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PV SOL : Production Végétale Sol |
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Biochar : Récit d'une expérience collective
Josselin RIVOIRE, AuteurEn septembre 2021, une expérimentation participative a été lancée auprès d'abonnés de la revue des 4 Saisons. L'objectif était d'observer l'effet du biochar (charbon de bois) sur une grande diversité de sols. Cet article fait le récit de cette expérimentation et présente les résultats des essais, menés sur des cultures de radis. Un diagramme permet d'observer les variations de biomasse, en fonction du pH du sol, pour les racines et pour le feuillage des radis.
EcoVitiSol ausculte la biologie des sols
Xavier DELBECQUE, AuteurPiloté entre 2018 et 2022 par Inrae, le projet EcoVitiSol s'est penché sur les états biologiques et microbiologiques des sols viticoles, en Alsace et en Bourgogne. Pour ce faire, et afin d'identifier les impacts des pratiques agricoles, des analyses et des enquêtes ont été réalisées chez 150 viticulteurs et vignerons en agricultures conventionnelle, biologique et biodynamique. Les résultats montrent que les pratiques biodynamiques s'avèrent particulièrement bénéfiques.
Fertilité des parcelles : Quel impact de la réduction du travail du sol ?
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2021, le CTIFL de Balandran étudie leffet, sur la fertilité des parcelles, de différentes techniques de réduction du travail du sol, associées ou non à des apports de matière organique. Trois techniques de travail du sol ont ainsi été comparées, en 2021 et 2022, sur une culture de melon conduite en agriculture biologique : le labour (réalisé à 25-30 cm de profondeur), le strip-till (passage dune dent sur le rang de plantation à une profondeur de 20-25 cm) et le passage dun Actisol en surface (à moins de 10 cm de profondeur). Pour chacune de ces techniques, un effet amendement a aussi été testé, en comparant un témoin (sans amendement organique) avec un apport de déchets verts (30 t/ha enfouis à lautomne). Des engrais verts ont aussi été implantés, de fin octobre à début mars. Plusieurs mesures ont été réalisées sur la culture (rendement, état sanitaire, présence dadventices ) et sur le sol (vers de terre, structure, décomposition de la matière organique...). Les premiers résultats montrent quen matière de rendement commercial, aucune différence na été observée lors de la récolte des melons précoces. Toutefois, des différences significatives sont apparues en fin de saison, avec un meilleur rendement sur les parcelles labourées, suivies par la modalité strip-till, puis par la modalité Actisol. Cet essai va se poursuivre les prochaines années, car les résultats obtenus les premières années peuvent évoluer (effets bénéfiques possibles, sur le long terme, de la réduction du travail du sol). En 2023, ces différentes modalités sont testées sur chou-fleur, une espèce plus vigoureuse et avec un enracinement plus important.
Labioratoire : Mais où passent les bouses de vache dans un pâturage ?
Jean-Michel GOBAT, AuteurDans cet article, Jean-Michel Gobat, biologiste, raconte comment, par leurs actions combinées et successives, une multitude d'organismes permettent la dégradation et l'incorporation dans le sol des déjections laissées au champ par les bovins. Trois phases majeures - correspondant à huit étapes faisant se succéder autant d'escouades d'organismes - permettent ainsi la transformation de ces bouses : l'arrivée rapide des insectes coprophiles, l'ingestion par les coprophages et, enfin, l'intégration finale au sol par les vers de terre.
Philippe Camburet, président de la Fnab : « Lutter contre le discrédit porté sur la bio » ; Colloque Fnab : Les enjeux cruciaux de la fertilité des sols ; Colloque Fnab sur la fertilité des sols : Trois témoignages : vers le plus d'autonomie possible
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurÀ loccasion de lassemblée générale et du colloque de la Fnab des 18 et 19 avril 2023, son président est revenu sur les grands défis de la bio aujourdhui : continuer à développer lAB, rassurer les consommateurs sur ses garanties, accompagner les producteurs bio les plus touchés par la crise, ou encore le défi de la fertilité des sols et du bouclage des cycles. Cest ainsi quont été présentés, à loccasion du colloque, les résultats dune étude prospective, commanditée par lÉtat, sur lestimation des besoins actuels et futurs de lagriculture bio en fertilisants organiques. Quen est-il notamment du déficit en fertilisants organiques utilisables en AB (UAB) ? Cette étude a répertorié et cartographié les gisements UAB de MAFOR (matières fertilisantes organiques dorigines résiduaires ou renouvelables, regroupant celles dorigines animales, forestières, urbaines déchets verts ou tri alimentaire à la source - et industrielles). À ce jour, les Mafor mobilisables en AB pourraient couvrir « entre 90 % et 150 % des besoins nets en azote efficace des cultures bio conduites en France », mais en mobilisant des ressources issues du conventionnel. De plus, le volet prospectif de létude montre, quel que soit le scénario retenu : - que lazote reste le facteur limitant majeur ; - que, dans la majorité des scénarii étudiés, les effluents délevages conventionnels restent une ressource prépondérante ; - que les déséquilibres observés à léchelle nationale sont encore plus criants au niveau régional. Il y a donc un enjeu majeur à travailler sur ces questions de fertilité du sol. Si le défi est dimportance, des solutions sont déjà à luvre, comme le montrent les témoignages de 3 producteurs bio sur leurs pratiques en la matière : arrêt du travail du sol ou du compostage, développement des légumineuses, augmentation de la diversité cultivée, introduction de lélevage
Sols : Déchets coquilliers, une valorisation possible ?
Sarah CHOUPAULT, AuteurEn agriculture, les amendements calcaires sont nécessaires pour corriger l'acidification naturelle des sols. Dans les Côtes d'Armor, le GAB22 s'est intéressé à une potentielle nouvelle ressource : les coquilles Saint-Jacques concassées. Celles-ci pourraient représenter une alternative intéressante au calcaire de carrière et au trez (issu de l'extraction de sables coquilliers au large des côtes), dont les processus d'extraction sont énergivores et écologiquement discutables. Un processus de concassage, visant à obtenir un produit d'une granulométrie de 0 à 6 mm, a été mis au point. Les expérimentations, réalisées sur cinq fermes-pilotes, ont permis de définir une dose d'épandage optimale de 8 tonnes de produit brut par hectare, pour une efficacité du produit de 5 à 7 ans. Ces essais sont, toutefois, à poursuivre pour mieux connaître l'évolution du produit et de son efficacité dans les sols, pour affiner la précision de l'épandage et évaluer son coût de production ainsi que son prix pour les producteurs. Par ailleurs, il faudra aussi étudier de façon plus approfondie la disponibilité de cette ressource.
Analyses de sol pour les exploitations bio : Améliorer les rendements grâce à un état de fertilité équilibré
Jeremias NIGGLI, Auteur ; Marina WENDLING, Auteur ; Raphaël CHARLES, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022Les analyses de sol donnent des informations sur létat de fertilité du sol. Elles servent de base à la planification de la fumure et, en Suisse, elles doivent être régulièrement renouvelées pour satisfaire aux exigences liées aux prestations écologiques requises (PER). Cette fiche technique, réalisée par le FiBL, explique la procédure à suivre pour léchantillonnage du sol et apporte des éléments sur les différents types d'analyse et sur linterprétation des analyses de laboratoire (déséquilibres entre minéraux, CEC). Elle met également en évidence limportance des différents éléments nutritifs en agriculture biologique et les conséquences dun apport insuffisant ou excessif.
Avant de parler travail du sol : Parlons sol !
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, comme pour la majorité des cultures, la bonne santé du sol est un préalable indispensable à la bonne santé des végétaux. Dans cet article, deux experts, Thibaut Déplanche, agronome conseil à Célesta-Lab, et Maxime Christen, conseiller en accompagnement agro-systémique, font le tour des principes fondamentaux à connaître et à prendre en compte pour la gestion des sols dans les vignes. L'enjeu est d'assurer une bonne structure pour permettre un bon fonctionnement biologique. C'est, en particulier, la porosité du sol, favorable à la circulation de l'eau, de l'air, des racines et de la faune, qui permet aux différents éléments minéraux et biologiques d'être disponibles pour la culture. Pour évaluer son sol, plusieurs techniques existent. La réalisation d'une fosse en est une intéressante. Outre l'utilisation de matériels de travail du sol adaptés, le choix du couvert végétal est important.
Bio et non labour, est-ce possible ? Essai système pluri-annuel : Synthèse de 3 années : 2019 à 2021
Dans le cadre du programme Reine Mathilde, dont la ferme vitrine est implantée sur le GAEC Guilbert, dans le Calvados, un essai visant à comparer labour et non labour en agriculture biologique a été réalisé de 2019 à 2021. La question du labour en AB est, en effet, une question-clé, beaucoup d'agriculteurs étant conscients de son impact sur les sols (bouleversement de la biologie du sol), tout en ne sachant pas comment s'en passer, en particulier pour la gestion des adventices. Deux rotations ont été mises en place : l'une de "type élevage" avec des cultures fourragères et des céréales autoconsommées, l'autre de "type cultures" avec des céréales de vente. Pour chacune d'elles, deux modalités, avec et sans labour, ont été comparées. Cette synthèse présente les détails de cet essai, ainsi que les principaux résultats obtenus. Elle s'appuie sur de nombreux indicateurs techniques et économiques. Des observations détaillées sur le sol ont été réalisées, avec différents tests et analyses, et des focus thématiques sont proposés (destruction de prairie sans labour, semis sans labour de blé ou de maïs après une prairie...). Globalement, la gestion des adventices s'est effectivement avérée plus délicate en non labour mais, si la stabilité structurale du sol et la biomasse microbienne étaient plus importantes dans ces conditions, les vers de terre, notamment endogés, étaient plus nombreux avec labour. Plusieurs conclusions restent à confirmer et dépendent des conditions pédoclimatiques.
Évaluer la fertilité d'un sol en viticulture : atelier à Cornas, en Ardèche
Sabrina BOURREL, AuteurLa bonne fertilité d'un sol est indispensable pour une bonne vigueur des cultures mises en place. Cette fertilité peut être évaluée avec différents éléments complémentaires : l'observation de la vigueur de la culture et de ses rendements, le profil de sol et l'analyse de sol. À l'occasion de la journée Tech&Bio Viticulture du 7 juillet 2022, à Cornas, en Ardèche, un exemple concret a été présenté à travers l'étude d'une parcelle de vignes, plantée en Syrah il y a 20 ans. Les pratiques culturales mises en place sont décrites dans cet article, ainsi que le profil pédologique de ce sol sableux sur plusieurs horizons (0-30 cm, 30-65 cm, 65-180 cm, 180-220 cm) et des éléments issus de l'analyse de terre.
"J'ai construit mon scalpeur en modifiant un outil à disques"
Michel PORTIER, AuteurA Pannecé, en Loire-Atlantique, Jérôme Launay cultive 80 hectares et élève des vaches parthenaises en agriculture biologique. Après avoir décidé d'arrêter le labour, et ayant un outil à disques à disposition dans sa Cuma, l'éleveur a fait le choix de transformer l'outil à disques dont il disposait en scalpeur. Après deux jours de travail, il a désormais un outil à 13 dents qui permet un travail superficiel du sol.
Méta-analyse sur limpact des modes de production agricole sur la qualité écologique du sol
A. CHRISTEL, Auteur ; P-A. MARON, Auteur ; L. RANJARD, AuteurLe modèle dagriculture productiviste, développé après la seconde guerre mondiale, a permis daugmenter les rendements de façon à répondre à la demande alimentaire croissante. Ce modèle a aussi fortement affecté les propriétés physico-chimiques des sols et leur biodiversité. Des modèles de production alternatifs, comme lagriculture biologique (AB), la biodynamie (ABD) et lagriculture de conservation (ACS), ont une empreinte environnementale plus faible, tout en améliorant la qualité physico-chimique et biologique des sols. Si de nombreuses publications et synthèses bibliographiques ont évalué limpact de pratiques culturales sur la qualité biologique des sols, peu détudes ont évalué, de manière systémique, limpact du système de production sur les sols. Cette synthèse bibliographique internationale a cherché à évaluer limpact de quatre systèmes de production (agriculture conventionnelle AC-, AB, ABD et ACS) sur la qualité écologique des sols, via lanalyse dindicateurs ciblant les différents groupes dorganismes vivant dans le sol. Cette synthèse montre que lAC, lAB et lABD sont bien documentées et comparées entre elles, alors que lACS est peu documentée. Les tendances observées révèlent une amélioration denviron 70 % des indicateurs biologiques en ABD et AB, comparés à lAC. Si lon compare ABD et AB, lABD améliore les indicateurs. Concernant lACS, elle apparaît plus vertueuse que lAC pour 57 % des indicateurs étudiés. LABD représente donc le mode de production le plus durable pour la qualité écologique du sol, suivie de lAB, puis de lACS et de lAC. Lanalyse des pratiques culturales montre que la fertilisation organique et lallongement de la rotation sont les pratiques qui favorisent le plus la qualité écologique des sols. Lapplication de produits phyto-pharmaceutiques et le travail du sol sont les plus délétères. Cette synthèse permet aussi de pointer le manque détudes sur lACS, ainsi que sur certains bioindicateurs de la faune du sol.
Mieux gérer nos ressources sol et eau : Une priorité et un enjeu vital pour l'agriculture ! : Synthèse du colloque de l'ABC 2021
Le 16 décembre 2021, le 11ème colloque de l'ABC (Agriculture Biologique de Conservation) s'est tenu à Auch, dans le Gers. L'objectif de la journée était de faire le point, face au changement climatique, sur la gestion de l'eau et la préservation des sols. Les intervenants (chercheurs, paysans, associations...) ont présenté les thèmes suivants : - Un contexte hydro-climatique très préoccupant ; - Le sol comme pivot de l'eau et du climat ; - Améliorer la disponibilité en eau pour les plantes face aux aléas climatiques ; - Des couverts pour drainer et structurer mes sols ; - Comment et pourquoi mesurer la santé de ses sols ? ; - Témoignage de l'utilisation de BIOFUNCTOOL pour diagnostiquer la santé de ses sols ; - Gérer la ressource en eau de manière intégrée, la clé de l'agriculture de demain ; - Témoignage : Chroniques d'une reconversion agroforestière.
Mulch de transfert dans les serres biologiques
Samuel HAUENSTEIN, Auteur ; Armelle ROCHAT, Auteur ; Patricia SCHWITTER, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022En ce qui concerne la lutte contre les adventices, l'épandage de mulch organique constitue une alternative intéressante à l'utilisation de films de paillage dans les cultures biologiques sous serre. Lutilisation de mulch de transfert (matière organique transférée dune surface donneuse à une surface receveuse et couvrant le sol dune couche de 10 cm environ) présente des avantages (augmentation de la teneur en humus, de lactivité biologique du sol ) et des risques et défis (introduction de graines dadventices, minéralisation tardive de lazote au printemps ). Plusieurs facteurs doivent être pris en compte lors du choix dun mulch (rapport carbone/azote, structure, teneur en éléments nutritifs). Un tableau recense les propriétés de différents types de mulch. Par ailleurs, des recommandations sont données pour lapplication du mulch en pratique : quantité de mulch nécessaire, épandage et incorporation.
