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L'heure des thés
Sandra LEFRANÇOIS, AuteurProduire du thé en France, c'est possible. Cette activité, qui s'est développée très récemment, concernerait une trentaine de producteurs. Parmi ces derniers, Gaëlle Rousseau, théicultrice et productrice de plants en Normandie, livre ses conseils de culture. Le théier se plaît dans des sols à tendance acide et sous des climats humides et tempérés. Sa culture requiert peu d'entretien (une taille par an, hors période de gel) et c'est une plante peu sensible aux maladies. En revanche, il faudra se méfier des animaux (lièvres, chevreuils) qui voudraient en consommer le feuillage, ainsi que des campagnols qui peuvent s'attaquer aux racines. Il faudra attendre trois ans pour obtenir les premières récoltes, quatre à cinq fois l'an, entre avril et septembre, et cinq ans pour espérer récolter l'équivalent de 50 g de thé sec (300 g de feuilles fraîches) par théier arrivé à maturité. Les procédés de transformation sont également abordés dans cet article.
Liste des variétés de houblons disponibles en qualité biologique
Pour répondre aux besoins des brasseurs engagés en agriculture biologique et produisant de la bière biologique, l'INAO (Institut national de l'origine et de la qualité) a engagé, en collaboration avec Interhoublon, un travail de recensement des variétés de houblon disponibles en bio, auprès des acteurs de la filière. Ce document énumère, pour chacune des variétés, les contacts non-exhaustifs des négociants qui en disposent et qui ont souhaité que leurs noms soient diffusés.
Bio-portrait : En Kanette, chez les pionniers de la bière fermière bio et paysanne ; Pourquoi produire du houblon Nature & Progrès ? ; Pourquoi et comment faire sa bière ?
Jérôme GOUST, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; Julien GUNTHER, AuteurDans cette série d'articles dédiés à la production de bière, le premier met à l'honneur Annick et Christian Garland, paysans-brasseurs dans le Sud du Tarn. Éleveurs caprins et producteurs de fromages de chèvre bio depuis 1979, le couple a ensuite complété sa production avec des céréales (orge, blé) qu'ils transformaient en farine. C'est au début des années 1990, après l'abandon de la fromagerie, qu'Annie et Christian ont créé leur première production de bière, d'abord avec du houblon sauvage. D'essai en essai, la production s'est développée et la ferme s'est agrandie pour faire place à de nouveaux bâtiments. Des outils ont été conçus maison pour répondre aux besoins de la chaîne de fabrication. Aujourd'hui co-gérée par leurs filles Julia et Flora, la ferme est autonome en houblon. La bière est commercialisée en bouteilles et en fûts sur les circuits courts de la région (vente directe, épiceries, cafés et restaurants, événements, etc.). L'article suivant traite de l'évolution de la culture de houblon et fournit des informations sur les propriétés médicinales de cette plante, ainsi que des éléments techniques pour la cultiver, de l'implantation à la récolte. Trois houblonniers bio avec la mention Nature & Progrès partagent leurs expériences : Johann Laskowski dans les Yvelines (78), Riquier Thévenin dans le Nord (59) et Antoine Floury en Bretagne. Pour finir, le troisième article présente le guide du brassage amateur, publié par Julien Gunther de la Brasserie Grenaille, en Meurthe-et-Moselle.
Le houblon : Une nouvelle piste de diversification
Séverine CHASTAING, Auteur ; Nastasia MERCERON, AuteurEn France, la production de houblon ne suffit pas à répondre à la demande, que ce soit en bio ou en conventionnel. Cette demande sest accrue avec la multiplication des micro-brasseries artisanales qui recherchent un houblon local et de qualité. Cette culture pérenne est intéressante pour diversifier un système, mais requiert des investissements conséquents. Cette liane sort de terre au printemps et va croître jusquà 8-10 mètres de hauteur. Il est donc nécessaire dinstaller des poteaux (hauts de huit mètres, et enfoncés dun mètre dans le sol), reliés entre eux par des câbles à leur sommet. Des ficelles (en fibres de coco) sont ensuite suspendues à partir de ces câbles jusquau sol. Durant la première quinzaine de mai, les six meilleures pousses de chaque rhizome de houblon seront enroulées sur ces ficelles. Le houblon va croître autour de ces ficelles jusquà sa floraison fin juin. Il est important de planter uniquement des pieds femelles, afin que les fleurs ne soient pas pollinisées. La récolte sétalera de mi-août à mi-septembre. Il est conseillé dimplanter 2 500 plants de houblon par hectare, de trois à cinq variétés différentes. Il est également préférable dimplanter cette culture sur une surface plane et de faire attention aux risques de vent. Litinéraire technique de cette culture est plus amplement détaillé. Cet article apporte également des références technico-économiques : investissements, main duvre, coût de production
Le konjac, une nouvelle filière émergente ?
Adrien LASNIER, AuteurLe konjac est une plante dont le tubercule est transformé en farine, puis en pâtes ou en riz, ou est utilisé dans le milieu médical et en cosmétique. Il est produit principalement en Asie. Dans le Maine-et-Loire, l'entreprise Plant Innovation R & D travaille sur le développement d'une filière française, de la production de plants à la transformation des tubercules. Une ferme expérimentale teste différents itinéraires techniques en agricultures biologique et conventionnelle.
Un légume venu d'Asie : Le konjac débarque en France
Marion COISNE, AuteurLa SAS Plant innovation R&D, basée à Angers, a développé une technologie pour produire des plants bio français de konjac, et travaille sur litinéraire technique. Ce tubercule, qui provient principalement de Chine, est utilisé pour produire des nouilles, des éponges, ou encore des gélules minceurs. Sans gluten et avec un indice glycémique très faible, le konjac est un légume tendance. Cependant, en culture, il faut trois ans pour produire des tubercules suffisamment gros pour être commercialisés et la gestion du désherbage est compliquée.
A l'ascension du houblon
Soazig CORNU, AuteurLa ferme du Lycée agricole d'Obernai (67) produit du houblon bio depuis plus de 10 ans et la biodynamie y est pratiquée depuis plusieurs années. Cette houblonnière est la première à être passée en bio, en 2010, grâce aux efforts de Freddy Merkling, responsable de la ferme depuis 1994. A l'époque, alors qu'aucune expertise n'existe sur le sol français, il s'est tourné vers Bioland, en Allemagne, où un groupe de houblonniers bio se rencontre 2 fois par an pour échanger. En 11 ans, la surface de production a augmenté jusqu'à 30 ha et, au fil du temps, la qualité des cônes n'a fait que s'améliorer. La ferme représente aujourd'hui le 5ème producteur de houblon bio en Europe. Visite guidée de cette houblonnière alsacienne très active qui produit des houblons aromatiques et multiplie ses actions en faveur de la biodiversité.
Chanvre ou cannabis, quelles opportunités ?
