arrive à auto-financer ses investissements et espère, dans quelques années, pouvoir vivre de son activité.
Cuma de l'Arize : Quauriez-vous fait ?
Elise COMERFORD-POUDEVIGNE, AuteurEn Ariège, la Cuma de lArize était très peu dynamique. Elle regroupait une vingtaine dagriculteurs, principalement des éleveurs et des céréaliers, mais seul un groupe (très resserré) faisait vivre la Cuma. Les responsables ont pensé à trois possibilités pour lavenir de cette Cuma : 1 laisser « mourir » la Cuma ; 2 essayer de relancer la dynamique au sein du groupe dagriculteurs existant ; 3 ouvrir la Cuma à de nouveaux adhérents en leur donnant des responsabilités. Les responsables ont fini par choisir loption 3, en intégrant un groupe de huit adhérents en agriculture biologique ou biodynamique (profils encore peu représentés dans la Cuma). Maraîchers, arboriculteurs, éleveurs, ils sont tous installés, depuis quelques années, sur de petites surfaces et sont, pour la plupart, des Nima (cest-à-dire des personnes non issues du milieu agricole) avec une appétence pour la traction animale et lautonomie de leur exploitation. La Cuma comporte donc deux groupes dagriculteurs : un groupe aux profils « classiques » et un groupe aux profils « atypiques ». Une organisation de travail a été développée pour que tout le monde puisse travailler ensemble et tirer un avantage de la Cuma. Cette organisation passe notamment par la construction de binômes responsables qui font la liaison entre les adhérents « historiques » et les nouveaux.
Le développement de l'Agriculture biologique porté par les installations
Alice ODOUL, AuteurEn région Auvergne-Rhône-Alpes, l'agriculture biologique poursuit son développement, notamment grâce à de nouvelles installations : en 2021, 40 % d'entre elles (installations aidées) se sont faites en AB. Cette dynamique participe au renouvellement des générations, avec des porteurs de projet jeunes et, pour la plupart, non issus du milieu agricole. Après un développement important de filières variées : légumes, fruits, volailles, polyculture-polyélevage ou encore viticulture entre 2010 et 2020, ce sont les filières végétales (fruits, légumes, plantes aromatiques et médicinales, viticulture) qui ont été les plus porteuses en 2021 et 2022. Cependant, en 2022, la dynamique de conversions a ralenti en bovins, viticulture et grandes cultures. Dans ce contexte, l'accompagnement des nouveaux ou futurs installés, mais aussi des cédants est primordial.
Diversification : plus de cultures dans lalimentation humaine
Claire BIENVENU, Auteur ; Tiphaine TERRES, AuteurDaniel Durand a repris, avec sa compagne, Réjane, lexploitation avicole conventionnelle de ses parents, en 1980 : la ferme du Rouillon, en Loire-Atlantique. Petit à petit, ils ont transformé le système de production pour le diversifier. Pour cela, ils ont commencé, dans les années 90, à réfléchir à la production dénergie (bois et cultures destinées à la fabrication dhuiles de carburant végétales - tournesol et colza -) avec le Civam 44. Ils sont passés en bio en 2000 et ont poursuivi la réflexion sur leur système de production. Cest avec le groupe Civam quils découvrent, en 2010, le « Scénario Afterres 2050 ». Ce dernier agit comme un électrochoc pour Daniel Durand : la résilience de sa ferme passera par laugmentation des surfaces dédiées à lalimentation humaine. Au début, 100 % des cultures végétales produites sur la ferme étaient destinées aux poulets de chair ; maintenant, 70 % des surfaces sont à destination de lalimentation humaine (même si la ferme produit toujours 5 à 6 000 poulets de chair). Le couple a ainsi introduit de nouvelles cultures dans son assolement, en sappuyant sur trois critères principaux : le temps de travail, la rentabilité économique et la facilité de commercialisation. Ils cultivent maintenant du chanvre, du maïs + haricot, du blé panifiable, du triticale + pois, du triticale + féverole, du sarrasin, du tournesol et du colza. Par le biais de la Cuma Innov 44, ils ont investi dans un trieur optique et une table densimétrique afin dêtre plus autonomes pour nettoyer et trier ces différentes cultures.
Dossier : Comment Bio en Grand Est peut accompagner les territoires pour le développement de l'agriculture biologique ?
Pauline BOGE, Auteur ; Marie BRILLAND, Auteur ; Hélène CLERC, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, composé de retours d'expériences, présente une palette de dispositifs, de méthodes et d'outils à disposition des collectivités territoriales, permettant d'accompagner les projets en lien avec l'agriculture biologique dans la région Grand Est : - Les diagnostics Sensibio (Bio en Grand Est) pour déterminer la propension des agriculteurs à s'engager en bio ; - Différentes opérations du Grand Reims, en collaboration avec Bio en Grand Est, visant à favoriser la conversion des agriculteurs des Aires d'Alimentation de Captages ; - L'espace-test agricole, mis à disposition des candidats à l'installation afin qu'ils puissent tester la viabilité de leur projet agricole ; - L'outil PARCEL, développé par BASIC, la FNAB et Terre de Liens, permettant d'évaluer les surfaces agricoles nécessaires et les impacts écologiques associés aux modes de production / aux régimes alimentaires sur un territoire donné ; - Des événements, à l'initiative de citoyens, pour soutenir le nouveau marché bio à Nancy ; - Les défis "Foyers à Alimentation Positive" (FAAP) qui accompagnent les consommateurs dans l'augmentation de la part de bio et de bio local dans leur alimentation...
Dossier : Main basse sur les terres
Michel MERLET, Auteur ; Pascaline PAVARD, Auteur ; AMIS DE LA TERRE (LES), Auteur ; ET AL., AuteurCrise climatique, défrichement massif des forêts, pollutions, chute de la biodiversité, accroissement des inégalités et de la faim, conflits Pour les auteurs de ce dossier, toutes ces dérives sont liées, de façon directe ou indirecte, à la mainmise sur les terres et les ressources. Pour comprendre laccaparement des terres, il faut faire le lien avec la concentration, la financiarisation et la numérisation à outrance des oligopoles agro-industriels mondiaux, qui contrôlent toujours plus les différents maillons agricoles et alimentaires. Ainsi, 4 multinationales détiennent, à ce jour, 50 % du marché des semences et 62 % de lagrochimie, à léchelle mondiale En pharmacie animale, ce sont 6 firmes qui contrôlent 72 % du marché mondial Et leurs lobbies sont très puissants. Aujourdhui, ces géants agricoles restructurent lensemble de leurs activités autour des Big Data Par ailleurs, lartificialisation des sols a concerné 7 % des terres agricoles, ces 30 dernières années, en France. Ses impacts à court et long terme sur les propriétés des sols (capacité à retenir leau, à stocker les matières organiques ou le carbone ) et sur la biodiversité sont importants. Pour faire face à tout cela, des leviers existent : la SAFER, outil de service public mais dont le financement public réduit limite ses possibilités daction ; lassociation Terre de Liens, qui favorise laccès à la terre à de nouveaux agriculteurs ; ou sont à mettre en place, comme la création de nouveaux communs, la reconnaissance de lexistence de droits de différentes natures sur la terre et dayants droit multiples, individuels et collectifs, etc. De plus, des citoyens se mobilisent pour laccès aux ressources naturelles (sol, eau ) : les soulèvements de la terre, les collectifs bassines non merci, le forum des luttes pour la terre et les ressources naturelles avec des alliances citoyennes campagne-ville pour stopper laccaparement des terres à léchelle mondiale
Dossier : Les paysan.nes face au réensauvagement et à la financiarisation de la nature
Christophe MORANTIN, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Fanny MÉTRAT, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, les auteurs apportent leurs éclairages et leurs points de vue sur deux phénomènes qui concernent les terres agricoles : le réensauvagement et la financiarisation de la nature. Dans un premier article, Nicolas Lescureux, ethno-écologue au CNRS de Montpellier, apporte quelques éléments sur la notion de réensauvagement, bien qu'elle soit difficile à définir. Il s'agit d'un retrait total de l'homme et de ses activités d'un territoire donné, comme c'est le cas dans les cinq Réserves de vie sauvage® qui existent à ce jour en France. Les conséquences, pointées du doigt dans ce dossier par le chercheur et par des paysannes et paysans, sont l'intensification des activités agricoles sur d'autres territoires, la perte de foncier pour des activités d'élevages extensifs comme le pastoralisme, la fermeture des paysages et la perte de biodiversité qui en découle (réenfermement du paysage). Selon eux, le respect de la biodiversité et de la nature doit plutôt passer par la notion de "composer avec". Autre tendance remise en cause : la financiarisation de la nature. Il s'agit de donner une valeur marchande aux services écosystémiques fournis par la nature (fourniture de bois, pollinisation...) afin, notamment, de pouvoir mettre en uvre des marchés de compensation lors de projets de construction. Là encore, le risque de concurrence pour l'usage des terres n'apparaît pas négligeable, pour les auteurs.
Dossier : Poules, oies, dindons... Diversifier sa basse-cour
Aino ADRIAENS, Auteur ; Anne DENIS, AuteurDans ce dossier consacré aux animaux de la basse-cour, le premier article fait le récit de l'histoire de Georges, un paon lunatique, qui a rejoint, il y a huit ans, la basse-cour du Jardin sauvage, en Suisse, pour vivre en compagnie de poules, de canards, d'un lapin et d'une paonne. Le deuxième article passe en revue les points qui conditionnent la qualité sanitaire et le bien-être d'un élevage bio avec plusieurs sortes de volailles (oies, canards, pintades, dindons, pigeons et poules). Le dernier volet de ce dossier est consacré à la gestion de la fin de vie des volailles (préparation de l'abattage, matériel, législation...).
Dossier spécial : La transmission
Aurélie RINGARD, Auteur ; Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Caroline MAZAUD, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, le secteur de la polyculture-élevage est en recul, avec la disparition, depuis les années 80, de 4 millions d'hectares de prairies à destination de l'élevage, au bénéfice des productions végétales : les grandes cultures ont remplacé le secteur bovins lait à la tête du classement des spécialisations (+ 2,6 millions d'ha entre 1982 et 2018) et, en parallèle, le secteur maraîchage continue à attirer les repreneurs. Alors que près de la moitié des éleveurs de bovins lait partiront à la retraite dans les dix prochaines années, Biolait s'attelle à la question de la transmission de ces exploitations. Ce dossier spécial regroupe les articles suivants : 1) S'installer en élevage bovin laitier : Un parcours à contre-courant ? ; 2) Projet PERLAIB : Faire le point sur sa stratégie de transmission en élevage laitier bio ; 3) Les expériences professionnelles pré-installation et leurs effets sur le métier d'agriculteur ; 4) Un groupe pilote intercommunal dans l'Huisne Sarthoise aborde le sujet de la transmission ; 5) La transmission agricole mijote depuis plus de 15 ans à la Marmite ; 6) Se faire accompagner dans son projet de transmission : Panorama de quelques acteurs agricoles ; 7) Quand les conflits d'intérêt perturbent l'accès au foncier et la transmission ; 8) L'accompagnement des cédants·es par la force du collectif en formation ! ; 9) Transmission d'exploitation : Vers de nouveaux horizons ; 10) Les difficultés de la transmission : Comment y faire face, comment rebondir ? Quand le sujet est anticipé... ; 11) S'installer par un portage de projet différent ; 12) S'installer sans la présence du cédant ; 13) Reprendre la ferme familiale, une transmission en douceur ; 14) Un vent nouveau à Bel Air ; 15) Regards croisés sur un passage de relai réussi à la Ferme de la Guilbardière ; 16) Le collectif, une philosophie pour transmettre au GAEC de la Licorne.
Dossier : Les trésors de la laine
Jérôme GOUST, Auteur ; Marie-Thérèse CHAUPIN, Auteur ; Olivia BERTRAND, Auteur ; ET AL., AuteurConsidérée comme un déchet depuis qu'elle a été remplacée par le polyester, la laine est pourtant une matière première industrielle dont on se servait encore largement, il y a trente ans. Aujourd'hui, cette ressource n'est plus valorisée, faute d'outils de production, et les savoir-faire risqueraient de se perdre s'il n'y avait pas des personnes passionnées et motivées qui agissent pour redonner, à la laine, sa place de matière première essentielle et précieuse. Ce dossier présente des travaux mis en uvre pour réhabiliter des savoir-faire artisanaux et pour relocaliser l'industrie de la laine : - Le mouton et sa laine : Toute une histoire ! ; - Valoriser la laine, précieuse matière : Une dynamique européenne ; - Ardelaine et Chantemerle : Deux projets historiques ; - La laine : Comment faire filière ? ; - Timoléon Resneau : « Le tondeur, premier maillon de la récolte » ; - Églantine Mauchien : De l'estive à l'aiguille ; - Filature de Niaux : Reprise et maintien d'un outil de production.
L'éco-attitude
Amandine LEDREUX, AuteurPatricia Pays et Thierry Boulic, de l'EARL du Guern, sont éleveurs de bovins lait, à Crozon (29), depuis 1996. La ferme s'étend sur 122 ha et a été convertie en bio en 2018. Thierry s'occupe du troupeau de 95 vaches, produisant 300 000 litres de lait (240 000 litres sont vendus à Agrial) et, depuis 2013, Patricia gère la transformation (60 000 litres de lait sont transformés en yaourts, fromages blancs, lait cru, lait pasteurisé et crème) et la commercialisation (GMS, restauration collective, gîtes, centres de vacances, magasin de vente à la ferme, marché hebdomadaire). Dans le but de réduire leur impact environnemental et de faire des économies, les éleveurs ont mis en place diverses solutions : rapprochement parcellaire, mise en place d'un réseau d'eau pour acheminer directement l'eau au champ, cultures permettant l'autonomie protéique et favorisant la fixation de l'azote au sol, croisement de races 3 voies, monotraite, installation d'un pré-refroidisseur de lait... Depuis 10 ans, ces ajustements et ces investissements ont porté leurs fruits : la ferme stocke aujourd'hui davantage de carbone qu'elle n'en déstocke, le temps de travail a été réduit, les vaches sont en meilleure santé et produisent un lait de meilleure qualité...
Engagée pour une installation-transmission plus juste
Amandine LEDREUX, AuteurIl a fallu 5 ans à Virginie Roussel, maraîchère bio à Guipry-Messac (35), pour finaliser, en 2019, son installation dans l'ancienne ferme familiale. Après cette expérience laborieuse, cette productrice a souhaité partager son expérience pour faciliter l'installation, d'autres porteurs et porteuses de projet. Aujourd'hui référente régionale installation-transmission, Virginie Roussel décrit, dans cet interview, son intégration au sein du réseau GAB-FRAB Bretagne, son rôle de référente et les bénéfices qu'elle retire, sur le plan professionnel et humain, de son engagement pour l'avenir des fermes françaises.
Epiciers, boulangers : ensemble, plus forts
Cécile BERGOUGNOUX, AuteurLe Grap, Groupement régional alimentaire de proximité, à Lyon, est une coopérative qui réunit des activités de transformation et de distribution dans lalimentation bio-locale. Intéressé par le travail de ce Grap, Vincent Blot, épicier dans le Puy-de-Dôme, a initié une structure proche, la Coopérative auvergnate dalimentation de proximité (Caap), qui a reçu des fonds de France active Auvergne pour son lancement. Cinq entreprises, impliquées dans la transformation et la distribution en circuit court et bio, sont actuellement hébergées juridiquement par la coopérative.
Étude : Freins et leviers au développement de la bio
INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; INTERBIO OCCITANIE, Auteur ; BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | BORDEAUX CEDEX (Cité Mondiale, 6 Parvis des Chartrons, 33 075, FRANCE) : INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE | 2023Une étude a été menée sur plusieurs territoires du bassin Adour-Garonne, avec pour objectif d'identifier et de comprendre les freins et les leviers aux dynamiques de l'agriculture biologique. Pour chaque zone d'étude (Territoire de Gardonne, Nord-Dordogne, Landes, Lot-et-Garonne et Poitou-Charentes) : - une fiche détaille les dynamiques de lAB au sein du territoire et définit les facteurs favorisant ou non le développement de lAB ; - une fiche de synthèse présente les principaux résultats de létude pour chaque territoire.
Étude de marché : Projet d'accueil notouristique au Domaine Hameau Touchebuf (42)
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage en entreprise, dans le cadre de la Licence professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement (ABCD). Il présente une étude de marché axée sur la création d'un lieu d'accueil notouristique au Domaine Hameau Touchebuf (42). Le vigneron, Simon Gastrein, a fondé ce domaine en 2013. Déjà bien connu et avec un réseau de distribution bien établi, il a décidé d'élargir sa gamme de vins et d'explorer de nouveaux débouchés. En 2021, il a lancé une activité de négoce et souhaite, à présent, développer davantage son entreprise en créant un espace d'accueil notouristique au sein du domaine, destiné aussi bien aux professionnels des métiers de bouche qu'aux particuliers. Cette étude de marché examine divers aspects, tels que le profil des consommateurs, la concurrence, les opportunités et les défis potentiels. Elle fournit des informations permettant d'évaluer la viabilité du projet.
Événementiel et sensibilisation : Opération séduction : Les GAB à la rencontre du grand public
Julien BASTIDE, AuteurDepuis 2022, les évènements organisés par les quatre GAB bretons ayant pour objectif de convaincre le grand public de la plus-value de la consommation biologique et locale ont trouvé un nouveau souffle, avec des formats festifs et ludiques. Si la fidélisation des consommateurs bio est un enjeu important, c'est aux consommateurs non convaincus des bienfaits de la bio, ceux qui n'achètent pas ou peu de produits biologiques et locaux que sont destinées ces initiatives. Cet article présente différents types de manifestations organisées par le réseau GAB-FRAB breton et ses partenaires. Ces opérations (circuits de randonnées avec pauses gourmandes, stands pédagogiques, campagnes de communication, fermes ouvertes, défis foyers, concours de cuisine, ateliers jardinage...), qui mobilisent de nombreux acteurs locaux, permettent de rapprocher les consommateurs des producteurs et des points de vente ; certaines pourraient être mutualisées à l'échelle de la région.
L'expérience du Système Participatif de Garantie chez BioEspuña
Julie HUGUES DIT CILES, Auteur ; Stéphane MAILLARD, AuteurEn février 2023, un groupe de consommateurs dagrumes bio est parti rencontrer des paysans en Murcie (dans le sud-est de lEspagne), en vue de créer un Système Participatif de Garantie (SPG). Lobjectif de cette initiative était de rapprocher, au maximum, les producteurs de la coopérative BioEspuña (agrumes, fruits méditerranéens et tropicaux et huile d'olive) des consommateurs finaux, en Occitanie, à travers un réseau de circuits courts (AMAP, groupement d'achats...), afin de limiter la dépendance de ces agriculteurs biologiques paysans aux intermédiaires et aux spéculateurs. Au-delà de l'objectif de certification citoyenne, les visites de fermes effectuées lors de ce voyage ont permis, au groupe, de découvrir le contexte local (zone semi-aride) et ses enjeux, d'échanger et de créer du lien avec les producteurs.
Les femmes aussi aiment la bière !
Elodie DE MONDENARD, AuteurEn Auvergne, la filière brassicole bio se développe, avec l'essor de brasseries artisanales : en 2023, il existait 24 microbrasseries bio et/ou Nature & Progrès sur ce territoire. Ces brasseuses et brasseurs sont à la recherche d'approvisionnements bio ET locaux et c'est grâce aux initiatives de deux femmes, toutes les deux installées dans le Puy-de-Dôme, qu'ils peuvent en partie y parvenir. Leurs témoignages (émergence des projets, formation, installation, premières récoltes et transformations...) sont rapportés dans cet article. Lucile Comptour a créé, en 2017, la Malterie des Volcans, l'une des 10 malteries françaises. Chaque année, elle y produit 400 tonnes de céréales maltées, approvisionnée par 10 à 15 céréaliers locaux et à destination de 50 brasseries clientes. Nellia Pelardy, de la ferme "Cours Cocotte", s'est lancée dans la production de houblon. Sa première récolte certifiée bio a été réalisée en 2023. Toutes les deux s'évertuent à s'adapter, d'une part, aux exigences et aux besoins de leurs clients brasseurs et, d'autre part, à la variabilité inter-annuelle de leurs productions en lien avec les conditions pédoclimatiques changeantes.
La ferme Milarepa : La possibilité d'une île
Benjamin HOURTICQ, AuteurPionnière de l'agriculture biologique dans le Béarn, la ferme Milarepa est conduite en bio depuis 1988. Des cultures à valeur ajoutée (soja, maïs pop-corn, feijoas et physalis) sont les marques de fabrique de la ferme. L'ancien exploitant, Jean-Michel Duparcq, aujourd'hui à la retraite, a contribué, en grande partie, au développement de l'agriculture biologique dans Béarn, notamment par la création de la coopérative Bio Pays Landais et du Civam Bio Béarn. Aujourd'hui, sa fille Julia et son beau-fils (marié à Mathilde, son autre fille), toujours dans une logique de préservation de l'environnement, sont à la recherche de nouvelles productions, avec, en cours de réflexion, un projet en agroforesterie.
La Ferme de Roger : La recherche de l'autonomie au rythme des saisons
René (de) PAULIS, AuteurNathalie et Roger Abalain élèvent un petit troupeau de vaches de race Bretonne Pie Noir bio (10 mères), avec transformation fromagère (crème, beurre, yaourts, fromages, riz au lait et Gwell) et vente directe (magasin à la ferme et marché). Les vêlages sont groupés en février ou mars, ce qui permet une mise à l'herbe rapide des nouveaux-nés et une montée de lait plus rapide pour les mères (qui bénéficient de la pousse de l'herbe de printemps). Au terme du bail du premier site qu'ils occupaient, les éleveurs se sont installés, en 2009, à Plouharnel (56), sur un site de 8 ha, où tout était à construire : maison d'habitation, bâtiment d'élevage, locaux de transformation et de vente à la ferme. Quatre années ont été nécessaires pour réaliser les travaux, principalement en auto-construction. La ferme est plutôt isolée, ce qui aurait impliqué un coût considérable pour la raccorder au réseau EDF ; alors, les éleveurs ont mis en place une installation qui leur permet d'être autonomes en électricité (chauffe-eau solaire, panneaux photovoltaïques sur toiture, éolienne, batteries...). Dans cet article, Roger Abalain fait un retour sur ces travaux.
Fermebioscopie : Diversifier pour mieux régner
Simon POULET, AuteurAprès avoir pris le temps de se former (DUT, diplôme dingénieur agricole) et de découvrir des systèmes différents, en France et à létranger, Victor a rejoint son père sur la ferme familiale, située au sein du Parc naturel régional du Perche, dans l'Orne, en créant le GAEC de la Painerie. Victor a ajusté les ateliers préexistants (lait, blé et engraissement de bovins) et en a créé de nouveaux, afin de mieux valoriser les potentiels de la ferme : production de pommes de terre commercialisées auprès de maraîchers ; production de lentilles vertes, à l'essai pour la deuxième année consécutive ; production d'oléagineux pour la fabrication d'huile, vendue en circuit court... Cet article fait le bilan de la diversification du système en place : complémentarité des ateliers (co-produits...), investissements, premiers résultats.
Fermes en mode collectif
Aurélie SÉCHERET, AuteurDans un contexte où le renouvellement des générations agricoles est un enjeu critique pour l'avenir de l'agriculture en France, des modèles alternatifs viennent redessiner le rapport à la terre, au travail et au territoire : les fermes collectives, sous un statut de GAEC ou de Scop. Cet article présente deux fermes collectives : 1 - La Ferme des Volonteux, créée en 2011 sur 25 ha, près de Valence (26), compte 10 associés, aidés de 15 salariés. Ses activités (en bio) sont très diversifiées : maraîchage, arboriculture, élevage et boulangerie, avec un magasin-épicerie à la ferme, de la livraison en circuit court, de l'accueil (conférences, formations, jardin pédagogique) et deux boutiques (friperie et naturopathie). 2 - Le GAEC Radis et Compagnie, à Montflours (53), compte 5 associés et 3 salariés. On y produit : des céréales qui sont ensuite transformées en farines, en pains et en galettes de sarrasin ; une quarantaine de légumes ; du lait et une grande sélection de produits laitiers ; de la viande bovine. Les produits, commercialisés en Amap, nourrissent 200 familles. Les installations collectives présentent de nombreux avantages : elles favorisent l'emploi, les productions diversifiées et complémentaires, la biodiversité et l'autonomie alimentaire locale. Parmi les structures accompagnant les installations collectives, figure le réseau Fermes partagées, en Auvergne-Rhône-Alpes, qui milite pour diffuser et faire reconnaître le modèle coopératif (les Scop) par les instances agricoles, notamment pour permettre l'accès aux subventions et aux aides à l'agriculture. Céline Riolo, co-directrice du réseau Fermes Partagées, décrit les avantages et les inconvénients de ce statut. Un encart est consacré à la communauté Longo Maï, précurseuse des fermes collectives et présente, depuis les années 70, en France et en Europe.
