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PV SOL : Production Végétale Sol |
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Biochar : La filière cherche ses potentiels agronomiques
Ronan LOMBARD, AuteurLe biochar est un résidu solide, obtenu par pyrolyse de biomasse (issue des filières bois énergie ou méthanisation principalement) et qui se présente sous la forme de charbon végétal. Lors des assises nationales des biochars (Rennes, 2023), les experts ont rappelé quil en existe plusieurs types, selon la biomasse initiale, le process mis en uvre Lapport de biochar dans les sols, outre laspect stockage de carbone, peut représenter un amendement intéressant. Dans des sols de vigne, selon des résultats obtenus en Toscane (Italie), il pourrait permettre de lutter contre le stress hydrique. Néanmoins, le biochar, dans certains cas, pourrait aussi avoir des effets dépressifs sur le sol et il convient dêtre prudent dans son utilisation.
Biochar : Récit d'une expérience collective
Josselin RIVOIRE, AuteurEn septembre 2021, une expérimentation participative a été lancée auprès d'abonnés de la revue des 4 Saisons. L'objectif était d'observer l'effet du biochar (charbon de bois) sur une grande diversité de sols. Cet article fait le récit de cette expérimentation et présente les résultats des essais, menés sur des cultures de radis. Un diagramme permet d'observer les variations de biomasse, en fonction du pH du sol, pour les racines et pour le feuillage des radis.
EcoVitiSol ausculte la biologie des sols
Xavier DELBECQUE, AuteurPiloté entre 2018 et 2022 par Inrae, le projet EcoVitiSol s'est penché sur les états biologiques et microbiologiques des sols viticoles, en Alsace et en Bourgogne. Pour ce faire, et afin d'identifier les impacts des pratiques agricoles, des analyses et des enquêtes ont été réalisées chez 150 viticulteurs et vignerons en agricultures conventionnelle, biologique et biodynamique. Les résultats montrent que les pratiques biodynamiques s'avèrent particulièrement bénéfiques.
Fertilité des parcelles : Quel impact de la réduction du travail du sol ?
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2021, le CTIFL de Balandran étudie leffet, sur la fertilité des parcelles, de différentes techniques de réduction du travail du sol, associées ou non à des apports de matière organique. Trois techniques de travail du sol ont ainsi été comparées, en 2021 et 2022, sur une culture de melon conduite en agriculture biologique : le labour (réalisé à 25-30 cm de profondeur), le strip-till (passage dune dent sur le rang de plantation à une profondeur de 20-25 cm) et le passage dun Actisol en surface (à moins de 10 cm de profondeur). Pour chacune de ces techniques, un effet amendement a aussi été testé, en comparant un témoin (sans amendement organique) avec un apport de déchets verts (30 t/ha enfouis à lautomne). Des engrais verts ont aussi été implantés, de fin octobre à début mars. Plusieurs mesures ont été réalisées sur la culture (rendement, état sanitaire, présence dadventices ) et sur le sol (vers de terre, structure, décomposition de la matière organique...). Les premiers résultats montrent quen matière de rendement commercial, aucune différence na été observée lors de la récolte des melons précoces. Toutefois, des différences significatives sont apparues en fin de saison, avec un meilleur rendement sur les parcelles labourées, suivies par la modalité strip-till, puis par la modalité Actisol. Cet essai va se poursuivre les prochaines années, car les résultats obtenus les premières années peuvent évoluer (effets bénéfiques possibles, sur le long terme, de la réduction du travail du sol). En 2023, ces différentes modalités sont testées sur chou-fleur, une espèce plus vigoureuse et avec un enracinement plus important.
Labioratoire : Mais où passent les bouses de vache dans un pâturage ?
Jean-Michel GOBAT, AuteurDans cet article, Jean-Michel Gobat, biologiste, raconte comment, par leurs actions combinées et successives, une multitude d'organismes permettent la dégradation et l'incorporation dans le sol des déjections laissées au champ par les bovins. Trois phases majeures - correspondant à huit étapes faisant se succéder autant d'escouades d'organismes - permettent ainsi la transformation de ces bouses : l'arrivée rapide des insectes coprophiles, l'ingestion par les coprophages et, enfin, l'intégration finale au sol par les vers de terre.
Philippe Camburet, président de la Fnab : « Lutter contre le discrédit porté sur la bio » ; Colloque Fnab : Les enjeux cruciaux de la fertilité des sols ; Colloque Fnab sur la fertilité des sols : Trois témoignages : vers le plus d'autonomie possible
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurÀ loccasion de lassemblée générale et du colloque de la Fnab des 18 et 19 avril 2023, son président est revenu sur les grands défis de la bio aujourdhui : continuer à développer lAB, rassurer les consommateurs sur ses garanties, accompagner les producteurs bio les plus touchés par la crise, ou encore le défi de la fertilité des sols et du bouclage des cycles. Cest ainsi quont été présentés, à loccasion du colloque, les résultats dune étude prospective, commanditée par lÉtat, sur lestimation des besoins actuels et futurs de lagriculture bio en fertilisants organiques. Quen est-il notamment du déficit en fertilisants organiques utilisables en AB (UAB) ? Cette étude a répertorié et cartographié les gisements UAB de MAFOR (matières fertilisantes organiques dorigines résiduaires ou renouvelables, regroupant celles dorigines animales, forestières, urbaines déchets verts ou tri alimentaire à la source - et industrielles). À ce jour, les Mafor mobilisables en AB pourraient couvrir « entre 90 % et 150 % des besoins nets en azote efficace des cultures bio conduites en France », mais en mobilisant des ressources issues du conventionnel. De plus, le volet prospectif de létude montre, quel que soit le scénario retenu : - que lazote reste le facteur limitant majeur ; - que, dans la majorité des scénarii étudiés, les effluents délevages conventionnels restent une ressource prépondérante ; - que les déséquilibres observés à léchelle nationale sont encore plus criants au niveau régional. Il y a donc un enjeu majeur à travailler sur ces questions de fertilité du sol. Si le défi est dimportance, des solutions sont déjà à luvre, comme le montrent les témoignages de 3 producteurs bio sur leurs pratiques en la matière : arrêt du travail du sol ou du compostage, développement des légumineuses, augmentation de la diversité cultivée, introduction de lélevage
Sols : Déchets coquilliers, une valorisation possible ?
Sarah CHOUPAULT, AuteurEn agriculture, les amendements calcaires sont nécessaires pour corriger l'acidification naturelle des sols. Dans les Côtes d'Armor, le GAB22 s'est intéressé à une potentielle nouvelle ressource : les coquilles Saint-Jacques concassées. Celles-ci pourraient représenter une alternative intéressante au calcaire de carrière et au trez (issu de l'extraction de sables coquilliers au large des côtes), dont les processus d'extraction sont énergivores et écologiquement discutables. Un processus de concassage, visant à obtenir un produit d'une granulométrie de 0 à 6 mm, a été mis au point. Les expérimentations, réalisées sur cinq fermes-pilotes, ont permis de définir une dose d'épandage optimale de 8 tonnes de produit brut par hectare, pour une efficacité du produit de 5 à 7 ans. Ces essais sont, toutefois, à poursuivre pour mieux connaître l'évolution du produit et de son efficacité dans les sols, pour affiner la précision de l'épandage et évaluer son coût de production ainsi que son prix pour les producteurs. Par ailleurs, il faudra aussi étudier de façon plus approfondie la disponibilité de cette ressource.
