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RS TRO : Recherche et Système Spécifique Agriculture Tropicale |
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« Une autre forme dagriculture bio »
Theresa REBHOLZ, AuteurLe FiBL mène, depuis 2007, le programme SysCom, au Kenya, en Inde et en Bolivie. Ce programme vise à comparer des systèmes biologiques et conventionnels dans des régions tropicales et subtropicales, afin de savoir si la bio peut être un mode de production résilient sous les tropiques. Les essais, menés depuis 15 ans, se concentrent sur des cultures importantes pour ces pays. Les résultats sont évalués en matière de rendement, de santé des plantes et de fertilité des sols. Ces essais sont réalisés en collaboration avec des organisations partenaires locales. Les résultats prouvent que lagriculture biologique fonctionne bien en région tropicale et subtropicale, et quil est important quelle repose sur une approche systémique. Par exemple, en Bolivie, des essais ont comparé des monocultures à des systèmes agroforestiers ; et la différence de résultats a été plus importante entre monoculture et agroforesterie, quentre agriculture bio et conventionnelle. Afin de transmettre ces enseignements aux agriculteurs locaux, des visites sont organisées sur les différents sites dexpérimentation. En Afrique, ces enseignements sont aussi diffusés via des « knowledge hubs ». En Bolivie, des partenaires locaux assurent la vulgarisation. Ce programme a remporté le Prix Shift, qui distingue des projets agroécologiques qui favorisent le développement durable et qui contribuent à la transformation des systèmes alimentaires.
Élevages au pâturage et développement durable des territoires méditerranéens et tropicaux : Connaissances récentes sur leurs atouts et faiblesses
Alexandre ICKOWICZ, Auteur ; Charles-Henri MOULIN, Auteur ; Claire AUBRON, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2022Les élevages familiaux de ruminants au pâturage, en territoires méditerranéens et tropicaux, contribuent directement à huit des dix-sept objectifs du développement durable (ODD) du programme des Nations Unies pour 2030. Ces élevages ont été longtemps en marge des efforts d'investissement en agriculture. Ils disposent, néanmoins, d'atouts indéniables pour répondre à ces ODD, en interaction avec d'autres formes d'élevage présentes dans les territoires. Cependant, ils font face aussi à un ensemble de contraintes qui remettent en question leur pérennité. La synthèse interdisciplinaire présentée ici vise à répondre à trois questions essentielles : Comment renforcer les capacités d'adaptation de ces élevages pour répondre aux changements climatiques, sociaux et économiques ? Comment améliorer leur efficience à différents niveaux d'organisation et aux plans social, économique et environnemental ? Enfin, comment ces élevages peuvent-ils contribuer aux processus d'innovation pour la transition agroécologique ? Cet ouvrage sappuie sur les recherches publiées récemment par l'UMR Selmet (Cirad-INRAE-Institut Agro) portant sur une diversité de sites dans le monde et dans un large partenariat international. Il s'adresse à la communauté enseignante et scientifique, aux étudiants, aux acteurs du secteur de l'élevage et des territoires, intervenant aux différentes échelles de décision dans ces territoires.
Fourrages : Numéro spécial travaux DOM-TOM
J.D. BARDE, Auteur ; N. MINATCHY, Auteur ; J-L. GOURDINE, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro spécial de la revue « Fourrages » traite de travaux menés dans les DOM-TOM en lien avec les fourrages et les prairies. Une première partie regroupe des travaux conduits aux Antilles et compte cinq articles : 1 - Les ressources fourragères des systèmes polyculture élevage intégrés de régions tropicales ; 2 - Quels enjeux pour les fourrages dans la gestion de la crise chlordécone aux Antilles françaises ? ; 3 - Elevages ovins et bovins viande en Martinique : suivis fourragers et zootechniques en fermes ; 4 - Effet de différentes formulations dengrais sur la production de fourrage ; 5 - La collection despèces fourragères au lycée agricole de Guadeloupe. Une deuxième partie est consacrée à des travaux menés sur lÎle de la Réunion : 1 - Le premier observatoire de la croissance de lherbe en Outre-Mer : présentation du dispositif de la Réunion et des premiers résultats ; 2 - Modélisation spatialisée des besoins, de la production, et des flux de fourrages en vue de la création dune filière « Fourrages » sur lîle de La Réunion ; 3 - La densité des couverts herbacés à lîle de La Réunion : Facteurs de variation et proposition dune grille saisonnière ; 4 - Adaptation de la méthode du bilan azoté au contexte des prairies réunionnaises, et contribution à lanalyse de la fourniture dazote des sols prairiaux à lîle de La Réunion. Une dernière partie est consacrée à la Guyane et à la Nouvelle-Calédonie à travers une appréciation des caractéristiques et de la qualité des prairies situées sur ces territoires.
Liste bibliographique sur lagriculture tropicale en Afrique
ABioDoc, le Centre national de ressources documentaires spécialisé en agriculture biologique, a identifié les références dont il disposait sur l'agriculture tropicale durable en Afrique et les a réunies dans cette liste bibliographique. Ces références ont été extraites de la Biobase, la seule base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique, qui réunit près de 42 000 références. Cette liste bibliographique sur l'agriculture tropicale durable en Afrique regroupe plus de 80 références bibliographiques sur diverses productions, techniques culturales et organisations de filières. Elles sont classées par thèmes : productions animales, productions végétales, agriculture et environnement, développement rural, organisation de lAB, filière Deux autres listes bibliographiques, sur des thèmes similaires, ont également été réalisées : une sur « Lagriculture en Afrique » (qui contient près de 190 références), et lautre sur « Lagriculture tropicale à travers le monde » (qui contient près de 140 références).
What is the contribution of organic agriculture to sustainable development? A synthesis of twelve years (20072019) of the "long-term farming systems comparisons in the tropics (SysCom)"
Gurbir S. BHULLAR, Auteur ; David BAUTZE, Auteur ; Noah ADAMTEY, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2021Le programme SysCom (Farming Systems Comparisons in the Tropics), piloté par le FiBL, vise à comparer différents systèmes de production - principalement l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle - dans trois pays tropicaux : le Kenya, l'Inde et la Bolivie. L'objectif est de répondre à la question "Quelle est la contribution de l'agriculture biologique au développement durable ?". Dans ce document, les résultats de 12 ans d'étude (2007-2019) sont rapportés pour plusieurs thématiques : la productivité des productions végétales (annuelles et pérennes), leur rentabilité, la fertilité et la qualité des sols, et d'autres aspects de la performance des systèmes (résidus de pesticides, teneurs en éléments nutritifs et antinutritionnels des produits agricoles, biodiversité, efficacité de l'utilisation des ressources, stockage du carbone et résilience du système).
L'agriculture biologique : controverses et enjeux globaux de développement en Afrique
Ludovic TEMPLE, Auteur ; Hubert DE BON, AuteurEn se basant sur différentes situations en Afrique subsaharienne, un tour des controverses et des enjeux du développement de la bio en Afrique est réalisé, notamment autour des questions de sécurité alimentaire durable. Les normes des pays industriels ne pouvant rendre compte de la diversité des réalités agricoles africaines, de nouvelles formes de certification émergent. Un besoin de nouveaux indicateurs intégrant les questions de sécurité nutritionnelle et sanitaire est mis en avant, ainsi que de recherche de nouvelles méthodes pour comparer les systèmes biologiques et conventionnels.
L'ananas bio et équitable du Bénin
Thierry JOLY, AuteurLananas pain de sucre est une culture traditionnelle au Bénin. Il représente un complément de trésorerie pour les exploitations familiales. Il est cultivé en association avec du maïs, du manioc ou des haricots, des cultures dont la production est souvent autoconsommée. Lananas est, quant à lui, vendu, soit sur des marché locaux ou, plus récemment, à lexportation. Lananas pain de sucre est en effet de plus en plus apprécié en Europe. Depuis le début des années 2010, le gouvernement béninois mise sur ce fruit pour diversifier ses exportations. La filière ananas repose principalement sur des exploitations familiales : 65 % des producteurs cultivent moins de 1 ha, et 30 % entre 1 et 5 ha. Le développement de la filière est encadré par le Réseau des producteurs dananas du Bénin (Répab), qui réunit 15 coopératives, 380 coopérateurs et 1 220 producteurs usagers. Le Répab mène des actions à long terme pour améliorer la compétence en gestion des agriculteurs et convertir les exploitations en bio. La production bio a ainsi augmenté depuis 2019 et dépasse les 9 000 tonnes. Il est maintenant nécessaire de diversifier les débouchés des ananas bio.
Le cocotier, l'arbre à tout faire
Laura DUPONCHEL, AuteurAux Philippines, au Sri Lanka, en Thaïlande ou en Inde (plus de 80 % des cocoteraies sont en Asie), le cocotier est souvent le seul patrimoine familial des producteurs. Le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) estime que 10 millions de petits planteurs cultivent 96 % des surfaces plantées en cocotiers, et l'immense majorité ne dispose en moyenne que d'un hectare. Il est utile de rappeler que le commerce équitable lié au cocotier fait sens dans ces pays producteurs, et que c'est par la bio qu'il s'est très tôt mis en place. En bio, les planteurs associent très souvent d'autres cultures dans leurs cocoteraies. D'un point de vue botanique, le cocotier, qui pousse en zone tropicale humide, n'est pas un arbre, mais une plante. Et dans cette plante, tout est bon, chacune de ses parties trouvant un usage au quotidien. Le tronc, également appelé stipe, sert à la construction de maisons et à la fabrication de meubles. La partie centrale, fibreuse, est consommée en salade (c'est le "cur de palmier"). Les palmes, qui peuvent atteindre 7 m, sont utilisées entières pour couvrir les toits, et leurs folioles peuvent aussi être tressées en paniers, chapeaux, etc. La sève du tronc, récoltée après incision des inflorescences, est un jus sucré qui peut être consommé frais ou transformé en sirop, en sucre ou encore en vin. La chair blanche du fruit se déguste telle quelle ou transformée et sert à fabriquer le lait et la crème de coco. Cependant, la noix de coco impressionne aussi par ses possibilités de transformation et d'utilisations autres qu'alimentaires (huile pour la cosmétique, isolant, charbon, carburant...).
Cultiver de la vanille dans les sous-bois guadeloupéens
Christophe LESCHIERA, AuteurEn février 2020, Trame a organisé un séminaire sur les paiements des services environnementaux. Dans le cadre de ce séminaire, Carla Barlagne, chercheuse en économie agricole et rurale au sein du département de recherche en sciences sociales, économiques et géographiques du James Hutton Institute (en Ecosse), a présenté le projet VALAB qui signifie « VALorisation écosystémique intégrée de lAgro-Biodiversité en forêt de Guadeloupe ». Ce projet a été lancé en 2017, est coordonné par lUnion Agricole des Producteurs de Vanille de Guadeloupe (SYAPROVAG) et a pour objectif dexaminer la méthodologie à mettre en uvre pour développer des pratiques agricoles, à petite échelle, dans le sous-bois forestier guadeloupéen, qui respectent léquilibre écologique.
Noix du Brésil
Bettina BALMER, AuteurRiche en lipides, notamment en acides gras insaturés, la noix du Brésil (ou noix d'Amazonie, ou encore châtaigne du Brésil) présente la particularité d'être riche en un micro-élément habituellement présent dans les viandes et les poissons : le sélénium. Elle est aussi une source de magnésium, de phosphore et de vitamines B1 et E. Le noyer du Brésil (Bertholletia excelsa) croît lentement à l'état sauvage dans les forêts tropicales d'Amazonie et peut atteindre 45 m de hauteur, jusqu'à 2 mètres de diamètre et vivre plusieurs centaines d'années. Il produit des noix seulement à partir de 10 ou 15 ans. L'exploitation de la noix du Brésil, bien que saisonnière et aléatoire, permet de soutenir l'économie des communautés impliquées et de préserver la forêt. Les noix, une fois tombées au sol, doivent être ramassées et sorties de la forêt. Cette opération nécessite du temps et de l'énergie parce qu'il faut monter des campements dans la forêt, repérer les arbres, les atteindre, collecter les noix, charrier les sacs à dos d'homme (jusqu'à 50 kg par sac) et les acheminer par voie fluviale jusqu'à des usines de transformation... C'est la Bolivie (3/4 de la production latino-américaine) qui approvisionne en grande partie nos marchés (suivie du Pérou, puis du Brésil). Une partie des volumes est en bio, et une filière de noix en coque de Bolivie a été certifiée Biopartenaire® en 2019.
Le boom de l'anacarde en Côte d'Ivoire : transition écologique et sociale des systèmes à base de coton et de cacao
François RUF, Auteur ; Siaka KONE, Auteur ; Boniface BEBO, AuteurLa Côte dIvoire est devenue le premier producteur mondial de noix de cajou, aussi appelées anacardes. Cet essor est en partie lié aux marchés : stagnation des prix du coton et du cacao et hausse du prix de lanacarde sur deux périodes. Pour mieux comprendre les déterminants de cette évolution, une étude sest intéressée à 6 zones de Côte dIvoire, entre 2016 et 2017. Elle montre que lanacardier, arbre robuste et résistant aux sécheresses, est privilégié par les planteurs car il évite, pour linstant, tout recours aux intrants chimiques et au crédit, contrairement au coton ou au cacao. Il devient un outil de transition écologique et sociale. De plus, en zone cacaoyère, lanacardier est utilisé en agroforesterie, réduisant la mortalité des jeunes plants de cacao.
