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Les transitions agroécologiques en France : Enjeux, conditions et modalités du changement
Christel BOSC, Auteur ; Mehdi ARRIGNON, Auteur ; Claire LAMINE, Auteur ; ET AL., Auteur | CLERMONT-FERRAND (Maison des Sciences de l'Homme, 4 Rue Ledru, 63 001, FRANCE) : PRESSES UNIVERSITAIRES BLAISE PASCAL | 2020Alors que les appels médiatiques, politiques et sociaux en faveur d'une transition écologique se font de plus en plus nombreux à léchelle mondiale, quelle analyse et quel regard peut-on porter sur la « transition agroécologique » menée en France ? Le « plan agroécologique pour la France » et les nouvelles politiques agricoles initiées depuis 2012 seraient-ils parvenus, huit ans après, à réconcilier enfin agriculture et environnement ? Cet ouvrage propose un tour dhorizon des acceptions encore plurielles de lagroécologie et des évolutions en cours au sein des politiques publiques à léchelle locale, nationale mais aussi européenne. Il renseigne également sur les logiques sociales dappropriation ou de rejet du mot « agroécologie », qui demeure encore perçu par certains agriculteurs comme une violence symbolique, un énième élément de langage technocratique ou politique qui contredit les modèles de développement agricole jusqualors promus et valorisés. Face à certaines inerties, des changements de pratiques sopèrent pourtant « silencieusement » et des innovations agroécologiques, à léchelle individuelle ou collective, contribuent à infléchir métiers, identités et savoir-faire. Au-delà des enjeux strictement agricoles, les transitions amorcées ouvrent-elles une opportunité inédite de repenser socialement et politiquement les logiques de production et dexploitation des écosystèmes à laune des questions de santé publique et de justice sociale ?
Vers des agroécosystèmes fruitiers et légumiers durables : Approche systèmes au CTIFL
Cathy ECKERT, AuteurLapproche systémique est bien présente au CTIFL. Cette compétence a été acquise depuis une dizaine dannées, notamment au sein des axes agroécologie et systèmes de production. Cet article montre comment cette approche est intégrée au sein de la filière fruits et légumes. Il dresse un état des lieux des compétences et partenariats acquis, des besoins, et des éléments à prospecter pour contribuer à accélérer le changement de pratiques chez les producteurs. Cet état des lieux met en valeur plusieurs avantages de lapproche système : elle crée des synergies collaboratives et des partenariats, elle aborde des questions complexes, elle sollicite de nouvelles compétences L'article souligne aussi limportance de développer des outils dévaluation des performances multiples des systèmes de cultures, de renforcer les complémentarités entre les expérimentations systèmes et analytiques, de transférer les résultats de ces expérimentations vers tous les professionnels de la filière afin de favoriser les changements.
Allowing for the Projective Dimension of Agency in Analysing Alternative Food Networks
Ronan LE VELLY, AuteurPour Ronan Le Velly, les réseaux alimentaires alternatifs, comme par exemple le commerce équitable, les circuits courts, lagriculture biologique, etc., se caractérisent par la promesse dune différence, par rapport au système conventionnel. Or, le terme « alternatifs » peut poser question, ces réseaux étant rarement complètement indépendants des réseaux alimentaires conventionnels. Lauteur plaide pour lutilisation de la notion de « projet » dans les analyses des réseaux alternatifs, ce qui permettrait didentifier les règles spécifiquement établies et mises en uvre pour réaliser cette « différence ». Il postule que la prise en compte du projet revient à reconnaître les capacités des êtres humains à imaginer et construire de nouveaux collectifs comme ceux qui sont étudiés dans le cadre de la recherche sur les réseaux alimentaires de proximité. En se basant notamment sur deux exemples de commerce équitable, Ronan Le Velly cherche à comprendre comment, à partir dun concept large, voire « flou », se met en place un secteur économique avec ses propres règles.
La biodiversité fonctionnelle en vidéo
Au sein dune série consacrée à la lutte biologique, lunité INRA dAntibes « Recherche et Développement en Lutte Biologique » a réalisé un film dédié à lun des principaux auxiliaires utilisés pour réguler les ravageurs (aleurodes, acariens, pucerons, mineuse de la tomate), Macrolophus pygmaeus. Ce film présente notamment les travaux du GRAB (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique) sur lintérêt de bandes fleuries de souci afin de maintenir les populations de Macrolophus dans les abris et doptimiser les services rendus (projet Ecophyto Macroplus).