Toxicité du cuivre : Certains sols sont plus exposés
Frédérique ROSE, AuteurPlusieurs projets de recherche se sont penchés sur la question de la contamination des sols par le cuivre. Si les fortes concentrations se trouvent dans les horizons de surface, on sait aussi que les sols acides sont les plus problématiques. C'est notamment ce qu'a pu montrer le projet européen Coppereplace, associant des partenaires français, espagnols et portugais. Ces derniers ont suivi l'écotoxicité du cuivre dans dix sols viticoles : cinq avec des gradients différents d'acidité, cinq autres avec des gradients différents de teneur en matière organique. Les risques de lixiviation, l'impact sur la croissance des plantes et sur la communauté bactérienne (toxicité plus forte) se sont avérés plus élevés en sols acides. Aucune tendance n'a pu être dégagée en lien avec la teneur en matière organique, sauf dans les sols très riches (taux de matière organique > 10 %) pour lesquels la reproduction des vers de terre est affectée. A partir de ces études, une grille de doses seuils à partir desquelles le cuivre est toxique en fonction du type de sol a pu être construite.
Analyses de sol pour les exploitations bio : Améliorer les rendements grâce à un état de fertilité équilibré
Jeremias NIGGLI, Auteur ; Marina WENDLING, Auteur ; Raphaël CHARLES, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022Les analyses de sol donnent des informations sur létat de fertilité du sol. Elles servent de base à la planification de la fumure et, en Suisse, elles doivent être régulièrement renouvelées pour satisfaire aux exigences liées aux prestations écologiques requises (PER). Cette fiche technique, réalisée par le FiBL, explique la procédure à suivre pour léchantillonnage du sol et apporte des éléments sur les différents types d'analyse et sur linterprétation des analyses de laboratoire (déséquilibres entre minéraux, CEC). Elle met également en évidence limportance des différents éléments nutritifs en agriculture biologique et les conséquences dun apport insuffisant ou excessif.
Avant de parler travail du sol : Parlons sol !
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, comme pour la majorité des cultures, la bonne santé du sol est un préalable indispensable à la bonne santé des végétaux. Dans cet article, deux experts, Thibaut Déplanche, agronome conseil à Célesta-Lab, et Maxime Christen, conseiller en accompagnement agro-systémique, font le tour des principes fondamentaux à connaître et à prendre en compte pour la gestion des sols dans les vignes. L'enjeu est d'assurer une bonne structure pour permettre un bon fonctionnement biologique. C'est, en particulier, la porosité du sol, favorable à la circulation de l'eau, de l'air, des racines et de la faune, qui permet aux différents éléments minéraux et biologiques d'être disponibles pour la culture. Pour évaluer son sol, plusieurs techniques existent. La réalisation d'une fosse en est une intéressante. Outre l'utilisation de matériels de travail du sol adaptés, le choix du couvert végétal est important.
Bio et non labour, est-ce possible ? Essai système pluri-annuel : Synthèse de 3 années : 2019 à 2021
Dans le cadre du programme Reine Mathilde, dont la ferme vitrine est implantée sur le GAEC Guilbert, dans le Calvados, un essai visant à comparer labour et non labour en agriculture biologique a été réalisé de 2019 à 2021. La question du labour en AB est, en effet, une question-clé, beaucoup d'agriculteurs étant conscients de son impact sur les sols (bouleversement de la biologie du sol), tout en ne sachant pas comment s'en passer, en particulier pour la gestion des adventices. Deux rotations ont été mises en place : l'une de "type élevage" avec des cultures fourragères et des céréales autoconsommées, l'autre de "type cultures" avec des céréales de vente. Pour chacune d'elles, deux modalités, avec et sans labour, ont été comparées. Cette synthèse présente les détails de cet essai, ainsi que les principaux résultats obtenus. Elle s'appuie sur de nombreux indicateurs techniques et économiques. Des observations détaillées sur le sol ont été réalisées, avec différents tests et analyses, et des focus thématiques sont proposés (destruction de prairie sans labour, semis sans labour de blé ou de maïs après une prairie...). Globalement, la gestion des adventices s'est effectivement avérée plus délicate en non labour mais, si la stabilité structurale du sol et la biomasse microbienne étaient plus importantes dans ces conditions, les vers de terre, notamment endogés, étaient plus nombreux avec labour. Plusieurs conclusions restent à confirmer et dépendent des conditions pédoclimatiques.
Évaluer la fertilité d'un sol en viticulture : atelier à Cornas, en Ardèche
Sabrina BOURREL, AuteurLa bonne fertilité d'un sol est indispensable pour une bonne vigueur des cultures mises en place. Cette fertilité peut être évaluée avec différents éléments complémentaires : l'observation de la vigueur de la culture et de ses rendements, le profil de sol et l'analyse de sol. À l'occasion de la journée Tech&Bio Viticulture du 7 juillet 2022, à Cornas, en Ardèche, un exemple concret a été présenté à travers l'étude d'une parcelle de vignes, plantée en Syrah il y a 20 ans. Les pratiques culturales mises en place sont décrites dans cet article, ainsi que le profil pédologique de ce sol sableux sur plusieurs horizons (0-30 cm, 30-65 cm, 65-180 cm, 180-220 cm) et des éléments issus de l'analyse de terre.
"J'ai construit mon scalpeur en modifiant un outil à disques"
Michel PORTIER, AuteurA Pannecé, en Loire-Atlantique, Jérôme Launay cultive 80 hectares et élève des vaches parthenaises en agriculture biologique. Après avoir décidé d'arrêter le labour, et ayant un outil à disques à disposition dans sa Cuma, l'éleveur a fait le choix de transformer l'outil à disques dont il disposait en scalpeur. Après deux jours de travail, il a désormais un outil à 13 dents qui permet un travail superficiel du sol.
Méta-analyse sur limpact des modes de production agricole sur la qualité écologique du sol
A. CHRISTEL, Auteur ; P-A. MARON, Auteur ; L. RANJARD, AuteurLe modèle dagriculture productiviste, développé après la seconde guerre mondiale, a permis daugmenter les rendements de façon à répondre à la demande alimentaire croissante. Ce modèle a aussi fortement affecté les propriétés physico-chimiques des sols et leur biodiversité. Des modèles de production alternatifs, comme lagriculture biologique (AB), la biodynamie (ABD) et lagriculture de conservation (ACS), ont une empreinte environnementale plus faible, tout en améliorant la qualité physico-chimique et biologique des sols. Si de nombreuses publications et synthèses bibliographiques ont évalué limpact de pratiques culturales sur la qualité biologique des sols, peu détudes ont évalué, de manière systémique, limpact du système de production sur les sols. Cette synthèse bibliographique internationale a cherché à évaluer limpact de quatre systèmes de production (agriculture conventionnelle AC-, AB, ABD et ACS) sur la qualité écologique des sols, via lanalyse dindicateurs ciblant les différents groupes dorganismes vivant dans le sol. Cette synthèse montre que lAC, lAB et lABD sont bien documentées et comparées entre elles, alors que lACS est peu documentée. Les tendances observées révèlent une amélioration denviron 70 % des indicateurs biologiques en ABD et AB, comparés à lAC. Si lon compare ABD et AB, lABD améliore les indicateurs. Concernant lACS, elle apparaît plus vertueuse que lAC pour 57 % des indicateurs étudiés. LABD représente donc le mode de production le plus durable pour la qualité écologique du sol, suivie de lAB, puis de lACS et de lAC. Lanalyse des pratiques culturales montre que la fertilisation organique et lallongement de la rotation sont les pratiques qui favorisent le plus la qualité écologique des sols. Lapplication de produits phyto-pharmaceutiques et le travail du sol sont les plus délétères. Cette synthèse permet aussi de pointer le manque détudes sur lACS, ainsi que sur certains bioindicateurs de la faune du sol.
