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PV VIT : Production Végétale Viticulture |
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Les acheteurs de vin bio en France : Quelles dynamiques ? Quelles perceptions ?
Dans un contexte délicat, à la fois pour le vin en général et pour les produits biologiques, les ventes de vins bio se maintiennent, et elles étaient même en hausse de 6.3% en 2022. Selon les circuits de distribution, la situation nest, cependant, pas identique : en baisse dans les grandes surfaces et les magasins bio, les ventes sont en augmentation chez les cavistes, en vente directe ou à lexportation. Dans cette étude Millésime Bio Circana, les acheteurs de vin bio ont été interrogés. Cinq tendances favorables ont été identifiées : 1 - 39% de nouveaux acheteurs, avec des profils plus jeunes et plus diversifiés socialement ; 2 - 37% des acheteurs ont augmenté leurs achats en 2022 ; 3 - Les acheteurs bio consommant aussi des vins conventionnels, il apparaît que la majorité dentre eux souhaitent augmenter leurs achats de vins bio ; 4 - 71 % des acheteurs de vin bio se disent motivés par des préoccupations environnementales ; 5 - Plus les acheteurs cherchent des vins de qualité, plus ils considèrent que le vin doit être bio. Les acheteurs de vin bio préfèrent lachat en vente directe ou chez les cavistes. Ils estiment aussi que la restauration pourrait mieux valoriser les vins bio (23% des achats de vins bio se font en restauration, prioritairement dans les restaurants).
Accompagner les viticulteurs à réduire l'utilisation du cuivre
Lola SERÉE, Auteur ; Solène WEBB, Auteur ; Bertille MATRAY, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet AlteRCuivre est porté par la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire et associant les Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Gironde, Dordogne, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Alsace et du vignoble champenois. Il s'est intéressé aux techniques et aux solutions alternatives au cuivre pour lutter contre le mildiou en viticulture. Pour ce faire, les partenaires du projet ont recensé les pratiques et les essais menés en lien avec différents leviers, notamment en agriculture biologique : outils d'aide à la décision, biocontrôle, préparations naturelles, méthodes physiques et prophylaxie... Dans cet article, trois types d'alternatives sont passés en revue, du point de vue de leur application sur le terrain, de la réglementation qui les encadre et des résultats observés. Il s'agit de l'utilisation de variétés résistantes, de Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (PNPP, comprenant les substances de base et les substances naturelles à usage biostimulant (SNUB)), et du biocontrôle (macro-organismes, micro-organismes, médiateurs chimiques...). S'il est encore difficile pour les viticulteurs de se passer complètement du cuivre, ces méthodes permettent d'en réduire les quantités employées.
Alternatives au désherbage chimique et au travail du sol en fortes pentes
Amandine FAURIAT, AuteurPour certains vignobles situés dans des zones en fortes pentes, la mécanisation, notamment pour le désherbage, est très difficile, voire impossible. Les vignerons du groupe DEPHY Côtes du Rhône Septentrionales ont testé plusieurs alternatives au désherbage chimique ou au treuil : paillage de chanvre, paillage au miscanthus, paillage de laine, enherbement au sédum (petite plante grasse locale). Les avantages et les inconvénients de chacune sont présentés. Aucune alternative ne s'est avérée réellement satisfaisante et le groupe poursuit ses investigations.
Bretagne et Normandie : Des vignerons bio à lassaut de nouvelles régions
Louise JEAN, AuteurAvec le réchauffement climatique et les évolutions réglementaires, des vignerons simplantent dans des régions où la viticulture nétait traditionnellement pas présente. Des projections montrent, en effet, quaux environs de 2100, le climat bordelais se retrouverait en Bretagne. Une étude Inrae montre aussi quen 2070-2100, le merlot, cépage du Sud-Ouest, pourrait être cultivé à peu près partout dans lHexagone. Parallèlement, dun point de vue réglementaire, il est désormais possible de sinstaller en dehors des zones traditionnelles. Cette conjonction pousse de nouveaux viticulteurs bio à se lancer, comme Édouard Capron, dont le vignoble est basé en Normandie, ou encore Laurent Houzé et Loïc Fourure, qui gèrent chacun un domaine localisé en Bretagne. Ces trois vignerons reviennent sur leur gestion des maladies cryptogamiques et sur les difficultés causées par leur isolement (pas ou peu de possibilités déchanger entre pairs, pas ou peu de prestataires, de fournisseurs ou dappui technique localement ). Deux associations ont dailleurs vu le jour en Bretagne afin de faciliter les échanges entre les nouveaux vignerons implantés dans ce territoire : lune pour les amateurs, lARVB (Association pour le renouveau des vins de Bretagne), et lautre pour les professionnels, lAVB (Association des vignerons bretons).
Le calcul des coûts de revient, une aide aux décisions commerciales
Clara DE NADAILLAC, AuteurAprès la reprise du domaine familial de 9 hectares (Domaine du Pastre), à Caromb, dans le Vaucluse, et sa conversion à l'agriculture biologique en 2005, Laurent Rogier a fait largement évoluer ses méthodes de production et de commercialisation. L'ensemble de ces changements a eu des impacts et a amené de nombreuses questions. Afin de trouver des réponses à celles-ci, le viticulteur a réalisé une étude sur ses coûts de revient, en 2017. Il partage son expérience dans cet article.
Changement climatique : Réfléchir à une nouvelle conduite de la vigne ?
Arnaud FURET, AuteurLe plan vertical palissé est le mode de conduite le plus répandu pour la vigne. Avec lavènement de la mécanisation, il a supplanté les autres pratiques. Néanmoins, les enjeux liés au changement climatique amènent les viticulteurs à revisiter ces autres pratiques. Cet article effectue un tour dhorizon des autres modes de conduite pratiqués en France et en Italie. En Haute-Savoie, les viticulteurs cultivaient la vigne en crosse, ou hautains, sur des troncs morts de châtaigniers, et cultivaient leur potager sous la vigne. Côté italien, il existe encore une grande diversité de modes de conduite. Dans le Piémont et à Donnas, la vigne est cultivée en terrasses sur les coteaux et monte sur une pergola haute (2 m). La vigne recouvre ainsi toute la largeur de la terrasse. A contrario, du côté de Morgex, la vigne est cultivée avec des pergolas basses, situées à 1 m de hauteur, ce qui impose de travailler à genoux. Ces différences de conduite sont liées au climat : en altitude, les pergolas basses font profiter la vigne de la réverbération du sol, ce qui permet aux raisins darriver à une bonne maturité ; tandis que, dans les vallées, les pergolas hautes assurent un rafraîchissement des baies et une bonne aération. En Sicile, sur lÎle de Pantelleria, les vignes sont conduites ad alberello (en nid doiseau) : la plante est installée dans un trou creusé dans un sol volcanique et est taillée en gobelet de telle sorte que le feuillage capte la moindre humidité. Par ailleurs, dans le Jura, le Domaine Pignier expérimente une conduite haute et retombante pour un cépage hybride résistant. En raisin de table, à Moissac, une expérimentation porte sur une conduite en T-Bord (une sorte de pergola à port retombant).
Des cochons Kunekune pour désherber la vigne
Clara DE NADAILLAC, AuteurEn Gironde, l'EARL Montgaillard fait pâturer des cochons Kunekune dans ses vignes. Les animaux assurent ainsi le désherbage des parcelles, mais aussi l'apport de matière organique, et représentent une source de diversification grâce à la vente de leur viande. Avec leur petite taille et leur manque de muscles dans la nuque, ces cochons présentent l'avantage de ne pas détériorer les vignes. Ils ne consomment ni les feuilles, ni les grappes et peuvent, ainsi, rester dans les parcelles toute l'année, a contrario des moutons plus classiquement utilisés.
Désherber enherber ? Toujours une histoire de compromis !
Arnaud FURET, AuteurQue ce soit pour augmenter la biodiversité fonctionnelle ou pour améliorer la résilience face au changement climatique, lenherbement a plus que jamais sa place dans les vignes. Certains viticulteurs biologiques préfèrent, néanmoins, désherber mécaniquement. Il faut alors intervenir assez tôt, cest-à-dire avant que la végétation ne soit bien fixée par son système racinaire, sinon, il faudra travailler plus en profondeur, ce qui est chronophage, énergivore et perturbe plus lactivité biologique des sols. Les matériels de désherbage mécanique ont une sélectivité faible des adventices, mais elle nest pas nulle. Certains outils peuvent, en effet, favoriser limplantation de certaines plantes, et notamment entraîner une gestion différenciée des adventices annuelles et vivaces. Lidéal est davoir recours à une multiplicité doutils pour éviter de sélectionner certaines adventices. Il ne faut, toutefois, pas aboutir à un surinvestissement. Le recours à une Cuma est une solution pour utiliser un grand panel doutils. Concernant les vignerons qui pratiquent lenherbement, ils souhaitent que lherbe nimpacte pas la vigne. Il est alors possible de semer un couvert et de le gérer avec la tonte. Les couverts spontanés présentent aussi des atouts, notamment du point de vue de la biodiversité, mais nécessitent un temps dobservation et dadaptation des pratiques. Par exemple, une fauche trop fréquente peut favoriser les graminées qui deviennent alors très concurrentielles. Par ailleurs, lécopâturage est intéressant dans la gestion globale de lenherbement.
L'énergie animale, force motrice pour le Beaujolais
Jean-Louis CANNELLE, Auteur ; Pierre MARTINI, Auteur ; Brieg CLODORE, AuteurJean-Louis Cannelle, paysan et formateur au CERRTA, enseigne, depuis de nombreuses années, la traction animale à des agriculteurs, et en particulier des viticulteurs. C'est notamment le cas dans le Beaujolais, région viticole qui accueille, entre autres, le projet Caract'équivigne, qui a pour but d'évaluer l'impact de cette pratique sur l'animal, le sol, l'environnement, mais aussi sur le vigneron lui-même. Pour le formateur, la traction animale est une évolution nécessaire de nos systèmes agricoles pour faire face aux enjeux climatiques, énergétiques et agronomiques. En encart, trois vignerons bio ayant assisté à ses stages pratiques témoignent.
Frédéric Chaudière, président de lAOC Ventoux
Frédérique ROSE, AuteurFrédéric Chaudière gère, avec son frère, le Château Pesquié, un domaine viticole familial 100 % bio de 95 ha, situé dans lAOC Ventoux. En juillet 2020, il a été élu président de cette appellation. Cette aire dappellation regroupe 56 000 ha de vignes, répartis sur 50 communes du département du Vaucluse. 15 % des surfaces sont actuellement cultivées en bio. Dans cet interview, Frédéric Chaudière explique que léquipe AOC Ventoux sest lancée dans des démarches dengagement environnemental à l'horizon 2030. Cette aventure a débuté en 2020, avecune grande consultation auprès des acteurs de lappellation, durant laquelle il leur a été demandé comment ils envisageaient lévolution du vignoble de lappellation dici 2030. Après plusieurs réunions de concertation, lAOC Ventoux incite tous les vignerons à rentrer dans une démarche de progrès, ainsi quà sinscrire dans la démarche 4 pour 1000, tout en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre de 30 %. Lappellation souhaite aussi protéger le vivant (faune et flore) et veut, pour cela, tripler les surfaces enherbées. Un forum sur cette thématique, organisé en février 2022, a regroupé une centaine de participants. Un stagiaire doit aussi faire un inventaire des pratiques liées aux couverts végétaux, puis essayer de développer un réseau local de production de semences destinées aux couverts végétaux. Par ailleurs, une chargée de mission climat a été embauchée, afin de réaliser des inventaires de biodiversité et de sensibiliser les vignerons à ce sujet.
Gestion du cuivre en viticulture : le projet AlteRCuivre
Bertille MATRAY, Auteur ; Lola SERÉE, AuteurLe projet AlteRCuivre, projet REFLEX bénéficiant d'un financement Casdar et porté par la Chambre régionale d'agriculture des Pays de la Loire, a pour objectif de mieux accompagner les viticulteurs et les conseillers viticoles dans leur gestion du mildiou, notamment en agriculture biologique, mais aussi conventionnelle, tout en visant une réduction de l'usage du cuivre. De nombreuses ressources sont mises à disposition en ligne : tableau regroupant les expérimentations menées et leurs résultats, recensement de témoignages, de fiches techniques, etc. Un état des lieux des pratiques actuelles des viticulteurs a également été réalisé.
Gestion du mildiou : Quelles avancées dans les stratégies de lutte ?
Robin EUVRARD, AuteurLe mildiou appartient à la famille des oomycètes, des sortes de « pseudochampignons », qui sont en réalité des algues brunes qui ont perdu leur capacité photosynthétique, les rendant, de ce fait, parasites obligatoirement. Ce pathogène est doté dun génome presque dix fois plus important que celui des autres pathogènes, ce qui le rend dautant plus difficile à contrôler. Si toutes les vignes sont capables de réagir à lentrée de ce pathogène dans leurs tissus, le délai de réaction peut prendre plus ou moins de temps. Ce laps de temps peut être fatal. La résistance de la vigne passe donc par sa vitesse de réponse, qui réside en une série de réactions métaboliques. Le principe de la lutte contre le mildiou est principalement basé sur lanticipation et la prophylaxie. Des modèles météorologiques permettent danticiper les sporulations contaminantes, afin que les viticulteurs puissent traiter dès quune période à risque est détectée. Le projet Visa (Sporée aérienne du vignoble, 2020-2023) a pour objectif de mettre en place des modèles de prédiction basés sur le couplage de données météo et de comptages de spores aériennes de mildiou. Les résultats montrent que la capture de spores démarre avant lapparition des symptômes, ce qui confirme lattrait pour cet outil de prédiction des risques. Par ailleurs, les moyens de lutte se concentrent sur la phase visible du cycle de ce pathogène, qui se déroule au printemps. Des recherches récentes portent aussi sur sa phase automnale, cest-à-dire au moment de sa reproduction sexuée (moment de recombinaison génétique qui lui confère sa forte capacité dadaptation). Lobjectif de ces recherches est de perturber la rencontre entre différentes souches, à laide de la confusion sexuelle, afin dempêcher la formation de nouvelles spores. La sélection de cépages résistants et le recours à des traitements alternatifs pour renforcer la vigne (ex : tisanes de plantes) sont dautres pistes intéressantes pour réduire limpact de ce pathogène.
Lauréats et nominés du concours Sival Innovation 2023 : Sélection Vitisbio
VITISBIO, AuteurCet article présente des matériels, des intrants et des services destinés à la viticulture biologique qui ont été nominés au concours Sival Innovation 2023. Deux dentre eux appartiennent à la catégorie « Intrants, protection des cultures, fertilisation et substrats » : le biostimulant Nurspray (développé par SUMI AGRO France), qui vise à activer les mécanismes naturels de tolérance au stress hydrique chez les plantes ; et lécran de protection physique à largile Cleflo (conçu par Vivagro), qui aide les plantes à résister au stress thermique. Deux innovations appartiennent à la catégorie « Machinisme et automatisme » : Skiterre (conçu par la SARL BG), un outil de désherbage mécanique du cavaillon et de linterceps ; et Wulp (développé par Praysbee), un équipement de pulvérisation adaptable à tous les pulvérisateurs, qui permet de diffuser le produit phytosanitaire au cur de la vigne. Trois autres innovations appartiennent à la catégorie « Services et logiciels » : le Label Energie Animale « Agricole », qui est géré par la SFET Société française des équidés de travail ; VitLCA (conçu par le groupe ESA), un logiciel en ligne visant à calculer des impacts environnementaux des pratiques viticoles ; latlas agroclimatique du Val de Loire (élaboré par Interloire), une plateforme en ligne qui propose une information spatialisée sur lévolution climatique et ses conséquences sur la vigne dans ce territoire. La dernière innovation appartient à la catégorie « Solutions pour la production ». Il sagit dune eau ozonée pour rincer les bouteilles (proposée par Fourage-CTI), qui permet déliminer les aromatisations industrielles du verre.