Comportement de quelques populations oasiennes de luzerne pérenne (Medicago sativa L.) dans une zone hyper-aride du sud de lAlgérie
A. CHABOUNI, Auteur ; R. ISSOLAH, Auteur ; E. BENABDELKADER, Auteur ; ET AL., AuteurMedicago sativa présente un grand intérêt dans les systèmes agricoles oasiens. Cependant, la préservation de ce patrimoine local nécessite une connaissance approfondie de ses caractéristiques, mises en relief à travers lanalyse de la variabilité phénologique et biométrique de quelques populations locales en zone hyper-aride dAlgérie. Létude a été menée dans le sud-ouest algérien (région dAdrar) sur trois populations locales de luzerne pérenne (Medicago sativa L.) qui diffèrent par leur provenance : Temacine (Touggourt), El Menea (Ghardaïa) et Tamentit (Adrar). Létude sur lexpression de 27 caractères (morphologiques et biométriques) montre une très forte corrélation entre les variables, plus particulièrement entre le nombre de gousses par plante (NGPL), le nombre de graines par plante (NgPL) et le nombre de fleurs par plante (FPL). Globalement, les résultats indiquent lexistence dune variabilité entre les populations qui se distinguent notamment pour les caractères liés à la floraison et aux gousses. La population El Menea laisse apparaître une meilleure performance grâce à sa précocité et sa capacité à fournir un haut rendement en graines.
Participatory evaluation of groundnut planting methods for pre-harvest aflatoxin management in Eastern Province of Zambia
Mweshi MUKANGA, Auteur ; Limbikani MATUMBA, Auteur ; Beatrice MAKWENDA, Auteur ; ET AL., AuteurLa contamination par les aflatoxines est un défi majeur pour les petits producteurs darachides en Afrique Australe. Dautant plus que les normes réglementaires des marchés internationaux sont très strictes en la matière. En Zambie, entre 2016 et 2017, des expériences participatives ont été menées avec des paysans, utilisant peu dintrants, de deux régions différentes, et avec la station de recherche du Mont Makulu. L'objectif était d'évaluer lefficacité de plusieurs méthodes de plantation darachides afin de limiter le risque daflatoxines. Parmi les quatre pratiques testées (en rangées doubles, en rangées simples, en billons cloisonnés et à plat), les rangées simples et en billons semblent les plus prometteuses. De plus, lapproche participative et lévaluation au champ ont permis aux agriculteurs de mieux adopter ces nouvelles méthodes.
Rendements et pratiques des cultures maraîchères en agriculture biologique au Sénégal
Hubert DE BON, Auteur ; Laure BRUN-DIALLO, Auteur ; Jean-Michel SENE, Auteur ; ET AL., AuteurEn Afrique, lagriculture biologique recouvre une grande diversité de pratiques et les rendements présentent de fortes variations. Lanalyse ditinéraires techniques en bio et des rendements obtenus a été réalisée pour trois cultures maraîchères, au Sénégal : le chou pommé, la tomate en saison des pluies et loignon. La comparaison avec les rendements usuels de lagriculture conventionnelle montre, pour la tomate et le chou pommé, des rendements plus faibles en bio, qui peuvent sexpliquer par une fertilisation azotée plus faible et labsence de mesures efficaces contre les maladies et ravageurs. Quant à loignon, sa culture est parfois plus productive en agriculture biologique quen conventionnelle, et inversement, les rendements variant beaucoup dune région à lautre et selon les années.
L'APDRA accompagne les paysans pisciculteurs durables
Barbara BENTZ, AuteurL'APDRA est un réseau qui accompagne des paysans pisciculteurs avec, en toile de fond, une démarche de durabilité. Intervenant essentiellement en Afrique tropicale, l'association travaille aussi à Madagascar et en Corée du Nord. Son appui est essentiellement technique et privilégie les échanges au sein de groupes locaux. L'activité piscicole, qu'elle soit ancestrale ou récente, est un moyen de renforcer la sécurité alimentaire (source de protéines) et d'assurer des revenus pour les petits producteurs ruraux. Elle peut être complémentaire à d'autres activités : maraîchage aux abords du point d'eau, riziculture dans le point d'eau, association avec d'autres élevages
Un nouveau référentiel pour prouver l'efficacité de l'agro-écologie
AVSF, AuteurEn 2016, quatre ONG (Agrisud, AVSF, CARI et GRET) ont créé le GTAE : Groupe de travail sur les transitions agro-écologiques. Lobjectif est de construire une méthode commune pour évaluer de manière fiable les performances de lagro-écologie et les conditions de son développement. En 2017, le GTAE a mené le projet CALAO en Afrique de lOuest (Burkina Faso, Sénégal et Togo). Il a permis de mettre en évidence leffet positif de lagro-écologie : le revenu est deux à quatre fois plus élevé dans les systèmes agro-écologiques et les rendements augmentent en moyenne de 50 %. Il existe actuellement de multiples méthodes dévaluation pour quantifier les effets et impacts de ces pratiques ; or, il est important dutiliser des indicateurs identiques. Ces derniers doivent impérativement prendre en compte trois approches complémentaires (la parcelle, la ferme et le territoire) et deux aspects fondamentaux (agro-environnemental et socio-économique). Un atelier, basé sur la confrontation des différentes méthodes dévaluation, a permis daboutir à des premières grilles. En plus de faciliter la comparaison des pratiques, cette base commune doit permettre de convaincre les décideurs politiques de la pertinence de lagro-écologie et dorienter les démarches daccompagnement dans cette transition.
La trajectoire d'institutionnalisation de l'agriculture biologique en Ouganda, success story de l'Afrique subsaharienne
Pauline BENDJEBBAR, AuteurDepuis les années 1990, lagriculture biologique sest progressivement institutionnalisée en Ouganda. Avec quasiment 200 000 producteurs certifiés biologiques, le mouvement qualifié de « success story » sexplique par une agriculture au départ « biologique par défaut » (absence dutilisation dintrants chimiques de synthèse), labsence de service public dencadrement agricole (non-diffusion de techniques conventionnelles) et la mise en place dune politique libérale encourageant les projets de culture et dexportation de produits biologiques certifiés (importants programmes daide au développement). La création de NOGAMU, organisation qui chapeaute le mouvement biologique, marque la stabilisation dun réseau national dacteurs.
Vu par les spécialistes : Lutte biologique prometteuse contre la mouche du melon
Rachel GRAINDORGE, Auteur ; Laurent COSTET, AuteurA La Réunion, neuf espèces de mouches des fruits, dont la mouche du melon, causent des dégâts économiques considérables. Ce ravageur sattaque principalement aux cucurbitacées. Afin denrichir la gamme des méthodes et produits de biocontrôle disponibles, le projet AttractMyFly a pour objectif de mettre au point deux alternatives : lune basée sur lattraction et le piégeage des mouches et lautre sur lutilisation dun champignon entomopathogène ciblant les femelles responsables des dégâts. Pour disséminer ce champignon, les mâles sont attirés par des paraphéromones et contaminés à laide de spores. Ils les transmettent ensuite aux femelles lors de laccouplement. Cette stratégie dautodissémination a été validée pour lune des souches de mouche du melon et un dispositif sur le terrain est en cours de développement. Lautre stratégie, reposant sur le piégeage à laide de kairomones (substances attractives émises par les plantes hôtes attractives des mouches femelles), a également été testée en milieu semi-contrôlé, puis en plein champ dans 13 exploitations. Lefficacité et lattractivité dun mélange de deux kairomones ont pu être validées.
L'organisation des marchés de producteurs de fruits et légumes biologiques à Nairobi, Kenya
Chloé TANKAM, AuteurAu Kenya, les premiers marchés biologiques sont apparus à Nairobi, en 2006. Ils sont approvisionnés par des maraîchers, confrontés à une diversité de défis : construire une certification biologique crédible, garantir la fraîcheur des produits et composer avec lhétérogénéité des attentes des consommateurs. A partir de données denquêtes, lorganisation des marchés de 2006 à 2013 a été analysée, et les résultats montrent que, si la certification collective des producteurs de fruits et légumes (système participatif de garantie) a permis de fonder les premiers marchés, son abandon progressif na pas été synonyme deffondrement des ventes. En effet, lorganisation des producteurs a permis une coordination efficace avec le marché, contribuant à la formation dune rente que les producteurs cherchent à préserver.
Quelle durabilité pour les oasis du Sahara algérien ?
Khaled AMRANI, AuteurDans le Sahara, les oasis sont l'héritage de plusieurs millénaires de développement agraire, notamment autour de la culture du dattier. Ces agro-écosystèmes complexes sont aujourd'hui menacés par une exploitation de plus en plus intensive des ressources, y compris de l'eau, et par l'arrivée de modèles de production occidentaux peu adaptés au contexte saharien. Les conséquences environnementales et socioéconomiques ne semblent pas négligeables. Se pose alors la question d'un développement plus durable de ces oasis pour assurer leur préservation. L'étude rapportée dans cet article a permis d'identifier plusieurs leviers d'action parmi lesquels figure l'amélioration des relations entre acteurs - publics, privés et issus de la société civile - via la mise en place de projets spécifiques à ces territoires et à l'agriculture d'oasis. Une meilleure valorisation des produits via la labellisation est par ailleurs préconisée, de même que le développement de circuits de proximité.
Les Chambres d'agriculture d'Outre-mer accompagnent l'agro-écologie
Fanny BASTE, Auteur ; Sophie QUINQUENEL, Auteur ; Yannick BOC, Auteur ; ET AL., AuteurDans les différents territoires et départements d'Outre-mer, les Chambres d'agriculture accompagnent les agriculteurs vers plus d'agro-écologie, comme le montrent les cinq actions présentées dans cet article : - en Guyane, des journées de démonstration ont présenté le paillage papier pour gérer l'enherbement des vergers et cultures maraîchères ; - en Guadeloupe, une journée d'échanges sur une ferme Dephy a permis de présenter la technique du sarclage mécanique pour lutter contre l'enherbement dans les champs de canne ; - en Martinique, un séminaire a réuni 180 personnes autour de l'accompagnement de la petite agriculture traditionnelle comme levier pour une agriculture durable ; - à la Réunion, le programme Gammour (Gestion Agro-écologique des Mouches à la Réunion) forme et informe les maraîchers sur la gestion durable des ravageurs que sont les mouches des légumes ; - en Nouvelle-Calédonie, le service de coopération technique régional de la Chambre d'agriculture participe au Réseau de fermes pilotes bio. A l'échelle nationale, l'APCA souhaite renforcer les échanges et la mutualisation entre les différentes Chambres d'Outre-mer.
Congo-Brazzaville : Du mucuna pour des sols appauvris de Djambala
Marien NZIKOU-MASSALA, AuteurLes agriculteurs du département des Plateaux, au nord de Brazzaville, au Congo, sont confrontés à des problèmes d'appauvrissement de leurs sols. La culture de mucuna possède divers avantages qui pourraient leur permettre de faire face à cette situation : - développement de la plante à partir d'une pluviosité de 300 mm répartie sur 4 à 6 mois ; - production rapide de biomasse (cycle de vie de trois mois) ; - limitation de l'érosion des sols ; - engrais verts grâce aux feuilles tombées au sol et au fort pouvoir fertilisant ; - fort pouvoir couvrant ; - etc.
Faire du Sahel un pays de Cocagne : Le défi agro-écologique
L'agronomie moderne est sollicitée pour répondre à deux questions majeures : "produire sans dégrader" et "développer sans exclure", auxquelles sa forme conventionnelle (la "révolution verte") n'a pas de réponse, particulièrement au Sahel. L'agro-écologie peut en être l'alternative ; elle affiche en effet des résultats crédibles pour la suppression du labour, la disponibilité de bio-nutriments et de bio-pesticides, la lutte biologique contre certains ravageurs, et prouve les avantages de la biodiversité variétale. On lui reconnaît également des mérites pour la qualité de l'alimentation. L'auteur soutient que l'agro-écologie pourrait répondre aux besoins au Sahel, malgré les contraintes physiques que l'on sait (climat tropical subaride, sols pauvres) et sa croissance démographique sans précédent historique (la population multipliée par dix en un siècle, de 1950 à 2050). C'est le défi que sont prêts à relever de nombreux paysans et les agronomes qui travaillent auprès d'eux. C'est aussi l'objet de la première partie de l'ouvrage. Mais l'agro-écologie n'a émergé que dans les années 80 : l'expérience personnelle de l'auteur illustre les inerties intellectuelles et professionnelles à l'origine de ces lenteurs, ainsi que le besoin de concevoir des modèles institutionnels originaux pour l'innovation agricole, particulièrement dans le contexte des paysanneries déshéritées. C'est l'objet de la seconde partie.