Mieux gérer nos ressources sol et eau : Une priorité et un enjeu vital pour l'agriculture ! : Synthèse du colloque de l'ABC 2021
Le 16 décembre 2021, le 11ème colloque de l'ABC (Agriculture Biologique de Conservation) s'est tenu à Auch, dans le Gers. L'objectif de la journée était de faire le point, face au changement climatique, sur la gestion de l'eau et la préservation des sols. Les intervenants (chercheurs, paysans, associations...) ont présenté les thèmes suivants : - Un contexte hydro-climatique très préoccupant ; - Le sol comme pivot de l'eau et du climat ; - Améliorer la disponibilité en eau pour les plantes face aux aléas climatiques ; - Des couverts pour drainer et structurer mes sols ; - Comment et pourquoi mesurer la santé de ses sols ? ; - Témoignage de l'utilisation de BIOFUNCTOOL pour diagnostiquer la santé de ses sols ; - Gérer la ressource en eau de manière intégrée, la clé de l'agriculture de demain ; - Témoignage : Chroniques d'une reconversion agroforestière.
Mulch de transfert dans les serres biologiques
Samuel HAUENSTEIN, Auteur ; Armelle ROCHAT, Auteur ; Patricia SCHWITTER, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022En ce qui concerne la lutte contre les adventices, l'épandage de mulch organique constitue une alternative intéressante à l'utilisation de films de paillage dans les cultures biologiques sous serre. Lutilisation de mulch de transfert (matière organique transférée dune surface donneuse à une surface receveuse et couvrant le sol dune couche de 10 cm environ) présente des avantages (augmentation de la teneur en humus, de lactivité biologique du sol ) et des risques et défis (introduction de graines dadventices, minéralisation tardive de lazote au printemps ). Plusieurs facteurs doivent être pris en compte lors du choix dun mulch (rapport carbone/azote, structure, teneur en éléments nutritifs). Un tableau recense les propriétés de différents types de mulch. Par ailleurs, des recommandations sont données pour lapplication du mulch en pratique : quantité de mulch nécessaire, épandage et incorporation.
Optimiser les bénéfices des couverts d'interculture pour le sol
Julie GUICHON, AuteurGrâce à leurs systèmes racinaires, les couverts végétaux semés en interculture améliorent la structure des sols : les galeries ainsi créées favorisent l'infiltration de l'eau, ainsi que le développement des racines des cultures suivantes. Cela est d'autant plus vrai que la diversité des espèces implantées est grande (systèmes racinaires pivotants, fasciculés...). La durée d'implantation du couvert est également un facteur à prendre en compte pour en tirer le meilleur parti. Dans cet article, plusieurs retours d'experts sur le sujet sont présentés.
Résilience face à la sécheresse et aux inondations : Stocker et faire circuler leau dans le sol grâce à la matière organique et aux mycorhizes. La vie est belle !
Myriam DESANLIS, AuteurMi-février 2022, une dizaine de producteurs de fruits se sont retrouvés, dans le Puy-de-Dôme, pour parler de la résilience et de la circulation de leau avec Hervé Covès, spécialiste des fonctions fongiques et conférencier auprès dArbre et Paysage 32. Pour limiter les impacts des aléas climatiques (sécheresses, inondations ), il faut retenir au maximum leau dans les sols. Pour cela, plusieurs leviers sont mobilisables. Il est notamment possible daugmenter la teneur en matière organique (MO) des sols, ce qui va améliorer de manière générale les propriétés physiques du sol : augmentation de la porosité totale, meilleur écoulement et infiltration de l'eau facilitée Pour ramener de la MO, il est conseillé de commencer par implanter des couverts végétaux riches en légumineuses. Larbre tient également un rôle essentiel dans le cycle de leau : il intercepte une partie des eaux de pluie grâce à son feuillage et ses branches, et freine leur écoulement. Ses racines décompactent également le sol et favorisent linfiltration de leau. L'arbre sert aussi dascenseur hydraulique en remontant leau des profondeurs par le biais de son système racinaire. Associer différentes espèces végétales avec différentes hauteurs, pour créer des pics et des creux, permet de récupérer leau de lair en favorisant sa condensation dans les zones plus froides du bas (les plantes poilues ou à feuillage vernissé favorisent ce phénomène). Favoriser les réseaux mycorhiziens permet aussi de réguler leau : ces derniers sont capables de redistribuer leau des zones humides vers des zones sèches. Et pour que ces réseaux se développent bien, il faut de la MO dans les sols...
Les sols sont pris dans un étau
Jeremias LÜTOLD, AuteurEn Suisse, lessai longue durée DOC compare, depuis 1978, des systèmes de grandes cultures cultivés selon des conduites conventionnelle, biologique ou biodynamique. Des toitures ont été installées au-dessus de certaines parcelles de cet essai pour mimer, de manière artificielle, les effets dune sécheresse. Les premiers résultats, en lien avec cet effet « sécheresse », avaient, tout dabord, montré que le système en agriculture biologique avait une meilleure capacité à stocker leau dans son sol (par rapport au système conventionnel), et quil favorisait la diversité microbienne, ainsi que lactivité biologique des sols. Depuis, toujours à partir de cet effet « sécheresse » dans lessai DOC, Martina Lori (FiBL) a aussi mis en évidence des différences de minéralisation de lazote en conditions sèches dans les sols biologiques et conventionnels : les sols biologiques ont fourni davantage dazote (tiré de la matière organique fraîche) que les sols conventionnels. Lapprovisionnement en azote est donc plus sécurisé dans les sols biologiques. De son côté, Marie-Louise Schärer (Université de Bale) a recherché, sur lessai DOC, d'éventuelles différences par rapport à lhumidité du sol, à lévaporation et à la profondeur dabsorption de leau par les racines de blé dautomne et de soja. Les résultats montrent quil ny a pas de différences entre le système bio et le système conventionnel concernant lévaporation et la profondeur dabsorption. En revanche, lhumidité du sol, dans la zone des racines, est plus importante en bio. Lagriculture biologique offre donc des avantages sur le plan de lutilisation de leau.
Travail du sol en bio : un incontournable ?
Céline ROLLAND, AuteurComment maîtriser les adventices sans labour en AB ? Quels impacts sur la fertilité des sols du non-labour en AB ? Peut-on saffranchir du labour en bio ? Cet article reprend des éléments des journées sur lagriculture biologique de conservation, organisées par le Civam bio 53, et de lintervention de Jean-François Vian de lISARA de Lyon sur la réduction du travail du sol en AB (15 ans dessais en station et chez des agriculteurs bio). Il apparaît que les rendements sont parfois diminués et quon ne peut pas toujours gérer les adventices. Philippe Betton, éleveur de porcs bio à Sacé (53), témoigne également de plus de 10 ans de pratiques de réduction du travail du sol. Pour lui, la fertilité et la vie du sol vont être stimulées par la mise en place dune rotation diversifiée, intercalée de prairies et de couverts végétaux. Alterner les outils et les techniques de travail du sol, éviter le labour tous les ans et privilégier un labour agronomique semblent un bon compromis. Il conseille de tester dabord sur des bandes, de comparer avec ses pratiques habituelles et déchanger en groupe. La réduction du travail du sol en bio est possible mais pas toujours facile. Daprès lui, la conservation dune bonne structure du sol est aussi complexe que la gestion des adventices et il vaut mieux parfois utiliser le labour agronomique plutôt de multiplier les passages doutils pour viser le non-labour.