Guy DUBON, Auteur ; Delphine CORDAZ, AuteurLes produits du chanvre sont nombreux : la graine ou chènevis (11% du poids), utilisée principalement en alimentation humaine, en oisellerie et en appât pour poissons ; la chènevotte ou granulat (44% du poids), pour les litières, le bâtiment ou le paillage ; la fibre (24% du poids), destinée essentiellement à des papiers et à lisolation, mais aussi au textile ou à la fabrication de plastique ; les poussières (21% du poids) qui fournissent notamment de lénergie. Cependant, le grand marché à venir semble être celui du bien-être, le cannabidiol (CBD) étant apprécié pour ses bienfaits thérapeutiques. Une nouvelle réglementation prévoit que les fleurs et les feuilles de chanvre pourront être utilisées. Nicolas Roumat, dans le Lot-et-Garonne, a lancé une entreprise de commercialisation dhuile de CBD, à partir de graines de chanvre bio cultivé sur la ferme de son père.
Houblon bio : Liane Folie
Sarah CHOUPAULT, Auteur ; Goulven MARÉCHAL, AuteurAntoine Floury et Anaïs Langlais ont mis en place, il y a trois ans, la Houblonnière de Lezerzot (22). Ils sont installés sur 24 ha, dont 4 ha de houblon, 4 ha de céréales, 1,5 ha de légumes et le reste en herbe. Ils font part, dans cet article, de leur expérience en culture de houblon : installation, formation, choix de la ferme en fonction de critères pédologiques, achat des plants, choix des variétés, investissements, protection des cultures, temps de travail, suivi cultural, commercialisation, difficultés rencontrées. La maîtrise de litinéraire technique est assez complexe et, pour eux, la diversification est nécessaire pour assurer la durabilité de leur projet en houblon.
Produire des champignons pour la vente directe ou le demi-gros
Frédéric JOUIN, AuteurCet article regroupe deux témoignages de producteurs de champignons bio : celui de Perrine Guinet et Jérôme Gilouppe, maraîchers diversifiés bio dans la Sarthe (72), et celui de Pascal Moreau, champiculteur dans le Loir-et-Cher (41). Depuis 2020, Perrine et Jérôme ont lancé un atelier champignons afin d'élargir leur gamme de produits avec une culture qui ne prenne pas de place : ils consacrent alors deux chambres de croissance de 10 m² à la production de pleurotes et de shiitakés. Côté commercialisation, les maraîchers n'ont pas connu de difficultés particulières, grâce à la curiosité de leurs clients et à l'arrivée d'une nouvelle clientèle, attirée par le champignon frais. Pascal Moreau, qui s'est reconverti dans la production de shiitakés lors du deuxième confinement en 2020, a rencontré davantage de difficultés à ses débuts. Aujourd'hui, il commercialise du shiitaké et des champignons de Paris blonds dans différents circuits et assure la vente de 8 tonnes de sa production via les Biocoop du Mans. Pour finir, les producteurs fournissent également des informations sur leurs pratiques culturales.
Provence-Alpes-Côte d'Azur : L'aventure mycélienne
Manon LALLEMAND, AuteurDans le Lubéron, Victor Lallement et Quentin Blochard ont lancé la champignonnière Terra Mycota. Ils exploitent, en agriculture biologique, des pleurotes et des skiitakés dans d'anciennes galeries de mines d'ocre, anciennement utilisées pour la production de champignons de Paris.
Spiruline paysanne et bio française : De lor vert en bassins
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurSuzanne Vandamme cultive de la spiruline bio, en Loire-Atlantique, sur sa ferme nommée Dana Spirulina. Cette jeune productrice a choisi de cultiver cette cyanobactérie selon des méthodes paysannes, différentes des méthodes bio industrielles étrangères. Laventure a commencé avec son père, Roland Blain, en 2016, avec un premier bassin. Maintenant, la ferme compte deux serres et quatre bassins de 150 m2. En hiver, les faibles températures et le peu de lumière empêchent la multiplication de la cyanobactérie. La période de production se situe davril à octobre, dans une eau entre 20 et 38 °C, légèrement salée et avec un pH alcalin à 10,2. Pour éviter la photolyse de la spiruline, le dessus et les côtés de la serre sont recouverts de tissus afin dombrager les bassins. En bio, lun des principaux défis est darriver à nourrir la spiruline avec de lazote organique dorigine végétale. Un encart apporte dailleurs plus dinformations sur ce sujet, et un second encart décrit le combat réglementaire réalisé par la Fédération des spiruliniers de France pour distinguer la spiruline bio française des spirulines provenant de pays tiers. Suzanne Vandamme commercialise sa production sous forme fraîche ou desséchée (paillettes ou comprimés).
Stevia AB : Une agro-chaîne néo-aquitaine
Sébastien CAVAIGNAC, Auteur ; Cécile HASTOY, AuteurC'est en Nouvelle-Aquitaine que les principaux acteurs de la filière stevia biologique ont fait le choix d'implanter leur agro-chaîne, de la recherche à la transformation. L'objectif : développer une filière biologique et locale pour cette plante originaire d'Amérique du Sud qui représente une alternative aux édulcorants de synthèse. Pour ce faire, des essais ont notamment permis d'identifier les variétés les plus adaptées au contexte pédoclimatique du Sud-Ouest de la France. Après une description de l'itinéraire technique de cette plante pluriannuelle, l'un des essais, dédié à la lutte contre la septoriose, est présenté. Les résultats obtenus sont prometteurs. En 2021, une vingtaine d'hectares de stevia étaient cultivés en Nouvelle-Aquitaine.
Le thé le plus occidental d'Europe
Nelia SILVA, AuteurSur l'île São Miguel, aux Açores (Portugal), la production de thé était une culture agricole importante, de la fin du XIXème siècle jusque dans les années 1980. De nos jours, deux plantations (Gorreana et Porto Formoso), aujourd'hui cultivées en bio, restent en activité et attirent les touristes qui viennent déguster leurs produits. Les méthodes traditionnelles de production et de transformation ont peu changé : les plantes sont suivies de fin mars à septembre, avec plusieurs récoltes pendant la saison, avant de passer à l'hibernation. Après la récolte, les feuilles de thé sont soumises à un processus de transformation se déroulant en 5 phases : déshydratation à la vapeur, enroulage, fermentation, séchage et emballage. Tous les types de thés sont produits à partir de la même plante, Camellia sinensis ; ce sont donc les procédés de transformation qui déterminent le produit final. Les thés sont commercialisés sur place, mais aussi exportés vers l'Amérique du Nord et l'Allemagne. En parallèle, un deuxième article présente une production de thé du nord du Portugal, basée sur les principes de l'agriculture biodynamique.