Optimiser les bénéfices des couverts d'interculture pour le sol
Julie GUICHON, AuteurGrâce à leurs systèmes racinaires, les couverts végétaux semés en interculture améliorent la structure des sols : les galeries ainsi créées favorisent l'infiltration de l'eau, ainsi que le développement des racines des cultures suivantes. Cela est d'autant plus vrai que la diversité des espèces implantées est grande (systèmes racinaires pivotants, fasciculés...). La durée d'implantation du couvert est également un facteur à prendre en compte pour en tirer le meilleur parti. Dans cet article, plusieurs retours d'experts sur le sujet sont présentés.
Résilience face à la sécheresse et aux inondations : Stocker et faire circuler leau dans le sol grâce à la matière organique et aux mycorhizes. La vie est belle !
Myriam DESANLIS, AuteurMi-février 2022, une dizaine de producteurs de fruits se sont retrouvés, dans le Puy-de-Dôme, pour parler de la résilience et de la circulation de leau avec Hervé Covès, spécialiste des fonctions fongiques et conférencier auprès dArbre et Paysage 32. Pour limiter les impacts des aléas climatiques (sécheresses, inondations ), il faut retenir au maximum leau dans les sols. Pour cela, plusieurs leviers sont mobilisables. Il est notamment possible daugmenter la teneur en matière organique (MO) des sols, ce qui va améliorer de manière générale les propriétés physiques du sol : augmentation de la porosité totale, meilleur écoulement et infiltration de l'eau facilitée Pour ramener de la MO, il est conseillé de commencer par implanter des couverts végétaux riches en légumineuses. Larbre tient également un rôle essentiel dans le cycle de leau : il intercepte une partie des eaux de pluie grâce à son feuillage et ses branches, et freine leur écoulement. Ses racines décompactent également le sol et favorisent linfiltration de leau. L'arbre sert aussi dascenseur hydraulique en remontant leau des profondeurs par le biais de son système racinaire. Associer différentes espèces végétales avec différentes hauteurs, pour créer des pics et des creux, permet de récupérer leau de lair en favorisant sa condensation dans les zones plus froides du bas (les plantes poilues ou à feuillage vernissé favorisent ce phénomène). Favoriser les réseaux mycorhiziens permet aussi de réguler leau : ces derniers sont capables de redistribuer leau des zones humides vers des zones sèches. Et pour que ces réseaux se développent bien, il faut de la MO dans les sols...
Les sols sont pris dans un étau
Jeremias LÜTOLD, AuteurEn Suisse, lessai longue durée DOC compare, depuis 1978, des systèmes de grandes cultures cultivés selon des conduites conventionnelle, biologique ou biodynamique. Des toitures ont été installées au-dessus de certaines parcelles de cet essai pour mimer, de manière artificielle, les effets dune sécheresse. Les premiers résultats, en lien avec cet effet « sécheresse », avaient, tout dabord, montré que le système en agriculture biologique avait une meilleure capacité à stocker leau dans son sol (par rapport au système conventionnel), et quil favorisait la diversité microbienne, ainsi que lactivité biologique des sols. Depuis, toujours à partir de cet effet « sécheresse » dans lessai DOC, Martina Lori (FiBL) a aussi mis en évidence des différences de minéralisation de lazote en conditions sèches dans les sols biologiques et conventionnels : les sols biologiques ont fourni davantage dazote (tiré de la matière organique fraîche) que les sols conventionnels. Lapprovisionnement en azote est donc plus sécurisé dans les sols biologiques. De son côté, Marie-Louise Schärer (Université de Bale) a recherché, sur lessai DOC, d'éventuelles différences par rapport à lhumidité du sol, à lévaporation et à la profondeur dabsorption de leau par les racines de blé dautomne et de soja. Les résultats montrent quil ny a pas de différences entre le système bio et le système conventionnel concernant lévaporation et la profondeur dabsorption. En revanche, lhumidité du sol, dans la zone des racines, est plus importante en bio. Lagriculture biologique offre donc des avantages sur le plan de lutilisation de leau.
Travail du sol en bio : un incontournable ?
Céline ROLLAND, AuteurComment maîtriser les adventices sans labour en AB ? Quels impacts sur la fertilité des sols du non-labour en AB ? Peut-on saffranchir du labour en bio ? Cet article reprend des éléments des journées sur lagriculture biologique de conservation, organisées par le Civam bio 53, et de lintervention de Jean-François Vian de lISARA de Lyon sur la réduction du travail du sol en AB (15 ans dessais en station et chez des agriculteurs bio). Il apparaît que les rendements sont parfois diminués et quon ne peut pas toujours gérer les adventices. Philippe Betton, éleveur de porcs bio à Sacé (53), témoigne également de plus de 10 ans de pratiques de réduction du travail du sol. Pour lui, la fertilité et la vie du sol vont être stimulées par la mise en place dune rotation diversifiée, intercalée de prairies et de couverts végétaux. Alterner les outils et les techniques de travail du sol, éviter le labour tous les ans et privilégier un labour agronomique semblent un bon compromis. Il conseille de tester dabord sur des bandes, de comparer avec ses pratiques habituelles et déchanger en groupe. La réduction du travail du sol en bio est possible mais pas toujours facile. Daprès lui, la conservation dune bonne structure du sol est aussi complexe que la gestion des adventices et il vaut mieux parfois utiliser le labour agronomique plutôt de multiplier les passages doutils pour viser le non-labour.
« Utiliser des biochars mérite réflexion »
Xavier DELBECQUE, AuteurLes biochars font de plus en plus parler deux pour améliorer la qualité des sols, mais ils restent assez mal connus. Samuel Abiven, directeur scientifique au laboratoire géologie du département géoscience de lENS, apporte des éléments de réflexion sur les propriétés et lutilisation du biochar. Ce dernier, à ne pas confondre avec le charbon vert, correspond à du carbone organique très stable, qui est passé au feu, ce qui lui confère des propriétés particulières. Cest un produit très actif qui se lie aux argiles et qui a comme propriété la rétention des éléments. Il augmente ainsi la CEC (capacité déchange cationique), ainsi que la rétention en eau. De manière indirecte, il retient la matière organique et offre des habitats pour les micro-organismes utiles à la vie biologique du sol. En revanche, il peut aussi avoir des effets négatifs, avec lapport déléments toxiques (notamment des hydrocarbures aromatiques polycycliques), ou des phénomènes de compétition et de faim dazote. Il peut aussi avoir des effets toxiques sur les vers de terre. Il faut donc réfléchir à son utilisation, car cest un produit qui va rester mille à deux milles ans dans le sol.
La biodiversité des sols est-elle impactée par lapport de cuivre ou son accumulation dans les sols de vignes ? : Synthèse des connaissances scientifiques
B. KARIMI, Auteur ; V. MASSON, Auteur ; L. RANJARD, Auteur ; ET AL., AuteurLe sulfate de cuivre a été utilisé de manière intensive pour lutter contre les maladies fongiques de la vigne durant près de 150 ans. De ce fait, le cuivre sest fortement accumulé dans les sols viticoles et peut atteindre des concentrations potentiellement nocives pour les organismes du sol. Bien que les doses de cuivre actuellement appliquées soient 10 fois plus faibles quil y a 50 ans, son utilisation pose question dans un contexte de transition agroécologique, car il est l'un des rares pesticides utilisés en AB. Cette étude, qui repose sur une méta-analyse de la littérature académique internationale, a pour objectif de quantifier les impacts du cuivre et de son accumulation sur la qualité biologique des sols. Parmi les 300 articles passés en revue, seulement 19 répondaient à cette question de façon pertinente. Lanalyse de ces 19 articles scientifiques montre que lactivité microbienne diminue de 30 % si le cuivre est appliqué à une dose supérieure à 400 kgCu/ha/an. Labondance des nématodes reste inchangée pour des doses de cuivre allant jusquà 3 200 kgCu/ha/an. La reproduction des collemboles diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 400 kgCu/ha/an. Celle des enchytrées diminue de 50 % si le cuivre est appliqué à plus de 1 895 kgCu/ha/an. La biomasse lombricienne est réduite de 15 % après une application de 200 kgCu/ha/an. La respiration microbienne est réduite de 50 % dans les sols avec des teneurs en cuivre supérieures à 200 kgCu/ha/an. Globalement, bien quune toxicité du cuivre soit observée sur la biodiversité du sol, la littérature montre quelle concerne des doses au moins 50 fois supérieures à la dose de 4 kgCu/ha/an actuellement autorisée par la Commission Européenne. Cet article est une traduction de larticle scientifique : « Ecotoxicity of copper input and accumulation for soil biodiversity in vineyards » (https://doi.org/10.1007/s10311-020-01155-x).
La charrue déchaumeuse en Cuma limite les coûts
David LAISNEY, AuteurCinq agriculteurs, dont 3 en bio, de la CUMA de la Sueurre, en Haute-Marne, ont acheté une charrue déchaumeuse. Les charrues déchaumeuses travaillent généralement entre 12 et 17 cm de profondeur et répartissent les résidus végétaux sur le flanc du labour plutôt que dans le fond, comme les charrues classiques. De plus, leur prix est souvent inférieur à ces dernières. Pour la reprise de labour, les agriculteurs de la CUMA de Haute-Marne utilisent un appareil à disques indépendants, pourvu dun rouleau (les outils à dents risqueraient de remonter des débris végétaux).
Connaître son sol pour adapter ses pratiques
Véronique BARGAIN, AuteurLe réseau GAB-Frab Bretagne et le GAB 44 ont organisé une semaine sur la thématique des sols. La méthode Hérody a été présentée à cette occasion. Cette méthode permet de comprendre le fonctionnement dun sol dans lobjectif de laméliorer. Le fonctionnement dun sol repose à la fois sur sa texture, sur sa structure et sur les matières organiques quil contient. La méthode Hérody caractérise plusieurs formes de matière organique (MO) : la MO fugitive (facile à décomposer), la MO stable (dont la décomposition est plus longue) et parfois des NiNi (MO ni assimilables, ni solubilisables, en raison de la présence de chaînes carbonées difficilement dégradables par les micro-organismes). La majorité des sols bretons sont riches en NiNi du fait de la présence daluminium, issu de la roche mère, qui se fixe sur les chaînes carbonées et les rend inaccessibles aux microorganismes.
En direct de l'Inao : Rotation des sols et fertilité : construire un cercle vertueux
Olivier CATROU, Auteur ; Sandrine THOMAS, AuteurLautonomie des exploitations et son corollaire, la limitation des intrants extérieurs, sont les piliers de lagriculture biologique. Ils sont en partie rendus possibles par le maintien de la fertilité des sols, et cette dernière passe par la mise en place dune rotation des cultures adéquate. La réglementation est très claire sur ce sur point : une rotation appropriée est lune des principales mesures préventives pour préserver la santé des végétaux et la fertilité des sols. En grandes cultures, le guide de lecture rappelle le caractère pluriannuel de la rotation, ainsi que la nécessité de la diversité des espèces cultivées. En production légumière, le cycle de rotation doit être constitué dau moins trois espèces différentes. Toutefois, la nouvelle réglementation, applicable au 1er janvier 2022, semble évoluer vers une obligation dinclure des cultures de légumineuses dans les rotations. Cet article est complété par linterview dArnaud Duteil, maraîcher bio. Il explique comment il assure le maintien de la fertilité de ses sols, propose des recommandations générales pour les maraîchers et apporte son avis de praticien sur la place des légumineuses (notamment vis-à-vis du règlement applicable au 1er janvier 2022).
Dis-moi quelle flore est présente sur ta parcelle, je te dirais comment va ton sol
Cindy SCHRADER, AuteurPlusieurs méthodes permettent de comprendre et danalyser le fonctionnement dun sol. Les plantes bio-indicatrices en sont une : elles reflètent létat ou les transformations en cours dans un sol. En Bretagne, des producteurs ont pu participer à une formation sur ce sujet. Elle a été réalisée par Miguel Neau, écologue et formateur spécialisé en agriculture durable. Pour utiliser cette méthode, la première étape consiste à réaliser un inventaire floristique sur une zone homogène au printemps, en été et à lautomne. La deuxième étape repose sur une évaluation du pourcentage de recouvrement de chaque espèce. La troisième étape consiste à regarder, pour chaque espèce, les conditions de levée de dormance à laide du « Fascicule des conditions de levée de dormance des plantes bio-indicatrices ». Chaque indicateur est ensuite multiplié par le coefficient de recouvrement : les indicateurs aux scores les plus élevés reflètent létat du sol. Boris, un éleveur de vaches allaitantes du Finistère, qui a suivi cette formation, explique ce quil a pu constater sur sa parcelle après avoir appliqué cette méthode. Il détaille également les pratiques quil a ensuite mises en place pour améliorer lactivité biologique de son sol.
Dossier : Comprendre le fonctionnement de son sol
Morgane COULOMBEL, Auteur ; Hélène COATMELEC, AuteurDans les Côtes dArmor, une dizaine déleveurs ont participé à une formation permettant de comprendre le fonctionnement dun sol, de réaliser un diagnostic et d'adapter ses pratiques damendements et de gestion des prairies en fonction du diagnostic. Cette formation a été dispensée par Jean-Pierre Scherer, intervenant en agronomie, botanique et écologie, de la Maison Familiale Rurale de Chauvigny (Vienne). Cet article, rédigé à la suite de cette formation, répond aux questions suivantes : Comment définir un sol ? Quest-ce quun bon sol ? Les minéraux dont les plantes ont-besoin sont-ils disponibles ? Il apporte également quelques éléments méthodologiques permettant danalyser le fonctionnement dun sol, tout en sappuyant sur létude de cas réalisée durant la formation (analyse du fonctionnement du sol dune prairie implantée en RGA-trèfle blanc il y a quatre ans).
Dossier : Fertilisation et fertilité des sols en agriculture biologique : Evolutions à prévoir, nouveautés et recherche d'autonomie et de résilience
Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Yoan MICHAUD, Auteur ; Julie GALL, AuteurLa fertilisation et la fertilité des sols sont 2 thèmes qui suscitent de nombreux débats dans les réseaux de l'agriculture biologique. Entre l'actualité (avec, en ligne de mire, la nouvelle interprétation de la règlementation qui interdit, en bio, l'utilisation d'effluents d'élevage dits "industriel"), les expérimentations portant sur l'apport d'autres types de roches broyées comme amendements, la recherche d'autonomie et l'adaptation au changement climatique, la fertilisation et la fertilité des sols sont au cur des réflexions des agriculteurs bio pour progresser dans leurs pratiques. Ce dossier fait un point sur plusieurs notions relatives à ces sujets.