Limiter et optimiser les traitements : Les clés de la prise de décision à lapplication
Alexandre BANNES, Auteur ; Adel BAKACHE, AuteurPlusieurs solutions soffrent aux viticulteurs pour diminuer les doses dintrants épandues dans leurs vignes. Lun des principaux leviers est de bien positionner les traitements. De mauvaises conditions météorologiques peuvent, en effet, compromettre leur efficacité. Pour repérer plus facilement les fenêtres optimales pour traiter, il est possible de recourir à des outils daide à la décision (OAD). AgroBio Périgord teste plus particulièrement deux OAD à grande échelle, dans le cadre du projet OptiVitis : AgroClim© (développé par Promété) et DéciTrait© (développé par lIFV). Ils fonctionnent à laide de données relevées par dix stations, dispersées sur lensemble du territoire de lappellation Bergerac. Ces OAD calculent les risques de contaminations primaires et secondaires des différentes maladies cryptogamiques et indiquent le moment propice à lapplication dun traitement. AgroClim© donne les prévisions heure par heure et calcule les fenêtres de traitement. DéciTrait© donne les prévisions à la journée et propose des doses dapplication. Leur utilisation a permis de réduire les IFT (indices de fréquence de traitement), tout en obtenant des résultats sanitaires satisfaisants. Un autre levier important est la qualité de la pulvérisation. Le réglage du pulvérisateur joue un rôle essentiel dans la stratégie de lutte contre les maladies cryptogamiques ou les ravageurs. Des techniciens se spécialisent dailleurs dans ces réglages. Une autre piste pour améliorer lapplication des traitements repose sur les adjuvants. Les adjuvants peuvent, en effet, augmenter létalement des gouttelettes. Des essais ont été menés avec des collectifs bio de la Chambre dagriculture de Gironde. Les premiers résultats, basés sur des observations visuelles, montrent que les différents adjuvants testés améliorent de 15 % la qualité de la pulvérisation. Ces résultats doivent toutefois être vérifiés à laide doutils danalyse dimages plus précis.
Matériels et intrants Vu au Sival
VITISBIO, AuteurCet article présente des matériels et des intrants majoritairement destinés à la viticulture et utilisables en agriculture biologique (UAB). Ils ont été exposés lors de lédition 2023 du Sival (salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées) : 1 La société Action PIN a développé une gamme de produits contre les stress abiotiques, dont deux sont UAB, à savoir Amalgerol Essence (contre les stress pédologiques) et Syncro-Natural (contre les stress hydriques) ; 2 Andermatt rappelle les extensions dusage de son produit Vitisan, un fongicide à base dhydrogénocarbonate de potassium, qui bénéficie, depuis février 2022, de trente nouveaux usages sur de nombreuses espèces en arboriculture et maraîchage ; 3 Belhomme met en avant sa tondeuse gyrobroyeuse équipée de deux disques interceps Speedway, qui permet, en un passage, la tonte de linter-rang et le désherbage du rang ; 4 Hippomeca (qui a repris la société Vitimeca) présente sa charrue de buttage de la vigne en traction animale ; 5 Mycophyto est une start-up, encore au stade de recherche-développement, dont lobjectif est de caractériser et de produire des champignons mycorhiziens arbusculaires indigènes de chaque terroir ; 6 Naturagriff propose un porte-outil quatre tête pour le désherbage mécanique ; 7 Solemat présente deux nouveautés : Xosol, un déchaumeur à disques 100 % fabriqué en France, et un vibroculteur V.I.B.S.
Matériels et intrants Vu au Vinitech-Sifel
VITISBIO, AuteurCet article présente huit matériels ou intrants destinés à la culture de la vigne et utilisables en agriculture biologique. Ils ont été présentés lors du salon Vinitech-Sifel : 1 Actisol a développé un châssis qui peut se fixer à un quad et sur lequel peuvent fonctionner des tondeuses, un rouleau... ; 2 BAAS (Biology as a solution) a élaboré un piège à spores pour détecter les spores de mildiou, doïdium, de black-rot et de botrytis de manière précoce ; 3 Bayer présente Movida GrapeVision, un outil daide à la décision (OAD) qui permet de piloter, à la fois, la gestion du mildiou, de loïdium, du black-rot et du botrytis ; 4 Bliss Ecospray a conçu une rampe de pulvérisation « face par face aéroconfinée » ; 5 EQO a développé Eqo-Modul, une station pour filtrer et améliorer la qualité de leau afin d'optimiser les traitements ; 6 Resoilutions présente son prototype Resoiler, dont lobjectif est de produire un compost de qualité, riche en champignons, servant dinoculum microbien ; 7 Sotextho propose un paillage en chanvre, nommé Thorenap, pour les parcelles difficiles à désherber, et a conçu des manchons en laine de mouton, nommés Thorelaine, pour protéger les jeunes plants ; 8 Vert protect a développé Fog Dragon, une chaudière à biomasse mobile pour lutter contre le gel.
Microbiologique ou pour la clarification : Choisir ou non la filtration
Louise JEAN, AuteurFiltrer ou ne pas filtrer. Entre les pro-filtrations et les détracteurs, cette technique fait débat dans le milieu du vin. Selon Christian Brault, qui a fondé les établissements Brault (société qui réalise notamment des filtrations et des mises en bouteille chez des vignerons), la filtration est un bel outil, mais il faut quelle ait un but. Elle peut répondre à deux objectifs : pallier une forme de sédimentation naturelle qui nécessite du temps dont les vignerons ne disposent pas forcément (il est alors possible de clarifier le vin) ou être utilisée sur les vins avec une fermentation malolactique partielle, ou avec des sucres résiduels (il faut alors une filtration plus poussée). Ce nest pas une recette systématique. En France, elle est plus ou moins pratiquée dans les domaines, en prestation ou avec des outils en propre. Lenquête 2022 sur les pratiques nologiques des vignerons bio en France, réalisée par Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, montre que les trois types de filtration les plus employés sont les filtrations sur plaque, tangentielle et sur terre. La charte Vin méthode nature exclut, quant à elle, cette technique. La filtration peut, en effet, décharner un vin, mais elle présente lavantage dapporter de la stabilité microbienne. Jérémie Cébron, nologue à la Cab Pays de la Loire, apporte des conseils pour que la filtration impacte le moins possible le vin de façon négative. Cet article est accompagné du témoignage de Cyril de Benoist, vigneron bio à Sancerre, qui effectue une filtration lenticulaire.
Millésime BIO : 30 ans, 30 prises de parole
Élodie LOUCHEZ, Auteur ; Sharon NAGEL, Traducteur | MONTPELLIER (Bât. A8, ZAC Tournezy, 2 Rue Simone Signoret, 34 070, France) : SUDVINBIO | 2023Il y a trente ans, une poignée de vignerons languedociens lançaient l'idée d'un salon professionnel dans lequel on ne retrouverait que des vins issus de l'agriculture biologique. Trois décennies plus tard, Millésime BIO est devenu une agora qui rassemble, chaque année, plusieurs milliers de producteurs et de visiteurs du monde entier. Entre temps, une conversion massive des vignes a été réalisée, mais aussi une conversion des esprits. Dans ce document, trente protagonistes de l'histoire du salon et de la filière des vins biologiques livrent leurs témoignages. À noter que tous les témoignages sont traduits en anglais.
Nicolas Despagne : « Pour une biodynamie de fond »
Frédérique ROSE, AuteurVigneron à Maison-Blanche (domaine de 40 ha, dont 32 ha de vigne, en Gironde), Nicolas Despagne se définit comme praticien de la biodynamie. Sa priorité est de maintenir les équilibres vivants, à la vigne et au chai. Ceci se traduit par la mise en place de différentes pratiques. Une dynamisation de compost Maria Thun est apportée avant le solstice dhiver, la préparation 500 est appliquée en début de végétation pour stimuler la pousse de la vigne et la 501 est appliquée autour du solstice dété pour encourager la fructification. Le domaine ne possède, en revanche, pas les ressources humaines et financières pour préparer et appliquer des tisanes sur leurs 32 ha, ce que regrette Nicolas Despagne, car cela pourrait aider à diminuer les doses de cuivre. Ce viticulteur se donne, toutefois, les moyens de mettre en place une biodynamie de fond, plus que dintervention. Il cherche à favoriser la biodiversité et à retrouver la présence animale sur le domaine. Quatre kilomètres de haies ont ainsi été plantés. Les animaux trouvent aussi de plus en plus leur place, avec deux bufs, des volailles, et un troupeau de quinze moutons, lhiver. À la cave, le vigneron ne sautorise que des sulfites et à faible dose.
Parcours de vignerons : Domaine Cadeillac Bertrand Henry ; Domaine de lAnchois Stéphan Buffille
Frédérique ROSE, Auteur ; Willy KIEZER, AuteurCet article détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier se situe en Haute-Garonne. Bertrand Henry a créé le domaine de Cadeillac dans un secteur où la culture de la vigne avait été abandonnée. Il sest installé en 2005, en achetant et en plantant progressivement ses parcelles. Il gère maintenant 15 ha. Seul vigneron installé dans la région, sans conseillers viticoles ni pairs avec qui échanger, il a vite cherché à être le plus autonome possible. Après de sérieux soucis de santé, il est passé en bio (son domaine est certifié bio depuis 2018). Il met également en uvre des pratiques biodynamiques. Il poursuit lobjectif daméliorer constamment la qualité de ses raisins et de ses vins. Pour cela, il est retourné aux vendanges manuelles, il a développé la traction animale, renforcé la biodiversité sur son domaine Il souhaite aussi vendre son vin le plus localement possible. Le second domaine, le Domaine de lAnchois (7,5 ha de vignes et 5 ha doliviers ; certifié bio depuis 2007 et Demeter depuis 2020), est basé dans les Bouches-du-Rhône, à quelques kilomètres de la Méditerranée, sur les rives de létang de Berre. Au départ, Stéphan Buffille cultivait des oliviers, des figuiers et faisait du maraîchage. En 2015, il change de production, en plantant, de manière échelonnée, plusieurs parcelles de vignes avec des cépages anciens, résistants à la sécheresse et à loïdium. Il a ainsi misé sur loriginalité et la distinction, avec des cépages aromatiques peu cultivés. Son premier millésime a été pressé en 2019. Ce vigneron a choisi de confectionner des vins naturels, en fermentation spontanée, sans aucun intrant, hormis quelques sulfites. Il poursuit aussi l'objectif de limiter le travail du sol et de bien nourrir la terre.
Parcours de vignerons : Domaine la Fille des Vignes : Aurélie Tailleux
Arnaud FURET, AuteurAprès une expérience dans lagroalimentaire, Aurélie Tailleux est revenue dans sa Drôme natale, en 2018, pour reprendre, avec son père, le domaine familial, composé de vignes et doliviers et certifié bio depuis 2013. Le père et la fille vendent toujours leur récolte à des caves coopératives, mais ces dernières ne valorisent que le Côtes-du-Rhône en bio, mais pas le Côtes-du-Rhône Village. Cest pour cette raison quAurélie Tailleux a créé, en 2019, le domaine la Fille des Vignes. Elle vinifie plusieurs cuvées : une en blanc, une en rosé et deux cuvées en rouge. Le passage en bio du domaine a conduit à davantage dobservation et danticipation : être plus attentif à la météo, distinguer les îlots et les cépages pour identifier les stratégies à mettre en uvre La plus grosse difficulté a été la gestion du désherbage mécanique : le père dAurélie, qui est double-actif, travaillait avec du matériel peu performant. Depuis linstallation de sa fille, ils ont investi dans du matériel et ont gagné en efficacité. Ces viticulteurs essayent de tout mettre en uvre pour nourrir et protéger leur vigne de manière durable : apports de compost de lavande (qui permettent daugmenter considérablement la capacité de rétention en eau du sol), implantation dengrais verts, stratégie sanitaire reposant sur un minimum de traitements réalisés plutôt la nuit pour préserver les auxiliaires Les arbres sont aussi fortement présents sur leur domaine.
Philippe Gérard, président de France Vin Bio
Frédérique ROSE, AuteurDepuis novembre 2022, Philippe Gérard, négociant 100 % bio chez Biovidis, est le nouveau président de France Vin Bio. Cette association nationale interprofessionnelle des vins bio regroupe lAssociation des Champagnes Biologiques, Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, Sudvinbio, Sud Est Vin Bio, Loire Vin Bio et Interbio Nouvelle-Aquitaine. Plusieurs thèmes sont abordés, tout au long de linterview de Philippe Gérard : le travail de communication sur les vins bio mené par France Vin Bio avec lAgence BIO et le financement de cette campagne de communication (négociation avec les interprofessions régionales) ; le positionnement de France Vin Bio vis-à-vis du label Haute Valeur Environnementale (HVE) ; les projets à lancer au sein de France Vin Bio (fédérer les Bourguignons et les Alsaciens, qui ne sont actuellement pas présents au sein de lassociation, et lancer un projet autour du réemploi des bouteilles) ; létat actuel du marché du vin (consommation de vin bio et non bio en baisse) et les leviers pour inciter les consommateurs à faire un arbitrage en faveur des vins bio. En complément de cet article, un encart fait le point sur lavancée concernant le renouvellement de lapprobation dutilisation du cuivre pour traiter la vigne, à travers les propos de Stéphane Becquet, conseiller au sein de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine.
« Privilégier des arbres issus de graines locales »
Clara DE NADAILLAC, AuteurElise Levasseur, cheffe dexploitation de la pépinière Graines voyageuses, dans la Drôme, recommande dimplanter des essences locales issues de graines sauvages dans les parcelles viticoles. Depuis 2015, la marque collective de lOffice français de la biodiversité « Végétal local » garantit la traçabilité des végétaux locaux et sauvages. Cette marque a été créée suite à un constat : les végétaux implantés dans les haies nétaient pas dorigine locale (ils provenaient plutôt de lEst de lEurope ou dautres régions) et ils avaient de faibles taux de reprise. Les plants issus de graines locales permettent de conserver une diversité génétique, ce qui favorise la résilience des végétaux, et ils sont plus adaptés à leur environnement que les arbres obtenus par bouturage (clone). Toutefois, faire pousser un arbre issu de graine locale demande un certain savoir-faire : les graines, récoltées entre mi-août et mi-novembre, sont en pleine dormance. Il faut donc réussir à effectuer une levée de dormance pour faire pousser larbre. Elise Levasseur travaille avec 80 essences différentes et elles ont toutes des levées de dormance distinctes.
Projet Basic : Pour réduire lusage du cuivre
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Basic (Bas Intrants Cuivre), financé par le plan Ecophyto de 2019 à 2022, a cherché à caractériser le cuivre dans les sols viticoles et à explorer les solutions mises en uvre par les viticulteurs bio pour réduire son utilisation. Lanalyse de 92 échantillons de sols viticoles bio a permis de constater quil ny avait pas de différences significatives entre les teneurs en cuivre des sols bio (médiane à 91 mg/kg) et celles des autres sols viticoles (médiane nationale à 100 mg/kg). Les fortes teneurs en cuivre sont, en effet, plutôt dues à lhistorique des traitements phytosanitaires mis en place depuis le début du XXème siècle. Une relation croissante a dailleurs été mise en évidence entre lâge de la parcelle et sa teneur en cuivre. Par ailleurs, seule la forme ionique du cuivre Cu2+ libre présente un risque de toxicité pour lenvironnement. Les autres formes de cuivre forment des complexes et ne sont pas absorbables par les organismes vivants. La teneur en Cu2+ libre dépend fortement du pH et de la teneur en matière organique (MO) du sol : plus un sol est acide et pauvre en MO, plus le cuivre sera présent sous forme de Cu2+. Jouer sur ces deux facteurs est donc un levier important pour réduire la biodisponibilité du cuivre. Par ailleurs, des enquêtes ont été menées, en 2020 et 2021 (deux années avec des pressions en mildiou contrastées), auprès dune quarantaine de viticulteurs bio répartis sur toute la France. Les résultats montrent que les quantités de cuivre pulvérisées sont similaires entre les zones climatiques continentales et océaniques. De plus, la dose totale de cuivre appliquée dépend du nombre de passages (la dose de cuivre utilisée par traitement est stable). Enfin, pour limiter lutilisation du cuivre, le premier levier est de bien positionner son traitement, avec un matériel bien réglé et une bouillie de qualité. Il est aussi recommandé de combiner des leviers : PNPP, variétés résistantes, gestion de lenherbement et de la vigueur de la vigne
Un pulvérisateur pour la biodynamie
Ludovic VIMOND, AuteurFrançois Duboz est responsable dexploitation au Domaine de la Pinte, en biodynamie, dans le Jura. Il a conçu un pulvérisateur spécifique qui lui permet dappliquer les préparations biodynamiques : les préparations 500 (sur le sol) et 501 (sur le feuillage). Ces deux modes dapplication sont intégrés au pulvérisateur quil a autoconstruit.