« Utiliser des biochars mérite réflexion »
Xavier DELBECQUE, AuteurLes biochars font de plus en plus parler deux pour améliorer la qualité des sols, mais ils restent assez mal connus. Samuel Abiven, directeur scientifique au laboratoire géologie du département géoscience de lENS, apporte des éléments de réflexion sur les propriétés et lutilisation du biochar. Ce dernier, à ne pas confondre avec le charbon vert, correspond à du carbone organique très stable, qui est passé au feu, ce qui lui confère des propriétés particulières. Cest un produit très actif qui se lie aux argiles et qui a comme propriété la rétention des éléments. Il augmente ainsi la CEC (capacité déchange cationique), ainsi que la rétention en eau. De manière indirecte, il retient la matière organique et offre des habitats pour les micro-organismes utiles à la vie biologique du sol. En revanche, il peut aussi avoir des effets négatifs, avec lapport déléments toxiques (notamment des hydrocarbures aromatiques polycycliques), ou des phénomènes de compétition et de faim dazote. Il peut aussi avoir des effets toxiques sur les vers de terre. Il faut donc réfléchir à son utilisation, car cest un produit qui va rester mille à deux milles ans dans le sol.
La biodiversité des sols est-elle impactée par lapport de cuivre ou son accumulation dans les sols de vignes ? : Synthèse des connaissances scientifiques
B. KARIMI, Auteur ; V. MASSON, Auteur ; L. RANJARD, Auteur ; ET AL., AuteurLe sulfate de cuivre a été utilisé de manière intensive pour lutter contre les maladies fongiques de la vigne durant près de 150 ans. De ce fait, le cuivre sest fortement accumulé dans les sols viticoles et peut atteindre des concentrations potentiellement nocives pour les organismes du sol. Bien que les doses de cuivre actuellement appliquées soient 10 fois plus faibles quil y a 50 ans, son utilisation pose question dans un contexte de transition agroécologique, car il est l'un des rares pesticides utilisés en AB. Cette étude, qui repose sur une méta-analyse de la littérature académique internationale, a pour objectif de quantifier les impacts du cuivre et de son accumulation sur la qualité biologique des sols. Parmi les 300 articles passés en revue, seulement 19 répondaient à cette question de façon pertinente. Lanalyse de ces 19 articles scientifiques montre que lactivité microbienne diminue de 30 % si le cuivre est appliqué à une dose supérieure à 400 kgCu/ha/an. Labondance des nématodes reste inchangée pour des doses de cuivre allant jusquà 3 200 kgCu/ha/an. La reproduction des collemboles diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 400 kgCu/ha/an. Celle des enchytrées diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 1 895 kgCu/ha/an. La biomasse lombricienne est réduite de 15 % après une application de 200 kgCu/ha/an. La respiration microbienne est réduite de 50 % dans les sols avec des teneurs en cuivre supérieures à 200 kgCu/ha/an. Globalement, bien quune toxicité du cuivre soit observée sur la biodiversité du sol, la littérature montre quelle concerne des doses au moins 50 fois supérieures à la dose de 4 kgCu/ha/an actuellement autorisée par la Commission Européenne. Cet article est une traduction de larticle scientifique : « Ecotoxicity of copper input and accumulation for soil biodiversity in vineyards » (https://doi.org/10.1007/s10311-020-01155-x).
La charrue déchaumeuse en Cuma limite les coûts
David LAISNEY, AuteurCinq agriculteurs, dont 3 en bio, de la CUMA de la Sueurre, en Haute-Marne, ont acheté une charrue déchaumeuse. Les charrues déchaumeuses travaillent généralement entre 12 et 17 cm de profondeur et répartissent les résidus végétaux sur le flanc du labour plutôt que dans le fond, comme les charrues classiques. De plus, leur prix est souvent inférieur à ces dernières. Pour la reprise de labour, les agriculteurs de la CUMA de Haute-Marne utilisent un appareil à disques indépendants, pourvu dun rouleau (les outils à dents risqueraient de remonter des débris végétaux).
Connaître son sol pour adapter ses pratiques
Véronique BARGAIN, AuteurLe réseau GAB-Frab Bretagne et le GAB 44 ont organisé une semaine sur la thématique des sols. La méthode Hérody a été présentée à cette occasion. Cette méthode permet de comprendre le fonctionnement dun sol dans lobjectif de laméliorer. Le fonctionnement dun sol repose à la fois sur sa texture, sur sa structure et sur les matières organiques quil contient. La méthode Hérody caractérise plusieurs formes de matière organique (MO) : la MO fugitive (facile à décomposer), la MO stable (dont la décomposition est plus longue) et parfois des NiNi (MO ni assimilables, ni solubilisables, en raison de la présence de chaînes carbonées difficilement dégradables par les micro-organismes). La majorité des sols bretons sont riches en NiNi du fait de la présence daluminium, issu de la roche mère, qui se fixe sur les chaînes carbonées et les rend inaccessibles aux microorganismes.
En direct de l'Inao : Rotation des sols et fertilité : construire un cercle vertueux
Olivier CATROU, Auteur ; Sandrine THOMAS, AuteurLautonomie des exploitations et son corollaire, la limitation des intrants extérieurs, sont les piliers de lagriculture biologique. Ils sont en partie rendus possibles par le maintien de la fertilité des sols, et cette dernière passe par la mise en place dune rotation des cultures adéquate. La réglementation est très claire sur ce sur point : une rotation appropriée est lune des principales mesures préventives pour préserver la santé des végétaux et la fertilité des sols. En grandes cultures, le guide de lecture rappelle le caractère pluriannuel de la rotation, ainsi que la nécessité de la diversité des espèces cultivées. En production légumière, le cycle de rotation doit être constitué dau moins trois espèces différentes. Toutefois, la nouvelle réglementation, applicable au 1er janvier 2022, semble évoluer vers une obligation dinclure des cultures de légumineuses dans les rotations. Cet article est complété par linterview dArnaud Duteil, maraîcher bio. Il explique comment il assure le maintien de la fertilité de ses sols, propose des recommandations générales pour les maraîchers et apporte son avis de praticien sur la place des légumineuses (notamment vis-à-vis du règlement applicable au 1er janvier 2022).