Une fromagerie collective dans les Monts du Lyonnais
Yasmina LEMOINE, AuteurDepuis 2020, à Saint-Denis-sur-Coise (42), la fromagerie AlterMonts valorise, en fromages, le lait bio produit par un collectif de 9 paysan·nes des Monts du Lyonnais. Cette fromagerie est l'aboutissement d'une aventure, débutée en 2015, par des éleveur·euses qui souhaitaient valoriser leur lait et poursuivre leurs démarches de changement de pratiques vers l'agroécologie. Cet article revient sur l'émergence du projet, sur la mise en place d'un GIEE et sur les actions mises en uvre pour le développement de la fromagerie.
Grand Est : Le répertoire des savoir-faire paysans crée une dynamique syndicale !
Aurélie COSTES, AuteurEn 2011, l'Ardear Grand Est (réseau de l'agriculture paysanne) a développé un outil en ligne pour créer un réseau d'échange d'expériences et de savoir-faire paysans, non institutionnalisé et non monétarisé. Il s'agit d'un recueil de fiches témoignages d'agricultrices et d'agriculteurs, qui montrent une grande diversité de pratiques agricoles alternatives. Au-delà de la diffusion des savoir-faire et du développement de l'entraide paysanne, cet outil permet de redynamiser les groupes de réflexion (création de groupes techniques...) et de mobiliser de nouveaux adhérents dans la défense de l'agriculture paysanne.
Heureux qui communique
Amandine LEDREUX, AuteurDans les Côtes d'Armor, à Montstéru, Yann Chéritel a repris la ferme laitière familiale en 2016. Très vite, il prend conscience que le système en place ne lui convient pas et entame une conversion à l'agriculture biologique. La ferme est certifiée AB depuis 2019. Yann s'oriente également vers un système plus herbager, accompagné par le CEDAPA, et met en place la transformation à la ferme : la moitié des 220 000 litres de lait produits sont ainsi transformés en yaourts et commercialisés localement dans différents réseaux (GMS, épiceries locales, restauration collective, vente directe). Le reste du lait est vendu à Biolait. Autre fer de lance de Yann : la communication. Présent sur différents réseaux sociaux, sur lesquels il partage le quotidien de sa ferme, l'éleveur est convaincu que, pour vendre sa production, il faut savoir se faire connaître.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
Il fait bio vivre : Accueillir des touristes et leur susciter de l'intérêt pour notre marque de valeurs « IL LAIT LÀ »
Julia MAFFRE, AuteurEn 2013, Laurent Brunet a repris la ferme familiale, en élevage de bovins lait, en Mayenne (53), qu'il a convertie en bio en 2017. Jusqu'en 2019, il a géré, en plus de l'élevage, un gîte de groupe et une activité pédagogique, en place depuis 20 ans. En 2022, il a embauché 3 personnes (total 1,6 UHT sur la ferme) et a repris le gîte de groupe, situé à 150 m de la ferme, qui peut héberger 34 personnes. Généralement, les touristes viennent pour se détendre et sont, de fait, plus demandeurs d'informations. Dans les réfrigérateurs, Laurent Brunet place des bouteilles de lait IL LAIT LÀ, afin d'amorcer des échanges et de présenter aux touristes le logo et les valeurs des producteurs de Biolait. Il en profite pour parler de son métier et pour les inviter à la traite (en 2022, un quart des 700 locataires y ont assisté). Une occasion idéale pour sensibiliser, faire vivre des expériences mémorables et faire connaître Biolait, en créant des ambassadeurs qui sauront parler d'IL LAIT LÀ autour d'eux...
Installations agricoles : Des solutions foncièrement inédites ?
Yann KERVENO, AuteurL'accès au foncier représente toujours un frein important pour les candidats à l'installation en agriculture, avec des prix souvent rédhibitoires et des banques qui ne suivent pas forcément. Dans ce contexte, de nouvelles solutions, portées par des investisseurs particuliers ou des fonds d'investissement, s'offrent aux porteurs de projet : montage en société, start-up, portage de foncier ou d'activité... Cécile Gazo s'y est intéressée, dans le cadre de sa thèse en sociologie à l'école d'agronomie de Toulouse (INP-Ensat). À travers les témoignages de jeunes agriculteurs, en agriculture biologique ou conventionnelle, plusieurs de ces dispositifs sont présentés dans cet article : - l'épargne citoyenne proposée par la start-up Fermes En ViE (FEVE) ; - les grappes de fermes proposées par l'entreprise à mission Eloi ("découpage" de fermes en petites unités plus abordables) ; - la création d'une Société Civile d'Exploitation Agricole (SCEA) ; - l'appui d'une Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) ; - la mise en commun de l'assolement de plusieurs exploitations à travers la création d'un Groupement d'Intérêt Économique (GIE).
« Je suis tombé dedans quand j'étais petit »
Amandine LEDREUX, AuteurEn 1987, Jean-Luc Gicquel, éleveur laitier à Guilliers (56), a repris la ferme parentale, qu'il a convertie en bio. Il élève aujourd'hui, sur 60 ha, une quarantaine de Montbéliardes et, en 2012, année de l'arrivée de Béatrice (sa femme) sur l'exploitation, un atelier de transformation a été créé. Chaque année, l'EARL La Crème Rit valorise 110 000 litres de lait en vente directe (magasin de la ferme, marchés, épiceries et restauration collective), transformés en beurres, crèmes, yaourts, skyrs et glaces biologiques ; 50 000 litres de lait sont vendus à Biolait et la viande est commercialisée soit en direct, soit par Bretagne Viande Bio. Ancien président du GAB56, Jean-Luc a toujours été très engagé. Dans ce portrait, il explique que, pour lui, les mandats (d'administration, de conseiller municipal...) font partie intégrante du métier de paysan et qu'il en va de la responsabilité des personnes vivant de l'agriculture biologique de s'engager pour décider de l'avenir de la filière...
Jean-Michel Cellier-Courtil : Plus de 30 ans d'engagement à Nature & Progrès
NATURE & PROGRES, AuteurEn 1978, Jean-Michel Cellier-Courtil a rejoint son père sur la ferme familiale, en GAEC, à Saint-Saturnin (63), alors en polyculture-élevage bovins lait conventionnels. Au fil du temps, il a fait évoluer la ferme vers la bio, sous mention Nature & Progrès, avec des grandes cultures et un troupeau de vaches allaitantes. La ferme, l'EARL de la Pereire (créée au départ à la retraite des parents de Jean-Michel, en 1997), s'étend, aujourd'hui, sur 290 ha, répartis sur 12 communes. Jean-Michel est appuyé par deux salariés et un apprenti pour les travaux de la ferme, et Chantal, son épouse, s'occupe de l'administratif. Dans ce bio-portrait, Jean-Michel évoque les rencontres qui l'ont marqué dans son cheminement vers l'agriculture biologique et les responsabilités qu'il a assumées au sein de différentes structures (Chambre d'agriculture, SICARAPPAM, Auvergne Biologique...). Il explique aussi, notamment, son attachement particulier à la mention Nature & Progrès.
Jérôme Martinez, un brasseur de convictions
Catherine CHALOM, AuteurCe portrait retrace le parcours atypique de Jérôme Martinez, un montreuillois qui est devenu, en 2023, sommelier en bière (ou « biérologue »). Après une carrière consacrée à l'aide aux sans-papiers, Jérôme Martinez a quitté la CIMADE en 2012. C'est ensuite, par le biais de l'association « Le sens de l'Humus » qu'il a rencontré Florent, qui souhaitait céder sa micro-brasserie. Après un an de formation auprès de Florent, Jérôme a repris l'entreprise en 2013. Il a commercialisé ses bières localement, sous la mention Nature & Progrès, de 2014 jusqu'à fin 2022, lorsqu'il a pris, après deux années difficiles, la décision douloureuse de placer la micro-brasserie en liquidation. Auteur de deux livres (Faire sa bière à la maison ; La Bière pour les nuls), Jérôme a acquis une notoriété en tant qu'expert. Il se reconvertit, aujourd'hui, dans le métier de sommelier en bière pour apporter ses conseils aux brasseurs, mais aussi aux acheteurs (restaurants, bars...).
Journée inter-réseaux : Modèle de production et durabilité des systèmes
Marine BENOISTE, AuteurA Cavaillon, dans le Vaucluse, le Village est un lieu dinsertion et daccueil de personnes en situation précaire, créé en 1993 et qui propose des paniers de légumes bio, grâce à 8 000 m2 en maraîchage diversifié. La durabilité (environnementale, sociale et économique) est au coeur du projet.
Lieux de vente collectifs : à chacun son style !
Anne ANDRAULT, AuteurEn France, depuis plusieurs années, des paysans bio sous mention Nature & Progrès ont participé à la création de multiples lieux de vente collectifs. Que ce soit par le biais de regroupements informels ou de regroupements bien structurés, ces projets ont été initiés afin de répondre au besoin, pour les producteurs et pour les transformateurs, de commercialiser leurs produits en direct, avec une meilleure rentabilité économique. Ils permettent aux membres des groupes de partager leurs connaissances, de se relayer, et l'expérience du fonctionnement participatif de la mention Nature & Progrès (N&P) a largement facilité la mise en place de lieux de vente collectifs (sélection de produits lors de visites de fermes, rédaction d'une charte, d'un règlement intérieur...). Cet article présente sept de ces lieux : 1 - Un marché 100 % bio N&P, à Saint-Lizier, en Ariège (09) ; 2 - Un marché de producteurs bio aux activités diverses, autour d'un marais salant, en Vendée (85) ; 3 - L'Épicerie Paysanne Ambulante et Solidaire, un circuit court (avec livraison de paniers bio) en région de basse montagne, à Limoux, dans l'Aude (11) ; 4 - L'association de producteurs (exclusivement sous mention N&P) La Cagette champêtre, dans le Cantal (15), qui mutualise les listes de clients, afin de proposer une offre plus dynamique et élaborée de paniers sur son site de vente en ligne ; 5 - La Paysanne Rit, un magasin de producteurs locaux du Puy-de-Dôme (63), dont 4 des 7 membres sont sous mention N&P ; 6 - La Borieta, une boutique militante dans l'Aude (11), qui permet à plus de 75 fermes (toutes en bio et plusieurs sous mention N&P) de vendre leurs produits et organise, en parallèle, des activités culturelles ; 7 - Champs libres, un magasin de transformateurs (certifiés bio ou non, N&P) locaux, avec atelier de transformation sur place, en Ardèche (07).
Livre blanc : Le renouvellement des actifs en élevage bovin, ovin et caprin
Delphine NEUMEISTER, Auteur ; Emmanuel BEGUIN, Auteur ; Christophe PERROT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149, Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : CONFÉDÉRATION NATIONALE DE L'ÉLEVAGE | 2023Depuis de nombreuses années, la population déleveurs de ruminants est vieillissante. Dans les 10 prochaines années, la moitié dentre eux sera partie à la retraite. En parallèle, tous les ans, des milliers de jeunes et de moins jeunes, issus du monde agricole ou non, font le choix de lélevage, sinstallent ou deviennent salariés, mais de manière insuffisante par rapport aux besoins de la production de lait et de viande en France. Pour accompagner le renouvellement des générations déleveurs, et plus généralement des actifs dans les exploitations avec élevage, les professionnels du secteur appellent à la prise urgente de mesures par les décideurs politiques. Comme en 2019, ils publient un « livre blanc » où ils dressent un état des lieux de la situation. Ils identifient les différents freins à linstallation, à la transmission, ainsi qu'au développement du salariat. Pour finir, ils formulent 27 propositions concrètes pour mieux former, conseiller, suivre, inciter, encourager les futurs éleveurs et surtout maximiser leurs chances de réussir leur projet et de pérenniser leur activité.
La magie du Blé en Herbe
Brigitte LAPOUGE-DEJEAN, AuteurAu Blé en Herbe, dans la Creuse, Maria Sperring pratique la permaculture, depuis plus de 30 ans. Elle cultive des légumes, des arbres fruitiers, des plantes aromatiques et médicinales, ainsi que beaucoup de petits fruits, qu'elle transforme en sirops, tisanes, jus, confitures... La conception et les aménagements du jardin permettent de répondre à des besoins particuliers (drainage, exposition, protection, accès). La permaculture, pour Maria Sperring, consiste à tendre vers l'autonomie alimentaire et énergétique, mais aussi vers l'attention et le soin de l'autre. Dans sa yourte-serre, Maria Sperring accueille du public (stages d'initiation à la permaculture, séjours...) à qui elle transmet sa philosophie, et elle s'implique également dans des associations locales.
Le pâturage de couverts : Un partenariat aux multiples atouts
Guillaume SAUMON, Auteur ; Coline DIEVAL, Auteur | MONTIGNAC-CHARENTE (2 Avenue des Aveneaux, 16 330, FRANCE) : CIVAM DU PAYS RUFFÉCOIS | 2023Le pâturage de couverts végétaux présente des intérêts, tant pour les céréaliers ou les viticulteurs qui le proposent (apport en matières fertilisantes, destruction des couverts, déprimage des céréales...) que pour les éleveurs qui en bénéficient. Cependant, la mise en place de tels pâturages ne simprovise pas et implique dorganiser la parcelle (clôtures, eau, ombrage) et le pâturage (chargement, déplacements, pâturage tournant ). Plusieurs acteurs, issus du Pays Ruffécois, en Nord Charente, ou plus éloignés, apportent leurs témoignages sur le pâturage de couverts par différents animaux (ovins, bovins, caprins, et même cochons, canards et poules), sur le partage du travail entre léleveur et le cultivateur, les craintes au départ et les bénéfices recueillis. Dautres surfaces peuvent aussi être pâturées (surfaces de Conservatoires dEspaces Naturels, parcours, zones humides ).
Une paysanne investie dans les structures collectives de son territoire
Samuel RICHARD, AuteurAmélie Bador s'est installée, en 2014, en petits fruits et en PPAM bio, à Chambost-Longessaigne (69), dans les Monts du Lyonnais. Ce portrait retrace son parcours (formations, expérimentation en espace-test, installation et aides) et son investissement dans des structures collectives. Au fil des années, Amélie a augmenté les surfaces cultivées, tant et si bien que la question de l'embauche de salariés s'est imposée. Avec quatre autres fermes, elle crée un groupement d'employeurs pour embaucher deux salariés, à l'année, en CDI, ainsi que deux saisonniers. L'investissement d'Amélie dans le collectif ne s'arrête pas à l'emploi : elle gère aussi sa comptabilité avec une structure associative, pratique le troc d'heures de travail avec d'autres fermes, et a rejoint plusieurs groupes d'échanges, d'entraide, de mutualisation d'atelier de transformation, ainsi qu'un collectif facilitant l'écoulement des surplus de production. Dans cet article, Amélie partage ses astuces pour protéger les cultures de la canicule (irrigation, blanchiment des serres, voiles d'ombrage...) et contre la drosophile suzukii, ravageur des cultures fruitières (traitements préventifs, organisation de la cueillette...).
Paysans et citoyens : Enquête sur les nouveaux liens à la terre
Depuis les années 2010, 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, dans l'indifférence générale. Alors que la surface agricole totale décroît, la surface moyenne par ferme n'a cessé d'augmenter. Un nouveau cycle de concentration est à luvre, qui conduit inexorablement à faire grimper le prix de l'hectare, verrouillant de fait l'accès à la terre pour les jeunes. Tandis que la moitié des agriculteurs s'apprête à prendre leur retraite d'ici 2030, que vont devenir ces terres ? Vers quelle agriculture avançons-nous ? Ce livre est une enquête autant qu'une quête : une enquête sur l'accès à la terre et sur le renouvellement des générations agricoles ; et une quête de nouvelles solutions qui permettent de produire localement la nourriture dont nous avons besoin. Véronique Duval est partie à la rencontre de ceux qui font bon usage de la terre aujourd'hui : dans la Marne, sur le Larzac, au Pays basque ou au sein de l'association Terre de Liens, qui rachète des fermes pour y installer des jeunes paysans et paysannes en bio. Comment enfin peser sur l'action publique ? Comment faire de la terre un bien commun ? Telles sont les pistes qu'explore cet ouvrage, dans une période décisive.
Plat de Résistance : Soigner les cantines pour réparer le monde
Germinal PEIRO, Auteur ; Serge ADDED, Auteur | RENNES (3 Rue Carle Bahon, 35 200, FRANCE) : ÉDITIONS APOGÉE | 2023Cet ouvrage rend compte d'une expérience de terrain : la transformation de cantines de Dordogne (cantine de Nontron, collèges de Belvès et de Montpon-Ménestrol...), avec pour objectif que les 38 collèges du département soient impliqués. La restauration collective fait une mue révolutionnaire dans ce département. Elle est en train de passer à une cuisine 100 % bio, locale, de saison et faite maison. Raconter les enjeux, les difficultés rencontrées et les succès obtenus est l'objet de cet ouvrage. Réponse locale à des problématiques globales, cette aventure pourrait inspirer d'autres démarches du même type.
Le portrait du mois : Un pour tous, tous pour un !
Amandine LEDREUX, AuteurYves Simon a repris la ferme laitière biologique de ses parents en 2004. Il sagit de la ferme du Ptit Gallo, en Ille-et-Vilaine. Yves sest lancé, petit à petit, dans la transformation laitière et dans la vente directe. Quinze ans plus tard, lexploitation a bien évolué : avec sa centaine dhectares et ses 75 vaches, elle produit 450 000 L de lait, dont 400 000 sont transformés en yaourts, riz au lait et desserts, et elle emploie 11 salariés. La ferme du Ptit Gallo fait partie du réseau « Invitation à la ferme », qui mutualise des compétences et des fonctionnements en lien avec la transformation laitière : achat, emballage, communication, etc. (Yves Simon est à linitiative de ce réseau, avec un autre agriculteur, Jean-Michel Péard). Tous les produits transformés sur la ferme sont commercialisés en vente directe : GMS, magasins spécialisés, magasins de producteurs, grossistes, restauration collective. Léquipe de 11 salariés sest constituée au fur et à mesure des rencontres et des besoins. Néanmoins, Yves Simon ne sest pas improvisé patron du jour au lendemain. Il a suivi des formations en management et continue de se former de manière autodidacte. Lors de ses recrutements, il privilégie le « savoir-être » au « savoir-faire ». La cohésion déquipe est au cur de ses préoccupations et il a choisi de se faire accompagner par un organisme en matière de QVT (qualité de vie au travail). Ce témoignage dagriculteur fait partie dune série de portraits, dédiée à lemploi et au travail dans les fermes biologiques.
La propriété des terres agricoles en France : À qui profite la terre ? : Létat des terres agricoles en France n°2 | 2023
Nathalie BLIN, Auteur ; Maurice DESRIERS, Auteur ; Coline SOVRAN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2023La propriété privée est un droit sacré en France depuis la Révolution française. Malgré la mise en place du fermage en 1946 - une victoire du droit d'usage sur le droit de propriété -, les propriétaires de terres gardent un pouvoir de décision important quant à l'usage des terres agricoles. Persuadé que les propriétaires de terres agricoles ont un rôle à jouer dans lavenir de lagriculture, pour préserver lusage agricole et nourricier des terres, pour faciliter les nouvelles installations et pour favoriser des pratiques agricoles écologiques, le mouvement Terre de Liens lève le voile sur qui sont, aujourdhui, en France, les propriétaires des terres agricoles et analyse limpact de leurs stratégies sur le renouvellement des générations et sur lavenir de notre agriculture. Ce rapport est également une alerte sur les évolutions récentes de la propriété, et notamment l'arrivée des sociétés d'exploitation à capital ouvert comme propriétaires de terres, une tendance déjà bien inscrite dans le paysage des fermes françaises, qui semble désormais prendre pied dans la propriété, avec un risque accru de financiarisation de l'agriculture.
Quand les "éleveurs tâcherons" se réapproprient labattoir
Stéphane THEPOT, AuteurJacques Alvernhe, consultant, défend le concept dabattoir paysan, estimant que les abattoirs peuvent être gérés autrement, collectivement. Plutôt que les abattoirs mobiles, il préfère mettre laccent sur limplication des éleveurs dans le fonctionnement et la gestion de micro-abattoirs fixes. Il met en avant deux établissements où le travail est réalisé par des « éleveurs tâcherons », éleveurs volontaires rémunérés à la tâche pour le compte de leurs collègues. Ces systèmes évitent les cadences imposées et sont rentables, même pour des petites quantités danimaux abattus.
Région : Arbres et polyculture-élevage, une association qui fonctionne
Lucille PITON, Auteur ; Bénédicte SANSEAU, AuteurAu nord du département des Deux-Sèvres (79), une petite région, appelée le Haut Bocage, souffre des conséquences des remembrements et des agrandissements parcellaires. Depuis 2022, deux associations locales (le CIVAM du Haut Bocage et l'association Bocage Pays Branché) ont allié leurs forces pour lancer un groupe d'échanges entre paysan·nes (majoritairement en élevage de bovins laitiers ou allaitants), portant sur la place de la haie dans les fermes, l'organisation du pâturage sur une exploitation bocagère, ou encore sur le rôle de la haie pour lutter contre l'érosion... et pour réaliser des actions sur le terrain (plantation de haies, actions de communication auprès du grand public et des publics agricoles). Dans leurs témoignages, Joël Bernard, éleveur de bovins lait bio à Courlay, et Thomas Keep, éleveur laitier bio à Boussais, tous deux Deux-Sévriens, soulignent tout l'intérêt et toute l'importance de la présence de haies sur les exploitations.
Rencontre avec Frédéric Lambin, EARL Saint Jeanvat à Coupéville (51)
Aurélie PARANT-SONGY, AuteurFrédéric Lambin, polyculteur bio à Coupéville (51), s'est installé sur la ferme familiale en 2017. Il cultive une quinzaine d'espèces différentes, qui sont vendues à la coopérative Cérèsia, à La Chanvrière de l'Aube, à Cristal Union, à Sundeshy, et en direct. La ferme, où sont implantées les installations de la CUMA du lentillon, dont fait partie l'exploitation, est aussi prestataire pour du triage, du séchage et un peu de stockage. Pour Frédéric Lambin, le succès d'une conversion en bio est conditionné par la sécurisation des débouchés au préalable, ainsi que par la diversification (diversification de l'assolement, diversification des activités avec, par exemple, un atelier de transformation).
Rencontre avec Johanna Desmarest, maraîchère à Ormes (10)
Sophie BOMEL, AuteurJohanna Desmarest est maraîchère bio, à Ormes (Aube), depuis 2020. Elle cultive environ 25 légumes, de plusieurs variétés, sous abris et en plein champ, ainsi que des plants de fraises, qu'elle commercialise dans le magasin de la ferme et dans un distributeur situé dans un village voisin. Sa clientèle est majoritairement locale. Elle communique sur sa production via la page Facebook de la ferme et a gagné en visibilité, dès son installation, grâce à deux articles publiés à son sujet dans le journal local.
Rencontre avec Julien Baccus, éleveur bio de caprins et fromager à Migneville (54)
Julia SICARD, AuteurNathalie et Julien Baccus sont éleveurs de chèvres bio, à Migneville (54). Nathalie s'est installée, en 2017, après une formation agricole, sur la ferme des grands-parents de Julien, son mari, qui l'a rejointe sur lexploitation en 2019. À l'époque, Nathalie ne disposait que du bâtiment d'élevage, les 80 ha de terres agricoles ayant été promis à une autre ferme locale. Alors sans pâturage pour les chèvres, elle s'était orientée vers l'élevage en bâtiment (et donc en conventionnel), avec transformation et vente directe. Après une année d'activité, les 80 ha ont finalement été cédés à l'éleveuse, ce qui lui a permis de passer en bio et de devenir autonome en fourrages. Dans un souci de bien-être animal, le couple déleveurs a récemment démarré la lactation longue sur une partie des chèvres : cette pratique permet de limiter la fatigue engendrée par les mises-bas et davoir moins de chevreaux à commercialiser. Ils ont également investi dans le séchage du foin en grange, ce qui leur permet d'avoir un fourrage de meilleure qualité et de diminuer la consommation de céréales par les chèvres. Un encart présente le marché bio, créé à linitiative de citoyens et porté par Bio en Grand Est et par des producteurs, et dans lequel Nathalie et Julien sont impliqués.
Rencontre avec Lucie Jehl, maraîchère et éleveuse de volailles à Elsenheim (67)
Chloé SCHNELLER, AuteurLucie Jehl est maraîchère et éleveuse de volailles bio, à Elsenheim (67). Elle s'est installée, en 2021, sur une partie des terres de son père, céréalier bio, ce qui lui a permis d'être directement certifiée bio. Lucie exploite 1,5 ha de maraîchage, dont 950 m² de serres, où elle produit une gamme d'environ 25 à 30 légumes, ainsi que 2,7 ha de prairies et 5 ha de grandes cultures (maïs, blé). Elle dispose d'un poulailler mobile de 20 m², avec 225 poules pondeuses. Elle commercialise toute sa production en direct, et sans achat-revente : au marché hebdomadaire de Colmar, à une cantine scolaire et à quelques magasins bio.