Qualité microbiologique des sols : La biodynamie sort du lot
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Ecovitisol, un suivi de la qualité microbiologique de 150 parcelles viticoles, conduites à proportion égale en conventionnel, en bio et en biodynamie, a été réalisé entre 2019 et 2020. La biomasse et la diversité microbienne de chaque parcelle ont ainsi pu être évaluées. Lionel Ranjard, directeur de recherche à lUMR Agroécologie d'Inrae Dijon et membre du projet Ecovitisol, est interviewé sur les principaux résultats de ce projet. La majorité des sols viticoles sont vivants, mais 20 à 25 % sont dans un état critique. Chaque mode de production a des marges de progrès : des sols avec une qualité microbiologique non satisfaisante ont été trouvés pour chaque mode de production. Ecovitisol a aussi confirmé que lenherbement (temporaire ou permanent), les apports en matière organique et les restitutions de sarments sont bénéfiques pour la qualité microbiologique des sols ; et quau contraire, le travail du sol a des effets délétères. Autre fait marquant : 54 % des parcelles en biodynamie ont un bon état biologique, contre 44 % des parcelles bio et 35 % des parcelles conventionnelles. Cette différence pourrait être expliquée par les pratiques spécifiques à la biodynamie (préparations biodynamiques) et par le fait que les vignerons en biodynamie gagnent en compétences (plus dobservations, de techniques, déléments de réflexion ). Lionel Ranjard déplore dailleurs le manque détudes scientifiques robustes sur les effets des pratiques biodynamiques.
San Polino : Daniel Fabbro : Biodiversité et sangiovese : pour sublimer le terroir
Arnaud FURET, AuteurEn Italie, la famille Fabbro a décidé de sinstaller en Toscane, sur le domaine San Polino (7 ha), dont les terres ont bénéficié dun long repos sans cultures, ce qui a été un atout non négligeable pour ces vignerons. Ils sont ainsi devenus les pionniers de la viticulture biologique dans cette zone géographique (le domaine est certifié bio depuis 1994). Le sangiovese, seul cépage cultivé sur le domaine, est sublimé grâce à la préservation des terroirs, qui est lune des priorités de Daniel Fabbro, le gérant actuel du domaine. Plusieurs pratiques sont mises en place pour préserver léquilibre des sols : implantation dengrais verts, compostage et épandage de déchets verts, travail du sol limité Afin dobtenir des raisins de qualité, et donc des vins de qualité, le domaine possède un atout : la santé et la richesse de son écosystème. La vendange est entièrement réalisée à la main afin de ne pas endommager le potentiel des baies par lintroduction de machines. Au chai, bien que Daniel Fabbro ne revendique pas de faire des vins naturels, il essaie de limiter au maximum les intrants et davoir le moins possible recours au soufre.
Les substances humiques, des biostimulants à tester
Xavier DELBECQUE, AuteurLes substances humiques, et notamment les acides humiques et fulviques, peuvent être utilisées comme biostimulants : appliquées au sol pour aider les racines et limiter les stress hydriques, en pulvérisation foliaire ou en fertirrigation. Néanmoins, les essais sur le sujet sont insuffisants, y compris en vigne, et les produits proposés sur le marché ne sont pas toujours de qualité.
Utilisation des PNPP : Sinspirer de la biodynamie pour améliorer ses pratiques ?
Frédérique ROSE, AuteurInrae de Colmar porte le projet VitiREPERE PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes). Débuté en 2023 et financé par Ecophyto 2022-2025, il a pour objectif de valoriser les pratiques et les connaissances des vignerons sur lutilisation de PNPP (dont les préparations biodynamiques) en viticulture. Pour cela, ce projet se base sur la méthode de recherche-action participative REPERE, et mobilise à la fois des sciences humaines et la biologie. Il sappuie aussi sur un réseau de vignerons biodynamiques, par le biais d'un partenariat avec Biodynamie recherche et le Syndicat international de vignerons en culture biodynamique. Les partenaires du projet souhaitent aussi mobiliser des vignerons conventionnels et biologiques qui utilisent des PNPP. Au total, le projet devrait impliquer une quinzaine de groupes de viticulteurs, constitués chacun de 15-20 vignerons, répartis sur le territoire national. Les vignerons seront dabord interrogés individuellement sur les PNPP quils utilisent : Lesquelles ? Pourquoi celles-là ? A quel moment les appliquent-ils ? Dans quelles conditions ? Comment sont-elles préparées ? Doù viennent-elles ? Avec quels résultats ? Ils discuteront et débattrons ensuite ensemble sur les PNPP lors dateliers, afin de mettre en évidence les points communs, les désaccords et les différences dutilisation. Ces différents points seront ensuite étayés et mis en résonance avec la littérature scientifique.
Variétés résistantes de raisin de table : La recherche avance pas à pas
Marion COISNE, AuteurLe 19 octobre 2022, à loccasion du salon Tech&Bio Cultures méditerranéennes à Avignon, Benjamin Pierron, ingénieur dexpérimentation CTIFL à la station La Tapy (Vaucluse), a fait un point sur les variétés de raisin de table résistantes au mildiou et à loïdium. Actuellement, des variétés résistantes sont disponibles sur le marché (Palatina et Katarina), mais elles ne présentent qu'un seul gène de résistance. Moins sensibles que les variétés classiques, elles peuvent toutefois exprimer quelques symptômes. Sur la station expérimentale CTIFL de La Tapy, des essais variétaux sont en cours afin de tester des variétés de raisin de table comportant deux gènes de résistance (aucune variété au monde nest inscrite avec deux gènes de résistance). Chaque année, depuis 2017, une vingtaine de nouvelles variétés de raisin de table sont testées. Ces dernières sont présélectionnées par Inrae, lIFV et lécole Montpellier SupAgro (ils sassurent notamment que les variétés sont bien porteuses de deux gènes de résistance). Les variétés testées sont nombreuses, mais peu sont réellement intéressantes, car elles présentent souvent des caractères rédhibitoires à une future commercialisation : trop de pépins, astringentes, grappes non homogènes Sur la centaine de variétés étudiées, une seule a passé avec succès la première série de tests. Un encart est réservé à la ferme expérimentale dÉtoile-sur-Rhône (Drôme), qui a planté des pieds de Palatina en 2021 (conduits en bio), avec deux objectifs : faire de lombre aux raisins de cuve bio et développer de nouveaux débouchés (à lavenir, la production de raisin de table pourrait se développer dans cette région).
Vinitech-Sifel : Faire le point sur les enjeux de la bio
Frédérique ROSE, AuteurLa 23ème édition du Vinitech-Sifel, qui s'est tenue à Bordeaux en 2022, a rassemblé plus de 850 exposants et 42 000 visiteurs. Les 70 conférences organisées durant cet évènement ont permis aux vignerons bio de trouver de nombreuses informations, que ce soit sur les alternatives au cuivre, les vins sans sulfites ajoutés, lempreinte carbone du désherbage mécanique Le marché du vin bio a également été lun des sujets phares de ce salon. Anne Hubert, de Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, a rappelé que la région connaît un pic de conversions (comme celui déjà rencontré en 2009-2012). En 2021, les surfaces en conversion représentaient 56 % des 32 528 ha conduits en bio dans cette région. Sur les 1 947 vignerons engagés en bio, 78 % sont indépendants et 22 % sont coopérateurs. En lien avec les interprofessions, Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine a tenté de se projeter sur le dernier des nouveaux volumes de vins bio rentrant sur le marché. Globalement, comme les volumes de vins bio augmentent fortement, la concurrence pour trouver des débouchés samplifie. Toutefois, comme les nouveaux arrivants ont plutôt des vignobles compris entre 5 et 20 ha, il est probable que ces viticulteurs aient déjà trouvé des circuits de distribution et quils ne vendent pas trop de vin en vrac (marché peu porteur). Il est donc possible de supposer que ces nouveaux volumes ne seront pas sans destination, ni sans acheteurs potentiels. Certains intervenants aux conférences soulignent aussi le fait que les viticulteurs doivent travailler avec soin leurs ventes et professionnaliser leur commercialisation. Un encart est également réservé à la gestion de la flavescence dorée en Nouvelle-Aquitaine : cette région a retenu la stratégie denrayement (et non déradication), suite à la parution du nouveau règlement européen dexécution 2022/1 630.
Les vins blancs de macération : À la découverte de la couleur orange
Robin EUVRARD, AuteurLes vins orange sont des vins issus de raisins blancs ayant macéré avec leurs matières solides (peaux, pépins, pulpes, voire rafles) pendant toute ou partie de leur fermentation. Comme pour un vin rouge. Au départ très confidentiels, ces vins blancs de macération sont de plus en plus populaires auprès des consommateurs et des vignerons. Ils occupent désormais une place entière dans lunivers des vins. La macération des cépages blancs présente en effet des avantages nologiques, dont une meilleure conduite de la fermentation des moûts. Par le contact avec le raisin, le moût va senrichir en matières solides, extraits secs, acides gras, polyphénols, cations, oligoéléments, etc., cest-à-dire en éléments favorables à la dynamique des levures et protecteurs contre dautres micro-organismes. Les vinifications « nature » font ainsi une place de choix aux vins orange depuis de nombreuses années. Cet article apporte quelques conseils en matière de vinification des vins orange.
Vitisbio : Annuaire des fournisseurs des vignerons bio 2023-2024
VITISBIO, AuteurDans son Annuaire des fournisseurs des vignerons bio (édition 2023-2024), Vitisbio répertorie les coordonnées des structures qui proposent des matériels, des produits ou des services en lien avec la viticulture biologique. Cet annuaire est composé de plusieurs catégories : 1 Techniques culturales : plants et pépinières, fertilisation et couverts végétaux, travail du sol et machinisme, autres matériels et protections physiques, protection sanitaire et biocontrôle, logistique et manutention, gestion des effluents, vigne connectée ; 2 Équipements de chais : construction et aménagement de chais, réception de la vendange / égrappoirs / pressoirs, contenants viticoles et matériels de cuverie, pompes / transfert / procédés physiques, mesure et régulation, intrants nologiques et gestion des gaz, hygiène du chai, chai connecté ; 3 Embouteillage et Conditionnement : impression et traçabilité, matériels / process / ingénierie, conditionnement et packaging, bouchons et capsules ; 4 Services : organismes de développement (organismes nationaux, organismes régionaux, organismes de contrôles et marques, stations dexpérimentations), formations spécialisées, conseil indépendant et autres, salons / foires / expositions.
2022-2026 : Nouveau DEPHY pour la bio en Beaujolais
Brieg CLODORE, AuteurLARDAB (Agribio Rhône et Loire) accompagne un nouveau projet fermes DEPHY en viticulture. Le groupe est constitué de 12 exploitations viticoles : neuf en agriculture biologique ou biodynamique (dont le Lycée agricole de Bel Air), et trois en conversion ou au stade de réflexion à un passage en bio. Ces fermes sont réparties sur les différentes appellations du Beaujolais et représentent leurs particularités : surface moyenne, forte pente, pédologie/géologie, modes de conduite, valorisation commerciale Le groupe travaillera sur trois principaux axes : 1 « Optimiser les traitements et développer des méthodes alternatives naturelles et locales » : expérimenter pour trouver des alternatives au cuivre, au soufre et aux insecticides tel que Pyrèthres, Bt... (avec notamment lutilisation de traitements naturels), optimiser la pulvérisation, favoriser les auxiliaires, se former sur les équilibres de la vigne 2 « Comprendre et dynamiser la vie des sols pour une meilleure santé de la vigne » : établir un arbre de décision sur le travail du sol selon les différents contextes du Beaujolais, se former sur le fonctionnement des sols, travailler sur les couverts végétaux et les engrais verts, expérimenter des techniques innovantes (vitipastoralisme, lombriculture, couvert permanent ), soutiller pour vérifier la résilience des sols (sondes capacitives, tensiomètres, analyses de terre ). 3 « Produire des références pour la viticulture bio en Beaujolais et accompagner les dynamiques de conversion » : études technico-économiques, publications, portes ouvertes, échanges avec des lycéens, parrainages
Adel Bakache, expert en pulvérisation : « En savoir plus sur le lien entre pulvérisation et efficacité biologique »
Frédérique ROSE, AuteurAdel Bakache est conseiller en agroéquipement et en viticulture de précision à la Chambre dagriculture de Gironde. La qualité de la pulvérisation est au cur de son métier. En plus des formations et des conseils quil dispense, il développe des projets sur ce sujet. Dans cette interview, il présente le projet EvalPulvé, qui porte sur le développement dune nouvelle méthode pour mesurer la qualité de la pulvérisation. La pulvérisation est souvent testée à laide de papiers hydrosensibles ; or, ces papiers présentent plusieurs inconvénients : résultats biaisés en fonction de lendroit où ils sont placés dans la vigne ; leur utilisation ne couvre pas lintégralité du feuillage et ne permet pas de connaître la quantité de produit déposé sur les feuilles Le projet EvalPulvé a imaginé un système qui repose sur la pulvérisation de fluorescéine sur la vigne. Des échantillons de vigne traitée sont ensuite prélevés, puis placés dans un boîtier noir. Un éclairage UV révèle, en fluo, les parties traitées (le fluo, plus ou moins intense, permet aussi dévaluer la quantité de produit déposé). Une photo est alors prise à laide dun smartphone pour conserver une trace. Loutil est toujours en cours de développement et sera commercialisé aux conseillers, voire aux viticulteurs sils le souhaitent. Il existe néanmoins un frein important à l'utilisation de cette méthode en bio : la fluorescéine nest pas autorisée en bio (ce sujet est en cours de discussion avec les autorités). Au cours de cette interview, Adel Bakache livre également des conseils spécifiques aux vignerons bio. Il insiste notamment sur le fait que le volume de produit pulvérisé ne doit pas être inférieur à 200 L/ha afin daméliorer la couverture par le produit et déviter que les gouttelettes ne sévaporent avant datteindre la végétation.
Allergènes, vins vegan Les alternatives aux colles animales
Arnaud FURET, AuteurLes premiers travaux sur les colles végétales ont tout dabord concerné les vins blancs et rosés. Le collage est, en effet, plus utilisé sur ces types de vins que sur les vins rouges (du fait de lélevage plus long des vins rouges). Ces travaux ont débuté dès 2012, avec larrivée du cahier des charges bio pour la vinification. Il fallait alors trouver des alternatives à la PVPP (interdite en bio) et à la caséine (soumise à létiquetage allergène) utilisées sur les vins blancs et rosés. Les colles végétales à base de protéines de pois, de pomme de terre ou de chitine fongique se sont avérées efficaces. Sur les rouges, le collage se fait toujours classiquement avec de la gélatine (très largement utilisée) ou de lovalbumine (moins utilisée car soumise à létiquetage allergène). Toutefois, la demande sociétale, tendant vers des vins végan, incite à trouver des alternatives à la gélatine. Sudvinbio, lIFV et lIOC (Institut nologique de Champagne) ont mené un projet jusquen 2022 pour trouver des colles végétales ou des colles à base de substances minérales. Cet article est accompagné du témoignage de Benjamin et Sandrine Delobel, vignerons bio en Val de Loire, qui ont très peu recours au collage, mais qui gardent en tête que les aléas climatiques extrêmes pourraient les pousser à utiliser cette technique.