Dis-moi quelle flore est présente sur ta parcelle, je te dirais comment va ton sol
Cindy SCHRADER, AuteurPlusieurs méthodes permettent de comprendre et danalyser le fonctionnement dun sol. Les plantes bio-indicatrices en sont une : elles reflètent létat ou les transformations en cours dans un sol. En Bretagne, des producteurs ont pu participer à une formation sur ce sujet. Elle a été réalisée par Miguel Neau, écologue et formateur spécialisé en agriculture durable. Pour utiliser cette méthode, la première étape consiste à réaliser un inventaire floristique sur une zone homogène au printemps, en été et à lautomne. La deuxième étape repose sur une évaluation du pourcentage de recouvrement de chaque espèce. La troisième étape consiste à regarder, pour chaque espèce, les conditions de levée de dormance à laide du « Fascicule des conditions de levée de dormance des plantes bio-indicatrices ». Chaque indicateur est ensuite multiplié par le coefficient de recouvrement : les indicateurs aux scores les plus élevés reflètent létat du sol. Boris, un éleveur de vaches allaitantes du Finistère, qui a suivi cette formation, explique ce quil a pu constater sur sa parcelle après avoir appliqué cette méthode. Il détaille également les pratiques quil a ensuite mises en place pour améliorer lactivité biologique de son sol.
Dossier : Comprendre le fonctionnement de son sol
Morgane COULOMBEL, Auteur ; Hélène COATMELEC, AuteurDans les Côtes dArmor, une dizaine déleveurs ont participé à une formation permettant de comprendre le fonctionnement dun sol, de réaliser un diagnostic et d'adapter ses pratiques damendements et de gestion des prairies en fonction du diagnostic. Cette formation a été dispensée par Jean-Pierre Scherer, intervenant en agronomie, botanique et écologie, de la Maison Familiale Rurale de Chauvigny (Vienne). Cet article, rédigé à la suite de cette formation, répond aux questions suivantes : Comment définir un sol ? Quest-ce quun bon sol ? Les minéraux dont les plantes ont-besoin sont-ils disponibles ? Il apporte également quelques éléments méthodologiques permettant danalyser le fonctionnement dun sol, tout en sappuyant sur létude de cas réalisée durant la formation (analyse du fonctionnement du sol dune prairie implantée en RGA-trèfle blanc il y a quatre ans).
Dossier : Fertilisation et fertilité des sols en agriculture biologique : Evolutions à prévoir, nouveautés et recherche d'autonomie et de résilience
Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Yoan MICHAUD, Auteur ; Julie GALL, AuteurLa fertilisation et la fertilité des sols sont 2 thèmes qui suscitent de nombreux débats dans les réseaux de l'agriculture biologique. Entre l'actualité (avec, en ligne de mire, la nouvelle interprétation de la règlementation qui interdit, en bio, l'utilisation d'effluents d'élevage dits "industriel"), les expérimentations portant sur l'apport d'autres types de roches broyées comme amendements, la recherche d'autonomie et l'adaptation au changement climatique, la fertilisation et la fertilité des sols sont au cur des réflexions des agriculteurs bio pour progresser dans leurs pratiques. Ce dossier fait un point sur plusieurs notions relatives à ces sujets.
Faire parler les plantes bio-indicatrices sur létat du sol
Christian GLORIA, AuteurLa présence de certaines adventices, poussant spontanément sur une parcelle, peut apporter des renseignements sur les caractéristiques dun sol et de son état. Ces plantes bio-indicatrices peuvent, en effet, indiquer des problèmes de structure du sol, de forte présence dazote, de sol acide, de faible réserve utile Il est préférable de se baser sur la présence dune communauté despèces, et non sur la présence dune espèce seule, pour avoir le diagnostic le plus fiable possible. Il est aussi important de croiser les informations apportées par la présence de ces plantes avec dautres méthodes de diagnostic : profils de sol, analyses de sols, historique de la parcelle et pratiques de lagriculteur En complément de cet article sur les plantes bio-indicatrices, un encart rapporte le témoignage de Philippe Collin, agriculteur de Haute-Marne, en bio depuis 2014. Il a suivi une journée de formation sur les plantes bio-indicatrices et a pu obtenir des éléments dexplications sur la présence de vulpin en quantité importante dans ses parcelles. Cette présence serait le reflet dun fort taux dhumus stable dans ses sols. Il va donc mettre en place de nouvelles pratiques pour optimiser la minéralisation de la matière organique : export des pailles de céréales, mise en place de couverts peu lignifiés détruits juste après floraison, déchaumage à 4-5 cm
Guide technique : Comprendre son sol pour adapter ses pratiques
Ce guide technique permet de comprendre les sols afin de mieux adapter ses pratiques agricoles. Il a été réalisé à partir dun travail effectué par Chloé Folacher, en 2021, lors de son stage de fin détude à la CAB Pays de la Loire. En guise de préambule, ce guide présente dix grandes erreurs à ne pas commettre avec un sol. Il détaille ensuite plusieurs pratiques agricoles et leurs utilités : la mise en place daménagements hydrauliques sur une parcelle, le travail du sol (avec un focus sur les techniques culturales simplifiées TCS -), les apports de matières organiques et le chaulage. Puis, il se focalise sur les sols du département de la Mayenne : il propose une clé de détermination afin didentifier et de caractériser un type de sol, puis présente de manière synthétique les atouts, les contraintes, ainsi que les bonnes pratiques à mettre en uvre pour chaque type de sol. Ce guide a ainsi pour objectif de partager des savoir-faire techniques entre pairs et de participer à la reconquête de la qualité de leau en région Pays de la Loire.
Une lecture indirecte grâce aux plantes
Xavier DELBECQUE, AuteurDepuis quelques années, les formations sur les plantes bio-indicatrices se multiplient. Lobjectif de ces formations est de regarder les adventices qui poussent spontanément sur une parcelle afin davoir une idée de létat du sol (ex : le grand plantain se plaît sur des sols compactés, la véronique à feuille de chêne simplante dans des sols engorgés de matière organique ). Pierre-Yves Petit, formateur et vigneron, aime expliquer quil existe plusieurs clés de lecture pour comprendre létat dun agrosystème, et que les plantes bio-indicatrices en sont une. Lobservation des plantes adventices lui permet aussi de savoir quand implanter son couvert hivernal : lorsque ces dernières commencent à pousser, cela signifie que les conditions pour une bonne germination sont réunies. Pour connaître létat dun sol, en plus de lobservation des plantes bio-indicatrices, ce formateur-vigneron regarde également les turricules de vers de terre (reflet de leur activité dans le sol), réalise de temps en temps des profils de sol pour vérifier son état de compaction, et effectue quelques analyses physico-chimiques pour vérifier si les éléments nutritifs sont bien présents dans le sol et accessibles pour les plantes.
Liste bibliographique sur lagriculture de conservation et lagriculture biologique
Esméralda RIBEIRO, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Anna CARRAUD, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2021ABioDoc, le Centre national de ressources documentaires en agriculture biologique, a publié une liste bibliographique sur l'agriculture de conservation et lagriculture biologique. Elle est composée denviron 160 références bibliographiques extraites de la Biobase, la seule base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique. Ces dernières, publiées entre 2010 et début 2021, apportent des éléments sur la compatibilité entre lagriculture biologique et lagriculture de conservation et livrent des éléments de comparaison entre lagriculture biologique et lagriculture conventionnelle en matière de non-labour, de non travail du sol et de TCS (techniques culturales simplifiées).