Chanvre : L'avantage économique de la double récolte
Céline ROLLAND, AuteurLorsqu'il s'est installé, en 2015, Hugo Bogrand (56) avait besoin de défricher ses terres qui étaient assez pauvres, avec un pH faible. Il a pensé au chanvre, qui s'est avéré une culture adaptée et nettoyante, nécessitant peu de mécanisation et relativement simple à cultiver avant récolte. La deuxième raison pour laquelle Hugo est satisfait de cette culture depuis 5 ans, c'est qu'elle offre lopportunité d'une double récolte : les graines, oléagineux destinés à l'alimentation humaine, et la paille pour la construction. Hugo partage son expérience de cette culture. 2 encarts détaillent les caractéristiques de la plante et son cycle de développement.
Les fleurs comestibles dElodie
Olivier BAZALGE, Auteur ; Guy DUBON, AuteurElodie Teixeira était designer textile. A 26 ans, après sept années passées à Paris, elle a décidé deffectuer une reconversion professionnelle pour produire des fleurs comestibles en agriculture biologique. Début 2018, elle a commencé un BPREA. Elle a eu du mal à convaincre les responsables de la formation de lintégrer, car elle était uniquement intéressée par les fleurs comestibles, pas par le maraîchage, ni par lhorticulture. Elle a réalisé ses cinq stages en lien avec la production de fleurs. Parallèlement, elle a rédigé un dossier quelle voulait présenter aux banques, une fois son BPREA validé, et a réalisé des études de marché. Elle savait alors que son panel de clients pourrait être varié : pâtissiers, traiteurs, restaurateurs, bars, organisateurs dévènements Cependant, en plus de trouver des financements et des débouchés, il fallait trouver un terrain pas trop loin de Montpellier pour pouvoir livrer rapidement ses clients en fleurs fraîches. Elle a alors rencontré Claude Menoury, une maraîchère bio qui souhaitait mettre à disposition certains de ses terrains pour aider des jeunes à sinstaller. Celle-ci lui a alors proposé dexploiter 320 m² de plein champ et autant de surface sous serre. Elodie Teixeira sest installée en 2019 et a pu vendre directement sa production en bio.
Du houblon suisse et bio pour un marché en devenir
Claire MULLER, AuteurA Grandcour-VD, en Suisse, Gérard Pillionnel en est à sa quatrième récolte de houblon bio. Depuis 2016, cet agriculteur et sa femme consacrent 1,7 ha au houblon, sur leur domaine de 12 ha. Ils ont opté pour cette culture lorsquils cherchaient un atelier de diversification compatible avec leur conversion bio. Ils ont implanté 1 200 pieds/ha (densité plus faible quen conventionnel) et ont orienté les rangs dans le sens du vent dominant, lobjectif étant doptimiser la ventilation pour limiter le développement du mildiou et de loïdium. Les lianes de houblon sont accrochées à 6 m de hauteur grâce à un maillage de poteaux et de câbles métalliques. Concernant la gestion des adventices, les rangs sont buttés et recouverts de paillage, tandis que linterrang est enherbé avec du trèfle et fauché. A la fin de lété, pour la récolte, les lianes sont décrochées manuellement et sont amenées à une batteuse. Le houblon est commercialisé sous forme de cônes entiers (frais ou secs) ou sous forme de pellets. Après quatre ans, la houblonnière de Gérard Pillionnel ne lui procure pas encore un revenu correct. Linvestissement dans les infrastructures est en effet conséquent (50 000 francs suisses par hectare) et la main duvre constitue un autre grand poste de dépenses. Gérard Pillionnel souhaite se diversifier en créant et en multipliant des variétés de houblon.
Des plantes sauvages pour enrichir son alimentation ou diversifier sa ferme
Amandine GATIEN-TOURNAT, Auteur ; Frédéric JOUIN, AuteurTous les ans, au mois de mai, le GAB 72 organise une formation intitulée « Reconnaître, cueillir et commercialiser des plantes sauvages ». Marie Rué, ethnobotaniste, fait alors découvrir une quarantaine de plantes aux participants. Ces plantes sauvages peuvent être récoltées à des fins personnelles (pour enrichir et varier son alimentation) ou pour diversifier les productions de sa ferme. Il est en effet possible de faire certifier en AB une zone de cueillette sauvage, avec une liste des plantes inscrites à son certificat. Cest notamment ce qua fait la ferme des Millefeuilles, dont 25 % du chiffre daffaires provient de la cueillette de plantes sauvages. Cette ferme est basée à 20 km au sud du Mont-Saint-Michel. Elle allie production maraîchère (Carol Johnson y cultive des légumes sur 1000 m2 de plein champ et 200 m2 de serres), agrotourisme et cueillette de plantes sauvages halophytes sur des prés salés (gérée par Christophe Legal). Ces plantes sont commercialisées sous différentes formes (mescluns, tisanes, chutneys, sirops, confitures, pestos ) et sont vendues à la ferme ou à des restaurants gastronomiques.
Des pleurotes pour se lancer
Orianne MOUTON, AuteurAlexis Prou est un jeune agriculteur bourguignon qui a choisi la myciculture pour sinstaller en bio, en 2018. Issu dune famille dexploitants, Alexis a saisi lopportunité dun local vide pour lancer sa culture de pleurotes, à laquelle il a été formé pendant sa dernière année de BTS. Linvestissement sest donc limité aux substrats quil compte bien réaliser dans lavenir. Après létape de production, Alexis soccupe de trier, de commercialiser et de livrer ses champignons. Quelques mois après son installation, Alexis est satisfait de son activité et de sa production de 60 kg de pleurotes par semaine et il compte bien développer son activité.
Quand l'horticulture dit adieu à la tourbe
Katharina SCHEUNER, AuteurAdrian et Yvonne Huber sont des horticulteurs suisses. Ils produisent, sur 60 000 m2, des plantes de pleine terre et de balcon, des plantes aromatiques, des légumes, des buissons et des plants de fraise. Ils emploient une quarantaine de personnes. Depuis 2015, ils ont fait le choix de ne plus utiliser des terreaux qui contiennent de la tourbe et sont passés en bio en 2017. La tourbe est habituellement fortement utilisée en horticulture car elle présente deux caractéristiques intéressantes et difficiles à remplacer par dautres composants : sa capillarité et sa disponibilité en azote. Après avoir décidé darrêter den utiliser, Adrian et Yvonne ont demandé à leur fabricant de terreau (Ökohum) ce quil avait à leur proposer. Quelques semaines plus tard, Ökohum leur a apporté un substrat sans tourbe et a accepté quAdrian et Yvonne travaillent sur son amélioration. Ce terreau est maintenant au point et il est livré chaque semaine. Il sagit dun mélange de compost décorces, de fibres de bois, de perlite, de fibres de coco, de balle de riz, de laine de mouton, dun engrais organique à action rapide et dun autre à action lente. Il est par contre deux fois plus cher que les substrats tourbeux. Adrian et Yvonne ont bien conscience que ce changement nest pas aussi facile pour tout le monde, ils soulignent dailleurs le rôle important qua joué leur fournisseur de terreau dans cette aventure.