Faire parler les plantes bio-indicatrices sur létat du sol
Christian GLORIA, AuteurLa présence de certaines adventices, poussant spontanément sur une parcelle, peut apporter des renseignements sur les caractéristiques dun sol et de son état. Ces plantes bio-indicatrices peuvent, en effet, indiquer des problèmes de structure du sol, de forte présence dazote, de sol acide, de faible réserve utile Il est préférable de se baser sur la présence dune communauté despèces, et non sur la présence dune espèce seule, pour avoir le diagnostic le plus fiable possible. Il est aussi important de croiser les informations apportées par la présence de ces plantes avec dautres méthodes de diagnostic : profils de sol, analyses de sols, historique de la parcelle et pratiques de lagriculteur En complément de cet article sur les plantes bio-indicatrices, un encart rapporte le témoignage de Philippe Collin, agriculteur de Haute-Marne, en bio depuis 2014. Il a suivi une journée de formation sur les plantes bio-indicatrices et a pu obtenir des éléments dexplications sur la présence de vulpin en quantité importante dans ses parcelles. Cette présence serait le reflet dun fort taux dhumus stable dans ses sols. Il va donc mettre en place de nouvelles pratiques pour optimiser la minéralisation de la matière organique : export des pailles de céréales, mise en place de couverts peu lignifiés détruits juste après floraison, déchaumage à 4-5 cm
Guide technique : Comprendre son sol pour adapter ses pratiques
Ce guide technique permet de comprendre les sols afin de mieux adapter ses pratiques agricoles. Il a été réalisé à partir dun travail effectué par Chloé Folacher, en 2021, lors de son stage de fin détude à la CAB Pays de la Loire. En guise de préambule, ce guide présente dix grandes erreurs à ne pas commettre avec un sol. Il détaille ensuite plusieurs pratiques agricoles et leurs utilités : la mise en place daménagements hydrauliques sur une parcelle, le travail du sol (avec un focus sur les techniques culturales simplifiées TCS -), les apports de matières organiques et le chaulage. Puis, il se focalise sur les sols du département de la Mayenne : il propose une clé de détermination afin didentifier et de caractériser un type de sol, puis présente de manière synthétique les atouts, les contraintes, ainsi que les bonnes pratiques à mettre en uvre pour chaque type de sol. Ce guide a ainsi pour objectif de partager des savoir-faire techniques entre pairs et de participer à la reconquête de la qualité de leau en région Pays de la Loire.
Une lecture indirecte grâce aux plantes
Xavier DELBECQUE, AuteurDepuis quelques années, les formations sur les plantes bio-indicatrices se multiplient. Lobjectif de ces formations est de regarder les adventices qui poussent spontanément sur une parcelle afin davoir une idée de létat du sol (ex : le grand plantain se plaît sur des sols compactés, la véronique à feuille de chêne simplante dans des sols engorgés de matière organique ). Pierre-Yves Petit, formateur et vigneron, aime expliquer quil existe plusieurs clés de lecture pour comprendre létat dun agrosystème, et que les plantes bio-indicatrices en sont une. Lobservation des plantes adventices lui permet aussi de savoir quand implanter son couvert hivernal : lorsque ces dernières commencent à pousser, cela signifie que les conditions pour une bonne germination sont réunies. Pour connaître létat dun sol, en plus de lobservation des plantes bio-indicatrices, ce formateur-vigneron regarde également les turricules de vers de terre (reflet de leur activité dans le sol), réalise de temps en temps des profils de sol pour vérifier son état de compaction, et effectue quelques analyses physico-chimiques pour vérifier si les éléments nutritifs sont bien présents dans le sol et accessibles pour les plantes.
Liste bibliographique sur lagriculture de conservation et lagriculture biologique
Esméralda RIBEIRO, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Anna CARRAUD, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2021ABioDoc, le Centre national de ressources documentaires en agriculture biologique, a publié une liste bibliographique sur l'agriculture de conservation et lagriculture biologique. Elle est composée denviron 160 références bibliographiques extraites de la Biobase, la seule base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique. Ces dernières, publiées entre 2010 et début 2021, apportent des éléments sur la compatibilité entre lagriculture biologique et lagriculture de conservation et livrent des éléments de comparaison entre lagriculture biologique et lagriculture conventionnelle en matière de non-labour, de non travail du sol et de TCS (techniques culturales simplifiées).
Manuel de la litière forestière fermentée : Une préparation simple et économique pour des cultures vigoureuses
Dans cet ouvrage, les formateurs de l'association Terre & Humanisme transmettent, pas à pas, tous les principes de la méthode de la litière forestière fermentée, ou LiFoFer, étudiée et expérimentée depuis 2013. Cette méthode consiste à démultiplier, grâce à la fermentation, les micro-organismes naturellement présents en très grand nombre dans les sols forestiers. La méthode de fabrication s'effectue en deux étapes : la fermentation solide et la fermentation liquide. La fermentation solide consiste d'abord à mélanger des feuilles mortes à moitié décomposées avec des fibres (ex. son de blé). Sont ensuite ajoutés du petit lait, de la mélasse et de l'eau de source. Le mélange est versé dans un bidon, en tassant régulièrement, et le tout est fermé hermétiquement. Après un mois de fermentation anaérobique, la préparation est prête à être utilisée. Tout au long de l'année, des fermentations liquides peuvent être réalisées, en mélangeant de la préparation solide avec du sucre (mélasse) et des ferments lactiques (petit lait). Après fermentation (1 semaine) et dilution, ce liquide riche en microorganismes peut être utilisé sur les sols, les matières organiques, les plantes, dans les eaux, pour les animaux et dans les bâtiments. La première partie de l'ouvrage aborde les notions essentielles à la compréhension de l'écologie des sols et au fonctionnement d'une fertilisation appropriée ; La deuxième partie propose un tour d'horizon des préparations biofertilisantes connues actuellement ; La troisième partie développe les étapes de fabrication de la LiFoFer et la quatrième présente ses modes d'action, ses propriétés et ses usages.
Matière organique : Quel taux viser pour préserver mes sols ?
Alexia GARRIDO, AuteurLes sols sont souvent caractérisés par leur texture et leur structure. En agronomie, dautres éléments sont également pris en compte, comme le pH ou la teneur en matière organique. Cette dernière retranscrit le niveau de fertilité et dactivité biologique du sol. La présence suffisante de matière organique augmente aussi la portance et la réserve utile des sols, améliore leur structure et bien dautres paramètres utiles. Le taux de matière organique sinvite dailleurs au cur des débats agronomiques. En France, le taux de matière organique est actuellement, en moyenne, de 2% sur lhorizon 0-30 cm, soit 60 à 70% de moins quil y a deux siècles. Comment savoir quel taux de matière organique viser pour atteindre une qualité de sol satisfaisante ? Pascal Boivin, enseignant-chercheur en pédologie à la HES-SO (Genève), et son équipe se sont penchés sur cette question. Ils ont comparé des centaines de sols pour déterminer à partir de quel taux de matière organique les sols disposaient dune bonne qualité structurelle. Ils se sont alors aperçus que pour atteindre une bonne qualité de sol, il fallait avoir au minimum un ratio teneur en matière organique / teneur en argile égal à 17 %. Lutilisation de ce ratio a été validée sur tous les types de sols jusquà 60 % dargile (à lexception des tourbes et des sables). Les parcelles pour lesquelles les meilleures structures de sol ont été observées sont celles qui obtiennent un ratio supérieur ou égal à 24 %.
Méta-analyse : impact positif de la biodynamie sur les qualités du sol
Martin QUANTIN, AuteurEn 2021, Amélie Christel d'AgroParisTech, Pierre-Alain Maron et Lionel Ranjard d'INRAE de Dijon, ont publié la synthèse d'une méta-analyse visant à comparer les impacts sur le sol des agricultures conventionnelle, de conservation, biologique et biodynamique, et ce, à l'échelle du système et non pas à l'échelle d'une pratique comme c'est souvent le cas. Ce sont ainsi une centaine de publications qui ont été passées au crible des chercheurs, ciblées en particulier sur l'évaluation des communautés de microorganismes dans le sol. Les résultats montrent que les indicateurs biologiques du sol sont améliorés d'environ 70 % en agriculture biologique et biodynamique en comparaison à l'agriculture conventionnelle. Ces mêmes indicateurs donnent en moyenne de meilleurs résultats (+ 43 %) en agriculture biodynamique qu'en agriculture biologique mais, dans un nombre important de données, aucun écart significatif n'est observé entre ces deux systèmes de production. Il en résulte que les systèmes biodynamiques sont les plus favorables à un bon état écologique des sols, devant l'agriculture biologique, l'agriculture de conservation et enfin l'agriculture conventionnelle. Ces résultats s'expliquent en partie par la mise en uvre d'un travail du sol simplifié et l'usage d'engrais organiques, mais l'impact des préparations biodynamiques reste à démontrer et à expliquer, faute de données suffisantes à ce jour.
Les mycorhizes : Des alliées dans l'alimentation et la protection des plantes
François HIRISSOU, AuteurEnviron 80 % des familles de plantes vasculaires sont mycorhizées, c'est-à-dire qu'elles vivent en symbiose avec des champignons - les mycorhizes - présents dans le sol. Les bénéfices sont mutuels, les champignons bénéficient de produits carbonés produits par la plante via la photosynthèse. En agriculture, certains services rendus par la mycorhization sont recherchés, comme la biofertilisation (amélioration de la nutrition des plantes), la protection contre le stress hydrique et les organismes pathogènes, mais aussi une meilleure biostabilisation des sols, ou encore une production végétale de meilleure qualité pour la santé humaine. Les champignons mycorhiziens entretiennent également des relations bénéfiques avec les rhizobactéries, bactéries présentes à proximité des racines des plantes, dont ces dernières bénéficient aussi. Plusieurs pratiques agricoles favorables à la mycorhization sont aujourd'hui connues, comme le non-retournement des sols, la fertilisation organique, etc. Le projet Mycoagra, porté par la Chambre d'agriculture de Dordogne, vise à étudier le statut mycorhizien du noyer et du maïs.
Les mystères de la fertilité des sols en viticulture
Sabrina BOURREL, Auteur ; Amandine FAURIAT, AuteurUne rencontre sur le thème de la fertilité des sols en viticulture a été organisée, par la Chambre dagriculture de lArdèche, le 9 décembre 2020. Suite à la réalisation de tests dits « du slip » par le groupe DEPHY Viticulture Côtes du Rhône Septentrionales, cette rencontre a été loccasion de se pencher sur les différences de dégradation obtenues entre deux slips enterrés dans deux parcelles qui présentaient pourtant le même type de sol (très sableux). Lun de ces slips était fortement dégradé alors que lautre était quasiment intact. Pour mieux analyser lactivité biologique de ces deux sols, des tests complémentaires ont été effectués : tests bêche, comptages de vers de terre (test moutarde), analyses de terre classiques et analyses du statut biologique. La parcelle dans laquelle le slip était le moins dégradé présentait un nombre bien plus faible de vers de terre que lautre parcelle, mais, paradoxalement, elle présentait aussi une activité microbienne supérieure. Ces différents tests ont donc permis de démontrer quil était difficile de tirer des conclusions à partir dune unique observation, test ou analyse.
Normandie : Reine Mathilde : nouveau bilan
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn juin 2021, le Gaec Guibert (basé dans le Calvados) a ouvert ses portes pour présenter un premier bilan du troisième volet du programme Reine Mathilde. Alors que les deux premiers volets de ce programme, menés de 2010 à 2018, portaient sur lautonomie alimentaire en bovins bio, le troisième volet, qui a débuté en 2019, est consacré à la préservation et à la stimulation de la fertilité des sols, ainsi quaux effets du non-labour en bio. Pour cela, un essai a été mis en place dans une parcelle de limons sablo-argileux du Gaec Guibert. Lobjectif est de comparer les effets du labour et du non-labour sur deux rotations de 7 et 8 ans (la première étant composée de cultures destinées à lélevage, et la seconde de cultures de vente). Toutes les deux ont débuté par des prairies temporaires en tête de rotation. Actuellement, plusieurs impacts sont déjà visibles en non-labour : la stabilité structurale du sol est meilleure et la biomasse microbienne plus importante, mais il y a aussi davantage dadventices. En revanche, les effets à long terme ne sont pas encore visibles : évolution du stockage de carbone dans les sols, du taux de matière organique, du nombre de vers de terre Il est donc nécessaire de continuer cet essai longue durée.
Opération « A vos slips »
Hélène BAUDET, AuteurLe test du slip, qui est originaire du Canada, est un moyen simple, peu coûteux et ludique détudier la capacité de dégradation de la matière organique dun sol et dévaluer la vie biologique de ce sol. Ce test na aucune valeur scientifique, mais il permet de comparer des parcelles entre elles ou dune année sur lautre. Linterprétation visuelle est simple : plus le slip est dégradé, plus lactivité biologique est intense. Il faut ensuite comprendre pourquoi, et comment adapter ses pratiques culturales. En mars 2020, la Chambre dagriculture de lOise a lancé une action denterrement de slips, juste après le ressuyage des sols suite aux fortes pluviométries de février. Trois mois plus tard (mi-juin), les slips ont été déterrés et les résultats obtenus ont été interprétés.
Le ressuyage des sols : Ralentir ou accélérer le passage de leau sur sa ferme
Caroline CHAVRIER, AuteurLexcès deau peut avoir des conséquences négatives sur les sols : lessivage, érosion, création de conditions favorables aux plantes (asphyxie racinaire, dérive microbienne ). Pour éviter cela, il est parfois nécessaire de réaliser un diagnostic hydraulique sur sa ferme et davoir recours au drainage pour augmenter la vitesse de ressuyage des sols. Pour réaliser un diagnostic hydraulique cohérent, il faut idéalement étudier la géologie (caractéristiques de la roche mère), la morphologie (forme du relief) et la pédologie (types de sols) des parcelles. Ces observations permettent de caractériser les différentes qualités des sols et des sous-sols afin de mettre en valeur leurs différences de perméabilité. Si ces observations ne permettent pas dexpliquer les phénomènes de stagnation deau, de mouillère ou de mauvais ressuyage, il faudra alors analyser les pratiques culturales, et plus particulièrement le travail du sol (ex : présence dune semelle de labour).
De la ténacité pour des sols vivants
Maike KRAUSS, AuteurUn nouvel essai de longue durée, encore plus détaillé que l'essai DOC, installé à Frick (Suisse), expérimente principalement trois facteurs sur des grandes cultures biologiques : le travail du sol, la fumure et les préparations biodynamiques. Il compare : le labour (environ 20 cm de profondeur) au travail du sol réduit (passage de cultivateur à environ 10 cm de profondeur) ; une fumure à base de lisier à une fumure à base de compost de fumier et de purin ; une culture sans et une culture avec préparations biodynamiques. Les résultats des quinze premières années dessai ont été récemment publiés. Les préparations biodynamiques nont influencé ni le rendement, ni la fertilité des sols. La fertilité des sols a, en revanche, été améliorée avec le compost de fumier (comparativement au lisier). Cependant, cest le passage du labour au travail du sol réduit qui a eu le plus deffet : ce dernier permet de préserver lhumus (même si quinze ans après, le nouvel équilibre de lhumus nest pas encore établi pour la modalité travail du sol réduit) et daugmenter très rapidement le nombre de micro-organismes dans le sol. En revanche, la réduction du travail du sol augmente aussi le nombre dadventices, ce qui influence négativement le rendement.