Alors que la gamme sest élargie : Lefficacité des biocontrôles se précise
Louise JEAN, AuteurLes produits de biocontrôle disponibles en viticulture biologique sont nombreux, avec, en premier lieu, le soufre, qui est un pilier incontournable de la protection anti-oïdium. La confusion sexuelle a également fait ses preuves depuis longtemps. Cependant, dautres produits plus récents, comme les hydrogénocarbonates de potassium ou le Cos-Oga, convainquent plus ou moins les viticulteurs bio. Cet article fait un point sur les essais mis en place pour tester leur efficacité et apporte des préconisations de conseillers viticoles. Contre le mildiou, les trois matières actives présentées dans cet article sont le Cos-Oga (Messager, Fytosave ), la Cerevisane (Romeo) et lhuile essentielle dorange (Essenciel, Limocide ). Contre loïdium, des informations sont données sur lhuile essentielle dorange douce, les hydrogénocarbonates de potassium (Armicarb et Vitisan), le Cos-Oga, des traitements à base de Bacillus (Sonata, Taegro ) et de laminarine (Vinivax). Contre le black-rot, le projet Zéro Black-rot, débuté en 2021 et qui associe Inrae, lIFV et la Chambre dagriculture de Gironde, teste différents produits de biocontrôle (en 2022, il a testé le bicarbonate de potassium, le soufre et lhuile essentielle dorange douce). Contre le botrytis, peu de produits de biocontrôle sont utilisés car la prophylaxie permet généralement de bien gérer cette maladie. Côté ravageurs, la confusion sexuelle a fait ses preuves contre les tordeuses (les innovations concernent plutôt le mode dapplication). Contre la cicadelle de la flavescence dorée, il nest pas possible dutiliser le pyrèthre naturel, même sil est en biocontrôle, en raison de son classement écotox.
Lazote : sa gestion en vinification
Jérémie CEBRON, AuteurLazote contenu dans les baies de raisin est un élément indispensable au bon déroulement des fermentations. Lazote assimilable (Nass) correspond à la part dazote pouvant être assimilée par les micro-organismes dans le moût. Cette part est composée de deux types dazote : lazote minéral et lazote organique. Daprès la littérature, les besoins des levures (qui assurent la fermentation alcoolique) se situeraient en moyenne autour de 150 mg/L dazote assimilable. Il nest toutefois pas rare dobserver des fermentations se déroulant à des taux inférieurs, leur vitesse de fermentation est juste plus lente. Les besoins en azote des levures sont en effet très dépendants du milieu dans lequel elles évoluent. Cependant, comme les deux formes dazote (minérale et organique) ne sont pas métabolisées de la même manière par les levures, un déséquilibre entre ces deux formes pourrait expliquer certains ralentissements de fermentation (même lorsque la concentration dazote assimilable totale semble suffisante). Les bactéries lactiques (qui assurent la fermentation malolactique), ne peuvent, quant à elles, quassimiler lazote organique. En plus de décrire les besoins et les processus dassimilation de lazote par les micro-organismes, cet article apporte des informations sur les indicateurs de la nutrition azotée de la vigne et de la qualité des raisins, ainsi que différentes stratégies dapport d'azote en cours de vinification.
Lazote : de la vigne au moût
Romain BAILLON, AuteurLes vignerons bio sont de plus en plus nombreux à être confrontés à des fermentations paresseuses, parfois inachevées, qui peuvent aboutir à des déviations dans les vins (Brett, volatile...). Ce phénomène peut être amplifié par des aléas climatiques, mais lorigine du problème reste la même : le manque dazote dans les moûts. Même si la correction en cave sest généralisée (solution rapide et simple pour gérer le déficit dazote dans les moûts), il ne faut pas oublier la cause agronomique du problème : la réduction des apports azotés ou une gestion de la fertilisation organique pas toujours maîtrisée. Si lazote est naturellement présent dans le sol, cest le seul élément minéral qui ne provient pas de la roche mère. Il provient de la minéralisation de la matière organique. Les besoins de la vigne en azote sont assez faibles (environ 20 à 30 kg/ha/an) et sont souvent pourvus par lazote contenu dans le sol (la vigne est une culture pérenne avec un système racinaire capable dexplorer un large volume de sol). Toutefois, il faut veiller à la disponibilité de lazote aux moments clés avec des apports organiques si nécessaire. Mais à linverse, un excès dazote peut favoriser le développement du botrytis. Après avoir détaillé les besoins en azote de la vigne, cet article fournit des conseils sur les apports à réaliser et sur la manière de favoriser lactivité biologique du sol. Il explique également pourquoi compenser par des amendements calciques, l'acidification naturelle des sols (processus naturel engendré par lactivité biologique).
BasIC Bas Intrant Cuivre : Comment se comporte le cuivre dans les sols viticoles français ?
Laurence DENAIX, Auteur ; Anaëlle COMESTAZ, Auteur ; Anaïs BERNEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Réalisé dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre), piloté par la FNAB, ce document sadresse aux viticulteurs et aux techniciens désirant mieux comprendre limpact du cuivre dans les sols. Le cuivre est la seule substance efficace pour la lutte contre le mildiou en viticulture biologique. Cet élément est largement stigmatisé pour son impact sur lenvironnement. Pourtant, avant son usage phytosanitaire, il sagit dun oligo-élément indispensable à la vie qui est présent naturellement dans les sols. Il existe, à ce jour, peu de bibliographie sur laccumulation du cuivre dans le sol, en fonction des caractéristiques de ce dernier. Afin didentifier les facteurs daccumulation du cuivre dans les sols et de caractériser les paramètres favorisant la biodisponibilité de cet élément, 92 échantillons ont été prélevés et analysés sur lensemble du vignoble français : Alsace, Bergerac, Bordelais, Bourgogne, Champagne, Côtes-du-Rhône, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Savoie. Ce document présente les principaux résultats obtenus. Il commence par rappeler les différentes sources de cuivre dans les sols, ainsi que les différentes formes de cuivre existantes. Il revient ensuite sur la définition et le phénomène de biodisponibilité du cuivre, avant de détailler les facteurs qui influencent la disponibilité et laccumulation de cet élément dans les sols. De plus, un historique est réalisé, depuis le 20ème siècle, sur les doses de cuivre utilisées et autorisées dans les parcelles viticoles. Depuis le début du 20ème siècle, les viticulteurs appliquaient en moyenne 50 kg/Ha/an de cuivre. Cette quantité a été limitée en bio en 2000, et en 2019 pour tous les viticulteurs (4 kg/Ha/an aujourd'hui).
BasIC Bas Intrant Cuivre : Lutte contre le mildiou : Utilisation du cuivre en viticulture biologique - Synthèse de lanalyse des pratiques de viticulteurs bio performants dans la lutte contre le mildiou
Julia WRIGHT, Auteur ; Marc MIETTE, Auteur ; Paul-Armel SALAUN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre, projet piloté par la FNAB et financé par le plan Ecophyto II), une quarantaine de domaines viticoles biologiques ont été enquêtés sur leur manière de lutter contre le mildiou et sur leur utilisation de traitements à base de cuivre, durant les campagnes 2020 et 2021. Ces domaines sont répartis sur lensemble des bassins de production viticoles français. Ils représentent ainsi les différentes zones climatiques métropolitaines sachant que, dans le cadre de cette analyse, trois grands ensembles climatiques ont été déterminés : continental, méditerranéen et océanique. Les résultats montrent que les pratiques de lutte contre le mildiou diffèrent suivant les régions. Cela sexplique, en grande partie, par des différences liées au climat (température, pluviométrie, vent, etc.), aux cépages, aux types de palissage, à la densité de plantation des vignes, et au niveau de connaissance des viticulteurs sur le mildiou. Cette enquête a aussi mis en évidence que la dose de cuivre appliquée n'est pas corrélée au rendement obtenu, ni aux dégâts causés par le mildiou sur les grappes au moment de la vendange. De plus, contre toute attente, les viticulteurs qui ont le mieux maîtrisé le mildiou ont utilisé des doses de cuivre plus faibles que leurs collègues qui nont pas réussi à maîtriser cette maladie. L'hypothèse est que les viticulteurs qui utilisent plus de cuivre sont moins précis dans le positionnement et la fréquence des traitements, et que les viticulteurs qui ont subit des contaminations de mildiou traitent plus régulièrement et augmentent les doses. Un focus est également réalisé sur lutilisation de cuivre en raisin de table.
BasIC Bas Intrant Cuivre : Réussir sa lutte contre le mildiou avec peu de cuivre
Eric NARRO, Auteur ; Anaïs BERNEAU, Auteur ; Martin ROCOUR, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022En agriculture biologique, le cuivre est la seule substance homologuée et efficace pour lutter contre le mildiou. Cependant, le cuivre peut saccumuler dans le sol et avoir des effets indésirables. Ainsi, cette brochure a été conçue pour aider les vignerons à faire face au mildiou de façon efficace, tout en minimisant les quantités de cuivre utilisées. Ce document commence par rappeler les périodes durant lesquelles il est recommandé de traiter (la date et le nombre de traitements sont à ajuster en fonction de la météo pluviométrie -, du stade physiologique de la vigne et de la pression en mildiou). Il indique ensuite les doses préconisées de cuivre métal en fonction du stade physiologique de la vigne et de la pression en mildiou, avant de schématiser une proposition de planning de traitement. Des informations sur les préparations à base de plantes (ortie, prêle, saule, ail, pissenlit, reine des prés) aidant à lutter contre cette maladie sont aussi apportées. Un focus est ensuite réalisé sur la prophylaxie car, au-delà du traitement en lui-même, la gestion du mildiou sopère par des actions préventives tout au long du cycle de la vigne (ébourgeonnage, rognage, palissage, effeuillage, taille, travail du sol, etc). Ce document explique également quoi faire si un producteur bio sest fait dépasser par le mildiou (utilisation de produits phytosanitaires et recours à des actions physiques sur la vigne) et donne des repères pour bien régler son pulvérisateur. Cette brochure a été réalisée dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre), piloté par la FNAB et financé par le plan Ecophyto II.
BasIC Bas Intrant Cuivre : Viticulture bio : comment réduire lusage du cuivre et maîtriser le mildiou ; BasIC Bas Intrant Cuivre : Raisin de table biologique : comment réduire lusage du cuivre et maîtriser le mildiou
FNAB, Auteur ; Lucie PIERRE, Auteur ; Elise RIVIÈRE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Ces quatre fiches présentent les témoignages de viticulteurs bio et d'un producteur de raisins de table bio qui ont mis en uvre des pratiques afin de réduire leur utilisation de cuivre, tout en maîtrisant le mildiou. Ces fiches détaillent plus particulièrement leurs pratiques en 2020 et 2021 : IFT total, dose de cuivre utilisée, rendements, niveau de maîtrise du mildiou, stratégie de réduction des intrants, avantages, limites Un membre du projet BasIC propose également un regard extérieur sur leurs pratiques, et chaque producteur exprime trois conseils-clés pour diminuer les traitements. David Giachino, viticulteur bio en Isère, préconise un éclaircissage de la vigne, lutilisation de PNPP et une bonne qualité de pulvérisation. Frédéric Schmitt, en Alsace, conseille de tester progressivement de nouvelles pratiques, de ne pas se laisser déborder et de bien maîtriser la prophylaxie. Gabin et Félix Richoux, dans lYonne, recommandent avant tout dobserver, danticiper et dêtre rigoureux. Thierry Serre, producteur de raisins de table bio dans le Tarn-et-Garonne, préconise également de tester de nouvelles pratiques de manière progressive, de faire attention à la tolérance des dégâts causés par le mildiou sur les feuilles (pour que les grappes ne soient pas attaquées par la suite), et dêtre vigilant vis-à-vis du black rot. Ces fiches ont été réalisées dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre), qui est piloté par la FNAB et financé par le plan Ecophyto II.
Le biocontrôle en raisin de table : Un complément adapté dans la protection de la vigne ?
Benjamin PIERRON, AuteurLes solutions de biocontrôle représentent une palette doutils supplémentaires intéressante dans le cadre de la protection de la vigne, que ce soit en agriculture conventionnelle ou en agriculture biologique. Des solutions sont déjà utilisables et utilisées par les viticulteurs : le soufre est fortement employé contre loïdium et la confusion sexuelle contre les vers de la grappe. Or, les exigences spécifiques liées au raisin de table, ainsi que les conditions de production de ce fruit rendent lemploi des solutions de biocontrôle plus délicat : le soufre a tendance à brûler les baies de raisin, et les surfaces des parcelles de raisin de table sont insuffisantes pour recourir à la confusion sexuelle. De nouveaux produits de biocontrôle sont régulièrement homologués, mais leur efficacité, ainsi que leur intégration dans les stratégies de protection doivent encore être évaluées. Des essais, mis en place à la station CTIFL régionale de La Tapy, dans le cadre du projet FAM Raisin (étude de différents leviers pour tendre vers la suppression des IFT de synthèse en raisin de table), ont permis de tester des solutions de biocontrôle. Des stratégies de lutte contre loïdium avec des solutions alternatives (positionnées à partir de la nouaison) ont notamment été étudiées et présentent de premiers résultats prometteurs. Un nouveau projet sur le biocontrôle en vigne, dans un contexte méditerranéen, a également commencé en 2022.
Champagne : La filière bio se structure
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2019, lAssociation des champagnes biologiques et Bio en Grand Est se mobilisent pour développer la filière champagne bio (actions financées par lAgence de leau Seine Normandie). De 2019 à 2021, une première série dactions a permis de sensibiliser les producteurs à la viticulture biologique et de lever les freins à la conversion. Pour cela, des demi-journées de rencontres ont été organisées chez des viticulteurs bio. Ces journées ont été fructueuses puisquelles ont abouti à des passages en bio. Lengagement des coopératives dans la filière a également été un levier important pour favoriser les conversions. Une deuxième série dactions est prévue pour la période 2022-2024, avec un nombre de partenaires encore plus important, dont lenseignement agricole. Pour la suite, cette deuxième phase sera plus axée sur laval, notamment sur le positionnement et le marché (pour faire face à laugmentation de loffre en champagnes bio), et sur la gestion de la mixité pour les coopératives viticoles. Lobjectif est aussi de pérenniser les conversions et de réfléchir aux moyens de sadapter au changement climatique. Pour favoriser le développement de la filière bio, des contacts doivent être pris avec des entreprises de travaux agricoles, des courtiers...
Changement climatique : Quelles clés pour sadapter ?
Robin EUVRARD, AuteurLes vignerons sont confrontés à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et de plus en plus marqués. Si les études font état dune hausse de 1,4 °C de la température de lair depuis un siècle (chiffres MétéoFrance), le régime hydrique est également modifié avec de longues semaines de sécheresse et, au contraire, des périodes de précipitations plus intenses. Concernant la vigne, les dates phénologiques ont également évolué : le débourrement a lieu plus tôt, ce qui augmente lexposition des jeunes pousses au gel précoce, et avance les vendanges. Une hausse potentielle de 0.5 à 1° dalcool potentiel est aussi observée. Plusieurs pistes peuvent être creusées par les viticulteurs, bio ou non bio, pour sadapter à ces changements. Cet article fait plus particulièrement un point sur la taille de la vigne (sorienter vers une taille plus douce), sur les cépages dits « résistants » et sur le choix des porte-greffes. Il remet aussi en question certaines pratiques, telles que les densités de plantation, leffeuillage ou le rognage. Un encart questionne également laménagement des parcelles viticoles, et plus particulièrement la place de larbre au sein de ces parcelles.