Spiruline, tout baigne pour ce super-aliment
Véronique BARGAIN, AuteurAprès plusieurs expériences dans le secteur agricole, Ludovic Bzdrenga sest installé en tant que producteur de spiruline. Sur un terrain de 2,2 ha en Vendée, Ludovic Bzdrenga a installé trois bassins de production de 160 m². Récupérée sous forme de concentré, la spiruline est cultivée un à deux ans dans un milieu de culture composé deau courante, de bicarbonate de soude, de sel, dazote, de magnésium, de phosphore et de potassium. Elle nécessite une température supérieure à 20°C pour se développer. Les spirulines sont ensuite récoltées, séchées, concassées, conditionnées et vendues sur lexploitation, par internet, sur les marchés et dans les magasins. Le rendement est environ de 800 g à 1kg/m². Aujourdhui, la Fédération des spiruliniers de France, créée en 2010, estime la production de sa centaine de producteurs à 30 t/an. Cette activité est en fort développement et les techniques et le matériel saméliorent. Néanmoins, les premières difficultés de commercialisation voient le jour face à la concurrence avec des laboratoires qui sapprovisionnent avec des produits importés. Un travail avec la Fnab et lInao est en cours pour établir un cahier des charges bio.
Des champignons toujours de saison
Theresa REBHOLZ, AuteurFine Funghi AG est une entreprise suisse qui cultive, depuis 20 ans, des champignons de qualité sous le label bio « Bourgeon ». Bien que les champignons de Paris, les pleurotes, les shiitakés et les pioppinos poussent dans des locaux dont les conditions sont contrôlées (température, hygrométrie), lautomne reste la haute saison de production puisque cest à ce moment que la demande est la plus forte. Patrick Romanens, fondateur de lentreprise, a été lun des premiers à cultiver des champignons exotiques en Suisse : il a commencé dans les années 90 avec une production à titre accessoire et emploie maintenant plus de 20 personnes. Lentreprise fabrique elle-même les substrats sur lesquels vont pousser les champignons. Pour cela, elle composte des mélanges de différentes matières organiques bio dont les proportions varient selon les espèces de champignons à implanter. Ce substrat est ensuite stérilisé thermiquement pour éviter le développement de champignons indésirables, puis il est inoculé avec du mycélium. Du substrat neuf est utilisé à chaque cycle (de 7 à 20 semaines selon les espèces). Ces substrats sont ensuite utilisés comme engrais par des exploitations agricoles. Les trois principales étapes de production sont décrites et illustrées en fin darticle.
Le chanvre bio : une culture d'avenir
Coralie PIERRE, AuteurYohan Disant, exploitant agricole dans l'entreprise familiale Les Deux Rivières (84), a décidé de se lancer, en 2017, dans la culture du chanvre bio. Le Luberon offre un climat propice à la plante. En France, peu d'agriculteurs la cultivent en bio. Cette culture n'exige pourtant aucun produit et elle a l'avantage d'absorber les métaux lourds et les pesticides présents dans le sol. Yohan cultive la variété française Dioïca 88, sur 1 ha. Il destine ses récoltes à la fabrication d'huile essentielle de chanvre. Celle-ci a des vertus calmantes en cas de brûlures ou d'hématomes, et elle est aussi anti-inflammatoire, et régulatrice du système hormonal. Les utilisations possibles du chanvre (Cannabis sativa) sont nombreuses. La tige sert à la fabrication de matériaux isolants, de textile ou encore de papier. La graine, riche en omégas 3, 6 et 9 et généreuse en protéines, est particulièrement nutritive. L'huile peut être aussi bien utilisée dans l'alimentation qu'en cosmétique. Des études scientifiques et médicales démontrent également certaines vertus thérapeutiques utiles.
Le choix des champignons
Lionel ROBIN, AuteurÀ Mauzac-et-Grand-Castang, en Dordogne, Manon Léret a choisi de produire des pleurotes et des shiitakés, dès son installation. Pour ses champignons cultivés en bio, un tunnel isolé a été aménagé où deux parties de 100m² sont dédiées à chacune des espèces. Après la récolte, la difficulté est de les écouler rapidement (dans les 3 à 5 jours). Pour compléter son revenu, Manon cultive un hectare en maraîchage biologique. Elle commercialise sa production via deux marchés, une Biocoop et des boutiques de producteurs.
Un cultivateur hors du commun
Valérie ROSENWALD, AuteurGatien Barberon, 25 ans, cultive du cresson bio dans lEssonne. Plus jeune, il voulait être designer automobile, mais en raison du coût des études et de son handicap (Gatien est sourd de naissance), il a renoncé pour faire une formation dans le bâtiment. En 2014, une cressonnière est mise en vente à proximité de la ferme familiale (ses frères et ses parents sont également producteurs de cresson). Ses parents lui suggèrent alors de la reprendre. Comme les finances ne sont pas au rendez-vous, Gatien fait appel à Terre de Liens qui accepte de le suivre et réunit largent dont il a besoin grâce au don citoyen et à un fort appui de lAgence des espaces verts dIle-de-France. Trois ans après, Gatien passe une partie de lannée les pieds et les mains dans leau pour cultiver cette plante. La récolte seffectue de septembre à mai. Durant lété, le cresson nest plus ramassé et monte en fleurs. Les graines sont ensuite récoltées manuellement, avant de vider et de nettoyer les fossés. Les semis sont ensuite effectués pour la récolte suivante et remis en eau petit à petit. La récolte familiale est livrée à Rungis et est essentiellement destinée à des Chefs parisiens ou des Chefs étoilés (il ny a que deux producteurs de cresson bio en France). Une autre partie est transformée (la mère de Gatien a créé un laboratoire de transformation) : purée, pâté végétal, fricassée. Gatien compte bien étendre cette gamme et ouvrir un point de vente directe.
Cultiver les champignons : À la maison, sur le balcon, dans la cave et au jardin
Cet ouvrage accompagnera les débutants qui souhaitent se lancer, à la ville comme à la campagne, dans la culture et dans la cuisine des champignons. Après avoir passé en revue toutes les informations de base pour se lancer (matériel nécessaire, substrats, conseils de culture, calendrier de culture, modes de conservation, etc), l'auteur présente 18 champignons faciles à cultiver avec, pour chacun, le mode de culture à petite ou à grande échelle, ainsi que ses qualités nutritives et thérapeutiques. Quelques recettes originales accompagnent les espèces principales. Les champignons proposés vont des plus classiques (pleurotes, champignons de Paris, coulemelles) aux plus originaux, tous très en vogue dans la cuisine contemporaine (shiitaké, nameko, enoki, etc).