Conscience des animaux : Quels consensus scientifiques ?
Sylvie BERTHIER, AuteurDans cette interview, Pierre le Neindre, scientifique spécialiste du comportement animal, revient sur une étude collective quil a coordonnée, basée sur lanalyse de la littérature scientifique et réalisée suite à une demande faite, en 2015, par lAutorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Cette dernière sollicitait lINRA sur la question de la conscience des ftus, vu le nombre de vaches ou de brebis gravides abattues. Étant donné le très faible nombre de données scientifiques sur la souffrance in utéro, le groupe dexperts réuni pour ce travail sest axé sur la question de « quest-ce que la conscience des animaux après la naissance ». Trois mille publications scientifiques ont été triées, 1000 lues et une synthèse finale, citant 650 dentre elles, a été produite et diffusée. Dans ce cadre, la conscience animale a été définie en sappuyant sur un phénomène biologique, la réflexivité de lanimal sur lui-même : « on dit dun animal quil a une conscience quand il développe une représentation de lui-même et des autres dans son univers et dans le temps, et quil a une connaissance de ses connaissances ». Lanalyse sest centrée sur des vertébrés comme les poussins, les cochons, les rats, les moutons ou les corvidés. Létude a montré que, pour toutes ces espèces, il existait des manifestations de conscience telle que définie ci-dessus. A travers des exemples, larticle aborde des notions comme les stratégies de « manipulation », lempathie ou encore la mémoire chez les animaux. Cette étude a été présentée à lEfsa et aux 27 membres européens. Reste maintenant la question de savoir comment la société sempare de ces résultats et les traduit dans les pratiques dabattage ou délevage, par exemple.
Ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou : 20 ans de recherches en bio ; C. Huet, président de la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou : "Éviter l'improductivité"
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou a fêté ses 20 ans. Depuis sa création, elle conduit des travaux de recherche en élevage naisseur-engraisseur de bovins de race limousine en AB. Les recherches menées s'inscrivent dans quelques grands principes : l'expérimentation doit être conduite dans un contexte viable, vivable, et transposable chez des éleveurs et saxer sur lautonomie, la sécurité et lefficiente alimentaire. Ainsi, de nombreux travaux ont été ou sont encore orientés sur les ressources fourragères (prairies à flore variée, associations céréales/protéagineux, par exemple), la conduite du troupeau, la finition des mâles et des femelles, les régimes alimentaires selon les périodes de vêlage , avec, à chaque fois, une part maximale donnée au pâturage. Aujourdhui, cette ferme expérimentale sengage dans de nouveaux axes de travail avec pour objectifs dabaisser les âges de vêlage de 30 à 24 mois, daccroître le taux de finition des animaux et de les valoriser tous en AB, daugmenter la part de lherbe dans les rations, de diminuer lâge à labattage tout en produisant des viandes de qualité. Dans ce cadre, le choix a été fait dintroduire un taureau Angus dans le troupeau, en lien avec le caractère de précocité de cette race. Christian Huet, président de la ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou, et éleveur laitier en bio depuis 1995, souligne dans une interview que tout ce qui se fait dans cette ferme est reproductible chez les éleveurs. Lui-même sest notamment inspiré des résultats des études menées sur les prairies à flore variée semées sous couvert dassociations céréales-protéagineux.
Humains et animaux dans les agricultures alternatives : La domination en question
Denise VAN DAM, Auteur ; Jean NIZET, Auteur ; Michel STREITH, Auteur | DIJON CEDEX (26 Boulevard Docteur Petitjean, BP 87999, 21 079, FRANCE) : EDUCAGRI ÉDITIONS | 2019Depuis quelques années, la question des relations entre les humains et les animaux de divers statuts (animaux de rente, de compagnie, nuisibles) suscite de nombreux débats sociétaux portés par des groupes influents, des individus passionnés ou encore des scientifiques engagés. Louvrage apporte un éclairage original sur ces débats en analysant, à partir de différents points de vue disciplinaires (anthropologie, géographie, histoire, sociologie, etc.), des expériences mises en place dans le cadre dagricultures alternatives : des élevages bovins où les relations avec les animaux se trouvent transformées du fait de lintroduction de médecines douces ; un viticulteur qui utilise la flore (des haies, des arbres) et la faune (en introduisant des moutons dans ses vignes) pour assurer le devenir de son exploitation ; des éleveurs de moutons qui parviennent à revaloriser la laine comme co-produit, à côté de la viande et du lait ; lusage de techniques douces pour réguler les animaux nuisibles, comme les campagnols : piégeage sélectif, aménagement des espaces, etc. Ces expériences constituent autant de manières de sortir de la dichotomie entre la domination violente de lhomme sur lanimal, telle quelle est pratiquée dans la production animale industrielle, et labandon de toute forme délevage tel quil est promu par le véganisme. Cest donc bien à lanalyse des dominations douces que sattachent les textes proposés.