Ananas bio : le fruit exotique incontournable
BIO-LINEAIRES, AuteurApparu en Europe dans les années 1555, l'ananas est arrivé en Angleterre et en France au XVIIème siècle. Cette plante tropicale d'environ 1,20 m possède une tige centrale qui porte le fruit. Étant un des fruits exotiques les plus consommés, il est, comme beaucoup de ces produits où la demande est forte, cultivé en conventionnel de façon intensive. Il est ainsi recommandé de le consommer bio. Les différences entre cultures en bio et cultures en conventionnel, pour ce fruit, sont détaillées, ainsi que les qualités nutritionnelles, des éléments pour bien le choisir et le conserver et des conseils pour une bonne gestion du rayon.
Dossier : Nourrir le bétail en Afrique : Indispensable fourrage
Susanna THORP, Auteur ; Charles MKOKA, Auteur ; Kofi Adu DOMFEH, AuteurLa demande en protéines animales augmente rapidement en Afrique avec la croissance démographique. Comment nourrir les animaux, ruminants et monogastriques, dans un contexte de fort développement agricole, de changement climatique et de compétition pour certaines ressources avec l'alimentation humaine ? Ce dossier présente diverses expériences (développement de filière intégrée, projet de recherche ) issues de plusieurs pays africains. Ainsi, face à l'importance de trouver plus de fourrages et de meilleure qualité, dans un contexte dominé par de très petits élevages dans certains cas (ex : 1 à 2 animaux élevés en « zéro pâturage »), diverses pistes sont suivies : la production de fourrage issu de céréales (orge, blé ) cultivé par hydroponie, la sélection de variétés fourragères plus productives, plus nutritives et/ou plus résistantes aux maladies (ex : programmes de sélection de napier, herbe fourragère), le développement d'arbres légumineux fourragers, ou encore une meilleure utilisation des fanes de patates douces ou des tiges et feuilles sèches des céréales (maïs, blé ). Pour l'alimentation des monogastriques, l'article met l'accent sur la nécessaire structuration des filières pour assurer un approvisionnement régulier en matières premières de qualité aux usines d'aliments pour animaux. Nombre des exemples donnés montrent l'importance de l'implication des producteurs dans le succès des actions menées.
Guide technique : Pratiques agroécologiques et agroforestières en zone tropicale humide
Justine SCHOLLE, Auteur ; Juliette DERIAN, Auteur ; Stéphane FAYON, Auteur ; ET AL., Auteur | NOGENT SUR MARNE CEDEX (Campus du Jardin tropical, 45 bis Avenue de la Belle Gabrielle, 94 736, FRANCE) : ÉDITIONS DU GRET | 2015Ce guide est né d'une demande de paysans africains qui souhaitaient s'engager dans des pratiques agricoles plus respectueuses de leur environnement et plus durables. Il a été conçu comme un outil d'accompagnement destiné à tous les paysans et techniciens souhaitant développer l'agroécologie et l'agroforesterie en zone tropicale humide. Après un rapide rappel du contexte et des enjeux actuels de l'agroécologie, il fournit des informations techniques, issues de l'expérience de quatre "terrains" (République démocratique du Congo, Myanmar, Cambodge et Inde). Dans une première partie, des fiches techniques exposent différentes techniques agro-écologiques facilement et rapidement mobilisables. Ces fiches sont regroupées selon leur fonction principale en six catégories : - Lutte intégrée contre les maladies et ravageurs ; - Gestion de la fertilité des sols ; - Système de riziculture intensive ; - Lutte antiérosive ; - Production de plants et de semences de qualité ; - Gestion des ressources naturelles. Dans une seconde partie, des fiches « plantes » présentent les plantes utilisées pour mettre en uvre ces techniques. Conçu pour être opérationnel, ce guide permet de tester ces pratiques agroécologiques et de les adapter aux différents contextes (sociaux, agronomiques, climatiques...).
Non mais laissez-moi manger ma banane !
Pauline VERRIÈRE, AuteurLa banane est la quatrième production agricole mondiale. Fruit exotique consommé à travers le monde entier, sa culture n'est pas sans conséquences sur l'environnement et sur les travailleurs des plantations. Cet article présente un tour d'horizon des enjeux auxquels est confrontée la filière (pollutions par les intrants, gestion des maladies et ravageurs...) avec, en ligne de mire, la crainte de voir se développer les plantations OGM.
Sahel : Les arbres fertilisants repeuplent les terroirs
Mame Aly KONTE, AuteurDans les pays du Sahel (Togo, Burkina Faso, Sénégal...), l'agroforesterie trouve un regain d'intérêt. En effet, la plantation d'arbres sur les terres agricoles permet de lutter contre l'appauvrissement des sols : couche arable enrichie, texture améliorée, structuration favorisée... Des initiatives, comme celles portées par l'Association pour la promotion des arbres fertilitaires et de l'agroforesterie (APAF), visent à partager ces techniques avec le milieu paysan. Ainsi, dans le Sud-Ouest du Togo, ce sont 29 000 champs agroforestiers et 2 000 boisements qui ont été réalisés.
Agriculture pérenne : repenser l'agriculture moderne
Anne PERRIN, AuteurL'agriculture pérenne, ou « evergreen agriculture », est une forme intensive d'agroforesterie appliquée aux exploitations familiales de l'Afrique subsaharienne. Le Centre mondial d'agroforesterie a lancé, en 2009, un partenariat afin de permettre aux petits agriculteurs d'adopter des pratiques appropriées contre le changement climatique. L'agriculture pérenne en fait partie, car elle maximise la couverture végétale du sol et la résilience des agrosystèmes face aux perturbations climatiques ou anthropiques.
La banane de demain en chantier
Philippe LAMOTTE, AuteurLa production mondiale de bananes prendra-t-elle le chemin de l'agroécologie après le scandale de la Chlordécone ? Le ministère français a lancé, en 2008, un plan Banane durable qui a pour objectif de réduire de 50 % le recours aux pesticides chimiques dans les zones productrices comme les Antilles. Une scientifique de l'Earth and Life Institute souligne le manque de références sur l'agriculture familiale paysanne de la région des grands lacs en Afrique, alors que de nombreuses solutions aux problèmes phytosanitaires des bananiers et de leurs cultures associées se trouvent dans les recettes ancestrales et la lutte biologique. Plusieurs exemples sont donnés : le paillage avec les vieilles feuilles de bananier afin d'éviter de désherber entre les rangs des cultures légumières qui se trouvent en-dessous, ou encore deux levures belges qui sont expérimentées contre le pourrissement des bananes par Agro Bio Tech Gembloux (Belgique). Aux Antilles françaises, la lutte variétale et le soutien à la biodiversité fonctionnelle a d'ores et déjà permis de quasiment cesser les pulvérisations d'insecticides et de diviser par deux l'usage des nématicides.
Le Cameroun se tourne vers la qualité
Pierre-Louis BERGER, AuteurLa nouvelle génération d'agriculteurs camerounais marque un tournant dans l'orientation technico-économique des exploitations. Nombre d'entre eux se tournent vers la certification biologique ou d'autres signes de qualité afin de développer les marchés à l'export. Des producteurs de fruits tropicaux témoignent de leur adaptation aux standards de qualité européens, ainsi que de la mutualisation des moyens, par exemple pour payer la certification bio. Dans les dix prochaines années, l'Etat camerounais va soutenir la filière cacao et café, en partenariat avec l'association Afdi (Agriculteurs Français pour le Développement International) avec pour objectifs de renforcer la qualité des productions et de sécuriser la filière pour les petits producteurs.
L'agroécologie : une solution pour nourrir la planète
Laurence DAUTRAIX, Auteur ; Fabrice CARDON, Auteur ; Francis GAILLARD, Auteur ; ET AL., AuteurA l'occasion d'un séjour au Sénégal, des enseignants et apprentis de l'enseignement agricole public français se sont arrêtés au Centre de formation agroécologique de N'Diémane. Dans un contexte difficile pour l'agriculture et l'élevage en Afrique, ce Centre, géré par une association paysanne, constitue un lieu d'échanges sur les pratiques et enjeux agricoles, de formation à l'agroécologie et d'expérimentation de ces pratiques. L'agroécologie y est pratiquée sans engrais chimiques, avec des pesticides naturels et avec des variétés locales produites en polyculture. Une charte écologique signée avec une centaine de paysans des alentours permet de faire appliquer ces techniques respectueuses de l'environnement au-delà du Centre de N'Diémane.
La biodynamie aux îles Canaries
Jean-Michel FLORIN, AuteurA l'occasion d'un cours donné dans le cadre d'une formation à l'agriculture biodynamique aux îles Canaries, l'auteur a eu l'occasion de visiter notamment deux fermes biodynamiques sur l'une des 7 îles de l'archipel : l'île centrale de Gran Canaria... La première visite l'a amené au nord de l'île, chez Angeles, une paysanne maraîchère et productrice de bananes qui habite la région fraîche et humide d'Arucas, célèbre pour ses bananeraies. La deuxième visite l'a conduit vers l'est de l'île pour visiter la finca Lomo Espino de Josi (maraîchage conventionnel converti il y a à peine deux ans en biodynamie, petit élevage diversifié, ouverture sur l'environnement social avec l'accueil de classes d'enfants qui viennent cultiver leurs petits jardins).
Initiative : La ferme pilote de Guié, pour un Sahel plus fertile
Estelle MILLOU, AuteurDans la zone sahélienne, la rigueur des conditions climatiques rend l'activité agricole difficile. La ferme pilote de Guié, située à 60 km au nord de Ouagadougou, dans la région du plateau central du Burkina Faso, met en uvre des aménagements ruraux respectueux et réparateurs de l'environnement. Son initiateur, Henri Girard, explique que cette terre est pleine de ressources et de richesses. Sur la ferme de Guié, ont été implantés : un bocage sahélien ; des haies vives autour des cultures et des prairies. L'une des pratiques de culture intégrée au bocage sahélien est le zaï, une technique traditionnelle de culture de la région nord-ouest du Burkina Faso, le Yatenga. Cette technique, qui consiste à creuser un trou dans le sol avant d'y semer la graine (préservation de l'humidité), est enrichie, sur la ferme de Guié, par le creusement d'entonnoirs afin d'y rajouter du compost bien mûr et aider ainsi la plante à se développer. Sont également pratiquées la rotation des cultures de pair avec la jachère. Le bétail, pour éviter le surpâturage et le « broutage » des jeunes arbres par les troupeaux, est gardé par un berger
Reportage : A la Réunion : Le chouchou sauvé par la bio
Anne-Françoise ROGER, AuteurLe chouchou (chayotte ou christophine) est une plante tropicale cultivée sur treille. Au centre de l'île de La Réunion, Salazie est un lieu stratégique de production de légumes, mais les chouchous notamment y sont, depuis une quinzaine d'années, attaqués par les mouches des légumes. En 2009, le Centre de recherche agronomique pour le développement (Cirad) a proposé à plusieurs associations de producteurs de suivre un programme nommé Gamour (Gestion agroécologique des mouches des légumes de La Réunion). Sergio Victoire a suivi un programme expérimental, de 2009 à 2011, qui combine des actions de lutte sans recours aux pesticides mais impose de modifier les méthodes de culture. Le programme préconisait plusieurs actions pour protéger le chouchou : micro-guêpes, prédatrices naturelles des mouches des légumes ; pièges à phéromones ; plantes attractives ; enherbement. Sergio Victoire constate aujourd'hui avoir réussi à éliminer 95 % des mouches qui piquent les légumes (pour y pondre leurs ufs). Il accueille de nombreux producteurs des environs qui prennent exemple... Désormais, Sergio Victoire a décidé de faire labelliser sa production en bio.
Dry season crop residue management using organic livestock repellents under conservation agriculture in Zimbabwe
E.F. MUTSAMBA, Auteur ; I. NYAGUMBO, Auteur ; P.L. MAFONGOYA, AuteurAu Zimbabwe, l'agriculture de conservation préconise le maintien d'un couvert végétal permanent, notamment via les résidus de culture, afin de conserver une certaine humidité dans le sol. Pourtant, le maintien de ces résidus est limité car ils sont consommés par le bétail paissant dans les environs. Ainsi, cette étude avait pour objectif d'évaluer l'efficacité de répulsifs d'origine organique pour préserver ces résidus du bétail : déjections de vaches ou de chèvres, piment, poussière de tabac sèche et tabac trempé. Les résultats montrent que ces répulsifs peuvent être efficaces dans les régions à forte production de biomasse, où des sources d'alimentation alternatives existent pour le bétail.