Le houblon s'exporte hors d'Alsace
Adrien LASNIER, AuteurEn France, la demande en houblon est exponentielle, en conventionnel comme en bio, avec laugmentation du nombre de brasseries artisanales : elles étaient 50 il y a 20 ans et elles sont maintenant 1 300 (avec un volume de 50 000 hl de bière par an). Lapprovisionnement en houblon seffectue principalement à létranger : les États-Unis et lAllemagne fournissent 75 % du marché mondial. La France avec sa production sur 480 ha, majoritairement localisée en Alsace, est donc un petit producteur, mais les projets dinstallation ou de diversification essaiment dans toutes les régions. Par exemple, Fanny Madrid et Lucie Le Bouteiller cherchent à développer une filière houblon dans le Sud-Ouest. Cette culture est très rémunératrice : entre 20 et 30 /kg (voire plus pour les variétés très aromatiques). Le besoin en main duvre est très important avec deux pics à prévoir : lun en avril-mai pour la mise en fil et lautre en août-septembre pour la récolte. Linvestissement est également conséquent (environ 30 000 /ha selon Fanny Madrid) : il faut mettre en place un réseau de câbles maintenus par des poteaux dune dizaine de mètres afin que les lianes puissent senrouler autour de fils tuteurs. Le rendement est denviron 1,5 t/ha. Le témoignage de Maxime Bocquentin, qui a effectué sa première récolte bio, en Isère, complète cet article.
Le miscanthus veut séduire éleveurs et municipalités
Christian GLORIA, AuteurEn France, le miscanthus, ou herbe à éléphant, est majoritairement valorisé en tant que combustible. Cependant, d'autres débouchés se développent. Il s'agit notamment de litières pour animaux d'élevage, ou encore de paillage. En effet, suite à l'interdiction de l'utilisation de produits phytosanitaires de synthèse pour l'entretien des espaces verts publics en 2017, nombre de municipalités utilisent des paillages à base de miscanthus pour leurs massifs horticoles. Ils remplissent pleinement les rôles attendus (limitent l'évaporation et le développement des adventices) tout en apportant de la matière organique en se décomposant lentement. En 2018, le miscanthus sera éligible aux surfaces d'intérêt écologique, ce qui devrait favoriser encore son développement. Dans cet article, des informations concernant la conduite de cette plante pérenne (environ vingt ans de production) ne sont pas adaptées à l'agriculture biologique (traitement herbicide à l'implantation).
Produire du houblon biologique en Auvergne-Rhône-Alpes
Simon BENZONI, AuteurFace à la forte croissance des brasseries artisanales en Auvergne-Rhône-Alpes, la demande en houblon local et biologique est de plus en plus importante. Pour tenter dy répondre, un référentiel technico-économique adapté à cette région et en AB a été rédigé. Pour cela, deux systèmes de production ont été analysés. Le premier est une houblonnière gérée en grande partie de manière manuelle. En production depuis 2016, elle est située dans la Drôme sur 250 m2, avec 85 plants pour 17 variétés et 20 000 /ha dinvestissement. Ce modèle nécessite peu dinvestissement, mais nest pas viable sur de grandes surfaces en raison du fort besoin en main duvre et de son coût. Le deuxième est, au contraire, fortement mécanisé et demande un investissement conséquent. Il sagit de la ferme du Lycée agricole dObernai, en Alsace. Elle est située dans le bassin historique de production de houblon et sest convertie au bio en 2009. Elle possède 18 ha, 11 variétés, du matériel accumulé depuis de nombreuses années, et peut compter sur la main duvre des étudiants et sur le savoir-faire du directeur de l'exploitation, Freddy Merkling. Un tableau comprenant des références technico-économiques permet de comparer ces deux modèles. Un travail didentification et de sélection variétales sera également nécessaire pour pouvoir produire en Auvergne-Rhône-Alpes et il nexiste à ce jour aucune organisation collective dans la région.
Chanvre : Des intérêts économique et agronomique
Morgan MAIGNAN, AuteurLongtemps cultivé dans l'Ouest de la France pour la fabrication de cordes et de toiles, le chanvre (Cannabis sativa L.) a disparu pendant près d'un siècle. Depuis quelques années, il réapparaît, sous l'impulsion de quelques agriculteurs. En 2016, on comptait 258 ha de chanvre sur la région Bretagne. Yves Jeannes, producteur de céréales bio à Melgeven (29) a fait le choix de diversifier son assolement en implantant du chanvre et apporte son témoignage. L'itinéraire technique est facile à maîtriser. L'intérêt agronomique de cette culture dans la rotation concerne son pouvoir nettoyant et structurant. D'un point de vue économique, les débouchés sont variés. La récolte permet de valoriser à la fois les pailles et les graines, pour la fabrication de fibres isolantes, de farines, d'huiles, de produits cosmétiques et de tourteaux animaux. Une filière, petite mais dynamique, est en train de se mettre en place.
Des pleurotes dans nos moulinages et des shiitakes sur nos terrasses ?
Fleur MOIROT, AuteurLa production de champignons de consommation est abordée dans cet article. - Formation : Christophe Bounoville, producteur de champignons bio dans lYonne. Christophe Bounoville a présenté, lors d'une formation en Ardèche, la culture des pleurotes : les 4 paramètres indispensables du local de culture (aération, taux de CO2, luminosité, température) ; l'importance du substrat, qu'il fabrique lui-même pour ne pas dépendre de la seule entreprise qui, en France, en fabrique en bio ; les phases de développement du champignon (incubation, fructification) ; - Témoignage : Interview dun producteur de champignons du Centre Ardèche. Originaire des Pays-Bas, ce producteur cultive des shiitakes sur bûches de chêne depuis 3 ans et vise une récolte de 500 kg. Il estime que, pour en faire son activité principale, il faut environ 10 000 bûches, et 4 à 5000 bûches en production secondaire, ce qu'il conseille (notamment en complément d'une activité de maraîchage ou d'arboriculture). Il décrit le protocole de production : les bûches nécessaires, le mycélium à introduire, les paramètres de température et d'hygrométrie à maîtriser, les périodes de récolte...
Portrait du mois : Pierre Le Bris : Homo Miscanthus
Antoine BESNARD, AuteurPierre Le Bris est installé en polyculture bio à Pont-Croix (29) depuis 2015. Il consacre 3 ha à la culture du miscanthus, sur les 65 que compte sa ferme (céréales, protéagineux, blé noir, cameline, chanvre...). Le miscanthus est une plante pérenne, qui, explique Pierre Le Bris, présente de nombreux intérêts. Cette plante procure en effet un paillage horticole de qualité, avec une bonne tenue dans le temps, intéressant d'un point de vue esthétique, neutre en termes d'acidité, sans tanins ni toxines et qui permet de diminuer la pression des limaces et des escargots. L'agriculteur valorise le miscanthus auprès des particuliers, des collectivités et des professionnels. Il est également sollicité par des éleveurs qui souhaiteraient l'utiliser en complément alimentaire pour favoriser la rumination. Le miscanthus peut aussi produire une litière animale saine et très absorbante. Il est également possible, à partir de la plante, de réaliser des haies brise-vent. Pierre Le Bris partage son expérience de la culture du miscanthus : choix de la variété, choix du plant, itinéraire de culture...