Improving organic crop cultivation
Ulrich KOPKE, Auteur ; H. SPIEß, Auteur ; B. SCHEMHE, Auteur ; ET AL., Auteur | CAMBRIDGE (82 High Street, Sawston, CB22 3HJ, UNITED KINGDOM) : BURLEIGH DODDS SCIENCE PUBLISHING LIMITED | Burleigh Dodds Series in Agricultural Science | 2019Les ventes mondiales de produits biologiques ont considérablement augmenté ces dernières années. Malgré cette augmentation, l'agriculture biologique ne représente quun faible pourcentage de la production agricole mondiale et ses rendements restent inférieurs à ceux obtenus avec des méthodes conventionnelles. Pour développer de manière significative les cultures biologiques, de nombreux défis doivent être relevés. Cet ouvrage synthétise les résultats des dernières recherches et avancées effectuées dans ce domaine. Il se divise en quatre parties. La première passe en revue les aspects techniques liés aux cultures biologiques. Elle sattache à décrire la sélection variétale et la production de semences, les techniques culturales (couverts végétaux, travail du sol, rotation des cultures ), la fertilisation des sols (apport dengrais et damendements) ou encore la gestion de leau. La deuxième partie est consacrée à la protection des cultures : elle sintéresse à la gestion intégrée des ravageurs, au contrôle des adventices, ainsi quaux produits phytosanitaires utilisables en agriculture biologique. La troisième partie répertorie différentes techniques permettant de diminuer l'impact environnemental de l'agriculture biologique. Enfin, la dernière partie aborde le développement des cultures biologiques dans les pays en développement (Afrique, Asie, Amérique Latine).
INRA de Mirecourt : la ferme expérimentale se réinvente
Elodie MATTER, AuteurSur la Ferme expérimentale de lINRA de Mirecourt, des expérimentations dites « systèmes », cest-à-dire des expériences à l'échelle dune exploitation, sont conduites. Cette ferme, qui compte 240 ha, a connu de fortes évolutions depuis 2004. Ainsi, de cette date jusqu'en 2015, elle a accueilli deux systèmes bovins lait conduits en parallèle, en AB, afin de les comparer : un système herbager (80 ha de prairies permanentes pour 40 vaches, sans concentré) et un système en polyculture-élevage (55 ha de prairies permanentes et 105 ha en rotation culturale ; consommation de concentrés auto-produits et vente du surplus de céréales). Cette étude a montré que le système herbager, même sil est moins productif, est plus intéressant au niveau économique et plus stable face aux aléas climatiques. Depuis 2016, une nouvelle expérimentation a été lancée, toujours en AB, avec la mise en place, sur les 240 ha, dun système unique mais diversifié, dans le but dapporter des réponses en termes de transmissibilité, de systèmes à forte valeur ajoutée ou encore de production daliments pour les hommes en lien avec les besoins du territoire. Ainsi, la ferme accueille un atelier vaches laitières, herbager et en monotraite, un atelier ovins viande, des cultures pour lalimentation humaine (céréales, orge de brasserie, protéagineux, oléagineux, légumes de conservation) conduites en association (donc avec tri après récolte), et un atelier porcs engraisseurs pour valoriser les déchets (des cultures ou le petit lait). Encore aujourdhui, cette ferme expérimentale évolue avec le choix de réintroduire larbre dans lexploitation. Cette démarche montre lintérêt des systèmes avec peu dintrants, préservant la biodiversité, et leurs capacités à avoir une rentabilité économique très élevée, porteuse demplois. Un point majeur : la méthode de réflexion mobilisée dans cette étude, au-delà des résultats obtenus, est mobilisable partout.