Webinaire : Best4Soil, un réseau européen pour la préservation des sols
Charlotte BERTHELOT, Auteur ; Romane JEAN, Auteur ; Marie TORRES, AuteurBest4Soil est un projet européen qui vise à diffuser des connaissances en lien avec la santé des sols. Des rencontres nationales et internationales, mélangeant des chercheurs, des instituts techniques, des techniciens et des producteurs, sont organisées chaque année. En décembre 2020, un webinaire a regroupé des intervenants français, espagnols, chypriotes, italiens et grecs. Durant deux jours, ils ont présenté leurs expériences autour de trois thématiques : « compost », « biofumigation », « rotation des cultures, maladies telluriques et nématodes ». Les outils de transfert et de communication mis en place ont également été présentés : vidéos, fiches techniques et bases de données. Ces outils sont accessibles en ligne depuis le site internet du projet.
Widespread Occurrence of Pesticides in Organically Managed Agricultural Soils - the Ghost of a Conventional Agricultural Past?
Judith RIEDO, Auteur ; Felix WETTSTEIN, Auteur ; Marcel G.A. VAN DER HEIJDEN, Auteur ; ET AL., AuteurÀ ce jour, peu d'études ont évalué la présence de pesticides dans les sols gérés en agriculture biologique (AB). Un manque de connaissances existe également sur les impacts des résidus de pesticides dans les sols : affectent-ils la vie du sol ? Cette étude a permis d'analyser les sols de 100 champs suisses, gérés en agriculture biologique ou en agriculture conventionnelle, afin de détecter la présence et la quantité de pesticides (46 étudiés : 16 herbicides, 8 molécules dérivées d'herbicides, 17 fongicides et 7 insecticides). Des traces de pesticides ont été trouvées dans tous les sites, y compris dans les 40 parcelles biologiques. Le nombre de résidus de pesticides est deux fois plus élevé dans les parcelles conduites en conventionnel que dans les parcelles conduites en AB. Leur concentration est en moyenne neuf fois plus élevée en conventionnel. Parallèlement, le nombre et les concentrations de pesticides diminuent significativement avec laugmentation de la durée de gestion en agriculture biologique. Néanmoins, même après 20 ans de gestion en AB, jusqu'à 16 résidus de pesticides différents ont été retrouvés dans les sols. La biomasse microbienne, et plus particulièrement l'abondance des champignons mycorhiziens arbusculaires (champignons qui créent des symbioses bénéfiques avec les végétaux), sest révélée négativement liée à la quantité de résidus de pesticides présents dans le sol. Ceci indique que les résidus de pesticides constituent, en plus des facteurs abiotiques (tels que le pH), un facteur clé dans le développement de la vie microbienne du sol.
Les 10 erreurs à ne pas commettre avec mon sol
Yves HARDY, Auteur ; Florine MARIE, Auteur ; Niels BIZE, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ (FRAB, 12 Avenue des Peupliers, 35 510, FRANCE) : RÉSEAU GAB-FRAB BRETAGNE | 2020Ce guide a été conçu pour aider les producteurs dans la gestion de leurs sols. Pour cela, il explique dix grandes erreurs à éviter, à savoir : 1 Raisonner uniquement à la parcelle, sans prendre en compte le paysage, la topographie, lenvironnement parcellaire ; 2 Mettre en uvre des pratiques favorisant la compaction des sols ; 3 Faire l'impasse sur le chaulage ; 4 Incorporer trop profondément la matière organique ; 5 Stocker le fumier dans de mauvaises conditions ; 6 Laisser le sol sans couverts végétaux ; 7 Apporter de la matière organique juste avant limplantation dune culture ; 8 Miser uniquement sur les activateurs de sol (biofertilisants) ; 9 Composter à lexcès ; 10 Se fier uniquement aux analyses de sol réalisées en laboratoire. Les recommandations proposées doivent permettre aux producteurs daméliorer la qualité et la fertilité de leurs sols, de prévenir des dépenses inutiles et daugmenter la durabilité de leurs systèmes de production. Elles ont été établies grâce aux retours dexpériencesz des agriculteurs et des chercheurs participant au projet européen SoilCare (projet qui a permis de tester une diversité de pratiques bénéfiques pour les sols, à travers lEurope). Un extrait de ce guide est disponible à ladresse internet suivante : https://www.agrobio-bretagne.org/publications-2/.
L'agriculture régénératrice
Jean-Marc BABOUT, AuteurLa pratique de l'agriculture régénératrice a été introduite en Europe, à partir de 2013, par Friedrich Wenz, biodynamiste dans la vallée du Rhin, et par Dietmar Näser, agronome allemand. En France, le premier cycle de formation en agriculture régénératrice a eu lieu, en 2018, sur une ferme bio en Normandie. Une bonne compréhension du fonctionnement biologique du sol, de la composition et du rôle de l'humus est à l'origine des pratiques de l'agriculture régénératrice. Les préparations et les outils de ce mode de production viennent compléter ceux utilisés en agriculture biodynamique. Ils sont présentés, après un focus qui porte, premièrement, sur le concept de réseau alimentaire du sol, sur la base des travaux d'Elaine Ingham, agronome américaine, deuxièmement, sur le "carbone liquide", objet des travaux de la pédologue australienne Christine Jones. Comme en biodynamie, le but des pratiques préconisées est d'améliorer la fertilité des sols en les rendant plus vivants et en restaurant le taux d'humus.
Une agriculture du vivant : Réconcilier la terre et les hommes
Camille ATLANI, Auteur ; Luis BARRAUD, Auteur ; Hervé COVES, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (2 Impasse de Conti, 75 006, FRANCE) : ÉDITIONS LLL, LES LIENS QUI LIBÈRENT | 2020Cet ouvrage regroupe une vingtaine de contributions d'auteurs soucieux de la régénération des sols et d'une agriculture privilégiant le vivant et les cycles naturels pour produire des aliments sains. Le respect de la biodiversité et la préservation des ressources naturelles sont à l'origine de leur engagement qui a pour but de proposer des alternatives à l'exploitation abusive des sols, grâce à des solutions respectant l'homme et la nature, tout en étant économiquement viables. Sur petites ou grandes surfaces, en bio ou en conventionnel, les mêmes problèmes peuvent se rencontrer : érosion, pollution, pertes de rendements, intrants... Les solutions sont identiques et peuvent se résumer par la formule suivante, base agronomique universelle, mais pourtant oubliée : remettre au cur des systèmes agricoles le cycle de la fertilité naturelle des sols et des écosystèmes. Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques, des agriculteurs, des conseillers... partagent leurs connaissances et leur expérience : agroécologie, sols vivants, arrêt du travail du sol, agroforesterie, rôle des arbres, des vers de terre ou encore des réseaux de champignons...
Analyse des sols : Un nouvel outil au service de lagronomie
Jean HARZIG, AuteurLécologie en tant que science commence à fournir de nouveaux outils de diagnostic et dévaluation de la qualité et du fonctionnement dun sol. Dans cette interview, Lionel Ranjard, écologue et directeur de recherche à lInrae, explique comment l'étude de la biologie des sols peut permettre de déboucher sur des applications culturales plus abouties. Il est en effet désormais possible de caractériser la diversité microbienne dun sol, dévaluer ce quelle est capable de faire et de prévoir comment elle peut évoluer. Lionel Ranjard revient sur les différents travaux de recherche qui ont permis de développer ces connaissances et ces outils de diagnostic, explique comment ces avancées peuvent se traduire sur le terrain et apporte des éléments de réflexion sur la place des analyses microbiologiques au sein des différentes analyses de sols. Il donne également son avis sur lapproche développée par Greenback en tant quagence de notation des sols.
Bienvenue les vers de terre, un film positif dagriculture
Anne-Gaëlle CABELGUEN, AuteurLe film « Bienvenue les vers de terre » a été projeté dans de nombreuses salles de cinéma françaises. Ce film, destiné au grand public, a été réfléchi afin de sensibiliser les spectateurs et de vulgariser lAgriculture de Conservation des Sols. Les projections sont souvent accompagnées dun débat, auquel participent le réalisateur et des agriculteurs de la région qui mettent en pratique lagriculture de conservation. Ce film a été réalisé par François Stuck (IDÉtorial) avec lappui de Clé de Sol (association déchange et dinformation sur les techniques favorisant la restauration et la régénération des sols). Sarah Singla, agricultrice en Aveyron et présidente de Clé de Sol, est à lorigine de ce film et elle est interviewée à ce sujet : comment lui est venue lidée ? Est-ce que les agriculteurs ont facilement accepté dy participer ? Est-ce que ce film participe à donner une nouvelle vision de lagriculture ?... Cette interview est complétée par celle du réalisateur qui explique comment il sy est pris pour réaliser ce film alors quil nest pas familier avec le milieu agricole. Enfin, Patrice Mahieu, chargé de mission Agronomie et Animateur Agro-Réseau 64 à la Chambre dagriculture des Pyrénées-Atlantiques, explique comment le GIEE Agro-Réseau 64 sest servi de « Bienvenue les vers de terre » pour organiser des débats et parler de sa vision de lagriculture.
La boîte à outils dautodiagnostic de son sol
Anne-Gaëlle CABELGUEN, Auteur ; Marine DESCAMPS, AuteurCette fiche de synthèse présente une sélection doutils pour diagnostiquer la structure physique dun sol. Elle a été réalisée par lAPAD (réseau dagriculteurs en Agriculture de Conservation des Sols) à partir doutils réalisés par différentes structures. Les outils détaillés sont les suivants : le test bêche classique, lévaluation visuelle des sols (VSA : Visual Sens Assessment, Graham Shepherd), le mini profil 3D, le profil cultural et la tige pénétrométrique. Pour chacun dentre eux, cette fiche détaille son objectif, le matériel nécessaire pour le réaliser, le niveau de difficulté pour le mettre en place et propose des références de guides méthodologiques.
Le compost fixe beaucoup de carbone
Chantal HERZOG, AuteurEn Suisse, Agroscope et le FiBL ont mené un essai en 2017 afin de regarder si le compost et le digestat augmentent les teneurs en carbone dans les sols agricoles et sils favorisent la formation dhumus. Pour cela, des échantillons de terre ont été prélevés dans 59 fermes suisses, dont 41 en conventionnel et 18 en bio. Ces exploitations ont été réparties dans trois groupes : un où les agriculteurs avaient épandu au moins deux fois du compost ces dix dernières années, un autre où du digestat avait été utilisé pour compléter la fumure usuelle (fumier ou engrais minéral), et un groupe témoin dont les parcelles nont pas été amendées. Même si les résultats montrent dimportants écarts au sein de ces groupes, leur analyse a révélé que les parcelles ayant reçu du compost contiennent en moyenne 37 % de carbone en plus que les deux autres modalités (digestat et témoin). Cette augmentation a été constatée aussi bien en bio quen conventionnel. Lanalyse de la biomasse microbienne a également révélé que la biomasse des parcelles ayant reçu du compost est supérieure de 47 % par rapport aux parcelles qui ont reçu du digestat. La comparaison de toutes les parcelles bio et conventionnelles a également montré que cette biomasse est supérieure en moyenne de 25 % dans les parcelles bio.
Connaître le sol pour accompagner les agriculteurs
Muriel ASTIER, AuteurLe projet Casdar AgrInnov (2012-2015) a amené plusieurs partenaires, dont lObservatoire français des sols vivants (OFSV), à construire des outils de surveillance de la fertilité biologique des sols. Lobjectif était ainsi de mieux appréhender limpact des pratiques agricoles sur le fonctionnement biologique du sol, et de mieux comprendre les services qu'il rend pour la production agricole. Cest dans ce cadre que Resolia, en lien avec l'OFSV, réalise depuis cinq ans des formations de trois jours destinées aux conseillers agricoles. Elles sont intitulées « Qualité biologique du sol, indicateur qualité des pratiques ». Lobjectif est de former des conseillers afin quils relaient ces connaissances auprès des agriculteurs et quils puissent les accompagner dans leurs changements de pratiques. Cette formation alterne des séances en salle avec des experts, ou sur des études de cas, et des séances sur le terrain pour apprendre à réaliser des analyses de sols (prélèvements à la tarière, tests bêche et reconnaissance des vers de terre). À la fin de la formation, les conseillers repartent avec une « boîte à outils » afin danalyser la fertilité biologique dun sol, et savent, en fonction de la question posée par un agriculteur, quel outil utiliser.
Dossier : Sol, un nouvel horizon ?
Guylaine GOULFIER, AuteurLe sol est un continent encore méconnu qui réserve bien des surprises. Pour apprendre ou continuer d'apprendre comment le sol fonctionne et comment l'améliorer, ce dossier présente 5 articles : - Tous les sols sont bons ! ; Connaître la structure (compacte ou meuble) de son sol et savoir comment l'améliorer ; - Les indices sortent de l'ombre ; Gérard Ducerf explique sa méthode, aboutissement de 40 années de recherche, pour déterminer les caractéristiques d'un sol à partir des plantes qui s'y développent naturellement ; - Huit plantes bio-indicatrices ; Gérard Ducerf propose une sélection de plantes bio-indicatrices courantes pour identifier les défauts de son sol et savoir y remédier en travaillant sur les causes ; - Les astuces d'un paresseux ; Dans son jardin alsacien, "Le Potager du paresseux", Didier Helmstetter cultive des légumes sans le moindre travail du sol et en utilisant le foin comme couvre-sol permanent, dont il recharge la couche tous les 6 mois. Il explique les avantages et les limites de cette technique, mais aussi l'importance de l'observation et l'approche globale de la biodiversité dans son jardin ; - La révolution des sols ; Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et à l'université de Gdansk, présente quelques-unes de ses découvertes sur la vie microbienne des sols, à laquelle il a consacré un livre ("Jamais seul : Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations"). Il explique notamment comment fonctionne la rhizosphère, cette portion du sol affectée par la présence des racines, ainsi que le rôle de captation et de stockage du CO2 des sols cultivés sans intrants chimiques.
Effects of simulated drought on biological soil quality, microbial diversity and yields under long-term conventional and organic agriculture
Dominika KUNDEL, Auteur ; Natacha BODENHAUSEN, Auteur ; Andreas FLIESSBACH, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude, réalisée en Suisse, a simulé des périodes de sécheresse dans des champs de blé cultivés depuis longtemps en agriculture biodynamique ou en agriculture conventionnelle, afin de surveiller les effets dune sécheresse sur la teneur du sol en eau, sur lévolution des micro-organismes du sol et sur le rendement des cultures. Au début de l'étude, par rapport aux sols conventionnels, les sols en biodynamie avaient un pH supérieur, une teneur en carbone et en azote plus élevée, ainsi qu'une richesse en micro-organismes plus importante. Il faut également noter que les deux systèmes de production ont pu être caractérisés par des communautés microbiennes distinctes. La plupart des paramètres de la qualité biologique du sol et les rendements des cultures n'ont été que marginalement affectés par la sécheresse expérimentale, à l'exception des champignons mycorhiziens à arbuscules (AMF), dont l'abondance a augmenté dans les deux systèmes agricoles. Toutefois, labondance en AMF a été presque trois fois plus élevée en cas de sécheresse expérimentale dans les champs gérés en biodynamie, comparée à ceux gérés en conventionnel. Ces données suggèrent que lagriculture biodynamique améliore la capacité de stockage de leau des sols, et confirment les effets positifs de l'agriculture biodynamique sur la qualité biologique des sols. Les interactions entre les systèmes agricoles et les sécheresses devraient être approfondies dans le cadre de sécheresses plus importantes. Compte tenu de l'importance des AMF pour l'approvisionnement en eau des plantes, des études renforcées sur les AMF pourraient également aider à clarifier leur rôle sur les rendements obtenus en cas de sécheresse.