L'élevage traditionnel, une source et un support pour l'innovation agro-écologique : la pratique du piquet aux Antilles
Maryline BOVAL, Auteur ; Ode COPPRY, Auteur ; Michel NAVES, Auteur ; ET AL., AuteurL'élevage « au piquet », ou encore à l'attache, est pratiqué en Guadeloupe (bovin, caprin, voire porcin), et plus généralement aux Antilles, mais également sous de nombreuses autres latitudes. Si cette pratique a semblé un temps archaïque, elle se développe à nouveau avec la crise économique. Une enquête sur plus de 250 exploitations, en Guadeloupe, a mis en évidence une grande diversité de pratiques, notamment en fonction de la zone géographique (présence de zones dortoirs, longueur de l'attache ). Les éleveurs considèrent l'élevage au piquet comme un outil de gestion à la fois souple et intensif, économique (peu d'investissements ), adapté aux surfaces réduites ou morcelées et qui permet d'exploiter des parcelles cultivées après la récolte. Les productions de viande sont estimées à 350-500 kg de poids vif/ha/an. En Guadeloupe, le revenu de la vente des animaux est à associer à la vente de fumier, de plus en plus rémunératrice. Un inconvénient de cette conduite réside dans les contraintes de déplacements individuels (véritable problème au-delà de 30 bêtes), estimés à environ 15 minutes/animal/jour. Pour cela, les éleveurs familiarisent très jeunes leurs animaux et sélectionnent les plus dociles. Dans les terrains escarpés ou arbustifs, les animaux sont souvent attachés par les cornes pour éviter le risque de strangulation. Pour les animaux, le stress lié à l'attache au piquet serait atténué par les interventions quotidiennes des éleveurs et par la prévisibilité de l'évènement (la réaction de stress étant surtout induite par la façon dont l'animal se représente l'évènement perturbateur). Une démarche de recherche a été menée, tentant de concilier les pratiques traditionnelles bien maîtrisées par les agriculteurs, les ressources localement disponibles et des acquis scientifiques, dans l'optique d'améliorer les performances individuelless et à l'hectare. Les résultats ont montré une bonne croissance de génisses élevées au piquet et ils ont permis de mieux comprendre les relations herbe-animal. Au final, l'élevage au piquet s'est révélé performant des points de vue écologique, économique et social.
Intérêts et limites des systèmes pâturés pour caprins en zone tropicale
Gisèle ALEXANDRE, Auteur ; Maurice MAHIEU, Auteur ; Pierre MULCIBA, Auteur ; ET AL., AuteurDans FOURRAGES (N° 212 - Faire pâturer les chèvres : Retour vers le futur Décembre 2012) / p. 307-317 (11)Près de 95 % des caprins vivent en zones tropicales où, élevés pour leur viande mais aussi pour leur lait, leur poil ou encore leur peau, ils valorisent principalement des zones arbustives et des parcours. Toutefois, leur élevage sur des pâturages herbacés est de plus en plus étudié, comme le montre l'ensemble des recherches passées en revue dans cet article. Les travaux réalisés par la station URZ Antilles-Guyane de l'Inra sont présentés plus en détail. Ils montrent l'intérêt d'un système basé sur le pâturage en rotation du pangola par des chèvres allaitantes ou des jeunes en croissance ou en engraissement. La gestion de ce système est basée sur la conduite des prairies, les stratégies de complémentation, la maîtrise intégrée du parasitisme, l'efficience agro-écologique L'avenir de l'élevage caprin en zones tropicales nécessite de concilier l'augmentation de la productivité par une intensification de la surface et des ressources disponibles, mais aussi par l'adoption de techniques d'élevage durables.
Performances de deux associations fourragères, triticale-bersim et triticale-vesce, dans un milieu semi-aride de Tunisie
Sadreddine BEJI, Auteur ; E. KHEMIR, AuteurDans FOURRAGES (N° 212 - Faire pâturer les chèvres : Retour vers le futur Décembre 2012) / p. 337-342 (6)En Tunisie, les éleveurs sont confrontés à un déficit fourrager chronique. Dans ce pays, l'orge et l'avoine, seules ou associées à la vesce, constituent près de 85 % des surfaces fourragères semées. Le triticale est également de plus en plus utilisé, mais ses teneurs en matières azotées totales (MAT) sont particulièrement faibles. La station expérimentale de l'École Supérieure d'Agriculture du Kef (Nord-ouest du pays) a alors mis en place des essais pour mesurer la production fourragère, la répartition annuelle et la teneur en MAT de trois associations à base de triticale-bersim (trèfle d'Alexandrie) ou de triticale-vesce. Les résultats les plus intéressants, aussi bien en termes de production qu'en termes de MAT, ont été obtenus avec l'association Triticale 25 % - Vesce 75 %.
The economics of maize production under different cowpea-based green manure practices in the derived savanna zone of Nigeria
T.O. FABUNMI, Auteur ; M.U. AGBONLAHOR, AuteurFace aux prix élevés ou à la non-disponibilité des engrais au Nigeria, cette étude a été réalisée dans le but d'évaluer la durabilité et le potentiel économique d'une production de maïs avec la mise en place d'engrais verts à base de niébé (Fabacées). Les essais, menés sur deux ans dans la zone de savane dérivée, ont porté sur les variétés Drum et Oloyin de niébé. Les résultats montrent que les rendements en grain de maïs sont significativement améliorés suite à l'application d'engrais verts. Les résultats économiques de la culture de maïs en question sont également accrus. Les résultats les plus intéressants et les plus rentables ont été obtenus avec la variété de niébé Drum cultivée à une densité au moins égale à 80 000 plantes/ha. Cette pratique pourrait permettre aux petits producteurs d'augmenter durablement leurs revenus et de promouvoir la santé du sol comme une alternative aux engrais chimiques.
Bio-dynamie dans les Philippines
Eckart GRUNDMANN, AuteurPlusieurs initiatives liées à l'agriculture bio-dynamique aux Philippines sont présentéess. Sur le domaine bio-dynamique "Prado" (au Nord-Ouest de Manille), sont cultivés de nombreuses variétés de légumes et de fruits dans un petit maraîchage, ainsi que du riz. Au cours d'une discussion, l'agriculteur Reimon Gutierre évoque des préoccupations de l'agriculture bio-dynamique aux Philippines telles que le maintien de la structure du sol en culture de riz inondée, ou la question de la certification (puisque jusque-là les domaines agricoles ne sont pas certifiés Demeter). Les organismes Don Bosco et Bios Dynamis (une marque indépendante pour la distribution des produits biodynamiques) sont situés sur l'île Mindanao, au sud des Philippines. L'île est considérée comme la plus fertile du pays, mais différents groupes de rebelles combattent ici le gouvernement avec pour conséquences de grandes surfaces inexploitées (seuls 60 % des besoins en riz des Philippines sont couverts). Environ 3 000 paysans biologiques et biodynamiques travaillent à Mindanao (culture du riz essentiellement à raison de deux récoltes par an). Les agriculteurs obtiennent une certification interne à Don Bosco en tant que « paysans organiques » (rendements au même niveau que dans les cultures conventionnelles, moins de fumure, traitements "ayurvédiques" à côté des préparations biodynamiques). Don Bosco entretient une station propre de sélection de riz, où sont maintenues et développées plus de 150 variétés... La commercialisation est effectuée par les magasins Don Bosco dans lesquels sont vendus du riz, différents thés, des huiles végétales, également du lait et du yaourt. Le lait et les yaourts proviennent de leur propre ferme laitière alors que la production locale ne couvre que 1 % des besoins du pays.
L'élevage en régions chaudes : un enjeu pour la recherche (Dossier : Troupeaux sous les Tropiques)
INRA MAGAZINE, AuteurCet article ouvre un dossier présentant divers travaux de recherche menés conjointement par l'INRA et le CIRAD sur la question de l'élevage en pays chauds. Cette thématique est un enjeu de recherche en développement, avec des prospectives internationales qui tablent sur un doublement des productions animales d'ici 2050, surtout dans les pays dits du « sud ». La demande en viande croît, d'où une augmentation des élevages, surtout spécialisés, en particulier en monogastriques et en périphérie des villes (+ 280 % pour les effectifs de volailles et 200 % pour les porcs depuis 1960 contre + 50 % pour les ruminants). Mais se pose la question des impacts environnementaux ou encore de la compétition entre les terres destinées à l'élevage et celles pour l'alimentation humaine directe. Le but des recherches menées est de mieux comprendre les différents systèmes dans leur diversité et leurs composantes (l'animal et son adaptation, son alimentation, les produits, les filières, les marchés, les impacts et services environnementaux et sociaux...) afin de voir si des pistes pour des élevages durables peuvent être mises en évidence.
A la recherche d'une production durable et locale (Dossier : Troupeaux sous les Tropiques)
INRA MAGAZINE, AuteurCet article, issu d'un dossier sur l'élevage en pays chauds, présente les principaux axes de recherche développés au centre INRA des Antilles-Guyane. Ces études sont basées sur la prise en compte de toutes les composantes de l'élevage. Ainsi les travaux menés concernent divers thèmes : i) la génétique des races locales et le développement d'une sélection plus axée sur les capacités d'adaptation des animaux, par exemple à la chaleur ; ii) l'étude des valeurs nutritives et parfois médicales des ressources alimentaires locales comme le manioc ou la banane, le but étant de produire, d'ici 2013, 700 fiches descriptives d'aliments ; iii) l'étude des synergies entre élevage et agriculture au sein de systèmes polyculture/élevage très développés dans les pays du sud, systèmes aux potentiels élevés, notamment en termes de revalorisation des ressources locales ; iv) l'analyse des pratiques traditionnelles, avec l'exemple donné ici de l'élevage au piquet, qui concerne encore 90 % des élevages bovins en Guyane et qui révèle une importante efficience en termes de chargement ou de croissance des animaux. Autre sujet d'étude développé : l'analyse des facteurs de flexibilité, caractéristique forte des élevages du sud, moins axés sur la productivité que sur le maintien et le développement des potentiels du troupeau face à un environnement changeant, principe qui pourrait inspirer les élevages du nord face aux aléas climatiques ou économiques.
L'agriculture biologique en Guyane française
Eudoxie JANTET, AuteurEn Guyane, l'agriculture conventionnelle a des impacts sur l'environnement, la santé publique, la dépendance économique. L'enjeu semble donc important, pour ce territoire, de se doter d'une agriculture économe en produits phytosanitaires et capable de satisfaire une population qui pourrait atteindre 424 000 habitants en 2030. La première conversion à l'agriculture biologique en Guyane intervient en 2004, suivie, en 2005, par la conversion de deux autres exploitations. En 2008, neuf exploitations (élevage, polyculture-élevage et maraîchage/arboriculture fruitière) se sont engagées dans une démarche de conversion (suite à la mise en place des premières aides financières régionales pour le développement de l'agriculture biologique). Les agriculteurs guyanais qui se sont engagés dans une démarche de production biologique le font pour des raisons écologiques et éthiques, ainsi qu'économiques. Les quinze exploitations agricoles biologiques de Guyane sont réparties sur cinq communes, au nord-est de la Guyane. Les exploitations agricoles biologiques sont de grande taille (la taille moyenne s'établit à 139 ha par exploitation, mais elle varie de 5,3 ha à 300 ha). Les éleveurs détiennent les plus grandes exploitations. Les agriculteurs biologiques sont plutôt jeunes et cumulent, pour la plupart d'entre eux, une double activité. En juin 2008, la coopérative agricole Bio-Savane a été créée, dotée de missions comme un appui-conseil aux agriculteurs, la communication sur l'agriculture biologique... Le développement de l'agriculture biologique en Guyane s'avère complexe car la majorité des exploitations agricoles biologiques ne commercialisent pas leur production en bio (insuffisante pour intégrer les circuits de distribution à une large échelle). Par ailleurs, les agriculteurs cumulent plusieurs handicaps : manque d'informations agronomiques sur la culture et l'élevage en zone intertropicale, difficulté à trouver des semences et plants pour la constitution d'une production végétale... D'importants efforts, tant politiques que du point de vue de la recherche agronomique, sont donc à mettre en uvre pour développer l'agriculture biologique en Guyane.
Dossier : Agrobiodiversité : Une longueur d'avance
SPORE, Auteur ; Servaas van den BOSCH, AuteurLe dossier propose quelques rappels relatifs aux pertes massives en biodiversité des dernières décennies : le rapport Evaluation des écosystèmes pour le millénaire (EM) ; la déclaration par les Nations-Unies de 2010 comme Année internationale de la biodiversité ; l'intérêt, en agriculture, de l'adoption de systèmes favorisant l'agrobiodiversité (agroforesterie, agriculture de conservation). Il revient ensuite sur l'intérêt - pour les pays du Sud surtout - de valoriser la diversité botanique et animale locale issue de siècles d'histoire... : partenariats associant savoirs traditionnels et recherche locale (succès du riz Nerica, activité du groupe Adapter la technologie en adaptant la recherche (TATRO) (Kenya)...) ; protection de la propriété intellectuelle (Traité international sur les ressources génétiques végétales pour l'alimentation de l'agriculture (ITPGR) de la FAO (2004) et projets qui lui sont liés) ; rôle des femmes, acteurs clés de la protection de l'agrobiodiversité ; implication des communautés locales dans la protection de l'agrobiodiversité. Par ailleurs, le dossier donne le point de vue de Chief Nelson Neuso (Zimbabwe) qui mène une campagne de conservation de la biodiversité par des méthodes traditionnelles, et présente le rôle des San de Namibie (qui connaissent les vertus de la "griffe du diable" depuis des siècles et cherchent à protéger leur unique source de revenus).