La permaculture ou l'art de réhabiter
La permaculture est un mouvement écologiste qui a connu une remarquable croissance transnationale, à partir des années 1980. Ce mouvement témoigne dune forme dactivisme environnemental dont les sciences sociales ont du mal à saisir loriginalité. On en comprend dautant mieux lintérêt que la transition écologique est aussi un défi, celui délaborer un imaginaire politique pour une société écologique ouverte. Cet ouvrage retrace lhistoire du mouvement de la permaculture et de sa diffusion planétaire, ainsi que les principales influences intellectuelles ayant contribué à lélaboration de sa proposition culturelle et politique. Celle-ci pourrait se définir comme « lart de réhabiter » ou comment concevoir, de manière écologiquement et socialement durable, la réponse aux besoins fondamentaux des êtres humains. À partir des résultats dune enquête menée en Italie, lauteure discute des apports de la permaculture à leffort collectif pour imaginer des articulations entre les interdépendances écologiques dans un milieu, la lutte contre les inégalités et les aspirations à lémancipation.
Recherche de l'Inra : Accompagner le changement d'échelle
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDans un contexte d'extension de l'agriculture biologique, notamment en France, avec des surfaces qui ont plus que triplé en dix ans, l'Inra et ses partenaires ont fait le choix de renforcer leurs efforts de recherche sur ce mode de production. Ainsi, un métaprogramme dédié à la bio et une unité mixte technologique UMT-Si bio, en lien avec l'Itab, ont vu le jour en 2019. Les questions de recherche que pose ce changement d'échelle de l'AB sont nombreuses. Certaines d'entre elles ont été abordées lors du Salon de l'agriculture 2019, dans le cadre d'une conférence. Elles portent notamment sur le bouclage des cycles biogéochimiques. En effet, la philosophie de la bio vise à s'appuyer sur les processus écologiques, et il faudra à l'avenir veiller à assurer des coûts de production acceptables pour les producteurs malgré une moindre disponibilité et des coûts potentiellement plus élevés des effluents (demande croissante). L'usage des terres cultivées pourrait lui aussi être profondément modifié, et entrer en conflit avec une productivité qui risque fort d'être amoindrie. Des pistes ont d'ores et déjà été évoquées par l'Inra. Cinq leviers majeurs ont notamment été identifiés pour permettre un développement de la bio qui assurerait la couverture de nos besoins alimentaires : limiter les pertes et gaspillages, réduire les autres utilisations de terres agricoles, augmenter les surfaces cultivées, adapter les régimes alimentaires et augmenter la productivité.
Renforcer les liens entre élevage et paysage au service du bien-être de la société. Éléments de réflexion et premières pistes pour laction
Yves MICHELIN, AuteurDans FOURRAGES (N° 239 - Les bénéfices variés de l'élevage à l'herbe (II) Septembre 2019) / p. 253-264 (12)Aujourd'hui lélevage est souvent évoqué à travers ses impacts négatifs sur lenvironnement, la santé et sa mauvaise prise en compte de la question du bien-être animal ; on lui reproche également de négliger les liens qui existent avec les territoires de production et les paysages. Pourtant, une meilleure compréhension de ces relations pourrait contribuer à améliorer la perception de cette activité et aider à résoudre la grave crise systémique que traverse lélevage. A partir de la description de quelques exemples contrastés et dune revue partielle de littérature, ce texte propose une première base de réflexion méthodologique fondée sur une analyse systémique des interactions entre élevage, paysage et qualité de vie qui intègre les dimensions économiques, sociales, politiques aux échelles emboîtées de la ferme, des paysages locaux et des territoires globaux. Il identifie également des verrous et des leviers, et propose dutiliser le paysage comme un des moyens de reconnecter lélevage avec la société pour améliorer sa durabilité dans toutes ses composantes.