Rencontre avec Tommy Lorphelin, éleveur laitier bio à Saint-Rémy-en-Bouzemont (51)
Amélie LENGRAND, AuteurEn 2007, Tommy Lorphelin a fait le choix, plutôt que de reprendre l'exploitation familiale, en système intensif, de s'installer sur une ferme herbagère, alors en ruines, à Saint-Rémy-en-Bouzemont (51). Après la conversion, en 2015, Tommy a réintroduit l'élevage laitier et il élève aujourd'hui, sur 238 ha (dont 224 ha en herbe et 14 ha en cultures), 45 vaches de race Simmental et leur suite, soit 230 bovins. En 2023, il est passé en monotraite pour la saison estivale, en raison des fortes chaleurs et de la moindre quantité de fourrage disponible, solution qu'il envisage de reconduire les étés prochains. En 2024, un atelier de transformation laitière verra le jour, avec l'arrivée de Marjorie, la femme de Tommy, sur la ferme. Yaourts, crème fraîche, beurre, fromage frais et frais affiné, camembert..., les produits de l'atelier permettront notamment de valoriser le lait de printemps, de très bonne qualité, qui n'est pas bien valorisé par la laiterie.
Rencontre avec Xavier Stentz, vigneron au domaine André Stentz à Wettolsheim (68)
Clément LAMY, Auteur ; Lucie PIERRE, AuteurEn 1984, André Stentz a repris l'exploitation viticole de son père, à Wettolsheim (68). Il l'a convertie en bio et a adhéré à la charte Nature & Progrès. Aujourd'hui, son fils, Xavier, a pris la suite. Depuis 2016, ils sèment des engrais verts dans toutes les vignes et adaptent le mélange en fonction des besoins des parcelles (de la féverole pour plus de vigueur de la parcelle, du radis pour décompacter le sol), ce qui leur permet de se passer de toute autre opération de fertilisation. Afin de limiter les maladies, la vigne est taillée en Poussard et reçoit très peu de cuivre (1 kg/ha/an). La biodiversité est favorisée par la plantation de haies et d'arbres, et le broyat issu des tailles est utilisé pour pailler les cavaillons. Vainqueurs du Vititrophée, les Stentz ont plus de vingt cuvées avec les sept cépages alsaciens ; les raisins sont vinifiés sans intrants et sont soumis à une fermentation malolactique.
À la rencontre des jardins de Cize
Marie MELEC, AuteurCet article fait le récit de l'installation de Maxime et Candice, maraîchers biologiques, à Cize, dans l'Ain. Installés, depuis janvier 2022, sur une surface de trois hectares (cédés par la ferme laitière bio voisine), Maxime et Candice ont été accueillis à bras ouverts : la municipalité souhaitait justement installer une activité de maraîchage biologique sur la commune et un réseau d'entraide (voisins et paysans) s'est rapidement activé autour des nouveaux arrivants (aide aux travaux, réparations, gestion des cultures, partage de matériel agricole...). Maxime et Candice ont aussi intégré le « Groupe maraich' », accompagné par l'Addear de l'Ain, où les maraîchers mutualisent semences, astuces et commandes. Après une première année d'activité, ces deux agriculteurs ont plusieurs projets pour développer leur activité de maraîchage sur sol vivant, notamment la création d'une parcelle en agroforesterie ou celle d'un atelier de transformation...
Rencontres du Reneta : « Les espaces-test sont des outils clés pour linstallation agricole »
Frédérique ROSE, AuteurA loccasion des 13èmes rencontres nationales du Reneta (Réseau national des espaces-test agricoles), qui se sont tenues en juin 2023, 170 membres et partenaires de ce réseau se sont réunis pour échanger sur les plus-values des dispositifs de portage dactivités agricoles. Ce réseau compte 81 membres, dont notamment 65 espaces-test en fonctionnement et 13 à létat de projet. Beaucoup dintercommunalités ont récemment rejoint Reneta, signe que le portage dactivités est un véritable levier pour déployer linstallation agricole. La très grande majorité des sites du réseau sont conduits en agriculture biologique. Être en bio est une réelle demande pour les porteurs de projets, qui ne sont souvent pas issus du milieu agricole. Certains espaces-test sont permanents, mais le portage dactivités directement sur le lieu de linstallation (portage juridique, social et administratif) se développe de plus en plus. La plupart des porteurs de projets sont en maraîchage (les investissements sont moindres et les terres assez accessibles). En grandes cultures, laccès au foncier reste un problème et, en élevage, la question des moyens de production (notamment du troupeau) reste complexe à gérer. Entre 75 et 80 % des porteurs de projets sinstallent à lissue des périodes de test, et ces installations sont plus consolidées et plus fiables comparées à celles qui nont pas bénéficié de portage. Par ailleurs, il sera désormais possible denvisager le métier dagriculteur sous une autre forme, puisque le décret n°2023-366 du 13 mai 2023 modifie la définition dun agriculteur actif : les Scop et les Scic sont maintenant reconnues comme statuts possibles pour être agriculteur (ces statuts juridiques peuvent maintenant permettre de bénéficier de la Pac).
Synergie dans les collines : Témoignage de Sébastien Félix
Stéphane COZON, AuteurDepuis 2009, Gabrielle et Sébastien Félix élèvent, en biodynamie, des chèvres en pastoralisme avec transformation fromagère, sur leur ferme localisée à Lauris (84), dans le massif du Luberon. La ferme est autonome en aliments : elle produit des fourrages et des céréales pour compléter le pâturage. Sébastien pratique, depuis plusieurs années, un croisement d'absorption de ses chèvres Alpines avec des boucs de race Commune provençale : en effet, si ses Alpines étaient très rustiques, la Commune provençale, encore plus rustique et plus adaptée aux collines sèches, est préférée pour sa capacité à manger de tout, tout le long du parcours (à la montée et au retour inclus). En 2018, Gabrielle et Sébastien ont acheté des brebis laitières de race Brigasque, pour de la transformation en yaourts. Ces brebis, qui ont des comportements similaires à ceux des chèvres pour s'alimenter, sont également métissées, avec un bélier Lacaune. Sébastien souhaite garder un troupeau supportant bien les parcours, avec un effectif adapté à la place disponible en bergerie, y compris pour les chevreaux qui ne sont jamais séparés de leurs mères. Sébastien s'investit, avec un groupe d'une quinzaine d'éleveurs, dans un projet d'abattoir local et mobile.
La terre aux paysan·nes, l'agro-industrie hors champ ! : Décryptage et solutions face à l'accaparement des terres en France
Avec une importante partie de la population agricole approchant de l'âge de la retraite, prévue dans les dix prochaines années, la moitié des terres agricoles va changer de main. La taille moyenne des fermes a doublé en 30 ans pour atteindre 69 ha. Cependant, il existe des entreprises ou des personnes qui contrôlent des dizaines d'exploitations et totalisent des milliers d'hectares, qui ne sont pas comptabilisés dans le recensement agricole comme une seule exploitation. Avec leur puissance d'achat, ces propriétaires prennent le contrôle de toujours plus de terres, sans que les SAFER ne puissent réagir. L'accaparement des terres va souvent de pair avec l'agrandissement des exploitations et avec un modèle agricole hyper industrialisé, bloquant le développement de l'agroécologie. Dans ce rapport, les Amis de la Terre formulent des recommandations.
Transmettre sa ferme... c'est toujours possible !
Marie JACQUELINE, Auteur ; Solène ROUSSELET, Auteur ; Tiphaine TERRES, AuteurDepuis plusieurs années, le nombre de fermes, en France, diminue (-100 000 entre 2010 et 2020). Alors qu'un tiers des agriculteurs ont aujourd'hui plus de 55 ans, la transmission est plus que jamais un enjeu majeur, mais aussi un processus complexe, avec des difficultés qui peuvent être de différentes natures : économiques, structurelles, générationnelles ou encore psychosociales. Celles-ci concernent aussi bien le cédant (ou transmetteur) que le repreneur. Dans cet article, deux exemples de transmissions réussies de fermes biologiques, en Vendée, sont présentés : - À la Génétouze, Jean-Marc a transmis son exploitation à Anaëlle qui maintiendra le modèle agroforestier qu'il a mis en place ; - À Thiré, Jean a progressivement intégré le GAEC du Grand Moulin (3 associés) à la place de Pascal qui s'était installé 40 ans plus tôt. Tous apportent leurs conseils et partagent les difficultés qu'ils ont rencontrées, ainsi que les opportunités qu'ils ont su saisir.
Transmission : Que deviennent les fermes Nature & Progrès ?
Anne ANDRAULT, AuteurCet article, élaboré à partir d'entretiens avec des cédants de fermes Nature & Progrès, propose un regard sur cinq histoires de transmission. Louise de Neef, maraîchère en Lozère (48), a transmis son activité de production de plants à José et Mirtille, de jeunes voisins producteurs, et le volet maraîchage et conserves à Victor et Luen, qui venaient de reprendre le restaurant du village. Pour François Calvet, éleveur et producteur de fromages, en Ariège, la question de la transmission du foncier, ses salariés ne souhaitant pas devenir propriétaires, a été réglée par l'intermédiaire de Terre de Liens, qui loue aujourd'hui les terres au GAEC duquel font partie deux de ses anciens salariés. Noëlle Reynaud, botaniste dans les Cévennes, fabrique des apéritifs à partir de cueillettes de plantes sauvages ; elle a trouvé une repreneuse, Sarah, qu'elle forme et accompagne dans sa démarche d'installation. L'histoire de la transmission de M., qui souhaite rester anonyme, est moins heureuse, avec une ferme qui a changé d'échelle et qui s'est déconnectée du réseau d'entraide local. Autre expérience décevante, le cas de Claude et Chantal Leduc, vignerons dans le Tarn, qui ont déchanté quand ils ont vu leur bel outil de travail presque laissé à l'abandon par le nouveau propriétaire ; cependant, ces vignerons ont connu d'autres opportunités de transmettre et de faire du lien localement (parrainage, mise à disposition de la cave...), ce qui a permis de compenser autrement cet échec...
Transmission : Transmettre dans une zone céréalière
Amaury GONTHIER, AuteurAmaury Gonthier, éleveur de bovins lait bio dans l'Aube, a été salarié agricole pendant 8 ans, avant que l'opportunité de s'installer ne se présente, grâce au bouche-à-oreille. Dans cet article, Amaury Gonthier raconte son parcours à l'installation (démarches, aides...) et la reprise de la ferme d'Éric et de Lionel Robert, anciennement le GAEC de Beaufort, pour créer l'EARL Gonthier.
Trophées de l'Excellence Bio : Des projets innovants et prometteurs
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes Trophées de lExcellence Bio, organisés par lAgence BIO et le Crédit Agricole, récompensent, depuis 2008, des projets innovants, prometteurs et exemplaires des filières biologiques. Pour sa 9ème édition, les prix ont été décernés lors du Sima (rendez-vous mondial du machinisme agricole), à Paris-Villepinte, le 7 novembre 2022. Le jury était présidé par Alexia Rey, la co-fondatrice de NeoFarm (entreprise qui vise à créer un maillage de microfermes maraîchères qui associent les bénéfices de lagroécologie et ceux de la technologie). Sur les 90 dossiers reçus, le jury a retenu 16 finalistes. Deux lauréats se sont distingués et ont reçu un prix de 6 000 : France-Konjac et La Truitelle. Deux coups de cur ont également été récompensés à hauteur de 1 500 : Les Herbes Folles et AmelEn Vrac. Cet article présente le projet de "Les Herbes Folle"s. Yoanna Marescot et Thomas Gouëllo se sont installés en Charente-Maritime, en 2017, avec un projet de pépinière biologique darbres durables, résilients au changement climatique et valorisant la biodiversité (projet en phase avec la nouvelle réglementation bio qui impose désormais, en cultures pérennes, des plants bio issus de plantes mères produites en bio durant au moins deux ans). Leur installation sest faite sans aucune aide, ni emprunt financier, sur un terrain familial. Ils cultivent différents plants : de plantes vivaces comestibles, de plantes annuelles (aromatiques, potagères et médicinales), de petits fruits et darbres fruitiers ; imbriqués pour favoriser les interactions entre espèces. Des chevaux, canards, oies et poules fournissent la fertilisation.
Accompagner des collectifs en transition agroécologique : Êtes-vous prêt(e)s ?
La transition agroécologique a remis le collectif de travail entre agriculteurs au cur de l'actualité avec, notamment, une diversification des formes de collectifs d'agriculteurs (GIEE, groupes 30 000, groupes DEPHY Fermes...), en fonction des contextes, des territoires, des projets de développement... Ces nouveaux types de groupes et les problématiques qu'ils traitent nécessitent des capacités d'animation adaptées. Dans ce document, Trame traite de plusieurs aspects de l'accompagnement des collectifs : posture de l'accompagnateur ; compétences nécessaires pour animer le groupe ; méthodes et outils d'animation. Il présente également d'autres ressources pour poursuivre cette réflexion.
L'accueil à la ferme : Une affaire de passionnés
Alexandra LANNUZEL, AuteurL'accueil à la ferme, au-delà d'une activité annexe à la production agricole, est une affaire de passionnés. Les agriculteurs et les agricultrices qui ouvrent les portes de leurs fermes partagent l'envie de transmettre, de faire découvrir l'agriculture et de tisser des liens avec des personnes de tous horizons. Dans cet article, trois fermes du Finistère - dont deux en bio - et avec trois déclinaisons différentes de l'accueil à la ferme sont présentées : - Nicolas Mazeau et Jennifer Scouarnec, de la Cidrerie de Rozavern, à Telgruc-sur-Mer ; - Amélie Goossens et Etienne Menguy, de la Ferme de Quéménès, située dans les îles de la mer d'Iroise ; - Sandra et Raphaël Cotty, de la Ferme de Croas Men, à Plouigneau.
LAgriculture biologique, une innovation territoriale au service du développement rural : le cas du Gers
Charlène ARNAUD, Auteur ; Pierre TRIBOULET, AuteurLagriculture biologique est un système de production qui permet de répondre aux différents enjeux liés à la durabilité de lagriculture. Cette étude a pour objectif danalyser son développement dans les territoires ruraux en tant quinnovation territoriale qui sinscrit dans une diversification du système agricole existant. Lagriculture biologique est ainsi vue comme une innovation ayant les caractéristiques dune spécialisation intelligente (processus qui vise à favoriser lidentification des caractéristiques et des avantages dune région, à mettre en valeur les avantages concurrentiels de ce territoire et à regrouper des parties prenantes autour dune vision davenir pour ce territoire). Afin danalyser ces processus, cette étude sest focalisée sur le cas du Gers, le premier « département bio » de France. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés avec un ensemble de parties prenantes présentes sur ce territoire. Les résultats mettent en avant des dynamiques fortes dancrage de lagriculture biologique dans le territoire, soutenues tant par les acteurs institutionnels quéconomiques. Pour autant, il existe une diversité de visions de lagriculture biologique qui peuvent se révéler être un frein à son développement en tant quinnovation territoriale.
Agriculture thérapeutique : Fermes accueillantes
Véronique BUTHOD, AuteurEn Auvergne-Rhône-Alpes, en parallèle de leur activité agricole, un certain nombre de fermes ouvrent leurs portes pour accueillir des personnes en situation de handicap, en difficulté sociale, professionnelle, personnelle Des éleveurs, comme Nicolas Charroin (éducateur sportif formé à la médiation animale) et sa compagne Laure, à Pont-de-Barret (26) ; Anne-Laure et Olivier Pitiot, à Saint-Paul-en-Jarez (42), et Joëlle et Jean-Yves Lyonnet, à Balbigny (42), se sont formés à laccueil thérapeutique au travers de divers réseaux (Accueil Paysan, Civam, lassociation Astra) et travaillent en collaboration avec des structures telles que lASE (Aide Sociale à lEnfance), la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) et les IME (instituts médico-éducatifs). Dans cet article, ils partagent leurs expériences au contact des publics quils accueillent et témoignent des bienfaits thérapeutiques de l'accueil à la ferme sur les accueillis et les animaux. Dans un encart, la ferme urbaine d'Eybens (42), créée par lassociation Arist, est présentée.
Lagroécologie en groupe : un modèle à transférer
Yasmina LEMOINE, AuteurPour nombre dagriculteurs engagés dans la transition agroécologique, le travail en collectif (GIEE, Cuma, Geda ) est un plus, un élément facilitant, source de réassurance ou de motivation notamment. Le projet multipartenaire TransTrae, piloté par la FR Cuma Auvergne-Rhône-Alpes, vise à sappuyer sur des collectifs dagriculteurs déjà existants pour en entraîner dautres dans la transition agroécologique. Ce projet a démarré ses premières actions fin 2021, dont une journée le 15 octobre dans la Loire, qui avait pour objectif de faire le point sur les acquis des collectifs partenaires du projet et sur les éléments transférables à dautres groupes susceptibles dêtre intéressés. Cette journée a montré limportance du transfert de connaissances, dautant plus efficace quil sappuie sur des sujets techniques et des résultats très concrets, facteur indispensable pour mobiliser des agriculteurs. Autre point-clé pour Mathieu Razy, trésorier dune des Cuma présentes à cette journée : « limportance du lien entre acteurs du territoire ».
Ain : Les tofeuses du Bugey
Marie MELEC, AuteurÀ Peyrieu (01), Gaëlle Marchand-Plasse et Fanny Demarque cultivent du soja bio qu'elles transforment en tofu dans leur atelier, à Saint-Martin-de-Bavel, depuis 2022. Toutes les deux issues du monde de lélevage paysan, elles souhaitaient conserver une activité agricole et garder du temps pour leurs autres activités professionnelles et associatives. Pour cela, le travail est adapté de façon à être faisable par une seule personne. Gaëlle et Fanny se sont installées sur les principes de la société coopérative (SCIC) Les Fermes Partagées, présentée dans un encart. Ceci leur permet d'avoir un statut de salariées-entrepreneures et une meilleure couverture sociale. Gaëlle et Fanny ont bâti un système qui respecte leurs convictions : un voisin agriculteur livre leurs produits en échange des résidus de graines de soja pour l'alimentation animale, leur culture de protéines végétales est intégrée en partie dans les rotations des fermes maraîchères voisines (en échange de leur travail au champ) et permet de réduire les importations de soja et les impacts écologiques qu'elles génèrent. Elles commercialisent leur tofu (environ 40 kg par semaine) dans 2 AMAP et dans 4 magasins de producteurs, dans l'Ain et en Haute-Savoie. Elles souhaitent également développer la commercialisation en restauration collective.
Alterfixe : Le camp qui propose de s'installer autrement
Marianne DE WAVRECHIN, AuteurDu 30 juillet au 21 août 2022, 45 personnes se sont réunies pour la première édition du camp Alterfixe, installé au GAEC du Mont Hardy, dans l'Orne. Ce camp d'été, créé par la Coop des Territoires (un bureau d'étude local), avait pour objectif de faire découvrir des fermes laitières du bocage ornais et de faciliter les rencontres entre cédants et porteurs de projet qui souhaitaient s'installer en collectif. Une quinzaine d'agriculteurs bio ont accueilli visites, ateliers thématiques et chantiers collectifs, permettant aux candidats à l'installation hors cadre familial de se confronter à la réalité du terrain. La deuxième phase du camp Alterfixe, de décembre 2022 à avril 2023, avait pour but de permettre aux repreneurs de construire leur projet. Cet article, qui raconte la naissance du projet, est complété par des témoignages d'organisateurs et de participants.
L'artificialisation des terres repart à la hausse
Charles BAUDART, AuteurEn dépit de la loi Climat et résilience - votée en juillet 2021 et qui vise un objectif de zéro artificialisation nette à l'horizon 2035 -, et du coup d'arrêt lié au confinement en 2020, l'artificialisation des sols français a connu, à nouveau, un rythme élevé en 2021, supérieur à la moyenne de la période 2017-2019.
L'autonomie règne en maître à Kerdanio
Guillaume ROBIN, Auteur ; Eurydice WICHELER, AuteurAprès une première installation qui ne lui correspondait pas, Guillaume Robin, aujourd'hui éleveur de 58 vaches laitières bio, s'est réinstallé à Mûr-de-Bretagne (22) en 2013. Il travaille seul, avec un objectif d'autonomie décisionnelle, financière, alimentaire/fourragère... tout en respectant l'environnement. Il a adopté un système de double période de vêlage, la première servant au renouvellement du cheptel, la seconde servant à la production de croisés valorisés en viande. Une fois la gestion du pâturage bien maîtrisée, Guillaume a enclenché la conversion de l'exploitation vers l'AB en 2018. L'évolution de ses résultats économiques et de sa charge de travail, suite à la conversion, est indiquée. Avec l'association « Terres et Bocages », il a planté plusieurs kilomètres de haies qui favorisent la biodiversité et servent également de brise-vents. Les échanges, notamment lors de chantiers collectifs ou avec son épouse, sont très importants pour Guillaume, puisqu'ils lui permettent, en tant que seul décisionnaire, de progresser à partir des conseils de son entourage professionnel, associatif et familial.
Auvergne : La Paysanne Rit : Magasin de producteurs
Pascal AUBREE, AuteurLe magasin de producteurs « La Paysanne Rit », à Issoire (Puy-de-Dôme), a ouvert ses portes en juin 2021. Ce magasin propose les produits dune quarantaine de producteurs et de productrices. Il est ouvert plusieurs après-midis en semaine (mercredi, jeudi et vendredi), ainsi que le samedi toute la journée. Huit associés, regroupés au sein dune SAS (Société à Action Simplifiée), sont à la base de ce projet. Ils ont été accompagnés par la FRCivam. Ce sont ces associés qui assurent les permanences du magasin. Trente « dépôts-vendeurs » mettent également en vente leurs produits. Ces derniers viennent compléter la gamme de produits proposés par les associés. Le 27 juin 2022, ce magasin a aussi accueilli la commission « Alimentation Durable et Solidaire » des Civam.
L'avenir des fermes bio en Bourgogne-Franche-Comté
FRAB - BFC, Auteur ; BIO BOURGOGNE, Auteur ; INTERBIO FRANCHE-COMTÉ, Auteur | AUXERRE CEDEX (19 Avenue Pierre Larousse, BP 382, 89 006, FRANCE) : BIO BOURGOGNE | 2022En France, 45 % des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite en 2026. En Bourgogne-Franche-Comté, 36 % des agriculteurs bio souhaitent transmettre leur ferme d'ici 5 ans, la majeure partie d'entre eux restant, jusqu'ici, sans pistes de repreneurs. Devant l'urgence de maintenir les fermes et la résilience des territoires, le réseau bio Bourgogne-Franche-Comté a réalisé une enquête en 2021, auprès de 164 producteurs bio, afin de connaître la situation actuelle, mais aussi de faire un premier pas vers les futurs cédants, pour sécuriser les terres en agriculture biologique. Cette enquête sera mise à jour régulièrement, afin d'affiner la vision territoriale, mais aussi de sensibiliser les personnes concernées à anticiper leur démarche de transmission.
Bio-portrait : La ferme de Bodliguen
Jérôme GOUST, AuteurDominique Bourdon, paysan boulanger bio dans le Morbihan, à la Ferme de Bodliguen, a démarré son activité agricole avec un élevage de lapins en plein air en 2003. Aujourd'hui, la ferme dispose de 17 ha, partagés entre blé, colza, sarrasin, lentilles, seigle, mélange céréales-protéagineux. Il transforme ses céréales en farine et en pains. Un encart présente le moulin Astrié, que Dominique utilise pour moudre, notamment, le mélange froment-seigle destiné à la boulange.
Biopresse Hors-série : Diversification et agriculture biologique - 2022
Esméralda RIBEIRO, Auteur ; Héloïse BUGAUT, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2022La diversification fait partie des leviers mobilisables par les agriculteurs pour augmenter la durabilité de leurs exploitations. Il peut sagir de diversification au sein de leurs productions (ex : plusieurs ateliers de productions animales et/ou végétales), ou dactivités qui ne relèvent pas de la production alimentaire, mais qui prennent appui sur lexploitation (ex : accueil pédagogique ou social, production dénergie, vente directe ). Pour identifier plus facilement des documents portant sur la diversification au sein des fermes biologiques (descriptions de systèmes diversifiés, témoignages dagriculteurs, fiches, études, guides ), ABioDoc, le Centre national de ressources en agriculture biologique, a publié un numéro Hors-série de sa revue Biopresse sur ce sujet. Ce Hors-série est composé de références bibliographiques extraites de la Biobase, la seule base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique. Il compile environ 380 références sur la diversification, publiées entre 2012 et 2022, classées par grands thèmes (élevage, grandes cultures, maraîchage, arboriculture, viticulture, agriculture et environnement ). Cette sélection de références est le fruit dune recherche large sur la diversification, mais non exhaustive sur certains thèmes (ex : agroforesterie, circuits courts, agritourisme ). Précision supplémentaire pour les références en lien avec lélevage : elles portent aussi bien sur les systèmes délevage diversifiés, que sur les élevages mixtes et le pâturage mixte. Ce Hors-série a été réalisé dans le cadre du projet BioRéférences 2017-2022. Lobjectif de ce projet est dacquérir des références (notamment technico-économiques) sur les systèmes de production biologiques dans le Massif Central. Un volet sest intéressé à la diversification des systèmes, afin de voir comment mieux les accompagner et d'acquérir des références spécifiques.
« Un cadre danalyse des nouveaux collectifs dexploitation »
Elsa EBRARD, AuteurDepuis une dizaine dannées, de nouvelles formes collectives dexploitations agricoles émergent sur le territoire français. Ce sont des fermes pouvant impliquer jusqu'à une dizaine de personnes dans la production. Dans le cadre de son doctorat, Delphine Laurant travaille sur la conception dun cadre danalyse pour ces nouvelles formes dexploitations agricoles (thèse encadrée par le CIRAD et financée par une bourse CIFRE entre lANRT et lassociation Université Domaine du Possible). Ce cadre danalyse permettra de représenter, de manière similaire, différentes formes dorganisation, afin de pouvoir les comparer et relever leurs spécificités. Lobjectif nest pas de porter un regard normatif sur ces formes collectives, mais de mieux les comprendre pour, à terme, construire des outils daccompagnement adaptés à leurs spécificités.