Manuel de la litière forestière fermentée : Une préparation simple et économique pour des cultures vigoureuses
Dans cet ouvrage, les formateurs de l'association Terre & Humanisme transmettent, pas à pas, tous les principes de la méthode de la litière forestière fermentée, ou LiFoFer, étudiée et expérimentée depuis 2013. Cette méthode consiste à démultiplier, grâce à la fermentation, les micro-organismes naturellement présents en très grand nombre dans les sols forestiers. La méthode de fabrication s'effectue en deux étapes : la fermentation solide et la fermentation liquide. La fermentation solide consiste d'abord à mélanger des feuilles mortes à moitié décomposées avec des fibres (ex. son de blé). Sont ensuite ajoutés du petit lait, de la mélasse et de l'eau de source. Le mélange est versé dans un bidon, en tassant régulièrement, et le tout est fermé hermétiquement. Après un mois de fermentation anaérobique, la préparation est prête à être utilisée. Tout au long de l'année, des fermentations liquides peuvent être réalisées, en mélangeant de la préparation solide avec du sucre (mélasse) et des ferments lactiques (petit lait). Après fermentation (1 semaine) et dilution, ce liquide riche en microorganismes peut être utilisé sur les sols, les matières organiques, les plantes, dans les eaux, pour les animaux et dans les bâtiments. La première partie de l'ouvrage aborde les notions essentielles à la compréhension de l'écologie des sols et au fonctionnement d'une fertilisation appropriée ; La deuxième partie propose un tour d'horizon des préparations biofertilisantes connues actuellement ; La troisième partie développe les étapes de fabrication de la LiFoFer et la quatrième présente ses modes d'action, ses propriétés et ses usages.
Matière organique : Quel taux viser pour préserver mes sols ?
Alexia GARRIDO, AuteurLes sols sont souvent caractérisés par leur texture et leur structure. En agronomie, dautres éléments sont également pris en compte, comme le pH ou la teneur en matière organique. Cette dernière retranscrit le niveau de fertilité et dactivité biologique du sol. La présence suffisante de matière organique augmente aussi la portance et la réserve utile des sols, améliore leur structure et bien dautres paramètres utiles. Le taux de matière organique sinvite dailleurs au cur des débats agronomiques. En France, le taux de matière organique est actuellement, en moyenne, de 2% sur lhorizon 0-30 cm, soit 60 à 70% de moins quil y a deux siècles. Comment savoir quel taux de matière organique viser pour atteindre une qualité de sol satisfaisante ? Pascal Boivin, enseignant-chercheur en pédologie à la HES-SO (Genève), et son équipe se sont penchés sur cette question. Ils ont comparé des centaines de sols pour déterminer à partir de quel taux de matière organique les sols disposaient dune bonne qualité structurelle. Ils se sont alors aperçus que pour atteindre une bonne qualité de sol, il fallait avoir au minimum un ratio teneur en matière organique / teneur en argile égal à 17 %. Lutilisation de ce ratio a été validée sur tous les types de sols jusquà 60 % dargile (à lexception des tourbes et des sables). Les parcelles pour lesquelles les meilleures structures de sol ont été observées sont celles qui obtiennent un ratio supérieur ou égal à 24 %.
Méta-analyse : impact positif de la biodynamie sur les qualités du sol
Martin QUANTIN, AuteurEn 2021, Amélie Christel d'AgroParisTech, Pierre-Alain Maron et Lionel Ranjard d'INRAE de Dijon, ont publié la synthèse d'une méta-analyse visant à comparer les impacts sur le sol des agricultures conventionnelle, de conservation, biologique et biodynamique, et ce, à l'échelle du système et non pas à l'échelle d'une pratique comme c'est souvent le cas. Ce sont ainsi une centaine de publications qui ont été passées au crible des chercheurs, ciblées en particulier sur l'évaluation des communautés de microorganismes dans le sol. Les résultats montrent que les indicateurs biologiques du sol sont améliorés d'environ 70 % en agriculture biologique et biodynamique en comparaison à l'agriculture conventionnelle. Ces mêmes indicateurs donnent en moyenne de meilleurs résultats (+ 43 %) en agriculture biodynamique qu'en agriculture biologique mais, dans un nombre important de données, aucun écart significatif n'est observé entre ces deux systèmes de production. Il en résulte que les systèmes biodynamiques sont les plus favorables à un bon état écologique des sols, devant l'agriculture biologique, l'agriculture de conservation et enfin l'agriculture conventionnelle. Ces résultats s'expliquent en partie par la mise en uvre d'un travail du sol simplifié et l'usage d'engrais organiques, mais l'impact des préparations biodynamiques reste à démontrer et à expliquer, faute de données suffisantes à ce jour.
Les mycorhizes : Des alliées dans l'alimentation et la protection des plantes
François HIRISSOU, AuteurEnviron 80 % des familles de plantes vasculaires sont mycorhizées, c'est-à-dire qu'elles vivent en symbiose avec des champignons - les mycorhizes - présents dans le sol. Les bénéfices sont mutuels, les champignons bénéficient de produits carbonés produits par la plante via la photosynthèse. En agriculture, certains services rendus par la mycorhization sont recherchés, comme la biofertilisation (amélioration de la nutrition des plantes), la protection contre le stress hydrique et les organismes pathogènes, mais aussi une meilleure biostabilisation des sols, ou encore une production végétale de meilleure qualité pour la santé humaine. Les champignons mycorhiziens entretiennent également des relations bénéfiques avec les rhizobactéries, bactéries présentes à proximité des racines des plantes, dont ces dernières bénéficient aussi. Plusieurs pratiques agricoles favorables à la mycorhization sont aujourd'hui connues, comme le non-retournement des sols, la fertilisation organique, etc. Le projet Mycoagra, porté par la Chambre d'agriculture de Dordogne, vise à étudier le statut mycorhizien du noyer et du maïs.
Les mystères de la fertilité des sols en viticulture
Sabrina BOURREL, Auteur ; Amandine FAURIAT, AuteurUne rencontre sur le thème de la fertilité des sols en viticulture a été organisée, par la Chambre dagriculture de lArdèche, le 9 décembre 2020. Suite à la réalisation de tests dits « du slip » par le groupe DEPHY Viticulture Côtes du Rhône Septentrionales, cette rencontre a été loccasion de se pencher sur les différences de dégradation obtenues entre deux slips enterrés dans deux parcelles qui présentaient pourtant le même type de sol (très sableux). Lun de ces slips était fortement dégradé alors que lautre était quasiment intact. Pour mieux analyser lactivité biologique de ces deux sols, des tests complémentaires ont été effectués : tests bêche, comptages de vers de terre (test moutarde), analyses de terre classiques et analyses du statut biologique. La parcelle dans laquelle le slip était le moins dégradé présentait un nombre bien plus faible de vers de terre que lautre parcelle, mais, paradoxalement, elle présentait aussi une activité microbienne supérieure. Ces différents tests ont donc permis de démontrer quil était difficile de tirer des conclusions à partir dune unique observation, test ou analyse.
Normandie : Reine Mathilde : nouveau bilan
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn juin 2021, le Gaec Guibert (basé dans le Calvados) a ouvert ses portes pour présenter un premier bilan du troisième volet du programme Reine Mathilde. Alors que les deux premiers volets de ce programme, menés de 2010 à 2018, portaient sur lautonomie alimentaire en bovins bio, le troisième volet, qui a débuté en 2019, est consacré à la préservation et à la stimulation de la fertilité des sols, ainsi quaux effets du non-labour en bio. Pour cela, un essai a été mis en place dans une parcelle de limons sablo-argileux du Gaec Guibert. Lobjectif est de comparer les effets du labour et du non-labour sur deux rotations de 7 et 8 ans (la première étant composée de cultures destinées à lélevage, et la seconde de cultures de vente). Toutes les deux ont débuté par des prairies temporaires en tête de rotation. Actuellement, plusieurs impacts sont déjà visibles en non-labour : la stabilité structurale du sol est meilleure et la biomasse microbienne plus importante, mais il y a aussi davantage dadventices. En revanche, les effets à long terme ne sont pas encore visibles : évolution du stockage de carbone dans les sols, du taux de matière organique, du nombre de vers de terre Il est donc nécessaire de continuer cet essai longue durée.