Dynamique des stratégies et des pratiques d'utilisation des parcours naturels pour l'alimentation des troupeaux bovins au Nord-Est du Bénin
L'élevage des bovins est une activité très importante au Nord-Est du Bénin, zone qui abrite plus de la moitié du cheptel bovin national avec une population estimée de 1 202 500 têtes (DE, 2006). Jonas André Djenontin expose, dans une introduction générale à sa thèse, la situation de l'élevage au Bénin au cours des décennies 1980 à 2000 : prédominance de la santé animale au détriment de l'alimentation des animaux et de la conduite des différentes productions (de Haan, 1997 ; Sinsin et Wotto, 2003) ; croissance continue du cheptel bovin favorisant un transfert des animaux des éleveurs pastoraux aux agriculteurs ; développement de nouvelles catégories socio-professionnelles au Nord du Bénin ; dégradation des ressources naturelles en particulier des formations végétales au Nord du Bénin contribuant à la réduction de l'offre fourragère ; adaptations. Par ailleurs, Jonas André Djenontin précise comment l'alimentation des troupeaux bovins au Nord-Est du Bénin se place alors, face à une dimension multiple de l'élevage, dans le cadre Homme-Environnement. L'étude est ainsi initiée pour analyser le système d'élevage bovin sur les plans social, économique et technique nécessaires à sa promotion pour le bénéfice des éleveurs au Nord-Est du Bénin. La thèse qui en découle se focalise sur une évaluation des formes d'exploitation des pâturages naturels en rapport avec la gestion des troupeaux et de leurs productions. Elle est structurée en sept chapitres : - Chapitre 1 : Cadre et milieu d'étude ; - Chapitre 2 : Caractérisation socio-anthropologique des éleveurs au Nord-Est du Bénin : aperçu des dynamiques sociales ; - Chapitre 3 : Phytosociologie des parcours naturels au Nord-Est du Bénin ; - Chapitre 4 : Evaluation des pâturages naturels et construction des parcours des troupeaux bovins au Nord-Est du Bénin ; - Chapitre 5 : Etat nutritionnel du troupeau bovin sur parcours naturels au Nord-Est du Bénin ; - Chapitre 6 : Gestion génétique du cheptel bovin de l'exploitation au Nord-Est du Bénin ; - Chapitre 7 : Discussion générale (consacrée aux pratiques et stratégies de conduite et de gestion de l'élevage bovin dans son contexte socio-économique et environnemental).
Forum : Quand riziculture rime avec autosuffisance alimentaire
Claire CHAUVET, Auteur ; Frédéric GUERIN, AuteurHenri de Laulanié, agronome et père jésuite qui dévoua plus de trente années de sa vie au développement rural à Madagascar, découvrit, avec l'aide de paysans chercheurs, le SRI (système de riziculture intensive), un système de riziculture entièrement biologique, multipliant aisément les rendements par trois, quatre, voire plus... et fonda, avant sa mort, en 1995, l'association Tefy Saina (ATS). Aujourd'hui, alors qu'il suffirait de seulement 10 % des rizières cultivées en SRI pour que la grande île atteigne une véritable autosuffisance et sachant qu'elle importe encore 200 000 tonnes de riz chaque année, le SRI se développe peu à Madagascar et ailleurs. Le dossier aborde les difficultés de mise en place de cette technique de culture du riz. Dans un entretien mené par Claire Chauvet (consultante en écologie de l'eau) et Frédéric Guérin (consultant en agrobiologie) de l'association SRI Madagascar, M. Edmond Rataminjanahary, notamment cofondateur et président de l'ATS (depuis 2007), évoque le blocage du développement du SRI à Madagascar et dans le monde, les programmes de développement, la méconnaissance dans laquelle sont laissés les acteurs ruraux... Par ailleurs, Claire Chauvet et Frédéric Guérin reviennent sur l'impact culturel de l'agriculture industrielle et de l'aide au développement, le dévoiement d'innovations dont le SRI est un exemple..., ainsi que sur le rôle de l'association SRI Madagascar. Créée en 2008, elle a pour vocation de soutenir l'association Tefy Saina afin de défendre ses droits face au piratage généralisé du SRI bio...
Kenya : le bio à l'africaine
Clément GIRARDOT, AuteurEn raison de la forte pression démographique qui règne sur les terres les plus productives et sur les ressources naturelles du Kenya, et en raison de la vulnérabilité de l'agriculture de ce pays (sécheresse, inondation, El Niño), la sécurité alimentaire y reste un problème crucial (70 % de la population vit de l'agriculture...). L'article rapporte comment l'agriculture biologique semble la mieux adaptée pour assurer l'avenir des millions de petits paysans. Le Réseau Kenyan pour l'agriculture biologique (KOAN) recense quarante-cinq mille paysans bio certifiés dont la production est, en partie, destinée à l'exportation, et quarante mille paysans bio non-certifiés. Le procédé push-pull (fondé sur la découverte de deux plantes qui changent le comportement des foreurs du maïs), technologie 100 % africaine, développée par le centre de recherches ICIPE (Centre international de recherche en physiologie et écologie des insectes) de Mbita, permet d'importants gains de productivité et serait un moyen "de développer un modèle qui prenne en considération les petits fermiers", précise Eustace Kiarii, coordinateur national du KOAN. C'est justement l'objectif de l'ICIPE, le vrai défi étant d'arriver à contrôler deux parasites du maïs ("la production en serait multipliée par trois", précise le professeur Zeyaur Kahn de l'ICIPE). D'après le centre de recherche, le nombre de paysans ayant adopté la méthode push-pull était d'environ vingt mille en 2009. En outre, pour faire face au changement climatique, un travail est effectué pour adapter la méthode push-pull aux milieux arides et semi-arides. Les principales limites de cette méthode et des autres stratégies biologiques résident dans la faiblesse et la lenteur de leur diffusion , ainsi que dans la difficile application sur des exploitations moyennes ou grandes, déclare Cassim Billali, directeur du centre environnemental Care for the Earth, basé à Rarieda. Ancien employé de l'ONU, Cassim Billali a créé une ferme biologique de 3,2 hectares, sans soutien du gouvernement ou d'une ONG étrangère, afin de montrer aux paysans locaux les potentialités de l'agriculture biologique, et aussi du biogaz (déchets de l'élevage et de l'agroforesterie). Les agriculteurs peuvent venir se former aux différentes activités du centre
Natura Bio au Cameroun : Les trésors de la forêt
Gaëlle POYADE, AuteurÀ Douala, au Cameroun, Bertrand Sandjon, pharmacien et fondateur de Natura Bio, se présente comme le spécialiste des plantes sauvages qu'il promeut depuis 23 ans. Les ressources naturelles du Cameroun (soit près de 8 000 plantes, telles que le dattier du désert, la calophylle, la fausse noix de muscade...) fournissent la grande partie des fruits et graines transformées par Natura Bio. Suivant les besoins, le laborantin pousse aussi ses recherches du côté du Tchad ou de Centre Afrique. Près d'une cinquantaine de villageois, cueilleurs ou cultivateurs, glanent feuilles, écorces, pulpe et pépins de fruits. Elaborée essentiellement à partir d'huiles végétales, la gamme Natura Bio possède des vertus cosmétiques ou de confort, et para-pharmaceutiques. Elle se décline en savons, gels, huiles essentielles... confectionnés à l'arrière de la boutique, dans le laboratoire Phytorica créé en 2003. Fouillant dans les pratiques actuelles des différentes ethnies ou dans les savoirs des anciens en phytothérapie, Bertrand Sandjon vise à soigner diabète, hypertension... Certains de ces onguents, poudres, baumes ou sirops de médicaments sont commercialisés sans Autorisation de mise sur le marché (AMM) et restent dans le champ du complément alimentaire. D'autres, en revanche, bénéficient d'une législation assouplie mise en place par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière accorde une AMM allégée pour les préparations ancestrales qualifiées alors de Médicaments traditionnellement améliorés (MTA). La certification européennne en agriculture biologique a un coût trop élevé pour un producteur isolé bien que le docteur Sandjon ne travaille qu'avec des plantes non OGM, qui ont poussé sans intrants chimiques. Une commercialisation au delà de l'Afrique est envisagée.
Paysannerie : Le SRI, un outil de la souveraineté alimentaire ?
Frédéric GUERIN, Auteur ; Claire CHAUVET, AuteurMalgré un nom qui pourrait bien donner de lui une image peu amène, le SRI, Système de Riziculture Intensive, est parfaitement biologique. Depuis plus de vingt ans, multipliant par 2 à 4 les rendements des parcelles cultivées, cette méthode de riziculture, via quelques savoir-faire spécifiques, fait des petits miracles... Henri de Laulanié, agronome et père jésuite dévoua plus de 30 années de sa vie au développement rural à Madagascar. Il y a découvert, en 1983, par une expérience fortuite, avec l'aide de ses paysans chercheurs, le SRI (Système de Riziculture Intensive). Il s'agit d'une méthode entièrement organique permettant de multiplier aisément les rendements, par 3, 4, voire plus. A force d'observations, la physiologie du riz s'imposa à lui, livrant les secrets du tallage et de la multiplication des épis... Avant sa mort, en 1995, le père de Laulanié a créé l'Association Tefy Saina (ATS). Dans un entretien, Edmond Rataminjanahary (co-fondateur de l'association, président de l'association Tefy Saina depuis 2007, paysan chercheur du Père de Laulanié et directeur du centre de formation "champ-école" au Sud d'Ambositra), aborde cette technique et la façon dont elle est dévoyée (mise de côté au profit du SRA (Système de riziculture améliorée)). Par ailleurs, l'action de l'association "Opération SRI Madagascar" est expliquée : cette association soutient plusieurs membres de Tefy Saina, réseau d'associations locales et de fermes-écoles, à travers le financement et l'organisation de formations pour les paysans malgaches.
Souvenirs d'un agronome en Afrique
Tout au long de sa carrière d'agronome, Pierre Viguier a tenu son journal. Il en a extrait quelques épisodes des années 1932 à 1949, qui retracent son séjour au Mali (anciennement Soudan français) et témoignent de la profonde transformation de l'agriculture. Il évoque en particulier son installation à la station expérimentale de M'Pesoba en 1937, puis une échappée pittoresque en Guinée forestière en 1944 sous couvert de riziculture, et surtout l'Office du Niger, à travers une chronique de son poste de directeur général de 1946 à 1949. L'auteur propose également 18 portraits d'hommes célèbres qu'il a rencontrés. Avec simplicité et vivacité, dans un style précis et imagé, il fait partager, au fil d'anecdotes amusantes, son point de vue acéré et ses amitiés avec les personnes et les populations rencontrées. Illustré de photos et de cartes postales d'époque, l'ouvrage permet de mieux connaître toute cette période, les engagements de la France dans cette région et la genèse de l'Office du Niger, pièce maîtresse de l'histoire agricole du Mali.
L'amélioration génétique animale
Gerald WIENER, Auteur ; Roger ROUVIER, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | Agricultures tropicales en poche | 2009En s'appuyant sur de nombreux exemples, cet ouvrage (publié par les éditions QUAE, le CTA (Centre technique de coopération agricole et rurale des Pays-Bas) et les Presses agronomiques de Gembloux) examine en détail les diverses techniques utilisées pour l'amélioration génétique des cheptels, telles que la sélection, les croisements et l'élevage en consanguinité. Après un bref rappel des fondements de la génétique et des principaux facteurs à prendre en considération, comme les effets du milieu de l'élevage sur les animaux, les auteurs décrivent les méthodes en insistant sur leurs avantages et leurs inconvénients dans le contexte tropical et subtropical et sur la manière de les employer pour améliorer les caractères clés des animaux d'élevage. L'importance de conserver la diversité génétique des races locales d'animaux des régions chaudes est également soulignée. L'ouvrage aborde enfin les applications des progrès récents, de la génomique à l'amélioration génétique, dont certains sont interdits en bio comme le clonage... Cet ouvrage peut être utilisé par tous ceux - agriculteurs, éleveurs, techniciens et conseillers agricoles - dont les activités ou les intérêts touchent à la sélection et à l'amélioration des animaux et des productions animales dans les régions tropicales. Il servira également d'ouvrage de référence pour l'enseignement supérieur et les programmes de développement rural.
Comprendre l'agriculture familiale : Diagnostic des systèmes de production
Nicolas FERRATON, Auteur ; Isabelle TOUZARD, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | Agricultures tropicales en poche | 2009Près de 1,4 milliard de personnes travaillent dans l'agriculture, dont 96 % résident dans les pays du Sud. La plupart des exploitations agricoles de ces régions sont familiales et concentrent la majorité des pauvres de la planète. L'agriculture familiale est donc au cur d'un formidable enjeu économique et social. Cet ouvrage est consacré à l'analyse et au diagnostic des systèmes de production, auxquels ont recours la majorité des travaux de terrain pour le développement agricole. Il propose une démarche et des outils permettant de décrire les choix et les pratiques des agriculteurs en matière de production et de commercialisation, d'en comprendre la cohérence, et d'en identifier les moteurs techniques, économiques et sociaux. Accompagné d'un cédérom, ce manuel s'adresse à tous les acteurs - agents de développement, techniciens, organisations professionnelles... - qui apportent leur appui au monde agricole. Il les aidera à construire, avec les agriculteurs eux-mêmes, le diagnostic des systèmes de production mis en uvre et les solutions pour les améliorer.