Enhanced soil quality with reduced tillage and solid manures in organic farming a synthesis of 15 years
Maike KRAUSS, Auteur ; Alfred BERNER, Auteur ; Paul MÄDER, Auteur ; ET AL., AuteurDans cet essai à long terme, mis en place depuis 2002 en Suisse, au FiBL, et conduit en agriculture biologique, différentes stratégies susceptibles d'améliorer la qualité du sol sont testées. Cet essai compare : un travail du sol simplifié versus un labour classique, des fumiers compostés et du lisier versus du lisier seul, ainsi que le recours ou non à des préparations biodynamiques. Il est conduit sur un sol limono-argileux situé en zone tempérée. Pour la modalité travail du sol réduit, lanalyse des données compilées depuis 15 ans révèle une augmentation du carbone organique dans la couche arable (+ 25%), de la biomasse microbienne (+ 32%), de l'activité biologique (+ 34%), ainsi quun déplacement des communautés microbiennes. Les sols soumis à un travail du sol réduit sont en effet plus stratifiés en carbone organique et en nutriments. Lapplication de fumier composté a conduit à une augmentation du carbone organique du sol de 6% par rapport à l'application de lisier seul, avec peu d'impacts sur les microorganismes du sol. Les préparations biodynamiques ont eu un impact mineur sur la qualité du sol. Globalement, le type de fertilisation et les préparations biodynamiques n'ont pas significativement affecté les rendements. En revanche, les rendements à la fois les plus élevés et les plus faibles ont été constatés dans le système en travail du sol réduit. Les principaux facteurs de variation du rendement sont la quantité dazote fournie et le niveau dinfestation en adventices (parfois plus important avec un travail du sol réduit). Cet essai à long terme a permis de démontrer quun travail du sol continuellement réduit en agriculture biologique améliore la qualité du sol. Toutefois, il présente des défis supplémentaires en matière de gestion de la culture.
Évaluer, comprendre, connaître son sol : Le sol : pilier des agro-éco-systèmes biologiques
Samuel L'ORPHELIN, Auteur ; Rémi COLOMB, Auteur ; Alexandre BARRIER-GUILLOT, AuteurLe sol est la clé des agro-écosystèmes : il faut nourrir le sol pour nourrir les plantes, pour nourrir les hommes et les animaux. En maraîchage bio, des analyses de sol, réalisées régulièrement, permettent de mieux appréhender lévolution de la fertilité dun sol, dajuster ses apports, ainsi que ses pratiques. Pour cela, deux grand types danalyses sont préconisés : 1 - une analyse chimique et physique complète, qui apporte des informations sur les macroéléments, les oligo-éléments et sur les caractéristiques physiques du sol (cest lanalyse minimale à effectuer) ; 2 - une analyse biologique complète, qui reprend les résultats dune analyse chimique et physique, tout en mesurant en plus le potentiel dévolution de la matière organique et de la vie du sol (cette analyse plus globale doit permettre de faire évoluer ou de conforter ses pratiques). Pour observer, comprendre, anticiper et mieux piloter un sol, il est possible dappliquer la méthode Hérody. Cette méthode associe des observations de terrain et des analyses spécifiques en laboratoire. Les principes sur lesquels elle repose sont détaillés et un focus est réalisé sur les différentes fractions de la matière organique (MO), identifiées et analysées avec cette méthode : MO actives, humus stable, MO fugitives, MO inactives, MO insolubilisées.
Profil de sol à la fourche bêche : Savoir le réaliser et linterpréter
Frédérique ROSE, AuteurLe diagnostic à la fourche bêche est un outil simple et rapide pour évaluer la qualité et le fonctionnement de son sol. Vincent Masson, de la société de conseil et de distribution Biodynamie Services, décrit les grands principes de ce diagnostic et présente quelques questions fondamentales à se poser lorsque lon étudie un sol. Avant de se concentrer sur le sol lui-même, il est nécessaire dobserver la parcelle (diversité du couvert végétal...). Il est ensuite possible dextraire des mottes de terre à laide dune fourche bêche, à la fois dans les passages de roues du tracteur et en dehors de ces passages (il est important de choisir des zones avec des flores comparables). La manière dont les mottes sextraient apporte des informations : résistance pour les racines, bloc compact ou émietté... Les mottes peuvent ensuite être observées selon trois parties : superficielle (0-12 cm), médiane (12-25 cm) et profonde (25-40 cm). Il convient ensuite de faire appel aux sens : regarder la couleur, repérer la présence de vers de terre, de résidus de matière organique, apprécier la structure du sol via la forme des agrégats (aération du sol), évaluer la porosité (en cassant des mottes), la santé du sol (en sentant la terre), sa texture (test du boudin de terre), son humidité Un encart décrit un autre test : le test bêche. Ce dernier, développé par lIsara, permet ainsi un diagnostic de létat structural du sol.
A la reconquête de la fertilité biologique
Xavier DELBECQUE, AuteurJusque dans les années 90, le sol était perçu comme un simple réservoir (un compartiment de stockage). Depuis, la vision du sol a évolué et prend notamment en compte des aspects environnementaux (services écosystémiques fournis par le sol). Pour répondre aux différents enjeux de résilience et de durabilité en lien avec les sols, notamment en matière de stockage de carbone, il est nécessaire dinclure des indicateurs biologiques dans les diagnostics réalisés sur les sols. Le Casdar Agrinnov, qui sest terminé en 2015, a cherché de nouveaux indicateurs biologiques utilisables sur le terrain. Des indicateurs intéressants d'un point de vue technique ont été trouvés, mais ils étaient trop lourds et onéreux à mettre en place. Maintenant, ces recherches font lobjet du projet AgroEcoSol, qui vise à développer une offre de conseils agroécologiques incluant des bioindicateurs de la qualité des sols. Cet article est accompagné dun encart sur quatre tests simples permettant dévaluer la qualité biologique dun sol : le test bâche, le tea bag index, le test sédimentaire et le test du slip.
Revitaliser les sols : Diagnostic, fertilisation, protection
Aujourd'hui, dans la production agricole, il devient urgent de réconcilier rendement, fertilité et qualité, de façon naturelle et durable. Lobjectif de ce livre est de proposer aux agriculteurs, quels que soient leurs productions, leurs systèmes de culture ou leurs cahiers des charges, des solutions pour restaurer les équilibres des sols et les rendre plus fertiles et résilients. Il donne des pistes pour repenser un nouveau modèle dagriculture bio-inspiré, en redonnant sa juste place à lhomme dans lécosystème cultivé, à lécoute des mécanismes et des relations complexes du vivant. La méthode présentée dans cet ouvrage est basée sur la connaissance fine des sols pour restaurer les grands équilibres minéraux, physiques et biologiques. La partie théorique de louvrage, ancrée dans la science de lécologie, permet de comprendre limportance de remettre le sol au centre des activités agricoles et le bien-fondé des préconisations de mise en uvre présentées ensuite. Après avoir expliqué comment procéder à un diagnostic des sols sur des critères biologiques, physiques, chimiques et hydrauliques, l'ouvrage détaille de nombreuses pistes pour : rééquilibrer la microbiologie des sols (flore microbienne, bactéries diazotrophes, mycorhizes ) ; fertiliser les sols afin d'alimenter les plantes (labours agronomiques, corrections minérales, échanges cationiques ) ; renforcer la santé des cultures (nutriprotection). Les professionnels de lagriculture et de lagronomie, ainsi que les étudiants de ces domaines y trouveront les clés dun véritable cheminement de transition agro-écologique solide et vertueux.
Sols agricoles : Une ressource précieuse
ADEME, AuteurCe dossier est consacré à la préservation des sols agricoles. Le premier article explique que les sols agricoles sont menacés par lartificialisation, lérosion et de multiples pollutions (polluants organiques persistants, microplastiques, éléments traces métalliques ) et quil est nécessaire de les protéger. Il faut en effet plusieurs siècles pour former une hauteur dun centimètre de sol et les techniques de dépollution prenant plusieurs décennies, il est donc important de réaliser de la prévention (en faisant notamment évoluer les pratiques agricoles) afin de limiter la dégradation des sols. Le deuxième article présente le GIS Sol, créé en 2001 afin de constituer un système dinformation sur les sols français pour suivre lévolution de leur qualité. Larticle suivant apporte les regards croisés dun agriculteur (Philippe Noyau) et dun ingénieur sol et environnement de lADEME (Thomas Eglin) vis-à-vis de la question suivante : pourquoi les agriculteurs doivent-ils protéger les sols et comment les aider à y parvenir ? Enfin, le dernier article est consacré au stockage du carbone dans les terres agricoles : un modèle agronomique (piloté par des images satellite) quantifie le bilan carbone dune parcelle ; ce qui permettra, à terme, dencourager les pratiques bénéfiques pour lenvironnement.
Les analyses de sol : savoir les interpréter
Romain COULON, AuteurLe 15 janvier 2019, une formation organisée par Bio 63 sur les analyses de sol a été dispensée dans le but de donner les clés aux agriculteurs pour sapproprier leurs résultats et adapter leurs pratiques. L'interprétation des différents résultats apparaissant sur lanalyse de sol est abordée, comme lanalyse physico-chimique ou la caractérisation de la matière organique. Celle-ci illustre la nature du sol mais aussi des pratiques des agriculteurs, et permet de déterminer lactivité microbienne du sol et ses implications sur la fertilisation des cultures. Cette fertilisation, en agriculture biologique, doit prendre en compte 2 critères : - Le rapport C/N, avec le besoin en azote et en carbone et la volonté d'apporter des éléments fertilisants rapidement ou non ; - Lindice de stabilité de la matière organique (ISMO), qui traduit la proportion de matière organique du produit qui se stockera sous forme dhumus et celle qui alimentera les cultures. Aucun produit nest mieux quun autre, il faut raisonner avec les résultats de lanalyse de sol, les cultures en place et des caractéristiques de lapport fertilisant.
Baisse de la teneur des sols en phosphore : Entre vigilance et inquiétude
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRégis Hélias, ingénieur régional pour lOccitanie chez Arvalis-Institut du végétal, alerte sur la baisse des niveaux de phosphore dans les sols en grandes cultures. Ses inquiétudes reposent sur les analyses de sols de ces 10 dernières années, et des études montrent quen bio, les teneurs sont encore plus faibles. Les agriculteurs ont du mal à sen rendre compte car les effets agissent sur le rendement mais à long terme. Le problème semble plus grave en bio, car les conventionnels apportent plus de déjections animales (plus accessibles), ainsi que du super-phosphate (interdit en bio). Les phosphates naturels, autorisés en bio, ont une efficacité très lente. Pour lutter contre la baisse de la teneur des sols en phosphore en bio, Régis Hélias propose un meilleur suivi des analyses de terre et lapport d'amendements (composts de déchets verts...). Charlotte Glachant, responsable de léquipe bio de la Chambre dAgriculture dÎle-de-France, souligne que ce phénomène est moins alarmant dans sa région, du fait de son passé de terres sur-fertilisées. Elle se questionne tout de même sur le sujet, notamment sur le lien entre la teneur en phosphore et le rendement des cultures. Des essais ont été lancés. Enfin, selon Charlotte Glachant, les risques de carences en potasse sont plus préoccupants.
Comprendre son sol pour optimiser ses pratiques agricoles
Manon RUFFY, AuteurLe GAB 85 propose des formations intitulées « Comprendre son sol pour optimiser ses pratiques agricoles ». Lobjectif est de revoir les bases de lagronomie et du fonctionnement du sol, ainsi que dacquérir des méthodes et des outils de diagnostic simples, afin de permettre aux agriculteurs dêtre plus autonomes pour observer et analyser un sol. Après avoir défini ce quest un sol, les caractéristiques des différents constituants du sol sont détaillées, ainsi que leurs impacts dun point de vue agronomique : roches mères, éléments passifs, éléments actifs, éléments minéraux, éléments organiques, humus stable, matières organiques fugitives (MOF). Des exemples de pratiques favorisant lhumification ou, au contraire, favorisant la minéralisation, sont également apportés. Une méthode est ensuite décrite, point par point, pour observer un sol : 1 - caractériser la roche mère (réserve en calcaire, dureté daltération, composition) ; 2 décrire le climat (lessivant ? minéralisant ?) ; 3 détailler la topographie de la parcelle et la circulation de leau (hydromorphe ? drainant ?) ; 4 réaliser un profil pédologique (texture, compaction, circulation de leau, développement racinaire ). Une série de tests est aussi proposée pour aider à caractériser un sol : test du « boudin » (argiles) ; alcool à 99 % (argiles à feuillet/vie microbienne) ; eau (lessivage) ; eau oxygénée (MOF) ; acide chlorhydrique (calcaire). Un encart est également réservé à lobservation de plantes bio-indicatrices.
Les enchytréides : des organismes ingénieurs des sols mal connus
Les enchytréides sont des Annélides Oligochètes, faisant partie de la mésofaune du sol. Moins connus et plus petits que les vers de terre (de 100 µm à 2 mm de diamètre), ils jouent des rôles similaires aux lombrics, de dégradation de la matière organique et de structuration du sol, mais à des échelles différentes. Vivant dans les 5 à 10 premiers centimètres du sol, ils sont plus abondants que les vers de terre et présentent une large gamme despèces. Ils dominent en biomasse dans de nombreux habitats, notamment les milieux riches en matières organiques. Sensibles aux stress environnementaux et anthropiques, les enchytréides pourraient servir de bio-indicateurs des pratiques agricoles.
Enrichir les sols en humus durable prend plusieurs générations
Markus SPUHLER, AuteurFavoriser la formation dhumus stable dans le sol est lun des principes de base de lagriculture biologique. Cette quantité dhumus peut fortement fluctuer dun sol à lautre. Elle dépend du site, et particulièrement du type de sol, des précipitations, du type de culture/couvert et de la présence ou non de bétail. Selon des études menées en Suisse, les fermes en polyculture-élevage, avec un chargement à lhectare adapté et une forte proportion de prairies, sont les fermes qui favorisent le plus lhumification. Au contraire, les exploitations uniquement céréalières voient souvent leur quantité dhumus diminuer au fil des décennies (surtout si elles exportent la paille des champs). Lukas Weidmann, céréalier biologique sur 31 ha en Suisse, explique comment il gère ses parcelles afin de favoriser lhumification : il implante des prairies de trèfle violet quil valorise en semences, neffectue plus de labour et réduit son travail du sol, apporte des fumures de fond (fumiers et composts bio, quil a obtenu par échange avec lun de ses voisins contre de la paille), complète ces apports avec du fumier méthanisé (ce dernier libère par contre rapidement de lazote), et implante des engrais verts gélifs (mélange de légumineuses, de crucifères, de phacélie et de niger).