Du chanvre pour une voiture plus écologique
Christian GLORIA, AuteurEnviron 15 % des 26 000 tonnes de fibres de chanvre produites en France sont destinés à la production de biocomposites, comme le produit NafiLean, de la société APM (Automobile Performance Materials), composé à 20 % de fibres de chanvre et à 80 % de polypropylène. Ce produit est utilisé pour la fabrication de certaines pièces de voitures (panneaux de portes, tableaux de bord...). Cette culture est peu coûteuse en intrants, et son utilisation permet de réduire le poids des véhicules, permettant ainsi de réduire les émissions de CO2 de ces derniers. Une filière s'est mise en place en Bourgogne-Franche-Comté.
Diversification : La chicorée : une histoire de famille
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn France, la culture de chicorée à café, ou industrielle, se concentre essentiellement dans les régions Normandie et Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Parmi les quelques agriculteurs qui en produisent, certains sont certifiés en agriculture biologique. C'est le cas de François Desruelles, installé à Carvin (Pas-de-Calais). Dans cet article, celui-ci décrit l'itinéraire technique qu'il pratique, en insistant sur les opérations de désherbage, mécaniques et manuelles, indispensables à la bonne conduite de la culture. L'entreprise Leroux, qui collecte les récoltes de François Desruelles, est actuellement à la recherche de nouveaux producteurs en bio, mais la rentabilité relativement faible de cette culture représente un frein non négligeable à son développement.
Dossier : Les champignons sortent du bois
Véronique BARGAIN, Auteur ; Guy DUBON, Auteur ; Alain KERBIRIOU, Auteur ; ET AL., AuteurCertains champignons sont cultivés depuis des millénaires. Leur valeur gustative et leur intérêt culinaire attirent de plus en plus de consommateurs. Dans ce dossier, 5 champignons sont présentés sous langle des contraintes de production, des acteurs de la filière, du marché et de ses perspectives de développement : - Une production rationalisée : Champignon de Paris (la société bretonne Légulice veut développer la production et la consommation de champignons. Elle a rationalisé la production pour offrir un champignon de qualité, produit sans pesticides, et pour le valoriser au mieux) ; - En voie de développement : Shii-také (la culture du Shii-také ou Lentin est maîtrisée en France depuis de nombreuses années, notamment en Bretagne. Elle attend lintérêt des consommateurs qui semble progressivement émerger) ; - Une diversification de niche : Pleurote (en complément du Lentin, le Caté (station expérimentale bretonne) expérimente la production dautres espèces de champignons, comme les pleurotes, aussi réalisée sur les substrats pasteurisés pour développer une gamme despèces fongiques et étoffer loffre existante) ; - La morille pousse sous tunnel ; - La clé est dans le sol : Truffe (à linitiative de lassociation des trufficulteurs de lAude (ATA), une démonstration de matériels de travail du sol a réuni pas moins dune cinquantaine de trufficulteurs languedociens à Les Cassès dans lAude.)
Façonner les débouchés du miscanthus
Lucie DEBUIRE, AuteurCulture de niche, le miscanthus, ou herbe à éléphant, est une culture à forte valeur ajoutée. Si les coûts dimplantation sont élevés (3000 à 3500 /ha), la culture reste ensuite en place pour une quinzaine dannées, avec une marge brute annuelle qui peut atteindre 1250 /ha à partir de la cinquième année (rendement de 15 t/ha). Trouver des débouchés reste toutefois compliqué à ce jour. La famille Pomikal, en bio, et Pierre-Yves Robidou, dans le Calvados, en témoignent. Tous sont confrontés à labsence de filière locale pour le miscanthus. Pour la famille Pomikal, qui aimerait certifier son miscanthus en agriculture biologique, 90 % de la production est vendue à des collectivités ou paysagistes comme paillage. Les 10 % restants sont transformés en bûches pour le chauffage de particuliers. Pierre-Yves Robidou, lui, a développé plusieurs débouchés : paillage pour un arboriculteur bio, litière de poulaillers ou aliments pour vaches laitières pour des agriculteurs voisins.
Des pleurotes dans nos moulinages ?
Christophe Bournoville est producteur de champignons bio, dans l'Yonne. A l'invitation d'Agri Bio Ardèche, il est venu présenter et expliquer comment il cultive plusieurs variétés de champignons, et plus particulièrement le pleurote, dont la culture est relativement facile.
La première ferme de spiruline en Auvergne
Sonia REYNE, AuteurAmandine Soyez et son compagnon, Vincent, ont découvert la spiruline sur un marché, alors qu'ils projetaient de s'installer en maraîchage. Après s'être informés sur cette petite algue (dont on fait un complément alimentaire), sur la façon de la cultiver, sur les contraintes de production, ils ont décidé de se lancer dans l'aventure. Le projet a démarré avec des stages et des formations (notamment auprès de la Fédération des spiruliniers de France), puis ils ont trouvé leur lieu d'installation, tout près de Lapeyrouse (63), sur un terrain qui comprend deux puits et une source. Ils sont ainsi devenus les premiers spiruliniers d'Auvergne. Lorsque la production sera bien installée, ils projettent d'ouvrir une ferme pédagogique. Pour l'heure, il s'agit de conforter la production, qui sera vendue sur place et sur internet.
Une offre de couverts végétaux large et très segmentée
SEMENCES ET PROGRES, AuteurLes entreprises semencières ont étoffé leurs gammes pour les couverts végétaux, avec de nouvelles variétés et espèces, et avec des mélanges adaptés à des besoins précis (action nématicide, biofumigation, fourrage dappoint, vocation énergétique pour méthaniseur ). Cet article propose un tour dhorizon de loffre des acteurs présents au salon de lherbe 2015. Un tableau présente les intérêts et contraintes des différentes espèces de cultures intermédiaires, selon la date dimplantation, le type de destruction (gel, mécanique, chimique (interdit en AB)), pouvoir concurrentiel sur les adventices
Provence : Une association relance la filière des colorants végétaux
Agnès CATHALA, AuteurOutre le souci écologique, des raisons plus prosaïques sont aussi à la base du projet de relance de plantes tinctoriales dans le Parc du Lubéron : la réglementation REACH, mise en place en 2007, va obliger nombre d'entreprises à se tourner vers les colorants naturels en lieu et place des colorants issus de la pétrochimie. Or, des passionnés de plantes tinctoriales ont créé, il y a plus de quinze ans, l'association Couleurs Garance, puis, dans son sillage, l'association Couleurs végétales de Provence. Couleurs Garance possède un jardin conservatoire de plantes tinctoriales à Lauris, dans le Vaucluse, et Couleurs végétales s'occupe de la production, en bio, et commercialisation de ces plantes. Et les activités ne manquent pas, depuis la réintroduction de certaines espèces de plantes (persicaire à indigo pour le bleu, réséda des teinturiers pour le jaune, garance des teinturiers pour le rouge), la mécanisation de la récolte, des procédés d'extraction... jusqu'aux marchés commerciaux à trouver. Un défi pour ces passionnés à retrouver sur www.couleursvegetalesdeprovence.com.