Le Champ des possibles : Des légumes de qualité à la portée de tous : Réflexions, avec François Sonnet, au sujet de l'auto-cueillette
Dominique PARIZEL, AuteurDans la banlieue liégeoise, en Belgique, François Sonnet s'est installé, il y a sept ans, en maraîchage bio au Champ des possibles. Il s'est inspiré du modèle de la "Community-supported agriculture", un système de production agricole soutenu par la communauté. Il s'appuie sur l'auto-cueillette : chaque membre abonné vient cueillir lui-même ce qu'il consomme. À raison d'une centaines de personnes abonnées à l'année, ce système permet d'assurer un revenu fixe à François, qui peut démarrer les productions tranquillement. À la fin de chaque saison, François et les membres de la ferme font le point sur le fonctionnement de l'exploitation, ce qui permet au maraîcher d'ajuster les productions à la demande. Soulagé du poids de la main duvre pour la récolte, François fait confiance aux abonnés et ne déplore, d'ailleurs, quasiment aucun gaspillage : les cueilleurs sont prévenus lorsqu'une production est disponible ; ils ne causent aucun vrai dégât ; l'aspect de légumes qu'il serait impossible de vendre en grande surface n'effraie personne. Les auto-cueilleurs viennent parfois avec les enfants, ce qui est une forme intéressante de sensibilisation. Pour finir, s'il n'est pas certifié bio, Le Champ des possibles n'en est pas moins soucieux de permettre aux habitants du secteur de s'auto-alimenter avec des légumes sains, sans traitements phytosanitaires...
Claire Bernard et Gaël Le Coz : À taille humaine
Vincent DEMAZEL, AuteurEn 2020, Claire Bernard et Gaël Le Coz se sont installés en bio, respectivement en tant que maraîchère et paysan-boulanger, à la Ferme des Sailles, sur les hauteurs du Vigen, près de Limoges (87). Avec leur production, ils approvisionnent les marchés des villages à proximité, les épiceries et les bistrots, ainsi que les AMAP, en pain et en légumes. Installé « hors cadre familial », ce jeune couple s'est intégré à différents réseaux professionnels (CUMA, syndicat, associations...) et cultive son ouverture sur le monde à travers l'accueil de « wwoofers » sur l'exploitation.
Climato-antisceptique
Antoine BESNARD, AuteurClaudine et Jacques Serrand sont polyculteurs-éleveurs de bovins lait bio (Froment du Léon), à Laignelet (35). Ils disposent de 85 ha de SAU, dont environ 40 ha sont dédiés à des grandes cultures destinées à l'alimentation humaine (blé ancien, blé noir, colza, avoine). Les céréales sont transformées à la ferme, d'abord en farine, puis en galettes et en pains, ainsi qu'en huile, qui sont ensuite commercialisés au marché, en paniers et en magasins spécialisés. Lors du passage en bio, en 2001, Jacques a fait évoluer son système d'élevage vers l'herbe et l'autonomie fourragère. Les trois quarts des vaches sont taries l'hiver. Le foin destiné au troupeau est stocké en vrac, ce qui permet aux éleveurs d'éviter le passage d'un roundballer avec le plastique utilisé pour botteler l'enrubannage. Dans ce portrait, Claudine et Jacques racontent comment, face aux enjeux environnementaux (accès aux matériaux et à l'énergie...), ils ont adapté leurs pratiques.
Co-errance fertile
Antoine BESNARD, AuteurDepuis 2006, la Ferme de Brêmelin, à Guéhénno (56), expérimente le collectif agricole. Le projet, créé par trois couples, était de lancer l'activité de la ferme, en bio, jusqu'à ce qu'elle génère assez de revenus, avec, pour chaque couple, un conjoint travaillant d'abord à l'extérieur avant de rejoindre les trois autres conjoints sur la ferme. Trois ans plus tard, le projet tombe à l'eau, avec le départ d'un couple et la séparation d'un autre. Les trois agriculteurs restants continuent à faire tourner la ferme : l'atelier maraîchage fonctionne bien ; l'élevage de cervidés, leur marque de fabrique, continue, avec un atelier viande, celle-ci étant commercialisée en vente directe. C'est grâce au rachat des parts des partants, notamment par des collègues-agriculteurs du secteur, que la ferme a été sauvée, le GFA (groupement foncier agricole) comptant maintenant 61 associés. Aujourd'hui, la ferme reste ouverte à l'expérimentation, au partage du travail, autour des activités d'élevage, de maraîchage, de fabrication de pain et d'accueil à la ferme.
Un cochon qui prend son temps
Ingrid VAN HOUDENHOVE, AuteurAncien salarié du Centre écologique Terre Vivante dans le Trièves (38), Maxime Poulat a repris, en 2021, la ferme familiale de 90 ha, en polyculture (céréales et légumineuses) et élevage bio et également située en Isère. Pour l'élevage, il a choisi le cochon mangalica (ou cochon laineux), une race très rustique d'origine hongroise qui se distingue par sa viande savoureuse et grasse (due à sa croissance lente) et son alimentation (pâturage sous les arbres principalement, complété par des céréales et des légumineuses produites sur la ferme). Les cochons laineux sont élevés 25 mois minimum en plein air, contre 5 mois dans les élevages industriels de cochons "rose" (le Large white). Les femelles mangalica font de plus petites portées (entre 4 et 10 porcelets) que les races classiques. Cet élevage se fait dans la lenteur - il faut compter 5 ans entre la naissance et le jambon fini -, ce qui laisse à Maxime le temps de continuer à développer, en autodidacte, ses talents de charcutier. Pour l'heure, la petite production de Maxime est d'abord destinée à la consommation familiale ; néanmoins, des restaurateurs sont très intéressés par ses produits...
Comment améliorer le système de production de l'exploitation maraîchère en agriculture biologique de l'association Les Ateliers de la Bruyère pour réduire les aléas climatiques et sanitaires ?
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage à l'association "Les Ateliers de la Bruyère", dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Cette association d'insertion a été fondée dans l'objectif de dynamiser le territoire rural de Haute-Loire. Elle comprend trois pôles d'activité, dont une exploitation maraîchère de 3 ha labellisée en agriculture biologique. Située dans la ville de Langeac, cette structure connaît un développement conséquent, avec de nombreux investissements et de nouveaux débouchés commerciaux. Cependant, les productions se heurtent à un contexte climatique défavorable. Les inondations fréquentes du parcellaire rendent les volumes de production incertains. Ce mémoire explore la mise en uvre de deux travaux qui ont pour objectif de rendre cette exploitation plus résiliente face aux inondations et de diminuer les pertes liées à la pression sanitaire. L'un des travaux est la construction du plan de culture pour les 5 prochaines années, avec des rotations qui prennent en compte les risques climatiques et économiques. Le second travail est un projet d'aménagement agroécologique : plantation de haies brise crues, implantation de bandes fleuries permettant de favoriser l'augmentation des auxiliaires de cultures.
Comment appuyer l'émergence d'une dynamique collective au sein des Paysan·ne·s-/Meunier·e·s-/Boulanger·e·s bio accompagné·e·s par Bio 63, sur le territoire du Puy-de-Dôme ?
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage à Bio 63, l'association de développement de l'agriculture biologique du Puy-de-Dôme, dans le cadre de la Licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABcd). Une dynamique collective au sein des paysan·ne·s-meunier·ère·s-boulanger·ère·s (PMB) bio du Puy-de-Dôme a vu le jour en 2018. Depuis septembre 2021, Bio 63 accompagne ce mouvement et a souhaité lui consacrer une animation spécifique. Cette dernière est l'objet de ce mémoire. Après un travail de recueil des attentes des PMB à laide dentretiens semi-directifs, des actions menées ont été menées qui ont permis de répondre à divers objectifs daccompagnement, notamment : - favoriser la mise en réseau des PMB ; - mettre en place une filière graines bio locales ; - animer des journées techniques
Comment attirer les porteurs de projet d'installation en agriculture sur nos territoires ? Retour sur le projet « Attractivité des fermes, des métiers et des territoires » sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts
Marianne NAMUR, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 56 Novembre 2022) / p. 12-13 (2)En 2021, Bio en Grand Est, l'ARDEAR Grand Est et Terre de Liens Champagne-Ardenne ont répondu à l'appel à projets ARPIDA du ministère en charge de l'Agriculture, afin de comprendre comment qualifier et améliorer l'attractivité des fermes, des métiers et des territoires, pour favoriser les transmissions hors cadre familial. Dans ce cadre, le projet "Attractivité des fermes, des métiers et des territoires" sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts a été lauréat. Une première étape a consisté à enquêter des porteurs de projets hors cadre familial, ainsi que les structures accompagnatrices, pour mettre en évidence les facteurs d'attractivité qui se dégageaient (accessibilité du foncier, rentabilité du métier, potentiel de commercialisation, etc.). La deuxième étape a consisté à confronter ces facteurs au territoire pilote (la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts) et a permis d'établir un plan d'actions (repérage et sensibilisation des cédants et des propriétaires fonciers, restructuration des fermes, appui aux installations collectives, coopération entre les structures d'accompagnement, etc.), applicable à d'autres territoires. Un dernier comité de pilotage s'est tenu, en octobre 2022, pour dresser le bilan de ces deux années d'étude.
Communication sur les produits et les producteurs au sein d'un magasin de producteurs
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage au magasin de producteurs La Paysanne Rit, dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Situé à Issoire (63), le magasin de producteurs La Paysanne Rit a été créé par un ensemble de producteurs locaux qui en assure la gestion. Situé au sein d'un territoire auvergnat en plein développement, avec des projets alimentaires territoriaux, ce magasin est confronté à un nombre insuffisant de clients et doit améliorer sa communication. La problématique du stage était donc la suivante : Comment communiquer sur les produits et les producteurs au sein d'un magasin de producteurs ? Tout d'abord, une étude a été réalisée auprès de consommateurs, dont certains étaient clients de La Paysanne Rit, à l'aide d'un questionnaire, afin de comprendre leurs besoins et leurs ressentis. Par la suite, plusieurs outils de communication ont été créés pour favoriser la création d'un lien entre le consommateur et les producteurs et pour améliorer la transparence sur les produits.
Le contrat de confiance
Amandine LEDREUX, Auteur ; Antoine BESNARD, AuteurInstallés en maraîchage bio depuis 2017, à Melrand (56), David Herbaut et Thibaut Varet, du GAEC du Bio Légume, cultivent, sur 2 ha, 50 espèces de légumes qu'ils commercialisent en direct (marché, paniers, vente à la ferme, magasins spécialisés et de proximité). Après deux ans d'activité, la demande a explosé, ce qui a poussé Thibaut et David à rapidement faire évoluer la ferme. Ainsi, ils sont passés de 3 à 6 serres et ont commencé à embaucher, jusqu'à parvenir à la conclusion qu'un saisonnier ne suffisait pas. Vient alors, en 2020, la rencontre avec Patrick, ancien mécanicien, que les associés embauchent à temps plein sur la ferme, à l'année. Après deux ans, le bilan est très positif. Néanmoins, un point reste à améliorer : la sécurisation de l'emploi du salarié, actuellement en contrat Tesa, vers un CDI.
À la découverte de collectifs en Occitanie : Histoires d'installations en collectif
Mathilde BOURJAC, Auteur ; Émeline BURON, Auteur ; Louis CRETIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2022En Occitanie, en 2019, 41 % des chefs dexploitations avaient plus de 55 ans, et la majorité dentre eux na pas de repreneur connu à ce jour. Les installations ne suffisent pas à remplacer les départs. Or, nombreux sont les candidats à linstallation qui abandonnent leur projet faute de capital suffisant pour racheter les fermes existantes ou parce que les modèles de production, les contraintes dorganisation ou lisolement de ces fermes ne correspondent pas à leurs envies. Linstallation agricole en collectif constitue une solution à ces blocages. Partis sur les routes dOccitanie, des membres de Terre de Liens sont allés enquêter et proposent des récits dinstallations en collectif. Chaque parcours est unique, et tous, dans leur diversité, offrent des clés, des chemins, de lespoir pour le renouvellement des générations agricoles. Chèvres, vaches laitières, maraîchage, grandes cultures... les productions sont variées et la diversification est à l'honneur.
Dossier : Agriculture Bio : Thermomètre d'une crise de croissance
AUVERGNE AGRICOLE (L'), Auteur ; Mélodie COMTE, Auteur ; C. ROLLE, Auteur ; ET AL., AuteurD'après des estimations encore provisoires, environ 4 % des fermes bio françaises auraient entamé une déconversion en 2021. Si ce chiffre est relativement stable par rapport aux années précédentes, il pose tout de même question dans un contexte de crise de la filière bio. Dans ce dossier, plusieurs acteurs agricoles - agriculteurs, conseillers, acteurs de l'aval - apportent leurs éclairages sur ce constat : Quelles pourraient en être les raisons (départs à la retraite, retour au conventionnel suite à des problèmes de rentabilité ou de débouchés...) ? Quelles sont les filières les plus concernées ? Dans le Puy-de-Dôme, la déconversion reste encore marginale et correspond surtout à des départs à la retraite non renouvelés.
Dossier : Alternatives agricoles
Jérôme GOUST, Auteur ; Pierre PEGUIN, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, les initiatives pour une agriculture bio et paysanne fourmillent, comme l'insertion, la formation, l'installation, les circuits courts et l'aide à l'accès à la terre. Ce dossier de Nature & Progrès présente plusieurs alternatives, dans les articles suivants : - L'espace-test agricole ; - Optim'ism : l'action bio, positive et solidaire ; - Dans l'Aude, la force de l'union agroécologique et paysanne ; - Les abattoirs à la ferme ; - Les voies (et les voix) du collectif : Voie.X.
Dossier : Une approche sociologique pour comprendre le potentiel d'évolution des agriculteurs d'un territoire vers l'agriculture biologique
Marianne NAMUR, Auteur ; Hélène CLERC, AuteurDans le cadre du Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Parc naturel régional de la Montagne de Reims, une étude territoriale de sensibilité à l'agriculture biologique (ou « étude SensiBio ») a été réalisée, afin de déterminer les freins psychosociologiques au passage à l'agriculture biologique. Pour ce faire, une enquête a été menée auprès de 45 fermes des territoires du Parc naturel régional de la Montagne de Reims et des Aires d'Alimentation de Captage des communautés de commun de Reims, Châlons et Epernay. Cette enquête a permis de mettre en évidence certaines craintes véhiculées dans le paysage agricole du territoire et donc de cibler les actions à mettre en place sur le territoire, pour une évolution des agriculteurs vers l'AB. Un encart apporte des informations sur d'autres enquêtes SensiBio, largement déployées dans la région Grand Est.
Dossier : Le label FNAB « Bio France », présentation des critères sociaux
Thomas SEDLBAUER, AuteurLa FNAB travaille sur le déploiement d'un label « Bio France », applicable à l'échelle des fermes. Après la mise en place de la première brique bio-équitable en 2021, deux nouvelles briques se mettent en place en 2022, sur le social et la biodiversité. Ce dossier est consacré aux 9 critères sociaux qui seront progressivement mis en place, sur 3 ans, afin de : garantir la juste rémunération des agriculteur.rices et un lien employeur-employé plus cadré, de favoriser la transmission des savoirs et le renouvellement des générations (accompagnement des stagiaires et des woofers, plans de formation...) et de renforcer l'attractivité des métiers en agriculture. Les fermes souhaitant s'engager dans cette démarche de progrès bénéficieront d'un accompagnement à la labellisation, par le réseau, au deuxième semestre 2022.
Dossier du mois : Parcs Naturels Régionaux : Derrière le label, quel engagement ?
Elisabeth CHESNAIS, AuteurSi, selon la revue « Que Choisir », les Parcs Naturels Régionaux (PNR) ne sont parfois pas assez engagés dans la préservation et la défense de lenvironnement, il est acquis quils engendrent des externalités positives. Un PNR na pas de pouvoir réglementaire (il sappuie sur lengagement des communes adhérentes). Il doit prendre en compte les activités humaines et y intégrer des enjeux écologiques, tout en ayant une mission dexpérimentation. Et ces expérimentations engendrent des réussites. Cest le cas, par exemple, pour lagriculture biologique : elle est globalement plus présente dans les PNR quailleurs. Les Parcs peuvent ainsi être des territoires moteurs pour développer la bio. Cest le cas du PNR de lAvesnois (Hauts-de-France) : comme 75 % des communes sont implantées sur des aires de captage deau, le PNR a souhaité développer lagriculture biologique pour préserver cette ressource. Au départ, la bio, qui était globalement peu présente dans cette région, ne représentait que 1,5 % de la surface agricole du PNR. En 2020, elle représentait 10 %. Le PNR de lAvesnois a incité les agriculteurs à passer en bio et a mobilisé des opérateurs économiques pour trouver des débouchés aux productions biologiques.
Dossier : Quels outils, pour quels paysans ?
Pascal PAVIE, Auteur ; Pascaline PAVARD, Auteur ; Daniel COUTAREL, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré à l'évolution des machines et des outils agricoles. Étant actuellement dans la troisième révolution agricole (automatisation...), certains paysans souhaitent retrouver une autonomie et une créativité pour leurs outils. Les articles qui composent ce dossier traitent des sujets suivants : - le monde-machine et la dépendance du biotope humain à la technologie ; - le retour de la traction animale face à la motorisation ; - le bélier hydraulique, un outil pour remonter l'eau sans électricité ; - la machine et le paysan ; - L'Atelier Paysan : du lien aux machines à l'intérêt général ; Présentation d'outils de l'Atelier Paysan : colonne de tri densimétrique, épandeur maraîcher, four à pain.
Dossier : Salon à la ferme 2022 : Transmettons l'agriculture paysanne
Isabelle DOUILLON, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-Luc HERVE, Auteur ; ET AL., AuteurAprès le succès de la première édition en 2021, le Salon à la ferme a été renouvelé par la Confédération Paysanne pour une deuxième édition, du 22 février au 8 mars, un peu partout en France. Les portes ouvertes des fermes sont loccasion de montrer la réalité du travail de paysan et dengager le débat avec des citoyens et des élus. Ce dossier présente huit fermes paysannes, dont 6 en bio, participant à cet évènement : 1 - Dans le Vaucluse, un éleveur de poules pondeuses en plein air a transmis sa ferme à un trentenaire en pleine reconversion professionnelle qui projette de mettre en place un verger maraîcher ; 2 - Dans le Tarn, Jérémy Vialelle élève des volailles de chair, à proximité de l'élevage-usine de Lescout que combat la Confédération Paysanne ; 3 - Dans le Finistère, à Guerlesquin, la ferme laitière de Kerdennet a fédéré toute la famille Queniat : frères, sur et belle-sur ont créé leurs ateliers de production autour de cette ferme ; 4 - Dans les Vosges, à la Bergerie de Straiture, Véronique Fulchin et Olivier Cassagnau élèvent des moutons dont ils transforment la laine depuis presque 30 ans ; 5 - En Vendée, dans le Marais Breton, les paysans d'une ferme en bovins allaitants affirment une forte volonté de préserver la biodiversité tout en vivant décemment de leur travail ; 6 - En Alsace, la Miellerie du Pays Welche est l'outil commun de deux fermes apicoles bio qui élèvent, en tout, près de 1 000 ruches, chacune ayant intégré récemment un nouvel associé ; 7 - Isabelle et Sylvain Giacotti se sont installés à Leynhac, dans le Cantal. Depuis 2009, la famille s'est agrandie et leur petite ferme diversifiée a prospéré, répondant pleinement à leurs aspirations ; 8 - Dans l'Aube, Pauline Berton, 30 ans, a rejoint, depuis bientôt cinq ans, la ferme familiale en production céréalière et légumière. Elle projette de créer un atelier en porcs bio.
Drôme : Une ferme attentive à la biodiversité
Cécile KOEHLER, AuteurNicolas Charroin, éducateur sportif pour handicapé·e·s, et sa femme Laure se sont installés dans la Drôme (26), il y a 15 ans, en élevage ovins lait bio, avec transformation, et pour objectif d'ouvrir leur ferme à l'accueil thérapeutique. Dès leur arrivée, Nicolas et Laure ont planté 400 mètres de haies, afin de protéger leurs cultures, réalisées dans un sol très sableux, de lassèchement, ainsi que des émissions des fermes conventionnelles voisines. Porté sur le collectif et sur laccueil, le couple sengage auprès dassociations (comme Des enfants et des arbres) pour les faire participer à leurs activités, notamment la plantation darbres et de haies. Le couple accueille également, depuis 2017, des groupes en atelier de zoothérapie, en contact avec des ânes, des poules, des cochons et des brebis. Pour finir, un encart présente l'activité des Charroin en chiffres.
LEmpreinte Bio : un atelier de découpe et une boucherie pour une filière viande locale
Fin 2020, cinq éleveur.euse.s issu.e.s de quatre fermes de lHérault ont décidé de monter un atelier de découpe et une boucherie attenante, pour la vente en circuits de proximité et en direct. Latelier, une société dont les parts appartiennent aux quatre fermes, achète les carcasses de bovins, de porcs ou dovins, qui sont alors prises en charge par deux bouchers salariés. En plus de la vente sur place, la société peut fournir des petites cantines scolaires, des restaurants ou des magasins alimentaires.
Enez Raden, quand une île se fait archipel
Marion HAAS, Auteur ; Stéphane COZON, AuteurCet article retrace l'histoire d'Enez Raden ("l'île aux fougères"), le domaine agricole de la famille Guillou, dans le Finistère (29), de 1898 à aujourd'hui. S'étendant, à l'origine, sur 20 ha avec de l'élevage laitier et des pommiers à cidre, la ferme familiale continue d'évoluer depuis cinq générations. Elle connaît d'abord une révolution majeure dans les années 60, avec le passage à un système plus moderne et productiviste, débouchant sur un élevage de poules hors-sol et l'agrandissement du troupeau de vaches. Dès lors, les vaches ont été écornées et le système a commencé à reposer sur les intrants. En 1980, Annie et Jean-Yves se sont installés avec les parents de celui-ci, pour être, quelques années plus tard, rejoints par le frère de Jean-Yves et sa belle-sur. La ferme s'est agrandie, comptant alors un parcellaire de 100 ha, pour un troupeau laitier de 70 mères, un troupeau allaitant de 60 vaches, ainsi que deux poulaillers. Les tensions montent au fur et à mesure que le système s'essouffle et, peu après le départ à la retraite du père de Jean-Yves, les frères décident de se séparer. Annie et Jean-Yves gardent le site (et ses dettes) et parviennent à sortir du système en place en se consacrant uniquement à l'activité laitière. Depuis le début des années 2010, une nouvelle génération arrive sur la ferme : Fañch et Julien rejoignent, l'un après l'autre, leurs parents sur la ferme, qu'ils passent en bio. L'approche biodynamique est adoptée, l'écornage est arrêté et le troupeau est rebrassé avec des races rustiques. Un atelier de maraîchage diversifié est lancé avec l'installation du deuxième fils ; puis, à l'arrivée de sa compagne, d'autres projets, comme l'ouverture d'un magasin à la ferme, voient le jour. Enez Raden reprend vie.
Espaces-test agricoles : Faciliter les installations
Eric CHARBONNIER, AuteurLes espaces-test agricoles sont des dispositifs qui permettent à des porteurs de projet d'expérimenter leur activité agricole, dans un contexte sécurisant, avant leur installation. Ils favorisent le renouvellement de la population agricole grâce à un accompagnement humain et technique, souvent nécessaire aux nouveaux agriculteurs non issus du milieu agricole pour réaliser leur projet. Aujourd'hui, il existe plus d'une soixantaine d'espaces-test en fonctionnement en France, sous des formes variées (associations, Coopératives d'Activités et d'Emploi, SCIC...). Ceux-ci suscitent la coopération de collectivités territoriales, de réseaux d'accompagnement et d'aide à la création d'entreprises, mais aussi d'entreprises locales, d'associations de consommateurs... au travers de partenariats. En cela, les espaces-test agricoles constituent, non seulement un outil d'appui à la professionnalisation, mais aussi l'opportunité de créer de nouvelles formes de coopération entre les acteurs d'un territoire.
État des terres agricoles en France : Rapport de Terre de Liens
Coline SOVRAN, Auteur ; Jean-Denis CROLA, Auteur ; Nathalie BLIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2022La terre est une ressource essentielle à notre vie, mais elle est aussi limitée, fragile, et non renouvelable à léchelle humaine. Or, elle subit des attaques de toute part. La terre agricole est la première victime, tout comme celles et ceux qui la travaillent. Ces 10 dernières années, 80 000 emplois agricoles ont été détruits et un cinquième des fermes a disparu. Celles qui restent continuent de sagrandir, de se spécialiser, de se mécaniser, pérennisant un modèle agricole insoutenable pour lenvironnement et peu souhaitable du point de vue économique et social. Dici à 2030, 100 000 agriculteurs supplémentaires partiront à la retraite, libérant plus dun cinquième de la surface agricole utile métropolitaine. Lavenir de ces terres va considérablement modifier le paysage agricole français. Ce rapport a lambition de faire un état des lieux des terres agricoles et dalerter sur lurgence dagir pour préserver et partager cette ressource essentielle.