Le revers de notre assiette : Changer d'alimentation pour préserver notre santé et notre environnement
Quelle est lempreinte de notre alimentation sur lenvironnement ? Quelles conséquences sur notre santé ? Lagriculture biologique va-t-elle affamer le monde ou au contraire sauver notre biodiversité ? Pourquoi est-il urgent de changer dassiette ? Combien de surface pour se nourrir ? Cette brochure éclaire et met en perspective les travaux les plus récents sur l'impact de notre alimentation sur l'agriculture, le climat, l'environnement et la santé, notamment ceux du projet de recherche BioNutriNet. Les résultats de ces travaux complètent le volet alimentation du scénario prospectif de transition agricole et alimentaire Afterres2050 élaboré par Solagro. La brochure intègre également les résultats les plus récents sur l'empreinte "énergie et gaz à effet de serre" du système alimentaire français dans sa globalité. Ces travaux confortent de nombreuses études et scénarios sur la non soutenabilité des régimes trop carnés, trop riches en protéines animales et selon lesquels le régime alimentaire des consommateurs de bio permet de préserver les ressources naturelles et le climat. Ainsi, lalimentation constitue un puissant levier de transition à la portée de tous.
Survey on Public Opinion in Europe regarding contentious inputs - a report
Gunnar VITTERSØ, Auteur ; Hanne TORJUSEN, Auteur ; Christian Bernhard Holth THORJUSSEN, Auteur ; ET AL., Auteur | COVENTRY (Priory Street, CV1 5FB, UNITED KINGDOM) : UNIVERSITY OF COVENTRY | 2019Le projet européen Organic-PLUS (2018-2022) a pour objectif de trouver des alternatives aux intrants controversés en AB (ex : cuivre, antibiotiques...). Ce rapport fournit les résultats d'une enquête en ligne, réalisée auprès de consommateurs de sept pays européens (Allemagne, Norvège, Royaume-Uni, Espagne, Pologne, Italie et France) visant à : 1 - mieux comprendre leurs perceptions et leurs attentes vis-à-vis des produits biologiques ; 2 - cerner leurs préoccupations concernant lutilisation dintrants controversés. L'analyse de l'enquête a permis de révéler des différences de consommation daliments biologiques entre les pays. Par exemple, les consommateurs italiens et français déclarent, dans une plus large mesure, manger fréquemment des aliments bio, alors quau contraire, un pourcentage élevé de consommateurs du Royaume-Uni déclarent ne jamais manger d'aliments bio. Concernant lapprovisionnement de ces consommateurs en produits bio, il se fait principalement dans les supermarchés non spécialisés en Norvège et au Royaume-Uni, tandis que des canaux de distribution alternatifs prévalent en Italie, en Espagne et en Pologne. La France et l'Allemagne se situent au milieu avec des canaux d'approvisionnement assez diversifiés. Quant aux attentes des consommateurs vis-à-vis des produits bio, un consensus assez fort a été décelé dans tous les pays sur l'importance de réduire l'utilisation d'antibiotiques et demballages plastiques. Dautres enjeux spécifiques à chaque pays ont également été identifiés. En particulier en France et en Italie, où la saisonnalité des produits et lapprovisionnement local ont été notés comme des enjeux très importants. Concernant les intrants controversés, les consommateurs italiens, polonais, français et espagnols ont souligné limportance de renforcer la réglementation liée à l'utilisation d'antibiotiques, de cuivre et de plastique. Ceci est moins ressorti au Royaume-Uni et en Norvège, mais ces pays avaient la plus forte proportion de « sans opinion » concernant ces questions.
Transformations sociétales et grandes tendances alimentaires
Alors que les réflexions prospectives sur les tendances alimentaires sont nombreuses et variées, rares sont les travaux de vulgarisation présentant les évolutions sociétales, plus larges, à lorigine de ces tendances. Le raisonnement est donc souvent incomplet : les changements des conduites alimentaires sont assez bien anticipés et décrits, mais sans être vraiment expliqués, ni référés à des mutations de la société permettant den saisir lorigine, lampleur et le sens. Lobjectif de ce Document de travail n° 13 du CEP (Centre dÉtudes et de Prospective) est daider à combler ce manque, en analysant six grands moteurs sociétaux qui rendent compte de certaines des transformations du système alimentaire. Ces moteurs sont présentés sous la forme de fiches proposant en quelques pages une synthèse des principales connaissances disponibles. Sont tour à tour abordés : lindividualisation croissante des rapports humains, la segmentation communautaire et réticulaire du système social, les nouveaux rapports au temps et laccélération des rythmes de vie, la féminisation de la société, la sensibilité grandissante aux questions de santé et de bien-être, et enfin laffirmation de nouvelles représentations de la nature.