Fonctionnement du sol : Le bon pH universel nexiste pas
Christophe FREBOURG, AuteurNombreux sont ceux qui pensent que le pH 7 est idéal pour le sol. Un pH inférieur étant généralement assimilé à un manque de calcium, les agriculteurs ont tendance à apporter des amendements calciques. Or, le pH est loin dêtre fixe et évolue dans le temps et dans les horizons. Il peut varier de 0,5 à 1,5 point en fonction des saisons et jusquà 3 points sur 2m de profondeur (niveau que le système racinaire peut atteindre). Dans son expertise, Christophe Frebourg, président de la société de conseil Frebourg agro-ressources, a mesuré le pH et a analysé la fertilité biologique des sols à six profondeurs différentes, jusquà 2m. La fertilité biologique est évaluée, dune part, par comptage des galeries de vers de terre qui exprime le coefficient daération du sol. Plus le coefficient est haut, plus la porosité et la gestion de leau par humification sont importantes. Dautre part, la fertilité biologique est évaluée par la compaction du sol (plus lhorizon a un aspect de semoule et une odeur de champignons, moins le sol est compacté et plus la vie peut se développer). En améliorant la fertilité biologique des sols, ces derniers ont tendance à améliorer leur PH et lécart entre les horizons à diminuer, ce qui est bénéfique pour lenracinement et la qualité de la plante. Améliorer la fertilité biologique des sols avec des méthodes respectueuses plutôt que de vouloir atteindre un pH 7 par amendement classique permet de garder les fonctions importantes du sol.
Guide pratique pour le profil à la fourche bêche : Faire "le tour de plaine" et observer le sol à oeil nu : Les Cahiers de Soin de la Terre n°5
Ce cinquième ouvrage de la collection Les Cahiers de Soin de la Terre est un véritable outil pratique qui permettra à chacun dobserver le sol et son évolution à laide dune simple fourche bêche. Les principes du test à la bêche ("Spatenprobe Görbing") sont décrits et des conseils sont fournis pour mettre en uvre, sur sa ferme, cette méthode de diagnostic riche dapprentissages.
Implanter une culture après une prairie sans labour et en bio, mission impossible ? : 8 épisodes à découvrir
FNAB, Auteur ; GAB 85, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2019Julien Guéneau est agriculteur au sein du GAEC Les Jonquilles, en Vendée. Cette ferme laitière est convertie en bio depuis 2010 et a cessé la pratique du labour depuis 20 ans. Un objectif : produire du fourrage pour le troupeau laitier. Un projet porté par la FNAB et le GAB 85, dans le cadre dun financement ECOPHYTO, permet au GAEC de tester trois protocoles et itinéraires différents pour implanter du maïs sans labour après un méteil ensilage semé en direct à lautomne. Fauchage du méteil, mulchage, semis du maïs, désherbage et récolte ; à travers 8 épisodes, Julien confie ses observations sur le travail réalisé en plusieurs mois. Un de ces 8 épisodes porte sur le groupe déchange Techniques Culturales Simplifiées Bio de Vendée, co-animé par le GAB et la Chambre dagriculture ; 30 fermes mutualisent ainsi les résultats de leurs essais et se nourrissent de leurs expériences. Une série qui donne à voir un exemple de techniques pour simplifier le travail du sol.
Kinsey-Albrecht, léquilibre pour mieux produire
Xavier DELBECQUE, AuteurCertains viticulteurs français commencent à sintéresser à la méthode danalyse des sols Kinsey-Albrecht. Cette dernière est différente des méthodes habituelles puisquelle ne se base pas sur la quantité déléments contenus dans le sol, mais sur leur équilibre. Elle a été développée au milieu du XXème siècle par le chercheur américain William Albrecht. Ce dernier sest intéressé à léquilibre chimique des sols et sest rendu compte quil existait des ratios optimums. Son élève, Neil Kinsey, sest alors inspiré de ses travaux pour développer une méthode danalyse. Pour arriver à un équilibre idéal, la CEC doit contenir 68 % de calcium, 12 % de magnésium, 4 % de potassium, 1,5 % de sodium et 10 % dhydrogène. Le ratio calcium et magnésium est important, car il peut faire floculer ou rapprocher les feuillets dargile (ce qui influe notamment sur la quantité deau retenue dans le sol).
Maîtriser les indicateurs de la matière organique
Xavier DELBECQUE, AuteurPour raisonner leur fertilisation, les agriculteurs peuvent se heurter à de nombreux sigles et au jargon agronomique. Il est nécessaire de les comprendre, car des amendements organiques à taux de matière organique égaux peuvent avoir des comportements très différents. Lindice CBM (Caractérisation Biologique de la Matière organique) est obsolète et nest plus utilisé. LISB (Indice de Stabilité Biologique) est encore employé, mais il convient maintenant dutiliser lIsmo (Indice de stabilité de la matière organique). Les tests pour obtenir ces deux indices sont quasiment identiques mais la norme NFU 44-051 (caractérisation des amendements organiques) exige de donner une valeur Ismo. Cet indice apporte non seulement des informations sur la fraction de la MO qui va se dégrader rapidement (et celle qui restera stable dans le sol), mais aussi sur sa cinétique de minéralisation. Il permet ainsi de caractériser son comportement dans le temps. Un amendement avec un Ismo de 60 % correspond à un produit mixte, qui apportera des éléments nutritifs tout en résistant partiellement à la dégradation. Si le souhait est de stocker du carbone, il faudra chercher un amendement avec un Ismo le plus élevé possible (le plus proche de 100 %).
Matériel
Frédéric RIPOCHE, AuteurDans cet article, de nouveaux matériels agricoles sont présentés : - La gamme Critères Bio de Demblon, avec notamment Interplo, la monobarre combinable, qui permet de fissurer le sol sans mélanger les horizons ni agresser la structure du sol ; - Dyna-Drive en version repliable chez Bomford. Ce cultivateur rotatif permet de déchaumer, de faire de la reprise de labour ou de détruire un couvert, et la gamme propose désormais des modèles de 1,6 à 6 m ; - Le CrossCutter Disc de Väderstad, utilisé dans la pratique des faux-semis pour détruire les adventices. Il peut être monté sur différents matériels (déchaumeur, notamment).
Oser sortir des modèles agronomiques
Jean HARZIG, AuteurOlivier Husson est agronome au Cirad. Son expérience en cultures tropicales, ainsi que ses recherches sur le sol et les plantes, lui ont permis denrichir sa palette danalyses agronomiques, en y incluant loutil Redox (réduction-oxydation). Pour lui, le pH, le potentiel Redox et la conductivité électrique constituent, de manière générale, trois paramètres essentiels à la santé. Concernant les plantes, il faut savoir que les champignons se développent en milieu acide oxydé, les virus en milieu basique oxydé et les bactéries en milieu basique réduit. Les risques de maladie sont donc considérablement abaissés en milieu acide réduit. Le potentiel Redox participe aussi (avec le pH) à équilibrer la nutrition de la plante. Une plante qui se développe sur un sol trop oxydé doit consacrer de lénergie pour se « désoxyder » et « désoxyder » son environnement (énergie quelle ne met pas au service de sa croissance). De plus, certains vétérinaires expliquent quun sol oxydé produit des plantes trop oxydées qui induisent des problèmes chez les animaux. Il est possible de transférer cette logique aux hommes. Il semble alors intéressant de maintenir les plantes dans un milieu équilibré. La matière organique, les macérations et les biostimulants peuvent être utilisés pour maintenir cet équilibre. Le Redox offre également de nouvelles pistes en matière de sélection variétale, de fertilisation et de protection des plantes.
Des outils pour mieux choisir les engrais verts
Marie-Noëlle CHARLES, AuteurDans le cadre du projet Vertigo, programme dexpérimentation qui vise à maximiser la couverture végétale dans les vignes, la Chambre dAgriculture de Gironde a lancé un outil : Bocqs (Boîte à outils de caractérisation de la qualité des sols). Cet outil permet de réaliser une dizaine de tests simples (physiques ou chimiques) et peu coûteux assez facilement (une heure), dans le but de caractériser la qualité du sol. Un des tests consiste, par exemple, à creuser une petite fosse à 20 cm de profondeur pour observer les horizons, un autre à y enfoncer une lame de couteau pour apprécier la compacité et ainsi de suite pour évaluer la densité racinaire, la diversité floristique, la stabilité structurale et biologique du sol, etc. La Bocqs est composée dune fiche terrain, qui contient les indicateurs sélectionnés et sur laquelle la personne qui réalise les tests note les résultats obtenus ; dun guide et dune vidéo explicatifs. Les éléments inscrits sur la fiche permettent daboutir à une notation allant du rouge au vert selon la qualité du sol et qui oriente les préconisations vers la gamme dengrais verts la plus adaptée.
Recueil de pratiques : Découvrez 6 techniques pour observer (de manière simple et ludique) la fertilité du sol
Ce recueil de pratiques présente six tests, facilement mobilisables par les conseillers agricoles et les agriculteurs, pour observer les propriétés des sols : le test au pénétromètre, le test à la bêche, le prélèvement à la fourche, le test de stabilité structurale, le test des slips, ainsi que l'analyse chimique. Pour chacune de ces techniques, sont expliqués : les objectifs, les modalités de mise en uvre, les atouts et les inconvénients, le niveau de qualité de l'information ; l'avis d'un expert est également apporté. Ces tests ont été présentés sur la ferme vitrine Reine Mathilde, conduite en agriculture biologique dans le Calvados, lors d'une journée de formation et d'information organisée à l'occasion du lancement du dispositif d'essai Sol et Cultures. Ce dispositif vise notamment à comparer deux rotations (l'une pour l'élevage, l'autre plus céréalière) avec et sans labour.
Report on alternatives to contentious inputs (WP SOIL)
Frank OUDSHOORN, Auteur ; Cecilie KRISTENSEN, Auteur ; Ulrich SCHMUTZ, Auteur ; ET AL., Auteur | COVENTRY (Priory Street, CV1 5FB, UNITED KINGDOM) : UNIVERSITY OF COVENTRY | 2019Ce rapport a été écrit dans le cadre du projet européen Organic-PLUS (2018-2021). Ce dernier vise à réduire lutilisation dintrants pouvant être considérés comme litigieux en agriculture, et plus particulièrement en agriculture biologique. Ce rapport sintéresse uniquement aux intrants controversés en lien avec le sol : lutilisation de tourbe pour fabriquer des supports de culture, le recours au paillage plastique pour contrôler les adventices et lemploi de matières organiques non certifiées AB pour fertiliser. Ce document est constitué de trois parties (une pour chaque intrant). Chaque partie commence par détailler lutilisation qui est faite de lintrant en agriculture biologique dans les dix pays européens concernés par l'action. Après avoir effectué cet état des lieux, les différentes alternatives possibles sont énumérées et discutées (utilisation actuelle, avantages, inconvénients). Toutefois, comme chaque partie est vaste et complexe, le rapport neffectue pas un examen complet de toutes les alternatives possibles, il en présente toutefois la majeure partie.
Savoir interpréter les analyses de sols
Romain COULON, AuteurEn début dannée 2019, Bio 63 (le groupement des producteurs bio du Puy-de-Dôme) a organisé une formation sur les analyses de sols. Cette dernière a permis aux agriculteurs dêtre plus autonomes dans linterprétation des analyses de sol et den faire un véritable outil daide à la décision dans la conduite de leurs cultures. Ils ont pu, pour cela, sappuyer sur lexpertise de Thibault Deplanche, du laboratoire danalyse Célesta Lab. Les échanges ont permis de mieux déchiffrer les résultats dune analyse physico-chimique, deffectuer des bilans de matière organique à la parcelle et de mieux cibler les sources de matière organique à apporter (notamment grâce à lindice ISMO et au rapport C/N).
Sol : Faire sa photo de profil
Véronique BARGAIN, AuteurRéaliser un profil de sol permet de mieux raisonner ses pratiques (fertilisation, irrigation, entretien). Une analyse de sol seule ne suffit pas. Par exemple, elle ne permet pas dévaluer à elle seule la fertilité dun sol car les minéraux peuvent être présents mais pas forcément disponibles pour les plantes, et elle doit être associée à un profil pour connaître l'état structural de son sol. Avant de le creuser, il est important de se poser quelques questions : quelle est la roche mère ? Le climat est-il lessivant ? Est-il minéralisant ? Quelle est la topographie de ma parcelle ? Il est aussi important destimer les ruissellements, la vitesse de ressuyage et dobserver la flore adventice qui apporte de précieuses informations. Le ou les profils peuvent alors être creusés et examinés. Lenracinement permet de déterminer la profondeur de sol prospectée par les racines et de détecter notamment une semelle de labour. Le couleur de la terre donne des informations sur la présence dhumus, de calcaire et sur la forme du fer (elle-même corrélée à la circulation de leau et à la présence doxygène dans le sol). Lhomogénéité de la couleur est également un indicateur sur la circulation de leau. La structure peut être appréciée en pressant une motte entre ses doigts, la compacité et la portance peuvent être estimées à laide dun couteau, et la texture (taux dargile, de calcaire actif et état de la matière organique) peut être évaluée grâce à quelques tests rapides.
Des tests simples pour connaître l'activité du sol
Xavier DELBECQUE, AuteurDes tests simples et peu coûteux peuvent être réalisés afin dobtenir des informations sur le fonctionnement de son sol. Trois dentre eux sont détaillés dans cet article : celui du slip, celui du teabag (sachet de thé) et le bait lamina. Ils suivent la même logique : enterrer un objet et regarder sa dégradation, pour mesurer indirectement lactivité biologique dun sol. Le test du slip consiste à peser un slip en coton, à lenterrer verticalement, puis à attendre deux à trois mois. Il faut ensuite le déterrer, le laver à leau claire, le sécher et le peser à nouveau afin de constater sa dégradation. Comme il ne permet pas dobtenir des valeurs absolues, il est plutôt utilisé pour comparer lactivité de plusieurs sols. Le test du teabag repose sur le même principe. Il permet par contre de mesurer uniquement lactivité de la microfaune (le sachet en nylon empêche la macrofaune de dégrader le thé). Ce test a été standardisé, mais il est plus compliqué à mettre en uvre car il demande une balance de précision. Le test bait lamina est plus court (15 jours) et quantifie plutôt lactivité de la macrofaune, notamment celle des vers de terre. Un bâtonnet constitué de 16 trous remplis dappâts est planté dans le sol. Les résultats sont binaires : 1 si le trou a été dégradé et 0 sil ne lest pas. Les bâtonnets sont vendus 3,20 pièce par EnviBioSoil.
