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Evolution de lagriculture bio française : Toujours en croissance, malgré la crise
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAlors que les achats alimentaires se rétractent de 5,1 % en France en 2022, la consommation bio à domicile diminue de 4,6 %, ce qui représente 600 M de moins par rapport à 2021 (sachant que les prix des produits bio résistent mieux à linflation). La part de marché des produits bio est ainsi passée de 6,4 % à 6 %. La plupart des circuits de distribution (GMS, magasins spécialisés, artisans-commerçants ) ont enregistré une baisse de leur chiffre daffaires lié à la vente de produits bio en 2022. Seule la vente directe, qui représente 13 % de la consommation bio, affiche une hausse de 3,9 % de son chiffre daffaires. Or, pour atteindre lobjectif national de 18 % de bio dans les champs en 2027, il faut des débouchés et, donc, retrouver plus de produits bio dans les assiettes. Doù la nécessité de mettre en place dimportantes campagnes de communication. Néanmoins, en prenant en compte la restauration commerciale et collective, le marché de la bio ne régresse que de 3 % en 2022. Même si les agriculteurs restent prudents, les conversions continuent : 5 330 nouveaux producteurs se sont lancés en bio en 2022 (le cap des 60 000 fermes bio a ainsi été dépassé). Par ailleurs, la moitié des 3 290 arrêts de certification sont dus à des départs à la retraite.
Évolution des ventes alimentaires biologiques au 1er semestre 2023
C. RENAULT, Auteur ; T. CHEVER, Auteur ; C. LEPEULE, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL-SOUS-BOIS (12 Rue Henri Rol-Tanguy, 93 100, FRANCE) : AGENCE BIO (Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique) | 2023Cette étude, réalisée pour l'Agence BIO, par AND International et l'Agence Good, propose une vision panoramique sur l'évolution du marché alimentaire biologique français au 1er semestre 2023. L'analyse prend en compte les ventes de produits alimentaires (dont les vins), dans les GMS généralistes et les magasins spécialisés bio, chez les artisans-commerçants et les producteurs agricoles (vente directe) et exclut la restauration hors domicile (collective et commerciale). Dans un contexte inflationniste et défavorable à la consommation des ménages, le recentrage de l'offre et de la demande alimentaire sur des produits bon marché, entamé à l'été 2022, s'est poursuivi au premier semestre 2023. En bio, la baisse des ventes en valeur a ralenti (-2,7 % au S1 2023, contre -4,6 % au S1 2022). En parallèle, les ventes en volume ont baissé de 10 %, ce qui entraîne des déclassements (en particulier dans la filière laitière) ou des dégagements, des réductions d'activité (fermetures d'exploitations...), ou encore des déconversions.
Faible augmentation des prix en MSB sur un an !
OPTI-MIX, AuteurEntre octobre 2021 et octobre 2022, les prix des produits de grande consommation et frais libre service bio (PGC-FLS) ont augmenté de 10,4 % dans la grande distribution. En magasins bio, ces prix ont augmenté, de façon plus modérée, de 3,8 %. D'avril à octobre 2022, l'inflation, en très forte augmentation en GMS (+7,5 %), a connu un ralentissement dans les enseignes bio (+1,2 %). Les produits bio du rayon boulangerie et pâtisserie industrielles sont les plus impactés par la hausse des prix...
La filière de la betterave sucrière est entraînée vers "un modèle féodal"
Roxanne MITRALIAS, AuteurStéphane Delmotte est agriculteur, installé sur la ferme familiale dans le Pas-de-Calais, mais aussi médecin urgentiste et engagé à la Confédération paysanne. Dans son secteur géographique, fortement "agro-industriel", rares sont les exploitations biologiques comme la sienne. Il y produit des céréales, des légumes, ainsi que de la betterave sucrière. Dans cet article, il décrypte la filière betterave sucrière, qu'il estime coincée dans un "système féodal", "capitalistique". Alors qu'aujourd'hui seuls 10 % de la production de betterave sucrière sont transformés en sucre en poudre - le reste étant principalement destiné à la filière bioéthanol -, Stéphane Delmotte estime que des rendements de 60 tonnes par hectare en agriculture biologique pourraient couvrir les besoins alimentaires en sucre.
Filière caprine : Comment résister face à la crise ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurEntre inflation, synonyme de coûts de production plus élevés, et perte de pouvoir dachat des consommateurs, la filière laitière caprine bio souffre. Les volumes produits sont excédentaires, la part de lait bio déclassé en conventionnel augmente et les opérateurs ne cherchent plus de nouveaux producteurs en AB. Éleveurs et opérateurs cherchent des solutions, à limage de ces 17 producteurs du groupement Lait Chèvre Bio Ouest (LCBO) qui réfléchissent à un projet pour la restauration hors domicile : LCBO serait metteur en marché, et leur laiterie/fromagerie habituelle transformerait leurs produits (en fromage blanc et yaourts). Plusieurs cantines de Vendée, des Deux-Sèvres et du Maine-et-Loire sont intéressées et ces producteurs veulent y croire. Développer de nouveaux débouchés et ne pas augmenter la production, telle est la tendance, et toutes les pistes sont à prendre en compte, comme lengraissement de chevreaux de lait, la monotraite ou lélevage des chevrettes de renouvellement sous la mère.