Étude : Installation en bio : Qui sont les porteurs de projet innovants ?
Sébastien JULLIARD, AuteurLa diversité des projets et des personnes candidates à l'installation en bio est parfois déroutante pour les structures accompagnatrices. Partant de ce constat, la FRAB Bretagne et le GAB 56 ont décidé de mener une étude visant à mieux comprendre ce que sont ces projets atypiques, qui sont les personnes qui les portent et quels sont leurs besoins en matière d'accompagnement. Dans ce cadre, la FRAB et le GAB 56 ont rendu visite à 8 fermes bio bretonnes, installées de façon innovante entre 2012 et 2018. Ils ont dégagé 3 différents profils de porteurs de projet : les Autonomes (avec un projet de vie basé sur l'autosuffisance alimentaire, généralement des autodidactes), les Déterminés (des personnes en reconversion professionnelle vers un métier en phase avec leurs valeurs, prêtes à des sacrifices pour concrétiser leur projet), les Entrepreneurs (des personnes pro-actives, motivées par les nouvelles expériences, avec un projet pouvant évoluer rapidement). Chacun de ces trois profils est décrit en détail et des conseils, adaptés à chaque situation, sont fournis.
Étude et réalisation de la mise en place d'un suivi post-installation au service des paysans, répondant à leurs attentes en Aveyron
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage à l'ADDEAR 12 (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural de l'Aveyron), dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABcd). L'ADDEAR 12 est une structure qui accompagne les paysans dans leur projet d'installation ou dans leur projet de transmission d'exploitation, en agriculture paysanne (biologique et conventionnelle), sur l'ensemble du département aveyronnais. Les paysans sont accompagnés sur plusieurs étapes en amont de l'installation et après celle-ci. Cependant, pour le suivi post-installation déjà en place, les paysans se mobilisaient peu, ne se saisissant pas de l'accompagnement proposé. Ce mémoire avait donc pour objectif la mise en place d'un suivi post-installation qui réponde plus clairement aux attentes des paysans et qui soit viable pour la structure accompagnatrice. Pour cela, un questionnaire d'enquête a été créé, à destination des paysans, dans le but de connaître leurs attentes concernant le suivi post-installation. Ce mémoire présente les résultats de l'enquête, ainsi qu'une proposition de nouveau suivi post-installation pouvant être mis en place.
Une ferme collaborative et diversifiée
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurDans le Calvados, Gaëlle Bonnieux et Claire Wills Diquet se sont installées, en 2019, sur une micro-ferme bio de 14 hectares, la Ferme de GonneGirls. Elles y cultivent 2000 m² en maraîchage (dont une partie sous serre), élèvent 800 poules pondeuses dans un poulailler mobile et sur un parcours arboré, et gèrent une pension pour chevaux et un gîte à la ferme. Les sols sont cultivés selon les principes de l'agriculture régénérative. Dans cet entretien, réalisé à l'occasion d'un webinaire organisé par Fermes en Vie, elles présentent leur parcours, ainsi que des réflexions sur ce projet au deuxième anniversaire de sa concrétisation.
Ferme de Merval : "Un système autonome et économe, avec l'humain au coeur du projet"
Agnès CATHALA, Auteur ; Bertrand CAILLY, AuteurBertrand Cailly a pris les rênes de l'exploitation du Lycée agricole du Pays de Bray, en Normandie, en 2017, alors que celle-ci finalisait sa période de conversion à l'agriculture biologique. Avec son équipe de neuf salariés, il a alors engagé de profonds changements dans le fonctionnement de la ferme, avec l'objectif, tout d'abord, de redresser la situation économique délicate dans laquelle se trouvait l'exploitation. Il a ainsi favorisé la diversification, une meilleure cohésion entre les ateliers et une forte recherche d'autonomie : outre le troupeau laitier dont 83 % du lait est transformé à la ferme, l'exploitation compte 12 hectares de pommiers (avec atelier de transformation) et 17 hectares en agro-arbo-api-foresterie, associant pommiers, arbres mellifères, céréales, ruches et pâturage. L'alimentation du troupeau est en tout herbe, le bois de taille est broyé et utilisé comme litière pour les vaches, le lactosérum est utilisé pour lutter contre les maladies cryptogamiques sur fruitiers... Autant d'exemples d'une transformation réussie, qui s'est de plus traduite par une augmentation des salaires et de bons résultats économiques.
La ferme des Millonets lance la Conf' dans le Val-d'Oise
Sophie WOËHLING, AuteurCe portrait présente Sophie Duplay, la première adhérente du Val-d'Oise à la Confédération Paysanne d'Île-de-France. En 2006, Sophie Duplay s'est installée en maraîchage à la ferme des Millonets, à Vienne-en-Arthies (95), avec Caroline, son associée jusqu'en 2012. Elles ont rapidement converti les terres en agriculture biologique. Aujourd'hui, Sophie cultive, avec Anne (la salariée) et une apprentie, 150 variétés de légumes, sur 2,5 ha, auxquels s'ajoutent des petits fruits et des vignes (100 m²). Sophie et Anne ont également commencé à produire leurs propres semences, en lien avec l'Association pour le développement de l'emploi agricole et rural (Adear) en Île-de-France (présentée dans un encadré). En parallèle, Rémi Duplay, le mari de Sophie, gère deux gîtes sur le corps de ferme. Il a rejoint l'EARL en 2012, pour reprendre la gestion administrative et, depuis 2014, il fabrique des pains. Les légumes et les pains sont commercialisés dans trois Amaps.
Une ferme résiste à la bétonisation des terres du Grand Paris
Damien ANDOUARD, AuteurDepuis 2011, à Villiers-le-Bâcle (91), la ferme Vandame lutte contre la ligne 18, projet du Grand Paris, prévue pour traverser le plateau agricole de Saclay, où se trouve leur exploitation. Cristiana et Emmanuel Vandame, installés sur la ferme familiale depuis 1997, cultivent aujourd'hui, avec leurs salariés, des grandes cultures (luzerne, blé, maïs, sarrasin...) et des légumes bio sur 230 ha. Ils commercialisent les légumes, ainsi que les pains, brioches et gâteaux qu'ils confectionnent dans leur fournil en circuits courts (à la ferme, AMAP, marché, etc.). Leur clientèle est majoritairement composée de chercheurs qui travaillent au centre de recherche de Saclay, accolé à la ferme. C'est précisément le projet de faire du plateau de Saclay un pôle technologique et scientifique, en urbanisant ses terres fertiles, qui menace la ferme Vandame, ainsi qu'une quinzaine d'autres exploitations. Dans cet article, les Vandame, engagés dans cette lutte avec différentes associations, racontent leur combat.
Fermes collectives : Le guide (très) pratique
Comment faire converger les projets des personnes en reconversion professionnelle qui se tournent vers l'agriculture avec les enjeux de transmission des fermes ? En effet, des centaines, voire des milliers, de fermes de plusieurs dizaines d'hectares vont chercher des repreneurs, dans les 5 à 10 ans qui viennent. Or, de moins en moins d'enfants d'agriculteurs envisagent de reprendre la ferme familiale, et les porteurs de projet non issus du milieu agricole ne se positionnent pas forcément sur des reprises de fermes. En effet, la plupart envisage de s'installer en maraîchage bio sur petite surface et de créer ex nihilo une microferme. Le monde agricole s'apprête donc à voir le nombre d'agriculteurs diminuer considérablement dans les années qui viennent, tandis que les exploitations agricoles vont s'agrandir encore et encore. Face à ce constat, les réseaux alternatifs agricoles étudient attentivement les types de transmission/restructuration de fermes, qui passent inévitablement par des installations de nouveaux collectifs d'agriculteurs. L'objectif de ce livre est de proposer un récit alternatif au discours manichéen présentant l'installation dans des microfermes maraîchères comme seule voie d'avenir face à une agriculture intensive décriée. Des initiatives, encore relativement rares, fleurissent aux quatre coins de la France : des personnes se tournent vers l'agriculture de groupe, reprennent des fermes de taille moyenne, font de la polyculture-élevage en agroécologie, transforment et valorisent leur production, innovent par l'organisation collective de leur travail et par le nouveau rapport à la paysannerie qu'ils inventent. Ce guide donne des indications pratiques pour aider à l'installation et au fonctionnement d'une projet de ferme collective.
Fermoscopie du GAEC Holistique : une association réussie pour ses deux associés !
Solène ROUSSELET, AuteurYoann et Vincent se sont associés, en janvier 2021, pour former le GAEC Holistique. Ils ont bien réfléchi leur projet pour maximiser les chances quil se déroule bien. Yoann sest installé sur la ferme des Fontenelles en 2011, avec son père, en bovins allaitants, en Vendée. Il a vite souhaité mettre en place un système plus simple, plus autonome et plus économe, basé sur lherbe. En 2019, il a engagé une conversion en agriculture biologique. Vincent n'est pas issu du milieu agricole. Après un BTS Gestion et Protection de la Nature, suivi dune licence professionnelle, il sest réorienté vers un BTS Productions Animales en apprentissage. Il a ensuite été embauché comme technicien, en 2011, chez Bovins Croissance. Parallèlement, depuis plusieurs années, Yoann avait mis en place un système dentraide avec un agriculteur voisin : Michel. Cest par le biais de Michel que Yoann et Vincent se sont rencontrés. Après avoir mûri le projet dinstallation (pour Vincent) et dassociation au sein du même GAEC, les deux futurs associés se sont mis a chercher une ferme pas trop loin du site des Fontenelles pour pouvoir sagrandir. Ils ont trouvé un site à 4 km, qui présentait lavantage davoir 100 ha groupés. Les deux associés se sont aussi faits accompagner par un cabinet dexperts, OpteamRH, durant cinq jours, pour optimiser leur association dun point de vue humain. Ils gèrent, maintenant, ensemble, les deux sites de production, avec un système toujours basé sur lherbe, et souhaitent mettre en place de lagroforesterie.
"Fils d'agriculteur dans les Landes, la Bretagne m'a tendu les bras"
Sylvain HAURAT, AuteurDans cet article, Sylvain Haurat, éleveur laitier en agriculture biologique dans les Côtes d'Armor, retrace son parcours, de la ferme familiale dans les Landes à la reprise d'une ferme bio en Bretagne, en passant par des études d'ingénieur qui lui ont permis de revoir sa vision de l'agriculture biologique et de s'orienter vers ce mode de production. L'EARL de Belle Herbe, ferme de 47 ha à 100 % en prairies permanentes, permet l'élevage de 25 vaches laitières montbéliardes et croisées, dont les veaux mâles sont vendus en direct. En 2021, un boulanger a installé son fournil sur la ferme et la compagne de Sylvain s'installera à court terme avec un atelier maraîchage.
Foncier : priorité aux jeunes !
Vincent DEMAZEL, AuteurAlors que plus de la moitié des agriculteurs français avaient, en 2019, plus de 50 ans, l'accès au foncier reste le principal frein à l'installation. Seuls 50 % des hectares libérés partent à l'installation. 40 % vont à l'agrandissement de structures agricoles existantes et 10 % sont mobilisés pour des usages non-agricoles (loisirs, urbanisation...). Les difficultés d'accès concernent aussi bien les ventes que les locations. Différents types d'initiatives sont toutefois mobilisables pour favoriser les installations : le recours à des investisseurs, le portage foncier... Marc Plouzeau, viticulteur bio de 56 ans sur l'AOC Chinon, a fait le choix de vendre, bien avant son départ en retraite, une partie de son domaine (4 ha) à la société Terra Hominis. Celle-ci s'est donné pour mission de racheter des vignes, via du financement participatif, afin de faciliter linstallation de jeunes vignerons, avec en arrière-plan des objectifs sociaux et/ou environnementaux.
Fraise : Se diversifier pour être plus résilient
Véronique BARGAIN, AuteurDans le Finistère, la SCEA Le pépin et la plume est une ferme biologique très diversifiée : fraises, pommes, 40 à 50 espèces de légumes, prairies et grandes cultures y côtoient les élevages de poules pondeuses et de vaches laitières. L'objectif pour les deux associés, Mickaël Pont et Mathieu Guyomard, est d'assurer l'autonomie et la résilience de l'exploitation de 96 hectares face aux risques techniques, mais aussi économiques. Les débouchés sont tout autant diversifiés, avec de la vente en circuits courts et longs, et la mise en place d'une activité de restauration (foodbus) depuis 2022.
GAEC de la Loge de Printemps : ouvrir lespace de la mise à mort des animaux à la ferme
Luis BARROS, AuteurLe GAEC de la Loge de Printemps, dans la Loire, élève des chèvres et une trentaine de vaches laitières en agriculture biologique, sur 146 ha, dont 108 ha destives, et produit des fromages commercialisés presque intégralement en direct. Stéphanie, membre du GAEC, raconte son engagement autour de labattage des animaux et son souhait de pouvoir abattre à la ferme.
Golfe du Morbihan : La bio dessinera-t-elle le territoire de demain ?
Lise SPENCER, AuteurEn 2021, le GAB 56 et le Parc National Régional (PNR) du Golfe du Morbihan ont lancé un projet, pour traduire en image un avenir possible pour le territoire, intitulé « La Campagne des paysages d'Afterres 2050 ». Un groupe de 40 citoyens a été mobilisé pour mener, pendant 6 mois, une enquête de terrain (visites de fermes, rallyes filières bio, échanges, etc.) qui a permis d'aboutir à des projections paysagères réalistes. Ces projections ont, ensuite, été traduites sous forme d'une image, faisant figurer des propositions innovantes et des améliorations possibles en matière de transition agricole et alimentaire. Ce travail a pour objectif de continuer à engager le dialogue et le travail pour une meilleure démocratie alimentaire. Pascal Barret (maire d'Arradon et délégué à la Valorisation économique : transition agroécologique et alimentaire et tourisme durable pour le PNR du Golfe du Morbihan), Christophe Lefèvre (éleveur d'ovins viande bio à Vannes) et Rosélène Pierrefixe (maraîchère bio à Monterblanc) partagent leurs témoignages.
Guide des filières bio de territoire : Quels rôles et quels outils des collectivités pour développer les filières bio de territoires ?
Clément CHARBONNIER, Auteur ; Julian RENARD, Auteur ; Mathilde JOSEPH, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, l'agriculture française s'est progressivement spécialisée, région par région, en fonction des productions pour lesquelles les régions disposaient de l'écart de productivité le plus fort en leur faveur. Les solutions techniques sur lesquelles s'appuie l'agriculture intensive (mécanisation, engrais, produits phytosanitaires...) ont peu à peu remplacé la main-duvre agricole dans les fermes, entraînant la baisse de la démographie agricole et l'agrandissement des fermes. La spécialisation des systèmes de production des territoires a eu pour conséquence la disparition de certains outils de transformation dans les régions non spécialisées. Comme levier de reconnexion des filières aux besoins des territoires, l'agriculture biologique constitue une solution sur plusieurs plans. Ce guide des filières bio territorialisées propose des pistes de réflexion, ainsi que des éléments méthodologiques pour accompagner les projets de développement des filières bio dans les territoires. Des retours d'expériences de territoires et de groupements d'agriculteurs illustrent des actions possibles.
Hauts-de-France : TerrEau Bio relie producteurs et consommateurs
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2022 du salon TerrEau Bio, organisée par Bio en Hauts-de-France et le Parc naturel régional des Caps et Marais dOpale, sest tenue, les 3 et 4 juin 2022, sur la ferme de Sylvie et Laurent Dumont. Ces polyculteurs-éleveurs bio du Pas-de-Calais élèvent des vaches laitières et des volailles de chair et cultivent 110 ha. Ce rendez-vous, habituellement réservé aux professionnels de la bio, a, pour la première fois, été ouvert au grand public. Lobjectif était de proposer un espace déchanges, dinformations et de transmission autour de lagriculture biologique, afin de remobiliser les consommateurs. Christophe Caroux, président de Bio en Hauts-de-France, explique quil est également essentiel de sappuyer sur les filières, les élus et les agents des collectivités pour développer la bio dans la restauration collective (application de la loi Egalim 2). Malgré le contexte économique difficile, la bio continue à se développer sur ce territoire, avec notamment la création de la SAS coopérative La Fabrique à sucres, qui sera la première micro-sucrerie territoriale, durable et équitable en France. Autre sujet dactualité : labattage de proximité ou à la ferme, afin de trouver des solutions durables et respectueuses de lanimal face à des outils industriels trop éloignés.
Hervé Tanguy : L'homme et la machine
Antoine BESNARD, AuteurAprès un grave accident de la route, Hervé Tanguy, maraîcher bio à Saint-Thurien (29), doit réfléchir à alléger le travail physique sur la ferme. En 2021, il investit dans un Toutil, cobot (robot collaboratif) enjambeur polyvaleur qui lui est très utile, notamment pour les plantations en mottes et le désherbage, et qui lui apporte confort et vitesse de travail. Dans son témoignage, Hervé partage ses réflexions quant aux fonctionnalités de l'outil, ainsi quà ses limites, selon les tâches à réaliser. Un encart présente un autre outil ergonomique : la remorque de marché.
Hold-up sur la terre
Cest un phénomène secret mais puissant qui transforme radicalement lagriculture française : laccaparement des terres. Naguère « réservé » aux pays du Sud, il se répand rapidement dans notre pays. De grandes entreprises achètent la terre par centaines dhectares. Elles profitent des failles de la législation. Ce livre, résultat dune enquête de plusieurs années et nourri de nombreux reportages, révèle cette mutation souterraine, que lon peut qualifier de « hold-up ». Un hold-up qui ne se traduit pas seulement par une concentration foncière toujours accrue, mais qui stimule une agriculture industrielle et chimique, visant une production maximale au détriment de la biodiversité. L'arrivée des grands propriétaires fonciers prolétarise aussi les travailleurs de la terre : les paysans deviennent des sous-traitants et perdent toute autonomie. Une transformation radicale se déroule, qui signifie, pour l'auteure, la fin de lagriculture traditionnelle. Dans cet ouvrage, l'auteure propose des solutions simples, fondées sur lécologie, la liberté des paysans, et une maîtrise de la terre au service de lintérêt général.
Hôtes et autosuffisants
Julien RAPEGNO, AuteurLudovic et Sophie Landais ont créé, dans un hameau de montagne, dans le Puy-de-Dôme, "La Grange à Ludo", un espace daccueil (tables et chambres d'hôtes) et une petite ferme bio (Les bonheurs de Sophie), composée dun troupeau de chèvres et de brebis (qui permet de produire des fromages de chèvres et de brebis, des yaourts et des glaces), de maraîchage, dune basse-cour et de quelques cochons, lensemble alimentant la table dhôte. Le couple, très engagé dans la vie associative, a décidé de transmettre la partie accueil à deux jeunes.
Ils sèment le futur de lagriculture locale
Bastien DURAND, Auteur ; Rémi BAYOL, AuteurTrois témoignages dagriculteurs biologiques du Puy-de-Dôme, qui expérimentent des pratiques agricoles intéressantes, sont présentés dans cet article : Jean-Sébastien Gascuel et son fils Simon, à la ferme des Raux, en Limagne, ont développé lagroforesterie dans leur système de grandes cultures ; Elodie Siquier, à la Ferme des Rodilles, dans le Livradois, a fait le choix du maraîchage sur sols vivants et fait partie dun Groupement dintérêt économique et environnemental (GIEE) de maraîchers ; David Cohade, éleveur de bovins lait dans les Combrailles, développe lautonomie alimentaire du troupeau (avec stockage du carbone par les prairies), ainsi que lautonomie hydrique (en profitant de zones humides non drainées) et énergétique (panneaux photovoltaïques).
L'installation agricole en collectif ; Ariège : À la ferme du Carregaut, le collectif recherche l'autonomie
Cyrielle BIGNONNEAU, Auteur ; ARDEAR OCCITANIE, AuteurLes 7 et 8 juillet 2022, à l'occasion des rencontres occitanes de l'installation agricole en collectif, plus de 170 personnes se sont réunies sur une ferme collective, à Barjac, en Ariège. Des porteurs et des porteuses de projet ont pu échanger avec des installés en collectif sur leur parcours à l'installation (craintes, motivations, freins...). Une table ronde, réunissant des élus et des représentants de plusieurs structures accompagnatrices, a permis de soulever, parmi d'autres enjeux, celui du renouvellement des générations agricoles. En effet, les statistiques montrent qu'une installation en collectif permet de dégager un revenu plus rapidement et favorise davantage le maintien de l'activité agricole qu'en exploitation individuelle, ce qui rend aussi le métier de paysan·ne plus attractif. L'article qui suit présente le parcours d'installation, l'organisation et la gestion quotidienne du GAEC de la Ferme du Carregaut, en Ariège : portrait d'une ferme collective, comptant 3 associés, éleveurs bio de bovins lait en système herbager et de porcins, avec transformation et vente directe.
Installé, toujours en projet
Ronan LOMBARD, AuteurAprès avoir obtenu son diplôme dingénieur agronome en 2002, puis travaillé au Cirad en tant que chef de culture sur une exploitation en Guadeloupe, Benoît Gautier sest installé, en 2016, en Loire-Atlantique, en polyculture-élevage (bovins allaitants) avec un système conduit en agriculture biologique. Chaque année, il règle entre 35 000 et 38 000 euros de factures à sa CUMA (Coopérative d'utilisation de matériel agricole). En contrepartie, il dispose doutils, de services et même de collègues de travail. Avec son associé (maintenant décédé), ils ont réfléchi leur installation en sappuyant sur la CUMA : pour décrocher un prêt bancaire, ils devaient atteindre 30 % dapport personnel ; ils ont alors décidé dutiliser le matériel de la CUMA, afin de réduire leur parc de matériel (et donc leurs investissements), et d'avoir ainsi accès à leur prêt. Pour ces deux agriculteurs, non originaires de la commune, la CUMA a aussi été une voie pour sintégrer dans le tissu social du territoire. Cette CUMA propose du matériel, ainsi quun service de maintenance mécanique. Elle emploie un salarié et un saisonnier. Depuis 2017, la coopérative répond à des demandes en lien avec le développement des surfaces bio, avec des projets dachat de herse étrille et de bineuse. Benoît Gautier envisage de cultiver et de valoriser de nouvelles espèces en bio, comme le blé noir ou la lentille.
Kooma : Un lieu de vie 100 % bio à Strasbourg
Morgane FISCHER, Auteur ; Juliette OBERLÉ, AuteurKooma est un projet basé sur une économie circulaire entre plusieurs activités complémentaires : magasin de producteurs, épicerie, restaurants, et espace danimations pédagogiques et citoyens. Initié par la fondation Terra Symbiosis dès 2015, Kooma sest autonomisé, en avril 2019, par la création dune Société Coopérative dIntérêt Collectif (SCIC). Le projet est porté par un collectif dacteurs variés : des agriculteurs bio, des professionnels de la restauration, des associations, lOrganisation Professionnelle de lAgriculture Biologique en Alsace (OPABA - Bio en Grand Est), des citoyens et la Ville et lEurométropole de Strasbourg, et fait également partie du Projet Alimentaire Territorial (PAT) de lEurométropole de Strasbourg. En juin 2023, Kooma ouvrira un tiers-lieu dans lancienne Manufacture des Tabacs de Strasbourg et se donne pour ambition de devenir un lieu de vie convivial et engagé, autour de lagriculture biologique et de la transition écologique.
Labyrinthe à croquer
Brigitte LAPOUGE-DEJEAN, AuteurC'est en 1997 que Joël Dendaletche, enseignant en biologie féru de plantes, s'installe avec sa famille dans le hameau d'un village en Aveyron (12). La ferme, laissée à l'abandon, est en piteux état. Après débroussaillage et remblayage afin de former un espace de vie à l'extérieur, Joël découvre une biodiversité qu'il s'évertue à préserver, ainsi que des ruines où il installe un potager. Il transforme la prairie à vaches en construisant des buttes, de 0,60 m de haut sur 1,50 m de large, afin de doubler l'épaisseur de la terre. Ce nouveau jardin, édifié comme un véritable labyrinthe, est transformé en verger-forêt, où Joël fait pousser 300 espèces et variétés de fruitiers différents. Cet article fournit des détails sur le système de Joël, fonctionnant comme un écosystème de forêt.
Lacaune et bière, deux ateliers complémentaires
Johanne CHABANET, AuteurJean-Charles et Noélie Vaysettes élèvent des brebis dans le centre de lAveyron. Ils ont diversifié leur activité avec un restaurant et un atelier de fabrication de bière. Leur ferme, le GAEC de La Calmettoise est spécialisé en brebis laitières depuis les années 80, et a été converti en bio en 2009. Après avoir obtenu un diplôme dingénieur agronome, Jean-Charles Vayssettes a rejoint la ferme familiale en 2015. Il a alors décidé de diversifier la ferme en créant lactivité de brasserie. Il a opté pour ce produit, qui nest pas frais, afin de limiter les astreintes liées à la conservation. Avec un hectare dorge brassicole, il fabrique environ 10 000 L de bière (vendus en circuit court). Noélie Vayssettes, issue de la même école dingénieurs, reprend le restaurant de lexploitation en 2017, à la suite de la grand-mère de Jean-Charles, et sinstalle dans le GAEC lors du départ à la retraite du père de ce dernier. Le cur de lexploitation repose sur le troupeau de 300 brebis laitières, qui produisent, en moyenne, 300 L/an. Entre 230 et 250 brebis mettent bas en novembre, et 60 à 80 agnelles mettent bas à partir de début janvier. La lutte commence début juin et les chaleurs sont groupées par effet bélier. Un flushing est également réalisé avec de lavoine. Les agneaux sont sevrés et vendus à un maquignon à lâge dun mois. Les brebis font du pâturage tournant sur 10 ha, séparés en dix paddocks. De lorge et du méteil sont cultivés pour lalimentation du troupeau. Le GAEC achète de la luzerne pour équilibrer la ration en protéines. Ces deux éleveurs cherchent maintenant un troisième associé : lobjectif est de travailler à trois sur latelier brebis laitières, et davoir chacun un atelier de diversification.