5 tests simples pour évaluer son sol : slip - slake - thé - bêche - pot de barber
Le sol est la base de la production agricole. Dans cette vidéo, Sandie MASSON (Agridea) présente cinq outils de diagnostic du sol qui sont à la fois simples et rapides pour l'agriculteur : La méthode du slip ; le slake-test ; la méthode des thés verts et rooibos ; le pot barber ; le test à la bêche. Toutes ces méthodes sont réalisables par tous et permettent d'observer et de comprendre le fonctionnement de son sol et son fonctionnement. Chaque méthode apporte des réponses dans un domaine précis. Certains tests démontreront la présence des auxiliaires de culture alors que d'autres estimeront plutôt la qualité de la dégradation de la matière organique et la vie du sol. In fine, l'ensemble de ces tests permettent de signaler une anomalie dans le fonctionnement de son sol ou encore de pouvoir se comparer entre voisins ou dans un groupe d'échanges afin d'améliorer ses connaissances et de favoriser la vie du sol.
Agriculture biologique, une approche scientifique
Lagriculture biologique est lart de cultiver les bactéries et les champignons en les nourrissant de matières organiques, pour aboutir à la mise à disposition des plantes de tous les minéraux nécessaires à lobtention de récoltes abondantes et saines. Ce livre décrit et explique le fonctionnement dun monde souterrain, en perpétuel mouvement, où animaux et végétaux, la plupart du temps microscopiques, se côtoient, se dévorent, sempoisonnent, sassocient, se livrent des guerres ethniques ou fratricides pour semparer de la nourriture disponible. Ils rejettent ainsi dans le sol des quantités de substances chimiques de plus en plus fines, des antibiotiques, des enzymes sous le commandement implacable des plantes qui orchestrent ces guerres telluriques pour leur seul bien-être. Ce livre est le résumé des nouvelles pratiques agricoles mises au point par les chercheurs et les agriculteurs pionniers depuis 40 ans. Il se veut pratique. Le lecteur est invité à entrer au cur des écosystèmes pour comprendre pourquoi la « vraie agriculture biologique » est simple. L'ouvrage présente les diverses applications de la biologie du sol à toutes les formes dagriculture : céréaliculture, maraîchage, viticulture, arboriculture, jardinage Dans la 2ème partie, par métier, lauteur montre comment chaque agriculteur peut concrètement améliorer ses pratiques de production et préparer lagriculture de demain.
Agriculture régénérative : « Un sol toujours vert »
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurUlrich Schreier, formateur en agronomie depuis plus de vingt ans, co-fondateur de lassociation Soin de la Terre et fondateur de la société Ecodyn, sest engagé dans les TCS (techniques culturales simplifiées) et dans l'agriculture régénérative. Installé en Anjou, il déplore l'existence fréquente de sols négligés, même en bio. Pour lui, un sol devrait toujours être couvert dune végétation multi-espèces afin quil assure sa propre fertilité via la photosynthèse : les exsudats racinaires riches en glucides quelle entraîne nourrissent la vie du sol (cest le principe de lagriculture régénérative). Ulrich préconise deux pratiques pour atteindre lautonomie agronomique : les couverts végétaux en interculture (les engrais verts) et les sous-semis (plantes semées sous la culture). Les mélanges multi-espèces en sont la clé : ils doivent être composés de sept à trente espèces, de familles botaniques différentes, et limplantation de couverts et limplantation de sous-semis doivent se succéder en alternant cultures dhiver et cultures de printemps. Les sous-semis sont implantés en même temps que les semis pour les cultures dautomne et doivent contenir des graminées naines type gazon dotées dun faible pouvoir aérien et dun système racinaire puissant. Pour les cultures de printemps, les sous-semis sont implantés lors du dernier binage. Ulrich Schreier conseille également de réduire le passage des outils pour limiter la minéralisation et la déstructuration des sols et de ne pas détruire un couvert par le gel (une plante morte n'apporte pas suffisamment à la vie du sol). Il rappelle également que les systèmes peuvent être enrichis avec des animaux et des arbres dont les intérêts sont à la fois agronomiques et économiques.
Améliorer les performances agronomiques : Le phosphore se bloque et se débloque
Anthony LE QUEMENER, AuteurPlusieurs recherches portent sur les facteurs pouvant agir sur la disponibilité en phosphore pour les plantes. La présence de lombrics est un facteur favorable, du fait probablement, d'une teneur plus importante en phosphore biodisponible dans les turricules des vers de terre, doù limportance de limiter le travail du sol, facteur défavorable pour ces organismes. Les mycorhizes ont aussi un effet positif sur la biodisponibilité du phosphore, même sil est encore difficile destimer la contribution de ces champignons. Ces derniers rendraient le phosphore plus disponible via divers mécanismes : meilleure exploration du sol, présence de synergie entre les mycorhizes et les bactéries minéralisatrices du phosphore, production de carboxylates et diminution du pH du sol par libération de protons. Les légumineuses sont aussi capables dinfluencer le pH du sol ou encore de libérer des carboxylates dans la rhizosphère, ce qui joue sur la libération du phosphore inorganique. Ainsi, ces végétaux peuvent mobiliser du phosphore minéral plus facilement que des céréales. Cependant, un blé peut bénéficier de ce mécanisme sil est associé à une légumineuse, ou encore, dans une mesure moindre et selon certains résultats de recherche, sil est semé après une légumineuse. Par ailleurs, la recherche montre que les processus biologiques permettant daméliorer la biodisponibilité du phosphore sont plus efficients dans des sols pauvres en cet élément.
Le bio épuise-t-il ses sols ?
Bernard GRIFFOUL, AuteurUne dégradation lente mais continuelle de la fertilité chimique des sols est observée dans les exploitations bio et sur les plateformes expérimentales AB. Elle touche principalement le phosphore et cette carence entraîne des pertes de rendement. Le capital phosphore et potasse des sols sétait constitué durant les Trente Glorieuses, avec des épandages massifs de scories phospho-potassiques, mais ces stocks sont en train de seffondrer. Le même constat est observé en agriculture conventionnelle mais les producteurs auront la capacité de corriger beaucoup plus rapidement cette carence que les agriculteurs bio. Selon Régis Hélias, ingénieur à Arvalis, il faut rechercher des solutions avant dêtre dans le mur. Il ne faut pas compter sur les engrais minéraux autorisés en bio pour corriger rapidement une baisse de teneur en phosphore, les formes organiques sont plus efficaces.
Au chevet de la fertilité des sols
Maÿlis CARRÉ, AuteurLa fertilité des sols est une question capitale en agriculture. En région Occitanie, plusieurs Civam, dont le Civam Bio 66, s'investissent, depuis 2016, pour préserver cette ressource. Des travaux ont été lancés sur le compostage, visant à tester un protocole pour identifier les bonnes pratiques pour les agriculteurs. Pour ce faire, plusieurs plateformes de compostage, valorisant des déchets verts et/ou des déchets organiques frais venant de collectivités, sont suivies. Dans le Gard, les premiers résultats montrent que les broyats de végétaux ne contiennent pas de pesticides et sont en-dessous des valeurs limites en métaux lourds. Cependant, la présence de plastiques peut être problématique. Dans les Pyrénées Orientales, le Civam Bio 66 a structuré une filière de valorisation de déchets organiques frais et déchets verts.
Comprendre son sol pour raisonner la fertilisation
Véronique BARGAIN, AuteurIl est essentiel de connaître le fonctionnement de son sol et son état structural pour raisonner sa fertilisation. Cest pour cette raison que Jean-Pierre Scherer, pédologue et formateur, est intervenu lors d'une journée technique dans le cadre du groupe Dephy pomme de Poitou-Charentes. Selon lui, une analyse de sol est intéressante mais insuffisante pour raisonner la fertilisation : il faut connaître la structure de son sol pour pouvoir réfléchir aux apports. Après avoir décrit le processus de pédogénèse (formation dun sol), Jean-Pierre Scherer détaille comment le sol peut évoluer sur le long terme en fonction du climat et des pratiques. Il explique également lactivité des micro-organismes à léchelle dune année (minéralisation au printemps et humification à lautomne) et les répercussions que cela peut avoir sur les caractéristiques dun sol. Il décrit ensuite comment raisonner les apports suivant la capacité de fixation dun sol et les troubles que peuvent engendrer certaines carences dans son fonctionnement.
De la connaissance de la biologie des sols et de ses fonctions, à son pilotage : Quels enjeux sont associés à la biodiversité des sols ?
S. HÄTTENSCHWILLER, Auteur ; S. BARANTAL, Auteur ; P. GANAULT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) | 2018La biodiversité des sols reste encore mal connue alors que sa diversité fonctionnelle affecte son fonctionnement. Ce diaporama a été réalisé dans le cadre dun carrefour de linnovation agronomique, qui s'est tenu en 2018, sur la biologie du sol et son pilotage. Dans un premier temps, cette présentation illustre limportance de la biodiversité dans le fonctionnement dun écosystème avant de se focaliser sur celle du sol. Les différents services écosystémiques rendus par les organismes et microorganismes vivant dans ce milieu sont ensuite expliqués, ainsi que le poids de la diversité fonctionnelle.
Dossier : Bois Raméal Fragmenté : Encore beaucoup daspects à défricher
Mathieu LECOURTIER, Auteur ; Anthony LE QUEMENER, Auteur ; Marie-Dominique GUIHARD, AuteurLe Bois Raméal Fragmenté (BRF) est une technique agronomique pour augmenter lactivité biologique du sol. Elle est connue depuis les années 70 mais reste peu répandue. Le BRF consiste à enfouir du bois fragmenté dans le sol, mais cette technique ne doit pas être effectuée de nimporte quelle manière, ni avec nimporte quel bois. Au Canada, des études ont montré que le diamètre du bois utilisé ne devait pas excéder 7 cm en raison de laugmentation du rapport C/N pour les diamètres supérieurs. Il est également recommandé de ne pas dépasser 15 à 20 % de résineux. Il est très compliqué de donner une composition type du BRF puisquelle est très variable. Lautre difficulté reste la ressource qui est assez faible, dautant plus que les recommandations dépandage sont importantes : entre 100 et 200 m3/ha (soit 25 à 80 t/ha selon la composition). Le BRF est également connu pour provoquer une faim dazote sur les cultures. Des études montrent quelle nest que temporaire (uniquement lannée qui suit lépandage) et quelle peut être gérée par des apports complémentaires de matière organique libératrice dazote. Victor Leforestier, agriculteur en Seine-Maritime, témoigne de lutilisation quil fait du BRF et de sa réflexion globale damélioration de la fertilité de ses sols. Il a fait le choix de déchiqueter les branches plutôt que de les hacher et envisage de les composter avec du fumier.
Dossier : Le sol vivant n'est pas une option
Fabrice DE BELLEFROID, AuteurLe sol n'est pas une matière minérale inerte et interchangeable. C'est dans la forêt que l'on observe le mieux la richesse du sol, car c'est là qu'il est le moins perturbé. Le sol est la couche intermédiaire, faite de terre, qui sépare la roche-mère, en-dessous, de la litière, faite de feuilles, de morceaux de bois décomposés..., au-dessus. Ce sol peut aller de quelques centimètres d'épaisseur seulement à beaucoup plus, en fonction de son histoire et surtout de l'intensité de son activité. Le sol travaille en permanence la matière minérale, il digère la matière organique, mélange les deux en présence de l'eau et élabore cette "terre" qui va nourrir les plantes. L'auteur explique très clairement le processus de minéralisation de la matière organique et comment la matière organique nourrit le sol qui va nourrir la plante à son tour... L'article s'attache à montrer ce qu'est un sol vivant, quelles sont les bonnes pratiques agricoles qui en respectent la vie et l'équilibre, quelles sont les clés pour maintenir une bonne fertilité des sols, etc.
Eloge du ver de terre : Notre futur dépend de son avenir
L'avenir des générations futures repose en partie sur cette petite bête, le ver de terre. Première biomasse animale terrestre, il est l'un des premiers marqueurs de la biodiversité et de la bonne santé des sols. A travers le cas des vers de terre, l'auteur exprime ses opinions sur l'agriculture actuelle, sur l'élevage industriel notamment, mais en rejetant les intégrismes en matière agricole (non labour, permaculture...). L'auteur aborde une partie de l'ouvrage par un dialogue fictif avec un ver de terre.
Lenquête : Les sols agricoles négligés par les lois ; Bien connaître les sols aide à mieux les protéger
Christian GLORIA, AuteurCe document est composé de deux articles sur la mise en place de protections des sols en France. Le premier traite de la nécessité détablir de nouvelles lois pour les protéger puisque les sols agricoles disparaissent ou sont dégradés par lurbanisation, les pollutions, lérosion ou encore le tassement. Un projet de directive européenne de la protection des sols, discuté en 2006, a été définitivement abandonné en 2014. Selon Céline Collin-Bellier, présidente de lassociation française de létude des sols, ce texte savérait trop ambitieux pour être accepté par toutes les parties prenantes. Elle précise toutefois quil serait judicieux de mettre une directive en place (comme cest déjà le cas pour leau et pour lair), voire de créer des Agences des sols en comparaison aux Agences de leau. Elle précise quil existe des textes de protection des sols en France, mais quils ne sont pas suffisants pour les protéger car ils mettent en concurrence des droits fonciers et environnementaux. Solène Démonet (chargée des pollutions industrielles chez FNE) et Dominique Arrouays (INRA dOrléans) expliquent que les sols participent au patrimoine commun et que ce sont souvent les meilleures terres agricoles qui doivent faire face à lurbanisation. Dans le second article, Joël Moulin, pédologue à la Chambre dAgriculture de lIndre, indique quune directive ne suffirait pas à gérer la protection des sols à léchelle de la France car il existe de grandes disparités géomorphologiques. Il faut, pour lui, aller au-delà des textes, bien connaître les sols et prendre conscience que ce nest pas un milieu à consommer.
Estimer l'état du sol en un clin d'oeil
Xavier DELBECQUE, AuteurLors du salon Tech&Bio de 2017, Eric Navarro a présenté le kit AB Sol qu'il a développé. Celui-ci donne rapidement et simplement une indication sur la stabilité biologique des sols. Pour ce faire, il suffit de mettre des mottes de terre dans deux petits casiers perforés en plexiglas, de tremper ensuite le tout dans un bac d'eau claire, et de mesurer le temps de décomposition des mottes. En effet, les différents éléments d'un sol sont reliés les uns aux autres par une glycoprotéine produite par les organismes vivants dans le sol. Plus il y a d'activité biologique, et donc plus la structure est stable. Pierre Guérin, consultant au Cabinet d'agronomie provençale, utilise le kit AB Sol avec ses clients. Pour lui, cet outil très visuel permet de comprendre aisément l'impact d'une forte pluie sur le sol. Il permet aussi de voir des différences après certaines interventions techniques (apports d'amendements par exemple).
Fertilité biologique des sols : Des microorganismes utiles à la croissance des plantes
Les microorganismes telluriques jouent un rôle fondamental dans la fertilité biologique des sols. Ce diaporama, qui leur est consacré, a été réalisé par la société Agrène dans le cadre dun carrefour de linnovation agronomique, qui s'est tenu en 2018, sur la biologie du sol et son pilotage. Cette présentation commence par redéfinir ce quest la fertilité biologique des sols avant de se concentrer sur la rhizosphère et la diversité microbienne quelle contient. Elle sattache ensuite à décrire les deux moyens pour favoriser cette fertilité biologique : soit par stimulation, soit par introduction de microorganismes via des biostimulants. De plus amples informations sont alors apportées sur ces produits (leurs différentes catégories, leurs interactions avec la plante, ainsi que leur efficacité).