Cinq clés pour établir une parcelle en permaculture
Justine GRAVÉ, AuteurAlain Malard, vigneron et consultant dans l'Hérault, a écrit un ouvrage autour de l'application de la permaculture à la viticulture : Vignes, vins et permaculture. Les principes fondamentaux qu'il préconise, avant l'implantation d'une parcelle, sont présentés dans cet article : - inventorier les ressources sur et aux abords de la parcelle ; - tracer des lignes clés qui suivent les courbes de niveau ; - former des noues, fossés fermés équipés d'un trop-plein pour une gestion optimale de l'eau ; - planter en terrasse ; - raisonner en services, par exemple en ce qui concerne les couverts végétaux et les haies.
Contaminations croisées en chai mixte : Vigilance sur les matériaux et les techniques
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Qualvinbio, lIFV et Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine travaillent sur les contaminations des vins bio par des pesticides de synthèse. Ils étudient notamment les risques de contaminations croisées lors de la mise en commun déquipements dans les caves mixtes (bio et conventionnelles). Dans un premier temps, des expériences en laboratoire ont été réalisées pour tester laptitude des résidus à adhérer à différents matériaux (poreux ou absorbants) utilisés au chai, à savoir : linox, le bois, lépoxy, le PVC, le polypropylène et le caoutchouc dont des coupons ont été mis dans des vins dopés avec des substances actives. En moyenne, après avoir retiré les coupons, une diminution de 52 % de la concentration en substances actives (résidus) a été enregistrée dans les vins, ce qui laisse présager une absorption des molécules par les matériaux. Des différences entre les matériaux ont été constatées : une plus forte diminution de la concentration a été enregistrée dans le vin en contact avec le caoutchouc et le PVC, puis avec le bois et lépoxy, puis avec le polypropylène. Le relargage de résidus dans des vins bio par ces matériaux « contaminés » a aussi été testé. Des différences entre les matériaux ont, là encore, été constatées : les vins bio qui ont vieilli dans des coupons en PVC et en caoutchouc présentent de plus fortes concentrations en molécules (résidus). Un effet des différentes molécules (utilisées pour mimer les résidus) a également été enregistré. Dautres essais ont été menés au moment de la filtration, du transfert et dans les barriques. Pour évaluer la contamination réelle par les matériaux en chai mixte, 216 molécules actives vont également être analysées sur une trentaine déchantillons de vins issus dune dizaine de domaines.
Contenants, étiquettes et obturateurs : se démarquer par le packaging
Louise JEAN, AuteurLes innovations sur le packaging peuvent apporter un plus aux viticulteurs biologiques, que ce soit pour se démarquer ou pour diminuer lempreinte carbone de leurs produits. Daprès Sudvinbio, lemballage représente 5 à 25 % de limpact environnemental global du vin conditionné. Or, les viticulteurs bio sont sensibles à leur empreinte carbone. Le premier levier à actionner est de réduire le poids de la bouteille en verre (ce qui réduit aussi les coûts dexpédition). Toutefois, pour les vins haut de gamme (au-delà de 15 la bouteille), les clients ont du mal à accepter une bouteille légère. A linverse, il est possible de privilégier des bouteilles réutilisables, qui sont plus lourdes (pour éviter la casse) et qui reposent sur un système de consigne. Par exemple, en Pays de la Loire, Bout à Bout propose des bouteilles qui peuvent être lavées et réemployées jusquà 50 fois. En parallèle, des alternatives aux bouteilles en verre émergent. Par exemple, la start-up Green Gen Technologies a mis au point une bouteille en fibres de lin qui pèse seulement 200 g, et la start-up Le Petit Baroudeur a développé un contenant hybride entre bouteille et bag-in-box (poche souple en plastique entourée dune coquille en forme de bouteille issue de produits recyclés). Un encart est également réservé au domaine biologique du Haut Montlong, en Dordogne, qui a lancé trois types de canettes de vin de 25 cL (en rouge, blanc et rosé).
Couverts végétaux en conditions difficiles : Semer malgré tout ?
Robin EUVRARD, AuteurLes bienfaits des couverts végétaux ne sont plus à démontrer, notamment en viticulture biologique. Toutefois, leur mise en place et leur destruction peuvent savérer délicates dans les vignes cultivées en conditions « extrêmes » (vignes peu mécanisables). Dans tous les cas, il est important dimplanter des espèces en fonction de lobjectif recherché : couvrir le sol pour assurer la portance et limiter lérosion ? Augmenter la fertilité des sols ? Augmenter la biodiversité des parcelles ? En conditions difficiles ou en sol souvent séchant, il est conseillé dimplanter des espèces à cycle court pour assurer une forte production de biomasse dès le mois de novembre et de réaliser le semis peu de temps après les vendanges afin de profiter des premières pluies. Il est également préférable daugmenter la densité de semis pour optimiser la couverture. Les semoirs adaptés aux conditions difficiles sont peu nombreux (semoir sur treuil, sur chenillettes ou sur enjambeur) et il nest pas rare que les vignerons les autoconstruisent, certaines fois aidés par lAtelier Paysan. Aujourd'hui, plusieurs solutions techniques sont néanmoins disponibles. Cet article est accompagné de trois encarts : lun est consacré aux vignes non mécanisables, un autre aux couverts permanents et le troisième aux techniques régénératives et aux enrobages.
Couverts végétaux semés en viticulture bio drômoise
Julia WRIGHT, Auteur ; Mathilde GIBAUD, AuteurEn 2021, puis en 2022, Agribiodrôme a suivi les pratiques de gestion de couverts végétaux, ainsi que les effets et les performances de ces couverts sur 19 parcelles viticoles biologiques. Les couverts suivis pour la campagne 2022, composés de une à sept espèces, ont été semés à l'automne 2021 et ont subi un premier entretien (broyage ou roulage) au printemps, printemps qui a été très sec. Les semis précoces n'ont pas été avantagés du fait d'un mois de septembre 2021 également sec. La biomasse fraîche aérienne produite, de 6,7 t/ha en moyenne, a été plus importante pour les mélanges riches en légumineuses, mélanges également plus riches en azote potentiellement restitué au sol 180 jours après destruction. Les taux de nitrates et d'humidité des sols ont également été évalués.
Le cuivre contre le mildiou
Nina CHIGNAC, Auteur ; Violette SORNIN, AuteurEn viticulture biologique, le cuivre est toujours le produit le plus efficace pour lutter contre le mildiou. Toutefois, s'accumulant dans les sols, il fait l'objet de controverses environnementales et son usage est limité réglementairement à une dose de 4 kg par hectare et par an, lissée à 28 kg par hectare sur sept ans. Afin d'aider les viticulteurs pour un usage raisonné et efficace, plusieurs recommandations, issues notamment de résultats d'essais, sont présentées dans cet article. L'objectif : traiter au bon moment grâce à une bonne connaissance du produit utilisé, du cycle de la vigne et des conditions météorologiques.
"La cuma, je ne ferai plus sans"
Matthieu FREULON, AuteurAprès des expériences dans d'autres milieux professionnels, Julien Crinquand a repris l'exploitation viticole familiale en 2019, dans le vignoble de l'Arbois, dans le Jura. Son installation s'est faite de concert avec une conversion à l'agriculture biologique et avec la création d'une cuverie sur l'exploitation. Julien est accompagné, depuis ses débuts, par la Cuma des Baudines. Celle-ci lui permet de gagner en temps et en sérénité grâce à la mise à disposition de matériels récents et performants, à la non-facturation des parts sociales lors de la première année d'activité, mais aussi grâce aux échanges entre adhérents.
Déléguer la pose du Fortisève pour lutter contre l'esca
Xavier DELBECQUE, AuteurFortisève est un produit de lutte contre l'esca, utilisable en préventif sur des ceps identifiés comme malades les campagnes précédentes ou en curatif, et autorisé en agriculture biologique. Le produit étant contenu dans une poche et fonctionnant à la manière d'une perfusion, la mise en uvre de ce traitement peut être fastidieuse pour les vignerons. Aussi, des entreprises de travaux viticoles, à l'image de Vignes du Sud qui est intervenue sur le domaine Terres Destel dans le Var en 2022, proposent de s'en charger.
Dossier : Neurobiologie végétale : Les surprenants pouvoirs de la vigne
Xavier DELBECQUE, Auteur ; Clara DE NADAILLAC, AuteurAu cours des dernières décennies, des chercheurs ont étudié les capacités sensitives des plantes. Il savère que celles-ci ont la faculté de voir les ondes lumineuses (photorécepteurs), de percevoir des odeurs (substances volatiles) et des sons (canaux mécano-sensibles), de reconnaître des quantités infimes déléments minéraux dans les sols, ainsi que différents touchers (goutte deau, corps étranger). Les plantes savent aussi évaluer le taux dhumidité dun sol et sont capables dorienter leurs racines dans une direction (arbitrages et prise de décisions). Elles sont aussi dotées de mémoire (réaction différente lorsque la plante a déjà été confrontée à un stimulus ou à un aléa) et peuvent communiquer (signaux électriques, composés organiques volatils, hormones, transmission de molécules solubles). Ces capacités des plantes pourraient permettre denvisager une autre approche de lagriculture. Les start-up Vivent et Vegetal Signals proposent des kits avec électrodes permettant de recueillir les signaux indicateurs de stress hydrique sur les vignes. A lavenir, des carences ou larrivée de maladies (mildiou notamment) pourraient être détectées plus rapidement. Pierre Fontaine, viticulteur en biodynamie à Chignin (Savoie), témoigne sur linstallation des électrodes.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Le premier dentre eux, le domaine Carpe Diem, dans le Var, est géré par Albéric et Marie-Caroline Philipon. Ces derniers ont entamé une reconversion professionnelle en 2013 et ont repris le domaine à ce moment-là. Curieux et audacieux, ces vignerons privilégient le local et expérimentent pour avoir un vignoble plus éco-logique. Ils ont notamment acheté une éolienne aérogénératrice pour lutter contre le gel et produire de lélectricité. Ils débutent également en biodynamie (ils ont été certifiés bio en 2016 et Demeter en 2021) et innovent au chai, en récoltant du raisin en surmaturité depuis 2020 afin de concocter un vin rouge pour les desserts. Adrien Berlioz est, quant à lui, localisé en Savoie. Ses vignes ont été implantées de façon à faciliter le travail du sol dans les dévers. Son vignoble est converti en bio depuis 2012 et est certifié Demeter depuis 2019. Ce vigneron allie différentes techniques pour prendre soin de ses sols et de ses vignes plantées dans un terrain accidenté : désherbage en parie avec un cheval, traitement avec un drône... Au chai, il vinifie 17 cuvées parcellaires. Il laisse le vin se faire le plus naturellement possible, sans intervention.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier, celui du Château de Passavant, est géré par Claire et Olivier Lecomte. Il est composé de 70 ha (55 ha de vigne et 15 ha de prairie) et se situe en Anjou, sur des sols de schiste qui mettent à dure épreuve les outils de travail du sol. Le domaine est certifié bio depuis 2001, et Demeter depuis 2011. De nombreuses préparations biodynamiques sont utilisées pour stimuler le sol et la vigne. Les deux vignerons ont également à cur de mettre en place des pratiques qui favorisent la biodiversité. Au chai, le recours aux sulfites est de plus en plus réduit, et lélevage des vins seffectue majoritairement dans des ufs en béton. Le second domaine est celui de Léon Boesch. Il est composé de 14,8 ha, se situe en Alsace et est géré par Marie et Matthieu Boesch. Ces derniers ont converti le domaine familial en bio en 2000, puis ont élargi leurs pratiques à la biodynamie et ont obtenu la certification Demeter en 2003. Ils favorisent la biodiversité, notamment en plantant des arbres pour recréer des corridors écologiques, et en ne fauchant pas les tournières. Ils ont également autoconstruit une cave en bois et paille, au lieu du béton quils trouvent trop sec. Cette cave est enterrée, écologique et bioclimatique.
Dossier spécial Viticulture : Diversification : Entre nécessité et opportunité, ouvrir le champ des possibles
Stéphanie FLORES-NAGANT, Auteur ; Thierry TRICOT, Auteur ; Eléonore DALY, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier donne quelques exemples concrets et quelques clés sur la diversification en viticulture. Il existe bien sûr différentes voies de diversification possibles pour chaque ferme. Dans tous les cas, il est primordial de réfléchir et dorganiser en amont la mise en place dun atelier de diversification (adéquation entre le projet et le porteur de projet, loutil de production, la viabilité économique, l'organisation du travail au quotidien et lors des pics de travail). Sont présentés des témoignages sur la production de raisins de table, le pâturage des vignes par des brebis, la viticulture en ferme de polyculture-élevage, la production de baies de gojis et l'oenotourisme sur une ferme viticole, ainsi que sur une ferme très diversifiée ayant un atelier viticole.
Écopâturage : Différents modèles possibles et différents animaux
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurLe pâturage de l'enherbement d'un vignoble par un troupeau, via de l'écopâturage ou du vitipastoralisme, présente plusieurs avantages pour les vignes : gestion de l'enherbement avec une moindre compaction des sols qu'avec des engins agricoles, apport direct de matière organique, apport d'un complément de revenu grâce à l'élevage... à condition de bien maîtriser ces pratiques. Les moutons sont les animaux les plus souvent mobilisés pour ce type de pâturage, mais d'autres espèces peuvent aussi avoir accès aux vignobles, comme le montrent plusieurs témoignages. Xavière Hardy, en Loire-Atlantique, et Bérenger Arnould, berger itinérant, travaillent avec des moutons, tandis qu'Émilie Tourette Brunet, dans le Maine-et-Loire, et Marie Carroget, en Loire-Atlantique, ont fait les choix originaux de canards et de poules pour l'une et de cochons pour l'autre.
Engrais verts et couverts végétaux : Retours périgourdins
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurÀ l'occasion d'une formation, Éric Maille, d'Agrobio Périgord, a apporté des informations et des éléments de réflexion sur la mise en place d'engrais verts ou de couverts végétaux dans des vignes biologiques. Les principaux éléments sont repris dans cet article. Tout d'abord, il convient de bien différencier engrais vert (un mélange semé pour une durée de moins d'un an) et couvert végétal (qui, semé ou issu de la végétation spontanée, sera laissé en place plus d'un an). Pour ces deux cas, les objectifs recherchés sont différents : par exemple, piège à nitrates ou restructuration du sol pour le premier, gestion de l'érosion ou amélioration de la portance des sols (en enherbant les bandes de passage) pour le deuxième. En matière de gestion, des similitudes sont toutefois à souligner. Pour l'engrais vert et pour le couvert, il est préconisé de privilégier le semis à la volée, ou encore de semer un mélange "sur-mesure" adapté au contexte de la parcelle et aux objectifs du viticulteur. D'autres conseils sont apportés pour une gestion optimale du semis à la destruction du couvert, et un exemple concret sur une parcelle périgourdine est présenté.
Enquête sur les pratiques des vignerons bio en France : Millésime 2021 Edition 2022
Cette enquête annuelle, réalisée depuis 2012, porte sur les pratiques nologiques des vignerons français en agriculture biologique (458 vignerons interrogés). Elle est menée par lITAB et Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine. Sa reconduite permet de suivre lévolution des pratiques des vignerons bio. Celles-ci évoluent en fonction des millésimes, de larrivée de nouveaux vignerons bio dans la filière, de la réglementation... Concernant la conduite de la vigne, le millésime 2021 a été très compliqué à gérer sur le terrain, avec un gel important en début de saison et une très forte pression en mildiou au mois de juin. Au niveau des pratiques nologiques, les résultats montrent quelles ont peu évolué par rapport aux millésimes précédents. Les utilisations dintrants (levures, collage...) et de techniques (inertage, filtration...) autorisés en bio restent faibles (inférieures à 30 %, si lon exclut le SO2 et les barriques), même si la quasi-totalité des outils mis à disposition par la réglementation sur le vin bio est employée. Cette enquête confirme également lexistence de deux écoles de vinification pour les vins biologiques : dune part, les vignerons de plus petite taille qui tentent de se passer au maximum des intrants ; dautre part, les vignerons qui utilisent une palette dintrants plus large, afin dobtenir un vin au profil spécifique et/ou constant dans le temps (notamment pour répondre au marché de lexport). Concernant les déviations et les problématiques (acidité volatile...) rencontrées durant la vinification, les vignerons bio prennent de plus en plus le réflexe danalyser la présence de Brettanomyces. Les déviations semblent avoir été plus faibles pour ce millésime 2021. Les problèmes de goût de souris resteraient néanmoins spécifiques aux vins sans SO2.