Seed availability for non-GM cotton production: An explorative study
Mans LANTING, Auteur ; Edwin NUIJTEN, Auteur ; Edith LAMMERTS VAN BUEREN, Auteur | LA DRIEBERGEN-RIJSENBURG (Hoofdstraat, 24, 3972, PAYS-BAS) : LOUIS BOLK INSTITUTE | 2015En 2013, 1 % de la culture mondiale de coton était biologique, et 74 % issue de cultures génétiquement modifiées. Cette étude, commandée par Textile Exchange et mise en uvre par un groupe de travail consultatif sur les semences et les sols (Seed & Soils Task Force Advisory Group), avait pour objectif de fournir un état des lieux sur la disponibilité en semences de coton bio, les contaminations par les cultures OGM, les tendances et les challenges de la production de coton biologique. Pour cela, 90 acteurs de la filière ont répondu à une enquête. Pour 81 % d'entre eux, il est difficile de se fournir en semences bio. Ce nombre augmente dans les pays où les cultures de coton OGM se développent, et diminue dans les pays où les cultures OGM ne sont pas autorisées. 50 % des participants à cette enquête estiment devoir faire face à des problèmes de contamination par les OGM, mettant principalement en avant la pollinisation croisée. Par ailleurs, il semblerait que l'efficacité et la rentabilité de la filière coton biologique doivent être améliorées. Les aspects culturaux et qualitatifs sont également abordés, les enquêtés ayant été questionnés sur leur vision du coton « idéal ».
La spiruline : De l'aliment ancestral à une aquaculture moderne
Association Spiruline et Progrès, Auteur ; Fédération des Spiruliniers de France, AuteurLa spiruline (Arthrospira platensis) est une des premières formes de vie sur la planète. Apparue il y a environ 3,5 milliards d'années, cette algue microscopique est en réalité une cyanobactérie, grâce à laquelle, par un mécanisme de photosynthèse où le gaz carbonique a été transformé en matière organique et où de l'oxygène a été dégagé, les conditions de l'apparition du vivant sur la terre ont été créées. La spiruline fait partie de l'alimentation traditionnelle depuis des temps ancestraux, par exemple chez les Aztèques, qui la consommaient déjà. Aujourd'hui, ce sont, entre autres, les peuples du nord-est du Tchad qui la récoltent et la font sécher, avant d'en faire des galettes qu'ils intègrent dans leur alimentation. En Occident, elle a été découverte au milieu des années 1960 par un botaniste belge. Sa valeur nutritive est exceptionnelle. Elle renferme, en effet, 5 nutriments essentiels : protéines (65% digestes à 92%), contenant les 20 acides aminés ; Bêta-carotène (précurseur de la vitamine A) ; fer ; vitamine B12 ; acide gammalinoléique. Elle contient encore de nombreux autres éléments, dont la phycocyanine, de couleur bleue, stimulant du système immunitaire. Cette micro-algue manifeste une très grande capacité d'adaptation. Si on l'observe à l'état sauvage dans différents endroits du globe, elle fait aussi aujourd'hui l'objet d'une culture par des "spiruliniers". La spiruline se cultive facilement, se récolte et se prépare très simplement. En France, depuis les années 2000, des fermes artisanales de production de spiruline sont apparues. L'article aborde la question du mode de production de la spiruline : aquaculture de laboratoire, artisanale ou industrielle ? L'article explique les principes de culture et le rendement de l'algue, et ce qu'il en est d'une éventuelle certification bio. Ce super-aliment est précieux pour la santé, car il peut jouer le triple rôle de nourrir, de détoxiquer l'organisme et de stimuler le système immunitaire. Dans le cadre sanitaire, il a déjà permis de réduire des cas de malnutrition aigüe en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud et fait désormais figure de proue dans la lutte contre la malnutrition au plan mondial.
Diversifiez votre rotation avec le Virginie bio
Maud DELAVAUD, AuteurLe tabac de Virginie est une solanacée plantée au printemps et sarclée, intéressante pour diversifier une rotation. Un client historique de France Tabac USCA a mis en place un plan d'approvisionnement en produit bio sur neuf ans, offrant un débouché très rémunérateur puisque le tabac de Virginie biologique sera payé le double de son homologue conventionnel. Un producteur de Vendée bio, Freddy Gauvrit, témoigne des bons résultats techniques pour ses 1,3 ha de tabac.
Dominique et Patrice Guérin, Eure-et-Loir : Spiruline : une diversification « en fer »
Stéphanie SEYSEN-FOUAN, AuteurCes céréaliers et tabaculteurs se diversifient dans une culture peu répandue en France : la spiruline. Cette cyanobactérie vit dans l'eau et est reconnue pour sa richesse en fer assimilable. La culture est exigeante : les conditions de pH, de température et de luminosité doivent être strictement contrôlées. Les bassins ne peuvent être installés dans un environnement où le sol contient des résidus de produits phytosanitaires. Les associés font donc construire des serres spécialement destinées à accueillir les bassins de spiruline. Malgré l'absence de traitement phytosanitaire, la production ne peut être labellisée bio car les apports de fertilisants doivent être réalisés sous forme minérale et d'une grande pureté. La récolte et le conditionnement nécessitent des équipements spécifiques et un strict contrôle sanitaire. L'eau des bassins est pompée, filtrée, le boue de spiruline est séchée (avec l'énergie d'un séchoir à tabac fonctionnant au bois), extrudée et conditionnée sous forme de paillettes. La commercialisation est en cours de développement, en misant sur la qualité et la consommation locale.
Essais visant l'amélioration de la qualité du semis et l'optimisation des rendements dans la culture du chanvre industriel biologique
Les petites céréales connues au sud du Québec sont inaptes à s'implanter dans les régions nordiques du Québec. Les producteurs nordiques doivent chercher et trouver des alternatives afin d'améliorer leur technique de production et leur rentabilité financière. Depuis quelques années, le chanvre industriel pour l'alimentation humaine est cultivé par certains producteurs biologiques. Cette culture permet une bonne rotation, mais les techniques de cette production méritent d'être améliorées afin de stabiliser le rendement et ainsi augmenter l'offre régionale. Ces dernières années, le principal problème de la culture du chanvre est le pourcentage de levée des grains obtenu dans la région qui est généralement faible. En 2012 et 2013, des essais ont été conduits sur 4 sites différents afin d'améliorer la levée du chanvre dans les entreprises agricoles. Selon les résultats observés, les dates de semis habituelles des producteurs de la région ont donné de meilleures levées que les nouvelles dates qui ont été testées. Les semis hâtifs ont, par contre, donné de rendements très intéressants. Le passage d'un rouleau en présemis n'a pas amélioré la levée en 2013, même si le rouleau est reconnu pour favoriser la levée par un meilleur contact du sol avec la semence et une meilleure uniformité du semis. Les essais de fertilisation n'ont pas donné d'effets significatifs pour les quatre doses testées 30, 70, 100 et 130 unités d'azote. Même si le chanvre est exigeant en fertilisation, il semble être davantage sensible à la fertilité du sol qu'à la fertilisation. Les essais concernant l'incidence d'un semis à 5 ou 10 pouces avec ou sans sarclage devraient être reconduits en 2014 à cause de la variabilité des résultats et de la très faible levée sur un des sites.