Des légumes bio tout autour de la ville
Julien BIGAY, AuteurDes ceintures vertes, avec installation et accompagnement de maraîchers bio, se mettent en place autour de villes (Pau, Valence, Limoges), afin de favoriser lapprovisionnement local en légumes, notamment en restauration collective. La structure juridique employée est une SCIC (Société coopérative dintérêt collectif), qui permet dassocier des investisseurs publics et privés. La SCIC offre, au maraîcher, le terrain aménagé (serre, bâtiment de stockage ). Le maraîcher reverse, ensuite, à la SCIC, une cotisation mensuelle.
Livret 3 : Quels agréments et quels statuts ?
Mélanie THÉODORE, Auteur ; Corentin BELLAY, Auteur | PARIS (18-20 Rue Claude Tillier, 75 012, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM | 2022Depuis une quinzaine d'années, les réseaux CIVAM et Accueil Paysan accompagnent les porteurs de projet et les accueillants désireux d'aller plus loin dans la mise en uvre des accueils sociaux sur les fermes et en milieu rural (accueil à son domicile de jeunes en difficulté, d'adultes handicapés, de personnes âgées, séjours de vacances...). Ce livret aborde les principaux points réglementaires et juridiques qui encadrent cette activité. Il permet de se familiariser avec les agréments et les statuts, afin d'éclairer les choix des porteurs de projet et des accueillants sur les différentes options qui s'offrent à eux, que laccueil, social ou pédagogique, soit rattaché à une activité agricole ou non. Il contient des informations sur les aspects suivants : agréments, assurances et responsabilités, statuts juridiques, déclaration fiscale, incidences sociales. Pour finir, des fiches traitent de l'autoentreprise, du statut associatif, des statuts coopératifs et de la compatibilité entre statuts en présence de pluriactivité.
Logistique : Quand le local a le mal des transports
Stéphane THEPOT, AuteurUne foire bio existant depuis 1974 qui peine à redémarrer après le confinement, dans une commune de lIndre. Une boutique de producteurs bio qui ferme en novembre 2021 dans la même commune, après avoir connu laffluence pendant le confinement, avec chaque jour des files de consommateurs venus acheter bio et local. Avec la crise sanitaire, bien des dynamiques sétaient développées pour plus de local et de circuits courts. Aujourdhui, tout semble être redevenu comme avant, avec, plus fort que jamais, le e-commerce, avec ses entrepôts géants, des flux de camions ou encore, en bout de chaîne, des livreurs en sous-traitance et souvent précarisés. En fait, le confinement a montré certes des faiblesses mais, surtout, au final, la force de la logistique. Ce secteur dactivité ne sest pas arrêté pendant la crise sanitaire. Globalement, cette dernière a profité au e-commerce, même si on peut observer de plus en plus des signes de résistance, notamment à linstallation dentrepôts géants, malgré les annonces de créations demplois que généreraient ces structures. La logistique est un domaine qui, avec notamment la seconde guerre mondiale, a connu un investissement majeur en recherche, ressources humaines ou techniques, avec lobjectif dune gestion toujours plus optimale des flux. Face à cela, comment recréer des circuits locaux qui ont disparu. Si des initiatives locales existent, comme ce groupe de producteurs des environs de Châteauroux qui se sont organisés pour décrocher des marchés en restauration collective, avec un investissement dans la logistique via la création dune entreprise dinsertion dédiée à cela, il reste beaucoup à faire.
Loir-et-Cher : Les bons fruits du Bel Air
Nicolas PÂTISSIER, AuteurEn 2009, Luc Saillard a commencé à travailler dans la ferme arboricole familiale, les Vergers du Bel Air, conduite en bio depuis 1997, à Couture-sur-Loir (41). Sur la ferme de 30 ha, les vergers occupent 12 ha avec trente variétés de pommes, six variétés de poires, mais aussi des cerises, des prunes, des coings, des pêches ; un hectare est dédié à la vigne. Les fruits sont commercialisés en vente directe, sur quatre marchés et au magasin à la ferme, sous forme de fruits entiers, de cidre, de jus et de purées de fruits. Le reste de la production est vendu à Val Bio Centre, qui distribue dans près de 300 points de dépôt, les fruits et les légumes d'une cinquantaine de producteurs bio du Val-de-Loire. Avec la vente directe et la conversion en bio, les besoins en main-duvre dans les vergers ont augmenté, particulièrement en saison, notamment pour l'éclaircissage et le désherbage mécanique. Aujourd'hui, Luc cherche à embaucher de nouvelles personnes à temps plein pour pallier les départs de ses parents à la retraite.
Lot : "Prendre le parti du collectif agricole"
David CASTEL, AuteurAprès 10 ans de parcours au sein de plusieurs collectifs agricoles, David Castel, paysan dans le Lot, cerne les principaux points de vigilance de cette forme dorganisation : lapprentissage du faire-ensemble, long et permanent, reposant sur la connaissance de soi ; la volonté de prendre du recul et de saméliorer qui doit rester constante ; laccompagnement du collectif par une structure ou une personne spécialisée ; lénergie demandée par le collectif ; le juste équilibre à trouver entre liberté individuelle et prise de décision collective À ce jour, installé sur une ferme Terre de Liens en collectif, il reste convaincu de lintérêt du collectif pour répondre aux enjeux agricoles d'aujourdhui : énergie et force du faire-ensemble (grande force transformatrice), flexibilité du travail, plus grande pertinence des décisions mûries à plusieurs, accès au foncier facilité, amélioration de la résilience des fermes face aux aléas climatiques et économiques, notamment par une diversification rendue possible, qui peut être couplée avec une transformation et la vente directe, place centrale redonnée à lhumain dans le fonctionnement économique
Le Manuel de l'Agriculture paysanne
Le Manuel de lAgriculture paysanne, édité par la FADEAR (Fédération des associations pour le développement de l'emploi agricole et rural), est un ouvrage qui permet de découvrir l'agriculture paysanne et de réaliser un diagnostic sur une ferme. Il présente d'abord l'historique et les grands fondements de l'agriculture paysanne (création, définition, principes ), puis détaille des critères et des indicateurs de lAgriculture paysanne, pouvant constituer une grille d'analyse et permettant d'appréhender le fonctionnement global des fermes. Le diagnostic s'appuie sur 6 thèmes, chacun accompagné de critères : - Le travail avec la nature (biodiversité, gestion de la fertilité des sols...) ; - La qualité des produits (mode de production...) ; - L'autonomie (décisionnelle, économique...) ; - La transmissibilité (vivabilité, viabilité...) ; - Le développement local et la dynamique territoriale (implication locale, activité d'accueil) ; - La répartition des volumes et des moyens de production.
MAPPI : Guide pratique : Pour des magasins de producteurs ouverts à tous
En avril 2021, Trame, l'AFIPaR et le Pôle Circuits courts Terre denvies-CEGAR ont lancé le projet expérimental MAPPI (Magasins de producteurs Accessibles aux Publics Précaires et Isolés). L'objectif était d'aider au développement d'initiatives locales de magasins de producteurs, visant à rendre accessible une offre d'alimentation locale et de qualité aux publics précaires et isolés. Ce guide méthodologique est le fruit de cette étude-action. Il se décline en 4 fiches, répondant aux questions suivantes : - Comment faciliter la rencontre entre magasins de producteurs et publics éloignés des circuits courts ? Enjeux dune communication adaptée (fiche 1) ; - Comment adapter loffre des magasins de producteurs aux publics éloignés des circuits courts ? (fiche 2) ; - Comment rendre accessibles financièrement les magasins de producteurs ? (fiche 3) ; - Comment faciliter le rapprochement entre des publics éloignés des circuits courts et des magasins de producteurs ? Pertinence des outils numériques (fiche 4).
Maternité : Un congé pas de tout repos
Antoine BESNARD, AuteurMarie Le Roy est installée en PPAM bio avec transformation, à Bannalec (29), depuis 2016. Son compagnon, Vincent Bratzlawsky, l'a rejointe sur l'exploitation en 2018. Dans cet article, Marie raconte la période de son congé maternité et son expérience de la machine administrative en lien avec le service de remplacement, son indemnisation et l'organisation du travail sur la ferme. Marie et Vincent ont pris goût au salariat : ils emploient aujourd'hui deux personnes en saison sur la ferme.
La Mer Blanche : Un jardin méditerranéen à Argelès
Emmanuel JACCAUD, AuteurFrédéric Bey, arboriculteur bio au domaine de la Mer Blanche à Argelès (66), cultive, sur 6,5 ha, des oliviers, des figuiers, des grenadiers, des figuiers de barbarie, ainsi que des agrumes (clémentines, oranges sanguines, oranges caviar, navelles, pomelos, citronniers, kumquat, yuzu ) en pleine terre. Les agrumes, très sensibles aux variations de température et au gel, sont absents du paysage agricole local ; néanmoins, le domaine étant situé dans une petite zone propice, ces arbres parviennent à pousser et à donner des fruits. Dès les premières années de plantation, des apports de compost de cheval et du mulch de bois ont permis daméliorer la fertilité du sol. Un couvert végétal, entre les rangs, permet de maintenir le carbone du sol. L'apport d'eau est limité afin de permettre aux arbres de développer une meilleure résistance au stress hydrique. Frédéric commercialise ses fruits en jus, en confitures et en liqueurs dagrumes, principalement en vente directe et en circuits courts.
Méthode : Les Trois Petits Cochons - Dynamiser, Appuyer et Motiver pour la transition agroécologique
Muriel ASTIER, Auteur ; Elsa EBRARD, AuteurLe projet DYNAMITAE (Dynamiser, appuyer et motiver pour la transition agroécologique), piloté par l'association Trame, a réuni plusieurs structures et réseaux de Nouvelle-Aquitaine : Chambre régionale d'agriculture, FRCuma, Coop de France, le Négoce Agricole Centre-Atlantique et la FRAB. Parmi les méthodes d'animation proposées pour animer des collectifs, celle des Trois Petits Cochons est présenté dans un premier article. Il s'agit d'identifier, en groupe, ce qui, au sein d'un projet ou d'un collectif, est fragile, ou robuste mais à consolider, ou solide. Dans un second article, le projet DYNAMITAE, ses objectifs et sesrésultats sont explicités plus en détail. Il s'agissait, en particulier, de favoriser la transition agroécologique par le biais d'ateliers d'échanges de pratiques entre animateurs de collectifs agricoles. Il en est ressorti que, si les animateurs sont globalement à l'aise avec l'accompagnement individuel, ils ressentaient le besoin d'échanger pour améliorer leurs pratiques dans l'accompagnement de groupes.
Michel et Marianne Monseur : la force tranquille du bio
Mathilde RODA, AuteurCe bio-portrait présente les activités de Michel et de Marianne Monseur, maraîchers et éleveurs bovins et ovins viande, labellisés Nature & Progrès, en Belgique. Les dix premières années, Michel a travaillé en maraîchage, avant de compléter son activité avec un élevage, à partir de 2003, qui lui garantit laccès à de la fumure bio. Aujourdhui, il possède un troupeau de 45 brebis avec leurs agneaux, ainsi quune dizaine de vaches « Blondes dAquitaine », et sa ferme sétend sur vingt-neuf hectares. Sa ferme fonctionne un maximum en autonomie : il nachète aucun intrant, à lexception de la paille pour la litière, et le magasin permet au couple d'écouler 100 % de la production de la ferme (légumes et en colis de viande).
« Mon projet d'exploitation et d'installation est mûrement réfléchi » (in Dossier éleveuses)
Gilles GAPIHAN, AuteurEn 2019, Claire Dumas, jeune éleveuse de bovins viande biologiques, a rejoint son père, François, sur sa ferme, pour créer la SCEA de Las Faissas, à Voingt (63). La ferme comprend 80 ha de prairies naturelles, éclatées en 120 parcelles, qui sont pâturées par le troupeau de 50 Limousines, divisé en petits lots, en pâturage tournant. Les vaches vêlent toute l'année, ce qui permet d'approvisionner régulièrement la filière bio de l'entreprise Sicaba en veaux rosés sous la mère. Les vaches de réforme sont commercialisées en filière bio à Bovi Auvergne. Excellente animalière depuis son enfance, Claire a développé des compétences en bien-être animal, mais aussi en mécanique agricole. Elle a passé son permis poids lourds, Fimo et CAPtav pour transporter elle-même ses veaux et ses vaches finies à l'abattoir et pour participer aux concours limousins. Au quotidien, Claire s'occupe plutôt des travaux en intérieur (tétée des veaux sous la mère et suivi des génisses de renouvellement dans les bâtiments, pâturages proches des bâtiments, suivis administratifs) pendant que son père, lui, est plus souvent dans les champs. En 2022, un petit atelier ovin a été mis en place, pour permettre à Claire d'expérimenter la vente directe, en production d'agneaux.
"Nous valorisons notre luzerne dans un partenariat avec des éleveurs"
Christian GLORIA, AuteurDans le Calvados, des éleveurs du Pays d'Auge, territoire peu propice à la culture de la luzerne, et des céréaliers du secteur de la Falaise, en recherche de diversification pour leurs assolements, se sont organisés en collectif pour des échanges fumier-luzerne. A terme, 120 hectares seront concernés, dont une partie en agriculture biologique, et la construction d'un séchoir collectif est envisagée.
Où est donc passée Neige ?
À travers l'histoire de la disparition de Neige, la chèvre de Monsieur Roumagou, ce livre a pour objectif de parler aux enfants de la fin de vie et de la disparition d'un être cher. Ce récit initiatique a aussi pour but de montrer que la relation de l'éleveur avec ses animaux repose aussi sur une relation de complicité, d'interdépendance, de bienveillance et de don réciproque ; en bref, une relation de soin plutôt que d'exploitation.
Paniers étudiants : Des produits bio accessibles quand on n'a pas un radis
Julien BASTIDE, AuteurDepuis 2016, l'Université de Bretagne sud (UBS) a mis en place un projet, accompagné par le GAB du Morbihan (56), pour permettre aux étudiants de bénéficier de paniers de légumes bio et locaux à prix réduit. Chaque semaine, les étudiants peuvent commander, en ligne, leur panier aux producteurs partenaires, qui viennent livrer sur le campus. De nouveaux débouchés pour les producteurs, une meilleure qualité de vie pour les étudiants, cette initiative s'est, depuis, étendue à d'autres campus et à d'autres établissements qui soutiennent le projet, particulièrement pendant la pandémie qui a accentué la précarité étudiante. Pour finir, Delphine Le Gall, responsable du service culture et vie des campus à l'UBS, partage son témoignage.
Patate douce : Le pari de la différence gustative et du volume
Pierre-Louis BERGER, AuteurBruno Jurrus, de l'EARL Mont-Bio, à Montmeyran (26), est un des pionniers de la culture de la patate douce bio en Auvergne-Rhônes-Alpes. Aujourd'hui, il produit de gros volumes (600 t en 2021), principalement destinés aux grossistes et aux centrales de magasins bio (La Vie Claire, Biocoop), mais écoulés aussi sur des gros marchés d'intérêt nationaux. Sans formation spécifique et sans expérience, Bruno Jurrus s'est lancé, sur les conseils d'un grossiste, dans cette culture très peu documentée, en 2014. Il a d'abord multiplié les essais en plein champ, sur 1 ha en 2014, puis sur 3 ha en 2015, jusqu'à atteindre 20 ha de culture de patate douce bio, tout en poursuivant les essais. Il cultive également 20 ha d'autres légumes bio (butternut, asperge blanche, pastèque en plein champ...) et de la fraise bio sous serres. Afin d'éviter tout dommage sur les cultures avec des machines inadaptées, Bruno s'appuie sur une équipe de 20 à 30 saisonniers pour le travail manuel. Il réalise un rendement de 25 t/ha de patates douces bio. Il écoule les patates douces de manière étalée dans le temps, grâce à un stockage dans des réfrigérateurs. Pour finir, Bruno fait part de sa principale difficulté en patate douce bio : lutter contre les ravageurs (taupins et sangliers).
Pays Basque : « Je voulais produire ce que j'aime consommer »
Julen OILLARBURU, AuteurEn 2017, Sylvain Régnier s'est installé en poules pondeuses et en porcs plein-air bio dans une ferme à Lasse, près de Saint-Jean-Pied-de-Port, au Pays Basque. Il élève cinq truies et un verrat et engraisse une trentaine de cochons dans les parcs. Il travaille avec un boucher pour la découpe de la viande, qu'il commercialise en direct et localement (marchés, AMAP, magasins locaux, livraison à un restaurant, vente à la ferme). Il élève aussi 80 poules l'hiver et le double l'été, dans un jeune verger s'étendant sur une dizaine d'hectares, où ont été plantés 120 pommiers, ainsi qu'environ 80 autres fruitiers (pruniers, pêchers, noisetiers, plaqueminiers...). Dans son témoignage, Sylvain s'insurge contre les mesures de biosécurité appliquées de la même façon aux élevages paysans et aux élevages industriels et contre l'administration. L'augmentation des prix des matières premières est également problématique pour les éleveurs qui doivent augmenter le prix de leurs produits pour survivre financièrement.
Paysanne fromagère : Prendre le temps d'affiner son projet
Coralie BOUVET, AuteurAprès plusieurs années d'expérience en élevage, Stéphanie Catherine a fait une formation en commercialisation et transformation des produits fermiers, avant de s'associer, en 2019, à ses parents, éleveurs bovins lait bio en Ille-et-Vilaine. Avec l'aide du salarié qui travaille sur la partie fromagerie, Stéphanie transforme le lait, très riche en matière grasse, du troupeau de race Bretonne pie noir. Elle commercialise ses fromages en circuits courts. Dans cet article, Stéphanie décrit l'organisation de son travail, les étapes de fabrication des fromages, ainsi que les facteurs qui font le goût, la texture et la qualité visuelle de ses fromages : race des vaches, alimentation du troupeau, hygiène du laboratoire, ensemencement, affinage...
Les petits champs, un GFA citoyen en Côte-d'Or
Adeline MORIN, Auteur ; Marc DHENIN, AuteurLe groupement foncier agricole (GFA) "Les petits Champs" s'est constitué sur le territoire rural de Montbard (21), en Côte-d'Or. Ce groupement, basé sur la propriété collective, vise à protéger les terres agricoles et à maintenir et installer des producteurs et productrices en agriculture paysanne. La première candidate, Evangeline Rizzon, souhaite s'installer en petits fruits bio (framboises, groseilles, myrtilles, fraises), production déficitaire sur le territoire, sur 1,6 ha avec un bâti agricole. D'autres terres seraient à acquérir, pour installer d'autres porteurs de projets. Le collectif a diffusé des appels à souscription, via différents canaux (marchés, AMAP, Terre de Liens, réunions publiques, site internet...), afin de continuer à augmenter le nombre de sociétaires.
Les Petits loups maraîchers produisent au soleil
Marc DHENIN, AuteurEn 2018, les adhérents de l'association des Petits loups maraîchers ont pu démarrer l'activité maraîchère dans les jardins de l'association, à l'entrée des Gorges du Loup, dans les Alpes-Maritimes, suite à l'obtention d'une subvention LEADER de l'Union Européenne. Ce soutien leur a permis d'embaucher un professionnel qui encadre et forme les adhérents à la production de légumes bio. Les légumes sont ensuite partagés en paniers parmi les adhérents, moyennant cotisation et un nombre d'heures de travail dues à l'association. Fin 2019, un second dossier LEADER a été monté, par des membres de l'association, pour financer une production électrique à partir de panneaux solaires, afin de permettre l'autonomie énergétique de l'association (atteinte en 2021).
Les pieds dans la terre : Cinq histoires de paysans
Depuis des millénaires, les paysans et les paysannes élèvent des animaux, cultivent la terre et récoltent fruits, légumes et céréales. Cependant, ces cent dernières années, leur métier a changé. Pour répondre à une demande alimentaire toujours plus importante, les champs se sont agrandis, les charrettes se sont transformées en tracteurs et l'usage d'engrais chimiques et de pesticides s'est généralisé. Les haies, séparant les champs, ont disparu, tout comme de nombreux oiseaux, insectes et mammifères. Aujourd'hui, de nombreux paysans et paysannes souhaitent vivre dignement de leur métier, travailler le sol sans l'abîmer, cultiver des produits de qualité et protéger l'environnement. Dans cet ouvrage, trois générations racontent leur métier, leur vie, leurs peurs et leurs espoirs. Histoire de cinq fermes familiales, aujourd'hui toutes en bio : - Les vaches de la ferme du Menhir-de-l'abbé, en Ille-et-Vilaine ; - Les légumes de la ferme du Petit-Louvre, en Seine-et-Marne ; - Les vignes du domaine des Schistes, dans les Pyrénées-Orientales ; - Les pruniers de la ferme de Grosse-Pièce, dans le Lot-et-Garonne ; - Les brebis de la ferme du Fardelier, en Savoie.
La place des femmes dans l'agriculture
Marie JACQUELINE, AuteurLes agricultrices sont restées longtemps sans droits, statuts ou reconnaissance, et ont longuement travaillé dans lombre. Selon le dernier recensement agricole, datant de 2020, il y aurait 130 000 agricultrices en France. Bien quelles bénéficient de nombreuses avancées sociales et juridiques, il existe encore de nombreuses inégalités. Dans lenseignement agricole, la moitié des étudiant.e.s sont des femmes, et elles sont majoritairement dans les secteurs du service aux personnes et aux territoires, de la transformation alimentaire, ou dans lenseignement supérieur. Pourtant, les femmes du réseau CIVAM ont récemment rédigé un plaidoyer où elles font le constat quelles nont pas le même accès aux espaces dapprentissage techniques que les hommes. Elles nont pas non plus le même rapport aux machines : il est plus difficile pour une femme dutiliser les machines agricoles, que ce soit pour des questions dergonomie, sociales, de formation ou dautocensure. À linverse, ce sont souvent les femmes qui sont à linitiative de la diversification des activités de la ferme et elles sont motrices dans la transition agro-écologique. Aujourdhui, des groupes en non mixité choisie ont été créés. Ils permettent daborder de nombreuses thématiques (ergonomie, rapport vie professionnelle et personnelle ) et davoir une parole plus libérée.
Portrait de ferme : EARL Ferme de Cévin
Sophie Hélin, de la Ferme de Cévin, sest installée en caprins lait, à Lherm (46), en 2000. Olivier, son mari, la rejointe sur lexploitation, en 2004. La ferme, en bio depuis 2010, repose sur lélevage caprin (80 chèvres Alpines, Poitevines et croisées ; 20 chevrettes de renouvellement ; 2 boucs vasectomisés et 3 boucs entiers) et sur la transformation laitière, avec un léger complément en bovins lait. Lensemble de la production laitière est transformé sur place, en fromages, caillés et yaourts, et est commercialisé en circuits courts (marchés, GMS, restauration). Les éleveurs portent une attention particulière au bon maintien de la santé du troupeau : rusticité des mères, limitation de la pression parasitaire par lalternance du pâturage avec les bovins Ce portrait de ferme fournit, notamment, des informations sur la conduite du troupeau : traite (en 2020, un lot de 30 chèvres était en lactation longue), alimentation, devenir des chevreaux, gestion du parasitisme, reproduction, élevage des chevrettes, équipements agricoles, et sur les résultats économiques de l'exploitation. Un tableau compare les productions laitières des chèvres en lactation longue ou non.
Portrait de ferme : GAEC de l'Autre Chèvre
Cyril Vorobioff et Anaïs Perez, éleveurs bio de caprins lait avec transformation fromagère à la ferme, se sont installés progressivement, entre 2011 et 2018, en reprenant le GAEC de l'Autre Chèvre, dans la vallée de la Dordogne (46). Ils possèdent, aujourd'hui, 75 chèvres, Alpines et croisées Alpine/Anglo-nubien, ainsi que 15 chevrettes de renouvellement et 3 boucs. Le troupeau est en extérieur, après la traite du matin et jusqu'à celle du soir, de mars à mi-novembre. Pour nourrir les animaux, les éleveurs disposent de 13 ha de prairies (dont 5 ha uniquement en fauche et 8 ha en pâture/fauche) et ils complètent la ration avec l'achat de concentrés et, au besoin, de fourrages. L'ensemble de la production laitière est transformé à la ferme, en une dizaine de fromages différents et en caillé. Les produits sont commercialisés à la ferme, sur les marchés, en GMS, en magasins de producteurs et auprès de restaurateurs. Ce portrait de ferme fournit, notamment, des informations sur la conduite du troupeau : traite, alimentation, devenir des chevreaux, gestion du parasitisme, reproduction, élevage des chevrettes, équipements agricoles, et sur les résultats économiques de l'exploitation.