Erosion, ombrage Le Sud-Ouest expérimente face aux modifications du climat
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Vitisad, porté par lIFV Sud-Ouest, cherche à promouvoir ladaptation au changement climatique de la vigne, grâce à des expérimentations menées de part et dautre des Pyrénées. Ces essais portent notamment sur la gestion des couverts végétaux et sur les filets dombrage. Côté espagnol, les vignobles subissent de manière plus forte des étés secs. Les vignerons nont ainsi pas lhabitude dimplanter des couverts en raison de la concurrence hydrique quils occasionnent. Un travail du sol (15 à 30 cm) est réalisé sur la plupart des vignes, deux à six fois par an, ce qui engendre de gros risques dérosion dans les parcelles en pente. Linstitut basque de recherche et de développement agricole a mené plusieurs expérimentations sur les couverts végétaux, afin de limiter ces risques. Grâce à linstallation de boîtes Gerlach, les scientifiques ont évalué que les vignes nues perdaient 3 970 kg/ha de sol, tandis que les sols couverts ne perdaient que 1 434 kg/ha (seuil acceptable puisque le sol a la capacité de reconstituer cette quantité). Parallèlement, l'IFV Sud-Ouest a testé des filets dombrage (50 et 75 % dombrage) pour essayer de diminuer la température (des températures supérieures à 35 °C ont des impacts négatifs sur la photosynthèse de la vigne). Résultats : latténuation du rayonnement est franche lors des journées chaudes. En revanche, les jours frais, la température est plus importante dans les parcelles avec filets que dans les parcelles témoins. Des essais avec des filets blancs sont en cours pour essayer de contrer ce phénomène.
Une exploitation viticole créée hors cadre familial
Catherine GERBOD, AuteurMarine Houttemonne et Simon Pitoizet ont créé le domaine viticole Arica (conduit en agriculture biologique), en 2018, sur lîle de Ré. Ils étaient convaincus du potentiel agronomique et commercial de ce territoire. Leur modèle est en rupture avec le modèle viticole de lîle : ils souhaitent assurer la vinification et la vente de toutes leurs bouteilles (alors que la coopérative Uniré gère la quasi-totalité de la production de lîle) et ils se positionnent sur des bouteilles haut de gamme vendues entre 12 et 19 (alors que les vins de la coopérative sont vendus entre 2,50 et 13 ). Ingénieurs agronomes et nologues, ces deux porteurs de projet ont commencé à réfléchir à leur installation dès 2014. Ils ont réalisé une véritable étude de marché, puis ont cherché un accompagnement plus global, notamment pour trouver des solutions juridiques. Ils se sont alors tournés vers le cabinet Aucap, spécialiste du secteur viticole et basé en Bourgogne. Leur rêve a pu se concrétiser lorsquun viticulteur en recherche de transmission a été séduit par leur projet. Celui-ci possédait 9 ha dugni blanc dédiés au cognac. Il a alors facilité la reprise de son exploitation par ces deux jeunes gens. Aucap a ensuite beaucoup travaillé sur le plan prévisionnel. Il leur a également conseillé le statut dEARL pour les premières années et leur a déconseillé le statut de double actif. Le domaine a maintenant recruté deux salariés et participe à la vie économique de lîle.
Faire son compost
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurLun des grands principes de lagriculture biologique est de nourrir le sol avant dassurer plus spécifiquement la nutrition de la culture. Comme la vigne a de faibles besoins nutritionnels, il est possible de les contenter en effectuant uniquement des apports visant à améliorer la fertilité du sol. Un sol fertile est, en effet, capable dapporter à la vigne lensemble des nutriments dont elle a besoin. Le compost fait partie des leviers pour améliorer la fertilité des sols. Il est obtenu par un processus de décomposition aérobie de matières organiques. Cet article revient sur les caractéristiques dun compost (élévation de la température, assainissement vis-à-vis des pathogènes, modification de la composition chimique et biochimique ) et explique les différences entre un apport de compost jeune (apport dune source dazote rapidement assimilable) et un apport de compost mature (apport de matières organiques plus stables visant à favoriser le fonctionnement futur du sol). En complément, deux viticulteurs biologiques des Pays de la Loire, Mathieu Baudry et Jean-Bernard Berthome, présentent la manière dont ils ont réalisé leurs composts, la composition et l'épandage.
Filière cognac bio : État des lieux et perspectives
Léa BIZEAU, Auteur ; Léa CUBAYNES, Auteur ; Jeanne KERRINCKX, Auteur ; ET AL., AuteurEn Nouvelle-Aquitaine, en 2021, 13,7 % des vignes étaient conduites en agriculture biologique, soit 32 522 ha certifiés ou en conversion. Parmi les différents bassins viticoles de la région, celui de Cognac est moins "converti", avec 3 % de ses surfaces en AB en Charente et 4 % en Charente-Maritime. A travers cet article, les auteurs dressent un état des lieux de cette filière Cognac bio et de ses perspectives de développement. La moindre proportion de production bio s'explique en partie par la structuration de cette filière, avec du cognac vendu principalement aux maisons de cognac (peu de vente directe) qui ne valorisent pas le produit en bio mais le mélangent aux produits conventionnels. Toutefois, les choses changent petit à petit. Du côté de la production, plusieurs groupes de producteurs bio (DEPHY Bio, par exemple) se sont constitués pour travailler sur les performances techniques de leurs vignobles, et notamment sur la gestion des maladies (mildiou et flavescence dorée principalement), des ravageurs et des adventices. L'un des grands objectifs : réduire les doses de cuivre utilisées. Ainsi, même si le cognac biologique est aujourd'hui encore minoritaire, ses perspectives de développement sont encourageantes.
Flavescence dorée : De léradication à lenrayement ?
Frédérique ROSE, AuteurLa réglementation encadrant les stratégies de lutte contre la flavescence dorée (FD) devrait évoluer. Un règlement européen denrayement de la FD est, en effet, en préparation et devrait compléter le RCE 2016-2031 relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux. Ce nouveau règlement denrayement prévoit dadapter les mesures de lutte contre les organismes nuisibles largement présents sur le territoire de lUnion Européenne, et pour lesquels les objectifs déradication ne sont plus réalisables. Le projet de règlement définit des zones où la maladie ne peut plus être éradiquée. Ces zones sont entourées de zones tampon, dune largeur dau moins 2,5 km, où les mesures de gestion seront renforcées afin déviter la propagation de la maladie dans les zones indemnes. Ainsi, parmi les zones de lutte obligatoire actuelles, certaines resteront avec un objectif déradication, et dautres deviendront des zones basées sur une stratégie denrayement. Cet article est accompagné de deux encarts. Le premier est dédié au projet Risca, qui a étudié, de 2019 à 2021, linfluence des friches viticoles et des vignes ensauvagées sur la gestion de la flavescence dorée. Le second apporte des informations sur une méthode de surveillance efficace de la flavescence dorée : la surveillance déléguée à un Gdon (Groupement de défense contre les organismes nuisibles). Les vignerons et lÉtat (via la Fredon) financent des professionnels, salariés du Gdon, pour effectuer cette surveillance. Cette organisation est illustrée par le Gdon du Gaillacois, dans le Tarn.
Les fraises interceps pour mulcher et désherber
Ludovic VIMOND, AuteurÀ l'occasion du salon professionnel Sitevi, les viticulteurs ont pu découvrir deux outils munis de fraises interceps pour travailler les bordures de rangs des vignobles : l'Agile de la société Alpego et le Terra Ranger du constructeur Van Wamel Perfect. Outre le travail fin sur la terre et la gestion de l'enherbement, les fraises facilitent la pénétration des autres outils (lames) qui leur sont associés.
Gel : carnet de bord de l'année 2021
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurEn 2021, les agriculteurs, et notamment les viticulteurs, ont subi des épisodes de gel sévères et répétitifs. En Pays-de-la-Loire, chacun a essayé, à sa manière, de protéger ses vignes. Après une typologie des différents types de gel (radiatif et advectif), cet article, écrut à partir de l'expérience de vigneron.ne.s, présente différentes pratiques mises en uvre pour se prémunir du gel (travail du sol avant ou après débourrement, taille tardive) ou pour soutenir la plante après coup (programme de pulvérisation de différentes préparations). Il est agrémenté de témoignages. Ce qu'il faut retenir de ce millésime particulièrement touché par cet aléa, c'est qu'il n'existe pas de méthode miracle unique face à la diversité des types de gel et aux épisodes successifs parfois nombreux.
Gestion du cavaillon : Adapter ses stratégies, tester les innovations
Robin EUVRARD, AuteurLa gestion de lherbe sur le cavaillon est une problématique importante en bio. Les viticulteurs ont longtemps utilisé une combinaison doutils de type décavaillonneuse et de lames interceps qui laissent le cavaillon très propre. Mais, aujourdhui, ils se tournent davantage vers des équipements plus rapides permettant de travailler lensemble du parcellaire du fait de fenêtres météo restreintes. Dautres viticulteurs ne font plus de travail du sol sur le cavaillon et gèrent lenherbement par des tondeuses à fil rotatif, voire à lames. Des essais sont également menés pour étudier lintérêt de déplacer la couverture herbacée vers le cavaillon, en conservant la possibilité de travailler linter-rang. Le cavaillon nest plus travaillé dans ce cas et il reste couvert, soit avec un enherbement spontané (conseillé au départ), soit avec un semis. Cependant, cette approche reste aussi à adapter en fonction des conditions pédoclimatiques Dautres essais sont également menés à lIFV et au FiBL sur de nouvelles alternatives (désherbage électrique ). Enfin, Romain Malidain, viticulteur produisant du Muscadet, témoigne sur ses pratiques et sur leurs évolutions.
Gestion des goûts de souris en bio : Quels sont les leviers à activer pour sen prémunir ?
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurDans les vins, les goûts de souris sont en recrudescence, ces dernières années. Ces molécules ont deux origines principales : microbiologique et physico-chimique. Microbiologique, puisquelles sont principalement issues du métabolisme des bactéries lactiques, et notamment dnococcus ni, responsable de la fermentation malolactique. Les Brettanomyces, qui avaient été tenues un temps responsables de la métabolisation du goût de souris, ne joueraient finalement plutôt quun rôle dexhausteur. Cette déviation a aussi une origine physico-chimique puisque le goût de souris est aussi lié au potentiel redox du milieu. Deux leviers peuvent donc être actionnés pour tenter de se prémunir de cette déviation. Il est, tout dabord, possible de limiter le métabolisme bactérien, surtout si la fermentation alcoolique (FA) nest pas terminée. Il faut donc que les levures occupent rapidement le milieu et que la FA soit franche. Pour cela, un pied de cuve peut être utilisé. Les sulfites restent également un moyen efficace de contrôler le développement des bactéries. Lautre levier consiste à limiter loxydation des vins en étant vigilant quant aux apports doxygène pendant les étapes de stockage, de transfert et de conditionnement.
Gestion du mildiou : Bilan de la campagne 2021
Martin ROCOUR, AuteurCet article propose un retour sur la campagne viticole 2021 en matière de pression du mildiou et de moyens mis en uvre pour lutter contre cette maladie cryptogamique. L'été 2021 a été pluvieux, en particulier de juin à fin juillet, entraînant le maintien d'une pression du mildiou importante et la nécessité, pour les viticulteurs, de poursuivre les traitements. En effet, il est primordial de protéger les feuilles - et pas seulement les grappes - afin d'assurer la mise en réserve pour les années suivantes, et donc la pérennité de la plante. Plusieurs conseils sont donnés en ce sens. En 2021, les conditions météo estivales propices au mildiou ont fait suite à des épisodes de gel qui avaient déjà fragilisé les ceps, avec des retards de développement végétatif parfois conséquents, mais aussi un buissonnement important de certains ceps qui ont alors nécessité plusieurs passages d'ébourgeonnage.
Glu, application du pyrèthre en soirée De nouvelles pistes pour maîtriser la cicadelle de la flavescence dorée
Frédérique ROSE, AuteurDepuis plusieurs années, Sudvinbio cherche des solutions utilisables en agriculture biologique pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée. Létude du cycle de développement et du comportement de ce ravageur a montré que les larves de cicadelle montent et descendent sur le tronc de la vigne au début de leur vie. En 2021, Sudvinbio a testé des bandes de glu, qui entourent les ceps, pour intercepter les larves lors de leur migration sur le tronc. Lessai est très convaincant, mais cette technique demeure, pour linstant, chronophage et fatigante au moment de linstallation. Sudvinbio a également cherché à optimiser les traitements au pyrèthre naturel, en jouant sur la qualité de la pulvérisation et le moment de la journée où est réalisé le traitement. Des essais effectués également en 2021 ont montré que les traitements réalisés le soir étaient 25 % plus efficaces que ceux effectués le matin. Des essais en laboratoire ont permis danalyser la cinétique de dégradation du pyrèthre. Cette cinétique est la même le matin que le soir : la différence defficacité nest donc pas expliquée par la photosensibilité du produit. Cette différence pourrait donc plutôt dépendre du ravageur : est-ce que la sensibilité de la cicadelle au traitement augmenterait le soir ?
Le goût de souris dans les vins : Comment léviter ?
Arnaud FURET, AuteurLes vinifications sans sulfites et le changement climatique augmentent la fréquence dapparition du goût de souris dans les vins. Les vins les plus clairs avec le moins de matière sont souvent les plus atteints. Aucun adjuvant nologique, quil soit utilisable en bio ou en conventionnel, ne permet de corriger ce goût. Trois molécules de la famille des pyridines ont été identifiées comme potentiellement responsables de ce goût. Lapparition de ces molécules serait liée à des populations microbiennes et au potentiel redox du milieu. Les pyridines seraient, en effet, principalement liées aux bactéries lactiques et aux levures Brettanomyces, mais aussi, dans certaines conditions, aux Saccharomyces. Le SO2 reste la solution pour inhiber ces activités microbiologiques, sauf contre les Brettanomyces (les sulfites ne pourront pas tout régler). Loxygène favorise aussi la multiplication de ces microorganismes, ainsi que loxydation du milieu. Pour limiter la présence doxygène, lune des solutions est deffectuer les transferts des vins avec une poussée à lazote. Un vin avec un pH supérieur à 3,5 présente également un risque fort pour la production de pyridines.
Guide : Plantes bio-indicatrices
AGROBIO GIRONDE, Auteur ; BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; FNAB, Auteur | BORDEAUX (347 Avenue Thiers, 33 100, FRANCE) : AGROBIO GIRONDE | 2022Le sol regorge de graines qui n'attendent que des conditions favorables à leur germination pour sortir de leur dormance. Leur développement apporte, en cela, des indications sur l'état et l'évolution des sols. Cet ouvrage, d'abord destiné aux viticulteurs de Gironde, recense les 27 plantes bio-indicatrices les plus fréquentes dans les vignobles de Gironde. Il est également utile aux viticulteurs du Grand Sud-Ouest, où la plupart des espèces décrites peuvent être trouvées. Pour chaque plante, une photo permettant de la reconnaître, ainsi qu'une description de son caractère bio-indicateur sont fournies. L'intérêt de ces plantes, pour un usage en phytothérapie dans les vignes, mais aussi pour la santé humaine, est également indiqué.
Guide des vins bio 2023
Ce Guide des vins bio 2023 propose une sélection de 400 vins bio, sélectionnés et dégustés par Pierre Guigui, spécialiste et fervent défenseur de la viticulture biologique et biodynamique, ou provenant de la sélection du Concours International des Vins Biologiques et en Conversion (dit Amphore). En préambule, ce guide aborde le monde controversé de la fabrication et de l'élevage du vin, en mêlant témoignages de spécialistes, données officielles et informations pratiques. Pour chaque vin sélectionné, ce guide propose une description rapide, l'adresse du domaine, des informations nutritionnelles (sulfites, alcool, sucre, calories), ainsi qu'une liste dématérialisée des ingrédients, accessible via un QR code.