Les effets allélopathiques de l'avoine (Avena Sativa) sur les différentes mauvaises herbes et plantes cultivées : ANPP - Dix-huitième conférence de Columa - Journées internationales sur la lutte contre les mauvaises herbes - Toulouse , 5/6/7 décembre 2001
Marie Emilie EVENO, Auteur ; André CHABANNE, AuteurLa paille d'avoine utilisée pour la confection d'un mulch réduit fortement l'abondance des mauvaises herbes. Outre les phénomènes de compétition, les composés allélopathiques libérés lors de la décomposition des pailles jouent un rôle important. Des expérimentations ont été conduites en milieu contrôlé, à la Réunion, l'année 2000. Elles ont permis d'apprécier l'impact de ces composés sur la croissance de certaines espèces de 4 mauvaises herbes et de 4 plantes cultivées. Il s'avère que les macérations à 35°C et durant 24h de paille d'avoine décomposée réduisent fortement la croissance de deux adventices (Plantago lanceolata et Bidens pilosa) et semblent affecter la croissance du riz et de la tomate. Par contre, les restitutions minérales issues des macérations de paille sont profitables à la croissance du maïs et de Cyperus rotondus. D'autres espèces sont indifférentes (haricot, certaines adventices...). Ces résultats illustrent bien le caractère sélectif du phénomène d'allélopathie.
Le fonio, une céréale ancestrale remise au goût du jour ; Les projets de recherche et développement sur le fonio (Afrique de l'Ouest)
Jean-François CRUZ, AuteurLe fonio est la plus ancienne céréale d'Afrique de l'Ouest remise au goût du jour grâce au travail de valorisation (par des groupements de femmes notamment) de cette céréale, proposée sur le marché déjà transformée, et à l'amélioration des techniques de transformation (projets de recherche/développement, financés par des bailleurs de fonds internationaux). La première partie du dossier relative à la redécouverte du fonio évoque plusieurs points : une céréale rustique d'Afrique de l'Ouest, une culture de petits producteurs, des techniques post-récolte traditionnelles, de bonnes qualités nutritionnelles appréciées des consommateurs, la recherche/développement au service de la filière fonio. La seconde partie du dossier concerne les projets de recherche et développement sur le fonio. Ces projets (amélioration des technologies post-récolte du fonio, amélioration de la qualité et de la compétitivité de la filière fonio en Afrique de l'Ouest), réalisés par le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), en collaboration avec des instituts de recherche en Afrique, visent à perfectionner la compétitivité du fonio sur les marchés, en termes de prix et de qualité, afin de répondre aux préoccupations des producteurs locaux.
ONG au service des paysans du Sud
AVSF, Auteur ; Estelle MILLOU, Auteur ; ELEVAGES SANS FRONTIERES, AuteurDes ONG et des associations viennent apporter leur soutien au développement de l'agriculture en Haïti ou auprès de paysans du Sud. 200 ans après l'indépendance d'Haïti, force est de constater que le pays s'est construit au détriment de la paysannerie : affaiblissement de l'agriculture locale, dépendance aux importations agricoles, déforestation, usage intensif de la terre... Depuis 1999, AVSF (Agronomes et vétérinaires sans frontières) vient en aide aux paysans haïtiens dans le but de soutenir et de développer l'agriculture locale. Cécile Bérut, définitivement installée en Haïti, travaille depuis six ans pour AVSF. Elle est, à l'heure actuelle, coordinatrice nationale des actions de l'ONG en Haïti et relate, dans un entretien, les fondements du projet dont elle est porteuse : "Ecocitoyenneté, valorisation et gestion durable des ressources arborées" en Haïti. Ailleurs, l'association Zébunet, avec son système du Plan épargne animal, fonctionnant sur le modèle du micro-crédit, permet de placer l'argent de l'épargnant dans un projet de soutien à l'agriculture rurale. Depuis la création de Zébunet en 2001, six pays ont bénéficié de prêts pour acheter des animaux. Dans la région de Ouarzazate (Maroc), trente groupements de femmes, fédérés au sein de l'association Rosa, travaillent depuis plusieurs années sur différents projets dont ceux d'élevages de lapins et d'abeilles. En mars 2008, l'équipe de Rosa a notamment sensibilisé la population sur le projet d'Elevages sans frontières (association qui agit en faveur des populations défavorisées en milieu rural par le don d'animaux d'élevage), ses objectifs et ses principes.
Une révolution dans la culture du riz ? ; La découverte du SRI
Estelle MILLOU, AuteurLe SRI ou Système de riziculture intensive (qui ne signifie pas un mode de culture intensive mais concerne un âge de repiquage des plants de riz à huit jours) est une méthode de culture du riz découverte par hasard en 1983, par l'ingénieur agronome et Père jésuite, Henri de Laulanié. Cette méthode repose sur deux points essentiels : la gestion de l'eau dans la rizière et le repiquage des plants jeunes. Le Père de Laulanié a découvert qu'une bonne gestion de l'eau dans la rizière, en alternant des périodes humides et sèches, favorise le développement des racines et la vigueur du plant. Il est courant qu'un riziculteur qui adopte cette méthode parvienne à multiplier par deux, voire plus, ses rendements, tout en faisant des économies. La gestion mesurée de l'eau permet d'en utiliser deux fois moins que le système irrigué traditionnel. Le deuxième point important du SRI est le repiquage. Avec cette technique on peut repiquer le riz au bout de huit jours seulement. De plus, la manière de planter ces jeunes pousses est très importante (mise en terre de façon espacée et en ligne, plantation des jeunes pousses une à une). Ainsi, un grain produit bien plus et les paysans peuvent économiser les semences. Il n'est pas facile de faire accepter aux cultivateurs de nouvelles méthodes, mais les paysans qui l'ont choisi ne font pas machine arrière. Suite à sa découverte, le Père Laulanié a poursuivit ses travaux et ses essais mettant au point le SRI. Grâce à ses écrits et à l'action de l'association Tefy Saina qui signifie "forger les esprits", le SRI a continué d'être diffusé. Ce système s'est exporté dans plus de 32 pays producteurs de riz.
Agrécol Afrique au cur du Blouf (Ziguinchor)
Famara DIEDHIOU, AuteurCet article rapporte les activités menées par Agrécol Afrique dans la région de Ziguinchor (Sénégal), dans le cadre du projet d' "appui à la production et à la commercialisation de fruits et légumes du blouf", financé par la coopération française. Ce projet a pour principales bénéficiaires les femmes les plus pauvres, qui sont très démunies sur le plan organisationnel et technique, ceci malgré leur forte volonté à travailler. Le défi a donc été de restructurer les groupements de femmes, de les initier à l'agriculture biologique, aux techniques de mise en place et d'entretien des pépinières et des cultures, ainsi que de veiller à l'intégration de leurs légumes dans le marché local. Trois techniciens ont assuré des cours théoriques et pratiques en agriculture biologique et un encadrement rapproché. Ceci a permis aux femmes bénéficiaires d'introduire six nouvelles cultures et d'être dans la capacité de produire, transformer et conserver des légumes biologiques. Le nouveau défi à relever est la conquête du marché de Ziguinchor.
L'agriculture biologique certifiée en Afrique tropicale : étude de rentabilité sur la base de trois enquêtes en Ouganda
Jusqu'à présent, la littérature existante tend à montrer que le niveau de rentabilité est globalement équivalent en bio et en conventionnel : le prix de vente plus élevé des produits bio et le moindre coût des intrants compenseraient le rendement plus faible. Mais ces résultats sont cependant issus d'études exclusivement menées en Amérique du Nord et en Europe. Une étude comparative de la rentabilité de l'agriculture biologique a été menée en Afrique Orientale (Ouganda) sur le café, cacao et ananas. Les résultats se sont avérés très différents de ceux connus jusqu'ici. En Afrique tropicale, la conversion à l'agriculture biologique est associée à une augmentation et non à une réduction de rendements. L'absence de perte de rendement est liée au faible niveau de dotation en intrants qui caractérise l'agriculture traditionnelle dans cette région. Enfin, les producteurs bio perçoivent des revenus bruts plus élevés que les producteurs traditionnels, tandis que les coûts de ces derniers sont dans 2 cas sur 3 supérieurs. Le bénéfice net des producteurs bio excède par conséquent celui de leurs homologues traditionnels.
Dossier : Fruits indigènes : Saveurs inexplorées
De nombreux fruits indigènes des pays ACP sont des cultures vivrières ou commerciales en puissance. Pourtant ils sont peu valorisés. Si certaines plantes à fruits sont soigneusement entretenues, peu ont été sélectionnées pour donner le meilleur de leurs qualités. Or les variétés indigènes de fruits peuvent jouer un rôle crucial dans la lutte contre l'insécurité alimentaire, possèdent souvent des propriétés médicinales et supportent mieux les sécheresses et les inondations que les cultures commerciales. Dans de nombreuses régions ACP, les fruits indigènes ont un marché local ou régional et des perspectives d'exportation sont offertes aux producteurs du fait notamment du boom des produits ethniques et exotiques en Europe, au Japon, aux USA. Dans le cas des marchés d'exportation, le parcours des producteurs est confronté à des obstacles réglementaires mais il existe des réussites commerciales (exportation de fruits du baobab, du Safou...). Comme la plupart des arbres fruitiers indigènes des pays du Sud n'ont jamais été cultivés dans des vergers, on en sait très peu sur les méthodes de production, de multiplication et de transformation. Pour combler ces lacunes des intiatives existent : étude de chercheurs de l'ICUC (Centre international pour les cultures sous-utilisées) sur les fruits sous-exploités d'Afrique subsaharienne, brevet sur des produits locaux grâce à une coopération franco-éthiopienne.... Un symposium international, soutenu par le CTA (Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation), sur les espèces végétales sous-utilisées, qui s'est tenu en mars 2008, en Tanzanie, a donné un aperçu des projets d'étude, de préservation de plantes et fruits négligés et les intervenants étaient en accord sur plusieurs points : nécessité d'une solide recherche scientifique, importance des connaissances locales, nécessité de construire une filière locale forte. L'article est suivi d'un reportage sur la culture du jujubier par Dondo qui vit au nord du Zimbabwe.
L'élevage herbager en Guyane Française : Des élevages bovins aux pratiques agroécologiques
Johann HUGUENIN, AuteurEn Guyane, région équatoriale française, des éleveurs bovins ont des pratiques d'élevage qui peuvent être qualifiées d'agroécologiques. Le recours aux intrants se limite à des apports en phosphore et du son de riz comme complément alimentaire pour une partie du bétail. L'entretien des prairies s'effectue essentiellement par les modalités de conduite des pâturages à travers les niveaux de chargements et l'organisation des rotations.
Elin Losange, producteur bio en Guadeloupe
En Guadeloupe, il y a très peu d'agriculteurs certifiés bio. Elin Losange est l'un d'entre eux, et fait même figure de pionnier puisque cela fait près de 20 ans qu'il expérimente et met en oeuvre une "agriculture propre" (la certification AB n'est possible en Guadeloupe et en Martinique que depuis 10 ans, par l'intermédiaire d'Ecocert) en dépit de critiques émanant de professionnels. En 1998, suite au passage d'un représentant d'Ecocert en Guadeloupe, Elin décide de s'associer avec un ami et de créer le premier GDAB (Groupement de Développement de l'Agriculture Biologique) de Guadeloupe. Il travaille aujourd'hui 1,3 hectares en maraîchage, avec quelques animaux. Il s'efforce à produire tout sur place de façon à ne pas dépendre de l'extérieur et à défendre un équilibre entre tous les vivants. Le GDA écobio est composé d'une quinzaine de producteurs répartis sur l'ensemble du territoire et conduit plusieurs actions : communication, actions commerciales... L'avenir de la bio en Guadeloupe est cependant fragile. Si les installations sont de plus en plus fréquentes, la situation économique des exploitations reste précaire. Par ailleurs, la recherche agronomique est insuffisante.
Une mission agro-écologique à Wergourou-Tapoa - Niger
Sylvain KOROGO B., Auteur ; Saïbou OUEDRAOGO, AuteurL'AGED (Association pour la Gestion de l'environnement et la promotion du Développement Durable) et l'AVAPAS (Association pour la vulgarisation et l'appui aux producteurs agroécologistes), deux associations nées de l'école de Pierre Rabhi, ont été sollicitées pour apporter leur expérience agroécologique au Groupement Villageois Féminin (GVF) maraîcher de Wergourou-Tapoa au Niger. Elles s'engagent ainsi dans un projet d'information et de formation aux pratiques agroécologiques et à l'encadrement technique sur le terrain. L'objectif est de proposer aux 80 femmes du GVF des outils qui leur permettent d'assurer leur production de manière autonome et saine, ceci par une sensibilisation à l'agroécologie, à l'agroforesterie, la lutte contre la pollution et au développement communautaire participatif. Un diagnostic agricole, social, économique et culturel du GVF a été effectué au préalable pour orienter au mieux les interventions ; les principaux résultats sont donnés dans cet article. Les actions de formations conduites sont rapportées, elles ont permis en premier lieu de livrer une analyse de la situation agricole existante au niveau mondial et local. Elles passent aussi, plus pratiquement, par la mise en place de quatre planches de culture prototypes qui serviront de support pédagogique et permettront de matérialiser les pratiques agroécologiques utilisées en maraîchage. Le contenu de la formation est détaillé.