Portrait de ferme : GAEC Les Pieds dans l'Herbe
David Sabrazat et Agnès Cubaynes, du GAEC Les Pieds dans lHerbe, dans le Lot (46), élèvent 75 chèvres de races Alpine, Massif central, Saanen et Poitevine, ainsi que 15 chevrettes de renouvellement et 2 boucs, en bio, avec transformation fromagère. Lélevage repose sur un système pâturant, avec 30 ha de prairies, dont 20 ha de prairies mixtes (fauche/pâture). Les chèvres sont maintenues au pâturage quasiment toute lannée, à lexception du début de la période de tarissement (novembre). Les chèvres sont traites uniquement le matin. Lensemble de la production laitière est transformée à la ferme, principalement en cabécou, tome et caillé ; 2/3 de la production sont commercialisés directement à la ferme et le reste est vendu en épiceries et à la restauration. Ce portrait de ferme fournit, notamment, des informations sur la conduite du troupeau (alimentation, reproduction, élevage des chevrettes, devenir des chevreaux...), sur l'organisation du travail et des résultats économiques de l'exploitation.
Le portrait du mois : Graines de stars
Amandine LEDREUX, AuteurLe Pays fait son jardin est une exploitation maraîchère bio, localisée au Theil-de-Bretagne (35). Aujourd'hui, la ferme bio produit, sur 5 ha de SAU, des légumes qui sont commercialisés, chaque semaine, en paniers, auprès d'environ 170 adhérents. Créé en 2009 en collaboration avec le Relais pour l'Emploi, ce site a un projet social très fort d'accompagnement de personnes éloignées de l'emploi : paniers solidaires, insertion, formation... Des permanents (les maraîchers encadrants) gèrent une équipe d'une vingtaine de salarié·es en parcours d'inclusion, sur différents pôles, avec pour objectif de développer la polyvalence des salarié·es et, ainsi, de leur permettre d'évoluer professionnellement. Des ateliers, à destination des salarié·es ayant un projet agricole, sont organisés en fonction des envies et des compétences de chacun. Des formations (conduite de tracteur, agronomie, préparation physique au travail...) sont aussi proposées avec des structures partenaires.
Le portrait du mois : Des saisons sans pépin
Antoine BESNARD, AuteurPascale et Xavier Doussinault sont arboriculteurs bio à Plestan, dans les Côtes d'Armor. Ils cultivent, sur 3 de leurs 6 ha de SAU, des pommes à couteau (60 %) et des pommes à jus (40 %) dont ils assurent la transformation. Ils produisent également des poires, des coings, des kiwis, des framboises, des groseilles, de la rhubarbe et du sureau. Ils commercialisent leurs fruits à la ferme, en paniers, en Biocoop et en restauration collective. À l'année, ils font tourner la ferme à 3, avec un salarié permanent ; pour la récolte, ils embauchent 7 saisonniers. Chaque année, ils parviennent à embaucher une équipe complète, souvent recrutée par le bouche à oreille (réseau paysan, annonces dans les paniers...). La récolte commence fin septembre, pour environ un mois. Ensuite, deux semaines sont consacrées à la transformation en jus, durant lesquelles les arboriculteurs gardent un des saisonniers. Pascale et Xavier doivent composer avec la météo et la maturité des fruits, très importantes pour le goût et la conservation des fruits cueillis. L'équipe est briefée chaque matin, avec un point sur la récolte de la veille, et chacun est équipé d'une calibrette, un anneau qui indique la taille minimum des pommes à récolter, afin de respecter, notamment, les critères pour la vente en Biocoop. Gérer des saisonniers requiert beaucoup de pédagogie et quelques astuces de ressources humaines, surtout avec des équipes différentes chaque année : Xavier et Pascale partagent leur expérience d'employeurs.
Le portrait du mois : Salariés fidèles, patrons heureux
Antoine BESNARD, AuteurEntre 2013 et 2016, Aurélie et Adrien Vandermersch ont repris trois fermes pour en faire une de 150 ha, à Elven, dans le Morbihan (56). Au départ, ils s'installent en maraîchage bio diversifié et cultivent des céréales pour l'atelier pains d'Aurélie, vendus en direct ; finalement, l'activité de panification étant trop chronophage, ils se concentrent sur les légumes. Rapidement, Pro Natura leur propose d'approvisionner le groupe ; c'est ainsi que "La Petite Ferme" a développé ses circuits de commercialisation, en gros, avec, en parallèle, la vente en magasins de producteurs, ainsi qu'en demi-gros. L'équipe de salariés s'est progressivement formée et "fidélisée" pour atteindre, aujourd'hui, 4 permanents et 1 apprentie. Patrons attentifs au bien-être de leurs salariés, les Vandermersch ont investi dans un parc de bon matériel et ne lésinent pas sur l'équipement, que ce soit en termes de confort ou de sécurité. Ils ont également instauré des entretiens annuels avec leurs salariés et les forment à tout, afin de les autonomiser sur les chantiers. Aujourd'hui, les relations de confiance construites entre les patrons et les salariés permettent à Adrien et Aurélie de déléguer non seulement le travail sur la ferme, mais aussi la commercialisation (relations acheteurs, commandes) lors de leurs congés d'été.
Portrait : Rencontre avec Anne-Flore et Pierre-Luc Laemmel, maraîchers et éleveurs de volailles à Wilwisheim (67)
Chloé SCHNELLER, AuteurAnne-Flore et Pierre-Luc Laemmel sont maraîchers et éleveurs de volailles bio (poules pondeuses et volailles de chair) à Wilwisheim, en Alsace, depuis 2017. Aspirant à plus d'autonomie, le couple a fait le choix de fabriquer lui-même les aliments destinés à ses volailles, par la culture de céréales, complétée, pour l'instant, par l'achat de maïs et de complément protéique. Les éleveurs réalisent eux-mêmes l'abattage de leurs volailles de chair, qu'ils commercialisent en direct depuis leur magasin à la ferme. Avec le contexte sanitaire actuel, le couple s'interroge sur l'avenir de l'élevage en plein air ; malgré cela, Anne-Flore et Pierre-Luc continuent à réfléchir au développement de la ferme, avec pour projet d'adapter, dans un premier temps, leurs outils et de faciliter leur travail.
Portrait : Rencontre avec Dorothée Pottier, productrice de plants de pomme de terre à Remaucourt (08)
Brieuc CORNET, AuteurDans cette interview, Dorothée Pottier, agricultrice bio dans les Ardennes, présente ses activités : productrice de plants de pomme de terre, elle cultive aussi, avec ses associés et leur salarié, des céréales, de la luzerne et des betteraves sucrières. Une petite partie de la production est vendue sur des marchés locaux, ainsi que dans son commerce de produits bio. Le reste est commercialisé en filière longue. En parallèle de l'exploitation, Dorothée et Marc, son mari, louent trois chambres d'hôtes, au cur du corps de ferme.
Portrait : Rencontre avec Hélène Faust et Daniel Hoeltzel, paysanne à Hatten (67)
Julie GALL, AuteurC'est après avoir vécu en ville que, dans sa volonté de retrouver une autonomie alimentaire, Hélène Faust a repris la ferme familiale, à Hatten (67), en 2006. Elle dispose alors de 39 ha de surface agricole, qu'elle a directement convertis en bio, pour démarrer une activité d'élevage porcin. Finalement, les problèmes de maltraitance animale dans les abattoirs l'ont poussée à arrêter cette activité. Avec Daniel, son compagnon, boulanger de métier, ils ont démarré une activité de pains bio à la ferme, à partir de 2013. Les céréales qu'ils utilisent pour confectionner les pains (blé, seigle, amidonnier, épeautre...) sont produites sur la ferme, puis moulues dans un moulin Astrié. Une dizaine de pains différents sont commercialisés en AMAP et sur deux marchés locaux. En parallèle, Hélène et Daniel se sont engagés dans l'installation d'une mare et dans la plantation de haies, afin de favoriser la résilience de leur système.
Portrait : Rencontre avec Margot Valentin, jeune éleveuse nouvellement installée en chèvre laitière à Saint-Stail (88)
Julia SICARD, AuteurRencontre avec Margot Valentin, jeune éleveuse de chèvres bio en moyenne montagne, dans les Vosges (88), installée en 2021. Margot a choisi une race rustique et locale, la chèvre de Lorraine, pour son troupeau de 45 chèvres (en production laitière depuis 2022) qu'elle mène sur 15 ha de prairies permanentes de montagne et sur 7 ha de friches. Elle livre la totalité de la production de lait à une laiterie située à proximité. Après un an d'expérience, Margot fait évoluer l'alimentation de ses chèvres et a pour projet de faire des graines germées pour améliorer l'assimilation - et ainsi réduire la distribution - des concentrés. Dans cette interview, Margot raconte son parcours de formation et d'installation et partage ses conseils pour les porteurs de projets en caprins lait bio.
Portrait : Rencontre avec Renaud Pierson, arboriculteur-viticulteur dans les Côtes de Meuse, à Billy-sous-les-Côtes (55)
Yoan MICHAUD, AuteurEn 2010, Renaud Pierson a repris la ferme familiale en arboriculture-viticulture, à Billy-sous-les-Côtes, dans la Meuse. Il a démarré la conversion de la ferme en bio en 2012. Il a d'abord passé en bio les mirabelles, qu'il cultive sur 20 ha et dont les 3/4 sont vendues à des grossistes. Une petite partie est transformée à la ferme et est commercialisée sous forme d'eau de vie, de confitures et de nectars. La conversion des cerisiers (1 ha de cerises aigres) s'est faite en 2016 et celle des 9,5 ha de vignes s'est faite en 2017 : Renaud a préféré prendre le temps de commencer les pratiques bio avant la conversion, pour voir si cela fonctionnait. Toute la production de raisins est transformée en vin, commercialisé en bouteilles, principalement en vente directe à la ferme, mais aussi à des restaurants, à des cavistes et à des magasins de producteurs. Membre du GIEE BECO, Renaud participe à la recherche de solutions techniques avec d'autres producteurs.
Pourquoi le jardin solidaire d'Hyères a choisi la mention Nature et Progrès
Dominique VIAU, AuteurEn 2008, dans le Var, le Jardin solidaire d'Hyères (JSH) a vu le jour tout près de la ville, sur un hectare et demi, en zone inondable. Mis à disposition gracieusement par la propriétaire, ce tier-lieu est occupé par de nombreuses associations, pour des activités agricoles (espace test pour la production et la vente de produits biologiques), mais aussi pour des activités culturelles et d'éducation populaire (formation, accompagnement technique, accueil de stagiaires et de Wwoofers), et pour de l'animation. Le Jardin, cultivé en biodynamie, a choisi la mention Nature & Progrès, pas seulement pour les aspects agricoles, mais aussi, notamment, pour son fonctionnement participatif.
Un pressoir mobile pour valoriser des variétés fruitières anciennes
Léo RAYMOND, Auteur ; Marc DHENIN, Auteur ; Davide FABBRI, AuteurÀ l'initiative de Davide Fabbri, co-président de l'association des agriculteurs du Parc naturel régional des Préalpes d'Azur, une démarche collective de recherche de variétés anciennes d'arbres fruitiers, visant à leur conservation et à leur valorisation, a vu le jour dans deux vallées des Parcs naturels régionaux des Préalpes d'Azur et du Verdon. Si l'objectif initial était de mettre à disposition des habitants un pressoir mobile pour leur permettre de valoriser les fruits des nombreux vergers familiaux et/ou abandonnés de la région, l'intérêt de travailler aussi sur la préservation des variétés anciennes, ainsi retrouvées sur le territoire, a rapidement fait sens.
Produire ensemble des connaissances pour l'avenir des territoires : Le Programme Pour et Sur le Développement Régional
André TORRE, Auteur ; Sabine NGUYEN BA, Auteur ; Frédéric WALLET, Auteur | PARIS Cedex 05 (Agroparistech - UMR SADAPT, 16 Rue Claude Bernard, 75 231, FRANCE) : INRAE | 2022Des fonds de vallée du Grand-Ouest à la Savoie et ses fromages, des pâturages du bocage Bourbonnais aux filières agro-alimentaires du Gers ; des espaces ruraux isolés où lattractivité du territoire est une question de pérennité aux aires urbaines peuplées quil faut alimenter ; de la parcelle agricole ou forestière aux territoires agri-urbains Cet ouvrage, dédié à la 4ème génération du PSDR (2014-2020), présente, à travers une série d'entretiens, les analyses de chercheurs, ainsi que les initiatives dacteurs, autour de trois thématiques du programme de recherche en développement régional : - Lien rural-urbain (foncier, attractivité et bien-être) ; - Transition agroécologique et territoires ; - Systèmes alimentaires et forestiers, circuits et circularités.
Quand l'appel de la terre est le plus fort !
Mathilde RODA, AuteurGwenaël du Bus, maraîcher bio, a créé la Ferme du Peuplier, la plus grande ferme de maraîchage en Belgique sous label Nature & Progrès, en Belgique. Ingénieur agronome, Gwenaël a d'abord réalisé des stages pour acquérir de l'expérience, puis il a été formateur en horticulture et conseiller MAEC. Cependant, l'appel de la terre a été plus fort. Il s'est installé en 2011, après l'acquisition de 3 ha, à Gottechain, qu'il a convertis en bio. Son exploitation maraîchère s'est ensuite développée très vite et s'étend aujourd'hui sur 25 ha, occupant 35 UTP. La réussite de Gwenaël et de son équipe passe par le soin qu'ils apportent au sol, plutôt qu'aux plantes : ils le nourrissent avec des déchets de la production de la ferme et du fumier bio, compostés, ainsi que des engrais verts. Entre 60 et 80 légumes différents sont produits pour être commercialisés, principalement, en vente directe (90 %) sur 19 marchés, le reste en coopératives, épiceries, restaurants et auprès de quelques distributeurs. Gwenaël reste, cependant, dans la recherche d'un équilibre entre idéal bio et rentabilité économique : si le nombre d'employés permet de développer des savoir-faire spécialisés et que la gestion de ses terres est assurée par une équipe bien rodée, l'achat-revente représente encore, par nécessité, une part importante des ventes de Gwenaël, la production seule n'étant pas rentable.
Quatre installations diversifiées suite à la reprise d'une ferme laitière
Anaïs KERNALEGEN, AuteurEn 2018, dans les Côtes d'Armor, Rémi Goupil a repris la ferme familiale, la ferme de la Raudais, dont la conversion à l'agriculture biologique était toute récente (2017). Très vite, il a mis de côté l'élevage laitier pour se tourner vers des vaches allaitantes. Après plusieurs autres projets professionnels, Rémi ne souhaitait pas s'installer seul. Au lieu de s'associer au sein d'une même structure, l'arrivée de trois autres personnes sur la ferme s'est concrétisée avec la mise en commun de matériel, de foncier et de bâtiments, tout en permettant à chacun de monter et de gérer sa propre entreprise. Ce projet collectif a aussi permis d'apporter de la diversification sur la ferme avec Aymeric, paysan-boulanger ; Irène, maraîchère ; et Léo qui produit des boissons naturellement fermentées.
La Rauze s'épanouit
Patrice VIDIEU, AuteurDans le Lot, en 2014, deux frères, Serge et Jacques, et Pascale, l'épouse de Serge, réfléchissent à la transmission de la ferme familiale, en polyculture-élevage, alors menée en biodynamie. C'est à ce moment que Basile, le fils, et sa compagne Béryl décident de revenir dans la région et commencent à travailler dans une ferme qui transforme céréales et viande porcine. Deux ans plus tard, le couple décide de s'installer à la ferme familiale, sous forme de collectif. Aujourd'hui, six paysan·ne·s travaillent à la ferme de la Rauze et gèrent avec six ateliers différents (les cultures ; la meunerie et l'huilerie ; le pain ; le maraîchage ; l'élevage et la transformation ; la transformation des produits du verger) et un magasin à la ferme. Cet article traite des différents dispositifs qui ont permis l'installation du collectif. Un encart fournit des informations sur la transmission des terres via l'outil « La Foncière Élémentaire ».
(Re)devenir paysan : Je passe à l'acte
Plus quune lubie ou quune mode, l'exode urbain qui s'affirme depuis quelques années indique un désir de retour à la terre de plus en plus pressant chez les Français. Pour accompagner celles et ceux qui désirent se (re)convertir vers une agriculture paysanne à taille humaine et soucieuse du vivant, Jacques Caplat propose ici un retour dexpérience sensible et pratique. Dans cet ouvrage, il montre que lagriculture peut être un terrain dépanouissement personnel tout en permettant la revitalisation des territoires et la préservation, voire la renaissance de la biodiversité.
Rencontre avec Clémence Discours, éleveuse de Normandes à Sauville (08)
Amélie LENGRAND, AuteurClémence Discours s'est installée en bovins lait bio, le 1er janvier 2017, sur la ferme familiale, à Sauville (08). Elle élève son troupeau de vaches laitières, principalement des Normandes et quelques Jersiaises, en pâturage tournant, sur 75 ha d'herbe et 10 ha où sont cultivés méteils, seigle, trèfle et luzerne. L'exploitation, où les pratiques étaient déjà proches de la bio (peu d'engrais utilisés, utilisation du fumier, ration basée sur l'herbe et le foin), s'est convertie en bio avec l'installation de Clémence. Fin novembre 2021, son père quitte subitement le GAEC. Dans cette entrevue, Clémence raconte l'évolution de son système (rotation, cheptel, parcellaire) et l'atteinte d'un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Bien intégrée dans la communauté d'agriculteurs locale, l'éleveuse fait mûrir un projet de commercialisation de ses produits en vente directe.
Rencontre avec Emilie Wintzenrieth, Ferme de la Petite Prairie, production laitière à Ranspach-le-Haut (68)
Frédéric DUCASTEL, AuteurEmilie Wintzenrieth s'est installée en Alsace, en 2012, sur la ferme de ses parents, en élevage de bovins lait. La conversion en bio a eu lieu en 2016. Elle transforme une partie de la production laitière en yaourts, en fromage blanc et en lait pasteurisé, qu'elle commercialise à la ferme, sur deux marchés hebdomadaires et sur un marché mensuel, ainsi que sur d'autres petits points de vente locaux. Le reste de la production est vendu à Biolait. Les yaourts sont aromatisés avec les fruits des vergers du domaine (cerises, poires, mirabelles, prunes, pommes, cassis, mûres) et d'autres fruits frais locaux et de saison, transformés en confiture avant d'être ajoutés au yaourt, mais aussi avec des arômes naturels et des huiles essentielles. Dans cette entrevue, Emilie raconte l'évolution de la ferme au gré de son activité et explique les projets qu'elle et son mari font mûrir à l'approche du départ à la retraite de ses parents.
Rencontre avec Mathilde Christmann et Fabien Thuillot, GAEC Ferme les Messicoles, céréaliers et floriculteurs bio à Somme-Tourbe (51)
Pauline BOGE, AuteurMathilde Christmann et Fabien Thuillot sont céréaliers et floriculteurs bio à Somme-Tourbe (Marne), depuis 2018. Ils cultivent une grande variété de cultures (luzerne, orge de printemps, seigle, grand épeautre, triticale/pois, triticale, lentilles, trèfle blanc semence, sarrasin, avoine, tournesol, blé), ainsi que du chanvre, sur 94 ha de SAU. Les cultures sont écoulées auprès de coopératives. Les agriculteurs réalisent aussi des échanges avec des producteurs bio locaux (paille contre fientes, méteil contre digestat). En parallèle, un demi hectare est consacré à la culture de près de 100 espèces de fleurs, de plantes aromatiques et d'arbustes, qui sont commercialisés en bouquets frais, de mars à octobre, et en bouquets secs, en hiver, en AMAP, en magasins bio et en magasins de producteurs, mais aussi en direct et auprès de fleuristes de la région. Dans ce portrait, Mathilde et Fabien font part de leurs projets, orientés vers l'augmentation de la diversité végétale, déjà très présente sur la ferme, et la valorisation économique.
Un restaurant à la ferme pour valoriser bovins et Normandie
Cyrielle DELISLE, AuteurEn 2014, Nicolas Onfroy a repris la ferme familiale, alors en bovins lait, pour s'installer en bovins viande biologiques et créer, avec sa femme Elsa, leurs premiers gîtes, à Sainte-Marie-du-Mont (50). En 2019, l'opportunité s'est présentée de reprendre le restaurant et l'hôtel de charme créés dans l'ancienne ferme voisine, à proximité des bâtiments d'élevage. La viande bovine bio, issue du cheptel de Limousines (avec quelques Angus) de Nicolas, est commercialisée sous la marque Utah Beach, en référence à la plage du Débarquement de 1944, située à quelques encablures du domaine. Nicolas a dû apprendre à valoriser une carcasse, à répartir les morceaux dans ses différents circuits de commercialisation et à diversifier l'offre (buf fumé, terrine, saucisse sèche...) La viande a une place de choix dans le restaurant ; pour le reste, pas de grossistes : Elsa et Nicolas ont fait le choix de travailler avec des produits locaux et de saison (viande, légumes, poisson, mais aussi boissons), afin de valoriser leur région. La structure emploie 16 salariés, dont 10 pour le restaurant. Le couple propose la visite de l'exploitation, ainsi que des activités pour découvrir les alentours. Dans un deuxième article, le système d'élevage de Nicolas, tout herbe, engagé vers la neutralité carbone, est présenté.
Retour sur LTNM La Terre est Notre Métier : Multiples pistes pour relever les défis
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2022 du salon La Terre est Notre Métier (LTNM), le salon officiel de la FNAB, sest tenue les 21 et 22 septembre à Rétiers, près de Rennes. Près de 10 000 visiteurs sont venus rencontrer les 140 exposants, et assister aux 200 conférences, démonstrations et animations. Ce salon a été organisé par les réseaux dagriculture bio de Bretagne, des Pays de la Loire et de Normandie. Il a été loccasion déchanger sur les adaptations des fermes bio au changement climatique et au marché. Plus que jamais, la bio a été positionnée comme une agriculture de solutions, qui répond à divers enjeux (santé, biodiversité, eau, emploi, alimentation locale, économie de ressources ). Cet évènement a également été loccasion de questionner la robotique et le numérique au sein de lagriculture bio. Ces derniers peuvent en effet apporter de nombreux avantages (confort de travail, diminution de la charge mentale, solution pour pallier le manque de main duvre ), mais il ne faut pas quils conduisent à une simplification des itinéraires techniques bio, avec des pertes de savoirs et de savoir-faire. Autres points largement abordés lors de ce salon : les émissions de gaz à effet de serre et la relocalisation de la bio ; la complémentarité entre plusieurs ateliers (qui peut permettre de pérenniser une ferme, de faciliter des installations ou des transmissions) et les atouts du polyélevage (élevage de deux espèces animales ou plus) ; la transmission des exploitations. Un encart est réservé à une race bovine à petit effectif, mise en avant lors de ce salon : lArmoricaine (race mixte plutôt valorisée pour sa viande).
Sinstaller en lait, mais pas à nimporte quel prix
Costie PRUILH, AuteurLionel Morel et Morgan Chambas se sont rencontrés en 2018, par lintermédiaire des deux cédants à qui ils ont racheté l'exploitation laitière. Cette ferme bio, située dans le Rhône, repose sur un système très pâturant, avec transformation à la ferme et participation à un magasin de producteurs. Depuis janvier 2022, Lionel et Morgan sont seuls à la tête de ce GAEC qui compte aussi 3 salariés. Cette reprise est en fait un projet à plusieurs têtes, les cédants sétant fortement impliqués pour que cela réussisse, malgré la crise Covid, par exemple en investissant dans une cave daffinage. Cette installation sest également doublée dun agrandissement, suite à lachat dune ferme voisine dont le propriétaire a, lui aussi, joué le jeu, notamment en engageant la conversion assez tôt pour que les terres soient en bio au moment de la cession. Ainsi, en 2022, la ferme compte 89 ha contre 53 ha en 2018, avec plus de parcelles directement accessibles pour le pâturage. La mise de départ, denviron 450 000 plus 180 000 pour lachat de la ferme voisine, est conséquente, mais elle est à relativiser, du fait des atouts de la ferme : peu de matériels en propre (appel à une CUMA), des investissements à venir contenus, la transformation et la vente directe sources de fortes plus-values. Le temps de retour sur investissement est estimé à 14 ans. Un projet bien réfléchi, avec lequel Lionel et Morgan cherchent à se rémunérer, mais aussi à se préserver du temps libre (5 semaines de vacances, 1 week-end sur 3 de libre et des journées finies à 18h30), pari tenu à ce jour.