Filière porcs bio : Lappel à laide des éleveurs ; Gestion de crise du porc bio : Où en sont les groupements ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa filière porcine bio française traverse une crise importante, entre inflation et mévente. Cest ce quillustrent ici plusieurs témoignages de producteurs et dacteurs de la filière. Entre réduction des effectifs (nombre dopérateurs ont mis en place des quotas, avec baisse de 10 % des animaux collectés en bio) et déclassement en conventionnel, la filière fait tout pour passer ce cap difficile, mais les conséquences économiques sont importantes, avec la mise en péril de certaines exploitations. La restauration hors domicile est de plus en plus vue comme une opportunité, mais le compte ny est pas. Avec la loi Egalim, lobjectif porté par la filière était datteindre 5 % des volumes de porcs bio en RHD en 2022. Ce chiffre nest que de 1,5 %, début 2023. Les éleveurs, notamment du Morbihan, et les acteurs de la filière sactivent pour alerter les élus sur la situation et demander une aide durgence.
Filières biologiques : Conjoncture, analyse, enseignements et prospectives
Niels BIZE, AuteurAlors que les filières biologiques traversent un contexte difficile, le réseau GAB-FRAB Bretagne se fait accompagner par les agences Ecozept et Good pour prendre du recul et analyser le marché et son évolution. Cet article présente un condensé des enseignements issus de leurs analyses. Dans un contexte de crises multiples - climatiques, sanitaires, inflationnistes -, la bio souffre de ses faiblesses : stratégies instables dans la grande distribution, concurrence d'autres labels... Toutefois, ces experts estiment que la bio n'a pas atteint un plafond, mais un palier, et ils présentent cinq préconisations pour accompagner son rebond.
Forte augmentation des prix en MSB sur les 6 derniers mois !
OPTI-MIX, AuteurSi la hausse des prix dans les enseignes bio était restée modérée sur les dix premiers mois de l'année 2022 (+3,8 % entre octobre 2021 et octobre 2022), elle s'est fortement accélérée entre octobre 2022 et avril 2023 (+5,2 %), atteignant +9 % depuis octobre 2021. Cette hausse impacte davantage les enseignes bio dont l'assortiment est majoritairement composé de marques nationales. Les familles de produits les plus impactées sont les produits alimentaires (+7,3 % en moyenne), et plus particulièrement les produits de la pâtisserie et de la boulangerie industrielles (+8,4 %).
Les Français et l'affichage environnemental des produits alimentaires
COLLECTIF EN VÉRITÉ, Auteur ; BVA, Auteur | PARIS (27 Rue du Colonel Pierre Avia, 75 015, FRANCE) : BVA | 2023Afin d'alimenter les débats sur le projet daffichage environnemental, le Collectif En Vérité, qui réunit 60 marques alimentaires demandant la transparence sur les emballages, a décidé dinterroger les Français pour comprendre ce quils souhaitent vraiment savoir et voir, à-même le packaging, concernant la valeur environnementale de leur alimentation. Cette étude, menée avec BVA, vise à sassurer que laffichage qui sera retenu par les pouvoirs publics réponde aux attentes des Français et qu'il soit un levier efficace pour encourager la transition alimentaire. En effet, si pour 86 % des Français, un score environnemental est essentiel, il doit, avant tout, se référer à des indicateurs précis : lutilisation de pesticides, le mode délevage et lorigine géographique des produits. Ce document présente, de manière synthétique, les résultats de cette enquête.
Les Français et l'agriculture biologique
En avril 2023, une étude a été réalisée par Ifop, pour le compte de la Maison de la Bio, auprès de 1000 Français de plus de 18 ans. Ces personnes ont été questionnées sur leur connaissance des impacts des pesticides et de l'agriculture biologique, ainsi que sur leur volonté de voir se développer ce mode de production. Les principaux résultats montrent qu'environ deux tiers des Français s'estiment mal informés sur la question des pesticides et de leurs impacts. Les trois quarts sont d'ailleurs inquiets de ces éventuels impacts sur leur santé. Ce manque de connaissances concerne aussi l'agriculture biologique et ses pratiques. Malgré cela, deux tiers des personnes interrogées estiment que ce mode de production doit se développer et bénéficier, pour cela, du soutien des pouvoirs publics (pour 74 % des enquêtés).