Opération « A vos slips »
Hélène BAUDET, AuteurLe test du slip, qui est originaire du Canada, est un moyen simple, peu coûteux et ludique détudier la capacité de dégradation de la matière organique dun sol et dévaluer la vie biologique de ce sol. Ce test na aucune valeur scientifique, mais il permet de comparer des parcelles entre elles ou dune année sur lautre. Linterprétation visuelle est simple : plus le slip est dégradé, plus lactivité biologique est intense. Il faut ensuite comprendre pourquoi, et comment adapter ses pratiques culturales. En mars 2020, la Chambre dagriculture de lOise a lancé une action denterrement de slips, juste après le ressuyage des sols suite aux fortes pluviométries de février. Trois mois plus tard (mi-juin), les slips ont été déterrés et les résultats obtenus ont été interprétés.
Le ressuyage des sols : Ralentir ou accélérer le passage de leau sur sa ferme
Caroline CHAVRIER, AuteurLexcès deau peut avoir des conséquences négatives sur les sols : lessivage, érosion, création de conditions favorables aux plantes (asphyxie racinaire, dérive microbienne ). Pour éviter cela, il est parfois nécessaire de réaliser un diagnostic hydraulique sur sa ferme et davoir recours au drainage pour augmenter la vitesse de ressuyage des sols. Pour réaliser un diagnostic hydraulique cohérent, il faut idéalement étudier la géologie (caractéristiques de la roche mère), la morphologie (forme du relief) et la pédologie (types de sols) des parcelles. Ces observations permettent de caractériser les différentes qualités des sols et des sous-sols afin de mettre en valeur leurs différences de perméabilité. Si ces observations ne permettent pas dexpliquer les phénomènes de stagnation deau, de mouillère ou de mauvais ressuyage, il faudra alors analyser les pratiques culturales, et plus particulièrement le travail du sol (ex : présence dune semelle de labour).
De la ténacité pour des sols vivants
Maike KRAUSS, AuteurUn nouvel essai de longue durée, encore plus détaillé que l'essai DOC, installé à Frick (Suisse), expérimente principalement trois facteurs sur des grandes cultures biologiques : le travail du sol, la fumure et les préparations biodynamiques. Il compare : le labour (environ 20 cm de profondeur) au travail du sol réduit (passage de cultivateur à environ 10 cm de profondeur) ; une fumure à base de lisier à une fumure à base de compost de fumier et de purin ; une culture sans et une culture avec préparations biodynamiques. Les résultats des quinze premières années dessai ont été récemment publiés. Les préparations biodynamiques nont influencé ni le rendement, ni la fertilité des sols. La fertilité des sols a, en revanche, été améliorée avec le compost de fumier (comparativement au lisier). Cependant, cest le passage du labour au travail du sol réduit qui a eu le plus deffet : ce dernier permet de préserver lhumus (même si quinze ans après, le nouvel équilibre de lhumus nest pas encore établi pour la modalité travail du sol réduit) et daugmenter très rapidement le nombre de micro-organismes dans le sol. En revanche, la réduction du travail du sol augmente aussi le nombre dadventices, ce qui influence négativement le rendement.
Webinaire : Best4Soil, un réseau européen pour la préservation des sols
Charlotte BERTHELOT, Auteur ; Romane JEAN, Auteur ; Marie TORRES, AuteurBest4Soil est un projet européen qui vise à diffuser des connaissances en lien avec la santé des sols. Des rencontres nationales et internationales, mélangeant des chercheurs, des instituts techniques, des techniciens et des producteurs, sont organisées chaque année. En décembre 2020, un webinaire a regroupé des intervenants français, espagnols, chypriotes, italiens et grecs. Durant deux jours, ils ont présenté leurs expériences autour de trois thématiques : « compost », « biofumigation », « rotation des cultures, maladies telluriques et nématodes ». Les outils de transfert et de communication mis en place ont également été présentés : vidéos, fiches techniques et bases de données. Ces outils sont accessibles en ligne depuis le site internet du projet.
Widespread Occurrence of Pesticides in Organically Managed Agricultural Soils - the Ghost of a Conventional Agricultural Past?
Judith RIEDO, Auteur ; Felix WETTSTEIN, Auteur ; Marcel G.A. VAN DER HEIJDEN, Auteur ; ET AL., AuteurÀ ce jour, peu d'études ont évalué la présence de pesticides dans les sols gérés en agriculture biologique (AB). Un manque de connaissances existe également sur les impacts des résidus de pesticides dans les sols : affectent-ils la vie du sol ? Cette étude a permis d'analyser les sols de 100 champs suisses, gérés en agriculture biologique ou en agriculture conventionnelle, afin de détecter la présence et la quantité de pesticides (46 étudiés : 16 herbicides, 8 molécules dérivées d'herbicides, 17 fongicides et 7 insecticides). Des traces de pesticides ont été trouvées dans tous les sites, y compris dans les 40 parcelles biologiques. Le nombre de résidus de pesticides est deux fois plus élevé dans les parcelles conduites en conventionnel que dans les parcelles conduites en AB. Leur concentration est en moyenne neuf fois plus élevée en conventionnel. Parallèlement, le nombre et les concentrations de pesticides diminuent significativement avec laugmentation de la durée de gestion en agriculture biologique. Néanmoins, même après 20 ans de gestion en AB, jusqu'à 16 résidus de pesticides différents ont été retrouvés dans les sols. La biomasse microbienne, et plus particulièrement l'abondance des champignons mycorhiziens arbusculaires (champignons qui créent des symbioses bénéfiques avec les végétaux), sest révélée négativement liée à la quantité de résidus de pesticides présents dans le sol. Ceci indique que les résidus de pesticides constituent, en plus des facteurs abiotiques (tels que le pH), un facteur clé dans le développement de la vie microbienne du sol.
Les 10 erreurs à ne pas commettre avec mon sol
Yves HARDY, Auteur ; Florine MARIE, Auteur ; Niels BIZE, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ (FRAB, 12 Avenue des Peupliers, 35 510, FRANCE) : RÉSEAU GAB-FRAB BRETAGNE | 2020Ce guide a été conçu pour aider les producteurs dans la gestion de leurs sols. Pour cela, il explique dix grandes erreurs à éviter, à savoir : 1 Raisonner uniquement à la parcelle, sans prendre en compte le paysage, la topographie, lenvironnement parcellaire ; 2 Mettre en uvre des pratiques favorisant la compaction des sols ; 3 Faire l'impasse sur le chaulage ; 4 Incorporer trop profondément la matière organique ; 5 Stocker le fumier dans de mauvaises conditions ; 6 Laisser le sol sans couverts végétaux ; 7 Apporter de la matière organique juste avant limplantation dune culture ; 8 Miser uniquement sur les activateurs de sol (biofertilisants) ; 9 Composter à lexcès ; 10 Se fier uniquement aux analyses de sol réalisées en laboratoire. Les recommandations proposées doivent permettre aux producteurs daméliorer la qualité et la fertilité de leurs sols, de prévenir des dépenses inutiles et daugmenter la durabilité de leurs systèmes de production. Elles ont été établies grâce aux retours dexpériencesz des agriculteurs et des chercheurs participant au projet européen SoilCare (projet qui a permis de tester une diversité de pratiques bénéfiques pour les sols, à travers lEurope). Un extrait de ce guide est disponible à ladresse internet suivante : https://www.agrobio-bretagne.org/publications-2/.