La palme d'or
Le palmier à huile est très probablement originaire du golfe de Guinée. Cette plante adapté à un climat équatorial fait l'objet d'une description botanique. Puis sont évoqués son exploitation traditionnelle et industrielle avec les dérives que cette dernière sous-tend. Si la monoculture se développe en Asie, c'est essentiellement parce que le palmier à huile est 5 à 10 fois plus productif que l'arachide et le soja. La pulpe du fruit donne 50% de son poids frais en huile de palme et de l'amande est extraite l'huile de palmiste. Par ailleurs de nombreux sous-produits du palmier peuvent être valorisés tels que les fibres de la pulpe, les rafles et les tourteaux. L'huile de palme contient des caroténoïdes, est ausi riche en acides gras essentiels et en antioxydants. La recherche d'amélioration des qualités nutritives de l'huile porte sur l'augmentation de la teneur en acides gras insaturés. En raison de ses qualités, la culture du palmier à huile est passée de 1,5 million de tonnes en 1961 à 37,3 millions en 2006, dont 90% produites en Asie (Malaisie, Indonésie). Outre un usage alimentaire, l'huile de palme sert à la fabrication de cosmétiques, encres, résines et agrocarburant (1% de la consommation actuelle). Cependant l'intensification de la culture du palmier à huile n'est pas sans générer de légitimes interrogations sociales et environnementales. En Colombie, de nombreuses ONG dénoncent notamment le développement de l'agro-industrie de la palme. L'huile de palme étant convoitée comme agro-carburant, du fait de l'extension des palmeraies et de l'installation d'une monoculture du palmier, les grands bassins forestiers tropicaux sont menacés. Depuis 2003, la filière a conçue la RSPO (Roundtable for Sustainable Palm Oil ou table ronde pour le développement d'une culture "soutenable" du palmier à huile), qui doit permettre à la profession de définir les critères d'une palmiculture durable. Ceux-ci ont été établis en novembre 2005. Leur liste exhaustive est disponible sur : http://www.rspo.org. La mise en place d'indicateurs en vue d'aboutir à un processus de certification, doit être opérationnel dès 2008. Néanmoins, si le nombre d'adhérents de la RSPO représente à ce jour 40% de la production mondiale, avec un droit d'adhésion de 2 000 dollars, la catégorie des petits producteurs n'est pas encore équitablement représentée autour de cette table ronde. Ceci remet notamment en question la pertinence des critères de durabilité retenus. Un entretien avec M. Hubert Omont, chercheur au CIRAD (l'institut français de recherche agronomique au service du développement des pays du Sud et de l'outre-mer français) et qui suit la démarche de RSPO, permet de revenir sur la réflexion engagée, ainsi que sur ses conséquences.
Pour aller plus loin : Exemple d'une thèse de recherche appliquée à la gestion des prairies en Guyane
J. HUGUENIN, AuteurLes prairies guyanaises sont issues de transformations majeures du milieu (savane/forêt), pour l'implantation d'espèces fourragères originaires d'Afrique. Leur mise en place a débuté dans les années 1970, afin d'installer des exploitations d'élevages bovins sur pâturages à forte productivité, mais qui se sont révélées vulnérables aux invasions par les adventices. Une recherche a été mise en place sur les possibilités de pérennisation de ces prairies grâce à des modalités d'organisation et de pratiques d'élevage aptes à contrôler ces adventices envahissantes. Il s'avère que le type de couvert installé (espèces) et les modalités de pâture ont une importance, ainsi que l'aménagement du parcellaire, la conduite du cheptel et l'effet saison. Un travail de modélisation a eu lieu, qui permettra d'apprécier les systèmes herbagers dans d'autres terrains (Brésil, Europe...).
Agriculture tropicale et exploitations familiales d'Afrique
Ce livre est destiné aux enseignants, aux techniciens et cadres ruraux, au personnel des projets agricoles des campagnes ou des villes qui s'intéressent aux agricultures tropicales africaines telles qu'on les rencontre dans les fermes familiales. Priorité est donnée à la connaissance fondamentale, celle qui permet d'interpréter ou d'expérimenter les modes de production ou les pratiques agricoles. L'explication est concrète et constamment développée à travers les illustrations photographiques, les figures et les tableaux. Les aspects pédagogiques ont été soigneusement étudiés. En vue de comprendre ce qui se passe dans les exploitations familiales, on évite de privilégier les théories ou les méthodes dites "modernistes". Celles-ci prennent leur place dans les explications, au même titre que les pratiques traditionnelles. Les techniciens soucieux de dialoguer avec les cultivateurs et les cultivatrices, dans les villages et les jardins urbains, trouveront des informations leur permettant d'interpréter leurs observations et leurs pratiques. Dans les cycles généraux et les instituts agricoles, les enseignants trouveront dans ces pages les illustrations de leurs matières dans le domaine agricole.
Ethnomédecine vétérinaire : Une approche pratique du traitement des maladies du bétail en Afrique subsaharienne
L'ethnomédecine vétérinaire (ethnovet) est le nom donné aux méthodes utilisées par la plupart des éleveurs de bétail au Cameroun et dans d'autres pays pour traiter les problèmes de santé des animaux. Les pratiques ethnovet jouent un rôle important parce qu'elles sont facilement accessibles, bon marché et efficaces, surtout dans les zones rurales où les services vétérinaires sont inexistants ou irréguliers et coûteux. Jusqu'en 1989, les pratiques ethnovet étaient appliquées par des individus, avec peu de coordination. En 1989, fut fondé le Conseil d'ethnomédecine vétérinaire du Cameroun qui comprend environ 300 membres, tous tradipraticiens vétérinaires. Cette structure permet aux membres d'échanger des idées et de travailler ensemble (jardins ethnovet, recherches, mise en commun de connaissances). Elle a permis, avec des éleveurs du Kenya, de rédiger ce manuel. Il décrit les pratiques utilisées dans ces deux pays, qui sont tout aussi applicables dans les autres régions d'Afrique de l'Est et de l'Ouest. On y trouve des exemples de plantes..., maladies des bovins. Il est organisé en deux parties : - Ethnomédecine vétérinaire : perception de la santé et de la maladie, diagnostic de la maladie, pharmacopée ethnovet, méthodes d'administration, validation des pratiques et médicaments ethnovet, l'ethnomédecine vétérinaire et la médecine conventionnelle ; - Applications pratiques de l'ethnomédecine : maladies et problèmes aux yeux, maladies et problèmes de peau, maladies et problèmes digestifs, maladies et problèmes respiratoires, maladies et problèmes de la reproduction, maladies et problèmes du comportement, urgences et opérations simples, prévention des maladies. Ce livre est recommandé aux Africains qui n'ont pas accès à des sources extérieures de soins de santé animale, aux écoles, aux chercheurs et aux instituts de recherche, ainsi qu'à toutes les personnes en général désireuses d'améliorer leurs connaissances.
Le maté : Le thé de l'Amérique du Sud
Le maté provient d'un arbre, le houx du Paraguay (Ilex paraguariensis). Sa culture est découverte par les européens au XVIe siècle et elle s'étend aujourd'hui sur 130 000 hectares. D'abord récolté dans la jungle, le maté intégra progressivement les habitudes alimentaires d'autres populations. Le maté a de nombreuses vertus médicinales et s'apparente à un cérémonial complexe.
Culture équatoriale au Brésil : L'açai, une chance pour les gens du grand fleuve
Au Brésil, en basse Amazonie, la communauté cabocla vit des produits de Mère-Nature sur les bords du fleuve Tocantin. Parmi les ressources que procure la forêt lacustre, le palmier açai constitue une production complémentaire valorisée en bio et vendue sur le marché du commerce équitable. Rencontre avec la famille Caldas Sanchez qui en récolte les fruits.
Le "neem" : des opportunités d'affaires pour gens entreprenants !
Jusque-là, le neem était utilisé pour lutter contre certains ravageurs. Mais le projet "Dyna Entreprises" de l'USAID au Sénégal vient de réaliser une étude portant sur "l'identification des opportunités d'affaires dans l'exploitation du neem (fabrication de savons, extraction de l'huile) au Sénégal." Il ressort de l'étude que, non seulement les opportunités sont réelles, mais qu'il existe aussi des possibilités de production à grande échelle et le développement d'un marché des produits issus du neem pour l'essor de l'agriculture notamment biologique. L'article présente les résultats de l'étude au niveau de la production, de la commercialisation et de la transformation.
Stratégie française en matière de forêts tropicales humides : le livre blanc sur les forêts tropicales humides
Début 2002, peu avant la 6ème Conférence des Parties de la Convention sur la Diversité Biologique (La Haye, avril 2002), le gouvernement français a mis en route un processus de révision de sa politique en matière de conservation et de gestion des forêts tropicales humides. A cette fin, les Ministères des Affaires Etrangères, de l'Ecologie et du Développement Durable, et de l'Agriculture et de la Pêche, ont ensemble, piloté un groupe de travail national informel et ouvert, composé de représentants de la filière bois et de leurs organisations professionnelles, d'associations de consommateurs et environnementales, et d'institutions publiques de recherche et de développement actives dans ce domaine. Le mandat du groupe était de "définir un programme d'action français pour le respect des critères d'exploitation durable des forêts et contre l'exploitation illégale". L'article fait état des principales actions du groupe de travail, réalisées en plusieurs phases jusqu'au livre blanc.
Agriculture biologique en Martinique : Quelles perspectives de développement ?
Beaucoup de bananes et un peu de canne à sucre, pour le rhum : la Martinique vit toujours, pour une part importante, de ces grandes cultures tropicales d'exportation. Mais pour combien de temps ? La concurrence de pays voisins à faibles coûts de main d'oeuvre, la fragilité des soutiens de l'Union européenne, font aujourd'hui de cette question une urgence. La Martinique s'interroge sur les espoirs qu'elle peut fonder sur le développement d'une "agriculture biologique" pour répondre à ces défis. Dix-sept chercheurs, experts de l'agriculture tropicale d'une part et des techniques "bio" d'autre part, ont ensemble étudié dans quelles conditions une agriculture biologique, certifiée ou non, est possible, comment elle pourrait trouver des débouchés et contribuer à revaloriser l'image de l'agriculture en tissant de nouveaux liens entre agriculture et alimentation sur l'île de la Martinique. La première partie (synthèse et recommandations) du rapport est présentée sur support papier et la seconde partie (analytique) est présentée sur CD-Rom.
Combattre l'herbe du Laos
L' INRA de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a découvert deux ennemis naturels à l'adventice chromolaena odorata : un papillon et une mouche.
Le Fonio bio : Une des plus anciennes céréales connues
Compte tenu de son rôle pour la sécurité alimentaire des paysans dans toute l'Afrique de l'Ouest Sahélienne, le fonio fait l'objet d'un respect particulier. Sa culture, sa récolte, son battage et le décorticage effectué par les femmes au mortier traditionnel donnent lieu à de nombreuses festivités communautaires (mariages, baptèmes, etc...).
Manioc : Une expansion loin des marchés
Vital pour la sécurité alimentaire, surtout en Afrique, le manioc dont la production ne cesse de croître reste peu valorisé économiquement. Pourtant, les marchés tant alimentaires qu'industriels, locaux et internationaux, sont importants pour ce tubercule en quête de compétitivité.
Manuel de formation de l'IFOAM sur l'agriculture biologique dans les pays tropicaux
Martinique, "premier pays biologique du monde"
Face aux difficultés socio-économiques et environnementales rencontrées en Martinique, l'agriculture biologique apparaît comme une voie intéressante pour "refonder" ce territoire. Telles sont les conclusions d'une étude pluridisciplinaire réalisée par l'IRD (Institut pour la Recherche et le Développement) à la demande du Conseil général martiniquais.
Moabi : arbre de vie ou de profit ?
L'exploitation des forêts tropicales dans le bassin du Congo se poursuit à un rythme effréné. L'exemple du moabi permet de mieux comprendre les incidences sociales et écologiques de cette exploitation. Cette année, La Garance voyageuse s'associe aux Amis de la terre dans le cadre d'une campagne de sensibilisation.
Les petits prêts font la différence
Le microcrédit permet d'accorder des prêts à une clientèle à faibles revenus. De plus en plus de producteurs des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) améliorent leurs moyens de subsistance, grâce à ce type de services financiers de base.
Préservation des races locales : La tradition, une voie d'avenir
La perte de biodiversité ne concerne pas que la flore et la faune sauvages. Les animaux d'élevage font partie des ressources génétiques du Sud qu'il est urgent de recenser et de préserver en valorisant le travail de sélection opéré par des éleveurs.
Reverdir le Sahel
Cet article présente une innovation technique dans le domaine de l'irrigation localisée en milieu aride. Le système composé d'une gaine de polypropylène biodégradable permet de diffuser l'eau sous la surface du sol ce qui permet d'initier la descente des racines vers les profondeurs encore humides. Cette technique est efficace (95 % de réussite) et économe (90 % d'économie d'eau). Les paysans qui veulent l'utiliser doivent respecter un cahier des charges leur imposant de clôturer leur champ et de creuser un puits. L'évaluation des revenus dégagés par la plantation de Manguiers montre qu'ils sont jusqu'à 10 fois supérieurs au revenu moyen annuel (estimé à 200 euros).