Les Français et les viandes bio
INTERBEV, Auteur ; OPINION WAY, Auteur | PARIS CEDEX 12 (207 Rue de Bercy, 75 587, FRANCE) : INTERBEV | 2023Au printemps 2023, OpinionWay a réalisé une enquête auprès dun échantillon représentatif de la population française (1007 personnes âgées de 18 ans et plus) afin de connaître leur avis sur les viandes biologiques. Cette infographie en présente les principaux résultats : 94 % des personnes interrogées disent être attentives à la juste rémunération des éleveurs, et 90 % à la protection de lenvironnement et de la biodiversité. Par ailleurs, 73 % estiment que les viandes bio sont issues délevages respectueux de lenvironnement et 64 % considèrent que consommer des viandes bio est un moyen de soutenir des éleveurs engagés. Malgré une inflation qui conduit 71 % des personnes interrogées à affirmer être plus attentives au prix, 62 % des consommateurs déclarent vouloir acheter des viandes bio, au moins ponctuellement, car elles répondent à une quête du bien manger. Ces viandes sont principalement consommées lors de repas en famille, notamment avec les enfants. Les viandes bio sont considérées comme des viandes saines (74 %) et de qualité (76 %). Elles sont aussi souvent considérées comme un achat « plaisir » (76 %).
Les Français et les viandes bio Avril 2023
Alors qu'ils sont 92 % à affirmer consommer de la viande, les Français sont 66 % à penser que le bio est la solution pour continuer à manger de la viande dans le respect de lenvironnement. Cette enquête, commandée à Opinion Way par la Commission bio d'Interbev, met en lumière les perceptions et les motivations à la consommation de viande biologique chez les Français. À partir d'un échantillon de 1 007 personnes représentatif de la population française, les réponses à l'enquête ont permis d'évaluer : - l'engagement des Français dans des causes sociétales (qualité de l'alimentation, préservation de l'environnement et de la biodiversité, juste rémunération des producteurs...) ; - la consommation de viande et de viande bio (fréquence, lieux d'achat, occasions) ; - les perceptions sur les viandes biologiques et les raisons de consommation de ces viandes.
Fruits et légumes : Meilleur marché en circuit court ?
Elsa CASALEGNO, AuteurFin 2022, l'UFC-Que Choisir a réalisé une enquête sur les prix de vente des fruits et légumes dans plusieurs points de vente en circuits courts (vente à la ferme, magasins de producteurs, Amap...) et dans des enseignes de la grande distribution. Verdict : le coût d'un panier de fruits et légumes issus de l'agriculture conventionnelle est le même pour le consommateur en circuits courts et dans la grande distribution (38 ) ; pour les produits issus de l'agriculture biologique, il est inférieur en circuits courts. On note toutefois des disparités selon les fruits ou légumes concernés. L'absence d'intermédiaires (ou la présence d'un seul intermédiaire) limite les marges prises par ces différents intervenants de la chaîne de distribution. Ainsi, si les agriculteurs qui commercialisent en circuits courts s'estiment mieux rémunérés, cela n'impacte pas le prix pour les consommateurs. Après un boom pendant la crise sanitaire en 2020, puis un reflux, les ventes en circuits courts repartent à la hausse, début 2023, dans un contexte de forte inflation.
Galerie des acteurs de la bio 2023
BIO-LINEAIRES, AuteurLes 24 acteurs bio présentés dans ce dossier (grossistes, fournisseurs, entreprises, importateurs, gestionnaires de marques, distributeurs, transformateurs), qu'ils soient historiques ou start-ups innovantes, sont tous animés par une volonté de résilience, de rigueur et de performance sur leurs marchés. Ces entreprises sont de tailles différentes : certaines sont des PME, d'autres des réseaux de magasins indépendants. Dans ce dossier, chacun de ces 24 acteurs présente ses produits et ses engagements (santé humaine, biodiversité, conditions de vie des producteurs), ainsi que ses innovations.
Gersycoop, coopérative de céréales et oléoprotéagineux : Un nouveau silo dédié à la bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurNée en 2008, la coopérative Gersycoop est détenue par 1 000 agriculteurs gersois, dont 180 producteurs biologiques. Les surfaces bio de cette coopérative ont doublé en trois ans. Elles se sont maintenant stabilisées. Les céréales et les oléoprotéagineux biologiques représentent 8 000 hectares, soit 20 % de la sole totale des adhérents. Gersycoop était déjà équipée dun silo de 5 000 tonnes dédié aux récoltes biologiques, mais sa capacité de stockage est vite devenue trop limitée. En 2019, la coopérative a décidé dinvestir dans une nouvelle installation destinée à la bio, avec séchage et tri des grains. Ce nouveau site est devenu opérationnel en juin 2022 et a pu accueillir les récoltes de cette campagne. Pour sadapter à la multiplicité des cultures bio (lune des spécificités de lagriculture biologique), dont certaines sont collectées en très petits volumes, ce nouveau silo, dune capacité de 10 200 t, est constitué de 16 cellules de 400 t, 16 autres de 200 t et 6 de 100 t. Linvestissement, de 7 M, a obtenu un financement de 635 000 du Fonds Avenir Bio (géré par lAgence BIO) dans le cadre du Plan de relance. Une partie des graines récoltées par la coopérative est destinée à lalimentation humaine, et une autre à lalimentation animale. Gasco, fabricant daliments pour les animaux de compagnie et filiale de Gersycoop, écoule notamment 10 % des volumes. Certaines références proposées par Gasco viennent dêtre labellisées Biopartenaire (démarche de commerce équitable).