Jean-Marc Touzard, directeur de recherche Inrae à Montpellier
Frédérique ROSE, AuteurJean-Marc Touzard est directeur de recherche à Inrae et directeur de lUnité mixte de recherche (UMR) Innovation à Montpellier. Dans cette interview, il répond à la question « Jusquoù reconcevoir la bio pour faire face au changement climatique ? ». Ce chercheur travaille, en effet, depuis plusieurs années, sur ladaptation de la viticulture au changement climatique, notamment via le projet Laccave qui a pris fin en 2021. Ce projet étudiait les adaptations possibles de la vigne et du vin face aux modifications climatiques, ainsi que des pistes pour atténuer le changement climatique. Au départ, la viticulture bio nétait pas prise en compte en tant que telle. Mais, très vite, les viticulteurs bio se sont démarqués de leurs homologues conventionnels : ils étaient plus concernés par les enjeux climatiques et mettaient en place plus de techniques dadaptation. Ils sintéressent aussi plus à la résilience de leurs exploitations (en sinterrogeant sur les interactions entre la vigne et son milieu), sont très présents dans leurs parcelles et savent être réactifs. En revanche, les viticulteurs bio, qui sont plus adeptes des vins natures, ne sont pas forcément prêts à mettre en uvre une nologie corrective pour gérer les degrés trop forts en alcool et les acidités trop faibles. Ils se questionnent aussi sur la place de lirrigation et des nouvelles technologies (robots) dans leur système. En parallèle de cet article, un encart est réservé aux Climathon qui ont regroupé des élus, des vignerons, des chercheurs et des citoyens pour construire un plan daction pour sadapter au changement climatique.
La lutte contre le Black-Rot en viticulture biologique
AGROBIO GIRONDE, Auteur ; BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur | BORDEAUX (347 Avenue Thiers, 33 100, FRANCE) : AGROBIO GIRONDE | 2022Le Black-Rot ("pourriture noire" en français) est une maladie cryptogamique qui s'attaque à tous les organes verts de la vigne : feuilles, grappes, rameaux. C'est une maladie considérée comme « secondaire » par rapport au mildiou ou à l'oïdium, mais qui, dans certains cas, peut faire des dégâts conséquents, notamment sur quelques cépages très sensibles comme les Sémillon, Muscadelle et Sauvignon. Cette fiche fournit des informations pour lutter contre le développement du Black-Rot en viticulture bio.
Matériels et intrants Vu au Sival
VITISBIO, AuteurCet article présente des matériels et des intrants, majoritairement destinés à la viticulture et utilisables en agriculture biologique, exposés lors de lédition 2022 du Sival (salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées) : 1 Actisol présente sa nouvelle gamme de tondeuses interceps nommée Eolys, ainsi que son porte-outil Combimixt adapté aux vignes étroites ; 2 Beeguard propose le système Beelive (adapté aux ruches dadant et langstroth), qui compte le nombre dabeilles sortant et entrant dans la ruche, et indique ainsi le taux de mortalité journalier de ces insectes ; 3 Biovedas a développé Renfor, un engrais foliaire qui aide à renforcer les parois des baies de raisin afin déviter les pourritures de fin de cycle ; 4 Boisselet met en avant son disque interceps concave Valmatic, ainsi que sa lame « Sabre » pour un meilleur désherbage sur le rang ; 5 CLC - Delta Sud présente Aromy, une cuve en béton (destinée à la vinification) créée sur la base du nombre dor ; 6 Bärh propose des disques émotteurs et des bineuses à doigts pour travailler sur le rang ; 7 Pineau Frères commercialise le Roto Scalp, un outil de désherbage mécanique multifonction pour linter-rang ; 8 Pulvécenter et Praysbee présentent la rampe de pulvérisation Wulp, qui limite les dérives et assure une bonne pulvérisation dans le feuillage de la vigne ; 9 RB3D a développé lexosquelette Exoviti pour soulager le dos des vignerons ; 10 Violleau, spécialiste dans la production de biostimulants et de fertilisants organiques, propose sa gamme 100 % organique VIO®Orga, développée dans une logique de circuits courts.
Les microorganismes efficaces, nouvel outil pour les vignes
Xavier DELBECQUE, AuteurDans les années 80, lagronome japonais Teruo Higa a eu lidée de sélectionner les microorganismes les plus utiles au fonctionnement du sol, pour ensuite les réintroduire dans la vigne, afin daider les plantes à se défendre (le principe est, ainsi, doptimiser la nutrition des vignes pour les rendre plus fortes). Cette combinaison de microorganismes est appelée EM (Effective Microorganismes) et elle est produite en anaérobie. Quelques vignerons français ont adopté les EM dans leurs vignobles, comme Philippe de Meillan, qui gère le château Vrai Caillou (Gironde), un domaine de 85 ha conduit en agriculture biologique. Il effectue un apport au sol à lautomne et une pulvérisation foliaire au printemps. Cette dernière a pour but de laisser les microorganismes efficaces (EM) prendre la place sur les feuilles des vignes et ainsi d'éviter linstallation de pathogènes. Philippe de Meillan utilise des EM depuis cinq ans et a drastiquement réduit ses doses de cuivre.
Mildiou de la vigne : alternatives au cuivre
Claude-Eric PARVEAUD, Auteur ; Maxime JACQUOT, AuteurLe cuivre est une substance utilisée aussi bien en viticulture biologique (dans 97 % des vignobles) que conventionnelle (84 % des vignobles). Il permet de lutter efficacement contre le mildiou de la vigne, avec une certaine facilité d'utilisation et un coût modéré. Toutefois, sa phytotoxicité, l'apparition de résistances ou encore ses effets néfastes sur la faune du sol poussent les acteurs agricoles à chercher des alternatives. La majorité des travaux portent sur des solutions de substitution, qui peuvent être d'origine minérale, animale, microbienne ou végétale (notamment en agriculture biologique), et avec des modes d'actions variés (fongicide, stimulation des défenses naturelles de la plante, hyperparasitisme). Le Grab (groupe de recherche en agriculture biologique) est particulièrement actif sur le sujet. Entre 2007 et 2020, il a évalué 41 substances alternatives à différentes concentrations, avec différents adjuvants, associées ou non à une faible dose de cuivre, soit 64 modalités différentes. Ces essais ont été réalisés dans la vallée de la Drôme, sur le cépage Muscat petits grains. Les résultats les plus marquants, concernant 16 substances, sont présentés dans cet article. Pour les substances alternatives utilisées seules, cinq d'entre elles ont présenté une efficacité significative sur feuille. En revanche, pour les modalités associant une faible dose de cuivre, les produits alternatifs ne permettent pas d'atteindre de meilleurs résultats que le cuivre utilisé seul. Ces travaux de recherche doivent se poursuivre. De plus, la combinaison de leviers phytosanitaires, agronomiques et variétaux semble prometteuse et mérite également d'être approfondie.
Mildiou et vigne: Que retenir de 2021? - Quelques pistes concrètes pour une meilleure maîtrise des risques
Claire MULLER, Auteur ; Mathias LUDWIG, AuteurL'année 2021, avec un mois de mai froid et un été pluvieux, a été particulièrement favorable au mildiou. Les vignerons suisses, quel que soit leur territoire, ont dû s'adapter en permanence à cette saison exceptionnelle, mais qui pourrait se reproduire à l'avenir. Il leur a fallu traiter rapidement, au bon moment, et surtout à de nombreuses reprises. Si cela s'est avéré d'autant plus difficile dans les vignobles qui sont peu ou pas mécanisés, ces systèmes ne sont pas pour autant à oublier. Des adaptations sont possibles, comme passer en vignes hautes ou mi-hautes, ou encore implanter des variétés plus résistantes. Dans un second article, trois vignerons romands en agriculture biologique présentent les stratégies qu'ils ont mises en place pour faire face à la situation de 2021 : - Eric Meylan, à Mont-sur-Rolle, mise sur la portance et donc sur la qualité de ses sols, et a adapté un quad pour appliquer certains traitements avec du matériel plus léger ; - André Bélard, à Chexbres, a pu agir en temps et en heures pour protéger ses vignes mais, à l'avenir, il souhaite développer plus de biodiversité via un projet de vitiforesterie ; - Damien Mermoud, à Lully, s'en est sorti grâce à une bonne maîtrise de la vigueur de ses vignes. Celles-ci sont cultivées mi-hautes et traitées avec des préparations biodynamiques.
Miser sur la biodiversité pour freiner la propagation de la flavescence
En Ardèche où, comme ailleurs, la flavescence dorée provoque des dégâts sur les pieds de vigne, une dizaine d'agriculteurs ont constitué un groupe Ecophyto 30 000 pour travailler, ensemble, sur des méthodes alternatives et sur la biodiversité afin de limiter les traitements. Outre la volonté de favoriser le retour des insectes après d'éventuels traitements obligatoires, les pratiques du groupe visent aussi à développer la biodiversité fonctionnelle afin de limiter la propagation de la flavescence dorée, dont le vecteur est la cicadelle. Ils ont donc suivi des formations sur les haies ou encore sur la construction de nichoirs afin de favoriser la présence d'insectes et de petits animaux auxiliaires.
Nominés et lauréats Sival Innovation 2022 : La sélection Vitisbio
VITISBIO, AuteurParmi les nominés au concours Sival Innovation, Vitisbio a sélectionné les nouveautés spécifiques à la viticulture (utilisables en bio) : 1 Bioline Agrosciences a développé le T-Protect Booster, un épandeur mécanisé pour effectuer des lâchers rapides et automatisés dinsectes auxiliaires (notamment des trichogrammes) ; 2 - UPL France présente Vinivax D, un nouveau SDP (stimulateur des défenses des plantes) pour lutter contre loïdium ; 3 Challenge Agriculture a mis au point le Monitor R2-DX-smart pour piloter une irrigation au goutte-à-goutte optimisée (décision dirriguer ou non suivant des relevés tensiométriques) ; 4 Keepfil Corporation présente Tutofi, un tuteur en matière recyclée (issue de déchets industriels) et recyclable ; 5 Saica Pack a développé Modulwine, un système de calage de bouteilles en carton ondulé adaptable à tous types de contenants.
Nouvelle technique sur vieilles roues
Aline LÜSCHER, AuteurAndreas Baumgartner, issu d'une famille d'agriculteurs, a conçu un atelier particulier dans lequel il met au goût du jour de vieux matériels agricoles, en particulier destinés aux traitements des vignes. L'objectif est de réutiliser de vieilles machines toujours fonctionnelles en y installant du matériel moderne, type capteurs de mesures et buses, pour optimiser l'efficacité des traitements et limiter les dérives. L'une de ces machines, conçue sur mesure, est utilisée au FiBL. Il s'agit d'un Turbomobil de trente ans rééquipé à neuf. Toujours en collaboration avec Andreas Baumgartner, le FiBL a aménagé une place de lavage pour son matériel de pulvérisation. Les eaux de traitements sont stockées dans un réservoir avant de traverser un mur végétal qui sert de biofiltre et qui permettra de traiter une partie des polluants contenus dans ces eaux.
De l'oenologie à la viticulture
Alain CARBONNEAU, Auteur ; Jean-Louis ESCUDIER, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2022Aujourdhui, la filière vitivinicole sorganise en définissant, dabord, la demande en vins, puis en choisissant des pratiques adaptées aux potentialités du terroir. Elle doit faire face à lévolution profonde des marchés et des attentes des consommateurs, ainsi quaux défis du changement climatique. Cette nouvelle édition, augmentée et mise à jour, aborde lensemble des étapes allant de lenvironnement de la vigne à lélaboration du vin, jusquà sa dégustation et ses effets sur la santé : climats, sols, terroirs, cépages, santé de la vigne, méthodes de culture, tailles, viticulture durable, appellations, vinification, composition du vin, innovations techniques, qualités organoleptiques, recherche sur les polyphénols et les arômes, dégustation sensorielle. Ce livre illustré concilie les explications scientifiques des processus et la pédagogie des savoir-faire grâce à lexpérience des auteurs. Il sadresse à tout lecteur intéressé par le monde du vin, quil soit viticulteur, nologue, consommateur éclairé ou étudiant.
Optimiser les traitements en bio contre la flavescence
Isabelle MONTIGAUD, AuteurLe Pyrévert est un insecticide dorigine naturelle autorisé depuis 2008 pour lutter contre la flavescence dorée en viticulture biologique. Pour optimiser son efficacité, la qualité de la pulvérisation est essentielle : comme la cicadelle aime bien être à lombre, elle se trouve souvent sur la face inférieure des feuilles, et il est important de mettre en place une pulvérisation qui cible le cur du feuillage. Néanmoins, pour tenter dexpliquer la variabilité de lefficacité du Pyrévert, des essais ont été conduits, dès 2012, par SudVinBio. De nouveaux essais, avec une approche multicritère, ont été conduits en 2020 et 2021, en Occitanie. Les résultats montrent que lefficacité est plus importante si le traitement est réalisé le soir. Il est aussi possible dobtenir une bonne efficacité tôt le matin, mais les traitements en soirée (après 19 h) permettent de mieux préserver la faune auxiliaire et les pollinisateurs. Il est aussi recommandé dappliquer le Pyrévert seul. Le mélanger avec des produits à base de soufre peut, par exemple, augmenter les problèmes de phytotoxicité. La mise en place de comptages de cicadelles, actuellement en cours dessai avec les Fredon, permet également de mieux cibler les traitements, voire den économiser. Par ailleurs, un adjuvant (lhuile de sésame), permettant daméliorer lefficacité des pyréthrines, devrait bientôt arriver sur le marché.
Le palmarès des Trophées de lInnovation Vinitech-Sifel 2022 : La sélection Vitisbio
VITISBIO, AuteurLors de la 23ème édition du salon Vinitech-Sifel, 62 dossiers innovations ont été examinés pour le concours dexcellence Trophées de lInnovation Vinitech-Sifel. Quinze innovations ont reçu un prix, et 23 autres ont été citées afin dencourager les porteurs de projet. Vitisbio en présente dix : 1 La société MO.DEL a développé un tunnel escamotable anti-pluie, grêle et gel ; 2 Parsec propose Quadr@, un assistant numérique puissant qui interprète les données des processus de production du vin et identifie les moments dintervention adéquats ; 3 Naïo technologies présente Jo, un robot adapté aux vignes étroites et aux fortes pentes ; 4 Lamouroux a développé Phybiomatic, une plateforme de gestion phytosanitaire pour lagriculture conventionnelle, biologique et biodynamique ; 5 Polypoles met en avant Ventigel, un outil mobile permettant de lutter contre le gel ; 6 Egretier propose LOriginale, un nouveau dispositif de désherbage mécanique sous le rang ; 7 Vitifort présente Alqeos, des piquets de vigne à impact environnemental réduit ; 8 Yanmar Vineyard Solutions met en avant Yanmar YV01, un robot chenillard pour traiter les vignes ; 9 lIFV a élaboré VISA (VIgnoble Sporée Aérienne), une prestation de suivi de la sporée aérienne par des agents cryptogamiques responsables des principales maladies du vignoble (mildiou, oïdium, black-rot et botrytis) ; 10 lIFV a développé loutil de calcul en ligne GES&Vit, qui permet de quantifier lempreinte carbone dun domaine viticole.