Tout est bon dans le bananier
La banane se prête à quantités de transformations : farine, fruits séchés, chips, mais le pseudo tronc du bananier fait aussi l'objet d'une utilisation : en transformant les feuilles en fibres, ce qui permet la fabrication d'objets artisanaux, papier, etc.
Agriculture biologique au Togo : Bilan et Perspectives
Au Togo, l'agriculture écologique et biologique sont pratiquées à petite échelle au niveau de certains systèmes de culture depuis des dizaines d'années. Elles ont pris de plus en plus d'ampleur au cours des cinq dernières années, avec l'avènement du coton biologique et de l'igname biologique. L'article présente les techniques écologiques utilisées par les paysans togolais, aussi bien les traditionnelles que celles étudiées par les chercheurs togolais ou celles vulgarisées par le développement agricole (régénération des sols avec des plantes de couverture). L'auteur indique les utilisations de fertilisants organiques et de pesticides organiques. L'ONG dont il est le directeur mène depuis 2000 une expérimentation sur le coton biologique dont les résultats sont très encourageants. Si de nombreuses ONG sont intéressées par ce mode de production, les structures étatiques restent orientées vers l'agriculture conventionnelle. Un réseau Bio Togo est néanmoins en voie de création.
Le bio, une chance pour l'agriculture sénégalaise
Pour Souleymane BASSOUM, ingénieur agronome et responsable d'une ONG spécialisée en agriculture biologique, ce mode de production représente une réponse écologique, sociale et économique aux difficultés rencontrées par l'agriculture sénégalaise et par les paysans. Il regrette un manque de volonté politique mais il relève aussi des signes liés à la création d'une filière de l'agriculture écologique sénégalaise : création du conseil sénégalais et agriculture biologique (COSAB), marché bio à Dakar.
Le coton biologique malien
L'Association suisse de coopération au développement, Helvetas, mène d'importantes activités au Mali notamment dans la promotion des filières agricoles, le secteur culture, l'eau, l'assainissement, la prévention des conflits et une expérience de coton biologique. Le Programme de promotion du coton biologique vise l'augmentation des revenus des producteurs et productrices du coton, la restauration de la fertilité du sol à travers une production certifiée biologique et l'établissement d'une filière verticale jusqu'au consommateur. En 2003, 385 producteurs (dont 34 % de femmes) ont produit 80 700 kg de coton-graines sur 170 ha, pour un prix de 20 % supérieur à celui du coton conventionnel.
Le développement écologique et social, un concept pour sauver l'Afrique ! Le point de vue du PAES
Face aux difficultés écologiques (avancée du désert, coupes de forêts au profit des producteurs de charbon de bois, détérioration des sols par l'utilisation d'engrais chimiques et de produits phytosanitaires, perte de la biodiversité), certains sénégalais, déçus par les choix du gouvernement, ont créé le Parti Africain Écologiste (PAE, Sénégal). Ils souhaitent améliorer la maîtrise de l'eau (en quantité et en qualité), développer les énergies renouvelables, reboiser et encourager l'agriculture biologique, permettant le respect de l'environnement et une meilleure rémunération des paysans.
Une méthode traditionnelle de petite irrigation au Burkina Faso : les cuvettes à tomates "Koglogo"
Pour remédier à la rareté de l'eau des régions du Sahel (8 à 9 mois de saison sèche), des paysans ont développé une technique traditionnelle qui consiste à créer des petites cuvettes dans la terre pour y implanter des légumes de contre saison, tomates, choux, aubergines, pommes de terre, . Les cuvettes sont réalisées à l'aide d'un canari en ramenant la terre autour de ce récipient en terre (rond), à raison de 20 cuvettes par heure. Les légumes sont plantés au centre de la cuvette et les fertilisants sont amenés sur cette dernière, ce qui limite les pertes. Ce système permet une économie d'eau (4 fois moins d 'eau utilisée), de main d'uvre pour le désherbage, une augmentation de 60 à 80 % de production par rapport aux planches ordinaires et une diminution des attaques.
Valuing crop diversity
A travers le temps, l'Homme a identifié et appris à utiliser près de 8000 espèces pour son alimentation et son bien-être. Cependant, en même temps que se sont développées les technologies de culture, l'Homme a de plus en plus focalisé son attention sur un nombre limité d'espèces. Aujourd'hui, après des millénaires de développement agricole, il tire plus de 50 % de ses exigences alimentaires de juste 3 cultures (maïs, blé, riz) et 95 % de ses besoins énergétiques de moins de 30 espèces de plantes. Ce numéro de LEISA s'intéresse à des espèces de plantes sous-utilisées et qui mériteraient d'être plus connues, dans le monde : la "Roselle" (ou oseille de Guinée) au Sénégal et au Mali, la "cañahua" et la quinoa au Pérou et en Bolivie, le "fonio" en Afrique de l'Ouest, le "taro" à Vanuatu, le "masuku" à Malawi... Des organismes travaillent et des initiatives sont nées pour développer la culture et l'utilisation de ces espèces minoritaires.
Bangladesh : face aux dégâts de la "révolution verte", l'agriculture biologique devient incontournable
Des paysans et des associations de développement issus de tous les pays d'Asie du Sud étaient réunis au Bangladesh pour débattre des semences, de la lutte contre les brevets et de la souveraineté alimentaire. Petit tour d'horizon des problématiques agricoles et environnementales asiatiques, mise en évidence de l'intérêt de l'agriculture biologique dans la perspective de l'autonomie alimentaire, technique et économique et présentation du système agricole dans un village.
Coopération : Agro-écologie familiale au Sud Brésil
Des groupes de paysans brésiliens dans l'Etat du Rio Grande do Sul pratiquent l'agriculture écologique avec l'appui conjoint d'une ONG Brésilienne, le CETAP (Centre de technologies alternatives populaires) et d'une ONG Française, le CICDA (Centre international de coopération pour le développement agricole). Les animateurs sont aussi paysans et expérimentateurs. Les familles produisent une grande diversité d'espèces et de variétés avec des techniques écologiques : maïs, soja, haricots, poires, agrumes... La commercialisation se fait essentiellement sur les marchés.
Organic Fruit and Vegetables from the Tropics : Market, Certification and Production Information for Producers and International Trading Companies
La 1ère partie de ce document traite des aspects généraux de l'agriculture biologique dans les Tropiques et les Sous-Tropiques (principes de l'AB, sol, protection phytosanitaire, contrôle des adventices, semences et plants, élevage, conservation de l'eau et irrigation, agroforesterie, conversion à l'AB, performance économique des exploitations bio...). La 2nde partie donne les techniques culturales en bio de fruits (agrumes, goyaves, litchis, avocats, noix de coco, bananes, mangues, ananas, dattes, poivres, et différentes méthodes possibles de transformation pour les fruits), et de légumes (haricots, tomates, choux, asperges, carottes, concombres, aubergines, laitues, oignons, radis, épinards, maïs doux, pastèques). La 3ème partie aborde les perspectives de marché globales pour les pays en voie de développement en donnant un aperçu de l'AB pour des pays d'Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada), d'Europe (Autriche, France, Allemagne, Italie, Suisse, Pays-Bas, Royaume-Uni), d'Asie (Japon, Singapour), et en présentant les marchés de produits bio dans les pays en voie de développement. La 4ème partie parle des normes et de la réglementation en agriculture biologique. Les annexes fournissent de la bibliographie et des adresses de sites internet utiles, ainsi qu'une liste de coordonnées d'entreprises commerciales, d'organismes de certification et d'Autorités par pays.
Plátano o banano, pero ecológico y con criterios sociales
La banane est une culture-clé pour l'alimentation et l'économie d'une grande majorité de régions tropicales et subtropicales de la planète, et revêt aussi une grande importance d'un point de vue social et culturel. 500 millions de personnes dépendent de ce fruit, en particulier en Afrique et en Asie : la banane est notamment une de leurs principales sources de protéines. Au niveau commercial, la banane est le fruit le plus populaire et le plus consommé dans le monde (c'est un des fruits qui génère le plus gros échange commercial au niveau mondial). En 2000, les principaux pays exportateurs ont été l'Equateur, le Costa Rica et la Colombie, et les principaux importateurs furent les Etats-Unis et l'Union Européenne. En ce qui concerne le commerce de la banane biologique, il fût estimé, en 2002, à environ 140 000 tonnes, ce qui représente 1 % du commerce mondial ; le taux de croissance est de 15 %. Les principaux fournisseurs étaient : la République Dominicaine (60 000 t), l'Equateur (24 000 t), le Pérou (19 000 t), le Mexique (13 600 t) et les Îles Canaries (1 800 t). La banane est cultivée depuis le 16ème siècle dans les Îles Canaries, qui sont la principale région européenne productrice. En ce qui concerne la culture biologique de la banane dans les Îles Canaries, la 1ère référence date de 1982 et provient d'une exploitation située dans le nord de Ténériffe. Lors de ses VIIIèmes Journées Techniques, la SEAE (Société Espagnole d'Agriculture Biologique), en collaboration avec l'IFOAM, l'ASPROCAN (Association de Producteurs de Bananes des Îles Canaries), la Municipalité de Los Llanos de Aridane et le Conseil Municipal Insulaire de l'Île de Palma, a organisé, sur l'île, du 27 octobre au 1er novembre, la Conférence Internationale " Pour une Production Biologique de Bananes ".
Le café bio et/ou du commerce équitable...
Cet article présente différentes légendes relatant la découverte du café. A cela s'ajoute un historique dans lequel on apprend par exemple que le café arrive en Europe au XVIIe siècle. Quelques notions de botanique concernant le caféier, ainsi que les différences entre les espèces arabica et robusta sont évoquées. Les définitions du café biologique et de la torréfaction sont données. Enfin, il est rappelé que le café doit être consommé à faible dose pour garder la santé.
Culture itinérante : prêt pour un autre déplacement ?
Pendant des milliers d'années, la culture itinérante a nourri beaucoup de gens. Elle continue à faire vivre 300 millions de personnes dans le monde, selon une estimation prudente. Cette pratique consiste à défricher une parcelle de forêt ou de savane, souvent en la brûlant, afin de libérer les éléments nutritifs nécessaires à la croissance des plantes. Les agriculteurs alternent ensuite des périodes de culture et des périodes de jachère pendant lesquelles la forêt et les sols peuvent se reconstituer. Du fait de la croissance rapide des populations, de la modernisation et de l'intensification de l'agriculture, la culture itinérante, accusée de détruire les forêts et d'épuiser les sols, a été qualifiée d'irrationnelle et destructive. Pourtant, des recherches menées dans les années 90 ont montré qu'on était loin du bilan catastrophique annoncé. La culture itinérante ne serait-elle pas plutôt un modèle prometteur ?
Gestion durable et industries pharmaceutiques, le cas du prunier africain
Le bassin du Congo est considéré comme le second foyer tropical après le bassin amazonien, pour la richesse de ses ressources naturelles. En particulier, la forêt dense camerounaise offre une grande diversité de produits ligneux et non ligneux. Le Ministère de l'Environnement et des Forêts (MINEF) du Cameroun a révisé les principes d'une gestion conservatoire de l'ensemble des ressources forestières et adopté une politique forestière. Ainsi, la gestion durable des produits non ligneux est devenue une des préoccupations majeures du MINEF. Le prunier africain occupe une place de choix parmi les produits non ligneux du Cameroun. Une industrie pharmaceutique européenne l'a exploité, durant 27 ans sur le Mont Cameroun. Cette récolte est finalement devenue un modèle de gestion durable et de partage des avantages avec la population.
Guide des fruits et légumes tropicaux
Ce guide présente plus de 300 espèces de fruits et légumes tropicaux et subtropicaux, ainsi que divers tubercules, noix, épices, drogues, stimulants et autres plantes utilitaires qui poussent dans ces régions, ou qui en sont originaires. Chaque plante, illustrée par une photo, fait l'objet d'un commentaire détaillé sur ses caractéristiques et, plus paticulièrement, sur les utilisations qui en sont faites.
Guide des plantes tropicales
Andreas BARTELS, Auteur ; Dominique BRUNET, Traducteur ; Marie Elisabeth GERNER, Traducteur | PARIS (33 Rue du Faubourg Montmartre, 75 009, FRANCE) : ÉDITIONS ULMER | 2001Cet ouvrage présente 300 espèces parmi les principales plantes ornementales et alimentaires des régions chaudes - (387 photos couleurs) - Une fiche signalétique donne de chacune d'elles une description botanique complétée par des indications sur leur importance économique et culturelle.
La république des bananes
Acheter une banane aujourd'hui est avant tout une question de choix : choix idéologique, choix éthique, choix économique. L'apparition sur le marché de bananes biologiques vient de la prise de conscience du producteur et du consommateur. De la part du consommateur, c'est la prise de conscience de l'importance d'une alimentation plus saine produite dans le respect de l'environnement et des mécanismes de la nature. De la part du producteur, c'est la prise de conscience des limites de la production conventionnelle chimique, de ses répercussions sur l'environnement et des graves problèmes sanitaires et sociaux qu'elle cause.