Gestion de l'azote après une luzerne : Une restitution significative pendant quatre ans au moins
P. THIEBEAU, AuteurLe colloque de restitution du projet Auto'N, organisé le 20 juin 2018, à Reims, a permis d'apporter quelques éclairages sur l'autonomie azotée des systèmes de culture, notamment via la mise en place dans les rotations de légumineuses, comme la luzerne. S'il est admis que les légumineuses sont capables de fixer l'azote atmosphérique par fixation symbiotique, les processus biologiques en jeu sont parfois moins connus des agriculteurs, notamment en ce qui concerne la flexibilité de ces plantes à passer de la mobilisation de l'azote présent dans les sols à celle de l'azote présent dans l'atmosphère. Ainsi, lorsque la disponibilité en azote dans le sol est élevée, la luzerne réduirait son taux de fixation symbiotique. Par ailleurs, les travaux du projet Auto'N ont permis de modéliser les cinétiques de minéralisation des résidus de luzerne. Il a ainsi été montré que l'azote et les autres éléments minéraux présents dans les résidus de luzerne sont libérés très progressivement dans le sol, contrairement à des légumineuses annuelles. D'après plusieurs essais, 60 à 65 % de l'azote incorporé via les luzernes serait minéralisé dans les deux années qui suivent la destruction de la plante, puis 15 % en années trois et quatre.
Impact of recent conversion to organic farming on physical properties and their consequences on runoff, erosion and crusting in a silty soil
Xavier MORVAN, Auteur ; Loïc VERBEKE, Auteur ; Sébastien LARATTE, Auteur ; ET AL., AuteurL'étude rapportée dans cet article visait à évaluer l'influence d'une conversion récente à l'agriculture biologique sur les propriétés d'un sol limoneux, notamment sur la stabilité des agrégats, ainsi que les conséquences en termes d'impacts sur le ruissellement, d'érosion et d'encroûtement. Pour ce faire, deux parcelles aux caractéristiques proches, géographiquement et en ce qui concerne leur gestion, l'une conduite en agriculture conventionnelle, l'autre en troisième année de conversion à l'agriculture biologique, ont servi de support. Des précipitations ont été simulées à différentes intensités : 25, 40 et 50 mm/h. La stabilité globale du sol en bio s'est avérée plus importante que celle de la parcelle conventionnelle : elle a présenté moins de phénomène d'encroûtement. Sur la parcelle conventionnelle, du ruissellement a été observé dès une pluie simulée de 25 mm/h, entraînant des pertes de sol et la formation de croûtes. Sur la parcelle bio, un léger ruissellement est apparu seulement à une intensité de précipitations de 50 mm/h.
Improving Crop Yield and Nutrient Use Efficiency via Biofertilization A Global Meta-analysis
Lukas SCHÜTZ, Auteur ; Andreas GATTINGER, Auteur ; Matthias MEIER, Auteur ; ET AL., AuteurCette méta-analyse, conduite à léchelle mondiale, s'intéresse aux effets des biofertilisants (activateurs de sol) sur le rendement des cultures et sur la disponibilité en éléments minéraux dans le sol (azote et potassium). Des microorganismes appartenant à différents taxons sont actuellement utilisés en tant que biofertilisants, choisis pour leur capacité à rendre disponibles les éléments minéraux, à fixer lazote atmosphérique, à améliorer labsorption de leau, ou encore pour leur fonction dagent de biocontrôle. Toutefois, avant cette méta-analyse, aucune étude globale nétait disponible pour faire le point concernant les performances de ces produits sur différentes cultures. Cette étude offre ainsi des bases pour orienter les agriculteurs dans leur choix et sur les conditions dapplication. Le matériel et la méthode utilisés sont tout dabord détaillé avec une description des données obtenues (critères de sélection des publications prises en compte, traitement et analyse des données), une présentation précise des indicateurs de performances des biofertilisants, ainsi qu'avec tous les facteurs pris en compte dans lanalyse (cultures, catégories de biofertilisants, contextes pédoclimatiques ). Les résultats obtenus sont ensuite présentés : de manière générale, les biofertilisants sont plus performants dans les climats secs que dans les autres régions ; les augmentations de rendement sont faibles dans les sols à faible teneur en phosphore et l'efficacité des biofertilisants augmente pour des sols qui en sont riches ; l'inoculation de champignons mycorhiziens réussit mieux dans les sols ayant une faible teneur en matière organique et un pH neutre. Cet article discute ensuite de lutilisation de ces produits afin de savoir sils sont une option crédibles en zone aride et quel biofertilisant est potentiellement le meilleur.
"Je régénère mon sol avec les EM-A"
Guylaine GOULFIER, AuteurLes micro-organismes actifs ou efficaces, en anglais "Effective Microorganisms" (EM), sont des levures, des bactéries, des moisissures... qui ont un pouvoir antioxydant ou régénérant. C'est un professeur japonais, Teruo Higa, qui a découvert, dans les années 1980, leur pouvoir et leur utilité lorsqu'ils agissent en synergie. Il a classé les micro-organismes en 3 catégories : les souches négatives, responsables de la dégradation, de loxydation, etc., les souches efficaces et les souches neutres, appelées aussi suiveurs, car elles vont devenir soit bénéfiques soit néfastes, selon la dominance dune des deux autres catégories. Pierre-Yves Stelmaszyk, jardinier amateur, partage son expérience de l'utilisation des EM-A. Après avoir lu des articles sur le bokashi, il s'est intéressé aux travaux du professeur Higa, puis a choisi d'investir dans un fermentateur qui lui permet de fabriquer lui-même ses EM-A. Pour Pierre-Yves, il ne s'agit pas d'"enrichir" le sol, mais bien de le rééquilibrer et de le régénérer. Le liquide sombre obtenu à l'issue du processus de fermentation est dilué pour obtenir une solution dont il arrose son sol régulièrement. Il a d'abord testé les EM-A sur la culture des tomates, avec des résultats étonnants sur la quantité produite et la grosseur des fruits.
Mesurer la variabilité intraparcellaire des éléments fertilisants
ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL, AuteurAurea et Arvalis-Institut du végétal ont créé loutil Spirit Sol+. Il permet de simplifier la modulation intraparcellaire des éléments fertilisants P et K. Cet outil utilise la spectroscopie proche infrarouge (SPIR) pour quantifier différents paramètres physiques (argile, limon, sable, calcaire), chimiques (pH, CEC), organiques (taux de carbone organique, azote total) et nutritionnels (phosphore assimilable, potassium, magnésium). Pour cela, le spectromètre envoie un rayonnement sur léchantillon de terre fraîchement prélevé et lénergie lumineuse captée par léchantillon permet de connaître immédiatement sa composition. Les résultats danalyse Spirit Sol+ seront valables entre 5 et 10 ans selon les imports et exports de P et de K. Il faut compter quatre mesures par hectare et leur coût est estimé à 10/ha/an. Cette méthode doit cependant être utilisée en complément dune analyse de terre : actuellement, les connaissances sont insuffisantes sur le phosphore et lanalyse de sol conventionnelle permet de garantir la fiabilité des autres mesures. Cet outil sera opérationnel en 2019. Aurea assurera la prestation (du prélèvement jusquau conseil en fumure) et des coopératives, négoces et Chambres dAgriculture assureront la distribution.
Les mycorhizes et les productions agricoles
Marc LEGRAS, AuteurLa mycorhization est une relation symbiotique associant un champignon du sol, dit mycorhizien, et les racines d'une plante, celle-ci pouvant être cultivée. En favorisant les échanges sol-plante, cette association aurait un impact favorable sur la vie des sols, le stockage de carbone, la préservation des ressources en eau, ou encore la réduction des intrants de synthèse. Depuis fin 2016, le projet Casdar MycoAgra, porté par la Chambre d'agriculture de Dordogne, réunit plusieurs organismes de recherche, de développement, de formation et de communication, autour de l'intérêt de la mycorhization dans les pratiques agricoles et d'agroforesterie. Leur objectif est d'évaluer l'importance de ce phénomène sur maïs et noyers, deux cultures phares du Sud-Ouest, et les services écosystémiques qui sont ainsi rendus. Des campagnes de terrain réalisées chez des agriculteurs aux printemps 2017 et 2018 avaient pour but de faire un état des lieux de la mycorhization sur ces cultures et d'identifier les pratiques agricoles les plus favorables. Six modalités sont étudiées : - noyeraies en agriculture conventionnelle ; - noyeraies en agriculture biologique ; - noyeraies avec couvert végétal en inter-rang ; - agroforesterie ; - semences de maïs non enrobées ; - semences de maïs enrobées avec le fongicide "Thirame".
Projet Mycoagra : Un couvert actif pour assurer la mycorhization
Frédéric THOMAS, Auteur ; François HIRISSOU, Auteur ; Violette AURELLE, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet de recherche Mycoagra, porté par la Chambre dagriculture de la Dordogne, vise à étudier les phénomènes de mycorhization dans le temps pour des cultures de noyers et de maïs. Des analyses ont été effectuées, en 2017, sur des parcelles dagriculteurs de manière à obtenir quatre répétitions pour chacune des conditions suivantes : des parcelles de noyers en conventionnel avec et sans couvert végétal (avec de la féverole en couvert principal), des parcelles de noyers en AB avec et sans couvert végétal, des parcelles en agroforesterie (parcelles de noyers avec en interrang, du maïs en semis direct sous couvert de légumineuses), avec ou sans traitement fongique des semences. Les résultats des analyses moléculaires sont actuellement uniquement disponibles pour les noyers. Ils montrent que 543 Unités taxonomiques opérationnelles (OTU) ont été identifiées. Parmi elles, 265 ont été retrouvées dans toutes les parcelles malgré des sols hétérogènes, ce qui laisse supposer que ces OTU sont assez universelles. Le genre Glomus est majoritaire (43 % des espèces) tandis que dautres se trouvent en proportion très faible mais ils jouent tous un rôle dans la nutrition des plantes. Leur diversité est dailleurs favorisée par la présence de couverts : en hiver, les noyers ralentissent leur métabolisme, ce qui freine les échanges de substances carbonées mais les espèces de champignons capables de sassocier à la fois avec les noyers et les espèces du couvert végétal profiteraient de la fourniture du couvert durant cette période. Cependant, létude qui est actuellement en cours précise quil reste beaucoup de mécanismes à expliquer.
Projet ReSolVe : Comment restaurer un sol dégradé
Xavier DELBECQUE, AuteurDurant trois ans, le projet ReSolVe a travaillé sur un protocole de restauration des sols viticoles dégradés. Trois itinéraires ont été choisis et testés : lépandage massif de compost végétal (25 t/ha) ; limplantation dengrais verts dans linterrang ; le semis dun couvert végétal vivace fauché au printemps et laissé sur place afin de créer un mulch durant lété. Au cours de cette expérimentation, les chercheurs ont pu constater de gros écarts de rendements entre les zones au sol dégradé et celles avec un sol fonctionnant correctement. En ce qui concerne les pratiques, lépandage de compost semble être le plus rapide à montrer des effets sur la réactivation de la vie du sol, sur la restauration des stocks de carbone et dazote, ainsi quun léger regain de vigueur de la plante. Les scientifiques préconisent dutiliser un compost au rapport C/N de 10. En revanche, dans les zones sensibles à lérosion, il vaut mieux privilégier une couverture végétale. Elle sera choisie en fonction des dysfonctionnements observés et des objectifs attendus. Dans tous les cas, les baisses de fertilité nont pas pu être complètement restaurées en trois ans.
Quatre tests de la vie biologique des sols
Costie PRUILH, AuteurLa « valise sol » permet rapidement et à moindre coût dévaluer la vie dun sol, comme en témoigne Yann Pivain de la Chambre dAgriculture de lEure. Elle permet de réaliser quatre tests : la respiration du sol par la quantification du CO2 (pour mesurer lactivité biologique du sol), la vitesse dinfiltration de leau, la densité apparente et le test ver de terre (pour comptabiliser les marqueurs de la vie du sol). Ces tests prennent deux heures sans compter le test ver de terre et peuvent être effectués par les agriculteurs, même si ces derniers préfèrent généralement que ces tests soient réalisés par des personnes extérieures. Le coût est largement réduit (15 /parcelle contre 250 pour des tests plus complexes), mais les résultats sont moins précis, la précision nétant pas lobjectif de cette « valise sol » : le but est de former une base de données, sous forme dun observatoire participatif, où plus le volume de données sera important et plus les données prendront du sens.
Soil fertility after 10 years of conservation tillage in organic farming
Joséphine PEIGNÉ, Auteur ; Vincent PAYET, Auteur ; Jean-François VIAN, Auteur ; ET AL., AuteurEn agriculture, le labour est traditionnellement utilisé pour préparer le sol avant les semis, incorporer les résidus de culture, contrôler les adventices. Cette pratique est de plus en plus remise en cause en agriculture biologique, laissant place à des techniques de labour superficiel, dans le but de préserver la fertilité du sol sur le long terme. Des chercheurs de lISARA et de lINRA ont comparé des pratiques de labour conventionnelles (à 18 et 30 cm de profondeur) et de labour superficiel (à 5 et 15 cm), en termes de fertilité du sol, denracinement et de rendement. Leur étude se base sur les résultats de 2004 à 2015 de lexpérimentation longue durée du Thil, dans lAin, où des techniques culturales simplifiées sont conduites en agriculture biologique. Les résultats de létude montrent que le labour superficiel améliore la fertilité physique, chimique et biologique du sol, ainsi que la densité racinaire, dans lhorizon supérieur (0 à 15 cm). Cependant, cette technique entraîne une compaction du sol plus importante que le labour conventionnel, notamment dans les horizons de 15 à 30 cm, entraînant une stratification de la fertilité du sol. Les activités lombricienne et microbienne sont de niveaux semblables entre labour conventionnel et superficiel. Aucune différence significative de rendement na été observée à lissue des dix années dexpérimentation.
Sol : Des pratiques à choix multiples
Florine MARIE, AuteurNouveauté au Salon "La Terre est Notre Métier" de septembre 2018 : le pôle Sol. A cette occasion, Yves Hardy, conseiller indépendant en agronomie depuis 5 ans (Ille-et-Vilaine), et Paul Legrand, éleveur allaitant et arboriculteur depuis 30 ans Ille-et-Vilaine), en AB depuis 3 ans, ont été interviewés : - "Il faut réapprendre à penser son sol" ; - "On n'a jamais fini de connaître son sol". Chacun exprime son point de vue sur le sol, ce qu'il représente, comment le préserver, les erreurs à éviter, la place du sol dans le système global, etc. L'essentiel, selon eux, est bien d'adapter ses pratiques aux besoins des sols. Le pôle Sol aura permis d'initier la réflexion, d'apporter des précisions sur les fondamentaux d'un sol et de proposer et construire des pistes de travail.