Parcours de vignerons : Château La Mothe du Barry Joël Duffau ; Clos de lAmandaie Stéphanie et Philippe Peytavy
Arnaud FURET, Auteur ; Robin EUVRARD, AuteurCet article détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier, le Château La Mothe du Barry, est situé dans le Bordelais. Ce domaine de 38 ha (dont 33 ha en production) est géré par Joël Duffau. Ce viticulteur est issu dune grande lignée de vignerons. Il a décidé de se convertir en bio en 2009 pour revenir à un vin de terroir. Malgré les doutes, il a continué à tester et à affiner ses pratiques, tout en restructurant son vignoble. Ses vins sont majoritairement destinés à lexport (80 %). Ils sont vinifiés sans sulfites ajoutés : le défi consiste à laisser évoluer son vin en cuve, tout en évitant les défauts et les instabilités. Le second domaine, le Clos de lAmandaie (30 ha), est situé au cur du vignoble languedocien, sur lappellation Grès de Montpellier. Stéphanie et Philippe Peytavy suivent, depuis vingt ans, un parcours et des pratiques atypiques afin dallier conviction, héritage familial et modernité. Ils ont notamment restructuré le parcellaire familial pour conduire le domaine en bio (certification bio obtenue en 2021). Ils ont aussi remis en production des friches et construit un nouveau chai. Leurs vins sont élevés en barriques ou dans une dolia (amphore de 800 L) et sont majoritairement vendus à des cavistes et à des grossistes.
Parcours de vignerons : Domaine Alain Mathias : Bastien et Carole Mathias : « Chercher aujourdhui des solutions pour demain »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLe domaine familial Alain Mathias est situé dans lYonne, dans les vignobles dEpineuil et de Chablis. Créé en 1982, il est composé de 14 ha (dont 12 ha en production) et il est en bio depuis 2013. Bastien Mathias, le fils dAlain, et son épouse, Carole, ont repris les rênes du domaine en 2015. Tous deux sont nologues de formation. Ces jeunes vignerons bénéficient des acquis transmis par leurs prédécesseurs, mais ils nhésitent pas à multiplier les tests et les innovations, à la vigne et au chai, pour anticiper les défis de demain : préserver la vie et la qualité du sol (notamment via limplantation dengrais verts et lépandage de compost), lutter contre le gel (utilisation de bougies de cire, avec une réflexion autour dun investissement dans des fils chauffants ou dans de petites éoliennes auto-génératrices, et de la réduction des surfaces cultivées de 12 à 10 ha pour mieux les protéger), tester de nouveaux porte-greffes (Paulsen, 333-EM, 140-RU, RSB 1, fercal et 5C), essayer de nouveaux contenants pour la vinification, réaliser un élevage long des bourgognes et des chablis, diminuer la vente en vrac au profit du développement de la vente aux restaurateurs et aux cavistes
Parcours de vignerons : Vignobles Mourat : Aurélien Richard et Aurélien Bourdin : Du matériel de pointe pour une conversion réussie
Louise JEAN, AuteurAu sein de lappellation Fiefs Vendéens, le domaine des vignobles Mourat, avec ses 160 ha, représente un tiers de lappellation. Créé en 1976 par Jean Mourat, il comptabilise maintenant quatre chais. Il sest aussi diversifié en accueillant des séminaires et des mariages, et en proposant un parcours pour visiter les vignes. Aurélien Bourdin, responsable des vignobles, explique que la conversion du domaine a débuté en 2007 et quelle sest étalée sur une dizaine dannées. Le passage en bio ne sest pas effectué sans heurts, notamment avec une pression en mildiou assez conséquente. Actuellement, cest le gel et les attaques dinsectes qui inquiètent les viticulteurs. Pour y faire face, ils s'efforcent d'avoir des vignes en bonne santé et une grande réactivité au niveau des traitements (le domaine a investi dans du matériel performant pour être capable de traiter les 160 ha en 2 jours, voire en 1,5 jour). Pour renforcer la santé de la vigne, cette dernière reçoit des biostimulants, des engrais organiques, des engrais foliaires, des oligo-éléments et des préparations biodynamiques. Au chai, les blancs, rosés, rouges et pétillants bénéficient dinstallations de pointe. Ces dernières sont présentées par Aurélien Richard, le maître de chai.
Pas de résidus provenant des engrais liquides en bio
Clara DE NADAILLAC, AuteurDes résidus d'acide phosphonique sont parfois retrouvés dans des vins bio. Cette molécule rémanente est notamment présente dans certains engrais liquides utilisables en AB (obtenus à partir de marcs et de lies de vinification). Une étude, réalisée sur trois ans par plusieurs acteurs en Occitanie, visait à déterminer si ces résidus étaient liés à l'usage de tels engrais. Elle a pu démontrer qu'il n'en était rien.
Phytothérapie : Accompagner la sortie d'hiver
Justine VICHARD, AuteurBien que la végétation soit alors "au repos", la période hivernale n'en est pas moins importante dans la gestion des vignes. En sortie d'hiver, il convient d'agir, en premier lieu, sur le sol, et notamment sur les micro-organismes qu'il contient. Pour que ces derniers jouent pleinement leurs rôles, des solutions riches en vitamines, tanins, oligo-éléments et donc en micro-organismes, peuvent être apportées : thé de compost, litière fermentée, extrait fermenté de plantes. Au moment du débourrement, c'est la photosynthèse qu'il faudra faciliter. L'ortie est une plante-clé, en apportant notamment des nutriments nécessaires à la photosynthèse. Enfin, pour mieux faire face aux gels tardifs, la valériane peut être une alliée, en complément des solutions mécaniques de plus en plus indispensables. Elle crée un voile de chaleur sur les plantes et a une action déstressante pour celles-ci.
Phytothérapie : Accompagner la sortie dhiver des vignes
Justine VICHARD, AuteurLentrée et la sortie de lhiver sont des moments-clés pour aider un sol à se restructurer. Lautomne est le moment pour lapplication des amendements, pour la mise en place des couverts végétaux et pour le décompactage. La sortie dhiver est la période pour relancer lactivité microbienne du sol, en amenant, par exemple, du thé de compost, des litières fermentées et des extraits fermentés de plantes (ou purins de plantes). La consoude permet notamment de rééquilibrer le pH/redox des sols, de booster lactivité microbienne et de favoriser lenracinement. Il est également possible daccompagner la croissance de la vigne au printemps. La première aide à apporter à une vigne, lors du débourrement, est de faciliter, voire dintensifier, la photosynthèse. Lortie permet dy parvenir. Cest lune des plantes-clés dans la nutrition et la croissance végétale. Elle contient toutes les ressources nécessaires à la photosynthèse, notamment pour la création et le bon fonctionnement de la chlorophylle (fer, manganèse et magnésium). Lortie fournit aussi quasiment tous les nutriments nécessaires au développement foliaire et crée des ponts entre la nutrition et lélimination des déchets. Autre plante-clé au printemps : la valériane. Elle aide à lutter contre les froids tardifs et les gelées. Elle est connue pour créer un léger voile de chaleur, ce qui atténue les différences de température, et a un effet déstressant sur les plantes.
Plants de vigne bio : Expérimenter pour lever les blocages
Frédérique ROSE, AuteurEn 2036, les vignerons bio seront obligés de planter des plants de vigne biologiques, et ce, sans dérogation possible. La filière se mobilise pour lever les principaux freins à la production de plants bio, à savoir la lutte contre le mildiou sur les jeunes plants et la lutte contre la flavescence dorée sur les vignes mères de porte-greffes. Cet article évoque plusieurs pistes de recherche pour lever ces deux freins. Il questionne également dautres points, dont la localisation et le besoin de terres bio des pépinières biologiques. Il faudra, en effet, que les parcelles soient certifiées bio et respectent un certain délai de retour (rotation des cultures). La mixité bio/non bio est envisageable, mais lInao préfère éviter lalternance de systèmes biologique et conventionnel sur une même parcelle. Pour répondre à cette problématique de localisation et de mixité, il est aussi envisageable de faire évoluer le métier de « pépiniériste » en « spécialiste du surgreffage ». Les pépiniéristes pourraient, par exemple, livrer des plants de porte-greffes aux vignerons qui les installeraient dans leurs parcelles. Les pépiniéristes enverraient ensuite leurs équipes pour greffer ces plants directement sur place. Cet article est aussi accompagné dun encart sur le projet Casdar Pepvitibio (2022-2025), qui est dédié à la production de plants de vigne bio. Les membres du projet travaillent sur : la lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée sur les vignes mères de porte-greffes ; les différentes possibilités de gestion du mildiou ; lamélioration de la pulvérisation en pépinière ; lutilisation de paraffine (pour le greffage) ; la prévention des problèmes racinaires des porte-greffes ; le désherbage mécanique des plants.
Le point avec Certipaq Bio : Quelques points sur la nouvelle réglementation
Gwénaël LEREBOURS, AuteurLe nouveau règlement européen bio, en vigueur depuis le 1er janvier 2022, comporte des modifications pour la viticulture. Cet article revient sur deux dentre elles : les bonnes pratiques agronomiques et les dérogations exceptionnelles concernant le recours aux sulfites. Concernant les bonnes pratiques agronomiques, la fertilité et lactivité biologique du sol doivent être préservées ou augmentées avec des engrais verts, des légumineuses, la diversité végétale et lépandage de matières organiques (de préférence compostées). Il est nécessaire de mettre en uvre toutes ces bonnes pratiques avant de recourir à des fertilisants. Les dérogations exceptionnelles concernant le recours aux sulfites demeurent possibles si les pouvoirs publics reconnaissent un état de catastrophe naturelle sur une zone géographique donnée, ou pour un opérateur particulier (ex : fortes pluies lors des vendanges, ce qui dégrade létat sanitaire du raisin). Un encart est également réservé aux produits de nettoyage et de désinfection utilisables en viticulture et en vinification biologiques.
Pontet-Canet fait rimer biodynamie et autonomie
Clara DE NADAILLAC, AuteurEn Gironde, le château Pontet-Canet, classé grand cru, est passé en biodynamie en 2004. Il recherche ainsi la qualité et lexpression la plus fidèle de son terroir. Il a également pour but dêtre 100 % autonome, ce qui passe par différents moyens : compost, tisanes, préparations biodynamiques, traction animale, nourriture pour les chevaux Un maximum dintrants sont produits sur place. De nombreux outils sont également autoconstruits sur la propriété et aucun investissement dans du matériel nest effectué tant que le matériel utilisé donne satisfaction (par exemple, le pressoir pneumatique a une bonne trentaine dannées). Le chai se veut également le moins énergivore possible. Il nest dailleurs pas muni de prises électriques. La thermorégulation des cuves seffectue grâce à la géothermie.
Production et marché toujours au vert
VITISBIO, AuteurDans un contexte national difficile, où la consommation bio (hors restauration) a diminué de 1,34 % en 2021 par rapport à 2020, la viticulture bio continue son essor. Cest lune des seules productions dont les ventes continuent à augmenter (+ 9 % en 2021 vs 2020). Les Français ont ainsi dépensé 1,2 milliard deuros pour du vin bio. La vente directe reste le circuit de commercialisation majoritaire (elle représente 560 millions deuros). Les surfaces viticoles conduites en bio sélèvent à 159 868 ha en 2021, ce qui représente plus de 20 % du vignoble français et une croissance de 16 % par rapport à 2020. Plus de 1 510 producteurs ont rejoint les rangs de la bio en 2021. Les surfaces en C1 (première année de conversion) atteignent 25 776 ha. Les départements avec le plus de surfaces viticoles bio restent les mêmes : Gironde, Gard, Hérault, Vaucluse, Aude
Prophylaxie au vignoble : Comment optimiser la protection du vignoble ? ; Vignoble de Corrèze : De limportance de la prophylaxie
Etienne LAVEAU, Auteur ; Marion POMPIER, AuteurEn années pluvieuses, la protection cuprique ne suffit pas généralement pour maîtriser le mildiou. C'est pourquoi il est important de mettre en place des mesures prophylactiques. La prophylaxie regroupe lensemble des moyens mis en uvre pour empêcher lapparition, laggravation ou lextension des maladies. En viticulture, certaines mesures vont avoir des effets à long et moyen termes, comme la configuration des parcelles, le choix du cépage et du porte-greffe, la fertilisation, la taille de la vigne et lentretien des sols Dautres mesures ont des effets à court terme, voire immédiats, comme le levage, le rognage, leffeuillage ou encore la tonte des inter-rangs. Ces différentes mesures nont toutefois pas toutes le même impact et il est donc important de savoir les prioriser. Les levages ne peuvent souffrir daucun retard, car les rameaux qui traînent au sol peuvent être plus facilement contaminés, puis transmettre la maladie aux autres ceps. Les épamprages peuvent, en revanche, prendre un peu de retard, du moment que les pampres ne sont pas contaminés. La gestion des adventices est importante, mais elle ne doit pas prendre le pas sur les traitements ou les levages. En Corrèze, région où la viticulture se professionnalise, les viticulteurs bio portent une attention particulière à la prophylaxie. Cette dernière est illustrée à travers plusieurs exemples, allant des choix réalisés lors de limplantation des parcelles aux travaux mis en uvre pour maîtriser le développement des maladies et des ravageurs.
Protection physique contre ravageurs, maladies : Imaginer des systèmes en rupture ?
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, de nombreuses méthodes de lutte physique sont en cours de développement pour lutter contre les ravageurs. Elles représentent de véritables alternatives aux traitements phytosanitaires. Quelle est leur efficacité ? Quelle adaptabilité possible et pour quels vignobles ? Cet article répond à ces questions pour trois nouvelles technologies : des bâches (Viti-Tunnel), des flashs UVC et un aspirateur à cicadelles. Le dispositif Viti-Tunnel est développé par la société Mo.Del. Dès que le capteur du dispositif détecte de la pluie, des bras déploient des bâches en polyane au-dessus du rang de vigne afin de former un toit. Leau de pluie sécoule entre chaque bâche, au niveau de linter-rang. Les bâches se réenroulent lorsque le capteur ne détecte plus de gouttes durant quatre minutes. Ce dispositif, encore en cours de développement, est testé, depuis 2019, sur dix propriétés girondines. La protection contre le mildiou obtenue avec Viti-Tunnel (sans autre traitement) est, pour linstant, identique, voire meilleure, que celle obtenue avec les interventions phytosanitaires des vignerons. Ce système permettrait également de lutter contre le gel, voire contre la grêle. Le travail du sol reste possible malgré ce dispositif, mais il demande quelques adaptations. Le coût serait de 15 à 20 le mètre linéaire. UV Boosting propose une technologie reposant sur des panneaux envoyant des flashs UVC pour stimuler les défenses des plantes. Le projet Casdar Oidiuv a permis de tester les effets de ce traitement sur loïdium. 25 autres sites ont testé ses effets contre le mildiou. Des essais ont aussi été menés en Suisse. Certains résultats sont bons, dautres sont plus mitigés. Pour finir, le projet Vacuum Bug a testé laspirateur à cicadelles de la flavescence dorée. Les résultats sont en cours de traitement.
Les roches volcaniques font éruption dans les vignes
Xavier DELBECQUE, AuteurCertaines roches volcaniques (basalte, pouzzolane, zéolite ) sont de plus en plus plébiscitées par les viticulteurs. Elles sont utilisées pour restructurer les sols et pour leur pouvoir de rétention. Elles sont, en effet, souvent poreuses et ont, ainsi, tendance à retenir leau. Elles sont également chargées en éléments minéraux (magnésie, potasse, fer ). Les roches volcaniques sont épandues seules ou en mélange avec du compost. Paul Jardin, de la société Biovitis, remarque que lemploi du basalte sest développé avec la montée en puissance des problèmes de sécheresse. Toutefois, ces roches sont adaptées à des sols argileux (pas aux sols sableux) et elles sont inutiles sur des sols bien structurés. Il est donc nécessaire deffectuer un diagnostic avant damender ses sols avec des roches volcaniques. Le point fort de ces minéraux réside dans leur prix et dans le fait quils reposent sur une filière française. Les recherches sur les effets de ces roches minérales sont plus avancées en Italie. Le projet Zeowine a notamment montré que le mélange zéolite compost a un effet positif sur le stress hydrique. Il permettrait aussi de protéger les végétaux en déshydratant les pathogènes fongiques.