Les savoirs empiriques des agriculteurs
Muriel ASTIER, AuteurLors dun webinaire de lAcadémie dagriculture de France, des chercheurs et des agriculteurs ont présenté leurs réflexions sur les savoirs empiriques des agriculteurs appliqués à la transition agricole. Cet article reprend des extraits dune intervention sur les différents types de savoirs (Doyle McKey, professeur émérite dÉcologie à l'Université de Montpellier) et du témoignage dune agricultrice (Sarah Singla, Aveyron) sur le thème « Comment développer les savoirs empiriques dans les agricultures du monde et en France en faisant appel aux sciences molles ? ». Si on peut distinguer plusieurs types de savoirs (savoirs scientifique, empirique, local, traditionnel ou encore savoir indigène), il faut avoir en tête que la dichotomie actuelle qui oppose savoir scientifique et savoir empirique, en privilégiant le premier, est trop simpliste : chacun est porteur de divers types de savoirs et ces derniers shybrident. Opposer ces deux types de savoirs, pourtant souvent complémentaires, peut conduire à des politiques agricoles mal adaptées. Pour lagricultrice qui témoigne ici, « le savoir empirique des agriculteurs, cest la connaissance de ce qui se passe dans les parcelles, dans un contexte économique et social bien particulier [ ] ». Il faut des approches globales et pas seulement techniques. Les agriculteurs doivent être intégrés dans les politiques de développement agricole et dans les schémas de recherche-actions, avec une logique interdisciplinaire, plus globale. Si lenvironnement et la qualité de vie ne sont pas améliorés, les connaissances acquises nauront pas réellement servi à un développement agricole quon puisse vraiment qualifier de réel progrès.
Savons Arthur : Immersion dans une bulle écolo
Elise ROTELLINI, AuteurIssu d'une famille de fervents défenseurs du bio, c'est dans la petite grange de ses parents, dans le Loiret qu'Arthur, jeune chimiste, a commencé à créer des savons biologiques. Cette année-là, en 2014, il lance sa marque "Savons Arthur" et obtient la mention Nature & Progrès, qui garantit non seulement que les ingrédients sont d'origine biologique, mais également la démarche éco-responsable du projet. Paul, le père d'Arthur, le rejoint dans cette aventure et l'accompagne, à vélo, pour trouver des boutiques vrac et zéro déchet pour commercialiser leurs produits. Courant 2017, la grange devient trop petite pour l'activité d'Arthur : c'est ainsi que Paul et Arthur se sont lancés dans l'auto-construction d'un bâtiment en bois et en paille. Arthur, bénéficiant de plus d'espace, complète sa gamme de savons solides 100 % huile d'olive avec des savons liquides à froid, des produits d'entretien, des lessives, une gamme bébé, d'autres produits d'hygiène et beauté adaptés à chaque type de peau... L'entreprise, maintenant constituée de 6 personnes, travaille en accord avec les piliers de sa démarche écologique et durable : zéro déchet, récupération, recyclage... et compte continuer à sensibiliser les consommateurs à travers ses produits.
Solan, la terre et la foi
Marie ARNOULD, AuteurAu monastère de Solan (30), un collectif de surs orthodoxes s'est lancé dans la transformation d'une ancienne exploitation viticole intensive qui a laissé les terres fatiguées. Après quelques essais en biodynamie, avec pour objectif de cultiver une vigne sur sol vivant, les surs se sont tournées vers Terre & Humanisme pour les accompagner dans leurs travaux. Aujourd'hui, les surs cultivent des fruits et légumes, qui assurent l'auto-suffisance du monastère et dont une partie est transformée pour la vente en boutique, et elles produisent du vin qu'elles commercialisent en vente directe. Elles accueillent également un grand nombre de visiteurs et de bénévoles, qui viennent leur prêter main forte et apprendre, à leur contact, la culture menée en agroécologie.
Systèmes de production alimentaire durables et solidaires : Diversifier pour + de durabilité ?
Marine BENOISTE, Auteur ; Pascal AUBREE, AuteurLa diversification - du système de culture au territoire, en passant par l'exploitation - devient un enjeu fort pour induire un changement de modèle, la forte spécialisation des fermes et des régions présentant de nombreuses limites. Dans les Landes, lors des rencontres Civam, la diversification pour des systèmes de production alimentaire plus durables et solidaires était au cur des débats. Dans cette région, avec des élevages de canards particulièrement spécialisés, il serait nécessaire de produire moins de maïs pour laisser la place à d'autres cultures. Dans cette optique, des initiatives se montent, à l'image de la coopérative Oléandes, qui produit des huiles de tournesol et de colza biologiques et conventionnelles. Parmi les agriculteurs ayant apporté leurs témoignages, figure Vivien Grandin, éleveur de bovins allaitants bio, qui produit également des légumes de plein champ pour la restauration collective et les circuits longs.
Témoignage : « Relier écologie et agriculture dans les territoires »
Elsa EBRARD, AuteurEn 2017, dans le cadre de l'appel à projets « Sites pilotes pour la reconquête de la biodiversité » lancé par l'ADEME, le projet AgroEcoPôle du Domaine de Mirabeau, situé à Fabrègues (26), près de Montpellier, a reçu un investissement d'avenir pour la restauration écologique et la mise en place d'activités agricoles. Ce projet a permis de déployer plusieurs activités (viticulture, maraîchage, élevages ovins, caprins, porcins et apiculture), basées sur le modèle de la polyculture-élevage, dans le but de restaurer la biodiversité et les fonctionnalités écologiques du domaine. Si son objectif premier est de démontrer que des modèles agroécologiques qui préservent et s'appuient sur les processus naturels peuvent être productifs, rentables et créateurs d'emplois, le projet AgroEcoPôle a une portée plus large, à l'échelle du territoire : en effet, il est un support pour développer, entre autres, l'approvisionnement alimentaire bio et local, l'insertion professionnelle, ou encore l'éducation à l'environnement... Dans cet entretien, Aude Langlais, chargée de projets agroécologie territoriale au Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) d'Occitanie, revient sur la conduite du projet du Domaine du Mirabeau.
Territoires bio pilotes : Une action du réseau FNAB : Dossier de presse 03/11/2022
Créé et animé par la FNAB depuis 2020, le réseau des Territoires bio pilotes rassemble plus de trente collectivités locales françaises (communautés de communes ou d'agglomérations, métropoles, parcs naturels régionaux (PNR), ou encore aires d'alimentation de captages ou bassins versants) qui déploient des actions novatrices pour le développement de l'agriculture et de l'alimentation biologiques. Ce réseau a pour objectif de favoriser les échanges d'expériences (réunions, séminaires, voyages d'études...), de documenter et de capitaliser les connaissances, de mettre en uvre des expérimentations visant à lever les freins au changement et de faire connaître les projets exemplaires en faveur de l'agriculture et de l'alimentation biologiques, dans le but de démultiplier leur mise en uvre sur d'autres territoires. Ce dossier de presse présente des actions et des témoignages de collectivités du réseau des Territoires bio pilotes.
Transmettre et installer : un vrai défi !
Guy BESSIN, AuteurCette année, Guy Bessin quitte le Conseil d'Administration de Biolait à l'occasion de son départ en retraite. Dans cet article, Guy raconte son parcours du combattant pour la transmission de sa ferme, située dans la Manche (50), à son fils, Erwan. Guy explique le processus de transmission de sa ferme, de la reconversion professionnelle de son fils aux aspects économiques et administratifs de la reprise d'exploitation.
Une transmission « 3 voies »
Gérard RUPIN, AuteurGérard et Marie-Madeleine Rupin, éleveurs de bovins lait retraités et habitant en Ille-et-Vilaine, racontent le parcours de transmission de leur ferme à 4 jeunes agriculteurs bio. Accompagnés par le CIVAM 35 pour préparer leur transmission à partir de 2019, les cédants ont alors pour piste d'installer leur belle-fille, Louisanne, qui entamait une formation agricole en caprins lait. Le devenir du troupeau de vaches, l'arrivée des chèvres, mais aussi les contraintes de conversion sont autant de paramètres qui ont dû être réfléchis pour la nouvelle vie de l'EARL Montverland, devenue, en 2022, le GAEC du Héron.
Transmission : Il faut renouveler les actifs agricoles !
Orlane LEU, AuteurEn 2022, le réseau Civam a déployé une enquête sur la transmission des exploitations agricoles, afin de savoir, à terme, si les fermes de ce réseau sont plutôt transmises ou bien si elles partent à lagrandissement. Après six mois de diffusion de l'enquête, des premiers résultats se dessinent. En compilant les réponses, ce sont près de 5 600 ha de terres agricoles qui seront concernés par une transmission dici 0 à 10 ans, dont 1 382 ha qui devront être transmis dici 0 à 2 ans (75 % de ces terres prochainement transmises sont conduites en agriculture biologique). Parmi les répondants qui envisagent darrêter leur activité dici 0 à 2 ans, 71 % sont accompagnés pour la transmission de leur exploitation.
Les vents sauvages
Jérôme GOUST, AuteurPhilippe Piard s'est installé, en 2006, en tant que paysan confiturier bio, à Alrance (12). 1,2 des 6 ha de son exploitation est consacré à la culture de petits fruits. Pour préparer le sol, Philippe réalise des andains de matières végétales (pailles, fougères, BRF) et de matières animales (fumier, crottin, laine). Après plusieurs mois, il les écarte pour installer les cultures. Pour la fertilisation, il utilise du fumier de vache bio. De mai à octobre, les cueillettes se succèdent : rhubarbe, fleurs de sureau, framboises, cassis, caseilles, groseilles, myrtilles, mûres sauvages, poires sauvages, pommes et châtaignes. Il transforme, de l'été jusqu'en janvier, les fruits issus de ses cultures, ainsi que des fruits sauvages, en confitures, sirops et jus de fruits, qu'il commercialise dans les magasins de l'Aveyron, au marché de Montredon et à Biocybèle. En parallèle, Philippe s'investit beaucoup au sein de Nature & Progrès, et plus particulièrement dans la campagne "Secrets toxiques".
Une vie près de la terre : Une plongée dans le quotidien d'une agricultrice d'aujourd'hui
Marie Gazeau, arboricultrice bio dans les Deux-Sèvres, invite le lecteur à la suivre dans son quotidien à la ferme. Elle décrit, au fil des saisons, ce qui se passe dans son verger et sur l'élevage de son compagnon Bruno. Elle aborde aussi d'autres sphères qui composent son monde : le syndicat agricole, le conseil municipal, le bar associatif, l'organisation de la vie de famille. Dans cet ouvrage, l'auteure raconte également son combat pour défendre une agriculture paysanne, à taille humaine, respectueuse de l'environnement et de l'humain, face à l'empire agro-industriel.
Un air de famille
Antoine BESNARD, AuteurCet article décrit la transmission dune ferme familiale, la Ferme de la Raudais, initialement en élevage bovin lait conventionnel, dans les Côtes dArmor et sa conversion à l'AB sous la pression des enfants repreneurs. Choc des cultures, des générations, représentation de la femme dans le milieu agricole, tensions familiales ou freins psychologiques... sont ainsi mis en relief à ce moment-clé. Mais, cest aussi une histoire de grande confiance et de compréhension, et une ferme qui ne part finalement pas à lagrandissement, avec une belle évolution vers une ferme en bio, en bovins viande et vente directe, puis vers une dynamique collective (installation dun paysan boulanger et projet dinstallation en maraîchage en cours).
AlterMonts : Genèse d'un projet à la fois dingue et tellement cohérent !
Marianne PHILIT, AuteurAlterMonts, fromage de garde au lait cru bio des Monts du Lyonnais, est le résultat de l'aventure collective de 4 fermes laitières qui ont décidé de rassembler leur énergie pour créer une fromagerie collective. Gautier Mazet, l'un des associés de la ferme du Valfleury, témoigne du chemin parcouru.
Amandine Mulin accueille des wwoofers depuis trois ans
Isabelle DOUCET, AuteurEn 2015, Amandine Mulin s'est installée, en Isère, en maraîchage. Après avoir découvert le wwoofing en tant qu'utilisatrice, elle a souhaité, à son tour, devenir hôte, étant très attachée aux valeurs et à l'état d'esprit du mouvement. En 2018, elle a commencé à accueillir des wwoofers chez elle, d'avril à octobre. Elle s'appuie sur le site internet du réseau Wwoof France, sur lequel les candidats s'inscrivent et envoient leur demande dans la ferme de leur choix. Selon Amandine, 2 types de profils viennent chez elle : de futurs candidats à l'installation et des vacanciers. Autre témoignage, celui d'Anne Liotard, du domaine viticole bio des 13 Lunes, en Isère. Les wwoofers qu'elle accueille sont très intéressés par la viticulture et viennent en grand nombre pour découvrir, échanger, se ressourcer... Si le mouvement existe depuis une cinquantaine d'années dans le monde, il s'est développé depuis environ 15 ans en France et connaît un succès croissant. Un encart rappelle les règles de fonctionnement et le cadre légal du wwoofing.
Ancré au territoire, ouvert aux autres
Roxane HOUVENAEGHEL, AuteurAvant dêtre maraîcher, Benjamin Trouslard a été paysagiste et éducateur nature. Pour sinstaller, il a fait un BPREA spécialisation maraîchage, puis a répondu, en 2016, à un appel à projet de la commune de Chécy (commune appartenant à la métropole dOrléans). Le lot correspondait à une ancienne ferme arboricole en friche. Comme les terres étaient inexploitées depuis plus de dix ans, Benjamin Trouslard a directement pu sinstaller en bio. Il a alors dû tout mettre en place : les infrastructures, les bâtiments, lirrigation et la clientèle. Il a commencé à vendre ses premiers légumes, sept mois après son installation sur les lieux. Au départ, il voulait aussi créer un potager pédagogique, mais étant donné la charge de travail, il a décidé de se concentrer sur la production. Son installation a duré près de cinq années. Il embauche, actuellement, un plein temps annualisé en CDI et accueille des stagiaires pour transmettre son savoir-faire. Il vend principalement ses légumes dans son magasin à la ferme : 95 % de son chiffre daffaires est réalisé via cette boutique. Il sapprête maintenant à lancer une production de fleurs coupées pour retrouver ses racines de paysan-jardinier. Il souhaite également mieux valoriser la biodiversité, agrandir son point de vente, créer un tiers-lieu ouvert, ainsi quune guinguette (avec des amis).
Anticiper pour mieux préparer l'avenir
Clémentine ROBIN, AuteurLuc et Françoise Pavageau racontent leur parcours, de leur installation à la future transmission de leur ferme bio basée en Loire-Atlantique. Luc sest installé une première fois en GAEC, de 1989 à 1996, avant de décider de partir et de sinstaller de son côté. Il a alors cherché une autre ferme, en a visité sept avant de trouver celle sur laquelle il sest installé en 1997. Françoise a, quant à elle, démissionné de son travail et est devenue salariée de la ferme. Après deux congés parentaux, elle sest installée en 2006 en créant un atelier de veaux de boucherie. Cet atelier les a bien aidés pendant la crise laitière de 2009. Face à la quantité de travail et aux nombreux intrants utilisés, ils ont commencé à sintéresser à lagriculture biologique. Ils ont arrêté les veaux de boucherie en 2015 et ont converti leur ferme en 2016. Ils sont également passés, petit à petit, en monotraite davril à août, afin de se libérer du temps. En 2019-2020, cinq ans avant leur retraite, ils ont fait le choix de participer à une formation sur la transmission des fermes. Cette formation leur a permis davoir des repères (dans le temps et d'un point de vue économique), dentendre des témoignages (notamment sur le système de parrainage), de savoir comment conduire leur ferme jusquà la retraite (ex : maintenir une certaine rentabilité car les banques feront attention à ce point lors de la reprise).
Une appli relie bergers et détenteurs de terrain
Thiziri SIDI SAÏD, AuteurAfin de rendre lécopâturage plus facilement accessible, le site web et lapplication « Mon Berger Local » mettent en relation des propriétaires de terrains et des éleveurs ovins situés dans un rayon de 50 km lun de lautre. Cet outil a été développé par Naturama, une association déducation à lenvironnement basée dans le Rhône et qui a plus de quinze ans dexpérience dans lécopâturage. Lapplication « Mon Berger Local » est gratuite au téléchargement et offre une carte succincte qui affiche les parcelles proposées par différents propriétaires. Si aucune pâture nest disponible localement, léleveur le verra directement. En revanche, léleveur sera invité à adhérer pour obtenir plus dinformations. Une fois que léleveur et le propriétaire sont mis en relation grâce à lapplication, un contrat-type est mis à leur disposition. Il est adaptable en fonction de la prestation et les deux parties peuvent très bien fonctionner autrement selles le souhaitent.
Ateliers collectifs de découpe : les clefs de la réussite
Thierry PONS, AuteurAvec une demande croissante en produits locaux, les projets d'ateliers de découpe de viande portés par des éleveurs, en individuel ou en collectif, sont de plus en plus nombreux. Yves Arnaud, formateur à l'École nationale des industries du lait et de la viande (ENILV) d'Aurillac, accompagne ces porteurs de projets dans toute la France depuis 1998. Dans cet interview, il présente les clefs de réussite pour de tels projets collectifs : motivation et disponibilité des éleveurs, évolution du système d'exploitation, bon dimensionnement de l'atelier, compétences des salariés bouchers, etc. L'ENILV propose également des formations sur les process d'élaboration fermière des produits. Environ 800 stagiaires en bénéficient chaque année.
L'autonomie et le bon sens
Cyrielle BIGNONNEAU, AuteurRémi Robinet est maintenant paysan bio dans la Meuse, en Gaec avec ses parents. Après avoir démarré un atelier mobile de poules pondeuses mobile, il s'est lancé, en 2015, dans la conversion de 35 ha des terres de la ferme familiale. Ses parents ont suivi le mouvement et ont converti le reste de la ferme dans les années qui ont suivi. Ils cultivent aujourd'hui une dizaine de variétés de céréales et de légumineuses bio. Rémi commercialise ses ufs, ainsi que la farine qu'il produit, en vente directe, et travaille avec quatre boulangeries. Pas à pas, Rémi continue de faire évoluer la ferme vers la durabilité avec, pour projet, de s'associer et de créer de nouveaux emplois sur la ferme.
Les aventures de Pierre Dargoat, agriculteur bio : Plaidoyer pour des sols régénérés, respectés et productifs !
Joseph POUSSET, Auteur ; Valérie HOLLANDE LECUYER, Auteur | PARIS CEDEX 10 (8 Cité Paradis, 75 493, FRANCE) : ÉDITIONS FRANCE AGRICOLE | 2021Cette bande dessinée est le fruit de la collaboration entre Joseph Pousset, agriculteur bio près d'Argentan (Orne) et Valérie Hollande Lecuyer, illustratrice. Le personnage central, Pierre Dargoat, y est mis en scène, avec sa famille, et se fait la voix dune agriculture vertueuse, dévoilant, au fil des personnages rencontrés, les thèmes qui animent lauteur : la régénération les sols, la biodiversité, la captation du carbone, les engrais verts, lagriculture sans herbicides, le désherbage, les vers de terre, les haies, la permaculture Le travail du sol est mis en avant à travers la culture dun champ de sarrasin, que suivent avec intérêt Anne, la fille aînée, et Boris, le cousin parisien, au fil de ses séjours et des saisons. Dans une deuxième partie, lauteur explique en détails 71 points qui permettent dapprofondir certains aspects agronomiques, des pratiques culturales à la préservation de la biodiversité et la compréhension de certains mécanismes naturels, en passant par le matériel de culture.
Banque de travail : Un outil au service des collectifs de vente
Agathe PERRIN, AuteurLes groupes de commercialisation collective (magasins de producteurs, groupes de vente de paniers multiproduits ) se posent régulièrement des questions sur la répartition du travail. Les questions liées au travail sont complexes et peuvent être sources de tensions. Si certains collectifs se basent sur des fonctionnements informels, dautres ressentent le besoin déquilibrer les temps dinvestissement de chacun. Ceci permet de compenser déventuels déséquilibres et de faciliter lintégration de nouveaux producteurs dans la gestion de loutil de commercialisation. La formalisation du travail peut se faire selon plusieurs critères, qui ont chacun des avantages et des inconvénients : une répartition du travail entre tous, une répartition indexée sur le volume de vente (chiffre daffaires) de chaque ferme, un système mixte (une part fixe et une part variable en fonction des volumes de vente) ou un système de délégation de permanences à un salarié. Pour cela, il existe des outils, tels que loutil « banque de travail », qui permettent de comptabiliser le temps dinvestissement de chacun pour une structure collective. Certains groupes équilibrent les situations en compensant lengagement par des rémunérations (soultes dentraide). Toutefois, il ne faut pas que ces compensations financières soit disproportionnées, sinon, elles peuvent entraîner la requalification en salariat et être soumises aux charges sociales.
Les Baudry : Un couple millésimé
Jérôme GOUST, AuteurThierry Baudry s'est installé, en 1989, sur la ferme de Larchère (24), exploitation viticole familiale située au cur du vignoble de Bergerac. En agriculture biologique et avec la mention Nature & Progrès, le vignoble comptait alors 22 ha. Aujourd'hui, c'est sur 32 ha que Thierry cultive la vigne avec Muriel, son épouse, qui a conservé un mi-temps salarié à l'extérieur. Si les techniques de culture ont évolué depuis qu'il s'est installé, Thierry Baudry poursuit son travail dans le même esprit qu'au temps de son père, avec un grand respect de la terre. Il partage, dans cet article, la vie de sa ferme, rythmée par le travail de la vigne aux différentes saisons, jusqu'à la cueillette manuelle du raisin et la vinification. Il présente les vins de Bergerac, qui regroupent 7 AOC, et évoque l'impact du réchauffement climatique sur les cépages.
La bio, pour lautonomie et lintégrité du métier de paysan
Fabien GARREAU, AuteurFabien Garreau est installé, en Vendée, sur une ferme laitière biologique avec sa compagne, depuis cinq ans. Si, au moment de la reprise, cette ferme navait pas déjà été en bio, ce couple laurait quand même reprise, puis convertie en bio. Cest la recherche dautonomie décisionnelle qui a les amenés à lagriculture biologique. Pour eux, la qualité de vie au travail passe avant tout par la souveraineté décisionnelle. Le fait de produire de manière plus autonome et économe, tout en respectant lenvironnement, est également une source dautosatisfaction. Le label bio leur permet davoir une reconnaissance de leurs pratiques et leur fournit un statut social, notamment auprès des consommateurs.
Biolait, pour moi cest fini !
Ghislain MAILLARD, AuteurCet article a été écrit par un éleveur laitier bio du Grand Ouest. Cet éleveur explique pourquoi il a quitté Biolait : cette entreprise de collecte ne valorisait pas son lait de foin. Dans son témoignage, il soulève aussi la difficulté pour Biolait (qui na quune activité de collecte, sans activité de transformation laitière, ni de marque propre) à valoriser son cahier des charges spécifique. Ce dernier va plus loin que celui de lagriculture biologique : il garantit, par exemple, lorigine France de lalimentation des animaux.
Le Bokashi pour valoriser les déchets alimentaires
Agnès CATHALA, AuteurStéphane Gatti est un agriculteur du Lot-et-Garonne, en conversion bio depuis 2019. En 2011, lorsquil sest lancé dans lagroforesterie, il a eu besoin de bois raméal fragmenté (BRF) pour le paillage de ses arbres et a rencontré des difficultés pour sapprovisionner. Il a alors impulsé la création de lassociation « Cultivons une terre vivante (CTV) », qui vise à faciliter lapprovisionnement, en circuit court, en déchets végétaux. Les déchets verts sont collectés auprès de collectivités, puis broyés et mis à disposition des adhérents de lassociation. Lassociation souhaite maintenant aller encore plus loin avec son projet Bokashine, en proposant aux collectivités de valoriser les déchets organiques de leurs cantines avec la technique Bokashi. Ce procédé japonais permet de produire un amendement à partir de déchets alimentaires, via un processus de fermentation anaérobie. Des conteneurs spéciaux de 120 L sont fournis aux cantines. Les déchets sont versés dans ces conteneurs grâce à des seaux et, pour chaque seau versé, une certaine dose de microorganismes efficients (EM), sous forme solide, est déposée. Les conteneurs pleins sont récupérés tous les mois, et transportés sur une ferme basée à proximité.
Book of abstracts: Farmers & Advisors forum
Simon CARRAZ, Auteur ; Famara DIEDHIOU, Auteur ; Jean-Michel FLORIN, Auteur ; ET AL., Auteur | BONN (Charles-de-Gaulle-Strasse 5, 53113, ALLEMAGNE) : IFOAM - ORGANICS INTERNATIONAL | 2021Tous les trois ans, le Congrès Mondial de la Bio offre aux paysans des cinq continents lopportunité de débattre sur ce que signifie être un agriculteur biologique, dapprendre comment les autres agriculteurs bio travaillent et dexplorer les défis auxquels les agriculteurs bio font face ou feront face dans le futur. Lors de lédition 2021 de ce Congrès (organisée à Rennes, du 6 au 10 septembre), les producteurs et productrices ont été invités à partager des expériences inspirantes, des exemples de leurs réussites, dexpériences positives ainsi que des bonnes pratiques. Les contributions à ce forum pouvaient sarticuler autour de quatre thèmes : 1 - Lagriculture biologique en tant que système holistique ; 2 - Lémancipation et lautonomie des agriculteurs et des agricultrices à la ferme et sur le marché ; 3 - L'engagement des agriculteurs et des agricultrices dans les dimensions sociales de lagriculture biologique ; 4 - Les services de conseil : comment participer au changement du modèle agricole ? Ce document compile les résumés de ces différentes contributions (près de 80 contributions, conférences et posters confondus). Ces contributions abordent diverses productions et problématiques : la diversification, les marchés, la préservation de la biodiversité, les systèmes de garantie participatifs, lautonomie, la résilience des systèmes, le bien-être animal