Organic Seed Processing: Threshing, Cleaning and Storage
M. COLLEY, Auteur ; Alex STONE, Auteur ; Linda BREWER, Auteur | LINCOLN, NE (6 Ag Communications Bldg., University of Nebraska-Lincoln, 830918, ÉTATS-UNIS) : eXtension | 2014Le traitement postrécolte est l'un des principaux enjeux de la production de semences. Il doit être bien effectué pour assurer de bons rendements, une longévité et une vigueur des semences, ainsi qu'une qualité globale du produit final. Les graines doivent être battues, nettoyées et séchées avant d'être stockées, et chacune de ces étapes requiert d'être effectuée au bon moment, avec une certaine expertise et parfois de l'équipement spécialisé. Le battage, qui consiste à séparer les graines du plant, peut être fait à la main ou avec une machine, selon l'échelle de production et le type de semences. Les différentes techniques abordées dans ce document sont : le piétinement, la friction à la main, et les machines commerciales ou adaptées par les producteurs des États-Unis. Le nettoyage diffère si les semences sont sèches ou humides. Dans le cas de semences sèches (matures à l'état sec plutôt que dans un fruit), le nettoyage consiste à enlever les résidus, soit les branches, les feuilles, la terre, les pierres ou les semences de mauvaises herbes. Cette séparation peut s'effectuer selon la grandeur (avec des tamis) ou selon le poids (par vannage). Dans le cas de semences humides provenant de fruits comme les tomates, les concombres ou les courges, on doit d'abord retirer la graine du fruit, opérer une fermentation dans certains cas, et sécher les semences. Les différentes techniques sont détaillées dans l'article.
Champignons de plein air : Il faut du bois et des nerfs solides
Markus SPUHLER, AuteurHeidi Burkhalter et Gill Allenbach se sont lancés dans la production de champignons de plein air en agriculture biologique, en Suisse. Afin que le site de production ait une atmosphère naturelle, ils utilisent des bouts de troncs de hêtre et chêne, soit près de 30 stères de bois pour l'exploitation, équivalent à 300 stères de bois par hectare. Deux ans après l'installation, le bois est déjà bien colonisé et 500 kg de pleurotes, lentins et pholiotes ont été récoltés au printemps. En plein air, la récolte se concentre sur deux périodes de l'année. Aujourd'hui, la production se limite à une petite installation pilote de 10 ares, mais les agriculteurs espèrent arriver à 5 ha en production d'ici 2018. Heidi Burkhalter a commencé la production de champignons il y a 30 ans, comme loisir. Elle dispose ainsi d'une bonne expérience pour inoculer le bois, qui doit provenir d'une forêt humide et ombragée et être exempt de champignons. Concernant les bioagresseurs, la plus grosse menace vient des limaces. Bien que la demande existe, il est difficile d'augmenter la production pour deux raisons : l'investissement et la législation. La champignonnière de plein air ne bénéficie pas des aides suisses à l'agriculture et sa place dans les différents règlements n'est pas claire : s'agit-il d'une production dépendante du sol ou non ? En attendant que la question soit tranchée, la commercialisation de la production a déjà commencé.
Dossier : Pépiniériste ; Profession : "éleveur" de plantes
Marie ARNOULD, Auteur ; Brigitte LAPOUGE-DEJEAN, AuteurAu travers de nombreux témoignages, ce dossier présente la situation des pépiniéristes. Les pépinières sont confrontées aux aléas de la crise, de la concurrence ou de la situation de la filière horticole française. Selon Dominique Boutillon, présidente de la FNPHP, Fédération des producteurs de végétaux d'ornement, l'une des causes pour laquelle la filière horticole est atomisée, c'est la nécessité d'une main d'uvre nombreuse. Si la grande distribution est de moins en moins un débouché pour les pépiniéristes, la vente directe et la diversification des activités sont des soupapes bienvenues. Des encarts donnent des conseils pour mieux choisir les plants ; acheter sur Internet ; Faire des économies (en termes d'achat d'arbres d'ornement et de plants bio).
Essais visant l'amélioration de la qualité du semis dans la culture du chanvre industriel biologique : Rapport final
Trois essais ont été réalisés pour tester différentes techniques de semis du chanvre industriel biologique pour l'alimentation humaine. Les essais ont eu lieu au Saguenay-Lac-St-Jean, une région nordique où les rendements sont très variables et le pourcentage de levée des grains est actuellement faible. Les essais avaient comme objectif d'évaluer l'effet sur la levée et le rendement de la date de semis, de la profondeur de semis et du passage du rouleau avant le semis. Les parcelles semées tardivement ont connu une meilleure levée du grain, en revanche de meilleurs rendements ont été obtenus par les semis hâtifs. La profondeur de semis n'a pas eu d'influence significative claire sur la levée ou le rendement.Le passage du rouleau a significativement amélioré la levée des semis; toutefois des rendements plus faibles ont été observés dans les parcelles ayant subi ce traitement. Là où la pression des adventices est peu élevée, les meilleurs rendements étaient obtenus là où la levée était plus faible. Il est difficile d'attribuer ces résultats à l'effet direct des traitements ou de leur effet indirect, soit la plus faible densité de peuplement. Les essais seront reconduits en 2013.
S'installer les mains dans l'eau
Guy DUBON, AuteurMaud Vanlaer s'est installée dans l'Hérault pour produire de la spiruline, une algue microscopique appréciée pour sa valeur nutritionnelle et sa richesse en protéines. La spiruline est cultivée dans des bassins saumâtres peu profonds, sous serre et filets d'ombrage. Cette culture délicate demande un suivi journalier en période de croissance pour assurer une bonne maîtrise de la température, du pH et des éléments nutritifs. Dans de bonnes conditions, la spiruline peut augmenter sa masse d'un tiers par jour. L'eau des bassins est brassée en journée par des pompes, arrêtées la nuit. Ainsi, la spiruline remonte à la surface et forme une crème très épaisse qui est récoltée manuellement, puis pressée, déshydratée et conditionnée sous vide. La spiruline est ensuite commercialisée en direct dans deux boutiques paysannes locales. Cette vente directe devrait permettre à Maud Vanlaer de se dégager un revenu au moins égal au Smic. La spiruline lui a permis de s'installer sur peu de surface et avec un investissement modéré. Elle souhaite à l'avenir développer une culture de framboises biologiques.