L'agriculture régénératrice
Jean-Marc BABOUT, AuteurLa pratique de l'agriculture régénératrice a été introduite en Europe, à partir de 2013, par Friedrich Wenz, biodynamiste dans la vallée du Rhin, et par Dietmar Näser, agronome allemand. En France, le premier cycle de formation en agriculture régénératrice a eu lieu, en 2018, sur une ferme bio en Normandie. Une bonne compréhension du fonctionnement biologique du sol, de la composition et du rôle de l'humus est à l'origine des pratiques de l'agriculture régénératrice. Les préparations et les outils de ce mode de production viennent compléter ceux utilisés en agriculture biodynamique. Ils sont présentés, après un focus qui porte, premièrement, sur le concept de réseau alimentaire du sol, sur la base des travaux d'Elaine Ingham, agronome américaine, deuxièmement, sur le "carbone liquide", objet des travaux de la pédologue australienne Christine Jones. Comme en biodynamie, le but des pratiques préconisées est d'améliorer la fertilité des sols en les rendant plus vivants et en restaurant le taux d'humus.
Une agriculture du vivant : Réconcilier la terre et les hommes
Camille ATLANI, Auteur ; Luis BARRAUD, Auteur ; Hervé COVES, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (2 Impasse de Conti, 75 006, FRANCE) : ÉDITIONS LLL, LES LIENS QUI LIBÈRENT | 2020Cet ouvrage regroupe une vingtaine de contributions d'auteurs soucieux de la régénération des sols et d'une agriculture privilégiant le vivant et les cycles naturels pour produire des aliments sains. Le respect de la biodiversité et la préservation des ressources naturelles sont à l'origine de leur engagement qui a pour but de proposer des alternatives à l'exploitation abusive des sols, grâce à des solutions respectant l'homme et la nature, tout en étant économiquement viables. Sur petites ou grandes surfaces, en bio ou en conventionnel, les mêmes problèmes peuvent se rencontrer : érosion, pollution, pertes de rendements, intrants... Les solutions sont identiques et peuvent se résumer par la formule suivante, base agronomique universelle, mais pourtant oubliée : remettre au cur des systèmes agricoles le cycle de la fertilité naturelle des sols et des écosystèmes. Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques, des agriculteurs, des conseillers... partagent leurs connaissances et leur expérience : agroécologie, sols vivants, arrêt du travail du sol, agroforesterie, rôle des arbres, des vers de terre ou encore des réseaux de champignons...
Analyse des sols : Un nouvel outil au service de lagronomie
Jean HARZIG, AuteurLécologie en tant que science commence à fournir de nouveaux outils de diagnostic et dévaluation de la qualité et du fonctionnement dun sol. Dans cette interview, Lionel Ranjard, écologue et directeur de recherche à lInrae, explique comment l'étude de la biologie des sols peut permettre de déboucher sur des applications culturales plus abouties. Il est en effet désormais possible de caractériser la diversité microbienne dun sol, dévaluer ce quelle est capable de faire et de prévoir comment elle peut évoluer. Lionel Ranjard revient sur les différents travaux de recherche qui ont permis de développer ces connaissances et ces outils de diagnostic, explique comment ces avancées peuvent se traduire sur le terrain et apporte des éléments de réflexion sur la place des analyses microbiologiques au sein des différentes analyses de sols. Il donne également son avis sur lapproche développée par Greenback en tant quagence de notation des sols.
Bienvenue les vers de terre, un film positif dagriculture
Anne-Gaëlle CABELGUEN, AuteurLe film « Bienvenue les vers de terre » a été projeté dans de nombreuses salles de cinéma françaises. Ce film, destiné au grand public, a été réfléchi afin de sensibiliser les spectateurs et de vulgariser lAgriculture de Conservation des Sols. Les projections sont souvent accompagnées dun débat, auquel participent le réalisateur et des agriculteurs de la région qui mettent en pratique lagriculture de conservation. Ce film a été réalisé par François Stuck (IDÉtorial) avec lappui de Clé de Sol (association déchange et dinformation sur les techniques favorisant la restauration et la régénération des sols). Sarah Singla, agricultrice en Aveyron et présidente de Clé de Sol, est à lorigine de ce film et elle est interviewée à ce sujet : comment lui est venue lidée ? Est-ce que les agriculteurs ont facilement accepté dy participer ? Est-ce que ce film participe à donner une nouvelle vision de lagriculture ?... Cette interview est complétée par celle du réalisateur qui explique comment il sy est pris pour réaliser ce film alors quil nest pas familier avec le milieu agricole. Enfin, Patrice Mahieu, chargé de mission Agronomie et Animateur Agro-Réseau 64 à la Chambre dagriculture des Pyrénées-Atlantiques, explique comment le GIEE Agro-Réseau 64 sest servi de « Bienvenue les vers de terre » pour organiser des débats et parler de sa vision de lagriculture.
La boîte à outils dautodiagnostic de son sol
Anne-Gaëlle CABELGUEN, Auteur ; Marine DESCAMPS, AuteurCette fiche de synthèse présente une sélection doutils pour diagnostiquer la structure physique dun sol. Elle a été réalisée par lAPAD (réseau dagriculteurs en Agriculture de Conservation des Sols) à partir doutils réalisés par différentes structures. Les outils détaillés sont les suivants : le test bêche classique, lévaluation visuelle des sols (VSA : Visual Sens Assessment, Graham Shepherd), le mini profil 3D, le profil cultural et la tige pénétrométrique. Pour chacun dentre eux, cette fiche détaille son objectif, le matériel nécessaire pour le réaliser, le niveau de difficulté pour le mettre en place et propose des références de guides méthodologiques.
Le compost fixe beaucoup de carbone
Chantal HERZOG, AuteurEn Suisse, Agroscope et le FiBL ont mené un essai en 2017 afin de regarder si le compost et le digestat augmentent les teneurs en carbone dans les sols agricoles et sils favorisent la formation dhumus. Pour cela, des échantillons de terre ont été prélevés dans 59 fermes suisses, dont 41 en conventionnel et 18 en bio. Ces exploitations ont été réparties dans trois groupes : un où les agriculteurs avaient épandu au moins deux fois du compost ces dix dernières années, un autre où du digestat avait été utilisé pour compléter la fumure usuelle (fumier ou engrais minéral), et un groupe témoin dont les parcelles nont pas été amendées. Même si les résultats montrent dimportants écarts au sein de ces groupes, leur analyse a révélé que les parcelles ayant reçu du compost contiennent en moyenne 37 % de carbone en plus que les deux autres modalités (digestat et témoin). Cette augmentation a été constatée aussi bien en bio quen conventionnel. Lanalyse de la biomasse microbienne a également révélé que la biomasse des parcelles ayant reçu du compost est supérieure de 47 % par rapport aux parcelles qui ont reçu du digestat. La comparaison de toutes les parcelles bio et conventionnelles a également montré que cette biomasse est supérieure en moyenne de 25 % dans les parcelles bio.